INTRODUCTION GENERALE
L'un des faits marquants de l'économie internationale
au 20ème siècle a été sans doute la
naissance des institutions de coopération monétaires et
financières de dimensions multilatérales. Mues par des objectifs
complémentaires à savoir : la stabilité du
système monétaire et financier international, le
développement et la lutte contre la pauvreté, elles auront
réussi la traversée tumultueuse du monde d'après-guerre.
Parmi ces différentes institutions, les banques multilatérales de
développement se distinguent tant par leur nombre, que par les enjeux
qui sous-tendent leur création. Communément
désignées sous la terminologie de « banque de
développement », elles soutiennent financièrement les
efforts de développement des pays pauvres. Volonté ou
conséquence du partenariat économique sorti des fonds baptismaux
des accords de Bretton Woods, ces organisations au sein desquelles la Banque
mondiale fait figure de leader proposent des mécanismes de financement
qui vont des prêts aux dons en passant par les garanties, les services de
conseils et le cofinancement. Ainsi dans un contexte marqué par les
Objectifs du millénaire pour le développement et l'état
foetal des marchés financiers dans les pays indigents, il est
indéniable que ceux-ci pour atteindre les OMD devront essentiellement
recourir aux financements des banques multilatérales de
développement. Étant donné que la Banque mondiale est
l'institution carrefour qui regroupe la quasi-totalité des Etats de la
planète, elle représente de fait la première source de
financement pour le développement. C'est pourquoi au regard de ses
congénères à compétence plus régionales, on
peut s'interroger sur la particularité des mécanismes de
financement de la Banque mondiale. A l'analyse, la réponse à
cette interrogation oblige tout d'abord, que l'on passe en revue les politiques
et instruments de financement des banques régionales de
développement. Ensuite, il nous échoira de décrypter avec
minutie les mécanismes de financement de la Banque mondiale pour en
isoler les spécificités.
A. CONTEXTE GENERAL
Selon ADAM SMITH
dans : recherche sur la richesse des nations1(*), « aucune
société ne peut être prospère et heureuse si
l'énorme majorité de ses membres est pauvre et
malheureux ».Comme pour expliquer la nécessité
d'une prospérité équilibrée dans une
société nationale. Ce ci transposée à une dimension
internationale, illustre le besoin impétueux d'un rafistolage du
niveau moyen de la richesse mondiale dans le but de satisfaire au mieux les
besoins des uns sans toutefois appauvrir les autres. La société
internationale est tatouée par le paradoxe effroyable d'une part des
pays financièrement pauvres propriétaires des richesses
naturelles et d'autre part des pays naturellement nécessiteux
détenteurs d'une richesse financière pharamineuse. Ce
décors pitoyable hérité aux sorties des deux guerres
mondiale va pousser la communauté internationale, a mettre sur pied tout
une batterie d'institutions financières pour remédier a ces
déséquilibres. Ainsi dans l'optique de susciter un
véritable effet d'entrainement des pays pauvres, qui contribuerait
à réduire les écarts de développement
« nord-sud »,ces institutions se sont attelées
à développer des mécanismes de financement aussi
variés que les besoins fondamentaux de développement.
Dans cette mouvance de création d'institutions
financières internationales, oeuvrant pour le développement, se
démarque une institution pionnière qui est la Banque mondiale.
Jadis « la BIRD», elle aura participé
activement à la reconstruction de l'Europe et du Japon des années
1950 avant de réorienter ses objectifs vers les pays pauvres.
La sortie de l'anonymat Etatique dans lequel croupiat
l'immense majorité des pays du sud (Africains et Sud Asiatiques) a
fortement amenuisée les niveaux d'aide de la BIRD. Pour pallier à
cette insuffisance, plusieurs autres institutions multilatérales de
développement de compétence plus régionale ont vu le jour
aux côtés de la Banque mondiale.
Caractérisées par des mécanismes de
financement aux conditionnalités diverses, il devient crucial pour les
pays pauvres d'opérer un choix décisif pour financer leur
développement.
Cette préoccupation inhérente aux ambitions de
développement de chaque Etat que nous appellerons « le
dilemme du choix efficient » est une volonté
manifeste de se développer en optant pour les mécanismes les plus
efficients, c'est-à-dire ceux pouvant allier au coût minimal
d'obtention du prêt une rentabilité maximale de l'investissement
consenti.
Avec l'avènement des OMD, suite au constat
d'échec irréfutable des politiques de développement dans
le monde, les institutions multilatérales de développement sont
une fois de plus courues à cause du manque de dynamisme des
marchés financiers dans ces zones.
C'est donc dans un contexte marqué par l'obligation
capitale de se développer en ayant recours à l'endettement
auprès des institutions multilatérales de développement,
nonobstant les revers enregistré çà et là dans la
plupart des programmes de développement que s'inscrira notre travail.
B. INTERET DU SUJET
Cette analyse des mécanismes de financement de la
Banque mondiale aura un impact significatif au sein de la communauté
scientifique mondiale. D'abord parce qu'elle permettra de lever un pan de voile
sur les mystères qui entourent les politiques d'endettement des Etats,
d'avoir une approche moins subjective en ce qui concerne le choix ou la
sollicitation des services d'une institution multilatérales de
développement. En outre, elle offrira des arguments de poids dans les
négociations avec les institutions financières internationales.
On éviterait ainsi de financer des projets fantaisistes
« éléphants blancs », qui
depuis les années soixante ont contribués à
perpétuer le cercle vicieux de l'endettement dans les pays pauvres.
Toutefois comme disait l'éminent philosophe
HEGEL, « rien de grand ne s'est fait
sans passion »2(*). Nous dirons que l'intérêt personnel qui
sous-tend notre réflexion sur ce sujet tient du fait d'une
volonté déterminée à démontrer
l'efficacité des canaux de financements multilatéraux qui sied
bien aux économies des pays en développement.
C. ETAT DE LA QUESTION
Le flot d'articles et d'ouvrages traitant de la Banque
mondiale et de ses mécanismes de financement traduit l'attention
particulière que lui accorde la communauté scientifique.
Peut-être attiré par son rôle de moteur principal du
développement dans le monde, ou captivé par sa dimension
d'organisation multilatérale du développement. Nombreux sont
aujourd'hui, les sujets qui s'orientent vers cette mythique institution de
Bretton Woods. De ce fait notre randonnée littéraire nous a
trainées vers certains d'entre eux à savoir :
AOUDOULAYE BAKO, dans son
mémoire de DESS en banque monnaie et finance internationales,
intitulé « financement du secteur privé par
les institutions multilatérales de développement : cas de la
Banque mondiale »3(*). Dans cette étude, l'auteur définit
l'institution de Bretton Woods comme étant une entité
spécifique dont la qualité des financements pour le secteur
privé repose sur son statut d'organisme internationale. Impliquant une
omniprésence des Etats membres d'une part et des stratégies de
financement accordant beaucoup d'importances à l'émulation du
cadre des affaires, entérinant par-là la marche vers le
développement. Il développement aussi sa réflexion sur les
financements du groupe Banque mondiale pour le secteur privé.
BAKANDJAKEN Nestor, dans son
mémoire de DESS en 1989 a traité de « la
dimension sociale de la politique économique de la Banque mondiale en
Afrique de 1968-1987 »4(*). Dans ce travail l'auteur décrit la politique
de la Banque mondiale en Afrique subsaharienne sous un angle plus social. Il
traite de sa contribution à l'évolution des secteurs sociaux, qui
reste le plus souvent ignorée du grand public. Il parle d'une
nécessité de refonte et de réforme des politiques sociales
de la Banque.
Bruno SARRASIN dans
« ajustement structurel et lutte contre la pauvreté en
Afrique »5(*), la Banque mondiale face à la critique oeuvre
publiée aux éditions l'harmattan, 1999. Dans cet ouvrage,
l'auteur essaie de répondre à la question de savoir si
l'ajustement économique préconisé par la Banque depuis les
années 1980 et la lutte contre la pauvreté dans les pays
d'Afrique subsaharienne constituent-ils une contradiction à l'aube du
troisième millénaire ? Il tente de comprendre si ces deux
démarches se combinent-elles dans un modèle de
développement au bénéfice des Etats Africains et de leurs
populations? Car selon lui, il est indéniable que l'ajustement
structurel vise à rendre les économies plus compétitives
et à relancer la croissance notamment par le rétablissement des
équilibres macroéconomiques et budgétaires. En revanche il
est aussi irréfutable que les pays subissant les PAS évoluent
à travers des conditions fortes différentes (potentiel
économique, niveau de corruption, conflits armés, etc.).
Voilà pourquoi il s'interroge sur l'efficacité d'une lutte contre
la pauvreté par l'ajustement structurel menée par la Banque.
AYELLE Kabou dans
« et si l'Afrique refusait le
développement ? »6(*) Publié aux éditions l'harmattan, 1991.
Dans cet ouvrage l'auteur avance que ce développement qui serait
perçu par tous comme reposant sur des diktats postcoloniaux
pourrait être une idéologie récusée en retournant
à la société et aux mentalités africaines. Car ces
sociétés déjà fragilisées par l'histoire
supporteraient mal ce développement? Dans cet ouvrage l'auteur se
propose de contribuer au renforcement de tout mouvement de pensée visant
à rechercher les causes des malheurs de l'Afrique en son sein.
C'est en substance ce qui ressort des lectures
effectuées dans ces quelques ouvrages et mémoires se rapprochant
sur la thématique de notre sujet. Ainsi tout en restant dans ce sillage,
nous prolongerons le débat vers les mécanismes de financement de
la Banque mondiale.
D. DELIMITATION DU SUJET
Notre étude nous conduira à faire un
décryptage des politiques et techniques d'aides en faveur du
développement mises en place par les institutions financières
multilatérales. Partant du lancement des OMD en 2000,
nous étudierons ces mécanismes et leurs évolutions
jusqu'en 2011.Cependant étant donné que la
Banque mondiale est notre cas d'analyse principal, notre travail s'articulera
autour de ses six régions d'opérations dans le monde.
Ce travail aura ainsi pour frontière
temporelle, les onze dernières années
parce qu'elles marquent la volonté manifeste de la
communauté internationale à lutte contre la pauvreté et
à promouvoir le développement. Volonté formalisée
par la déclaration des OMD qui tout au long de ces années,
illuminent en filigrane les politiques de développement
élaborées par les institutions. Ceci étant, pour des
raisons naturelles de collecte des données, notre travail se restreindra
à l'année 2011 car elle constitue le terme de la
quinzième reconstitution des ressources de l'AID.
Pour ce qui est de la limite spatiale de
cette étude, elle sera circonscrite autour des institutions
multilatérales de développement, des Etats et des six
régions d'opérations de la Banque mondiale
(Afrique ; Asie du sud ; Asie de l'est et Pacifique ;
Europe et Asie centrale ; Moyen Orient et Afrique du nord ;
Amérique latine et Caraïbes). Car celles-ci représentent et
constituent les principales zones d'interventions des organismes
multilatéraux de développement.
E. PROBLEMATIQUE
La seconde moitié du XXème
siècle a été marquée par la naissance de
plusieurs institutions multilatérales de développement.
Capitalistes acharnés ou socialistes engagés
sans pour autant jouer les philanthropes, ces organisations offrent tout un
chapelet d'instruments financiers. Assortis des conditionnalités
drastiques, qui plus est le plus souvent produisent des effets antinomiques
quant à leurs buts supposés que sont le développement et
la lutte contre la pauvreté.
Ceci étant, une revue panoramique de ces institutions
qui s'activent à promouvoir le développement laisse distinguer
aux côtés d'entités d'envergures régionales une
organisation financière de compétence mondiale. Sortie des fonds
baptismaux des Accords de Bretton Woods et fille ainée des agences
Onusiennes en charge du développement. La Banque mondiale
développe des mécanismes de financement qui certes, n'ont pas
toujours brillé par leurs résultats à court terme, mais
reste néanmoins relativement plus efficaces que toutes les offres en
provenance de ses congénères.
Si donc la Banque mondiale développe des
mécanismes de financement qui sied bien aux ambitions de
développement des pays pauvres, l'on est en droit de se poser la
question de savoir :
En quoi est-ce que les mécanismes de
financement de la Banque mondiale sont différents de ceux des autres
Banques de développement ?
F. HYPOTHESES
Une analyse comparative des mécanismes de financement
des Banques de développement, nous permet d'appréhender à
la fois l'hétérogénéité et la
particularité qui caractérisent les dispositifs des unes et des
autres. Tout en cherchant à apporter une réponse claire à
notre question centrale, il nous échoit de trouver la différence
significative qui permet d'établit cette distinction. Celle-ci pourrait
être dans un premier temps due au fait que la Banque mondiale promeut:
Un développement induit par les pays,
axé sur les résultats et basé sur le
partenariat.
La Banque mondiale a été longtemps
critiqué sur les effets pervers de ses politiques de financement, qui
forment un alliage parfait et indissociable avec des plans d'ajustements
structurels. En réponse à cela, elle a défini une nouvelle
approche d'assistance économique qui prône « un
cadre de développement
intégré ». Cette nouvelle formule
révolutionnaire s'illustre par le financement des projets de
développement conçues et pilotés par les pays
eux-mêmes sur la base de leurs propres politiques
macroéconomiques, structurels et sociales. Elle est assujettie à
une étroite collaboration avec les autres parties prenantes(les
bailleurs de fonds, la société civile, le secteur
privé).
Sous un autre angle d'appréciation, cette distinction
pourrait être due au fait que les autres Banques de développement
finance des projets de développement pensés,
conçus et pilotés par elles-mêmes dans un néant de
particularités socio-économiques propres à chaque
pays.
Ceci dit, elles développement des politiques de
financement qui se résument à des modèles
standardisés pour tous les potentiels emprunteurs. Sans
considération aucune portée sur les diverses
spécificités socio-économiques propres à chaque
pays ni à leurs priorités fondamentales de développement.
Qui plus est, ces mécanismes finances des projets imaginés,
souhaités et commandés par ces Banques de développement.
Ceci confirme la vision regrettable et tant réfutée d'un
développement qui serait
« décrété » et non
« accompagné ou supervisé »
compte tenu des disparités macroéconomiques des différents
pays.
G. METHODE
Selon Gaston Bachelard " le
fait scientifique est conquis, construit et constaté "7(*). Il s'agit là d'un
processus de transformation que devrait subir un fait observé,
constaté et reconnu pour passer de l'état d'une
vérité d'opinion à une authenticité factuelle par
ricochet à une dimension scientifique. Cette dimension scientifique
étant celle qui a subi avec succès une validation par
l'épreuve des faits, doit préalablement être conquise.
Voilà pourquoi notre travail va s'ériger dans un néant de
préjugés sur la qualité des mécanismes de
financement des unes et des autres institutions. Il va s'affranchir des
jugements et critiques sans semelles, pour appréhender le sujet sur des
bases exclusivement factuelles et officiellement textuelles.
La réponse à notre question centrale sera
tributaire des données qui seront collectées auprès des
sources y afférentes telles que les sites internet des institutions
financières internationales et leurs représentations locales. En
outre les programmes de développement des Etats, les ouvrages en
relations avec ce sujet et des entretiens avec des enseignants mieux aguerris
et affutés sur le sujet nous seront d'une importance capitale. Car il y
ira de notre fidélité aux données officielles et
factuelles, qui sont les gages d'une recherche scientifique proprement dite.
Ces données seront donc interprétées de manière
concrète par des tableaux et des graphiques qui constituerons des
photographies chiffrées et valeurs statistiques estimatives des
réalisations opérées en matière de
développement en y associant la qualité des financements.
En bref nous procèderons par la méthode
descriptive, en présentant les mécanismes de financement des
Institutions multilatérales de développement. Puis par la suite
nous s'essayerons d'isoler par une analyse les particularités qui
permettent d'établir une distinction entre les mécanismes de
financement développés par la Banque mondiale et ceux de ses
congénères.
H. DEFINITION DES CONCEPTS
Dans le souci de mieux appréhender notre étude,
il serait primordial pour nous de définir préalablement certains
termes et concepts clés de notre travail. Ce sera le cas pour :
Les mécanismes de financement
Les mécanismes de financement sont l'ensemble des
techniques, des politiques financières et des plans
élaborés pour apporter un appui de nature financier à une
action ou une activité. Ainsi, dans notre travail, les mécanismes
de financement s'identifieront aux initiatives, programmes, plans et politiques
financières utilisées par les institutions multilatérales
pour promouvoir le développement.
Le développement
Le développement dans un sens plus vaste se
définit comme une transformation profonde et durable qui se veut
évolutive des éléments de base de tous ensemble (humain,
social, environnementale, organisationnelle etc.). Tout en conservant la
même vision dans notre exposé, il sera défini comme un
processus par lequel les Etats, à un moment de leur histoire,
s'organisent pour une meilleure mobilisation et utilisation des ressources dont
ils disposent, en vue d'atteindre conformément à leurs
aspirations idéologiques et leurs valeurs culturelles, un niveau
jugé meilleur par eux-mêmes et par la communauté
internationale. C'est donc en substance une philosophie d'actions mais aussi
un objectif stratégique s'appuyant sur un certain nombre d'idées
fortes.
Le développement économique
C'est un ensemble de transformations structurelles
(économiques, sociales, mentales et démographiques) d'une
population qui la rendent plus apte à accroitre son progrès
réel global. C'est donc une combinaison des changements structurels qui
suppose non seulement la croissance des quantités globales, mais
également et surtout la modification fondamentale des structures d'une
économie et l'amélioration de la qualité de vie. On en
déduit donc par principe que le développement économique
est une augmentation qualitative des composantes structurelles d'une
société suite à une augmentation quantitative d'un ou
plusieurs indicateurs macroéconomique.
La croissance économique
La croissance économique est la variation positive de
la production de biens et de services dans une économie sur une
période donnée, généralement une période
longue. C'est une augmentation quantitative soutenue et durable d'un ou
plusieurs indicateurs de dimensions macroéconomiques tels que: le
produit intérieur brut (PIB), le produit national brut (PNB), le revenu
national(RN) etc.
La Banque mondiale
La Banque mondiale (parfois abrégée BM) est un
concept qui regroupe deux institutions internationales : Banque
internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et
l'Association internationale de développement (AID).
Le Groupe Banque mondiale
Le Groupe Banque mondiale est une appellation qui
désigne l'ensemble formé de cinq établissements ou
institutions à savoir :
a. La Banque internationale pour la reconstruction et
le développement (BIRD), créée le 27
décembre 1945, octroie des prêts à faible coûts aux
gouvernements des pays à revenus intermédiaires, et des pays
à faible revenu qui jouissent d'une bonne cote de crédit.
b. L'Association internationale de
développement (AID), institution fondée le 24 septembre
1960, accorde des prêts à long terme ne comportant pas
d'intérêts (crédits) et des dons aux gouvernements des
pays les plus pauvres de la planète.
c. La Société financière
internationale (SFI), fondée en 1956, elle propose divers
produits aux entreprises privées des pays en développement, tels
que les prêts à long terme, les prises de participation, les
financements structurés, les opérations de titrisations et des
services de conseil pour les entreprises privées dans les pays à
risque.
d. Le Centre international pour le règlement
des différends relatifs aux investissements (CIRDI),
fondé en 1966, offre des services de conciliation et d'arbitrages pour
régler les litiges qui peuvent survenir entre investisseurs
étrangers et pays d'accueil.
e. L'Agence multilatérale de garantie des
investissements (AMGI), fondée en 1988, cette institution
fournit des services d'assurance contre les risques politiques (garanties) pour
encourager l'investissement direct étranger dans les pays en
développement.
I. LE PLAN
Dans le souci de mieux appréhender notre sujet, et
d'apporter une réponse scientifique à notre question centrale, il
nous échoit de conduire notre exposé à travers un canevas
disséqué en deux grande parties à savoir :
Premièrement, nous présenterons succinctement
les mécanismes de financement des institutions
multilatérales de développement dans deux chapitres
suivant le canevas ci-après : Dans le premier, nous
présenterons les banques multilatérales de développement
et leurs mécanismes de financement, puis dans le second nous
décrirons les mécanismes de financement de la Banque mondiale.
Dans la seconde partie, nous étudierons le mode
de développement induit par les pays, axé sur les
résultats et basé sur le partenariat. Cette vision
révolutionnaire de la Banque mondiale sera décryptée en
deux chapitres selon le schéma ci-après : la nouvelle
approche du « Cadre de développement
intégré » constituera notre premier acte, par la
suite nous analyserons l'efficacité du tandem Banque mondiale dans la
promotion du développement.
MECANISMES DE FINANCEMENT DES INSTITUTIONS
MULTILATERALES DE DEVELOPPEMENT
PREMIERE PARTIE
Parler des mécanismes de financement des institutions
multilatérales de développement revient à faire une
étude sur les différents instruments d'interventions des
politiques opérationnelles de ces organisations. Créées
pour apporter des appuis financiers et des conseils d'experts en matière
de développement socio-économique dans les pays en
développement, elles élaborent des formules de financement
censées répondre favorablement à ces objectifs.
Face à cette volonté manifeste de soutenir les
efforts de développement, il faut dire que les recettes apportées
depuis les années soixante n'ont pas toujours tenues la promesse des
fleurs. Marqué par des échecs à répétitions,
leurs soutiens au développement se sont soldés par la
perversité des indicateurs socio-économiques des pays pauvres.
Ajouté à ce cliché malheureux, le poids insoutenable d'une
dette induite par des manoeuvres subversives de rééchelonnement
du service de la dette. C'est donc ce constat effroyable qui oblige la
communauté internationale à redéfinir sa vision du
développement en l'an 2000.
En réponse à ce fiasco, l'ONU a
élaborée une nouvelle approche du développement
baptisée Objectifs du Millénaires pour le Développement.
Son objectif est de canaliser les efforts des uns et des autres vers huit
objectifs commun de développement à atteindre d'ici 2015. Fort de
cette nouvelle approche, plusieurs Banques de développement aux rangs
desquelles la Banque mondiale, ont dues revisiter leurs mécanismes de
financement pour être en adéquation avec les dispositions des
OMD.
Plus d'une décennie après, c'est un
véritable changement de paradigmes qu'on peut observer du coté de
cette institution de Bretons Woods. Longtemps fustigée par ses formules
draconiennes, faisant abstractions des réalités locales des pays
emprunteurs. Elle s'est ravisée en 1999 en optant pour une nouvelle
approche de financement basée sur un Cadre de développement
intégré. Ainsi pour mieux appréhender les
mécanismes des unes et des autres, il nous incombe de présenter
dans un premier temps les mécanismes de financement des institutions
multilatérales de développement et par la suite ceux
élaborés par la Banque mondiale.
CHAPITRE I
LES BANQUES MULTILATERALES DE
DEVELOPPEMENT
Les Banques multilatérales de développement sont
des
institutions
financières, qui apportent des appuis en termes de financement et de
conseil en matière de développement aux gouvernements et
entreprises privés des pays pauvres. Caractérisées par
leur nombre élargi de membres, incluant les pays en développement
(emprunteurs) et les pays développés (donateurs). Il n'est pas
nécessaire d'appartenir à une région spécifique
pour en faire partie. Ces banques sont indépendantes aux plans juridique
et opérationnel, mais collaborent très étroitement entre
elles. Leurs soutiens au développement se fait à travers : Des
prêts à long terme, des dons, des garanties, des services de
conseils et d'assistance technique. Le terme « Banque
multilatérale de développement » s'applique
essentiellement au Groupe de la Banque mondiale et aux
quatre banques régionales de développement que
sont :
§ Le Groupe de la Banque africaine de
développement
§ Le Groupe de la Banque interaméricaine
de développement
§ La Banque asiatique de
développement
§ La Banque européenne pour la
reconstruction et le développement
Certaines Banques sous régionales, créées
pour des besoins de développement, sont également classées
comme banques multilatérales, parce qu'appartenant à un groupe de
pays. On a comme exemple : La Banque caribéenne de
développement ; La Banque ouest africaine de développement
(BOAD) et La Banque de développement des Etats de l'Afrique Centrale
(BDEAC).
D'autres Banques et Fonds d'envergure multilatéral qui
accordent des prêts aux pays en développement sont
également considérées comme des Institutions
multilatérales de développement.
Etant donné les exigences académiques qui
recommandent un nombre limité de pages pour notre travail, nous
étudierons de manière succincte les Banques et Fonds
multilatérales de développement les plus représentatifs
dans les six régions d'interventions de la Banque mondiale. Sans pour
autant affirmer une quelconque exhaustivité.
SECTION I: LES BANQUES REGIONALES DE DEVELOPPEMENT
1. LE GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT
La BAD forme avec le Fonds africain de
développement (FAD) et le Fonds spécial du
Nigeria (FSN) les trois entités du Groupe de la Banque
Africaine de développement. Il a pour objectif de faire reculer la
pauvreté dans ses pays membres régionaux en contribuant à
leur développement économique durable et à leur
progrès social. Pour mieux appréhender les rôles et
fonctions de cette troïka financière, il nous échoit de
faire un décryptage singulier de chacune de ces institutions.
A. PRESENTATION DU GROUPE DE LA BAD
a. LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT(BAD)
La BAD est une banque multilatérale de
développement de 77 pays sociétaires8(*), dont 53 pays
africains (pays membres régionaux-PMR) et 24 pays non
africains (pays membres non régionaux). Fondée en
1964, elle a officiellement commencé ses
opérations en 1967. Elle a son siège à Abidjan,
en Côte d'Ivoire. Cependant, en raison de l'instabilité
politique qui prévalait dans le pays, le Comité consultatif des
gouverneurs a décidé en 2003 de transférer la Banque
à son site actuel de relocalisation temporaire à Tunis.
L 'Accord portant création de la Banque fait du Conseil
des gouverneurs l'instance de décision suprême de la Banque. Le
Conseil des gouverneurs, comprenant un représentant par
pays membre et se réunit une fois l'an. Il élit un
Conseil d'administration de 20 membres9(*), auquel il délègue ses
pouvoirs, à l'exception de ceux qui lui sont expressément
réservés par l'Accord. Il élit 13
administrateurs parmi les pays membres régionaux et 7
parmi les pays membres non régionaux, pour un mandat de 3 ans,
renouvelable une fois. Chaque administrateur nomme un suppléant, mais
aucun suppléant excepté celui représentant les
États-Unis ne peut être de la même nationalité que
son administrateur. Le Conseil des gouverneurs élit le
Président du groupe de la Banque. Actuellement
Donald Kaberuka de nationalité Rwandaise, élu
(le
21
juillet
2005 et
réélu en mai 2010) pour un mandat de cinq ans renouvelable une
fois. Le président, lui doit être ressortissant d'un pays membre
régional. Il assure la gestion courante des activités de la
Banque, préside le Conseil d'administration et nomme en concertation
avec celui-ci les 5 vice-présidents10(*) et un
économiste en chef qui supervisent 30
départements-pays, avec 61 divisions et
9 unités organisationnelles. Par ailleurs, le Conseil a
créé 7 comités permanents dans des domaines précis,
qui ont pour objet d'examiner et de discuter les documents de politique et de
programme dont ils sont saisis, en vue de faire des recommandations utiles au
Conseil.
La Banque accorde la priorité aux projets et programmes
nationaux et multinationaux favorisant la coopération et
l'intégration économique régionale. Elle accorde des
prêts à des conditions non libérales. L'institution est
alimentée par les ressources ordinaires et spéciales. Les
ressources ordinaires comprennent :
· les actions souscrites du capital autorisé, dont
une partie est sujette aux appels en vue de garantir les obligations d'emprunt
de la BAD.
· les fonds reçus des remboursements de
prêts octroyés
· les fonds collectés par le biais de prêts
de la BAD sur les marchés de capitaux internationaux;
· les revenus découlant des prêts
octroyés par la BAD
· d'autres revenus reçus par la Banque, par
exemple, revenus des autres investissements.
En vertu de l'article 8 de
l'accord
portant création de la BAD, la Banque peut instituer des
fonds spéciaux ou assurer la gestion des fonds spéciaux
destinés à servir ses fins dans le cadre de ses fonctions.
Conformément à cette disposition, le FAD a été
créé en 1972 avec les Etats non africains et le FSN
créé en 1976 avec le gouvernement du Nigeria. D'autres fonds
spéciaux et de fiducie comprennent : le Fonds pétrolier
arabe ; le Fonds spécial d'urgence pour la sécheresse et la
famine; le Fonds spécial de secours.
b. LE FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT(FAD)
Le FAD est le guichet de prêt
à taux concessionnels du Groupe de la BAD. Créé
en 1972, le FAD est entré en activité en 1974.
Son principal objectif est de réduire la pauvreté dans les pays
membres régionaux (PMR) en fournissant des prêts
et des dons. Administré par la BAD il est
constitué d'États participants (les pays donateurs) et de pays
bénéficiaires. Son Conseil d'administration11(*)est composé de
14 membres (7 membres non régionaux
désignés par leurs groupes de pays et 7 membres
représentant la BAD). Il est chargé de la supervision
des activités générales du Fonds.
Les ressources du Fonds sont reconstituées tous
les trois ans par 27 pays donateurs. Pour la douzième
reconstitution (FAD-12) portant sur la période 2011-2013, les
plénipotentiaires du FAD ont convenus en octobre 2010 d'un niveau de
reconstitution de 6,1 milliards d'UC12(*) (unité de compte). Ce qui
représente une augmentation de 0,6 % par rapport au FAD-11.
c. LE FONDS SPECIAL DU NIGERIA (FSN)
Le FSN est un fonds spécial du groupe
de la BAD créé en 1976 par
accord
entre la BAD et le gouvernement de la République fédérale
du Nigeria. Dans le but d'appuyer les efforts de développement des
PMR à faible revenu, dont la situation
économique et sociale nécessite des financements à des
conditions de faveur. Le FSN est administré directement
par les structures de la BAD. Doté initialement d'un capital de 80
millions d'USD, il a été reconstitué en 1981 à
hauteur de 71 millions d'USD. En vertu de l'Accord du FSN, les
opérations du fonds devaient prendre fin 30 ans après
l'entrée en vigueur dudit accord. Au terme de cette période de 30
ans, le 25 avril 2006, la Banque et les autorités Nigérianes sont
convenues de deux prolongations d'un an chacune. En novembre 2006, une
évaluation des activités du Fonds a été
diligentée et s'est achevée en juillet 2007. Sur la base de cette
évaluation, de ses conclusions et recommandations, les autorités
nigérianes ont décidé de proroger de 10 ans la
durée du FSN13(*).
B. MECANISMES DE FINANCEMENT DU GROUPE DE LA
BAD
Le groupe de la BAD a pour objectif primordial de contribuer
au développement économique et au progrès social durables
de ces membres régionaux, individuellement et collectivement. Elle
finance, à cet effet, un large éventail de projets et programmes
par plusieurs voies :
· prêts au secteur public (dont les prêts
à l'appui de reformes).
· prêts au secteur privé et prises de
participation sous forme de quasi-capital.
· assistance technique aux projets et programmes d'appui
institutionnel.
· promotion de l'investissement public et
privé.
· assistance à la a coordination des plans et
politiques de développement des PMR.
· garanties d'émission et les services de
conseils.
· dons d'aide d'urgence à concurrence de 1
million d'USD par opération, avec un maximum de deux opérations
par pays en une année donnée.
Le groupe de la BAD utilise différents instruments de
financements, qui peuvent prendre la forme de prêt ou de dons :
- Prêts-projets : ils financent
une large gamme d'activités visant à créer
l'infrastructure physique et sociale nécessaire au développement
durable et à la réduction de la pauvreté. Ils concernent
tant des opérations au profit du service public, qu'au secteur
privé.
- Prêts à l'appui de
reformes : aides budgétaires visant l'accompagnement de
réformes spécifiques engagées par un Etat dans
différents secteurs.
- Dons pour l'assistance technique : ils
ont pour objet l'éducation, la transmission de compétences et de
connaissances en matière d'exploitation, la formation, les services de
conseil, etc.
- Allègements de dette dans le cadre
des initiatives PPTE et IADM.
- Prises de participation dans des structures
privées ou publiques.
- Octroi de garanties : le groupe de la
BAD offre deux types de garanties pour supporter les financements privés
dans les pays membres régionaux : la garantie partielle de
crédit et la garantie partielle de risque. Les
emprunteurs éligibles aux prêts du Groupe sont éligibles
à sa garantie. La garantie permet le paiement d'une somme
spécifiée à l'avance en dédommagement d'un
défaut d'exécution des obligations d'un fournisseur ou d'un
co-contractant.
Les conditions des prêts du groupe de la BAD ont
été adaptées aux besoins des emprunteurs. Avec
l'introduction en octobre 1997 de trois nouveaux instruments de prêt : le
prêt à devise unique à taux variable, le
prêt à devise unique à taux flottant et le
prêt à devise unique à taux fixe, pour
lesquels les emprunteurs ont la possibilité de choisir parmi les
devises allant du Rand Sud-africain à toute autre devise de prêt
de la Banque. Pour le premier instrument, le taux est calculé sur la
base du coût semestriel moyen de l'encours des emprunts contractés
expressément pour financer ces prêts. Le taux sur le
deuxième instrument est basé sur Libor14(*)6 mois dans le panier
des devises offertes par la Banque. Pour le troisième instrument, le
taux est basé sur le coût des emprunts contractés par la
Banque pour financer ce type de prêts. Les modalités de
remboursement des prêts de la BAD sont les suivantes :
- période de remboursement pouvant aller jusqu'à
20 ans, compris un différé d'amortissement n'excédant pas
5 ans pour les prêts au secteur public ;
- période de remboursement pouvant aller jusqu'à
14 ans, compris un différé d'amortissement n'excédant pas
4 ans pour les lignes de crédit garantie publique.
- période de remboursement de 5 à 20 ans, y
compris un différé d'amortissement de 1 à 3 ans pour les
prêts au secteur privé.
Depuis 2000, la Banque offre plusieurs options de
remboursement de la dette à ses emprunteurs à savoir : les
annuités, l'amortissement progressif ou dégressif du principal ou
le remboursement in-fine. Avec l'introduction des garanties en
2004, la Banque a offert des opportunités aux emprunteurs qui veulent
emprunter chez un autre bailleur de fonds et même sur le marché
des capitaux.
En substance, les prêts du FAD ne sont pas
porteurs d'intérêt. Ils sont, toutefois, assortis d'une
commission de service de 0,75 % par an sur le solde non
encore remboursé et d'une commission d'engagement de 0,50
% sur des engagements non encore décaissés. Les
prêts-projets sont remboursés sur une
période de 50 ans, y compris un différé
d'amortissement de 10 ans. Les lignes de
crédit sont accordées pour 20 ans, avec
un différé d'amortissement de 5 ans. Le Fonds
octroie également aux PMR des dons qui ne portent pas
d'intérêt.
Ci-dessous nous avons les graphiques représentant les
approbations du groupe de la BAD.
Graphique 1 : Evolution des approbations
du Groupe de la BAD en millions d'UC (2000-2010).
Graphique 2 : Répartition des
approbations du Groupe de la BAD (2000-2010)
2. LE GROUPE DE LA BANQUE INTERAMERICAINE DE
DEVELOPPEMENT
Le Groupe de la BID comprend la
Banque Interaméricaine de Développement (BID),
le
Fonds
multilatéral d'investissement (IMF), qui vise à
faciliter la croissance du secteur privé au moyen de subventions et
d'investissements, et plus particulièrement celle de la micro
entreprise. La
Société
interaméricaine d'investissement (SII), également
membre du groupe de la BID, s'attache à appuyer les petites et moyennes
entreprises.
A. PRESENTATION DU GROUPE DE LA BID
a. BANQUE INTERAMERICAINE DE DEVELOPPEMENT
(BID)
La BID est une organisation financière
au niveau international qui a son siège à
Washington
D.C. Créée en
1959, elle
pour but de financer des projets de développement économique,
social et institutionnel tout en promouvant l'intégration commerciale en
Amérique
latine et dans les
Caraïbes. Elle compte
aujourd'hui 48 pays membres15(*), dont 26 sont des
pays membres emprunteurs de la région. Le Colombien
Luis Alberto Moreno16(*) en est le président du Groupe. Elle
concentre ses efforts sur quatre domaines d'intervention : l'eau et
l'assainissement ; l'énergie durable et le changement
climatique ; l'éducation et l'innovation et l'initiative
« Opportunités pour la Majorité ».
Les48 pays membres actionnaires de la BID sont
représentés par l'Assemblée des gouverneurs. Les
Gouverneurs délèguent un grand nombre de leurs pouvoirs au
Conseil d'administration, dont ils élisent ou nomment les 14
membres17(*) pour
des mandats de trois ans. Les Administrateurs pour les États-Unis et le
Canada représentent leur propre pays ; le reste représente des
groupes de pays. Le Conseil d'administration est responsable de la supervision
au jour le jour des opérations de la Banque. Il définit les
politiques de l'institution, approuve les projets, fixe les taux
d'intérêt applicables aux prêts de la Banque, autorise les
emprunts sur le marché des capitaux et approuve le budget administratif
de l'institution.
b. LE FONDS MULTILATERAL
D'INVESTISSEMENT
La BID investit par l'entremise de son Fonds
multilatéral d'investissement dans les petites entreprises,
dans des fonds de participation et des institutions de micro financement.
Celles-ci à leur tour, fournissent de l'aide aux très petites
entreprises en Amérique latine et aux Caraïbes. Les investissements
de ce Fonds sont des outils qui servent au développement et ils sont
évalués non seulement en fonction de leurs résultats
financiers mais aussi à la lumière du développement.
c. LA SOCIETE INTERAMERICAINE
D'INVESTISSEMENT
La SII a pour mission de promouvoir le
développement économique de ses pays membres d'Amérique
latine et des Caraïbes en finançant des entreprises privées.
La SII a commencé ses opérations en 1989 et se
concentre sur l'aide aux petites et moyennes entreprises qui ont du mal
à obtenir un financement à moyen ou long terme. Elle prend des
participations dans des projets privés de petite et moyenne envergure,
soit directement, soit par le canal de fonds de participation. La SII prend des
participations jusqu'à concurrence de 33 % du capital d'une
entreprise. La SII n'assume pas de rôle de gestion ou d'administration au
sein des entreprises dans lesquelles elle prend des participations. Cependant,
elle peut demander à être représentée au sein du
Conseil d'administration. La SII se départit des actions qu'elle
détient de l'une des façons suivantes : en les revendant sur
le marché boursier local ; en les plaçant à titre
privé auprès de tiers ; en les revendant au maître
d'oeuvre en vertu d'une option de vente négociée au
préalable ; en se les faisant racheter par l'entreprise.
B. MECANISMES DE FINANCEMENT DU GROUPE DE LA
BID
Le Groupe de la BID se sert de prêts,
dons, garanties et prises de
participation pour financer des programmes de développement.
Les opérations du Groupe comprennent les prêts
d'investissement ; les prêts à l'appui des
réformes ; les programmes de coopération technique ;
les prêts du secteur privé ; les garanties ; les
programmes pour l'entreprise sociale ; les prêts d'urgence et les
mécanismes de préparation des projets. La plupart des projets et
des programmes de coopération technique de la Banque sont
financés par des prêts assortis du taux du
marché. Les dons sont limités, et l'institution les
accorde surtout aux très petites entreprises. La Banque octroie aussi
des garanties pour les prêts privés, aidant ainsi les pays
emprunteurs à trouver des capitaux sur les marchés financiers
internationaux.
- Prêts sur capital ordinaire au secteur
public
La Banque se sert de son capital ordinaire pour la plupart de
ses opérations de prêt. La durée des prêts consentis
au secteur public sur les ressources du capital ordinaire varie entre 15 et 25
ans. Les taux d'intérêt, qui sont révisés
périodiquement selon les modalités des prêts, prennent en
compte les frais occasionnés à la BID par l'emprunt des fonds,
augmentés des commissions et marges.
- Prêts sur capital ordinaire au secteur
privé
Le capital ordinaire sert aussi à financer des
prêts au secteur privé. Ces prêts ont une durée qui
oscille généralement entre 8 et 15 ans, et ils sont assortis de
taux d'intérêt fixes ou flottants liés aux conditions du
marché.
- Prêts à l'aide de ressources
concessionnelles
L'emploi des ressources concessionnelles du Fonds des
opérations spéciales (FOS) est restreint aux pays les
plus économiquement faibles (Bolivie ; Guyana ;
Haïti ; Honduras et Nicaragua). Pour les prêts du FOS ayant une
durée de 40 ans et un différé d'amortissement de 10 ans,
le taux d'intérêt annuel moyen est légèrement
inférieur à 2 %.
- Dons
La BID et le Fonds multilatéral d'investissement
accordent un certain nombre de dons, principalement pour des projets en faveur
de très petites et petites entreprises de la région. Les dons
sont des fonds non remboursables, accordés dans le cadre des programmes
de coopération technique. Il y a aussi le financement à
remboursement conditionnel de coopérations techniques : il n'y a
remboursement que si le programme finit par bénéficier d'un
prêt, de la Banque elle-même ou d'un autre bailleur de fonds.
- Garanties du secteur public
La BID dispose d'un programme-pilote de prêts à
décaissement sous forme de garantie. Ce programme permet à un
emprunteur de décaisser une partie ou la totalité d'un prêt
sous forme de garantie et de se servir de cette garantie pour améliorer
les conditions financières d'un emprunt auprès de bailleurs de
fonds privés. C'est-à-dire en allégeant les taux
d'intérêt et en augmentant ses capacités d'emprunt sur le
marché.
- Garanties du secteur privé
Jusqu'à 10 % de l'encours des prêts et
garanties non urgents de la Banque peuvent être accordés
directement aux entreprises privées sans garantie de l'État sur
la base des taux du marché. Les opérations de garantie de la BID
comportent des garanties partielles, contre le risque de crédit et le
risque politique pour les projets du secteur privé.
- Coopération technique
La Banque finance des activités de coopération
technique en vue du transfert de savoirs et du savoir-faire techniques qui
accompagnent et renforcent les capacités techniques d'organisations dans
les pays membres en développement.
Les graphiques ci-dessous nous présentent les montants
des engagements du Groupe de la BID en millions d'USD et un aperçu des
ratios de fonds propres sur prêts (2001-2010) du Groupe.
Graphique3 : Montants des engagements du
Groupe de la BID en millions d'USD (2001-2010)
Graphique 4 : Ratio des fonds propres sur
prêts du Groupe de la BID (2000-2010).
3. BANQUE ASIATIQUE DE DEVELOPPEMENT
(BAsD)
A. PRESENTATION GENERALE DE LE BAsD
La Banque asiatique de développement
(BAsD) est une
banque
de développement créée en
1966. Elle
soutient le développement économique et social des pays d'Asie et
du Pacifique en fournissant des prêts et de l'assistance technique. La
BAsD est une institution qui regroupe 67 Etats membres18(*), dont
48 de la région et 19 de pays
extérieurs. La Banque poursuit essentiellement trois buts principaux :
la promotion de la croissance économique durable ; le soutien aux
couches les plus pauvres de la population et le développement social,
ainsi que la bonne gouvernance.
La Banque est dirigée par un Conseil des
gouverneurs constitué d'un représentant par État
membre. Ce Conseil élit parmi ses membres, les 12
membres du Conseil des directeurs19(*) à raison de
8paysde la région, et4
extérieurs. Le conseil des gouverneurs élit
également le président de la Banque20(*) pour un mandat de
cinq ans renouvelable. Traditionnellement, et parce que le Japon est le plus
gros contributeur de la Banque, le président est toujours japonais.
L'actuel est Haruhiko Kuroda. Le siège de la Banque est
à
Manille,
aux
Philippines.
B. MECANISMES DE FINANCEMENT DU GROUPE DE LA
BAsD
La BAsD octroie des crédits à
des conditions proches de celles du marché. Elle est assistée en
cela par le Fonds asiatique de développement FAsD qui
octroie des crédits à faible taux
d'intérêt et des subventions aux plus
pauvres des États membres de la BAsD. Ces deux institutions
fournissent plusieurs formes d'aide aux gouvernements et aux entreprises
privées des
pays de la
région. La BAsD gère également un certain
nombre de fonds spéciaux et de fonds fiduciaires. Les principaux
instruments de financement de la Banque sont les prêts, dons, garanties
et l'assistance technique.
- Les prêts : la BAsD accorde des
prêts à devise forte et en monnaie locale à un certain
plafond. Les taux d'intérêts et les conditionnalités de ces
prêts varient en fonctions des emprunteurs, des projets et des risques
encourus. Très souvent ces taux d'intérêts sont le reflet
du taux prévalant sur le marché intérieur du pays ou du
secteur. La BAsD accorde aussi des prêts à taux flottants en
référence au LIBOR britannique.
- Les dons : ceux-ci relèvent des
services du FAsD qui est le principal guichet de financement concessionnel du
Groupe de la BAsD. Il octroie des dons et subventions aux pays moins
développés, et l'assistance technique dans la
préparation et l'exécution des projets.
- Les garanties : la BAsD fournit des
garanties pour des investissements dans ses pays membres
bénéficiaires contre les risques politiques et les risques
économiques.
Graphique5 : Engagements du Groupe de la
BAsD en millions d'USD (2002-2010).
Graphique6 : Prêts, dons, garanties
et autres opérations du Groupe de la BAsD en millions d'USD
(2006-2010).
4. BANQUE EUROPEENNE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE
DEVELOPPEMENT (BERD)
A. PRESENTATION GENERALE DE LA BERD
La BERD a été créée en
1991. Située à
Londres,
elle a pour rôle de favoriser la transition vers une économie de
marché dans les pays d'Europe centrale et d'Asie centrale. La Banque
s'efforce d'aider 29 des 63 pays21(*)qui en sont
membres22(*)à
mettre en oeuvre des réformes économiques structurelles et
sectorielles. Elle encourage la concurrence, la privatisation et l'esprit
d'entreprise, en tenant compte des besoins propres à chaque pays en
fonction du stade atteint dans le processus de transition. Elle est
assistée dans cet effort par le Fonds spécial des
actionnaires (FSA), créé en 2008. Le
soutien du Fonds vient généralement en complément d'aides
provenant d'autres sources comme le Fonds européen
conjoint pour l'Ouest des Balkans ou le Fonds
multi-donateurs pour les pays aux premiers stades de la transition. Le
président de la BERD est Thomas MIROW23(*). Il est à la
tête d'un Conseil d'administration constitué de 23
membres qui approuvent tous les projets autonomes financés par
l'institution.
B. MECANISMES DE FINANCEMENT DE LA BERD
Le mandat de la BERD se limite aux pays « qui
s'engagent à respecter et à mètrent en pratique les
principes de la démocratie pluraliste et de l'économie de
marché. Ceux qui favorisent la transition de leurs économies vers
des économies de marché et qui promeut l'initiative privée
et l'esprit d'entreprise ». La BERD apporte son financement sous
forme de prêts et de prises de
participation. Elle émet des garanties et
soutient des opérations de crédit-bail.
· Prêts : la BERD finance les
projets publics ou privés en prêtant au taux du marché.
· Garanties : la BERD, pour aider
l'emprunteur à obtenir un financement peut fournir une garantie
bancaire.
· Prise de participation : la BERD
peut prendre des parts dans le capital des entreprises. Elle devient un
investisseur à moyen terme, temps nécessaire à
l'entreprise pour faire face à la concurrence.
· Le financement de petits projets par des
intermédiaires : pour les projets inférieurs ou
égaux à 5 millions d'EUR, la BERD peut soutenir des institutions
financières locales. Elle leur accorde un financement à court ou
moyen terme. Ces banques peuvent financer les petits projets.
· Prêteur de
référence : la BERD est à l'initiative
d'opérations dans lesquelles elle apporte des garanties aux autres
banques. Dans certains cas elle assure la totalité ou la
quasi-totalité des risques des opérations de cofinancement.
· Programmes d'assistance : la BERD
soutient plusieurs programmes de développement des entreprises: le
Programme de redressement des entreprises (PRE) qui favorise le partage de
savoir-faire en matière de gestion d'entreprise, le Programme de
développement des compétences des consultants locaux qui favorise
l'assistance aux PME en matière de gestion.
Graphique 7 : Engagements de la BERD et
autres ressources mobilisées en millions d'EUR (2001-2010).
SECTION II: LES BANQUES SOUS-REGIONALES DE
DEVELOPPEMENT
1. BANQUE ISLAMIQUE DE DEVELOPPEMENT
(BIsD)
A. PRESENTATION GENERALE DE LA BIsD
La Banque Islamique de Développement est une
institution financière internationale fondée en
1975 et basée à
Djeddah,
en
Arabie
saoudite. Elle compte
56
pays membres. La BIsD vise au développement
économique et au progrès social dans ses pays membres. Elle
fournit un appui aux communautés musulmanes dans les pays non membres en
conformité avec la Shari'ah24(*). Les missions de la BIsD sont :
l'engagement dans la réduction de la pauvreté ; la promotion
du développement humain et le développement de la
coopération entre les pays membres. En plus de la finance et
l'économie, la BIsD intervient dans les domaines de la science et de la
technologie. Les trois objectifs stratégiques majeurs suivants ont
été identifiés pour diriger ses actions:
- Promotion des institutions financières
islamiques et des autres institutions islamiques
- Réduction de la pauvreté
- Promotion de la coopération entre les pays
membres.
La Banque établit et administre des fonds
spéciaux à buts spécifiques dont un fonds d'aide aux
communautés musulmanes dans les pays non membres et met en oeuvre des
fonds fiduciaires. La BIsD est autorisée à accepter les
dépôts et à mobiliser des ressources financières par
des moyens compatibles avec la Shari'ah.
B. MECANISMES DE FINANCEMENT DE LA BIsD
La BIsD utilise plusieurs instruments de financement pour
promouvoir les projets de développement dans ses pays membres. Les
mécanismes de financements proposés sont les suivants :
· Des prêts : principalement
alloués aux gouvernements ou aux institutions publiques pour fournir des
financements à long terme des projets de développement.
· Le crédit-bail : les
actifs sont loués au bénéficiaire qui en devient
propriétaire au bout d'une période déterminée qui
peut aller jusqu'à 20 ans.
· La vente d'acompte : la Banque
acquière et livre des actifs et les revend immédiatement au
bénéficiaire ajoutant une surcote mutuellement acceptée
par la Banque et le bénéficiaire. Ce-dernier paye le prix sur une
base semi-annuelle pendant une période qui peut s'étendre
jusqu'à 20 ans.
· L'istina'a : la Banque prend en
charge la production d'un équipement ou la construction d'un ouvrage en
respectant des spécificités demandées par le
bénéficiaire à un prix déterminé. Celui-ci
est payé sur une période déterminée.
· Lignes de financement : la Banque
met des lignes de financement à la disposition des institutions
nationales de financement du développement ou des banques islamiques
pour promouvoir la croissance de PME, notamment dans le secteur industriel.
· Prise de participation : la
Banque prend des participations dans des projets productifs industriels ou
agroindustriels qui sont économiquement et financièrement
viables. Le financement de la Banque est limité à un tiers du
capital.
· Murabaha : cet instrument est
utilisé pour le financement du commerce (importations et exportations).
La Banque achète les matières premières nécessaires
et les revend au bénéficiaire. Dans le cas de financement
d'importations, la période de financement peut aller jusqu'à 30
mois, elle est étendue jusqu'à 120 mois pour les exportations.
· Partage du bénéfice
(Profit Sharing) : ce mode de financement est utilisé pour
des projets avec un fort taux de retour. C'est une forme de partenariat entre
la Banque et une autre partie pour financer un projet. Chaque partenaire
obtient une part du profit net (ou des pertes) proportionnellement à sa
participation.
· Financement structuré :
Le financement structuré peut être sous forme de facilité
accordée contre la preuve d'une future créance recouvrable
d'exportation.
Ce financement peut se faire selon l'une des modalités
suivantes :
- Opérations directes: Les demandeurs
sont financés directement par la BIsD à travers le
mécanisme Murabaha ;
- Mise en place de lignes de
financement.
- Sub-opérations sous les
lignes de financement : Par lequel les
bénéficiaires finaux sollicitent un financement sur les lignes de
financement locales et signe un contrat de sub-opération avec banque
gestionnaire de cette ligne.
Les financements sont accordés en Dinars Islamique, en
Euro, en Livre sterling, en Yen et en USD à condition que la BIsD
dispose de la monnaie demandée.
La BIsD ne prélève pas
d'intérêt dans le cadre de ses opérations de
financement. La plupart de ses revenus proviennent du
crédit-bail, des ventes à tempérament et des
opérations de financement du commerce extérieur, sur lesquels un
taux de rendement est appliqué, conformément aux principes de la
Shari'ah.
2. LE GROUPE DE LA BANQUE EUROPEENNE
D'INVESTISSEMENT (BEI)
Le Groupe BEI est composé de la Banque
européenne d'investissement (BEI) et du
Fonds
européen d'investissement (FEI).
A. PRESENTATION DU GROUPE DE LA BEI
a. LA BANQUE EUROPEENNE D'INVESTISSEMENT
(BEI)
La Banque européenne d'investissement
est une institution financière des États membres de l'
Union
européenne. Elle a pour principal but d'emprunter sur les
marchés financiers pour financer des projets à long terme au sein
de l'Union Européenne. La BEI finance également des projets en
dehors de l'Union Européenne notamment dans les pays partenaires
méditerranéens, par sa facilité
euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP).
Créée par le Traité de Rome en
1958, elle siège à Luxembourg.
Elle a pour actionnaires les 27 Etats-membres de l'Union
européenne dont les Ministres des finances constituent son Conseil des
gouverneurs.
b. LE FONDS EUROPEEN D'INVESTISSEMENT
(FEI)
Le FEI a été créé
en 1994, pour fournir du capital à risque aux petites
et moyennes entreprises (PME). En particulier aux jeunes sociétés
et aux entreprises à orientation technologique. Il sert également
de caution pour les institutions financières (par exemple des banques)
pour couvrir leurs prêts aux PME. En détenant 62 % du
capital du FEI, la BEI est son actionnaire majoritaire. Le FEI n'est
pas une institution bailleur de fonds: il n'octroie pas de prêts ou des
subventions aux entreprises et n'investit pas directement dans des
sociétés. Il travaille plutôt par le biais d'autres banques
et d'intermédiaires financiers.
B. MECANISMES DE FINANCEMENT DU GROUPE DE LA
BEI
En tant que
Banque
d'investissement, elle ne fait que des prêts et aucun
don. Toutes les sommes investies par la BEI doivent lui
être remboursées.
- Les prêts
· Prêts individuels : il
s'agit de prêts accordés en faveur de projets et de programmes
viables et solides dont le coût est supérieur à 25 millions
d'EUR. La Banque propose des prêts à taux fixe ; taux
fixe révisable ; prêts à taux convertible.
· Prêts avec intermédiation
bancaire : il s'agit de lignes de crédit accordées
à des banques et à des institutions financières pour les
aider à octroyer des financements à des petites et moyennes
entreprises désireuses de réaliser des programmes
d'investissement.
· Mécanisme de financement
structuré : il s'agit d'un mécanisme de financement
de projets présentant un profil de risque élevé. Il permet
à la BEI de poursuivre ses opérations de prise de participation
et de garantie en faveur de projets relatifs à des infrastructures de
grande ampleur.
· Instrument de financement avec partage des
risques : il s'agit d'un mécanisme créé en
collaboration avec la Commission européenne. Il donne à la BEI
plus de latitude pour financer des projets innovants présentant un
degré de risque plus élevé, dans le domaine des
plateformes technologiques et de la recherche-développement.
- Assistance technique
La BEI procède avant d'investir à une analyse
préalable des projets. Tous les projets doivent être conformes aux
directives de l'UE en matière d'environnement et de passation des
marchés.
- Garanties
Au sein de l'UE, la BEI peut accorder des garanties pour des
prêts privilégiés et subordonnés. Il peut s'agir de
garanties classiques ou de garanties du service de la dette fonctionnant de la
même manière que les couvertures offertes par des
sociétés d'assurance financière. Des garanties sont
également accordées dans le cadre de la Facilité
d'investissement pour le financement de projets dans les États
d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique.
- Capital risque
Le groupe BEI finance des fonds de capital-risque qui
investissent dans des entreprises à croissance rapide ou opérant
dans le secteur des nouvelles technologies.
3. BANQUE DE DEVELOPPEMENT DU CONSEIL DE
L'EUROPE (BDCE)
a. PRESENTATION GENERALE
La Banque de Développement du Conseil de
l'Europe (BDCE)25(*) est une banque multilatérale de
développement à vocation sociale située à
Paris (France). Créée le
16
avril
1956
afin d'apporter des solutions aux problèmes des réfugiés,
son champ d'action s'est progressivement élargi à d'autres
secteurs d'intervention. Elle contribue ainsi à promouvoir la
cohésion sociale en
Europe.
La BDCE utilise ses ressources pour le financement de projets
sociaux afin d'aider ses 40 États membres à
atteindre une croissance durable et équitable. Tout comme les banques
d'investissement, elle intervient sous forme de prêts (et non de
subventions) afin de financer des projets répondant à un
certain nombre de critères sociaux et financiers. L'action de la banque
porte sur trois axes :
- L'amélioration de l'intégration sociale des
réfugiés, des migrants et des personnes
défavorisées par la construction de logements sociaux. La
création et la sauvegarde d'emplois dans les
PME,
la formation et la modernisation des régions rurales.
- Une gestion environnementale durable : aide
immédiate en cas de catastrophe naturelle, mesures préventives,
protection de l'environnement, sauvegarde du patrimoine culturel et historique.
- La promotion du capital humain, en particulier par des
projets menés dans les secteurs de la formation et de la santé.
Le gouverneur actuel Raphaël Alomar est
le représentant légal de la BDCE, sous le contrôle d'un
Conseil d'administration. Le conseil d'administration exerce
tous les pouvoirs qui lui sont délégués par le
conseil de direction.
b.
MECANISMES DE FINANCEMENT DE LA BDCE
La mission de la BDCE s'exerce dans un cadre
stratégique formalisé par un "Plan de Développement".
Celui-ci décrit la logique d'action et détermine les orientations
d'activité à moyen terme retenues au regard du contexte
opérationnel dans lequel évolue la Banque. Le Plan de
Développement en cours couvre la période 2010-2014. La BDCE
finance trois types de projets :
· Le projet
individuel: concerne un seul projet dans un domaine d'intervention unique.
· Le Projet
Sectoriel: s'inscrit dans un programme de développement sectoriel
national ou régional ; Il est composé de plusieurs projets dans
un seul domaine d'intervention.
· Le Programme
Multi-projets: regroupe plusieurs projets d'un montant limité, quelque
soit le domaine d'intervention, permettant ainsi d'atteindre plusieurs
bénéficiaires.
La BDCE propose deux catégories d'opérations
bancaires: Les prêts, versés, soit directement aux emprunteurs
responsables de la réalisation des projets (Etats, collectivités
locales), soit à des institutions financières, pour des projets
rassemblant plusieurs bénéficiaires. Les garanties, dans le cadre
d'opérations de prêts assurées par d'autres sources de
financement.
4. BANQUE DE DEVELOPPEMENT DES CARAIBES
(BDC)
La
Banque de Développement des
Caraïbes (BDC), établie en 1969, est
une banque de développement multilatérale régionale dont
le siège est situé à Bridgetown, à la
Barbade. Elle compte 26 Etats membres (21membres
régionaux dont 17 sont des pays emprunteurs). Elle a axé ses
priorités sur le développement socio-économique des
membres emprunteurs. Contrairement aux autres institutions financières
internationales, la BDC n'élabore pas de stratégies
individuelles pour ses pays membres emprunteurs. Elle élabore
plutôt un plan26(*)
stratégique général qui guide ses activités de
développement sur une période de cinq ans.
5. BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
(BOAD)
La BOAD est un établissement public
international. Créée le 14 novembre
1973, c'est
une institution commune des États membres de l'
Union
économique et monétaire ouest-africaine. Son objectif est de
« promouvoir le développement équilibré des
États membres et de réaliser l'intégration
économique de l'Afrique de l'Ouest ». Elle finance des projets
de développement rural, infrastructures de base, infrastructures
modernes, télécommunications, énergie, industries,
transport, agro-industries et autres services. Le
Béninois,
Abdoulaye
Bio Tchané, est le président de la BOAD depuis 2008.
La Banque a comme sociétaires les 8 pays membres de la
région et 7 autres actionnaires dont la BAD, la BEI, la
France, la Belgique, l'Allemagne, EXIM BANK de l'Inde et de la Chine.
6. BANQUE DE DEVELOPPEMENT DES ETATS DE L'AFRIQUE
CENTRALE (BDEAC)
La BDEAC a été
créée en 1975 et est chargée de
promouvoir le développement économique et social des pays de la
CEMAC. Elle finance des investissements nationaux, multinationaux et des
projets d'intégration économique. Elle apporte son concours aux
Etats, aux organisations sous régionales, aux Institutions
financières et aux opérateurs économiques, dans leurs
efforts pour la mobilisation des ressources financières et le
financement des projets. Organisée autour d'un Conseil d'administration
présidé par Anicet G.DOLOGUELE, cette
institution comprend 11 sociétaires dont les 6
pays membres, la France, la Lybie, le Koweït, la BAD et la
BEAC.
7. FONDS ARABE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL
(FADES)
Basé au Koweït, le FADES est un
établissement panarabe de financement du développement qui
fournit des prêts pour projets et des subventions d'assistance technique
aux gouvernements qui en sont membres. Le FADES finance des projets dans de
nombreux secteurs tels que l'infrastructure de transport ; la production
et la transmission d'électricité ; l'approvisionnement en
eau ; l'irrigation ; l'éducation et le logement social. La
plupart des projets sont situés dans les États arabes du
Moyen-Orient. Les projets financés par le FADES sont octroyés
selon le système de l'appel d'offres international. Les organismes de
mise en oeuvre évaluent les propositions mais le FADES supervise la mise
en oeuvre des projets.
8. BANQUE NORD AMERICAINE DE DEVELOPPEMENT
La NADB est capitalisée à parts égales
par les États-Unis et le Mexique. Elle
finance des projets d'infrastructure à caractère environnemental.
Les projets doivent être reliés à l'approvisionnement en
eau potable ; au traitement des eaux usées ; au traitement des
déchets solides municipaux ; à la qualité de
l'air ; aux transports publics ; au traitement des déchets
dangereux et à l'énergie renouvelable. Les projets doivent
être réalisés dans une bande de 100 km
au nord et au sud de la
frontière entre le Mexique et les États-Unis.
9. BANQUE DU SUD
La Banque du Sud est une institution
régionale
latino-américaine
créée en 2007 à l'initiative de l'
Argentine et du Venezuela.
Cinq autres pays ont depuis rejoint l'initiative : le
Brésil, la
Bolivie, l'
Uruguay, l'
Équateur
et le
Paraguay. Elle a son
siège à
Caracas. Son action se
limite d'après ses statuts à l'Amérique Latine. Mais lors
d'une réunion des six pays le 22 mai 2007 à
Asunción, le
Venezuela a souligné que le projet s'adressait aussi « aux
pays non-alignés, aux pays asiatiques et à nos frères
d'Afrique ». Certains pays pourraient à leur tour rejoindre
cette Banque comme le
Chili ou encore le
Pérou. Son
document constitutif indique que « l' intégration
sud-américaine doit construire, pour les peuples de la région, un
espace consacré à la promotion du développement
économique et social, à la réduction des
asymétries, à la réduction de la pauvreté et de
l'exclusion sociale, et à la convergence et
complémentarité des processus d'intégration
économique ».
10. BANQUE DE COMMERCE ET DE DEVELOPPEMENT DE LA MER
NOIRE
La Banque de Commerce et de Développement de la
Mer Noire dont le siège est à Thessalonique en
Grèce été créée en 1999. C'est un organisme
de financement multilatéral actif sur la région des Balkans et de
la mer Noire. Cette Banque finance en effet des projets d'investissement dans
les 11 pays membres de l'organisation pour la coopération
économique des pays de la mer Noire: l'Albanie, l'Arménie,
l'Azerbaïdjan, la Bulgarie, la Géorgie, la Grèce, la
Moldavie, la Roumanie, la Russie, la Turquie et l'Ukraine. Les projets
financés concernent tous les secteurs d'activité: transports,
télécommunication, énergie, industrie, construction,
services financiers, tourisme, agroalimentaire, etc.
SECTION III : LA BANQUE MONDIALE
A. STRUCTURE ORGANISATIONNELLE DE LA BANQUE
MONDIALE
Le terme « Banque mondiale »
désigne uniquement et à la fois la Banque internationale pour la
reconstruction et le développement (BIRD) et l'Association
internationale de développement (AID).L'expression « Groupe
de la Banque mondiale » désigne l'ensemble formé de
la Banque mondiale et de ses trois institutions affiliées à
savoir la Société financière internationale (SFI),
l'Agence multilatérale de garantie des investissements (
AMGI) et le Centre international
pour le règlement des différends relatifs aux investissements
(CIRDI).
1. LA BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET
LE DEVELOPPEMENT(BIRD)
La Banque internationale pour la reconstruction et le
développement a été créée
le27 décembre 1945. Conclusion des accords de
brettons woods décrochés après trois semaines de
débats (du 1er au 22 juillet 1944), entre 730
délégués représentant l'ensemble des 44 nations
alliées et assistés par un observateur soviétique. Le but
de ces accords était de dessiner les grandes lignes du système
économique et financier international après la seconde guerre
mondiale. Ceci devait se concrétisé par la mise en place d'une
organisation monétaire qui régirait le fonctionnement du
système financier international et d'une organisation bancaire qui
organiserait la reconstruction et le développement économique de
Europe et du Japon. C'est dans ce contexte historique que naquis aux
cotés du fonds monétaire internationale (FMI), la Banque
internationale pour la reconstruction et le développement(BIRD) avec
pour mission respectives :
D'assurer la stabilité du système
monétaire et financier international, par la gestion des crises
monétaires, la coopération monétaire et la facilitation
des échanges internationaux. De contribuer à un niveau
élevé d'emploi, à la stabilité
macroéconomique et au recul de la pauvreté.
Quant à la BIRD, elle avait pour mission de favoriser
la reconstruction et le développement économique des Etats
Européens et du Japon qui avaient été durement
affectés par la seconde guerre mondiale. C'est avec ce mandat que
dès le 9 mai 1947 la BIRD accorda son premier et plus important
prêt à la France, pour un montant de 250 millions
d'USD.
La BIRD n'est pas une banque au sens habituel du terme, mais
une organisation financière spécialisée des nations unies.
Elle est chargée de promouvoir le développement économique
de ses membres par la fourniture de prêts et l'assistance technique
correspondante au titre de projets particuliers et de programmes de
réforme économique.
Originellement en charge de la reconstruction et du
développement économique de l'Europe et du japon, elle a due se
résoudre à faire évoluer ses objectifs initiaux et son
champ d'action. Elle qui en comptait à sa création 45
pays, à due accueillir au fil du temps de nouvelles nations
pour en faire une organisation de 187 membres27(*) en 2011.
La BIRD obtient l'essentiel de ses ressources sur les
marchés des capitaux mondiaux et ne finance aujourd'hui que les
pays à revenus intermédiaires sous des principes
tels que :
- Ses soutiens financiers se font en terme prêts
et non de dons en direction des pays à revenus
intermédiaires, pouvant se payer des taux d'intérêts
proches de ceux des marchés. Ses prêts sont remboursables.
- Ses prêts d'investissements servent à financer
les projets individuels et une partie de l'investissement programmé d'un
pays dans un secteur spécifique ; ce sont des prêts
à long terme (15 à 20
ans) avec des différés d'amortissement pouvant aller
jusqu'à cinq ans.
- Ses prêts d'ajustement (prêts de politique de
développement) sont conçus pour soutenir les réformes
politiques et institutionnelles dont le pays a besoin pour rétablir la
croissance économique et la balance des paiements à moyen
terme.
Dans cette bataille acharnée contre la pauvreté,
la BIRD a pour mission :
§ D'aider à la reconstruction et au
développement des Etats membres.
§ De développer les investissements privés
à l'étranger au moyen des garanties ou des participations aux
prêts et autres investissements effectués par les fournisseurs
privés de capitaux.
§ De promouvoir l'expansion harmonieuse sur une longue
période, des échanges internationaux et l'équilibre des
balances des paiements, en encourageant les investissements internationaux.
Les fonds de la BIRD proviennent du marché
international des capitaux. Elle emprunte à des taux avantageux, car ses
prêts sont garantis par la fiabilité de ses gouvernements
actionnaires. Elle redistribue ensuite l'argent à ses membres, tout en
dégageant un profit lui permettant de couvrir ses charges
administratives et de constituer des réserves. Le ratio fonds propres
sur prêts et placements à long termes est un indicateur
synthétique de la capacité de l'institution à assumer ses
risques.
Le graphique ci-dessous représente le ratio fonds
propres / prêts et placements à long termes de la
BIRD2001- 2011.
Graphique 8 : Ratio fonds propres /
prêts et placements à long termes de la BIRD 2001-
2011
Alors que son domaine d'intervention était autrefois
limité au soutien économique des gouvernements et à la
mise en place d'infrastructures (routes, ports, aéroports, barrages...),
cette institution soutient aujourd'hui des projets de développement
ruraux, d'éducation, d'approvisionnement en eau, de santé ou de
développement urbain.
2. L'ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT
(AID)
L'AID est née le 24 septembre 1960 suite à la
volonté manifeste de la communauté internationale à venir
en aide aux pays les plus pauvres de la planète, qui ne pouvaient
réunir les conditions et les critères exigés par la BIRD.
Basée à Washington D.C28(*), elle a pour objectif d'aider les pays les
plus pauvres, à réaliser leur développement
économique à moindre coût compte tenu de leur niveau de
revenus faibles. C'est une organisation qui rassemble aujourd'hui 170
pays membres29(*)
dont la règle d'affiliation exige d'abord une appartenance
première au FMI en suite à la BIRD selon les statuts. Elle
accorde des crédits ne portant pas d'intérêts et des dons
aux plus pauvres des pays en développement pour soutenir l'essor de leur
économie et améliorer le niveau de vie de leurs habitants.
L'admissibilité d'un pays à bénéficier des
ressources de l'IDA dépend des critères tels que :
§ La pauvreté relative, laquelle correspond
à un RNB par habitant inférieur à un seuil
prédéfini et actualisé chaque année (soit 1
165 USD pour l'exercice 2011).
§ L'absence de solvabilité permettant d'emprunter
aux termes du marché et par conséquent la nécessité
de trouver des ressources à des termes concessionnels.
§ De bons principes de gestion économique,
déterminés comme étant la mise en oeuvre des mesures
économiques et sociales en faveur de la croissance et de la
réduction de la pauvreté.
L'AID alloue des fonds aux pays emprunteurs en fonction de
leur niveau de revenu, de la taille de leur population et des résultats
obtenus dans la gestion de leur économie et des projets en cours. L'AID
accorde par ailleurs20 % environ de ces financements sous
forme de dons, et pour le reste sous forme de
crédits à long terme sans intérêts
(échéances de 20, 35 ou 40 ans, assorties de
différés d'amortissement de 10 ans. Il faut souligner que ces
soutiens financiers sont consentis moyennant une modeste commission de service
équivalant actuellement à 0,75 % des fonds
décaissés.
Tandis que la
BIRD
mobilise l'essentiel de ses ressources sur les marchés internationaux
des capitaux, l'AID est tributaire des contributions des plus riches de ses
pays membres pour l'essentiel de ses ressources financières. En outre,
elle tire des ressources supplémentaires des transferts de revenu de la
BIRD et des remboursements de ses crédits antérieurs
effectués par les pays emprunteurs. Les pays donateurs se
réunissent tous les trois ans pour reconstituer les
ressources de l'AID et passer en revue ses politiques. La dernière
reconstitution en date était la seizième de la série
(IDA-16). Conclue en décembre 2010, elle devra financer
des projets sur une période de trois ans comprise entre juillet 2011 et
juin 2014. Aux côtés du Groupe de la Banque mondiale et des pays
emprunteurs, 52 donateurs au total ont fait des promesses de contributions se
chiffrant à un montant record de 49,3 milliards d'USD.
Cette augmentation des ressources de l'AID, est cruciale pour les pays pauvres
puisqu'elle représente le dernier cycle complet du processus de
reconstitution avant 2015, date visée pour la réalisation des
OMD. Depuis sa création, l'AID a accordé au total 238.3
milliards d'USD de crédits et de dons, au rythme de 13
milliards d'USD par an en moyenne ces dernières années (16.3
milliards d'USD en 2011). Ci-dessous la reconstitution triennale des ressources
de l'IDA en milliards d'USD.
Graphique 9 : Reconstitution des
ressources de l'IDA en milliards d'USD (2000-2014).
3. LA SOCIETE FINANCIERE
INTERNATIONALE(SFI)
La SFI est une filiale de la Banque mondiale, chargée
des opérations avec le secteur privé. Créée en
1956, elle promeut des investissements privés durables qui
réduiront la pauvreté et amélioreront les conditions de
vie des populations. Elle accorde des prêts, des participations, des
produits de financement structurés et de gestion des risques ainsi que
des services-conseil visant à renforcer le secteur privé dans les
pays en développement. Elle mobilise aussi des capitaux
supplémentaires en montant des consortiums de prêts ou des
prêts syndiqués avec d'autres investisseurs. La SFI compte
18230(*) pays
membres et est dotée d'une personnalité juridique
distincte de celle de la Banque mondiale en dépit du fait que les
membres du Conseil d'administration de la Banque mondiale siègent
également au Conseil des Gouverneurs bien qu'ayant des voix
calculées avec de légères différences. Le Conseil
d'administration de la SFI composé de 25 administrateurs, expédie
les affaires courantes de l'institution. Il est sous la supervision d'un
vice-président exécutif chargé des opérations
courantes. Le président du groupe de la Banque mondiale est ex
officio le président du Conseil d'administration de la SFI.
4. L'AGENCE MULTILATERALE DE GARANTIE DES
INVESTISSEMENTS (AMGI)
L'Agence multilatérale de garantie des investissements
(AMGI), est une filiale de la
Banque
mondiale créée en 1988.Elle a la double mission de
favoriser les investissements directs étrangers (IDE) et de fournir une
assurance contre les risques non commerciaux (expropriation, guerre, troubles
sociaux, rupture de contrats etc. etc.) dans les pays en voie de
développement afin d'aider à la croissance économique et
ainsi de réduire la pauvreté.
La structure de l'Agence comprend un Conseil des Gouverneurs,
un Conseil d'Administration et un Président. Le Président de la
Banque mondiale est ex officio le Président du Conseil
d'administration.
Depuis sa création, la AMGI a émis plus de
22 milliards d'USD de garanties (assurance contre le
risque politique) à l'appui de plus de 600 projets d'investissement
dans une centaine de pays en développement. Son portefeuille actuel
de garanties s'élève à 8,4 milliards d'USD.
5. LE CENTRE INTERNATIONAL POUR LE REGLEMENT DES
DIFFERENDS RELATIFS AUX INVESTISSEMENTS (CIRDI).
Le CIRDI a été créé en 1966par la
Convention pour le Règlement des différends relatifs aux
investissements entre les Etats et les citoyens d'autres Etats. Cette
institution a pour vocation de faciliter le règlement des litiges
relatifs aux investissements entre les gouvernements et investisseurs
étrangers.
Le CIRDI offre des facilités pour la conciliation et
l'arbitrage des litiges entre les pays membres et les investisseurs
qualifiés comme citoyens d'autres pays membres. Le recours à
l'arbitrage et la conciliation du CIRDI sont entièrement
volontaires. En revanche, une fois que les parties ont
consenti à l'arbitrage selon la Convention du CIRDI, aucune ne
peut unilatéralement retirer son consentement. De plus, tous
les Etats contractants au CIRDI, qu'ils soient parties ou non à un
litige, se doivent de par la Convention, de reconnaître et appliquer les
sentences arbitrales du CIRDI. Les facilités additionnelles d'arbitrage
et de conciliation sont aussi disponibles pour les affaires concernant un
litige qui n'est pas relatif aux investissements, dans la mesure où il
est lié à une transaction qui a des caractéristiques qui
le différencie d'une transaction commerciale ordinaire. Une
troisième activité du CIRDI dans le domaine du règlement
de litiges consiste pour le Secrétaire général du CIRDI,
d'agir en tant qu'autorité de désignation d'arbitres pour les
procédures d'arbitrage ad hoc (c'est-à-dire
non-institutionnelles). Ceci est plus courant dans le contexte d'arrangements
pour un arbitrage selon le règlement d'arbitrage de la Commission des
Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), qui sont
spécialement conçues pour les procédures ad hoc. Le CIRDI
n'est pas gratuit. Les parties qui font appel à lui doivent payer une
redevance et les États membres de la
Banque
mondiale supportent l'excédent.
Les Centre a pour organes le Conseil administratif et le
Secrétariat. Le Conseil administratif est composé d'un
représentant de chaque Etat contractant, ne recevant aucune
rémunération du Centre. Chaque membre du Conseil dispose d'une
voix et les décisions du Conseil sont prises à la majorité
des voix, sauf quand une majorité différente est requise par la
Convention.
B. ORGANES D'ADMINISTRATION DE LA BANQUE
MONDIALE
1. Le Conseil des Gouverneurs
La Banque mondiale est placée sous l'autorité
des 187 pays membres qui détiennent les actions du
capital social et sont dotés de ce fait du pouvoir de décision.
Chaque pays désigne un gouverneur et un gouverneur suppléant qui
composent le Conseil des gouverneurs pour un mandat de cinq ans renouvelable.
Constituant de fait l'instance suprême décisionnelle de la Banque,
le Conseil des gouverneurs se réuni une fois par an à Washington
(deux ans de suite), puis dans un pays-membre. Lors de ces réunions
annuelles conjointes du FMI et de la Banque mondiale, il passe en revue et
trace les grandes lignes des politiques et des priorités du
développement et de la croissance économique. Si le gouverneur
désigné de la Banque représente un Etat qui est aussi
membre de la SFI, il siège également de plein droit, au conseil
de cette institution. Sauf indication contraire, ils remplissent
également les fonctions de représentant pour leurs pays
respectifs au Conseil administratif du CIRDI. Les gouverneurs AMGI sont quant
à eux nommés séparément.
2. Le Conseil d'Administrateurs
Les Administrateurs sont responsables de la conduite des
opérations générales de la Banque mondiale. Ils exercent
tous les pouvoirs qui leurs sont délégués par le
Conseil
des gouverneurs en application des statuts. Des 25
administrateurs31(*) qui forment ce conseil depuis le
1er novembre 2010, cinq administrateurs
sont nommés par leur Etats membres qui détiennent le plus grand
nombre de parts du capital (États-Unis, Japon, Allemagne, France et
Royaume-Uni). Les 20 autres administrateurs sont choisis
selon un model de circonscription par les autres pays membres au cours d'une
élection organisée tous les deux ans. Plusieurs pays ont plus
récemment acquis suffisamment de parts de capital pour être
représentés en tant que tels au sein du Conseil des
administrateurs de la Banque (ex : la Chine, la Russie et l'Arabie
saoudite).Tandis que la majorité d'entre eux occupent des sièges
détenus par un groupe de pays, l'Afrique compte 3 sièges depuis
le 1er novembre 2010.
Les Administrateurs de la Banque mondiale et leurs
suppléants sont d'office membres du Conseil d'administration de la SFI
(sous réserve que le pays qui les a nommés, ou l'un quelconque
des pays qui les a élus, soit aussi membres de la SFI). Les membres du
Conseil d'administration de l'AMGI sont élus par une procédure
distincte.
Des élections ordinaires ont lieu tous les deux ans,
normalement durant l'assemblée annuelle de la Banque mondiale. Les
administrateurs opèrent en session permanente selon un programme
bihebdomadaire, pour examiner et approuver les activités de la Banque.
En outre, les administrateurs sont membres d'un ou plusieurs des cinq
comités permanents du Conseil composés chacun de huit
administrateurs à savoir : Un Comité d'audit ; un
Comité de l'efficacité du développement ; un
Comité du budget ; un Comité du personnel ; un
Comité des questions administratives concernant les Administrateurs. Le
Conseil d'administration contrôle également l'efficacité
des actions du Groupe de la Banque mondiale par le biais du Panel
d'inspection et du Groupe indépendant
d'évaluation.
3. La présidence
La présidence du Groupe de la Banque mondiale est
assurée par une même et unique personnalité qui est
l'autorité principale chargée de l'exécution des
politiques et programmes de l'organisation. Robert B.
Zoellick32(*) est depuis le 1er juin 2007, le
onzième président de la Banque mondiale, de nationalité
Américaine, il a succéder à un autre de ses compatriotes
du nom de
Paul
Wolfowitz.
En tant que président de la Banque mondiale, il
préside aux réunions du Conseil des administrateurs sans prendre
part aux votes, sauf en cas de partage égal des voix. Il est de fait
responsable de la gestion générale des services de la Banque sous
les instructions et le contrôle des Administrateurs. Le président
de la Banque mondiale est élu par le Conseil des administrateurs pour
un mandat de cinq ans renouvelable. Il est important de
signaler que, le mandat de monsieur Zoellick qui s'achève le 31 mai 2012
ne sera pas renouvelé. Un nouveau président du nom de
Jim Yong Kim33(*) élu le 17 avril dernier entrera en
fonction dès le 1 juin 2012 comme il est de coutume dans cette
institution.
Selon une règle tacite, le Directeur du FMI est
désigné par les gouvernements européens alors que le
Président de la Banque mondiale est désigné par le
gouvernement américain. Les États-Unis étant le principal
actionnaire de la Banque mondiale, toutes les onze autorités
suprêmes de la Banque mondiale jusque-là ont toujours
été de nationalité Américaine.
4. Les services institutionnels
Les services institutionnels34(*) de la Banque sont subdivisés en 4
directions générales, et en 24
vice-présidences. Des 4 directions générales dont
l'une est chargée plus spécifiquement du Groupe
d'évaluation indépendant, Il faut souligner qu'au rang de
Directeur général on trouve également un Président
en charge du Panel d'inspection et un Directeur financier du Groupe de la
Banque mondiale. La Banque compte actuellement 24
vice-présidents qui dirigent 6 régions
géographiques, des 5 réseaux
thématiques et plusieurs autres unités
opérationnelles. Chaque région compte des
département-pays (plus de 50 aujourd'hui) et des
représentations nationales (plus de 100 aujourd'hui).
Toutes sont chargées des opérations de la Banque dans un pays ou
un groupe de pays. Elles sont dirigées par des directeurs
d'opération. La Banque mondiale compte environs 10
000 agents originaires de 160 pays travaillant à son
siège et dans le monde.
CONCLUSION DU CHAPITRE I
En substance nous dirons que notre étude succincte des
mécanismes de financement des banques multilatérales de
développement autres que la Banque mondiale, laisse entrevoir un
faisceau de traits caractéristiques qui fondent leur identités et
leur desseins. En effet, identifiées pour des institutions
multilatérales, elles sont de facto ouvertes à tous les pays qui
souhaitent en faire partis. Leurs objectifs analogues qui sont la lutte contre
la pauvreté et la promotion du développement, représentent
le creuset de leurs différentes politiques opérationnelles. Elles
se servent des prêts, dons, garanties, prises de participation et
conseils pour financer des programmes de développement. Elles sont de
véritables sources de financement dont les pays pauvres ne peuvent s'en
passer. Si certaines d'entre elles accordent des prêts aux termes du
marché, il faut dire que près de 80 pays bénéficies
aujourd'hui de taux d'emprunts oscillant entre 0et
0.750/0. Qui plus est, avec des échéances
de 10 à 40 ans assorties de différés d'amortissement
relativement élastique.
Fort de cet aperçu on pourrait dire sans risque de se
tromper que ces banques régionales et sous régionales de
développement soutiennent efficacement le développement. Ceci
serait sans compter sur les effets pervers que produisent leurs politiques de
financement et de l'état de décrépitude avancé des
indicateurs socio-économiques dans les pays emprunteurs.
En réponse à ce paradoxe irréfutable et
malheureux, la Banque mondiale a du revisiter ses politiques
opérationnelles ces dernières années pour essayer de
redorer son blason terni par des mécanismes de financement anachroniques
et peu efficaces.
CHAPITRE II
LES MECANISMES DE FINANCEMENT DE LA BANQUE
MONDIALE
La Banque mondiale comme toute institution financière
évolue dans ses activités avec l'emploi des mécanismes
financiers visant à concrétiser ses soutiens auprès de ses
débiteurs. En ceci comme dans bon nombre de cas, elle développe
des instruments financiers censés répondre favorablement aux
besoins de ses emprunteurs. Consciente de ses échecs retentissants
jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, elle a dû
revoir les politiques opérationnelles qui ficèlent ses
mécanismes de financement. Jugés trop austères et contre
productifs pour les pays en développement, la Banque mondiale a
entrepris des réformes tant au niveau de la fourniture de son aide qu'au
niveau son utilisation. De ce fait pour mieux comprendre les nouvelles
dispositions des mécanismes de financement de la Banque mondiale, nous
allons étudier dans ce chapitre les instruments, les
conditionnalités et les procédures mises en place par de la
Banque mondiale pour remédier aux déficiences antérieures.
SECTION I : LES INSTRUMENTS FINANCIERS DE LA
BANQUE MONDIALE
La Banque mondiale offre toute une gamme d'instruments parmi
lesquels : des prêts; des
crédits; des dons; des
instruments de garantis, de gestions des
risques et des services d'assistance techniques et de
conseils. Ces différents services sont répartis et
alloués selon qu'il s'agisse de la BIRD (qui offre uniquement des
prêts aux pays à revenus intermédiaires),
de l'AID (qui offre 20% environ de ces financements sous forme de
dons, et pour le reste sous forme de
crédits à long terme sans intérêts
au pays pauvres). Pour ce qui concerne les instruments de garantis et de
gestions des risques, ils sont actionnés par l'entremise de l'AMGI qui
est une filiale du Groupe de la Banque mondiale.
1. LES PRETS DE LA BANQUE MONDIALE
La Banque utilise essentiellement deux catégories
d'instruments de prêt :
les
Prêts d'investissement(PI) et
les
Prêts de politique de développement(PPD).
Les Prêts d'investissement ont un horizon à long terme (5 à
10 ans pour la BIRD et 30 à 40 ans pour l'AID). Ils financent les
fournitures, les travaux et les services à l'appui aux projets de
développement économique et social dans des secteurs divers. Les
Prêts de politique de développement ont un horizon à court
terme (1 à 3 ans) et fournissent un financement à
décaissement rapide pour aider les pays membres à
réorienter l'action publique et à réaliser des
réformes institutionnelles. Ces deux types de prêt sont
employés avec souplesse pour servir différents objectifs, et sont
parfois consentis conjointement dans le cadre d'opérations mixtes.
a. Les Prêts d'investissement
Les Prêts d'investissement ou prêts en faveur des
projets, financent une large gamme d'activités ayant pour objet de
créer les infrastructures physiques et sociales nécessaires pour
réduire la pauvreté et assurer un développement durable.
Au cours des vingt dernières années, les prêts
d'investissement ont représenté en moyenne entre 75 et 90 % du
volume total des prêts de la Banque.
Les Prêts d'investissement ont évolué avec
le temps. Ces prêts qui, au départ, devaient essentiellement
permettre de financer l'acquisition de matériels, de services
d'ingénierie, de briques et de mortier, financent désormais le
renforcement des institutions, le développement social et
l'infrastructure publique nécessaire pour faciliter les activités
du secteur privé. Les projets bénéficiant de ce type de
financement visent des objectifs aussi variés que la réduction de
la pauvreté urbaine; le développement rural; l'approvisionnement
en eau et l'assainissement; la gestion des ressources naturelles ; la
reconstruction des pays après des conflits ; l'éducation; et
la santé. Eligibilité. Les pays membres de la
BIRD et de l'IDA qui n'ont aucun arriéré envers le Groupe de la
Banque mondiale sont admis à bénéficier d'un Prêt
d'investissement.
Décaissements. Les fonds sont
décaissés pour financer des dépenses particulières
en devises ou en monnaie nationale encourues dans le cadre du projet
d'investissement, y compris les matériaux et équipements, travaux
de génie civil, services techniques et consultatifs, études et
charges récurrentes, identifiés au préalable. La passation
de marchés de fournitures, travaux et services est un aspect important
de l'exécution du projet. Pour garantir que les résultats seront
satisfaisants, l'accord de prêt peut subordonner les décaissements
au titre de certaines composantes du projet au respect scrupuleux de certaines
conditions bien déterminées.
Instruments. La grande majorité des
Prêts d'investissement sont des prêts d'investissement
spécifique ou des prêts sectoriels d'investissement et
d'entretien. Depuis quelque temps, la Banque consent aussi des
Prêts-programmes évolutifs et des Prêts au
développement des connaissances et à l'innovation pour encourager
l'innovation et accroître la souplesse des opérations. D'autres
instruments sont adaptés aux besoins particuliers des emprunteurs, comme
les Prêts d'assistance technique, les Prêts à des
intermédiaires financiers et les Prêts d'urgence à un pays
sinistré.
La valeur et l'importance des PI ne
se limitent pas à un simple financement. À la différence
des Prêts commerciaux, la Banque soutient les pays emprunteurs en leur
fournissant non seulement le financement nécessaire à leurs
projets d'investissement, mais aussi le moyen de bénéficier en
permanence d'un transfert de connaissances globales pratiques
et d'une assistance technique. Cette aide comprend l'appui
pour les travaux d'analyse et d'étude lors des étapes
conceptuelles de préparation d'un projet ou d'un programme. Un soutien
et une expertise techniques (notamment dans les domaines de gestion du projet,
des activités fiduciaires et des mesures de sauvegarde) pendant la mise
en oeuvre, ainsi que le renforcement des institutions tout au long du
projet.
b. Les Prêts de politique de
développement
Les Prêts de politique de développement
fournissent une aide à décaissement rapide aux pays qui ont
besoin de financements pour appuyer des réformes structurelles dans un
secteur particulier ou dans l'économie tout entière. Ces
prêts appuient les transformations politiques et institutionnelles
nécessaires pour créer un environnement propice à une
croissance soutenue et équitable. Au cours des vingt dernières
années, les prêts d'ajustement ont représenté en
moyenne de 10 à 25 % du volume total des prêts de la Banque.
Les Prêts de politique de
développement visaient, au départ, à fournir un appui
aux réformes des politiques macroéconomiques, y compris les
réformes de la politique commerciale et agricole. Ils ont peu à
peu évolué pour davantage cibler des réformes
structurelles et des réformes du secteur financier ou des politiques
sociales, et améliorer la gestion des ressources du secteur public. Les
Prêts de politique de développement visent maintenant
à promouvoir des structures de marché concurrentielles
(réforme juridique et réglementaire), à
remédier aux distorsions des régimes d'incitations
(réforme de la fiscalité et du commerce),
à mettre en place des systèmes de suivi et de sauvegarde
appropriés (réforme du secteur financier),
à créer un environnement propice aux investissements
privés (réforme judiciaire, adoption d'un code
d'investissement moderne), à encourager les activités du
secteur privé (privatisations et partenariat entre le secteur
public et le secteur privé), à promouvoir une bonne
gestion des affaires publiques (réforme de la fonction
publique), et à atténuer les effets négatifs
à court terme de l'ajustement (par la mise en place de fonds de
protection sociale pour y remédier).
Eligibilité. Des Prêts de
politique de développement peuvent être consentis à
des pays clients de la BIRD ou de l'IDA qui n'ont aucun arriéré
envers le Groupe de la Banque. Pour être admis à
bénéficier d'un PPD, un pays doit conclure un accord sur
l'adoption de réformes politiques et institutionnelles assujetties
à un suivi, et sur la poursuite d'une gestion macroéconomique
satisfaisante. Les activités de coordination avec le FMI sont un aspect
essentiel de la préparation d'un Prêt de politique de
développement.
Décaissements. Les fonds sont
décaissés en une ou plusieurs tranches dans un compte de
dépôt spécial. Les tranches sont débloquées
lorsque l'emprunteur a satisfait aux conditions stipulées, par exemple
lorsqu'il a adopté une législation particulière,
réalisé certains critères de performance, ou fourni
d'autres pièces attestant des progrès accomplis dans la mise en
place d'un cadre macroéconomique satisfaisant pour une reprise de la
croissance économique.
Instruments. La nouvelle
OP/BP
8.60 (politique opérationnelle) s'applique à l'ensemble
des PPD, remplaçant ainsi les différents types de prêts
utilisés auparavant. Les opérations de politiques de
développement dans les pays ayant un Document de stratégie pour
la réduction de la pauvreté, gardent leur nom "DSRP", ce dernier
faisant office de « marque ».
Ci-dessous le graphique représentant l'évolution
des Prêts de la Banque mondiale.
Graphique 10 : PIet PPD de la Banque
mondiale en milliards d'USD (2001-2011).
En plus du Prêt d'investissement et du
Prêt d'appui aux politiques de développement, qui
sont jusque-là les deux mécanismes de financement en vigueur, la
Banque mondiale est en train d'élaborer un nouvel instrument pour
« mieux répondre » aux besoins de ses clients.
Cet instrument baptisé
« P4R »
(Program-for-Results), ou Ppr
(Prêt-programmes pour les résultats), qui a
été discuté par le Conseil d'Administration de la Banque
le 22 février 2011. C'est une réponse à l'évolution
des besoins et de la demande des Etats clients. Bien entendu, il ne vise pas
à supplanter les deux mécanismes cités plus haut, mais
constitue une « option supplémentaire ».
c. Prêt-programmes pour les
résultats
Ce nouvel instrument de prêt constitue une
« rupture » dans le sens où il va s'appuyer sur les
programmes des gouvernements. En d'autres termes, ces derniers seront non
seulement à la base des programmes qui seront financés, mais
aussi ce sont eux qui vont définir le cadre d'évaluation des
résultats. L'intérêt de cette démarche est
« d'éviter les incohérences entre les procédures
d'un gouvernement donné et celles propres à la
Banque ».
L'évaluation technique du « Ppr »
va mettre l'accent sur le niveau d'engagement et de support du gouvernement, la
performance des allocations et l'utilisation du budget pour le programme sur le
moyen terme et les résultats en fonction du cadre défini par le
gouvernement. Mais, les décaissements vont se baser sur des indicateurs
« tangibles, transparents et vérifiables ». Ces
indicateurs peuvent être des réalisations ou des résultats.
Il s'agira, par exemple, du pourcentage de femmes bénéficiant de
soins de santé prénatale, la mise en place d'un meilleur
système de passation des marchés, les délais requis pour
ouvrir une entreprise, le pourcentage des municipalités ayant
accès à une route revêtue, etc. Pour la première
phase, « les indicateurs seront axés sur la base de
résultats intermédiaires et non sur la base de résultats
ultimes »
Il faut souligner que le « Ppr » peut
être utilisé par tout pays et dans tout secteur
pour appuyer un programme de gouvernement. Exceptés les programmes qui
ont des incidences négatives sur l'environnement et la population ;
qui demandent des passations de marchés d'un montant élevé
et de nature complexe (constructions de grandes infrastructures comme les
grands barrages ou des centrales électriques ainsi que les
activités dans l'industrie minière ou d'extraction).
En somme, nous dirons que les prêts estampillés
BIRD sont d'une durée oscillant entre 5 à 10 ans avec un taux
d'intérêt normal pour les marchés globaux moyen de 6
à 8%.Ils ont un différé d'amortissement de 3 à 5
ans et sont destinés aux pays à revenus intermédiaires.
Pour les prêts timbrés AID il faut souligner qu'ils sont
usuellement identifiés sous l'appellation
« crédits » car ne portant pas
d'intérêts. En revanche, ils sont consentis moyennant une modeste
commission de service équivalant actuellement à 0,75 % des fonds
décaissés et d'une commission d'engagement située dans une
fourchette allant de 0 à 0,5 % sur le solde non décaissé.
Ils sont destinés aux pays pauvres ne pouvant s'offrir le luxe de se
financer aux taux et termes des marchés financiers. Leurs
échéances oscillent entre 30 et 40 ans avec un
différé d'amortissement de 10 ans avant tout remboursement du
principal. Ces crédits représentent environs 75 à 90% des
financements de l'AID, qui alloue le reste de ses aides financières (10
à 25%) sous formes de dons aux pays jugés
pauvres et très endettés.
Ci-dessous le graphique représentant l'évolution
des engagements de la Banque mondiale.
Graphique 11 : Montants des engagements de
la BIRD et de l'AID en milliards d'USD (2001- 2011).
2. LES DONS DE LA BANQUE MONDIALE
Ils relèvent uniquement des prérogatives de
l'AID, et représentent 10 à 20% du soutien financier qu'elle
accorde aux pays à faibles revenus ne pouvant généralement
pas emprunter sur les marchés internationaux ou ne pouvant emprunter
à des taux d'intérêt élevés.
Ces dons visent généralement à
encourager l'innovation, la collaboration avec d'autres organisations et la
participation des partenaires aux projets des acteurs locaux et nationaux. Ils
sont souvent destinés aux petites et moyennes entreprises et sont soit
financés directement, soit gérés par
l'intermédiaire de partenariats. Certains dons sont financés
directement sur le budget administratif de la Banque mondiale. La Banque
administre ou gère d'autres dons pour le compte des bailleurs de fonds
extérieurs, par le biais de partenariat et de fonds fiduciaires.
Les fonds fiduciaires sont le résultat
d'accords administratifs entre la Banque mondiale et des donateurs
extérieurs. Les bailleurs de fonds extérieurs confient à
la Banque mondiale le soin d'administrer quelque 850 fonds
fiduciaires
actifs, qui font
l'objet d'une comptabilité distincte de celle des ressources propres de
la Banque. Ces dispositifs administratifs et financiers mis en place avec des
bailleurs de fonds extérieurs ont pour but de financer, sous forme de
dons, des besoins de développement hautement prioritaires, notamment des
services d'assistance technique et de conseil, des allègements de dette
ou des actions de réhabilitation à l'issue d'un conflit.
Outre ces financements concessionnels et dons, la Banque offre
également des fonds pour les activités (hors prêt) de
conseil et d'assistance technique destinées à
répondre aux besoins particuliers des pays en développement, et
pour le cofinancement des projets et programmes.
Ci-dessous le graphique représentant l'évolution
des crédits et dons de l'AID (2001-2011).
Graphique 12 : Evolution des
crédits et dons de l'AID en milliards d'USD (2001- 2011).
3. LES SERVICES DE CONSEILS ET D'ASSISTANCE
TECHNIQUE
Les grandes capacités de la Banque mondiale dans le
domaine de la recherche, de l'analyse et de l'assistance technique lui
permettent de contribuer de manière décisive au
développement. Ces services peuvent aider les gouvernements des pays
membres à adopter de meilleures politiques, ainsi que des programmes et
des réformes qui favorisent la croissance et la réduction de la
pauvreté. Ces produits comprennent des rapports sur les questions
économiques et sociales majeures ainsi que sur les politiques de
développement. Des ateliers et conférences permettant un
échange de connaissances sur de grands dossiers tels que :
l'environnement, la pauvreté, le commerce, la mondialisation, etc.
4. LES INSTRUMENTS DE GARANTIES ET DE GESTION DES
RISQUES
La Banque offre plusieurs instruments de
garantie
et de gestion des risques par le canal de sa filiale
l'AMGI. Le programme de garanties de la Banque répond au besoin
croissant d'assurance, pour les prêteurs commerciaux. Il est
destiné à minimiser les risques politiques des activités
d'investissements directs étrangers dans des pays en
développement où le facteur risque est plus important. En
proposant des garanties, la Banque vise essentiellement à mobiliser les
capitaux privés pour financer des projets d'investissement (en jouant le
rôle de « prêteur en dernier ressort »). Les
investisseurs voient la présence de la Banque durant ces transactions
comme un facteur de stabilisation, du fait de sa relation basée sur le
long terme avec les différents pays et du soutien qu'elle fournit aux
gouvernements sur le plan politique. La Banque offre deux types de garanties
à savoir :
d. Garantie de risque partiel ou Partial Risk
Guarantees (PRG) : couvre le risque de défaut du gouvernement
résultant d'obligations contractuelles non respectées
vis-à-vis d'investissements privés (ex.: expropriation,
nationalisation, changement de la législation, défaut du
financement public, convertibilité de la monnaie locale).
e. Garantie partielle de crédit ou
Partial Credit Guarantees (PCG) : couvre tous les risques de défaut pour
une partie du financement du projet.
5. LE COFINANCEMENT
Dans les projets financés par la Banque, le terme
« cofinancement » s'applique aux fonds engagés par des
partenaires bilatéraux et multilatéraux, des institutions de
crédit externe et des sources privées. Les cofinancements
permettent à la Banque de :
§ Mobiliser des ressources pour combler un déficit
financier sur un projet ou programme spécifique.
§ Mieux coordonner les programmes, politiques et
priorités d'investissements d'un pays donné avec les autres
bailleurs de fonds officiels.
§ Permet aux donateurs d'offrir leur assistance de
manière efficace en utilisant l'expérience de la Banque mondiale
dans les différents contextes nationaux et ses capacités à
gérer des projets et des programmes. Par exemple, les principaux
cofinancements avec la Banque mondiale aujourd'hui proviennent des Banques
régionales de développement.
SECTION II: LES CONDITIONNALITES DE LA BANQUE
MONDIALE
Au milieu des années 80, la Banque mondiale et le FMI
ont officiellement institué des conditions standard relatives aux
prêts accordés aux pays en difficultés. Conditions
garantissant le rétablissement des équilibres
macro-économiques et le remboursement effectif de l'emprunt, elles
portaient sur un ensemble de changements structurels de politiques
économiques de « marché libre » auxquels devaient
se plier les pays afin d'augmenter leurs revenus et de réduire leurs
dépenses. Communément désignées sous l'appellation
des Programmes d'ajustement structurel. Cet ensemble de conditions standard a
rapidement été connu sous le nom de « Consensus de
Washington35(*)
». Il consistait en dix conditions clés de politique
macroéconomique que les décideurs des institutions de Bretton
Woods devaient considérer comme étant essentielles pour remettre
les pays bénéficiaires sur les rails. Remplacés depuis
1999 par les documents portant sur la stratégie de
réduction de la pauvreté « propres à chaque pays
», on peut dire que ces mesures drastiques ont subi beaucoup de
reformes au point de devenir des stratégies élaborées par
les pays eux-mêmes.
1. LES PROGRAMMES D'AJUSTEMENT STRUCTURELS
(PAS)
Un programme d'ajustement structurel est un
listing de
réformes
économiques que le FMI et la
Banque mondiale
mettent en place, pour permettre aux pays touchés par de grandes
difficultés macro-économiques de sortir de la crise et de
relancer leur croissance.
Il s'agit d'un ensemble de dispositions dont certaines
agissent sur la conjoncture et d'autres sur les
structures. Elles résultent d'une négociation
entre un pays endetté et ses bailleurs de fonds pour modifier son
fonctionnement macroéconomique. Ces crédits conditionnés
par la mise en place de réformes considérées comme
pérennes étaient dénommés « prêts
d'ajustement structurel ou des prêts d'ajustement sectoriel »
jusqu'en août 2004. A partir de cette date, la Banque a dû
effectuer des réformes en réponse à l'avalanche de
critiques essuyées par son administration venant tant des gouvernements
des pays emprunteurs que des organisations de la société civile.
Les crédits sont débloqués par tranches
successives à mesure que le programme d'ajustement structurel est mis en
place. Ces mesures concernent notamment :
- Des dispositions législatives favorisant l'initiative
économique, le fonctionnement du marché et les
investissements
étrangers propices au développement, permettant entre autres
l'ajustement spontané des
agents
économiques à la situation locale et à
l'environnement mondial.
- Des dispositions de «
gouvernance »
contre la
corruption, la
bureaucratie et l'emprise de clans sur l'économie.
- Une meilleure diffusion du savoir et un encouragement de
l'
innovation.
- L'amélioration des
infrastructures
selon des modes évitant le
clientélisme
et limitant la constitution de monopoles.
- Un
système
fiscal plus incitatif aux initiatives et à la croissance
économique.
Les PAS comprennent généralement les mesures
suivantes :
· · Réduire le déficit
budgétaire du gouvernement.
· Laisser flotter la devise.
· Libéraliser le commerce international en
réduisant les barrières protectionnistes.
· Éliminer les contrôles de prix (plafonds
et plancher).
· Éliminer les subventions.
· Privatiser les entreprises d'État.
· Adopter un cadre légal favorisant le respect les
droits de propriété privés.
· Réduire l'ampleur de la corruption
gouvernementale.
· Dévaluer la monnaie
Fort du constat de contre productivité des
résultats escomptés, la Banque mondiale a dû revisiter ses
conditions d'aide. Passant ainsi d'une phase où elle mettait l'accent
sur les mesures à prendre pour instaurer des ajustements
macroéconomiques, elle porte son attention aujourd'hui sur les
différents aspects de la conditionnalité ayant trait
à la conception. Elle s'intéresse plus aux initiatives
visant à renforcer la prise en charge des programmes par les pays,
à rationaliser la conditionnalité, et à favoriser la
collaboration avec le FMI. Aujourd'hui, la Banque adopte une approche souple
par rapport à la conditionnalité pour tenir compte de
l'engagement de l'emprunteur à l'égard de son propre programme.
L'intervention de la Banque étant judicieusement associée aux
efforts de renforcement des capacités.
2. LA REFORME DES CONDITIONNALITES DE LA BANQUE
MONDIALE
Aux yeux des organisations de solidarité internationale
et des populations des pays du sud, le terme de conditionnalité a pris
depuis de nombreuses années à tort ou à raison une
connotation fortement négative. Afin d'obtenir le remboursement de la
dette, les institutions de Bretton woods ont imposé aux gouvernements
des pays concernés un ensemble de mesures, selon un modèle unique
d'inspiration libérale. Il était supposé permettre
à court terme, le remboursement d'une partie de la dette et à
moyen terme, une reprise de la croissance grâce aux vertus
présumées des politiques libérales (libéralisation
des prix et des changes ; privatisations ; réduction du
rôle de l'Etat ; ouverture commerciale et priorité aux
exportations) uniformément appliquées.
Cette politique n'a évidemment pas fait la preuve de
son efficacité, ni en termes de résolution de la question de la
dette et de reprise de la croissance. Elle a en revanche eu des
conséquences très négatives en termes d'affaiblissement
des services publics, notamment dans les secteurs sociaux, ce qui a
amené la Banque à revoir son application de la
conditionnalité. Celle-ci a fortement évolué depuis. Le
passage à l'initiative PPTE renforcée en 1999 a été
l'occasion pour la Banque mondiale, de redorer le blason de l'ajustement
structurel qui a disparu de son vocabulaire. Avec une certaine prise en
compte de la lutte contre la pauvreté par un investissement
réorienté vers les secteurs sociaux. Le
Document-cadre de politique économique (DCPE) a alors
été remplacé dans les pays à faibles revenus par le
Document pour la stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP), qui reflète les orientations de la
politique nationale et est élaboré de manière
participative. La Facilité d'ajustement structurel
renforcée (FASR) du FMI est devenue la Facilité
pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance
(FRPC), les Prêts d'ajustement structurel de la
Banque mondiale sont devenus les Prêts de soutien à la
réduction de la pauvreté ou Prêts de politique de
développement(PPD).
C'est dans ce sillage que la politique opérationnelle
de la Banque a été révisée en août 2004 et
un examen de sa mise en application a été effectué en
2005. Lors de cet examen, des plateformes de discussion incluant la
société civile ont été organisées.
Quelques principes clés et bonnes pratiques en sont
ressortis:
§ La conditionnalité reste de mise, pour des
raisons de responsabilité financière, par exemple de la Banque
vis-à-vis des pays membres.
§ L'efficacité du développement repose sur
l'appropriation par le pays partenaire des mesures à
entreprendre. Si le pays n'en est pas convaincu, les changements
imposés par l'extérieur ne pourront donner des résultats
probants.
§ Le nombre de conditions par opération de la
Banque a diminué et il convient de choisir comme conditions de
décaissement uniquement des actions dont l'accomplissement est
indispensable à la réalisation des résultats.
Privatisation et libéralisation des marchés ne devraient
plus y figurer.
§ En règle générale, les conditions
de la Banque et les mesures préalables prévues sont
entièrement accessibles au public.
Ainsi la conditionnalité dans le contexte de la Banque
mondiale est définie comme un ensemble de conditions qui,
conformément au paragraphe 13 de sa Politique opérationnelle OP
8.60, doivent être remplies avant que celle-ci n'effectue des
décaissements au titre de l'appui aux politiques de
développement. Comme conditions, le pays doit :
- Mettre en place un cadre de politique macroéconomique
adapté.
- Entreprendre d'exécuter l'ensemble de son programme
inscrit dans son DSRP d'une manière jugée satisfaisante par la
Banque.
- Accomplir les réformes politiques et
institutionnelles qu'il doit absolument entreprendre pour que le programme
appuyé par la Banque puisse être exécuté et produire
les résultats attendus.
A ce jour, la Banque mondiale a supprimé
dans ses politiques opérationnelles les passages relatifs
à des domaines d'action ayant un caractère prescriptif tels que
la privatisation, la réforme du secteur financier, et la
réforme du secteur public. La raison en est qu'elle a
reconnu que les politiques standard conduisent souvent à l'échec
et que les mesures prises doivent être propres aux pays et s'inscrire
dans un calendrier. Les Prêts à l'appui des politiques de
développement visent à soutenir le programme de réformes
politiques et institutionnelles des pays pour la promotion de la croissance et
la réduction durable de la pauvreté. Ces programmes doivent
s'appuyer sur les travaux d'analyse par pays et par secteur (entrepris par le
pays lui-même, une tierce partie, ou par la Banque). En outre, les
opérations doivent permettre d'évaluer les dispositions
fiduciaires en vigueur dans le pays ; l'impact que les mesures prises ont
sur son environnement, notamment la forêt et les autres ressources
naturelles et les effets que les principales mesures soutenues par ces
opérations peuvent avoir sur la pauvreté et la situation sociale.
S'agissant de la conditionnalité, la nouvelle politique
opérationnelle stipule que les conditions soient limitées aux
actions qu'il faut absolument entreprendre pour que la mise en oeuvre du
programme du pays donne les résultats escomptés. Les
programmes conçus dans le cadre de cette nouvelle politique doivent
être élaborés en concertation avec les parties prenantes
à l'intérieur du pays, et comporter un cadre de définition
des résultats permettant d'assurer un suivi et une évaluation
adéquate.
De façon générale, la
conditionnalité de la Banque telle que mesurée en nombre de
conditions a considérablement baissé. Le nombre moyen de
conditions par prêt à l'appui des réformes a
diminué, passant de plus de 35 au début des années 90
à environ 12 à ce jour. En revanche, le nombre d'indicateurs de
référence a augmenté dans les prêts à l'appui
des réformes, passant de15 environ au début des années 90
à 48 exactement avec les OMD. Cette utilisation accrue intervient
principalement dans les prêts-programmes consentis aux pays AID.
SECTION III : LES PROCEDURES DE LA BANQUE MONDIALE
A. LE CYCLE DES PROJETS
La Banque mondiale accorde chaque année des
financements à hauteur de 15 à 20 milliards d'USD au titre
de projets exécutés dans les quelques 100 pays dans lesquels elle
poursuit des opérations. Ces projets couvrent un large éventail
de secteurs économiques et sociaux, tels que santé,
infrastructure, éducation ou gestion des finances publiques. Les projets
financés par la Banque sont conçus et supervisés suivant
un cycle des projets bien documenté. Les rapports produits dans le cadre
du cycle des projets peuvent être une précieuse source
d'information tant pour les parties prenantes qui désirent se tenir au
courant des projets financés par la Banque que pour les entreprises qui
souhaitent participer à ces projets. Les différentes
étapes du cycle des projets, les documents établis dans le cadre
de ce processus et la manière de les obtenir sont décrit
ci-après en huit étapes.
a. Le point de départ : les stratégies
de réduction de la pauvreté et d'aide-pays
La Banque reconnaît que l'assistance fournie dans le
passé, y compris par ses propres services, n'a souvent pas donné
les résultats attendus parce que les programmes avaient
été établis par les bailleurs de fonds et non par les pays
qu'elle était censée aider. Conformément à sa
politique de développement actuelle, la Banque aide les gouvernements
à élaborer et à mettre en oeuvre leurs propres
stratégies de développement. Elle part du principe que
les programmes pris en charge par le pays, avec l'appui général
des parties prenantes, ont de meilleures chances de succès.
Dans les pays à faible revenu, la Banque utilise
l'approche de la
Stratégie
de réduction de la pauvreté qui
s'inscrit dans le sillage du CDI, et qui donne lieu à
d'amples consultations et à la recherche d'un consensus sur les moyens
de promouvoir le développement. Durant ce processus, une
stratégie nationale de réduction de la pauvreté est
élaborée par le pays. Le gouvernement consulte un large
éventail de groupes locaux et intègre les informations
rassemblées dans une analyse approfondie de la pauvreté et de la
situation économique du pays. Il peut ensuite définir ses propres
priorités et fixer des objectifs de réduction de la
pauvreté pour une période de trois à cinq
ans. Elle permet aussi aux bailleurs de fonds de mieux coordonner
leurs programmes en les faisant cadrer avec les priorités nationales.
Ces objectifs sont exposés dans un Document pour la
stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). La
Banque et les autres organismes d'aide formulent ensuite leurs efforts
d'assistance en fonction de la stratégie définie par le pays
lui-même. Cette méthode permet comme l'ont prouvé les
faits, d'améliorer l'efficacité du développement.
Les travaux de la Banque dans un pays s'inscrivent dans une
Stratégie d'aide-pays (CAS) qui, dans le cas d'un pays
à faible revenu, est fondée sur les priorités
définies dans le DSRP établi par ce pays. La CAS est
formulé par la Banque en collaboration avec le gouvernement et les
parties prenantes intéressés. Elle peut s'appuyer sur les
études consacrées par l'institution ou d'autres parties à
un large éventail de secteurs économiques et sociaux, tels que la
santé, l'éducation, l'agriculture, les dépenses publiques
et l'établissement du budget, la gestion budgétaire, la passation
des marchés, etc.
b. La phase d'identification
La
Stratégie
d'aide-pays constitue le plan directeur de l'assistance
fournie par la Banque mondiale à un pays. Pour les pays à faible
revenu, comme mentionné plus haut, la CAS est basée sur les
priorités identifiées dans le DSRP. Les objectifs définis
dans la CAS guident les priorités du programme de financement de la
Banque. Ils fournissent d'utiles indications aux parties prenantes et aux
entreprises qui souhaitent identifier les domaines dans lesquels la Banque
pourrait intervenir à une date future. Durant la phase d'identification,
les équipes de la Banque collaborent avec le gouvernement à
l'identification de projets qui pourraient être financés afin de
promouvoir les objectifs de développement convenus. Une fois un projet
identifié, l'équipe de la Banque prépare une fiche
descriptive du projet, document interne de quatre ou cinq pages
décrivant les éléments de base du projet, l'objectif
visé, les risques probables, les variantes envisageables et indiquant le
calendrier provisoire du processus d'approbation du projet.
- Documents utiles communiqués au
public
Le
Document
d'information sur le projet est
préparé après un examen interne de la fiche descriptive du
projet et mis à la disposition du public par l'
InfoShop
de la Banque mondiale. Ce document contient les informations
indiquées plus haut, ainsi que le nom du chef de projet ou du chef
d'équipe de la Banque qui supervise le projet et que peuvent contacter
les entreprises ou consultants qui désirent concourir pour l'obtention
de marchés ou de contrats dans le cadre du projet. Il est essentiel
d'avoir recours à ce document pour adapter le dossier d'appel
d'offres au projet en question.
La
Fiche
de données intégrées sur les principes de
sauvegarde est également
établie après le premier examen formel du projet et mise à
la disposition du public. Elle identifie les aspects clés du projet en
ce qui concerne les principes de sauvegarde environnementale et sociale de la
Banque mondiale. Elle fournit aussi des informations sur la façon dont
ces aspects seront pris en compte durant la préparation du projet.
c. La phase de préparation
Cette phase du processus est menée par le pays avec
lequel travaille la Banque et peut durer de quelques mois à trois ans,
selon la complexité du projet proposé. La Banque joue un
rôle de soutien, et fournit des services d'analyse et de conseil lorsque
le pays le lui demande. Durant cette période, les problèmes
techniques, institutionnels, économiques, environnementaux et financiers
soulevés par le projet sont examinés et les solutions possibles,
y compris d'autres méthodes qui permettraient d'atteindre les
mêmes objectifs, sont évaluées. Les projets pour lesquels
un financement de la Banque est sollicité sont obligatoirement
assujettis à une évaluation environnementale qui détermine
s'ils sont écologiquement rationnels et durables. La portée de
cette évaluation dépend de l'envergure, de l'échelle et de
l'impact potentiel du projet.
- Documents utiles communiqués au
public
Un
Rapport
d'évaluation environnementale analyse
l'impact probable sur l'environnement du projet envisagé et les moyens
de minimiser les effets préjudiciables éventuels.
Un
Plan
de développement pour les populations
autochtones identifie les effets
potentiellement nuisibles pour la santé, les ressources productives,
l'économie et la culture des populations autochtones.
Le
Plan
d'action environnementale décrit les principales
préoccupations environnementales d'un pays, identifie les principales
causes des problèmes et formule des politiques et des mesures
concrètes pour y faire face.
d. La phase d'évaluation
La Banque est chargée de cette phase du processus. Ses
agents examinent le travail accompli durant les phases d'identification et de
préparation et passent souvent trois à quatre semaines dans le
pays client.
Ils préparent et soumettent à la direction de
la Banque un Document d'évaluation du projet (pour les
projets d'investissement) ou un Document de programme (pour
les opérations d'ajustement). L'équipe de gestion
financière évalue les aspects financiers du projet. Le Document
d'information sur le projet est mis à jour durant cette phase. Une fois
que le projet a été approuvé, ces documents sont rendus
publics.
e. La phase de négociation et
d'approbation
Une fois que les services de la Banque ont
évalué une proposition de projet, la Banque et le pays qui
souhaite obtenir un financement négocient la forme que celui-ci
revêtira, et les deux parties s'entendent sur les modalités du
financement. Le document d'évaluation du projet ou le document du
programme est soumis aux Administrateurs de la Banque pour approbation, en
même temps que le Mémorandum du Président et les documents
juridiques. Dans le pays, les documents pertinents sont également soumis
pour autorisation finale par le gouvernement emprunteur, ce qui
nécessite dans certains cas leur ratification par le conseil des
ministres ou par le corps législatif. Une fois que le financement a
été approuvé par les deux parties, l'accord de financement
est officiellement signé par leurs représentants. Le prêt
ou le crédit est alors déclaré en vigueur, ou au stade des
décaissements dès que les conditions pertinentes auront
été réunies, et le texte de l'accord est rendu public.
- Documents utiles communiqués au
public
Le
Document
d'évaluation du projet présente toutes
les informations nécessaires aux Administrateurs pour approuver le
financement par la Banque du projet proposé. Avant 1999, ce document
était appelé Rapport d'évaluation des services de la
Banque.
Le
Document
du programme décrit
l'opération de prêt d'ajustement et exprime l'évaluation et
la détermination par la Banque de la faisabilité et de la
justification du programme.
L'
Annexe
technique complète le
mémorandum et recommandation du Président, dans le cas des
financements de services d'assistance technique hors projet, pour lesquels il
n'est pas nécessaire de préparer un Document d'évaluation
du projet.
f. La phase d'exécution et de
supervision
L'exécution du projet incombe au pays
emprunteur tandis que la supervision est du ressort de la
Banque. Une fois le financement approuvé, le gouvernement emprunteur,
avec l'assistance technique de la Banque, prépare les
spécifications et évalue les offres soumises au titre des
marchés de fournitures et de services concernant le projet. La Banque
examine le déroulement de ces activités pour s'assurer que ses
directives de passation de marché ou de contrat ont été
suivies. Si c'est le cas, les fonds seront décaissés.
L'équipe de gestion financière de la Banque supervise la gestion
financière pendant toute la durée du projet, notamment en
exigeant la soumission d'états financiers vérifiés
à intervalle régulier. Elle consulte également le FMI et
coordonne ses opérations avec cette institution et toute autre
entité cofinançant le projet.
Au cours de cette phase, si les priorités ou le
contexte du programme évoluent durant l'exécution, il peut
être souhaitable de faire évoluer l'opération
considérée, sa conception ou ses modalités
d'exécution dans le même sens. Dès réception d'une
demande écrite de l'emprunteur à cet effet, le directeur-pays, en
concertation avec le chef d'équipe et le juriste, détermine si
les changements demandés sont substantiels ou mineurs. Toute demande de
changement substantiel est soumise aux Administrateurs pour approbation. Toute
demande de changement mineur est soumise au directeur-pays pour approbation.
En ce qui concerne un financement supplémentaire le cas
échéant, les services de la Banque s'emploient à
rechercher d'autres solutions avec l'emprunteur, avant d'envisager un
financement supplémentaire, notamment à trouver d'autres sources
de fonds.
Les services de l'institution rédigent un document de
programme, dénommé Document de financement supplémentaire.
Celui-ci expose en termes concis les raisons pour lesquelles un financement
supplémentaire est nécessaire, ainsi que les mesures qui ont
déjà été prises pour faire face à la
situation. Ce document retrace les derniers événements concernant
le programme et montre que les conditions régissant l'octroi d'un
financement supplémentaire sont remplies. Il décrit
également les modifications à apporter aux documents de
prêt. Le financement supplémentaire est accordé à
titre de prêt distinct et constitue un nouvel engagement de prêt.
Les documents juridiques à élaborer pour un prêt
supplémentaire consistent un amendement à l'Accord de
Prêt.
- Document utile communiqué au
public
Le
Rapport
sur l'état d'avancement des projets en cours
d'exécution présente un très bref
aperçu des projets en cours durant l'exercice écoulé. Ce
document, qui était antérieurement un rapport interne
préparé à l'intention des Administrateurs, est à
présent mis à la disposition du public. Les projets clos durant
l'exercice ne figurent pas dans ce document puisque leurs rapports de fin
d'exécution sont également publics.
g. Le rapport de fin d'exécution
Une fois qu'un projet est achevé et clos au terme de la
période de décaissement du prêt (laquelle peut varier d'un
an à dix ans), la Banque et le pays emprunteur font le bilan des
résultats obtenus, des problèmes rencontrés, des
enseignements à tirer et des connaissances acquises durant
l'exécution du projet. Une équipe de la Banque mondiale rassemble
ces informations dans un rapport de fin d'exécution et de
résultats en intégrant les contributions de l'organisme public
chargé de la mise en oeuvre du projet, ainsi que celles des bailleurs de
fonds et autres partenaires et parties prenantes. Le rapport est
évalué de manière indépendante par le Groupe
indépendant d'évaluation et soumis au Conseil des Administrateurs
de la Banque pour information. L'objectif de ce système
d'évaluation des résultats est de produire des connaissances
susceptibles de servir ultérieurement à des projets
similaires.
- Document utile communiqué au
public
Les
Rapports
de fin d'exécution examinent les
résultats et évaluent chaque opération de financement de
la Banque une fois qu'elle est terminée. Les agents des services
opérationnels préparent ces auto-évaluations pour chaque
projet achevé.
h. La phase d'évaluation
Une fois qu'un projet est achevé, le
Département
de l'évaluation des
opérations procède à une
évaluation du projet pour mesurer ses réalisations par rapport
aux objectifs visés. Cette évaluation donne lieu à un
examen du rapport de fin d'exécution et à la préparation
d'un rapport distinct. Les deux rapports sont ensuite soumis aux
Administrateurs et à l'emprunteur. Ils ne sont pas rendus
publics.
- Documents utiles communiqués au
public
Les
Rapports
d'évaluation des résultats des projets
notent les réalisations des projets (en tenant compte de leur
pertinence, de leur efficacité et de leur efficience) et la
viabilité des résultats et leur impact sur le
développement des institutions. Un projet achevé sur quatre (soit
environ 70 projets par an) fait l'objet d'un rapport d'évaluation
rétrospective du projet préparé par les services du
Département de l'évaluation des projets. La préparation de
ce rapport prend environ six semaines et exige normalement un examen du projet
sur le terrain.
Les
Rapports
d'évaluation d'impact évaluent
la valeur économique des projets et leurs effets à long terme sur
la population et l'environnement. La Banque « revient » sur des
projets cinq à huit ans après la fin des décaissements.
Les
Rapports du
Panel d'inspection examinent les plaintes des parties
concernées selon lesquelles la Banque n'aurait pas appliqué ses
politiques et ses procédures opérationnelles lors de la
conception, de l'évaluation et ou de l'exécution d'une
opération qu'elle a financée.
Les projets peuvent être abandonnés
à n'importe quel stade du cycle des projets, de la préparation
à l'approbation. Pour les projets qui n'atteignent jamais le
stade opérationnel, les Documents d'information décrits plus haut
constituent les documents finals.
En outre il faut souligner que La
Région
Amérique
latine et Caraïbes de la Banque mondiale a
sa propre description du cycle des projets, qui donne les liens
appropriés et les listes de vérification associées aux
différentes étapes.
Ci-dessous nous avons en mode succinct le cycle des projets de
la Banque mondiale.
SCHEMA SIMPLIFIE DU CYCLE DE PROJET A LA BANQUE
MONDIALE36(*):
1. Stratégie d'assistance au pays
La Banque prépare le prêt et les services
de conseil, sur la base d'un cadre de sélection et des domaines
présentant un avantage comparatif, en ciblant les efforts de
réduction de la pauvreté du pays.
LE CYCLE DE PROJET BANQUE MONDIALE
2. Identification
Des projets sont identifiés pour
réaliser les stratégies. Ils doivent être
économiques, sociaux et environnementaux. Des stratégies de
développement sont analysées.
3. Préparation
La Banque fournit des conseils en matière de
politiques et de projet en même temps qu'une assistance
financière. Les clients mènent des études et
préparent la documentation finale du projet.
4. Evaluation
La Banque évalue les aspects
économiques, techniques, institutionnels, financiers, environnementaux
et sociaux du projet. Le Document d'évaluation du projet et les
avant-projets des documents juridiques sont
préparées.
5. Approbation par le conseil d'administration de la
Banque mondiale
La Banque et l'emprunteur signent l'accord de
prêt ou de crédit et le projet est soumis au Conseil
d'administration pour approbation.
6. Exécution et supervision
L'emprunteur exécute le projet. La Banque
s'assure que les fonds sont bien utilisés aux fins prévues par le
prêt, et que les critères économiques d'efficacités
et de compétences sont respectés.
7. Rapport de fin d'exécution
Le rapport de fin d'exécution est
préparé pour évaluer la performance aussi bien de la
Banque mondiale que de l'emprunteur.
8. Evaluation
Le département d'évaluation de la Banque
procède à un audit pour évaluer les résultats du
projet avec ses objectifs de départ.
B. PASSATION DES MARCHES
Il incombe à la Banque mondiale de veiller à ce
que les marchés et contrats au titre de projets financés par la
BIRD ou l'AID soient attribués de manière à satisfaire aux
dispositions des Statuts aux termes desquelles : « La Banque prendra des
dispositions en vue d'obtenir que le produit d'un prêt soit
consacré exclusivement aux objets pour lesquels il a été
accordé, compte dûment tenu des considérations
d'économie et de rendement et sans laisser intervenir des influences ou
considérations politiques ou extra-économiques ».
La Banque joue un autre rôle tout aussi important dans
le domaine de la passation des marchés, qui consiste à fournir un
appui à la gestion et à la réforme des systèmes de
passation des marchés publics dans les pays emprunteurs. Il est
essentiel d'améliorer l'efficacité, l'équité et la
transparence des dépenses publiques pour assurer un développement
durable et faire reculer la pauvreté.
C. SANCTIONS
La Banque mondiale a depuis longtemps pris conscience que la
fraude et la corruption nuisent au développement à tous
égards. Le détournement par divers moyens (fraude, corruption,
collusion, coercition ou obstruction) des fonds affectés aux projets de
développement, empêchent les gouvernements, les donateurs et la
Banque d'être pleinement en mesure d'atteindre leurs objectifs.
Éradiquer la corruption dans le contexte de l'aide au
développement exige une démarche conjointe de la part des pays
emprunteurs, de la Banque et des partenaires du développement. Il faut
pour cela que les emprunteurs, les autres bénéficiaires des
prêts et la Banque poursuivent leurs efforts pour contribuer à
empêcher les manoeuvres frauduleuses et actes de corruption où que
ce soit, tout en renforçant dans le même temps les structures
institutionnelles.
Des mesures importantes ont été prises à
cet égard. En 2006, la Banque mondiale a engagé une série
de réformes qui ont débouché sur l'établissement de
directives à l'intention de ses emprunteurs pour la
prévention et la lutte contre la fraude et la corruption dans les
projets qu'elle finance. Dans le but de garantir l'objectivité de ses
prêts. Ces directives visent à définir clairement les
mesures que doivent prendre les emprunteurs et autres
bénéficiaires de ces prêts pour tenter d'empêcher des
cas de fraude et de corruption de se produire et à défaut, d'y
remédier.
Depuis 1996, ses directives pour la passation des
marchés et pour la sélection et l'emploi de consultants
permettent à la Banque mondiale de sanctionner des entreprises et des
individus ayant commis des actes de fraude ou de corruption dans le cadre de la
fourniture de biens ou de services, la sélection de consultants, ou
l'exécution des contrats qui en résultent. Les deux séries
de directives contiennent les définitions des agissements
spécifiquement passibles de sanctions : manoeuvres frauduleuses, actes
de corruption, pratiques collusoires ou coercitives, manoeuvres
obstructionnistes. Depuis 1999, plus de 330 entreprises et
individus ont ainsi été sanctionnés par la Banque
pour avoir commis des actes de fraude et de corruption dans le cadre de projets
financés par ses prêts.
Les appels anonymes sont également
pris en compte. Le Service de déontologie institutionnelle
procède à des enquêtes sur les allégations de fraude
ou de corruption dans le cadre des activités financées par le
Groupe de la Banque mondiale ainsi que de fautes commises par son personnel.
CONCLUSION DU CHAPITRE II
La Banque mondiale au regard de ses outils financiers,
conditionnalités et procédures, est une institution qui a su
adapter ses politiques aux nécessités du temps. En effet elle a
effectué une transition notable du financement des projets tels que les
barrages, ponts et autoroutes, vers des mesures de renforcement des
institutions, de développement social, d'Etat de droit et
d'infrastructure publique nécessaire pour faciliter les activités
du secteur privé. Toutefois elle a su calibrer ses
conditionnalités au point d'y injecter une certaine dimension sociale
pour corriger les effets pervers rencontrés par le passé. Ses
procédures ont été largement toilettées et
redéfinies autour de la transparence, et ce par le truchement de la
publication des documents relatifs à son cycle de projet. En bref c'est
une institution qui a évolué avec le temps en adaptant
continuellement ses politiques de financement aux exigences de
développement des pays emprunteurs.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Le nombre sans cesse croissant d'institutions
multilatérales de développement dans le monde démontre
avec véhémence leur importance capitale dans les
sociétés en développement. En effet depuis le début
des années soixante, elles ont établies un véritable
marché mondiale du crédit pour le développement. De
compétence mondiale, régionale ou communautaire, elles se servent
d'instruments financiers aussi variés que les besoins de financement des
pays emprunteurs. Quasiment regroupés autour des terminologies :
prêts ; crédits ; dons ; garanties et
services de conseils, elles définissent chacune des
conditionnalités et procédures qui garantisses au mieux leurs
intérêts. Dans ce compromis entre le développement des pays
pauvres et le profit capitaliste des donateurs, jaillit la question de
l'efficience des mécanismes des unes et des autres. Ainsi on peut se
poser la question de savoir si la quête sempiternelle du profit ne peut
s'effectuer avec des résultats probants en matière de
développement ?Peut-être à cause leurs dimensions
inférieures qui réduisent de facto le montant des financements ou
pour leurs appartenances communautaires qui restreignent le nombre de
potentiels emprunteurs, les institutions multilatérales de
développement n'ont pas jusqu'ici briller de milles feux. Fort de ce
constat, la Banque mondiale dans son rôle de mentor en matière de
développement a dû revoir ses politiques pour les arrimer aux
nouvelles exigences. Mûrie par près de quarante-ans
d'expériences ponctuées d'échecs extraordinaires, elle a
revu et corrigé ses conditionnalités et ses procédures
pour répondre favorablement aux besoins sociaux des pays pauvres. Elle a
mis sur pied des mécanismes de financement qui autonomisent plus les
efforts de développement. Rendant ainsi chaque pays emprunteurs
responsable de son développement, c'est une véritable formule
magique qui tient la promesse des fleurs depuis 2001 au regard des
résultats escomptés que nous présenterons dans la suite de
notre travail.
LA BANQUE MONDIALE ET LE MODE DE DEVELOPPEMENT INDUIT
PAR LES PAYS, AXE SUR LES RESULTATS ET BASE SUR LE PARTENARIAT
DEUXIEME PARTIE
La façon dont la Banque perçoit le
développement a évolué, depuis le milieu des années
90. Auparavant, l'organisation aidait essentiellement les pays à revoir
leurs systèmes économiques et à construire des ouvrages
physiques tels que les routes et les barrages. L'expérience a
montré que le fait de réformer les systèmes sanitaires et
éducatifs, de garantir l'état de droit et de donner la parole aux
pauvres, est tout aussi important, dans la lutte contre la pauvreté, que
le fait de réduire l'inflation et d'équilibrer le budget. De nos
jours, la Banque cherche donc à mettre en relation divers secteurs de la
société et à les amener à concentrer leurs efforts
sur la lutte contre la pauvreté. Ainsi dans le cas d'un projet
d'éducation de base, par exemple, il ne suffit pas de construire des
écoles. Les enseignants doivent être bien formés et des
manuels scolaires de bonne qualité doivent être achetés de
manière à ce que les salles de classe soient remplies d'enfants
qui apprennent à lire et à écrire avec des enseignants qui
savent enseigner. De même, si les enseignants meurent du VIH/SIDA ou si
les élèves ne peuvent se rendre à l'école en hiver
à cause des routes en mauvais état, le projet éducation
n'atteindra pas ses objectifs. Une planification et une mise en oeuvre
intégrées impliquant les gouvernements et la
société civile, ainsi qu'une coordination avec des bailleurs de
fonds étrangers sont essentielles pour atteindre les résultats en
matière de réduction de la pauvreté. L'expérience
a également démontré que l'assistance au
développement donne de meilleurs résultats lorsque le processus
de développement est induit par le pays lui- même et basé
sur les partenariats. C'est la raison pour laquelle la Banque mondiale
fonde actuellement ses programmes de développement, sur les
stratégies de réduction de la pauvreté
élaborées par ces pays. Se sont les gouvernements en
étroite collaboration avec le secteur privé, les parlementaires,
les organisations de la société civile qui déterminent
leurs priorités économiques et sociales. Ces principes
(l'appropriation par le pays, l'accent placé sur les résultats,
le partenariat et la coordination) s'incarnent dans l'approche du
« Cadre de développement intégré
(CDI) » que promeut la Banque en matière de
développement. En conséquence, les priorités de la Banque
en matière de prêt ont changé. L'appui aux services sociaux
de base s'est accru, au détriment des prêts aux projets
d'énergie et miniers qui ont nettement baissé.
L'APPROCHE DU CADRE DE DEVELOPPEMENT
INTEGRE
CHAPITRE III
Les projets financés par la Banque mondiale se veulent
l'expression concrète des stratégies nationales de
réduction de la pauvreté, lesquelles s'articulent autour des
quatre principes dits du« Cadre de développement
intégré ». Présenté au Conseil
des Gouverneurs de la Banque mondiale en 1999, cette nouvelle approche traduit
l'évolution profonde de la conception du développement intervenue
depuis les années 90. Selon ce concept, la Banque recommande que :
§ Les stratégies de développement
doivent être globales et définies par une vision à long
terme. Contrairement aux stratégies de
développement antérieures, qui mettaient l'accent sur la
stabilisation macroéconomique à court terme et les
réajustements de la balance des paiements, le CDI privilégie les
facteurs structurels et sociaux à plus long terme tels que l'expansion
ou l'amélioration des services de santé et d'éducation,
l'entretien des infrastructures et la formation d'une nouvelle
génération de fonctionnaires.
· Chaque pays doit concevoir et piloter son
propre programme de développement en s'appuyant sur la participation des
citoyens. Le CDI part du principe que lorsqu'un pays «
s'approprie » les réformes, le gouvernement et la population sont
davantage déterminés à les faire aboutir.
§ Les gouvernements, les bailleurs de fonds, la
société civile, le secteur privé et les autres parties
prenantes doivent collaborer, sous la direction des pays
bénéficiaires, pour mener à bien les stratégies de
développement. La mise en place de partenariats
fondés sur la transparence, la confiance mutuelle et la concertation
peuvent accroître l'efficacité et l'utilité de l'aide et
conforter la capacité des pays à préparer et
exécuter un large éventail de programmes.
· Le bilan des activités de
développement doit être fondé sur des résultats
mesurables. Auparavant, la Banque prenait surtout en
considération les apports à la réalisation de projets et
les décaissements pour évaluer les activités de
développement, approche qui ne mesurait que l'affectation et la
consommation de ressources. Le CDI fait ressortir la nécessité
d'évaluer plus particulièrement l'impact de l'aide sur les
populations et sur leurs besoins.
Motivé par la quête insatiable de nouvelles
stratégies regorgeant plus d'efficacité dans l'aide
apportée aux populations locales des
pays pauvres, le CDI de
la Banque mondiale arrive en 1999 comme une nouvelle vision autonome du
développement. Car c'est une approche holistique de l'aide qui
consiste à conjuguer plusieurs programmes d'appui
(conçues et piloté par les pays eux-mêmes)
et non pas seulement à apporter une réponse sectorielle
à un problème de sous-développement. Il s'agit d'un cadre
stratégique qui prend en compte tous les aspects du développement
d'un pays à savoir les aspects sociaux, culturels, financiers,
économiques, structurels, humains, environnementaux, et la gouvernance.
L'objectif sous-jacent du CDI est de réduire plus rapidement et de
manière durable la pauvreté. Le CDI se préoccupe
particulièrement d'atteindre les OMD. Le CDI est basé sur le fait
que se sont les pays eux-mêmes, et non la Banque mondiale, qui
définissent leur propre programme de développement.
L'approche adoptée par le CDI convient à de nombreux pays et il
n'existe pas de critères définis pour élaborer un CDI. Le
seul critère est que le gouvernement adopte ce concept. Depuis le
lancement du CDI, ses principes ont été largement
approuvés. De ce fait, un bon CDI doit :
Être accepté par toutes les parties prenantes :
le gouvernement, les bailleurs de fonds, la société civile et le
secteur privé.
Favoriser des partenariats plus solides entre ces acteurs.
Impliquer les parlements et autres institutions
démocratiques.
Placer le pays au premier plan afin qu'il conduise son propre
programme de développement et qu'il crée une vision qui couvre
une période de 10 ou 15 ans ainsi qu'une stratégie triennale ou
quinquennale pour y parvenir.
Être révisé tous les deux ou trois ans et
adapté, si nécessaire, en fonction des changements de
circonstances.
Le Cadre de développement intégré est
devenu depuis sa mise en place la toile de fond de toutes les initiatives
d'aides de la Banque mondiale. Car bien qu'étant pas un programme
proprement dit, il représente en substance la vision fondamentale et les
lunettes avec lesquelles on peut lire les différentes initiatives telles
que :
- L'initiative PPTE renforcée (Pays pauvres très
endettés).
- L'initiative IAMD (Initiative d'allègement
multilatérale de la dette).
- La stratégie d'aide-pays (CAS ou en anglais
« Country Aid Strategy »).
SECTION I : L'INITIATIVE PPTE RENFORCEE
La Banque mondiale et le FMI ont lancé l'initiative
PPTE en 1996 afin d'assurer qu'aucun pays n'est confronté à une
charge d'endettement qu'il ne peut gérer. Depuis lors, la
communauté financière internationale, y compris les institutions
multilatérales et les autorités nationales, ont oeuvré en
vue de ramener à un niveau soutenable la charge de l'endettement
extérieur des pays pauvres les plus lourdement endettés. À
l'origine prévue pour deux ans, elle a été
prolongée quatre fois (en 1998, 2000, 2002 et 2004).
Un examen exhaustif de l'initiative en 1999 a permis à
la Banque mondiale et au FMI d'octroyer plus rapidement un allégement
substantiel à un plus grand nombre de pays. Permettant ainsi de
renforcer les liens entre l'allégement de la dette, la réduction
de la pauvreté et la politique sociale d'où le qualificatif
de « renforcée ».
§ Processus en deux
étapes
Les pays doivent satisfaire à certains critères,
s'engager à réduire la pauvreté par des réformes et
établir de bons antécédents au fil du temps. Au stade
initial, le FMI et la Banque mondiale offrent un allégement
intérimaire de la dette et lorsque le pays a respecté
ses engagements, un allégement intégral de sa dette lui est
accordé.
a. Première étape : le Point de
décision. Pour bénéficier d'une assistance au
titre de l'initiative PPTE renforcée, un pays doit satisfaire aux
quatre conditions suivantes :
1) être admissible à emprunter
auprès de l'AID de la Banque mondiale (qui octroie des
prêts sans intérêts et des dons aux pays les plus pauvres du
monde) et auprès du FMI par le biais de sa
Facilité
élargie de crédit, qui offre des prêts à des
taux bonifiés aux pays à faible revenu
(FRPC)37(*).
2) faire face à une charge
d'endettement insoutenable, à laquelle ils ne peuvent s'attaquer au
moyen des mécanismes d'allégement de la dette traditionnels.
3) donner la preuve qu'il a
procédé à des réformes et mené une politique
économique avisée dans le cadre de programmes appuyés par
le
FMI et la
Banque mondiale.
4) avoir élaboré un
document de
stratégie pour la réduction de la pauvreté
(DSRP) suivant un vaste processus participatif au niveau
national.
Lorsqu'un pays a rempli ces quatre critères ou
suffisamment progressé dans l'observation de ces derniers, les Conseils
d'administration de la Banque mondiale et du FMI décident officiellement
de son admissibilité à l'allégement de sa dette et la
Communauté internationale s'engage à ramener sa dette à un
niveau jugé soutenable. La première étape de l'initiative
PPTE est ce qui est appelé le Point de décision. Lorsque le pays
atteint ce point, il peut immédiatement commencer à recevoir un
allégement intérimaire du service de sa dette
qui est exigible.
b. Deuxième étape : le Point
d'achèvement. Afin de recevoir la réduction
intégrale et irrévocable de sa dette au titre de l'initiative
PPTE, le pays doit :
1) continuer de donner la preuve de bonnes
performances dans le cadre des programmes soutenus par les prêts du FMI
et de la Banque mondiale.
2) exécuter de manière
satisfaisante les grandes réformes convenues au point de
décision.
3) adopter et mettre en oeuvre pendant un an
au moins son DSRP.
Lorsqu'un pays a satisfait à ces critères, il
peut atteindre le point d'achèvement, ce qui lui permet de recevoir
l'intégralité de l'allégement de la dette
promis au Point de décision.
§ Mouvement des flux financiers
Dès le Point de décision, le
pays bénéficie de facto d'un allègement
intérimaire du stock de sa dette antérieure. Ce ci se
fait en contrepartie du règlement de son service de la dette
traditionnel dans un compte spécial ouvert
auprès de sa Banque centrale. Les ressources
financières ainsi encaissées seront utilisées pour le
financement des projets de développement inscrit dans le DSRP.
La mise oeuvre et l'exécution du DSRP pendant au moins
un an, permet au pays d'atteindre le Point d'achèvement
et de bénéficier d'un allègement substantiel
du stock de sa dette extérieure auprès des institutions
financières internationales. Celles-ci détruisent totalement la
part du stock de la dette extérieure du pays promise au Point de
décision, jugée à même de la rendre soutenable. Les
Fonds engrangés auprès du Compte spécial à la
Banque centrale sont totalement décaissés pour le financement des
projets de développement inscrit dans le DSRP.
Le pays bénéficie également au Point
d'achèvement d'une réduction du stock de sa dette
à hauteur de 90% ou plus si nécessaire
envers les pays riches qui se regroupent au sein du Club de
Paris38(*)
(90% de réduction selon les termes de
Cologne39(*)). Au
plan bilatéral, d'autres volets additionnels lui sont accordés
à l'instar du Contrat Désendettement
Développement (D)40(*) mis en place par la France. Le D consiste
aux remboursements de la dette bilatérale des états
concernés qui leurs seront plus tard redistribués par la
France sous forme de
subventions, et ce par le truchement de l'Agence Française de
Développement (AFD). Les fonds issus du D servent à lutter selon
un échéancier étalé sur dix ans, contre la
pauvreté dans le pays.
Sur un plan global la communauté financière
veille à ce que cet argent ne soit pas affecté à des
dépenses de prestige, à l'armement et qu'il ne soit
détourné par certains commis de l'Etat. Elle insiste ainsi sur
une gestion participative et axée sur les résultats.
§ Pays bénéficiant d'un
allégement de la dette. Sur les 40 pays41(*) qui sont admissibles
ou peuvent être admissibles à une assistance au titre de
l'initiative PPTE, 32 bénéficient d'un
allègement intégral de leur dette (en 2011) de la part de la
Banque mondiale, du FMI et d'autres créanciers après être
parvenus au point d'achèvement. 4 pays sont arrivés au point de
décision et certains d'entre eux reçoivent un allégement
intérimaire. 4 pays, jugés potentiellement admissibles à
l'initiative PPTE, n'ont pas encore atteint le point de décision.
§ L'allégement de la dette libère
des ressources pour les dépenses sociales
Avant l'initiative PPTE, les pays admissibles
dépensaient en moyenne légèrement plus pour le service de
la dette que pour la santé et l'éducation combinées.
Aujourd'hui, ils ont nettement relevé les dépenses
consacrées à la santé, à l'éducation et
à d'autres services sociaux. En moyenne, ces dépenses
représentent cinq fois le montant des paiements au titre du service de
la dette.
Pour les 36 pays qui bénéficient d'un
allégement de la dette, les paiements au titre du service de la dette
ont diminué en moyenne d'environ deux points de pourcentage du PIB entre
2001 et 2011. La charge de leur dette devrait être réduite
d'environ 80% après allégement total (y compris au titre de
l'IADM). Le coût total de l'aide aux 40 pays qui ont été
déclarés admissibles ou potentiellement admissibles à
l'allégement de la dette au titre de l'initiative PPTE est estimé
à environ 75 milliards d'USD en valeur
actualisée nette à la fin de 2009.
Afin de recevoir la réduction intégrale et
irrévocable de leurs dettes au titre de l'initiative PPTE, les pays
doivent selon l'une des recommandations de la seconde étape de l'IPPTE,
adopter et mettre en oeuvre pendant un an au moins son DSRP.
§ Le Documents de Stratégie pour la
Réduction de la Pauvreté (DSRP) est une approche
entamé dès 1999 dans la mouvance du CDI au sein l'initiative PPTE
renforcée. Tout est parti de la logique selon laquelle un plan national
de lutte contre la pauvreté serait efficace, s'il est conçu et
pris en charge par le pays et reçoit un large appui de l'opinion
publique. Le DSRP décrit les politiques et les programmes
macroéconomiques, structurels et sociaux qu'un pays mettra en oeuvre
pendant plusieurs années pour promouvoir la croissance et réduire
la pauvreté. Il expose aussi les besoins de financement extérieur
et les sources de financement connexes. Les DSRP sont établis par les
gouvernements des pays à faible revenu selon un processus participatif
dans lequel s'impliquent à la fois les parties prenantes au niveau
national et les partenaires extérieurs du développement, dont le
FMI et la Banque mondiale. C'est un outil dynamique, destiné
à convertir la vision stratégique globale d'un pays en une
activité assortie d'objectifs et de délais précis qui
permettra de réduire la pauvreté et de favoriser la croissance.
Il doit être approuvé par les Conseils à la fois de la
Banque et du FMI pour servir de base aux prêts concessionnels des deux
institutions et à l'Initiative PPTE. Il n'existe pas de modèle
pour l'élaboration d'un DSRP car le processus doit refléter les
circonstances et les caractéristiques propres d'un pays. Toutefois, six
principes fondamentaux sous-tendent l'élaboration et la mise en oeuvre
des stratégies de réduction de la pauvreté. Le DSRP
devrait être:
- Induit par le pays : ce qui implique
la participation de la société civile et du secteur privé
à toutes les étapes opérationnelles de son
élaboration.
- Axé sur les résultats :
focalisé sur les résultats et privilégiant les
réalisations qui améliorent plus particulièrement le sort
des pauvres.
- Global : reconnaissant le
caractère multidimensionnel de la pauvreté, il doit être
sensible au fait que la lutte contre la pauvreté doit faire appel
à une démarche intégrée parce que la
pauvreté est bien plus qu'un manque de revenu. Les pauvres sont le plus
souvent confrontés à l'inégalité des chances,
à l'insécurité matérielle et ils ne parviennent pas
à faire entendre leurs voix lors de la prise de décisions qui ont
une incidence sur leurs vies.
- Assorti de priorités : afin que
la mise en oeuvre soit possible, aussi bien sur le plan financier
qu'institutionnel.
- Orienté vers le partenariat :
impliquant la participation coordonnée des partenaires au
développement (bilatéraux, multilatéraux et non
gouvernementaux).
- Basé sur une perspective à long
terme : en ce qui concerne la réduction de la
pauvreté.
La Banque mondiale offre une formation ainsi qu'une assistance
technique et financière aux fins de la conception des DSRP. Lorsqu'un
pays n'est pas en position d'élaborer un DSRP dans sa totalité,
pour lui éviter de longs retards alors qu'il sollicite un
allègement de sa dette ou l'assistance du FMI, un DSRP
intérimaire (DSRP-I) peut être élaboré et un DSRP
complet produit en temps opportun. L'approche DSRP a été
largement acceptée et le processus est continuellement
perfectionné.
En juin 2005, en vue d'accélérer les
progrès vers la réalisation des OMD, le G842(*) a complété
l'initiative PPTE par
l'initiative
d'allégement de la dette multilatérale (IADM) .
SECTION II : L'INITIATIVE D'ALLEGEMENT DE LA DETTE
MULTILATERALE
C'est un programme qui vise l'annulation intégrale des
créances admissibles de trois institutions multilatérales sur un
ensemble de pays à faible revenu. Afin d'aider ces pays à
progresser sur la voie des OMD dont le but essentiel est de réduire de
moitié, à l'horizon 2015, le nombre de personnes vivant dans la
pauvreté. Cette initiative proposée par le G8, concerne
l'annulation totale par l'AID, le FMI et le Fonds Africain de
Développement (FAD) de leurs créances sur les pays qui ont
atteint ou vont atteindre le point d'achèvement de l'IPPTE.
L'initiative PPTE supposait une action concertée des
organisations multilatérales et des États pour ramener à
un niveau supportable la charge de la dette extérieure des pays pauvres
les plus endettés. L'IADM va plus loin, car elle vise à effacer
complètement la dette de ces pays afin de libérer davantage de
ressources pour les aider à atteindre les OMD. À la
différence de l'initiative PPTE, l'IADM n'envisage pas
parallèlement l'annulation des créances des créanciers
bilatéraux publics ou privés, ni d'autres institutions
multilatérales que le FMI, l'AID et le FAD. Cependant, début
2007, la Banque interaméricaine de développement (BID) a aussi
décidé d'effacer de la même manière ses
créances sur cinq PPTE des Amériques.
Tous les pays qui atteignent le Point d'achèvement au
titre de
l'initiative
renforcée en faveur des PPTE et ceux dont le revenu par habitant est
inférieur à 380 USD et qui ont encore une dette envers la Banque
mondiale et le FMI à la fin 2004 sont admissibles au
bénéfice de l'initiative IADM. Pour pouvoir
bénéficier de cet allégement, ces pays sont tenus, en
vertu d'une décision du Conseil d'administration de la Banque et du FMI,
d'être à jour au titre de leurs obligations envers ces
institutions et de présenter un bilan satisfaisant dans les trois
domaines suivants :
- politique macroéconomique
- mise en oeuvre d'une
stratégie
de réduction de la pauvreté (DSRP)
- gestion des dépenses publiques
A ce jour, 28 pays43(*) ont déjà reçus de l'AID, du FMI
et du FAD un allègement de la dette au titre de l'IADM. Pour mieux
appréhender les différences significatives qui régissent
l'IPPTE et l'IAMD nous allons présenter les deux initiatives dans un
tableau.
Tableau 14 :
Présentation succincte de l'IPPTE en parallèle avec
l'IAMD.
Etant donné la complexité du mouvement des flux
financiers qui s'opèrent dans ces deux mécanismes de financement,
il sera crucial pour nous de dresser dans un autre tableau plutôt
succinct et clair, la circulation des flux financiers et les qualités
financières d'admission à ces initiatives d'allègement de
la dette.
Tableau 15 : Présentation des
mouvements de flux financiers de l'IPPTE et l'IAMD.
Compte tenu de l'élargissement de la gamme des services
et des produits offerts par la Banque et de la nécessité
d'adopter une stratégie cohérente avec le programme de
développement des différents pays concernés, la Banque a
adopté la méthode d'approche dite
de « stratégie d'aide-pays ».
SECTION III : LA STRATEGIE D'AIDE-PAYS
La Stratégie d'aide-pays ou CAS en anglais (Country Aid
Strategy) est le principal document et instrument utilisé par la Banque
pour concevoir des programmes d'assistance aux pays qui empruntent à
l'AID et à la BIRD. La Banque prépare une CAS pour chaque pays
client. Cette stratégie d'aide-pays permet d'identifier les principaux
domaines dans lesquels l'aide de la Banque mondiale peut le plus contribuer
à réduire la pauvreté. Elle tient compte des
priorités du gouvernement et des principales parties prenantes
(contenues dans le DSRP), des résultats du portefeuille
de projets de la Banque mondiale dans le pays considéré et de la
solvabilité de ce dernier. Elle prend également en
considération des facteurs tels que les causes de la pauvreté,
les spécificités des populations pauvres, ainsi que l'état
des capacités institutionnelles, des capacités d'exécution
et de la gouvernance. Cette évaluation permet à la Banque
mondiale de déterminer le niveau et la forme de l'aide
financière et technique à apporter au pays. La
Stratégie d'aide-pays a pour but de favoriser la collaboration et la
coordination avec les partenaires de la Banque mondiale.
La Stratégie d'aide-pays présente un certain
nombre de caractéristiques :
· Elle n'est préparée qu'après
l'obtention d'un large consensus avec le pays sur la stratégie que
celui-ci entend suivre pour réduire la pauvreté (DSRP).
· Elle est participative, la Banque mondiale souhaitant
connaître les divers points de vue des différents groupes de la
société sur les priorités à arrêter, les
problèmes à résoudre et les formes que pourrait prendre
l'intervention de la Banque dans le pays. Toutefois, la CAS n'est pas
un document négocié : elle fait ressortir toutes
les divergences pouvant exister entre le programme voulu par le pays et la
stratégie recommandée par la Banque mondiale.
· Elle est de plus en plus « axée sur
les résultats ». Autrement dit, elle s'appuie sur un cadre
définissant clairement les liens de causalité entre les
résultats à obtenir sur une période de trois ans
et l'ensemble des moyens mis en oeuvre à cet effet. En outre,
elle souligne l'importance des activités de suivi et
d'évaluation.
La figure44(*) ci-dessous montre comment l'élaboration, la
mise en oeuvre et le suivi des stratégies d'aide-pays s'alignent sur le
processus du DSRP.
BANQUE MONDIALE
PAYS
Élaboration de la stratégie d'aide-
pays : CAS
§ Activités d'analyse & de conseil
§ Composition sectorielle de l'aide.
§ Instruments de prêt.
§ Cadre fiduciaire.
§ Enveloppe financière.
Définition de la stratégie axée
sur la réduction de la pauvreté et la croissance:
DSRP
§ Politiques macro/structurelles.
§ Gouvernance.
§ Politiques/programmes sectoriels
§ Estimation des coûts & financement.
§ Liens avec le budget/cadre de dépenses
à moyen terme
Mise en oeuvre de la stratégie
d'aide
Mise en oeuvre des programmes et des
politiques
Cadre axé sur les résultats/renforcement
des capacités statistiques
Suivi des résultats et évaluation de
l'impact
Cycle de la CAS
Cycle du DSRP
Tableau 16 : La mise en oeuvre et le suivi
des stratégies d'aide-pays en harmonie avec le processus du DSRP.
L'approche du Cadre de développement
intégré est la nouvelle orientation des politiques de lutte
contre la pauvreté de la Banque mondiale qui prône un
développement induit par les pays, axé sur les résultats
(adaptée aux priorités de développement et au contexte du
pays en définissant clairement les liens de causalité entre les
résultats à obtenir et l'ensemble des moyens mis en oeuvre) et
basé sur le partenariat. Cette vision idyllique se concrétise sur
le terrain par ses multiples actions en faveur du développement qui,
depuis 2000 sont encadrées dans le champ des huit objectifs du
millénaire pour le développement (OMD).
LA BANQUE MONDIALE UN TANDEM POUR LE
DEVELOPPEMENT
CHAPITRE VI
La Banque mondiale (l'AID et la BIRD) cherche à
réduire le fossé qui existe entre les pays riches et les pays
pauvres en utilisant les ressources des premiers pour assurer la croissance des
seconds sans toutefois les appauvrir. La Banque est l'un des principaux
bailleurs d'aide au développement. Elle appuie les efforts que
déploient les gouvernements des pays en développement pour
construire entre autre des écoles et des centres de santé,
procurer eau et électricité, combattre les maladies et
protéger l'environnement. Elle oriente ses efforts, à l'instar
des autres membres de la communauté du développement, sur la
réalisation des Objectifs de développement pour le
millénaire.
SECTION I : LE ROLE DE LA BANQUE MONDIALE DANS LE
DEVELOPPEMENT
Ces onze dernières années, la Banque mondiale a
aidé les populations dans les pays les plus pauvres du monde à
s'assurer un avenir meilleur tant à l'échelle individuelle et
familiale que nationale. Des élèves Afghanes aux petits
entrepreneurs Indiens de l'Andhra Pradesh, les bénéficiaires des
projets de la Banque ont vu des perspectives de prospérité
s'ouvrir à eux. Des millions de personnes ont désormais
accès à l'éducation et à des opportunités
d'emploi, à l'eau potable et à des médicaments essentiels.
Dans l'optique de garantir une efficacité maximale de ses financements,
la Banque organise ses opérations d'aides par secteurs et par
thèmes dans ses six régions d'interventions.
A. LES SECTEURS D'INTERVENTIONS DE LA BANQUE
MONDIALE
1. 1. Eau assainissement
et protection contre les inondations
2. Transport
3. Droit, justice et administration
publiques
4. Information et communication
5. Industrie et commerce
6. Santé et autres services sociaux
7. Finances
8. Energie et mines
9. Education
10. Agriculture, pêche et foresterie
a. En effectuant un décryptage par secteurs avec
minutie, on constate que durant ces dix dernières années la
Banque a consentie 25013 millions d'USD pour le secteur
« Eau assainissement et protection contre les
inondations » soit
7.80/0en valeur relative des
317191.8 millions d'USD. Ce qui représente ainsi le
6èmesecteur d'investissement de la
Banque.
b. Dans le secteur
« Transport », 52033.6 millions
d'USD ont été investies, soit
16.40/0en valeur relative,
représentant de fait le 2nd secteur
d'investissement de la Banque mondiale.
c. Le secteur « Droit, justice et
administration publiques » a reçu 70320.8
millions d'USD, soit 22.10/0 en
valeur relative, ce qui représente le 1er
secteur d'investissement de la Banque.
d. Le secteur « Information et
communication » est le secteur qui a reçu le moins de
financement de la Banque ces dix dernières années. 2169
millions d'USD soit 0.60/0en
valeur relative, ce classant ainsi au
10èmerang des secteurs d'investissement de
la Banque mondiale.
e. Le secteur « Industrie et le
commerce » constitue le
9ème secteur en matière d'orientation
des investissements. Il a compilé 15828.3 millions
d'USD soit en valeur relative
4.90/0ces dix dernières
années.
f. « La Santé et autres services
sociaux » enregistre
12.50/0en valeur relative des
prêts de la Banque mondiale, soit 39840.2 millions d'USD
pour se hisser au 3ème rang des
priorités sectorielles de la Banque.
g. Le secteur des «Finances »
occupe le 5ème rang, soit
9.30/0des investissements de la Banque
en valeur relative et 29631.7 millions d'USD.
h. Dans le secteur « Energie et
mines » la Banque a investi durant ces dix dernières
années 38376.6 millions d'USD, soit
120/0de ses financements en valeur
relative, ce qui place ainsi ce secteur en
4èmeposition dans les priorités de
l'institution de Bretton woods.
i. « l'Education »
représente 7.70/0en valeur
relative des investissements de la Banque. Il occupe par conséquent le
7ème rang avec ses 24526 millions
d'USD.
j. Le secteur « Agriculture, pêche et
foresterie » est le
8èmeen terme de priorités de la
Banque avec 19452.6 millions d'USD en dix ans, soit
6.10/0 en valeur relative.
En substance on peut dire au regard de ces chiffres que les
priorités dans le cahier des charges ô combien surchargé de
la Banque mondiale sont : l'instauration d'un environnement juridique et
judiciaire acceptable et des compétences publiques à la hauteur
d'un rééquilibrage des indicateurs macroéconomiques. Le
secteur du transport étant celui du désenclavement qui est
synonyme de rapprochement, plante le décor pour faciliter les
investissements dans la santé (pour atteindre les populations et
acheminer les médicaments et soins) et dans les autres secteurs du
développement.
Ci-dessous les graphiques représentant la
répartition des investissements de la Banque mondiale par secteurs ces
dix dernières années en millions d'USD.
Graphique 17 : Répartition des
prêts de la Banque mondiale par secteurs en millions d'USD
(2001-2011).
Graphique 18 : Engagements cumulés
de la Banque mondiale par secteurs en millions d'USD (2001-2011).
B. LES THEMES D'INTERVENTIONS DE LA BANQUE
MONDIALE
1. 1. Développement urbain
2. Commerce et intégration
3. Protection sociale et gestion des
risques
4. Développement social, parité
homme-femme et lutte contre l'exclusion
5. Développement rural
6. Primauté du droit
7. Gouvernance du secteur public
8. Développement humain
9. Finances et développement de secteur
privé
10. Gestion de l'environnement et des ressources
naturelles
11. Gestion économique
Les thèmes d'interventions de la Banque mondiale sont
des sujets sociaux-économiques et gouvernementaux jugés
indispensable pour enclencher le développement des Etats-clients. Ce
sont des domaines qui servent de leviers pour un réel décollage
économique. Selon la Banque mondiale, ce sont des passages
obligés pour accéder au développement dans les pays
pauvres. Ainsi, ceux-ci vont de la qualité des ressources humaines
à l'instauration d'un environnement juridique et judiciaire acceptable,
en passant par l'égalité des genres et la protection de
l'environnement.
a. Le « Développement
urbain » a occupé le6ème
rang dans les thèmes d'investissement de la Banque durant
ces dix dernières années. Avec un total de 28826.3
millions d'USD sur les 317191.8 millions d'USD
consentie par la Banque, soit9.080/0en
valeur relative.
b. Le thème « Commerce et
intégration » se classe au
8ème rang des priorités
thématiques de la Banque. Durant ces dix dernières années,
ce thème a enregistré 16659.5 millions d'USD,
soit 5.250/0 en valeur relative.
c. Au 5ème rang, nous
avons le thème « Protection sociale et gestion des
risques », qui s'approprie
9.290/0en valeur relative des
investissements de la Banque, soit 29490.8 millions d'USD.
d. Le thème « Développement
social, parité homme-femme et lutte contre
l'exclusion » se place au
9èmerang des priorités de la Banque
avec 12722.5 millions d'USD soit
4.010/0en valeur relative.
e. Avec 32250.7 millions d'USD le
« Développement rural » est
la4ème thématique d'investissement de
la Banque mondiale sur la dernière décennie, soit
10.160/0 en valeur relative.
f. La « Primauté du
droit » représente
1.220/0 en valeur relative des
prêts de la Banque, soit le dernier thème d'investissement de
celle-ci avec 3899.4 millions d'USD pour le
11ème rang.
g. La thématique « Gouvernance du
secteur public » occupe le 2nd
rang dans les priorités d'investissements de la Banque
mondiale. Elle a reçu 42708.9 millions d'USD soit
13.460/0des financements globaux de
l'institution de Brettons woods exprimés en valeur relative sur dix
ans.
h. Au 3ème rang de
thématiques privilégiées, nous avons le
« Développement humain » qui a
comptabilisé 40293.8 millions d'USD soit
12.70/0valeur relative.
i. L'inamovible et indéboulonnable thème sur les
« Finances et développement de secteur
privé » a incontestablement avec constance
caracolé au 1er rang des investissements de
la Banque durant la dernière décennie. Avec la somme
cumulée de 71874.4 millions d'USD, soit
22.650/0en valeur relative.
j. Le thème « Gestion de
l'environnement et des ressources naturelles » se retrouve
au 7ème rang de l'orientation des
financements de la Banque. Avec 28769.9 millions d'USD en dix
ans, ce qui donne 9.07 0/0 en valeur
relative.
k. La « Gestion
économique » se classe en
10ème position avec 11873.5 millions
d'USD, pour 3.740/0des
prêts de la Banque mondiale en valeur relative.
Graphique 19 : Prêts de la Banque
mondiale par thèmes en millions d'USD (2001-2011).
Graphique 20 : Engagements cumulés
de la Banque mondiale par thèmes en millions d'USD
(2001-2011).
La Banque considère que le développement du
secteur privé et de la finance contribuent plus efficacement à
enclencher un « effet d'entrainement » sur les autres
thématiques. En outre, la qualité de l'administration publique et
des ressources humaines d'un pays sont autant de facteurs qui sont des gages
d'un développement économique qui déboucherait sur le
développement proprement dit.
C. REGIONS D'INTERVENTIONS DE LA BANQUE
MONDIALE
Ci-dessous nous avons la répartition des engagements de
la Banque par régions (2001-2011).
1. Moyen-Orient et Afrique du Nord
2. Asie du Sud
3. Amérique Latine et Caraïbes
4. Europe et Asie Centrale
5. Asie de l'Est et Pacifique
6. Afrique
La Banque mondiale organise ses activités autour de six
régions45(*)définies comme ses zones d'interventions dans
le monde. Il s'agit là d'une segmentation géographique qui
répond au souci d'une meilleure coordination de ses activités et
d'une stratégie de proximité plus représentative.
Graphique 21 : Proportions cumulées
des engagements de la Banque mondiale par régions (2001-2011).
Graphique 22 : Proportions annuelles des
engagements de la Banque mondiale par régions (2001-2011).
D. EXEMPLES DES PROJETS FINANCES PAR LA BANQUE
MONDIALE
Les financements de la Banque mondiale sont attribués
en fonction des thématiques, des secteurs, des régions et des
pays. Tout en respectant les besoins du pays inscrits dans son DSRP, la Banque
veille sur la traçabilité, la transparence et le bon usage de
fonds alloués pour l'exécution du projet. Nous relèverons
ainsi sur deux projets des éléments substantiels qui forment le
creuset de ceux-ci.
1. PROJET 1 : PROJET DE GESTION
INTEGRE DES TERRES ET DES DESASTRES AU TOGO
Description du projet : c'est un
projet qui a été proposé par le Togo en 2010. Ce projet
d'un montant de 16.95 millions d'USD, vise à renforcer les
capacités institutionnelles face aux éventuels risques
d'inondations et de dégradation des sols en milieux ruraux et urbains.
D'une durée de quatre ans, il a été approuvé en
décembre 2011. Conformément à la logique du CDI, c'est un
projet qui a été pensé, conçu et été
piloté par le Togo. En effet selon le cycle de projet de la Banque, le
Document d'information sur le projet (Report No: AB6590) a
été mis à la disposition du public le 21 septembre 2011.
Ce document contient le nom de la banque chef de projet (Shelly
Macmillan) ; l'autorité qui supervise le projet et qui peut
être contactée par les entreprises ou consultants qui
désirent concourir pour l'obtention de marchés ou de contrats
dans le cadre du projet (Le secrétariat technique national de lutte
contre les risques et désastres) ; Il est essentiel d'avoir recours
à ce document pour adapter le dossier d'appel d'offres au projet en
question. La
Fiche
de données intégrées sur les principes de
sauvegarde (Report No: AC6313) a également
été établie après le premier examen formel du
projet et mise à la disposition du public le 10 Avril 2011. Elle
identifie les aspects clés du projet en ce qui concerne les principes de
sauvegarde environnementale et sociale de la Banque mondiale. Par la suite
d'autres documents on déjà été fourni tels
que : Le
Rapport
d'évaluation environnementale ; Le
Plan
de développement pour les populations
autochtones ; Le Document
d'évaluation du projet (Report No: 62210-TG) qui
présente toutes les informations nécessaires aux Administrateurs
pour approuver le financement par la Banque du projet proposé. Et le
Rapport
sur l'état d'avancement du projet.
Le Document d'information du projet est réalisé
avec la participation des citoyens, du secteur privé, des ONG et du
gouvernement comme l'exige le CDI. Le Document d'évaluation du projet
quant à, lui fixe les objectifs à atteindre qui sont
mesurés par des indicateurs préalablement définis. Il faut
aussi souligner qu'il existe des évaluations de mi-parcours qui
conditionnent le plus souvent le déblocage des futures tranches
financières. Elles sont donc contenues dans ce rapport sur l'état
d'avancement du projet.
2. PROJET 2 : PROJET DE
RECONSTRUCTION ET GESTION DES RISQUES DE DESASTRE A HAITI.
C'est un projet qui vise à renforcer les
capacités du pays à faire face aux catastrophes naturelles.
Approuvé le 1 décembre 2011 et d'un montant de 60 millions d'USD,
il court jusqu'au 31 décembre 2016. Ce projet comporte 5 volets de
financements à savoir :
§ Composante 1 : Evaluation et analyse des risques
naturels qui consomme 3.50 millions d'USD.
§ Composante 2 : Mesure d'urgences pour les
désastres et réponses face aux crises. Ce lot est financé
à hauteur de 14.50 millions d'USD.
§ Composante 3 : Réhabilitation des voies de
transports. Ce volet utilisera 37.00 millions d'USD.
§ Composante 4 : Aide de secours et de
réhabilitation qui coutera 1.00 million d'USD.
§ Composante 5 : Gestion des projets et
exécution qui représente 4.00 millions d'USD.
Le projet étant déjà en cours, certains
indicateurs intermédiaires ont été définis pour
évaluer l'état d'avancement des projets. Ainsi pour ce programme,
on a :
- Le nombre de fonctionnaires formés et
opérationnels
- Le nombre d'employés municipaux formés et
opérationnels
- La distance en kilomètre de routes
réhabilités et construites
- Le nombre de nouveaux ponts construits etc. etc....
Dans le DSRP de ce pays on note une participation active des
différentes composantes sociales de Haiti. Le Document
d'information sur le projet ; la
Fiche
de données intégrées sur les principes de
sauvegarde ; Le
Rapport
d'évaluation environnementale ; Le
Plan
de développement pour les populations
autochtones et Le Document
d'évaluation du projet ont déjà été
mis à la disposition du public.
SECTION II: LA BANQUE
MONDIALE : UNE INSTITUTION AXEE SUR LES RESULTATS ET BASE SUR LE
PARTENARIAT
A. LA BANQUE MONDIALE UNE INSTITUTION AXEE SUR LES
RESULTAT
a. Outils de mesure des résultats
La recherche de résultats guide fortement l'approche de
la Banque, tant au niveau de la mise en oeuvre de ses programmes que de la
prestation de conseils en politiques.
En application du principe du
Cadre
de développement intégré, qui veut
que les activités de développement soient évaluées
sur la base de résultats mesurables, la Banque s'est dotée d'un
certain nombre d'outils pour évaluer l'impact des projets.
Conformément à la
Politique
d'information de l'institution, nombre d'entre eux sont
accessibles au public.
Si certains instruments évoqués plus haut dans
le cycle de projet permettent d'évaluer les projets pris
individuellement tels que :
-
Les Rapports de fin d'exécution
-
les Rapports d'évaluation rétrospective
-
les Rapports d'évaluation d'impact
- les Rapports du Panel
d'inspection, d'autres évaluations en revanche sont de
portée plus générale à savoir :
§
Évaluations de l'aide-pays : chaque
année, une dizaine d'études examinent la performance de la Banque
dans un pays donné. Généralement sur quatre ou cinq ans
elles rendent compte du respect par l'institution de la Stratégie
d'aide-pays en cours et de l'efficacité globale de celle-ci.
§ Les Évaluations sectorielles et
thématiques : environ six études par an
sont consacrées aux activités de prêt sectoriel
(agriculture, transports, etc.) ou thématique (réduction de la
pauvreté, parité hommes-femmes, etc.) de la Banque sur une
période de cinq à dix ans. Elles rendent compte du respect par
l'institution de ses politiques et bonnes pratiques, ainsi que de
l'efficacité de son action de développement.
§ Les Évaluations de
processus : chaque année, deux ou trois
études examinent les activités en cours, telles que la
coordination de l'aide ou l'octroi de dons de développement. Elles
rendent compte de leur efficience globale, de leur conformité aux
objectifs déclarés et de leur efficacité.
§ Les Rapports d'achèvement de la mise en
oeuvre : lorsqu'un projet est terminé et clôturé
à la fin de la période de versement du prêt (un processus
qui peut prendre entre 1 à 10 ans), la Banque mondiale et le
gouvernement emprunteur collectent des données sur les résultats
obtenus, les problèmes rencontrés, les enseignements
retirés et les connaissances acquises lors de la réalisation du
projet. Une équipe opérationnelle de la Banque mondiale compile
toutes ces informations et données dans un rapport de résultats
et d'achèvement de la mise en oeuvre, en utilisant les
éléments provenant des organismes gouvernementaux
concernés, des Co-bailleurs de fonds et d'autres partenaires et parties
prenantes. Le rapport est évalué de manière
indépendante par le Groupe d'évaluation indépendante (IEG)
et est ensuite soumis au Conseil d'administration de la Banque à des
fins d'information. Les connaissances issues de ce processus de mesure des
résultats doivent bénéficier à des projets
similaires à venir.
Mue par cette culture des résultats enfouie au coeur de
sa démarche, la Banque mondiale et ses pays partenaires collectent des
données sur les produits et les résultats du
développement, afin d'avoir une meilleure connaissance des facteurs qui
pèsent le plus sur les performances. Par exemple, l'accent est mis sur
le dénombrement des hôpitaux ou des dispensaires ruraux et sur
l'évaluation de l'impact de ces services sur la vie des populations qui
les utilisent. L'accès aux services de santé s'est-il
amélioré ? Combien d'enfants ont-ils été
vaccinés contre les maladies infectieuses ? Quelles ont
été les conséquences sur la mortalité des enfants
de moins de cinq ans ? Le nombre d'enfants pouvant allé à
l'école a-t-il augmenté grâce à un meilleur
accès à la scolarisation ?
b. Le système de mesure des
résultats
Le système de mesure des résultats est
conçu pour montrer les résultats globaux obtenus par les pays
bénéficiant d'une aide de l'AID. Il établit une
traçabilité des résultats globaux, indique les
priorités et les processus définis dans le cadre des
stratégies nationales de réduction de la pauvreté. Il
permet d'évaluer la contribution de l'AID aux résultats de
développement et sert à faire le lien avec le cadre des objectifs
de développement pour le Millénaire. Les résultats sont
mesurés à deux niveaux:
§ Le premier niveau du système comprend des
indicateurs groupés en quatre catégories :
- Croissance et réduction de la pauvreté
- Gouvernance et climat de l'investissement
- Infrastructure pour le développement
- Développement humain
§ Le deuxième niveau s'appuie sur les
autoévaluations de la Banque mondiale, l'analyse du portefeuille de
l'AID et les données fournies par le Groupe indépendant
d'évaluation et le Groupe d'assurance de la qualité. Les
indicateurs comprennent : le nombre d'équipes-pays utilisant une
stratégie d'aide-pays basée sur les résultats ; les notes
attribuées aux résultats finaux des CAS, telles que
validées par l'IEG ; les notes attribuées aux résultats
des projets, telles que validées par l'IEG ; et des indicateurs de la
qualité des projets lors de leur inclusion dans le portefeuille de
l'IDA, telle qu'évaluée par le QAG.
Afin d'assurer des progrès durables, la Banque mondiale
aide les pays partenaires à développer leur capacité
à construire leurs propres systèmes statistiques, d'information
et d'apprentissage, mais aussi à concevoir et mettre en oeuvre des
programmes efficaces. Le financement et la formation sont mis en place par
exemple par le biais du nouveau Fonds pour les statistiques
axées sur les résultats, soutenu par les donateurs et
destiné à améliorer les systèmes de surveillance et
d'évaluation, ainsi que les compétences. Ce soutien n'est pas
limité aux organismes qui mettent en oeuvre les projets soutenus par la
Banque, il inclut également les agences responsables de la planification
nationale et des budgets. En rendant disponible ces outils
d'auto-évaluation, tel que l'outil d'évaluation des
capacités en matière de gestion axée sur les
résultats, la Banque aide les pays renforcer leur
capacités de mesures, de contrôles des résultats et
utilités des données pour mesurer l'efficacité des
programmes. De nouveaux efforts importants, comprenant le portefeuille du pays
et la performance des résultats, ainsi que le système de
surveillance, permettent de renforcer cette capacité à surveiller
et à mesurer l'importance et la qualité des
bénéfices découlant du soutien de la Banque mondiale. Ces
efforts permettent également de soutenir les réalisations en
développant la capacité des pays partenaires par le biais
d'auto-évaluation de la gestion des résultats de
développement.
Depuis juillet 2009, la Banque a oeuvré pour renforcer
la manière dont
elle
mesure les résultats (Indicateurs sectoriels de
base) en intégrant la collecte et le regroupement de
données standardisées issues de projets soutenus par l'AID dans
sept secteurs : éducation, santé, routes, approvisionnement en
eau, micro, petites et moyennes entreprises, développement urbain et
technologies de l'information et de la communication. La mise en place
d'indicateurs de base pour des secteurs et des thèmes additionnels sont
en discussion et la portée de l'exercice est en train d'être
élargie afin d'inclure également le portefeuille de la BIRD.
Cette nouvelle information globale complète les données
déjà disponibles et plus détaillées concernant le
projet, le pays et le secteur. Afin de faciliter la restitution de ces
données de première importance, les systèmes de la Banque
ont été mis à jour pour permettre aux équipes
d'ajouter des indicateurs sectoriels de base pertinents au cadre de
résultat du projet.
B. LA BANQUE MONDIALE UNE INSTITUTION BASE SUR LE
PARTENARIAT
La troisième vertu de la Banque mondiale qui est le
partenariat, se situe à deux niveaux à savoir :
national (les services gouvernementaux, le secteur privé, la
société civile, et les populations locales) et
international (les institutions internationales et la
société civile internationale).
Au niveau national selon la Banque mondiale, la mise en place
de partenariats fondés sur la transparence, la confiance mutuelle et la
concertation peuvent accroître l'efficacité, l'utilité de
l'aide et conforter la capacité des pays à préparer et
exécuter un large éventail de programmes. Voilà pourquoi
elle n'a jamais cessé de marteler aux gouvernements qu'une
collaboration sincère et objective avec les bailleurs de fond, la
société civile, le secteur privé et les autres parties
prenantes à travers des consultations seraient favorable pour mener
à bien les stratégies de développement.
Dans le cadre du dialogue qu'elle entretient avec les pays, la
Banque recommande aux pays emprunteurs de consulter les principales parties
prenantes locales et de les associer à la formulation de la
stratégie de développement national. La Banque associe ainsi
activement toutes les composantes censées lutter contre la
pauvreté, à la définition des politiques et études
au niveau mondial, régional et national. Elle travaille
résolument à l'amélioration de la qualité de ces
processus consultatifs pour s'assurer qu'ils contribuent au renforcement des
politiques et programmes.
Les principes substantiels de la nouvelle approche du CDI de
la Banque, exhorte chaque pays a concevoir et piloter son propre programme de
développement en s'appuyant sur la participation des citoyens
(société civile, secteur privé et les
populations).Tout en impliquant les parlements et autres institutions
démocratiques, il s'agit là de favoriser des partenariats plus
solides entre ces acteurs. Cette paternité des projets et des
réformes, donnant un sens de responsabilité à chaque pays
se doit pour être efficace, s'ouvrir à toutes ses composantes pour
une confrontation d'idées, de visions devant aboutir à un
consensus, et ce pour éviter une sorte de jacobinisme
institutionnel. C'est dans cette logique que s'inscrit la
stratégie d'aide aux pays qui n'est préparée
qu'après l'obtention d'un large consensus avec le pays sur la
stratégie que celui-ci entend suivre pour réduire la
pauvreté (DSRP).La Banque mondiale souhaitant ainsi connaître les
divers points de vue des différents groupes de la société
sur les priorités à arrêter, les problèmes à
résoudre et les formes que pourrait prendre l'intervention de la Banque
dans le pays.
Ainsi dans le cas d'un Prêt à l'appui de
politiques de développement, le pays emprunteur détermine au
stade de l'élaboration de la stratégie, la portée des
consultations et de la participation aux
activités de préparation, d'exécution, de suivi et
d'évaluation de l'opération. Ajouté à ceux-ci la
forme qu'elles doivent prendre conformément à la constitution et
à la législation nationales. Les services de la Banque
décrivent dans le Document du programme les modalités de
consultation et de participation retenues par le pays. Les
résultats du processus de concertation adopté au
stade de l'élaboration de la stratégie nationale de
développement sont aussi pris en compte.
A l'international, la Banque mondiale collabore avec les
autres
organismes
internationaux et bailleurs de fonds, les organisations
du secteur privé et de la
société
civile, les associations académiques et professionnelles
afin de mieux coordonner ses politiques et pratiques en matière d'aide
à tous les niveaux dans les pays ainsi qu'à l'échelon
régional et mondial. L'expérience montre qu'il est possible
d'améliorer et de renforcer rapidement les capacités en place
dans les pays en développement, à partir du moment où
les bailleurs de fonds réussissent à coordonner leur
action et à harmoniser leurs
procédures. Au niveau mondial, on compte plusieurs dizaines de
milliers de projets de développement financés par des bailleurs
de fonds. Ces projets répondent chacun à une multiplicité
d'impératifs, de principes et de règles de procédures
destinés à en assurer la bonne marche et à faire en sorte
que l'aide fournie serve effectivement aux pauvres.
En outre, le cofinancement qui est l'un des mécanismes
de financement le plus prisé dans le monde, offre aujourd'hui une
plateforme de partenariat incontournable. Dans ce sillage, la Banque mondiale
aide et encourage les Etat-clients à rechercher d'autres sources
additionnelles de financement, pour colmater les brèches
créées par le nombre important de potentiels emprunteurs.
L'adoption des ODM, en 2000, a scellé une alliance
qui n'a pas de précédent à l'échelle mondiale et
qui vise à atteindre huit objectifs spécifiques pour
réduire la pauvreté, la faim, les maladies et
l'analphabétisme. Le huitième objectif qui est consacré
à l'établissement d'un partenariat mondial pour le
développement concerne les moyens d'assurer la réalisation des
sept autres.
C. LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE
DEVELOPPEMENT
En septembre 2000, 189 États membres des Nations Unies
se sont rassemblés lors du
Sommet du
millénaire et ont adopté « la
déclaration
du millénaire », qui
comporte notamment des engagements relatifs à la réduction de la
pauvreté, au développement et à la protection de
l'environnement. Ce sont huit objectifs, soutenus par
18 cibles quantifiées et assorties d'un calendrier et
48 indicateurs46(*). Ces derniers sont désormais connus
sous le nom des
Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD).
Les OMD centrent les efforts de la Communauté internationale sur la
réalisation d'améliorations significatives et mesurables dans la
vie des personnes concernées d'ici 2015. Ils
établissent des cibles47(*) et des normes de comparaison
pour
mesurer les résultats, et ce non seulement pour les pays
en développement mais également pour les pays riches qui les
aident à financer leurs programmes de développement et pour les
institutions multilatérales qui aident à mettre en oeuvre ces
programmes.
Les huit (OMD) listés ci-dessous
guident les efforts de presque toutes les organisations travaillant dans le
domaine du développement et sont devenus un cadre communément
accepté pour mesurer les progrès en matière de
développement :
1. Réduire l'extrême pauvreté et
la faim.
2. Assurer l'éducation primaire pour tous.
3. Promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes.
4. Réduire la mortalité
infantile.
5. Améliorer la santé
maternelle.
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres
maladies.
7. Préserver l'environnement.
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le
développement.
La Banque mondiale s'engage dans la réalisation des
objectifs de développement pour le Millénaire (OMD), simplement
parce que sa mission a toujours été d'améliorer les
conditions de vie des populations qui en ont le plus besoin. La Banque mondiale
a enregistré des avancées majeures sur chaqu'un des objectives
grâce à ses appuis. Nonobstant le fait qu'à trois ans
seulement de l'échéance, il semble cependant peu probable que
tous les pays atteignent l'ensemble des OMD en 2015. La Banque mondiale
poursuit ses activités dans les huit domaines en finançant les
initiatives qui visent à prévenir la malnutrition chez les
jeunes enfants et les femmes enceintes ; à mettre en place des
systèmes scolaires qui donnent aux enfants les moyens de devenir des
citoyens productifs ; à augmenter le nombre de filles achevant le
cycle primaire ; à diminué la mortalité infantile de
moitié ; à amélioration de la santé
maternelle ; à combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d'autres
maladies ; à préserver l'environnement et créer un
réseau mondial de partenariat pour le développement.
SECTION III: SYNTHESE DES DIFFERENCES ET POINTS
COMMUNS ENTRE LES MECANISMES DE FINANCEMENT.
Nous allons ici dresser un tableau récapitulant les
points communs et les différences entre les mécanismes de
financement utilisés par la Banque mondiale et ceux des Banques
régionales de développement. Par la suite nous ferons une analyse
et des suggestions pour l'amélioration de la qualité de gestion
des fonds octroyé par la Banque mondiale.
A. TABLEAU DES POINTS COMMUNS ET DIFFERENCES ENTRE LES
MECANISMES DE FINANCEMENT
POINTS COMMUNS ENTRE LES BANQUES MULTILATERALES DE
DEVELOPPEMENT
§ Les produits financiers
- Les prêts : leur taux
d'intérêts et conditionnalités varient en fonctions des
emprunteurs, des projets et des risques encourus. Très souvent ces taux
sont le reflet du taux prévalant sur le marché intérieur
du pays ou du secteur économique. Leur durée varie entre
10 et 20 ans avec un différé
d'amortissement qui peut atteindre 5 ans.
- Les crédits : ils ne sont pas
porteurs d'intérêts, mais sont toutefois assortis d'une commission
de service qui oscille entre 0.5 et
0.750/0. Leur durées varient
entre 15 et 50 ans, et ce avec un
différé d'amortissement situé entre 5 et
10 ans. Les crédits sont accordés par les
différents Fonds créés aux siens de ces Banques pour venir
en aident aux pays les plus pauvres.
- Les dons : ce sont des fonds
accordés (très petite proportions) pour des programmes
d'assistance et de coopérations techniques telles que : la
préparation et l'exécution des projets ; les services de
conseils et de formation et le transfert de connaissances. Ces services
relèvent des différents Fonds de développement qui sont
les principaux guichets de financement concessionnel.
- Les garanties : elles fournissent
plusieurs instruments de
garantie
et de gestion des risques destinés à minimiser les
risques politiques des activités d'investissements directs
étrangers dans des pays en développement où le facteur
risque est plus important.
- Le cofinancement : dans la plupart des
projets financés par ces institutions, on y trouve toujours des fonds
apportés par d'autres partenaires bilatéraux et
multilatéraux. Ceci permet de combler le déficit financier sur un
projet ou un programme spécifique.
§ Les programmes de
développement : ce sont des plans de développement
portés par une vision globale et composés de plusieurs projets
qui devront être financés au cours d'une certaine période,
dans un pays ou un secteur économique précis.
DIFFERENCES SUBSTANTIELLES ENTRE LES MECANISMES DE
FINANCEMENT
§ La vision des stratégies de
développement
ï La Banque mondiale
- Le pays élabore lui-même une stratégie
de réduction de la pauvreté et de croissance économique
sur une certaine période (DSRP).
- Le pays conçoit et pilote les projets contenus dans
son propre programme de développement.
- Les conditionnalités deviennent plus souples et
réalisables car c'est le pays lui-même qui les définit dans
son DSRP.
- Une participation concrète des citoyens au travers
des ONG ; de la Société civile et du Secteur privée
dans la conception et la réalisation du plan de développement est
obligatoire.
- Une prise en compte des particularités
socio-économiques propres à chaque pays.
- Une obligation ponctuelle d'information publique sur
l'état d'avancement des projets.
- La possibilité d'une réduction de la dette
pour le financement du DSRP.
- Exécution du programme sous la vigilance des services
de la Banque mondiale qui ont mis en place tout un dispositif de mesure des
résultats et de sanction.
ï Les Banques régionales de
développement
- La Banque élabore elle-même des
stratégies pour un groupe de pays selon un thème
socio-économique particulier. Elle choisie les secteurs dans lesquelles
elle va investir.
- Les mécanismes de financement ne sont pas
conçus en fonction de spécificités
socio-économiques singulières à chaque pays.
- Le pays élabore un projet selon les thèmes ou
les secteurs de financement que la Banque a retenu à cette
période pour qu'il soit validé. Dans ce processus le gouvernement
n'a pas besoin de consulter les autres parties prenantes comme la
Société civile ; le Secteur privée ; les
citoyens et les ONG.
- La Banque pilote elle-même le projet par le canal de
ses services et évalue les résultats à la fin des
réalisations.
- Les conditionnalités sont définies par la
Banque elle-même et sont appliquées sans aucune distinction faite
sur le caractère hétéroclite des indicateurs
macroéconomiques du groupe de pays retenus.
- L'information sur l'état d'avancement du projet n'est
pas une obligation.
Dans ce tableau, on peut observer que la Banque mondiale a
opté pour un développement induit par le pays lui-même et
en collaboration avec les organisations de la Société
civile ; le Secteur privée et les ONG. Ainsi le programme et les
projets de développement sont le choix et l'oeuvre du pays
lui-même. Dans ce processus, le pays définit ses propres mesures
d'ajustements structurels compte tenu de sa taille macroéconomique et de
sa situation sociale. La Banque mondiale quant-à-elle finance le
programme et s'assure que le cycle de projet et la vision sont bien
respectés cet-à-dire que :
§ Les stratégies de développement sont
globales et définies par une vision à long terme.
§ Qu'il y a une participation effective et active du
Secteur privée ; de la Société civile des ONG et des
citoyens dans la conception et la réalisation des projets
financés.
§ Que des communications ponctuelles sont faites sur
l'état d'avancement des projets et sont rendues publiques.
§ Que les bilans des activités de
développement sont fondés sur des résultats mesurables
§ Le département d'évaluation de la Banque
mondiale procède à un audit pour évaluer les
résultats du projet avec ses objectifs de départ au terme du
processus.
La Banque mondiale estime que lorsqu'un pays «
s'approprie » les réformes, le gouvernement et la population sont
davantage déterminés à les faire aboutir. Ce qui est
d'autant plus vrai car le développement ne s'aurait être l'action
d'un décret en provenance des Institutions multilatérales de
développement, mais d'une réflexion et d'une réaction du
pays lui-même. En revanche ce « laisser-aller » ou ce
« laisser-faire » conduit toujours à des
dérives en matière de gestion des fonds alloués, et ce
nonobstant les mesures de contrôles mis en place par la Banque mondiale.
Voilà pourquoi il faut aller au-delà du cadre des sanctions
simple pour y introduire des mesures de pénalités qui seront
déduit des engagements futurs auprès de la Banque. Ainsi un pays
bénéficiaire qui se comporterait mal dans l'exécution d'un
projet de développement, le paierait par une réduction de sa
capacité d'emprunt et une augmentation du taux d'intérêt
auquel il serait jusque arrimé. Ceci aurait le mérite
d'être plus dissuasif que de simples sanctions contre des entreprises et
des individus ayant commis des actes de fraude ou de corruption dans le cadre
de la fourniture de biens ou de services, la sélection de consultants,
ou l'exécution des contrats qui en résultent.
Par ailleurs on observe aussi un manque de coordination des
activités de toutes ces Banques de développement. Mis à
part le fait qu'elles s'organisent le plus souvent pour cofinancés des
projets, leurs visions du développement restent très
différentes. Voilà pourquoi une convergence plus accrue des
visions du développement entre les différentes Institutions
serait bénéfique pour les pays pauvres. Car elle permettrait au
pays d'avoir une vision unique et globale du développement à long
terme.
B. PROPOSITION D'UNE FORMULE D'ALLOCATION DES
RESSOURCES DE LA BANQUE MONDIALE
Cette proposition va dans le sens d'une amélioration en
termes de qualité de gestion des fonds alloués par la Banque. En
effet le nombre croissant de pays emprunteurs et le volume de prêts
sollicité ne sont pas toujours en adéquations avec les
résultats escomptés. Certes la nouvelle vision du
« développement induit par les pays » avec
l'élaboration d'un DSRP selon les recommandations du CDI est louable.
Mais elle n'a pas jusque là résolu l'épineux
problème de la gestion des fonds reçus. Le CDI se trouve en amont
et en aval du processus. Il plante ainsi le décor avec sa volonté
de voir chaque pays concevoir et piloter ses programmes de
développement, et ce de consensus avec la société civile
et les citoyens. Par la suite il exige que les bilans des projets doivent
être fondés sur des résultats mesurables à
l'achèvement de ceux-ci. Dans ce canevas on observe un vide au niveau
crucial de l'exigence en matière de qualité de gestion des fonds
alloués. Or il est évident que la qualité de la gestion
d'un investissement est un élément nodal de son résultat.
Qui plus est, ajouté à ceci des mesures dissuasives et
pénalisantes pourraient contraindre les pays à plus de rigueurs
managériales. Voilà pourquoi notre proposition va être
centrée sur une éventuelle notation de la qualité de
gestion des fonds accordés par la Banque, et une échelle de
pénalité sur le montant des futurs emprunts.
a. EVALUATION DE LA QUALITE DE GESTION
La plupart des pays pauvres qui empruntent à la Banque
mondiale ont un niveau de corruption très élevé, ce qui ne
garantie pas une bonne gestion des fonds reçus de la Banque. En outre,
le faible niveau de démocratie dans ces pays et le manque de
transparence dans la gestion des affaires publiques n'est pas de bon augure
pour une gestion efficiente. Ainsi nonobstant le fait qu'il est important pour
un pays de piloter lui-même son programme, il le serait encore mieux si
au terme d'un programme on pouvait évaluer la qualité de gestion
opérée par ce pays. Cette évaluation devrait se traduire
par une note qui influerait sur le montant des futurs prêts
accordés au pays en question. Ainsi plus la note serait bonne, plus les
montants des futurs emprunts s'accroitront proportionnellement au PIB du pays,
et le taux d'intérêt devrait décroitre par rapport aux taux
conventionnels et vice versa. Donc, moins la note serait bonne, plus les
montants des futurs prêts s'amenuiseraient et le taux
d'intérêt augmenterait.
De-ce-fait loin d'être simplement une mesure dissuasive,
cette notation entrainerait des pénalités sur les futurs
programmes de développement. Ceci aura le mérite d'encourager les
bons élèves, qui auront la possibilité d'empruntés
aisément pour financer leur développement, et ce au
détriment des mauvais élèves qui n'auront qu'à s'en
prendre à leur comportement.
Tout en restant dans le sillage du CDI, cette formule
contribuerait à assainir la gestion des fonds publics, à
promouvoir la transparence et la méritocratie dans la passation des
marchés, à lutter contre la corruption et le détournement
de deniers publics. Ainsi, la qualité de gestion d'un programme
conditionnerait le niveau des futurs engagements du pays, qui seront soit des
privilèges soit des pénalités.
b. NOTATION DE LA QUALITE DE GESTION DES FONDS ET
PENALITES
A l'exemple des Agences de notation financières qui
évaluent la qualité de la dette d'un pays pour donner une
information significative aux investisseurs, la Banque pourrait aussi
élaborée une échelle de valeur qui accorderait une note
sur la qualité de gestion des fonds qu'elle octroie. Sur une
échelle établie entre MQ1 à MQ10 (Management
Quality ou Qualité de gestion), bien entendu MQ1 étant
la plus mauvaise note et MQ 10 la plus bonne note.
Les critères ici seront le degré d'implication
de la société civile, du secteur privé, des bailleurs de
fonds et des citoyens dans la gestion des programmes. Le niveau de transparence
sur la passation des marchés, de communication et d'information sur le
déroulement du programme. L'écart entre les résultats
attendus et ceux obtenus à la fin du programme.
Tous ces critères notés individuellement seront
par la suite compilés pour produire une note dont la fourchette
s'établirait entre 1 et 10.Ainsi une note inférieure à la
moyenne entrainerait une pénalité (selon le nombre de chiffres)
qui serait déduit en pourcentage dans les futurs prêts.
Exemple : Une note de MQ3 ou 3/10 ferrait perdre
au pays 200/0(2points
en dessous de la moyenne) de sa capacité d'emprunt auprès de la
Banque et le taux d'intérêt des futurs prêts qui lui seront
accordés augmenterait de
10/0 (cet-à-dire
0.500/0×2). En
revanche une note de MQ7 ou 7/10 augmenterait de
200/0(2 points au
dessus de la moyenne) la capacité d'endettement du pays auprès de
la Banque et diminuerait de
0.250/0
(cet-à-dire
0.500/0/2)le taux
d'intérêt des futurs emprunts.
La note de MQ5 ou 5/10 serait la dimension neutre de cette
formule. Donc elle maintiendrait le taux d'intérêt à
0.500/0et la
capacité d'endettement à son niveau normale (sans avantages et
sans pénalités).Ainsi nous aurons le tableau ci-dessous :
TABLEAU DE NOTATION
- 400/0
-Absence totale de transparence dans la gestion des
projets. -Résultats Catastrophiques. -Niveau de corruption très
élevé. -Exclusion des parties prenantes. -Passations des
marchés fantaisistes. -Absence totale de communication et d'information.
-Gestion désastreuse des fonds alloués.
NOTES
TAUX
CE
CRITERES D'EVALUATION DE LA QUALITE DE
GESTION
0.50/0×4=20/0
MQ 1
- 300/0
-Absence de transparence dans la gestion des projets.
-Résultats très négatifs. -Niveau de corruption
très élevé. -Marginalisation des parties prenantes.
-Passations des marchés très arbitraires. -Pas de communication
et d'information. -Gestion calamiteuse des fonds alloués.
MQ 2
0.50/0×3=1.50/0
- 200/0
-Absence de transparence dans la gestion des projets.
-Résultats très négatifs. -Niveau de corruption
très élevé. -Gestion opaque des programmes. -Niveau de
communication et d'information déplorable. -Passations des
marchés arbitraires. -Mauvaise gestion des fonds
alloués.
MQ 3
0.50/0×2=10/0
- 100/0
-Transparence douteuse dans la gestion des projets.
-Résultats négatifs
-Niveau de corruption élevé. -Gestion
opaque des programmes.
-Niveau de communication et d'information insuffisant.
-Passations des marchés subjectives. -Mauvaise gestion des fonds
alloués.
MQ 4
0.50/0×1=0.50/0
-Transparence douteuse dans la gestion des projets.
-Résultats médiocres
-Niveau de corruption bas. -Gestion participative des
programmes.
-Niveau de communication et d'information acceptable.
-Passations des marchés objectives. -Gestion moins efficace des fonds
alloués.
MQ 5
+/-00/0
+100/0
0.50/0×1=0.50/0
-Transparence dans la gestion des projets.
-Résultats positifs
-Niveau de corruption bas.-Gestion participative des
programmes.
-Niveau de communication et d'information acceptable.
-Passations des marchés objectives.-Gestion efficace des fonds
alloués.
0.50/0÷1=0.50/0
MQ 6
+200/0
MQ 7
-Transparence dans la gestion des projets.-
Résultats positifs
-Niveau de corruption bas. -Gestion participative des
programmes.
-Niveau de communication et d'information acceptable.
-Passations des marchés objectives. -Gestion efficace des fonds
alloués.
+300/0
0.50/0÷2=0.250/0
-Transparence dans la gestion des projets.
-Résultats positifs.
-Niveau de corruption bas. -Gestion participative des
programmes.
-Niveau de communication et d'information acceptable.
-Passations des marchés objectives. -Gestion efficace des fonds
alloués.
MQ 8
0.50/0÷3=0.160/0
+400/0
-Transparence totale dans la gestion des
projets. -Résultats très positifs.
-Niveau de corruption très bas. -Gestion
participative des programmes.
-Niveau de communication et d'information correcte.
-Passations des marchés objectives. -Gestion efficace des fonds
alloués.
MQ 9
0.50/0÷4=0.120/0
-Transparence totale dans la gestion des projets.
-Résultats très positifs.
-Niveau de corruption très bas. -Gestion
participative des programmes.
-Niveau de communication et d'information parfait.
-Passations des marchés très objectives. -Gestion efficiente des
fonds alloués.
+500/0
MQ 10
0.50/0÷5=0.10/0
CE : Capacité d'Endettement
MQ : Management Quality (Qualité de Gestion).
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Moteur centrale du développement dans le monde, la
Banque mondiale est une institution qui a toujours été aux
premières loges des stratégies et initiatives de
développement. Mue par une quête sempiternelle des formules de
développement, elle innove et améliore inlassablement ses
mécanismes de financement pour répondre favorablement aux
nécessités des populations indigentes. Si avant les années
2000, son efficacité et ses bons résultats n'étaient que
des lointains passés glorieux des années 1950-1960 en Europe et
au Japon, il faut dire que la dernière décennie a permis à
l'institution de redorer son blason. En effet il faut reconnaitre que la Banque
mondiale au même titre que les autres institutions de Bretton Woods durant plus de quatre décennies
(1960-2000), n'ont pas pu libérer les pays en développement des
galères de la pauvreté. Par ailleurs les ordonnances prescrites
par celles-ci ont paradoxalement souvent empirées les situations
macroéconomiques qu'elles étaient censées corriger. Si
toutes ces contre-performances sont à inscrire au crédit du
nombre élevé des potentiels emprunteurs et des ressources
limitées de la Banque, il n'en demeure pas moins que les
stratégies de financement utilisées étaient prescrites
dans un néant de particularités économiques propres aux
Etats. En revanche, avec l'avènement des OMD en 2000 et des vagues
successives d'initiatives de réductions des dettes (IPPTE et IAMD), le
tous saupoudrés par le lancement dès 1999 de la nouvelle approche
du CDI, on assiste à véritable passage de l'ombre à la
lumière.
Aujourd'hui, la Banque mise sur un développement au
« cas par cas », fondé sur des stratégies
consensuelles entre toutes les parties prenantes (le gouvernement, la
société civile, le secteur privé et autres) sans toutefois
faire abstraction des bailleurs de fonds internationaux. C'est donc un
développement participatif et inclusif que promeut la Banque, rendant
ainsi chaque pays responsable de son devenir, mais sous un contrôle
scrupuleux et impétueux des services de la Banque. En outre la Banque
est devenue très friande en matière de résultats.
Aujourd'hui elle peut suivre l'évolution d'un projet jusqu'à 10
ans après son exécution, pour s'assurer que les objectifs pour
lesquels le financement a été accordé sont bien atteints,
ce qui pourra le cas échéant servir de modèle ailleurs.
Il faut tout de même reconnaitre que malgré
toutes ces mesures dissuasives, des comportements déviants continuent
d'être perpétrés par les différents
bénéficiaires, compromettant ainsi fortement les efforts de
développement. Voilà pourquoi en guise de recommandation, notre
étude s'est penchée du coté des mesures
pénalisantes. Ceux-ci loin d'être simplement dissuasives
entraineraient des déductions financières sur les futurs
prêts, ce qui pourrait être bien plus efficace que des sanctions
vulgaires. Car la perspective d'une capacité d'endettement futur en
hausse ou en baisse influencerait mieux les comportements des dirigeants des
pays emprunteurs.
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre exercice de recherche sur les
mécanismes de financement des institutions multilatérales de
développement, il ressort clairement que celles-ci, sont les armes de la
communauté internationale dans sa lutte contre la pauvreté et le
développement. Muent par leurs envergures continentale et mondiale,
elles représentent les laboratoires et les épicentres de toutes
les initiatives et politiques de développement dans le monde. De ce
fait, elles sont émoustillées par une volonté manifeste et
impétueuse d'harmonisation et de coordination des stratégies de
développement. Ce trait commun rend plus complexe l'appréciation
que l'on porte sur l'efficacité et l'efficience des unes et des autres.
Ainsi tout au long de notre étude, il a été question des
différences substantielles qui permettent de distinguer dans ce tableau
presqu'uniforme les mécanismes de financement de la Banque mondiale de
ceux de ses congénères de dimensions régionales. Etant
donné les énormes similitudes qui dépeignent les
politiques de financement de toutes ces institutions, nous avons par la force
et la dextérité de la recherche réussie à
isolée « le mode de développement induit par
les pays, axé sur les résultats et basé sur le
partenariat » que prône la Banque mondiale.
En effet, parti d'une approche comparative des
différents mécanismes de financement mis en place par les banques
multilatérales de développement, force a été de
constater qu'en dépit de quelques différences près, elles
offrent toutes les mêmes instruments de financement. Des programmes de
prêts aux garanties en passant par les dons ou crédits, les
services de conseils et le cofinancement, ajouté à cela les
conditionnalités et procédures de financement aussi
homogènes. C'est presque partout et toujours les mêmes principes.
Mais il faut cependant discerner de la vision de la Banque mondiale, la
philosophie porté par les banques de dimensions régionales qui
promeut un « développement pensés,
conçus et pilotés par elles-mêmes dans un néant de
particularités socio-économiques propres chaque pays
emprunteurs ». C'est une thérapie unique et
consubstantielle à tous les pays pauvres sans spécificités
aucune.
La somme des échecs des initiatives de
développement antérieurs ont permis à la Banque mondiale
de repenser la philosophie de ses mécanismes de financement pour plus
d'efficacités et d'efficience. Elle a ainsi par expérience admis
que le développement devrait pour être efficace, être
pensé, conçu et piloté par les propres
bénéficiaires, qui, en devenant les garants de leurs
émancipations socio-économiques seront plus aptes à
accroitre cumulativement et durablement leur progrès réel global.
Cette nouvelle vision synthétisée autour de la politique du
Cadre de développement intégré, est toute
la différence qui singularise les mécanismes de financement de la
Banque mondiale.
Porté par quatre principes substantiels à
savoir :
§ Les stratégies de développement
doivent être globales et définies par une vision à long
terme. Le Cadre de développement intégré
privilégie les facteurs structurels et sociaux à plus long terme,
contrairement aux stratégies de développement antérieures,
qui mettaient l'accent sur la stabilisation macroéconomique à
court terme et les réajustements de la balance des paiements.
· Chaque pays doit concevoir et piloter son
propre programme de développement en s'appuyant sur la participation des
citoyens. Pour la Banque, lorsqu'un pays s'« approprie » les
réformes, le gouvernement et la population sont davantage
déterminés à les faire aboutir.
§ Les gouvernements, les bailleurs de fonds, la
société civile, le secteur privé et les autres parties
prenantes doivent collaborer, sous la direction des pays
bénéficiaires, pour mener à bien les stratégies de
développement. La mise en place de partenariats
fondés sur la transparence, la confiance mutuelle et la concertation
peuvent accroître l'efficacité et l'utilité de l'aide et
conforter la capacité des pays à préparer et
exécuter un large éventail de programmes.
· Le bilan des activités de
développement doit être fondé sur des résultats
mesurables. Auparavant, la Banque prenait surtout en
considération les apports à la réalisation de projets et
les décaissements pour évaluer les activités de
développement, approche qui ne mesurait que l'affectation et la
consommation de ressources. Le CDI fait ressortir la nécessité
d'évaluer plus particulièrement l'impact de l'aide sur les
populations et sur leurs besoins.
Cette approche révolutionnaire a contribué
à rendre les pays clients plus responsable de leur propre
développement. En d'autres termes, la Banque mondiale n'est plus en
amont des stratégies de développement, mais finance plutôt
des initiatives pensées et conçues singulièrement par
chaque pays dans un document cadre appelé
« DSRP ou Document pour la stratégie de
réduction de la Pauvreté ».
Pour être plus succinct nous dirons qu'aujourd'hui la
Banque mondiale demande aux pays clients de concevoir eux-mêmes leurs
stratégies de développement dans un document (DSRP), qui seront
ensuite étudiées et conciliées aux exigences de la
stratégie d'aide-pays de la Banque. Par la suite, des financements
seront mis à la disposition du pays pour la réalisation des
projets contenus dans le DSRP, et ce sous un contrôle impétueux de
la Banque qui veille sur l'obtention des résultats tangibles et
consistants enjouant un rôle de contrôleur investi des pouvoirs
coercitifs et dissuasifs.
Depuis près de 10 ans, cette nouvelle approche a fait
ses preuves au regard des chiffres présentés plus haut, ce qui
pourrait interpeller les autres institutions multilatérales de
financement à revoir leurs politiques pour plus d'efficacités
dans la lutte acharnée contre la pauvreté et pour le
développement.
ANNEXE 1
Liste des 77 pays membres du Groupe de la Banque
Africaine de Développement
§ 53 Pays membres régionaux
Afrique du Sud
Algérie
Angola
Bénin
Botswana
Burkina Faso
Burundi
Cameroun
Cap-Vert
Comores
Congo
Côte d'Ivoire
Djibouti
Égypte
Érythrée
Éthiopie
Gabon
Gambie
Ghana
Guinée
Guinée-Bissau
Guinée équatoriale
Kenya
Lesotho
Liberia
Libye
Madagascar
Malawi
Mali
Maroc
Maurice
Mauritanie
Mozambique
Namibie
Niger
Nigeria
Ouganda
RCA
RDC
Rwanda
São Tomé et Principe
Sénégal
Seychelles
Sierra Leone
Somalie
Soudan
Swaziland
Tanzanie
Tchad
Togo
Tunisie
Zambie
Zimbabwe
§ 24 Pays membres non-régionaux
Allemagne
Arabie saoudite
Argentine
Autriche
Belgique
Brésil
Canada
Corée
Chine
Danemark
Es pagne
États-Unis d'Amérique
Finlande
France
Inde
Italie
Japon
Koweït
Norvège
Pays-Bas
Portugal
Royaume-Uni
Suède
Suisse
ANNEXE 2
Le Conseil d'administration de la Banque Africaine
de Développement en 2011
Administrateurs
Abdelhak BENALLEGUE (Algérie)
Emmanuel CARRÈRE (France)
Mohit DHOORUNDHUR (Maurice)
Abdul-Magid GADAD (Libye)
Walter Crawford JONES (États-Unis
d'Amérique)
Masahiro KAN (Japon)
Elfatih M. KHALID (Soudan)
Moegamat Shahid KHAN (Afrique du Sud)
Hassan A. KHEDR (Égypte)
Christoph KOHLMEYER (Allemagne)
Mohamed MAHROUG (Maroc)
Bruce MONTADOR (Canada)
Mary C. MUDUULI (Ouganda)
Tchétché N'GUESSAN (Côte
d'Ivoire)
André NZAPAYEKE (République
centrafricaine)
Mogens PEDERSEN (Danemark)
Mamadou Abdoulaye SOW (Sénégal)
Mampuya Pedro F. TOMBWELE (Angola)
Shehu YAHAYA (Nigeria)
Vincenzo ZEZZA (Italie)
Administrateurs suppléants
Augusto I. EMBALO (Guinée-Bissau)
Agustín J. NAVARRO (Espagne)
Petronella M.N. MWANGALA (Zambie)
Mohamed O.H. KHATTAR (Mauritanie)
Vacant
Abdulrahman ABUBAKR (Arabie saoudite)
Alieu Momoudou NGUM (Gambie)
Motena Ernestine TSOLO (Lesotho)
Almis MOHAMED ABDILLAHI (Djibouti)
Vacant
Moufida Jaballah SRARFI (Tunisie)
Thamer HUSAIN (Koweït)
Mulu KETSELA (Éthiopie)
Bernardo ABAGA N. MAYIE
(Guinée-Equatoriale)
Sele YALAGHULI (Rép. dém.
Congo)
Tapani H. KIVELÄ (Finlande)
Nani Martin GBEDEY (Bénin)
Rafique M. JUSOB MAHOMED (Mozambique)
Maria N. C. BATISTA de SOUSA (São Tomé et
Príncipe)
Pieter De KEIZER (Pays-Bas)ANNEXE
3
Le Conseil d'administration du Fonds Africain de
Développement en 2011
Administrateurs
Emmanuel CARRÈRE (France)
Walter Crawford JONES (États-Unis
d'Amérique)
Masahiro KAN (Japon)
Elfatih M. KHALID (BAD)
Moegamat Shahid KHAN (BAD)
Hassan A. KHEDR (BAD)
Christoph KOHLMEYER (Allemagne)
Bruce MONTADOR (Canada)
Mary C. MUDUULI (BAD)
André NZAPAYEKE (BAD)
Mogens PEDERSEN (Danemark)
Mamadou Abdoulaye SOW (BAD)
Shehu YAHAYA (BAD)
Vincenzo ZEZZA (Italie)
Administrateurs suppléants
Agustin J. NAVARRO (Espagne)
Alexander SEVERENS (États-Unis
d'Amérique)
Abdulrahman ABUBAKR (Arabie saoudite)
Alieu Momoudou NGUM (Gambie)
Motena Ernestine TSOLO (Lesotho)
Almis MOHAMED ABDILLAHI (Djibouti)
Vacant
Thamer HUSAIN (Koweït)
Mulu KETSELA (Éthiopie)
Sele YALAGHULI (Rép. dém.
Congo)
Tapani H. KIVELÄ (Finlande)
Nani Martin GBEDEY (Bénin)
Maria N.C. BATISTA de SOUZA (São Tomé
& Príncipe)
Pieter De KEIZER (Pays-Bas)
ANNEXE 4
Liste des pays membres du groupe de la BID en
2011
Pays membres non-régionaux
Allemagne
Autriche
Belgique
Canada
Chine
Croatie
Danemark
Espagne
États-Unis
Finlande
France
Israël
Italie
Japon
Norvège
Pays-Bas
Portugal
République de Corée
Royaume-Uni
Slovénie
Suède
Suisse
Pays membres régionaux
Argentine
Bahamas
Barbade
Belize
Bolivie
Brésil
Chili
Colombie
Costa Rica
El Salvador
Équateur
Guatemala
Guyana
Haïti
Honduras
Jamaïque
Mexique
Nicaragua
Panama
Paraguay
Pérou
République dominicaine
Surinam
Trinité-et-Tobago
Uruguay
Venezuela
ANNEXE 5
Le Conseil d'administration de la BID en 2011 par
nombres de voix décroissants
Administrateurs
Mattia Adani, ITALIE
Gustavo Arnavat, ÉTATS-UNIS
Adina Bastidas, VENEZUELA
Richard Bernal, JAMAÏQUE
Hugo Rafael Cáceres, PARAGUAY
Manuel Coronel Novoa, NICARAGUA
Eugenio Díaz-Bonilla, ARGENTINE
Alejandro Foxley Tapia, CHILI
José Carlos Miranda, BRÉSIL
Cecilia Ramos Ávila, MEXIQUE
Marc-Olivier Strauss-Kahn, FRANCE
Yasusuke Tsukagoshi, JAPON
Juan Valdivia Romero, PÉROU
Vinita Watson, CANADA
Administrateurs suppléants
Ulrike Metzger (Suppléant),
ALLEMAGNE
Poste à combler (Suppléant),
ÉTATS-UNIS
Antonio De Roux (Suppléant), PANAMA
Poste à combler (Suppléant)
BAHAMAS
Marcelo Bisogno (Suppléant), URUGUAY
Carmen María Madríz (Suppléante)
BELIZE
Martín Bès (Suppléant), ARGENTINE
Xavier Eduardo Santillán (Suppléant)
CHILI
Sérgio Portugal (Suppléant),
BRÉSIL
Muriel Alfonseca (Suppléante)
MEXIQUE
Orla Bakdal (Suppléante), DANEMARK
Gerry Duffy (Suppléant),
ROYAUME-UNI
Roberto Prieto Uribe (Suppléant)
COLOMBIE
Peter Cameron (Suppléant), CANADA
ANNEXE 6
Liste des pays membres de la BAsD en
2011
Pays membres régionaux
Afghanistan
Armenia
Australia
Azerbaijan
Bangladesh
Bhutan
Brunei Darussalam
Cambodia
China, People's Republic
Cook Islands
Fiji
Georgia
Hong Kong, China India
Indonesia
Japan Kazakhstan
Kiribati Korea, Republic
Kyrgyz Republic
Lao People's Democratic Republic
Malaysia
Maldives
Marshall Islands
Micronesia Federated States of
Mongolia
Myanmar
Nauru
Nepal
New Zealand
Pakistan
Palau
Papua New Guinea
Philippines
Samoa
Singapore Solomon Islands
Sri Lanka
Taipei, China
Tajikistan
Thailand
Timor-Leste
Tonga
Turkmenistan
Tuvalu Ouzbékistan
Vanuatu Viet Nam
Pays membres non-régionaux
Austria
Belgium
Canada
Denmark
Finland
France
Germany Ireland
Italy
Luxembourg Netherlands
Norway
Portugal Spain Sweden Switzerland
Turkey
United Kingdom
United States
ANNEXE 7
Le Conseil d'administration de la BAsD en 2011
Executive directors (Administrateurs)
Phil Bowen Australia
Howard Brown Canada
Richard Edwards Austria
Marwanto Harjowiryono Armenia
Ashok K. Lahiri Afghanistan
Michele MiariFulcis Belgium
Robert M. Orr United States
Masakazu Sakaguchi Japan
Siraj S. Shamsuddin Kazakhstan
Jaejung Song Republic of Korea
Chaiyuth Sudthitanakorn Brunei Darussalam
Yingming Yang People's Republic of China
Alternate directors
(suppléants)
Dereck Rooken-Smith Azerbaijan
Jacob A. Rooimans, Denmark
Eduard Westreicher Germany
C. J. (Stan) Vandersyp Cook Islands
Bounleua Sinxayvolavong, Bangladesh
Jose Miguel Cortes France
Maureen GreweUnited States
Yasuto Watanabe Japan
Gaudencio S. Hernandez, Jr., Maldives
Wilson Kamit; Papua New Guinea
GovindaBahadur ThapaMalaysia
Xiuzhen Guan People's Republic of China
ANNEXE 8
Liste des pays membres de la BERD en
2011
Albanie
Allemagne
Arménie
Australie
Autriche
Azerbaïdjan
Belarus
Belgique
Bosnie-Herzégovine
Bulgarie
Canada
Chypre
Corée,
République de Croatie
Danemark
Égypte
ERY de Macédoine
Espagne
Estonie
États-Unis
Fédération de Russie Finlande France
Géorgie
Grèce
Hongrie
Irlande
Islande
Israël
Italie
Japon
Kazakhstan
Lettonie
Liechtenstein
Lituanie
Luxembourg
Malte
Maroc
Mexique
Moldova
Mongolie
Monténégro
Norvège
Nouvelle-Zélande Ouzbékistan
Pays-Bas
Pologne
Portugal
République kirghize
République slovaque République tchèque
Roumanie
Royaume-Uni
Serbie
Slovénie
Suède
Suisse
Tadjikistan
Turkménistan
Turquie
Ukraine
Banque européenne d'investissement
Union européenne
ANNEXE 9
Le Conseil d'administration de la BERD en
2011
Administrateur
Pavel tepánek République
tchèque
Kurt Bayer Autriche
Stefania Bazzoni Italie
Thomas Hackett BEI
Ib Katznelson Danemark
Alain de Cointet France
StefkaSlavova Bulgarie
Werner Gruber Suisse
Sven Hegelund Suède
Etsuro Honda Japon
Jari_Koskinen Finlande
Suzanne Hurtubise Canada
John Eyers Australie
Elena Kotova Fédération de
Russie
Vassili Lelakis Union européenne
Pedro Moriyón Espagne
James Hudson États-Unis
d'Amérique
Igor Podoliev Ukraine
Poste vacant Royaume-Uni
Joachim Schwarzer Allemagne
Jean-Louis Six Belgique
Jan Willem van den Wall Bake Pays-Bas
João Cravinho Portugal
Administrateur suppléant
László Urbán, Hongrie
Golan Benita, Israël
Gianluca Grandi Italie
Dominique de Crayencour BEI
Eoin Ryan Irlande
François Lefebvre France
Krystyna Gawlikowska-Hueckel, Pologne
Memduh Akçay Turquie
Kalle Killar, Islande
TatsuhikoKasai Japon
Ole Hovland, Norvège
Brian Parrott, Maroc
In-chang Song République de
Corée
Poste vacant Bélarus
Peter Basch Union européenne
David Martíne Hornillos Mexique
Poste vacant États-Unis
d'Amérique
Virginia Gheorghiu Roumanie
Alex Skinner Royaume-Uni
Herbert Junk Allemagne
Miguel Marques, Luxembourg
Jan Maas, Mongolie
StefanosVavalidis, Grèce
ANNEXE 10
Liste des pays membres du Groupe de la Banque
mondiale en 2011
GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE
|
BIRD
|
AID
|
SFI
|
AMGI
|
CIRDI
|
1
|
Afghanistan
|
|
|
|
|
|
2
|
Afrique Du Sud
|
|
|
|
|
|
3
|
Albanie
|
|
|
|
|
|
4
|
Algérie
|
|
|
|
|
|
5
|
Allemagne
|
|
|
|
|
|
6
|
Angola
|
|
|
|
|
|
7
|
Antigua et Barbuda
|
|
|
|
|
|
8
|
Arabie Saoudite
|
|
|
|
|
|
9
|
Argentine
|
|
|
|
|
|
10
|
Arménie
|
|
|
|
|
|
11
|
Australie
|
|
|
|
|
|
12
|
Autriche
|
|
|
|
|
|
13
|
Azerbaïdjan
|
|
|
|
|
|
14
|
Bahamas
|
|
|
|
|
|
15
|
Bahreïn
|
|
|
|
|
|
16
|
Bangladesh
|
|
|
|
|
|
17
|
Barbade
|
|
|
|
|
|
18
|
Belarus
|
|
|
|
|
|
19
|
Belgique
|
|
|
|
|
|
20
|
Belize
|
|
|
|
|
|
21
|
Benin
|
|
|
|
|
|
22
|
Bhoutan
|
|
|
|
|
|
23
|
Bolivie
|
|
|
|
|
|
24
|
Bosnie - Herzégovine
|
|
|
|
|
|
25
|
Bulgarie
|
|
|
|
|
|
26
|
Burkina Faso
|
|
|
|
|
|
27
|
Botswana
|
|
|
|
|
|
28
|
Brésil
|
|
|
|
|
|
29
|
Brunei Darussalam
|
|
|
|
|
|
30
|
Burundi
|
|
|
|
|
|
31
|
Cambodge
|
|
|
|
|
|
32
|
Cameroun
|
|
|
|
|
|
33
|
Canada
|
|
|
|
|
|
34
|
Cap-Vert
|
|
|
|
|
|
35
|
Chili
|
|
|
|
|
|
36
|
Chine
|
|
|
|
|
|
37
|
Chypre
|
|
|
|
|
|
38
|
Colombie
|
|
|
|
|
|
39
|
Comores
|
|
|
|
|
|
40
|
Congo
|
|
|
|
|
|
41
|
Corée du Sud
|
|
|
|
|
|
42
|
Costa Rica
|
|
|
|
|
|
43
|
Cote d'ivoire
|
|
|
|
|
|
44
|
Croatie
|
|
|
|
|
|
45
|
Danemark
|
|
|
|
|
|
46
|
Djibouti
|
|
|
|
|
|
47
|
Dominique
|
|
|
|
|
|
48
|
Egypte
|
|
|
|
|
|
49
|
El Salvador
|
|
|
|
|
|
50
|
Emirats Arabes Unis
|
|
|
|
|
|
51
|
Equateur
|
|
|
|
|
|
52
|
Erythrée
|
|
|
|
|
|
53
|
Espagne
|
|
|
|
|
|
54
|
Estonie
|
|
|
|
|
|
55
|
Etats-Unis d'Amérique
|
|
|
|
|
|
56
|
Ethiopie
|
|
|
|
|
|
57
|
Fiji
|
|
|
|
|
|
58
|
Finlande
|
|
|
|
|
|
59
|
France
|
|
|
|
|
|
60
|
Gabon
|
|
|
|
|
|
61
|
Gambie
|
|
|
|
|
|
62
|
Géorgie
|
|
|
|
|
|
63
|
Ghana
|
|
|
|
|
|
64
|
Grèce
|
|
|
|
|
|
65
|
Grenade
|
|
|
|
|
|
66
|
Guatemala
|
|
|
|
|
|
67
|
Guinée
|
|
|
|
|
|
68
|
Guinée-Bissau
|
|
|
|
|
|
69
|
Guinée Equatoriale
|
|
|
|
|
|
70
|
Guyane
|
|
|
|
|
|
71
|
Haiti
|
|
|
|
|
|
72
|
Honduras
|
|
|
|
|
|
73
|
Hongrie
|
|
|
|
|
|
74
|
Iles Marshall
|
|
|
|
|
|
75
|
Iles Salomon
|
|
|
|
|
|
76
|
Inde
|
|
|
|
|
|
77
|
Indonésie
|
|
|
|
|
|
78
|
Iran
|
|
|
|
|
|
79
|
Iraq
|
|
|
|
|
|
80
|
Irlande
|
|
|
|
|
|
81
|
Islande
|
|
|
|
|
|
82
|
Israël
|
|
|
|
|
|
83
|
Italie
|
|
|
|
|
|
84
|
Jamaïcain
|
|
|
|
|
|
85
|
Japon
|
|
|
|
|
|
86
|
Jordanie
|
|
|
|
|
|
87
|
Kazakhstan
|
|
|
|
|
|
88
|
Kenya
|
|
|
|
|
|
89
|
Kiribati
|
|
|
|
|
|
90
|
Kirghizstan
|
|
|
|
|
|
91
|
Kosovo
|
|
|
|
|
|
92
|
Koweït
|
|
|
|
|
|
93
|
Laos
|
|
|
|
|
|
94
|
Lettonie
|
|
|
|
|
|
95
|
Liban
|
|
|
|
|
|
96
|
Lesotho
|
|
|
|
|
|
97
|
Libéria
|
|
|
|
|
|
98
|
Libye
|
|
|
|
|
|
99
|
Lituanie
|
|
|
|
|
|
100
|
Luxembourg
|
|
|
|
|
|
101
|
Macédoine
|
|
|
|
|
|
102
|
Madagascar
|
|
|
|
|
|
103
|
Malawi
|
|
|
|
|
|
104
|
Malaisie
|
|
|
|
|
|
105
|
Maldives
|
|
|
|
|
|
106
|
Mali
|
|
|
|
|
|
107
|
Malte
|
|
|
|
|
|
108
|
Maurice
|
|
|
|
|
|
109
|
Mauritanie
|
|
|
|
|
|
110
|
Maroc
|
|
|
|
|
|
111
|
Mexique
|
|
|
|
|
|
112
|
Micronésie
|
|
|
|
|
|
113
|
Mongolie
|
|
|
|
|
|
114
|
Moldavie
|
|
|
|
|
|
115
|
Monténégro
|
|
|
|
|
|
116
|
Mozambique
|
|
|
|
|
|
117
|
Myanmar
|
|
|
|
|
|
118
|
Namibie
|
|
|
|
|
|
119
|
Népal
|
|
|
|
|
|
120
|
Nicaragua
|
|
|
|
|
|
121
|
Niger
|
|
|
|
|
|
122
|
Nigeria
|
|
|
|
|
|
123
|
Norvège
|
|
|
|
|
|
124
|
Nouvelle Zélande
|
|
|
|
|
|
125
|
Oman
|
|
|
|
|
|
126
|
Ouganda
|
|
|
|
|
|
127
|
Ouzbékistan
|
|
|
|
|
|
128
|
Panama
|
|
|
|
|
|
129
|
Pakistan
|
|
|
|
|
|
130
|
Palau
|
|
|
|
|
|
131
|
Papouasie Nouvelle Guinée
|
|
|
|
|
|
132
|
Paraguay
|
|
|
|
|
|
133
|
Pays-Bas
|
|
|
|
|
|
134
|
Pérou
|
|
|
|
|
|
135
|
Philippines
|
|
|
|
|
|
136
|
Pologne
|
|
|
|
|
|
137
|
Portugal
|
|
|
|
|
|
138
|
Qatar
|
|
|
|
|
|
139
|
République Centrafricaine
|
|
|
|
|
|
140
|
République Dominicaine
|
|
|
|
|
|
141
|
République Démocratique du
Congo
|
|
|
|
|
|
142
|
République Tchèque
|
|
|
|
|
|
143
|
Romanie
|
|
|
|
|
|
144
|
Royaume Uni
|
|
|
|
|
|
145
|
Russie
|
|
|
|
|
|
146
|
Rwanda
|
|
|
|
|
|
147
|
Saint- Kitts et Nevis
|
|
|
|
|
|
148
|
Sainte Lucie
|
|
|
|
|
|
149
|
Saint-Marin
|
|
|
|
|
|
150
|
Saint- Vincent et les Grenadines
|
|
|
|
|
|
151
|
Samoa
|
|
|
|
|
|
152
|
Sao Tomé et Principe
|
|
|
|
|
|
153
|
Sénégal
|
|
|
|
|
|
154
|
Serbie
|
|
|
|
|
|
155
|
Seychelles
|
|
|
|
|
|
156
|
Sierra Leone
|
|
|
|
|
|
157
|
Singapour
|
|
|
|
|
|
158
|
Slovaquie
|
|
|
|
|
|
159
|
Somalie
|
|
|
|
|
|
160
|
Soudan
|
|
|
|
|
|
161
|
Soudan du Sud
|
|
|
|
|
|
162
|
Slovénie
|
|
|
|
|
|
163
|
Suède
|
|
|
|
|
|
164
|
Suisse
|
|
|
|
|
|
165
|
Surinam
|
|
|
|
|
|
166
|
Syrie
|
|
|
|
|
|
167
|
Sri Lanka
|
|
|
|
|
|
168
|
Swaziland
|
|
|
|
|
|
169
|
Tajikistan
|
|
|
|
|
|
170
|
Tanzanie
|
|
|
|
|
|
171
|
Tchad
|
|
|
|
|
|
172
|
Thaïlande
|
|
|
|
|
|
173
|
Timor-Leste
|
|
|
|
|
|
174
|
Togo
|
|
|
|
|
|
175
|
Tonga
|
|
|
|
|
|
176
|
Trinidad et Tobago
|
|
|
|
|
|
177
|
Tunisie
|
|
|
|
|
|
178
|
Turkménistan
|
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|
|
|
|
179
|
Turquie
|
|
|
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|
|
180
|
Tuvalu
|
|
|
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|
|
181
|
Ukraine
|
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|
|
|
|
182
|
Uruguay
|
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|
|
|
183
|
Vanuatu
|
|
|
|
|
|
184
|
Venezuela
|
|
|
|
|
|
185
|
Vietnam
|
|
|
|
|
|
186
|
Yemen
|
|
|
|
|
|
187
|
Zambie
|
|
|
|
|
|
188
|
Zimbabwe
|
|
|
|
|
|
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Totaux
|
188
|
172
|
184
|
176
|
148
|
ANNEXE 11
Le Conseil d'administration du Groupe de la Banque
mondiale en 2011
Allemagne
Arabie Saoudite
Ingrid G. Hoven
Wilhelm M. Rissman
Abdulrahman M. Almofadhi
Ibrahim Alturki
Etats unis
France
Russie
Ian H. Solomon
Vacant
Ambroise Fayolle
Anne Touret-Blondy
Vadim Grishin
Eugene Miagkov
Chine
Japon
Nobumitsu Hayashi
Yasuo Takamura
Shaoling Yang
Bin Han
Royaume uni
Renosi Mokate(Afrique du Sud)
Mansur Muhtar (Nigeria)
Afrique du Sud
Angola
Nigeria
Susanna Moorehead
Stewart James
Agapito Mendes Dias
(Sao Tome-et-Principe)
Mohamed Sikieh Kayad
(Djibouti)
Benin
Burkina Faso
Cameroun
Cap-Vert
Comores
Congo
Cote d'Ivoire
Djibouti
Gabon
Guinée
Guinée Equatoriale
Guinée-Bissau
Madagascar
Mali
Maurice
Mauritanie
Niger
Tchad
Togo
RCA
RDC
Sao Tome-et-Principe
Senegal
Liberia
Mozambique
Malawi
Namibie
Ouganda
Seychelles Rwanda
Sierra Leone
Soudan
Soudan du Sud
Swaziland
Tanzanie
Zambie
Zimbabwe
Hassan Ahmed Taha (Soudan)
Denny H. Kalyalya (Zambie)
Botswana
Burundi
Erythrée
Ethiopie
Gambie,
Kenya
Lesotho
Afghanistan
Algérie
Ghana
Iran
Maroc
Pakistan
Tunisie
Marie-Lucie Morin
(Canada)
Kelvin Dalrymple
(Barbade)
Irlande
Jamaïque
St. Kitts et Nevis
St. Lucie
St. Vincent et les Grenadines
Antigua et Barbuda
Guyane
Bahamas
Barbade
Belize
Canada
Dominica
Grenada
Javed Talat(Pakistan)
Sid Ahmed Dib (Algérie)
Autriche
Belarus
Belgique
Hongrie
KosovoLuxembourg
Slovénie
Slovaquie
Rep Tchèque
Turquie
Costa Rica
Espagne
El Salvador
Guatemala Honduras
Mexique
Nicaragua
Venezuela
h
Rudolf Treffers
(Pays-Bas)
Stefan Nanu (Romanie)
Arménie
Macédoine
BosnieHerzégovine
Bulgarie
Croatie
Moldavie
Montenegro
Ukraine
Romanie
Chypre
Géorgie
Israel
Pays-Bas
Rogerio Studart (Brésil)
Vishnu Dhanpaul
(Trinidad et Tobago)
Philippines
Rep Dominicaine
Suriname
Trinidad et Tobago
Brésil
Panama
Colombie
Equateur
Haiti
Marta Garcia (Espagne)
Juan Jose Bravo Moises
(Mexique)
Konstantin Huber(Autriche)
Gino Alzetta
(Belgique)
Merza H. Hasan(Koweït)
Ayman Alkaffas (Egypte)
Bahreïn
Egypte
Emirats Arabes Unis
Irak
Jordanie
Koweït
Liban
Libye
Maldives
Oman
Qatar
Syrie
Yémen
Danemark
Estonie
Finlande
Islande
Lituanie
Lettonie
Norvège
Suède
Albanie
Portugal
Grèce
Italie
Malta
Saint- Marin
Timor-Leste
John Whitehead
(NvleZélande)
In-Kang Cho
(Corée du Sud)
Australie
Cambodge
Corée du Sud
Kiribati
Iles Marshall
Iles Salomon
Micronésie
Mongolie
Tuvalu
Samoa
Nvle Zélande
Palau
Papouasie Nvle Guinée
Vanuatu
Anna Brandt
(Sweden)
Jens Haarlov
(Danemark)
Piero Cipollone
(Italie)
Nuno Mota Pinto
(Portugal)
Argentine
Bolivie
Chili
Paraguay
Pérou
Uruguay
Brunei
darussalam
Nepal
Fiji
Indonésie
Laos
Malaisie
Myanmar
Singapour
Thaïlande
Tonga
Vietnam
Azerbaïdjan
Ouzbékistan
Kazakhstan
Kirghizstan
Pologne
Serbie
Tadjikistan
Turkmenistan
Suisse
Bangladesch
Bhutan
Inde
Sri Lanka
Félix Alberto Camarasa(Argentine)
Varinia Cecilia Daza Foronda
(Bolivie)
Mukesh N. Prasad
(Inde)
Kazi Aminul Islam
(Bangladesh)
Hekinus Manao
(Indonésie)
Dyg Sadiah Binti Abg Bohan (Malaisie)
Jorg Frieden
(Suisse)
(vacant)
Pays pouvant nommés leurs propre conseiller et
son suppléant unilatéralement sans limitation de
mandat.
Pays ayant droit à leur propre conseiller et
suppléant, mais qui restent élus pour un mandat de 2
ans.
Groupe de pays ayant un conseiller et son
suppléant élus pour un mandat de 2 ans.
ANNEXE 12
Liste des pays qui ont rempli les conditions
requises pour bénéficier de l'aide au titre de l'initiative PPTE,
qui y sont admissibles ou potentiellement admissibles et souhaitent
peut-être recevoir cette aide (début 2011).
ANNEXE 13
Pays admis à bénéficier de
l'IADM (28) au 19 février 2010
ANNEXE 14
CARTE DES SIX REGIONS D'INTERVENTION DE LA BANQUE
MONDIALE
ANNEXE 15
ANNEXE 16
ORGANIGRAMME DU GROUPE DE LA BAD en 2011
ANNEXE 17
ORGANIGRAMME DU GROUPE DE LA BID en
2011
ANNEXE 18
ORGANIGRAMME DU GROUPE DE LA BAsD en
2011
ANNEXE 19
ORGANIGRAMME DU GROUPE DE LA BERD en
2011
BIBLIOGRAPHIE
a) Ouvrages
· AOUDOULAYE Bako, dans son
mémoire de DESS en banque, monnaie et finance internationale.
intitulé « financement du secteur privé par les
institutions multilatérales de développement : cas de la
Banque mondiale ».
· AYELLE Kabou dans
« et si l'Afrique refusait le
développement ? » publié dans les
éditions l'harmattan, 1991.
· BAKANDJAKEN Nestor, dans son
mémoire de DESS en 1989 à traiter de « la
dimension sociale de la politique économique de la banque mondiale en
Afrique de 1968-1987 ».
· Benedict CLEMENTS, Rina BHATTACHARYA, Toan
Quoc NGUYEN dans «l'allègement de la dette peut-il
doper la croissance des pauvres ? » 2005 FMI.
Édition française Traduction : Hervé Bloch
Correction& PAO : Catherine Helwig.
· Bruno SARRASIN dans
« ajustement structurel et lutte contre la pauvreté en
Afrique », la banque mondiale face à la
critique oeuvre publiée dans les éditions l'harmattan, 1999.
· Baker, Judy
L «Evaluation de l'impact des projets de
développement sur la pauvreté » : Manuel
à l'Attention des Praticiens /, p. cm. - (Directions du
développement de la Banque mondiale), mai 2000.
· Béatrice Hibou dans
« Economie politique du discours de la Banque mondiale en Afrique
sub-saharienne Du catéchisme économique au fait (et
méfait) missionnaire ». Chercheur au
CNRS (CEAN, Bordeaux), mars 1998.
· ÉVALUATION DE LA CONDITIONNALITÉ
STRUCTURELLE DES PROGRAMMES APPUYÉS PAR LE FMI Document de
synthèse pour une évaluation par le bureau indépendants
d'évaluation, 18 Mai 2005.
· Karima BELKACEM dans
« Du désendettement au développement :
accroitre les capacités de remboursement de la dette par le
commerce».
· FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT dans le monde
2009. « Tracer la voie de la reprise
mondiale ».
· GERARD DUROZOI / DENIS
HUIRMAN /JACQUES DES CHAMPS/JEAN SALEM dans parcours
philosophiques, /textes/cours/éléments, publié aux
éditions Nathan, 1985.
· GUIDE DE LA BANQUE MONDIALE DESTINE AUX PARLEMENTAIRES
(2005).
· JEAN-PAUL PIROU dans lexique
de science économique et sociales, collection repères,
6e édition la découverte, paris, 2003.
· Jean-Pierre CLING, Mireille RAZAFINDRAKOTO,
François ROUBAUD «La Banque mondiale et la lutte
contre pauvreté : tout changer pour que tout reste pareil
? »Document de travail DIAL / Unité de Recherche CIPRE
Mai 2002.
· IPPTE RAPPORT D'AVANCEMENT, Document
préparé par les services du Fonds monétaire international
et de la Banque mondiale, 22 septembre 1999.
· L'ABC de l'AID « le fonds de la Banque
mondiale pour les plus pauvres ».
· LES RAPPORTS ANNUELS DE LA BANQUE MONDIALE
(2000 à 2011).
· LES RAPPORTS ANNUELS SUR LE DEVELOPPEMENT DANS LE
MONDE (2009 et 2012).
· LES RAPPORTS ANNUELS DE LA BANQUE AFRICAINE DE
DEVELOPPEMENT (2000 à 2010).
· LES RAPPORTS ANNUELS DE LA BANQUE INTERAMERICANE
DE DEVELOPPEMENT (2000 à 2010).
· LES RAPPORTS ANNUELS DE LA BANQUE ASIATIQUE DE
DEVELOPPEMENT (2000 à 2010).
· LES RAPPORTS ANNUELS DE LA BANQUE EUROPEENNE POUR
LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT (2000 à 2010).
· LES RAPPORTS ANNUELS (2010) DE LA BDEAC ;
BOAD ; BIsD ; BEI ; BDCE ; BDC ; BDEAC ;
FADES.
· LE RAPPORT SUR LE COMITE DU DEVELOPPEMENT
(comité ministériel conjoint des conseils des gouverneurs de la
banque mondiale et du fonds, transfert de ressources réelles aux pays en
développement) DC 2007-0016, 27 septembre 2007.
LE RAPPORT THEMATIQUE
JUMBO« Qu'est-ce qu'une dette soutenable
?Les enjeux de la reprise des prêts aux pays
post-PPTE ».octobre 2007.Hélène
Djoufelkit-Cottenetet Cécile Valadier.
· Jean-Luc DUBOIS dans
« L'expérience du programme Dimensions sociales de
l'ajustement ». Apports méthodologiques et
réflexion d'ensemble. 1996.
· Manuel opérationnel de la Banque
mondiale : « Politiques
opérationnelles ».
· Manuel pour la préparation et le suivi des
projets de la BDCE
· M .L.JHINGAN in money,
banking, international, trade and public finance, 7th revised
edition, vrinda publications (p) LTD.
· Matthew Martin et Alison
Johnson dans « Mise en oeuvre de l'IPPTE
renforcée : Considérations essentielles pour les
gouvernements des PPTEs, Debt Relief international Ltd 2001.
· Politique de Divulgation de l'Information de
l'AMGI.
· QUIVY Raymond, VAN
CAMPENHOUDT Luc, 1995, dans Manuel de recherche en sciences
sociales, Dunod, Paris, 2.
· Rév. Dr. ONDJI'I TOUNG
Richard, dans « L'atteinte du point
d'achèvement par les PPTE : éclairage sur le contenu du concept
et pistes éthiques théologiques pour vaincre la pauvreté
au Cameroun ».UPAC 19 février 2008.
b) Articles
§ « Conditionnalités de la Banque
mondiale : quelles évolutions ? »
AITEC Octobre 2005.
§ Maurice FAHE, dans
« Endettement, développement et
souveraineté des États africains ».Les vendredis du
CERAP 02 décembre 2005.
§ Rapport du Secrétaire
général Nations Unies sur la « Crise
de la dette extérieure et développement
Assemblée
générale » 27 juillet 2005.
§ Benoit Massuyeau dans
« PPTE et après PPTE : comment maintenir la dette des pays
pauvres soutenable à long terme ? » 29 octobre 2004.
c) Revues
James Leigland et Henry Russell
dans « Dix ans de perdus ? Les effets de la
crise financière sur les financements de projets
d'infrastructures » GRID LINES note
no 48-juin 2009.
d) Sites internet et moteurs de
recherches
Wikipédia ; Google
http://go.worldbank.org
http://go.imf.org
www.clubdeparis;
http//
www.afdb.org
www.adb.org ;
www.iadb.org ;
www.ebrd.com
* 1ADAM
SMITH dans recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations, 1776. Cité par Dinesh bahl
dans « la banque mondiale et la société
financière internationale», banque mondiale, Washington,
D.C ,1984
*
2HEGEL dans leçons sur
la philosophie de l'histoire(1830), trad.Gibelin, Vrin,
pp.31-32.
* 3AOUDOULAYE
BAKO, dans son mémoire de DESS en banque, monnaie et
finance internationale à l'IRIC
intitulé « financement du secteur privé
par les institutions multilatérales de développement : cas
de la banque mondiale ».
* 4BAKANDJAKEN
Nestor, dans son mémoire de DESS en 1989 à l'IRIC
titré « la dimension sociale de la politique
économique de la banque mondiale en Afrique de
1968-1987 ».
* 5Bruno
SARRASIN dans « ajustement structurel et
lutte contre la pauvreté en Afrique »
éditions l'harmattan, 1999.
* 6AYELLE Kabou
dans « et si l'Afrique refusait le
développement ? » publié aux
éditions l'harmattan, 1991.
* 7Gaston
BACHELARD cité et commenté par QUIVY Raymond, VAN
CAMPENHOUDT Luc, 1 1995, p.14 dans Manuel de recherche en
sciences sociales, Dunod, Paris, 2.
* 8Liste des pays membres du
groupe de la Banque Africaine de développement en annexe
1.
* 9Liste des membres du
Conseil d'Administration de la BAD en annexe 2.
* 10Organigramme du Groupe
de la BAD en annexe 16.
* 11Liste des membres du
Conseil d'Administration du FAD en annexe 3.
* 12Au 31
décembre 2010 1UC = 1,54003 USD.
* 13Les décaissements
du FSN ont baissé de 42,4 %, chutant de 8,45 millions en 2008 à
4,87 millions d'UC en 2009. La baisse du volume des décaissements
en 2009 s'explique par l'absence d'approbations de prêts en 2007 et
2008.
* 14Le
Libor (London Interbank offered rate) est une
série de
taux de
référence du
marché
monétaire de différentes
devises.
* 15Liste des pays membres
du Groupe de la BID en annexe 4.
* 16Organigramme du Groupe
de la BID en annexe 17.
* 17Listes
des membres du Conseil d'administration de la BID en annexe
5.
* 18Liste des pays membres
de la BAsD en annexe 6.
* 19Liste des membres du
Conseil des directeurs de la BAsD en annexe 7.
* 20Organigramme du Groupe
de la BAsD en annexe 18.
* 21 Liste des pays membre
de la BERD en annexe 8.
* 22 Liste des membres du
Conseil d'administration de la BERD en annexe 9
* 23Organigramme de la BERD
en annexe 19.
* 24La
Shari'ah est la source du droit ou la loi musulmane en vigueur
dans les pays où l'islam est la religion d'Etat.
* 25La BDCE
était Anciennement le « Fonds de Développement du
Conseil de l'Europe », depuis 1999, l'institution s'appelle la BDCE,
supprimant de fait toute ambiguïté entre elle et le Fonds Social
Européen de l'Union Européenne.
* 26Le plan
actuel (2009-2013) comporte un certain nombre de thèmes et
objectifs tels que : la promotion de la croissance
économique, du développement social inclusif, de la bonne
gouvernance, la coopération et l'intégration
régionales.
* 27Liste des 187 pays
membres de la BIRD en annexe 10.
* 28Washington
(District de Columbia) en
anglais :
Washington, District of Columbia, écrit le plus souvent
Washington, D.C., est la
capitale
fédérale des
États-Unis.
* 29Liste des 170 pays
membres de l'AID en annexe 10.
* 30Liste des 182 pays
membres de la SFI en annexe 10.
* 31Photo et liste des 25
administrateurs de la Banque mondiale en annexe 11.
* 32Robert Bruce
Zoellick né le
25 juillet
1953, est un
avocat et
un
homme politique
américain. Il est depuis juin 2007 président de la
Banque mondiale.
* 33 Jim Yong
Kim est un médecin américain d'origine coréenne
né à Séoul le 8 décembre 1958. Il est le
17ème président du
Dartmouth
College.
Il est le futur président de la
Banque Mondiale
désigné par
Barack Obama le 23 mars
2012 et élu le 17 avril 2012.
[
* 34Organigramme des
services centraux de la Banque mondiale en annexe 15.
* 35Expression
utilisée (à partir de 1990) pour désigner la doctrine
néolibérale que le FMI et la Banque mondiale ont imposée
aux politiques économiques dont ils étaient les tuteurs et les
pourvoyeurs de financement par l'intermédiaire de l'ajustement
structurel : privatisations, libéralisation notamment
financière, stabilisation (stabilité des prix, retour à
l'équilibre budgétaire...).
* 36Graphique
13 : Source : Rapport annuel de la Banque mondiale
2003.
* 37La FRPC
(Facilité pour la réduction de la pauvreté et la
croissance) est un guichet par lequel le FMI accorde des prêts assortis
de faibles taux d'intérêt aux pays à faible revenu. Les
programmes appuyés par la FRPC reposent sur des stratégies
globales d'allégement de la pauvreté qui sont pilotés par
les pays.
* 38Le
Club de Paris est un groupe informel de
créanciers
publics (19
pays
développés en sont membres permanents) qui a pour
but de trouver des solutions coordonnées et durables aux
difficultés de paiements de nations endettées. Ce forum a
été créé progressivement à partir de
1956 lorsque
l'
Argentine
accepta de rencontrer ses créanciers publics à Paris. Il traite
les
dettes
publiques c'est-à-dire celles des gouvernements et celles
du secteur privé garanties par le secteur public.
* 39En
novembre 1999, les pays créanciers du Club de Paris, dans le cadre de
l'initiative pour les
"Pays
Pauvres Très Endettés (PPTE) et suite au sommet de
Cologne, ont décidé d'accroître le niveau
d'annulation pour les pays les plus pauvres jusqu'à 90%
ou plus si nécessaire, dans le cadre de l'initiative PPTE. La part
restante des
crédits
non-APD étant
rééchelonnée au
taux
de marché approprié (23 ans dont 6 de
grâce et avec des paiements progressifs). Les
crédits
d'APD étant
rééchelonnés à un taux
concessionnel initial qui s'appliquait à ces prêts
(période de remboursement de 40 ans dont 16 de grâce et avec des
paiements progressifs).Pour bénéficier de ces termes, un pays
débiteur doit être éligible aux
termes
de Naples (67% de réduction en 1994).
* 40Le
Contrat de désendettement et de développement
(en abrégé D) constitue le principal volet
bilatéral additionnel français de l'
initiative PPTE
d'allègement de la dette des
pays en
développement. Les remboursements de la dette bilatérale des
états concernés sont redistribués par la
France sous forme de
subventions. En général, l'
agence
française de développement est chargée de la mise en
oeuvre des décisions d'affectation des subventions. Les appels d'offre
se feront selon les critères européens et internationaux et non
à la discrétion des gouvernements récipiendaires de
l'aide.
*
41Liste des pays qui ont rempli
les conditions requises pour bénéficier de l'aide au titre de
l'initiative PPTE, qui y sont admissibles ou potentiellement
admissibles et souhaitent peut-être recevoir cette aide (début
2011) en annexe 12.
* 42Le
G8 (pour « Groupe des
huit ») est un groupe de discussion et de partenariat
économique
de huit
pays parmi les
plus puissants économiquement du monde :
États-Unis,
Japon,
Allemagne,
France,
Royaume-Uni,
Italie,
Canada et
Russie.
* 43Liste des pays admis
à bénéficier de l'IADM (au 19 février 2010) en
annexe 13.
* 44Cette figure est
adaptée à partir de Banque mondiale (1999). Guide pour la
préparation des DSRP, figure 1, p. 3.
* 45Carte des six
régions d'intervention de la Banque mondiale en annexe
14.
* 46 Les
indicateurs représentent des unités de mesures
des efforts consenties et des progrès réalisés sur le
chemin des OMD. Ceci est à titre d'exemple pour l'objectif
no1 : « la proportion de la population disposant de
moins d'un dollar par jour ; Le pourcentage d'enfants de moins de 5 ans
présentant une insuffisance pondérale ». Pour
l'objectif no2 : « Le taux d'alphabétisation
des 15 à 24 ans ; La proportion d'écoliers commençant
la première année d'études dans l'enseignement primaire et
achevant la cinquième ».
* 47Les cibles
dans les OMD représentent le morcèlement sous-jacent des
principaux objectifs (chaqu'un des huit objectifs globaux est fractionné
en des petits autres objectifs restant dans le même sillage).
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