UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
MEMOIRE DE MAITRISE
FACTEURS DE RISQUES ET ACCES AUX SOINS POUR
LE PALUDISME DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM (KOLDA) : ANALYSE
GEOGRAPHIQUE
Présenté par : Boubou
Thiam
Sous la direction de :
Mme Aminata Niang
Diène Maître-assistante
Année Universitaire 2008-2009
1
2
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
PREMIERE PARTIE : Etudes des caractéristiques
socio-démographiques et économiques et
de l'offre de soins dans la Communauté Rurale de
Mampatim
CHAPITRE I : Caractéristiques socio-démographiques
et économiques
I.1- Les caractéristiques socio-démographiques
I.2- Les caractéristiques socio-économiques
CHAPITRE II : L'offre de soins dans la Communauté Rurale
de Mampatim
II.1- Les infrastructures sanitaires
II.2- L'offre de soins en personnel médical
DEUXIEME PARTIE : Le recours aux soins et la morbidité
palustre dans la Communauté Rurale de Mampatim
CHAPITRE I : Le recours aux soins
I.1- L'utilisation des postes de santé
I.2- L'aire de recrutement des postes de santé
I.3- La fréquentation des postes de santé CHAPITRE
II : La morbidité palustre
II.1- L'évolution du paludisme
II.2- Les types de recours aux soins en cas de paludisme
TROISIEME PARTIE : Les facteurs de risque du paludisme et les
stratégies de lutte développées dans la Communauté
Rurale de Mampatim CHAPITRE I : Les facteurs de risque
I.1- Réseau hydrographique et transmission du
paludisme
I.2- Connaissance des symptômes et du mode de transmission
du paludisme
I.3- L'utilisation des moustiquaires
I.4- La consommation médicale en cas d'accès
palustre
CHAPITRE II : Les stratégies de lutte
développées contre le paludisme dans la Communauté rurale
de Mampatim
II.1- L'action du Programme National de Lutte contre le
Paludisme
II.2- L'action des partenaires au développement
II.3- L'action des groupements féminins CONCLUSION
GENERALE
3
ACRONYMES
ANDS : Agence Nationale de la Démographie et de la
Statistique
BU : Bibliothèque Universitaire
CEM : Collège d'Enseignement Moyen
CTA : Combinaisons Thérapeutiques à base de
dérivés d'Artémisinine
CSE : Centre de Suivi Ecologique
EDS : Enquête Démographique et de Santé
ENDSS : Ecole Nationale de Développement Sanitaire et
Sociale
ENEA : Ecole Nationale d'Economie Appliquée
ESAM : Enquête Sénégalaise Auprès
des Ménages
FAR : Femmes en Age de Reproduction
IASSP : Indicateur d'Accessibilité aux Soins de
Santé Primaires
ICP : Infirmier Chef de Poste
IDEN : Inspection Départementale de l'Education
Nationale
IEC : Information-Education-Communication
IRD : Institut de Recherche pour le Développement
MSPM : Ministère de la Santé et de la
Prévention Médicale
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OUA : Organisation de l'Unité Africaine
PDIS : Programme de Développement Intégré
de la Santé
PMI : President Malaria Initiative
PNDS : Plan National de Développement Sanitaire
PNLP : Programme National de Lutte contre le Paludisme
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
POCL : Plan d'Opération de la Collectivité
Locale
RMA : Rayon Moyen d'Action
SENELEC : Société Nationale
d'Electricité
SODAGRI : Société de Développement
Agricole et Industriel du Sénégal
SP : Sulfadoxine-Pyriméthamine
TPI : Traitement Préventif Intermittent
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
UCAD : Université Cheikh Anta Diop de Dakar
4
AVANT-PROPOS
De nos jours, le paludisme demeure la maladie d'origine
parasitaire la plus répandue dans le monde. Il suscite un
intérêt scientifique et social au point qu'une pléthore
d'études lui est consacrée.
Au Sénégal, le paludisme constitue le premier
motif de consultation dans les structures sanitaires. Conscient de l'impact
négatif de la maladie, le gouvernement du Sénégal, en
partenariat avec les organismes nationaux et internationaux, fait de la lutte
contre le paludisme une de ses priorités dans sa politique sanitaire.
Ainsi, sur le plan de la recherche, bon nombre de chercheurs ont publié
des documents et multiplié les colloques et conférences sur le
paludisme. L'ensemble de ces recherches est surtout accentué au niveau
de la vallée du fleuve Sénégal et dans le bassin
arachidier, particulièrement, dans la localité de Niakhar
(Fatick). Par contre, dans le Sud du pays, même si des études sur
le paludisme s'y effectuent, la recherche est moins importante que dans la
partie septentrionale et centrale du Sénégal.
De ce fait, notre Travail d'Etude et de Recherche tente
d'apporter une modeste contribution à la compréhension des
facteurs de risque ainsi que de l'accès aux soins pour le paludisme dans
la Communauté Rurale de Mampatim. Il s'inscrit dans le cadre des
recherches effectuées en sciences humaines à l'Université
Cheikh Anta Diop de Dakar dans le but d'obtenir une maîtrise en
géographie.
Ce Travail d'Etude et de Recherche a été
réalisé sous la direction de Madame Aminata Niang Diène,
Maître-assistante au Département de Géographie qui nous a
initié à la recherche en géographie de la santé et
nous a permis d'acquérir des connaissances pour la méthode
d'analyse géographique et de traitement statistique. Par cette occasion,
nous tenons à vous remercier pour nous avoir guidés dans ce
travail et nous avoir fait bénéficier sans retenue de votre sens
pédagogique, de votre soutien moral et de votre sens élevé
de responsabilité empreint de sympathie. A travers votre personne, nous
tenons à remercier l'ensemble du corps professoral du Département
de Géographie.
L'aboutissement de ce travail a été facilité
par la collaboration de plusieurs personnes dont :
? Monsieur Cheikh Tidiane Bâ, expert en santé de
la reproduction du FNUAP. Il nous a encouragé dans des moments
difficiles de la recherche. Son soutien scientifique nous a été
d'un grand apport ;
·
5
Monsieur Ibra Sene, coordonateur de l'USAID pour ses conseils
et orientations ;
· Monsieur Cheikh Sokhna de l'IRD pour son aide et
soutien ;
· Monsieur Moussa Mbodj de l'ONG World Vision.
Très présent, il a mis à notre disposition les moyens
nécessaires pour nos déplacements dans les villages. Nous le
remercions par l'amitié qu'il nous a voué tout au long de notre
séjour ;
· Monsieur Badjette, responsable des soins de
santé primaires du district sanitaire de Kolda ;
· Monsieur Cherif Bâ, relais communautaire. Il
nous a facilité le déroulement des enquêtes. Nous
remercions également sa femme et tous les membres de sa famille ;
· Monsieur Ndao, ICP de Mampatim. Grâce à
lui, nous avons pu collecter les données des registres de consultation
qui manquaient quelques informations.
· Madame Diatta, ICP d'Anambé. Nous lui
remercions chaleureusement pour l'accueil et la générosité
dont elle a fait preuve durant notre séjour.
· Monsieur Baba Galé, président du
comité de santé du poste de santé d'Anambé.
Grâce à son soutien logistique, nous avons pu accéder aux
zones les plus reculées. Nous lui sommes reconnaissants.
· Monsieur Abdoulaye Faye du CSE ;
· Messieurs Alioune Watt, Cheikh Tidiane Samb et Djelani
Gaye ;
Nos remerciements vont également à l'endroit de ma
famille :
· A ma mère Nagué Diop qui nous à
éduquer dans la dignité. Cette brave dame n'a cessé
d'oeuvrer pour notre réussite sociale et professionnelle ;
· A mon père Aboubacry Thiam qui n'a jamais
cessé de prier pour nous ;
· A mon «père« Samba Diao et ma
«mère« Bineta Diop qui nous ont permis de connaitre l'harmonie
d'une vraie vie de famille. Sans votre présence permanente et sans
faille depuis notre tendre enfance, ce travail n'aurait certainement pas vu le
jour. Que leur geste ne soit jamais veine ;
· A mes frères, soeur et belles soeurs : Mass,
Mohamed, Moussa, Samba, Bineta, Ousmane, Yoro, Baba Diagne, Abdoulaye, Oumar,
Ramatoulaye et Kiné ;
· A mon frère Mamadou Diao qui n'a
ménagé aucun effort pour la réussite de ce travail. Nous
le remercions pour son grand humanisme qui nous a beaucoup marqué durant
les enquêtes ;
·
6
A notre regrettée tante Marième Sy ;
· A mes oncles, particulièrement à Ousmane
Diop, Ndiack Diop et Assane Diop ;
· A mon grand père Aly Ndiaye ;
· A mon oncle Djoudjouba Diallo et à sa famille
pour m'avoir accueilli et d'accepter d'être mon tuteur à Kolda.
Son hospitalité, sa disponibilité malgré ses engagements
professionnels et sa sincérité nous ont permis de travailler
sereinement ;
Nous ne saurions oublier :
· Mes camarades et amis du Département de
géographie : Mamadou Sow, Aliou Wane, Ibrahima Dramé, Thierno
Kane, Chérif Hademine Sy, Ababacar Fall, Sokhna Thiam, Yacine
Sène Bâ, Barakatou Faye, Souleymane Sow, Jean-Paul Djikoune, Oumou
Kala Bâ ;
· A mon ami et frère Alioune Badara Diagne.
· A mes amis du lycée : Ouleymatou El Bachir Dia,
Amadou Birama Badiane, Ndione Diop, Cheikh Mohamed Hafis Seck, Thiané
Sow, Ousseynou Demba, Malene Cissé, Gnima Sambou, Ndèye Aïda
Diawara, Soukeyna Mbengue, etc. ;
· A mes amis d'enfance : Doudou Sow, Babacar Diagne,
Mountaga Diallo et Fadima Ly ;
· A tous les habitants de Kolda, particulièrement
à Abdoulaye Kâ, Patrice Diop, Babacar Diagne, El hadj Coly, Mame
Fatou Sidibé, Clara Diatta, Marième Ndiaye et à la famille
Ndour (Tata Kiné, Maïmouna, Yaye Awa,...) ;
· Et à tous ceux qui ont participé
à l'aboutissement de ce travail dont il serait laborieux de citer leur
nom.
7
INTRODUCTION GENERALE
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
environ 40 % de la population mondiale, habitant essentiellement dans les pays
les plus pauvres, est exposée au paludisme. Cette maladie tue chaque
année 1,5 à 2,7 millions de personnes à travers le monde,
dont un million d'enfants de moins de cinq ans [OMS, 2003].
Environ neuf (9) cas sur dix (10) concernent l'Afrique
Subsaharienne. L'Afrique comptabiliserait prés de 90 % des cas dont la
plupart sont des enfants en bas âge et des femmes enceintes.
Ces statistiques sont largement en-deçà de la
réalité. En effet, elles ne prennent pas en compte les victimes
de la maladie qui décèdent dans les campagnes loin de toutes
structures médicales. De plus, on reconnaît aujourd'hui que le
paludisme est à la fois une maladie due à la pauvreté et
une cause de pauvreté [OMS, 2001]. Autant dire que s'il fallait
éradiquer un des fléaux africains, le paludisme arriverait sans
doute en tête de liste.
Le Sénégal n'échappe pas à cette
maladie. Son profil épidémiologique se caractérise par une
endémicité stable marquée par une recrudescence
saisonnière et une létalité importante dans les formations
sanitaires et dans les ménages [Ndiaye et al, 2007]. A titre
d'exemple une morbidité de 1.240.158 cas de paludisme a
été enregistrée en 2006, soit un pourcentage de 38 % des
motifs de consultation [MSMP/SNIS, 2007].
Conscients de l'impact négatif du paludisme, les chefs
d'Etat africains avaient manifesté leur souhait de combattre
efficacement la maladie lors du sommet de l'Organisation de l'Unité
Africaine (OUA) en Juin 1997 à Harare (Zimbabwe). Cette initiative s'est
soldée par la ratification, le 24 Avril 2000, de la déclaration
du plan d'action d'Abuja (Nigeria) sur le projet « Faire Reculer le
Paludisme » (Roll Back Malaria) en Afrique. Lequel projet émane de
la proposition lancée en 1998 par l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Banque
Mondiale (BM) convaincus que seule « une approche globale et
coordonnée permettrait de lutter efficacement contre la maladie ».
Ce plan s'était fixé comme objectifs à atteindre avant fin
2005 :
·
8
au moins 60 % des patients atteints de paludisme aient
accès à un traitement approprié dans les 24 heures suivant
la survenue des symptômes ;
· au moins 60 % des enfants et des femmes enceintes
soient protégés du paludisme par des moustiquaires
imprégnées d'insecticide ;
· au moins 60 % des femmes enceintes aient accès
à un chimioprophylaxie ou un traitement préventif
approprié.
Au Sénégal, la lutte contre le paludisme est du
ressort du Programme National de Lutte contre le Paludisme. En marge des
engagements d'Abuja, ce programme vise à atteindre les résultats
suivants :
· au moins 60 % pour 2005 et 80 % en 2009 des personnes
à risque, surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq
ans, puissent bénéficier de la combinaison la plus
appropriée des mesures de protection personnelle et communautaire telles
que les moustiquaires traitées aux insecticides et d'autres
interventions accessibles et abordables pour prévenir l'infection et la
souffrance ;
· au moins 60 % pour 2005 et 80 % en 2009 des femmes
enceintes aient accès au traitement préventif intermittent,
conformément aux recommandations du programme national de lutte contre
le paludisme ;
· au moins 60 % pour 2005 et 80 % en 2009 des cas
probables ou confirmés de paludisme aient accès à un
traitement rapide, adéquat et abordable dans un délai de 24
heures après l'apparition des symptômes conformément aux
recommandations du programme national de lutte contre le paludisme.
Cependant, ces actions ont à peine diminué la
morbidité proportionnelle palustre au Sénégal. Elle est
passée de 35,72 % en 2001 à 33,57% en 2006 [MSMP/SNIS, 2007]. Ce
faible rendement peut s'expliquer, d'une part, par le fait que le manque
d'information et d'éducation des populations compromet
l'efficacité des services sanitaires.
D'ailleurs, le rapport d'activités de 2005 du programme
national de lutte contre le paludisme mentionne que « les agents de
santé ne parviennent pas toujours à mener des stratégies
de prévention. Ainsi, on constate souvent une insuffisance de transfert
de compétence des agents de santé aux populations ».
Au demeurant, d'autres difficultés entravent la lutte
contre le paludisme. Car nous savons que « les problèmes que pose
la protection sanitaire des populations ne peuvent être
9
qu'exceptionnellement attribué, à des causes
isolées, mais qu'ils sont dus à un ensemble de facteurs qui se
conjuguent et influent les uns sur les autres : facteurs sanitaires et
nutritionnels, facteurs géographiques, facteurs démographiques,
facteurs psycho-culturels, facteurs socio-économiques et facteurs
politiques » [Belloncle et al, 1975].
A l'image du pays, la Communauté Rurale de Mampatim,
qui est notre zone d'étude, est caractérisée par une forte
endémicité palustre. Elle est située dans la région
de Kolda, plus précisément dans l'arrondissement de Dabo (cf.
carte 1), entre12°52' de latitude nord et 14°60' de longitude ouest.
Avec les Communautés Rurales de Bagadadji, Coumbacara, Dabo et
Salikégné, elle forme l'un des trois (3) arrondissements du
département de Kolda. Elle est limitée à l'Ouest par la
Communauté Rurale de Dabo, au Sud et à l'Est par le
département de Vélingara et au Nord par la Communauté
Rurale de Médina Yoro Foulah. Elle couvre une superficie de 510
km2 et englobe 108 villages et hameaux.
Cette étude qui porte sur les facteurs de risques et
l'accès aux soins pour le paludisme dans la Communauté Rurale de
Mampatim est appréhendée en terme de relation entre l'homme et
son environnement et d'accessibilité des structures sanitaires. La zone
d'étude se singularise par une longue saison des pluies qui dure de
quatre (4) à six (6) mois. Cette caractéristique climatique,
auxquelles s'ajoutent les conditions de vie précaires de la population,
fait que la Communauté Rurale de Mampatim offre un cadre idéal de
développement des maladies à transmission vectorielle comme le
paludisme. La récurrence de la maladie au sein de la population est
accentuée par une faible couverture sanitaire obligeant certains malades
à rester sur place.
Partant de ces observations, ce Travail d'Etude et de
Recherche s'inscrit dans la contribution de la géographie de la
santé quant à la connaissance et la compréhension des
faits de santé. En effet, « l'apport de la géographie de la
santé est plus que la simple addition des soins et de la
géographie des maladies, encore moins de leur juxtaposition. Elle vise
à mettre en perspective les déterminants naturels et sociaux des
états de santé en des lieux donnés » [Salem,
1998].
Ce travail est composé de trois parties :
? la première partie traite des caractéristiques
socio-démographiques et économiques et de l'offre de soins dans
la Communauté Rurale de Mampatim ;
? la deuxième partie analyse le recours aux soins et la
morbidité palustre dans l'espace communautaire de Mampatim ;
10
? la troisième partie étudie les facteurs de
risque du paludisme et les différentes stratégies de lutte
développées contre la maladie dans la Communauté Rurale de
Mampatim.
4,01000
420000
500000
580000
660000
5001000
660000
5801000
4
4
4
i
+
+
+
+
+ + + +
Carte N°1: Situation de la Communauté Rurale
de Mampatim
+ + + +
+Régi on de Kol da
300
600
Klometres
+
Légende
Communauté Rurale de Mampatim Département de
olda
Région de Kolda
Carte réalisée par Boubou Thiam Source: Base de
données CSE
11
12
I- PROBLEMATIQUE
I.1- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE
L'ETUDE
Au Sénégal, le paludisme sévit à
l'état endémique et demeure un problème de santé
publique majeur. Il représente 35% des motifs de consultation [MSPM,
2006]. Il constitue la première cause de morbidité et de
mortalité dans les groupes les plus vulnérables, à savoir
les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes, mais n'épargne
nullement les adultes.
Le complexe pathogène du paludisme exige de l'eau, du
sang et de la chaleur [Coz, 1973]. En effet, dans les zones sahéliennes,
la transmission est surtout observée en saison pluvieuse mais elle peut
se maintenir en saison sèche à proximité des mares plus ou
moins permanentes là où se concentre à cette époque
la population humaine [Mbaye, 1997].
Ces conditions favorables à la prolifération des
moustiques se retrouvent au niveau de la Communauté Rurale de Mampatim.
Elle se situe au niveau de la région de Kolda dans la zone
soudano-guinéenne caractérisée par une pluviométrie
annuelle de 400 à 1200 mm où la transmission du paludisme est
plus longue et la prémunition plus précoce. Selon le
Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale
(M.S.P.M), la région de Kolda a le taux de morbidité
proportionnelle palustre le plus élevé du Sénégal,
42,67%, loin de la moyenne nationale qui est de 33,57 % [MSPM/SNIS, 2007].
Notre zone d'étude n'est pas épargnée par
cette endémie. A titre d'exemple, la présomption palustre est
passée de 3.663 cas en 2001 à 5.788 cas en 2005 (Rapports
d'activité des postes de santé, 2001 et 2005). Ainsi, la
pluviométrie joue un rôle important dans le développement
du paludisme. Cependant, d'autres éléments agissent directement
ou indirectement sur la prolifération des moustiques vecteurs de la
transmission du paludisme.
L'anthropisation du milieu peut se traduire par une
modification du réseau hydrographique (barrages, irrigation,...), des
couverts végétaux (notamment par la déforestation) et par
l'habitat [Niang, 2006]. Les conséquences de ces modifications des
espaces naturels se font sentir sur le plan sanitaire. En effet, « dans la
plupart des pays sahéliens, l'objectif de l'autosuffisance alimentaire
est à l'origine d'une politique de développement des cultures
irriguées. A l'instar de ces pays, le Sénégal a mis en
place un vaste programme d'aménagements hydro-agricoles (barrages,
digues...) visant à résoudre le problème de la
sécurité alimentaire liée à une pluviométrie
déficitaire chronique. Or, ces aménagements
13
peuvent entraîner une perturbation complète des
écosystèmes. Ils sont susceptibles d'apporter des
répercussions profondes sur les maladies à transmission
vectorielle, en particulier le paludisme » [Hervé et al,
1998].
Mampatim fait partie des Communautés Rurales où
la Société de Développement Agricole et Industriel
(SODAGRI) intervient depuis 1974 dans le cadre du développement rural
intégré du bassin de l'Anambé. « La riziculture
irriguée fait paraître le risque d'un développement des
maladies à transmission hydrique (paludisme, bilharziose...) »
[Niang, 1997].
A ces problèmes environnementaux, s'ajoute une
difficulté d'ordre biologique particulière pouvant augmenter la
transmission du paludisme. On remarque que l'immunité est mal acquise
chez les individus. Ce qui se traduit par une apparition récurrente de
la pathologie au sein de la population au point que certaines personnes
finissent par la considérer comme une fatalité. Des comportements
à risques qui rendent pénible la lutte contre la maladie.
D'autant plus que les malades ont des difficultés pour accéder
aux structures de soins du fait de la faible couverture sanitaire de la
région de Kolda.
La fréquence de la maladie renvoie donc à des
facteurs aussi bien biologiques, qu'environnementaux, démographiques et
économiques. Tous ces facteurs font que la Communauté Rurale de
Mampatim constitue un milieu favorable au développement du paludisme.
De ce fait, notre Travail d'Etude et de Recherche essai de savoir
:
? Quels sont les facteurs qui peuvent favoriser le
développement du paludisme ?
? Quelles sont les zones les plus touchées par la maladie
?
? Quelles sont les populations les plus affectées par la
maladie ?
? Quels sont les types de recours aux soins des populations en
cas d'accès palustre ?
I.2- OBJECTIFS DE L'ETUDE
I.2.1- Objectif
général
L'objectif général de notre Travail d'Etude et
de Recherche est d'analyser les facteurs de risque du paludisme dans la
Communauté Rurale de Mampatim ainsi que l'accès aux soins en cas
de fièvre palustre.
14
I.2.2- Objectifs spécifiques
Il s'agit de :
? chercher les différents facteurs susceptibles de
favoriser le développement du paludisme en tenant compte des
caractéristiques socio-démographiques et économiques de la
population de la Communauté Rurale de Mampatim.
? analyser la répartition spatiale de la
morbidité palustre afin d'identifier les zones les plus touchées
ainsi que les populations les plus affectées par la maladie.
? étudier l'offre et le recours aux soins des
populations en cas d'accès palustre à travers les indicateurs de
santé comme la desserte médicale, le taux d'utilisation et le
taux de fréquentation.
I.3- HYPOTHESES DE RECHERCHE
La Communauté Rurale de Mampatim fait partie du
faciès épidémiologique tropical où la transmission
du paludisme est longue et saisonnière, pendant quatre à six mois
de saison des pluies et au début de la saison sèche. Le paludisme
y sévit de manière endémique et touche toutes les couches
de la population.
La Communauté Rurale de Mampatim est
caractérisée par des conditions de vie précaires. Cette
précarité se reflète sur les comportements de la
population qui peuvent favoriser le développement du paludisme.
La faible couverture sanitaire fait que les populations de
la Communauté Rurale de Mampatim parcourent parfois des dizaines de
kilomètres pour accéder aux structures de soins et contraint les
habitants à recourir à plusieurs types de soins en cas
d'accès palustre.
I.4- L'ANALYSE CONCEPTUELLE
La définition des concepts est nécessaire pour
comprendre les mots clés de notre thème de recherche. Ainsi, nous
allons tenter de définir les termes suivants : facteur de risque,
accès aux soins, paludisme et communauté rurale.
15
I.4.1- Facteur de risque
Le terme facteur de risque est défini comme « la
caractéristique individuelle ou collective, endogène ou
exogène, augmentant de façon statistiquement significative la
probabilité d'apparition et de développement d'une maladie. Il
n'est donc pas une "cause". Il est bien à distinguer du
déterminant de santé...même si en pratique, les deux termes
sont confondus. Cette variable étiologique peut-être
mesurée par :
? le risque relatif (rapport de l'incidence observée
dans une population exposée au facteur de risque sur l'incidence d'une
population non exposée),
? la fraction étiologique du risque (proportion de la
morbidité ou de la mortalité imputable à ce facteur de
risque),
? le risque attribuable (proportion des cas qui ne
surviendraient pas si le facteur de risque était
éliminé).
Tout facteur de risque peut, en effet, être
contrôlé ou supprimé. A la différence du marqueur de
risque qui, lui, n'est pas contrôlable (âge, sexe, groupe sanguin,
ethnie,...) et ne peut être modifié.
Cette conception du facteur de risque, propre à
l'épidémiologie, doit désormais être élargie
à tous les faits de santé, en particulier à ceux relevant
du système de soins : une mauvaise accessibilité aux soins, au
médicament ou à l'eau potable, l'absence de couverture sociale
constituent autant de facteur de risque (recours aux soins) » [Picheral,
1984].
I.4.2- Accès aux soins
Picheral, (2001) défini l'accès aux soins comme
« la capacité matérielle d'accéder aux ressources
sanitaires et services de santé. Il présente au moins deux
dimensions : matérielle et sociale. Il traduit la possibilité de
recourir aux prestataires de soins et n'a donc qu'une valeur potentielle
(desserte). Il se dit aussi de la possibilité financière de
recourir à des services de santé (couverture, assurance sociale)
ou à une innovation médicale (pratique, technique,
équipement, diffusion) ».
L'accessibilité est une composante de l'accès
aux soins. Selon Brunet et al, [1993], « l'accessibilité
est la capacité à être atteint par une clientèle, un
message, un service (de ac-cedere, parvenir). Elle dépend de
l'état des moyens de transport et représente un coût
». Pour Picheral [1984], « elle est fonction du couple
distance/temps, donc de l'éloignement de
16
l'établissement de soins et de la longueur du trajet
à parcourir. C'est un indicateur social et un indicateur de santé
fréquemment utilisé, mais il ne détermine pas à lui
seul le recours aux soins ».
I.4.3- Paludisme
Le paludisme est une maladie parasitaire fébrile due
à quatre espèces de plasmodium : « le
plasmodium falciparum (agent de la fièvre tierce maligne, le
plus dangereux et le plus répandu en régions chaudes), le
plasmodium malariae (localisé en foyers, en zones tropicales),
le plasmodium vivax (répandu en zones tempérées
chaudes) et le plasmodium ovale (agent de la fièvre tierce
bénigne, rencontré essentiellement en Afrique centrale et
occidentale) » [Mbaye, 1997].
Le paludisme se transmet d'homme à homme par la
piqûre de l'anophèle femelle. Plus de 50 espèces
d'anophèles peuvent assurer la transmission du paludisme de
manière plus ou moins efficace suivant leur longévité.
Toutefois, Anophèle gambiae, Anophèle funestus
et Anophèle arabiensis sont les trois vecteurs majeurs.
I.4.4- Communauté Rurale
La Communauté Rurale est « une collectivité
locale, personne morale de droit public, dotée de l'autonomie
financière. Elle est constituée par un certain nombre de villages
appartenant au même terroir, unis par une solidarité
résultant notamment du voisinage, possédant des
intérêts communs et capables ensemble de trouver les ressources
nécessaires à leur développement » [MICL, 2003]. La
création des Communautés Rurales a permis aux pouvoirs publics de
procéder à un important transfert des compétences en
milieu rural. Cette décentralisation permet à ces
collectivités locales d'assurer la gestion de leur terroir et d'impulser
des actions de développement.
II- METHODOLOGIE DE RECHERCHE
La méthodologie adoptée s'est faite en fonction
de nos objectifs que nous nous sommes fixés. Elle comprend quatre
parties essentielles : la revue documentaire, la collecte de données sur
le terrain, l'exploitation des données et la phase explicative.
17
II.1- La revue documentaire
Pour ce faire, nous avons eu à fréquenter
différents centres de recherche et de documentation : la
Bibliothèque centrale de l'UCAD, IRD, ENDSS, ENEA, MSPM, ANDS, CSE,
IFAN, PNLP, ENDA Kolda, la bibliothèque du département de
géographie et le laboratoire de géographie humaine. La recherche
s'est opérée également au niveau de sites d'Internet
spécialisés dans le domaine de la santé (OMS, etc.). La
documentation s'est portée sur des données et publications
traitant de notre thème de recherche.
Nous avons consulté les travaux de certains
géographes spécialistes des questions de la santé comme
Picheral [1984] sur « Les mots et concepts de la géographie de la
santé », Salem [1995] sur « L'urbanisation et santé
à Pikine » et Niang [1997] sur « L'évolution de la
desserte médicale et du recours aux soins dans la vallée du
fleuve Sénégal ». Ces travaux nous ont permis de savoir les
différentes composantes de la géographie de la santé, de
mieux cerner la problématique de la santé via la
géographie et de comprendre l'organisation du système de soins du
Sénégal.
La question du paludisme suscite un intérêt
particulier. C'est la maladie parasitaire la plus répandue dans le
monde. De ce fait, beaucoup de travaux lui ont été
consacrés. Nous avons eu à consulter certains ouvrages qui
traitent du paludisme. Parmi ces ouvrages on peut citer :
? l'article de Coz, [1973], sur la « Contribution
à l'étude du complexe A.Gambiae et sa répartition
géographique et saisonnière en Afrique de l'Ouest ». Cet
article présente les milieux favorables au développement de
l'anophèle gambiae et les modalités de la transmission
selon les faciès épidémiologiques et la variation des
saisons.
? l'article de Dieng et al, [1998] sur « Le
paludisme dans le district sanitaire sud de Dakar ». Cette publication
nous a permis de savoir que le plasmodium falciparum demeure
l'espèce le plus fréquemment rencontré chez les
paludéens et le plus dangereux. De plus, elle est plus présente
dans la classe d'âge des adultes.
? les thèses Gueye [1969] sur « Quelques aspects
de l'épidémiologie du paludisme au Sénégal »
et Mbaye [1997] sur « L'impact des aménagements hydro-agricoles sur
le paludisme. Etudes menées dans des villages riverains du fleuve
Sénégal et du lac de Guiers ». Ces travaux mettent l'accent
sur les conditions qui sont favorables au développement du paludisme.
Ces conditions d'origines naturelles (stagnation des eaux de pluies) et/ou
anthropiques (aménagements hydro-agricoles) contribuent à la
18
multiplication des gîtes larvaires. Ces thèses
nous ont également permis de distinguer les différents
faciès épidémiologiques du Sénégal.
Dans notre zone d'étude, la recherche sur le paludisme
est quasiment inexistante. Toutefois, les publications du PNLP (Rapports
d'activités de 2005) et celles du MSPM (Enquête Nationale sur le
paludisme en 2006) nous ont été d'un grand apport. Elles nous
révèlent que la région de Kolda, où se trouve la
Communauté Rurale de Mampatim, est la localité la plus
affectée par la maladie. Par ailleurs, la recherche de l'information
concerne également la consultation de documents susceptibles de nous
renseigner sur les données physiques, démographiques,
économiques, sanitaires et socioculturelles de l'espace communautaire de
Mampatim.
Enfin pour la compréhension de la politique sanitaire
du Sénégal, nous avons eu à consulter des publications du
MSPM comme le PDIS, le PNDS, etc.
II.2- La collecte de données sur le terrain
Notre Travail d'Etude et de Recherche nous a
nécessité à collecter des données sur le terrain
d'une durée de deux mois (du 14 juillet 2008 au 15 septembre 2008).
Cette collecte de données s'est déroulée en trois phases
:
- l'exploitation des registres de consultation
journalière des postes de santé et des rapports
d'activités trimestriels de 2007 ;
- les enquêtes effectuées auprès des
ménages ;
- les entretiens avec le personnel médical, le conseil
rural, les chefs de villages, les partenaires au développement et les
tradipraticiens.
II.2.1- L'exploitation des registres de consultation
La première phase consiste à l'exploitation des
registres de consultation journalière des postes de santé de
Mampatim et d'Anambé et des rapports d'activités trimestriels de
2007. Nous avons collecté les données de six mois
(Février, Mars, Avril, Juillet, Août et Septembre) des registres
de consultation journalière. Dans ces registres, les informations sur
l'âge, le sexe, la maladie diagnostiquée et l'origine du malade
sont mentionnées. Des fiches de collecte ont été
utilisées pour l'exploitation des registres (voir fiche de collecte en
annexe).
19
Cette première étape nous a permis de mesurer
les volumes d'activité des structures sanitaires et le recours aux soins
des populations. Elle nous a permis également de déterminer la
répartition spatiale de la morbidité palustre ainsi que ses
variations saisonnières. Cependant, pour évaluer les variables
socio-économiques des populations, nous avons fait des enquêtes
quantitatives auprès des ménages de la Communauté Rurale
de Mampatim.
II.2.2- L'enquête quantitative
La deuxième phase de la collecte de données sur
le terrain repose sur les enquêtes socio-sanitaires effectuées
auprès des ménages. L'analyse de l'activité des postes de
santé ne permet que d'illustrer la morbidité des patients
fréquentant ces structures. « L'intérêt essentiel de
l'enquête socio-sanitaire est de fournir l'information permettant
d'analyser le recours aux soins en relation avec les facteurs
démographiques, économiques, socio-économiques,
socioculturels que seule l'exploitation des registres de consultation ne
pouvait permettre de saisir » [Niang, 1997]. Pour ce faire, nous avons
utilisé la méthode du choix raisonné.
Dans un premier temps, nous avons divisé la
Communauté Rurale en deux zones selon les aires de polarisation des
postes de santé de Mampatim et d'Anambé. Le premier poste
polarise soixante-treize (73) villages et le second trente-cinq (35) villages.
Ce qui nous fait un total de 108 villages. Le choix s'est porté sur dix
(10) villages, soit le 1/10ème, réparti comme suit :
Mampatim sept (7) villages et Anambé trois (3) villages.
Dans un second temps, la sélection des dix (10)
villages s'est appesantie selon deux critères : le nombre de cas du
paludisme et l'accessibilité physique au poste de santé. Sur les
2347 ménages que compte la Communauté Rurale de Mampatim, nous en
avons interrogé 277 (voir tableau 1). Le ménage a
été choisi comme unité de sondage et c'est le chef qui est
interrogé. Toutefois, les autres membres de la famille ont
apporté, au besoin, leur contribution.
20
Tableau 1 : Répartition de
l'échantillon
Villages
|
Nombre de ménages
|
Nombre
de ménages enquêtés
|
Aine M.Yoro
|
25
|
15
|
Anambé
|
126
|
42
|
Awataba
|
26
|
15
|
Dembayel
|
64
|
21
|
Diank.Oguel
|
56
|
17
|
Kossanké
|
43
|
15
|
Médina S. Baldé
|
23
|
15
|
Missirah D.Sadio
|
95
|
32
|
Mampatim
|
269
|
90
|
Thiéoulé
|
21
|
15
|
Total
|
734
|
277
|
II.2.3- L'enquête qualitative
La troisième et dernière phase de la collecte
des données se base sur des entretiens qui ont comme principaux cibles :
les infirmiers chefs de poste et pharmaciens, les partenaires au
développement, le conseiller rural, les chefs de village, les
groupements féminins et les tradipraticiens. L'objectif de ces
entretiens est de voir le degré d'implication des différents
acteurs face au paludisme.
II.3- Le traitement des données
Nous avons utilisé les logiciels Sphinx et Excel pour
le dépouillement et l'élaboration des graphiques et tableaux. Les
cartes ont été réalisées à l'aide du
logiciel Arc Gis 9.2. Le logiciel Word a été utilisé pour
la rédaction du mémoire.
21
II.4- La phase explicative
Elle consiste à la rédaction d'un mémoire
de maîtrise de géographie. Il a pour but d'apporter une modeste
contribution à la compréhension des facteurs de risque du
paludisme et l'accès aux soins en cas d'accès palustre dans la
Communauté Rurale de Mampatim.
22
PREMIERE PARTIE : ETUDE DES CARACTERISTIQUES
SOCIO- DEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES ET DE L'OFFRE DE
SOINS DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM
23
Introduction
Faire l'étude des faits de santé dans la
Communauté Rurale de Mampatim, revient d'abord à analyser les
différents éléments composants les caractéristiques
démographiques et économiques de la population. Même si
l'objectif principal est d'étudier les facteurs de risque et
l'accès aux soins en cas de paludisme, il n'en demeure pas moins que
l'analyse de ces caractéristiques permet de mieux comprendre les aspects
socio-sanitaires de l'épidémiologie du paludisme dans notre zone
d'étude.
Selon l'OMS, le système de soins concerne l'ensemble
des activités officielles ou non, qui portent sur les services de
santé mis à la disposition de la population et sur l'utilisation
de ces services par la population. L'analyse de l'offre de soins « devrait
permettre de voir si ces moyens sont bien répartis dans le temps et dans
l'espace » [Niang, 1997].
Dans cette partie, le premier chapitre est consacré
à l'étude des caractéristiques socio-démographiques
et économiques de la Communauté Rurale de Mampatim. Il sera
question d'évaluer les variables démographiques (la taille de la
population, la situation matrimoniale, la structure démographique,
l'ethnie et la religion) et socio-économiques (les principales
activités, le revenu des ménages et l'accès aux services
sociaux de base).
Le deuxième chapitre nous édifiera sur
l'état de la desserte médicale dans l'espace communautaire de
Mampatim. Selon Picheral [1984], « le niveau et la qualité de la
desserte des populations peuvent être considérés comme de
bons indicateurs de l'efficacité d'un système de santé
». La question se pose donc en termes quantitatifs (nombre de structures)
et qualitatifs (répartition spatiale).
24
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES
La compréhension de l'environnement
socio-démographique et économique de la Communauté Rurale
de Mampatim passe par la collecte d'information au niveau de la population.
Ainsi, les donnés des enquêtes effectuées auprès des
ménages nous ont servi de support pour cette étude.
I.1- Les caractéristiques
socio-démographiques
Pour analyser les principales caractéristiques
socio-démographiques de la Communauté Rurale de Mampatim, nous
avons utilisé les données de l'enquête effectuée
auprès des ménages. Ainsi, des questions relatives à la
taille de la population (c'est-à-dire à l'évolution et la
répartition de la population et à la taille des ménages),
à la situation matrimoniale, à la structure démographique
et à l'aspect religieux et ethnique seront abordées.
I.1.1- Evolution et répartition de la population
En 1988, la population de Mampatim était estimée
à 16.849 habitants. Elle est passée de 24.704 habitants en 2002
à 30.346 habitants en 2007. Ce croît démographique
résulte d'un taux d'accroissement de 3,01 % durant la période de
1988 à 2007, dépassant celui du Sénégal qui est de
2,55%.
La Communauté Rurale de Mampatim compte 108 villages et
hameaux sur une superficie de 722 km2. Elle a une densité
moyenne de 42 habitants/ km2. La majeure partie de la population est
concentrée le long de l'axe routier de la Nationale 6 au centre de la
Communauté Rurale (cf. carte 1).
L'enclavement des villages situés dans zones du Sud et
du Sud-ouest fait que ces localités sont faiblement peuplées du
fait de l'absence de voies de communication adéquates.
De l'ensemble des villages, seul Mampatim, Chef lieu de la
Communauté Rurale, a une population dépassant les 2000 habitants.
Il compte 2572 habitants.
Deux villages ont atteint le cap des 1000 habitants : il
s'agit d'Anambé et de Médina Chérif avec respectivement
1248 et 1040 habitants.
25
Les villages de Diankancounda Oguel, Missirah Demba Sadio et Sare
Dembayel ont une population comprise entre 500 à 900 habitants.
Les villages de dimensions moyennes dont les populations sont
comprises entre 100 à 500 habitants sont au nombre de 69.
Enfin, on dénombre 20 villages qui ont moins de 100
habitants.
577000 586000 595000
559000 568000
Haman
hiang Diatta
Sinthiang Yoro Djina
n
Medina Ham
yDar Salam Mam
al idiogo
ark acounda Oguel
M aounde da Mending
Temento Diahe Sinthiang Soukel
Mi ssi rah
· Diarkaclell
Di arc a ·
·
·
500 à 1000 Habitants 1000 à 1500 Habitants
>2000 Habitants
- Route principale à 2 voies
- Piste automobile CR de Mampatim
Carte réalisée par Boubou Thiam Source: Base
de données CSE et ANDS 2007
559000
5861000
5681000
5771000
r
696000
e N
Carte N°2: Répartion de la Population de la
Communauté Rurale de Mampatim
vraiiâ Da
Sylla~hieor~
· Sara Yoba Ni ana
ubaly Fountoung Ninkeciji
Sinthiang Samba Dia ·
Kossanke
Goundaga Saradou
· ·Kerevane Boca Gano
Sare Lountang Diattafa 4netaba
· ·
Sinthiang BottoSarkagna
ring Demba
·
Bandiagara MOc Sinthiang Kaba Sare Bobo
Sinthiang Mamadou Bale ancaunct lament.
ment Mati hallo Kaunda
· MedinaCherit ~~ Wa
um ar
rdiagara Coly
olon Kahn
WYki lare Am
+
Sare Ndio
Sare Ndeyia ·
Sarrpurdo
· are Dembayel
Ave Sara Kanta
*ré ynrobel ·
ba Bouty
dowbki lare Tobo ·Sinthiang Habibou
· Fouladou Vero Missirah Demba Sadio
Mampatim
Pidiro
· +
hiart Gollk ·Sinthiang Maounde Dia
Bertanghel Kasatum
Kati era
rantabaToryKataba Samba s ·
eMadyYoro Nematoba
·
Lingheyel Dem · el
tare Beydary + _ Nany
Sinthi el
·
Tem nto Dem. orasse
Goundla Diomel
Tamento Sa ·oa Korass Ko Nemataba Oumar(Sara
Mafaly}
Diabougou Khad assina Seyri
lio Kolicolnn Wassa
· Dar Salam ADiabougou Koly
·
· Misrah Dicory
Légende
· <100 Habitants
· +00 à 500 Habitants
5
10
Kilometres
+
enanbe
Ka
hie
Sinthiang Dioul
+
0
·
Dou
Lin ·
+
+
·
Bartankiling Do o
· + Koixty Dia
Medina Nioughe
Sara Pathe Bouya
· Lin. eyel Prphang
26
27
I.1.2- La taille des ménages
Dans notre zone d'étude, comme dans l'ensemble du
milieu rural sénégalais, les populations se regroupent en
concessions dans lesquelles se trouvent un ou plusieurs ménages.
L'enquête dans les ménages montre que 53% des ménages ont
moins de 10 habitants (Tableau 2). Les ménages qui ont le plus de
personnes (plus de 30) sont au nombre de 5 et représentent 1% de
l'échantillon
Tableau 2 : Répartition de la population
de l'échantillon selon les ménages
Nombre de personnes dans le ménage
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Moins de 10
|
146
|
53%
|
10-20
|
110
|
40%
|
20-30
|
16
|
6%
|
Plus de 30
|
5
|
1%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Dans l'ensemble, le nombre moyen de personnes par
ménage de notre échantillon est de 15 individus. Un
résultat identique est obtenu dans l'étude de Souane [2002] dans
la même région. Cette moyenne est largement supérieure
à celle nationale qui est de 8,7 personnes par ménage [MSPM,
2006].
Cette situation peut s'expliquer par l'indice
synthétique de fécondité élevé de la
région de Kolda. En effet, selon les données de l'Enquête
Démographique et de Santé (EDS IV), cet indice de
fécondité est de 6,4 enfants par femme. Alors que la moyenne
nationale est de 5,3 enfants par femme.
I.1.3- La situation matrimoniale
Dans la société sénégalaise, en
particulier en milieu rural, la polygamie peut-être assimilable à
une alternative pour sortir de la pauvreté. Le fait d'avoir une
importante progéniture est synonyme d'une main-d'oeuvre suffisante pour
les travaux champêtres. Dans notre échantillon, une proportion de
47% des chefs de ménages est polygame contre 45% monogame (tableau
3).
28
Tableau 3 : Situation matrimoniale des chefs de
ménage enquêtés
Statut
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Polygame
|
130
|
47%
|
Monogame
|
125
|
45%
|
Veuf (ve)
|
20
|
7%
|
Divorcé (e)/Séparé (e)
|
2
|
1%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
En faisant la corrélation entre l'âge des chefs
de ménage polygames et monogames, nous remarquons que la polygamie est
surtout l'apanage des hommes âgés de plus de 45 ans (graphique
1).
Ce graphique démontre également que la monogamie
est plus accentuée chez les moins de 30 ans dont 15 chefs de
ménages sur 16 sont monogames. Des données semblables sont
mentionnées dans l'EDS IV où « le taux de polygamie ou
rapport des hommes en union polygame sur l'ensemble des hommes mariés,
négligeable avant 30 ans (moins de 2%) augmente rapidement après
cet âge pour atteindre 8% à 30-34 ans, 19% à 40-44 ans et
plus de 44 % après 50 ans ».
Par ailleurs, le nombre d'épouses varie en fonction des
ménages : 30% des chefs de ménage ont deux femmes, 12,6% ont
trois femmes et une proportion de 3,6% ont quatre femmes. Graphique
1 : Situation matrimoniale en fonction des âges
68
0
<30 ans de 30 à 45
ans
Marié monogame Marié polygame
15
1
39
de 46 à 59
ans
61
31
de 60 à 70
ans
18
10
plus de 70
ans
6
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
29
I.1.4- La structure démographique
La structure démographique montre une population
relativement jeune. Les moins de 15 ans représentent 50% de notre
échantillon (graphique 2). Les personnes âgées de plus de
50 ans font 6 %.
Pour tous les âges confondus le sex-ratio est de 52%
pour les femmes et de 48% pour les hommes. Les données du recensement de
2002 font état de 51% pour les femmes et de 49% pour les hommes. Le
déficit d'hommes peut-être lié à l'exode rural suite
aux cycles de sécheresse qu'a connu le pays ces dernières
années
Graphique 2 : Répartition de
l'échantillon par classe d'âge et par sexe
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
I.1.5- La répartition selon l'ethnie et la
religion
La population de Mampatim est essentiellement composée
de Peulh. Ils constituent l'ethnie majoritaire et représentent 89% de
notre échantillon (tableau 4).
La présence des Diolas dans notre zone d'étude
est liée essentiellement à deux facteurs :
l'insécurité qui règne dans la région de Ziguinchor
et l'aménagement du bassin de l'Anambé. Ils sont surtout
localisés dans le village d'Anambé où sont
aménagées les rizicultures.
30
Tableau 4 : Répartition de la population
selon l'ethnie
Ethnie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Diakhanké
|
2
|
1%
|
Diola
|
7
|
3%
|
Mancagne
|
3
|
1%
|
Mandiack
|
1
|
1%
|
Mandingue
|
4
|
1%
|
Peulh
|
250
|
89%
|
Sérère
|
6
|
2%
|
Wolof
|
4
|
1%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008.
A l'image du pays, la majeure partie de la population de
Mampatim est de confession musulmane. D'après nos enquêtes, les
musulmans font 94,9 % de la population. Les chrétiens
représentent 5,1% et pratiquent leur religion au niveau des deux
chapelles implantées dans le village de Mampatim et d'Anambé. Le
christianisme est surtout pratiqué par les ethnies Diola, Mancagne,
Mandiack et Sérère.
I.2- Les caractéristiques
socio-économiques
Dans la région de Kolda, les activités
économiques des populations se résument essentiellement à
l'agriculture, à l'élevage et, dans une moindre mesure, au
commerce avec le marché de Diaobé. En conséquence, nous
verrons quelles sont les principales activités économiques des
ménages de la Communauté Rurale de Mampatim et les revenus
tirés de ces secteurs activités.
I.2.1- Les principales activités
économiques
Les personnes interrogées pratiquent plusieurs
activités à la fois aussi importantes les unes que les autres
à leurs yeux. Néanmoins, l'agriculture demeure la principale
activité des populations avec un pourcentage de 47% (graphique 3).
31
Graphique 3 : La répartition de
l'échantillon selon la principale activité
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Cette prédominance des activités agricoles dans
la Communauté Rurale de Mampatim est due probablement à la
situation géographique de la région de Kolda. En la comparant
avec le reste du pays, Kolda est relativement bien arrosée car elle fait
partie du domaine climatique sud-soudanien continental où « la
saison des pluies dure six à sept mois, dont quatre à cinq mois
recevant des précipitations supérieures à 100 mm. C'est la
zone climatique qui possède la meilleure répartition des
précipitations » [Atlas, 2007].
Cette agriculture est dominée par les cultures
vivrières qui sont essentiellement destinées à la
consommation locale. Il s'agit surtout des céréales
représentées par le maïs, le riz et le mil (graphique 4).
L'arachide et le coton constituent les principales cultures de rente.
32
Graphique 4 : Les principaux types de
culture
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Le maraîchage est le plus souvent l'apanage des femmes.
Il est pratiqué à l'intérieur même des concessions
dans des champs de taille modeste appelés en langue peulh
"bambey". D'ailleurs, l'enquête dans les ménages montre
que 90,6% des ménages ont dans leur concession un "bambey". Ces
champs peuvent influencer négativement la santé des populations
car constituant un facteur de développement des gîtes
larvaires.
L'élevage n'occupe que la deuxième place des
activités économiques d'une population à majorité
peulh et à vocation historique pastorale. L'analyse du graphique 5
montre que le cheptel est à dominante bovine. Les bovins jouent un
rôle primordial dans l'économie de la zone. Leur fumure permet la
fertilisation des sols, la production du lait compense les périodes de
soudure et la vente du bétail aide à faire face aux
cérémonies familiales ou aux dépenses de santé.
En dehors de l'élevage des bovins, on note l'existence,
non moins important, des petits ruminants (caprins, ovins...) et de la volaille
qui est présente dans toutes les concessions.
33
Graphique 5 : La composition du cheptel des
ménages
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
De type extensif, l'élevage devient de plus en plus
sédentaire dans la Communauté Rurale de Mampatim. Le recul du
pastoralisme est sans doute lié à la péjoration climatique
qui rend difficile l'abreuvement du bétail avec l'assèchement
prématuré des mares et marigots. Comme le constate
Pélissier : « la conversion des Peul du Fouladou à la vie
agricole - qui contraste étrangement avec la fidélité de
leurs parents du Ferlo au nomadisme pastoral - a été
accélérée par les difficultés rencontrées
ici par l'élevage. En franchissant la Gambie, leurs troupeaux,
constitués de zébus du Sahel, ont certainement très vite
dépéri. Nombre de vieillards se font encore l'écho
d'hécatombes catastrophiques. (...) Faute de bétail, les Peul
durent se résigner à cultiver, à stabiliser leur habitat
à proximité des bas-fonds propres à la riziculture, et
à acquérir de la main-d'oeuvre servile » [Pélissier,
1966].
La sédentarisation de l'élevage est
accentuée également par le développement de l'agriculture
avec la multiplication des défrichements pour accroître les
superficies cultivées. Ce phénomène réduit du coup
le couvert végétal et impose aux troupeaux de longues marches
à la recherche de nourriture.
I.2.2- Le revenu des ménages
En milieu rural, il est difficile de connaître avec
exactitude le montant mensuel que gagnent les ménages. Pour ce faire,
nous avons jugé nécessaire de prendre en compte toutes les
activités génératrices de revenu. Ainsi, dans le
questionnaire administré aux chefs de
34
ménages des interrogations relatives, entre autres, aux
gains tirés de la dernière campagne agricole, de la vente du
bétail et de la contribution mensuelle ou annuelle des migrants nous ont
permis de classifier les ménages en fonction de leur revenu (cf. tableau
5).
Tableau 5 : Répartition du revenu mensuel
selon les ménages
Revenu Mensuel
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Moins de 25.000
|
215
|
78%
|
De 25.000 à 50.000
|
40
|
14%
|
De 50.000 à 75.000
|
2
|
1%
|
De 75.000 à 100.000
|
4
|
1%
|
Plus de 100.000
|
9
|
3%
|
Ne sait pas
|
7
|
3%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Le tableau ci-dessus montre que 92 % des ménages ont un
revenu mensuel inférieur à 50.000 FCFA dont 78 % ont moins de
25.000 FCFA par mois. Ces résultats font ressortir l'extrême
pauvreté que vivent les populations de Mampatim. Cette situation peut
s'expliquer par le fait que l'agriculture constitue la principale
activité des populations. Compte tenu des difficultés que
rencontre ce secteur, il est très fréquent de voir un paysan
sortir de la campagne agricole avec de faibles recettes. Comme en
témoignent les propos d'un chef de ménage basé dans le
village d'Anambé : « à la fin de la vente des produits
agricoles, je n'ai eu que 12.000 FCFA comme bénéfice car j'ai
dû payer la location du matériel de culture, rembourser le
crédit alloué à l'achat de l'engrais et des semences et
faire face également aux aléas climatiques qui perturbent le
cycle des plantes cultivées ».
Cependant, les revenus mensuels diffèrent selon les
villages enquêtés (tableau 6). L'analyse de ce tableau
révèle que les villages de Kossanké, Médina Samba
Baldé et Thiéoulé ont les plus faibles revenus. Les
habitants du premier village cité ont moins de 25.000 FCFA par mois et
ceux des deux autres villages ne dépassent pas 50.000 FCFA.
L'enclavement de ces villages pourrait être à l'origine de la
faiblesse des revenus.
Les populations des localités de Mampatim et
d'Anambé ont les revenus les plus élevé. Neuf
ménages, dont sept localisés dans le village de Mampatim, ont un
revenu supérieur à 100.000 FCFA. Ces deux villages sont pourvus
de voies de communication en bon état et
35
d'infrastructures socio-économiques adéquates.
De plus, le marché hebdomadaire de Diaobé est facilement
accessible dans cette partie de la Communauté Rurale et demeure une
plaque commerciale incontournable de la sous-région.
Tableau 6 : Répartition du revenu mensuel
selon les villages
Revenu mensuel Villages
|
Moins de
25.000
|
De 25.000 à
50.000
|
De 50.000 à
75.000
|
De 75.000 à
100.000
|
Plus de
100.000
|
NSP
|
Total
|
Aine M. Yoro
|
11
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
Anambé
|
24
|
12
|
1
|
1
|
2
|
2
|
42
|
Awataba
|
10
|
3
|
0
|
2
|
0
|
0
|
15
|
Dembayel
|
18
|
2
|
0
|
1
|
0
|
0
|
21
|
Diank. Oguel
|
13
|
2
|
1
|
0
|
0
|
1
|
17
|
Kossanké
|
15
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
Mampatim
|
54
|
12
|
8
|
6
|
7
|
3
|
90
|
Médina S. Baldé
|
14
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
Missirah D. Sadio
|
27
|
4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
32
|
Thiéoulé
|
13
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
Total
|
215
|
40
|
2
|
4
|
9
|
7
|
277
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Il ressort de cette analyse que la Communauté Rurale de
Mampatim se singularise par la faiblesse des revenus mensuels des
ménages. Cette pauvreté qui affecte les populations peut avoir
des conséquences sur l'accès aux services sociaux de base.
I.2.3- L'accès aux services sociaux de base
Le développement d'un pays passe par une bonne
accessibilité des populations aux services répondant à
leur besoin. L'éducation, l'eau potable et l'électricité
font partie de ces besoins essentiels à la bonne marche de la
société. De ce fait, nous tenterons de voir si ces besoins sont
satisfaits dans la Communauté Rurale de Mampatim.
36
I.2.3.1- L'accès à l'éducation
Selon l'Inspection Départementale de l'Education
Nationale (IDEN) de Kolda, la carte scolaire de la Communauté Rurale de
Mampatim s'est nettement améliorée de 1990 à 2002. Elle
est passée de neuf (9) à vingt-six (26) établissements qui
regroupent prés de soixante quinze (75) classes dont vingt-trois (23)
sont construites en abri provisoire. On note également la
création d'un Collège d'Enseignement Moyen (CEM) dans le village
de Mampatim.
Malgré ces statistiques encourageantes, le secteur de
l'éducation connait des difficultés structurelles. Sur les
vingt-six (26) établissements, deux (2) seulement ont un cycle complet
de six (6) classes : Anambé et Mampatim. Toutes les autres écoles
ont un cycle incomplet. Plus grave, des écoles créées il y
a plus de vingt (20) ans ne dépassent pas trois (3) voire quatre (4)
classes. Nous avons l'exemple de Thiéoulé, créée en
1987 et qui compte trois (3) classes.
Ces dysfonctionnements entrainent des perturbations dans le
cursus scolaire des élèves. Certains d'entre eux, faute de
moyens, sont contraints d'abandonner les études car ne pouvant pas se
déplacer vers des localités offrant une formation
complète. De plus, l'enclavement des écoles fait que certains
enseignants sont réticents à rejoindre leur poste, causant le
découragement des parents d'élèves.
Il faut ajouter que les efforts consentis dans le
système éducatif sont inégalement répartis entre le
milieu urbain et le milieu rural. Selon les estimations de la Banque Mondiale,
« le coût par élève dans les zones rurales est
d'environ 28.000 FCFA par an, contre 47.000 FCFA dépensés par le
Gouvernement par élève urbain » [MEF, 2006].
Ces problèmes peuvent réduire les performances
en termes de résultats scolaires et influer négativement sur le
niveau d'instruction de la population.
Le tableau suivant prouve la faiblesse du niveau d'instruction
des chefs de ménages des villages enquêtés : 42% n'ont
reçu aucune formation. Pour ceux qui ont fréquenté
l'école française (25 %), seulement 1% ont atteint le niveau
supérieur.
37
Tableau 7 : Niveau d'instruction des chefs de
ménage
Niveau
d'instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
117
|
42%
|
Elémentaire
|
45
|
16%
|
Secondaire
|
21
|
8%
|
Supérieur
|
3
|
1%
|
Alphabétisé
|
45
|
16%
|
Coranique
|
46
|
17%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Le niveau d'instruction des femmes est aussi bas que celui des
hommes. La lecture du tableau 8 montre que 67 % des femmes de notre
échantillon n'ont bénéficié d'aucune formation.
Seulement une poignée d'entre elles (12%) a fréquenté
l'école française.
Le faible niveau d'instruction des femmes de la
Communauté Rurale de Mampatim n'est pas une exception au regard de la
moyenne nationale. Selon l'EDS-IV, la proportion de femmes n'ayant reçu
aucune instruction formelle est nettement plus élevée que celle
des hommes (60 % contre 43 %).
Tableau 8 : Niveau d'instruction des
femmes
Niveau d'instruction
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Aucun
|
168
|
61%
|
Elémentaire
|
31
|
11%
|
Secondaire
|
4
|
1%
|
Alphabétisé
|
49
|
18%
|
Coranique
|
25
|
9%
|
Total
|
277
|
100%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Les mariages précoces, pratiques très
répandues dans la région de Kolda, demeurent le principal
obstacle de l'accès des femmes à l'éducation. Cependant,
l'alphabétisation en langue nationale pourrait être une
alternative pour élever le niveau d'instruction des femmes de la
38
Communauté Rurale de Mampatim mais également
permettre à la population féminine de mieux
bénéficier des projets surtout ceux intervenant dans le domaine
de la santé.
I.2.3.2- L'accès à
l'électricité
De l'ensemble de notre zone d'étude, seul le chef-lieu
de la Communauté Rurale, à savoir le village de Mampatim, est
alimenté en courant discontinu à partir d'un groupe
électrogène de la Société Nationale
d'Electricité (SENELEC). Là encore, des dysfonctionnements sont
observés au niveau de la distribution de l'électricité.
Lors de notre passage, aucune concession n'était encore branchée
sur le réseau électrique.
La plupart des ménages de la Communauté Rurale
de Mampatim utilisent la lampe à pétrole ou la lampe à gaz
comme mode d'éclairage. Cependant, quelques particuliers aisés
disposent de panneaux solaires pour leur propre besoin.
Par ailleurs, le poste de santé de Mampatim s'est
octroyé récemment d'un groupe électrogène, alors
que celui d'Anambé est approvisionné en courant continu par la
Société de Développement Agricole et Industrielle
(SODAGRI).
A l'analyse, les besoins en électricité sont
loin d'être satisfaisants dans la Communauté Rurale de Mampatim.
Pour le développement des activités économiques ou la
conservation de certaines denrées alimentaires comme le poisson, les
populations aspirent de plus en plus à l'électrification.
I.2.3.3- L'accès à l'eau potable
« Le droit pour chaque être humain de disposer de
l'eau pour son usage personnel et domestique en quantité suffisante et
de qualité acceptable, à laquelle il peut facilement
accéder » [OMS, 2001], a été reconnu comme droit
fondamental en 2002 par les Nations Unies. Selon les directives de l'OMS une
personne a besoin de 20 litres d'eau/jour pour assurer son bien-être et
sa bonne santé.
Afin de satisfaire les besoins en eau de la population, trois
forages ont été implantés dans les villages de Mampatim,
Saré Pathé Bouya et Diankacounda Oguel et une centaine de puits
hydraulique dans tout l'espace communautaire de Mampatim. Ces infrastructures
ont été
39
réalisées par le Conseil Rural avec l'appui de
l'Etat et des Organisations Non Gouvernementales (ONG).
Malgré ces efforts consentis, l'accès à
l'eau potable demeure problématique pour les populations. En effet, la
majorité de la population de Mampatim s'approvisionne à partir de
puits traditionnels. D'après les résultats de nos enquêtes,
97,8 % des ménages de notre échantillon utilisent l'eau des puits
aménagés dans les concessions. Une faible proportion (2,2 %)
utilise le puits hydraulique.
Ces difficultés peuvent-être liées
à plusieurs facteurs : l'absence de bornes fontaines, la mauvaise
gestion des forages motorisés, le non fonctionnement de la plupart des
puits hydrauliques et un réseau de branchement d'adduction d'eau
limité. L'extension de ce réseau permettrait d'alléger les
corvées des femmes à qui revient la charge de puiser de l'eau
quotidiennement au prix d'un effort considérable.
Le puits reste alors le moyen privilégié
d'approvisionnement en eau dans la Communauté Rurale de Mampatim. Comme
l'atteste l'Enquête Sénégalaise Auprès des
Ménages (ESAM II) : « la région de Kolda est la moins nantie
en robinets avec un taux d'utilisation de 2,7 % contre 95,2 % des
ménages s'approvisionnant au niveau des puits » [ANDS, 2004].
L'existence des puits traditionnels dans la
quasi-totalité des concessions est favorisée par la nappe
phréatique peu profonde, variant entre 15 à 20 m. Cependant, la
nature des sols rend parfois difficile l'exploitation de ces puits. Les sols
sablo-argileux, peu profonds, subissent une percolation et s'assèchent
souvent en saison sèche, alors que les sols hydromorphes (argileux),
très fertiles que l'on rencontre au niveau des bas-fonds [GERAD, 2004],
regorgent d'eau en saison pluvieuse et voient leur volume d'eau diminué
en période non pluvieuse.
40
Chapitre II : L'offre de soins dans la
Communauté Rurale de Mampatim
Les structures de santé mises en place doivent
répondre aux demandes et aux besoins de la population. Nous allons voir
si les normes de l'OMS, en matière de couverture sanitaire
(infrastructure et personnel), sont atteintes dans la Communauté Rurale
de Mampatim. Afin de mieux cerner la qualité de la desserte, nous
jugeons nécessaire de mesurer l'accessibilité physique des
structures de soins.
L'amélioration de l'accès des groupes
vulnérables à des services de santé de qualité
constitue l'un des sept objectifs stratégiques pour la mise en oeuvre de
la deuxième phase du PNDS. Pour ce faire, « d'énormes
efforts ont été consentis pour la construction d'infrastructures
sanitaires surtout au niveau primaire » [MSMP/SNIS, 2007]. Cette politique
vise donc à assurer une meilleure desserte médicale. Cette
dernière est définie comme « la mesure de la distribution
spatiale du corps médical et paramédical. Elle exprime le niveau
de médicalisation d'une population dans un espace donné»
[Picheral, 1984].
Pour vérifier si Mampatim dispose d'une couverture
sanitaire satisfaisante, nous nous sommes intéressés à
l'organisation de son système de soins. L'examen de l'offre de soins y
est abordé en deux volets : structure sanitaire et personnel
médical.
II.1- Les infrastructures sanitaires
Pour mieux comprendre la situation des infrastructures
sanitaires de Mampatim, il est intéressant d'analyser d'abord celle de
la région de Kolda et de ses districts sanitaires.
Kolda est la troisième région la moins desservie
en poste de santé, derrière Dakar et Diourbel (Tableau 9). Avec
une population de 951.779 habitants, elle compte 82 postes de santé dont
77 fonctionnels. Ce qui fait qu'elle a un ratio d'un poste de santé
fonctionnel pour 12.361 habitants. Ce déficit montre que Kolda est loin
des normes de l'OMS qui est d'un poste de santé pour 5.000 à
10.000 habitants en milieu rural. Elle est également au dessus de la
desserte moyenne nationale estimée à un poste de santé
fonctionnel pour 11.575 habitants. Cette moyenne nationale cache
d'énormes disparités. A titre comparatif Ziguinchor, qui compte
468.897 habitants soit prés de 4 % de la population totale du pays, est
la région la mieux desservie avec un ratio d'un poste de santé
pour 4.834 habitants. Alors que la région de Kolda englobe 8 % de
l'effectif national.
41
Les cases de santé, dont la fonction principale est
d'appuyer les postes de santé pour une meilleure accessibilité
des populations aux soins de base, sont aussi insuffisantes. On dénombre
dans la région 258 cases dont 146 seulement fonctionnelles. Cet
état de fait est à l'image du pays où 1383 cases sont en
service sur les 2098.
Tableau 9 : Répartition des
infrastructures en soins de santé primaire selon les
régions
Régions
|
Population
|
Nombre de PS
|
Ratio
Population/PS fonctionnels
|
Nombre de case de santé
|
Fonctionnels
|
Total
|
Fonctionnelles
|
Total
|
Dakar
|
2564952
|
97
|
107
|
26443
|
3
|
26
|
Diourbel
|
1271742
|
73
|
74
|
17421
|
65
|
136
|
Fatick
|
675486
|
91
|
95
|
7423
|
174
|
302
|
Kaolack
|
1171428
|
97
|
98
|
12077
|
214
|
286
|
Kolda
|
951779
|
77
|
82
|
12361
|
146
|
258
|
Louga
|
761005
|
63
|
65
|
12079
|
243
|
337
|
Matam
|
514469
|
63
|
64
|
8166
|
39
|
41
|
Saint-Louis
|
812412
|
115
|
115
|
7064
|
82
|
172
|
Tambacounda
|
708820
|
82
|
84
|
8644
|
91
|
109
|
Thiès
|
1442338
|
125
|
130
|
11539
|
256
|
320
|
Ziguinchor
|
468897
|
97
|
104
|
4834
|
70
|
110
|
Total
|
11343328
|
980
|
1018
|
11575
|
1383
|
2098
|
Source : MSPM/ SNIS, 2OO7
Cette carence régionale en infrastructures de soins de
santé primaires influe en toute logique sur la disponibilité des
ressources au niveau des districts de Kolda. En effet, sur les quatre
districts, seul Sédhiou a une offre satisfaisante (27 postes de
santé) avec un ratio d'un poste de santé fonctionnel pour 9.579
habitants (Tableau 10). Le district de Kolda, dont dépend la
Communauté Rurale de Mampatim, a une desserte d'un poste de santé
fonctionnel pour 14.694 habitants. Elle dépasse largement les normes de
l'OMS et les objectifs du PDIS, de même que celle de la moyenne
régionale qui est d'un poste fonctionnel pour 12.554 habitants.
Ce déséquilibre est également noté
dans l'allocation des cases de santé. Le district de Kolda totalise le
plus grand nombre de cases (101) mais seulement 49, c'est-à-dire un
peu
42
moins de la moitié, sont fonctionnelles. Contrairement
aux autres districts (cf. tableau 10) qui disposent, tant soit peu d'une
relative acceptabilité de couverture sanitaire en cases de
santé.
Tableau 10 : Répartition des
infrastructures en soins de santé primaire selon les districts de la
région de Kolda
Districts
|
Population cible
|
Nombre de PS
|
Ratio
Population/PS fonctionnels
|
Nombre de case de santé
|
Fonctionnels
|
Total
|
Fonctionnelles
|
Total
|
Kolda
|
337970
|
23
|
25
|
14694
|
49
|
101
|
Sédhiou
|
258631
|
27
|
27
|
9579
|
33
|
51
|
Goudomp
|
148878
|
11
|
14
|
13534
|
33
|
68
|
Vélingara
|
221143
|
16
|
16
|
13821
|
31
|
38
|
Total
|
966622
|
77
|
82
|
12554
|
146
|
258
|
Source : MSPM/ SNIS, 2OO7
La Communauté Rurale de Mampatim présente aussi
une similitude par rapport au district dans lequel elle se rattache.
Effectivement, avec une population de 30.346 habitants, elle compte deux postes
de santé soit un ratio d'un poste pour 15.173 habitants. Ce ratio
dépasse largement les normes de l'OMS ainsi que celle fixée par
le PDIS qui est d'un poste de santé pour 10.000 habitants [MSPM/SNIS,
2007].
Par ailleurs, nous avons inventorié dans l'espace
communautaire treize cases de santé, dont onze (carte répartition
des infrastructures sanitaires) qui sont fonctionnelles et quatre
maternités rurales [MSPM/SNIS, 2008]. Cependant, ces cases et
maternités restent le plus souvent fermées pour cause de rupture
de médicament ou de mauvaise gestion financière.
562808 569008 576000 583000 590000
597000
o o
o
o o
o
0
--
o
o
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+ Carte N°3+
Répartition des infrastructures sanitaires I'
dans la Cnmmmunautc Rurale de Mampatim
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+
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·
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·
Sinthiang Soukel Kossankyiii * ·
are Lountang iattafa A taba
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g
11 Sinti g BottoSanka na
d Lin ering Demba Diattafa
· Bantankiling
Dpulo · & Bandiagara
ModiSinthiang KabaSare Dolto
·
flambe
eb
Kourly Di ll rr Sinthiang Ma · adou Bal
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Mballo Kounda
LdelArphang nentoMa ·mento othie
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++
4
i Kantaba ToryKataba Sar~baeedina Cherif · +
k 7 · 8- il ady Yoro ·Nema b 0
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kolon Kaba
*Go ... · .
·
·
Temento Sar ·ba KorassK · Diabougou KhadrM
assinaeyni Dar Salam SadtDiabougou Koy Ouk0 · * Sinthiang Habibo
·
_ : · ndiagara Coy
~~_Met · OMe
·
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Sinthiang Dioul Mampatim
WakilareAm oLMyakilareTobo
Mampatim SNanT ouladou Yero Go ·oe *Sinthiang
Maounde D
Bantanghel Kaoum Nr4 idiro ·
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~% 111.8 are Beydary
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amp a
Lingheyel De bel
Any + ·
fa Missirah Dicory
·
+
+
Légende
lPostes de santé Cases de Santé*
Maternités rurales
· Villages
Route principale â 2 voies ___= Piste automobile
[] Communauté Rurale
+
10
Klomètres
0 5
Carte réalisée par Boubou Thiam Source: Base
de données CSE et SNIS 2007
43
r
562000
|
569800
|
5761000
|
583000
|
590000
|
597000
|
|
44
A l'image du pays, la Communauté Rurale de Mampatim se
caractérise par une insuffisance en structures sanitaires pour
répondre aux besoins de la population. Cette insuffisance en
infrastructure médicale se répercute assurément au niveau
du personnel médical.
II.2- L'offre de soins en personnel médical
Nous avons étudié l'offre de soins en
infrastructures sanitaires par un procédé partant de la situation
régionale pour aboutir à la Communauté Rurale. Il en sera
de même pour l'analyse du personnel médical.
Le tableau 11 de l'indice personnel soignant/population selon
la région nous montre que Kolda n'est pas également bien
dotée en personnel médical. Pour une population de 951.779
habitants, elle dispose de 117 infirmiers soit 9 % des ressources nationales.
Le ratio est d'un infirmier pour 8.135 habitants alors que la norme
préconisée par l'OMS est d'un infirmier pour 300 habitants. Ce
ratio est néanmoins en dessous de la moyenne nationale qui est d'un
infirmier pour 8600 habitants. Toujours est-il que des disparités
subsistent à l'intérieur du pays.
Nous constatons que les régions de Louga, Kaolack,
Diourbel, Dakar et de Kolda englobent 59 % de la population du
Sénégal mais ne détiennent que 42 % des ressources. Alors
que les autres régions (Ziguinchor, Fatick, Matam, Thiès et
Saint-Louis) possèdent 58 % de l'effectif des infirmiers et polarisent
41 % de la population nationale.
45
Tableau 11 : Indice personnel soignant/
population selon la région
Régions
|
Population
|
Nombre d'infirmier
|
Ratio infirmier/ population
|
FAR
|
Nombre de sage-femme
|
Ratio sage-
femme/FAR
|
Dakar
|
2564952
|
137
|
18722
|
589939
|
168
|
3512
|
Diourbel
|
1271742
|
100
|
12717
|
292501
|
34
|
8603
|
Fatick
|
675486
|
133
|
5079
|
155362
|
19
|
8177
|
Kaolack
|
1171428
|
106
|
11051
|
269428
|
19
|
14180
|
Kolda
|
951779
|
117
|
8135
|
218909
|
16
|
13682
|
Louga
|
761005
|
86
|
8849
|
175031
|
26
|
6732
|
Matam
|
514469
|
92
|
5592
|
118328
|
9
|
13148
|
Saint-Louis
|
812412
|
109
|
7453
|
186855
|
24
|
7786
|
Tambacounda
|
708820
|
121
|
5858
|
163029
|
24
|
6793
|
Thiès
|
1442338
|
201
|
7176
|
331738
|
69
|
4808
|
Ziguinchor
|
468897
|
117
|
4008
|
107846
|
30
|
3595
|
Total
|
11343328
|
1319
|
8918
|
2608965
|
438
|
5957
|
|
Source : MSPM/SNIS, 2OO7
Toujours dans ce tableau, nous remarquons que le nombre de
sage-femme est aussi en-deçà des besoins des Femmes en Age de
Reproduction (FAR). La région de Kolda ne fait mieux que Kaolack en
terme de desserte. Elle a un ratio d'une sage-femme pour 13.682 FAR. Ce ratio
est loin de la norme de l'OMS qui est d'une sage-femme pour 300 FAR.
La moyenne nationale est estimée à une
sage-femme pour 5.957 FAR ; là aussi l'écart entre les
régions est très grand. Les régions de Dakar (1
sage-femme/3512), Thiès (1 sage-femme/ 4808) et Ziguinchor (1
sage-femme/3595) totalisent 40 % de la population des FAR et détiennent
61 % du personnel. Or, 60 % des FAR réparties dans les autres
régions du pays n'ont que 35 % du personnel national à leur
disposition. Ce qui démontre que « le déficit en personnel
est plus marqué au niveau périphérique et
intermédiaire » [MSMP, 2004].
A l'échelle des districts sanitaires de la
région de Kolda (tableau 12), nous avons la même situation de
déficit en infirmier diplômé. Les ratios varient entre un
infirmier pour 9.925 habitants (Goudomp) et un infirmier pour 6.806 habitants
(Sédhiou). Le district de Kolda a un ratio d'un infirmier pour 9.134
habitants.
46
L'effectif des sages-femmes est également faible.
Même si la norme de l'OMS est loin d'être atteinte (une sage-femme
pour 300 FAR), seul le district de Vélingara a un ratio acceptable (une
sage-femme pour 8.477 FAR) car disposant de la plus forte proportion de
sage-femme. Ensuite vient le district de Kolda avec un ratio d'une sage-femme
pour 15.547 FAR.
Tableau 12 : Indice personnel soignant/
population au niveau des districts de la région
de Kolda
Districts
|
Population
|
Nombre d'infirmier
|
Ratio
infirmier/population
|
FAR
|
Nombre
de sage- femme
|
Ratio sage-
femme/FAR
|
Kolda
|
337970
|
37
|
9134
|
77733
|
5
|
15547
|
Sédhiou
|
258631
|
38
|
6806
|
59485
|
3
|
19828
|
Goudomp
|
148878
|
15
|
9925
|
34242
|
3
|
11414
|
Vélingara
|
221143
|
27
|
8190
|
50863
|
6
|
8477
|
Total
|
966622
|
117
|
8262
|
222323
|
17
|
13078
|
|
Source : SNIS, 2OO7
La Communauté Rurale de Mampatim ne déroge pas
à cette règle d'insuffisance notoire en personnel sanitaire. En
effet, deux Infirmiers Chef de Poste (ICP) sont en service au niveau des postes
de santé pour une population de 30.346 habitants. Ce qui fait qu'on a un
ratio d'un infirmier pour 15.173 habitants, dépassant cinquante fois la
norme de l'OMS (un infirmier pour 300 habitants).
Il en est de même pour les FAR de Mampatim qui sont au
nombre de 6.899 et ne bénéficiant des prestations que d'une seule
sage-femme. De ce fait, avec un ratio d'une sage-femme pour 6.899 FAR, il est
quasiment impossible pour celles-ci d'acquérir des soins de
qualité.
On note une répartition inégale du personnel
médical entre les structures de soins (Tableau 13). C'est le poste
d'Anambé qui ne dispose pas de sage-femme et qui a la plus faible
proportion de personnel communautaire.
47
Tableau 13 : Offre de soins en personnel
médical dans la Communauté Rurale de
Mampatim
Postes de
santé
|
Infirmier
|
Sage-femme
|
A.S.C
|
Matrone
|
PS Anambé
|
1
|
0
|
1
|
2
|
PS Mampatim
|
1
|
1
|
2
|
4
|
Total
|
2
|
1
|
3
|
6
|
|
Source : Rapports d'activités
de 2007
L'analyse de la desserte médicale nous a montré
que la Communauté Rurale de Mampatim est loin d'atteindre les objectifs
du PNDS, encore moins les normes de l'OMS. Elle varie d'un espace donné
à un autre. Cependant, « l'évaluation globale de l'offre de
soins ne permet pas de ressortir les inégalités internes de la
zone » [Niang, 1997]. Dans ce cas, les indicateurs d'accessibilité
sont souvent utilisés pour cerner ces différences et mesurer la
qualité de la desserte médicale.
II.3- L'accessibilité physique des postes de
santé
Selon Picheral. [2001], l'accessibilité est fonction
du couple distance/temps donc de l'éloignement de l'établissement
de soins et de la longueur du trajet à parcourir. D'après Niang
[1997], « la distance physique et l'organisation socio spatiale du
système de soins peuvent constituer une contrainte ou un avantage
séparant ou rapprochant le malade du service de soins auquel il
prétend ».
Dans notre Travail d'Etude et de Recherche, nous avons
utilisé l'Indicateur d'Accessibilité aux Soins de Santé
Primaires (IASSP) et le Rayon Moyen d'Action (RMA) pour évaluer
l'accessibilité physique des postes de santé. Cette mesure de la
distance au plus proche service permet généralement une bonne
appréciation de la situation en milieu rural [Dramé, 2006].
Suivant l'IASSP adopté par le MSPM, seule une
population vivant à une distance inférieure ou égale
à 5 km du poste de santé bénéficie d'une bonne
accessibilité aux services primaires. C'est le rapport de la population
située à une distance inférieure ou égale
à
5 km du poste sur sa population cible.
48
Dans la Communauté Rurale de Mampatim, seules 18,14 %
de la population totale se situent dans ce rayon fixé par les
autorités médicales (cf. carte n°4). En d'autres termes, sur
un total de 108 villages et hameaux, 12 uniquement jouissent d'une bonne
accessibilité géographique aux postes de santé.
Le RMA, qui est également un autre indicateur de la
qualité de la desserte, vient corroborer la mauvaise
accessibilité géographique des populations de Mampatim aux soins
de santé primaires. C'est le rapport de la racine carrée de la
superficie considérée sur le nombre de postes de santé
multiplié par it. Ce rayon est de 35,45 km. Ce qui veut dire que les
populations font en moyenne 35,45 km pour accéder à un poste de
santé.
Cette moyenne démontre davantage le
déséquilibre qui existe entre le milieu urbain et le milieu rural
par rapport à l'accessibilité physique des soins de santé.
En effet, les dakarois par exemple, ne font que 1,2 km pour accéder
à un poste de santé alors qu'à Tambacounda ou à
Kolda les populations font plus de 10 km. La moyenne nationale est de 9,1
km.
568000
577000
586000
505000
+
+
+
a Bouty
Temento
· Temento Samba
, a
Nemataba Oumar (Sare · MafalylKo olon
Diabougou KhadrMa sina S yyN Dar Salam SadioDiabougou Koly
oukol
· ·
Sinthiang Habibou
ouladou Yero Sinthiang Maounde Diao
ian Goppe ·
rtanghel Kassourn
Wassy
0
5
10
Kilometres
Carte réalisée par Boubou Thiam Source: Base
de données CSE et ANDS 2007
5861000
568400
517000
r
595000
o o
Carte N°4: Accessibilité physique des postes
de santé de Mampatim et Anambé
H am ady
· hiang Diatta
v u~ D
Dou Sylla
hieoule
· DoubalyFountoung
Si hiang Saba DiaoNinkedji
·
Kossanke
Goundaga Saradou
· ·Kerevane Bocar Gano
Sare Lountang Diattafa Putataba
· ·
Sinthiang
·
Bardiagara Mo,4Sinthian Kaba ·
Sinthiang Marri adou Balç Am ncau
4nento Met: Mballo Koun
rantabaToryKatebasamba
·IAtedinaCherif
dyYoro Nemat
·
hiang Yoro Djina
+
umar
iagara Coly
. u.
Demba Sa
°Sarkagna ·
Sere Botto ·
a
Medina Hamadou Sab
·
Pidiro
· ·+ Kortiera +
Sere Beydary
Si
·
Sere Ndeyia ·
Saregourdo
· Sare Dembayel
Sere Kanta
·
Légende
Postes de Santé
· Villages Route principale à 2 voies
Piste automobile Distance aux Postes de Santé (5Km) CR de
Mampatim
+
Lingheyel Dem el
·
Nany
·
Miserah Dicory ·
Tem
+
+
:..r
';'Dar Salam Mam
Link ·
ring Demba
·
e +artankiling Do o
·
Kourty Dian
· Un ·
ueyel Aiphang
Misorah
·
Sare Boigo PithiamiDi
· Diarkacaund Diarkacsu
·
alidiogo
rkacounda Oguel Maounde da Mending
Temento Diahe inthiang Soukel
49
50
Conclusion partielle
De 1988 à 2007, la Communauté Rurale de Mampatim
a connu un croît démographique de 3,01 %. Sa population est
estimée à 30.346 habitants sur une superficie de
722km2, soit une densité moyenne de 42
habitants/km2. Les zones du Sud et du Sud-ouest sont faiblement
peuplées. La population se concentre davantage au centre de la
Communauté Rurale où passe la Nationale 6. Cette concentration
fait que le nombre moyen de personnes par ménage est de 15 individus,
alors que la moyenne nationale est de 8,7. Cette situation est accentuée
par un fort indice synthétique de fécondité de la
région de Kolda (il est 6,4 enfants par femme) et par une polygamie
élevée (47 % des ménages sont polygames contre 45 %
monogames).
On remarque que la structure démographique de la
population est dominée par la tranche d'âge des adultes (15
à 49 ans) qui représente 44 % de la population.
Nous notons également que l'ethnie peulh est
majoritaire dans la Communauté Rurale de Mampatim. Les Peulhs font 89 %
de la population.
Par ailleurs, l'agriculture demeure la principale
activité économique de la population avec un pourcentage de 47 %.
L'élevage (28 %) occupe la deuxième place des activités
économiques des populations. Les revenus tirés de ces secteurs
d'activités sont faibles puisque 92 % des ménages de notre
échantillon ont un revenu mensuel inférieur à 50.000 FCFA.
Les ménages ayant les revenus les plus faibles sont rencontrés
dans les villages de Kossanké, Médina Samba Baldé et
Thiéoulé.
La faiblesse des revenus des populations se répercute
sur l'accès aux services sociaux de base. Les populations ont un faible
niveau d'instruction (42 % des chefs de ménage et 67 % des femmes n'ont
reçu aucune instruction). La majorité des populations (97,8 %)
utilisent le puits traditionnel pour satisfaire leur besoin en eau. Pour
l'électricité, seul le chef lieu de la Communauté Rurale,
en l'occurrence le village de Mampatim, est alimenté en courant
électrique et de manière discontinue.
Dans le domaine de la santé, la desserte
médicale en infrastructure et personnel sanitaire est loin d'être
satisfaisante dans la Communauté Rurale de Mampatim. Elle est d'un poste
de santé pour 15.173 habitants, d'un ICP pour 15.173 habitants et d'une
sage-femme pour 6.899 FAR, là où l'OMS propose un poste de
santé pour 10.000 habitants, un ICP pour 300 habitants et une sage-femme
pour 300 FAR.
Une des principales conséquences de ce déficit
en est que l'accessibilité aux services de santé demeure
problématique dans l'espace communautaire. Suivant l'IASSP, 18,14 % de
la
51
population de Mampatim vivent dans un rayon inférieur
ou égal à 5 km. Autrement dit, seuls les habitants de 12
villages, sur un total de 108 villages et hameaux, ont une bonne
accessibilité aux soins de santé primaire. En dehors de cela, les
populations font en moyenne 35,45 km pour accéder à un poste de
santé.
En définitive, la Communauté Rurale de Mampatim
se caractérise par des conditions de vie qui sont à la limite de
la précarité et par une offre de soins qui est loin d'être
satisfaisante. Dans un milieu où le paludisme est endémique, nous
nous interrogeons sur deux aspects : le recours aux soins des populations aux
structures de soins primaires et la manifestation du paludisme dans l'espace
communautaire de Mampatim. Ces aspects seront développés dans la
deuxième partie.
DEUXIEME PARTIE : LE RECOURS AUX SOINS ET LA MORBIDITE
PALUSTRE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM
52
53
Introduction
Le recours aux soins est l'appel aux services de santé
et au système de soins [Picheral, 1984]. Son étude nous permet de
mesurer l'activité des postes de santé dans la Communauté
Rurale de Mampatim. L'analyse du recours aux soins de santé primaires a
pour objet, d'étudier l'utilisation des postes de santé par les
populations pour voir si exactement les différents usagers
bénéficient équitablement de la desserte médicale
[Bâ, 1999].
L'exploitation des données sanitaires jauge la
répartition spatiale de la morbidité palustre
diagnostiquée, ses variations selon l'âge et le genre de
même que celles saisonnières. Pour se faire soigner, les
populations optent en général à « un recours
successif à plusieurs traitements pour une même épisode
morbide » [Niang, 1997]. Etant donné que le seul recours aux
services de santé ne suffit pas, nous avons jugé
nécessaire d'examiner les différents itinéraires
thérapeutiques des populations en cas de morbidité palustre.
L'enquête socio-sanitaire nous a permis de déterminer les
différents itinéraires thérapeutiques des populations.
Cette deuxième partie est scindée en deux
chapitres. Le premier chapitre traitera de la mesure du recours aux soins des
populations de la Communauté Rurale de Mampatim. Le deuxième
chapitre sera axé sur la morbidité palustre.
54
Chapitre I : Le recours aux soins
Grâce au système d'information sanitaire mis en
place dans les postes de santé, les registres de consultation
journalière et les rapports d'activités, nous avons pu
évaluer les volumes d'activité par le taux d'utilisation et le
recours des populations par le taux de fréquentation ainsi que l'aire de
recrutement des postes.
I.1- L'utilisation des postes de santé
Le taux d'utilisation est défini comme le rapport du
nombre de consultants déclarés sur la population cible durant une
période déterminée. Il sert à identifier
l'accès aux soins de la population cible [Niang, 1997]. Selon l'OMS,
pour qu'un système de soins soit efficace il faut que son taux
d'utilisation soit supérieur à 70 %.
Au cours de l'année 2007, 9.546 patients ont
été enregistrés dans les deux postes de santé
(Mampatim et Anambé) pour une population cible de 29.949 habitants
(Tableau 14). Le taux d'utilisation moyen pour l'ensemble des postes de
santé est de 32 %. Ce taux est très faible par rapport à
la norme de l'OMS. Ainsi, comme le constate Salem, [1998] « de faibles
volumes d'activités d'une structure de soins en Afrique, en particulier
dans les pays sous-développés en général, n'est pas
considéré comme le résultat d'une population en bonne
santé mais plutôt comme un manque d'efficacité ».
Cependant ce taux ne reflète pas la réalité car ne «
représentant que l'activité officielle des structures de soins,
autrement dit la seule activité déclarée » [Salem,
1998]. Il cache également des différences au sein de l'espace
communautaire.
Tableau 14 : Activité des postes de
santé en 2007
Poste de
santé
|
Population consultante
|
Population cible
|
Taux
d'utilisation
|
Mampatim
|
7417
|
20316
|
37%
|
Anambé
|
2129
|
9133
|
23%
|
Total
|
9546
|
29449
|
32%
|
Source : Rapports d'activités de
2007
55
Les postes de santé se différencient par leur
volume d'activité. Mampatim dispose d'une population cible plus grande
que celle d'Anambé. Cette différence d'activité s'explique
par le fait que le premier poste cité polarise 73 villages alors que le
second a 35 villages en charge. De ce fait, rationnellement c'est le poste de
Mampatim qui est le plus utilisé que celui d'Anambé. Ainsi, nous
avons respectivement un taux d'utilisation de 37 % et de 23 % (Graphique 6).
Graphique 6 : Taux d'utilisation des postes de
santé
Source : Rapports d'activités
de 2007
La faible activité du poste d'Anambé est due en
grande partie à sa position géographique. En effet, le poste a
été construit par la SODAGRI en 1993 pour les besoins du
développement de l'agriculture irriguée dans le bassin de
l'Anambé. Bien qu'étant implanté dans la Communauté
rurale de Mampatim, le poste se trouve à l'extrême Nord-ouest
dudit zone pour couvrir le maximum de population touchée par le projet.
Il s'agit des Communautés Rurales de Sinthiang Koundara, Saré
Coly Salé, Kandia, Bonconto, Kounkané, Wassadou dans le
département de Vélingara et de Mampatim.
Cette position géographique fait que le poste de
santé est enclavé pour certains villages. Car pour y
accéder, il faudrait quitter la Nationale 6 et emprunter une piste
souvent impraticable en saison pluvieuse. Or, le poste de santé de
Diaobé, distant seulement de 4 km de celui d'Anambé et se situant
juste au bord de la route, offre de meilleures prestations de soins selon les
populations interrogées.
Cette préférence de se faire ausculter à
Diaobé est de mise aussi pour les villages qui dépendent du poste
de santé de Mampatim. Ces populations se plaignent souvent de
56
l'absentéisme de l'infirmier et de la qualité de
soins prodiguée par le personnel communautaire.
Par ailleurs, le marché hebdomadaire de Diaobé
attire bon nombre de personnes. Ce qui fait que « les mères,
faisant d'une pierre deux coups, profitent de leur déplacement au
marché pour aller consulter pour elles ou pour leurs enfants »
[Salem, 1998].
Même si le poste de Mampatim a un taux d'utilisation (37
%) supérieur au taux moyen des deux postes de santé, il n'en
demeure pas moins qu'il est faiblement utilisé.
Au demeurant, nous constatons une variation du taux
d'utilisation des postes de santé. Sans compter qu'aucun d'entre eux n'a
guère un taux proche de la norme de l'OMS. Cela signifie tout simplement
que ces structures sanitaires sont sous-utilisées.
I.2- Aire de recrutement des postes de santé
L'aire de recrutement correspond à l'espace
polarisé par une structure de soins. Picheral, [1984] le définit
comme l'aire effective d'exercice d'une structure. Il s'agit donc de voir si
les différents postes de santé de la Communauté Rurale de
Mampatim recrutent les malades dans leurs environs immédiats ou dans une
périphérie plus large. Du moment où l'on note une
différence dans l'utilisation des postes de santé, Salem, [1998]
affirme que l'intérêt d'une étude sur les aires
d'attraction de ces structures est de vérifier si ces variations sont
l'image d'une aire de recrutement particulière ».
I.2.1- Aire de recrutement du poste de santé de
Mampatim
Nous avons vu précédemment que le poste de
Mampatim a un taux d'utilisation plus élevé que celui
d'Anambé. L'essentiel des patients viennent des villages
polarisés par le poste. Autrement dit, 58 villages cibles sur les 73
fournissent 90 % des malades. Ce qui veut dire que le principal bassin de
recrutement correspond à son aire de polarisation. Les autres malades
(7%) proviennent des localités avoisinant la Communauté Rurale de
Mampatim (cf. carte n°5). Les 3 % restants font partie de l'espace
médical du poste d'Anambé.
57
58
I.2.2- Aire de recrutement du poste de santé
d'Anambé
L'aire de recrutement du poste de santé d'Anambé
est différente par rapport à celui de Mampatim. En effet, sur les
35 villages que polarise le poste seulement 16 villages ont eu à le
fréquenter. Notons que 62 % des patients sont recrutés au niveau
de ces villages ; dont 39 % viennent de la seule localité
d'Anambé. Ceci démontre que le bassin de recrutement ne couvre
pas la totalité de l'espace polarisé. Néanmoins, il va
au-delà de la zone médicale du poste. Effectivement, 10 % des
patients sont issus de la zone du poste de Mampatim. Il faut signaler que ces
patients sont plus proches du poste d'Anambé que de leur propre lieu de
recours aux soins.
Les 28 % qui restent sont originaires des Communautés
Rurales limitrophes (voir carte n°6). L'explication est à mettre au
crédit de la position géographique du poste de santé comme
nous l'avons mentionné dans l'analyse de l'utilisation des structures de
soins.
.
580000
616000
556000
568000
592000
604000
616000
556000
568000
580000
592000
604i000
Carte N°6: Aire de polarisation du Poste de Santé
d'Anambé
Légende
Postes de Santé - 75 consultants
-- 75-150 consultants
+300 consultants + - - - Route principale à 2 voies
Route principale
Piste automobile
CR de Mampatim
CR limitrophes de Mampatim
Carte réalisée par Boubou Thiam Source: Base de
données CSE
et registres de consultation
poste de santé Anambé 2007
0
10
20
Klometres
59
60
I.3- La fréquentation des postes de santé
Le taux de fréquentation est défini comme
étant le rapport entre la population consultante en provenance d'un lieu
sur la population totale de ce lieu. La norme d'acceptabilité de l'OMS
est de 70 %. Autrement dit, l'accès aux services de santé est
satisfaisant quand la fréquentation atteint un taux de 70 % soit 0,7
contact par an et par personne.
Pour notre Travail d'Etude et de Recherche, nous avons
calculé cet indicateur en faisant le rapport entre le nombre de patients
de chaque village (au cours des six mois) sur le nombre d'habitant, le tout
exprimé en pourcentage. Ces données nous ont permis d'analyser la
répartition spatiale de la fréquentation des populations aux
postes de santé.
Les aires de recrutement précédemment
étudiées ont montré que les principaux bassins
d'attraction se trouvaient dans l'espace polarisé des postes de
santé. Toutefois, à l'intérieur de cet espace, nous
remarquons des différences au niveau de la fréquentation des
populations à ces postes. En effet, l'exploitation des registres de
consultation journalière révèle que sur les 108 villages
et hameaux, seuls 69 ont fréquenté ces services de santé
(cf. carte n°7).
Missira
Bantankiling O Kourty D`
OLi
ar Salam M
Kalidiogo
ankacounda Oguel da Maounde unda Manding
Temento Diahe Sinthiang Soukel
Carte N°7: Taux de fréquentation par
villlage des postes de santé dans la Communauté rurale de
Mampatim
N
Doub yllaThieerole
Sare Qa NianaNinkedji
Koss e 0 Goundaga Saradou
Sar Loiang Diattafa Awataba
Un ring Demba Sankagna
ulo O Bandiagara Mod Sinthiang Kaba Allie Botto
Anambe
Sare tn ko iiio rnancoQa O' areb
e Medina Nioughe _ Tement
Sare Pathe Bouyra mento Meta ballo Kounda
el Ar hane Way
ueyel Arp hang Kataba Sambedina Cherif
antaba T~ s Ne
|
Temento Samba Korass
Diabougou Khad Massina Sey ni CSaI SadioOKouk
Sare Anso
oth
·
Missir Demba S acy Yord
O umar
diva Samba Balde'Sare Oury=
se
Ion Wassa
WakilareA
douwakilare Tobo 0
Goppe
Pidiro
Bantan I Kasso
Koutiera are Beydary
Lingheyel D mbel
O
Carte réalisée par Boubou Thiam Source: Base de
données CSE et registres de consultation des postes de santé
Mampatim etAnambd 2007
Légende
Taux de fréquentation
<20°% 20°% â 40 40°%o â 60%
60°%o â 80% > 80°%
Route principale à 2 voies Piste autom obil e CR de
Mampatim
O O
·
·
·
61
Sare Ndeyrla
· [ ]Sare Dembayel
Sar dioAwaSare Kanta
(ré yorobel
|
62
Pour le poste de santé de Mampatim, seulement deux
villages ont un taux de fréquentation supérieur à 70%. Il
s'agit des villages de Sinthiang Diouldé et de Mampatim. Le premier
cité a un taux de 118% et distant du poste de 1,5 km. Le second, dans
lequel est implanté le poste, a un taux de 81%. Ensuite suivent les
villages comme Médina Meta (69%), Temento Meta (68%) et Aine Mady Yoro
(64%) distants respectivement de 0,5 km, 6 km et 8km du poste de santé.
Il faut noter que la plupart de ces villages sont traversés par la
Nationale 6 et des pistes relativement en bon état. Le plus faible taux
(1%) est rencontré dans les villages de Missirah Kalidiogo, Dar Salam
Mamadou Touré et Sinthiang Samba Diao situés à 16, 14 et
17 km du poste.
Ainsi, le taux de fréquentation de ces villages varie
en fonction de la distance par rapport aux postes de santé. La
même remarque a été faite dans certaines études.
C'est le cas de Niang, [1997] qui souligne que « les populations des
villages proches des structures de soins ont une fréquentation plus
élevée que celle des villages éloignés moins
médicalisés ».
Cependant, il existe des localités qui sont proches des
structures de soins et ont des taux de fréquentation assez faibles.
Tandis que d'autres localités sont éloignées du poste et
ont une forte fréquentation. Nous avons l'exemple de Wakilaré
Amadou et de Sare Ndeyla. Ces deux villages ont respectivement un taux de
fréquentation de 35% et de 54% et se situent à 3 km et 12 km du
poste de santé. Ces cas de figure peuvent s'expliquer par le choix de
certains villageois qui préfèrent se faire consulter dans des
structures éloignées de leurs localités et offrant des
soins de qualité.
Les taux de fréquentation les plus élevés
au poste de santé d'Anambé ont été
enregistrés au niveau du village d'implantation du poste (Anambé
123%) et de Sankagna (79%) situé à 3,9 km. Tous les autres
villages qui suivent ont des taux très faibles : allant de Saré
Karéba (48%) à Massina Seny (1%). Notons que très peu de
villages fréquentent ce poste non loin de celui de Diaobé.
Toujours est-il que la distance physique joue un rôle
prépondérant dans la fréquentation des populations au
poste de santé. En effet, l'étude de Souane dans la même
région montre que « ces localités sont handicapées
par la distance » [Souane, 2002].
Il ressort de notre analyse que les taux de
fréquentation sont généralement faibles au niveau des
postes de santé de la Communauté Rurale de Mampatim.
Néanmoins, cette fréquentation varie selon l'âge et le
genre des patients.
63
I.3.1- La fréquentation selon l'âge et le
genre
L'analyse de la fréquentation selon l'âge et le
genre permet de voir les tranches d'âges et le sexe des patients qui
fréquentent le plus les postes de santé.
I.3.1.1- La fréquentation selon l'âge
Les données collectées et traitées sur
les registres de consultation nous ont permis de faire une classification de la
fréquentation des patients selon leur âge. Le graphique 7 (taux de
fréquentation selon l'âge) montre que c'est la tranche d'âge
des adultes (15-54ans) qui fréquente le plus les postes de santé
avec 44% des patients enregistrés. Ensuite viennent respectivement la
tranche des 5-14 ans (25%) et des 0-4 ans (23%). Les personnes du
troisième âge (plus de 55 ans) ont la plus faible
fréquentation (8%).
.
Graphique 7 : Fréquentation selon
l'âge
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
Les variations de la fréquentation selon l'âge
résultent de la structure démographique de la population. En
effet, la prédominance des adultes est liée à la taille de
la population active qui représente 36,35 % de la population totale
[ANDS, 2006]. Les personnes âgées, fréquentant le moins les
postes de santé, ne font que 4,4 % de la population
64
I.3.1.2- La fréquentation selon le genre
La lecture du tableau 15 indique que c'est la population
féminine qui fréquente le plus les postes de santé (54 %
contre 46 % pour les hommes). Cette forte fréquence des femmes
s'explique par le sex-ratio de la Communauté Rurale .Cet indicateur
démographique est de 51 % pour les femmes et 49 % pour les hommes. Cette
prépondérance des femmes est accentuée également
par les consultations prénatales et post-natales.
Tableau 15 : Fréquentation selon le
genre
Genre
|
Nombre de
|
Fréquence
|
|
consultants
|
(%)
|
Masculin
|
2114
|
46
|
Féminin
|
2454
|
54
|
Total
|
4568
|
100
|
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
65
Chapitre II : La morbidité palustre
Dans ce chapitre, nous tenterons d'analyser la manifestation
de la morbidité palustre au niveau de l'espace communautaire de
Mampatim. Elle sera faite sous l'angle de la répartition spatiale de la
maladie, selon l'âge et le genre ainsi que ses variations
saisonnières. En dernier lieu, nous étudierons les
différents itinéraires thérapeutiques lors des
épisodes morbides.
Les données des registres de consultation
journalière et celles de nos enquêtes effectuées
auprès des ménages nous ont servi de support pour cette
analyse.
II.1- L'évolution du paludisme
Avant d'analyser la répartition spatiale du paludisme
dans la Communauté Rurale de Mampatim, nous nous sommes
intéressés à la place qu'occupent les affections
fébriles par rapport aux autres maladies diagnostiquées au niveau
des postes de santé.
II.1.1- Le paludisme, principal motif de consultation
La lecture du tableau 16 fait ressortir la
prépondérance des affections fébriles (paludisme et
fièvre) par rapport aux autres maladies. Elles représentent 44 %
des motifs de consultation. Les Maladies de l'Appareil Respiratoire viennent en
second position avec seulement 10 %. Autrement dit, le paludisme constitue le
principal motif de consultation dans la Communauté Rurale de Mampatim.
Notons que nous avons des cas de paludisme présumés.
La prédominance du paludisme dans la Communauté
Rurale de Mampatim est due essentiellement à sa situation
géographique. En effet, elle appartient au faciès
épidémiologique de type soudano-guinéen. Ce faciès
est caractérisé par une pluviométrie moyenne avoisinant
les 1000 mm par an et par une longue transmission de la maladie. Ce facteur
climatique non négligeable fait que la zone présente un
environnement propice à la multiplication de gîtes larvaires.
66
Tableau 16 : Morbidité
diagnostiquée dans les postes de santé
Affections
|
Effectifs
|
Fréquence (%)
|
Paludisme et fièvre
|
3807
|
44
|
Maladies respiratoires
|
823
|
10
|
Maladies de l'appareil digestif
|
732
|
8
|
Diarrhée et dysenterie
|
681
|
8
|
CPN
|
539
|
6
|
Maladies de la peau
|
457
|
5
|
Sphère ORL
|
394
|
5
|
Asthénie et anémie
|
336
|
4
|
Traumatismes
|
306
|
4
|
Affections non classées
|
274
|
3
|
Maladies de l'appareil urinaire
|
176
|
2
|
IST
|
100
|
1
|
Total
|
8625
|
100
|
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
Cette forte morbidité du paludisme est semblable
également à la situation du pays où elle représente
38 % des affections déclarées [MSPM/SNIS, 2007]. Quoique, cette
moyenne varie en fonction des zones. Pour la région de Dakar, la
morbidité proportionnelle palustre est de 26,50 % contre 42,67 % pour la
région de Kolda. .
Il ressort donc de notre analyse que l'essentiel des causes de
consultation dans la Communauté Rurale de Mampatim est du à une
présomption palustre. Cependant, à l'intérieur de l'espace
communautaire cette morbidité varie en fonction des villages.
67
II.1.2- La répartition spatiale de la
morbidité palustre
La totalité des villages de la Communauté Rurale
de Mampatim fréquentant les postes de santé présente des
cas présumés de paludisme. Cette morbidité palustre varie
entre 1 à 584 cas selon les villages (voir carte n°8).
La lecture de la carte nous indique que le paludisme touche
l'ensemble des villages de l'espace communautaire de Mampatim ayant
fréquenté les postes de santé. Cependant, la principale
remarque qu'on peut faire est que cette morbidité diminue au fur et
à mesure que l'on s'éloigne des postes de santé.
Une douzaine de villages situés à moins de 10 km
de ces structures de soins enregistrent le plus grand nombre de cas. Quarante
neuf villages (49) ont moins de vingt-cinq (25) cas et la moitié d'entre
eux se trouvent à plus de 10 km des postes de santé.
Ce cas de figure ne signifie pas pour autant que la maladie a
tendance à disparaître au sein des foyers. Bien au contraire, elle
est omniprésente. La difficulté majeure pour ces populations
demeure toujours la distance par rapport au lieu de recours aux soins. Comme en
témoigne les propos d'un responsable d'Organisation Non Gouvernementale
(ONG) intervenant dans la zone : « la récurrence de la maladie
est liée à la situation de l'environnement mais surtout à
l'accès aux soins. Les populations ont du mal à accéder
aux services de soins. Il y'a une insuffisance de couverture sanitaire parce
que c'est une Communauté Rurale très vaste ».
Ainsi, comme le souligne Salem [1998] : « ces
données ne représentent que l'activité officielle des
structures de soins, autrement dit la seule activité
déclarée des soignants ; la morbidité enregistrée
n'est que l'expression de la morbidité diagnostiquée, à
distinguer de la morbidité réelle des plaignants
fréquentant les structures de soins, et plus encore de la
morbidité réelle de la population ».
L'étude de la répartition spatiale du paludisme
démontre la prégnance de la maladie dans tout l'espace
communautaire de Mampatim. Cette morbidité est élevée ou
faible selon les villages. En ce sens, nous allons voir la manifestation de la
maladie au sein de la population ; à savoir la morbidité selon
l'âge et le genre.
559000
568000
577000
586000
595000
+
+
+
Dar Salam Ma
Missira ·
5
10
6Glometre
+
· >500
s 200 à 300 · 100 à 200 ·
75à100 50 à 75 · 25 à 50
+
+
559000
568000
517000
586000
595000
Carte N°8: Répartition spatiale du nombre de cas
de paludisme présumés par village dans la Communauté
Rurale de Mampatim
Mei na Me
a
ouWakilare labo
Fouladou Yero
an ·Goppe
Pidiro
+ +
Kalidiogo
ankacounda Oguel
da Maounde
unda Manding
Temento Diahe
Sinthiang Soukel
Sinthiang Dioul
Wakilare Ama
·
Mampatim Sin
Koutiera 'are Beydary
An ambe Kar>ba
Oumar
n Wassa
· Lingheyel D mbel
+
Doub: yllaThieoüle
oulo+ Bandiagara ModySinthiang KabaSare Botto
·
Sinthi. g Samfa Diao ·Ninkedji
Kossanke
· Goundaga Saradou ·
Sara Lountang ·Diattafa Am ataba
·
Lin ering Demba Sankagna
·
Medina Nioughe + .Ile riancounda Temen
are Pathe Bouya . . mento Meta Mballo Kounda .'.
ueyel Arphang Ka nicha Tory taba Sambaitedina Cherif
·
' ·~. ad Y Nemaa
Missira lemba Sa' uoro +
Lingg e rd
· Temento Samba ora
Diabougou Khadr Massina.Seyni
Dar.. Salam Sadio Kouk
·
+
Sare Ndeyla
· Gare Dembayel
obo AwaSare Kanta
· naré yorobel ·
+
Carte réalisée par Boubou Thiam
Source: Base de données CSE et registres de
consultation des postes de santé Mampatim etAnambé 2007
Légende
Nombre de cas de paludisme présumes
· <25
Route principale à 2 voies
Piste automobile
CR de Mampatim
are BoidbPithiarrrri~D ·
Diankacôu ·
Diankac
Bantanki+ g ·
Kourty Di
· ·
Li n
+
0
68
69
II.1.3- La morbidité palustre selon l'âge et
le genre
L'examen du tableau 17 révèle que les femmes
sont généralement beaucoup plus touchées par le paludisme
que les hommes. Assurément, sur 2209 cas enregistrés sur les
registres de consultation journalière des postes de santé pendant
une période de six mois, 1213 cas sont de sexe féminin soit une
fréquence de 55 %. Ceci démontre que les femmes, surtout celles
qui sont enceintes, font partie des groupes les plus vulnérables (avec
les enfants de moins de cinq ans) face à la maladie. D'ailleurs, l'OMS
déclare que « certaines catégories de la population sont
plus vulnérables au paludisme. Il existe un risque accru pour les femmes
enceintes à la fois pour la mère et pour l'enfant. On estime que
les infections palustres au cours de la grossesse entraînent la mort de
200.000 nouveau-nés chaque année » [OMS, 2009].
Tableau 17 : La morbidité palustre selon
le genre
Genre
|
Nombre de cas
|
Fréquence (%)
|
Masculin
|
996
|
45
|
Féminin
|
1213
|
55
|
Total
|
2209
|
100
|
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
Pour approfondir notre analyse nous avons mis en classe les
différents groupes d'âges des paludéens avec leur genre
respectif (cf. graphique 8).
Cette comparaison des variables âge et genre nous montre
que c'est la population féminine des adultes (15-54 ans) qui est la plus
affectée par la maladie avec 25 % des cas déclarés. Ces
résultats semblent démontrer que le paludisme est plus
accentué chez les femmes adultes. Mais ces chiffres peuvent porter
à confusion quand on sait qu'à partir de la
16ème semaine et entre la 28ème et la
34ème semaine de grossesse, les femmes se rendent aux
structures de soins pour prendre une dose de Sulfadoxine-Pyriméthamine
(SP) pour le Traitement Préventif Intermittent (TPI).
Il s'en suit de loin la population masculine de ce même
groupe d'âge avec 16 %. De ce fait, hormis les tranches d'âges des
moins de cinq ans et des plus de 55 ans, le paludisme est plus accentué
chez les femmes que les hommes.
70
En somme, c'est la population active de Mampatim qui souffre
le plus de la maladie avec 41 % des cas déclarés. Ensuite suivent
la tranche d'âge des 5-14 ans (29%) et des moins de cinq ans (23%). Le
troisième âge ferme la marche avec 6%.
Cette classification est renforcée par les
résultats tirés de notre enquête effectuée au sein
de la population de Mampatim. Selon l'enquête dans les ménages, la
classe d'âge des adultes constitue le groupe le plus touché lors
du dernier épisode morbide palustre avec une proportion de 31,13 %. Les
autres groupes suivent avec 31,13 % pour les personnes âgées de 5
à 14 ans, 23,13% pour les enfants de moins de cinq ans et 6,28% pour les
plus de 55 ans.
Graphique 8 : La morbidité palustre selon
l'âge et le genre
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
En dehors de l'analyse de la morbidité palustre selon
l'âge et le genre, nous nous sommes intéressés aux
variations saisonnières de la maladie.
II.1.4- Les variations saisonnières de la
morbidité palustre
La Communauté Rurale de Mampatim appartient à la
Haute Casamance singularisée par « un climat sud-soudanien
caractérisé par deux saisons bien marquées : une saison
sèche de Novembre à Mai et une saison pluvieuse qui dure de Juin
à Octobre » [Sané, 2003]. Cette variabilité
climatique, ponctuée par un hivernage long de cinq mois, a un impact
sur
71
l'évolution du paludisme dans notre zone d'étude.
En ce sens, que le pic de la transmission de la maladie est
généralement atteint en hivernage où « il y'a une
augmentation de la population anophélienne car les gîtes larvaires
sont mis en eau » [Mbaye, 1997].
Au cours des six mois, on note une variation de la
morbidité palustre en deux phases suivant les saisons (cf. graphique
9).
Graphique 9 : Variations saisonnières de
la morbidité palustre
Source : Registres de consultation des
postes de santé, 2007
Dans la première phase, c'est-à-dire durant la
saison sèche, nous avons une morbidité qui s'accroît de
Février à Mars. Elle va de 17 à 20 %, avant de baisser
à 7 % au mois d'Avril. La présence de la maladie, en cette
période non pluvieuse de l'année, est due en grande partie
à l'aménagement hydro agricole du bassin de l'Anambé.
Comme en témoigne la photo 1, l'irrigation permet la
pérennisation de l'eau sur la quasi-totalité de l'espace
communautaire de Mampatim. Cette eau, utilisée pour les besoins de
l'agriculture irriguée, « peut favoriser la multiplication des
gîtes larvaires des moustiques et agir à la fois sur la
durée et la période de production des vecteurs qui peut alors
couvrir la saison sèche habituellement sans anophèles dans les
régions sahéliennes » [Mbaye, 1997].
La deuxième phase de l'évolution de la maladie
est marquée par l'augmentation du nombre de cas palustre. De 12 % en
Juillet, la morbidité passe de 19 % en Août pour atteindre 26 % au
mois de Septembre. Cette recrudescence de la maladie coïncide avec les
plus fortes pluies de l'hivernage. Une moyenne de 307 mm d'eau par mois a
été enregistrée au cours de
72
la période Juillet, Août et Septembre (Station
pluviométrique de Dabo, 2007). Le maximum de précipitations
(385,7 mm) correspond au mois de Septembre où l'on a la plus grande
fréquence de morbidité palustre. Des résultats identiques
ont été obtenus dans l'étude de Souane [2002] dans la
même région où « 73,83 % des plaintes
enregistrées au poste de santé concernent en premier lieu les
maladies fébriles (paludisme et fièvre). (...) L'essentiel de ces
cas sont répertoriés pendant la saison pluvieuse (Juillet,
Août, Septembre et Octobre) qui constitue la période
privilégiée pour la multiplication des gîtes larvaires qui
persistent jusqu'au milieu de la saison sèche au niveau des points d'eau
permanents (mares, marigots...) autour des villages ».
Photo n°1
Un canal d'irrigation du bassin de
l'Anambé
Tout compte fait, des cas de paludisme sont
diagnostiqués aussi bien en période pluvieuse qu'en saison
sèche dans la Communauté Rurale de Mampatim. Dés lors,
nous avons jugé nécessaire de déterminer les lieux de
recours aux soins des populations en cas d'accès palustre.
73
II.2- Les types de recours aux soins en cas de
paludisme
Selon Picheral, [1984] le recours aux soins est «
l'expression et la manifestation de la morbidité ressentie et/ou
diagnostiquée qui se traduit par une consommation médicale
». Dans notre zone d'étude, il ressort de nos enquêtes que
les populations utilisent plusieurs types de recours pour le même
épisode morbide palustre.
Le tableau 18 présente les différents types de
recours aux soins des populations en cas d'accès palustre. Nous
constatons qu'en moyenne 76,2 % des ménages interrogés vont aux
postes de santé. Mais parmi ceux-ci, 46 % vivent dans les villages
d'implantation de ces structures de soins (Anambé et Mampatim). Les 30,2
% qui restent, se répartissent entre les huit autres villages de notre
échantillon.
Par ailleurs, 52 % et 10,01 % des ménagent ont
affirmé avoir recouru à l'automédication traditionnelle et
au tradipraticien.
Tableau 18 : Les différents types de
recours aux soins en cas de paludisme
Lieux de recours aux soins
|
Effectif
|
Fréquence (%)
|
Centre de santé
|
3
|
0,7
|
Case de santé
|
70
|
25,3
|
Poste de Santé
|
211
|
76,2
|
Automédication moderne
|
5
|
1,8
|
Auto. Traditionnelle
|
145
|
52,3
|
Tradipraticien
|
28
|
10,01
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
Ces résultats nous indiquent, d'une manière
générale, que la médecine traditionnelle occupe une place
prépondérante dans le choix du recours aux soins. La
médecine traditionnelle est définie par Picheral, [1984] comme
étant « les formes et modes de représentation, de
signification des connaissances et pratiques médicales (recours aux
soins) en dehors de la médecine officielle ». La
préférence de recourir à la tradition plutôt
qu'à la médecine moderne résulte de plusieurs aspects dont
deux qui nous semblent fondamentaux dans notre analyse : la culture et
l'accessibilité des services de santé.
En milieu rural, l'utilisation de la pharmacopée
demeure une des premières actions en cas de maladie. De Sardan, [2004]
dans son analyse sur la santé en Afrique démontre que « la
culture locale est incriminée, en ce que des coutumes, des habitudes ou
des représentations
74
et pratiques populaires, voire l'ignorance des populations,
dissuaderaient les malades de se rendre à temps dans les structures de
santé, par un recours excessif aux traitements dits «
traditionnels» ou aux guérisseurs ».
Par ailleurs, la faible couverture sanitaire fait que les
populations optent, dans la plupart des cas, pour une consultation
coutumière. Niang, [1997] souligne que « l'importance de la
médecine traditionnelle constitue selon Fassin, [1994] outre son
rôle d'héritage culturel, une compensation aux insuffisances des
dispositifs sanitaires modernes notamment dans les zones rurales ».
La comparaison faite entre le nombre de cas de paludisme et la
distance aux postes de santé (cf. tableau 19) montre que la distance
joue un rôle primordial dans le choix du recours aux soins.
Tableau 19 : Comparaison entre le nombre de cas
de paludisme et la distance aux postes de santé
Villages
|
Distance au poste de santé (km)
|
Nombre de cas de paludisme
présumés
|
Thiéoulé
|
20
|
36
|
Kossanké
|
15
|
15
|
Diankancounda Oguel
|
15
|
73
|
Dembayel
|
13
|
73
|
Awataba
|
9,7
|
29
|
Aine Mady Yoro
|
8
|
8
|
Medina Samba Baldé
|
7,5
|
10
|
Missirah Demba Sadio
|
7
|
152
|
Anambé
|
1
|
231
|
Mampatim
|
1
|
584
|
Source : Registres de consultation
des postes de santé, 2007
L'analyse de ce tableau fait ressortir l'importance du facteur
distance dans le recours aux soins au niveau des structures de soins en cas
d'accès palustre. En effet, les villages proches des postes de
santé présentent une présomption palustre
élevée. C'est le cas de Mampatim et d'Anambé où les
ménages interrogés ne font en moyenne pas plus d'un km pour
accéder aux postes de santé. Rappelons que c'est au niveau de ces
deux villages où sont installés les postes de santé.
Le village de Medina Samba Baldé, qui se situe à
7,5 km du poste de santé, a la plus faible morbidité palustre (10
cas) de notre échantillon. Selon les populations interrogées,
l'absence
75
d'infrastructures routières adéquates constitue
un blocage pour se rendre au poste de santé d'Anambé en cas de
maladie.
Les villages d'Aine Mady Yoro, Missirah Demba Sadio et
d'Awataba exposent un scénario qui est pratiquement identique à
l'ensemble des villages de la Communauté Rurale de Mampatim. Ces
villages se localisent à peu prés à distance égale
par rapport aux postes de santé, mais chacun d'entre eux a sa
particularité. Aine Mady Yoro et Missirah Demba Sadio sont
traversés par la route bitumée Nationale 6 qui est en très
bon état. Ce qui veut dire que l'on soit en saison sèche ou
pluvieuse, les populations peuvent atteindre facilement les postes de
santé. Cependant, Missirah Demba Sadio a un nombre de cas (152) de
paludisme largement supérieur à Aine Mady Yoro (57). La
différence en est que dans le village d'Aine Mady Yoro on rencontre le
plus grand nombre de guérisseur traditionnel de notre
échantillon. Ce qui fait que les habitants se font consulter d'abord par
un tradipraticien en cas de maladie. Un chef de ménage en
témoigne : « c'est une tradition sacrée ici. Par respect
à nos coutumes, la médecine moderne vient toujours en dernier
recours. fl y'à au moins un guérisseur dans presque chaque
ménage ».
Pour le village d'Awataba, les habitants sont obligés
d'emprunter des pistes faites de latérites, truffées de nids
d'oiseaux et souvent dégradables en période d'hivernage. La photo
ci-dessous montre une piste reliant le village au poste d'Anambé
où l'eau de pluie stagnante empêche tout trafic normal. Sur cette
entrefaite, les populations n'ont que deux possibilités : soit faire un
grand détour pour se rendre au poste de santé, soit resté
sur place tout bonnement en désespoir de cause.
76
Photo n°2
L'impraticabilité d'une piste reliant le village
d'Awataba au poste de santé d'Anambé
Le village de Thiéoulé a la particularité
d'être la seule localité de notre échantillon qui se trouve
à plus de 15 km d'un poste de santé. Là aussi, la distance
constitue une contrainte considérable pour le recours
thérapeutique des populations.
En définitive, l'absence notoire de voies de
communication fait que les populations de la Communauté Rurale de
Mampatim sont confrontées à une difficulté d'accès
aux postes de santé. Ainsi, le recours aux soins est conditionné
en grande partie par l'accessibilité physique aux structures de
santé. L'enclavement de certains villages contraint les habitants
à mettre parfois des heures pour rejoindre les lieux de recours aux
soins.
77
Conclusion partielle
L'analyse de la mesure de l'activité du système
de soins montre une faible utilisation des deux postes de santé. Le taux
d'utilisation moyen est de 32 %. Rappelons que le taux recommandé par
l'OMS est de 70 %, soit 0,7 contact/personne/an.
Cette sous utilisation des structures sanitaires fait que le
recours aux soins est également très faible. Selon l'OMS,
l'accès aux services de santé est satisfaisant quand la
fréquentation atteint un taux de 70 %. Or, dans notre zone
d'étude, quatre villages uniquement ont un taux de fréquentation
supérieur ou égal à 70 %. Les plus forts taux sont
localisés dans les villages qui sont proches des postes de santé.
Par ailleurs, on remarque une différence de fréquentation selon
l'âge. C'est la tranche d'âge des 15-54 ans qui fréquente le
plus les postes de santé. Ce fait résulte d'une population
d'adulte élevée dans la Communauté Rurale de Mampatim. En
outre, c'est la population féminine qui fréquente le plus les
structures de soins que la population masculine.
Nous avons également étudié dans cette
partie la manifestation du paludisme au sein de l'espace communautaire. Au
cours de cette analyse, nous nous sommes rendu compte que le paludisme occupe
44 % des motifs de consultation. Ainsi, nous remarquons que la maladie se
répartie dans tout l'espace communautaire de Mampatim et touche toutes
les couches de la population. Cependant, la gente féminine est beaucoup
plus affectée par la maladie avec 55 % des cas déclarés.
De plus, c'est la classe d'âge des adultes qui est la plus touchée
par le paludisme.
D'un autre côté, en cas d'accès palustre,
les populations font recours à plusieurs types de recours aux soins.
Mais avec une mauvaise accessibilité physique aux postes de santé
et à la pratique de la médecine traditionnelle, les
tradipraticiens constituent un choix privilégié par les
populations lors d'un épisode palustre.
Un des principaux enseignements qu'on peut tirer de cette
deuxième partie est la fréquence, sinon la récurrence du
paludisme au niveau de notre zone d'étude. Ceci étant, nous nous
posons des questions à savoir : qu'est-ce qui peut expliquer
l'endémicité du paludisme dans la Communauté Rurale de
Mampatim ? Quels sont les facteurs qui peuvent favoriser la transmission du
paludisme ? Quelles sont les stratégies mises en oeuvre pour lutter
contre le paludisme ? Autant de questions que nous tenterons d'apporter des
réponses dans la troisième partie.
78
TROSIEME PARTIE : LES FACTEURS DE RISQUE DU PALUDISME
ET LES STRATEGIES DE LUTTE DEVELOPPEES DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE
MAMPATIM
79
Introduction
Etudier les facteurs de risque du paludisme revient à
analyser l'ensemble des éléments composants son système
pathogène. Ce dernier « est une nouvelle conception plus moderne du
complexe pathogène de Sorre [1943] par Picheral [1984]. Ce concept
insiste encore d'avantage sur le caractère multifactoriel de
l'étiologie et de l'épidémiologie de la maladie, sur les
relations réciproques et les interactions cumulatives de multiples
facteurs de risques. Le système pathogène intègre en effet
des variables de nature très variée (génétique,
biologique, physique, sociale, économique, technologique, culturelle,
comportementale) » [Picheral, 1984].
Ainsi, pour connaitre l'ensemble des éléments
susceptibles de favoriser l'apparition du paludisme au sein de la population,
nous avons utilisé les données des registres de consultation et
celles des enquêtes effectuées auprès des ménages.
Par ailleurs, l'endémicité palustre dans la Communauté
Rurale fait que différentes stratégies sont
développées pour lutter contre le paludisme. Ces
stratégies sont mises en oeuvre par le PNLP, les partenaires au
développement et les groupements féminins.
Pour traiter cette partie, nous avons utilisé les
données de l'enquête socio-sanitaire adressée aux chefs de
ménage, des registres de consultation journalière des postes de
santé et des guides d'entretien destinés aux responsables des
principaux intervenants dans la lutte contre le paludisme.
Le premier chapitre de cette partie est consacré
à l'étude des facteurs de risque du paludisme dans la
Communauté Rurale de Mampatim et le deuxième chapitre à
l'analyse des différentes stratégies de lutte contre le
paludisme.
80
Chapitre I : Les facteurs de risque
Pour aborder ce chapitre, les résultats tirés de
l'enquête socio-sanitaire auprès des ménages nous ont servi
de support. Des questions relatives, entre autres, à la connaissance des
symptômes et modes de transmission du paludisme et sur l'utilisation des
moustiquaires ont été posées. L'analyse s'est basée
sur les réponses à ces différentes questions.
.
I.1- Réseau hydrographique et transmission du
paludisme
« L'épidémiologie du paludisme
s'interprète en fonction des eaux de surface, dont dépendent la
localisation et le nombre des gîtes larvaires et de la répartition
des anophèles. Parmi les quatre stades de reproduction des
anophèles, trois sont aquatiques : oeuf (déposé à
la surface de l'eau), larve et nymphe » [Niang, 2006]. L'eau demeure ainsi
un élément incontournable dans le cycle de reproduction des
moustiques.
Dans notre zone d'étude, les eaux de surface offrent un
cadre idéal de propagation des moustiques. En effet, la
Communauté Rurale de Mampatim est délimitée à l'Est
par le cours d'eau de la Kayanga, un affluent de la Gambie, qui alimente de
nombreuses vallées à écoulement temporaire. Ce qui fait
que nous avons un réseau hydrographique composé de mares et
marigots naturels s'éparpillant partout dans l'espace communautaire.
L'analyse de la carte 9 nous révèle que la
répartition spatiale des nombres de cas de paludisme
présumés est fonction du réseau hydrographique. On
remarque que les villages traversés par les cours d'eaux temporaires
présentent une présomption palustre élevée. Ainsi,
le risque de transmission du paludisme est élevé au niveau des
villages situés au Centre et à l'Est de la Communauté
Rurale.
559000
568004
577000
586000
595000
+
+
+
· 25 à 50
· <25
Cours d'eau temporaire
Route principale à 2 voies
Piste automobile CR de Mampatim
Carte réalisée par Boubou Thiam
Source: Base de données CSE et registres de
consultation des postes de santé Mampatim etAnambé 2007
5681000
5771000
5861000
i
595000
559000
Carte N°9: Incidence du réseau
hydrographique sur la répartition spatiale du nombre de cas de
paludisme présumés par village dans la Communauté
Rurale de Mampatim
Awataba
·
Sankagna
·
' oulo eKabaS `K b â0
"-+ ancouda -N
ne Medina Nioughe P
are Pathe Bouy
ueyelArphang Ka
Oumar
n Wassa
uWakilare o issirah Demba Sadio
an Fouladou YeroG e
ôPitliro + Li .heye Dmbe $
0-+ + Koutiera + · + - ~
tare Beydary
Sare Ndeyla
·
Bare Dembayel
·
AwaSare Kanta
aré yorobel
10
Klometre
égeaide
Nombre de cas de paludisme pi jaunes
· >500
· 200 â 300
· 100 â 200
0
5
· 755 à 100
-+ + + * 50à75 + -
Kalidiogo Doub
ankacounda Oguel
ounde Binthi. g Samkiia Diao
unda Manding Kossanke
Temento Diahe ·Goundaga
Sinthiang Soukel
81
82
I.2- Connaissance des symptômes et du mode de
transmission
I.2.1- Connaissance des symptômes du
paludisme
Le niveau de connaissance des symptômes du paludisme
peut influer sur les comportements de la population par rapport à la
maladie. Les résultats de nos enquêtes nous révèlent
que les habitants de la Communauté Rurale de Mampatim ont
généralement une bonne connaissance des symptômes de
paludisme (cf. tableau 20). La multiplicité des réponses
simultanées fait que nous nous retrouvons avec un total dépassant
les 100 %.
Tableau 20 : Niveau de connaissance des
symptômes du paludisme
Symptômes du paludisme
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Courbature/arthralgie
|
86
|
31%
|
Fièvre/frisson
|
233
|
84%
|
Ictères (coloration jaune des yeux)
|
36
|
13%
|
Maux de tête/vertige
|
138
|
50%
|
Vomissements/nausées
|
170
|
61%
|
Ne sait pas
|
9
|
3%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
La lecture de ce tableau indique que les symptômes les
plus connus par les ménages interrogés sont la
fièvre/frisson, les vomissements/nausées et les maux de
tête/vertige. Il faut noter que seulement 3 % des ménages ne
savent pas reconnaitre les signes du paludisme. Pour ce qui est de la
connaissance des symptômes au niveau des villages, nous avons fait une
corrélation entre le nombre de cas de paludisme pour chacun des villages
enquêtés et le symptôme le mieux connu par les
ménages. Les résultats obtenus nous permettent de voir si le
niveau de connaissance à une quelconque incidence sur la
morbidité palustre (cf. graphique10).
83
Graphique 10 : Connaissance du symptôme
"Fiévre/frisson" et nombre de cas de paludisme
présumés
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
L'analyse de ce graphique montre que les ménages
résidant dans les villages qui ont une bonne connaissance du
symptôme "Fiévre/frisson" présentent un taux de
présomption palustre élevé. De ce fait, un bon niveau de
connaissance des symptômes du paludisme peut favoriser une prise en
charge précoce du malade.
Par contre, les villages où l'on note une faible
connaissance du symptôme le plus connu du paludisme présentent un
taux de présomption palustre bas. Ce qui veut dire que la
mordidité diagnostiquée est différente de la
morbidité réelle car beaucoup de cas ne sont pas
déclarés par ignorance.
I.2.2- Connaissance du mode de transmission
Au cours de nos enquêtes, nous avons interrogés
les ménages sur leur niveau de connaissance du mode de transmission du
paludisme. A la question de savoir quel est le mode de transmission du
paludisme, plusieurs réponses simultanées ont été
données par les chefs de ménages (cf. tableau 21).
84
Tableau 21 : Connaissance des populations du mode
de transmission du paludisme
Mode de transmission
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Piqûre moustique
|
210
|
76%
|
Contact paludéen
|
9
|
3%
|
Mauvaise alimentation
|
29
|
10%
|
Insalubrité
|
57
|
21%
|
Hivernage
|
58
|
21%
|
Bétail
|
5
|
2%
|
Fait de Dieu
|
15
|
5%
|
Ne sait pas
|
25
|
9%
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
L'examen du tableau ci-dessus nous permet de constater qu'un
effectif de 210 enquêtés, représentant 76%, affirme qu'une
piqûre de moustique peut transmettre le paludisme. Malgré ce
pourcentage élevé, force est de reconnaitre l'ignorance flagrante
de certains chefs de ménages quant à la connaissance du mode de
transmission. Des réponses aussi surprenantes les unes que les autres
ont été recueillies : 10 % des ménages disent qu'une
mauvaise alimentation est à l'origine du paludisme. Par mauvaise
alimentation, il n'est pas rare d'entendre des réponses comme «
boire du lait en hivernage », ou « manger de l'oseille » ou
encore « un excès d'huile ».
Comme pour les symptômes, nous avons essayé de
savoir s'il y'a une relation entre la connaissance du seul et unique mode de
transmission de la maladie et le nombre de cas de paludisme
présumés (cf. graphique 11).
A travers ce graphique, nous remarquons, à une
exception prés, que ce sont les mêmes villages ayant une bonne
connaissance des symptômes du paludisme qui ont également une
meilleure perception du mode de transmission de la maladie. En effet, les
populations de ces villages, en plus de celles de Diankancounda Oguel, savent
pertinemment qu'une piqûre de moustique peut provoquer le paludisme.
L'incapacité de certains habitants de la
Communauté Rurale de Mampatim à ne pas savoir la cause
réelle de la transmission du paludisme peut avoir des
répercutions négatives sur les conditions d'hygiène de vie
de la population. Pour cause, une mauvaise gestion, par exemple, de
l'évacuation des ordures ménagères et des eaux
usées pourrait favoriser la multiplication des moustiques.
85
Graphique 11 : Connaissance du mode de
transmission et nombre de cas de paludisme
présumés
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
I.3- L'utilisation des moustiquaires
La prévention contre le paludisme passe par la
protection contre les piqûres des moustiques. Selon l'EDS IV, une des
stratégies majeures de lutte contre le paludisme est la protection
individuelle par l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticides. Subséquemment, nous avons posé des questions aux
ménages relatives à la possession ou non de moustiquaires et si
ces moustiquaires sont imprégnées ou non.
Les résultats présentés dans le tableau
24 montrent qu'une bonne partie de la population (79 %) possèdent au
moins une moustiquaire. On peut dire alors que la prévention est prise
au sérieux pour éviter toutes piqûres de moustiques dans
l'espace communautaire de Mampatim.
Tableau 22 : Proportion de ménages
possédant des moustiquaires
Possession de moustiquaires
|
Effectifs
|
Fréquence
|
Aucun
|
57
|
21 %
|
Moustiquaires imprégnées
|
150
|
54 %
|
Moustiquaires non imprégnées
|
70
|
25 %
|
Total
|
277
|
100 %
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
86
Cependant, il reste à savoir si ces moustiquaires
imprégnées ou non imprégnées sont en bon
état. En effet, beaucoup de ménages affirment que les
moustiquaires sont détériorées et ne savent plus à
quelle date remonte la dernière imprégnation. A la question de
savoir pourquoi ces moustiquaires ne sont pas changées, le manque de
moyen revient souvent comme réponse. Pourtant, le prix de la
moustiquaire imprégnée est subventionné. Il est de 1.000
FCFA. Cette négligence pourrait être dangereuse pour les groupes
les plus vulnérables face à la maladie : il s'agit des enfants de
moins de cinq ans et des femmes enceintes. .
De ce fait, nous avons interrogés les ménages
pour savoir si les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans dorment
sous une moustiquaire. Les résultats obtenus montrent que globalement,
trois villages sortent du lot en matière de prévention (cf.
graphique 14). Il s'agit des villages de Médina Samba Baldé,
Anambé et Thiéoulé. Dans ces villages, les ménages
affirment, pour la plupart, que les enfants de moins de cinq ans et les femmes
enceintes dorment sous une moustiquaire imprégnée ou non
imprégnée. Par contre, dans les autres villages de notre
échantillon, la proportion de réponse négative est
importante (Mampatim et Missirah Demba Sadio), voire plus élevée
que la réponse positive (Dembayel). Selon les ménages, ce fait
est dû au manque de moyen, mais également au refus de certains
enfants à dormir sous une moustiquaire car se sentant
"enfermé".
Graphique 12 : Prévention des femmes
enceintes et des enfants de moins de cinq ans
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
87
En définitive, la majeure partie de notre
échantillon utilise les moustiquaires imprégnées ou non
imprégnées. Cependant, on note dans certains villages que les
groupes les plus vulnérables ne sont pas assez protégés.
Ce manque de protection augmente les risques de transmission du paludisme et
peut accroitre les dépenses de santé effectuées pour
soigner un épisode morbide palustre.
I.4- La consommation médicale en cas d'accès
palustre
La consommation médicale est définie comme
l'utilisation de biens et services médicaux, marchands ou non par
l'ensemble ou une partie de la population [Picheral, 1984]. Pour mesurer la
consommation médicale des ménages lors du dernier épisode
morbide palustre, nous nous sommes basés sur l'enquête
socio-sanitaire effectuée auprès des ménages. Cependant,
cette enquête ne nous a pas permis d'avoir des chiffres exacts sur les
sommes dépensées. Devant l'incapacité des populations
à donner les montants justes, nous nous sommes contentés le plus
souvent de réponses approximatives. Les dépenses de santé
concernent particulièrement les achats de médicament, les frais
de consultation, les frais de transport et les frais d'hospitalisation (tableau
25).
Tableau 23 : La nature des dépenses de
santé lors du dernier épisode morbide palustre
Nature des dépenses
|
Dépenses (FCFA)
|
Fréquence
|
Dépense moyenne par ménage
|
Achat de médicament
|
971.015
|
86%
|
4.012
|
Consultation
|
43.150
|
4%
|
178
|
Frais de transport
|
59.725
|
5%
|
246
|
Frais d'hospitalisation
|
75.000
|
7%
|
309
|
Total
|
1.148.890
|
100%
|
4.747
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
La lecture du tableau ci-dessus révèle que sur
les 277 ménages de notre échantillon, 242 ont effectué des
dépenses lors du dernier épisode palustre. Le montant total des
sommes s'élève à 1.148.890 FCFA, soit une dépense
moyenne de 4.747 FCFA par ménage.
En outre, on note une différence dans les
dépenses selon leur nature. En effet, 86% des dépenses de
santé concernent l'achat de médicament. Ces résultats
montrent une forte consommation médicale puisque les ménages
déboursent en moyenne 4.012 FCFA pour les
88
frais de médicament. Il faut signaler, par ailleurs,
que nos enquêtes se sont déroulées en hivernages où
les cas de paludisme sont nombreux.
Les frais de transport ne représentent que 5% des
dépenses totales. Cette situation signifie que l'accès aux
services de santé pose problème. Seuls les ménages proches
de la route nationale et des pistes peuvent utiliser les moyens de transport
tels que la voiture. Les populations utilisent en général le
vélo comme moyen de transport. D'après nos enquêtes, 42 %
de notre échantillon se déplacent à vélo pour
joindre le poste de santé en cas de paludisme. Comme l'illustre la photo
n° 4, montrant une femme qui vient de se faire consulter au poste de
santé, le vélo demeure le moyen de locomotion la plus
prisée dans la Communauté Rurale de Mampatim.
Photo n°3
Le moyen de transport le plus utilisé en cas
d'accès palustre
Il ressort de notre analyse que les dépenses de
santé effectuées par les ménages lors du dernier
épisode morbide palustre sont élevées quelque soit leur
nature. Cependant, les dépenses de santé se différencient
selon les villages (cf. tableau 26).
89
A travers ce tableau, nous discernons que c'est au niveau des
villages de Mampatim et d'Anambé où les dépenses de
santé sont les plus élevées. Ces villages, à eux
deux, regroupent plus de 350.000 FCFA pour l'achat de médicament sur un
total de 971.015 FCFA. C'est dans ces villages également que les
dépenses en frais de consultation sont les plus importantes. Ces fortes
dépenses montrent tout simplement que les ménages sont proches
des postes de santé et ont la possibilité d'acheter sur place
leur médicament
Les dépenses de santé des villages de
Médina Samba Baldé et d'Awataba se chiffrent à 181.100
FCFA. Cette situation s'explique par le fait que les populations de ces
villages préfèrent se faire consulter au poste de santé
Diaobé. Cette préférence de se faire soigner au poste de
santé de Diaobé est conditionnée par la qualité de
soins qui est meilleure selon les ménages. Ce déplacement
contraint les populations à acheter les médicaments au niveau de
la pharmacie où les prix ne sont pas subventionnés Les
dépenses de santé occasionnées par les frais de transport
sont surtout l'oeuvre des habitants des villages de Missirah Demba Sadio et
d'Aine Mady Yoro. Grace à leur position géographique (ces
villages sont traversés par la route bitumée de la Nationale 6 et
sont distants du poste de santé de Mampatim de 7 et de 8 km), les
populations de ces villages bénéficient des transports en commun
qui font la navette entre Kolda et Vélingara.
Pour ce qui est des frais d'hospitalisation, c'est dans le
village de Mampatim que l'on a rencontré un cas de paludisme grave qui
nécessitait un transfert du malade à l'hôpital
régional de Kolda.
90
Tableau 24 : Répartition des
dépenses de santé selon leur nature de
l'échantillon
Villages
|
Achat de médicament
|
Consultation
|
Frais de transport
|
Frais
d'hospitalisation
|
Total
|
Anambé
|
115475
|
6850
|
600
|
|
122925
|
Aine Mady Yoro
|
47900
|
2500
|
10100
|
|
60500
|
Awataba
|
59950
|
1950
|
1500
|
|
63400
|
Dembayel
|
92300
|
3200
|
5900
|
|
101400
|
Diank. Oguel
|
107475
|
2900
|
5725
|
|
116100
|
Kossanké
|
50725
|
3200
|
6700
|
|
60625
|
Mampatim
|
254050
|
13350
|
2400
|
75000
|
344800
|
Medina S.Baldé
|
110800
|
2900
|
4000
|
|
117700
|
Missirah D.Sadio
|
102490
|
3800
|
14900
|
|
121190
|
Thiéoulé
|
29850
|
2500
|
7900
|
|
40250
|
Total
|
971015
|
43150
|
59725
|
75000
|
1148890
|
Source : Enquête dans les
ménages, 2008
.
Selon les ICP des deux postes de santé : « ces
dépenses faramineuses pouvaient être évitées si les
populations se rendaient à temps au niveau des structures de
santé modernes pour soigner le paludisme. Au lieu de cela, elles
préfèrent venir au dernier moment après avoir usées
tous les recours aux soins inimaginables. Bien entendu, à partir de
là, le coût du traitement, qui ne devait pas dépasser au
maximum 500 FCFA (le prix de l'ACT est fixé à 300 FCFA), triple
voire quadruple compte tenu des complications ».
Somme toute, qu'importe le lieu de résidence et le
niveau de vie des ménages, les dépenses de santé
effectuées lors d'un épisode morbide palustre sont
élevées et les populations jugent les prix des médicaments
assez chers en milieu rural. La récurrence du paludisme dans la
Communauté Rurale de Mampatim fait subir aux ménages de lourdes
pertes économiques allant de la réduction du revenu à la
baisse de la consommation. Selon le PNLP, le paludisme est responsable au
Sénégal d'une perte considérable de journées de
productivité et constitue un frein à la productivité chez
les adultes.
Afin de réduire les cas de paludisme et les
conséquences qui en découlent, différentes
stratégies de lutte ont été développées dans
l'espace communautaire de Mampatim. Ces stratégies sont
étudiées dans le second chapitre de cette troisième
partie.
91
Chapitre II : Les stratégies de lutte
contre le paludisme développées dans la Communauté
Rurale de Mampatim
Dans ce chapitre, compte tenu de la
vulnérabilité économique des populations à faire
face à la maladie, nous étudierons les différentes
stratégies de lutte contre le paludisme développées dans
l'espace communautaire de Mampatim. Ces stratégies sont mises en oeuvre
par le PNLP, les partenaires au développement et les mouvements
associatifs tels que les groupements féminins. A travers les guides
d'entretien administrés aux responsables des intervenants dans la lutte
contre le paludisme, nous avons pu évaluer leurs actions.
II.1- L'action du Programme National de Lutte contre le
Paludisme (PNLP)
Dans le souci de contrôler le paludisme, l'Etat du
Sénégal a élaboré en 1995 le PNLP dont ses
activités sont intégrées dans le Plan National de
Développement Sanitaire (P.N.D.S) de 1998 à 2007 et le Programme
de Développement Intégré de la Santé (P.D.I.S). Le
PNLP se fixe comme objectif principal de réduire la morbidité et
la mortalité dues au paludisme dans l'ensemble du pays. Ses objectifs
spécifiques se résument à :
Renforcer la capacité pour la planification, la mise
en oeuvre, le suivi et l'évaluation des activités de lutte
antipaludique à tous les niveaux ;
Améliorer la qualité de la prise en charge du
paludisme comprenant la prise en charge communautaire utilisant le
médicament disponible le plus efficace ;
Renforcer les mesures de prévention du paludisme par
la promotion de l'utilisation de mesures de protection personnelle parmi la
population à risque (enfants de moins de cinq ans et femmes enceintes)
et l'utilisation des mesures de lutte antivectorielle accessibles et variables
plus particulièrement l'aspersion intra domiciliaire d'insecticide
(CAID) ;
Renforcer la lutte contre le paludisme chez la femme
enceinte par la prise en charge effective des cas, la prévention par le
traitement préventif intermittent ;
Renforcer la lutte contre les épidémies de
paludisme par la détection précoce et la réponse à
temps aux épidémies ;
Promouvoir et mettre en oeuvre des stratégies
d'Information-Education-Communication (IEC) ;
Renforcer le système de monitoring et
d'évaluation incluant la recherche opérationnelle ;
Développer et renforcer la coordination nationale et
le partenariat.
92
Pour bien mener à terme sa mission, le P.N.L.P a
développé des plans quinquennaux, avec l'appui de ses principaux
partenaires (le fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et
le paludisme, la banque mondiale, l'OMS, l'UNICEF, la banque islamique de
développement et l'USAID), afin de lutter efficacement contre
l'endémie palustre.
Le dernier plan stratégique quinquennal en date
2006-2010 à « pour but de contribuer à l'amélioration
de l'état de santé de la population du Sénégal par
la réduction du fardeau du paludisme. Il a comme objectif
général de réduire la morbidité et la
mortalité dues au paludisme de 50% d'ici 2010 » [Ndiaye et
al., 2007]. Les objectifs spécifiques sont :
· amener à 80 % le taux de couverture et
d'utilisation de la MII d'ici 2010 ;
· couvrir 80 % des habitations dans les zones
ciblées en PID et en gestion appropriée ;
· traiter 80 % des cas de paludisme à tous les
niveaux de la pyramide sanitaire conformément aux directives nationales
;
· amener à 80 % le taux de couverture en TPI
conformément aux directives nationales ;
· améliorer la gestion du programme à tous
les niveaux.
Les efforts consentis par le P.N.L.P se sont soldés
par d'importantes réalisations qui ont touché toute la population
sénégalaise. Parmi ses réalisations, on peut citer :
· l'introduction d'un nouveau traitement antipaludique
(Combinaisons Thérapeutiques à base de dérivés
d'Artémisinine ou ACT) ;
· la gratuité de la
Sulfadoxine-Pyriméthamine (SP) pour le Traitement Préventif
Intermittent (TPI) chez les femmes enceintes ;
· l'amélioration de l'accessibilité
géographique et financière des moustiquaires
imprégnées avec une forte implication communautaire ;
· la forte subvention du coût de la moustiquaire
imprégnée ;
· la forte subvention de coût du traitement du
paludisme simple par les ACT, et
· la disponibilité des ACT dans toutes les
structures sanitaires du pays depuis le mois de mai 2006.
En dehors du P.N.L.P, les partenaires au développement
(ONG) oeuvrent dans la lutte contre le paludisme dans la Communauté
Rurale de Mampatim.
93
II.2- L'action des partenaires au développement
Beaucoup d'ONG oeuvrent pour le développement de la
Communauté Rurale de Mampatim. Leurs principaux secteurs
d'activités tournent autour des questions de l'agriculture, de
l'élevage, du commerce, de l'éducation et de la santé. Sur
la dizaine de ces ONG, nous en avons choisi trois qui interviennent de
manière continue et soutenue dans la lutte contre le paludisme : il
s'agit de l'USAID, de World Vision et Aide et Action.
II.2.1- L'intervention de l'USAID
Le programme santé de l'Agence des Etats-Unis pour le
développement International (USAID) intervient depuis Octobre 2006 dans
la Communauté Rurale de Mampatim. Son objectif principal est
d'améliorer l'état de santé des populations. Son
rôle est de renforcer les capacités des structures de santé
et des autorités locales. A travers l'Initiative du Président
Américain sur le paludisme (PMI), l'USAID mène des actions contre
la maladie. Le PMI est « une initiative inter agence dirigée par
l'USAID avec le "Centers for Disease Control and Prevention" des Etats-Unis et
les gouvernements des pays hôtes comme partenaires clés. Le PMI
cherche à aider les programmes nationaux de lutte contre le paludisme,
à réduire de 50 % la mortalité due au paludisme dans 15
pays d'Afrique en touchant 85 % des groupes les plus vulnérables - les
enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes - par des mesures de
prévention et de traitement dont l'efficacité est
avérée » [USAID, 2007].
En collaboration avec le Plan d'Opération de la
Collectivité Locale (POCL) de Mampatim, l'USAID diligente des
activités de prévention par l'éducation et l'information
des populations, de soutien au système de santé par la mise
à disposition de M.I.I, par la formation des ASC et des ICP et par
l'octroi de médicament contre le paludisme. Ces activités
s'intègrent parfaitement dans le plan stratégique de lutte contre
le paludisme 20062010.
II.2.2- L'intervention de World Vision
L'objectif principal de l'ONG World Vision est d'atteindre un
développement communautaire transformateur, durable et accès en
priorité sur l'enfant. Assurer le bien-être
94
de l'enfant dans toute sa globalité, surtout en
matière de santé, figure parmi ses objectifs
spécifiques.
L'ONG mène beaucoup d'activités de lutte contre
le paludisme dans la Communauté Rurale de Mampatim. Dans le domaine de
la prévention, des séances de causeries sont organisées
avec les relais et les facilitateurs. Pour ce qui est de la prise en charge,
des médicaments (ACT) sont offerts aux postes et cases de santé.
Il s'y ajoute le remboursement des frais de médicaments pour les enfants
qui sont dans les familles les plus démunies. Un chef de ménage
rencontré dans le village d'Anambé confirme ce remboursement
destiné à aider les plus pauvres : « nous louons
vraiment l'action de World Vision. Récemment, j'ai
bénéficié d'un remboursement de l'ordonnance que j'avais
acheté pour soigner ma fille qui souffrait du paludisme ».
Le volet de la formation est également pris en compte
dans la lutte contre le paludisme. Les groupes bénéficiaires de
cette formation sont les leaders qui ont une influence dans les villages, les
groupements féminins et les guérisseurs traditionnels.
D'ailleurs, lors de notre passage une formation avait été faite
aux tradipraticiens pour leur présenter les risques du paludisme.
II.2.3- L'intervention d'Aide et Action
Aide et Action est une ONG française
créée en 1981 qui intervient dans le secteur de
l'éducation, surtout au niveau de l'élémentaire :
encadrement des enseignants, construction de salles de classes, distribution de
fournitures scolaires, équipement, etc. Elle participe à l'effort
de l'amélioration de l'éducation de la Communauté Rurale
de Mampatim depuis 1991.
Sa collaboration dans la lute contre le paludisme s'articule
autour du volet "Santé-Scolaire" qu'elle développe au sein des
établissements : formation et sensibilisation des enseignants et des
élèves sur le paludisme, assainissement dans les écoles
mais aussi dans les villages, séances d'alphabétisation sous le
thème hygiène et propreté, etc. De plus, une "mallette
à pharmacie" est installée dans certaines écoles leur
permettant de lutter contre les maladies telles que le paludisme. Cette
mallette est utilisée pour prodiguer les premiers soins à un
élève malade, avant de l'évacuer au poste de santé
si besoin.
95
Par ailleurs, un guide pratique en soins de santé
à l'école, réalisé par Aide et Action, est
destiné aux enseignants et élèves soignants. Dans ce
guide, des informations allant de la connaissance des symptômes au
traitement du paludisme y sont mentionnées.
Les actions menées par les partenaires au
développement dans le cadre de la lutte contre le paludisme dans la
Communauté Rurale de Mampatim sont perçues comme une
bouffée d'oxygène par les populations. Elles permettent aux
ménages de réduire certaines charges liées aux
dépenses causées par la maladie.
A côté de l'intervention des partenaires au
développement, les mouvements associatifs, comme les groupements
féminins, participent à la lutte contre le paludisme.
II.3- L'action des groupements féminins
Les populations de Mampatim s'investissent également
dans la lutte contre le paludisme. Cette lutte est surtout l'oeuvre des
groupements féminins. Lors de notre passage, nous avons eu à
interroger les représentantes de trois groupements sis aux villages de
Mampatim, Aine Mady Yoro et Missirah Demba Sadio. Il s'agit des groupements de
"Rewbé" de Mampatim, de "Dintale Fouladou" de Missirah Demba Sadio et de
"Wakilaré Rewbé Fouladou" d'Aine Mady Yoro.
II.3.1- L'action de "Rewbé" du village de
Mampatim
Créé en 1999, "Rewbé" compte plus de 50
membres et ses activités concernent le secteur de la santé
uniquement. Le principal objectif du groupement demeure la lutte contre les
maladies infantiles, les IST, le sida et les maladies à transmission
vectorielle.
Grâce à l'appui de certains ONG, le groupement
organise chaque année des campagnes de sensibilisation, des causeries,
des journées de nettoiement dans le village, etc. D'ailleurs, le
groupement avait bénéficié, lors de notre passage, d'un
don de 82 paquets de moustiquaires imprégnées offertes par World
Vision et l'USAID. Ces moustiquaires devaient être distribuées au
sein des populations les plus démunies.
Dans le domaine de la sensibilisation, le groupement forme des
élèves sur le paludisme en langue peulh. Ces derniers ont la
charge de donner des cours chaque vendredi sur la place du village.
96
Les actions du groupement sont très bien perçues
par les villageois et les partenaires au développement. Un responsable
d'un ONG affirme que : « le groupement "Rewbé" nous permet de
mieux atteindre les populations. C'est en quelque sorte un intermédiaire
incontournable du fait de son implication très poussée dans la
lutte contre le paludisme. Grâce à sa détermination, le
groupement a réussi à chasser bon nombre de vendeur de
médicament illicite sur la place du marché ».
II.3.2- L'action de "Dintale Fouladou" du village de
Missirah Demba Sadio
"Dintale Fouladou" n'a que quatre ans d'existence et regroupe
27 membres au total. L'agriculture, l'élevage, le commerce et la
santé sont ses secteurs d'activités. Il faut dire que ce
groupement privilégie le plus les activités
génératrices de revenu. Ce fait résulte que le village
regorge des plus grands producteurs de produits agricoles dans la
Communauté Rurale de Mampatim.
Néanmoins, des initiatives de lutte contre le
paludisme, surtout en période d'hivernage, sont mises en oeuvre. Ces
initiatives tournent essentiellement autour de l'achat de moustiquaires et des
opérations de désherbage pour éviter toutes
multiplications de gîtes larvaires. La sensibilisation est
également prise en compte.
II.3.3- L'action de " Wakilaré Rewbé
Fouladou" du village d'Aine Mady Yoro
Le groupement " Wakilaré Rewbé Fouladou" compte
35 membres qui militent pour le développement de l'agriculture et
l'amélioration de la santé des populations. Il a comme principaux
objectifs la lutte contre la famine, la pauvreté et les maladies.
La lutte contre le paludisme occupe une place de choix dans le
volet sanitaire des programmes de " Wakilaré Rewbé Fouladou".
Ayant compris qu'il ne fallait pas attendre l'apparition des symptômes de
la maladie pour agir, le groupement concentre ses forces dans le domaine de la
prévention. Des séances de projection de vidéo et de photo
sont organisées pour sensibiliser la population sur les comportements
qui peuvent accroitre l'endémie palustre au sein du village.
En marge de ces séances, le groupement, à l'aide
d'une motopompe offerte par un immigré, sillonne les concessions
désirant évacuer les eaux stagnantes moyennant une contrepartie.
Parfois, c'est tout le village qui est concerné par ces
opérations d'évacuation des eaux usées
97
et c'est le Conseil Rural qui paie les frais. Ces
opérations font renflouer les caisses du groupement et permettent
à ses membres de lutter efficacement contre le paludisme.
De manière générale, l'intervention des
groupements féminins dans la lutte contre le paludisme est perçue
positivement par les populations. Ces dernières adhèrent au
combat de ces femmes et n'hésitent pas à apporter leur soutien.
Le Conseil Rural et les partenaires au développement épaulent
également ces groupements pour le bien être de la
communauté.
L'ensemble des stratégies de lutte
développées contre le paludisme dans l'espace communautaire de
Mampatim est d'un grand apport. Ces stratégies permettent de soulager le
travail des ICP en matière de sensibilisation et de réduire la
charge des ménages par la distribution de médicaments et de
moustiquaires imprégnées. Cependant, qu'il s'agisse du PNLP, des
partenaires au développement ou des groupements féminins,
certaines difficultés bloquent la bonne marche des interventions de
lutte contre le paludisme.
Pour le PNLP, les obstacles sont multiples et variés.
Parmi ces obstacles on peut citer : ? le manque de moyen financier des
districts pour mener des interventions à base communautaire qui auraient
pu permettre de promouvoir et de pérenniser les mesures de
prévention adéquates dans la communauté ;
? les activités d'IEC sont insuffisantes parce que les
districts n'exécutent pas un
programme bien élaboré et font surtout la
mobilisation sociale de façon ponctuelle ; ? l'insuffisance des relais
communautaires et leur manque de formation ou de
motivation pose un réel problème ;
? l'insuffisance de la quantité de moustiquaires
imprégnées susceptible d'assurer des taux de couverture
appréciables ;
? l'insuffisance dans le volet lutte contre le vecteur
(pulvérisation intra-domiciliaire, lutte anti larvaire, etc.) [MSPM,
2006].
Les partenaires au développement rencontrent peu de
difficultés dans la mise en oeuvre de leur stratégie de lutte
contre le paludisme. Leur principal souci est de pérenniser leurs
actions afin que les populations puissent changer de comportement et
réduire les cas de maladie. En effet, juste après une campagne de
sensibilisation ou de distribution de moustiquaires imprégnées,
on remarque, le plus souvent, une adhésion totale des populations quant
à l'application des directives pouvant atténuer les risques
d'épidémie palustre. Cependant, sur la durée certaines
mauvaises habitudes refont surface et annihilent
98
le travail effectué par les ONG. La
précarité, la faiblesse des revenus et, parfois, les croyances
traditionnelles peuvent expliquer ces échecs.
L'intervention des groupements féminins dans la lutte
contre le paludisme est rendue difficile, dans certains cas, par le manque de
soutien du Conseil Rural. Pour certains groupements, les autorités
locales sont plus enthousiasmées à apporter leur soutien s'il
s'agit de manifestation politique. D'après les propos d'une des
présidentes d'un groupement féminin : « l'aide du
Conseil Rural se limite à l'autorisation d'organiser des actions contre
le paludisme et de nous assister, par moment, dans certaines réunions.
Nous ne recevons pas d'aide financière de la Communauté Rurale
». En outre, beaucoup d'ONG accentuent leurs projets de
développement dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage.
Ce qui laisse peu de place à la santé. Mais il ne faudrait pas
occulter que les ONG demeurent les principaux partenaires de ces groupements.
Enfin, la dernière difficulté est d'ordre familial. Certains
hommes interdisent à leur épouse de quitter le foyer pour
assister aux réunions.
99
Conclusion partielle
Au terme de cette troisième partie, nous nous rendons
compte que la population de la Communauté Rurale de Mampatim a, de
manière générale, une bonne connaissance des
symptômes et du mode de transmission du paludisme. Cependant, certains
ménages ignorent le mode de transmission du paludisme. Cette ignorance
entraine des comportements à risque qui peuvent accroître le
nombre de cas de paludisme. En effet, 92 % des ménages déversent
les eaux usées soit dans la nature ou à l'intérieur des
champs qui se trouvent dans les concessions. De plus, 83 % des ménages
affirment avoir utilisés les mêmes endroits comme lieu de
dépôt des ordures. Ces pratiques augmentent le risque de
prolifération des moustiques vecteurs de maladie comme le paludisme.
Dés lors, pour se protéger des piqûres de
moustiques, l'utilisation de moustiquaires imprégnées est
préconisée par les autorités médicales. On remarque
que la majeure partie des ménages (76 %) ont au moins une moustiquaire.
Toutefois, ces moustiquaires sont souvent détériorées ou
ne sont pas imprégnées. Il faut ajouter que dans certains
villages, les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans ne dorment
pas sous une moustiquaire. La cause évoquée est le manque de
moyen financier pour acheter les moustiquaires imprégnées.
Cette négligence de la prévention renforce les
risques de transmission du paludisme et entraine des dépenses de
santé élevées lors d'un épisode morbide palustre.
Effectivement, les populations dépensent en moyenne 4.747 FCFA pour
soigner un cas de paludisme.
Nous avons également étudié dans cette
partie les différentes stratégies de lutte contre le paludisme
développées dans la Communauté Rurale de Mampatim. Ces
stratégies visent à réduire le nombre de cas de paludisme
et les dépenses effectuées par les ménages pour soigner la
maladie. Ces stratégies sont mises en oeuvre par le PNLP, les
partenaires au développement (USAID, World Vision et Aide et Action) et
les groupements féminins.
Malgré quelques difficultés, les intervenants
dans la lutte contre le paludisme arrivent à sensibiliser les
populations, subventionner les prix des moustiquaires imprégnées
et des médicaments (ACT), faire des dons de moustiquaires
imprégnées et de médicaments, rembourser des frais de
médicament, etc.
100
CONCLUSION GENERALE
L'étude des facteurs de risque et de l'accès aux
soins pour le paludisme constitue une analyse de l'évolution de la
maladie dans la Communauté Rurale de Mampatim. Dans cette zone, comme
sur l'ensemble du Sénégal, le paludisme demeure un
problème de santé publique majeure. Il constitue le principal
motif de consultation dans les postes de santé et touche toutes les
couches de la population. Au terme de ce Travail d'Etude et de Recherche, nous
avons pu dégager un certain nombre d'enseignements quand à la
compréhension de l'évolution du paludisme dans l'espace
communautaire de Mampatim.
Située à la partie méridionale du pays
qui est caractérisée par une saison des pluies longue de quatre
à six mois avec une moyenne de 100mm d'eau/ mois, la Communauté
Rurale de Mampatim présente un environnement physique favorable à
la multiplication des gîtes larvaires vecteurs de maladies parasitaires
comme le paludisme.
Outre l'aspect physique, le développement du paludisme
est accentué par un environnement socio-économique
précaire. La faiblesse des revenus (78 % des ménages ont moins de
25.000 FCFA par mois) fait que l'accès aux services sociaux de base,
surtout à l'éducation, pose problème dans l'espace
communautaire de Mampatim. Il en résulte un niveau d'instruction bas qui
se répercute sur les comportements des populations par rapport à
la maladie. L'ignorance des symptômes et du mode de transmission du
paludisme sont autant de facteurs qui favorisent le développement du
paludisme.
La prégnance du paludisme au sein de la population est
aggravée par l'insuffisance de structures sanitaires dans la zone de
Mampatim. Avec une population de 30.346 habitants, la Communauté Rurale
de Mampatim dispose de deux postes de santé soit une desserte d'un poste
de santé pour 15.173 habitants, là où l'OMS
préconise un poste de santé pour 10.000 habitants.
La principale conséquence en est que
l'accessibilité aux postes de santé demeure problématique.
Suivant l'Indicateur d'Accessibilité aux Soins de Santé Primaires
(IASSP), 18,14 % de la population de Mampatim vivent dans un rayon
inférieur ou égal à 5 km des postes de santé.
Autrement dit, 12 villages sur 108 jouissent d'une bonne accessibilité
aux structures de soins. Pour accéder à un poste de santé,
les populations font en moyenne 35 km.
Les problèmes d'accessibilité constituent des
contraintes entraînant une faible fréquentation des postes de
santé en cas de paludisme. De ce fait, les populations font recours
à plusieurs
101
types de soins. Cependant, la médecine traditionnelle
est le choix privilégié en cas d'épisode morbide palustre.
Le recours aux tradipraticiens compense la faible couverture sanitaire. Or, les
guérisseurs traditionnels confondent souvent les symptômes du
paludisme à ceux de la fièvre jaune, faussant ainsi le traitement
de la maladie ; d'où la récurrence du paludisme au sein de la
population.
Toutefois, pour se prévenir la maladie, les
autorités médicales préconisent l'utilisation de
moustiquaires imprégnées d'insecticides. Malgré cela le
nombre de cas de paludisme présumé ne cesse d'accroître
dans la Communauté Rurale de Mampatim. La faiblesse des ressources
financières amène les populations à négliger la
prévention. Ces dernières utilisent des moustiquaires souvent
détériorées et dont la dernière imprégnation
remonte à des années.
Cette négligence de la prévention renforce les
risques de transmission du paludisme et entraine des dépenses de
santé élevées lors d'un épisode morbide palustre.
En moyenne, les populations dépensent 4.747 FCFA pour soigner un cas de
paludisme.
Pour faire face à la maladie, différentes
stratégies de lutte contre le paludisme sont développées
dans la Communauté Rurale de Mampatim. Ces stratégies visent
à réduire le nombre de cas de paludisme et les
conséquences économiques de la maladie.
Au terme de cette étude, nous avons pu constater que le
paludisme est la maladie qui affecte le plus les populations. Cette
récurrence de la maladie contribue à la baisse de la
productivité. Aussi, les résultats de notre Travail d'Etude et de
Recherche nous amène à dégager un certain de nombre de
perspectives pouvant améliorer la lutte contre le paludisme :
? la construction d'infrastructures socio-économiques
adéquates permettant d'améliorer les conditions de vie de la
population. Il s'agit, entre autres, d'accroitre le nombre
d'établissements scolaires afin d'élever le niveau d'instruction
des populations et de désenclaver les villages par la construction et la
réhabilitation de pistes de production pour une meilleure circulation
des personnes.
? la promotion de la santé qui passe par une couverture
sanitaire satisfaisante qui permettrait à un maximum d'habitants
d'accéder aux structures de soins et par l'éducation sanitaire
des populations.
102
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107
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition de
l'échantillon . 20
Tableau 2 : Répartition de la population
de l'échantillon selon les ménages. 27
Tableau 3 : Situation matrimoniale des chefs de
ménage enquêtés 28
Tableau 4 : Répartition de la population
selon l'ethnie 30
Tableau 5 : Répartition du revenu mensuel
selon les ménages 34
Tableau 6 : Répartition du revenu mensuel
selon les villages 35
Tableau 7 : Niveau d'instruction des chefs de
ménage 37
Tableau 8 : Niveau d'instruction des femmes
37
Tableau 9 : Répartition des
infrastructures en soins de santé primaire selon les
Régions 41 Tableau 10 :
Répartition des infrastructures en soins de santé primaire selon
les districts
de la région de Kolda 42
Tableau 11 : Indice personnel soignant/
population selon la région 45
Tableau 12 : Indice personnel soignant/
population au niveau des districts de la
région de Kolda 46 Tableau 13 : Offre
de soins en personnel médical dans la Communauté
Rurale de Mampatim 47
Tableau 14 : Activité des postes de
santé en 2007 54
Tableau 15 : Fréquentation selon le genre
64
Tableau 16 : Morbidité
diagnostiquée dans les postes de santé 66
Tableau 17 : La morbidité palustre selon
le genre 69
Tableau 18 : Les différents types de
recours aux soins en cas de paludisme 73
Tableau 19 : Comparaison entre le nombre de cas
de paludisme et la distance
aux postes de santé 74
Tableau 20 : Niveau de connaissance des
symptômes du paludisme 82
Tableau 21 : Connaissance des populations du
mode de transmission
du paludisme 84
Tableau 22 : Proportion de ménages
possédant des moustiquaires 85
Tableau 23 : La nature des dépenses de
santé lors du dernier épisode morbide
Palustre 87
Tableau 24 : Répartition des
dépenses de santé selon leur nature de l'échantillon
90
108
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Situation matrimoniale en fonction
des âges 28
Graphique 2 : Répartition de
l'échantillon par classe d'âge et par sexe 29
Graphique 3 : La répartition de
l'échantillon selon la principale activité 31
Graphique 4 : Les principaux types de culture
32
Graphique 5 : La composition du cheptel des
ménages 33
Graphique 6 : Taux d'utilisation des postes de
santé 55
Graphique 7 : Fréquentation selon
l'âge 63
Graphique 8 : La morbidité palustre selon
l'âge et le genre 70
Graphique 9 : Variations saisonnières de
la morbidité palustre 71
Graphique 10 : Connaissance du symptôme
"Fiévre/frisson" et nombre de cas
de paludisme présumés 83 Graphique 11
: Connaissance du mode de transmission et nombre de cas de
paludisme présumés 85 Graphique 12
: Prévention des femmes enceintes et des enfants de moins de
cinq ans 86
109
LISTE DES CARTES
Carte n°1 : Situation de la
Communauté Rurale de Mampatim 11
Carte n°2 : Répartition de la
population de la Communauté Rurale de
Mampatim 26 Carte n°3 :
Répartition des infrastructures sanitaires dans la Communauté
Rurale de Mampatim 43 Carte n°4 :
Accessibilité physique des postes de santé de Mampatim et
d'Anambé 49
Carte n°5 : Aire de polarisation du poste
de santé de Mampatim 57
Carte n°6 Aire de polarisation du poste de
santé d'Anambé 59
Carte n°7 : Taux de fréquentation
par village des postes de santé dans la Communauté
Rural de Mampatim 61 Carte n°8 :
Répartition spatiale du nombre de cas de paludisme
présumés par village
dans la Communauté Rurale de Mampatim 68 Carte
n°9 : Incidence du réseau hydrographique sur la
répartition du nombre de cas
de paludisme présumés par village dans la
Communauté Rurale de Mampatim 81
LISTE DES PHOTOS
Photo n°1 : Un canal d'irrigation du bassin
de l'Anambé 72
Photo n°2 : L'impraticabilité d'une
piste reliant le village d'Awataba au poste
de santé d'Anambé 76
Photo n°3 : Le moyen de transport le plus
utilisé en cas d'accès palustre 88
110
TABLE DES MATIERES
Sommaire 2
Acronymes 3
Avant-propos 4
INTRODUCTION GENERALE 7
I- Problématique 12
I.1- Contexte et justification 12
I.2- Objectifs de l'étude 13
I.2.1- Objectif général 13
I.2.2- Objectifs spécifiques 14
I.3- Hypothèse de recherche 14
I.4- L'analyse conceptuelle 14
I.4.1- Facteur de risque 15
I.4.2- Accès aux soins 15
I.4.3- Paludisme 16
I.4.4- Communauté Rurale 16
II- Méthodologie de recherche 16
II.1- La revue documentaire 17
II.2- La collecte de données sur le terrain 18
II.2.1- L'exploitation des registres de consultation 18
II.2.2- L'enquête quantitative 19
II.2.3- L'enquête qualitative 20
II.3- Le traitement des données 20
II.4- La phase explicative 21 PREMIERE PARTIE : ETUDE DES
CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET ECONOMIQUES ET DE L'OFFRE DE SOINS
DANS LA
COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM 22
Introduction 23
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES ET
ECONOMIQUES 24
I.1- Les caractéristiques socio-démographiques
24
I.1.1- Evolution et répartition de la population 24
I.1.2- La taille des ménages 27
111
I.1.3- La situation matrimoniale 27
I.1.4- La structure démographique 29
I.1.5- La répartition selon l'ethnie et la religion
29
I.2- Les caractéristiques socio-économiques
30
I.2.1- Les principales activités économiques
30
I.2.2- Le revenu des ménages 33
I.2.3- L'accès aux services sociaux de base 35
I.2.3.1- L'accès à l'éducation 36
I.2.3.2- L'accès à l'électricité
38
I.2.3.3- L'accès à l'eau potable 38
CHAPITRE II : L'OFFRE DE SOINS DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE
MAMPATIM 40
II.1- Les infrastructures sanitaires 40
II.2- L'offre de soins en personnel médical 44
II.3- L'accessibilité physique des postes de
santé 47
Conclusion partielle 50
DEUXIEME PARTIE : LE RECOURS AUX SOINS ET LA MORBIDITE
PALUSTRE DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM 52
Introduction 53
CHAPITRE I : LE RECOURS AUX SOINS 54
I.1- L'utilisation des postes de santé 54
I.2- Aire de recrutement des postes de santé 56
I.2.1- Aire de recrutement du poste de santé de
Mampatim 56
I.2.2- Aire de recrutement du poste de santé
d'Anambé 58
I.3- La fréquentation des postes de santé 60
I.3.1- La fréquentation selon l'âge et le genre
63
I.3.1.1- La fréquentation selon l'âge 63
I.3.1.2- La fréquentation selon le genre 64
CHAPITRE II : LA MORBIDITE PALUSTRE 65
II.1- L'évolution du paludisme 65
II.1.1- Le paludisme, principal motif de consultation 65
II.1.2- La répartition spatiale de la morbidité
palustre 67
II.1.3- La morbidité palustre selon l'âge et le
genre 69
112
II.1.4- Les variations saisonnières de la morbidité
palustre 70
II.2- Les types de recours aux soins en cas de paludisme 73
Conclusion partielle 77
TROISIEME PARTIE : LES FACTEURS DE RISQUE DU PALUDISME ET LES
STRATEGIES DEVELOPPEES DANS LA COMMUNAUTE RURALE DE MAMPATIM
78
Introduction 79
CHAPITRE I : LES FACTEURS DE RISQUE DU PALUDISME 80
I.1- Réseau hydrographique et transmission du paludisme
80
I. 2. Connaissance des symptômes et du mode de transmission
82
I.2.1- Connaissance des symptômes du paludisme 82
I.2.2- Connaissance du mode de transmission 83
I.3- L'utilisation des moustiquaires 85
I.4- La consommation médicale en cas d'accès
palustre 87
CHAPITRE II : LES STRATEGIES DE LUTTE 91
II.1- L'action du Programme National de Lutte contre le
Paludisme (PNLP) 91
II.2- L'action des partenaires au développement 93
II.2.1- L'intervention de l'USAID 93
II.2.2- L'intervention de World Vision 93
II.2.3- L'intervention d'Aide et Action 94
II.3- L'action des groupements féminins 95
II.3.1- L'action de "Rewbé" du village de Mampatim 95
II.3.2- L'action de "Dintale Fouladou" du village de Missirah
Demba Sadio 96
II.3.3- L'action de " Wakilaré Rewbé Fouladou" du
village d'Aine Mady Yoro 96
Conclusion partielle 99
CONCLUSION GENERALE 100
BIBLIOGRAPHIE 102
Liste des tableaux 107
Liste des graphiques 108
Liste des cartes et des photos 109
TABLE DES MATIERES 110
ANNEXES 113
113
Date :
Enquêteur : N° :
q 4. Mandingue 5. Diola
q 7. Mandjack
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
11. Si alphabétisé, c'est dans quelle langue?
q 1. Wolof 2. Sérère 3. Pular
q 6. Mancagne
ENQUETES SOCIO-SANITAIRE AU PRES DES MENAGES
Juillet 08 - UCAD
C R de MAMPATIM Village de
IDENTIFICATION
12. Quelle est votre principale activité
professionnele?
q 1. Agriculture irriguéelmaraichage
q 2. Agriculture pluviale
q 3. Elevage
q 4. Commerce
q 5. Artisanat
q 6. Services
q 7. Autres
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
13. Combien de personnes vivent dans votre ménage?
15. Quel est le nombre d'enfants du ménage ayant moins de
5 ans?
q 1. Sexe masculin 2. Sexe féniinin
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
15. Quel est le nombre de personnes du ménage ayant entre
5 et 14 ans ?
q 1. Sexe masculin 2. Sexe féminin
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
16. Quel est le nombre de personnes du ménage ayant entre
15 et 29 ans ?
q 1. Sexe masculin 2. Sexe féminin
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
17. Quel est le nombre de personnes du ménage ayant entre
30 et 49ans ?
q 1. Sexe masculin 2. Sexe féminin
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
18. Quel est le nombre de personnes du ménage ayant plus
de 50 ans ?
q 1. Sexe masculin 2. Sexe féminin
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
20. Quelle est la superficie exploitée par le
ménage (en ha) ?
q 1. Aucun
q 3. Secondaire
q 5. Alphabétisé
q 2. Elémentaire
q 4. Supérieur
q 6. Ecole coranique
1. Comment s'appelle votre village ?
3. Sexe
m 1. Masculin 0 2. Féminin
3. Quel est votre âge?
O 1.<30ans C) 2. de30à45ans
m 3.de46à59ans 0 4.de60à70ans
m 5. plus de 70 ans
5. Quelle est votre religion?
m 1. Musulmane C) 2. Chrétienne 0 3 Animiste
6. Quel est votre niveau d'instruction?
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
8. Si vous étes alphabétisé, c'est dans
quelle langue?
q 1. Wolof 2. Sérère 3. Pulaar
q 4. Mandingue 5. Diola 6. Mancagne
q 7. Mandjack 8. Autres
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
S. Quelle est votre situation matrimoniale?
Q 1. Marié monogame Q 2. Marié polygame
Q 3. Veuf(ve) Q 4. Divorcé/Séparé
q 5. Célibataire
9. Combien d'épouses avez vous?
m 1. Deux 0 2. Trois 0 3. Quatre
10. Quel est son niveau ou leurs niveaux d'instruction?
q 1. Aucun 2. Elémentaire 3. Secondaire
q 4. Supérieur 5. Alphabétisé 6.
Coranique
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
DONNEES SOCIO-ECONOMIQUES
19. Quelle est la superficie totale de terres dont dispose le
ménage ?
4. Quelle est votre ethnie?
0 2. Mandingue Q 5. Mandjack
m 7. Diakhanké 0 8. Sérère
m 3. Wolof
Q 6. Mancagne
m 9. Autres
m 1. Peulh
Q 4. Diola
114
115
33. Quel est le revenu mensuel global de sotre
ménage?
C. 1_ moins de 25.000 f 2_ de 25.000 à
50.000 f C; 3. de 50.000 à 75.000 f r 4_ de 75.000 à
100.000 f
q 5_ plus de 100.000 f
34. Combien clepeasca-sores mensuellement
pour
1 aliineutati on?
1. Moins de 25.000
q 3_ De 50.000 à 75.000
q 5_ Plus de 100.000
35. Comlien dépensez-sous annuellement pour
l'éducation?
q 1. Moins de 25.000 9) 2. De 2.5.000
à 50.000
m 3_ De 50.000 à 75.000 0 4. De 75.000 5 100.000
q 5_ Plus de 100.000
36. D'on grosient principalement l'eau que boisent les
ineinln ·es de Antre ménage?
E 1. Forage E 2. Fuit
hydraulique E 3. Puit habituel
E 4_ Mare E 5. Fleuve Vous
pouvez cocher plusieu rs cases.
37. Utilisez-Anus la même source pour les
mêmes besoins (bois on, hygiène corporelle,lessive, etdejections
humaines et animales)?
· 1.Oui J /Non
38. Quel type de toilettes utilise le
ménage?
q 1_ latrines couvertes
q 2_ latrines non couvertes
q 3_ Latrines ventilées
améliorées
E 4_ Nature
Trous pouvez cocher plusieurs cases_
39. Les toilettes se situent-elles à
l'intérieur ou à l'extérieur de la concession ou du
logement?
q 1_ A l'intérieur 2. A
l'einérienr 3. Dans les deux Po es pouvez
cocher plusieu rs cases.
40. Ces toilettes appartiennent-elles exclnsisenrent it
Antre ménage ou bien s'agit-il de toilettes publiques ou
comnunantaires?
1. Toilettes privées · T) 2. Toilettes
publiques
41. Quel est le principal mode d'évacuation des
ordures ménagères pour solve ménage?
q 1_ Charette 2. Dépôt auto
nid
q 3_ Dans la nature 4. Enfouissement
E 5. Incinération E 6. Champ de
case Po us pouvez cocherplusiee;s cases_
42. Quel est le principal mode d'érncuation des
eaux usées pom votre ménage?
q 1_ Canal ferré 2. Canal ouvert 3_
Trou
q 4_ Dans la nature 5. Champ de case Va es
pouvez cocher plusieurs cases.
(i 2. De 25.000 a 50.000 4. De 75.000 5
100.000
21. Quel est le mode d'acquisition des
terres?
E 1. Héntage E 2_ CR
E 3. Location E 4_ Prêt
I'ouspouvez cocher plusieurs cases.
22. Quels sont les resenus moyens pour l'hisernage
passé?
] 1. Moins de 25.000 f :) 2 de 25.000
à 50.000 f
q 3. de 50.000 à 75.000 f (, 4_
de 75.000 à 100.000 f 0 5. plus de 100.000 f
23. Cultivez-vous des champs de case?
q 1.Oui 2 Non
24. Si oui, quels types de culture faites-sous dans ces
champs?
E
1. Mil E 2. Arachide E
3. Maïs
E 4. Sorgho E 5. Coton E 6_
Ni.ébié
E 7. Maraichage
Vous po eues cocher plusieurs cases_
25. Quelle est 1a composition du cheptel du
ménage?
q 1. Bovins 2. Ovins 3. Caprins
E 4_ Equins
q 5. Asius 6. Porcins 7.
Volaille Trous po "oves cocher plusieurs cases_
26. Le bétail, ou sautes animaux domestiques,
siwent-ils dans 1a contes siou?
C. 1. Oui ; ' 2 Non
27. Si non, à quelle ditance?
q 1. mains de 50 m 2. de 50 5 100 m
q 3.de100à150m 4_de150à200m
q 5.plusde200m
28. Quelles sont 'es autres sources de
resenus?
E 1. Petit commerce E 2.
Marabout
q 3. Maître coranique 4.
Teinture
E 5. Couture
q 7. Autres
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
29. Exile t-il d'autres actifs dans le
ménage?
q 1. Oui Q 2 Non
30. A comlien estimez -Nous leur participation mensuel
dans le ménage?
1. moms de 25.000 f 2. de
25.000 à 50.000 f
3. de 50.000 à 75.000 f 0 4. de
75.000 a 100.000 f
:0 5. plus de 100.000 f
31. Azex-mus des migrants? ] 1. Oui ()
2 Non
33. Quelle est 1a contribution mensuelle des migrants
aux
dépenses du ménage?
q 1. moms de 25.000 f
Q 3. de 50.000 5 75.000 f 0 4. de 75.000
à 100.000 f
m 5. plus de 100.000 f
E 6_ Coiffure
q 2.de25.000à50.000f
CONNAISSANCE DE LA MALADIE ET ATTITUDES
52.. Quel est son âge?
q L Moms de 5 ans sexe masculin
q 2_ Entre 5 et 14 ans sexe masculin
q 3. Entre 15 et 29 ans sexe masculin
q 4_ Entre 30 et 49 ans sexe masculin
q â. Plus de 50 ans sexe masculin
q 6_ Moms de 5 ans sexe féminin
E 7_ Entre 5 et 14 ans sexe féminin
q 8_ Entre 15 et 29 ans sexe féminin
E 9_ Entre 30 et 49 ans s exe feinut ut
q 10. Phis de 50 ans sexe féminin
Trous pouvez Cocher ptasieurs cases_
53 Combien de moutiquaires impr egnées
et non imprégnées compte le le ménage?
q L Aucun
E 2. Moustiquaires) imprégnées)
q 3_ Moustiquaire() non imprégnée(s)
Trous pouvez cocherpfusieurs cases.
54. Si aucun, pourquoi?
56. Par quels moyens avez-mus obtenu ces
moustiquaires?
q L Achat 2. Dons
Trous pouvez cocher plusieurs cases_
56. Depuis combien de temps Nuire ménage
possède t il des mous tiquai res ?
q L Sixmais 2 Neuf rois
q 3_ Un an 4_ Trois ans
q _ Cinq ans 6_ Plus de cinq ans
Trous pouvez cocher plusieurs cases_
57. Est-ce que les enfants de Autre ménage
donnent sous une moustiquaire?
C 1. Oui . 2.Non
58. Si non,pourquoi?
60. Est-ce que les femmes enceintes dorment sous
une mouti quair e?
L Oui 2_ Non
66. Si non, pourquoi?
116
43. Connaissez-mus le paludisme?
q 1_ Out 2_ Non
44. A quels signes reconnais -mus le paludisme?
q 1_ Fièvre/frisson
E 2_ 'Vomis etnents'nausées
q 3_ Manx de tête/vertige
q 4_ Courbature/arthralgie
q 5. Ictëres(coloration jaune des yeux}
q 6_ Ne sait pas
Trous polis eZ C
cherpfusieurscases.
45. Connais sez tans le mode de transmission?
E 1_ Piqûre moustique 2. Contact paludéen
q 3_ Autres 4. Ne sait pas
Trous pouvez cocherpfusieurs cases_
46. En cas de paludisme, quel est voire lieu de recours
aux Soins ?
q 1_ Automédication traditionnelle
q 2. Automédication moderne
q 3_ Case de santé
q 4_ Poste de santé
q 5. Centre de santé
q 6_ Hôpital
q 7. Tradipratricien
Trous pouvez cocher p fuseau rs cases_
47. Ce traitementmus satisfait il?
1. Oui 2 Non
3. Phis ou moms
48. Pourquoi?
49.
Est-ce qu'un des membres de Notre ménage es t tombé
récemment malade du paludisme?
m 1. Oui 2. Non C 3_ Nsp
50. A quand remonte ces derniers cas de paludes rue?
~1
1) 1_ Sixrnois
q 3_ un mois
q 5_ Dans la semaine
C 2. Trois mois
q 4.DeuxdemierssennMes C1 a Nsp
51. Qu'usez sous fait?
q 1_ Automédication traditionnelle
q 2. Automédication moderne
q 3_ Case de santé
q 4_ Poste de santé
q 5_ Centre de santé
E 6_ Hôpital
q 7_ Tradiipraticien
q 8_ Autres
Trous pouvez cacherpfusieurs cases_
DEPENSES EN CAS D'ACCES PALUSTRE ET ACC'ES AUX SOINS
61. En cas de malade qui prend en charge les frais?
q 1. Gratuit 2- Père 3_ Mère
q 4. Beau-père 5- Selle-mère 6. Autres
Posspouvez cacher plusieurs cases.
62. Pourgnoi?
64. Combien dépensez-sous en cas de paludsme?
Q 1. Moins de 5.000 Q 2- De 5.000 à 10.000 D 3. De
10.000 à 15.040 0 4. De 15.000 à 20.000
m 5. De 20.000 à 25.040 Q 6. De 25.040 à 30.000
m 7. Phu de 30.000
64. Ces dépenses proviennent-ils de:
q 1. Emprunt 2- Vente de produits agricoles
q 3. Vente de bétail 4. Fonds propres
q 5. Apports migrants 6. Don
Poss pain, ez cacher plusieurs
cases.
65. Comment jugez-Nous les tarifs, concernant le paludisme, en
vigueur dans les structures de soins modernes?
Q 1. Bas Q 2- Acceptables 0 3. Havés
q 4. Très élevés Q 5- Ne sait pas
66. Pourquoi?
68. A quelle distance se trouve le poste de santé?
m 1. Moins de 2,5 km Q 2. De 2,5 krn â 5 km
Q 3. De 5km â 7,5 km Q 4- De 7,5 kin â 10 km
· 5.De10lanà12,5km Q 6-De12_] km. à15km
Q 7. Phis de 15 km
68. Quels smilles moyens de transport que sous utilisez pour y
accéder?
q 1. Marche 2- Vélo
q 3. Moto 4- Charette
q 5. Voiture 6-A dos d'animal
Posspouvez cacherplasiesis cases.
117
69. C:a:nhien de temps mettez-vous pour accéder
an poste de s ante?
q 1. --.-minutes 2- -_-heures 3- ---lours Vous pouvez
cocher plusieurs cases_
70. Des agents de santé" sienneut-ils
régulièrement dans Notre sillage pour
des campagnes de sensibilisation pour le paludisme?
· 1. Dui LJ 2 Non C.: 3. Ne s ait pas
71. Ya t-il mm pharmacien dans le
sillage ou dans un sillage soi sin?
· 1. Oui Q 2. Non Q 3. Ne sait pas
72. Ya t-il sua colporteur de médicaments dans le village
ou dans un sillage suisin?
· 1. Dui 2. Non Û 3. Nsp
73. Si oui, quels types médicaments offrent-ils?
q 1. Comprimés 2. Sirop 3. Injection
floss pouvez cocher plusieurs cases_
74. Les colporteurs sont-ils contrélés?
q 1. Cui 0 2, Non 3. Ne sait pas
75. Y a t-il toi tradipraticien dans le sillage ou dans un
sillage mi sin?
1. Dui 2 Non Q 3. Ne s ait pas
76. Si oui, quels types de médicaments offrent-ils?
q 1. Plantes 2. Poudre 3. Racines 4. Ecorce rasspouvez
cacher plusieurs cases.
118
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