5.3 LES IMPLICATIONS DES
MODÈLES POUR LES DIFFÉRENTS ACTEURS : POUVOIRS PUBLICS ET
SECTEUR PRIVÉ
Des résultats ci-dessus, se dégagent un certain
nombre de recommandations à l'endroit des principaux acteurs du
processus d'internationalisation des entreprises industrielles camerounaises.
L'un des objectifs affirmés des pouvoirs publics
camerounais est d'accroître la part des exportations industrielles dans
les exportations totales du pays. L'étude réalisée fournit
quelques pistes pour l'atteinte de cet objectif. Il apparaît par exemple
que la taille des entreprises est un élément à prendre en
compte dans les politiques en faveur des exportations. Il existe en effet de
grandes disparités en matière d'exportation entre les petites et
les grandes entreprises : peu d'entreprises - généralement
de grande taille - réalisent l'essentiel des exportations. La
probabilité d'exporter et le niveau d'exportation croissent avec la
taille de l'entreprise. Les pouvoirs publics pourraient ainsi prendre des
mesures permettant aux entreprises d'accroître leur taille. Ce qui peut
être un élément essentiel de la charte des investissements.
Le chiffre d'affaires étant étroitement lié à la
taille, ces mesures pourraient également viser l'accroissement du volume
d'affaires - intérieure - des entreprises. L'objectif étant de
permettre à celles-ci d'utiliser le marché local comme passerelle
pour les marchés étrangers. Le renforcement des capacités
managériales, l'adaptation rapide à l'évolution
technologique et l'agressivité sur les marchés extérieurs
devraient ainsi constituer pour les industriels camerounais un
impératif.
L'étude a également permis de constater que les
entreprises disposant d'une bonne assise financière ont plus de chances
d'exporter ; cela est d'autant plus vrai que l'entreprise est de petite
taille. Des mesures permettant aux entreprises d'avoir accès aux
ressources longues peuvent ainsi permettre à celles-ci de prendre le
risque d'aborder les marchés extérieurs. Ce qui appelle des
conditions monétaires et financières plus favorables et une
gestion de l'épargne plus rationnelle au bénéfice de la
production.
Nos résultats montrent également que les
entreprises ayant un appareil de production de qualité sont celles qui
enregistrent les performances les plus élevées à
l'exportation. La jeunesse de l'appareil productif lié à des
efforts d'investissement important apparaît donc comme étant un
impératif pour les entreprises industrielles camerounaises qui veulent
réussir à l'exportation. Les mesures actuelles des pouvoirs
publics visant à encourager l'investissement productif pourraient ainsi
être renforcées.
De notre étude, il apparaît aussi que les
entreprises ayant un personnel qualifié et expérimenté
sont mieux outillées pour aborder les marchés
étrangers ; ces facteurs jouant un rôle encore plus important
chez les MGE, puisqu'ils sont déterminants dans leurs performances
à l'exportation. Les entreprises sont ainsi incitées à
recruter du personnel qualifié et expérimenté, surtout si
elles désirent faire de l'exportation une priorité. Ce qui
implique notamment le renforcement de la formation continue en entreprise et
une meilleure adéquation formation/emploi à travers un
partenariat effectif entre l'école et le secteur privé.
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