Remerciements
Mes premiers remerciements s'adressent à Monsieur
le Professeur Mohamed Taher Rajhi qui m'a accordé sa confiance en
acceptant de diriger cette recherche. Il a su guider et enrichir ce travail de
la justesse de ses remarques. Je lui témoigne toute mon estime et ma
reconnaissance pour sa disponibilité et son soutien.
Je remercie mes parents, mes soeurs et mon frère
qui chacun à leur manière ont su m'apporter leur aide, leur
affection et leurs encouragements.
Je remercie également tous ceux : amis,
collègues, famille qui m'ont aidé et soutenu.
SOMMAIRE
Introduction Générale .
|
8
|
Chapitre I : Microstructure des marché financiers
.12
Section 1 : Microstructure des marchés financiers
: une approche descrip-
-tive .13
Section 2 : Les marchés financiers
..17
2.1 Les acteurs du marché 17
2.1.1 La clientèle ........17
2.1.2 Les intermédiaires 18
2.2 Typologie des marchés financiers 19
2.2.1 Marché primaire \Marché secondaire .19
Section 3 : Les différentes structures des
marchés financiers ..21
3.1 Marchés de fixing \ Marchés en continu .21
3.1.1 Marchés de fixing 21
3.1.2 Marchés en continu 22
3.2 Marchés gouvernés par les prix\ Marchés
gouvernés par les ordres 22
3.2.1 Marchés gouvernés par les prix 22
3.2.2 Marchés gouvernés par les ordres .23
3.3 Structures mixtes 24
3.4 Marchés centralisés \ marchés
fragmentés 24
3.5 La fragmentation : portée et limites 25
Conclusion . 27
Page 3
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Chapitre II : Transactions de bloc,
spécificités et organisation 29
Section 1 : Les différents modes de
négociation des transactions de blocs
à l'international 30
1.1 La négociation de blocs sur le marché central
(downstairs Market) 30
1.2 Les échanges de blocs exécutés en hors
marché (upstairs Market) 31
1.3 Les arrangements institutionnels 32
1.4 Méthodes d'appariement des blocs en upstairs ...32
Section 2 : L'exigence d'un marché
spécifique pour les larges transactions 34
2.1 Une Bourse a-t-elle besoin d'un marché upstairs? 34
2.1.1 Le marché de bloc sur la bourse américaine
36
2.1.2 Les marchés de bloc sur les places financière
européennes ...37
2.2 Les darks pools et transactions de bloc 38
Section 3 : Liquidité et transactions de bloc .
...41
3.1 Liquidité : définition et mesures 41
3.1.1 Définition 41
3.1.2 L'immédiateté 41
3.1.3 La profondeur 42
3.1.4 La résilience 42
3.1.5 La fourchette des prix 43
3.2 Liquidité et transaction de bloc : Une revue de
littérature ..45
3.2.1 La liquidité du carnet d'ordres ....48
3.2.2 La comparaison entre un carnet d'ordres et un marché
de bloc 49
Section 4 : Gouvernance et échanges en bloc
50
4.1 La protection légale et monitoring 50
4.2
Transfert des bénéfices privés à travers la prime
de contrôle de bloc
d'actions .51
4.3 La concentration du pouvoir et les bénéfices
privés du contrôle 52
Conclusion . 53
Page 4
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Chapitre III : Transactions de bloc, évaluation
et impact sur les
prix 55
Section 1 : L'impact de volume des transactions sur les
prix des actifs ...56
1.1 La relation entre le volume de transactions et les variations
de prix 56
1.2 La relation entre la volatilité et le volume de
transaction 57
1.3 Impact des transactions de bloc sur la volatilité
59
Section 2 : L'impact des prix des transactions de bloc :
une revue de
littérature ..61
Section 3 : Validation empirique de l'impact des
transactions de bloc réalisées
hors-marché sur les prix des actifs sur la BVMT .
64
3.1 Présentation et historique de la BVMT 64
3.1.1 Le système de cotation .65
3.2 La création d'un marché de bloc sur la bourse
de Tunis ..66
3.2.1 Modalité de réalisation des transactions au
marché de bloc 66
3.2.2 Évolution de la réglementation des
transactions de blocs sur la
BVMT 68
3.3 La collecte des données sur les
transactions de blocs à la clôture de
la séance 69
3.4 Description de l'échantillon 69
3.5 Méthodologie 72
3.5.1 Décomposition de l'impact prix des transactions de
bloc 72
3.5.2 Détermination de l'initiateur de bloc 74
3.6 Interprétation des résultats 78
Section 4 : L'évaluation et le contenu
informationnel des transactions de
bloc . 81
4.1 Asymétrie de l'information, risque de la
sélection adverse 81
4.2 Le contenu informationnel des larges échanges
82
4.3 Échanges de bloc et transparence des marchés
..83
Page 5
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
4.4 Évaluation des transactions de bloc : applications sur
les échanges
réalisés en hors-carnet sur la BVMT 84
4.4.1 Méthodologie ..85
4.4.2 Analyses uni variées des déterminants de la
prime (remise) de bloc....87
4.4.3 Les déterminants de la remise (prime) des
transactions de bloc ..89
Conclusion 91
Conclusion Générale . ..92
Annexes .94
Bibliographie . 109
Liste des tableaux et figures
? Tableaux
3.1 Évolution de la réglementation des transactions
de blocs sur la BVMT .68
3.2 Répartition des blocs par année et par mois
70
3.2 Répartition des transactions de bloc par titre et par
année 71
3.3 Détermination des impacts prix des transactions de
bloc 77
3.4 Impacts temporaires et permanents des échanges de
blocs vendeurs réalisés hors-
carnet 79
3.5 Impacts temporaires et permanents des
échanges de blocs acheteurs réalisés hors
carnet .80
4.1 Caractéristiques des transactions de bloc 87
4.2 Evaluation des transactions des blocs 88
4.3 Déterminants de la prime (remise) des transactions de
bloc 90
? Figures
Figure 3.1 Evolution du volume moyen des échanges de bloc
hors-carnet par anné.....72
Figure 3.2 Illustration de l'évolution des prix d'un actif
avant et après un échange
de bloc ..76
Figure I.1 Impact temporaire des transactions de
blocs vendeurs réalisés hors-
carnet ..95
Figure I.2 Impact permanant (t+1) des transactions
de bloc vendeurs exécutés en
hors-carnet 96
Figure I.3 Impact permanant (t+3) des transactions de blocs
exécutés vendeurs en
hors carnet 97
Page 7
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure I.4 Impact permanant (t+6) des transactions de blocs
exécutés vendeurs en
hors carnet .98
Figure I.5 Impact permanant (t+20) des transactions de blocs
exécutés vendeurs en
hors carnet 99
Figure I.6 Impact total des transactions de
blocs vendeurs exécutés en hors carnet.....100
Figure II.1 Impacts temporaires des prix des transactions de bloc
acheteurs exécutés
en hors carnet ...101
Figure II.2 Impacts permanents (T+1)
des transactions de bloc acheteurs exécutés
en hors carnet .102
Figure II.3 Impacts permanents (T+3) des
transactions de bloc acheteurs exécutés
en hors carnet 103
Figure II.4 Impacts permanents (T+6) des
transactions de bloc acheteurs exécutés
en hors carnet 104
Figure II.5 Impacts permanents (T+20) des transactions de bloc
acheteurs exécutés
en hors carnet 105
Figure II.6 Impact total des transactions
de bloc acheteurs exécutés en hors
carnet 106
Figure III.1 Tests selon lesquels les impacts prix
des blocs vendeurs seront
nuls 107
Figure III.2 Tests selon lesquels les impacts prix
des blocs acheteurs seront
nuls 108
Page 8
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Introduction Générale
Les marchés financiers internationaux ont vécu
ces dernières décennies des changements structurels, rapides et
importants. La littérature consacrée à l'analyse des
mécanismes de ces marchés a connu un accroissement remarquable
grâce à la prise en compte de la nature des agents intervenants
sur les marchés, des modalités d'échanges, des coûts
de transaction et d'asymétrie d'information.
Aujourd'hui les différentes places boursières se
livrent à une concurrence permanente plus en plus intense afin d'attirer
le plus possible des investisseurs motivés. Ainsi, la majorité
des places financières structurées autour d'un carnet d'ordres
principal, ont aperçu l'incapacité de leurs fonctions de
négociation contestées par de nouveaux intervenants. Les offres
des investisseurs deviennent de plus en plus très nombreuses et assez
différenciées, les intervenants sur les marchés visent
également à personnaliser au maximum les méthodes
d'exécution, afin de les faire correspondre à leurs besoins.
En effet, l'amélioration des services proposés
par les différentes places financières demeure une exigence
évidente. Cette amélioration a touché
particulièrement la liquidité des marchés.
Dans ce cadre il s'est avéré l'insuffisance des
marchés centralisés à répondre aux besoins des
larges investisseurs traitant les transactions de grandes tailles, ce qui a
obligé la majorité des autorités boursières de
modifier ses structures traditionnelles et de lancer quelques réformes
adaptées aux nouvelles exigences.
C'est ainsi que la plupart des places financières dans
le monde se sont adressées vers la fragmentation des marchés
financiers. Suite à cette fragmentation la plupart des bourses mondiales
se sont dotées d'un marché de bloc appelé « upstairs
market » pour traiter les transactions de tailles importantes.
Néanmoins, il existe plusieurs origines à la
fragmentation d'un marché: la multi-cotation des titres, les
préférences hétérogènes des investisseurs,
des exceptions réglementaires en termes de transparence pré ou
post-transaction, etc...
Page 9
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Actuellement, les échanges volumineux constituent l'un
des principaux enjeux au coeur de ce débat, et ce pour plusieurs
raisons. Notamment parce qu'elles sont généralement
accompagnées par des signaux informationnels remarquables qui font
d'elles d'importantes contributrices au processus de découverte des prix
[Easley et O'Hara, 1992].
Aussi, les larges échanges profitent
d'exonérations réglementaires en termes de transparence ainsi que
d'obligation de diffusion publique de l'information pré et
post-transaction. De plus, les opérations sur des blocs de titre sont
particulièrement susceptibles d'être détournées des
marchés centralisés vers les systèmes de
négociation opaques (dark pools), empêchant ainsi toute
contribution au processus de découverte des prix et à
l'amélioration de la liquidité des titres.
Vu sous un autre angle, la fragmentation des marchés ne
manque pas d'établir quelques complications pour le lien entre le
marché central et le marché upstairs dans le cadre où le
marché de bloc, en échangeant pratiquement les mêmes titres
existants sur le marché « downstairs », peut dévier les
flux d'ordres et de faire partir la liquidité du marché central
vers le marché de bloc laissant le marché downstairs
illiquide.
Toutefois, « l'arrivée » du marché
upstair est conçue particulièrement pour couvrir les
insuffisances des marchés centralisés à répondre
aux nouvelles exigences dérivées de l'institutionnalisation des
marché financiers afin d'offrir des conditions d'exécutions
optimales pour les des larges transactions.
La particularité du marché de bloc réside
dans le travail des « block broker » qui peuvent se combiner pour
partager les risques accompagnant l'absorption d'un large bloc. De plus, ils
ont dépositaires de la demande non exprimé sur le marché
central. Il s'agit de la volonté d'échanger qui n'est pas
exprimé au niveau du carnet centralisés. [Grossman, 1992].
Historiquement, le compartiment upstairs est mis en place
dès le milieu des années 70 sur le NYSE s'appuyant sur
l'activité de contrepartistes spécialisés, permet ainsi
d'offrir un supplément de liquidité au marché central pour
les ordres de grande taille.1
Quant à paris , à partir de 1972, les
autorités ont entrepris plusieurs réformes qui se sont traduites
par une révision intégrale du principe d'un marché
d'agence pur au projet d'un système d'organisation mixte au sein duquel
les intermédiaires sont désormais chargés à jouer
un rôle plus actif et principal en se portant directement contrepartie
des ordres que leur adressent les investisseurs.
Celles-ci ont abouti en 1994 à la création d'un
marché de bloc.
1 10000 titres au moins échangés lors
d'un seul ordre.
Page 10
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
La Bourse de Tunis s'est dotée d'un marché
upstairs en 1997. Le marché de bloc tunisien remplit pleinement sa
fonction première qui est l'exécution des échanges de
grande taille et irréalisables ailleurs. Les questions ont tourné
autour du rôle du marché upstairs en Tunisie et son aptitude
à améliorer les coûts d'exécution des ordres de
grande taille.
Le débat a aussi mis l'accent sur l'évolution de
la réglementation relative aux marchés de blocs. Les
autorités financière n'ont cessé de modifier et
d'actualiser les lois concernant l'exécution des larges échanges
afin de bien répondre aux exigences des gros investisseurs.2
Notamment, la suppression de l'obligation de désintéressement du
marché central pour les échanges réalisés hors
carnet a facilité l'accès au marché de bloc pour les
investisseurs souhaitant exécuter des larges échanges
décentralisés.
Dans ce cadre nous examinerons l'impact de cette «
nouvelle » règlementation de 15 avril 2008 sur l'évaluation
des larges échanges.
Ainsi, L'impact des échanges de bloc sur les prix des
actifs a constitué le thème principal de nombreuses recherches
examinées sur la majorité des places financières dans le
monde. Pour le cas tunisien les études sont rares concernant les
transactions de bloc et leur effet sur les prix des actifs. De ce fait, vue la
limite d'études sur le marché tunisien, caractérisé
par son étroitesse et par des changements fréquents dans sa
microstructure et son cadre légal, nous proposons dans notre travail une
étude empirique sur les impacts prix des transactions de bloc sur la
bourse de Tunis.
Notre problématique principale est la suivante : quel
impact affectent-t-ils les échanges de bloc réalisés hors
carnet sur les prix des actifs ?
L'objectif du présent travail est de montrer la
contribution du marché upstairs dans l'amélioration des
coûts de transactions pour les grands investisseurs et son effet sur le
marché principal. Il s'agit de déterminer les impacts des
transactions de bloc sur les prix des actifs, et de procéder par la
suite à une évaluation de l'ensemble des transactions
exécutés en upstairs.
Le travail est organisé autour de trois chapitres.
Le premier chapitre est un chapitre introductif, dont nous
allons exposer les différentes structures et organisations des
marchés financiers en matière de microstructure des
marchés financiers.
2 Voir tableau 3.1
Page 11
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Le deuxième chapitre met la lumière sur les
spécificités et l'organisation des échanges de bloc, ainsi
que les différences entre une exécution en upstairs et autre sur
le marché central. Le troisième chapitre présente un
intérêt d'ordre empirique, il traite les transactions de bloc sur
la BVMT, nous examinons l'évaluation ainsi que l'impact des transactions
de bloc sur les prix des actifs.
Page 12
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Chapitre I
Microstructure des marchés
financiers
Page 13
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 1 : Microstructure des marchés financiers
: une approche descriptive
L'évolution progressive de la technologie et des moyens
de communication a favorisé la recherche en microstructure des
marchés. Cette recherche vient éclairer les liens entre les
systèmes d'échange et la formation des prix [O'Hara, 1995].
Toutefois, la manière avec laquelle se déroulent
les transactions dans les marchés financiers a constitué le sujet
principal de la plupart des recherches antérieures
développées en microstructure du marché. La recherche en
microstructure des marchés nous a laissé interroger quant
à la signification des quelques notions de base. À titre
d'exemple, Pourquoi existe-t-il une fourchette de prix (bid-ask spread) ?
Comment peut-on définir la notion de liquidité? Pourquoi les
marchés financiers ne sont-ils pas tous ordonnés de la même
façon? Pourquoi choisissons-nous certaines structures de marché
que d'autres?
La « microstructure des marchés » est la
branche qui étudie la modélisation du déroulement des
échanges dans les marchés financiers afin de répondre
à ces questions.
[Hamon, 1997] affirme que l'étude de la théorie
de microstructure nécessite la définition des concepts complexes
tels que l'information disponible sur le marché, les motivations des
investisseurs à réaliser des transactions ou encore la valeur
intrinsèque des titres. Dans ce cadre, l'économétrie a
pour rôle la détermination des estimations et des
hypothèses nécessaires aux modèles estimés puisque
elle ne peut pas observer les phénomènes directement.
Actuellement, les marchés boursiers sont devenus des
entreprises commerciales comme les autres, des "entreprises du marché",
qui maximisent leurs profits en minimisant leurs coûts par l'usage d'une
technologie appropriée et en cherchant à engendrer les revenus
les plus élevés [Remay et Champarnaud, 2000].
En effet, la littérature considèrent
pratiquement trois structures d'échanges principales, tel que : les
marchés dirigés par les prix, les marchés dirigés
par les ordres, et les structures hybrides qui combinent les deux structures
précédentes. 3Ainsi, plusieurs études ont
été menées afin de bien comprendre les mécanismes
d'échanges et la distinction entre les diverses structures de
marché.
[Demsetz, 1968] était parmi les premiers chercheurs
étudiant les effets de la structure d'organisation des échanges
sur la formation des prix des actifs. L'auteur introduit notamment la dimension
temporelle des échanges, manquante dans des modèles
précédents.
3 Ces structures seront développées dans
la section 2
Page 14
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
A son tour, [Grossman, 1976] introduit l'hypothèse que
le marché est en concurrence pure et parfaite et que l'ensemble des
intervenants reçoivent des informations privées et personnelles
au début du « jeu », l'auteur ajoute que le prix
d'équilibre d'une action quelconque est parfaitement procureur de
l'information, puisqu'il réunit tous les signaux privés.
L'équilibre en anticipations rationnelles aboutie dans ce cas à
une efficience informationnelle au sens du marché.
De ce fait, il est supposé que sur les marchés
financiers, tous les agents ont accès aux mêmes informations et la
concurrence se basera essentiellement sur l'aptitude des agents à les
« investir » du mieux possible pour produire d'autres informations
(analyse technique, conseil) plus adéquates. Mais la
spécificité de ces dernières informations est qu'elles
sont créées par l'intervenant lui-même à partir de
l'analyse d'informations déjà diffusées.
Suite à une extension du modèle
précédent (de Grossman, 1976), [Grossman et Stiglist, 1980]
trouvent que ce résultat n'est plus satisfaisant dans des conditions
où les agents doivent supporter des coûts contre l'obtention de
l'information. De ce fait aucun équilibre ne peut être
engendré dans cette disposition. En conséquence, plus le nombre
des investisseurs informés est élevé, plus le prix de
l'actif financier est révélateur d'information. Cela veut dire
que l'investisseur qui engage un coût pour posséder l'information
ne peut plus réaliser de profit, ce profit qui peut devenir
négatif s'il ne compense pas les coûts de recherche d'information.
Les auteurs considèrent que le seul équilibre réalisable
est celui dans le cas où tous les investisseurs ne s'informent pas.
Ainsi, si c'est le cas aucun équilibre concurrentiel ne peut être
établi, puisque chaque investisseur a intérêt à
acquérir la meilleure information pour dégager son propre profit.
En conclusion, l'hypothèse d'un marché parfaitement efficient est
rejetée avec la présence d'agents informés lorsque la
recherche d'information est couteuse.
Toutefois, les travaux théoriques ainsi qu'empirique se
sont concentrés particulièrement sur les marchés de
contrepartie. Les questions qui se sont posés généralement
s'entourent sur le rôle du teneur de marché dans la
découverte de la valeur fondamentale de l'actif ainsi que sa
participation dans la formation de prix. Dans ce sens, [Madhaven, 2000]
considère que les teneurs de marché sont supposés non
informés dans la majorité des modèles dévelop-
Page 15
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
pés, ceci donne une hypothèse non
réaliste, en considérant4leur emplacement qui leur
confère des possibilités d'accès aux sources
d'informations plus faciles que d'autres intervenants.
D'un autre côté, [Zorn, 2004] a
étudié le degré de transparence approprié du
marché, l'auteur explique que ceci est le résultat d'un arbitrage
créé entre la recherche de l'efficience informationnelle et la
crainte des teneurs de marché de voir la rentabilité de leur
emplacement provoquée par une transparence accrue.
[Glosten et Milgrom, 1985] considèrent que le teneur de
marché est neutre au risque travaillant comme contrepartie dans toutes
les transactions du titre, il ne fait face à aucun coût
d'inventaire. Ainsi, quand un intervenant se présente devant le market
maker, ce dernier ne peut juger si celui-ci est informé ou non.
[Admati et Pfeiferer, 1988], en étudiant la variation
des prix observés sur les marchés financiers au cours d'une
séance boursière examinent deux catégories d'agents non
informés: des agents qui passent leurs ordres pour des raisons
exogènes et pour un volume donné ainsi qu'à des
périodes bien déterminées, et des agents qui interviennent
pour une quantité exogène mais ont le choix de choisir le moment
de leur intervention.
Dans ce sens, [Spiegel et Subrahmanyam, 1992] offrent une
explication plus pertinente aux interventions des agents non informés
pour des motifs de liquidité : ils prennent en considération les
besoins de couverture des investisseurs. Ils donnent l'exemple des
institutionnels qui passent des ordres de grands volumes et ce, sans se baser
sur des informations spéciales, mais plutôt en choisissant un
comportement stratégique de maximisation de leur utilité, dans le
but de couvrir leurs positions.
Les auteurs montrent que les investisseurs non informés
passent des ordres dans le but de couvrir le risque de position. Dans ce cas,
l'équilibre linéaire peut ne pas se réaliser, si le nombre
d'agents informés est trop grand et la profondeur du marché est
assez faible. De plus, la chance de gain des agents qui interviennent pour des
motifs de couverture de leurs positions décroit progressivement avec la
présence d'un nombre important d'agents informés.
Toutefois, la qualité de l'information dont
possèdent les offreurs de liquidité sur l'offre et la demande des
fonds se distingue selon la structure du marché. Dans ce cadre, sur les
marchés dirigés par les prix l'investisseur contacte un teneur de
marché afin de lui demander un cours, pour un volume
déterminé à l'avant. Dans ce cas, le teneur de marche ne
fournit
4 En réponse à ce problème, les
auteurs proposent de d'introduire la révélation de l'information
en tant qu'une dotation en actifs risqué non détectée par
les investisseurs non informés, cette variable aura un impact direct sur
la formation du prix.
Page 16
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
la cotation qu'après avoir pris une idée sur la
quantité demandée. De l'autre côté, sur les
marchés centralisés les investisseurs offreurs de
liquidité conduisent des ordres à cours limité qui
s'accumulent dans le carnet pour être confrontés avec les ordres
de contreparties.
En fin, les investisseurs intervenant sur les
différentes structures des marchés financiers citées
ci-dessus bénéficieront de la concurrence accrue entre les
différents systèmes d'échanges. De ce faire, chaque
système d'échange tente à améliorer ses services et
leurs conditions d'exécution dans le but d'attirer plus d'investisseurs
au détriment des autres.
Page 17
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 2 : Les marchés financiers
2.1 Les acteurs du marché
2.1 La clientèle
Deux catégories de clientèles peuvent intervenir
sur les marchés financiers. Nous distinguons entre les agents
excédentaires et les agents déficitaires également entre
les offreurs des titres et les demandeurs des titres.
Les offreurs sont des personnes morales, privées ou
publiques, résidentes ou non résidentes, qui souhaitent emprunter
des capitaux sous la forme d'actions ou d'obligations, ils peuvent être
des entreprises privées ou publiques, nationales ou
étrangères, le trésor public, les collectivités
publiques locales et les établissements de crédit. Ces
intervenants représentent l'offre, qui ne présente pas une
épargne classique. Les placements souscrits permettent de dégager
une bonne rentabilité, de la plus-value grâce à la bourse
et sa valorisation. Ces investisseurs ont un excédent de
trésorerie (donc de l'argent à placer) et souhaite l'investir
afin de réaliser des gains dans le futur.
D'un autre côté, les demandeurs de titres peuvent
souscrire des actifs sur le marché primaire ou sur le marché
secondaire. Ce sont des épargnants individuels, des entreprises ou des
investisseurs institutionnels. Les épargnants individuels participent
généralement d'une façon indirecte car ce sont
plutôt les organismes gérant leur épargne investie à
la Bourse (les OPCVM, gérant SICAV et FCP) qui participent aux
émissions de valeurs mobilières (augmentations de capital des
sociétés par exemple).
Les entreprises, à leur tour, interviennent aussi
activement sur les marchés financiers en tant que demandeurs de titres,
soit dans un but de placement sur le marché obligataire ou sur le
marché des actions lorsque leurs disponibilités sont importantes,
soit dans une perspective stratégique lorsqu'elles achètent ou
vendent des participations pour opérer des restructurations. Toutefois,
le marché financier permet ainsi les alliances, les restructurations,
les fusions et les rachats d'entreprises.
Dans ce sens, l'offre publique d'achat (OPA) est une
opération financière qui permet à une entreprise de
détenir le contrôle d'une autre avec la possibilité aux
actionnaires de cette dernière de racheter leurs actions à un
cours favorisé au cours du marché. La firme qui vise le
Page 18
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
contrôle d'une société cotée peut
également procéder à une offre publique d'échange
(OPE) en proposant en rémunération ses propres actions au lieu de
payer en espèces.
En fin, les investisseurs institutionnels sont des organismes
qui disposent du fait de leur activité une épargne abondante, ils
jouent un rôle essentiel sur le marché financier en raison de leur
puissance financière. Appelés aussi « zinzins », ils
sont représentés par les compagnies d'assurances, les caisses de
retraite, les caisses des dépôts et les organismes de placements
collectifs créés par l'ensemble des institutions
financières et bancaires. Ces institutions placent une partie de leurs
ressources en valeurs mobilières, afin de faire face aux engagements
qu'ils ont envisagés vis-à-vis de leur clientèle, ils sont
soumis à des contraintes réglementaires et de gestion
spécifiques.
2.1.2 Les intermédiaires
La diversification des modes d'intermédiation de
financement et d'investissement fait intervenir deux voix différentes
aux investisseurs afin d'investir leurs argents.
Certes, les banques jouent traditionnellement un rôle
d'intermédiaire entre les agents excédentaires et les agents
déficitaires de l'économie à l'échelle nationale
comme à l'échelle internationale. Elles établissent la
principale source de crédit, mais elles ont de plus en plus
été écartées par les institutions de marché,
notamment celles qui participent dans le processus de titrisation.
Depuis les années quatre-vingt, l'évolution des
marchés financiers et la progression du recours au financement direct
par les entreprises dans la majorité des pays développés
ont conduit les banques à intervenir de façon plus large sur les
marchés financiers en utilisant de nouveaux produits et en accompagnant
leurs clients (les entreprises et les particuliers). Suite à cette
désintermédiation bancaire, les banques perdent leur rôle
de principal financeur de l'activité économique, largement
substituées par d'autres intervenants sur les marchés financiers.
Mais, plus important, la banque centrale perd sa capacité à
réguler directement la quantité de crédits
distribuée à l'économie.
La banque centrale, quant à elle, n'a donc plus
l'obligation de répliquer directement aux besoins de refinancement des
banques. Elle intervient souvent sur les marchés, par des achats ou des
ventes de titres en fonction des objectifs de sa politique monétaire.
Mais elle n'agit plus directement sur la quantité de monnaie
circulée.
Page 19
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
En revanche, le développement des marchés
financiers n'a pas isolé les banques. Celles-ci ont
résisté en multipliant les fonctions et services en intervenant
sur le marché financier pour gérer leur portefeuille, qui en est
venu à constituer une part raisonnable des bilans bancaires dès
les années quatre-vingt, pour leur propre compte.
D'un autre coté, les intermédiaires
boursières jouent à leurs tours un rôle assez important
dans le fonctionnement des marchés financiers, se sont des personnes
physiques ou morales qui interviennent sur les marchés boursiers et qui
assurent toute les opérations à effectuer sur une bourse de
valeurs mobilières. Elles garantissent les émissions des titres,
la négociation, ainsi que la gestion de portefeuille. Dans la plupart
des pays les intermédiaires boursiers sont autorisés à
travailler à leur propre comptes, et pour celui de leur client. Grace
à cette « double casquette », il leur serait possible, en
observant certains ordres de taille assez volumineux de leurs clients
potentiellement informés, ou de clients d'intermédiaires en
entente avec eux, de passer des ordres quelques instants auparavant. Ils
pourraient ainsi soit placer des ordres dans la même direction pour tirer
profit du contenu informationnel des ordres de leurs clients, soit profiter du
placement de cet ordre sur le marché pour échanger de gros
volumes sans impact sur les prix.
2.2 Typologie des marchés financiers
2.2.1 Marché primaire \Marché
secondaire
Le marché boursier est généralement
organisé sous forme de deux compartiments principaux notamment le
marché primaire et le marché secondaire.
Le marché primaire a pour objectif de permettre aux
intervenants déficitaires de couvrir leurs besoins de capitaux en
emmenant à ces derniers le produit résultant d'une nouvelle
émission de titres. Sur le marché primaire les entreprises
cèdent aux épargnants des actifs financiers (actions et
obligations) et reçoivent en contrepartie, des fonds qui donnent lieu
à l'acquisition d'actifs réels. Il regroupe également les
agents à déficit de financement et les agents à surplus de
financement.
Ce marché, appelé aussi le marché des
émissions, est composé par les différents vecteurs de
transaction sur des actifs financiers nouvellement créés. C'est
le marché du «neuf»
D'un autre côté, le marché secondaire peut
être défini comme un marché sur lequel «
s'échangent les titres déjà émises sur le
marché primaire. L'on peut ainsi dire qu'il assure la
Page 20
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
liquidité du marché primaire. Sur le
marché secondaire, ils interviennent deux catégories
d'intermédiaires financiers : il s'agit des établissements de
crédit et des entreprises d'investissement. Précédemment,
le marché secondaire était exclusivement réservé
aux sociétés cotées en bourse. Actuellement il est ouvert
à tous les intermédiaires financiers. Le marché secondaire
acquiert toutes les entreprises de taille modeste, petite ou moyenne, ayant des
perspectives d'avenir relativement prometteur.
Le marché secondaire et encore appelé «
marché d'occasion », par opposition au premier marché
appelé « marché neuf ». Il est composé du
marché officiel (actions et obligations), du second marché
(situé entre le marché officiel et le marché hors-cote, et
accueillant les entreprises susceptibles d'être cotées sur le
marché officiel à long terme) et du marché hors-cote. Le
marché secondaire fait aussi partie de ce que l'on appelle le
«marché réglementé».
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Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 3 : Les différentes structures des
marchés financiers
[Bruno Biais, Thierry Foucault et Pierre Hillion, 1997],
classent les structures d'organisation des échanges selon trois
critères distinctes , une première distinction est en fonction du
moment des échanges et oppose les marchés de fixing (avec
regroupement et exécution des ordres à des moments précis)
aux marchés continus (avec exécution des ordres à
n'importe quel moment de la journée), une deuxième
différenciation est faite selon la contrepartie des échanges,
l'entité qui prend la position de vendeur (acheteur) face à un
ordre d'achat (de vente) et permet de distinguer les marchés
gouvernés par les prix des marchés dirigés par les ordres.
Enfin, le lieu des échanges sert à différencier les
marchés centralisés et les marchés fragmentés.
3.1 Marchés de fixing \ Marchés en continu
3.1.1 Marchés de fixing
Dans un marché de fixing, les ordres s'accumulent
pendant un certain temps et la détermination d'un cours
d'équilibre s'effectue à la clôture de cette phase
c'est-à-dire à chaque séance de fixing toutes les
opérations sont menées à un prix unique
déterminé d'une manière à équilibrer les
ordres d'achat et de vente présents sur le marché jusqu'au moment
de fixing ce qui maximise le volume total de l'échange. Au moment de
fixing, ce prix appelé le prix d'équilibre s'applique pour tous
les intervenant mais sont exécutés que les ordres de ceux qui ont
adressé des ordres dans des conditions meilleures ou qui ont
placé des ordres à un prix limite supérieur au prix
d'équilibre en cas d'achat et un prix limite inférieur au prix
d'équilibre en cas de vente. Les autres ordres ne sont pas
exécutés. Ainsi, la discontinuité dans les
quantités offertes ou demandées ne permet pas au prix
d'équilibre d'absorber exactement le déséquilibre entre
l'offre et la demande. Mais ce prix peut minimiser cet écart.
Le marché de fixing peut être organisé
suivant trois modalités. Dans le fixing « à la criée
», les investisseurs sont physiquement rassemblés au même
endroit. Des cours sont affichés et pour chaque prix, les intervenants
exposent leurs offres ou leurs demandes. Le processus continue jusqu'à
la formation d'un prix d'équilibre. La seconde modalité consiste
à laisser les investisseurs présenter leurs offres d'achat et de
vente, sans que ces offres soient révélées et à
déterminer ensuite le prix d'équilibre. La dernière
modalité se particularise de la seconde en ce que les offres des
investisseurs sont dévoilées au marché au fur et à
mesure où elles
Page 22
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
s'accumulent. De plus le prix d'équilibre indicatif est
calculé chaque fois qu'un nouvel ordre est entré et ce jusqu'au
moment du fixing.
La procédure de fixing est également
utilisée sur la plupart des marchés continus pour la
détermination du prix d'ouverture.
3.1.2 Marchés en continu
Sur un marché continu, la cotation et les
opérations d'échanges s'effectuent en succession tout au long de
la séance boursière. Le système regroupe l'ensemble des
ordres d'achats et de ventes en les arrangeant par ordre de prix et
d'historique, pour déterminer en fin un prix conduisant à un
maximum d'ordres exécutés.
Les investisseurs peuvent conduire ses ordres à tout
moment au long de la séance. De ce fait, un ordre est
exécuté chaque fois qu'il trouve une contrepartie. Les
échanges sont donc bilatéraux contrairement à un
marché de fixing où les échanges sont
multilatéraux. De plus sur un marché continu, un nouveau cours
est associé à chaque opération alors que sur un
marché de fixing est établit un prix unique auquel se
réalise toutes les échanges. Le jour de négociation
débute et s'achève par une cotation unique, appelé fixing
d'ouverture ou de clôture. Au cours de la journée, la
négociation en continu peut être gelée temporairement si
des fluctuations extrêmes se produisent. Ainsi, les ordres qui ne sont
pas accomplis restent dans le carnet d'ordres. Si leur date de validité
valable pour la séance du lendemain, ils se réaffichent dans le
carnet d'ordres à l'ouverture ; sinon ils seront annulés.
3.2 Marchés gouvernés par les prix\
Marchés gouvernés par les ordres 3.2.1 Marchés
gouvernés par les prix
Le marché dirigé par les prix appelé
également marché de contrepartie, s'organise autour d'un
intermédiaire : le « teneur de marché » ou
également le « market maker ». Un market maker est un acteur
des marchés financiers, souvent appelé un broker/dealer son
rôle principal est d'assurer la liquidité des titres en proposant
de façon régulière et continue des prix à l'achat
et à la vente. Le market maker offre instantanément une
contrepartie à tout acheteur ou vendeur sur certains titres souvent
illiquides et participe ainsi à l'efficience des marchés. Cette
efficience est réalisée lorsqu'on a pour un même titre au
moins une dizaine de market makers différents.
Page 23
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
L'avantage est qu'un investisseur opposera toujours une
contrepartie pour acheter ou vendre ces titres via le market maker. Une fois
l'opération effectuée, le « market maker » vend
immédiatement à partir de son propre inventaire, ou travaille un
nouvel ordre de compensation pour maintenir son risque nul vis-à-vis de
l'actif traité. Cette procédure s'effectuera en quelques
secondes.
La rémunération des teneurs du marché est
faite généralement par les bourses qui désirent offrir un
service de valeur aux investisseurs, via la vente ou l'achat des titres
à tout moment. De ce fait tout investisseur voulant intervenir sur la
marché s'adresse à ce fournisseur officiel de liquidité
qui affiche en continue un prix de vente (ask) et un prix d'achat (bid),
auxquels il est prêt à vendre ou acheter une quantité
prédéterminée des titres. La différence entre ces
deux prix, appelée : fourchette de prix (bid-ask spread)
détermine la valeur ajoutée du teneur de marché.
La spécificité d'un marché
gouverné par les prix est que tous les investisseurs obtiennent la
garantie d'exécution dans les plus brefs délais sans risque de
subir une variation de prix.5 Alors, les marchés
dirigés par les prix restent en équilibre puisque les teneurs de
marché ont l'obligation de réguler les flux d'ordres en
s'appuyant sur les stocks d'action dont ils disposent.
3.2.2 Marchés gouvernés par les
ordres
Sur un marché dirigé par les ordres,
également appelé marché d'enchères ou d'agence, les
ordres des intervenants sont centralisés et directement
confrontés. Les intermédiaires n'ont qu'un rôle d'agent :
ils placent les ordres en carnet pour le compte de leurs clients. Donc, l'offre
de la liquidité n'est donc pas assurée par eux mais par les
donneurs d'ordres à cours limité. La confrontation de l'ordre
peut être alternatif (fixing) ou continue. D'autre part, elle peut se
faire soit par un contact oral entre les courtiers, soit par gestion d'un
carnet de cotation.
L'une des spécificités principales des
marchés dirigés par les ordres est l'absence d'offreurs de
liquidité attitrés. De ce fait, le fonctionnement des
marchés dirigés par les
5 Contrairement aux marchés d'agence, sur
lesquels, il peut se produire des déséquilibres temporaires entre
l'offre et la demande
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Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
ordres repose principalement sur la capacité du carnet
à attirer des offreurs de liquidité, même en période
de forte incertitude.
3.3 Structures mixtes
Les organisations du marché mentionnées
ci-dessus peuvent être classées pour faire l'objet des
différences d'un marché à un autre. Ainsi, Plusieurs
marchés qui fonctionnent en continu ouvrent leur séance par une
phase de fixing dont laquelle les prix offerts et demandés de chaque
titre auxquels débutera la séance de cotation en continu sont
déterminés. Le cours d'ouverture est alors
déterminé de façon à équilibrer au mieux
l'offre et la demande provenant des ordres conduits au marché jusqu'au
moment de fixing. Tous les ordres qui peuvent être exécutés
au fixing ne passent pas au continu. Les meilleurs prix offerts et
demandés ouvrant la séance sont ceux des ordres
inexécutés qui restent dans le carnet d'ordre.
Toutefois, certains marchés sont à la fois des
marchés de contrepartie et des marchés gouvernés par les
ordres, ces marchés sont organisés avec la présence d'un
teneur de marché (le spécialist), qui détient un double
rôle : en premier lieu, d'assurer la liquidité du marché en
se portant contrepartiste, et d'un autre coté il doit gérer le
carnet d'ordres provenant des investisseurs. Ces ordres peuvent être
transmis au « specialist » soit par un système de routage
informatisé soit pour les ordres plus importants par les brokers
situés sur le parquet.
De ce faire, les cours proposés par le «
specialist » ne sont donc pas forcément ses propres cours mais
peuvent provenir d'ordres à cours limité transmis par des
investisseurs finaux ou des intermédiaires travaillant pour leur propre
compte. Dans ce type de système, la liquidité n'est pas
assurée seulement par le teneur de marché mais également
par les ordres à cours limités du carnet d'ordres.6
3.4 Marchés centralisés \ marchés
fragmentés
Un marché est dit centralisé si tous les ordres
pour un titre doivent être regroupés sur un même
compartiment. Au contraire, un marché est fragmenté dès
lors qu'un actif financier peut être distribué entre
différents segments. En effet, sur un marché centralisé il
existe à tout moment un seul prix de transaction pour le titre, alors
que sur un marché fragmenté il peut exister pour un même
titre plusieurs cotations différentes au même moment.
6 Exemples : les bourses régionales
américaines tels que : Midwest Stock Exchange, Pacific stock
Exchange.
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Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Ainsi, [Biais, 1993] propose trois causes principales de la
fragmentation des marchés financiers :
- multiples cotations : dans ce cas la fragmentation des
marchés financiers est réalisée lorsque il aura un titre
qui peut être coté sur plusieurs marchés (le cas du NYSE,
sur lequel un titre coté peut également être
échangés sur les bourses régionales américaines :
Boston, Chicago, Philadelphie...).
- Transactions hors marché (upstairs) : ainsi un
marché est également fragmenté lorsqu'une partie
importante des échanges peut être exécutée en dehors
du carnet. C'est souvent le cas pour les transactions des blocs d'actions. Les
grands investisseurs préfèrent échanger ces types de
transaction de gré à gré sans placer des ordres dans le
carnet afin d'éviter le risque de non-exécution en conservant un
meilleur contrôle sur le prix de la transaction et à
préserver une grande discrétion.
- Marchés de gré à gré : ici, la
fragmentation peut enfin découler de la structure du marché
lui-même. Certains marchés de contrepartie sont par nature
fragmentés. Sur ces derniers, les opérateurs ne sont pas
réunis physiquement en une même place où sont conduits tous
les ordres. Les teneurs de marché diffusent leurs cotations soit par
téléphone, soit sur des bases informatiques.
3.5 La fragmentation : portée et
limites
La fragmentation des marchés est une notion
sophistiquée mise en avant par la littérature et sujet de
plusieurs recherches antérieures. Son impact est d'autant plus
élevé qu'elle a été organisée par les
autorités pour pousser la concurrence entre systèmes
d'échange et qu'elle constitue une indication fiable pour les
investisseurs sur les lieux d'exécution optimaux des ordres pertinents
pour la formation des prix. Le concept de la fragmentation est appliqué
à l'industrie du marché dans son ensemble ou même à
chaque marché pris indépendamment. Il peut s'appliquer à
des services plus ou moins particuliers de la chaîne de traitement des
ordres et destinés à contenter des nécessités
spécifiques pour des catégories d'investisseurs bien
déterminés.
[Gresse, 2001] distingue différentes preuves pour la
fragmentation des marchés, selon qu'un titre est traité sur
plusieurs systèmes d'échanges reliés à un
même marché, sur plusieurs systèmes de négociation
interconnectés, ou à l'extrême, sur plusieurs
systèmes de négociation distincts sans qu'aucun lien formel
n'organise la concurrence.
Page 26
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
En pratique, l'auteur différencie deux formes de
fragmentation : une fragmentation entre les marchés publics ou
règlementés et le "hors-marché".
Ainsi, pour mesurer l'impact de la fragmentation des
marchés sur la liquidité des marchés de
références, un indicateur pertinent est constitué par le
simple ratio du volume d'échange effectué sur les marchés
"publics" au total des volumes traités sur l'ensemble des
marchés. Sa pertinence est fortement reliée à la
qualité de l'information sur le "hors marché".
En effet, la réussite de la fragmentation des
marchés est certaine dans le cadre de la concurrence issue entre les
différents intermédiaires intervenants sur les marchés,
l'amélioration des coûts de transaction des larges échanges
et principalement en matière de liquidité est significative.
Vu sous un autre angle, la fragmentation peut avoir quand
même des impacts négatifs. Il est à noter que la
fragmentation donne lieu également à des coûts liés
à la duplication des systèmes d'échanges. Dans ce cadre
certains travaux empiriques trouvent qu'en présence d'asymétrie
d'information, la fragmentation aide à accroitre les risques de
sélection adverse. [Chowdry et Nanda, 1991] trouvent que les coûts
liés à la sélection adverse s'élèvent avec
le l'augmentation des multi-cotations. De même, [Easley, Kiefer et
O'Hara, 1996] et [Bessem-binder et Kaufman, 1997] montrent que sur un
marché les ordres supposés comme non informés peuvent
déséquilibrer la liquidité du marché central.
[Glosten, 1989], à son tour, ajoute qu'en cas d'une forte
sélection adverse la fragmentation donne lieu à des risques
systémiques pour l'ensemble du marché.
Globalement, la littérature donne plus d'avantages que
d'inconvénients pour la fragmentation des marchés et de la
concurrence qu'elle induit, notamment les diminutions de coûts des
transactions, la satisfaction de besoins de trading
hétérogènes, et la modernisation des systèmes de
négociation.
Page 27
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Conclusion
La recherche en microstructure des marchés financiers
s'est concentrée sur deux principaux axes tels que les comparaisons des
modes de fonctionnement et la modélisation des fourchettes de prix
affichés.
Ainsi, les marchés financiers peuvent être
organisés sous plusieurs structures différenciées. Les
marchés d'agences et ceux de contreparties correspondent aux principales
structures citées dans la littérature. Les marchés
dirigés par les ordres se diffèrent des marchés
dirigés par les prix au niveau de plusieurs aspects institutionnels. Les
différences institutionnelles entre ces structures de marchés
sont à l'origine d'une complémentarité entre organisations
de marché. Plus que la concurrence entre systèmes
d'échange s'élève, plus la réduction des
coûts de transaction pour les investisseurs se réduisent.
Les bourses assez développées telles que le
Nasdaq ou le NYSE, en réponse aux exigences certaines des investisseurs,
ont offert l'option aux investisseurs d'acheminer leurs ordres soit vers un
marché dirigé par les prix, soit directement sur le carnet du
marché dirigé par les ordres. De telle façon, chaque
investisseur aura la possibilité de minimiser ses coûts
d'exécution en fonction de ses caractéristiques.7
En effet, la plupart des études théoriques
confirment l'inaptitude des marchés dirigés par les ordres par
rapport à ceux dirigés par les prix en termes de
résilience, profondeur et immédiateté. Ceci donne lieu
à des nombreuses interrogations concernant le fonctionnement des
marchés dits dirigés par les ordres. La réponse à
ces questions est intéressante à la fois pour les
autorités boursières, qui cherchent toujours la meilleure
organisation, et pour les différents intervenants, qui recherchent
à réussir leurs stratégies d'investissement à des
coûts moins élevés.
En résumé, l'histoire de la microstructure des
marchés financiers est partagée entre la recherche
académique (notamment en finance expérimentale, théorie
des jeux) et la recherche industrielle (développement de technologies de
marché, modernisation du processus de découverte des prix).
Ainsi, la qualité de la formation des prix, bien que formulée et
développée
7 Ces nouvelles options ont été le
résultat de la fusion des bourses américaines avec Instinet et
Euro-
next.
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Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
dans des aspects différents et sous plusieurs formes,
est un souci qui peut être partagé entre les recherches
académiques en microstructure des marchés financiers et par le
développement des services directs des places boursières ou des
établissements financiers.
Nous traiterons dans le deuxième chapitre les
spécificités des marchés fragmentés et leurs
organisations. En particulier, nous analysons le traitement des transactions de
blocs, l'une des preuves principales de la fragmentation des systèmes
d'échanges.
Page 29
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Chapitre II
Transactions de bloc, spécificités
et
organisation
Page 30
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 1 : Les différents modes de
négociation des transactions de
blocs à l'international
1.1 La négociation de blocs sur le marché
central (downstairs Market)
Initialement, les transactions de blocs peuvent être
directement conduites vers le marché de référence.
8La réalisation de ces ordres dépend, dans ce cas, de
la structure du marché concerné. Ainsi, sur les marchés
strictement dirigés par les ordres, les investisseurs institutionnels
ont la possibilité d'exécuter leurs ordres de bloc directement au
sein du carnet.
En effet, la contrainte est dans le fait que la profondeur du
carnet étant souvent étroite, de ce fait l'absorption
immédiate d'un large ordre n'est pas évidente, dévoilant
ainsi totalement la stratégie et les buts de son initiateur. Dans ce
cadre, la majorité des places financières dirigées par les
ordres (notamment le Toronto Stock Exchange, Euronext, l'Australian Stock
Exchange ou encore le SETS sur le London Stock Exchange) donnent la
possibilité aux larges investisseurs de conduire des ordres à
quantité cachée (iceberg orders) dans le but de réduire
l'impact de ces larges échanges sur le comportement du marché.
D'un autre coté, l'investisseur peut ainsi acheminer son ordre
progressivement par des petits ordres consécutives tout en gardant
confidentielle la quantité consolidée de sa transaction.
Dans le cas d'un marché hybride tel que le NYSE, les
échanges de blocs peuvent être exécutés, soit par
l'intermédiaire d'un floor broker qui transfère ensuite l'ordre
de l'échange au spécialiste, ce dernier agissant comme un
commissaire-priseur par le biais du système Di-rect+9.
Jusqu'à la fusion Nyse-Archipelago, Direct+ était ouvert qu'aux
ordres dont la quantité ne dépassait pas 1099 titres, une
condition considéré comme étant limitative même dans
le cas où l'initiateur de l'échange souhaitait adopter une
exécution fractionnée de son ordre de grande taille. Mais depuis
l'implantation du système alternatif et la création de «
l'hybrid market », cette contrainte a été supprimée,
permettant aux initiateurs des transactions de blocs de
bénéficier d'une réalisation automatique pour leurs ordres
ainsi qu'effectuer plus aisément un fractionnement de leur ordre en des
petites tranches.
8 Les marchés de référence
sont l'ensemble des marchés organisés où sont admis
à première cotation les titres susceptibles de faire l'objet
d'une transaction de bloc.
9 Direct + est un système de négociation
électronique et automatisée des ordres sur le NYSE.
Page 31
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
En fin, sur les marchés dirigés par les prix tel
que le SEAQ Londonien ou le Nasdaq, les teneurs de marché sont en
concurrence continue pour l'exécution des ordres. Ainsi, les ordres de
taille large sont conduits vers un ou plusieurs dealers qui se chargent
à travailler l'ordre de bloc et terminent par la constitution d'un pool
de contrepartie à un cours négocié ou se charger
eux-mêmes contrepartie d'une partie ou de l'ensemble du bloc.
1.2 Les transactions de blocs effectuées en hors
marché (upstairs Market)
En parallèle au marché de
référence et parce que le marché central (downstairs)
n'est pas ajustée à leurs caractéristiques, les
échanges de blocs profitent habituellement d'un traitement
favorisé de celui des petits et moyens échanges au sein d'un
espace dédié.
De ce fait, les transactions de bloc se négocient dans
des places qualifiées d'upstairs ou de « hors marché »,
les courtiers établissent des rapports bilatéraux avec leurs
clients suivant un modèle d'un marché de dealer classique. Ils
constituent par contact direct, électroniques ou
téléphoniques des contreparties répondants aux ordres qui
leurs sont destinés ou favorisent, dans d'autres cas, de se charger
eux-mêmes contrepartie à partir de leur propre compte en prenant
une position ferme « bought deal » en travaillant le bloc en tant que
principal. Dans ce cas l'intermédiaire se charge par la suite de
repositionner pour son inventaire.
Toutefois, l'évaluation d'un large échange
réalisé en hors-marché s'explique en fonction du
marché considéré, la sélection peut s'effectuer
soit en fonction de critères statiques, comme des volumes ou des
quantités de titres déterminés à l'avance, soit en
fonction de critères dynamiques, c'est-à-dire actualisé en
continu face à l'évolution des volumes observés sur le
marché. De plus, les délais de déclarations,
diffèrent d'une place à autre, ils peuvent être fixes,
quelques heures à plusieurs jours, ou variables, le temps pour
l'intermédiaire de couvrir sa position. Ces déclarations peuvent
également faire l'objet d'une diffusion uniquement limitée aux
autorités financières, ou élargie à
l'intégralité du marché.
En revanche, il existe par ailleurs des marchés
upstairs parfaitement opaques où les prix sont librement
négociés, dans ce cas les intermédiaires ne sont pas
forcés par des contraintes en matière de transparence et des
marchés upstairs « rapportés » au marché
central, obéissant aux règles restrictives du marché
principal, où les prix doivent être négociés,
à de faibles écarts près, conformément aux cours de
marché de référence et où chaque échange
doit faire l'objet non seulement d'une déclaration post transaction sur
le marché mais encore une déclaration instantanée aux
autorités de marché compétentes.
Page 32
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
1.3 Les arrangements institutionnels
Parallèlement au choix d'exécution des larges
échanges au sein et en dehors du marché central, plusieurs
bourses dans le monde proposent un ensemble d'exécutions
spécifiques permettant à faciliter aux larges investisseurs
certains arrangements institutionnels. Ces exécutions spécifiques
peuvent prendre différentes modalités et ne sont pas
obligatoirement dédiés strictement aux transactions de bloc.
Dans ce contexte, Euronext offre l'option d'exécuter
des échanges par voie d'application c'est-à-dire la
possibilité d'acheminer sur le marché central et en continue un
ordre d'achat face à un ordre de vente en provenance d'un même
intermédiaire. Ces transactions spécifiques, sont
particulièrement correspondantes à la réalisation d'ordres
volumineux. Elles peuvent être arrangées soit dans le carnet
d'ordres soit par le système déclaratif TCS10 .
Ainsi, le SWX, en complément des échanges
réalisés en gré à gré assistées sur
le marché upstairs, offre l'option aux intermédiaires de
procéder à une déclaration d'intention ou à une
offre dirigée.11 Sur le LSE, les investisseurs
institutionnels peuvent également recourir à un broker-dealer
dans le cadre d'un WPA (Worked Principal Agreement). Dans ce cas, le
broker-dealer s'engage, à acheter (vendre) un titre à une
quantité et un cours déterminé dès le début.
Toutefois, s'il ne réussit pas à composer un pool de contrepartie
au cours de la séance correspondant aux exigences fixées au
début, il sera contraint de se charger lui-même de l'ordre
pré-négocié.
En fin, la distinction des motivations des investisseurs
exigent aux places financières d'offrir des modes d'exécutions
plus variés et adaptés. Les intermédiaires peuvent en
conséquence recourir aux applications pour apparier tout échange
opposant deux de leurs clients ou leur propre compte face à l'un de
leurs clients (contrepartie).
1.4 Méthodes d'appariement des blocs en
upstairs
L'appariement des larges échanges en upstairs
s'organise généralement par la constitution d'un carnet de
demande appelé accelerated book building dans lequel un broker travaille
l'opération en tant que mandataire de son client pour être
rémunéré en fin de la transaction par commission. Dans
cette opération, le broker doit constituer un livre d'ordres de
contreparties
10 Sur TCS, les applications sont soumises à la
même réglementation que n'importe quel ordre de bloc.
11 SWX, Conditions Générales, [http:
//www.swx.com/ download/admission/régulation/général
/gc_swx _fr.pdf
Page 33
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
potentielles et détermine un prix de base en fonction
de ce carnet. L'opération est plus risquée pour l'investisseur
qui doit subir un risque en termes de prix définitif mais moins pour le
broker qui ne s'expose à aucun risque excessif.
L'appariement peut se réaliser ainsi par
l'opération de prise ferme nommée ainsi bought-deal. Dans ce cas,
le broker travaille le bloc comme principal, il est prêt
d'acquérir ou de se débarrasser des titres auprès de son
client. Il procède, généralement immédiatement
après la transaction, à un repositionnement d`inventaire. A son
tour, le client aura ainsi l'option d'une bonne finalisation de
l'opération ainsi qu'une meilleure visibilité sur le cours
d'exécution de la transaction, bien que celui-ci provoque souvent une
décote comparativement à une opération d'accelerated book
building. Ici, l'intermédiaire peut supporter un risque de position
élevé, mais également peut avoir un gain important
à l'opération en réalisant une plus-value lors du
dénouement de sa position.
En fin, les brokers peuvent recourir à des
opérations hybrides (back-stopped deal), ces types d'opérations
combinent les deux opérations précédentes. Les courtiers
constituent un carnet de demande mais en garantissant une bonne fin de
l'échange et d'une limite de prix. Cette contrainte de moyens et de
résultats oblige ainsi le broker à se porter contrepartie de
dernier ressort dans le cas où l'échange ne peut être
accompli dans les conditions déjà prévues.
Page 34
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 2 : L'exigence d'un marché
spécifique pour les larges
transactions
2.1 Une Bourse a-t-elle besoin d'un marché
upstairs?
Le modèle du marché centralisé
gouverné par les ordres a toujours été exposé comme
une référence en matière d'organisation des
opérations boursières. Un marché dirigé par les
ordres demande deux exigences obligatoires : une exigence
d'équité et de transparence et une exigence d'efficacité
opérationnelle, en assurant la confrontation de la totalité des
demandes exprimées, a fin de garantir au marché une efficience et
une liquidité meilleure.
La réussite remportée aux cours des
années précédentes par les marchés dirigés
par les prix, a dévoilé la capacité limitée des
modèles des marchés centralisés à satisfaire les
exigences récentes provoqués par l'institutionnalisation des
marchés, s'agissant également d'offrir des conditions
d'exécution idéales à des ordres de taille toujours plus
élevées et principalement aux échanges de blocs.
En effet, pour répondre à cette
incapacité, les différents marchés centralisés
à travers le monde offrent deux mécanismes d'échanges
différents soit le marché central plus un marché
privé et fragmenté ; c'est le marché upstairs. Le premier
rôle principal pour le marché de bloc vise à apporter une
réponse adaptée à la question du manque apparent
d'efficacité des marchés centralisés sur le segment des
ordres de grande taille. Dans ce sens les résultats de [Riva, 1997]
montrent qu'une part non négligeable du volume échangé sur
le système CAC (10% environ) est due à des transactions
appartenant à la catégorie des blocs. Il est alors
intéressant de joindre les caractéristiques de ces blocs à
celles des échanges réalisés hors marché. De plus
l'excès de transparence du carnet d'ordre centralisé pouvait dans
certains cas détourner les investisseurs de conduire des ordres pour une
grande quantité de titres. Dans ce cadre, le but du marché de
bloc est également d'opacifier le système d'échange.
Toutefois, contrairement aux transactions
exécutées sur le marché downstairs, les échanges de
blocs sur le marché upstairs ne sont pas anonymes. Il est à noter
que l'admission au marché de bloc permet une désolidarisation par
rapport aux prix adoptés sur le marché central. En particulier,
dans la plupart des marchés, certaines réformes ont
été établies pour rendre les échanges
réalisés sur ce compartiment non plus soumis à
l'obligation de désintéres-
Page 35
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
sement du marché central,12 de telle
façon, n'importe quel prix sera possible dès que ce prix
négocié est inclus dans les limites de la fourchette moyenne
pondérée.
Les modalités d'échanges des transactions de
bloc se différent entre un échange centralisé et autre de
gré à gré. La transaction de bloc peut être conduite
sur le marché downstairs, aussi bien sur le marché upstairs. Au
niveau du marché downstairs le client demande à son
intermédiaire de « travailler » sur l'ordre en
échangeant des petites fractions de ce dernier au long de la
séance afin de minimiser l'impact des prix et de
bénéficier d'une exécution meilleure. Au niveau du
marché upstairs, une transaction de bloc peut être conduite selon
deux modalités différentes. La première modalité
est l'application : deux clients d'un même intermédiaire en bourse
souhaitant échanger des blocs d'actions de sens contraire peuvent ainsi
être directement appariés sans l'obligation de passer par le
carnet.
La deuxième modalité consiste en
l'échange du bloc en contrepartie : un intermédiaire en bourse
prend alors le bloc sur son compte propre. Ce type de procédure
s'inspire des modalités d'échange qui ont fondé la
réussite des systèmes dirigés par les prix, elle permet
à un investisseur de disposer à tout instant d'une
possibilité de contrepartie sans que ce dernier soit contraint à
attendre qu'une demande de sens opposé à celle qu'il exprime se
manifeste en carnet. À la différence du « market making
» classique, l'intermédiaire n'est tenue ni d'afficher en
permanence un prix ni d'accepter systématiquement l'opération.
Par ailleurs, les travaux examinant les impacts des prix des
transactions de bloc effectués sur le marché central et de bloc
trouvent que les impacts marginaux sur les prix sont inférieurs pour les
larges transactions exécuté sur le marché de bloc, [voir
Madhaven et Cheng, (1997)]. Toutefois, en comparant les impacts des prix des
deux marchés, la plupart des études trouvent une
différence significativement petite dans les impacts sur les prix pour
l'échange moyen. Ce résultat est confirmé également
par [Frong et al. , 2004].
Cependant, en considérant les coûts remarquables
de l'intermédiation sur le marché de bloc, le marché
central peut être une alternative viable au marché upstairs dans
le cas où il offre une liquidité significative pour
l'échange des blocs. Dans ce sens, [Riva, 2000] affirme que le
marché downstair est la source principale de liquidité dans la
bourse de paris, il ajoute que 98% des transactions relevant de la
catégorie des blocs passent par le carnet d'ordre centralisé. De
même, [bessembinder et Venkataraman, 2004] trouvent que pour un ordre
choisi
12 Cette réforme est adaptée en Tunisie
à partir de 15 avril 2008
Page 36
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
aléatoirement les coûts sont plus
élevés sur le marché de bloc par rapport au marché
central. En revanche, grâce à la sélection efficiente des
traders, les coûts moyens d'exécution des ordres de taille
importante sur le marché de bloc peuvent être plus faibles que le
marché centralisé.
2.1.1 Le marché de bloc sur la bourse
américaine
Le milieu des années 70 a été
caractérisé par la mise en place sur le NYSE d'un segment
upstairs, qui permet d'offrir un supplément de liquidité au
marché downstairs pour les ordres de grande taille.
Actuellement, aux Etats-Unis, le marché de bloc,
regroupant notamment les échanges de blocs du Nyse et du Nasdaq,
conserve les titres dont le volume traité pour un même
échange est supérieure à 10000 titres ou dont le volume
négocié dépasse les 200000 $ et donne très rarement
lieu à un enregistrement pour la transaction. Les marchés
américains se spécifient par leur critère statique,
13les prix sont librement négociés à quelques
exceptions près. Ainsi, les blocs négociés sur les titres
du NYSE en upstairs, à un cours en dehors de la fourchette,
coïncident avec la règle 127. Cette règle de «
désintéressement du carnet » contraint les brokers à
se porter contrepartie, au prix du marché, des ordres symétriques
au bloc qui auraient dû bénéficier d'une exécution
si le bloc avait été dirigé vers le marché
central.
Le dénouement de l'opération se déroule
comme suit : un grand investisseur désirant échanger un volume
important contacte un broker upstairs, ce dernier à deux options pour
effectuer l'opération : soit conduire l'ordre vers le parquet pour
exécuter contre le carnet d'ordres, soit se charger contrepartie
principal du bloc. Une autre possibilité est possible pour le broker,
c'est de chercher des contreparties pour la transaction afin de négocier
le prix d'exécution.
Le marché américain s'appuie principalement sur
l'activité des « block brokers », qui essayent de rechercher
à tout moment des partenaires qui partagent avec eux les
différents risques possibles suite aux transactions de grande taille.
13 Pour le cas européen, pour certains
marchés, la classification des transactions comme blocs repose sur le
critère dynamique de la taille normale de marché
Page 37
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
2.1.2 Les marchés de bloc sur les places
financières européennes
En Europe, les règles de marché et modes
d'appariement des échanges de blocs dévoilent également
une véritable hétérogénéité. Dans ce
sens, le London Stock Exchange a incorporé de manière
complète le marché de gros avec celui des petites et moyennes
transactions. Après la dérèglementation de 1997, la bourse
anglaise a modifié son système de cotation d'un système
purement dirigé par les prix en un système hybride. En effet,
tant que la segmentation s'opère entre différents modes
d'appariement (coexistence d'un système dirigé par les ordres
« le SETS » et d'un système dirigé par les prix le
« SEAQ », un même teneur de marché peut négocier
à la fois des ordres de petites tailles et des transactions de blocs.
Sur ce marché les échanges de bloc bénéficiaient
des délais de publication post transaction assez motivantes, pouvant
aller jusqu' à 5 jours après l'accomplissement de
l'opération, la date dont le dealer pourra couvrir sa
position.14
En effet, le marché anglais se
bénéficiait indirectement des coûts payés
implicitement par la bourse parisienne à cause des titres doublement
cotés sur les deux marchés. Ainsi, la bourse de paris a vraiment
souffert de la fuite excessive des ordres de grande taille vers la bourse de
Londres « voisine », ce qui pousse la bourse anglaise à
pratiquer un comportement de passager clandestin. Dans ce sens, le LES attire
les larges investisseurs dans les conditions où les cours sont
déterminés initialement à partir l'observation des
négociations déjà lancées sur la bourse
française. Les autorités du marché français, dans
le but de réduire la transparence excessive de leur marché, ont
autorisé l'utilisation des ordres à quantités
cachés.15
A Paris, les réformes émises à partir de
1972 sont menée au changement du principe d'un marché d'agence
pur en un système d'organisation mixte au sein duquel les
intermédiaires se portent directement contrepartie des ordres que leur
adressent les investisseurs. Celles-ci ont conduit en 1994 à la
création d'un marché de bloc avec la mise en fin du principe de
désintéressement des ordres en carnet. Cependant, afin de
corriger l'excès de la transparence, en 2001, la bourse parisienne a
décidé de ne plus dévoilé le code des agents
intervenus dans les opérations. Cette décision est le fruit de la
fusion de la bouse parisienne avec Euro-next.
14 Voir Nathalie Oriol, 2008.
15 Un ordre a quantité caché
appelée ainsi « iceberg », est une instruction qui permet
à l'initiateur d'ordre à cours limité de ne
dévoiler qu'une partie de la quantité globale qu'il estime
échanger.
Page 38
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
La négociation des blocs sur la bourse de paris, suit
une procédure différente de celle des autres places
financières. Sur ce marché, un négociateur prend en charge
la négociation d'un bloc pour le compte de son client peut
détenir deux types d'informations : l'intégralité du
carnet d'ordres et la fourchette proposé par le teneur de marché.
Dans ce cas le teneur de marché n'est jamais incontournable puisque les
ordres sont toujours affichés dans le carnet de la valeur. Il va donc
jouer de sa visibilité sur le carnet d'ordre et combiner sa
stratégie sur le carnet avec l'activité de contact des
contreparties qui se fit principalement par téléphone.
[Muniesa, 2003]
2.2 Les dark pools et transactions de bloc
Les dark pools définissent des lieux d'échanges
dématérialisés où une catégorie
spécifique d'intervenant pouvant acheter et vendre des titres financiers
sans informer préalablement l'ensemble des autres participants de leurs
intentions d'achat et de vente. Ces plate-formes ont été
créées pour que des investisseurs anonymes puissent
échanger des très gros volumes à des prix discrets,
évitant ainsi des arbitrages de folie et une spéculation
déraisonnée. Ainsi comme le nom l'indique ces «bourses de
l'ombre» ont en commun de composer des pools de liquidité, c'est
à dire des systèmes qui donnent une « aptitude à
satisfaire des ordres »16, faisant fi du principe fondamental
de transparence pré-négociation.
Les premiers dark pools ont été
déclenchés au milieu des années 80 (Instinet's After Hours
Cross en 1986 et ITG Posit en 1987. Quelques années plus tard,
Instinet's After Hours Cross et ITG Posit négociaient un volume
quotidien d'échange dépassant plusieurs millions de titres,
attirant particulièrement les grands investisseurs institutionnels.
Motivés par ce succès, des nouveaux acteurs sont intervenus
offrant ainsi leurs dark pools spécifiques et multiplier leur nombre sur
les marchés financiers américains. Le nombre des dark pools
présents sur le marché américain est ainsi passé
d'une quinzaine en 2002 à plus de cinquante en 200917
comptant plus de 15% de du volume total échangé sur les
marchés règlementés.
Ainsi, malgré l'ancienneté de l'introduction des
dark pools sur les marchés euro-péens18, ils ont
longtemps été limités. En poussant la concurrence entre
les différentes places financières, la directive MIF,
arrivée en octobre 2007, a été l'élément
déclencheur ayant autorisé la multiplication des dark pools sur
les places européennes. Actuellement l'Europe
16 Bertrand Bréhier, « Un peu de
lumière sur les dark pools », Bulletin Joly Bourse,
novembre-décembre 2009
17 Erik Banks, « The structure and future of
off-exchange trading and liquidity », Palgrave, 2010
18 Les premiers dark pools européens ont
été lancés en 1998 et 2002 par ITG et Liquidnet
Page 39
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
compte plus d'une vingtaine de dark pools, formant plus de 10%
des volumes traités par les marchés
européens.19
Toutefois, dans un marché organisé, l'ensemble
des ordres d'achat et de vente sont confrontés dans sur un même
parquet. Cette confrontation a lieu toutes les fois qu'un large ordre d'achat
rencontre un large ordre de vente à un prix défavorable. Un
échange de bloc résulte de l'hypothèse où un ordre
plus volumineux que l'ensemble des contreparties est acheminé vers une
plateforme. Le problème, ici, que la profondeur du carnet soit
insuffisante et étroite pour absorber la globalité de
l'échange immédiatement. Des impacts à court terme sur la
liquidité seront affectés particulièrement par les
obstacles d'absorption qu'implique un échange de grande taille dans des
conditions de manque de profondeur du marché. De même, des impacts
permanents de l'élasticité imparfaite et de la fuite
d'information dans la mesure où lorsque une demande excessive est
absorbée ou lorsque des informations nouvelles sont incorporées,
ces impacts sont responsables du changement d'anticipation des investisseurs
quant à la valeur fondamentale de l'actif
échangé20.
De ce fait, la confidentialité des transactions donne
lieu à une garantie aux investisseurs pour que leurs informations
privées ne soient pas exploitées par d'autres intervenants au
détriment de l'initiateur de bloc. La confidentialité d'un
échange de bloc permet donc à la fois d'éviter un impact
sur la réaction instantanée du marché et d'autre part de
rassurer les stratégies des investisseurs. L'avantage résultant
pour un investisseur destinant vers les dark pool est la garantie de
l'exécution des échanges à un cours de
référence appartenant au milieu de la fourchette.
L'exécution en milieu de fourchette lui permette de réduire le
spread et les coûts implicites de l'exécution de l'ordre. De
même, en offrant aux investisseurs une « obscurité »
pré-transactionnelle, les dark pools vont leur permettre de tirer profit
avec la garantie d'une absence d'impact de marché. La majorité
des autorités financières prévoient que les transactions
de bloc n'ont pas à être rendus publiques, l'objectif étant
d'éviter l'impact de marché qui s'attacherait à de tels
titres.
19 Erik Banks, « The structure and future of
off-exchange trading and liquidity », Palgrave, 2010
20 Nathalie Oriol, « Transaction de bloc,
fragmentation et directive MIF : que peut-on apprendre des données
historiques de la place parisienne », Les cahiers scientifiques n°6 -
AMF.
Page 40
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
En effet, certains dark pools, tel que Turquoise ou Liquidnet
Europe, ont été conçus pour accueillir uniquement les
échanges de bloc. C'est en offrant un business model spécifique
aux larges investisseurs souhaitant réaliser des échanges de
grande taille, ces dark pools présentent également l'avantage
d'attirer les larges ordres au détriment des autres dark pools. Mais en
écartant les ordres de taille normale ils se privent d'une
liquidité pouvant participer à l'exécution d'ordres de
grande taille.
En fin, la multiplication progressive des dark pools,
induisant une fragmentation de la liquidité impacte directement la
profondeur des marchés de référence. La liquidité
du marché est particulièrement fonction du nombre de participants
présents sur le marché. Ainsi, en absence des conditions
optimales d'exécutions pour les ordres de grande taille, les grands
investisseurs vont converger systématiquement vers ces marchés
opaques provoquant ainsi la liquidité des marchés de
références
Dans la section suivante nous analysons la relation entre les
transactions de bloc et la liquidité.
Page 41
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 3 : Liquidité et transactions de bloc
3.1 Liquidité : définition et
dimensions
3.1.1 Définition
La liquidité est une notion essentielle pour les
investisseurs. En effet, elle constitue un critère fondamental
d'intervention sur le second marché. Les propriétaires des firmes
récemment introduites en bourse sont conscients de l'importance que
représente la liquidité sur leurs produits, si l'on veut
définir ce concept de liquidité, on peut l'approcher par le
concept de profondeur qui se définit comme le volume de titres
susceptibles d'être mobilisés à l'achat ou à la
vente sans variation sensible du cours. La liquidité d'un marché
s'évalue en fonction de son aptitude à garantir aux investisseurs
la possibilité d'échanger rapidement à moindre coût
et à des prix favorables.
En effet, la recherche employée à la
liquidité ou à ses proxys que sont la fourchette,
l'activité boursière ou encore la profondeur du carnet s'est
considérablement étoffée au cours de ces dernières
années en raison de la concurrence apportées par les places
financières et de la prise en compte récente du risque de
liquidité dans la gestion de portefeuille. Aussi, la liquidité du
marché est un aspect désirable des marchés boursiers. Elle
est indispensable aux entreprises, aux investisseurs et aux opérateurs
de marché. De même, dans le contexte actuel de rivalité
aggravée entre les différentes places boursières, elle
intéresse fortement les autorités de marché. Elle est
tangible et rémunérée. Pourtant, il est toujours difficile
de la définir d'une façon précise ou de lui donner une
mesure unique.
Dans leurs travaux, les universitaires différencient
souvent quatre dimensions dans la liquidité :
l'immédiateté, la profondeur, l'ampleur et la
résilience.
3.1.2 L'immédiateté
L'immédiateté de la liquidité est le
temps nécessaire à la réalisation des transactions. Elle
correspond à la vitesse d'exécution des ordres.
L'immédiateté est également une fonction
décroissante de la taille des ordres considérés. Pour les
petits volumes, elle est susceptible d'être approximée par
différents indicateurs : durée entre deux échanges
consécutifs, durée entre le moment des échanges et du
dernier placement d'ordre qui les précède, etc.
Page 42
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
3.1.3 La Profondeur
La profondeur d'un marché est la capacité
à exécuter sur ce marché de nombreuses transactions avec
des volumes importants sans faire bouger de façon significative les prix
à la hausse ou à la baisse.
[Brockman et Chung, 1998] exhibent que la profondeur du HKSE
(le marché du Hong Kong) à la meilleure limite est
caractérisée par une forme en U inversé. [Declerck, 2007]
découvre un résultat similaire pour le marché parisien.
Néanmoins, la profondeur à la meilleure limite ne montre que 15%
de la profondeur affiché sur les cinq meilleures limites. [Handa, 1992]
introduit une mesure de liquidité définie par le rapport entre la
profondeur et la fourchette de prix :
Liquidité = profondeur à la vente + profondeur
à l'achat prix à l'achat - prix à la
vente
Cette mesure montre le nombre de titres disponibles par
coût de transaction. Dans ce sens, [Lee, Mucklow et Ready, 1993] trouvent
qu'il est difficile d'expliquer les variations de cette mesure de
liquidité en présence d'une variation en même sens pour la
profondeur et la taille de la fourchette. De même, [Declerck, 2007], en
étudiant l'évolution de la liquidité journalière
sur la bourse parisienne estime selon cette méthodologie que la
liquidité suit une courbe croissante au long de la journée.
Certains chercheurs rejettent l'hypothèse que plus de
liquidité nécessite un plus fort volume. Ils expliquent que sur
un marché liquide en voie de transaction, il s'est créée
une symétrie pour la fourchette des prix tandis que sur un marché
non liquide, on devrait observer, soit que seul le prix acheteur
s'élève vers le prix de vente stable, soit que le prix de vente
diminue vers le prix d'achat.
3.1.4 La Résilience
La résilience répond à l'aptitude des
prix de retourner brusquement en situation d'équilibre après une
transaction de taille importante. Elle indique donc la vitesse à
laquelle des variations temporaires des prix dues aux inefficiences et
anomalies du marché et qui sont corrigées par l'arrivée de
nouveaux ordres. Contrairement aux autres, cette mesure peut uniquement
être déterminée sur une certaine période de temps.
Il s'agit de la dimension temporelle du coût de la liquidité.
Page 43
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Selon [Schwartez, 1993], un marché résilient est
le marché capable d'absorber instantanément les fluctuations
temporelles des prix. La résilience est donc attachée directement
à la vitesse de diffusion de l'information et la capacité du
marché d'absorber les déséquilibres imprévus des
cours grâce a des interventions inattendus des investisseurs.
[Garabde, 1989] définit la résilience par la
largeur du marché au sens de l'existence d'un flux d'ordres important
qui survienne sur le marché en réponse à un
déséquilibre des prix. De même, [Dong, Kempf et Yadav,
2005] expliquent la résilience comme étant le paramètre de
retour à la moyenne du processus de la formation de prix du titre. Les
auteurs étudient ce paramètre sur un échantillon des
actions cotées sur le marché américain (NYSE), ils
examinent également les facteurs qui affectent cette dimension de la
liquidité, et les liens avec les autres mesures alternatives de la
liquidité que sont la fourchette de prix et la profondeur. Ils trouvent
que la résilience fait véhiculer une information
supplémentaire sur la liquidité du titre, et qu'elle est
significativement jointe à sa rentabilité. [Large, 2007]
présente une définition légèrement
différente de la résilience, qui repose sur la durée et
sur la probabilité que le carnet à se rééquilibrer
après un choc.21
Sur un marché efficient, les intervenants ne peuvent
pas tirer profit à partir d'un avantage informationnel. La
résilience est plutôt basée sur l'asymétrie
informationnelle dans un jeu dynamique de formation de prix. Le concept de la
résilience est donc l'aptitude du marché à affaiblir
l'ampleur de ces profits mais il ne s'agit pas de les exclure.
3.1.5 La fourchette des prix
La fourchette de prix est la différence entre les
meilleurs prix offerts à l'achat et les meilleurs prix offerts à
la vente. Elle est naturelle sur les marchés dirigés par les prix
(les marchés de contrepartie).Sur ces marchés, chaque teneur de
marché déclare le prix auquel il est prêt à acheter
et celui supérieur auquel il est prêt à vendre, le premier
étant certainement inférieur au second. À ces prix, le
teneur de marché sera obligé d'acheter (vendre) une
quantité minimale de titres. Sur ce type de marché, la fourchette
de prix (bid-ask spread) est représentée par l'écart entre
les meilleurs prix d'achat et les meilleurs prix de vente auxquels les
échanges sont réalisés par les teneurs de marché.
Sur les marchés dirigés par les ordres, la fourchette des prix
dépend particulièrement des initiateurs des ordres. Plus elle est
large, plus le coût d'exécution d'un ordre au marché sera
élevé.
21 L'auteur montre que le carnet sur le London
Stock Exchange se regarnit complètement en moins de 20 secondes en
moyenne, mais dans seulement 40% des cas.
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
En effet, la fourchette des prix distingue trois formes
différentes telles que la fourchette affichée, la fourchette
effective et la fourchette réalisée.
La fourchette affichée est l'écart entre le
cours acheteur et le cours vendeur à un Instant
déterminé.
Fourchette affiché = [ meilleure limite à
la vente -meilleure limite à l'achat ]
milieu de fourchette
Dans un marché gouverné par les ordres, la
fourchette affichée répond à l'écart entre les
meilleures limites du carnet, le bid et l'ask. Dans un marché
dirigé par les prix, la fourchette affiché à un instant
donné est égale à l'écart entre le meilleur prix
auquel un teneur de marché est prêt à vendre et celui
auquel lui, ou un autre, prêt à acheter. L'utilisation de la
fourchette affichée pour mesurer la « liquidité »
suppose que les transactions sont réalisées sur les meilleures
limites en carnet.
[Huang et Stoll, 1996] ont étudié la
différence de coûts de transactions sur le Nyse et sur Nasdaq, les
auteurs découvrent que le Bid et l'Ask affichés en carnet ne
coïncident pas systématiquement avec le prix de la transaction
réalisée.
Une autre mesure de liquidité est la fourchette
effective. Par opposition à la fourchette affichée, la fourchette
effective ne mesure pas l'écart entre le Bid et l'Ask mais
également l'écart entre le prix de la transaction et le milieu de
la fourchette. Cette mesure peut être un mieux indicateur, que la
fourchette affichée.
Fourchette effective = 2X
milieu de fourchette
[prix de transaction-milieu de fourchette]
La fourchette affichée répond aux «
coûts affichés » du marché. La fourchette effective
est plus proche des coûts effectivement supporté par les
intervenants. Ces « coûts implicites » sont non répartis
au marché puisque ils dépendent des intervenants et des prix de
transactions. Contrairement à la fourchette affichée, la
fourchette effective n'existe qu'au niveau d'une réalisation effective
d'un échange.
En fin une dernière mesure est la fourchette
réalisée qui mesure l'écart de cours entre deux
transactions successives de sens opposé.
Fourchette réalisée = 2X
milieu de fourchette
[prix de transaction-prix fondamental]
Page 44
La fourchette réalisée est
interprétée comme le revenu des teneurs de marché.
Page 45
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Selon le signe de ce dernier, nous pouvons déduire
l'intensité de l'asymétrie d'information. Dans le cas
général, la volatilité d'un actif s'évolue en
fonction des informations divulguées par les transactions et les
nouvelles sur données fondamentales. Huang et Stoll considèrent
l'écart positif entre fourchette effective et fourchette
réalisée comme étant une estimation de la perte
réalisée par un échange informé.
En pratique, la valeur fondamentale des titres n'étant
pas directement identifiable, elle est également évaluée
par le milieu de fourchette prévalant quelques temps après la
transaction, avec un "cours fondamental" considéré égal au
milieu de fourchette prévalant cinq minutes après la
transaction.22
Une baisse de la fourchette réalisée
s'interprète alors comme une capacité plus grande du
marché à offrir de la liquidité dans un environnement
volatile. Ajoutons ici que l'écart entre fourchette
réalisée et fourchette effective se définit comme un
coût d'opportunité ou de sélection adverse.
De ce fait, l'existence d'agents informés sera un
facteur principal de réduction de fourchette par rapport à celle
déjà affichée.
3.2 Liquidité et transactions de bloc : une revue
de littérature
Sur la plupart des places financières coexistent deux
mécanismes différents permettant d'apparier les transactions de
bloc : le marché central, où le bloc d'action est acheminé
anonymement par des tranches séparées afin de ne pas subir un
impact de marché trop élevé et le marché de bloc
(upstairs market) où les intermédiaires se chargent à
travailler le bloc, en négociant directement à partir de leur
propre compte ou en composant un pool de contrepartie. La majorité des
chercheurs étudiant les transactions de bloc cherchent les origines
d'une telle répartition entre le marché central et le hors
marché, et d'expliquer la légitimité de cette
fragmentation.
[Kraus et stoll, 1972] ont fourni les premières
explications des impacts de prix produits par une transaction de grande taille.
Les auteurs montrent que des effets de court terme sur la liquidité qui
sont engendrés notamment par les difficultés d'absorption
qu'implique un ordre d'une telle taille ceci peut être causé par
un manque de profondeur du marché, coûts de recherche de
contreparties des intermédiaires ou de couverture de position si ces
derniers tra-
22 [Hendershott,
Menkveld et Jones, 2010] examinent cette spécification. Contrairement,
Venkata-raman se réfère au milieu de fourchette 30 mn
après la transaction, d'autres chercheurs utilisent le prix de
clôture de la séance
Page 46
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
vaillent l'opération en compte propre. Ces
différents impacts sur les prix des transactions de blocs peuvent se
concrétiser sous la forme de commissions explicites, ou d'un prix
s'écartant défavorablement du prix de référence sur
le marché et récompensent les intermédiaires pour les
services rendus. Ainsi, [kraus et stoll, 1972] rendent les impacts des prix des
transactions de bloc aux effets dus à l'élasticité
imparfaite des courbes d'offre et de demande de titres. Toutefois, les titres
n'étant pas de parfaits substituts, le vendeur de bloc doit
concéder une réduction pour pousser les acheteurs à
acheter une proportion supplémentaire de titres jusqu'à
liquidation de la demande excédentaire.
Sur le plan théorique, les études se sont
concentrées autour de la justification du rôle joué par le
segment hors marché. La question principale qui s'est posé; le
marché upstairs est-il un élément concurrent pour le
marché central, ou au contraire, un supplément de
liquidité important et ajusté à un certain type
d'investisseur ?
Dans ce cadre [Burdett et O'Hara, 1987] ont
élaboré un modèle exhibant les implications du processus
de recherche de contreparties pour une transaction de bloc, en appuyant sur le
rôle indispensable joué par l'upstairs dans la neutralisation des
coûts de sélection adverse. Les coûts de sélection
adverse sont tenus par les investisseurs ou les intermédiaires
exécutant des transactions avec des investisseurs
(intermédiaires) disposant plus d'informations sur la valeur
fondamentale des actifs. Plus la probabilité de rencontrer ce type
d'investisseur est élevée, plus le risque d'échanger un
actif à un prix désavantageux est important. Ceci pousse les
intermédiaires à exiger une forte prime de risque lorsqu'ils
n'ont pas l'aptitude d'identifier le niveau d'expertise et d'information de la
contrepartie.
[Seppi, 1990], quant à lui, a développé
un modèle théorique expliquant les choix de répartition
d'un bloc en fonction des motivations de l'initiateur. Il démontre
notamment l'intérêt pour un investisseur, motivé par des
besoins de liquidité, de négocier un large échange en
upstairs, au sein de relations non anonymes, plutôt que d'acheminer son
ordre par tranche vers le marché central.
[Madhavan et Cheng, 1997] ont étudié les impacts
de prix évoqués par les travaux antérieurs sur 30 titres
du DJIA. Les résultats ont dévoilé que ce sont les
investisseurs présents pour des raisons de liquidité qui
conduisent habituellement leurs transactions de blocs vers le marché
upstairs, car ils sont prudents à abandonner une option gratuite sous la
forme d'un ordre à cours limité sur le marché central.
Dans un environnement non anonyme, les investisseurs agissant
pour des motifs de liquidité peuvent proclamer de manière
crédible aux intermédiaires qu'ils ne sont pas en possession
d'une information privée sur la valeur fondamentale des titres. Ainsi,
certains d'éviter
Page 47
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
tout risque de sélection adverse, les
intermédiaires ont ainsi l'option d'exécuter à une
fourchette de prix améliorée, en référence à
celle présenté sur le marché central.
Selon Bessembinder et Venkataraman, cette configuration
permettrait aux investisseurs de grande taille de ne supporter que 20% des
coûts d'exécution qu'ils auraient dû supporter au sein du
carnet d'ordres central. Du côté des initiateurs de blocs
désirant exploiter une information privée, le carnet demeure
l'option d'exécution la plus attirante et permet de réduire les
possibilités de fuite d'information inhérentes à la
recherche de contrepartie.
Ainsi, l'hypothèse de coût de liquidité et
d'informations utilisées pour expliquer l'impact des prix suite aux
échanges de blocs, peuvent également justifier le mouvement dans
le spread suite aux larges transactions. Ainsi aux niveaux des grandes
transactions les investisseurs non informés se mettent face à un
problème de sélection adverse dans le cas où les
échanges sont réalisés avec les informés qui vont
évoluer les prix des actifs à leur avantage. Or, pour se couvrir
contre ces pertes, ils augmentent le spread.
En effet, [Keim et Madhaven, 1995] montrent que lorsque la
liquidité du marché downstairs est faible et l'asymétrie
de l'information est jugé assez élevé, c'est le cas
où les traders préfèrent de se diriger vers le
marché upstairs afin d'éviter les couts de sélection
adverse et de minimiser les impacts prix de leurs échanges.
En utilisant le bid-ask spread comme proxy de
l'asymétrie d'information, [Madhaven et Cheng, 1997] montrent que plus
le spread est large plus le nombre des transactions en upstairs augmente.
Ainsi, si la négociation de bloc est faite sur le marché de bloc,
ceci peut entrainer une fuite informationnelle concernant l'échange,
dans ce cas l'asymétrie d'information augmente et une augmentation de
spread sera possible.
Dans un autre sens, [Fong et al. , 2004] notent que le
marché de bloc n'a pas d'effets nuisibles mesurables sur la
liquidité du marché central à cause du non anonymat qui
sanctionne les informés. En effet, une transaction acheminée sur
le marché central, à cause de son contenu informé,
supporte un coût plus élevé par rapport à celle
acheminé par le marché spécialisé. Les auteurs
montrent que le marché de bloc ne peut pas être nuisible au
marché central. Ce résultat est confirmé par [Chwen, 2004]
sur la bourse d'Italie.
De même, [Fong et al. , 2004] montrent que le
marché upstairs améliore les prix offerts des actifs
négociés. Les résultats montrent que cette
amélioration est plus intéressante pour les actifs les plus
liquides. Ceci engendre une grande concurrence entre les brokers pour les
titres
Page 48
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
les plus liquides. La plupart des travaux empiriques
antérieurs confirment cette amélioration des prix par le
marché upstairs.23
3.2.1 La liquidité des carnets
d'ordres
Les marchés dirigés par les ordres sont
principalement caractérisés par l'absence d'offreurs de
liquidité remarquables. En effet, la viabilité des marchés
dirigés par les ordres repose absolument sur la capacité du
carnet à attirer des offreurs de liquidité, même en phase
de forte incertitude. Ainsi, Il est nécessaire de saisir comment se
forme et est consommée la liquidité sur les carnets d'ordres.
Sur un marché dirigé par les ordres,
l'investisseur peut choisir entre différents types d'ordres, plus ou
moins agressifs. Les principaux types d'ordres réalisables sont : les
ordres à cours limité, les ordres à la meilleure limite et
les ordres au marché.
Un ordre à cours limité d'achat (de vente) se
caractérise par une quantité et un prix maximal (minimal) auquel
le l'investisseur est prêt à acheter (vendre) le titre. S'ils ne
sont pas immédiatement exécutés, ces ordres s'accumulent
dans le carnet d'ordres suivant quelques règles de priorité, de
prix et de temps. Ils peuvent par la suite être appariés et
accomplis par l'arrivée d'ordres plus stimulants. Entre ceux-ci, on
spécifie généralement les ordres à la meilleure
limite des ordres au marché. Les premiers sont appariés avec les
ordres présents à la meilleure limite dans le coté
contraire. Si la quantité globale disponible à ce prix est
inférieure à la taille de l'ordre entrant, la quantité non
exécutée est automatiquement transformée en ordre à
cours limite à ce prix et devient automatiquement la meilleure
limite.
Contrairement aux ordres à la meilleure limite, les
ordres au marché sont exécutés en totalité. Si la
quantité totale disponible au meilleur prix du coté contraire du
carnet est inférieure à la taille de l'ordre au marché, on
dit que l'ordre de vente (d'achat) «remonte» («descend») le
carnet d'ordres, favorisant ainsi l'exécution d'ordres à cours
limité présents au-delà de la meilleure limite.
[Declerck, 2007] trouve que pour 36 titres du CAC 40
cotés sur Euronext Paris en 1999, les ordres à cours
limité dévoilent 85% en moyenne des ordres soumis. Pourtant,
entre ces ordres
23 Voir notamment notamment [Keim
et Madhaven, (1996), Madhaven et Cheng, (1997), Booth et al. , (2002) et Booth
et al. , (2002) ]
Page 49
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
à cours limité, 32,8% sont
exécutés immédiatement. De même [Biais, Hillion et
Spatt, 1995] fournissent une analyse intra-journalière de
l'évolution du flux d'ordres, basée sur l'étude des cinq
meilleures limites du carnet des titres du CAC 40 de la Bourse de Paris pendant
19 jours, les auteurs classent les ordres en fonction de leur
agressivité, Ils affirment que les ordres les plus agressifs (les ordres
qui conduisent à une transaction immédiate) d'achat et de vente
répondent à 47,2% des ordres sur la Bourse de Paris en 1991. Ce
classement est récupéré par [Ranaldo, 2004] et [Griffiths
et al. , 2000], qui montrent qu'une proportion moyenne d'ordres
immédiatement exécutés, impliquant les ordres au
marché, de 62,3% sur la bourse suisse en 1997, et de 47,2% sur le
Toronto Stock Exchange en 1997 respectivement.
3.2.2 La comparaison entre un carnet d'ordres et un
marché de bloc
Même si la majorité des échanges sont
exécutés dans un carnet d'ordres, un marché de gré
à gré est aussi ouvert aux investisseurs voulant exécuter
des échanges de bloc. L'existence de marchés de blocs a permis de
déclencher les premières comparaisons avec un marché
principal dirigé par les ordres.
[Francioni, 1997] compare un marché de contrepartie, le
marché de parquet de la bourse de Francfort (BOSS) et un autre
système de transactions électroniques (IBIS). L'auteur examine la
dominance d'un système électronique sur un marché de
contrepartie. Les résultats de l'étude montrent que le
système IBIS offre des fourchettes de prix (effectives) plus faibles que
le marché central en moyenne et pour une partie significative des titres
présents dans l'échantillon. Dans ce cadre, [Bessembinder et
Venkatamaran, 2004] trouvent que le marché upstairs de la Bourse de
Paris permet une baisse économiquement significative des couts
d'exécution des transactions de bloc (une amélioration de 20%
à 35%).
De même, [Madhavan et Cheng, 1997] étudient
empiriquement l'aptitude des marchés aux structures hybrides à
offrir de la liquidité pour les ordres de grande taille. Ils comparent
ainsi les modalités d'exécution de blocs sur le NYSE, entre le
marché central et le marché de bloc. Le résultat est que
même si ce dernier offre une meilleure exécution à ces
échanges, la différence dans l'impact des prix d'un
échange de bloc entre les deux marchés est économiquement
faible.
Page 50
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 4 : Gouvernance et échanges de bloc
4.1 Protection légale et monitoring
La majorité des études sur les opérations
de prises de contrôle concluent que les firmes cibles ont une
propriété dispersée et n'ont pas de barrière
à l'OPA (offre public d'achat), de ce fait, les actions et leurs droits
de vote sont librement transférés. [Voir Grossman et Hart,
1980].
En réalité, dans la plupart des firmes
cotées et particulièrement dans les pays non anglo-saxons, une
part significative du contrôle de ces entreprises est concentrée
dans les mains d'un actionnaire principal [La Porta et al, 1999 et Barca et
Becht, 2001].24 De telle façon, un acquéreur potentiel
ne peut détenir le contrôle de la firme que si l'actionnaire
dominant autorise la vente d'une part ou la totalité de ses titres via
une transaction de bloc.
La relation entre le détenteur du bloc et le manager
est bien mise en évidence dans la théorie de gouvernance. Ainsi,
plus est large le bloc, plus son acquéreur a intérêt
à contrôler pour forcer le manager à lui verser plus de
dividendes. Toutefois, la relation entre l'intensité du monitoring et la
loi dépend particulièrement de la réglementation
envisagée dans les différentes places financières.
En effet, en supposant que les bénéfices
privés sont transférables, un détenteur du bloc d'actions
peut protéger l'intérêt de l'ensemble des actionnaires ou
aussi défendre ses propres intérêts en choisissant
d'être en bonne relation avec le manager.
Notant que les larges actionnaires travaillent uniquement pour
leurs propres intérêts, et par conséquent contre la loi
protégeant tous les actionnaires, le monitoring dans cette situation est
supposé comme étant une pure activité de recherche des
bénéfices privés par les détenteurs de blocs. Dans
le cas d'une collusion entre le détenteur du bloc et le manager au
détriment des petits porteurs, la relation reste identique au cas de non
transfert des bénéfices privés.
Par ailleurs, une telle modification pour la structure de
contrôle de l'entreprise peut avoir des effets importants sur les
différents intervenants notamment en présence d'une protection
juri-
24 Aux Etats-Unis comme au Japon,
les minoritaires n'ont pas accès aux conditions de prix du transfert de
bloc, les transferts de contrôle sont régis par la loi de
marché.
Page 51
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
dique des actionnaires minoritaires telle que celui de la
garantie de cours (le cas adopté en France). 25
4.2 Transfert des bénéfices privés
à travers la prime de contrôle de bloc d'action
Le prix d'un titre dans un bloc négocié est
généralement supérieur au prix d'un titre
négociée sur le flottant. Cette différence
représente la prime de contrôle revenant à
l'acquéreur du bloc. Plusieurs recherches s'accordent sur le fait que la
valeur du contrôle est expliquée en grande partie par les
bénéfices privés offertes uniquement aux actionnaires de
contrôle [Jensen et Meckling, 1976 ; Barclay et Holderness, 1989 ;
Zwiebel, 1995 ; Dyck et Zingales, 2000].
La détention d'un bloc d'actions offre une valeur qui
dépasse le prix financier du titre. Dans ce sens, plusieurs
études ont été menée pour montrer que les blocs
sont généralement cédés majorés par une
prime payée aux cédants [voir Barclay et Holderness, 1989 ; Dyck
et Zingales, 2004 ; Nicodano et Sembenelli, 2004], cette prime est
calculée par la différence entre le prix payé par
l'acquéreur pour la détention du bloc et le cours de
référence cotée avant ou après
l'opération.
[Grossman et Hart, 1988 ; Barclay et Holderness, 1989 ;
Bebchuk, 1994 et Zwiebel, 1995] montrent que l'existence de
bénéfices privés explique la prime payée au vendeur
lors des transferts négociés de blocs d'actions des
sociétés cotées.
Toutefois, lorsqu'un échange de bloc est
déclaré, le cours l'action peut varier en augmentant ou en
diminuant à cause des prévisions des investisseurs quant aux
changements espérés au niveau de la gestion et à
l'évolution de la valeur de l'entreprise.
Ainsi, la réaction du marché autour de
l'échange de bloc reflète les bénéfices
partagés du contrôle, ainsi que la prime payée pour le bloc
échangé représente la valeur que l'acquéreur du
bloc attribue au contrôle (les bénéfices privés du
contrôle). De plus, le choix du prix post-déclaration est
expliqué par le fait que la différence entre le cours d'achat du
bloc et le cours de l'action coté après la déclaration de
l'opération est plus informative sur les bénéfices
privés du contrôle [Barclay et Holderness, 1989].
25 Le législateur français contraint
les acquéreurs de blocs de contrôle de faire participer les
actionnaires minoritaires à la transaction en leur proposant une offre
publique d'achat simplifiée par voie de garantie de cours, par laquelle
il s'engage à acquérir toutes les actions qui lui seront
apportées.
Page 52
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
[Barclay et Holderness, 1989] étaient les premiers
chercheurs qui ont étudié l'ampleur des bénéfices
privés à travers la prime payée dans les larges
échanges.
Pour un échantillon de 63 échanges de blocs
d'actions des entreprises américaines pendant la période
1978-1982, les auteurs trouvent que le prix de la transaction de bloc
dépasse en moyenne le cours post-opération de 20,4% , soit 13,1%
du prix d'achat du bloc et 4,3% de la valeur boursière de la cible. Dans
ce sens, [Nicodano et Sembenelli, 2004] montrent que cette mesure conduit
à sous-évaluer la valeur concrète des
bénéfices privés à moins que la transaction de bloc
porte au moins 51% des droits de vote de l'entreprise. Donc, la méthode
d'estimation des bénéfices privés établie par
Barclay et Holderness n'est opérationnelle que si le bloc
transféré accorde le contrôle à son
acquéreur.
4.3 La concentration du pouvoir et les
bénéfices privés du contrôle
Les avantages de contrôle des possesseurs de blocs
d'actions sont doubles : premièrement, ils détiennent une
proportion importante des votes. Ceci est traduit par une plus grande autonomie
au niveau de la prise de la décision dans l'entreprise.
Deuxièmement, en considérant leurs droits aux flux financiers,
ces propriétaires sont plus encouragés à augmenter la
valeur de la firme.
Du côté de blockholder, deux types de gains
expliquent et justifient l'acquisition d'un bloc de contrôle : des gains
communs (shared benefits of control) et des gains privés (private
benefits of control). Dans ce cadre, [Barclay & Holderness, 1992] montrent
que les détenteurs de blocs peuvent amplifier la performance de la firme
et parallèlement et de dégager des bénéfices
privés du contrôle.
[Shleifer et Vishny, 1997] expliquent qu'en dépassant
un certain seuil de participation, les larges actionnaires (majoritaires)
possèdent pratiquement le contrôle autoritaire de l'entreprise et
ont par conséquent excessivement de pouvoir pour dégager des
bénéfices privés non partagés avec les actionnaires
minoritaires.
La notion de bénéfices privés est
associée particulièrement à la concentration du pouvoir
par un ou plusieurs actionnaires dominants. Ainsi, [Dyck et Zingales, 2001]
analysent les bénéfices privés du contrôle et les
définissent comme les avantages, monétaires ou non,
réservés strictement aux actionnaires de contrôle. Selon
[Johnson et al. , 2000], le contrôle permet un transfert souple de
ressources de l'entreprise aux actionnaires dominants. La prise en main
avantagée d'une part importante du cash-flow économique par
ceux-ci est la déclaration d'un conflit avec des actionnaires
extérieurs qui souffrent d'une expropriation.
Page 53
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Conclusion
Les stratégies des investisseurs traitants des
opérations de blocs sont hétérogènes : certains
estiment profiter d'une information privée, d'autres chercher juste
à des simples ajustements de leurs portefeuilles et cette
hétérogénéité donne lieu donc à une
telle fragmentation pour les ordres de grande taille.
Les investisseurs présents pour des motifs de
liquidité préfèrent toujours l'intermédiation
upstairs pour garantir les relations non anonymes établies sur ce
compartiment. Ainsi, Grâce à son aptitude à dévoiler
les intentions des investisseurs informés, le marché de bloc
neutralise les risques de sélection adverse. En contrepartie, ce type
d'investisseur (présents pour des motifs de liquidités) accepte
de supporter les coûts des services d'intermédiation liés
à ce mode d'appariement. En revanche, l'existence de très larges
échanges sur le carnet d'ordre prouve que le marché central peut
offrir quand même une source fiable de liquidité pour les gros
investisseurs.
Parallèlement aux choix d'exécution des
transactions de bloc dans le marché central et en upstais, la plupart
places financières ont offert aux « gros »
investisseurs des arrangements institutionnels afin de faciliter la
réalisation des larges échanges. Dans ce cadre, les applications
effectuées en carnet sont favorisées pour les investisseurs
soucieux de négocier leur échange dans le cadre d'arrangements
particuliers avec leur propre courtier. Dans ce même sens, les
investisseurs disposant des informations personnelles sur la valeur
fondamentale des actifs échangés optent à une
exécution par des ordres à quantité cachée sur des
plateformes spécifiques ou même en se dirigeant vers les darks
pool.
Le problème qui se pose pour le marché
centralisé est de savoir la meilleure façon d'attirer les
investisseurs offreurs de liquidité et qui sont en même temps
prudents d'échanger dans des modèles opaques.
Vu d'un autre angle, les opérations des transactions de
bloc présentent un intérêt d'ordre important en
matière de gouvernance de l'entreprise. En effet, un détenteur
potentiel d'un large bloc ne peut détenir le contrôle d'une firme
que si l'actionnaire dominant autorise la vente d'une part ou la
totalité de ses titres via un échange de bloc. Ainsi, la relation
entre l'acquéreur du bloc et le manager de l'entreprise est bien
étudiée dans la théorie de la gouver-
Page 54
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
nance de l'entreprise. Plus est large l'échange de bloc
plus l'initiateur de la transaction à intérêt à
contrôler pour forcer le manager à lui verser plus de
bénéfices ou dividendes.
Page 55
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Chapitre III
Transactions de bloc, évaluation et
impact
sur les prix
Page 56
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 1 : L'impact de volume des transactions sur la
formation des prix
1.1 La relation entre le volume de transactions et les
variations de prix
Le volume de transaction est une variable dépend de
nombreux facteurs. Plusieurs recherches ont essayé de déterminer
les causes de son évolution dans le temps. Ainsi, l'étude des
prix des actifs sans être associée au volume des transactions ne
peut transmettre que de vagues informations sur l'activité
boursière du marché [Mahajan et Singh, 2009].
La littérature confirme que les prix des actifs varient
à la venue de nouvelles informations, et par conséquent, le
volume des transactions est considéré comme
l'élément essentiel de l'information qui donne la nouvelle
direction des prix. Dans ce sens, il est évident de dire que le volume
d'échange est un indicateur indispensable dans l'évolution du
marché. De même, le volume des transactions joue un rôle
essentiel dans l'incorporation de l'information sur le marché. Dans ce
cadre, [Harris et Raviv, 1993] affirment que le volume des transactions est
responsable de la transmission des informations concernant les variations des
prix et l'accord dans les attentes des investisseurs.
Au niveau empirique, plusieurs recherches ont
été consacrées pour expliquer la relation entre le volume
des transactions et la variation des prix des actifs. [ Duffee, 1992) ;
Gallant, Rossi et Tauchen, 1992 ; Campbell, Grossman et Wang, 1993 ; Hiemstra
et Jones, 1994] ont étudié les différentes relations entre
le volume de transaction et la variation des prix des titres. La plupart des
chercheurs trouvent que cette relation est généralement
linéaire. À son tour, [Karpoff, 1987] trouve que le volume de
transactions est corrélé positivement avec la variation absolue
des prix des titres cotées sur le marché américain (NYSE).
L'auteur ajoute que cette relation est significative que pour des larges
variations du prix.
[Martikainen, Puttonen, Luoma et Rothovius, 1994], dans une
étude sur la bourse de Helsinkii, et en utilisant le test de
causalité de Granger entre le volume des transactions et le retour des
titres cotées découvrent une relation positive et significative
entre le rendement des titres et le volume de transactions. Le même test
est utilisé par [Hiemstra et Jones, 1994] sur le NYSE, les
résultats de la recherche montrent qu'il existe une relation
significative entre le taux de rendement des actions et le pourcentage du
changement dans le volume de transactions, cette relation évolue dans le
sens rendement-volume. Les auteurs voient que la relation entre ces deux
variables peut être non linéaire. Pour ce fait, ils adoptent ainsi
un test de causa-
Page 57
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
lité de Granger non linéaire et
découvrent par conséquence qu'il existe une relation non
linéaire bilatérale significative entre le volume de transactions
et le rendement des titres.
D'un autre côté, [Stickel et Verrecchia, 1994]
testent certaines hypothèses concernant la relation bilatérale
entre le volume de transaction et les prix des actifs, ils trouvent qu'une
augmentation de prix assistée par de faible volumes est
systématiquement va être suivie d'une baisse de prix. De plus les
variations de prix accompagnées par des volumes importants sont
susceptibles de ne pas changer et de continuer dans le même sens
c'est-à-dire qu'une augmentation de prix accompagnée par des
larges volumes est systématiquement va être suivie d'une hausse
des prix.
1. 2 La relation entre la volatilité et le volume
de transaction
La relation entre le volume de transaction et la
volatilité a été bien développée dans la
théorie de microstructure des marchés financiers, la
majorité des modèles développés, pour expliquer
cette relation, affirment que les transactions boursières sont
générées par l'asymétrie d'information et les
différences d'opinions.
La Littérature a exposé différentes
versions de la relation entre le volume des transactions et la
volatilité. En effet, [Girard et Biswas, 2007] développent deux
approches différentes pour expliquer les raisons de cette relation. La
première suppose que les différences dans les intentions et les
stratégies des investisseurs sont causées par des variations dans
le volume des transactions et la volatilité, et que ces
différences constituent les liens entre le volume et la
volatilité des rendements des titres. La deuxième suppose que la
manière dont l'information est incorporée sur le marché,
celle qui détermine le volume des transactions et la volatilité.
Cette seconde approche fondée sur la manière de diffusion de
l'information sur le marché, est la plus répandue. Elle est
formulée autour d'un certain nombre d'hypothèses notamment,
l'hypothèse de mélange de distribution (HMD) et
l'hypothèse d'arrivée séquentielle de l'information
(SIAH). 26
26 L'hypothèse de mélange de
distribution est soutenue par [Clark, 1973] et est également
attribuée à d'autres chercheurs comme [Epps, 1976 ; Tauchen et
Pitts, 1983 ; Harris, 1986 ; Lamoureux et Las-trapes, 1990 et Andersen, 1996].
Cette hypothèse suppose l'existence d'une relation positive entre le
volume des transactions et le rendement.
L'hypothèse d'arrivée séquentielle de
l'information (SIAH) est développé par [Copeland, 1976 ; Jennings
et al. , 1981] , elle suggère que la propagation de l'information est
asymétrique.
Page 58
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
[Wang, 1994] développe un modèle
d'équilibre d'échanges des titres, dans lequel les investisseurs
sont hétérogènes en matière d'information, et ses
échanges sont rationnellement pour des raisons informationnelles ainsi
que non informationnelles. De ce fait, les échanges boursiers sont
toujours accompagnés par des variations temporaires et permanentes des
prix. À titre d'exemple, prenons le cas des investisseurs voulant vendre
leurs actions pour raison de rééquilibrer leurs portefeuilles,
après la vente effective des actions, les prix de ces derniers doivent
systématiquement diminuer pour pousser d'autres investisseurs à
acheter.
La présence d'une asymétrie informationnelle,
rend les investisseurs non informés des solliciteurs des prix moins
élevés lorsqu'ils négocient les investisseurs
informés dans le but de couvrir le risque de la sélection adverse
encouru par l'obtention d'une information personnelle. Par conséquence,
il est évident que le volume de transaction est positivement
corrélé avec la valeur absolue des variations des prix, et cette
corrélation augmente avec l'asymétrie informationnelle. Ce
modèle développé par Wang explique la relation entre le
volume et la volatilité en se basant principalement sur les types
d'investisseurs et la qualité de l'information.
Dans ce cadre, [Harris et Raviv, 1993] et [Sahlen, 1993] dans
leur modèle « d'opinion différente » supposent que les
investisseurs recueillent la même information mais se diffèrent
dans leurs interprétations, et chaque investisseur suppose la
validité de son jugement. Les auteurs supposent que les investisseurs
partent de la même croyance concernant les rendements des actifs, mais
dès que l'information est disponible, chacun tente de mettre à
jour ses opinions en se basant sur son propre modèle qui relie la
nouvelle information aux rendements des actifs.
De ce qui précède, on conclut que le cours des
actifs varie à l'arrivée de nouvelles informations sur le
marché. Donc, si le volume des transactions est attaché au
mouvement de l'information pénétrant dans le marché, une
relation entre la variation du prix et le volume sera évidente.
Plusieurs recherches ont sélectionné le volume comme un proxy
pour l'incorporation de l'information dans le prix de la transaction et ont
étudié la relation du volume avec le rendement pour
prévoir la réaction du marché. [Voir Gurgul et al. , 2005
; Joher Huson et al. , 2005 et Otavio et al. , 2006]
Plus récemment, [El-Ansary et Autre, 2012] dans une
recherche concernant les marchés des pays émergents et moins
développés d'Afrique, ont étudié la relation entre
la volatilité et le volume des transactions sur le marché
boursier égyptien. Les résultats ont montré qu'il
Page 59
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
existe une relation positive entre le volume des transactions
et le rendement ainsi qu'une causalité bilatérale entre les deux
variables qui est plus significative pour cinq jours de période de
retard. Il s'induit que l'emploi des données historiques des rendements
en particulier de cinq jours de retard, permettent de prévoir le volume
des transactions et vice-versa. Ce qui soutient la preuve que les
marchés boursiers émergents sont inefficients en matière
d'information.
1.3 Impact des transactions de bloc sur la
volatilité
Un volume important pour des transactions de bloc cause
systématiquement des problèmes de liquidité au niveau du
marché, ces problèmes sont liés aux concessions des prix
accompagnant le bloc, ainsi que les conséquences post-transaction des
opérations de bloc. De ce fait, il est bien évident que les
transactions de bloc causent une augmentation significative de la
volatilité.
L'aptitude des investisseurs institutionnels de tenir des
informations privés ainsi que de manipuler les cours des actifs, fait
augmenter l'incertitude des autres investisseurs qui provoquent à leur
tour une augmentation de la volatilité suite à des
sélections adverses jusqu'à ce que les prix
récupèrent leur nouveau niveau d'équilibre.
En revanche, l'hypothèse de l'efficience des
marchés financiers, considèrent que les transactions de bloc
n'ont pas d'impacts sur la volatilité. Dans ce cadre, les prix des
actifs des actifs répondent brusquement à l'arrivée des
nouvelles informations avec la présence des faibles coûts des
transactions. Et même si celles-ci se retrouvent, les investisseurs
tentent à échanger les actifs en détention par un
substitut parfait et plus liquide.
Empiriquement, [Reilly et Wright, 1984] étudient la
relation entre les échanges de bloc et la volatilité des prix des
actions. Les auteurs, afin d'estimer cette relation, ont utilisé un
modèle de multi régression. La volatilité est
mesuré comme étant la valeur absolue du rendement des titres, les
auteurs affirment que les prix des actifs ont la possibilité
d'évoluer au long d'une séance afin de clôturer à un
prix relativement proche du prix d'ouverture ou même du cours de
clôture de la séance précédente, ce qui induit une
sous-estimation de la volatilité calculée dès le
début. Ainsi, une autre mesure pour la volatilité est mise en
évidence ; c'est le « Hi-Lo spread », définit comme
étant l'écart enregistré entre la cotation la plus
élevée et la plus faible de la journée. Ils montrent que
les échanges en bloc n'augmentent pas la volatilité des prix des
actifs. De même, la majorité des résultats acquis montrent
une
Page 60
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
relation négative entre les deux variables
estimées. Ce résultat renforce l'idée que la participation
importante des investisseurs institutionnels fait progresser la
liquidité du marché.
Dans ce sens, [Spierdjik, 2004] ajoute que les transactions de
taille importante ont un effet persistant sur les prix des actifs et causent
l'augmentation de la volatilité de deux titres sur cinq. L'étude
montre que suite à une grande transaction, le « market maker »
corrige ses opinions ce qui conduit à un effet persistant sur les prix
des titres. L'effet des larges transactions sur les prix peut être
positif, cela est expliqué par le fait que la transaction de bloc fait
accroitre le risque de transactions informées.
Dans ce sens, [Ball et Finn, 1989] examinent les effets sur
les prix des échanges en bloc sur la bourse Australienne, les auteurs
montrent que les effets sur les prix des actions sont permanent et il n'ya
aucune possibilité au retour de prix, qui peut être
expliqué par une augmentation de la volatilité des prix suite aux
transactions de bloc. À son tour, [Holthausen et al. , 1990] montrent
qu'il n'y a aucun lien entre la volatilité du marché et la taille
de la transaction, ajoutant ainsi que la volatilité ne peut accompagner
l'opération pas plus de deux transaction après le bloc.
D'un autre coté, en travaillant sur des marché
développés ainsi que sur des marchés émergents, et
afin de déduire s'il ya une différence entre les
différents marchés en matière de volatilité,
[Chiyachantana et al. , 2006] examinent les changements temporaires dans la
volatilité pour les échanges des investisseurs institutionnels.
Les auteurs trouvent qu'il y a un manque de profondeur pour les marchés
émergents qui les empêche de faire face aux pressions
régulières d'achats et de vente. La volatilité au niveau
de ces marchés est provoquée généralement par
l'intervention des spéculateurs étrangers.
Méthodologiquement, les auteurs définissent la volatilité
par le carrée de la différence du logarithme des prix des actifs
pour deux séances de négociations successives.
Page 61
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 2 : L'impact des prix des transactions de bloc :
une revue de littérature
Plusieurs approches sont adoptées pour mesurer l'impact
des transactions de bloc sur les prix des actifs. La méthode
d'étude d'événement a été employée
dans la plupart des travaux antérieurs [voir Kraus et Stoll, 1972 ;
Holthausen et autres, 1987et Keim et Madhavan, 1996]. D'autres chercheurs ont
employé la méthodologie des séries temporelles,
spécifiquement les modèles ARCH et GARCH, pour étudier
l'évolution du prix par rapport au marché [voir Hasbrouck, 1991 ;
Dufour et Engle, 2000 ; Chan et Lakonishok, 1997 ; Domowitz et autres 2001,
Conrad et autres, 2001 et 2004]
Ainsi, malgré que dans la majorité des travaux
les modèles linéaires sont les plus utilisés, ça
n'empêche que certains papiers ont employés des modèles non
linéaires pour examiner l'impact prix pour les échanges de blocs
[voir, Hasbrouck, 1991, Hausman et autres 1992, Kempf et Korn, 1999]
En effet, afin d'expliquer l'impact des larges échanges
sur l'évolution des prix, [Chan et Lakonishok, 1993] synthétisent
trois interprétations principales qui ont été
examinés dans la littérature pour des variations de prix
provoqués par des transactions de bloc : le coût à court
terme de liquidité, une substitution imparfaite et l'effet de
l'information. Les coûts à court terme de liquidité se
résultent suite aux rencontres de l'offre et la demande à l'heure
de la transaction dont il peut avoir par la suite un prix susceptible
d'être provisoire. Ainsi, dans les marchés inefficients un actif
peut ne pas avoir instantanément un substitut parfait d'où
l'augmentation de la probabilité d'existence des anomalies
boursières. En fin le contenu informationnel des larges échange
impacte le prix de la transaction ainsi que son évolution après
le large échange.
Toutefois, les échanges de grande taille sont
supposés plus informatifs et éclairants pour les perspectives des
actions. [Madhavan et Cheng, 1997] dans leurs travaux confirment les
prédictions de [Seppi, 1990]. Ils étudient les transactions de
bloc acheminés sur les marchés upstairs et centraux pour les 30
titres composant l'indice « Dow Jones Industrial Average. », Ils
trouvent que les impacts de prix des grands échanges sont plus petits
sur le marché upstairs. Les auteurs confirment l'idée que le
marché de bloc est exploité particulièrement par des
agents qui peuvent signaler que leurs transactions sont non
informées.
Page 62
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Ainsi, il apparait que la différence de coûts
soit significativement faible pour un échange de taille moyenne dans
leur échantillon. Des résultats conformes sont fournis par [Smith
et al. , 2001, Booth et al. , 2002 et Bessembinder & Venkataraman, 2004]
respectivement sur le TSX, le Helsinki Stock Exchange et la Bourse de Paris.
Sur le plan empirique la littérature distingue deux
effets associés aux transactions de bloc: un effet a court terme ou
effet temporaire et un effet a plus long terme ou effet perma-nant. [Voir
scholes, 1972 ; Kraus et stoll, 1972 ; Holthausen, leftwich et Mayers, 1987 ;
hol-thausen, Leftwich et Mayers, 1990 et Frino et al. , 2007]
Trois théories ont été mises en
évidence pour l'explication de ces effets : une première
basée sur la liquidité relative des marchés, une seconde
basée sur l'inélasticité des courbes d'offre et de
demande, et une dernière qui s'appuie sur le contenu informationnel
privé des transactions de blocs.
Les coûts de la liquidité sont dans ce cas
responsables de l'effet temporaire. Les modèles développés
pour le cas d'un marché dirigé par les prix justifient ces
derniers en tant que compensation des couts de conservation et de recherche de
contrepartie que doit supporter un teneur de marché suite à la
tenue d'un large bloc. L'effet temporaire provoqué par ces coûts
peut en outre se perpétuer dans le cas où le teneur de
marché suit une stratégie de prix incitative. Ainsi
l'inélasticité des courbes de demande serait quant à elle
à l'origine de l'effet per-manant : un surplus d'offre ou de demande ne
trouve pas de contrepartie immédiate est par conséquence
responsable d'une pression durable sur les prix.
Pour la troisième hypothèse, [Kyle, 1985]
formalise le lien entre la liquidité d'un marché et le
degré d'asymétrie informationnel qui le caractérise. Dans
ce sens, [Easley et O'hara, 1987] trouvent que l'effet temporaire et l'effet
permanant peuvent être la conséquence de l'existence d'une
information privée exploitée par l'investisseur initiateur de
bloc. L'importance des effets temporaires s'élève avec les
volumes échangés ainsi de l'augmentation du risque de position
encouru par le teneur de marché.
Les impacts permanents sont plus importants pour les volumes
échangés de grandes tailles. Le rapport entre ces impacts et les
volumes échangés apparait moins clair pour les théories
basées sur l'asymétrie de l'information. Dans ce cadre, [Kyle,
1985 ; Admati et Pflei-derer, 1988] trouvent que le comportement
stratégique d'agents informés qui essayent de cacher leur
présence au marché pousse ces derniers à réduire la
taille de leurs transactions, à les
Page 63
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
fractionner pour les étaler dans le temps ou à
les concentrer pendant des périodes de forte liquidité.
En fin, dans un contexte de finance comportementale, [Chan et
Lakonishok, 1995], dans une étude des transactions
exécutées par 37 investisseurs institutionnels réalisant
des larges échanges, montrent le caractère discriminant de la
personnalité de l'investisseur identifiée à travers la
volonté d'immédiateté exprimée pour l'explication
des impacts sur les prix.
Page 64
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 3 : Validation empirique de l'impact des
transactions de bloc sur les prix des actifs sur la BVMT
3.1 Présentation et historique de la
BVMT
La Bourse de Tunis est créée en 1969 par la loi
69-13 du 29 février 1969. La BVMT se présente comme une
société privée dont le capital est détenu par les
sociétés de bourse. La bourse a initialement très mal
débuté en raison des trois facteurs principaux : la
facilité d'accès aux crédits et différentes aides
de l'Etat pour les entreprises, une rémunération
intéressante des dépôts auprès des banques et une
fiscalité très pesante pour les investissements en bourse.
Cependant, certaines réformes ont été
mises en lieu pour rendre la BVMT plus actif et rentable en attirant plus
d'investisseurs locaux et étrangers. En conséquence depuis
novembre 1995, la Bourse a modifié son statut en application de la loi
n° 94-117 du 14 novembre 1994, réorganisant le marché
financier en séparant particulièrement les fonctions de
contrôle et de gestion du marché. Ainsi, la régulation et
le contrôle du marché ont été livrés au
Conseil du marché financier, alors que la gestion du marché est
assurée par la Bourse qui se transforme, à partir du 15 novembre
1995, en une société anonyme dont le capital est souscrit,
strictement par les intermédiaires en bourse.
En octobre 1996, la Bourse de Tunis a vécu une vraie
transformation technologique en introduisant un système de cotation
électronique (NSC) à la place du système de cotation sur
panneaux. Ce système a été développé par la
Bourse de Paris. Il est utilisé actuellement dans plusieurs bourses
développées et émergentes dans le monde. À la fin
de l'année 2007, l'industrie technique de la Bourse a été
encore une fois modernisée par la mise en place d'une nouvelle version
de cotation électronique développée par NYSE/EURONEXT
« V900 ». Par la suite, en octobre 2008, la plage horaire de cotation
a été pratiquement doublé dont en la faisant passer de 2
heures 40 minutes à 5 heures 10 minutes, produisant ainsi de nouvelles
opportunités d'investissement.
Page 65
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
3.1.1 Le système de cotation
La négociation des titres cotés en bourse se
fait sur une base totalement informatisé. Ce système de cotation
informatique a été développé par la
société Atos-Euronext selon le modèle de marché
centralisé et dirigé par les ordres.
La négociation des titres à la Bourse de Tunis
se réalise quotidiennement du lundi au vendredi. Depuis Octobre 2008, la
Bourse de Tunis a prolongé la durée de la séance de
cotation de 2h pour passer à 5 h 10 mn. Les marchés sont
désormais accessibles de 9 h à 14 h 10 mn. Les ordres d'achat et
de vente passés par les intervenants sont conduits par le système
de cotation pour être confrontés en fonction du degré de
liquidité du titre selon deux modes : Les titres les moins liquides sont
cotés selon le mode du fixing et les titres les plus liquides sont
cotés en continu. Ainsi, les valeurs cotées dans le
système sont divisées en groupe. Chaque groupe de valeurs
obéit aux mêmes règles de cotation.
? La cotation par Fixing sur la BVMT
La confrontation des ordres pour les valeurs cotées en
fixing se déroule de la manière suivante : Une phase de
pré-ouverture, de 9h à 10h, Au cours de laquelle les ordres sont
enregistrés dans la base sans donner lieu à des transactions. Le
système détermine un cours théorique d'ouverture qui
correspond au cours théorique d'équilibre à un instant
donné.
L'ouverture par un fixing se débute à 10h, le
système calcule alors le cours d'équilibre qui constitue le cours
d'ouverture unique et sert à l'accomplissement concret des
transactions.
? La cotation en contenu sur la BVMT
La confrontation des ordres sur les titres cotés en
continu se fait comme suit : une phase de pré-ouverture de 9h à
10h, au cours de cette phase, les ordres sont saisis sans donner lieu à
des transactions. Le système ne fait qu'afficher un cours
théorique d'ouverture.
Ainsi, pendant l'ouverture du fixing à 10h, le
système détermine un cours d'ouverture unique qui sert à
la réalisation effective des transactions. Après l'ouverture et
au cours de la séance, en continu (de 10h à 14h) l'arrivé
d'un ordre dans le système peut dégager une transaction
instantanée dès lors qu'il existe une limite compatible du
côté opposé. Par la suite, une phase d'accumulation des
ordres de 14h à 14h05 est déclenchée, dans cette phase les
ordres sont saisis sans provoquer des transactions, Le système ne
fait
Page 66
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
qu'afficher un cours théorique d'ouverture qui
constitue le cours théorique d'équilibre à un instant
donné. Un fixing de clôture à 14h05 : le système
détermine alors le cours d'équilibre qui sert à la
réalisation effective des transactions, c'est le cours de
clôture.27
3.2 La création d'un marché de bloc sur la
bourse de Tunis
L'inaptitude des marchés centralisés à
offrir des conditions d'exécution parfaite aux blocs de titres a
poussé la plupart des bourses à travers le monde à
créer un marché spécifique pour les échanges de
bloc pour soutenir la liquidité du marché central. Le
marché de bloc ou encore le marché « upstairs » parait
plus intéressant car les investisseurs qui échangent pour des
motifs de liquidité se trouvent plus doués d'échanger un
bloc sur le marché upstairs au lieu de conduire une séquence
d'ordres de petite taille sur le marché central.
La Bourse de Tunis a créé son marché de
bloc en 1997. Au début, pour pouvoir y accéder les
autorités de marché ont mis en place des conditions assez
restrictives. Le marché de bloc tunisien n'était
opérationnel qu'un quart d'heure après la clôture du
marché central. En plus, à un certain temps les autorités
de bourse refuse les échanges de bloc lorsque le carnet présente
une liquidité suffisante, c'est l'obligation de
désintéressement du carnet, qui prévoyait que l'initiateur
d'un bloc devait servir tous les ordres présents en carnet qui
proposaient une limite de prix comprise entre le prix de marché et le
prix négocié .Cette condition est supprimée par la
règlementation du 15 avril 2008.
3.2.1 Modalités de réalisation des
transactions au marché de bloc
Le Principe de l'exécution d'un ordre en dehors du
carnet d'ordres central requiert l'accord explicite du client. La
négociation qui en découle doit être déclarée
à la Bourse. Les transactions de bloc sont déclarées
à la Bourse en utilisant soit le module «Trading Confirmation
System -TCS», soit tout autre moyen mis en place par la Bourse. Ainsi, les
horaires de déclaration des transactions sur TCS sont fixés par
avis de la Bourse. Les échanges de bloc sont acceptés dans les
conditions suivantes de prix :
- Pour les titres négociées en continu, à
un cours égal au cours de clôture de la journée,
diminué ou augmenté d'une marge fixée ci-après.
27 La négociation au dernier cours se
déroule de 14h05 à 14h10 au cours de clôture. Dans cette
phase, les ordres passés dans le système seront
négociés au cours de clôture.
Page 67
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
- Pour les valeurs négociées au fixing, à
un cours égal au cours de clôture de la journée,
diminué ou augmenté d'une marge fixée ci-après.
- Pour les droits de souscription, à n'importe quel
cours supérieur ou égal au cours de clôture de la
journée.
- Pour les titres de créance, à un cours
égal au cours de clôture de la journée, diminué ou
augmenté d'une marge de 0,5%.
Pour les valeurs négociées en continu, le cours
de clôture de la journée est celui issu du fixing de
clôture. En l'absence de cotation lors du fixing de clôture, le
dernier cours traité lors de la phase principale de négociation
en continu est considéré comme le cours de clôture. De
même en l'absence de cours coté au cours de la phase principale de
négociation en continu, le dernier cours coté sera le dernier
cours connu ajusté, le cas échéant, des opérations
sur titres (cours de référence de la journée de
négociation).
Pour les valeurs négociées au fixing, le cours
de clôture est celui issu du dernier fixing. Dans le cas où le
titre n'est pas coté lors du dernier fixing, le cours traité lors
du premier fixing est considéré comme le cours de clôture.
Il peut y arriver ainsi que le titre échangé n'a pas pu
être coté durant la journée de négociation, de ce
fait le cours de clôture est le dernier cours connu ajusté et
défini comme un cours de référence.
Il est à noter que sur la Bourse de Tunis, les
transactions de bloc (de gré à gré) sont autorisées
qu'à l'issue de la clôture de la séance de bourse. Ainsi,
la bourse peut limiter pour chaque phase, les valeurs éligibles à
la négociation de bloc. Dès qu'elle est saisie, une
déclaration avec contrepartie reçoit par TCS. Elle peut
être soit acceptée, soit refusée par la contrepartie. Si,
elle n'est pas confirmée par la contrepartie dans un délai de
quinze minutes, elle s'expire automatiquement. Aussi bien, une
déclaration peut être annulée par le déclarant,
avant sa confirmation par la contrepartie, et pour être valable, les
transactions de bloc doivent être déclarées à la
Bourse dans les conditions techniques et les délais fixés par
avis.28
28 Si deux intermédiaires en bourse sont
parties prenantes à l'opération, ils sont tenus de
procéder chacun, à la déclaration.
Page 68
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
3.2.2 Evolution de la réglementation des
transactions de blocs sur la BVMT
Selon la réglementation en vigueur n'est
considérée comme transaction de bloc que celles
réalisées hors marché central et qui répond
à certaines conditions, en particulier en matière de taille
minimale.
Le tableau suivant nous récapitule les principales
évolutions des conditions relatives aux transactions de blocs en
matière de taille, de prix, de temps de réalisation et des
contraintes particulières.
Tableau 3.1 Evolution de la règlementation des
transactions de blocs sur la BVMT
|
Montant de la tran- saction
|
Horaire d'exécution de la transaction
|
Conditions sur le prix du bloc
|
Autres conditions
|
|
|
|
Pour les titres du continu, le prix est égal à la
meilleure
offre ou à la
|
Le cumul de l'offre ou de la demande à la clôture
doit être inférieur à la quanti-
|
|
|
A l'issue de la
|
meilleure
|
té de la
|
13-021997/
|
Supérieur à
|
séance de
|
demande ou à
|
transaction de
|
24-10-2000
|
100000 dinars
|
négociation
|
un prix situé entre ces deux limites. Ce prix est
diminué ou augmenté
d'une marge de 1,5%
|
bloc et pour les titres sur le continu, la quantité
traitée sur le marché doit représenter au moins 10% de la
taille du bloc
|
|
|
|
Pour les titres sur le continu, le prix est
égal
|
La valeur doit être transigée durant la
séance
|
25-10-2000
|
Fixé par la
|
|
à la meilleure
|
de bourse pour
|
/ 24 -09-
|
bourse et
|
|
offre ou
|
que la
|
2005
|
supérieur à
|
|
demande à la
|
transaction de
|
|
100000 dinars
|
|
clôture majoré
|
bloc soit
|
|
et à 50000 titres
|
|
ou minoré de 1,5%
|
possible
|
31-10-
|
|
|
Le prix est égal
|
|
2007 /15-
|
|
|
au cours de
|
|
04-
|
|
|
clôture de la
|
|
2008
|
|
|
journée diminué ou
augmenté d'une marge
|
|
|
|
|
Sont interdite les
transactions pour le compte
|
16-04-
|
|
|
variable en
|
d'OPCVM et
|
2008/01-06-
|
Supérieur à 100000
|
|
fonction du
|
les transactions
|
2008
|
dinars
|
|
montant minimal du bloc (1%, 5%, 10% pour les transactions
supérieures à 1,
|
entre les comptes gérés de clients et les comptes
des actionnaires des intermédiaires
|
Page 69
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
|
|
Avant
|
|
|
02-06-2008
|
|
l'ouverture de
|
5, 10 fois ce
|
|
/
|
|
la séance,
|
montant)
|
|
30-06-2008
|
|
durant la séance de négociation en continu et
à l'issue de la clôture
|
|
|
Depuis le
|
|
A l'issue de la
|
|
|
01-07-2008
|
|
séance de négociation
|
|
|
3.3 La collecte des données sur les transactions
de blocs à la clôture de la séance
La bourse de Tunis précise dans son bulletin quotidien
outre la date de la séance, le cours d'ouverture, le cours de
clôture, le cours le plus bas, le cours le plus haut, le volume
échangé ainsi que la capitalisation boursière quotidienne
et ce pour l'ensemble des valeurs cotées.
En plus des bulletins quotidiens, nous avons pu
récupérer l'historique de toutes les transactions de bloc
réalisées en « upstairs » pour la période qui
s'étale du 21 janvier 2003 jusqu'au 21 décembre 2012. Les
informations recueillies présente pour chaque échange de bloc, la
date, le code de l'instrument financier, l'intitulé du l'actif
concerné, le nombre des titres échangés ainsi que le cours
de l'échange. Nos données recueillies ne contiennent pas l'heure
précise de la transaction de bloc. Dans ce cadre, et en absence des
données intraday, il n'est pas possible de savoir à quelle heure
est eu l'échange de bloc. De ce fait notre travail se base sur des
données interday.
3.4 Description de l'échantillon
L'échantillon initial de notre étude est
composé de 408 blocs, sur une période de 10 ans à compter
de janvier 2003 et portant sur 41 titres sur la BVMT.
Le tableau 3.1 présente une répartition des
transactions de bloc par année et par mois. La fréquence des
transactions de bloc en upstairs sur la BVMT reste toujours négligeable
par rapport aux autres marchés développés, même
émergents. La moyenne des transactions par mois est de 3.39 (une moyenne
très faible). Les derniers mois de l'année paraissent les mois
les plus actifs au niveau des échanges en bloc. Les deux plus grandes
moyennes sont pour le mois de novembre et de décembre avec plus de 5 et
6 échanges de bloc respectivement pour ces deux mois. De plus, le nombre
des transactions de bloc va en augmentant d'une année à
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
autre (voir tableau 3.1). En 2003, la bourse a
enregistré seulement 20 échanges de bloc hors-carnet contre 64
échange en 2009 et 68 en 2010. Cette augmentation remarquable des
nombres des opérations de bloc sur le marché upstairs peut
être bien évidement le résultat de la suppression de
l'obligation de désintéressement du marché central pour
les échanges réalisés hors-carnet.29La figure
3.1 illustre l'évolution du volume moyen des échanges de bloc
réalisés hors-carnet par année. Les années 2008 et
2009 enregistrent les volumes les plus élevés des transactions de
bloc en upstairs pour la période de l'étude.
Les titres les plus échangés en bloc
appartiennent majoritairement au secteur financier (spécialement au
secteur bancaire). Les actions BIAT et BH sont les titres plus
échangés dans des opérations de bloc 44 et 34
échanges respectivement pour les deux actions. Le tableau 3.2 rapporte
la répartition des transactions de bloc réalisées
hors-carnet par titre et par année.
Tableau 3.2 Répartition des blocs par année
et par mois
Ce tableau rapporte le nombre des transactions de bloc
réalisées en hors-carnet sur la bourse de Tunis par année
et par mois sur la période de 21/01/203 jusqu'au 21/12/2012.
Répartition des blocs par année et par
mois
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Janvier Février Mars
Avril MAI juin
Juillet
AOUT
Septembre
|
2003
1
0
2 2 0 1 1
1
|
2004 1 1 1
1
2
3
5
4
|
2005
4
4
1
0
0
2
7
2
|
2006
3
1
3
4
6
5
3
1
|
2007
4
2
1
1
1
2
0
1
|
2008
0
1
1
3
5
2
3
6
|
2009
4
5
5
13
3
2
4
4
|
2010
2
0
7
7
2
4
4
0
|
2011 2012 Total
2 2
4 0
2 1
1 4
2 5
2 0
4 0
4 3
|
23
18
24 36 26 23
31 26
|
2,3
1,8
2,4
|
Total
20
27
26
37
38
58
64
68
37 32
407
29 Voir tableau 2.1 évolution de la
règlementation des transactions de blocs sur la BVMT
Moyenne
3,6 2,6 2,3 3,1
2,6 4,5 3,8 5,1 6,6
40,7
Page 70
Page 71
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Tableau 3.2 Répartition des transactions de bloc
par titre et par année
Répartition des blocs par année et par
titre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
valeur
|
total
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
|
AIR Liq
|
|
3
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
2
|
Amen Bank
|
|
14
|
|
|
|
|
1
|
5
|
3
|
1
|
1
|
3
|
AMS
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
Artes
|
|
7
|
|
|
|
|
|
1
|
3
|
1
|
2
|
|
ASSAD
|
|
4
|
|
|
2
|
|
|
1
|
|
|
1
|
|
ASTREE
|
|
8
|
2
|
1
|
4
|
1
|
|
|
|
|
|
|
ATB
|
|
6
|
|
1
|
|
|
1
|
2
|
1
|
1
|
|
|
ATTIJARI
|
|
12
|
|
|
|
|
1
|
2
|
4
|
2
|
2
|
1
|
BH
|
|
34
|
2
|
2
|
2
|
11
|
2
|
6
|
4
|
2
|
2
|
1
|
BIAT
|
|
44
|
6
|
2
|
2
|
8
|
6
|
6
|
5
|
5
|
2
|
1
|
BNA
|
|
3
|
|
|
|
|
|
1
|
|
1
|
|
1
|
BS
|
|
6
|
|
|
6
|
|
|
|
|
|
|
|
BT
|
|
14
|
|
3
|
|
|
1
|
9
|
|
1
|
|
|
Carthag
|
|
19
|
|
|
|
|
|
|
|
9
|
9
|
1
|
CIL
|
|
9
|
|
|
|
3
|
1
|
|
|
4
|
|
1
|
EL Mazraa
|
|
1
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
ELWIFAK
|
|
5
|
|
|
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
|
ENNAKL
|
|
12
|
|
|
|
|
|
|
|
8
|
2
|
2
|
GENERAL
|
|
1
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
GIF
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
karthag
|
|
5
|
|
|
3
|
|
1
|
1
|
|
|
|
|
Magasin
|
|
14
|
|
3
|
|
1
|
|
1
|
4
|
1
|
1
|
3
|
Monoprix
|
|
3
|
1
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
1
|
poulina
|
|
30
|
|
|
|
|
|
7
|
5
|
10
|
2
|
6
|
SFBT
|
|
12
|
1
|
|
1
|
|
3
|
|
2
|
2
|
1
|
2
|
SIAMME
|
|
12
|
|
3
|
|
3
|
1
|
|
5
|
|
|
|
SITEX
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
SOMOCER
|
|
30
|
2
|
6
|
1
|
|
2
|
1
|
4
|
4
|
9
|
1
|
SOPAT
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
SOTETEL
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
SOTUVER
|
|
6
|
|
1
|
1
|
|
|
1
|
1
|
1
|
|
|
SPDIT-S
|
|
4
|
1
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
STAR
|
|
5
|
|
|
|
|
|
1
|
|
4
|
|
|
STB
|
|
6
|
3
|
|
|
2
|
|
1
|
|
|
|
|
STEQ
|
|
5
|
|
|
1
|
1
|
|
|
|
3
|
|
1
|
TELNET
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TPR
|
|
15
|
|
|
|
|
8
|
3
|
2
|
|
|
|
TUNIS R
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TUNISAIR
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Page 72
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure 3.1 Evolution du volume moyen des échanges
de bloc hors-carnet par année
3.5 Méthodologie
Le marché de bloc tunisien est
caractérisé par l'exécution des échanges de
très grande taille qui sont irréalisables au niveau de carnet. En
effet, un nombre restreint des chercheurs ont examiné
spécifiquement le cas du marché tunisien.30De ce fait,
en actualisant les données de marché à l'aube des
dernières réglementations, nous examinons l'impact de ces
transactions sur le mouvement de prix au niveau du marché central.
L'impact sur les prix est décomposé en trois effets principaux
tel que l'effet temporaire, l'effet permanant et l'effet total.
3.5.1 Décomposition de l'impact prix des
transactions de bloc
Théoriquement, un échange de bloc est
effectué à un prix moins favorable pour l'initiateur qu'une
transaction de taille réduite car il doit prendre en
considération des reposi-tionnements en termes d'inventaire, des
coûts de recherche de contrepartie, des primes reliées
30 Voir Monia Antar Limem et Jilani Faouzi, (2012)
Page 73
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
à l'asymétrie d'information et du temps
préservé pour le marché afin d'absorber l'échange.
Ces différents impacts de distribution et de liquidité sont
qualifiés de court terme ou temporaires car ils n'affectent pas
durablement le prix des actifs. L'effet permanent fait référence
à un choc durable suite à une transaction de bloc.
Généralement, un bloc d'achat sera ainsi suivi
par une hausse des prix sans que ces derniers ne reviennent complètement
au niveau affiché avant la transaction du fait de l'incorporation des
nouvelles informations révélées par la
transaction.31
Le contenu informationnel du bloc se mesure en comparant les
changements d'équilibre associés à l'échange et
donc en calculant le rapport entre le prix d'équilibre du marché
ex-post, une fois les effets transitoires éliminés et le
marché stabilisé, et le prix d'équilibre ex-ante qui va
tenir compte des possibles fuites informationnelle concernant la
négociation du bloc.
Les effets temporaires sont les conséquences des effets
de distorsion de la liquidité et aux délais d'absorption de
l'échange par le marché vont, quant à eux, être
estimés en comparant le prix de la transaction de bloc, intégrant
les commissions implicites retenues par l'intermédiaire chargé de
l'opération dans le cas d'une transaction négociée sous la
forme d'un prix moins avantageux que celui en vigueur sur le marché, et
le prix en vigueur sur le marché une fois l'intégralité de
l'information contenue dans le bloc incorporée.
Ainsi, les calculs des prix d'équilibres
post-transaction et pré-transaction posent quelques problèmes.
[Burdett et O'Hara, 1987] montrent que les investisseurs contactés par
l'intermédiaire (chargé de la négociation de bloc), et qui
décident en fin de ne pas participer à l'opération peuvent
systématiquement exploiter de l'ensemble d'information contenu dans
l'échange. Les auteurs montrent que la déclaration du bloc n'a
aucun effet sur le prix.
[Booth, et al. , 2002] affirment qu'en cours de la
négociation de l'échange de bloc, des fuites informationnelles
s'intègre dans le prix pré-transactionnel. De ce fait ils
considèrent les logarithmes des trois prix suivant :????, ????-?? et
????+??. Ce sont les prix des transactions ayant lieu à l'instant
t, jéme transaction précédent celle de
l'instant t et de la séme transaction suivant celle
à l'instant t. Le choix des dates j et s dépend
particulièrement de l'étendu des fuites informationnelles avant
la réalisation du bloc et le temps réservé au
marché pour absorber
31 L'identification de l'incitateur de bloc est sujet
du paragraphe suivant
Page 74
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
l'échange. Dans ce cadre, [Booth et al, 2002]
choisissent de travailler avec j =5 et s=3 en
procédant à une analyse échange par échange.
Pour le présent travail, en absence des données
intraday, pour calculer les impacts des prix des transactions de bloc pour le
cas tunisien, nous devons suivre les auteurs qui ont travaillé sur des
données interday tel que, [Kiem et Madhavan, 1996 ; Ghysels et
Cherkaoui, 2003 ; Gottarado et Murgia, 2003 et Bill Hu, Christine Jiang et
Longzhen Fant, 2012] qui estiment les impacts sur les prix en utilisant les
cours de clôtures.
Les impacts des échanges de bloc seront estimés
comme indiqué ci-dessous :
Impact temporaire = Ln (????
????)
Impact permanant = Ln (????
????)
Impact total = Ln (????
????)
Avec ???? est le prix d'équilibre
pré-transaction, ???? est le prix de la transaction de bloc et ???? est
le prix d'équilibre post-transaction.
Le tableau 3.3 définit les différentes mesures
des impacts prix des échanges de bloc réalisés hors carnet
sur les prix des actifs. Il est à noter que dans certaines recherches
les impacts prix sont calculés autrement, quelques auteurs ont
employé le logarithme népérien de la différence
entre le prix de la transaction et les prix de référence avant et
après l'exécution de bloc. [Voir notamment Bessembinder et
Venkatarman, 2000 et Riva, 2000].
3.5.2 Détermination de l'initiateur de
bloc
Les travaux empiriques antérieurs ont constaté
une asymétrie au niveau des impacts prix des transactions de bloc entre
les blocs initiés par des acheteurs et ceux initiés par des
vendeurs. [Voir Aiteken et frino, 1996 et Bessembinder et Venkataraman, 2004].
Pour ce fait, il est indispensable de diviser l'échantillon afin de
neutraliser les impacts prix pour les blocs vendus et les blocs achetés.
Dans la suite, l'échantillon principal sera décomposé en
deux sous échantillons à savoir les blocs d'achats et les blocs
de ventes.
Page 75
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Toutefois, plusieurs méthodes ont été
établies pour l'identification des initiateurs de blocs. La
littérature n'admet aucune règle certaine pour identifier le sens
d'un bloc exécuté sur le marché upstairs.
Dans ce cadre, [Booth et al. , 2002] utilisent la
méthode de « tick test » pour classifier les transactions de
blocs en blocs acheteurs et blocs vendeur. Les auteurs voient que les
transactions de bloc exécutées à un cours inférieur
au cours de clôture de la veille seront identifiées comme
étant des blocs vendeurs. D'un autre côté, si un
échange de bloc s'effectue à un cours favorable au cours de
clôture de la veille, il sera considéré comme un bloc
acheteur. Les blocs effectués à un cours égale au cours de
clôture de la veille seront retirés de l'échantillon. Une
autre méthode est utilisée par [Frino et al. , 2005 et Berkman et
al. , 2005]. Dans ce cadre, les échanges de bloc exécutés
au meilleur Ask sont supposés initiés par un acheteur et les
blocs échangés au meilleur Bid sont considérés
comme étant des blocs vendeur. [Martinez et al. , 2005] utilisent le
logarithme du tick test, les auteurs affirment que cette méthode permet
de consommer moins d'informations que les règles
précédentes. Dans notre travail, nous suivrons [Booth et al. ,
2002] en utilisant la méthode de tick test.
La figure 3.2 illustre d'une manière simplifiée
l'évolution du cours de titre « Tunisie leasing » avant et
après une transaction de bloc effectuée le 7/06/2004. En
appliquant la méthode de tick test pour identifier l'initiateur de bloc,
cet échange est considéré comme étant un bloc
acheteur puisque le cours de la veille (22.86 Dt) est inférieur au cours
de la transaction (23.5 Dt). Dans ce cas nous supposons que l'initiateur de
bloc payera une prime afin d'acquérir le bloc.
En effet, la négociation de cette transaction de bloc
(d'achat) a commencé lorsque le prix du titre au continu est égal
à 21.6 Dt. Durant la phase suivante, les fuites informationnelles
liées à la négociation de l'échange hors-carnet
provoquent déjà une réaction du marché, ce dernier
commençant à incorporer l'information au sein des prix
jusqu'à atteindre 22.86 Dt, une séance juste avant
l'exécution effective de la transaction. En fin, l'échange de
bloc est exécuté à 23.5 Dt. Ce cours conclu est
considéré comme étant un prix défavorable par
rapport aux conditions du marché car il incorpore les délais et
coûts des services d'exécution relatifs aux transactions
exécutées en upstairs.
Une fois l'échange de bloc effectué, le reste du
contenu informationnel lié à la transaction est incorporé
au prix du marché, bruité cependant par la volatilité
transitoire incombant à
Page 76
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
l'absorption du bloc et qui diminue progressivement
jusqu'à l'atteinte du prix d'équilibre (21.98 Dt). Dans ce simple
exemple, l'impact permanent se calcule en comparant les changements des prix en
vigueur sur le marché une fois ce dernier stabilisé : 21.98/21.6
= 1.017. L'impact temporaire se calcule en comparant le prix du bloc, qui
comprend les coûts liés aux problèmes de liquidité
temporaires, au nouvel prix d'équilibre incorporant les nouvelles
informations : 23.5/21.98 = 1.069. En fin, l'impact total mesure l'effet global
de marché du bloc dans son intégralité et les coûts
d'exécution implicites que celui-ci a dû supporter : 23.5/21.6 =
1.087
Figure 3.2 : Illustation de l'évolution des prix
d'un actif avant et aprés un échange de bloc
prix
21.6
21.98
23.54 23.5
23.5
22.86
Pt -20 Pt-6 Pt-3 Pt-1 Pb Pt+1 Pt+3 Pt+6 Pt+20
Avec : ???? le prix auquel la transaction de bloc a
été effectuée.
????-20,pt-6, pt-3,pt-1 sont les prix prélevés
du carnet avant la transaction de bloc, dans des laps de temps
déterminés prenant en compte les possibilités de fuites
liées au temps de mise en oeuvre de la transaction de bloc.
????+1, ????+3, ????+6, ????+20 sont les prix
prélevés du carnet après l'exécution de la
transaction
de bloc, dans des laps de temps permettant l'absorption de
l'échange par le marché et l'intégration définitive
des changements d'anticipations au sein des prix.
Page 77
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Tableau 3.3 Détermination des impacts prix des
transactions de bloc
Le tableau ci-dessous définit les impacts des
transactions de bloc sur les prix des actifs. Les impacts prix sont
décomposés en des impacts temporaires, permanant et totaux.
Impacts temporaires = ???? (????
????)
|
???? ( ????
?? ) ???? ( ??? ??? ) ???? (??? ??? ) ???? (
????
?? )
????+?? ????+?? ????+?? ????+????
Impacts Permanents = ???? (????)
??
|
??
t+1 ???? (????+??
?? ??
?? ) ???? (????+?? ?? ) ???? ( ????+??
??
?? ) ???? (????+?? ?? )
????-?? ????-?? ????-?? ????-????
??
t+3 ???? (????+??
?? ??
?? ) ???? (????+?? ?? ) ???? ( ????+??
??
?? ) ???? (????+?? ?? )
????-?? ????-?? ????-?? ????-????
??
t+6 ???? (????+??
?? ??
?? ) ???? (????+?? ?? ) ???? ( ????+??
??
?? ) ???? (????+?? ?? )
????-?? ????-?? ????-?? ????-????
??
t+20 ???? (????+????
?? ??
?? ) ???? (????+???? ?? ) ???? (????+????
??
?? ) ???? (????+???? ?? )
????-?? ????-?? ????-?? ????-????
Impact total = ???? (????)
????
|
???? ( ?????? ) ???? ( ??? ??? ) ???? ( ???
??? ) ???? ( ????
?? )
????-?? ????-?? ????-?? ????-????
Page 78
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
3.6 Interprétation des
résultats
Les résultats affichés dans les tableaux 3.4 et
3.5 montrent que l'impact total des échanges de bloc vendeurs est
globalement négatif et significatif ce qui implique que les prix des
actifs ayant des échanges de blocs vendeurs diminuent avant la
réalisation du bloc.
La diminution des cours commençait déjà
avant un mois de l'échange de bloc (vingt séance
boursières), une diminution progressive et significative juste avant la
réalisation du bloc peut être suite à des fuites
informationnelles concernant la transaction au cours de la négociation
en upstairs. La baisse des prix des titres échangés en bloc
poursuit significativement avec un retour des prix aussi significatif trois
séance après le bloc.
En revanche, l'impact permanant est positif et non
significatif. Ainsi, les effets temporaires sont globalement négatifs et
significatifs. Il s'apparait donc que les échanges de bloc vendeurs sont
accompagnés par une baisse temporaire des prix.
Concernant les blocs acheteurs, l'impact total est positif et
significatif. Ce résultat confirme l'hypothèse que les prix des
titres ayant des échanges de bloc acheteurs augmentent progressivement
avant la réalisation de la transaction. Ainsi, l'impact temporaire est
globalement positif et significatif. Les résultats montrent que l'effet
temporaire pour une séance juste après l'échange de bloc
est non significatif. C'est-à-dire qu'il n'y pas un retour
immédiat des prix une séance après l'échange de
bloc. En fin, l'impact permanant est globalement positif et significatif. Ce
dernier décrit l'augmentation progressive des prix vingt séances
avant la transaction de bloc.
Nos résultats montrent que les blocs acheteurs sont
accompagnés par des impacts permanents positifs et significatifs alors
que les blocs vendeurs donnent lieu à des impacts temporaires
négatifs et significatifs. L'hypothèse d'asymétrie entre
les blocs vendeurs et les blocs acheteurs est confirmé. Ces mêmes
résultats ont été trouvés par [Gemmil, 1996].
Ainsi, les impacts des prix sont plus élevés
pour les ventes de bloc que pour les achats de bloc. Résultats
similaires pour [Aitken et Frino, 1996 ; Eric Ghysels, Mouna Cherkaouiet, 2003
; Bessembinder et Venkataraman, 2004 et Bill Hu, Christine Jiang, et Longzhen
Fant, 201]. [Madhavan et Cheng, 1997, Barber et al. , 2009] contredirent ces
résultats.
Page 79
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Tableau 3.4 Impacts temporaires et permanents des
échanges de blocs vendeurs réalisés hors
carnet
Ce tableau synthétise les moyennes des impacts prix des
échanges de bloc vendeurs acheminés en hors carnets sur la BVMT
du 21/01/2003 au 14/12/2012. Les t de student sont relatifs aux tests selon
lesquels les impacts prix seront nuls. *, **, *** désignent
respectivement les seuils de significa-tivité de 10%, 5% et 1%.
Impacts des blocs vendeur
T T-1 T-3 T-6 T-20
Impacts temporaires
T+1
|
-9,17
|
%
|
***
|
(-5,03)
|
T+3
|
-10,02
|
%
|
***
|
(-5,40)
|
T+6
|
-10,06
|
%
|
***
|
(-5,41)
|
T+20
|
-10,56%
|
***
|
(-5,48)
|
Impacts permanents
T+1 T+3 T+6
|
-0,23% (-0,67) 0,57 %** (2,32) 0,55%
|
2,10% (1) 2,94% (1,4) 2,92%
|
-0,18% (-0,11) 0,60% (0,43) 0,59%
|
2%*** (3,22) 2,81 %*** (4,16) 2,8 %***
|
|
(1,38)
|
(1,36)
|
(0,4)
|
(3,45)
|
T+20
|
1,07 % *
|
3,43%
|
1,11%
|
3,33 %***
|
|
(1.81)
|
(1.55)
|
(0.69)
|
(3.56)
|
Impacts totaux
|
|
|
|
|
|
-9,54%***
|
-7,49%**
|
-9,49%***
|
7,19%***
|
|
(-5,1)
|
(-2,54)
|
(-4,16)
|
(3,66)
|
Page 80
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Tableau 3.5 Impacts temporaires et permanents des
échanges de blocs acheteurs réalisés
hors carnet
Ce tableau synthétise les moyennes des impacts prix des
échanges de bloc acheteurs acheminés en hors carnets sur la BVMT
du 29/09/2003 au 21/12/2012. Les t de student sont relatifs aux tests selon
lesquels les impacts prix seront nuls. *, **, *** désignent
respectivement les seuils de significa-tivité de 10%, 5% et 1%.
Impacts des blocs acheteurs
T T-1 T-3 T-6 T-20
Impacts temporaires
T+1
|
3,9
|
%
|
|
(0,36)
|
T+3
|
1,7
|
%
|
**
|
(2,32)
|
T+6
|
4,4
|
%
|
***
|
(4,46)
|
T+20 5,63 % ***(4,92)
Impacts permanents T+1
T+3
|
2,78 %***
(7,11)
3,66 % ***
(7,29)
|
3,84% *** (5,007) 4,31 % *** (5,57)
|
2,08% **
(2,18)
2,62 % **
(2,66)
|
3,4% *** (3,1) 3,87 % *** (3,55)
|
T+6
|
3,71 % ***
|
4,78 % ***
|
3,01 % ***
|
14,78% ***
|
|
(6,61)
|
(5,7)
|
(2,89)
|
(3,68)
|
T+20
|
4,39 % ***
|
5,44 % ***
|
3,34 %**
|
5,05 % ***
|
|
(4,78)
|
(4,76)
|
(4,63)
|
(4,48)
|
Impacts totaux
|
|
|
|
|
|
5,05 % ***
|
6,11 % ***
|
4,44 % ***
|
5,63 % ***
|
|
(7,05)
|
(6,59)
|
(4,46)
|
(4,92)
|
Page 81
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Section 4 : Evaluation et contenu informationnel des
transactions de bloc
4.1 Asymétrie d'information, risque de la
sélection adverse
L'asymétrie d'information permet d'analyser les
comportements des intervenants sur le marché dans des situations
distinctes. Le plus clair du temps, on constate que sur un marché, un
des deux contreparties dispose d'une meilleure information, il en sait plus que
l'autre sur les conditions de l'échange (rendement de l'actif, valeur
fondamentale...). Ce qui contredit donc l'hypothèse de transparence des
marchés financiers en matière d'information dans le modèle
standard de concurrence pure et parfaite. Des investisseurs rationnels qui
maximisent leur utilité, sont par conséquent prêts à
procéder des comportements stratégiques et opportunistes qui
risquent d'exposer le fonctionnement efficace du marché.
En effet, l'asymétrie informationnelle se distingue par
deux situations différentes : d'une part l'anti-sélection,
appelée aussi sélection adverse, où le marché est
perturbée par le fait qu'une partie connaît mieux les
caractéristiques du l'actif échangé au moment de la
transaction et d'autre part, l'aléa moral qui est une situation dans
laquelle une des contreparties ne peut contrôler l'action de l'autre
partie ou bien n'a pas les moyens d'en évaluer l'opportunité.
La sélection adverse est le résultat d'un
problème d'asymétrie informationnelle qui se déclare au
moment de la transaction. Dans le cadre d'un marché dirigé par
les ordres, un ordre à cours limité a un risque d'être
apparié avec un ordre au marché soumis par un agent qui
possède une information privée sur la valeur fondamentale du
titre.
De même, un ordre à cours limité de vente
peut ainsi être exécuté par un agent ayant reçu une
bonne nouvelle peut influencer positivement le prix du titre. Par
conséquent, l'exécution d'un ordre de vente (d'achat) peut
signaler que son prix est sous-évalué
(surévalué).
Ainsi, l'impact de la sélection adverse augmente avec
la taille de l'échange, plus le volume de la transaction est important
plus la probabilité de la sélection adverse
s'élève. Chaque intervenant cherchera donc à minimiser le
risque de l'opération. De ce fait, un initiateur acheteur dans un large
échange payera une prime de bloc, par contre un vendeur de bloc est
contraint d'escompter la valeur de son bloc d'action.
Page 82
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
[Glosten et Milgrom, 1985] montrent que l'investisseur non
informé risque à tout moment d'effectuer des transactions avec
des investisseurs susceptibles d'être mieux informés que lui. Pour
ce fait, il fixe des prix plus ou moins élevés afin de maximiser
son profit qui n'est autre que la différence entre les gains
réalisés avec les agents non informés et les pertes
enregistrées dans ses échanges réalisés avec les
informés.
4.2 Le contenu informationnel des larges
échanges
En théorie, la principale hypothèse des
modèles qui expliquent le processus de formation des prix et des
quantités dans un contexte d'asymétrie d'information est que les
larges transactions transportent plus d'information privée.
Ainsi, les agents qui détiennent des informations
privées, sont conscients de la transparence de leurs ordres. Par
conséquent, ils prennent en considération, dans la constitution
de leurs ordres, le fait que ceux-ci peuvent révéler de
l'information. Un tel comportement définit comme stratégique de
la part des agents informés par [Kyle, 1985].
[Seppi, 1990] montre que la coexistence d'un marché
principal (downstairs market) et d'un marché de bloc (upstairs market)
est considérée comme étant un cas particulier de
marchés parallèles. L'auteur considère un jeu
multi-périodique à horizon bien déterminé où
participent quatre types d'agents neutres au risque.
Des « petits » agents non-informés qui
exécutent leurs ordres sur le marché downstairs (le marché
anonyme), un groupe de spécialistes est en concurrence sur le
marché principal, un groupe de teneurs de marché est en
concurrence sur un marché upstairs ; ces agents absorbent les
échanges de bloc à partir de leur propre stock. Finalement, un
investisseur institutionnel stratégique découvre sa
catégorie, informé ou non informé avant le début du
jeu et fait face au choix suivant : soumettre un bloc aux teneurs de
marché au temps 0 ou passer une série d'ordres sur le
marché central.
L'absence d'anonymat sur le marché de bloc permet de
faire respecter un contrat de la part de l'institutionnel à ne pas
traiter d'autres titres tant que le teneur de marché n'a pas
détourné sa position acquise dans l'échange de bloc, et
ceci via une pénalité appliquée en cas de non respect.
Page 83
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
D'un autre côté, Seppi démontre
l'existence de deux types d'équilibre : un équilibre
séparateur où l'institutionnel traite par blocs s'il doit
reconstituer son portefeuille et s'adresse au marché central s'il est
informé ; un autre équilibre partiellement non séparateur
peut avoir lieu, où un institutionnel non informé choisit le
marché upstairs, tandis qu'un informé adopte une stratégie
mixte entre le marché des upstairs et le marché downstairs.
Empiriquement, [Madhavan & Cheng, 1997] fournissent des
résultats qui soutiennent les travaux de [Seppi, 1990]. Les auteurs
examinent les échanges de blocs exécutés sur les
marchés upstairs et downstairs pour une trentaine de titres composant
l'indice Dow Jones. Ils trouvent que les effets de prix des larges transactions
sont plus faibles sur le marché des blocs. Ce résultat confirme
l'hypothèse que le marché upstairs est employé
particulièrement par des investisseurs qui peuvent signaler de
façon crédible que leurs échanges ne sont pas
informés. En ce sens plus la taille est grande plus
l'intermédiation upstairs est préconisée afin de diminuer
l'asymétrie informationnelle. Des résultats similaires sont
obtenus par [Smith et al. , 2001, Booth et al. , 2002 et Bessembinder &
Venkataraman , 2004] respectivement sur le TSX, le Helsinki Stock Exchange et
la Bourse de Paris.
[Grossman, 1992] s'est concentré sur le rôle
joué par le marché upstairs dans la réduction des couts et
des prix des transactions. L'auteur affirme que les brokers en upstairs ont
l'aptitude de dévoiler la demande non exprimée des grands
investisseurs. Ceci pousse ces derniers à acheminer leurs ordres sur le
marché de bloc afin de minimiser les couts prévues être
supportés par le marché central. De ce fait, l'initiateur d'un
bloc hors-carnet bénéficiera de la différence entre le
prix coté sur le marché de référence (le
marché central) et le prix de la transaction réalisée en
gré à gré (en upstairs).
4.3 Échanges de bloc et transparence des
marchés
Dans le contexte d'efficience des marchés financier, la
transparence du marché est expliquée par la diffusion
instantanée d'informations sur les transactions qui ont eu
lieu.32Or cette, définition ne traduit pas réellement
le vrai processus d'échange et de formation de prix. Dans ce cadre
certaines questions doivent être posées et réclamées
afin de qualifier un marché comme transparent ; quel est le prix et la
quantité des dernières transactions ou l'identité des
32 E. Fama (1970) « Un marché financier
est dit efficient si et seulement si l'ensemble des informations disponibles
concernant chaque actif financier coté sur ce marché est
immédiatement intégré dans le prix de cet actif »
Page 84
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
intervenants impliquées ? Y a-t-il un délai dans
la diffusion des échanges ? Les intervenants ont-ils connaissance des
meilleurs prix d'achat et de vente ? Connaissent-ils le volume d'actions qui
peuvent être traitées à ces prix? Peut-on introduire des
ordres avec quantité cachée ? L'information, va-t-elle
divulguée uniquement aux offreurs de liquidité, ou à tous
les intervenants sur le marché ? Les réponses des questions
précédentes nous confirme l'inaptitude d'avoir un marché
parfaitement transparent.
Théoriquement, tous les investisseurs intervenants sur
le marché devraient bénéficier de l'ensemble
d'informations (publiques et privées), en pratique ce n'est pas le cas,
notamment les informations peuvent être détenues par des agents
particuliers au détriment des autres. En effet, il existe deux moments
forts de transparence : la transparence pré-transactionnelle et la
transparence post-transactionnelle. Un marché bien transparent affiche
en temps réel la totalité des ordres exprimés en prix et
en quantité ainsi que l'identité des intervenants. Alors, faut-il
permettre de retarder la déclaration des transactions à
l'ensemble des participants ? Cette question s'applique particulièrement
aux transactions de bloc, qui sont le plus souvent exécutées sur
les marchés upstairs. Ainsi, l'importance de la taille de transaction et
donc pratiquement de l'information qu'elle contient justifie l'existence du
débat portant sur le délai de leur déclaration.
Les partisans d'une déclaration retardée
apprécient que ce délai incite les teneurs de marché
d'accepter plus facilement des transactions de bloc, car ils ont ainsi un lap
de temps avantagé pour éliminer leur position avant que
l'échange ne devient public. D'un autre coté, un marché
trop transparent se traduirait par des fourchettes de prix plus importantes
pour les larges transactions, et donc par une fuite de liquidité vers
les marchés moins transparents. Les opposants à la
déclaration retardée argumentent quant à eux que le
délai offre au teneur de marché un avantage informationnel trop
important vis-à-vis des contreparties.
4.4 Évaluation des transactions de bloc :
application sur les transactions de bloc
réalisées hors-carnets sur la
BVMT
Théoriquement un bloc initié par un acheteur est
majoré d'une prime correspondante à l'échange, cette
dernière est calculée sur la base de la différence entre
le prix de référence33 et
33 La littérature distingue plusieurs prix de
références, notamment le prix de clôture à la fin de
la séance, le prix moyen pondéré et le prix de
clôture de la séance précédente. Certains auteurs
utilisent les cours bid et ask. Voir Lee and Ready (1991) et Bill Hu, Christine
Jiang et Longzhen Fant (2012)
Page 85
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
le prix de la transaction. Au contraire les cours des blocs
vendeurs sont généralement escomptés par rapport aux prix
d'équilibres. [Bill Hu, Christine Jiang et Longzhen Fant, 2012] ont
examiné les déterminants de l'escompte (prime) des blocs
exécutés hors séance sur le marché chinois. Les
auteurs trouvent que la remise de bloc dépend particulièrement de
l'asymétrie de l'information et du rendement cumulé du
marché.
En se basant sur les travaux antérieurs, nous cherchons
à expliquer la différence de prix entre le cours de la
transaction et le cours d'équilibre juste avant le large
échange.
Empiriquement, [Chan et Lakonishok, 1995, Keim et Madhavan,
1996] trouvent que les prix des transactions de bloc sont négativement
corrélés avec la capitalisation boursière et positivement
corrélés avec la taille de l'échange. [ Domowitz et al. ,
2001] montrent que plus les prix de titre échangé sont volatiles
plus les coûts de la transaction sont élevés. Grossman
(1992) montrent que les échanges effectués par un même
intermédiaire bénéficiera d'une prime (remise) plus
importante.
[Chiyanchantana et al. , 2004 et saar, 2011] introduisent les
variables momentum du rendement du marché et celui du titre
échangé pour expliquer les prix des transactions de bloc. Nous
suivons par la suite la méthodologie de [Bill Hu, Christine Jiang, et
Longzhen Fant, 2012] afin d'estimer les déterminants de la remise
(prime) des blocs vendus (achetés) sur la bourse de Tunis.
4.4.1 Méthodologie
Afin d'examiner les déterminants de la remise (prime)
des blocs acheminés en hors-carnet sur la bouse de Tunis nous suivons la
méthodologie de [Bill Hu, Christine Jiang, et Longzhen Fant, 2012]
Les auteurs examinent les transactions de bloc
exécutés sur le marché chinois pendant la période
allant de 2003 à 2009.
Le modèle suivant est estimé :
D = a0 + a1 (capM) + a2 (volatilité) + a3 (trade
intentity) + a4 (indice) + a5 (rendement cumulé du marché) + a6
(rendement cumulé de la firme) + a7 ( intèrmédiation) + a8
(post) + E
Leurs résultats montrent que l'escompte de bloc
dépend principalement de la volatilité et du momentum du
rendement de marché. D'un autre côté, les auteurs trouvent
que pour les
Page 86
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
échanges réalisés par un même
intermédiaire la remise de bloc est significativement plus
élèves.
Ainsi, en prenant soin d'adapter le modèle au contexte
tunisien le modèle estimé dans notre travail est le suivant
:34
b = á0 + á1(capM) + á2(volatilité) +
á3 (trade intentity) + á4(indice) +
á5(rendement cumulé du marché) + á6(rendement
cumulé de la firme) + á7(post) + ?
Avec
D représente la différence entre le prix
d'équilibre et le prix de la transaction bloc, D = ????-????
????
où Pb et P?? sont respectivement le prix de la transaction
de bloc et le prix de clôture le jour de l'échange de bloc.
CapM : est la capitalisation boursière
quotidienne moyenne pendant vingt journées boursières avant
l'échange de bloc.
Volatilité : c'est la moyenne du Hi-Low spread
vingt journées boursières avant la réalisation de la
transaction de bloc.
Trade intentity : c'est le rapport du volume de la
transaction par rapport au volume global d'échange le jour de la
transaction de bloc.
L'indice : est 1 si le titre échangé
appartient à l'indice principal du marché, 0 si
non.35
Le momentum du rendement du marché : c'est le
rendement cumulatif pendant les cinq jours avant l'échange de bloc pour
le marché.
Le momentum du rendement du la firme : c'est le
rendement cumulatif pendant les cinq jours avant l'échange de bloc.
En fin, pour identifier s'il y a un changement significatif de la
remise (prime) de l'échange de bloc après le règlement de
15 avril 2008, nous incluons une variable dummy, qui est 1 si la date de la
transaction de bloc après le 15 avril 2008 et 0 si non.
La période de l'étude s'étale sur
l'intervalle allant de 3/02/2005 jusqu'au 21/12/2012.
34 La variable « intermédiation » est
éliminée du modèle puisque la bourse de Tunis ne diffuse
pas les codes identifiants des intermédiaires réalisant les
échanges de bloc. Bill Hu, Christine Jiang, et Long-zhen Fant, (2012)
ont l'attribué comme une variable dymmy, 1 si l'acheteur et le vendeur
utilisent des intermédiaires boursiers différentes, 0 s'ils
utilisent le même.
35 Pour le choix de l'indice, nous choisissons
l'indice bvmt pour les années 2006, 2007, 2008,2009 et l'indice tunindex
pour les années 2005, 2010,2011 et l'indice tunnidex20 pour
l'année 2012.
Page 87
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Tableau 4.1 Caractéristiques des transactions de
bloc
Ce tableau rapporte les statistiques descriptives des
transactions de bloc réalisées sur la bourse de Tunis de
21/02/2005 au 14/12/2012. La remise (prime) de bloc est calculée comme
suit :
?? ?? = (?????????? - ????) / ???e , avec ?????????? est le prix
de la transaction de bloc et i = ?????? , ??????????????, ??h??, ?????? ou
??????. Les t de student sont relatifs aux tests selon lesquels les moyennes
seront nuls. *, **, *** désignent respectivement les seuils de
significativité de 10%, 5% et 1%.
Statistiques descriptives
|
N
Statistique
|
Minimum Statistique
|
Maximum Statistique
|
Moyenne
Statistique Erreur std
|
Ecart type Statistique
|
????????
|
200
|
-0,8672
|
-0,0001
|
-0,0577***
|
0,0077
|
0,1096
|
??????
|
200
|
-0,8678
|
0,1976
|
-0,0584***
|
0,0079
|
0,1130
|
??h??
|
196
|
-0,8678
|
-,0004
|
-0,0673***
|
0,0079
|
0,1117
|
??????
|
196
|
-0,8670
|
0,0227
|
-0,0498***
|
0,0080
|
0,1132
|
??????????????
|
199
|
-0,8138
|
0,1823
|
-0,0485***
|
0,0061
|
0,0862
|
Prix de bloc
|
200
|
1,30
|
344,2700
|
29,9679
|
3,2353
|
45,7550
|
Veille
|
199
|
1,39
|
383,0000
|
31,8449
|
3,5343
|
49,8579
|
Prix de clôture
|
200
|
1,39
|
382,5200
|
32,2366
|
3,5290
|
49,9077
|
Plus haut
|
200
|
0
|
382,5200
|
31,2700
|
3,5150
|
49,7109
|
Plus bas
|
200
|
0
|
382,5200
|
30,7963
|
3,4853
|
49,2904
|
Prix- moyen-pond
|
200
|
1,3610
|
382,5200
|
32,2329
|
3,5285
|
49,9005
|
Volume
|
200
|
103930
|
2,0168E8
|
5877485,0922
|
1242764,657
|
17575346,3
|
4.4.2 Analyses uni variées des déterminants
de la prime (remise) de bloc
Ainsi, pour procéder aux calculs des remises (primes)
des échanges de bloc des mesures différentes ont
été établies. Le tableau 4.1 rapporte les statistiques
descriptives des mesures des différences des prix des transactions de
bloc et les prix des références pris avant la réalisation
du large échange. Les prix de clôture, de ville, plus haut, plus
bas ainsi que les prix moyens pondéré sont utilisés dans
le calcul des remises (primes).
Les moyennes de différences des prix sont de - 5.77 %
et -5.84 % pour le prix moyen pondéré et le prix de clôture
respectivement. Les deux mesures sont négatives et significatives. De
plus, le prix moyen d'un échange de bloc est inférieur à
l'ensemble des prix affichés, ce qui implique que les larges
échanges de bloc sur la bourse de Tunis sont particulièrement des
blocs vendeurs.
Page 88
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Il est à noter que la bourse de Tunis ne dévoile
pas les codes identifiants des intermédiaires effectuant des larges
échanges hors carnet. De ce fait il n'est pas possible
d'interpréter la remise (prime) des transactions de bloc sans savoir le
sens ou l'identité de l'initiateur (acheteur ou vendeur). Or nos
données recueillis ont suffisamment d'information pour classifier les
échanges de bloc entre acheteur et vendeurs. Par la suite, nous suivons
[Bill Hu , Christine Jiang, et Longzhen Fant, 2012 et Lee et ready, 1991] dans
la classification des transactions de bloc. Un échange de bloc est
classifié comme une remise (prime) si le prix de la transaction est
inférieur (supérieur) que le prix de clôture du titre le
jour de l'échange.
Tableau 4.2 Évaluation des transactions des blocs
(Analyses univariées) Panel A : prime des échanges de
bloc
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
prime
|
98
|
0,010
|
85,700
|
2,976***
|
12,373
|
capitalisation
|
90
|
465,590
|
16502,600
|
10735,404***
|
4126,241
|
firm momentum
|
97
|
-0,497
|
11,120
|
0,206
|
1,486
|
market momentum
|
98
|
-0,007
|
0,016
|
138,078
|
1366,898
|
volatilité
|
98
|
0,0000
|
2,458
|
0,322***
|
0,420
|
intensité
|
97
|
0,081
|
9,139
|
0,930***
|
0,869
|
N valide
|
89
|
|
|
|
|
Panel B : remise des échanges de bloc
|
|
|
|
|
N
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
escompte
|
202
|
-0,867
|
-0,0001
|
-0,06 ***
|
0,110
|
capitalisation
|
197
|
3839,880
|
38831,312
|
11128,193***
|
4786,291
|
firm momentum
|
196
|
-1,8301
|
0,590
|
0,007
|
0,149
|
market momentum
|
202
|
-0,012
|
0,0081
|
0,0008***
|
0,003
|
volatilité
|
202
|
0
|
4,88
|
0,507***
|
0,824
|
intensité
|
197
|
0,0115
|
18,434
|
0,977***
|
1,548
|
N valide
|
191
|
|
|
|
|
*,
**,
*** désignent respectivement les seuils de
significativité de 10%, 5% et 1%.
Le tableau 2 rapporte les analyses univariées des primes
(remises) des transactions de
bloc.
Les résultats montrent qu'en moyenne la prime sur bloc
est significativement plus élevée que l'escompte. De même,
les transactions de bloc vendeurs sont accompagnées par une
capitalisation boursière moyenne post-échange relativement plus
élevé que celles d'achats. La volatilité est significative
pour les deux panels, nous trouvons aussi que les titres des blocs vendeurs
sont plus volatiles avant la réalisation du large échange, ce qui
implique que les blocs
Page 89
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
vendeurs sont associés par une asymétrie
informationnelle plus élevé. Un résultat similaire aux
travaux de [Kyle, 1985 ; Easly et O'Hara, 1987 et Bill Hu, Christine Jiang, et
Longzhen Fant, 2012]
Ainsi, la variable momentum de la firme est non significatif
dans les deux panels. Concernant le momentum du marché, la variable est
significatif pour les blocs vendeurs et non significatifs pour les blocs
acheteurs. Le signe positif implique que la tendance du marché est
haussière avant la réalisation d'un échange de bloc
vendeur.
En fin, pour la variable intensité de l'échange,
elle est significative pour les deux panels. La taille des échanges de
bloc par rapport au volume total échangé durant la journée
est significative pour les achats ainsi que pour les ventes. Les mesures en
moyennes entre les deux panels sont assez proches. Plus la taille de
l'échange est élevé plus la prime de bloc est importante.
[Chan et Lakonishok, 1995, Keim et Madhavan, 1996] montrent que les coûts
de transactions pour les larges échanges sont positivement
corrélés avec la taille de l'échange.
4.4.3 Les déterminants de la remise (prime) des
transactions de bloc
Nous nous tournons pour la suite à l'analyse multi
variée de la remise (prime) des blocs. Le tableau 4.3 rapporte les
résultats de la régression suivante :
D = a0 + a1 (capM) + a2 (volatilité) + a3 (trade
intentity) + a4 (indice) + a5 (rendement cumulé du marché) + a6
(rendement cumulé de la firme) + a7 (post) + E
La matrice des variances-covariances des variables
explicatives de la prime de bloc montre une forte corrélation positive
entre le rendement cumulé du marché et la capitalisation
boursière, ainsi qu'une corrélation positive entre la
volatilité et la prime. Pour le panel B nous remarquons une forte
corrélation positive entre le règlement de 2008 et la
capitalisation boursière.
Le coefficient de la capitalisation boursière moyenne
du marché avant la réalisation du large échange est
négatif pour les primes et positif pour les remises des blocs, ce
dernier est assez petit, ce qui implique que cette variable n'a aucun impact
particulier sur l'évaluation de la transaction de bloc.
Concernant le rendement cumulé du titre, son
coefficient est négatif pour la prime et positif pour les remises. Bien
que les résultats ne soient pas significatifs au niveau conventionnel,
il semble que la prime est plus petite dans les périodes pessimistes du
marché et assez élevé dans les phases optimistes. Le cas
contraire pour les escomptes de bloc. Ces résultats sont similaires
à ceux de [Bill Hu, Christine Jiang et Longzhen Fant, 2012].
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Tableau 4.3 Déterminants de la prime
(remise) des transactions de bloc
Panel A: prime de bloc
(Constante) -1,279
-7,087
269,727
capitalisation -5,62E-05
volatilité 11,861***
intensité -0,639
indice 0,835
dummy reg 1,096
R-deux 0,143
Panel B: remise de bloc
(Constante) 0,054
capitalisation 4,17E-08
0,033
market 0,914
volatilité -0,004
intentité 0,003
indice 0,011
dummy reg 0,002
R-deux 0,005
Page 90
firm
momentum
market
momentum
firm
momentum
momentum
*** significatif au seuil de 1%
[Saar, 2001] souligne l'importance de l'historique de titre
enregistré juste avant la réalisation de l'échange dans la
détermination du prix de la transaction. Un large bloc est vendu lorsque
le momentum du marché est positif, de l'autre côté un large
achat dans des conditions optimistes est soumis à une prime d'achat plus
élevé.
Les deux variables muettes correspondant au règlement
du 15 avril 2008 et l'appartenance à l'indice du marché sont non
significatives pour les achats ainsi que pour les ventes, par contre les deux
coefficients sont positifs il semble que les remises et les primes sont plus
élevés après la règlementation du 15 avril 2008. De
plus les titres admis aux principaux indices du marché exigent une prime
(remise) assez élevé.
De même, l'intensité de l'échange
mesuré par le rapport entre le volume de l'échange de bloc et le
volume total du titre durant la séance le jour de la transaction est non
significative pour les deux panels, il n'y a pas un impact pour la taille de
l'échange dans l'évaluation de la large transaction.
En résumé, le modèle estimé pour
la prime de bloc acheteurs est expliquée principalement par la
volatilité du titre vingt séances avant l'échange de bloc.
Sur la bourse de Tunis les titres les plus volatiles sont les titres les plus
accompagnés par une asymétrie informationnelle d'où
l'augmentation de la sélection adverse, ceci fait augmenter la prime
d'achat d'un bloc d'action afin de minimiser le risque de la sélection
adverse. Quant à la remise de bloc le modèle est globalement non
significatif.
Page 91
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Conclusion
L'objectif de ce chapitre est d'étudier les impacts des
transactions de blocs réalisées hors-carnet sur
l'évolution des prix ainsi que procéder à une
évaluation des transactions de bloc échange par échange
afin d'expliquer le prix de la transaction.
Le rôle joué par le marché de bloc est mis
en évidence. Le but de l'étude est de vérifier si le
marché de bloc défavorise la liquidité du carnet d'ordres
du marché central ou au contraire aide à améliorer sa
liquidité. Il s'apparait que le marché upstairs sur la bourse de
Tunis est un complément de liquidité pour les larges
échanges et non pas un élément concurrent pour le
marché central.
En absence des données intraday, le calcul des impacts
des échanges de blocs sur les cours est réalisé sur la
base des cours interday. Les résultats trouvés montrent que les
blocs vendeurs sont accompagnés par des impacts temporaires alors que
les blocs acheteurs sont accompagnés par des impacts permanents sur les
prix. Ces résultats confirment l'hypothèse de l'asymétrie
entre les achats et les ventes de bloc. Un résultat similaire aux
[Gemmill, 1996) ; Bill Hu, Christine Jiang, et Longzhen Fant, 2012]
Ainsi, la méthode de « tick test » a permis
d'identifier l'initiateur de 92 % des transactions de blocs de
l'échantillon principal. Selon la règle retenue, les blocs sont
ainsi bien vendus qu'achetés.
Dans une deuxième section l'évaluation des
transactions de bloc est examinée. Le même résultat
trouvé dans la section précédente est confirmé :
une asymétrie entre les ventes et les achats de blocs est
enregistrée. Les larges échanges de bloc sur la bourse de Tunis
sont particulièrement des blocs vendeurs (Les moyennes de
différences des prix sont moyennement négatives et
significatives).
De même les résultats montrent qu'en moyenne la
prime sur bloc est significativement plus élevée que
l'escompte.
Concernant l'estimation des déterminants des prix des
transactions de blocs, il s'est avéré que le principal
déterminant de la prime des blocs acheteurs est l'asymétrie
informationnelle post-échange. Les résultats montrent que les
titres les plus volatiles donnent lieu généralement à des
primes d'achats plus élevés.
Page 92
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Conclusion Générale
Les transactions de blocs réalisées en hors
carnets n'ont pas donné lieu à ce jour à des études
bien approfondies en Tunisie. Ce travail fournit donc des informations
originales sur ces opérations.
L'objectif de cette recherche était d'évaluer
les échanges de blocs réalisés sur le marché
upstairs de la bourse de Tunis en étudiant l'impact global de ces
transactions sur la réaction du marché central. Les travaux
empiriques effectués dans ce mémoire ont fait ressortir plusieurs
résultats remarquables sur le rôle joué par le
marché du bloc et sa contribution dans le processus de la formation des
prix.
D'abord, les effets des larges échanges
acheminés en hors-carnet sont examinés. Nos résultats
obtenus sur un échantillon contenant plus de 400 transactions de blocs
pendant dix années nous permettent de confirmer l'idée que le
marché de bloc de la bourse de Tunis est justement un complément
pour le marché de référence en permettant d'offrir un
supplément de liquidité par rapport à ce dernier pour les
transactions portant sur un volume particulièrement important.
Ainsi, conformément aux travaux antérieurs les
résultats montrent que l'impact total des échanges de bloc
vendeurs est globalement négatif et significatif ce qui implique que les
prix des actifs ayant des échanges de blocs vendeurs diminuent avant la
réalisation du bloc. Quant aux blocs acheteurs, l'impact total est
positif et significatif. Ce résultat confirme l'hypothèse que les
prix des titres ayant des échanges de bloc acheteurs augmentent
progressivement avant la réalisation de la transaction.
Certes, la présence des conditions trop restrictives
concernant le recours au marché de bloc a limité l'accès
des investisseurs à ce compartiment. Avant l'année 2008, les
autorités n'acceptent le bloc que lorsque le carnet d'ordres est
dégarni. Cette close est supprimée après la
règlementation du 15 avril 2008. Il est remarqué que le nombre
des larges échanges en upstairs a augmenté après cette
date, pour qu'il revienne à diminuer à partir de l'année
2011 suite aux difficultés politiques présentes dans le pays. Les
autorités financières n'ont pas ces-
Page 93
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
sés de modifier et d'actualiser les
règlementations concernant l'organisation de la bourse. Malgré
tout, le rôle joué par le marché de bloc reste futile par
rapport au marché central.
Dans une deuxième partie nous avons opté
à une analyse empirique des échanges de bloc afin d'expliquer le
prix de la transaction de bloc effectuée en gré à
gré. Dans ce sens les blocs qualifiés comme étant des
blocs acheteurs sont majorés par une prime d'achat ainsi que les blocs
vendeurs sont escomptés par une remise de vente. Les résultats
ont permis également de montrer qu'en moyenne la prime sur bloc est plus
élevée que l'escompte.
De même, la prime de bloc est principalement
expliquée par la volatilité du titre échangé pour
les cinq séances avant le large échange. Les titres les plus
volatiles sont les titres les plus assistées par une asymétrie
informationnelle qui implique l'augmentation de la probabilité de la
sélection adverse, ceci fait augmenter la prime d'achat d'un bloc
d'action afin de minimiser le risque de la sélection adverse. Quant
à la remise de bloc le modèle testé est globalement non
significatif.
En effet, malgré la diminution des coûts de
transactions offerts par le marché de bloc la majorité des larges
échanges qualifiés en tant que bloc sont acheminés dans le
marché central. Le ratio volume de bloc échangé en
gré à gré par rapport au volume total
échangé en carnet donne très rarement lieu à une
valeur supérieur à 1. Un résultat qui confirme
l'inaptitude du marché de bloc de la BVMT à offrir une
exécution meilleure aux larges investisseurs. Ce résultat peut
être plus attesté s'il était possible de
récupérer les données concernant les ordres des
échanges acheminées sur le carnet en continu et qualifiés
en tant que transactions de bloc afin de comparer les impacts prix entre les
deux compartiment , or la BVMT ne diffuse plus ce type de donnée !
Si les limites habituelles de ce présent travail
peuvent être soulignées (insuffisance des données, taille
des échantillons, etc.), il n'en demeure pas moins que nos
résultats ouvrent diverses perspectives de recherche
intéressantes, notamment sur le rôle joué par le
compartiment upstairs, ainsi que sur l'importance du cadre règlementaire
dans l'amélioration et la création des nouveaux systèmes
de négociation plus attractive pour les larges investisseurs.
Page 94
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Annexes
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Annexe I
Figure 1 Impact temporaire des transactions de
blocs vendeurs réalisés hors-carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bootstrapa
|
|
ln (pb/ pt+1) N
Minimum
Maximum
|
Statistique
218
-2,0231
0,2145
|
Erreur std
|
Biais
0
|
Erreur std
0
|
Intervalle de confiance à 95%
Inférieur
218
|
Supérieur
218
|
Moyenne
Ecart type
Variance
ln (pb/t+3) N
Minimum
Maximum
|
-0,091748 0,2716029 0,074
218 -2,0318
|
0,0183953
|
0,0008 -0,0094432 -0,002
0
|
0,018067 0,0581123 0,03
0
|
-0,127832
0,1400764
0,02
218
|
-0,060307 0,3638968 0,132
218
|
Moyenne
Ecart type
Variance
ln ( pb/pt+6) N
Minimum
Maximum
|
-0,100266 0,2760525 0,076
218
|
0,0186966
|
0,000724 -0,009456 -0,002
0
|
0,018308 0,058287 0,03
0
|
-0,138446 0,1455398 0,021
218
|
|
Moyenne
Ecart type
|
-0,100612
0,2760094
|
0,0186937
|
0,000654
-0,0085892
|
0,018213
0,0551257
|
-0,138837
0,1532351
|
|
0,0813
Variance
-1,9622
0,3673
0,076
-0,002
ln (pb/pt+20) N
Minimum
Maximum
Moyenne
Ecart type
Variance
218
-1,9961
0,3356
-0,105642
0,2845851
0,081
0,0192745
0 0,000582 -0,0081089
-0,002
N valide N
(listwise)
218
0
a. Unless otherwise noted, bootstrap results are based on
1000 bootstrap samples
-0,06825 0,3699817 0,137
218
-0,068826 0,3646771 0,133
218
-0,072923 0,3727276 0,139
218
Page 95
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure I.2 Impact permanant (t+1) des
transactions de bloc vendeurs exécutés en hors
carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pt+1/pt-1 N
|
Statistique
212
|
Erreur std
|
Biais
0
|
Erreur std
0
|
Bootstrapa
Inférieur
212
|
Intervalle de confiance à 95%
Supérieur
212
|
Minimum Maximum Moyenne
Ecart type Variance
pt+1/pt-3 N
|
-0,2455
-0,002374 0,0379619 0,001
212
|
0,0026072
|
-0,00011 -0,0003332 0
0
|
0,002536 0,0056098 0
0
|
-0,007718 0,027369 0,001
212
|
|
Minimum Maximum Moyenne
Ecart type Variance
pt+1/pt-6 N
|
0,021374 0,318707 0,102
212
|
0,0218889
|
0,00071 -0,0511454 0,004
0
|
0,022928 0,1834644 0,103
0
|
-0,005086 0,0385548 0,001
212
|
|
0,002714 0,0486775 0,002
212
0,080494 0,6250016 0,391
212
0,023963 0,3324348 0,111
212
0,033063
0,1116343
0,012
Page 96
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure I.3 Impact permanant (t+3) des
transactions de blocs exécutés vendeurs en hors
carnet
Statistique
|
Erreur std
|
|
boostrap
|
|
biais
|
Erreur std inférieur
|
supérieur
|
pt+3/pt-1 N
|
212
|
|
0
|
0
|
212
|
212
|
Minimum
|
-0,131
|
|
|
|
|
|
Maximum
|
0,1908
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
0,005708
|
0, 0030082
|
0,000013
|
0,002982
|
-0,000019
|
0,011805
|
Ecart type
|
0,0437997
|
|
-0,0002032
|
0,0035184
|
0,0364687
|
0,0504286
|
Variance
|
0,002
|
|
0
|
0
|
0,001
|
0,003
|
pt+3/pt-3 N
|
212
|
|
0
|
0
|
212
|
212
|
Minimum
|
-0,1393
|
|
|
|
|
|
Maximum
|
4,587
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
0,029444
|
0,0219088
|
0,000835
|
0,022927
|
0,002636
|
0,08566
|
Ecart type
|
0,3189966
|
|
-0,0488652
|
0,1800903
|
0,0471285
|
0,6236242
|
Variance
|
0,102
|
|
0,004
|
0,102
|
0,002
|
0,389
|
pt+3/pt-6 N
|
212
|
|
0
|
0
|
212
|
212
|
Minimum
|
-2,3026
|
|
|
|
|
|
Maximum
|
1,153
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
0,006164
|
0,0152241
|
-0,00059
|
0,015275
|
-0,026005
|
0,032867
|
Ecart type
|
0,2216668
|
|
-0,0085097
|
0,0658197
|
0,0833894
|
0,3350692
|
Variance
|
0,049
|
|
0,001
|
0,029
|
0,007
|
0,112
|
pt+3/pt-20 N
|
212
|
|
0
|
0
|
212
|
212
|
Minimum
|
-0,2181
|
|
|
|
|
|
Maximum
|
0,5306
|
|
|
|
|
|
Moyenne
|
0,028141
|
0,0071002
|
-0,000095
|
0,007218
|
0,014166
|
0,042316
|
Ecart type
|
0,1033803
|
|
-0,0009661
|
0,0098103
|
0,0837232
|
0,1214658
|
Variance
|
0,011
|
|
0
|
0,002
|
0,007
|
0,015
|
Page 97
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure I.4 Impact permanant (T+6) des
transactions de bloc exécutés en hors carnet
|
statistique
|
Erreur std
|
Boostrap
|
Biais
|
Erreur std
|
inférieur
|
supérieur
|
|
|
|
|
|
|
|
pt+6/pt-1 N
|
212
|
|
0
|
0
|
212
|
212
|
Minimum Maximum Moyenne
Ecart type Variance
pt+6/pt-3 N
|
-0,4687
0,005595 0,0714446 0,005
212
|
0,0049068
|
-0,000297 -0,0003314 0
0
|
0,004911 0,0087858 0,001
0
|
-0,004698 0,0542637 0,003
212
|
|
Minimum Maximum Moyenne
Ecart type Variance
pt+6/pt-6 N
|
0,029239 0,3234431 0,105
212
|
0,0222142
|
0,000526 -0,0415663 0,004
0
|
0,023261 0,1697464 0,101
0
|
-0,00101 0,066799 0,004
212
|
|
0,014944 0,0889701 0,008
212
0,083115 0,6226457 0,388
212
0,033763 0,3395461 0,115
212
0,044918
0,147061
0,022
Page 98
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure I.5 Impact permanant (T+20) des
transactions de bloc exécutés en hors carnet
|
Statistique
|
Erreur std
|
|
boostrap
|
|
biais
|
Erreur std inférieur
|
supérieur
|
pt+20/pt-1
|
N
Maximum Moyenne Ecart type
Variance
|
212
-0,353
0,5586
0,009
|
|
|
|
|
|
N valide
(listwise)
pt+20/pt-3
pt+20/pt-6
pt+20/pt-20
Minimum
Variance
Minimum
Variance
Minimum
Variance
N
Maximum
Moyenne
Ecart type
N
Maximum
Moyenne
N
Minimum
Maximum
Moyenne
Ecart type
N
212
-0,3599
4,5577
0,109
0,010715
0,0946271
212 -2,3947 1,1412
0,011107
0,058
0,034359
0,3295587
212 -0,3869 0,6737
0,033194 0,1416747 0,02
212
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
0
|
212
|
|
|
|
|
|
|
0,006499
|
-0,000435
|
0,006285
|
-0,002071
|
|
|
-0,0007187
0
|
0,0093598
0,002
|
0,0771397
0,006
|
|
|
0
|
0
|
212
|
|
|
|
|
|
|
0,0226342
|
0,000388
|
0,02353
|
0,002718
|
|
|
-0,035598
0,004
|
0,1604138
0,101
|
0,088481
0,008
|
|
|
0
|
0
|
212
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ecart type
0,2400272
0,0164851
-0,001038
-0,0071745
0,001
0
0,0097303
-0,000542
-0,0012127
0
0
a. Unless otherwise noted, bootstrap results are based on
1000 bootstrap samples
212
0,023056 0,1140523 0,013
212
0,089823 0,6232577 0,389
212
0,040384 0,3544128 0,126
212
0,052208 0,1644702 0,027
212
Page 99
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure I.6 Impact total des transactions de
blocs vendeurs exécutés en hors carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ln(pb/pt-1) N
Minimum
|
Statistique
213
-2,0274
|
Erreur std
|
Biais
0
|
Erreur std
0
|
Bootstrapa
Inférieur
213
|
Intervalle de confiance à 95%
Supérieur
213
|
Maximum Moyenne Ecart type
Variance
ln(pb/pt-3) N
Minimum
|
-0,0002 -0,095426 0,276593
0,077 213
|
0,0189518
|
0,000166 -0,0069325 0
0
|
0,01937 0,0600375 0,032
0
|
-0,139419 0,1450718 0,021
213
|
-0,06326
0,3836326
0,147
|
Maximum Moyenne Ecart type
Variance
ln(pb/pt-6) N
Minimum
|
-0,071673 0,4189903 0,176
213
|
0,0287087
|
0,00051 -0,0163515 0,001
0
|
0,028788 0,1199722 0,098
0
|
-0,124991 0,1824532 0,033
213
|
|
Maximum
Moyenne
|
-0,094902
|
0,0229295
|
0,000013
|
0,023721
|
-0,145015
|
|
-2,0272
4,4856
Ecart type
Variance
-2,386
0,4527
0,3346453
0,112
-0,0065664
0
ln(pb-pt-20 N
Minimum
Maximum
Moyenne
Ecart type
Variance
213
-1,9969
0,5011
-0,071939
0,2919641
0,085
0,0200051
0
-0,000006
-0,0059194
0
N valide N
(listwise)
213
0
a. Unless otherwise noted, bootstrap results are based on
1000 bootstrap samples
213
-0,010218 0,6353265 0,404
213
-0,053043 0,4463497 0,199
213
-0,037038 0,3925478 0,154
213
Page 100
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Annexe II
Figure II.1 Impacts temporaires des prix des
transactions de bloc acheteurs exécutés en
hors carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Statistique
|
Erreur std
|
Biais
|
Erreur std
|
Bootstrapa
Inférieur
|
Intervalle de confiance à 95%
Supérieur
|
ln (pb/ pt+1) N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type Variance
|
156 8,6643 -4,2385
4,4258 0,039986 1,3778522 1,898
|
0,1103165
|
0
0,002771
0,001916
0,014
|
0
0,098832
0,0933234
0,258
|
156
-0,157486
1,1841533
1,402
|
156
0,214799
1,5602781
2,435
|
ln (pb/t+3) N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type Variance
|
156 1,0801 -0,1501
0,93 0,017969 0,0965987 0,009
|
0,0077341
|
0
0,000287
-0,0022162
0
|
0
0,007864
0,0274195
0,005
|
156
0,004194
0,0497759
0,002
|
156
0,033707
0,1424586
0,02
|
ln ( pb/pt+6) N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type Variance
|
156 1,3219 -0,3996
0,9223 0,044471 0,1243579 0,015
|
0,0099566
|
0
0,00028
-0,0016412
0
|
0
0,008747
0,0216023
0,005
|
156
0,028081
0,0833187
0,007
|
156
|
ln (pb/pt+20) N
Intervalle
|
156
|
|
0
|
0
|
156
|
|
Minimum
Maximum
|
0,064407 0,1626734 0,026
156
0,077755 0,1796771 0,032
156
Page 101
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure II.2 Impacts permanents (T+1) des
transactions de bloc acheteurs exécutés en hors
carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bootstrapa
|
Intervalle de confiance à 95%
|
pt+1/pt-1 N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type
|
Statistique 156 0,4101
-0,114 0,2961 0,027897 0,0489719
|
Erreur std
0,0039209
|
Biais
0
-0,000029
-0,0012432
|
Erreur std
0
0,003873
0,0064288
|
Inférieur
156
0,02092
0,0341969
|
Supérieur
156
0,036178
0,0616205
|
Variance
pt+1/pt-3 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,002 156 0,9142
-0,1018 0,8124 0,038428
0,0958672
|
0,0076755
|
0
0
-0,000064
-0,0030487
|
0,001
0
0,007552
0,0211948
|
0,001
156
0,024011
0,0537078
|
0,004
156
0,053701
0,138661
|
Variance
pt+1/pt-6 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,009
156
1,2911
0,020861
0,1193863
|
0,0095586
|
0
0
0,000006
-0,0016294
|
0,004
0
0,009317
0,0208362
|
0,003
156
0,002419
0,0751866
|
0,019
156
|
Variance
pt+1/pt-20 N
|
0,014
156
|
|
0
0
|
0,005
0
|
0,006
156
|
|
Intervalle
Minimum
|
0,041258 0,1606893 0,026
156
0,054164 0,1757525 0,031
156
Page 102
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure II.3 Impacts permanents (T+3) des
transactions de bloc acheteurs exécutés en hors
carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bootstrapa
|
Intervalle de confiance à 95%
|
pt+3/pt-1 N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type
|
Statistique 156 0,4081
-0,0874 0,3207 0,032616
0,0558671
|
Erreur std
0,0044729
|
Biais
0
-0,000072
-0,0001869
|
Erreur std
0
0,004641
0,0064269
|
Inférieur
156
0,023691
0,0446283
|
Supérieur
156
0,042713
0,0687325
|
Variance
pt+3/pt-3 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,003 156 0,8803
-0,0873 0,793 0,043155 0,0966508
|
0,0077383
|
0
0
-0,000537
-0,0031236
|
0,001
0
0,00722
0,0191406
|
0,002
156
0,029338
0,0608514
|
0,005
156
0,057779
0,1357371
|
Variance
pt+3/pt-6 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,009
156
1,3514
0,026274
0,1232089
|
0,0098646
|
0
0
-0,00108
-0,0027554
|
0,004
0
0,009022
0,020659
|
0,004
156
0,007289
0,086917
|
0,018
156
|
Variance
pt+3/pt-20 N
|
0,015
156
|
|
0
0
|
0,005
0
|
0,008
156
|
|
Intervalle
Minimum
|
0,04251 0,1624744 0,026
156
0,061277 0,1660064 0,028
156
Page 103
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure II.4 Impacts permanents (T+6) des
transactions de bloc acheteurs exécutés en hors
carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bootstrapa
|
Intervalle de confiance à 95%
|
pt+6/pt-1 N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type
|
Statistique 156 0,4696
-0,106 0,3637 0,037185 0,070224
|
Erreur std
0,0056224
|
Biais
0
0,000765
-0,0000141
|
Erreur std
0
0,00516
0,0081017
|
Inférieur
156
0,026935
0,0563699
|
Supérieur
156
0,048492
0,0840829
|
Variance
pt+6/pt-3 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,005 156 0,8866
-0,1145 0,7722 0,047825
0,1046546
|
0,0083791
|
0
0
-0,000094
-0,0028332
|
0,001
0
0,008531
0,0176803
|
0,003
156
0,031654
0,0730014
|
0,007
156
0,065631
0,1346255
|
Variance
pt+6/pt-6 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,011
156
1,3623
0,030168
0,1301431
|
0,0104198
|
0
0
0,000851
-0,0016729
|
0,004
0
0,011498
0,0168488
|
0,005
156
0,010664
0,0991691
|
0,018
156
|
Variance
pt+6/pt-20 N
|
0,017
156
|
|
0
0
|
0,004
0
|
0,01
156
|
|
Intervalle
Minimum
|
0,053148 0,1677916 0,028
156
0,070607 0,1794375 0,032
156
Page 104
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure II.5 Impacts permanents (T+20) des
transactions de bloc acheteurs exécutés en
hors carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bootstrapa
|
Intervalle de confiance à 95%
|
pt+20/pt-1 N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type
|
Statistique 156 0,974
-0,2809 0,6931 0,043968
0,1147397
|
Erreur std
0,0091865
|
Biais
0
-0,000711
-0,0015312
|
Erreur std
0
0,008689
0,0152767
|
Inférieur
156
0,027683
0,0848479
|
Supérieur
156
0,062007
0,145809
|
Variance
pt+20/pt-3 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,013 156 1,0842
-0,2867 0,7975 0,054499
0,1427753
|
0,0114312
|
0
0
0,000504
0,0000091
|
0,003
0
0,010345
0,0193721
|
0,007
156
0,036041
0,1093431
|
0,021
156
0,076955
0,176459
|
Variance
pt+20/pt-6 N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,02
156
1,3946
0,033495
0,1589835
|
0,0127289
|
0
0
0,000362
-0,0011299
|
0,006
0
0,011485
0,0207783
|
0,012
156
0,010991
0,1174411
|
0,031
156
|
Variance
pt+20/pt-20 N
|
0,025
156
|
|
0
0
|
0,007
0
|
0,014
156
|
|
Intervalle
Minimum
|
0,059253
0,200484
0,04
156
0,079096 0,2228681 0,05
156
Page 105
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure II.6 Impact total des transactions de
bloc acheteurs exécutés en hors carnet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bootstrapa
|
Intervalle de confiance à 95%
|
ln(pb/pt-1) N
Intervalle Minimum Maximum
Moyenne Ecart type
|
Statistique 156 0,9129
0 0,9129 0,050577 0,0895404
|
Erreur std
0,007169
|
Biais
0
0,000593
-0,0030596
|
Erreur std
0
0,007447
0,0265299
|
Inférieur
156
0,038073
0,041724
|
Supérieur
156
0,068495
0,1494759
|
Variance
ln(pb/pt-3) N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,008 156 0,958
-0,0393 0,9188 0,061125
0,1157092
|
0,0092642
|
0
0
0,001438
-0,0002698
|
0,005
0
0,008385
0,024067
|
0,002
156
0,048805
0,0651548
|
0,022
156
0,080053
0,1577099
|
Variance
ln(pb/pt-6) N Intervalle
Minimum Maximum Moyenne Ecart
type
|
0,013
156
0,044471
0,1243579
|
0,0099566
|
0,001
0
0,00183
0,0002795
|
0,005
0
0,009022
0,021815
|
0,004
156
0,029628
0,0825815
|
0,025
156
|
Variance
|
0,015
|
|
0,001
|
0,006
|
0,007
|
|
ln(pb-pt-20 N
Intervalle
156
0
0
156
|
0,063762 0,1683142 0,028
156
0,079359 0,1847084 0,034
156
Page 106
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Annexe III
Figure III.1 Tests selon lesquels les impacts
prix des blocs vendeurs seront nuls
Test sur échantillon
unique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ln (pb/ pt+1) ln (pb/t+3) ln (
pb/pt+6) ln (pb/pt+20) pt+1/pt-1
pt+1/pt-3 pt+1/pt-6 pt+1/pt-20
pt+3/pt-1 pt+3/pt-3 pt+3/pt-6
pt+3/pt-20 pt+6/pt-1 pt+6/pt-3
pt+6/pt-6 pt+6/pt-20
|
t
-5,014 -5,402 -5,415
-5,481 -0,677
1 -0,111 3,223 2,325
1,406 0,438 4,161 1,384
1,364 0,406 3,457
|
ddl
218
218
218
217
218 218 215 218
218 218
215
217
218
218
216
217
|
Sig. (bilatérale)
0 0 0 0
0,499 0,319 0,912
0,001 0,021 0,161 0,662
0 0,168 0,174 0,685
0,001
|
Valeur du test = 0
Différence
moyenne -0,0918105 -0,1005514
-0,1007677 -0,1056417 -0,0017338
0,0211836 -0,0016351 0,0206625
0,0069967 0,0298371 0,0065412
0,0291569 0,0066592 0,0293507
0,0062321 0,0289299
|
Inférieure
-0,1279 -0,137236 -0,137444
-0,143631 -0,00678 -0,020584
-0,030722 0,008027 0,001065
-0,011981 -0,022916 0,015346
-0,002827 -0,013054 -0,024011
0,012434
|
Intervalle de confiance 95% de
la différence
Supérieure -0,055721
-0,063866 -0,064091 -0,067652
0,003313 0,062951 0,027452
0,033298
|
0,012928 0,071656 0,035999
0,042968 0,016145 0,071755 0,036475
0,045426 0,024083 0,078437 0,043666
0,052773 -0,057787 -0,016259
-0,049743
-0,033105
Page 107
Transactions de bloc, évaluation et impacts sur les
prix
Figure III.2 Tests selon lesquels les impacts
prix des blocs acheteurs seront nuls
Test sur échantillon
unique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ln (pb/ pt+1) ln (pb/t+3) ln (
pb/pt+6) ln (pb/pt+20) pt+1/pt-1
pt+1/pt-3 pt+1/pt-6 pt+1/pt-20
pt+3/pt-1 pt+3/pt-3 pt+3/pt-6
pt+3/pt-20 pt+6/pt-1 pt+6/pt-3
pt+6/pt-6
|
t
0,362 2,323 4,466
4,924 7,115 5,007 2,182
3,103 7,292 5,577 2,663
3,551 6,614 5,708 2,895
|
ddl
155 155 155 155
155 155 155 155 155
155 155 155 155 155
155
|
Sig. (bilatérale)
0,717
0,021 0 0 0
0
0,031
0,002
0
0
0,009
0,001
0
0
0,004
|
Valeur du test = 0
Différence
moyenne
0,0399862
0,0179695
0,044471 0,0563701 0,0278974
0,0384282 0,0208605 0,0340097
0,0326161 0,0431554
0,026274 0,0387369 0,0371849
0,0478251 0,0301675
|
Inférieure -0,177932
0,002692 0,024803 0,033755 0,020152
0,023266 0,001979 0,01236 0,02378
0,027869 0,006788 0,01719 0,026078
0,031273 0,009584
|
Intervalle de confiance 95% de
la différence
Supérieure 0,257904
0,033247 0,064139 0,078986
0,035643
0,05359
|
0,039742 0,055659 0,041452
0,058441 0,04576 0,060284 0,048291
0,064377 0,050751 0,06697 0,062115
0,07708 0,05864 0,079198 0,064738
0,079425 0,064139 0,078986
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