CHAPITRE 4ème:
DISCUSSION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Dans cette section du travail, nous interprétons et
discutons les résultats de notre étude en tenant compte de nos
objectifs, ensuite nous les comparons aux résultats de nos
prédécesseurs qui ont travaillé au sujet similaire au
nôtre.
Le premier objectif, étant celui de déterminer
la proportion des usagers de l'eau de la rivière Kimemi dans les
quartiers Katwa et Rughenda dans les cellules traversées par la
rivière Kimemi et qui sont approvisionnées en eau potable par
FIRBEC et ACEKA, le tableau 12 présente une proportion des usagers de
l'eau de la rivière Kimemi qui s'élève à 75,8%.
Une étude menée par MUTSUVA MATOFALI en ville
de Butembo sur les conséquences sanitaires de l'utilisation de l'eau de
la rivière Kimemi pour les riverains en 2017 a
révélé que 90,8% des ménages font usage de l'eau de
la rivière Kimemi. Cette proportion est de loin supérieure
à la nôtre de 14,2%. Cette différence serait due aux
milieux d'études qui ne sont pas les mêmes. Une autre étude
menée dans les villages de Maleke et Sudi à Kisangani en 2014
par LIKILO YOWA Winny (2014) sur la problématique de l'eau de boisson
et assainissement dans le milieu périurbain, a démontré
que 4% de la population enquêtée utilisent l'eau d'un cours d'eau.
Cette proportion est 19 fois inférieure à la nôtre. Ces
résultats, nous plongent dans l'inquiétude vue le risque que la
population des quartiers Katwa et Rughenda court, dans le sens où le
contact fréquent avec l'eau de la rivière Kimemi pourrait
être une source de contamination.
Considérons le deuxième objectif qui consiste
à identifier les facteurs favorisant l'utilisation de l'eau de la
rivière Kimemi dans les quartiers Rughenda et Katwa.
Le tableau 17montre que le sexe n'est pas un facteur
favorisant l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi (P=, 081). Ce
qui nous amène à infirmer notre hypothèse. Dans cette
étude, c'est le sexe féminin qui est beaucoup plus
représenté avec une proportion de 66, 3%. Une étude
menée par LIKILO YOWA Winny (2012) a présenté un
pourcentage de 76,5. Cette proportion est supérieure à la
nôtre de 10,5%. Cette proportion élevée des femmes serait
dû au fait que ce sont elles qui s'occupent de l'approvisionnement et de
la gestion de l'eau de boisson dans les ménages.
Par contre, dans le tableau 18 la profession est
présentée comme un facteur favorisant l'utilisation de l'eau de
la rivière Kimemi (P=,000). Ce qui nous amène à affirmer
notre hypothèse. Notre résultat est presque similaire à
celui KORE BAH et all (2007) dans une étude menée à
Conakry sur l'approvisionnement en eau des ménages, dans laquelle
l'activité professionnelle est présentée comme un facteur
de recours à l'eau de surface (P=0,036).
Dans le tableau 21, la cellule est présentée
comme un facteur favorisant l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi
(P=,009). Cela nous amène à affirmer notre hypothèse. Le
résultat de l'étude menée par KORE BAH et all (2007) a
été presque similaire à la nôtre en
considérant le quartier comme un principal facteur explicatif de
l'approvisionnement de la population en eau de surface avec une valeur de P de
,000.
De même dans le tableau 23, l'abonnement ou le non
abonnement du ménage est considéré parmi les facteurs
entrainant l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi (P=,005). Ce qui
nous amène à affirmer notre hypothèse. Dans cette
étude, nous avons constaté que le fait que le ménage soit
abonné à un réseau de de distribution d'eau potable, cela
ne l'empêchait pas à recourir à l'eau de la rivière
Kimemi. A ce point, nous soutenons les analyses de JULIE GHISLAINE Sackou et
all (2010) qui ont mené leur étude sur les conditions
d'accès et de stockage de l'eau dans les ménages
périurbaine d'Abidjan qui stipulent que si l'approvisionnement en eau
potable pour les ménages non branchés à un réseau
de distribution d'eau potable est difficile, cette difficulté
était répandue dans les ménages branchés au
réseau de distribution d'eau en raison des coupures imprévisibles
enregistrés presque chaque jour.
La confession religieuse (tableau 19) et le niveau
d'instruction (tableau 20), le niveau de connaissance (tableau 26) ne sont pas
considérés comme des facteurs favorisant l'utilisation de l'eau
de la rivière Kimemi (P pour la confession religieuse=,282 ; P le
niveau d'instruction=,243 ; P pour le niveau de connaissance 143). A ce
point, nous rejetons ces hypothèses.
En se référant au tableau 24, l'âge est
présenté comme un facteur qui favorise l'utilisation de l'eau de
la rivière Kimemi (P= ,001). Ces résultats nous poussent
à affirmer notre hypothèse.
Dans le tableau 22, l'Etat matrimonial est
présenté comme un facteur favorisant l'utilisation de l'eau de la
rivière Kimemi avec P=,027. Sur ce, nous affirmons notre
hypothèse. Dans cette étude, nous avons constaté que les
mariés utilisent beaucoup plus l'eau de la rivière Kimemi et cela
pourrait se justifié par les multiples travaux ménagers qu'ils
ont comme la lessive des habits pour les enfants, la vaisselle et autres.
Dans le tableau 25, la taille de ménage est
considérée comme un facteur favorisant le recours à l'eau
de la rivière Kimemi (P=,025). Sur ce, nous affirmons notre
hypothèse. Le résultat de cet étude présente une
taille moyenne de personne par ménage qui s'élevé à
6,36 (avec un écart type de ,103) environs 6 personnes par ménage
ce qui est conforme à la norme de l'OMS de 6 à 7 personnes par
ménage cité par FREDDY SHUKURU Salumu (2010) dans son
étude sur l'approvisionnement en eau dans la ville de Bukavu.
Dans le tableau 27, l'appréciation de la population
par rapport au nombre des jours pour puiser est présenté comme
un facteur favorisant le recours à l'eau de la rivière Kimemi
(P=,037). A ce point, nous affirmons notre hypothèse. Nous soutenons
l'idée LIKILO YOWA Winy (2014) qui estime que les nombres des personnes
dans le ménage pourrait avoir un impact sur la fréquence de
puisage d'eau et que plus il y a des personnes dans le ménage, plus la
demande en eau augmente.
Dans le tableau 28, l'appréciation de la population par
rapport aux nombres des bornes fontaines est présentée comme un
facteur (P=,000). Notre hypothèse est confirmée. Dans cette
étude nous avons constaté que les nombres des bornes fontaines
des associations des de distributions d'eau potable sont insuffisants pour
satisfaire les besoins en eau de la population des quartiers Katwa et Rughenda.
Ce résultat vient soutenir celui de FREDDY SHUKURU Salumu (2010) qui
affirma que les nombre des bornes de la REGIDESO ne suffisent pas pour couvrir
les besoins en eau de la population que compte la ville de Bukavu.
Dans le tableau 29, l'appréciation de la population par
rapport au coût d'abonnement n'est pas considérée comme un
facteur favorisant l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi (P=,105).
Sur ce nous rejetons cette hypothèse. Ce résultat est contraire
aux analyses de l'OMS (2004) dans son ouvrage sur les directives de la
qualité pour l'eau de boisson dans lequel l'OMS affirme que le
coût élevé de l'eau peut forcer les ménages à
recourir aux sources de moindre qualité présentant un plus grand
risque pour la santé.
Dans la relation entre l'utilisation de l'eau de la
rivière Kimemi et le niveau d'accès à l'eau potable, le
tableau 30 présente la distance entre la borne fontaine ou autre source
aménagée et le ménage comme un facteur qui est lié
à l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi (P=,013). Sur ce,
notre hypothèse est affirmée. Selon la norme de l'OMS la distance
entre le ménage et la borne fontaine est de 200 mètres. Par
contre dans cette étude, la distance moyenne qui sépare la borne
est de 380,84 mètres, ce qui n'est pas conforme à la norme de
l'OMS.
Dans la relation entre l'utilisation de l'eau de la
rivière Kimemi et le niveau d'accès à l'eau potable, le
tableau 31 présente le temps qu'il faut pour arriver à la borne
fontaine ou autre source aménagé comme un facteur qui n'est pas
lié à l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi
(P=,553). Cette hypothèse s'explique par le faite que la majorité
de nos enquêtés (78,3%) consomme au moins 4 minutes pour arriver
à la borne fontaine. Ces résultats sont conforment à la
norme de l'OMS qui indique 15 minutes.
En outre, dans la relation entre l'utilisation de l'eau de la
rivière Kimemi et le niveau d'accès à l'eau potable dans
les quartiers Katwa et Rughenda, le tableau 32 nous montre que le recours
à l'eau de la rivière Kimemi ne dépend pas du nombre des
bidons puiser par ménage (P=,201). A ce point cette hypothèse est
infirmée. A propos de cette hypothèse, nous pensons que
malgré le fait qu'elle ne soit pas un facteur, le résultat de
cette étude nous montre que chaque ménage puise en moyenne 5,16
bidons de 20 litres par jour ce qui correspond en 17,3 litres par personnes,
trouvés à partir d'une moyenne d'environ 6 personnes par
ménage. D'après ce calcul la quantité
journalière d'eau que reçoive la population des quartiers Katwa
et Rughenda est insuffisante par rapport à la norme de l'OMS qui
s'établit à 20 litres d'eau par personne jour et par jour.
En outre dans la relation entre l'utilisation de l'eau de la
rivière Kimemi et le niveau d'accès à l'eau potable, le
tableau 33 présente le niveau économique du ménage comme
un facteur favorisant l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi. Ce
résultat est similaire celui d'AHMADOU KORE et All (2007) qui a
révélé quele niveau économique du ménage
favorise le recours à l'eau de surface (valeur de P de ,000).
Enfin, dans le tableau 34, la distance entre le ménage
et la rivière Kimemi est considérée comme un facteur
favorisant l'utilisation de l'eau de la rivière Kimemi (avec P=,013).
Sur ce nous affirmons notre hypothèse. Notre résultat vient
soutenir l'idée de MUTSUVA MATOFALI Silvain (2017), qui pense dans son
étude sur les conséquences sanitaires de l'utilisation de l'eau
de la rivière Kimemi pour les riverains que le fait que la population
habite près de la rivière Kimemi le pousserait à
l'utiliser pour les activités comme la lessive, le lavage des
véhicules, le nettoyage des maisons, la préparation des boissons
fortement alcoolisés et autres.
|