A. Quelques violences faites aux
femmes
La violence contre la femme existe dans toutes les
sociétés maliennes. Elle est ancrée dans les
mentalités, elle se manifeste à domicile, sur le lieu de travail,
dans la rue, à travers les médias, dans la vie publique et sous
différentes formes : agressions physiques, coups et blessures
volontaires, viols, violences sexuelles, incestes, séquestrations,
mariage forcés,... elles sont présentes dans les
sociétés patriarcales où la femme occupe une position de
subordination et d'infériorité, soumise à l'exploitation
sous toutes ses formes. La femme subit quotidiennement la violence au nom de la
tradition dont les normes mal définies ne profitent qu'à ceux qui
la conservent et en jouissent : les hommes.
Ainsi les expressions de la violence sont multiples, elles se
traduisent en famille par le comportement de l'homme qui pense que la femme est
une propriété dont il peut jouir et disposer sans s'attendre
à une quelconque réaction rebelle de la part de celle-ci.
Les manifestations les plus courantes et
régulières sont entre autres, les obligations multiples
imposées par les règles traditionnelles de la vie conjugale comme
les mariages précoces et / ou forcés, les grossesses
multiples et souvent indésirées, les excessifs travaux
domestiques, le viol conjugal, les rites liées au veuvages,
l'expropriation de la femme en cas de divorce ou décès du
conjoint, le lévirat, le sororat, la confiscation totale du pouvoir de
décision à la femme...les violences faites aux femmes sont
multiples et multiformes et leurs natures sont variantes. Elles sont
très souvent accompagnées de pratiques traditionnelles
néfastes à la femme qui constituent également des formes
de violence exercées à l'encontre de la femme au nom de la
tradition et de la culture. Les plus courantes dans notre pays sont entre
autres les tatouages, scarifications, gavage, les mutilations génitales,
la diète excessive en vue du mariage etc.
B. La conséquence des violences
sur leur autonomisation
Il résulte des violences sur les femmes, des
conséquences qui se répercutent non seulement sur les femmes
(victimes) mais également sur leur famille et sur l'ensemble de la
collectivité.
a. Sur la femme elle-même
La femme qui subit la violence sur le lieu de travail, au
foyer a forcément un rendement faible du fait qu'elle sera moins
concentrée sur son travail, elle saisit chaque opportunité pour
se soustraire aux jugements. La violence a un aspect négatif sur la
promotion professionnelle de la femme, cette situation peut à la longue
entrainer une perte d'emploi.
La femme ayant subi des violences est si faible
psychologiquement qu'elle sera vulnérable du fait qu'elle se
culpabilisera chaque fois, ce qui l'amène à se dévaloriser
et à se sous-estimer faisant ainsi perdre son estime de soi, la rendant
alors encore soumise et dépendante.
La violence contre les femmes restreint à leur
égard un des droits fondamentaux de la personne à savoir le droit
à la sécurité. La violence menace la liberté de
mouvement, d'expression ..., elle mine l'estime et la confiance en soi en plus
de rabaisser la dignité humaine. Elle limite les choix et empêche
les femmes de participer au même titre que les hommes au
développement de leur pays. Quand du fait de la violence ou de la menace
qu'elle représente, les femmes ne peuvent assister à des
réunions, gagner leur vie, conserver leur revenu, participer pleinement
à des projets de développement.
Aussi, un époux dont la femme a été
harceler sera peu enclin ou sera résistant à l'implication de
cette dernière dans les activités économiques rentables
qui, nécessitent le plus souvent des voyages, et dans la gestion de la
vie publique, c'est-à-dire à exercer la politique, dans laquelle
elle sera fréquemment aux contacts des hommes.
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