I.2.Concept du REDD+ au Cameroun
Depuis sa présentation à la Conférence
des Parties 11 en 2005, le concept de la Réduction des Emissions dues
à la Déforestation (RED) a été élargi pour
inclure la Réduction des Emissions dues à la Déforestation
et à la Dégradation des forêts (REDD), puis à la
REDD plus au rôle de la conservation, la gestion durable des forêts
et l'amélioration des stocks de carbone forestier (REDD+). Il y a eu
également des propositions pour prendre en compte les émissions
provenant de l'agriculture et autres utilisations des terres, dans le cadre du
programme AFAUT (Agriculture, Foresterie et Autres Utilisations des Terres).
Cette approche a été baptisée REDD++ ou REALU (Reducing
Emission from All Land Uses). Il est à noter que d'autres ont
proposé que l'examen du secteur de l'agriculture soit poursuivi de
manière distincte de la REDD, notamment à travers les approches
de coopération sectorielles et les actions sectorielles
spécifiques (Minang et al., 2009 cité par Tabue, 2013).
Ce qu'on entend par REDD+ n'est pas clairement défini, et en tant que
telle, elle reste une question en suspens dans les négociations .
I.3.Mécanisme de Développement Propre
(MDP)
Selon le Protocole de Kyoto (1997), dans son article 12, le
MDP se définit comme un mécanisme basé sur les projets et
par lequel un projet ou un programme d'activités visant à
atténuer les changements climatiques dans un pays en voie de
développement peut générer des crédits pouvant
être utilisés par un pays industrialisé pour atteindre ses
objectifs de réduction d'émissions. Le MDP a deux objectifs:
aider les pays développés à réduire leurs
émissions de GES de manière rentable et aider les pays en voie de
développement à réaliser un développement durable
pour la gestion de leur environnement (Mattieu et al., 2009;
Murphy et al., 2009 in Tabue , 2014). Les projets du MDP
génèrent des Unités de Réductions d'Emissions
Certifiées (UREC), dont chacune équivaut à une tonne
équivalent de CO2. Sur la base du marché du carbone, des UREC
vendues à travers le Système International d'Echange (SIE) ont
été achetées par plusieurs gouvernements pour atteindre
leurs objectifs fixés par le Protocole de Kyoto.
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Dans le cas des projets de boisement, reboisement et
d'utilisation des terres, il s'agit de démontrer que la
séquestration de carbone à travers des plantations d'arbres ou
autres végétaux ligneux des terres non boisées avant 1990
est supérieure à ce qu'elle aurait été en l'absence
des activités du projet. Le projet doit aussi être «
additionnel », ce qui veut dire qu'il faut être sûr que
l'activité n'aurait pas eu lieu sans l'incitation du MDP;
c'est-à-dire que le financement du MDP ait été le
catalyseur essentiel. Enfin, le projet ne doit pas non plus aboutir à un
déplacement des émissions ou aboutir aux « fuites » de
gaz. Ce qui conduirait à une perte des bénéfices de
l'activité en matière de réduction ou d'émission
évitée de gaz à effet de serre (Pearson et al.,
2009 in Tabue, 2014). Aujourd'hui, la majeure partie des
négociations internationales s'intéresse au rôle des
écosystèmes forestiers et agroforestiers pour
l'atténuation des changements climatiques et concerne le
mécanisme REDD. En plus du MDP, le mécanisme REDD attire beaucoup
l'attention des financements (Matieu et al., 2009; Murphy et
al., 2009 in Tabue , 2013).
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