RAPPORT DE STAGE
« La dynamique politique de l'action du Conseil
exécutif de l'UNESCO au regard des comportements des Etats membres
»
Stage effectué au sein de la Représentation
Permanente de Madagascar auprès de l'UNESCO (REPERMAD) du
1er mars au 30 avril 2018
Rapport de stage de fin d'études
en vue de l'obtention du diplôme de Master II droit
public interne et
international
Présenté par Charline MBOTY Année
scolaire : 2017-2018
Enseignant référent : Monsieur Jochen SOHNLE
Maître de stage : Madame Willia RAZAFINDRANO
« La dynamique politique de l'action du Conseil
exécutif de l'UNESCO au regard des comportements des Etats membres
»
1
Charline MBOTY
2
REMERCIEMENTS
Dans un premier temps, je tiens à adresser mes
remerciements à mon enseignant référent monsieur Jochen
SOHNLE pour ses conseils, son écoute ainsi que sa bienveillance. Il a su
m'orienter tout au long du stage et de la rédaction de ce rapport.
Ensuite, je tiens à remercier madame Harifera
RABEMANANJARA, Chargée d'Affaires a.j. au sein de la
Représentation Permanente de Madagascar auprès de l'UNESCO.
Grâce à qui j'ai pu obtenir cette grande opportunité de
stage au sein d'une Organisation de renom telle que l'UNESCO.
Je souhaite également remercier madame Willia
RAZAFINDRANO, Conseillère Culturelle en charge des secteurs des Sciences
exactes et naturelles ainsi que des Sciences humaines et sociales de la
REPERMAD, en sa qualité de maître de stage. Elle m'a fait
découvrir le métier de Conseiller auprès d'une institution
diplomatique. Elle m'a aussi guidé dans l'apprentissage du monde
professionnel et de la pratique des relations internationales.
Mes pensées vont particulièrement à
mesdames Véronique FARATIANA, Conseillère scientifique en charge
du secteur de la Communication et de l'information et Faniry RASOARAHONA,
Conseillère Culturelle ; pour leurs bienveillances et leurs bons
conseils. J'adresse aussi mes remerciements à toute l'équipe de
la REPERMAD.
Je remercie tout particulièrement l'ensemble du corps
enseignant de ce Master II droit public interne et international pour ces
précieux enseignements dispensés au cours de cette année
universitaire.
Enfin, je tiens à remercier ma famille et mes proches
pour leurs précieux soutiens tout au long de mon cursus
universitaire.
3
TABLE DES ABREVIATIONS
ALIPH
|
Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans
les zones de conflit
|
ASPAC
|
Groupe des Etats de l'Asie et du Pacifique
|
CCI
|
Comité consultatif international
|
CIEPSS
|
Conseil international pour l'éducation physique et la
science du sport
|
CIGEPS
|
Comité intergouvernemental pour l'éducation
physique et le sport
|
CNUCED
|
Conférence des Nations unies sur le commerce et le
développement
|
COI
|
Commission de l'Océan Indien
|
CR
|
Comité des Convention et des Recommandations
|
DR
|
Draft Resolution : Projet de décision
|
EDD
|
Education au Développement Durable
|
FA
|
Commission financière et administrative
|
GRULAC
|
Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes
|
MINEPS
|
Conférence internationale des ministres et hauts
fonctionnaires responsables de l'éducation physique et du sport
|
NAM
|
Mouvement des pays Non-Alignés
|
ODD
|
Objectifs de Développement Durable
|
ONU
|
Organisation des Nations unies
|
ONUDI
|
Organisation des Nations unies pour le développement
industriel
|
PX
|
Commission du programme et des relations extérieures
|
REPERMAD
|
Représentation Permanente de Madagascar auprès de
l'UNESCO
|
SP
|
Comité Spécial
|
UA
|
Union Africaine
|
UNESCO
|
Organisation des Nations unies pour l'Education, la Science et la
Culture
|
4
SOMMAIRE
INTRODUCTION 5
Chapitre I - Tâches confiées au cours du
stage 14
I- Au sein de la REPERMAD Unesco 14
A- Les tâches administratives 14
B- La préparation du Conseil exécutif
17
II- Au siège de l'Unesco 18
A- Les ROPs sur les Conférences 19
B- Les ROPs sur la préparation du Conseil
exécutif 20
Chapitre II - Les enjeux des sessions du Conseil
exécutif au regard des comportements
des Etats membres 22
I- Des stratégies d'interventions
élaborées au sein de différentes entités
de
l'Organisation 22
A- Les stratégies des différents groupes
présents à l'UNESCO 22
B- Les stratégies d'intervention de certains
Etats membres du Conseil exécutif :
cas particulier de Madagascar à travers son «
Draft Resolution » 41
II- Un multilatéralisme relativement nuancé
dans le cadre des débats portés au
Conseil 52
A- Sur certains points examinés en Commission PX
52
B- Sur la transformation stratégique
débattue en conjointe (PX et FA) 63
CONCLUSION 73
5
INTRODUCTION
Dans le cadre de ce Master II en Droit International, mon
choix a été porté sur l'option stage pour effectuer une
première immersion dans le monde professionnel. Les objectifs
étant de pouvoir mettre en pratique les acquis universitaires, mais
aussi et surtout en vue de l'obtention de mon diplôme de fin
d'études.
Souhaitant exercer le métier de diplomate ou encore de
fonctionnaire au sein d'une Organisation internationale, j'ai eu la grande
opportunité d'intégrer la Représentation Permanente de
Madagascar auprès de l'UNESCO, plus connue sous le sigle de la REPERMAD.
Ce stage avait été effectué durant la période
allant de mars à fin avril 2018. Ces deux mois m'ont permis de me
familiariser avec le monde des relations internationales et de la diplomatie
multilatérale. Ils m'ont également permis de découvrir
quels sont le véritable rôle et le fonctionnement d'une
délégation permanente au sein d'une Organisation de renom telle
que l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture
(UNESCO).
L'accès à ce milieu très sélectif
des organisations internationales était assez laborieux. Ceci
nécessitant une certaine exigence ainsi qu'une grande patience car les
places sont très recherchées. Le fait d'avoir eu cette
opportunité grâce à la clé d'entrée qu'est la
Représentation Permanente de Madagascar n'a fait que conforter mes
aspirations professionnelles futures.
Il s'agissait d'une première expérience dans le
monde professionnelle au sein d'une Organisation internationale. De ce fait,
j'attendais énormément de ces deux mois qui allaient être
décisifs pour mon choix professionnel à l'avenir. Il est
indéniable qu'en tant que première expérience,
l'appréhension ainsi que la peur de ne pas pouvoir être à
la hauteur ont été présents. Cependant l'environnement de
travail ainsi que tout le personnel de la représentation ont su me
mettre à l'aise et en condition afin que je puisse mener à bien
les missions et tâches variées que l'on m'avait confié.
Tout au long du stage, j'ai été placée
sous la supervision de la Conseillère culturelle en charge des secteurs
des Sciences Exactes et Naturelles ainsi que des Sciences Humaines et Sociales,
Mme Willia Fagnina RAZAFINDRANO. Elle m'a guidé dans la
découverte de l'UNESCO et de la représentation permanente de
Madagascar. Aussi, elle m'a initié à l'apprentissage des
relations diplomatiques qui se tissent entre Etats-membres ainsi que les
diverses tâches d'une représentation au sein d'une Organisation
internationale.
6
A travers cette initiation, elle fut relayée par
d'autres conseillers de la délégation en charge d'autres secteurs
de l'UNESCO suivant les tâches parallèles m'ayant
été confiées.
Afin de pouvoir comprendre la dynamique présente au
sein de cette organisation qualifiée de bras intellectuel dans la
famille des Nations Unies, il faut partir de sa genèse et de son
fonctionnement.
C'est au sortir de la 2nd Guerre mondiale que cette
organisation a vu le jour, plus précisément le 16 novembre 1945.
C'est lors d'une conférence organisée sous l'égide de la
France et du Royaume-Uni qu'il a été décidé de sa
création. Des représentants de 37 pays ont signé l'Acte
constitutif de sa création. L'entrée en vigueur de cet instrument
avait été établie pour le 4 novembre 1946 à la
suite de sa ratification par 20 Etats1.
Comme le contexte de la création de cette organisation
se situe à la fin de la 2nd Guerre mondiale, l'essence
même de sa création s'inscrit dans une volonté de
rétablir la paix. C'est ainsi que dans son préambule, l'Acte
constitutif de l'UNESCO proclame que « les guerres prenant naissance
dans l'esprit des hommes, c'est dans l'esprit des hommes que doivent être
élevées les défenses de la paix ». Ce
préambule souligne également « qu'une paix fondée
sur les seuls accords économiques et politiques des gouvernements ne
saurait entraîner l'adhésion unanime, durable et sincère
des peuples et que, par conséquent, cette paix doit être
établie sur le fondement de la solidarité intellectuelle et
morale de l'humanité. » L'idée fut celle de
compléter les accords de coopérations internationales politique
et économique. Le but étant d'intégrer une dimension
sociale assez large pouvant inclure les domaines de l'éducation, la
science, la culture, la communication et l'information. Ceci afin de converger
de façon durable et solidaire vers cette paix. Et c'est par le biais de
ces cinq principaux secteurs que l'UNESCO va progressivement coordonner ses
actions.
Ses buts sont de « contribuer au maintien de la paix
et de la sécurité en resserrant, par l'éducation, la
science et la culture, la collaboration entre nations, afin d'assurer le
respect universel de la justice, de la loi, des droits de l'homme et des
libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de
langue ou de religion, que la Charte des Nations Unies reconnaît à
tous les peuples. » (Article premier al. 1 de l'Acte constitutif de
l'UNESCO)
Elle se propose de renforcer la coopération
internationale à travers le multilatéralisme entre les
nations.
1 UNESCO, Qu'est-ce que l'Unesco ?, 1969,
Paris, Unesco 7è éd., p.10.
7
L'auteur Guillaume DEVIN définit de manière
classique le multilatéralisme comme étant la « pratique
consistant à négocier à plus de trois pour définir
des règles communes. » En d'autres termes, il s'agira pour les
Etats membres de l'UNESCO de dialoguer d'une manière collégiale
et inclusive afin d'aboutir à des principes consensuels.
Composée de 195 Etats membres2 et 10 membres
associés3, l'Organisation dispose de 3 organes. Il s'agit de
la Conférence générale et du Conseil
exécutif qui en sont les organes directeurs ; et le
Secrétariat qui en est l'organe d'exécution. (Article
III de l'Acte constitutif)
1- La Conférence générale :
Il s'agit de l'organe suprême.
Conformément à l'article IV de son Acte
constitutif, elle se compose de tous les représentants des
États membres de l'UNESCO et a pour rôle de
déterminer l'orientation ainsi que la ligne de conduite
générale de l'Organisation. Elle se prononce sur les
programmes soumis par le Conseil exécutif (ci-après « le
Conseil »). C'est l'organe qui décide en dernier ressort de
l'adoption ou non des décisions que le Conseil lui a transmis.
Il est aussi du ressort de la Conférence
générale (ci-après « la Conférence ») de
décider de l'adoption de projets à soumettre aux États
membres. Il lui reviendra alors de distinguer entre recommandations à
adresser aux États membres et les conventions internationales à
ratifier par les États membres. Il appartient également à
la Conférence générale d'élire les membres du
Conseil exécutif et de nommer le Directeur général.
2- Le Secrétariat :
Le Secrétariat est l'organe d'exécution
de l'UNESCO. Conformément à l'article VI de
l'Acte constitutif, il se compose d'un Directeur général
proposé par le Conseil et qui est nommé par la Conférence
pour quatre ans. Son rôle est de prendre part, sans droit de vote,
à toutes les réunions de la Conférence
générale, du Conseil exécutif et des commissions de
l'Organisation. Il formule des propositions à la Conférence et au
Conseil dans leur prise de décision.
2 Ce nombre se réduira à 193,
à la date du 31 décembre 2018. Ceci faisant suite à la
décision des Etats-Unis et Israël de quitter l'Organisation le 12
Octobre 2017. Néanmoins, les Etats-Unis vont conserver leur
qualité d'Observateur afin d'apporter leur expertise au sein de
l'Organisation.
3 Conformément à l'article II de l'Acte
constitutif de l'UNESCO, l'Organisation peut permettre l'admission en
qualité de Membres associés des « territoires ou de groupes
de territoires qui n'assument pas eux-mêmes la responsabilité de
la conduite de leurs relations extérieures ». Parmi ces membres
associés figurent par exemple la Nouvelle-Calédonie ou la partie
néerlandaise de l'île Saint-Martin.
8
Dans le cadre des travaux du Conseil, il prépare le
projet de programme de travail pour l'Organisation et ceci accompagné
des prévisions budgétaires correspondantes. A ce titre, il
fournit aux États membres et au Conseil des rapports périodiques
sur l'activité de l'Organisation. Les périodes couvertes par ces
rapports périodiques sont déterminées par la
Conférence générale. Au titre de ses nombreuses missions,
le Directeur général est assisté par un personnel qu'il a
nommé au titre de ses prérogatives. Le secrétariat
assure donc le fonctionnement ordinaire de l'UNESCO ainsi que la mise
en oeuvre des décisions de la Conférence générale
et du Conseil exécutif. L'actuelle Directrice
Générale est Madame Audrey AZOULAY, élue à la
39ème session de la Conférence générale
en novembre 20174.
3- Le Conseil exécutif :
Il s'agit du Conseil d'administration de
l'UNESCO5. Conformément à l'article V
de l'Acte constitutif, il est composé de 58 Etats membres
élus par la Conférence générale. Dans le cadre de
ces élections, la Conférence tient compte de la diversité
des cultures ainsi que d'une répartition géographique
équitable. C'est ainsi que Madagascar a été élu
membre du Conseil exécutif en novembre 2017 pour la période
allant de 2017 à 2021. Afin de mener à bien ses missions, chaque
membre du Conseil exécutif désigne un représentant
qualifié, disposant de compétences dans un ou plusieurs des
domaines relevant du mandat de l'UNESCO. Ces qualifications sont
nécessaires à l'accomplissement des fonctions administratives et
exécutives qui incombent au Conseil.
Le Conseil exécutif a pour fonctions de préparer
l'ordre du jour des sessions de la Conférence générale, il
étudie le programme de travail de l'Organisation ainsi que les
prévisions budgétaires correspondantes que lui soumet le
Directeur général. A l'issu de ces études, il soumet ces
documents à la Conférence générale en formulant
toutes recommandations qu'il juge opportunes. Agissant sous l'autorité
de la Conférence générale, le Conseil est responsable
devant elle de l'exécution du programme adopté par la
Conférence.
Par sa nature exclusivement intergouvernementale, les Etats
composant l'UNESCO sont représentés par des
délégations permanentes.
4 UNESCO (2018) Audrey AZOULAY, Directrice
générale de l'UNESCO [en ligne] Disponible sur :
https://fr.unesco.org/director-general.
[Consulté le 20 mai 2018].
5 UNESCO (2018) Les organes directeurs de
l'UNESCO [en ligne] Disponible sur :
https://fr.unesco.org/about-us/organes-directeurs.
[Consulté le 20 mai 2018].
9
Elles ont pour fonction d'assurer la liaison entre les
Gouvernements des Etats membres et l'Organisation. C'est le cas de la
Représentation Permanente de Madagascar auprès de l'UNESCO.
4- La REPERMAD :
Créée par un décret n° 94-452 du 16
juillet 19946, la REPERMAD est l'interface de connexion entre le
Gouvernement Malagasy et l'Organisation des Nations unies pour l'Education, la
Science et la Culture.
Sa mission est de « représenter et porter la
voix de Madagascar, d'affirmer sa place dans le concert des nations, ainsi que
de veiller à lui faire bénéficier de toute l'expertise,
des projets, des programmes et des analyses de l'UNESCO dans ses secteurs
majeurs de compétence »7. Les
bénéficiaires du résultat de ces actions et des programmes
de l'UNESCO sont les secteurs de l'éducation, du développement
durable, du tourisme culturel et le secteur des sciences à
Madagascar.
Lors de son adhésion à l'UNESCO en 1960,
Madagascar était représenté par un Ambassadeur
bilatéral8 qui cumulait cette fonction avec celle de
délégué permanent auprès de l'Organisation. C'est
depuis le décret de 1994 précité qu'il a été
mis en place une Délégation permanente indépendante avec
un Ambassadeur accrédité spécifiquement auprès de
l'UNESCO. Un Ambassadeur est un chef de mission c'est-à-dire «
la personne chargée par l'Etat accréditant d'agir en cette
qualité ». A cet effet, il a pour mission en outre de «
représenter l'Etat accréditant auprès de toute
organisation internationale » ; conformément aux articles
1er et 5§3 de la Convention de Vienne de 1961 sur les relations
diplomatiques.
Actuellement le pays ne dispose pas d'Ambassadeur, il est
représenté par une chargée d'Affaires ad.
Interim, Madame Harifera RABEMANANJARA.
6 Centre National d'Information et de Documentation
Législative et Juridique (2018) formulaire de recherche [en
ligne]. Disponible sur : <
http://www.cnlegis.gov.mg/page_find_direct_mots/>
[Consulté le 31 mai 2018].
7 Représentation Permanente de Madagascar
auprès de l'UNESCO (2018) accueil. Disponible sur :
http://madagascar-unesco.com/accueil.html.
[Consulté le 20 mai 2018].
8 Il s'agit de celui ou celle qui représente
non seulement son gouvernement auprès du gouvernement du pays où
il est accrédité, mais encore son pays auprès de l'autre
pays. Les relations se font entre deux pays. Voir en ce sens BEYEN. J. W.
(1958) « Le rôle de l'ambassadeur », in Le monde
diplomatique, [en ligne]. Disponible sur :
https://www.monde-diplomatique.fr/1958/07/BEYEN/22661.
[Consulté le 21 mai 2018].
10
Elle a pour fonction de remplacer le chef de mission à
titre provisoire (article 19 de la Convention de Vienne)9. Elle est
donc la supérieure hiérarchique de la représentation.
Ayant été nommée par le Ministère des Affaires
Etrangères, la chargée d'Affaires doit s'adresser à son
ministre de tutelle avant toute prise de décision ou de vote au sein de
l'UNESCO. Dans l'exercice de ses fonctions, la chargée d'Affaire est
assistée par cinq Conseillers spécialisés dans chaque
secteur du mandat de l'UNESCO10. Ils sont issus des
ministères des Affaires étrangères, de l'Education ou
encore des Finances. Les Conseillers ont pour rôle d'assister aux
différentes réunions de l'UNESCO et de formuler à ce titre
des recommandations à la Chargée d'Affaire. Dans l'ensemble, la
REPERMAD a pour fonction de suivre les dossiers des programmes concernant
Madagascar au Secrétariat de l'UNESCO pour transmettre ces informations
à la Commission nationale, au ministère des Affaires
étrangères ainsi qu'aux autres institutions concernées.
Elle apporte également une assistance technique aux
délégations malgaches en mission auprès du
Siège11. Dans le cadre de leurs missions, les membres de la
REPERMAD ont comme points focaux une Commission nationale malgache pour
l'UNESCO et les ministères des secteurs relevant du mandat de
l'UNESCO12. Ces points focaux ont un rôle consultatif
auprès de la représentation. Ils vont fournir des informations et
des évaluations de l'application des Programmes de l'UNESCO au niveau
national à l'adresse de la REPERMAD et de l'UNESCO. (Article VII de
l'Acte consultatif)
Ce stage s'étant déroulé dans le contexte
de la 204ème session du Conseil exécutif, je me suis
intéressée spécifiquement à cet organe. Le Conseil
se réunit deux fois par an au printemps et à l'automne (article
premier du règlement intérieur du Conseil exécutif). Cette
session de printemps a eu lieu du 4 au 17 avril 2018. Et comme Madagascar a
été élu membre du Conseil, la plupart des tâches
confiées au cours du stage étaient axées sur le Conseil
exécutif de l'UNESCO.
9 « Si le poste de chef de la mission est vacant, ou si
le chef de la mission est empêché d'exercer ses fonctions, un
chargé d'affaires ad interim agit à titre provisoire
comme chef de la mission. Le nom du chargé d'affaires ad interim
sera notifié soit par le chef de la mission, soit, au cas où
celui-ci est empêché de le faire, par le Ministère des
Affaires étrangères de l'Etat accréditant, au
Ministère des Affaires étrangères de l'Etat
accréditaire ou à tel autre ministère dont il aura
été convenu. »
10 Il y a des conseillers en charge des domaines
relevant du mandat de l'UNESCO. A savoir, les secteurs de l'éducation,
de la science, de la culture ainsi que de la communication et de
l'information.
11 Représentation Permanente de Madagascar
auprès de l'UNESCO (2018) Missions. Disponible sur :
http://madagascar-unesco.com/missions.html.
[Consulté le 20 mai 2018].
12 Il s'agit principalement des ministères
de l'Education Nationale ; de l'Eau, de l'Energie et des Hydrocarbures ; de la
Communication et des Relations avec les institutions ; des Affaires
étrangères...
11
Il s'agit d'une session importante, en ce sens que
l'Organisation ne cesse de traverser des situations de crises
financières et géopolitiques depuis plusieurs années. Elle
est souvent le théâtre de retraits de certains Etats membres ou
encore de blocus financiers à la suite de décisions
adoptées au sein de l'un de ses organes directeurs. Décisions qui
sont jugées par ces Etats comme étant contraires au mandat de
l'UNESCO13 et qui, de facto, sont synonyme de politisation
de l'Organisation.
On entend par politisation le « processus par lequel
des questions ou des activités se trouvent dotées d'une
signification politique et, par conséquent, sont appropriées par
les acteurs impliqués dans le champ politique14 ».
Aussi, la politisation « met en jeu du conflit
»15. En d'autres termes, lorsqu'une décision
votée (au sein du Conseil exécutif par exemple) peut causer des
tensions politiques entre deux ou plusieurs Etats, celle-ci est
qualifiée de politisée. Cette politisation va de pair avec
l'instrumentalisation de l'Organisation. Selon l'auteur Marc UHALDE,
l'instrumentalisation se définit comme : « le
détournement d'un processus ou d'un objet vers d'autres fins que celles
initialement conçues »16. C'est-à-dire que
certains Etats peuvent se servir de l'UNESCO comme un instrument afin de servir
leurs propres fins et non la finalité inscrite dans l'Acte
constitutif.
La question des tensions politiques et de
l'instrumentalisation de l'Unesco n'est donc pas un sujet nouveau. En atteste
les retraits de l'Afrique du Sud de 1957 à 1994, des Etats-Unis de 1985
à 2003, du Royaume-Uni de 1986 à 1997 ou encore de Singapour de
1986 à 200717. Face à ces crises, des réformes
ont été menées au sein de l'Organisation depuis les
années 2000, cependant celles-ci n'ont pas pu empêcher d'autres
crises. Depuis l'adhésion de la Palestine en tant que membre à
part entière de l'Organisation, les Etats-Unis ont cessé de
verser leur contribution financière à l'UNESCO. Ce refus de
paiement avait amputé l'Organisation de plus de 22% de son budget de
fonctionnement.
13 Les Etats-Unis ont par exemple quitté
l'UNESCO en 1984, jugeant l'Organisation comme ayant une vision tiers-mondiste
et prosoviétique. (Voir ANOUMA R., « Le retrait des
États-Unis d'Amérique de l'UNESCO (1984) », in
Civilisations [en ligne], 43-2, 1996, §26.
14 Voir en ce sens, NAY O. (dir.), Lexique de
science politique, 2017, Paris, Dalloz 4e éd., p.
471.
15 DUCHESNE S., HAEGEL F., « La politisation
des discussions, au croisement des logiques de spécialisation et de
conflictualisation », in Revue française de science
politique, 54 (6), 54, 2004, p. 880.
16 UHALDE M., « L'instrumentalisation de la
sociologie en situation d'intervention : analyse critique d'une notion
ordinaire », in Sociologies pratiques, vol. 16, no. 1, 2008, p.
96.
17 UNESCO (2018) Histoire de l'Organisation
[en ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/about-us/who-we-are/history/>.
[Consulté le 20 mai 2018].
12
L'ultime crise enregistrée à nos jours fut
causée par l'inscription de la ville palestinienne d'Hébron en
Cisjordanie comme patrimoine mondiale d'une « valeur universelle
exceptionnelle »18. Le 12 octobre 2017, les Etats-Unis ont
décidé de quitter une fois de plus l'Organisation et ils ont
été suivis par Israël, leur allié stratégique.
Ils ont accusé en effet l'Organisation d'être politisée et
« anti-israélienne »19. Conformément
à l'article II§6 de l'Acte Constitutif : « (...) tout
retrait prend effet au 31 décembre de l'année suivant celle au
cours de laquelle l'avis a été donné (...) ».
Dans le cas présent ce retrait prendra donc effet le 31 décembre
2018. Néanmoins, les Etats-Unis ont fait part de leur décision de
garder un statut d'observateur au sein de l'Organisation afin d'apporter leur
expertise ainsi que leur vision au sein de l'Organisation20.
Si en général l'UNESCO, ayant été
créée par des Etats, ne peut être que politique en ce sens
que d'une part, elle est composée d'intellectuels et de techniciens
chargés de la promotion et de la défense de l'Education, la
Science et la Culture. D'autre part, elle est composée également
d'Etats qui versent des contributions budgétaires pour le fonctionnement
et la viabilité de l'Organisation. De ce fait, l'UNESCO dans son
organisation est politique car les techniciens et intellectuels doivent rendre
compte de l'exécution et des résultats des programmes ayant
été discutés et votés au préalable et de
manière collective par les Etats. Ce contrôle et cette nature
politique doivent néanmoins se faire de manière
multilatérale, équilibrée et en concordance avec le mandat
de l'Organisation21. En effet, le risque de politisation survient
lorsque l'Organisation est instrumentalisée dans son fonctionnement pour
des fins qui ne profiteront qu'à un seul ou certains Etats.
18 Le Monde.fr (2017) L'Unesco inscrit
Hébron au Patrimoine mondial et suscite la fureur d'Israël, Le
Monde.fr [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/07/l-unesco-inscrit-hebron-en-cisjordanie-sur-la-liste-du-patrimoine-mondial-en-peril_5157353_3218.html#vZjmZ24tcVyrrGIU.99>.
[Consulté le 14 mai 2018].
19 Selon le communiqué du département
d'Etat américain. Le Monde.fr avec AFP (2017) Les Etats-Unis et
Israël quittent l'Unesco, accusée d'être «
anti-israélienne », Le Monde.fr [en ligne]. Disponible sur
: <
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/10/12/les-etats-unis-se-retirent-de-l-unesco_5199987_3210.html#uFe4HotGv1juxcYF.99
> [Consulté le 6 mai 2018].
20 Discours des Etats-Unis lors de l'ouverture de
la 204ème session du Conseil exécutif. Voir en ce sens
le site web de l'UNESCO : le Conseil exécutif de l'UNESCO (2018)
Discours de la 204ème session du Conseil exécutif
[en
ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/204_US_En.pdf
> [Consulté le 15 mai 2018].
21 CITOT V., (16 avril 2006) L'UNESCO : paix savante
ou politique ?, in Sens Public [en ligne]. Disponible sur :<
https://www.sens-public.org/article259.html>
[Consulté le 20 mars 2018].
13
C'est tout l'opposé du multilatéralisme qui
« promeut un ordre international spécifique,
réputé faire prévaloir l'égalité en
souveraineté sur l'hégémonie, l'inclusivité sur la
discrimination, la négociation sur la contrainte, la
réciprocité sur l'unilatéralisme, la
collégialité sur le bilatéralisme.
»22.
Ce risque de politisation est surtout palpable au sein des
organes de décision que sont la Conférence générale
et le Conseil exécutif. Effectivement, la plupart des décisions
prises autrefois qui ont entraîné des tensions vis-à-vis de
certains Etats-membres émanent de l'un de ces organes23.
Dans le contexte de la 204ème session du
Conseil exécutif. Une partie spécifique sera donc
consacrée aux différentes missions et tâches
réalisées dans le cadre de la préparation et du
déroulement des sessions du Conseil (Chapitre I). En second lieu, c'est
dans le cadre des risques de politisation que je me suis
intéressée aux enjeux des sessions du Conseil au regard des
comportements des Etats membres (Chapitre II).
En effet, cette 204ème session était
très importante pour la viabilité et la crédibilité
de l'Organisation. Entre autres, une transformation stratégique de
l'UNESCO avait été proposée par la Nouvelle Directrice
générale. Mais pour une meilleure compréhension du Conseil
exécutif, il conviendrait de s'interroger sur les différentes
étapes de sa préparation et de son déroulement. Ce qui
permettra ensuite de distinguer si des rapports de force persistent encore
entre les Etats membres du Conseil pour ainsi comprendre comment ils se
manifestent. A l'issu de ces interrogations, on a pu observer que le stade de
la préparation des sessions du Conseil est caractérisé par
l'élaboration de stratégies d'interventions. Ces
stratégies sont élaborées au niveau de diverses
entités ayant chacunes un rôle à jouer au cours des
sessions du Conseil (I). Dans le cadre du déroulement des sessions, on a
relevé qu'à travers les débats portés au Conseil,
le multilatéralisme qui est caractéristique des instances
internationales, s'est trouvé être relativement nuancé
(II). Et ceci en fonction des sujets à débattre au sein du
Conseil exécutif.
22 BATTISTELLA D., PETITEVILLE F., SMOUTS M. &
VENNESSON P., Dictionnaire des Relations internationales, 2012, Paris,
Dalloz 3e éd., pp 365-366.
23 Voir par exemple la décision 199
EX/Décisions sur la Palestine Occupée, p. 31. (Conseil
exécutif de l'UNESCO
(2018) Documents actuels [en ligne]. Disponible sur :
<
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002446/244639f.pdf>
[Consulté le 09 mai 2018].
14
Chapitre I - Tâches confiées au cours du
stage
Comme il a été question de réaliser des
missions au sein de la Délégation permanente (I) mais aussi au
niveau du siège de l'UNESCO (II), les tâches confiées au
cours de ce stage étaient diversifiées.
I- Au sein de la REPERMAD Unesco
Au titre des missions confiées au sein de la REPERMAD, il
s'agissait de réaliser des tâches administratives (A) ainsi qu'une
contribution à la préparation des interventions du Pays dans le
cadre du Conseil exécutif (B).
A- Les tâches administratives
1- Fiches de synthèses
L'une des missions premières, fut la découverte
de l'environnement de travail, de la Délégation ainsi que de
l'UNESCO en général. Dans le cadre de cette mission
découverte, il nous a été assigné comme tâche
d'effectuer des recherches en se servant du site web de l'UNESCO
afin d'en comprendre le fonctionnement.
Spécifiquement, il était question de
réaliser des études dans les secteurs II et III24 de
l'UNESCO dont la tutrice est en charge. Ces secteurs sont les Sciences
exactes et naturelles ainsi que les Sciences Humaines et Sociales. A
titre illustratif, il a été question d'étudier les points
clés ainsi que les programmes dont dispose le secteur II pour
réaliser ses objectifs :
- Ce secteur utilise la science en faveur de la paix,
des droits de l'Homme et du développement durable conformément
à l'article 1er alinéa c) de l'Acte constitutif
de l'UNESCO. Cette utilisation se fait en étroite collaboration
avec les Etats membres et d'autres partenaires à travers le monde.
- Il s'appuie sur plusieurs programmes internationaux tels que
le Programme sur l'homme et la biosphère
(MAB)25 par exemple.
24 Au sein de l'UNESCO, les secteurs sont
qualifiés techniquement en fonction de chiffres romain : le secteur I se
rapporte à l'Education, le secteur II : les Sciences exactes et
naturelles, le secteur III : les Sciences humaines et sociales, le secteur IV :
la Culture et le secteur V : la Communication et l'information.
25 Cf. Annexe I sur le Programme MAB,
p.77.
15
- Parmi ses domaines prioritaires il y a par exemple les
Sciences et les femmes pour soutenir les femmes scientifiques
dans le but de contribuer à l'effectivité de la priorité
Globale de l'UNESCO sur l'égalité des genres en science.
A l'issu de ces études, il a été ensuite
question de réaliser des fiches de synthèse26 sur les
Programmes du secteur II. Les objectifs étaient de contribuer
à l'alimentation des ressources informationnelles de la Commission
nationale de l'UNESCO à Madagascar. Il s'agissait
également de mettre à jour les documents dont dispose la
Délégation sur ces secteurs.
· Contraintes dans la réalisation des
fiches
La réalisation de cette tâche a demandé
beaucoup d'efforts sur le plan intellectuel. Au vu du temps imparti pour rendre
le travail qui était assez limité (24 h pour rendre 4 fiches de
synthèses), il fallait mobiliser et développer des
capacités de traitement de textes. Et surtout avoir un esprit de
synthèse. En effet l'interface de travail qu'est le site web de l'UNESCO
est assez complexe et bien fourni. Néanmoins, les documents de
synthèses ont été rendus dans le temps imparti.
2- Rédaction de lettres de transmission
Au titre des tâches administratives, on a
également été chargés de rédiger des
lettres de transmission. Ceux sont des courriers que la REPERMAD
reçoit de la part de l'UNESCO ainsi que de ses partenaires. Et en tant
qu'interface de connexion entre l'Organisation et la Capitale, la
Représentation aura pour rôle de les transmettre au
Ministère des Affaires étrangères ainsi qu'à la
Commission nationale. Ces lettres sont pour la plupart des invitations à
présenter des rapports d'évaluation de la mise en oeuvre des
politiques au niveau national. C'est-à-dire la présentation d'un
rapport expliquant comment le pays applique les programmes de l'UNESCO au
niveau national. Elles peuvent également avoir pour objet des
invitations à des conférences internationales. La
rédaction de ces lettres répond à une méthodologie
spécifique. En effet elles doivent être rédigées
suivant un style protocolaire et des usages diplomatiques27.
26 Voir à titre illustratif l'annexe I sur la
fiche réalisée pour le programme Homme et la Biosphère
(MAB), p.77.
27 Voir en ce sens l'annexe II sur le modèle
de lettre de transmission, p.79.
16
La réalisation de cette tâche a
nécessité la mobilisation des acquis obtenus tout au long du
cursus universitaire. Notamment en matière de compétences
linguistiques. Le fait est que la majorité des lettres reçues par
la délégation sont en langue anglaise, ce qui nécessite
une traduction.
3- Réalisation d'un document de
réflexion
Dans le cadre de la crise que traverse l'UNESCO, la
chargée d'affaires ad. Interim nous a assigné comme
tâche d'élaborer un document de réflexion. L'objectif
étant de trouver des solutions à ladite crise. La
réalisation de ce document allait contribuer à alimenter les
réflexions de la chargée d'affaires. En effet, cette
requête avait été formulée dans le cadre de la
préparation des prochaines réunions du Groupe préparatoire
du Conseil exécutif28. Comme l'Organisation est victime d'une
certaine instrumentalisation, les recommandations formulées dans le
cadre de ces réflexions sont :
- La nécessité que la paix
énoncée dans le préambule de l'Acte constitutif de
l'UNESCO soit reflétée tant à l'intérieur
qu'à l'extérieur de celle-ci.
- L'importance de l'action, des descentes sur le
terrain et non plus la formulation de recommandations pour assurer la
visibilité de l'Organisation.
- Le recours à des partenariats
d'investissement privé afin de trouver de nouvelles sources de
financement pour redresser l'économie de l'organisation. Tout
cela dans les domaines relevant de son mandat. Par exemple pour la science et
la culture : envisager des accords de partenariat avec des partenaires oeuvrant
dans ces domaines.
- Favoriser une répartition
géographique équitable dans la gouvernance de
l'Organisation.
· Contraintes et résultats
Les résultats de cette mission ont été
accueillis favorablement par la chargée d'affaires. Ils ont grandement
contribué aux interventions de Madagascar lors des sessions du Groupe
préparatoire du Conseil exécutif. Au niveau des efforts
mobilisés pour la réalisation de cette tâche, il a surtout
été question de mettre en pratique les capacités de
recherches acquises durant le cursus universitaire.
28 Cf. infra, chapitre II., partie I., A.,
2., p.24.
17
B- La préparation du Conseil exécutif
1- Rédaction de recommandations pour les interventions
de Madagascar
Dans le cadre de la préparation du conseil
exécutif de l'UNESCO, il nous a été assigné comme
tâche de formuler des recommandations à la chargée
d'affaire sur les points pouvant intéresser Madagascar et le Groupe
Afrique29 lors des sessions du Conseil exécutif.
Pour la réalisation de cette tâche, des
études portant sur un des documents de travail du Conseil
exécutif ont été menées. Il s'agit du
document portant la cote n° 204 EX/4 sur l' «
exécution du programme adopté par la Conférence
Générale ». Ce document est un rapport analytique
informant les Etats membres du Conseil exécutif de l'état
d'avancement du programme durant la période quadriennale allant du
1er janvier 2014 au 31 décembre 2017.
Il couvre les 5 grands programmes de l'UNESCO mais aussi les
priorités globales de l'Organisation : la priorité Afrique et
l'Egalité des genres.
Selon ce rapport analytique, sur les 51 résultats
escomptés pour les grands programmes de l'UNESCO, 40 ont
été pleinement atteints malgré les difficultés
financières de l'Organisation. L'atteinte de ces résultats a
été clairement détaillée dans chaque secteur de
l'Organisation. Dans cette étude, on a reporté notre analyse sur
les domaines clés touchant la priorité Afrique ainsi que les
points pertinents sur lequel le pays pouvait effectuer une intervention. Par
exemple au niveau du secteur de l'éducation, la
priorité Afrique concentre désormais la plus forte proportion de
fonds du budget ordinaire ainsi que de fonctionnaires sur le terrain.
Concernant les ressources extrabudgétaires,
75% des dépenses sont engagées et ont
bénéficié à plus de 65 pays dont l'Afrique, ces
ressources proviennent essentiellement de puissances économiques comme
la Chine, la Norvège ou encore le Japon. Malgré ces
résultats concernant l'Afrique, des problèmes demeurent. Dans
cette optique :
- Nous avons ciblé les difficultés
financières de l'organisation et leur impact vis-à-vis de
l'exécution pleine et entière des programmes. L'une des causes
principales est le retard de paiement des quotes-parts de certains Etats. Ainsi
nous avons recommandé à Madagascar d'encourager les
Etats-membres à verser leur quote-part dans les temps pour assurer le
bon fonctionnement de l'Organisation. (Madagascar figurant parmi les
pays qui versent à temps leurs contributions).
29 Voir en ce sens le chapitre II., partie I., A.,
1., p.22.
18
- L'autre cible concerne le dispositif
hors-siège30 de l'UNESCO qui est en pleine réforme
actuellement. En effet, dû toujours aux difficultés
financières, l'Organisation envisage de réduire le nombre des
bureaux hors siège tout en renforçant la capacité des
bureaux restant. En Afrique il y a cinq bureaux régionaux
multisectoriels et plusieurs bureaux nationaux. Comme ces bureaux sont vitaux
pour les pays Africains, les recommandations sont donc d'encourager le
renforcement des capacités, d'améliorer les bureaux existants
afin de les rendre optimal. Mais aussi de réformer le personnel pour
qu'il ait des capacités multisectorielles.
· Contrainte et résultats
Comme il s'agissait d'un document assez conséquent de
159 pages31, la réalisation de cette mission
nécessitait beaucoup d'efforts physiques et intellectuels. En effet, ce
travail s'apparentait à la rédaction d'une note de
synthèse. D'abord, au vu du temps imparti pour la réalisation du
travail car il fallait rendre le travail en 24h. Ensuite au vu de l'esprit de
synthèse qu'il fallait mobiliser pour réaliser la tâche. Il
s'agissait également d'une grande responsabilité en ce sens qu'il
nous a été demandé de contribuer aux interventions d'un
Etat. Néanmoins, dans l'ensemble le travail a été
jugé correct par la chargée d'affaires. Durant les
réunions, Madagascar a utilisé l'un de ces arguments qui a
d'ailleurs été soutenu par d'autres Etats membres.
II- Au siège de l'Unesco
Les missions confiées par la chargée d'affaires
ainsi que la tutrice consistaient en l'assistance à des
conférences (A) et des réunions (B) au siège de l'UNESCO.
A l'issu desquelles, des
30 L'UNESCO dispose de Bureaux Hors sièges
qui sont : les bureaux nationaux, multi pays, de liaison et régionaux.
Les bureaux multi pays desservent un groupe de pays, il s'agit de
l'élément de coordination entre bureaux nationaux et
régionaux. L'Unesco a mis en place 21 bureaux nationaux desservant
chacun un seul État membre. Ils concernent les pays dits de l'E-9 (neuf
pays à forte population) et des pays au sortir d'un conflit ou en
transition. Les bureaux de liaison sont au nombre de deux et il s'agit d'un
réseau décentralisé des bureaux hors-siège. Ils se
trouvent à Genève et aux Nations unies à New York. Les
bureaux régionaux sont quant à eux apportent un soutien
spécialisé aux bureaux multipays et nationaux dans une
région donnée.
UNESCO (2018) Bureaux hors siège [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/bfc/field-offices/>.
[Consulté le 05 juin 2018].
31 Voir en ce sens le document 204 EX/4 partie I. (le
Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Tous les documents [en
ligne]. Disponible sur :
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/
[Consulté le 21 mai 2018].
19
comptes rendus et recommandations devaient être
réalisés. Dans le milieu professionnel, pour désigner ces
documents à fournir, ils utilisent le terme technique de ROP. Il s'agit
du diminutif de « Résumé, Observations et Propositions
». Ce terme sera utilisé dans le cadre des développements
suivants.
La rédaction d'un ROP doit présenter un
résumé de la réunion ou de la conférence,
il s'agit d'un récapitulatif de ce qui a été
développé au cours de la séance. Il doit également
présenter des observations, il s'agit de la partie
décrivant les intervenants à la conférence ou les
personnes présentes à la réunion. Enfin la partie
proposition va permettre de présenter des
recommandations sur les points ou thématiques pouvant intéresser
Madagascar.
A- Les ROPs sur les Conférences
Les Conférences auxquelles on nous a chargé
d'assister, se rapportaient pour la plupart aux secteurs dont la tutrice est
chargée. Par exemple en sciences exactes et naturelles l'on a
assisté à des Conférences sur le Programme Hydrologique
International (PHI) ou encore le Groupe d'Expert Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat (GIEC). En sciences humaines et sociales on a
été chargé par exemple d'assister au symposium sur les
femmes et la science.
En guise d'illustration, la réunion sur le PHI
consistait à présenter le Rapport mondial des Nations
Unies sur la mise en valeur des ressources en eau32. Ces
dernières décennies on assiste de plus en plus à
une augmentation constante de la demande en eau causée par la
croissance démographique, le développement économique
ainsi que l'évolution du mode de consommation de l'eau. Selon
ce Rapport d'ici à 2050 il y aura une augmentation du nombre de
la population mondiale. Il devient donc urgent de trouver des moyens
afin de faire face à ces défis à venir. D'où
l'apparition des SFN ou Solutions fondées sur la nature afin de
relever les enjeux contemporains de la gestion de l'eau dans tous les secteurs
de production.
Plusieurs experts sont intervenus pour présenter le
rapport sur les SFN. Il y a eu un partage de bonnes pratiques
réalisé par le Japon sur la manière dont il intègre
les solutions vertes. Et au vu des interventions, les recommandations suivantes
ont été proposés pour le cas de Madagascar. Il s'agit de
la nécessité de :
32 Voir annexe III, pour voir un modèle de ROP
sur la présentation du Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en
valeur des ressources en eau, p.81.
20
- Développer et renforcer les systèmes
de solutions fondées sur la nature puisqu'il y a un potentiel
exploitable à Madagascar.
- Privilégier une restauration de la fonction
hydrologique et écologique des sols plutôt que
l'utilisation de variétés nouvelles de semences ou de produits
chimiques. Cela va permettre ainsi d'économiser plus d'eau tout
en augmentant la production agricole.
- Renforcer la sensibilisation des Malgaches sur la
lutte contre les cultures sur brûlis ainsi que la déforestation
puisque le pays fait déjà face à ce
problème dans certaines régions, ce sont des facteurs de la
pénurie d'eau.
· Contraintes et résultats
Dans le cadre de ces conférences, les capacités
de prise de note étaient importantes. Il fallait prendre le maximum
d'informations puisque celles-ci étaient essentielles à la
réalisation du ROP et surtout des recommandations. Il fallait
également mobiliser des connaissances générales sur le
fonctionnement du pays destinataire de la recommandation. La réalisation
de ce ROP avait contribué à l'établissement des
interventions du pays lors des sessions du Conseil exécutif. En effet,
lors de leurs interventions, les pays peuvent également effectuer un
partage de bonnes pratiques sur la manière dont ils appliquent les
programmes de l'UNESCO dans leur politique interne.
B- Les ROPs sur la préparation du Conseil
exécutif
Dans le cadre des réunions des différentes
entités de l'UNESCO, des ROPs ont également été
réalisés afin de préparer les sessions du Conseil
exécutif. Il était question d'assister aux réunions des
différents Groupes formels ou informels d'appartenance de Madagascar. La
réalisation de ces ROPs aura ainsi permis au pays de chercher une
position d'alignement stratégique lors des débats du Conseil
exécutif. Ces réunions sont celles du G77 et la Chine, du
Mouvement des Non-Alignés33, du Groupe Afrique. Cependant,
pour des raisons de confidentialité les détails de ces
réunions de pourront pas être dévoilés.
33 Cf. infra, le G77 et la Chine ainsi que le
Mouvement des pays non alignés. Chapitre II., partie I., B.,4., pp.
3334.
21
Néanmoins, on peut dire que dans l'ensemble les pays
membres de ces Groupes affichent une position commune. Cette position pourrait
même être qualifiée de puissant bloc de pression au vu de la
représentativité quantitative de ces Groupes. En effet les pays
membres de ces groupes sont forts en nombre et de ce fait, leur intervention
entraîne un poids considérable.
Dans le cadre de la réalisation de ces ROPs, des
connaissances géostratégiques et géopolitiques devaient
être mobilisées afin de formuler les recommandations. Dans la
pratique cela apparaissait assez complexe, en effet les relations
internationales sont à géométrie variable et en constante
évolution. Sans oublier qu'il s'agissait d'une première
expérience dans le cadre de la mise en pratique des acquis
universitaires. Certaines recommandations ne reflétaient sûrement
pas la réalité et les attentes. Néanmoins, d'autres
recommandations s'étaient révélées utiles
grâce à l'appui des conseillers de la REPERMAD dans
l'établissement de celles-ci.
22
Chapitre II - Les enjeux des sessions du Conseil
exécutif au regard des comportements des Etats membres
Les différentes étapes préparatoires des
sessions du Conseil sont marquées par l'élaboration de
stratégies d'interventions dans le cadre des débats portés
au Conseil exécutif (I) et à l'issu desquelles un
multilatéralisme relativement nuancé a pu être
relevé (II).
I- Des stratégies d'interventions
élaborées au sein de différentes entités de
l'Organisation
La dynamique que l'on retrouve au sein du Conseil
exécutif est caractérisée par l'élaboration de
stratégies dans les différents groupes tant formels qu'informels
(A) mais aussi par les Etats membres eux-mêmes (B) bien avant que les
sessions du conseil exécutif ne commencent.
A- Les stratégies des différents groupes
présents à l'UNESCO
L'UNESCO, par sa nature intergouvernementale, est
composée de plusieurs types de groupes. Et dans le cadre du Conseil
exécutif (ci-après « le Conseil »), il existe un
mécanisme préparatoire pour ses sessions ordinaires. Toutes ces
entités coordonnent distinctivement leurs actions afin de
préparer les sessions du Conseil. Il conviendra de distinguer les
groupes formels des groupes informels, sachant qu'ils ont tous un rôle
clé à jouer dans ce mécanisme. Dans la première
catégorie, nous analyserons les groupes électoraux et le groupe
préparatoire du Conseil exécutif.
1- Les groupes électoraux du Conseil
exécutif
Les groupes électoraux ont été
créés afin de remédier à un
déséquilibre de la répartition des sièges au sein
du Conseil. En effet, ce déséquilibre s'aggravait
à chaque session de la Conférence générale. Cette
dernière a donc, sur proposition du Conseil, adopté un
système de groupes électoraux régionaux. Ces groupes ont
été établis uniquement aux fins de l'élection des
membres du Conseil (Le Conseil exécutif de l'UNESCO, I, 8.1 ;
Règlement intérieur de la
23
Conférence générale, app.2).
Néanmoins, on verra qu'ils ont une place de plus en plus importante dans
tout le déroulement des sessions du Conseil.
Lors de la création de ce système, les Etats
membres ont été répartis en cinq groupes
électoraux34. Désormais, ils se répartissent en
six groupes électoraux dans le cadre du Conseil et qui sont
représentés de la manière suivante :
- Groupe I pour les Etats d'Europe
occidentale et autres : 9 sièges.
- Groupe II pour les Etats d'Europe
orientale : 7 sièges.
- Groupe III pour les Etats
d'Amérique latine et des Caraïbes - GRULAC : 10
sièges.
- Groupe IV pour les Etats d'Asie
et du Pacifique - ASPAC : 12 sièges.
- Groupe V (a) pour les Etats d'Afrique
: 13 sièges.
- Groupe V (b) pour les Etats Arabes : 7
sièges.
Bien que ces Groupes électoraux ne soient pas
prévus par l'Acte constitutif de l'Organisation35, ils ont un
rôle essentiel dans le fonctionnement de celle-ci36.
D'ailleurs on retrouve ce principe de répartition
géographique dans tout le système onusien.
A caractère géopolitique, ces
groupes ont un rôle stratégique au-delà du fait qu'ils
furent créés afin de remédier à un
déséquilibre de la répartition des sièges votants
au Conseil exécutif. Il s'agira pour ces groupes d'appartenance de
favoriser une meilleure visibilité de leur région ou
continent dans les organes importants de l'Organisation. En effet,
c'est au niveau de ces groupes d'appartenance que sont élaborées
les positions et stratégies d'influence qui seront discutées
devant le Conseil, les répartitions des postes et les politiques de
fonds.
Dans l'ensemble et de façon générale, le
modus operandi de tous ces groupes est caractérisé par
le système de consensus, il s'agira de réduire
le recours au vote et de favoriser l'esprit de coopération dans ces
groupes d'appartenance. C'est le cas par exemple lorsqu'il est question de
proposer des candidatures de pays appartenant à un même groupe
pour être membre du Conseil exécutif à la Conférence
générale. En théorie chaque Etat membre de façon
unilatérale peut présenter sa candidature pour être membre
du Conseil. Ceci est prévu à l'article 1er de
34 A sa 37e session, la
Conférence générale avait réparti les groupes
électoraux sans avoir établi une distinction entre le Groupe
Afrique et le Groupe Arabe disposant ainsi de vingt sièges tous
confondus.
35 Voir en ce sens, GOY R., « Les
régions établies par l'UNESCO en vue de l'exécution de ses
activités régionales » in Annuaire français de
droit international, volume 20, 1974, pp. 613-625.
36 D'ailleurs ils ont à leur tête des
présidents ayant chacun un mandat d'un an sauf pour les groupes d'Europe
orientale (II) et du GRULAC (III) qui ont pour leur part un mandat de 6 mois,
à raison d'un changement de président par semestre dans le cadre
d'un système de rotation afin que chaque pays puisse être
représenter de façon plus ou moins égalitaire.
24
l'Appendice 2 du règlement intérieur de la
Conférence générale concernant les « Dispositions
régissant la procédure d'élection d'Etats membres au
Conseil exécutif »37. Cependant, dans la pratique il
convient de souligner que tout se fait en interne. C'est au niveau de ces
groupes régionaux que vont se tisser les liens et les soutiens aux
candidats appartenant au même groupe. Ceux sont les groupes qui vont
déterminer quels pays ils vont soutenir afin de porter la voix de leur
continent et c'est là toute l'illustration de la diplomatie
multilatérale ainsi que du consensus.
2- Le groupe préparatoire du Conseil
exécutif
Le Groupe préparatoire est un groupe ad hoc
créé afin de favoriser une sorte de plateforme
d'échange et de débat préliminaire aux sessions ordinaires
du Conseil exécutif. C'est là où émergent les
tendances des débats lors des sessions du Conseil et les
préoccupations majeures des Etats membres sur le fonctionnement de
l'UNESCO. C'est aussi lors de ces sessions que se reflètent les
stratégies adoptées par les groupes géographiques pour
défendre leurs intérêts et influencer les décisions
que le Conseil aura à adopter.
Crée à titre expérimental dans un
premier temps, ce Groupe a connu une évolution
historique38 allant de sa création en 2010,
en passant par sa suspension en 2015 (pour le remplacer par
des réunions intersessions six fois par an) jusqu'à la
révision de son mandat en 2017 conformément à la
décision 203 EX/1339 du Conseil exécutif.
Il a été ainsi établi que ce groupe
ad hoc aura pour fonction de contribuer à une
préparation efficace des sessions ordinaires du conseil exécutif
en allégeant sont travail pour faciliter sa prise de
décision. Son nombre n'est plus
limité40, il est ouvert aux 195 Etats-membres et est
dirigé par un président et un vice-président
membres du Conseil. Sous réserve, pour ces derniers, de ne pas
être à la présidence d'un autre organe subsidiaire du
Conseil et de ne pas siéger au Bureau du Conseil exécutif.
Le Groupe préparatoire se réunit en
principe deux fois par an pour une durée d'un ou deux jours
selon les besoins, au plus tard trois semaines avant les sessions
ordinaires du
37 UNESCO, Textes fondamentaux, 2018,
éd. UNESCO, p. 64-66. Voir annexe IV sur le règlement
intérieur de la Conférence générale, p.80.
38 Voir annexe V sur la présentation historique
du Groupe préparatoire, p.90.
39 Idem., p. 91.
40 Ibid., p. 92.
25
Conseil. Ces délais ont été établi
de manière à ce que les résultats des travaux soient
communiqués au Conseil au moins dix jours ouvrables avant l'ouverture
des sessions.
L'ordre du jour provisoire du Groupe
préparatoire établi par les président et
vice-président doit porter sur un nombre limité de points
stratégiques. Cet ordre du jour provient du projet d'ordre du
jour de la session ordinaire du Conseil exécutif. Il est établi
après consultation du Bureau du Conseil exécutif et des
Groupes électoraux. Il peut ainsi porter, soit sur des
documents liés au budget de l'Organisation, soit de nouveaux points,
soit des amendements aux projets de décisions présentés
par les Etats membres.
Sur la conduite des débats, le
procédé s'apparente à celui du Conseil à quelques
exceptions près. En effet, le Groupe ne présente pas de
règlement intérieur. Cependant en se référant
à celui du Conseil, conformément aux articles 30, 31 et 32 du
Règlement intérieur du Conseil exécutif41, il
appartient au président d'autoriser quiconque voulant prendre la parole
de le faire en suivant l'ordre dans lequel les Etats membres ont soulevé
leur plaque. L'exception est l'existence de limitation du temps de parole qui
est prévue dans le cadre du Conseil exécutif. Dans le cadre du
Groupe préparatoire la parole est donnée par le
président ou le vice-président à tout Etat membre ayant
manifesté son désir pour se faire, et ceci sans aucune limitation
du temps de parole. Il convient alors de voir les actions du Groupe
préparatoire dans le cadre de la préparation des travaux du
Conseil exécutif.
a- Ses actions pour la préparation de la
204e session du Conseil exécutif dans le cadre de son mandat
révisé
Dans le cadre de la 204e session du Conseil
exécutif, il a été mis en place un Groupe
préparatoire en application de la décision 203 EX/13
adoptée lors de la 203e session du Conseil.
Conformément à cette décision susmentionnée,
il est du ressort du Groupe d'élire, à sa première
réunion, un président et un vice-président pour
toute la durée de l'exercice biennal du Conseil exécutif.
Concrètement, l'ouverture et la présidence de la
première séance furent assurées à titre temporaire
par la République de Corée qui préside actuellement le
Conseil exécutif.
41 Voir annexe VI sur la conduite des débats,
p.95.
26
Par la suite, la Côte d'Ivoire fut élue
à la présidence du Groupe préparatoire et sa
vice-présidence fut attribuée aux Philippines grâce
à un esprit de consensus présent au sein de
l'assemblée excluant ainsi le recours au vote.
Ce consensus a été atteint grâce au
retrait des candidatures de la Grèce et de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Dès lors, il a été
salué par tous les Etats membres du Conseil. Il convient de
préciser qu'au cours du processus certains ont souligné le
caractère très politisé de ces
élections. Raison pour laquelle l'aboutissement à ce
consensus fut fortement acclamé.
De plus il convient de mentionner que le Conseil de la
direction générale est déjà occupé
par l'Europe, la présidence de la Conférence
générale par le groupe Arabe et le
Conseil exécutif par l'Asie. Ainsi,
dans une logique de répartition géographique
équilibrée, il apparaît équitable que la
présidence et la vice-présidence du groupe préparatoire
soient assurée distinctivement par le Groupe Afrique et le GRULAC.
Le Groupe préparatoire s'étant
réuni du 15 au 16 mars 2018, avait tenu quatre séances durant
lesquelles ont été examinés sept points lui ayant
été attribués. Ces points ont été
attribués à la suite de consultations avec le Bureau du Conseil
exécutif42 et auxquelles avaient participé tous les
groupes électoraux. Concernant ses méthodes de travail,
le Groupe doit adopter son ordre du jour provisoire ainsi qu'un calendrier
provisoire des travaux. Dans la pratique, il peut arriver que ces derniers
soient sujets à des modifications, ce qui n'a pas été le
cas dans la présente réunion puisqu'ils furent adoptés
sans modification.
Parmi les points stratégiques confiés au Groupe
préparatoire pour soumission au Conseil exécutif après
examen, les plus pertinents concernaient : l'examen du rapport analytique sur
l'exécution du programme de l'UNESCO de 2014 à 2017. Et un point
concernant l'Education au Développement Durable après 2019.
42 Conformément à l'article 14 du
Règlement intérieur du Conseil exécutif : « Pour
l'assister dans l'exercice de ses fonctions, le président peut
réunir, à l'occasion des sessions du Conseil et en cas de
nécessité dans l'intervalle des sessions, les
vice-présidents et les présidents des commissions permanentes, du
Comité spécial, du Comité sur les conventions et
recommandations et du Comité sur les partenaires non gouvernementaux qui
forment, avec lui, le Bureau du Conseil. »
27
i) L'examen du rapport analytique portant sur
l'exécution du programme durant la période quadriennale
2014-2017
Ce rapport informe les Etats membres des
résultats atteints lors de la mise en oeuvre des programmes de
l'Organisation et des ressources mobilisées de 2014 à
2017. Selon ce rapport, l'UNESCO avait réussi à mettre
en oeuvre son programme et atteint ses principaux résultats
escomptés. Cependant, ceux-ci avaient nécessité des
ajustements budgétaires et financiers43 et
certains résultats ont été évalués
comme étant partiellement atteints.
Cette réalisation partielle a plusieurs facteurs tels
que le manque de financement et de personnel mais aussi les défis
externes liés à la situation des Etats membres. D'une part, on
peut déduire de ce manque de financement la politisation dont
l'UNESCO est victime. Rappelons à cet égard que depuis
l'adhésion de la Palestine en tant qu'Etat membre à part
entière de l'Organisation, les Etats-Unis avaient cessé de verser
leur contribution à l'Organisation. Pourtant ils participaient à
hauteur de 22% au budget de l'Organisation, faisant de ces derniers l'un des
plus gros contributeurs du budget de celle-ci.
Le Japon avait également refusé de payer sa
quote-part en 2016, si bien qu'il est débiteur de 31 millions d'euros
auprès de l'organisation (second plus gros contributeur de
l'Organisation). Ce refus de paiement fait suite à l'inscription du
massacre de Nankin44 au Registre de la Mémoire du
monde45 de l'UNESCO. D'autre part, certains pays ont des
arriérés46 qui sont liés à diverses
situations internes tels que des difficultés de paiement
à causes des conflits ou des guerres mais aussi tout simplement par
faute de moyens.
Dans le cadre de ce rapport analytique plusieurs Etats
membres se sont prononcés sur les points stratégiques relatifs
à la priorité Afrique qui, selon eux, manque
d'évaluation sur le terrain et d'investissement.
43 En effet, sur les 51 résultats
escomptés concernant les grands programmes portant sur
l'éducation, les sciences naturelles, les sciences sociales et humaines,
la culture ainsi que la communication et l'information, 11 ont
été évalués comme étant partiellement
atteints et par conséquent 40 comme ayant pleinement atteint leurs
objectifs.
44 Voir Annexe VII sur le Massacre de Nankin, p.96.
45 Voir infra, b., sous-partie ii, p. 28.
46 Pour ne citer que des exemples, l'Arabie
Saoudite a une dette de 1,933 millions de dollars, l'Iran de 2,34 millions, le
Royaume Uni de 14,5 millions ou encore le Brésil avec 23 millions de
dollars d'arriérés.
28
En effet, malgré les efforts déployés
afin que celle-ci bénéficie d'une part importante du budget
ordinaire47 et de plus en plus de fonds
extra-budgétaires, les pays africains ont évoqué
un décalage entre ce qui est dit et ce qui se fait sur le terrain.
Il est nécessaire de mieux évaluer l'impact réel
de ces investissements.
L'autre point pertinent soulevé par les Etats membres
à l'issu des débats concerne la nécessité
d'améliorer la visibilité de l'Organisation afin de
rendre ses programmes attrayants et ainsi attirer des partenariats externes. En
effet, depuis le retrait annoncé des Etats-Unis et d'Israël, il est
important pour la viabilité de l'Organisation que celle-ci trouve
d'autres sources de financement.
ii) La présentation du point relatif à
l'éducation en vue du développement durable
(EDD) après 2019
Depuis 2005, l'UNESCO est à la tête de
l'initiative portant sur l'éducation en vue du développement
durable (ci-après « EDD »)48. L'Unesco est
l'agence chef de file de la cible numéro 449 de l'Objectif de
développement durable de l'Agenda 2030 des
Nations-Unies50(ci-après « ODD »). En
effet, Les ODD adoptés par la communauté mondiale pour les 15
prochaines années prennent en compte l'EDD. Comme celui-ci arrive
à échéance en 2019, le Japon, en tant que contributeur
principal, a proposé le point relatif à l'EDD après 2019
au sein du Groupe préparatoire. Il a soutenu que l'Unesco doit
continuer de mener à bien ce devoir noble après 2019.
47 Le financement des activités de l'Unesco
est assuré par le budget ordinaire que la Conférence
générale vote tous les deux ans et par des ressources
extrabudgétaires dont la plupart sont attribuées à
l'Organisation au titre de programmes communs aux différentes
institutions et agences des Nations Unies. Voir en ce sens : UNESCO,
Qu'est-ce que l'UNESCO ? 1969, Paris, Unesco, p. 19.
48 L'Éducation en vue du
développement durable aide les individus et les groupes à trouver
des solutions face aux défis de la durabilité. L'EDD consiste
à intégrer dans l'enseignement et l'apprentissage des
problématiques prioritaires du développement durable, telles que
le changement climatique, la réduction des risques de catastrophes, la
biodiversité, la réduction de la pauvreté et la
consommation durable. Cf. UNESCO (2018)
l'Education au Développement Durable [en
ligne]. Disponible sur : <
https://fr.unesco.org/themes/%C3%A9ducation-au-d%C3%A9veloppement-durable
> [Consulté le 3 mai 2018].
49 ODD 4 sur l'éducation de qualité.
Voir annexe VIII, p.98.
50 Idem, p.97.
29
Ce point a été présenté par le
Japon sous la forme d'un « Draft Resolution » ou DR51. Et
17 pays en sont co-auteurs, à savoir : l'Allemagne, l'Autriche, le
Brésil, le Canada, le Costa Rica, la Finlande, la France, le Japon, le
Kenya, le Maroc, Oman, les Pays-Bas, la République dominicaine, la
Slovaquie, la Slovénie, la Suède et le Viet Nam.
Ce projet de décision a été
élaboré dans le but de demander à la Directrice
Générale de présenter un nouveau plan de renouvellement et
de mise en oeuvre de l'initiative en question.
L'objectif d'un DR, d'un point de vue plus
stratégique et diplomatique, est surtout celui d'assurer la
visibilité de l'Etat auteur ainsi que de ses co-auteurs.
Il permet de tisser des relations diplomatiques avec d'autres pays
membres afin d'obtenir leurs soutiens. Ou encore de renforcer les relations
existantes. Cela va permettre de connaître la tendance d'alignement entre
Etats membres ou groupes électoraux.
En effet, plus un DR a des co-auteurs, plus il a un poids et
va inciter d'autres Etats membres à le soutenir. A cet effet, la
Norvège, la Gambie, la France, la Fédération de Russie et
le Nigéria ont émis leur souhait de s'ajouter à la liste
des cosignataires.
L'ensemble du Groupe préparatoire s'est entendu sur le
fait que L'EDD peut contribuer à l'ensemble des ODD. Tout en
reconnaissant le rôle primordial de l'UNESCO en tant qu'agence chef de
file de l'ODD 4, le Groupe préparatoire a aussi porté ce point
pertinent à l'attention du Conseil exécutif.
b- Les recommandations émises dans le cadre des
tâches confiées au cours du stage
A l'issu de cette réunion, il nous a été
assigné comme tâche principale, en collaboration avec les
conseillers de la Délégation de Madagascar, d'effectuer
un ROP afin de présenter les différentes étapes ainsi que
les points pertinents pouvant intéresser le pays et
méritant ainsi un approfondissement. Sachant que ce compte rendu n'a
retenu que les points essentiels évoqués durant les 2 jours de
réunion, une étude géopolitique ainsi qu'une étude
d'impact a été réalisée pour arriver aux
recommandations suivantes :
51 Cf. infra, partie B., 1, p.41.
30
- Les réflexions des Etats membres sont
importants pour mieux comprendre le contexte et les enjeux des points ayant
été étudiés. Ces dernières vont permettre
d'avoir une position et définir une stratégie permettant non
seulement d'assurer la visibilité de Madagascar mais aussi et surtout de
défendre les intérêts du pays et ceux du Groupe
Africain.
- Il conviendrait d'identifier les pays alliés,
en fonction des préoccupations qu'ils soulèvent pour les
renforcer et les soutenir dans leur décisions et interventions.
Ainsi, ils rendront la pareille lorsque le pays présentera
à son tour un projet nécessitant des appuis au sein de
l'Organisation.
- Sachant que l'éducation à Madagascar
est un vrai problème nécessitant une forte mobilisation, il
apparaît pertinent que le pays soit aussi co-auteur du Projet de
décision du Japon relatif à l'éducation en vue du
développement durable (EDD) après 2019. C'est le moteur
clé du développement d'un pays.
La seconde catégorie de groupe à analyser porte
sur les groupes d'intérêts régionaux. Ils sont aussi
qualifiés de groupes d'influence et interviennent avant tout lors des
négociations internationales pour y défendre les
intérêts de leurs membres52. Il s'agira ici de
présenter et d'analyser le Groupe Afrique dont la nature est
fondée sur des coalitions pérennes au sein de l'UNESCO. En outre,
Madagascar étant membre du Groupe Afrique, il nous a été
possible d'assister aux travaux préparatoires de ce dernier.
3- Les travaux préparatoires au sein du Groupe
Africain
Une fois les travaux du groupe préparatoire
épuisés, les Groupes électoraux préparent
respectivement leurs interventions sur chaque point inscrit à l'ordre du
jour provisoire53 du Conseil exécutif.
52 DELABIE L., « Gouvernance mondiale : G8 et
G20 comme modes de coopération interétatiques informels ».
In Annuaire français de droit international, volume 55, 2009,
p. 633.
53 L'ordre du jour du Conseil exécutif reste
provisoire et peut être révisé jusqu'à l'adoption
par le Conseil au début de sa session ordinaire (article 7 du
Règlement intérieur du Conseil exécutif). Les
révisions permettent de faire figurer des questions proposées
après la communication de l'ordre du jour provisoire.
31
La plupart de ces points seront répartis dans les
différentes Commissions plénières (PX et FA)54.
Il s'agit des points qui ont été étudiés ex
ante durant les travaux du Groupe préparatoire.
Dans le cadre spécifique du Groupe Africain comptant 54
Etats membres, les pays arabes du Moyen-Orient sont classés dans
le même groupe « V » que les pays africains.
A cela s'ajoute un système de sous-groupe
dans le cadre des positionnements ou stratégies
sous-régionales propres à chacun d'eux. Ainsi, les pays arabes
font partie du sous-groupe « b » alors que les Africains font partie
du sous-groupe « a »55.
La réunion plénière du Groupe Afrique qui
est présidé depuis fin janvier 2018 par la
délégation du Mali était
caractérisée par l'examen de 12 points inscrits à l'ordre
du jour. Parmi les points étudiés, figurait la question des
statuts du Groupe Afrique qui sont toujours en cours d'élaboration
depuis 2017. Y figurait également, un récapitulatif concernant
les travaux du Groupe préparatoire du Conseil exécutif et les
perspectives pour la 204ème session.
a- Récapitulatif des travaux du Groupe
préparatoire et perspectives pour la 204ème
session
D'emblée, l'élection de la Côte
d'Ivoire à la présidence du Groupe préparatoire avait
été saluée. En effet, cette présidence
contribuera à la visibilité du groupe Africain. Il marque
également un symbole d'équilibre quant à la direction au
sein des organes principaux de l'UNESCO.
Le cadre de cette réunion était
caractérisé par la préparation de la
déclaration de l'Afrique pour le traditionnel discours de chaque Etat
membre du Conseil exécutif à l'ouverture des sessions
ordinaires. En effet, le bien fondé d'un Groupe régional se
caractérise par le renforcement de la coopération et des
relations entre Etats membres. Ceci afin de promouvoir et de s'accorder sur des
positions communes. Ces objectifs doivent donc se refléter dans les
interventions du Groupe africain, à commencer par cette
déclaration de l'Afrique.
54 cf. infra. Partie II., A., p.52.
55 LEWIN A., « Les Africains à l'ONU
», in Relations internationales, n° 128, 2006, p. 59.
32
Comme le Nigéria est vice-président du Conseil
exécutif, les Etats membres du Groupe Afrique ont
été invités à présenter des paragraphes afin
de pouvoir les rajouter à cette déclaration commune. Ils
doivent en effet s'accorder sur quels points pouvant concerner
l'Afrique, est-ce que la vice-présidente Nigériane devrait
insister pour que ceux-ci ressortent dans son discours.
Parmi ces points, se trouvent le secteur de l'éducation
ou encore les critères de la répartition géographique
concernant les postes importants de l'UNESCO56 où l'Afrique
se trouve être sous-représentée.
b- Etudes des points à examiner en Commission PX
Au cours de ce stage, il nous a été possible
d'assister à des réunions en comité restreint au sein du
Groupe Afrique pour la préparation des points stratégiques qui
pourraient intéresser l'Afrique. Cependant, pour des raisons de
confidentialité, les noms des pays ayant été
présents au cours de cette réunion ne seront pas
divulgués. Concrètement, il était question de
travailler sur 2 points, à savoir le point relatif à
l'alliance pour la protection du patrimoine (ALIPH) et le point concernant le
Programme sur le Registre Mémoire du monde.
i) Sur la participation de l'UNESCO à l'ALIPH
(Alliance Internationale pour la Protection du Patrimoine dans les zones en
Conflit)
§ Présentation
Ces dernières années, il a
été constaté une destruction presque massive du patrimoine
culturel57 et des trafics illicites de biens culturels dans
les territoires victimes de conflits armées et de terrorisme,
à l'exemple des pays du Moyen-Orient mais aussi d'autres
régions du monde.
56 Voir en ce sens, le discours du Nigéria
au nom du Groupe Afrique. Le Conseil exécutif de l'Unesco (2018)
Discours de la 204ème session du Conseil exécutif
[en ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/204_Statement_of_GroupV_Fr.pd
f > [Consulté le 17 mai 2018].
57 Définitions prévues aux articles
1er de la Convention de la Haye pour la protection des biens
culturels en cas de conflit armé de 1954 et la Convention concernant la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972, voir annexe IX,
p.99.
33
Dans ce contexte, une initiative de la France et des
Emirats a été mise en place afin de trouver des solutions
pour protéger ou restaurer ces patrimoines.
L'UNESCO (Secrétariat et Etats membres) s'est
aussi intéressée à cette initiative qui s'inscrit au coeur
de son mandat58. Elle a de ce fait, patronné une
Conférence internationale à Abou Dabi en 2016 sur le
patrimoine en péril, coorganisée par la France et les
Emirats. Par la suite d'autres pays se sont mobilisés et ont
contribués au financement de cette Alliance qui a vu le jour le
8 mars 2017 à Genève.
S'il a été voulu au début que l'UNESCO
soit associée à 100% à cette alliance, pour des
raisons techniques, l'Unesco est juste partenaire sans
le droit de vote.
A sa 201ème session (19 avril - 5 mai 2017),
le Conseil avait demandé à la Directrice Générale
de lui présenter un rapport annuel sur les activités de
l'Unesco dans le cadre de l'ALIPH. Et à la
202ème session (4 - 18 octobre 2017) il a été
prié à la Directrice Générale de
présenter au Conseil, à cette 204ème
session, un document d'information concernant les statuts révisés
de l'ALIPH pour ce qui est des critères de participation de
l'Organisation à l'Alliance, notamment en ce qui concerne :
· L'identification et l'exécution des projets
· Les méthodes de financement de ces projets
· Le rôle attendu de l'Organisation
Sous le mandat de l'ancienne Directrice
Générale, madame Irina BOKOVA, l'UNESCO avait déjà
participé à 2 réunions de l'ALIPH durant lesquelles ont
été élu le Comité Scientifique et modifié
les statuts de l'Alliance. Aussi, un accord bilatéral entre l'UNESCO et
ALIPH est en cours de négociation pour spécifier les
critères des relations entre les deux entités.
58 Conformément à l'article premier
alinéa c) de son Acte constitutif, l'Unesco « aide au maintien,
à l'avancement et à la diffusion du savoir : en veillant à
la conservation et protection du patrimoine universel de livres, d'oeuvres
d'art et d'autres monuments d'intérêt historique ou scientifique
(...) ».
§ 34
Remarques des Etat membres dans le cadre de la
préparation de leurs interventions au Conseil
exécutif
Les Etats membres du Groupe Afrique ont relevé que le
document d'information concernant l'ALIPH ne reflétait pas toutes les
demandes requises par le Conseil en ce qui concerne les statuts
révisés de l'Alliance, l'identification et l'exécution des
projets, leurs méthodes de financement et le rôle attendu de
l'Organisation.
Sur le processus de finalisation de l'accord
bilatéral entre les deux entités, les membres du Groupe
Afrique se sont convenu de demander au secrétariat d'impliquer
les Etats membres du Conseil exécutif dans la procédure de
sélection des projets pour bénéficier du financement
d'ALIPH.
Le Groupe Africain prévoit d'encourager et de
féliciter la participation de l'UNESCO dans les activités d'ALIPH
qui va permettre de donner plus de visibilité à
l'Organisation et d'obtenir des moyens financiers pour la mise en oeuvre des
projets de l'UNESCO qui seront sélectionnés par l'Alliance.
Au vu de ces remarques, le Groupe Afrique a convenu de
demander au Secrétariat lors des débats plénières
:
- De lui communiquer plus d'informations concernant
les trois types de projets qui seront soutenus par ALIPH afin de
faciliter sa prise de décision et le cas échéant, pour
qu'il puisse apporter son soutien.
- Quelle est l'implication des Etats membres dans le
processus de sélection des projets.
§ Interrogations sur l'implication des Etats
membres dans le processus
Au regard de ces éléments, on pourrait
s'interroger, d'une part sur l'implication des Etats membres du Conseil
exécutif dans ce processus de sélection de projets que l'ALIPH va
financer, sachant que tout ce qui concerne le secteur du Patrimoine mondial
relève du Comité sur le Patrimoine
mondial59.
59Le Comité est responsable de la mise en
oeuvre de la Convention du patrimoine mondial, détermine l'utilisation
du Fonds du patrimoine mondial et alloue l'assistance financière
à la suite des demandes des États parties. C'est à lui de
décider si un site est accepté pour inscription sur la Liste du
patrimoine mondial. Il examine les rapports sur l'état de conservation
des sites inscrits et demande aux États parties de prendre des mesures
lorsque les sites ne
35
Pour y répondre, on peut relever la nature
intergouvernementale de l'Organisation comme principale raison
favorisant l'implication des Etats membres du Conseil au cours de ce processus.
Mais aussi en vertu de la transparence et de la
répartition géographique équitable au
sein de l'UNESCO, cela justifierait leur implication.
En effet, vu l'importance du processus il serait bien
que tous les pays soient impliqués dans la phase sélective des
projets pour qu'il y ait une certaine transparence en ce qui concerne
la manière dont les projets seront sélectionnés.
Comme l'ont souligné les Etats membres du Groupe
Afrique : « en tant que bras exécutif de l'UNESCO, il revient
au Conseil de décider ex ante s'il lui appartient de se charger des
points concernant l'ALIPH ou au contraire de déléguer ces points
au Comité du Patrimoine mondial vu l'actualité récente de
ces points en question. » Dans les deux cas, la prérogative
relève, de prime abord, du Conseil exécutif.
De plus, comme la Convention de la Haye de 1954 pour
la protection des biens culturels en cas de conflit armé et
celle de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et
empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de
propriété illicites des biens culturels sont
concernés par ces questions sur le Patrimoine, le Conseil
exécutif sera le plus à même de prendre en charge
celles-ci.
En effet, parmi l'un des nombreux rôles du Conseil
figure celui d'étudier et de se prononcer sur le programme de travail de
l'Organisation qui lui est soumis par la Directrice générale
conformément à l'article V.B.6.a) de l'Acte
constitutif60. Et comme ce point a été
introduit par le Secrétariat de l'UNESCO, il incombe donc au Conseil de
l'étudier dans le cadre de la Commission du programme et des relations
extérieures (PX).
Il s'agit du seul organe subsidiaire du Conseil en charge
d'examiner d'une manière générale une série de
questions variables61, les autres étant plus centrés
et spécifiques.
D'autre part, on ne pourrait s'empêcher
également de s'interroger sur l'intérêt que portent
les membres du Groupe Africain sur ce point concernant l'ALIPH.
sont pas correctement gérés. Voir en ce sens :
UNESCO (2018) Le Comité du patrimoine mondial [en ligne].
Disponible sur : <
https://whc.unesco.org/fr/comite/>.
[Consulté le 03 mai 2018].
60 « Le Conseil exécutif prépare l'ordre
du jour des sessions de la Conférence générale. Il
étudie le programme de travail de l'Organisation ainsi que les
prévisions budgétaires correspondantes que lui soumet le
Directeur général (...) ».
61 Le Conseil exécutif de l'UNESCO, III, 27.
Voir annexe X sur les organes subsidiaires de l'UNESCO, p.101.
36
A cet égard, on peut supposer que même si la
majorité des pays africains ne sont pas concernés pour le moment
par les destructions de patrimoines culturels ou encore les trafics illicites
de biens culturels, il y a une certaine vigilance au vu de la vitesse à
laquelle le monde évolue actuellement.
ii) Projet de plan d'action pour un examen approfondi du
Programme Mémoire du
monde
§ Présentation
Il a été exposé lors de cette
réunion que le Programme Mémoire du monde est un programme
important en ce qu'il protège les patrimoines documentaires
(archives, bibliothèques, musées...),
c'est-à-dire tout ce qui a trait à la mémoire collective
des peuples et qui reflète la diversité du monde et des cultures.
Ce Patrimoine documentaire est aussi très fragile car il peut être
détruit par les catastrophes naturelles, les conflits, guerres et les
progrès technologiques rapides.
Historiquement, l'UNESCO a lancé ce programme
en 1992. Ceci afin de préserver le Patrimoine documentaire,
tout en sensibilisant le monde quant à l'importance de celui-ci et en
s'efforçant de promouvoir l'accès aux trésors
documentaires de l'humanité62.
Ce programme a bien fonctionné jusqu'en 2015
suite à la soumission d'un Dossier sur le massacre de Nankin pour
inscription au Registre de la Mémoire du monde. Ce dossier a
suscité beaucoup d'implications politiques. Des divergences de points de
vue sont apparues entre le Japon63, la Chine et la Corée du
Sud concernant les documents historiques que contenait ce Dossier. En effet, le
ministre des Affaires étrangère du Japon avait
déclaré dans un communiqué que « la demande
d'inscription a été faite sur la base de déclarations
unilatérales de la Chine et le Japon considère que ces documents
sont incomplets et présentent des problèmes
d'authenticité. »
62 Voir le site web de l'Unesco (2018),
Mémoire du Monde, [en ligne]. Disponible sur : <
https://fr.unesco.org/programme/mow
>. [Consulté le 28 avril 2018].
63 Le Japon ayant suspendu son paiement à
cause de cette inscription, s'est remis à payer sa quote-part au sein de
l'organisation depuis la prise en compte de sa requête concernant une
réforme du Programme Mémoire du monde. Un processus de
facilitation, une revue des étapes et critères de
sélection pour l'inscription au Registre de la Mémoire du monde a
été opéré par l'UNESCO.
37
Il a également rajouté qu'« En tant que
membre responsable de l'Unesco, le gouvernement japonais va demander une
réforme de ce projet important pour qu'il ne soit pas utilisé
à des fins politiques ».64
Le Conseil exécutif étant soucieux de
surmonter ces divergences et tensions politiques, veut éviter la
politisation de ce Programme et de l'Organisation en
générale.
Ainsi, des travaux de révision des statuts et
principes directeurs à appliquer pour la mise en oeuvre du Programme ont
été effectués par le Comité Consultatif
International (CCI) du Programme Mémoire du monde65 .
Conformément à l'article 2 de ses
statuts, le CCI est l'organe : « (...) chargé de
conseiller l'Organisation sur la planification et la mise en oeuvre du
programme Mémoire du monde dans son ensemble (...) ».
Par ailleurs, une Décision encourageant le
Comité à poursuivre son travail de révision sur lesdits
Statuts et principes directeurs a été adopté par le
Conseil exécutif en 201766. En parallèle, la
Directrice générale avait demandé au CCI de lui
présenter un rapport d'étapes sur ces révisions.
A la suite de la présentation de ce rapport
d'étapes, le Conseil avait adressé à la Directrice
générale67 de l'époque une requête :
celle d'un examen approfondi du Programme Mémoire du monde,
en coopération avec les Etats membres et en s'appuyant sur les
travaux du CCI. Le Conseil exécutif avait également
demandé au CCI de poursuivre les consultations avec les
Etats-membres ainsi que l'examen du Programme.
A cet effet, l'actuelle Directrice générale a
décidé de nommer deux facilitateurs afin d'effectuer cet
examen approfondi tout en continuant de tenir le CCI pleinement informé
du déroulement de cet exercice. L'examen s'appuiera sur les
travaux du CCI ainsi que sur une consultation structurée auprès
des Etats membres.
64 Le Figaro.fr avec AFP (2015) Japon : l'inscription
du massacre de Nankin par l'Unesco fait des vagues,
Le Figaro.fr, [en ligne] 10 Octobre 2015. Disponible
sur : <
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/10/10/97001-
20151010FILWWW00030-japon-l-inscription-du-massacre-de-nankin-par-l-unesco-fait-des-vagues.php
> [Consulté le 29 avril 2018].
65 Comité Consultatif International (CCI)
(2018) Statuts [En ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/CI/CI/pdf/mow/iac_memory_world_programme_stat
utes_fr.pdf > [Consulté le 29 avril 2018].
66 Il s'agit de la décision 202 EX/15 du
Conseil exécutif, p.21 disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0025/002598/259824f.pdf
> [Consulté le 29 avril 2018].
67 Jusqu'à la 202e session, la Directrice
Générale était encore Mme Irina BOKOVA maintenant c'est la
nouvelle Directrice Mme Audrey AZOULAY qui est en charge du Dossier sujet
à des divergences de points de vue. Il lui revient désormais de
trouver des solutions pour éviter les tensions politiques sur ce point
sensible.
38
Cette consultation se fera sous la forme d'une enquête
en ligne par voie de questionnaire électronique. En parallèle le
CCI continuera aussi son examen.
En décembre 2017, afin de créer des conditions
favorables à un dialogue positif sur l'avenir du Programme, la
Directrice générale avait décidé de geler
l'inscription au registre en attendant d'arriver à cet examen approfondi
du Programme.
Concrètement, le point a examiné pour la
204e session du Conseil propose un projet de plan d'action
qui définit une série d'étapes pour que l'examen
approfondi du Programme Mémoire du monde soit mené à
bien68. Ce document n'est donc pas un rapport sur
l'évolution de l'examen approfondi. Il s'agit d'un plan d'action
c'est-à-dire un calendrier plus un partage des tâches.
§ Remarques des Etats membres dans le cadre de
la préparation de leurs interventions au Conseil
exécutif
Il a été avancé par les Etats
présents à cette réunion que le processus de
réforme avait commencé depuis 2016. Au cours de ce processus,
plusieurs consultations et examens ont été tenus pour donner
suite à un rapport qui sera publié en Novembre 2018.
Comme d'autres étapes d'examen et de consultations
au-delà de 2018 auront lieu69, ils estiment qu'il est
légitime d'avoir plus d'informations concernant ces autres
étapes.
Ils se sont également interrogés sur la
durée du gel des inscriptions sur le Registre Mémoire du monde
à cause du processus d'examen. En tant qu'Etats, ce qui les
intéresse ce sont les inscriptions au Registre pour avoir plus de
visibilité au sein de l'Organisation. D'où l'importance selon eux
de discuter avec le secrétariat afin de savoir quand est-ce que
ces inscriptions vont reprendre.
Des questionnements sur le financement de ce long
processus d'examen ainsi qu'à la nomination des facilitateurs ont
également été envisagés.
68 Voir en ce sens le document 204 EX/8 sur le
Projet de plan d'action pour un examen approfondi du Programme Mémoire
du monde. Conseil exécutif de l'Unesco (2018) tous les documents [en
ligne]. Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0026/002617/261735f.pdf
>.
69 C'est ce que prévoit ce document 204
EX/8.
39
En effet, il n'y a pas plus d'informations sur les
facilitateurs nommés par la Directrice générale en ce qui
concerne leur nature et provenance. (Seront-ils externes à
l'Organisation ? membres du secrétariat ? ou des Etats membres de
l'Organisation ?)
A l'issu de ces remarques, les membres du Groupe Africain se sont
convenu de :
- Se concerter entre eux pour avoir une même
position concernant ce point, qui paraît, à
première vue très technique. Néanmoins, il pourrait y
avoir des retombées politiques ;
- De participer activement dans le processus de
consultation ; au vu des zones d'ombre existant sur ce point.
- D'envisager d'appuyer le projet de Décision
présenté par le secrétariat lors de la
204e session, après avoir écouté ses
explications les remarques évoqués plus haut ainsi que leurs
questionnements.
c- Remarques globales sur la pratique des membres du Groupe
Afrique
Si dans ces mécanismes préparatoires du Groupe
Afrique il y a un travail pour voir ce qui est bénéfique
pour l'Afrique et essayer ainsi d'avoir une position commune. La pratique se
révèle plus complexe.
D'une part, l'on a pu remarquer au cours de ces
réunions que certains pays ne font jamais ou presque pas
d'interventions pour soutenir ce qu'a avancé un autre pays, d'autres
pays au contraire le font. Diplomatiquement, le fait de soutenir
l'intervention de tel ou tel pays représente un poids
considérable parce que les débats sont enregistrés. Et le
secrétariat (tout comme les pays notant qui les ont soutenu et/ou qui
sont leurs alliés) va compter le nombre des voix et évaluer si
effectivement il faut faire suite à la proposition d'un pays ou non.
D'autre part, une sorte de division a
été présente suivant les points discutés entre les
pays Africains. On pourrait lier cela à l'histoire et à
la vitesse de développement des pays car les attentes et les
intérêts ne sont plus les mêmes. On peut se demander donc
s'il n'y a plus vraiment de volonté de régler les
problèmes de façon multilatérale, sans écarter le
fait qu'il y a quand-même une tentative de multilatéralisme.
40
Aussi, il y a d'autres sujets qui peuvent venir
parasiter ces réunions comme ceux à tendance polémique
pouvant entraîner la politisation de l'Organisation. Sans pour
autant oublier que chaque pays est souverain, a ses propres
intérêts et priorités. Si d'autres ont comme cheval de
bataille l'éducation, ce qui fait qu'ils vont intervenir sur tous les
points concernant l'éducation ; d'autres ont la culture parce que c'est
ce qui a été décidé à la capitale par
exemple.
Pour une brève synthèse, les Etats membres du
Groupe Afrique, au cours de ce processus préparatoire, ont
étudié les points qui les intéressaient70 de
manière volontaire. Ceci, afin de soumettre des remarques, des
recommandations ou encore des amendements aux projets de
décisions71 présents dans les documents que le Conseil
exécutif aura à examiner lors de sa session ordinaire.
Parmi les trentaines de points inscrits à l'ordre du
jour provisoire lors de la 204e session du Conseil exécutif,
le Groupe africain avait particulièrement l'attention sur le
point concernant la transformation stratégique de l'UNESCO qui
entrainerait des retombés financiers. Il sera présenté par
la Directrice générale à l'ouverture de la 204e
session pour examen et discussions par les 58 Etats membres dans le cadre de
leurs travaux. Cependant, les informations sur ce point n'ont pas
été à la disposition des membres du Groupe Afrique lors de
la présente réunion. Ce qui a
généré des interrogations de leur part. En effet, cette
initiative de la Directrice générale a été
présentée uniquement sous la forme d'un document d'information
une fois les réunions du Groupe préparatoire du Conseil
exécutif achevées.72 De ce fait, d'autres
réunions en comité restreint auxquelles l'on n'a pas pu assister
ont été élaborés afin de préparer leurs
stratégies sur la question.
Il y a donc différents types de stratégies
élaborées dans le cadre de la préparation des points
à discuter lors du Conseil exécutif. On pourrait ainsi supposer
que les autres groupes électoraux (à savoir les Groupes I, II,
III et IV) avaient opéré de la même manière. Et
ceci, afin d'avoir une position commune, suivant les points qui les
intéressaient particulièrement comme cela a été
analysé dans le cadre du Groupe Afrique.
70 A ce titre, il y a des groupes de travail
internes au Groupe Afrique ont été élaborés pour
chaque Commission plénière (PX et FA).
71 A distinguer des projets de décisions
« Draft Resolution ou DR » qui sont des documents spécifiques
à l'initiative des Etats membres du Conseil exécutif. Voir
infra partie B., 1., p.41.
72 De nombreux Etats membres se sont plaints de ce
retard de publication. Selon eux, un point aussi important aurait dû
être étudier en Groupe préparatoire afin de connaître
les points de vue et positions de tous les Etats-membres sur ce point.
41
Dans un second temps, il a été également
observé que les Etats membres peuvent aussi s'employer à
élaborer des stratégies indépendamment de leur
appartenance à un groupe électoral. Ils y procèdent en
proposant des décisions à adopter au sein du Conseil
exécutif.
B- Les stratégies d'intervention de certains
Etats membres du Conseil exécutif : cas particulier de Madagascar
à travers son « Draft Resolution »
1- Présentation caractéristique d'un projet de
décision « DR »
Dans le cadre des nombreuses missions des membres du Conseil
exécutif, il leur est possible de présenter un projet de
décision73 (connu dans le milieu sous le terme technique de
« Draft Resolution », du sigle anglais « DR ») qui sera
présenté pour discussion et/ou vote au Conseil exécutif.
Les Etats-membres du Conseil peuvent soumettre des DR portant sur n'importe
quel point inscrit à l'ordre du jour provisoire du Conseil
exécutif.
Les DR sont à distinguer des projets de
décisions figurant dans les documents de la série
principale74 qui ont pour but de déboucher sur une
décision du Conseil exécutif. Les documents de la série
principale portent sur les thèmes des principaux points de l'ordre du
jour du Conseil pour un débat de fond.
On peut dire à cet égard que les projets
de décision de la série principale sont des projets inscrits de
manière obligatoire par les personnes responsables de ces
opérations75 . Ils sont inscrits afin que les
membres du Conseil puissent mener à bien leurs tâches pour
déboucher sur une décision collective qu'ils transmettront
à la Conférence générale pour approbation finale.
Les projets de décisions de la série principale sont donc
à l'initiative du personnel du Secrétariat de l'Unesco alors que
les DR sont de l'initiative des Etats membres du Conseil
exécutif.
73 Le président ou les
vice-présidents mais aussi un groupe de pays membres du Conseil peuvent
présenter un DR.
74 Il y a plusieurs catégories de documents
dans le cadre du Conseil à savoir : les documents de la série
principale, les documents d'information, les documents privés (sur
papier jaune), les projets de décision (sur papier rose), les
décisions et les procès-verbaux. Ils sont diffusés dans
les six langues officielles de l'organisation : Anglais, Arabe, Chinois,
Espagnol, Français et Russe.
75 Il s'agit de certains personnels du
Secrétariat de l'UNESCO compétents en la matière, à
l'exemple des différents sous-directeurs généraux (ADG)
représentant distinctement les V grands secteurs de l'organisation.
42
Ces DR sont soit des amendements à des
décisions apparaissant dans les documents de travail,
soit des propositions en vue de nouvelles décisions.
Ce qu'on entend par documents de travail, porte sur les
documents dont les Etats membres du Conseil exécutif sont saisis. A ce
titre, ils vont les étudier et formuler des amendements ou des
propositions, mais aussi tout simplement des avis et/ou demandes
d'éclaircissements76. Ces documents sont distribués
aux Etats-membres dans un délai statutaire de 30 jours avant le
début de la session ordinaire du Conseil.77
Pour une définition claire de ce qu'on entend
par « Décisions », nous allons nous référer
à celle proposée pour les documents de
l'ONU78 selon laquelle : « Les décisions
(...) concernent des questions de procédure comme les élections,
les nominations, les dates et lieux des réunions ou encore la prise en
considération de rapports. Elles sont parfois également
utilisées pour enregistrer l'adoption d'un texte reflétant le
consensus des membres de l'organe. »
Les DR sont quant à eux examinés en même
temps qu'un point de l'ordre du jour pendant les sessions du Conseil. Cet
examen peut se faire soit en plénière soit au sein d'un organe
subsidiaire79. De ce fait, il doit être présenté
en relation avec le document se rapportant à l'ordre du jour. Il peut
être présenté à tout moment avant ou pendant la
session.
2- Le projet de décision « DR » comme outil
de visibilité particulier des Etats-membres
Le DR est considéré comme étant un outil
de visibilité particulier pour un ou plusieurs Etats-membres du Conseil
en ce sens qu'il fait de l'Etat ou du groupe d'Etats membres initiateur (s)
un ou des porteur (s) d'idées et de projets.
L'objectif d'un DR, d'un point de vue plus
stratégique et diplomatique, est surtout celui d'assurer la
visibilité de l'Etat auteur ainsi que de ses co-auteurs. Il permet de
tisser des relations diplomatiques avec d'autres pays membres afin d'obtenir
leurs soutiens.
76 Auquel cas, ne feront donc pas l'objet de DR.
77 UNESCO, Guide préparation des documents
pour le Conseil exécutif, 2008, éd. UNESCO, p. 27.
78Nations Unies (2018) Résolutions et
décisions [en ligne]. Disponible sur : <
http://research.un.org/fr/docs/resolutions
> [Consulté le 03 mai 18].
79 Cf. infra, partie II., A., p.52.
43
Et cela va permettre de connaître la tendance
d'alignement entre Etats-membres ou groupes
électoraux80. Plus un DR a des co-auteurs, plus il a
de poids et va inciter d'autres Etats-membres à le soutenir dans la
foulée.
En effet, dans le cadre de la présentation d'un DR,
il est possible pour les Etats-membres n'ayant pas été
à l'initiative de celui-ci de se porter cosignataires et/ou coauteurs.
C'est l'essence même de l'importance du DR car il faut un nombre
conséquent de soutiens pour que celui-ci puisse être
présenté au Conseil pour discussion et vote. Il y a tout
un lobbying à effectuer par le porteur de projet pour rendre
effectif, soutenable et éligible un DR. Parmi les conditions
d'effectivité du DR, il y a aussi la question du mandat de
l'UNESCO. En effet, il apparaît logique que le projet de
Décision doive se rapporter aux domaines soit de l'Education, de la
Science, de la Culture ou de la Communication et de l'Information.
En parallèle, le DR est aussi l'outil de
promotion d'un Etat en fonction de la priorité politique qu'il s'est
fixé et qu'il essaie de faire passer à l'UNESCO afin que celle-ci
ait un rôle à jouer dans le DR en question. Ainsi, le
second objectif du DR (que l'on jugera plus important) est celui
d'internationaliser une priorité politique nationale afin
d'obtenir plus de soutiens et assistances vis-à-vis de l'Organisation et
des autres Etats-membres.
L'élaboration d'un DR doit ainsi se faire en fonction
de la priorité étatique de l'auteur de celui-ci, suivant une
étude d'impact réel sur le terrain, en plus des consultations
auprès des ministères concernés sur le plan national. Et
sur le plan international, dans le cadre du mandat de l'UNESCO, le projet doit
se faire en symbiose avec l'Agenda 2030, dans les domaines de
compétences de l'Organisation tout en y incluant un cadre juridique bien
établi.
3- Le DR proposé par Madagascar pour la promotion d'une
Education Physique de Qualité
Depuis l'adhésion de Madagascar en tant que membre du
Conseil exécutif en 2017, il s'agit du premier DR qu'il a
présenté dans le cadre de la 204e session du Conseil.
On peut d'ores et déjà déduire que son élaboration
a été perpétrée afin de réaliser la
visibilité accrue recherchée par le pays dans le cadre de ce
nouveau mandat au sein du Conseil.
80 cf. supra, la
présentation du point relatif à l'éducation en vue du
développement durable (EDD) après 2019, pp. 28-29.
44
Ce DR a été mis en place dans le cadre de
la continuité du Plan d'Action de Kazan. Adopté
le 15 juillet 2017 par la Sixième
Conférence internationale des ministres et hauts fonctionnaires
responsables de l'éducation physique et du sport de l'UNESCO (MINEPS
VI), le plan d'Action de Kazan marque l'engagement de lier
l'élaboration des politiques sportives au programme de
développement 2030 des Nations unies. Ce plan marque
également le soutien d'un cadre général de suivi
de la politique sportive et appuie cinq domaines prioritaires
« en tant que catalyseurs de la coopération
multipartite aux niveaux international et national » (paragraphe 28
du Plan d'Action de Kazan).81
Au niveau national, afin de concrétiser ce plan
d'action82, Madagascar sera l'hôte d'une
Conférence d'experts sur la mise en oeuvre de ce Plan d'action
en Afrique en juin 2018. A l'issue de cette réunion,
des propositions de recommandations seront formulées. Par la suite,
une Conférence ministérielle régionale Africaine
est prévue en 2019 dans l'objectif d'adopter
des recommandations sur l'Éducation Physique de Qualité.
L'objectif de l'élaboration de ce DR au niveau de
l'UNESCO est celui d'encourager l'Organisation afin que celle-ci
promeuve un apprentissage actif et inclusif encourageant le
développement de compétences physiques, sociales et
émotionnelles.83
Pour ce faire, l'ODD 4 sur l'éducation de
qualité84 de l'Agenda 2030 a été mis
en avant par le pays ainsi que la Résolution de
l'Assemblée générale des Nations unies A/RES/70/1 de
septembre 2015 sur les ODD à l'horizon 2030, disposant que :
« Le sport est lui aussi un élément important du
développement durable. Nous apprécions sa contribution croissante
au développement et à la paix par la tolérance et le
respect qu'il préconise , · à l'autonomisation des femmes
et des jeunes, de l'individu et de la collectivité , · et
à la réalisation des objectifs de santé,
d'éducation et d'inclusion sociale. »
En d'autres termes, Madagascar met en avant par le biais de ce
DR85 que l'Education Physique de Qualité est un des
éléments importants de la réalisation de l'ODD 4 sur
l`Education de
81 Voir annexe IX sur le plan d'action de Kazan,
p.99.
82 Selon l'initiative du Ministère de la
Jeunesse et des Sports de Madagascar et l'Académie Nationale des Sports
de Madagascar et en coopération avec l'UNESCO, l'Union Africaine (UA),
le Conseil International pour l'Éducation Physique et la Science du
Sports (CIEPSS).
83 Extrait de l'avant-projet du DR que Madagascar a
proposé.
84 Voir annexe VIII sur l'Education au
Développement Durable, p.97.
85 Voir en ce sens, l'annexe XIII sur le DR de
Madagascar, p.106.
45
Qualité. ODD 4 dont l'UNESCO est
l'Agence chef de file en ce qui est de la promotion et de la coordination de
tout ce qui touche à l'éducation.
Ainsi, selon le pays il est nécessaire pour
l'Organisation de prendre en compte l'Education Physique de Qualité dans
la mise en oeuvre de ses Programmes ainsi que la réalisation de ses
missions d'assistance auprès des Etats membres.
4- Tâches confiées dans le cadre du DR
Dans le cadre de ce DR, il nous a été
assigné comme tâche au stade de son élaboration d'effectuer
des travaux de recherches sur la distinction entre un projet de
décision de la série principale et un projet de
décision dit « DR »86 ainsi que
les règles procédurales d'élaboration de
celui-ci. La réalisation de cette tâche fut assez
complexe en raison du manque de documents à l'appui concernant ce
processus et de l'aspect très technique du procédé. En
effet, il n'existe qu'un guide interne à l'Organisation87
traitant des parties techniques et procédurales pour
l'élaboration d'un DR. A l'exemple des délais de production des
documents, les règles de fond et de forme (un DR ne devrait pas
dépasser une page standard ni inclure trop d'évènements
historiques88, en fonction du procédé de
présentation de celui-ci. S'il s'agit d'un DR présenté
dans un nouveau point de l'ordre du jour la partie explicative est
nécessaire. Cependant dans le cas présent, il a été
inséré dans un point déjà existant).
Sur le lobbying du DR, il a été
confié comme tâche d'effectuer le classement des pays se portant
co-auteurs du DR selon une distinction entre Etats membres du Conseil
exécutif et ceux non-membres du Conseil. Tout ceci, en se basant sur un
tableau récapitulatif89 réalisé au titre des
diverses tâches effectuées au sein de la REPERMAD.
Ainsi, 26 Etats-membres du Conseil exécutif se
sont portés co-auteurs du DR avant sa présentation devant le
Conseil.
86 cf. supra, partie I., B.,1., p.41.
87 Jl s'agit du guide sur la «
Préparation des documents pour le Conseil exécutif »
à l'adresse des personnes responsables de ces opérations (ADG,
directeurs de bureaux/offices et autres services centraux, chefs de bureaux
exécutifs), ainsi qu'à tous ceux qui rédigent les
documents. Tels que les Etats-membres.
88 Il a fallu par exemple que le responsable de la
rédaction du DR refasse sa rédaction car il contenait une page
d'introduction relatant les évènements historiques ayant conduit
à la proposition de ce DR.
89 Voir en ce sens l'annexe XII sur la liste des
Etats-membres du Conseil exécutif suivant leur groupe d'appartenance,
p.103.
46
Ces pays sont : le Brésil, la Bulgarie, le Burundi, la
Côte d'Ivoire, l'Egypte, l'Ethiopie, la France, le Ghana, la
Guinée équatoriale, le Japon, le Kenya, le Liban, la Lituanie,
Madagascar, le Maroc, le Nicaragua, le Nigéria, Oman, les Philippines,
le Qatar, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Sénégal, la
Slovénie, la Turquie, la Zambie et le Zimbabwe. L'on a également
comptabilisé 7 pays non-membres du Conseil cosignataires
de la proposition90.
Devant ce constat où un peu moins de la moitié
des Etats membres du Conseil exécutif ont soutenu la proposition dont
Madagascar était à l'initiative, on peut donc affirmer que le
projet en question a un poids considérable et présage une
adoption par les membres du Conseil exécutif lors de la
présentation de celui-ci à la session ordinaire du
Conseil91.
Néanmoins, on ne pourrait s'empêcher de
s'interroger sur la manière dont le pays a procédé afin
d'obtenir ces soutiens. N'ayant cependant pas eu la possibilité
d'être impliqués dans les stratégies de lobbying du DR pour
une raison de respect de la confidentialité, il conviendrait
d'émettre quelques suppositions quant aux tactiques géopolitiques
et diplomatiques opérées afin d'obtenir les soutiens des Etats
membres susmentionnés. Cela va ainsi permettre de démontrer
quelle est la tendance des rapports de coopération entre Etats membres
au sein de l'UNESCO.
a- Analyses des stratégies opérées pour
obtenir des cosignataires
A cet égard, nous allons nous baser sur les
différents groupes formels et informels dont Madagascar est membre pour
essayer de comprendre d'un point de vue stratégique l'obtention de ces
nombreux soutiens.
Dans la première catégorie, en nous basant sur
les différents groupes électoraux du conseil exécutif, on
en arrive au tableau suivant :
90 Ces pays sont : le Mali, le Mozambique,
l'Allemagne, Monaco, le Togo, la Turquie et l'Arabie Saoudite.
91 Cf. infra, partie II., A., 2., p.58.
47
Tableau 1
|
Etats Membres
|
Nombres
|
Groupe I
|
France
|
2
|
Turquie
|
Groupe II
|
Bulgarie
|
3
|
Lituanie
|
Slovénie
|
Groupe III
|
Brésil
|
3
|
Nicaragua
|
Saint-Vincent-et- les-Grenadines
|
Groupe IV
|
Japon
|
2
|
Philippines
|
Groupe V (a)
|
Burundi
|
10
|
Côte d'Ivoire
|
Ethiopie
|
Ghana
|
Guinée équatoriale
|
Kenya
|
Nigéria
|
Sénégal
|
Zambie
|
Zimbabwe
|
Groupe V (b)
|
Egypte
|
5
|
Liban
|
Maroc
|
Oman
|
Qatar
|
En fonction de ce tableau 1, on pourrait déduire que la
stratégie liminaire employée par Madagascar fut celle de
cibler les cinq groupes électoraux du Conseil. Aussi,
on ne peut s'empêcher de remarquer que les Groupes V (a) et (b) donc le
Groupe régional africain dans son ensemble est plus
représentatif. Cela ne fait qu'attester la volonté du
Groupe en termes de visibilité d'unir les efforts pour promouvoir et
assurer la défense de leur position commune, tout en renforçant
leurs relations et coopérations. On peut également déduire
qu'une des stratégies opérées par Madagascar, en
termes de lobbying, fut celle d'avoir présentée le DR de
manière plus poussée au sein du Groupe Afrique en
premier lieu.
En ce qui concerne les pays membres des autres groupes
électoraux, nous allons nous servir comme base les groupes informels
auxquels appartient également Madagascar :
48
Tableau 2
|
Etats Membres
|
Groupes informels d'appartenance au même titre que
Madagascar
|
Groupe I
|
France
|
Groupe Francophone
|
Turquie
|
-
|
Groupe II
|
Bulgarie
|
-
|
Lituanie
|
-
|
Slovénie
|
-
|
Groupe III
|
Brésil
|
G77 et la Chine
|
Nicaragua
|
G77 et la Chine + Mouvement des pays Non-Alignés
(NAM)
|
Saint-Vincent-et- les-Grenadines
|
G77 et la Chine + NAM
|
Groupe IV
|
Japon
|
-
|
Philippines
|
G77 et la Chine + NAM
|
Sources : Sites web de la REPERMAD, G77 et la
Chine et Mouvement des pays Non-Alignés (NAM)
On peut déduire de ce second tableau que les
tendances sont plutôt divisées. Cinq pays n'ont
pas de groupes informels d'appartenance au même titre que Madagascar
alors que les cinq autres en ont.
Dans le premier cas, on peut se pencher sur une
analyse ainsi que des considérations historiques, politiques et
économiques des relations entre Madagascar et certains pays. Ce
qui, par déduction, l'aurait poussé à effectuer
son lobbying auprès de ces derniers.
En effet, la majorité des pays membres de l'UNESCO, en
tant que bras intellectuel des Nations unies, sont également membres de
l'ONU et d'autres institutions de la famille des Nations unies. De ce fait, on
pourrait avancer que la tendance des relations entre pays dans les autres
instances influence en quelque sorte la coopération établie par
ces derniers au sein de l'UNESCO.
D'un autre côté, l'hypothèse de relations
bilatérales tissées entre pays en dehors des instances onusiennes
n'est pas à écarter. Citons comme premier exemple les
liens historiques, culturels, politiques et économiques entre
Madagascar et la France.
49
Sans oublier leurs appartenances au Groupe Francophone de
l'UNESCO ainsi qu'à la Commission de l'Océan Indien
(COI)92 dont la région ultrapériphérique
européenne de l'île de la Réunion est membre93.
Effectivement, les deux pays entretiennent des relations économiques en
ce que la France, en tant qu'acteur économique majeur, contribue
activement au développement du pays en lui injectant des fonds. Ensuite
du point de vue de la coopération culturelle, scientifique et technique,
le réseau culturel français à Madagascar est dense : il
comprend un centre culturel, un centre d'information technique et
économique et le dispositif d'enseignement français à
Madagascar forme le 4ème réseau de l'Agence pour
l'Enseignement Français à l'Etranger (AEFE) dans le
monde94.
Concernant le Japon et la Turquie, on peut soulever
également la coopération économique existant
distinctivement entre les deux pays et Madagascar. Le Japon se trouve
actuellement au 3ème rang mondial en matière d'investissement
à Madagascar95. En ce qui concerne la Turquie, les relations
diplomatiques entre les deux pays remontent à 1990, et la dimension
économique de leur coopération fut renforcée avec la
signature d'accords économiques en 2017.96
En ce qui concerne maintenant les pays membres du Groupe II.
Des rapports de soutien mutuel qu'entretiennent certains pays du Groupe
I avec ceux du Groupe II ont été observés au
cours des différentes réunions des mécanismes
préparatoires et des sessions ordinaires du Conseil exécutif. Il
y a un suivi mutuel des positions prises par l'un des deux groupes. Dans ce
sens, par exemple si un pays membre du Groupe I a soutenu le DR en premier.
Lorsque Madagascar entreprendra par la suite son lobbying en ciblant le Groupe
II, tout en lui informant du soutien déjà apporté par les
pays membres du Groupe I, celui-ci va également appuyer le DR.
92 Il s'agit d'une organisation régionale
proposant à ses cinq membres de mettre en oeuvre des programmes qui
visent l'enseignement supérieur, l'artisanat, la pêche, le
tourisme, l'évolution des récifs coralliens, le
développement des échanges commerciaux. (FABRY V., «
L'outre-mer dans les ensembles régionaux », Pouvoirs, vol.
113, no. 2, 2005, pp. 142 et suiv.).
93 Commission de l'Océan Indien (2018)
Membres [en ligne]. Disponible sur : <
http://commissionoceanindien.org/membres/
> [Consulté le 04 mai 2018].
94 France Diplomatie (2018) Madagascar [en
ligne]. Disponible sur : <
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/madagascar/relations-bilaterales/
> [Consulté le 04 mai 2018].
95 Ministère des Affaire Etrangères
(2018) Relations prometteuses entre Madagascar et le Japon [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.mae-gov.mg/index.php?article263/relations-prometteuses-entre-madagascar-et-le-japon
> [Consulté le 04 mai 2018].
96 Présidence (2018) Turquie-Madagascar,
visite d'Etat du président Erdogan : « Unité pour la force
et la puissance économique des deux pays » [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.presidence.gov.mg/turquie-madagascar-visite-detat-du-president-erdogan-unite-pour-la-force-et-la-puissance-economique-des-deux-pays/
> [Consulté le 04 mai 2018].
50
Pour le second cas, comme nous l'avons observé
cinq autres pays appartiennent à des groupes informels dont
Madagascar est également membre. En ce qui concerne le
G77 et la Chine, Madagascar, le Brésil, le Nicaragua,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines et les Philippines sont membres.
Il s'agit d'un Groupe informel d'influence, créé en 1964,
lors de la première Conférence des Nations unies sur le
commerce et le développement (CNUCED) à l'issue d'une
déclaration commune entre les pays. Composé actuellement de 134
Etats membres, il rassemble des pays en développement et la
Chine qui veulent adopter une position commune face aux pays
développés devant les instances onusiennes. Leur but
étant de défendre leurs intérêts économiques
en créant une capacité de négociation accrue aux Nations
unies97. Ce groupe fonctionne selon des chapitres,
c'est-à-dire qu'il y a des représentativités du G77 et la
Chine au sein de différents organes spécialisés et
Institutions des Nations unies. Par exemple le chapitre de Paris se passe
à l'UNESCO, où il existe des réunions des membres du G77
et la Chine. Et le chapitre de Vienne se passe quant à lui à
l'ONUDI.
Le Mouvement des pays Non-Alignés
(NAM), dont Madagascar, le Nicaragua,
Saint-Vincent-et-les-Grenadines et les Philippines sont membres,
est également un groupe d'influence et un important forum de
consultation politique. Il défend, au même titre que le G77 et la
Chine, les intérêts et les priorités des pays en
développement. Si le G77 et la Chine cherche surtout à
défendre les intérêts économiques des pays en
développement, le NAM quant à lui cherche essentiellement
à mettre en place une alliance entre Etats indépendants et
à instaurer un courant neutre et non-aligné avec la politique
internationale des grandes puissances mondiales98.
Créé en 1961 dans le contexte de la Guerre Froide, ce mouvement
s'inscrit dans une lutte contre l'hégémonie, le colonialisme et
le néocolonialisme. Il joua un rôle clé dans le
processus de décolonisation qui a abouti à la libération
et à l'indépendance de nombreux pays et peuples. Mais aussi,
à la création de nouveaux États.
Vis-à-vis de cette appartenance aux mêmes groupes
d'influence, cela expliquerait pourquoi une stratégie de lobbying
pourrait être effectuée par Madagascar auprès de ces Etats.
De plus, les soutiens obtenus dans le cadre du DR démontrent
cette volonté de soutien mutuel entre pays
97 Le G77 présente une institutionnalisation
plus affirmée. Une présidence tournante, un « sommet du Sud
» tous les cinq ans, enfin, une réunion annuelle des ministres des
Affaires étrangères du groupe au début de la session de
l'Assemblée générale de l'ONU. Cf . TENENBAUM C.,
« Une diplomatie globale : conférences et sommets mondiaux »,
p. 89 in Le multilatéralisme, nouvelles formes de l'action
internationale
ss. la dir. de BADIE B. & DEVIN G., 2007,
La Découverte, 240 p.
98 Mouvement des pays non-alignés (2018)
Qu'est-ce que le mouvement des pays-non alignés ? [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.mnoalvenezuela.org/fr/?us_portfolio=project-slider
> [Consulté le 04 mai 2018].
51
en développement et nouvellement
indépendants. Ils démontrent également le
renforcement de la coopération entre ces pays qui veulent
exprimer le poids de leur représentativité dans tous les pans des
activités de l'UNESCO et spécifiquement au sein du Conseil
exécutif.
La dernière hypothèse qui expliquerait
ces soutiens, s'inscrit dans une théorie purement réaliste
des relations entre Etats. En ce sens que les pays s'étant
portés co-auteurs de ce DR ne l'on fait que parce qu'ils auront un
intérêt unilatéral à en tirer. Par exemple, si on
base notre raisonnement sur le principe de soutien
réciproque, on pourrait émettre l'hypothèse selon
laquelle, le DR a été soutenu uniquement parce que dans
l'avenir ces Etats membres auront également besoin du soutien de
Madagascar dans d'autres domaines et pour d'autres sujets.
Une fois ces différentes stratégies mises en
place, les Etats membres au cours des sessions du Conseil vont s'employer
à défendre leur position tant individuelle que collective en tant
que membre d'un groupe électoral particulier. Il est également
possible pour tous ces Etats d'adopter un multilatéralisme. Ceci,
indépendamment de leur groupe régional d'appartenance et de leur
position individuelle dans les discussions des différents points
à examiner au cours de la session ordinaire du Conseil.
Néanmoins, cette tendance au multilatéralisme s'avère
être à géométrie variable.
52
II- Un multilatéralisme relativement
nuancé dans le cadre des débats portés au
Conseil :
Selon M. Guillaume DEVIN, le multilatéralisme se
traduit d'une manière classique par une « pratique consistant
à négocier à plus de trois pour définir des
règles communes. » S'agissant du multilatéralisme au
niveau des instances internationales, le dictionnaire des relations
internationales démontre qu' « à la différence
des empires , de l'équilibre des puissances et des systèmes
d'alliances qui ont aussi vocation à créer de l'ordre
international, le multilatéralisme promeut un ordre international
spécifique, réputé faire prévaloir
l'égalité en souveraineté sur l'hégémonie,
l'inclusivité sur la discrimination, la négociation sur la
contrainte, la réciprocité sur l'unilatéralisme, la
collégialité sur le bilatéralisme.
»99 En d'autres termes, il s'agit d'une sorte de
système coopératif fondé sur l'égalité de
chaque Etat. Et qui est caractérisé par une
volonté de faire face aux grands défis de la mondialisation, dans
une logique d'inclusion générale et de respect de règles
communes. Cependant, il peut arriver que ce multilatéralisme
soit relativement nuancé en ce sens que les Etats demeurent encore
très protecteurs de leur souveraineté. En effet, ils ont du mal
à être liés par des accords ou des textes qui ne
reflètent pas vraiment leur position ou parce qu'ils cherchent à
défendre leur propre intérêt.
Ce schéma classique peut être retranscrit dans le
cadre du Conseil exécutif où on a pu observer la tendance de
diverses positions des Etats membres au sein de quelques organes subsidiaires
permanents du Conseil exécutif, à savoir la Commission du
Programme et des relations extérieures (PX) (A) ainsi que la Conjointe
(PX et FA) pour le point considéré comme étant l'un des
plus important pour l'avenir de l'Organisation (B).
A- Sur certains points examinés en Commission PX
A titre préliminaire, dans le cadre du bon
déroulement des sessions du Conseil, l'article 16 § 1 du
règlement intérieur du Conseil exécutif dispose
qu' : « après l'élection des nouveaux membres du Conseil
par la Conférence générale (...), le Conseil constitue en
son sein les commissions et les comités permanents nécessaires
à l'accomplissement de sa tâche, tels que la Commission
financière et administrative, la Commission du programme et des
relations extérieures, le Comité spécial, le Comité
sur les conventions et les recommandations, et le comité sur les
partenaires non gouvernementaux. »
99 BATTISTELLA D., PETITEVILLE F., SMOUTS M. &
VENNESSON P., Dictionnaire des Relations internationales, 2012, Paris,
Dalloz 3e éd., pp 365-366.
53
Ces organes subsidiaires permanents du Conseil sont
destinés à alléger ses travaux pour faciliter l'adoption
des projets de décisions recommandés par chacun
d'eux.
Dans le cadre des Commissions, le Conseil
répartit entre celles-ci les points correspondant aux attributions qui
leur sont implicitement dévolues par leur titre respectif.
Ainsi la Commission du programme et des relations extérieures
(appelée au sein de l'UNESCO sous le terme technique de «
Commission PX ») se charge des programmes touchant les grands secteurs de
l'UNESCO ainsi que les relations extérieures. Par exemple il se charge
d'examiner les points concernant les relations avec les autres institutions de
la famille des Nations-Unies100. La Commission PX a un domaine de
compétence plus élargi concernant les points à traiter. A
la différence des autres organes subsidiaires qui, pour leur part
respectif ont un mandat plus spécifique101.
Les sessions du Conseil exécutif sont
caractérisées par des séances
plénières102, les plénières des
Commissions ainsi que des séances privées conformément
à l'article 28 du règlement intérieur du Conseil
exécutif.
Sur le déroulement des sessions en Commission, il a
été observé que le mécanisme se
caractérisait par :
- La présentation et l'explication du point
à examiner par un représentant qualifié en la
matière (il peut s'agir du personnel du Secrétariat ou du
Directeur général adjoint). - L'ouverture du débat
aux membres par le président du Conseil
exécutif103.
- L'examen du projet de décision joint au point
à examiner : cet examen se fait paragraphe par paragraphe afin
de permettre aux Etats ayant préparés un ou des amendement (s) au
texte de le soumettre pour approbation par les membres.
100 Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Commissions
[en ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/commissions/#irfaq_1_608af
> [Consulté le 05 mai 2018].
101 Par exemple la Commission Financière et
Administrative (FA) est généralement saisie de questions d'ordre
technique. Voir en ce sens, l'annexe X sur les Commissions § 27, p.101.
102 Cette plénière se réunit en
général les trois premiers jours de l'ouverture du Conseil, pour
déterminer par exemple les points à attribuer aux Commissions,
ainsi que les deux derniers jours pour adopter les projets de décisions
recommandés par les Commissions. Voir en ce sens : Le Conseil
exécutif de l'Unesco (2018) La plénière [en
ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/plenary/
> [Consulté le 05 mai 2018].
103 Voir annexe VI sur la conduite des débats, p.95.
54
- L'adoption du projet de décision dans son
intégralité tel qu'amendé ou non : sur la base
d'un consensus par le ou la présidente des
séances. Cette adoption préliminaire est effectuée en vue
de la transmission du projet de décision à la
plénière pour une adoption finale conformément
à l'article 47 du règlement intérieur du Conseil
exécutif.
Afin d'analyser comment se manifeste ce
multilatéralisme relativement nuancé, une pratique mérite
d'être évoquée. Il s'agit de la pratique du
Consensus dans les instances onusiennes et plus spécifiquement au sein
de l'UNESCO, à travers les organes subsidiaires du Conseil
exécutif. Cette pratique se révèle être
protectrice de la souveraineté des parties prenantes puisqu'elle permet
de favoriser le dialogue sans heurter l'opinion de chaque Etat.
1- La pratique du consensus comme moyen de dialogue
Le consensus relève de la pratique
internationale. Il repose sur des notions floues que la doctrine a
essayé de définir selon deux critères. L'auteur Guy de
LACHARRIERE s'est employé à démontrer que la notion de
consensus désigne dans un premier temps « le principe selon
lequel un organe prend ses décisions » et dans une autre
acception il s'agirait d'une « sorte d'acte, une certaine
espèce de conclusion des délibérations.
»104 c'est-à-dire que la notion de consensus
désigne d'une part, une pratique ou un procédé
interétatique au sein d'un organe international. D'autre part, il peut
aussi être le résultat de cette pratique,
matérialisé en décisions que les membres de l'organe ont
adopté.
Si le consensus n'est prévu par aucun texte de droit
positif, l'auteur Hervé CASSAN précise cependant qu'il ne faut
pas que « cette double signification de la notion de consensus
» soit « exagérément
généralisée », pour lui « l'utilisation
du terme de consensus au sens matériel revêt une signification
essentiellement politique. » en effet, selon ce même auteur, le
consensus désigne des documents que certains Etats ont eu des
réticences à vouloir adopter formellement mais qui
démontrent quand-même leur volonté «
d'élaborer un accord général, susceptible de
refléter les vues de la Communauté internationale dans son
ensemble et dont l'adoption ne se heurterait à l'opposition d'aucun
d'entre eux. » 105
104 LACHARRIERE G., « Consensus et Nations unies »,
in Annuaire français de droit international, volume 14, 1968,
pp. 9-14.
105 CASSAN H. « Le consensus dans la pratique des Nations
Unies », In Annuaire français de droit international,
volume 20, 1974, p. 457.
55
Cette pratique va permettre en quelque sorte de
favoriser le dialogue entre les pays développés et ceux
en développement puisqu'elle permet d'éviter une
certaine suprématie d'un groupe d'Etats majoritaire vis-à-vis
d'autres Etats membres. Il s'agira d'aboutir à un accord
général rassemblant le plus grand nombre d'Etats possible sans
qu'il n'y ait besoin de recourir à un vote (qui sera le dernier ressort
possible en cas d'opposition flagrante entre les antagonistes).
Cependant, le consensus ne signifie pas
unanimité, il peut y avoir des divergences d'opinion dans ces
décisions. La différence est que, lorsque l'on procède
à un vote on peut distinguer clairement qui sont pour, qui sont contre
et qui préfèrent choisir l'abstention. Dans le cadre du consensus
où le vote est absent, on ne peut cependant pas distinguer les positions
de chaque Etat car le consensus reflète uniquement l'avis
général sans distinction d'opposition formelle.
L'auteur souligne également le rôle
important des présidents des organes dans la pratique du
consensus. Si on applique ce raisonnement au cadre du Conseil
exécutif, il s'agira des présidents du Conseil exécutif et
des Commissions plénières. En effet, la pratique au sein de
l'UNESCO révèle que les Etats membres de la Commission PX par
exemple, laissent au président le soin de dégager lui-même
les résultats d'une discussion, de résumer un débat ou de
faire un rapport oral une fois les travaux achevés. Cependant, comme le
souligne L'auteur Hervé CASSAN : « ce n'est qu'après
avoir constaté l'absence d'objection des Etats membres qu'il pourra
considérer que le texte a été approuvé par
consensus. »
La question du consensus dans le cadre de l'action des membres
du Conseil exécutif est donc essentielle à l'accomplissement de
leur prise de décision. En effet, cela va favoriser le dialogue
et permettre ainsi de s'accorder de façon multilatérale dans le
cadre de la réalisation de leur mandat au sein du Conseil.
Cependant, en fonction des points à traiter il peut arriver que le
consensus dégagé ne soit pas réellement le reflet des
opinions exprimées par les Etats membres et cela se reflète dans
les projets de décisions adoptés.
56
a- Sur le projet de plan d'action pour l'examen approfondi du
Programme Mémoire du monde
Sans rappeler le contexte très politique et les
étapes historiques ayant conduit à la réforme du Programme
Mémoire du monde (qui a par ailleurs été
étudié durant les mécanismes
préparatoires106), on a pu observer au cours des
débats entre les Etats membres et le Secrétariat, qu'il y a eu
un maintien de la volonté collective de mettre fin à la
politisation du Programme et de l'Organisation en
général. Néanmoins, sur d'autres aspects de fond
et de procédure, les positions des Etats membres étaient
divisées entre les Etats accueillant favorablement ce projet de plan
d'action et ceux qui l'accueillant avec une certaine
réserve.
Aussi, si certains Etats s'allient sur le droit fil de leur
Groupe électoral pour exprimer une position commune, d'autres au
contraire adoptent leur propre position sur la question. A ce titre, par
exemple l'un des pays à l'origine de cette réforme du Programme
Mémoire du monde, a émis son soutien ferme
vis-à-vis de ce projet de plan d'action en validant
l'intégralité des étapes du processus ainsi que le gel des
inscriptions au Registre dudit programme proposé par la Directrice
générale pendant toute la durée du processus d'examen.
Une majorité de pays au contraire ont
émis des doutes quant à l'implication des Etats membres dans le
processus. En effet, certains Etats membres du GRULAC (Groupe
III) et du Groupe V (a) et (b) par exemple ont tous mis en exergue la nature
intergouvernementale de l'UNESCO et la nécessité que ce processus
d'examen approfondi parte de la volonté et de la consultation des Etats
membres. Et ceci même s'ils prennent en compte la
désignation par la Directrice générale d'experts
facilitateurs externes à l'Organisation. Experts facilitateurs qui sont
d'ailleurs chargés de favoriser la compréhension par les Etats
membres des documents provenant du Comité Consultatif International. Vu
la nature très sensible et importante de ce programme, ils cherchent
à ce qu'il y ait un certain équilibre concernant les
consultations entre les Etats membres, les Commissions nationales ainsi que le
secrétariat, avec un rôle plus prononcé des
Etats.
106 Cf. supra, partie A., 3., b., ii., p.36.
57
En effet, dans le projet de plan d'action seules une
consultation en ligne par voie de questionnaire électronique
ainsi que la soumission d'un rapport pour examen par les Etats
membres à la 205e session du Conseil exécutif
est prévue par le secrétariat afin que les Etats membres
soient impliqués dans le processus.
On peut retenir ici que la majorité des Etats membres,
dans un souci de transparence, d'impartialité et de dialogue ont
exprimés leur souhait d'être plus impliqués dans
le processus de Réforme de ce Programme. Ils ont même
évoqué le principe de la répartition géographique
équitable, en ce sens que doivent être inclus dans ce
processus tous les groupes électoraux et pas seulement quelques-uns
d'entre eux. Il a d'ailleurs été rappelé par la
plupart de ces pays que le Registre de la Mémoire du monde est un
programme très sensible et important pour eux.
Le fait est que l'inscription à ce registre favorise
une visibilité accrue des Etats membres mais il permet aussi au reste du
monde et surtout à la jeunesse d'avoir un accès au patrimoine
documentaire. Ce propos ayant été évoqué
par un Etat membre du Groupe Afrique, on ne peut que s'interroger sur
l'existence d'une certaine méfiance de la part de certains Etats
à l'adresse non seulement du Secrétariat mais aussi de certains
pays dans ce processus.
Pour se faire, on évoquera deux hypothèses de
réponses. La première serait que si les Etats ont
évoqué le critère de la répartition
géographique c'est uniquement dans une volonté inclusive
de mener à bien le processus de réforme. La seconde
hypothèse serait que certains Etats membres ne se sentent pas du
tout impliqués dans le processus qui profite seulement à une
minorité d'entre eux. Ce qui justifierait une certaine
méfiance de leur part.
On trouve ici une illustration de l'analyse de l'auteur
Hervé CASSAN concernant le phénomène
d'hégémonie107 d'un certain groupe d'Etats qui
pourrait se présenter sur la scène internationale. On
voit s'illustrer également la position commune du Groupe Africain
observé dans le cadre des mécanismes
préparatoires108. En effet, ils insistent sur une implication
poussée des Etats dans le processus.
107 « Politiquement, le développement de la
pratique du consensus doit être rattaché à la persistance
des antagonismes que connaît la Société internationale. De
ce point de vue, elle se présente comme un moyen d'éviter que ne
se constitue au sein des Organisations internationales un
phénomène d'hégémonie d'un groupe d'Etats
majoritaire sur les autres membres de la Communauté internationale.
» (CASSAN H., « Le consensus dans la pratique des Nations Unies
». In : Annuaire français de droit international, volume
20, 1974, p. 457).
108 Cf. supra, Partie A.,3., b., ii., p. 39.
58
Par conséquent, le consensus s'est
reflété dans le projet de décision examinée par la
Commission PX109, auquel des amendements ont été
rajoutés afin qu'il y ait mention d'une reconnaissance de
« la valeur universelle du Programme Mémoire du monde »
justifiant de l'aspect inclusif recherché par certains Etats membres
dans ce processus. D'ailleurs un autre paragraphe (6) de la décision
amendée reflète la requête des Etats membres quant à
une consultation accrue de ces derniers dans ce processus d'examen approfondi
du Programme Mémoire du monde. On retrouve ici une illustration des
propos de l'auteur Guy de LACHARRIERE concernant le second critère de la
notion de consensus. Notamment, le reflet du consensus dans le document
adopté en lui-même.
Si le degré de consensus semble avoir été
atteint dans le cas précédent, il peut arriver cependant que le
consensus soit réellement atteint de façon unanime dans d'autres
situations.
2- Les cas de consensus absolu
a- L'évolution des points concernant la Palestine et
les territoires arabes occupés
Sur certains sujets encore plus délicats et politiques.
Comme ce fut le cas des points concernant « la Palestine occupée
»110 et « les institutions éducatives et
culturelles dans les territoires arabes occupés ». Il a
été observé que les Etats membres du Conseil
exécutif ont adopté une position commune lors de cette
204e session. On relève même le passage d'une tendance
consensuelle relative à l'unanimité absolue.
En rappel du contexte sur le cas de la Palestine. Depuis son
adhésion à l'UNESCO en 2011, plusieurs décisions ont
été adoptées ce qui a suscité des réactions
d'Israël conduisant aux retraits de celui-ci et de son allié
stratégique, les Etats-Unis.
Parmi ces résolutions, il y a par exemple celle de 2016
à l'initiative de plusieurs pays du Groupe arabe.
109 Voir document 204 EX/8, p.3 pour le projet de
décision provisoire et document 204 EX/36, p.9 pour le projet de
décision amendé et recommandé pour adoption par la
Commission PX à la plénière.
110 Projets de décisions 204 EX/25 et Addendum.
59
Le conseil exécutif de l'Unesco avait adopté une
décision sur la « Palestine occupée » visant à
« sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère
distinctif de Jérusalem-Est »111. Autre exemple, un
projet de décision de 2017 portant sur le statut de Jérusalem
présente l'Israël comme étant une « puissance occupante
» a été également adopté en
plénière par le Conseil exécutif112.
Cette situation a affaibli considérablement
l'Organisation du point de vue financier mais aussi de son image
vis-à-vis de la communauté internationale. En effet, elle a
été qualifiée d'avoir un « parti-pris
anti-israélien » et d'être politisée113.
L'UNESCO a donc décidé d'y remédier en facilitant les
négociations entre les parties114 tout en affirmant sa
volonté profonde de mettre fin à sa politisation.
En effet, il a été décidé
en Commission PX que l'adoption de ces deux projets de décisions se
fasse à l'unanimité sans vote et sans débat vue les
natures très sensible et politique de ces points. L'accord
technique qui a été décidé fut celui de transmettre
les points en question à la 205ème session du Conseil
exécutif à l'automne prochain115. Cette
décision fut accueillie avec acclamation par tous les Etats membres. Il
a d'ailleurs été énoncé par la
délégation d'Israël qu'« il fallait laisser les
débats politiques là où ils devraient être
» c'est-à-dire au sein de l'ONU qui est l'instance politique
compétente en la matière. Ce qui nous amène à nous
pencher sur la valeur du principe de non-intervention de l'UNESCO dans
le cadre des séries de résolutions adoptées
antérieurement à l'actuelle décision du Conseil
exécutif.
111 Il s'agit de la décision 199 EX/PX/DR.19.1 Rev.
Voir en ce sens : Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Documents
actuels [en ligne]. Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002443/244378f.pdf
> [Consulté le 09 mai 2018].
112 Décision 201 EX/PX/DR.30.1. Conseil exécutif
de l'UNESCO (2018) Documents actuels [en ligne]. Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002481/248139f.pdf
> [Consulté le 09 mai 2018].
113 Selon le communiqué du département d'Etat
américain. Le Monde.fr avec AFP (2017) Les Etats-Unis et Israël
quittent l'Unesco, accusée d'être « anti-israélienne
», Le Monde.fr [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/10/12/les-etats-unis-se-retirent-de-l-unesco_5199987_3210.html#uFe4HotGv1juxcYF.99
> [Consulté le 6 mai 2018].
114 Ces parties prenantes sont les délégations
jordanienne, américaines, l'Union Européenne, la Palestine et
Israël.
115 204 EX/Décisions Non édité, pp.31-35.
Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Documents et décisions
[en ligne]. Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0026/002628/262851f.pdf
> [Consulté le 10 mai 2018].
60
i) Valeur juridique du principe de non-intervention sur les
points concernant la Palestine et les territoires arabes
En droit international, la doctrine s'est attachée
à définir cette notion selon différents critères.
Ce qui fait que sa signification réelle varie selon le point de vue des
auteurs. Entre autres, l'auteur Benedetto
CONFORTI116 s'est employé à faire une
distinction entre les définitions classique et contemporaine du droit
international.
En effet selon lui : « Dans le droit international
classique, l'intervention était définie comme l'ingérence
« autoritaire » (dictatorial) d'un Etat dans les affaires
intérieures ou internationales d'un autre Etat ; si l'ingérence
consistait seulement dans des menaces, l'on parlait d'intervention diplomatique
; si l'on arrivait (...) à des actions concrètes, on parlait
d'intervention armée. »
Dans les deux cas et quelles que soient les
règlementations du droit international classique régissant ces
pratiques, l'auteur rajoute cependant que celles-ci : « sont largement
interdites par le droit international contemporain, tel qu'il est
développé sur la base de l'article 2§4 de la Charte de
l'ONU.117 »
Enfin selon le même auteur : « l'interdiction
de la menace et de l'emploi de la force n'est pas un aspect du principe de
non-intervention dans les affaires intérieures et internationales d'un
autre Etat » il s'agit d'une « règle très
générale du droit international actuel. »
En d'autres termes, dans le droit international classique
l'intervention était caractérisée par une immixtion d'un
Etat dans les affaires intérieures ou internationales d'un autre Etat.
Soit par le biais de la menace soit par la force et qui pouvaient être
justifiées. Cependant dans le droit international contemporain, elles
sont largement interdites et ne concernent pas le principe de
non-intervention.
116 CONFORTI B., « Le principe de non-intervention »
in Droit international : bilan et perspectives
ss. la dir. de BEDJAOUI M., 1991, Paris,
Pedone, pp. 490-491.
117 En effet cette disposition interdit la menace ou l'emploi
de la force contre la souveraineté, l'intégrité
territoriale et l'indépendance politique de tout État.
61
Concernant les organisations internationales et leurs Etats
membres, l'article I § 3 de l'Acte constitutif de l'UNESCO
dispose que : « Soucieuse d'assurer aux Etats membres de la
présente Organisation l'indépendance, l'intégrité
et la féconde diversité de leurs cultures et de leurs
systèmes d'éducation, l'Organisation s'interdit d'intervenir en
aucune matière relevant essentiellement de leur juridiction
intérieure. »118
En d'autres termes, l'UNESCO s'interdit de s'immiscer
dans les affaires relevant de la souveraineté des Etats membres.
Cet article est formulé de la même manière que
l'article 2 paragraphe 7 de la Charte des Nations unies
disposant qu': « Aucune disposition de la présente
Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans des affaires qui
relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un
État ni n'oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre
à une procédure de règlement aux termes de la
présente Charte ».
Mais alors qu'est-ce qui relève du domaine
réservé de l'Etat dans les relations entre Organisations
internationales et Etats membres119 ? Si elle n'est
qu'implicitement évoquée dans l'Acte constitutif de l'Unesco et
la Charte, l'article 15 § 8 du pacte de la SDN pose le
principe selon lequel : « (...) si le Conseil reconnaît que le
différend porte sur une question que le droit international laisse
à la compétence exclusive de cette Partie, le Conseil le
constatera dans un rapport, mais sans recommander aucune solution.
».
Le fait est qu'il apparaît de plus en plus
difficile de quantifier le domaine réservé à un
Etat. Et ceci à cause de l'extension des activités des
Organisations internationales. En effet, selon M. Nico
SCHRIJVER, le domaine réservé « a une valeur
relative et ne peut s'exercer que dans les limites du droit international
contemporain en matière de paix, de droits de l'homme, de
coopération économique et de protection de l'environnement.
Certains aspects nouveaux du droit international de l'environnement, telles les
obligations afférentes aux principes de souveraineté permanente
sur les ressources naturelles et d'équité
intergénérationnelle, relèvent du champ d'activité
de l'UNESCO. Ces principes sont quelques-unes des pierres angulaires de la
Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel
».120
118 UNESCO, Textes fondamentaux, 2018, Paris, éd.
UNESCO, p.7.
119 SCHRIJVER N., « Le rôle de l'UNESCO dans la
formation et l'application du droit international : évaluation »,
in L'action normative à l'UNESCO
ss. la dir de ABDULQAWI A. Y., 2007,Paris,
Unesco, p.386.
120 SCHRIJVER N., « The Changing Nature of State Sovereignty
», BYIL, 70, 1999, pp.65-98.
62
On peut donc déduire que le domaine
réservé aux Etats est désormais limité par les
obligations et les valeurs erga omnes nécessitant une
obligation de coopération mondiale, par exemple dans le cadre de la
protection des domaines relevant du patrimoine mondial.
Comme les points sur la « Palestine occupée »
et « les territoires arabes occupés » concernent en grande
partie les domaines du patrimoine mondial121. Au vu de
l'adoption par l'Organisation de ces séries de résolutions
antérieures. Peut-on dire qu'elle a outrepassé son mandat ?
Au vu de la nature très sensible de ces points, deux
hypothèses pourront être formulées en se basant sur les
positions exprimées par les protagonistes. Du point de vue d'Israël
et de ses alliés, il s'agit d'une intervention dans les affaires
internes et internationales du pays et de facto une politisation de
l'Organisation. Du point de vue de la Palestine et de ses alliés, ces
domaines relèvent de la compétence de l'Organisation, ce qui
justifierait l'examen et l'adoption de ces points antérieures.
Si au cours de cette 204e session du Conseil
exécutif, les Etats membres se sont entendus d'un commun accord et
à l'unanimité que les affaires politiques devaient se discuter
à l'ONU, on pourrait envisager que l'Organisation avait en quelque sorte
outrepassé son mandat. Ce qui justifierait cette volonté de
mettre réellement fin à sa politisation et de restaurer son
universalité. Bien sûr, l'Organisation se doit d'assurer son
mandat en effectuant sa mission d'assistance et de suivi dans la protection du
patrimoine mondial. Néanmoins, elle ne peut le faire qu'à la
demande des Etats intéressés (Article 1 § 2 c. de son Acte
constitutif). Et son rôle ne devrait donc se cantonner qu'à cela
afin d'éviter les incidents diplomatiques et les tensions politiques.
Dans d'autres cas, le consensus peut aussi être atteint
concernant d'autres points stratégiques examinés au sein de la
Commission PX. Ce fut le cas par exemple lors de l'adoption du DR de Madagascar
concernant « l'Education Physique de qualité » ou encore du DR
du Japon concernant « l'éducation en vue du développement
durable (EDD) après 2019 ». Ces deux points ont été
adoptés sans vote, ni débat et de ce fait par acclamation. Ce qui
ne fera qu'assurer la visibilité stratégique de ces porteurs
d'idées.
Consensus plus ou moins implicite ou encore absolu dans la
pratique des instances multilatérales. Au vu des enjeux et
intérêts en présence, l'UNESCO est en proie à des
risques de politisation.
121 D'autres points concernant les domaines de
l'éducation et de la communication sont également
mentionnés dans ces décisions. Voir en ce sens les
décisions de la 201e session du Conseil exécutif, pp.
39-43. Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002489/248900f.pdf
>
63
Ce qui a incité la nouvelle Directrice
générale à proposer une réforme stratégique
de l'Organisation en continuité des réformes déjà
entreprises depuis les années 2000.
B- Sur la transformation stratégique débattue
en conjointe (PX et FA) :
Dans la pratique du Conseil exécutif, les Commissions
PX et FA, sont également amenées à siéger dans une
réunion conjointe afin de débattre des points liant des aspects
techniques et financiers avec les secteurs du Programme de
l'UNESCO122. S'agissant de l'importance de la question liée
à la transformation stratégique de l'Organisation, elle a
été débattue conjointement par les deux Commissions car
elle nécessite des coûts de financement. Ainsi, il nous importera
de prime abord de connaître les origines ayant menées à
cette transformation stratégique afin de mieux comprendre le contenu
ainsi que la position des Etats membres sur ce point.
1- Contexte historique ayant mené à la
proposition de réforme
Les origines de cette transformation stratégique
proposée par la nouvelle Directrice générale de l'UNESCO
ne sont pas nouvelles. Elles remontent bien plus loin que les années
2000. En effet depuis les années cinquante, l'Organisation est au centre
de clivages idéologiques. Elle fait face constamment aux retraits
d'Etats membres au motif que la position prise par l'Organisation n'est pas en
leur faveur. Ces retraits à répétition ont
entraîné une méfiance et une crise financière de
l'Organisation.
Par exemple dans les années 50, la Pologne, la Hongrie
et la Tchécoslovaquie ont quitté l'UNESCO au motif que
l'Organisation avait « commencé à devenir un instrument
docile de la guerre froide ». L'Union sud-africaine et le Portugal
ont également quitté l'Organisation pour intervention dans leurs
affaires intérieures123.
122 Voir en ce sens le site web de l'Unesco : Le Conseil
exécutif de l'Unesco (2018) Vue d'ensemble : Questions et
réponses [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/questions-and-answers/
> [Consulté le 4 mai 2018].
123 Voir ANOUMA R., « Le retrait des États-Unis
d'Amérique de l'UNESCO (1984) », in Civilisations, 43-2,
1996, §73.
64
Cependant, la première crise conséquente
à laquelle l'Organisation a réellement fait face fut celle
causée par le premier retrait des Etats-Unis suivi par celui du
Royaume-Uni dans les années 80. L'UNESCO avait été le
théâtre d'un clivage entre pays de l'est, l'ouest et ceux du
tiers-monde. En effet, c'est avec la question du « Nouvel Ordre Mondial de
l'Information et de la Communication » ou N.O.M.I.C qu'avait
été impulsé des divergences d'opinions entre les
protagonistes. Les pays en développement avaient
revendiqué une répartition équilibrée des moyens de
communication, leur accès aux nouvelles technologies et le respect des
identités culturelles et territoriales des nations124.
Cependant, les pays occidentaux et en particulier les
Etats-Unis ne l'ont pas entendu de cette oreille. Selon eux, cette
revendication sort du mandat de l'Unesco qui est celui de
l'alphabétisation dans le monde, le développement scientifique et
la protection du patrimoine culturel mondial125. L'information et la
communication, relève des droits de l'Homme, individuellement
considéré. Ils prônent la démocratie
libérale126.
Pour les pays socialistes, l'accent est tout
à la fois mis sur la responsabilité des Etats et sur la
nécessité qui s'impose à tous les Etats de contrôler
et d'orienter l'information en faveur de la paix127. Il y avait un
alignement des pays soviétiques avec les pays en développement
dans le but de promouvoir ce nouvel ordre mondial, ce qui a
entraîné le retrait des Etats-Unis.
Ce retrait en 1984 avait déjà
entraîné une crise financière de l'Organisation et la
remise en cause de son effectivité. Le pays étant un des
pères fondateurs de l'Organisation et un des plus gros contributeurs de
celle-ci. Et malgré un retour en 2002 sous l'administration
Bush128, l'administration Obama en 2011 a suspendu
le versement de sa contribution à la suite de l'adhésion de la
Palestine comme membre de l'Organisation.
124 Voir en ce sens le mémoire de Bala Saïd,
le déséquilibre numérique nord-sud du Nouvel Ordre
Mondial de l'Information et de la Communication ou (NOMIC) au Sommet Mondial
sur la Société de l'Information (SMSI), Mémoire
présenté comme exigence partielle pour la maîtrise en
science politique, Université du Québec à Montréal,
2011, p. 38.
125 Voir en ce sens ANOUMA R., « Le retrait des
États-Unis d'Amérique de l'UNESCO (1984) », in
Civilisations, 43-2, 1996, §30.
126 Voir en ce sens SUR S., « Vers un nouvel ordre
mondial de l'information et de la communication », in Annuaire
français de droit international, volume 27, 1981, p. 49.
127 Idem, p. 50.
128 TUPY M., « Le retrait des États-Unis de l'UNESCO
est un bon début », in Reason [en ligne], 2017, p. 1.
Disponible sur : <
https://www.contrepoints.org/2017/11/03/302295-retrait-etats-unis-de-lunesco-debut >[Consulté
le 22 avril 2018].
65
Cette suspension a été réalisé par
le pays sous le motif que conformément à deux lois votées
par le Congrès dans les années 90, les Etats-Unis n'ont pas le
droit de financer toute agence de l'ONU qui admet en son sein des groupes ou
des organisations ne possédant pas « tous les attributs
internationalement reconnus d'un Etat ».129 Cette
suspension de financement par les Etats-Unis a amputé l'Organisation de
plus de 22% de son budget130. Sa situation ne s'est pas non plus
arrangée avec le refus de versement par le Japon de sa
quote-part en 2016 dû à l'inscription du Massacre de Nankin au
Registre de la Mémoire du monde. Désormais plus que
remise en cause, ces séries d'évènements malencontreux
à l'égard de l'Organisation, se sont complétées par
le retrait annoncé des Etats-Unis ainsi que d'Israël en
2017. Le Comité du Patrimoine mondial de l'UNESCO avait
classé la vieille ville d'Hébron, comme étant un site
Palestinien « d'une valeur universelle exceptionnelle ». Il
a été estimé que les propriétés
palestiniennes de la vieille ville sont menacées de destruction ou de
dégradation131. Face au manque conséquent de son
budget, l'Organisation victime de géopolitique doit plus que jamais se
réformer.
L'initiative de la nouvelle Directrice générale
vers une transformation stratégique de l'UNESCO est d'autant plus que
primordiale. Il conviendrait donc d'en présenter le contenu avant
d'exposer les positionnements des différents Etats membres à ce
sujet.
2- Le contenu de la transformation stratégique
C'est par une réunion d'information tenue une fois les
séances du Groupe préparatoire terminées que la Directrice
générale avait informé les Etats membres de cette
réforme stratégique de l'UNESCO.
129 Le Monde.fr (2011) L'adhésion palestinienne à
l'Unesco sera lourde de conséquences, estiment les médias
américains, Le Monde.fr [en ligne]. Disponible
sur : <
http://www.lemonde.fr/international/article/2011/10/31/selon-les-medias-americains-l-adhesion-de-la-palestine-a-l-unesco-est-une-erreur_1596549_3210.html#TWZ1TdIVeJkzsl5e.99>.
[Consulté le 14 mai 2018].
130 Voir en ce sens le document de la 39ème
session de la Conférence Générale. 39C30 sur le «
Barème des quotes-parts, monnaie de paiement des contributions des Etats
membres et fonds de roulement ». Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0025/002589/258947F.pdf
>[Consulté le 17 mai 2018].
131 Le Monde.fr (2017) L'Unesco inscrit Hébron au
Patrimoine mondial et suscite la fureur d'Israël, Le Monde.fr [en
ligne]. Disponible sur : <
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/07/l-unesco-inscrit-hebron-en-cisjordanie-sur-la-liste-du-patrimoine-mondial-en-peril_5157353_3218.html#vZjmZ24tcVyrrGIU.99>.
[Consulté le 14 mai 2018].
66
Un document d'information sur le contexte ayant abouti
à cette initiative a été présenté aux Etats
membres. Ce document présente également les diverses
étapes de la réalisation de cette réforme ainsi qu'un
projet de décision soumis aux Etats membres pour examen et
approbation.132
Sur les informations contextuelles, il a été
question de trouver une solution à la crise financière à
laquelle l'Organisation fait face depuis plusieurs années mais aussi les
défis complexes liés à la mutation mondiale
concurrentielle.
Il a été présenté par la
Directrice générale que depuis les années 2000,
des initiatives de réformes ont été lancées au sein
de l'Organisation. Par ailleurs, cette transformation
stratégique se basera sur ces initiatives passées. Pour se faire,
elle a proposé aux Etats membres, une « approche plus
collective, plus systématique, plus innovante et réformatrice des
modalités d'action de l'Organisation ». Ce travail ne saurait
se réduire à un travail de réflexion au sein du
secrétariat, il se doit d'être inclusif.
Afin de prendre en compte les problématiques du monde
contemporain, quatre principes directeurs ont donc été
formulés par la Directrice générale, à savoir :
- Le renforcement des programmes et une concentration
des priorités identifiées dans la Stratégie à moyen
terme de l'Organisation. Cette Stratégie à moyen terme
est caractérisée par l'orientation et la ligne de conduite
générale de l'Organisation133dans tous les domaines du
mandat de l'UNESCO. Celle-ci est déterminée par la
Conférence générale lorsqu'elle se réunit tous les
deux ans, conformément à l'article IV. B paragraphe 2 de l'Acte
constitutif.
- L'accentuation du rôle de l'Organisation en
tant que laboratoire d'idées et de définition de socles
normatifs, afin de repositionner l'Organisation en tant que forum
intellectuel dans les débats mondiaux sur les questions relatives
à son mandat. Il s'agira pour l'Organisation de reprendre sa place
centrale en matière d'éducation, de science, de culture et de
communication. En effet de nombreuses institutions des Nations unies exercent
des activités similaires au mandat de l'UNESCO.
132 Il s'agit du document portant la cote 204 EX/31 sur les
étapes de la transformation stratégique de l'UNESCO. Voir annexe
XIV, p.108.
133 A sa 37e session, la Conférence
Générale a déterminé la Stratégie à
moyen terme de l'Organisation pour le biennium 2014-2021.
67
- Favoriser une ouverture de l'Organisation à
la société civile, aux ONG, aux universités, à la
jeunesse, au secteur privé ainsi qu'à de nouveaux
partenaires. Il s'agira ici d'élaborer une nouvelle politique
de partenariat afin de faciliter la collecte de financements
extrabudgétaires.
- Une amélioration des structures de
l'Organisation et sa culture de gestion afin de la rendre plus
efficace.
Pour pouvoir mettre en action ces principes, trois
étapes ont été proposées par la Directrice
générale :
- La création d'un secteur «
Administration et Management » afin de transférer 21
entités relevant actuellement de la Directrice générale
à un ADG (sous-directeur général) afin d'améliorer
le fonctionnement de l'Organisation et de favoriser sa transparence. Notamment
dans les domaines des ressources humaines, des finances, de la
sécurité, de l'informatique et de l'appui logistique. Ce
transfert permettra ainsi à la Directrice générale de se
concentrer sur les questions plus stratégiques se rapportant à
ces domaines précités.
- Une amélioration de l'efficacité des
moyens d'action par le biais de la création de groupes
thématiques chargés d'améliorer
l'efficacité opérationnelle de l'Organisation,
la communication de l'Organisation, les partenariats
stratégiques ainsi que le développement des
activités avec le secteur privé et la
présence de l'UNESCO dans le monde.
- Le renforcement et l'ajustement des programmes
d'action en mettant en place des groupes de réflexion
stratégique tout en impliquant des personnalités externes
à l'Organisation.
Sur la méthode de mise en oeuvre, il a
été exposé qu'une équipe de projet
assurera la coordination, la cohérence et l'application de la
réforme stratégique. Les Etats membres quant
à eux seront consultés à intervalles
réguliers dans le processus. Au cours de cette réunion
d'information, le temps imparti aux Etats afin de débattre sur ce sujet
jugé très important était très limité et
insuffisant. En l'absence de préparation concertée de tous les
groupes électoraux sur ce point, l'on présentera la position de
chaque Etat lors des débats en conjointe (PX et FA).
68
3- Des positions diversifiées à l'aune du
consensus sur la transformation stratégique
Malgré le consensus général en faveur de
la transformation stratégique proposée par la Directrice
générale, on a pu observer que les positions des Etats membres
sur ce point étaient partagées. En effet, dès les discours
d'ouverture présentés par chaque pays134, il a
été observé que les enjeux et les intérêts
sur ce point étaient différents.
Avant l'ouverture des débats en conjointe, les
représentants du Secrétariat ont souligné que la
dépolitisation de l'UNESCO doit être au coeur de la
réforme. Il s'agit des représentants en charge de la
présentation du point sur la transformation
stratégique135. Ils ont également souligné la
nécessité d'une coalition entre la Direction
générale et le Conseil exécutif dans le
processus. En effet la crédibilité interne est
importante. On pourrait s'interroger ici sur la présence d'une
fracture interne de l'Organisation. Il semblerait que les membres du
Secrétariat et les Etats membres ne soient pas toujours en accord. Pour
tenter également d'y répondre il conviendrait de voir comment les
Etats membres du Conseil accueillent cette réforme.
En commençant par les pays membres du Groupe I
(Europe occidentale et autres), il a été formulé
par la France un soutien plus que favorable à cette
réforme et ceci sans aucune réserve. Tout comme
l'Espagne qui d'ailleurs avait exprimé son
souhait de démarrer le processus tout de suite sans attendre la
prochaine session du conseil exécutif en automne prochain. Cependant, au
sein de ce même Groupe, d'autres pays ont émis des
réserves comme ce fut le cas par exemple de la Finlande
qui tout en soutenant la réforme met l'accent sur la
nécessité d'informer les Commissions nationales
sur l'avancement de cette transformation une fois lancée. Les
Etats-Unis ont également émis leurs opinions sur
la question. Ils ont en effet fait part de leur déception quant
au rythme lent de l'Organisation afin de parvenir à cette proposition de
réforme. Ils ont d'ailleurs fait part de leur consternation sur
le fait que certains Etats membres au sein de l'Organisation «
continuent de fomenter la politisation et d'exploiter les tensions
régionales sur des questions relevant du mandat de l'UNESCO
»136.
134 A l'ouverture des sessions du Conseil exécutif, les
Etats membres du Conseil se prononcent sur chaque secteur du mandat de
l'UNESCO. C'est lors de ces discours que les pays énoncent les
prémisses de leur position sur un point particulier pouvant les
intéresser. S'il est vrai que les positions peuvent évoluer au
cours des débats, dans la pratique on a pu remarquer que certains
groupes d'Etats maintiennent toujours leur position de départ.
135 Voir en ce sens la partie II. A., p.53.
136 Ce passage est tiré du discours des Etats-Unis lors
de l'ouverture des sessions du Conseil exécutif. Voir en ce sens : Le
Conseil exécutif de l'Unesco (2018) Discours de la
204ème session du Conseil exécutif [en ligne]
Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/204_US_En.pdf
> [Consulté le 15 mai 2018].
69
En d'autres termes, ils mettent en avant la
nécessité pleine et entière d'une dépolitisation de
l'action de l'Organisation. Et ceci malgré le fait qu'ils aient
entrepris de quitter l'Organisation. Les pays membres du Groupe I sont
donc divisés dans leur position. Entre ceux qui sont favorables
entièrement à toutes les étapes ainsi que les
dépenses financières nécessaires au lancement du
processus. Et certains pays qui ont quant à eux émis des
réserves. On pourrait donc dire ici que la seule position commune
adoptée par les Etats membres sont l'accueil favorable de la
transformation stratégique. Toutefois, il s'agit d'un accueil plus ou
moins nuancé.
En ce qui concerne les pays membres du Groupe II
(Europe orientale), ils ont accueilli favorablement le fait que
l'Organisation soit capable de réagir face au changement malgré
la situation financière difficile de celle-ci. Cependant, ils ont
également exprimé la nécessité d'une
participation active des Etats membres et des Commissions nationales dans le
processus. En effet, pour eux il est important de souligner la
nature intergouvernementale de l'Organisation, car le
succès de toute réforme doit s'appuyer sur l'opinion des Etats.
Certains pays comme la Russie et la Lituanie ont
exprimé également que les ressources financières
requises pour la transformation sont importantes. De ce fait, ils ont
formulé la requête d'une transparence accrue de la Direction
générale par la fourniture de rapports d'étapes
réguliers. En effet, afin d'amorcer cette transformation
stratégique, il est question d'utiliser 2,1 M$ sur les 27,5 M$ de
crédits non utilisés lors du précédent biennium de
l'Organisation137.
Les positions des pays membres du Groupe III
(Amérique Latine) sont orientés également sur la
nécessité d'une implication accrue des Etats membres dans
le processus. Pour eux la nature intergouvernementale de
l'Organisation doit être au centre de toute initiative de
réforme.
Les Etats membres sont le pivot de l'Organisation.
Au-delà de cette transformation administrative, ils
s'inquiètent quant aux partenariats externes. En effet
selon eux il ne faut pas que les ressources externes dénaturent
l'Organisation au profit des partenaires privés.
137 Voir en ce sens le document du Conseil exécutif 204
EX/20 Partie II.B, p.16. Disponible sur le site web de l'UNESCO à
l'adresse suivante :
http://unesdoc.unesco.org/images/0026/002616/261638f.pdf.
[Consulté le 15 mai 2018].
70
Aussi, le rapport de force observé dans le
cadre de ce débat concerne Cuba, qui a pointé le «
chantage financier des Etats-Unis en représailles d'une
décision prise démocratiquement par les Etats-membres
»138 en réponse à la déclaration des
Etats-Unis concernant les causes de la politisation de l'Organisation. Ce
rapport de force s'explique par la position ferme des pays membres du Mouvement
des Non Alignés139 contre ce qu'ils appellent «
hégémonie » de certains pays membres. En effet, ils
soutiennent la Palestine140. Enfin, même si les pays membres
du Groupe III ont déclaré avoir pris note de la
nécessité de démarrer urgemment la transformation
stratégique, ils ont besoin de plus d'informations. La
nécessité d'un travail sur le terrain et d'un impact
immédiat ont été demandés. Selon eux, il
est nécessaire de sortir du siège et d'aller sur le terrain car
il n'est plus question de formuler des recommandations mais d'agir.
Les pays membres du Groupe IV (Etats d'Asie et du
Pacifique) ont également accueilli cette réforme. Pour
la Chine et la Corée, le constat est qu'il appartient
aux Etats membres de faire le suivi de la mise en oeuvre de la transformation.
Ils souhaitent à cet égard travailler avec tous les pays
membres dans un esprit de coopération. Le Japon
quant à lui est prêt à apporter tout son soutien
à condition de mettre fin à la politisation de
l'Organisation. On pourrait estimer que cette condition se rattache
à l'incident concernant l'inscription du Massacre de Nankin au registre
de la Mémoire du monde. Néanmoins, le Japon tout comme les deux
pays précités souligne l'importance de l'implication de tous les
pays dans le processus.
Concernant les pays membres du Groupe V (a) et (b)
(Etats d'Afrique et Arabe), les revendications sont les mêmes
que les membres du Groupe III. L'approbation de la transformation
stratégique est effectuée de manière implicite. En effet,
selon ces pays, il faudrait un équilibre entre les
prérogatives de la Directrice générale et ceux des pays
membres. Ils souhaitent que les Etats membres soient
consultés dans toutes les étapes de la transformation
et cela afin de rendre effective la recherche d'une transparence.
138 Ce passage est tiré du discours de Cuba lors de
l'ouverture des sessions du Conseil exécutif (version espagnole). Voir
en ce sens le Conseil exécutif de l'Unesco (2018) Discours de la
204ème session du Conseil exécutif [en ligne]
Disponible sur :
<
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/204_Cuba_Sp.pdf>
[Consulté le 15 mai 2018].
139 Cf. supra, p.50, concernant le Mouvement des Pays
non-alignés.
140 Voir en ce sens le discours du Venezuela (langue espagnole)
sur le Conseil exécutif de l'Unesco (2018) Discours de la 204ème
session du Conseil exécutif [en ligne] Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/204_Venezuela_Sp.pdf>
[Consulté le 15 mai 2018].
71
Ils ont également exprimé leur questionnement
quant au retard de publication de cette réforme. Selon eux, la
transformation stratégique de l'UNESCO est un sujet très
important. Ce point devait être examiné en amont,
c'est-à-dire durant les travaux du groupe préparatoire. Le fait
que ce point eut été présenté si tardivement,
durant une réunion d'information, n'a pas permis aux Etats de pouvoir
débattre sur le contenu car le lapse de temps été
très limité.
Pour les pays membres du Groupe V, l'approbation implicite de
cette réforme est surtout liée au silence absolu de la
nécessité d'entreprendre une réflexion sur la
manière dont l'Organisation devrait refléter leur
priorité. En d'autres termes, la Priorité Globale de
l'Afrique dans les Programmes et les actions à entreprendre ne sont pas
réellement reflétés dans ces réformes.
Malgré cela, ils ont exprimé leur volonté de travailler de
manière collective dans le cadre de cette réforme qu'ils
soutiennent également.
En globalité, le consensus semble avoir
été atteint quant au soutien de cette transformation
stratégique. Néanmoins, c'est au niveau de l'examen du projet de
décision à soumettre au Conseil exécutif que des
amendements ont été rajoutés. En effet, les
implications financières liées à cette transformation
stratégique étaient importantes pour certains Etats Membres.
De ce fait, un groupe de représentants a été mis
en place pour discuter de la possibilité d'un consensus concernant le
projet de décision à examiner par les Etats membres
ultérieurement. Ces représentants sont l'Afrique du Sud,
l'Egypte, le Nicaragua, le Nigéria, Oman, les Philippines, le Qatar, le
Venezuela et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Un compromis a
été trouvé à l'issue des discussions et le
consensus a été obtenu sur ce projet de
décision141. Il a été recommandé pour
adoption au Conseil exécutif après des amendements.
L'on ne peut s'empêcher de remarquer que ces Etats sont
tous membres du Mouvement des pays Non-Alignés. Il s'agit des pays ayant
surtout revendiqué la transparence et l'implication accrue des
Etats-membres dans le cadre de ce processus de transformation
stratégique. Parmi ces pays, il y a également ceux qui ont
réclamé à ce que la priorité globale Afrique soit
impliquée au mieux. Ces remarques ont été
reflétés dans la décision amendée142.
Une fois les séances des Commissions achevées,
les deux derniers jours de réunion ont été
consacrés aux rapports oraux des différents présidents des
organes subsidiaires. Ces rapports oraux concernent l'issue des débats
lors des séances respectives des organes.
141 Voir annexe XIV et XV concernant les projets de
décision provisoire et amendé, pp. 108-109.
142 Idem, p.109.
72
Ces deux derniers jours étaient également
consacrés à l'adoption des projets de décisions
présentés dans chaque Commission, conformément à
l'article 47 du Règlement intérieur du Conseil exécutif.
Parmi les projets de décisions votés figurent donc les DR du
Japon et de Madagascar mais aussi la transformation stratégique de
l'UNESCO143.
143 Voir en ce sens les décisions adoptés par le
Conseil exécutif à sa 204e session. Le Conseil
exécutif de l'UNESCO
(2018) Tous les documents [en ligne]. Disponible sur : <
http://unesdoc.unesco.org/images/0026/002628/262851f.pdf>.
[Consulté le 17 mai 2018].
73
CONCLUSION
Ce stage a permis une immersion dans le monde des relations
internationales et diplomatiques. Parmi les objectifs figuraient
l'apprentissage du mécanisme de l'UNESCO à travers le Conseil
exécutif. Il était également question d'observer s'il
existe des rapports de force qui pourraient survenir entre Etats membres et
comment ces rapports de forces se manifestaient-ils. Le troisième
objectif était d'analyser la dynamique de ces rapports entre Etats
membres du Conseil exécutif. Ceux-ci afin de formuler des
recommandations quant aux interventions de Madagascar, mais aussi afin de
proposer d'éventuelles positions d'alignement que le pays pourrait
adopter dans le cadre des débats. Ces objectifs devaient être
réalisés au titre des diverses réunions auxquelles on a pu
assister, tant dans le cadre des mécanismes préparatoires que les
sessions du Conseil en lui-même.
En effet, le Conseil exécutif de l'UNESCO et ses
sessions représentent un enjeu primordial pour les Etats. Y
siéger en tant que membre est un enjeu stratégique car c'est au
niveau de cet organe que se discutent les décisions les plus importantes
de l'Organisation. Le système des groupes électoraux ne fait que
confirmer cette importance stratégique du Conseil exécutif.
Même s'ils ont été créés afin de
rétablir un équilibre géographique dans la
répartition des sièges au sein du Conseil, l'on a pu observer que
la plupart de ces groupes cherchaient surtout à être visible et
à peser au niveau du Conseil.
S'il paraît indéniable, vu la nature
intergouvernementale de l'Organisation, que les délégations
siégeant au Conseil représentent avant tout les
intérêts de leur pays respectifs. La prolifération de
Groupes informels d'influence a démontré qu'il y a une sorte de
bloc commun qui se forme. Ce bloc cherchant avant tout à défendre
une position commune vis-à-vis de certains pays. Nous pensons ici aux
pays membres du Mouvement des non-alignés ainsi que du G77 et la Chine.
En effet, tout au long de la préparation et du déroulement des
sessions du Conseil exécutif, les pays membres de ces groupes ont
affiché un soutien ferme entre eux. Ils ont également
adopté une position commune vis-à-vis de certains pays
occidentaux et même vis-à-vis du secrétariat de l'UNESCO
dans certains points. On ne pourrait donc s'empêcher de se questionner
vis-à-vis de l'effectivité du multilatéralisme au niveau
de l'UNESCO.
Si lors des discussions concernant la transformation
stratégique de l'Organisation, il a été émis qu'une
coalition entre la Direction générale et le Conseil
exécutif devait être assurée, l'on ne pourrait
s'empêcher de déduire que par le passé cette Organisation
était divisée.
74
La transformation stratégique est en effet importante
pour la crédibilité de l'Organisation car elle est à la
croisée des chemins. Et cette 204ème session du
Conseil exécutif est apparue comme étant l'une des plus
importantes de l'histoire de l'Organisation. En effet, elle s'est
déroulée au lendemain de la décision des Etats-Unis et
d'Israël de quitter l'Organisation sous prétexte que l'Organisation
était politisée.
L'UNESCO en tant qu'Organisation intergouvernementale ne peut
être que politique en ce qu'elle est composée d'Etats.
Néanmoins, la cause de sa politisation est liée aux conflits
d'intérêts. C'est-à-dire cette volonté qu'ont
certains Etats de se servir de l'Organisation comme instrument afin de servir
leurs propres intérêts. Comme on a pu le voir, cette
instrumentalisation se fait par exemple, en proposant des projets de
décisions au Conseil exécutif sur des sujets sensibles et
politiques entre deux ou plusieurs Etats. Et qui une fois adoptés
provoquent des incidents diplomatiques et des tensions politiques. Ceux-ci
pouvant entraîner le refus de paiement des quotes-parts à
l'Organisation. Dans ce schéma, il ne pourrait y avoir de
multilatéralisme. Mais ce n'est pas le seul schéma
représentatif de la politisation de l'Organisation. Les pays en
développement qui sont forts en nombre mais qui ne sont pas des
puissances économiques, pour une grande majorité d'entre eux,
peuvent aussi être victimes de cette politisation. Lors des débats
sur la transformation stratégique, on a pu observer que ceux sont ces
pays qui ont surtout fait part de leurs inquiétudes face au manque de
financement de l'une des priorités globales de l'Organisation :
l'Afrique. Ce manque de financement ne semble pas avoir inquiéter les
puissances économiques au vu des coûts importants que
nécessite cette réforme de l'Organisation. Au contraire, certains
d'entre eux ont soutenu le contenu de cette transformation sans aucune
réserve.
Malgré le consensus obtenu pour le lancement de la
transformation stratégique. A l'issu de débats que l'on pourrait
qualifier d'assez complexes, celui-ci était relativement fragile.
Pourrait-on dire que les inquiétudes des pays du sud seront
réellement prises en compte ? Il nous est impossible d'y répondre
pour le moment car nous n'en sommes qu'au lancement de cette réforme.
L'autre questionnement que l'on pourrait avancer est que si cette
réforme stratégique n'avait pas été
approuvée lors de cette 204ème session, n'y aurait-il
pas encore eu des divergences d'opinions et d'intérêts entre les
parties prenantes ? Ce qui pourrait entraîner dans la foulée des
refus de paiement des contributions de la part de certains Etats. Il semblerait
en effet que le risque, en l'absence de consensus, est que certains Etats
fassent pression sur l'Organisation en refusant de payer leur quote-part. Et
dans l'extrême de la quitter. C'est dans ce contexte que la place du
multilatéralisme apparaît comme étant vraiment
essentielle.
75
Il en va de la viabilité de l'Organisation. Un
équilibre doit en effet être trouvé entre
intérêts étatiques et la mise en oeuvre du
multilatéralisme au niveau du Conseil exécutif et de façon
plus large au sein de l'UNESCO.
76
TABLE DES ANNEXES
ANNEXE I : Programme sur l'Homme et la Biosphère (MAB)
77
ANNEXE II : Modèle de lettre de transmission 79
ANNEXE III : Exemplaire d'un ROP 81
ANNEXE IV : Règlement intérieur de la
Conférence générale 87
ANNEXE V : Présentation historique du Groupe
préparatoire 90
ANNEXE VI : Conduite des débats 95
ANNEXE VII : Massacre de Nankin 96
ANNEXE VIII : L'UNESCO et les objectifs de
développement durable 97
ANNEXE IX : Définitions des « biens culturels
» et du « patrimoine culturel » 99
ANNEXE X : Les Organes subsidiaires du Conseil exécutif
101
ANNEXE XI : Plan d'action de Kazan 102
ANNEXE XII : Liste des Etats-membres du Conseil
exécutif suivant leur groupe
d'appartenance 103
ANNEXE XIII : DR de Madagascar sur une « Education
Physique de Qualité » adoptée par
acclamation lors du Conseil exécutif de l'UNESCO.
106
ANNEXE XIV : Projet de décision proposée par le
Secrétariat sur la transformation
stratégique de l'UNESO 108
ANNEXE XV : Projet de décision sur la transformation
stratégique de l'UNESCO amendée
et adoptée par le Conseil exécutif à
l'issu des débats 109
77
ANNEXE I
Programme sur l'Homme et la Biosphère (MAB)
Fiche réalisée à partir du Site Web de
l'UNESCO
Il s'agit d'un Programme scientifique intergouvernemental
visant à établir une base scientifique pour améliorer les
relations Homme-nature au niveau mondial. Lancé au début des
années 70, il propose un agenda de recherche interdisciplinaire,
encourage le renforcement des capacités et a pour principaux objectifs
de réduire la perte de biodiversité et d'en traiter les aspects
écologiques, sociaux et économiques.
Organes directeurs du MAB
|
- Le principal est le Conseil international de coordination du
programme
du MAB, généralement appelé, le
Conseil du MAB ou le CIC composé de 34 États membres
élus par la Conférence générale biennale de
l'UNESCO.
|
Groupe
international de soutien (GSI)
|
- Ce groupe se réunit régulièrement une ou
deux fois par an et le
Secrétariat du MAB fournit des informations de
première main aux États membres.
|
Réseaux du MAB
|
- Il s'agit des réseaux d'écosystèmes
spécifiques au niveau
international, régional, sous-régional
constituant un élément clé du programme MAB.
|
Les
Ecosystèmes
|
- Fournissent des indications précieuses sur les
modèles de
développement durable, l'atténuation des effets
dus aux changements climatiques et les possibilités d'adaptation.
- Ils comprennent des réseaux et des pôles de
recherche, le renforcement des capacités et une collaboration dans le
domaine de l'éducation, ceux sont les :
· Montagnes
· Zones côtières et insulaires
· Forêts tropicales
· Terres arides
· Zones urbaines
· Savanes
· Agroécosystèmes
|
|
78
Stratégies et Plans d'action
- Nouvelle stratégie (2015-2025) et Plan d'action
(2016-2025).
|
|
- UNESCO + Programme MAB : récompensent les
contributions
exceptionnelles à la gestion ou à la
préservation de l'environnement ; rendent hommage à la bonne
gestion des réserves de biosphère conformément aux
recommandations de la Stratégie de Séville, et favorisent
l'accès des jeunes scientifiques, en particulier des femmes, aux
installations de recherche de pointe grâce à l'attribution de prix
et
|
Prix et
|
de bourses dans différents domaines.
|
récompenses
|
- Prix MAB pour les jeunes scientifiques
|
|
- Bourse Michel Batisse en matière de gestion de
réserve de
biosphère
|
|
- Prix UNESCO Sultan Qabus pour la préservation de
l'environnement
|
|
- Bourses de l'UNESCO
|
Dates Limites
|
- Dépôt des candidatures pour les nouvelles
Réserves de biosphère
|
|
: 30 septembre 2017
|
|
- Transmission des examens périodiques :
30 septembre 2017
|
|
- Dépôt des candidatures des Bourses MAB pour les
jeunes
scientifiques 2018 : 15 décembre 2017
|
|
- Dépôt des candidatures pour la Bourse Michel
Batisse : 30 septembre
|
|
2018
|
|
79
ANNEXE II
Modèle de lettre de
transmission
N° /DEPEMADU/Conseiller Paris, le
M. / Mme le/la Chargé (e)
d'affaire, Paris - FRANCE
à
M. / Mme le Ministre des Affaires
Etrangères
Antananarivo - MADAGASCAR
Objet : Recherche d'experts gouvernementaux
pour une participation active aux
réunions dans le cadre de l'Action 3 du Plan
d'action de Kazan.
Monsieur le Ministre,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir, ci-joint, à
titre de compte-rendu, une lettre de la Direction de la Dignité humaine,
de l'Egalité et des Valeurs du Sport, invitant Madagascar à
présenter des experts gouvernementaux compétents et
susceptibles de jouer un rôle actif au sein du Groupe de Travail dans le
cadre de l'Action 3 du Plan de Kazan.
A la suite de la Sixième Conférence
internationale des ministres et hauts fonctionnaires responsables de
l'éducation physique et du sport (MINEPS VI), tenue à Kazan en
juillet 2017, le Conseil d'Europe s'est porté volontaire pour
coordonner l'Action 3 du Plan d'action de Kazan, ce que l'UNESCO a
favorablement bien accueillie.
La Première réunion du Groupe de
Travail se tiendra dans les bureaux parisiens du Conseil de l'Europe
au 55 Avenue Kléber, 75116 Paris, France (1er étage,
salle de réunion n°1) le jj/mm/2018.
80
Dans le cas où notre Pays souhaiterait intégrer ce
Groupe de Travail, vous pouvez procéder à une inscription en y
joignant toutes les coordonnées à
xxx@xxx.fr au plus tard le
jj/mm/ 2018.
Vous trouverez également en pièce-jointe le
premier projet d'ordre du jour de la réunion, le cadre et le calendrier
du processus de réalisation de l'Action 3 du Plan d'action de Kazan.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance
de ma haute considération.
Nom et prénom Chargé(e)
d'Affaire
PJ : - Courriel
Cc : Les représentant (e) s des
ministères concernés par l'objet de la lettre.
Le/la représentant (e) de la Commission
nationale malgache pour l'UNESCO.
81
ANNEXE III
Exemplaire d'un ROP
COMPTE-RENDU
Présentation du rapport mondial des Nations Unies
sur la mise en valeur des ressources
en eau
|
|
Lieu : Salle IX, Fontenoy, siège de l'UNESCO
(Paris, France) Date : 3 avril 2018 de 10h à 11h10
La REPERMAD-UNESCO y était représenté par :
- Mlle Charline MBOTY, stagiaire
Résumé
Ces dernières décennies, on assiste de plus en
plus à une augmentation constante de la demande en eau
causée par la croissance démographique, le développement
économique ainsi que l'évolution du mode de consommation de
l'eau. Selon le Rapport mondial des Nations Unies sur la mise en
valeur des ressources en eau, d'ici à 2050 il y aura une
augmentation du nombre de la population mondiale. Et comme de nos jours il y a
déjà des pays qui font face à une pénurie
généralisée de l'eau, il devient urgent de
trouver des moyens afin de faire face à ces défis à venir.
D'où l'apparition des SFN ou Solutions fondées sur la
nature afin de relever les enjeux contemporains sur la gestion de l'eau dans
tous les domaines.
Objectifs de cette réunion :
Elle avait pour but littéralement de présenter
le rapport mondial de 2018 axé sur les SFN afin d'informer les
acteurs du politique mais aussi les acteurs économiques du secteur de
l'eau ou non du potentiel des SFN quant aux différents
défis dont le monde est en proie de nos jours.
82
Observations
Il est à relever que plusieurs intervenants ont pris part
à cette présentation, à savoir :
- Madame Blanca JIMENEZ-CISNEROS,
présidente directrice de la Division des sciences de l'eau et
secrétaire du PHI, qui a introduit la présentation.
- Madame Flavia SCHLEGEL, Sous-Directrice
générale pour les sciences exactes et naturelles, ayant
effectué le discours d'ouverture.
- Monsieur Arnaldo MINUTI,
Délégué Permanent Adjoint de la République
italienne auprès de l'UNESCO
- Monsieur Stefan UHLENBROOK, Coordinateur du
WWAP
- Son Excellence Monsieur Takio YAMADA,
Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire
Délégué permanent du Japon auprès de l'UNESCO.
o Intervention de monsieur UHLENBROOK quant aux
résultats du Rapport mondial de 2018 sur les SFN :
Monsieur UHLENBBOOK a insisté sur le fait que
travailler pour la nature plutôt que contre la nature est
essentiel. Il s'agit pour cela d'avoir recours aux SFN ou solutions
fondées sur la nature par le biais par exemple de la
réhabilitation, de la protection des systèmes permettant de
gérer l'eau.
Pour préserver l'eau et la nappe phréatique, il
faut insister sur les défis à relever. En effet, les
demandes en eau augmentent chaque année, on a puisé toujours plus
d'eau sur les systèmes ce qui entraîne un problème de
durabilité. Ceux sont les autres usages qui
prélèvent énormément surtout l'utilisation
industrielle.
Au cours de cette présentation, il y a eu une
projection sur les lieux où il y a déjà une pénurie
actuellement mais aussi les projections sur des pays où il y aura une
pénurie renforcée dans le reste du monde.
En ce qui concerne la nappe phréatique : en Asie et
Europe il y a une forte utilisation, ce qui entraîne une plus grave
pénurie.
83
Pour ce qui est des risques liés à l'eau
à l'exemple des inondations (dont une dizaine de millions de personnes
sont affectées actuellement) tout le monde est concerné à
cause de la globalisation.
1- Pour faire face à ces défis
:
- Il faut commencer par utiliser des solutions fondées
sur la nature. Par exemple en ce qui concerne la pluviométrie
:
· En Afrique ceux sont les évaporations
terrestres qui provoquent la pluie. La gestion de cette source d'eau dans le
cas de l'Ethiopie est importante car l'eau provient des montagnes. L'eau ne
vient pas seulement de l'océan. D'où la gestion de
l'évaporation de l'eau qui est importante.
- Il y a une dégradation des écosystèmes
: dégradation des forêts... et il faut faire un lien entre les
systèmes naturels et l'usage qu'on peut en faire.
· Pour améliorer la disponibilité
de l'eau : il faudrait penser au stockage de l'eau (construction de
barrages), les sources naturelles d'eau, les rivières.
· Améliorer les espaces cultivées
mais surtout s'appuyer sur la gestion de l'eau. En effet, d'ici 2050
il y aura 50% de demande de nourriture en plus alors que les ressources en
terre ne seront pas suffisantes d'où la nécessité
d'optimiser les espaces cultivables.
- Les Solutions fondées sur la nature ne sont
pas seulement destinées aux zones rurales et les exploitations agricoles
aux villes aussi : dans lesquelles on peut aussi avoir recours
à une amélioration par la création de murs verts par
exemple.
- Les SFN sont aussi importantes pour lutter contre la
désertification, la pollution diffuse en Europe, les
évènements extrêmes tels qu'inondations,
sècheresses...
2- 84
Quelles sont les solutions efficaces
?
- Cela va dépendre du programme : il n'y a pas de
solution unique à tous ces problèmes mais il faut savoir que les
solutions fondées sur la nature permettent d'améliorer le flux,
la qualité de l'eau.
- Il y a une inexploitation des solutions
vertes. En effet, les solutions vertes sont sous-utilisées par
rapport aux solutions grises, de ce fait il faudrait trouver une meilleure
association (difficile dans la pratique).
- Les SFN peuvent aider à trouver des
solutions pour améliorer la gestion de l'eau, on peut
améliorer la santé en réduisant l'utilisation de certaines
substances et économiquement : améliorer l'éco en zone
rurale, création de l'emploi. Ces dernières peuvent aussi aider
au développement des ODD notamment le 6 sur l'eau.
3- Conclusion : Comment améliorer
l'adoption de ces solutions fondées sur la nature ?
- D'abord en matière de financements :
il faudrait tripler le niveau d'investissement mais il s'agit aussi de mieux
utiliser les ressources financières déjà existantes.
- Il faut également améliorer le cadre
règlementaire. Par exemple : Le Pérou a
adopté l'augmentation des infrastructures vertes pour améliorer
la gestion de l'eau ce qui lui a permis de favoriser la participation des
parties prenantes (les industries et personnes vivant sur ces sites doivent
participer et collaborer)
- Nous sommes maintenant sur la voie de la durabilité
et les solutions fondées sur la nature sont des moyens essentiels pour
dépasser ce qui se passe actuellement.
85
o Intervention de son Excellence Monsieur Takio
YAMADA, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire
Délégué permanent du Japon auprès de l'UNESCO :
- Sachant que le programme mondial pour
l'évaluation de la ressource en eau a été lancé en
2000, la contribution du japon quant à ce programme
selon M. YAMADA concerne les cerisiers en fleur qui sont plantés le long
des rivières japonaises afin de protéger le sol des inondations.
Son Excellence n'a fait que démontrer que les SFN ont toujours
existés sachant que cette pratique découle de traditions
ancestrales qui ont été utilisées pour protéger
l'environnement et qui ont perdurées au fil du temps.
- Il a également fait part à l'audience qu'il y
a eu des lois votées sous l'impulsion du bureau du premier ministre
japonais lui-même pour protéger la gestion de l'eau au Japon de
façon durable.
Commentaires et questions :
1) Ambassadeur de Saint-Kitts-et-Nevis : « en
matière de corrélation entre agriculture biologique et une
augmentation de la qualité de l'eau. Existe-t-il un plan pour aider les
PEID pour améliorer la qualité de l'eau ? »
2) Ambassadeur d'Autriche, concernant la présentation
de monsieur UHLENBROOK : « si 95% des solutions sont des solutions grises
et 5% des solutions vertes seulement. Pourquoi c'est comme ça ?
»
Réponses :
- Concernant l'agriculture biologique : ce type d'agriculture
pourrait être utile pour les PIED. L'utilisation en dernier ressort de
produits chimiques et le recyclage des produits améliore la
qualité de l'eau.
- Moins de 5% des investissements globaux sont investies pour
la nature (mais chiffrage compliqué, chiffres varient selon les
sources)
Pourquoi -5% ? Parce que nous avons oublié de vivre en
harmonie avec la nature : nous sommes focalisés sur les industries et
les infrastructures grises. L'agenda vert n'est même pas enseigné
dans les universités. Il faut avoir des solutions vertes
réellement commercialisables, malheureusement les modèles
financiers sont réduits dans les analyses
Co-bénéfiques.
86
On espère influencer les décideurs politiques pour
que ces investissements profitent plus à l'agenda verte.
- Selon Madame SCHLEGEL : il faut augmenter la boîte
à outil pour les Etats membres en plus du PHI ou du MAB d'où
l'importance que ce rapport soit valorisé et disséminé
dans les pays membres afin de modifier la donne.
? L'importance de ce programme est de permettre une
augmentation de nos connaissances dans le domaine de la gestion durable de
l'eau
? Et Il ne s'agit pas d'opter pour les solutions grises
(ingénieries de l'eau) ou les solutions vertes (nature) mais
d'utiliser/d'optimiser les deux.
- Concernant les applications. A l'Unesco ce qu'ils peuvent
proposer c'est de mettre en place des sites pour faire des expériences
en matière de gestion intégrée de l'eau. Dans les sites
à l'exemple des géoparc, mab, patrimoine mondial.
? Le problème c'est le manque de financement pour faire
ces expériences. Il faut pouvoir trouver des endroits où
appliquer ces solutions grises, vertes ou mixtes ce qui nécessite donc
l'investissement des Etats membres.
- Un appel a donc été lancé afin de faire
en sorte que ces programmes soient de plus en plus visibles à
l'échelle mondiale. Il faut parle du MAB, PHI, utiliser les COMNAT pour
que les populations prennent connaissance de ces programmes.
Propositions
On peut retenir de cette réunion qu'il serait opportun de
:
- Développer et renforcer les systèmes de
solutions fondées sur la nature puisqu'on a un potentiel exploitable
à Madagascar.
- Privilégier une restauration de la fonction
hydrologique et écologique des sols plutôt que
l'utilisation de variétés nouvelles de semences ou de produits
chimiques. Cela va permettre ainsi d'économiser plus d'eau tout
en augmentant la production agricole.
- Renforcer la sensibilisation des Malgaches sur la lutte
contre les cultures sur brûlis ainsi que la déforestation
puisque nous faisons déjà face à ce
problème dans certaines régions de la grande île, ceux sont
des facteurs de la pénurie d'eau.
87
ANNEXE IV
Règlement intérieur de la
Conférence générale. Extrait des « Textes
fondamentaux de
l'Unesco »
APPENDICE 2
Procédure d'élection des membres du Conseil
exécutif
I. Groupement des États membres pour les
élections au Conseil exécutif
Ainsi qu'en a décidé la Conférence
générale à sa 37e session, la composition des groupes
électoraux aux fins des élections au Conseil exécutif et
de la répartition des sièges du Conseil entre ces groupes est la
suivante :
Groupe I (27) Neuf sièges
Allemagne Finlande Norvège
Andorre France Pays-Bas
Autriche Grèce Portugal
Belgique Irlande Royaume-Uni de
Canada Islande Grande-Bretagne et
Chypre Israël d'Irlande du Nord
Danemark Italie Saint-Marin Espagne Luxembourg Suède
États-Unis Malte Suisse
d'Amérique Monaco Turquie
Groupe II (25) Sept sièges
Albanie Fédération de Russie Roumanie
Arménie Géorgie Serbie
Azerbaïdjan Hongrie Slovaquie
Bélarus Lettonie Slovénie
Bosnie-Herzégovine Lituanie Tadjikistan
Bulgarie Monténégro Ukraine
Croatie Ouzbékistan
Estonie Pologne
ex-République yougos- République de Moldova
lave de Macédoine République tchèque
88
Groupe III (33) Dix sièges
Antigua-et-Barbuda El Salvador République
dominicaine
Argentine Équateur Saint-Kitts-et-Nevis
Bahamas Grenade Saint-Vincent-et-les Grenadines
Barbade Guatemala Sainte-Lucie
Belize Guyana Suriname
Bolivie (État plurina- Haïti
Trinité-et-Tobago
tional de) Honduras Uruguay
Brésil Jamaïque Venezuela (République
bolivarienne du)
Chili Mexique
Colombie Nicaragua
Costa Rica Panama
Cuba Paraguay
Dominique Pérou
Groupe IV (44) Douze sièges
Afghanistan Kirghizistan République
démocratique
Australie Kiribati populaire lao
Bangladesh Malaisie République populaire
démocratique
Bhoutan Maldives de Corée
Brunéi Darussalam Micronésie (États
fédérés de) Samoa
Cambodge Mongolie Singapour
Chine Fidji Myanmar Sri Lanka
Îles Cook Nauru Thaïlande
Îles Marshall Népal Timor-Leste
Îles Salomon Nioué Tonga
Inde Nouvelle-Zélande Turkménistan
Indonésie Pakistan Tuvalu
Iran (République Palaos Vanuatu
Islamique d') Papouasie- Nouvelle-Guinée Viet Nam
Japon Philippines
Kazakhstan République de Corée
89
Groupe V (64) Vingt sièges
Afrique du Sud Malawi
Algérie Mali
Angola Maroc
Arabie saoudite Maurice
Bahreïn Mauritanie
Bénin Mozambique
Botswana Namibie
Burkina Faso Niger
Burundi Nigéria
Cameroun Oman
Cabo Verde Ouganda
Comores Palestine
Congo Qatar
Côte d'Ivoire République arabe syrienne
Djibouti République centrafricaine
Égypte République démocratique du
Congo
Émirats Arabes Unis République-Unie de
Tanzanie
Érythrée Rwanda
Éthiopie Sao Tomé-et-Principe
Gabon Sénégal
Gambie Seychelles
Ghana Sierra Leone
Guinée Somalie
Guinée-Bissau Soudan
Guinée équatoriale Soudan du Sud
Iraq Swaziland
Jordanie Tchad
Kenya Koweït
Lesotho Togo
Liban Tunisie
Libéria Yémen
Libye Zambie
Madagascar Zimbabwe
90
ANNEXE V
Présentation historique du Groupe
préparatoire
L'idée de la création d'un groupe de travail
ad hoc a été impulsé sous la houlette du Conseil
exécutif dans le cadre de sa 185e session en
2010. Composé de 18 membres (dont un président et un
vice-président élus parmi ces membres) au commencement, à
raison de 3 membres par groupe électoral, ce groupe
avait été créé à titre
expérimental dans le but de favoriser une participation
renforcée de tous les Etats-membres de l'UNESCO et de
contribuer à la préparation des travaux des deux
commissions plénières du Conseil, à savoir la
Commission du programme et des relations extérieures (PX)
en charge des programmes touchant les grands secteurs de l'UNESCO
ainsi que les relations extérieures à l'exemple des relations
avec les autres institutions de la famille des Nations-Unies ; et la
Commission financière et administrative (FA)
chargée, comme son nom l'indique, des questions ayant trait aux
finances et à l'administration de l'organisation. A ses
débuts, ce groupe ad hoc avait donc pour mandat d'examiner un
nombre limité de points identifiés en amont dans le
cadre de consultations entre les présidents du Conseil exécutif,
des Commissions PX et FA et du groupe préparatoire, pour faciliter la
préparation des débats du Conseil exécutif.
Le groupe préparatoire à titre
expérimental a été suspendu en 2015, lors de la
197e session du Conseil qui a, par sa
décision 197 EX/44, décidé de mettre en place des
réunions intersessions six fois par an à titre
expérimental pour le biennium 2016-2017. La mise en place de ce
nouveau mécanisme va ainsi permettre la participation des Etats
non-membres du Conseil en la qualité d'observateurs et qui, à ce
titre, ne bénéficieront pas du droit de vote mais favoriseront
les discussions. Par cette décision, le Conseil a ainsi
suspendu le nombre limité du groupe préparatoire en permettant la
participation de tous les Etats-membres bénéficiant du statut de
participants renforcés au Conseil exécutif.
Cependant, en 2017 à la 203e session du
Conseil, un mandat révisé du groupe préparatoire fut
effectué conformément à la décision 203
EX/13. Il a été ainsi établi que ce groupe ad
hoc aura pour fonction de contribuer à une
préparation efficace des sessions ordinaires du conseil exécutif
en allégeant sont travail pour faciliter sa prise de
décision. Son nombre n'est plus limité,
il est ouvert aux 195 Etats-membres et est dirigé par un
président et un vice-président membres du Conseil sous
réserve, pour ces derniers, de ne pas être à la
présidence d'un autre organe subsidiaire du Conseil et de ne pas
siéger au Bureau du Conseil exécutif.
·
91
Décision 203 EX/13 : extraite
de la Brochure sur le Conseil exécutif, édition 2018
À sa 203e session (novembre 2017), le
Conseil exécutif a décidé d'établir le mandat
révisé ci-après pour le Groupe préparatoire
(décision 203 EX/13) :
« Le Conseil exécutif,
1. Rappelant la résolution 38 C/101, ses
décisions 193 EX/7. IV, 197 EX/28 et 44, et 202 EX/21, ainsi que la
résolution 39 C/87,
2. Ayant à l'esprit les recommandations
pertinentes et l'annexe I figurant dans le rapport du Groupe de travail
à composition non limitée sur la gouvernance, les
procédures et les méthodes de travail des organes directeurs de
l'UNESCO, approuvées par la résolution 39 C/87,
3. Accueillant favorablement la tenue de
consultations informelles sur les projets de décision en amont des
sessions du Conseil exécutif, sans préjudice de la
prérogative du Conseil exécutif en matière de prise de
décisions à ses sessions ordinaires,
4. Se référant au document 202
EX/21.INF.SP, ainsi qu'au rapport oral de la Présidente du Comité
spécial à sa 202e session (202 EX/SR.10),
5. Prenant en considération les conclusions des
discussions tenues lors de la 10e réunion intersessions des membres du
Conseil exécutif, ainsi qu'au sein du Comité spécial du
Conseil exécutif à sa 202e session,
6. Réaffirmant qu'il est important
d'améliorer les pratiques du Conseil exécutif, qui sont
appelées à évoluer, et reconnaissant que les principes
guidant l'élaboration de futurs mécanismes intersessions/
préparatoires devraient être le caractère inclusif des
réunions, la préparation efficace des sessions ordinaires du
Conseil exécutif et la recherche d'un bon rapport
coût-efficacité,
7. Décide, au terme de la période
d'essai de deux ans au cours de laquelle ont été tenues des
réunions intersessions des membres du Conseil exécutif,
également ouvertes aux États membres qui ne sont pas membres du
Conseil exécutif, en qualité d'observateurs
bénéficiant du statut de participant renforcé, de
réviser comme suit le mandat et les méthodes de travail du Groupe
préparatoire du Conseil exécutif :
I. Fonction
(1) Le Groupe préparatoire du Conseil exécutif
(ci-après dénommé « le Groupe ») doit contribuer
à une préparation efficace des sessions ordinaires du Conseil
exécutif et faciliter la prise de décisions par ce dernier. Le
Groupe doit être inclusif et d'un bon rapport
coût-efficacité.
II. Composition
(2) Le Groupe est ouvert à l'ensemble des États
membres de l'UNESCO.
III. Présidence
(3) Le Groupe est placé sous la conduite d'un
président et d'un vice-président, qui sont membres du Conseil
exécutif mais qui n'exercent pas déjà la présidence
d'un autre organe subsidiaire du Conseil exécutif et qui ne
siègent pas au Bureau du Conseil exécutif. Le Groupe élit
à sa première réunion, et pour toute la durée de
l'exercice biennal, un président et un vice-président parmi ses
membres.
IV. Ordre du jour
(4) Le Président et le Vice-Président du Groupe
établissent l'ordre du jour provisoire de ce dernier, après
consultation du Bureau du Conseil exécutif, tout en veillant à ce
que tous les groupes électoraux soient consultés. L'ordre du jour
provisoire, ainsi que la documentation disponible, doivent être
envoyés aux États membres au plus tard une semaine avant la
réunion du Groupe préparatoire.
(5) L'ordre du jour provisoire doit comprendre un nombre
limité de points stratégiques provenant du projet d'ordre du jour
de la session ordinaire à venir du Conseil exécutif et dont
l'examen est jugé nécessaire, par le Président et le
Vice-Président du Groupe, pour la préparation de ladite session
ordinaire. Le Groupe doit se réunir en fonction des documents du Conseil
exécutif. Le choix des points à inscrire à l'ordre du jour
du Groupe doit répondre à la nécessité de veiller
à ce que des discussions préalables sur un point donné
aident le Conseil exécutif à prendre une décision à
sa session suivante. L'ordre du jour peut comprendre des points concernant,
entre autres :
92
(a) des documents liés à la préparation et
au suivi du C/5 ;
(b)
93
de nouveaux points de l'ordre du jour et/ou d'éventuels
amendements de fond aux projets de décision présentés par
des États membres ;
(c) des rapports du Service d'évaluation et d'audit (IOS)
;
(d) le Rapport stratégique sur les résultats (SRR)
(EX/4) ;
(e) des rapports du Commissaire aux comptes (afin de recueillir
les premières observations).
V. Méthodes de travail
(6) Le Groupe doit en principe se réunir deux fois par
an pour une durée d'un ou deux jours consécutifs selon les
besoins, au plus tard trois semaines avant les sessions ordinaires du Conseil
exécutif. Les dates préliminaires des réunions du Groupe
sont déterminées par le Conseil de façon à ce que
les résultats des travaux du Groupe soient transmis aux membres du
Conseil exécutif au moins dix jours ouvrables avant l'ouverture de la
session ordinaire, compte tenu de l'organisation générale des
travaux de la session du Conseil et des crédits budgétaires
correspondants.
(7) Le Secrétariat doit, si nécessaire, fournir
des informations au cours des délibérations du Groupe. Il doit
également prêter son concours au Président et au
Vice-Président pendant la réunion.
(8) Le Président et le Vice-Président doivent
rédiger et diffuser un rapport pour chacune des réunions du
Groupe sous la forme d'une synthèse des débats appelant
l'attention sur les principales questions soulevées lors de la
réunion, dans le plein respect des prérogatives du Conseil
exécutif en matière de prise de décisions. Le
Secrétariat doit faciliter la rédaction, la production et la
diffusion du rapport, lequel doit ensuite être rapidement publié
en tant que document d'information, au moins dix jours ouvrables avant la
session du Conseil exécutif.
(9) Les langues de travail du Groupe sont les six langues
officielles, dans la mesure du possible.
(10)
94
Le Président peut inviter, en consultation et en accord
avec les États membres et au cas par cas, en veillant au bon rapport
coût-efficacité, des représentants d'organisations
internationales, des partenaires officiels concernés, ainsi que des
personnes qualifiées, à prendre part aux échanges sur les
questions relevant de leur compétence.
(11) Il peut être demandé au Président du
Groupe de faire rapport au Bureau du Conseil exécutif, si le Bureau le
juge approprié, afin d'aider ce dernier à s'acquitter de ses
tâches lors de la préparation des sessions ordinaires du Conseil
exécutif, y compris l'identification des points que le Bureau propose
d'examiner sans débat.
(12) Afin de favoriser la participation de tous, il est
recommandé de réserver une salle plus grande que la Salle X pour
ces réunions, et de remettre à chaque État membre de
l'UNESCO une plaque à son nom à l'entrée de la salle ;
8. Décide également que le Groupe
préparatoire et ses méthodes de travail doivent faire
l'objet d'une évaluation par le Conseil exécutif à sa
207e session et par la Conférence générale à sa 40e
session, un débat préliminaire devant avoir lieu à la 205e
session du Conseil exécutif ;
9. Invite la Directrice générale
à tenir régulièrement des réunions d'information
ouvertes et interactives sur des questions qui intéressent l'ensemble
des États membres.
95
ANNEXE VI
Conduite des débats : Extrait du
Règlement intérieur du Conseil exécutif
« Article 30 : Interventions
1. Nul ne peut prendre la parole devant le Conseil sans y
avoir été préalablement autorisé par le
président. Le président peut rappeler un orateur à l'ordre
si ses remarques sont sans rapport avec l'objet du débat.
2. Les représentants des Nations Unies et des
institutions spécialisées peuvent participer, sans droit de vote,
aux délibérations du Conseil et de ses organes subsidiaires.
3. Les observateurs d'États membres ou non membres
peuvent être autorisés par le Conseil à prendre la parole
sur les questions en discussion.
4. Les observateurs d'organisations internationales
intergouvernementales ou non gouvernementales et toutes autres personnes
qualifiées peuvent être autorisés par le Conseil à
prendre la parole sur les questions relevant de leur compétence.
5. Tout membre du Conseil peut participer aux travaux
d'organes subsidiaires dont il ne fait pas partie. En pareils cas et sauf
décision contraire du Conseil, il ne bénéficie pas du
droit de vote.
Article 31 : Ordre des interventions
Le président donne la parole aux orateurs en suivant
l'ordre dans lequel ils ont manifesté le désir de parler.
Article 32 : Limitation du temps de parole
Le Conseil peut limiter le temps de parole de chaque orateur.
»
96
ANNEXE VII
Massacre de Nankin :
A l'époque de la seconde Guerre mondiale, c'est dans le
contexte du conflit sino-japonais que Nankin a été prise par le
Japon. Cette ville fut à l'époque la capitale de la Chine. Lors
de la prise de la ville en 1937, une vague de meurtres, de pillages et viols
ont été perpétrés par les soldats japonais.
Parmi les autres exactions réalisées par le
Japon à cette époque, le massacre de Nankin est l'objet de
tensions récurrentes entre les deux pays. Si la Chine chiffre le nombre
de morts à 300.000 à l'époque, le Japon estime que ce
chiffre est erroné. De plus des universitaires étrangers pensent
également que ce chiffre est surévalué.
C'est la raison pour laquelle l'inscription du massacre de
Nankin au registre de la Mémoire du monde a provoqué une
contestation de la part du Japon. En effet, il estime que le nombre de morts
inscrit dans ce registre est surévalué.
97
ANNEXE VIII
L'UNESCO et les objectifs de développement
durable. Extrait du site web de l'Unesco,
rubrique : ODD
Les Objectifs de développement durable
(ODD) ont été adoptés en septembre 2015 à la suite
d'une réunion des chefs d'État et de gouvernement, de hauts
responsables des Nations Unies et des représentants de la
société civile, dans le cadre de la 70e session de
l'Assemblée générale des Nations Unies.
Ces objectifs forment un programme de développement
durable, universel et ambitieux, un programme « du peuple, par le peuple
et pour le peuple », conçu avec la participation active de
l'UNESCO. Il vise à éliminer la pauvreté par le
développement durable d'ici à 2030. Les 17 objectifs ou
cibles de développement durable (ODD) de l'Agenda 2030 sont :
Source : ONu en collaboration avec 'Project
Everyone'
L'UNESCO contribue à la mise en oeuvre de ces
objectifs par son travail dans ses domaines de compétences,
à savoir : l'Education, les Sciences naturelles ainsi que les Sciences
Humaines et Sociales, la Culture, la Communication et l'Information.
98
1- Cible 4 : éducation de
qualité
La communauté internationale a reconnu que
l'éducation était essentielle à la réussite
de la totalité de ses 17 Objectifs. Les ambitions concernant
l'éducation sont synthétisées dans l'Objectif de
développement durable 4 qui vise à « Assurer une
éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir
des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie pour tous
».
Par la Déclaration d'Incheon,
adoptée lors du Forum mondial sur l'éducation en mai 2015,
l'UNESCO, en tant qu'institution spécialisée des Nations Unies
pour l'éducation, a été chargée de diriger et de
coordonner avec ses partenaires l'agenda Éducation 2030.
La feuille de route pour atteindre les 10 cibles
associées à l'Objectif relatif à l'éducation
est le Cadre d'action Éducation 2030,
adopté en novembre 2015, qui fournit des orientations aux gouvernements
et aux partenaires sur la façon de traduire les engagements en actes.
L'agenda mondial Éducation 2030 a une portée
élargie qui :
· va de l'éveil de la petite enfance
jusqu'à l'éducation et la formation des jeunes et des adultes
;
· met l'accent sur l'acquisition des compétences
pour le travail ;
· souligne l'importance de l'éducation à
la citoyenneté dans un monde pluriel et interdépendant ;
· met l'accent sur l'inclusion, l'équité
et l'égalité des genres ;
· et vise à assurer des résultats d'un
apprentissage de qualité pour tous, tout au long de la vie.
La responsabilité première de la mise en
oeuvre de cet agenda incombe aux gouvernements, l'UNESCO et ses
partenaires apportant un soutien par des conseils en
matière de formulation de politiques coordonnées, d'assistance
technique, de renforcement des capacités et de suivi des progrès
accomplis aux niveaux mondial, régional et national.
99
ANNEXE IX
Définitions des « biens culturels »
et du « patrimoine culturel »
1- Définition de la Convention de la Haye
pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé, avec
Règlement d'exécution de 1954
Article 1er : Définition des biens
culturels
Aux fins de la présente Convention, sont
considérés comme biens culturels, quels que soient leur origine
ou leur propriétaire :
a. Les biens, meubles ou immeubles, qui présentent une
grande importance pour le patrimoine culturel des peuples, tels que les
monuments d'architecture, d'art ou d'histoire, religieux ou laïques, les
sites archéologiques, les ensembles de constructions qui, en tant que
tels, présentent un intérêt historique ou artistique, les
oeuvres d'art, les manuscrits, livres et autres objets d'intérêt
artistique, historique ou archéologique, ainsi que les collections
scientifiques et les collections importantes de livres, d'archives ou de
reproductions des biens définis ci-dessus ;
b. Les édifices dont la destination principale et
effective est de conserver ou d'exposer les biens culturels meubles
définis à l'alinéa a, tels que les musées, les
grandes bibliothèques, les dépôts d'archives, ainsi que les
refuges destinés à abriter, en cas de conflit armé, les
biens culturels meubles définis à l'alinéa a. ;
c. Les centres comprenant un nombre considérable de
biens culturels qui sont définis aux alinéas a. et b., dits
« centres monumentaux ».
2- Définition de la Convention pour la
protection du patrimoine mondial culturel et naturel de 1972
Article 1
Aux fins de la présente Convention sont
considérés comme « patrimoine culturel » :
- les monuments : oeuvres architecturales, de sculpture ou de
peinture monumentales, éléments ou structures de caractère
archéologique, inscriptions, grottes et groupes
d'éléments, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du
point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,
100
- les ensembles : groupes de constructions isolées ou
réunies, qui, en raison de leur architecture, de leur unité, ou
de leur intégration dans le paysage, ont une valeur universelle
exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science,
- les sites : oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées
de l'homme et de la nature, que les zones y compris les sites
archéologiques qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de
vue historique, esthétique, ethnologique ou anthropologique.
101
ANNEXE X
Les Organes subsidiaires du Conseil
exécutif
III. STRUCTURE
Organes subsidiaires
23. Les articles 16 et 17 du Règlement intérieur
du Conseil exécutif régissent la constitution de ses commissions
et comités.
Il existe à l'heure actuelle cinq organes subsidiaires
permanents :
a) la Commission du programme et des relations
extérieures (PX) ;
b) la Commission financière et administrative (FA) ;
c) le Comité spécial (SP) ;
d) le Comité sur les conventions et recommandations (CR)
;
e) le Comité sur les partenaires non gouvernementaux
(PNG).
Commissions
24. Tous les membres du Conseil font automatiquement partie
des deux commissions (70 EX/Déc., 3). Celles-ci siègent
simultanément pendant les sessions du Conseil et les
représentants peuvent naturellement s'y faire représenter par des
suppléants comme aux séances du Conseil. Il n'est pas
rédigé de procès-verbaux des séances des
commissions et celles-ci peuvent, si tous les membres présents en sont
d'accord, délibérer valablement sans que le quorum soit atteint
(article 27 du Règlement intérieur).
25. Les commissions ont pour mandat d'examiner toutes les
questions qui leur sont transmises par le Conseil exécutif ou, en cas
de besoin, par son président, de faire rapport au Conseil sur ces
questions ; elles exercent toutes autres fonctions qui peuvent leur être
confiées par le Conseil (article 16, paragraphe 4).
26. À sa première séance
plénière, le Conseil détermine les points à
attribuer aux commissions et, en adoptant le calendrier de la session, fixe
le temps qui leur est imparti.
27. Le Conseil répartit entre ses commissions les
points correspondant aux attributions qui leur sont implicitement
dévolues par leur titre respectif. La Commission du programme et des
relations extérieures examine généralement une
série de questions dont la substance est très variable. La
Commission financière et administrative, en revanche, est
généralement saisie de questions d'ordre technique, qui se
retrouvent assez régulièrement à son ordre du jour.
102
ANNEXE XI
Plan d'action de Kazan
« Nous, Ministres réunis à la 6e
Conférence internationale des ministres et hauts fonctionnaires
responsables de l'éducation physique et du sport (MINEPS VI), tenue
à Kazan (13-15 juillet 2017), (...) Affirmons ce qui suit, sur la base
de consultations mondiales avec les experts, le Mouvement sportif et le
Comité intergouvernemental pour l'éducation physique et le sport
de l'UNESCO :
(...)
28. Nous appuyons les cinq actions suivantes, (...), en tant
que catalyseurs de la coopération multipartite aux niveaux international
et national :
1. Élaborer un outil de plaidoyer présentant
des arguments factuels en faveur d'investissements dans l'éducation
physique, l'activité physique et le sport,
2. Élaborer des indicateurs communs pour mesurer la
contribution de l'éducation physique, de l'activité physique et
du sport aux ODD et cibles prioritaires,
3. Unifier et continuer d'élaborer des normes
internationales à l'appui des interventions des ministres des sports
dans le domaine de l'intégrité du sport (en corrélation
avec la Convention internationale contre le dopage dans le sport),
4. Mener une étude de faisabilité sur la mise
en place d'un observatoire mondial pour les femmes, le sport,
l'éducation physique et l'activité physique,
5. Mettre au point un centre d'échange pour le partage
d'informations conformément au Cadre de suivi des politiques du sport
mis au point pour MINEPS VI. »
103
ANNEXE XII
Liste des Etats-membres du Conseil exécutif
suivant leur groupe d'appartenance
Groupe I
(9 sièges)
Europe occidentale
et
Autres
|
Etats Membres
|
Mandat
|
Comité et commission d'appartenance
|
Espagne
|
2015-2019
|
- CR
- FA avec la présidence du FA
par Mme María
Teresa Lizaranzu Perinat
|
Etats-Unis
|
2015-2019
|
|
Finlande
|
2017-2021
|
- CR
- PNG
|
France
|
2015-2019
|
- CR
- PNG
|
Grèce
|
2015-2019
|
- CR
|
Italie
|
2018-2019
|
- SP
|
Portugal
|
2017-2021
|
- Vice-présidence du CEX
|
Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
|
2015-2019
|
- SP
|
Turquie
|
2017-2021
|
- SP
- PNG
|
Groupe II (7 sièges)
Europe orientale
|
Albanie
|
2017-2021
|
- SP avec la
présidence du SP par Mme Venera
|
Domi
|
- CR
- PNG
|
Bélarus
|
2017-2021
|
|
Bulgarie
|
2017-2021
|
- CR
|
Fédération de Russie
|
2015-2019
|
- CR - SP
- PNG
|
Lituanie
|
2015-2019
|
- CR
- PNG
|
Serbie
|
2015-2019
|
- Vice-présidence du CEX
- CR
- PNG
|
Slovénie
|
2015-2019
|
- CR
|
Groupe III
(10 sièges) Amérique Latine
|
Brésil
|
2015-2019
|
- Vice-présidence du CEX
- SP
|
Cuba
|
2017-2021
|
- CR
|
Grenade
|
2017-2021
|
- SP
|
104
Groupe III (10 sièges) Amérique Latine
|
Jamaïque
|
2017-2021
|
- CR avec la
présidence de Mme
|
Olivia Grange
|
- PNG
|
Mexique
|
2015-2019
|
- PNG
|
Nicaragua
|
2015-2019
|
- CR
|
Paraguay
|
2015-2019
|
- CR
- PNG
|
Sainte-Lucie
|
2017-2021
|
- PNG
|
Saint-Vincent-et-les- Grenadines
|
2017-2021
|
- SP
|
Venezuela (République Bolivarienne du)
|
2017-2021
|
- CR
|
Groupe IV
(12 sièges)
Etats d'Asie et du Pacifique
|
Bangladesh
|
2017-2021
|
- CR
- PNG
|
Chine
|
2017-2021
|
- SP - CR
|
Inde
|
2017-2021
|
|
Indonésie
|
2017-2021
|
- PNG
|
Iran (République islamique d'Iran)
|
2015-2019
|
- PNG
|
Japon
|
2017-2021
|
- Vice-présidence du CEX
|
Malaisie
|
2015-2019
|
- CR
|
Pakistan
|
2015-2019
|
- CR
|
Philippines
|
2017-2021
|
- SP - CR
|
République de Corée
|
2015-2019
|
- Présidence du CEX. Par M. Lee
|
Byong Hyun
|
- SP
|
Sri Lanka
|
2015-2019
|
- PNG
|
Viet Nam
|
2015-2019
|
|
Groupe V(a)
(13 sièges)
Etats d'Afrique
|
Afrique Du Sud
|
2015-2019
|
- SP
|
Burundi
|
2017-2021
|
- CR
|
Cameroun
|
2015-2019
|
- PNG
|
Côte d'Ivoire
|
2015-2019
|
- SP
|
Ethiopie
|
2017-2021
|
|
Ghana
|
2015-2019
|
- PNG
|
Guinée équatoriale
|
2017-2021
|
- PNG
|
Kenya
|
2015-2019
|
- PNG avec la présidence du PNG par M.
James
|
Gichiah Njogu
|
Madagascar
|
2017-2021
|
- CR
|
105
Groupe V(a) (13 sièges)
Etats d'Afrique
|
Nigéria
|
2015-2019
|
- Vice-présidence du CEX
|
Sénégal
|
2015-2019
|
- CR
|
Zambie
|
2017-2021
|
- CR
|
Zimbabwe
|
2017-2021
|
- SP
|
Groupe V(b) (7 sièges) Etats Arabes
|
Egypte
|
2017-2021
|
|
Jordanie
|
2017-2021
|
- CR
|
Liban
|
2015-2019
|
- PNG
|
Maroc
|
2017-2021
|
- SP - CR
|
Oman
|
2015-2019
|
- PX avec la présidence du PX par Mme
Samira Al
|
Moosa.
|
- PNG
|
Qatar
|
2015-2019
|
- SP - CR
- PNG
|
Soudan
|
2015-2019
|
- CR
- PNG
|
Source : site web de l'UNESCO, rubrique « Conseil
exécutif de l'UNESCO », « liste des membres », url : <
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/list-of-members/
>.
CEX : Conseil Exécutif
CR : Comité sur les conventions et recommandations
FA : Commission Financière et Administrative
PNG : Comité sur les partenaires non gouvernementaux
SP : Comité spécial
PX : Commission du programme et des relations
extérieures
106
ANNEXE XIII :
DR de Madagascar sur une « Education Physique
de Qualité » adoptée par acclamation lors du Conseil
exécutif de l'UNESCO.
« Le Conseil exécutif,
1. Rappelant la Déclaration de Berlin
adoptée par MINEPS V (Conférence internationale des ministres et
hauts fonctionnaires responsables de l'éducation physique et du sport)
en 2013, la Charte internationale révisée de l'éducation
physique, de l'activité physique et du sport du 17 novembre 2015 et de
la Résolution des Nations Unies du 18 septembre 2015 (A/RES/70/1) sur
les Objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030,
2. Se félicite de l'adoption du PLAN D'ACTION
DE KAZAN par MINEPS VI, qui constitue un cadre de référence
primordial, outil d'harmonisation des politiques sportives internationales et
nationales fondé sur le volontariat et qui vise à encourager la
convergence internationale entre les décideurs et toutes les parties
prenantes dans les domaines de l'éducation physique, de
l'activité physique et du sport avec les ODD et la Charte internationale
révisée de l'éducation physique, de l'activité
physique et du sport du 17 novembre 2015 ;
3. Réaffirme l'importance
d'accélérer les progrès vers la réalisation des
Objectifs de développement durable et notamment de l'ODD 4 et 5 ;
4. Reconnaît la dimension multifonctionnelle du
sport en tant que vecteur de l'éducation, de santé, de culture,
d'égalité des genres, de dialogue et de la paix ;
5. Convaincu que le sport est un outil puissant
pouvant contribuer de façon substantielle au développement
durable et à la paix ;
6. Rappelle le rôle clé de l'UNESCO pour
la promotion des valeurs humaines et de l'éthique, et de son action pour
la mise en oeuvre du PLAN D'ACTION DE KAZAN par les États membres ;
7. Encourage tous les États membres et pays
observateurs à intégrer l'éducation physique de
qualité en tant que partie intégrante de l'éducation de
qualité dans leur système éducatif national primaire et
secondaire ainsi qu'à promouvoir l'intégrité du sport ;
8. Prie la Directrice générale de
poursuivre les efforts afin de promouvoir le PLAN D'ACTION DE KAZAN et de
prendre des mesures en vue d'appuyer le programme sport
107
de l'UNESCO pour accompagner les États membres dans la
mise en oeuvre de ce Plan d'action tout en soulignant l'importance de
l'éducation physique de qualité, qui est une priorité
mondiale en matière de politique sportive, et l'intégrité
du sport. »
108
ANNEXE XIV
Projet de décision proposée par le
Secrétariat sur la transformation stratégique de l'UNESO :
extrait du document 204 EX/31
« Décision proposée
22. Compte tenu de ce qui précède, le Conseil
exécutif souhaitera peut-être adopter la décision suivante
:
Le Conseil exécutif,
1. Ayant examiné le document 204 EX/31,
2. Prend note avec intérêt des initiatives
de réforme proposées par la Directrice générale
;
3. Prend note également de la création de
groupes thématiques visant l'amélioration des moyens d'action de
l'UNESCO ;
4. Se félicite de la proposition de créer
des groupes de travail élargis pour poursuivre une réflexion
stratégique sur les programmes et leur mise en oeuvre ;
5. Note que certaines mesures de la réforme
peuvent entraîner des coûts supplémentaires pour
l'Organisation et que la Directrice générale a demandé
dans le document 204 EX/20 Partie II.B d'utiliser une partie du solde non
dépensé de l'exercice biennal précédent pour lancer
le processus de transformation ;
6. Note en outre que la Directrice
générale lui présentera à la 205e session une
proposition détaillée concernant l'utilisation du solde des fonds
du budget ordinaire non dépensés lors du précédent
biennium, y compris des propositions qui pourraient nécessiter des
ressources supplémentaires pour lesquelles un appel serait fait aux
États membres souhaitant contribuer à la transformation
stratégique de l'UNESCO ;
7. Demande à la Directrice
générale de lui présenter les recommandations
émanant des groupes de travail lors de la 206e session du Conseil
exécutif et lors de la Conférence générale.
»
109
ANNEXE XV
Projet de décision sur la transformation
stratégique de l'UNESCO amendée et adoptée par le
Conseil exécutif à l'issu des débats : Extrait du document
204 EX/Décisions non
édité
« Les étapes de la transformation stratégique
de l'UNESCO (204 EX/31 ; 204 EX/37) Le Conseil exécutif,
1. Ayant examiné le document 204 EX/31,
2. Souligne l'importance de poursuivre le processus de
réforme en cours de l'Organisation pour améliorer
l'exécution de son programme en vue de réaliser le Programme 2030
et maintenir son rôle de chef de file au sein du système des
Nations Unies dans ses domaines de compétence ;
3. Souligne également qu'il est important
d'associer les États membres et leurs commissions nationales au
processus de transformation stratégique en cours ;
4. Salue les efforts déployés par la
Directrice générale pour approfondir le processus de
réforme en cours et prend note avec intérêt des «
étapes de la transformation stratégique de l'UNESCO »
qu'elle a présentées dans le document 204 EX/31 ;
5. Prend note également avec
intérêt des principes directeurs de cette transformation
proposée par la Directrice générale, et appelle
à renforcer les programmes et priorités de l'UNESCO, à
consolider son rôle normatif, ainsi que son rôle en matière
d'aide et de coopération internationales, à améliorer son
efficacité et à créer de nouveaux partenariats tout en
réaffirmant le caractère intergouvernemental de l'Organisation
;
6. Réaffirme l'importance des principes de
transparence, d'inclusion, de responsabilité, d'éthique et de
gestion axée sur les résultats en tant que principes fondamentaux
qui devront être au coeur de cette transformation stratégique ;
7. Prend en considération les discussions
approfondies tenues à sa 204e session ;
8. Reconnaît qu'il est nécessaire de
disposer d'informations complémentaires sur la proposition relative
à la transformation stratégique, notamment des objectifs, des
phases de mise en oeuvre et des calendriers clairement définis, ainsi
qu'une présentation claire des effets escomptés ;
9. Invite la Présidente et le
Vice-Président du Groupe préparatoire à inscrire la
question de la transformation stratégique à l'ordre du jour
provisoire de la réunion du Groupe
110
préparatoire afin d'assurer des consultations interactives
régulières avec le Secrétariat jusqu'à la 40e
session de la Conférence générale, et décide
d'organiser, avant le 30 juin 2018, une réunion spéciale du
Groupe préparatoire consacrée à la transformation
stratégique ;
10. Prie la Directrice générale de
soumettre au Groupe préparatoire, à sa réunion
spéciale, et au Conseil exécutif, à sa 205e session, les
éléments ci-après :
· des informations actualisées et
complètes sur le renforcement de l'efficacité des moyens
d'action, comme indiqué au paragraphe 10 du document 204 EX/31 (Volet 2
de la transformation stratégique),
· un document conceptuel sur le processus de
transformation stratégique décrit aux paragraphes 11 à 15
du document 204 EX/31 (Volet 3 de la transformation stratégique)
incluant des informations sur le groupe consultatif et la portée de son
mandat, compte dûment tenu des débats qui ont eu lieu à la
204e session du Conseil exécutif et des précédents
rapports d'audit et d'évaluation, ainsi que des examens
stratégiques et des recommandations pertinentes du Groupe de travail sur
la gouvernance approuvées par la Conférence
générale à sa 39e session (résolution 39 C/87) ;
11. Prend note de la ventilation du budget
envisagé pour lancer la transformation stratégique qui lui a
été fournie à sa 204e session (annexe), et note
également qu'un montant de 2,1 millions de dollars des
États-Unis, alloué à la transformation stratégique,
est soumis à son approbation dans le document 204 EX/20 Partie II.B.
»
111
BIBLIOGRAPHIE
I. DOCTRINES
1. Ouvrages généraux
- BATTISTELLA Dario, PETITEVILLE Franck, SMOUTS Marie-Claude
& VENNESSON Pascal, Dictionnaire des Relations internationales,
2012, Paris, Dalloz 3e éd., 572 p.
- NAY Olivier (dir.), Lexique de science politique,
2017, Paris, Dalloz 4e éd., 661 p. - UNESCO, Textes
fondamentaux, 2018, Paris, éd. Unesco, 223 p.
2. Ouvrages spécialisés
- UNESCO, Qu'est-ce que l'Unesco ?, 1969, Paris,
éd. Unesco, 75 p.
- ABDULQAWI A. Yusuf (dir.), L'action normative à
l'UNESCO, 2007, Paris, éd. Unesco, 453 p.
- UNESCO, Le Conseil exécutif de l'UNESCO, 2018,
Paris, éd. Unesco, 192 p.
- UNESCO, Règlement intérieur du Conseil
exécutif, 2018, Paris, éd. Unesco, 28 p.
- UNESCO, Guide : préparation des documents pour
le Conseil exécutif, 2008, Paris, éd. UNESCO, 27 p.
3. Articles
- ANOUMA René-Pierre, « Le retrait des
États-Unis d'Amérique de l'UNESCO (1984) », in
Civilisations, 43-2 ,1996, pp. 111-160.
- CASSAN Hervé, « Le consensus dans la pratique
des Nations Unies », in Annuaire français de droit
international, volume 20, 1974, pp. 456-485.
- CONFORTI Benedetto, « Le principe de non-intervention
» in Droit international : bilan et perspectives,
ss. la dir. de BEDJAOUI Mohammed, 1991,
Paris, Pedone, pp. 489-505.
- DELABIE Lucie, « Gouvernance mondiale : G8 et G20 comme
modes de coopération interétatiques informels », in
Annuaire français de droit international, volume 55, 2009, pp.
629-663.
- DEVIN Guillaume, « Les Etats-Unis et l'avenir du
multilatéralisme », in Cultures & Conflits, n°51
3, 2003, pp. 157-174.
112
- DUCHESNE Sophie, HAEGEL Florence, « La politisation des
discussions, au croisement des logiques de spécialisation et de
conflictualisation », in Revue française de science
politique, 54 (6), 54, 2004, pp. 877-909.
- FABRY Véronique, « L'outre-mer dans les
ensembles régionaux », in Pouvoirs, volume 113, no. 2,
2005, pp. 137-151.
- GOY Raymond, « Les régions établies par
l'UNESCO en vue de l'exécution de ses activités régionales
» in Annuaire français de droit international, volume 20,
1974, pp. 613-625.
- LACHARRIERE Guy de, « Consensus et Nations Unies
», in Annuaire français de droit international, volume 14,
1968, pp. 9-14.
- LEWIN André, « Les Africains à l'ONU
», in Relations internationales, n°128, 2006, pp. 55-78.
- SCHRIJVER Nico, « The Changing Nature of State
Sovereignty », in British Yearbook of International Law, volume
70, 1999, pp.65-98.
- SUR Serge, « Vers un nouvel ordre mondial de
l'information et de la communication », in Annuaire français de
droit international, volume 27, 1981, pp. 45-64.
- TENENBAUM Charles, « Une diplomatie globale :
conférences et sommets mondiaux » in Le
multilatéralisme, nouvelles formes de l'action internationale
ss. la dir. de BADIE Bertrand & DEVIN
Guillaume, 2007, La Découverte, pp. 75-92.
- UHALDE Marc, « L'instrumentalisation de la sociologie
en situation d'intervention : analyse critique d'une notion ordinaire »,
in Sociologies pratiques, volume 16, no. 1, 2008, pp. 95-113.
4. Mémoire :
- BALA Saïd, Le déséquilibre
numérique nord-sud du Nouvel Ordre Mondial de l'Information et de la
Communication ou (NOMIC) au Sommet Mondial sur la Société de
l'Information (SMSI), Mémoire présenté comme exigence
partielle pour la maîtrise en science politique, Université du
Québec à Montréal, 2011, 193 p.
II. TEXTES INTERNATIONAUX :
- Charte des Nations Unies de 1945.
- Convention de 1945 créant une Organisation des Nations
Unies pour l'éducation, la science et la culture (Acte Constitutif).
113
- Convention de la Haye de 1954 pour la protection des biens
culturels en cas de conflit armé.
- Convention de 1970 concernant les mesures à prendre
pour interdire et empêcher
l'importation, l'exportation et le transfert de
propriété illicites des biens culturels. - Convention de 1972
concernant la protection du patrimoine mondial culturel et
naturel.
- Pacte de la Société des Nations 1919.
III. DOCUMENTS DU CONSEIL EXECUTIF :
1. Décisions :
- 199 EX/Décisions : Décisions adoptées
par le Conseil exécutif à sa 199e session.
- 203 EX/Décisions : Décisions adoptées
par le Conseil exécutif à sa 203e session.
- 204 EX/Décisions : Décisions adoptées
par le Conseil exécutif à sa 204e session.
2. Projets de décisions et documents de travail :
- 203 EX/13 : Mandat révisé du Groupe
préparatoire du Conseil exécutif. - 201 EX/PX/DR.30.1 : Projet de
décision sur la Palestine Occupée.
- 204 EX/4 : Rapport analytique sur l'exécution du
programme (APIR) pour 20142017.
- 204 EX/5. I. A : Participation de l'UNESCO à
l'Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en
conflit (ALIPH).
- 204 EX/8 : Projet de plan d'action pour un examen approfondi
du Programme Mémoire du monde.
- 204 EX/25 : Palestine Occupée.
- 204 EX/26 : Institutions éducatives et culturelles
dans les territoires arabes occupés. - 204 EX/28 : L'éducation en
vue du développement durable (EDD) après 2019. - 204 EX/31 : Les
étapes de la transformation stratégique de l'UNESCO.
- 204 EX/36 : Projets de décisions recommandés
par la Commission du Programme et des Relations extérieures (PX).
IV. RAPPORT OFFICIEL :
- Rapport mondial des Nations unies sur la mise en valeur des
ressources en eau 2018 : Les solutions fondées sur la nature pour la
gestion de l'eau. Paris, UNESCO.
V. WEBOGRAPHIE : 1. Articles :
114
- CITOT Vincent (16 avril 2006) L'UNESCO : paix savante ou
politique ?, in Sens Public [en ligne]. Disponible sur :<
https://www.sens-public.org/article259.html>
[Consulté le 20 mars 2018].
- Le Figaro.fr avec AFP (2015) Japon : l'inscription du
massacre de Nankin par l'Unesco fait des vagues, in Le Figaro.fr, [en
ligne] 10 Octobre 2015. Disponible
sur : <
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/10/10/97001- 20151010FILWWW00030-japon-l-inscription-du-massacre-de-nankin-par-l-unesco-fait-des-vagues.php
> [Consulté le 29 avril 2018].
- Le Monde.fr avec AFP (2017) Les Etats-Unis et Israël
quittent l'Unesco, accusée d'être « anti-israélienne
», in Le Monde.fr [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.lemonde.fr/international/article/2017/10/12/les-etats-unis-se-retirent-de-l-unesco_5199987_3210.html#uFe4HotGv1juxcYF.99
> [Consulté le 6 mai 2018].
- Le Monde.fr (2017) L'Unesco inscrit Hébron au Patrimoine
mondial et suscite la fureur d'Israël, in Le Monde.fr [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/07/l-unesco-inscrit-hebron-en-cisjordanie-sur-la-liste-du-patrimoine-mondial-en-peril_5157353_3218.html#vZjmZ24tcVyrrGIU.99>.
[Consulté le 14 mai 2018].
- Le Monde.fr (2011) « L'adhésion palestinienne
à l'Unesco sera lourde de conséquences, estiment les
médias américains », in Le Monde.fr [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.lemonde.fr/international/article/2011/10/31/selon-les-medias-americains-l-adhesion-de-la-palestine-a-l-unesco-est-une-erreur_1596549_3210.html#TWZ1TdIVeJkzsl5e.99>.
[Consulté le 14 mai 2018].
- J. W. Beyen (1958) « Le rôle de l'ambassadeur
», in Le monde diplomatique, [en
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diplomatique.fr/1958/07/BEYEN/22661>.
[Consulté le 21 mai 2018].
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l'UNESCO est un bon début », in Reason [en ligne], 2017,
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>. [Consulté le 22 avril 2018].
115
2. Sites WEB :
- Comité Consultatif International (CCI) (2018)
Statuts [En ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/CI/CI/pdf/mow/iac_
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le mouvement des pays-non
:
alignés ? [en ligne]. Disponible sur
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- Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Commissions
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- Conseil exécutif de l'Unesco (2018) Discours de la
204ème session du Conseil exécutif (Cuba) [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/2
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- Le Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Discours de
la 204ème session du Conseil exécutif (Etats-Unis) [en
ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/2
04_US_En.pdf > [Consulté le 15 mai 2018].
(Nigéria) [en ligne]. Disponible sur
:
- Le Conseil exécutif de l'Unesco (2018) Discours de
la 204ème session du Conseil exécutif
<
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/2
04_Statement_of_GroupV_Fr.pdf > [Consulté le 17 mai 2018].
- Conseil exécutif de l'Unesco (2018) Discours de la
204ème session du Conseil
:
exécutif (Venezuela) [en ligne]. Disponible
sur
116
<
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/GBS/EXB/images/2
04_Venezuela_Sp.pdf> [Consulté le 15 mai 2018].
- Le Conseil exécutif de l'UNESCO (2018) Tous les
documents [en ligne]. Disponible sur :
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/
[Consulté le 21 mai 2018].
- Nations Unies (2018) Résolutions et
décisions [en ligne]. Disponible sur : <
http://research.un.org/fr/docs/resolutions
> [Consulté le 03 mai 18].
- Présidence (2018) Turquie-Madagascar, visite d'Etat
du président Erdogan : « Unité pour la force et la puissance
économique des deux pays » [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.presidence.gov.mg/turquie-madagascar-visite-detat-du-president-erdogan-unite-pour-la-force-et-la-puissance-economique-des-deux-pays/
> [Consulté le 04 mai 2018].
- UNESCO (2018) Audrey Azoulay, Directrice
générale de l'UNESCO [en ligne] Disponible sur :
https://fr.unesco.org/director-general.
[Consulté le 20 mai 2018].
- Le Conseil exécutif de l'Unesco (2018) La
plénière [en ligne]. Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/executive-board/plenary/
> [Consulté le 05 mai 2018].
- UNESCO (2018) Les organes directeurs de l'UNESCO [en
ligne]. Disponible sur :
https://fr.unesco.org/about-us/organes-directeurs.
[Consulté le 20 mai 2018].
- UNESCO (2018) Histoire de l'Organisation [en ligne].
Disponible sur : <
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/about-us/who-we-are/history/>.
[Consulté le 20 mai 2018].
- UNESCO (2018) l'Education au Développement Durable
[en ligne]. Disponible sur :<
https://fr.unesco.org/themes/%C3%A9ducation-au-d%C3%A9veloppement-durable
> [Consulté le 3 mai 2018].
- UNESCO (2018) Le Comité du patrimoine mondial
[en ligne]. Disponible sur : <
https://whc.unesco.org/fr/comite/>
[Consulté le 03 mai 2018].
- UNESCO (2018) Mémoire du Monde [en ligne].
Disponible sur : <
https://fr.unesco.org/programme/mow
>. [Consulté le 28 avril 2018].
117
Table des matières
REMERCIEMENTS 2
TABLE DES ABREVIATIONS 3
SOMMAIRE 4
INTRODUCTION 5
Chapitre I - Tâches confiées au cours du
stage 14
I- Au sein de la REPERMAD Unesco 14
A- Les tâches administratives 14
1- Fiches de synthèses 14
2- Rédaction de lettres de transmission 15
3- Réalisation d'un document de réflexion 16
B- La préparation du Conseil exécutif
17
1- Rédaction de recommandations pour les interventions de
Madagascar 17
II- Au siège de l'Unesco 18
A- Les ROPs sur les Conférences 19
B- Les ROPs sur la préparation du Conseil
exécutif 20
Chapitre II - Les enjeux des sessions du Conseil
exécutif au regard des
comportements des Etats membres 22
I- Des stratégies d'interventions
élaborées au sein de différentes entités
de
l'Organisation 22
A- Les stratégies des différents groupes
présents à l'UNESCO 22
1- Les groupes électoraux du Conseil exécutif 22
2- Le groupe préparatoire du Conseil exécutif 24
a- Ses actions pour la préparation de la 204e
session du Conseil exécutif dans le
cadre de son mandat révisé 25
i) L'examen du rapport analytique portant sur l'exécution
du programme
durant la période quadriennale 2014-2017 27
ii) La présentation du point relatif à
l'éducation en vue du développement
durable (EDD) après 2019 28
b- Les recommandations émises dans le cadre des
tâches confiées au cours du
stage 29
3- Les travaux préparatoires au sein du Groupe Africain
30
a- Récapitulatif des travaux du Groupe
préparatoire et perspectives pour la 204ème
session 31
b- Etudes des points à examiner en Commission PX 32
i) 118
Sur la participation de l'UNESCO à l'ALIPH (Alliance
Internationale pour
la Protection du Patrimoine dans les zones en Conflit) 32
Présentation 32
Remarques des Etat membres dans le cadre de la
préparation de leurs
interventions au Conseil exécutif 34
Interrogations sur l'implication des Etats membres dans
le processus 34
ii) Projet de plan d'action pour un examen approfondi du
Programme Mémoire
du monde 36
Présentation 36
Remarques des Etats membres dans le cadre de la
préparation de leurs
interventions au Conseil exécutif 38
c- Remarques globales sur la pratique des membres du Groupe
Afrique 39
B- Les stratégies d'intervention de certains Etats
membres du Conseil exécutif :
cas particulier de Madagascar à travers son «
Draft Resolution » 41
1- Présentation caractéristique d'un projet de
décision « DR » 41
2- Le projet de décision « DR » comme outil de
visibilité particulier des Etats-
membres 42
3- Le DR proposé par Madagascar pour la promotion d'une
Education Physique de
Qualité 43
4- Tâches confiées dans le cadre du DR 45
a- Analyses des stratégies opérées pour
obtenir des cosignataires 46
II- Un multilatéralisme relativement nuancé
dans le cadre des débats portés au
Conseil 52
A- Sur certains points examinés en Commission PX
52
1- La pratique du consensus comme moyen de dialogue 54
a- Sur le projet de plan d'action pour l'examen approfondi du
Programme Mémoire
du monde 56
2- Les cas de consensus absolu 58 a- L'évolution des
points concernant la Palestine et les territoires arabes occupés 58
i) Valeur juridique du principe de non-intervention sur les
points concernant
la Palestine et les territoires arabes 60
B- Sur la transformation stratégique
débattue en conjointe (PX et FA) 63
1- Contexte historique ayant mené à la proposition
de réforme 63
2- Le contenu de la transformation stratégique 65
3- Des positions diversifiées à l'aune du
consensus sur la transformation
stratégique 68
119
CONCLUSION 73
TABLE DES ANNEXES 76
BIBLIOGRAPHIE 111
|