VI. INTERET DU SUJET
Le débat actuel au sujet de la question des
défenseurs des droits de l'Homme porte essentiellement sur la
nécessité de leur protection. Dans un contexte marqué par
l'évolution de la dangerosité de cette activité, les
différents acteurs internationaux, conscients de la prime importance de
celle-ci pour l'implémentation d'une culture de respect des droits
humains, ont pris l'engagement solennel d'assurer un cadre propice à la
défense des droits universels proclamés. Cette étude tire
son actualité de cette tendance et revêt de ce fait, un
intérêt double, à la fois scientifique (A) et social
(B).
A.
Intérêt scientifique
Le travail porte sur l'application par le Cameroun, des
règles internationales de protection des défenseurs des droits de
l'Homme. Il se propose donc d'exposer et d'analyser les diverses politiques
déployées par le Cameroun dans le sens de la protection des
défenseurs, conformément aux standards universels définis
en la matière.
La plus-value théorique de cette recherche porte sur ce
qu'elle permettra de faire l'état de la législation
internationale positive relative à la protection des défenseurs.
Cet apport technique réside précisément en ce que
l'analyse ne se contentera pas d'une plate description du droit, mais
procèdera à une confrontation de ce dernier aux faits. Aussi,
à la lumière de l'examen critique d'un cas de mise en oeuvre
interne des normes de protection des défenseurs des droits de l'Homme,
l'on pourra apprécier l'impact empirique réel du droit
international en vigueur relatif aux défenseurs, tel qu'il est
actuellement défini. Cette appréciation de l'impact du droit,
pourra permettre de le repenser et de l'amender, afin d'assurer une protection
plus efficace des militants.
Cette analyse est encore intéressante sur le plan
scientifique à plus d'un titre. Ceci dans la mesure où le cadre
juridique international de protection des droits spécifiques aux
défenseurs, ne se limite qu'à un dispositif non contraignant
essentiellement axé sur des déclarations. Cette étude
permettra d'analyser le comportement d'un Etat membre du système
onusien, dans un contexte marqué par la forte prégnance des
droits de l'Homme sur le jeu des relations internationales, face à des
dispositions de soft law, qui par définition, ne l'obligent
pas. Elle permettra ainsi d'autre part en toile de fond, de mesurer
l'attractivité que peuvent exercer des normes de portée non
contraignante relatives aux droits de l'Homme, sur les Etats.
L'opportunité ici, réside en fait dans l'idée d'examiner
l'attitude des gouvernements, d'étudier au moyen d'un cas de figure, la
façon dont ils usent de leur souveraineté, face aux contingences
posées par le nouvel ordre international, dominé par la cause des
droits de l'Homme.
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