Conclusion de la
première partie
La question démocratique en Afrique a donné lieu
à toute une série de commentaires et d'interprétations
culturalistes qui fleurent une certaine condescendance, voire un racisme
certain. Le sous continent ne serait pas « mûr » pour la
démocratie, selon les pétitions de principe que bon nombre
d'hommes politiques français ont réitérées tant
qu'ils le pouvaient. Et maintenant qu'ils ne le peuvent plus
complètement, ils ne la verraient s'instaurer ou se consolider qu'au
terme d'un « long processus », à l'image de ce qui s'est
produit en Europe même. Seraient en cause non plus de la «
mentalité primitive », mais de la tradition, le tribalisme, la
pauvreté et le legs colonial.
En raison de cette mutation qualitative, toute assimilation de
la question démocratique contemporaine à la problématique
des sociétés africaines anciennes relève de la
naïveté ou de la manipulation idéologique. Le champ du
pouvoir, sa dimension démographique, ses enjeux ne sont pas les
mêmes et impliquent des régulations autres. Plus fondamentalement,
les Africains ne sont pas enfermés dans un
tête-à-tête avec leur passé. Pour la politique comme
pour la musique ou la religion, ils procèdent par hybridation entre des
répertoires culturels autochtones et des répertoires
importés de l'Occident. Dans ce même ordre d'idée, la vraie
démocratie en Afrique c'est celle qui va concilier la démocratie
occidentale aux réalités africaines.
Le processus a été accompagné des coups
de fusil de 1990 aux élections de 2006. Il s'agit d'une période
pleine de violence politique qui met, de prime à bord, le processus dans
une zone d'incertitudes. Pour conserver le pouvoir, malgré la vague
démocratique, il ya eu recourt à la violence. Pour arracher un
espace de liberté, il fallait recourir à la violence. La guerre a
même été utilisée comme prétexte pour
instaurer un cadre démocratique. La campagne électorale et la
publication des résultats des élections ont été
marquées de violence. Tout semble indiquer que la violence est la
culture politique congolaise.
Comme système politique, la démocratie en RDC,
devrait en principe apporter un développement intégral à
l'instar des pays de vieilles démocraties ; malheureusement, depuis
le déclenchement de ce processus dans ledit pays, tout semble tourner en
rond, bien que dans l'entretemps, les mutations politiques, économiques
et sociales en cours dans le continent noir depuis la fin des années
1980, et en particulier en RDC depuis les années 1990, sont
révélatrices de la volonté de l'Afrique et plus
particulièrement du Congo-Kinshasa, d'adhérer au standard
quasi-universel de l'état de droit, de démocratie et de bonne
gouvernance.
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