Annexe 5 : questionnaire
RESUME
L'enfant en raison de son âge est un être
vulnérable, parce qu'il est incapable d'intégrer la notion de
danger, sa sécurité dépend entièrement de ses
parents. Une négligence de ces derniers vis-à-vis des enfants les
expose aux accidents qui sont des événements brusques qui se
produisent à l'extérieur et aux abords des domiciles.
Nous nous sommes intéressé dans le
présent travail de recenser les déterminants des accidents
domestiques chez les enfants de moins de 05 ans. Pour cela, nous nous sommes
posé la question de recherche suivante : quels sont les
déterminants des accidents domestiques chez les jeunes enfants
âgés de moins de 05 ans habitant le quartier Nkongmondo ?
L'objectif était d'identifier les déterminants des accidents
domestiques chez les enfants de moins de 05 ans.
Notre étude était quantitative de type
descriptif. Elle a duré 06 mois de novembre 2014 à avril
2015 ; l'enquête a été menée auprès de
50 parents ou responsables d'enfants. L'instrument de collecte des
données était le questionnaire
Nous avons à terme identifié deux grands
déterminants des accidents domestiques. Il s'agit des facteurs
sociodémographiques et des facteurs socio - environnementaux. Il
résulte de la présente étude que les facteurs
sociodémographiques tels que le sexe (masculin) chez les enfants, le
statut matrimonial (célibataire), la personnalité des enfants
(hyperactifs) d'une part et d'autre part les facteurs socio - environnementaux
tels que les lieux des jeux (la cour), les prises électriques (non
protégées) contribuent de façon significative aux
accidents domestiques chez les enfants de moins de 05 ans.
Une action éducative nous semble nécessaire
à l'encadrement des parents et responsable d'enfants par
différents parties (ministères, communes entre autres), pour
en réduire les risques.
MOTS CLES : Accidents
domestiques, Enfants de moins de 05 ans, Facteurs sociodémographiques,
Facteurs socio - environnementaux.
ABSTRACT
A child as a reason of his age , to be vulnerable because he
is incapable to identity the notion of danger; his security depends entirely on
his parents .any negligence on the later ,children are exposed to domestic
accidents which are abrupt events which occur in or around our homes .
We are interested in this study to find out the principal
causes of domestic accidents in children less than 5 year old. For this reason
we were force to ask the following research question: what are the factors that
account for domestic accidents in children less than 5 year in Nkongmondo
quarter?
Our study was a quantitative of the type descriptive which
lasted for about of 06 months that is November 2014 to April 2015, 50 parents
or guidance was sampled with the use of a questionnaire to collect data.
We did identity two factors that cause domestic accidents.
Which are, factors: socio-demographic factors and socio-environmental. It's
resulted from this present study that: socio-demographic factors which are, sex
(male), matrimonial status (single parents wood), personality of the child
(hyper-activities), and on the other hand: the socio environmental factor like
not protected electrical switches, children playing around our homes contribute
significantly to domestic accidents.
An educative action is necessary to educate parents and
guidance on how to take care of children in other to reduce the risk of
domestic accident by all parties like the ministry, councils and others.
Key words:
domestic accidents, children less than 5 year old, socio demographic factors,
socio environmental factors
ANNEXES
1) Fiche de pointage des accidents
domestiques :
N°
|
âge
|
sexe
|
Statut matrimonial
|
profession
|
Types d'accidents domestiques
|
Lieu se survenu
|
séquelles
|
décès
|
|
enfant
|
Parent ou responsable
|
enfant
|
Parent ou responsable
|
|
|
|
|
|
|
Cette fiche va permettre à l'élaboration des
données épidémiologiques et devra se retrouver dans tous
les services hospitaliers
INTRODUCTION
Chaque année, 750000 enfants meurent des suites d'un
accident et 400 millions d'enfants sont gravement blessés. De nombreux
accidents entrainent des incapacités permanentes et des lésions
cérébrales. Les accidents domestiques sont la première
cause de décès et de handicap chez les jeunes enfants. (UNICEF
2005).
Les plus jeunes sont exposés à des risques
qu'ils ne maîtrisent pas et les plus âgés adoptent des
comportements qui accentuent le danger. Ils sont donc particulièrement
touchés par les accidents domestiques. Les accidents domestiques sont la
conséquence de plusieurs facteurs ou déterminants qui peuvent
être considérés comme des agents causals d'une action. Ce
sont ceux qui surviennent dans les lieux d'habitations : maisons,
caravanes, appartements mais aussi leurs abords immédiats à
caractère privatif : jardin, cour ; l'enfant qui met ses
doigts dans une prise électrique, celui qui grimpe sur le bord d'une
fenêtre non protégé et tombe dans le vide. C'est souvent un
concours de circonstances qui est souvent à la base d'un accident :
imprudence, nervosité, danger d'un produit, bruit. C'est ainsi une
réalité quotidienne qui nécessite une prise de conscience
collective.
Les accidents domestiques ont une importance capitale car ils
ont à la fois un coût humain et économique. Ils entrainent
les conséquences pour les personnes accidentées qui gardent des
séquelles physiques ou affectives si par chance leur accident n'a pas
été mortel. C'est également des phénomènes
qui dans la communauté agissent sur le plan économique et social
notamment dans les pays à revenu faible.
Ces accidents peuvent être étudiés sur
plusieurs plans à savoir l'impact des accidents domestiques sur le plan
économique dans les familles et les collectivité, la
prévention des accidents domestiques et la prise en soins des victimes
d'accidents domestiques mais, vu l'ampleur du phénomène nous
avons jugés nécessaire d'étudier les déterminants
qui favorisent les accidents domestiques et contribuer ainsi à leur
réduction chez les jeunes enfants car malgré, la
difficulté à établir une épidémiologie
propre aux accidents domestiques, ceux que nous avons pu relever justifient
l'ampleur du problème. Afin de bien mener notre travail, nous l'avons
détaillé en cinq chapitre : le premier chapitre,
problématique ; le deuxième chapitre, cadre
conceptuel ; le troisième s'intitule la méthodologie ;
le quatrième, présentation des résultats et le
cinquième, l'analyse et la discussion.
Enfin, la conclusion et les suggestions parachèveront
notre travail.
PREMIERE PARTIE : ASSISES THEORIQUES
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE
I- ENONCE DU PROBLEME
L'accident domestique traduit un défaut ou un
relâchement de la vigilance de l'homme en face d'une agression soudaine,
d'une force extérieure et qui provoque un dommage (corporel ou
mental).
Les jeunes enfants avant l'âge de 05 ans sont
très curieux, ils sont inconscients, maladroits, agités,
prêt à explorer leur milieu de vie, ils cherchent à tout
découvrir c'est pourquoi, ils touchent a tout. Ainsi donc, ils sont
souvent victimes d'accidents dits domestiques. La plupart de ces accidents
surviennent à l'intérieur des habitations, mais également
les parages (escaliers extérieurs, jardin). Au-delà de la maison
on ne parle plus d'accident domestique mais d'accident de la voie publique.
Ces accidents pourraient être évités si
les parents et les responsables d'enfants surveillaient attentivement les
jeunes enfants et s'assuraient qu'ils ne sont pas dans une situation qui
pourrait les mettre en danger.
Les accidents domestiques constituent un problème
majeur de santé publique. C'est la première cause de
mortalité chez les jeunes enfants de moins de 05 ans. Chez
l'enfant, ces accidents peuvent occasionner des lésions organiques
et /ou fonctionnelles majeures. Certaines victimes gardent des
séquelles à vie comme la perte de mobilité ou une
déficience mentale. L'intérieur de la maison représente le
lieu principal d'accident domestique pour cette tranche d'âge (80% des
cas).
Il faudrait cependant relever que, les accidents domestiques
font partis des accidents de la vie courante qui regroupent les accidents
survenant à l'extérieur (magasin, trottoir, à
proximité du domicile), les accidents scolaires, accidents de sport,
accidents de vacances et de loisirs ; il n'est pas souvent aisée
d'obtenir une épidémiologie propre aux accidents domestiques.
Les accidents de la vie courante sont très nombreux et
constituent un problème majeur, en France, ils sont à l'origine
d'environ 20000 décès par an soit 03 fois plus que les accidents
de la circulation et 02 fois plus que les accidents de travail.
L'estimation exhaustive est difficile à obtenir car,
l'analyse de la situation causée par ces accidents repose sur les cas
répertoriés dans les structures de santé, bon nombre des
cas n'arrivant pas dans ces structures.
Si les statistiques de mortalité concernant les
accidents sont établies de façon routinière, la
fréquence des accidents non mortels est quant à elle mal connue,
du fait des difficultés de recueil des données. Au-delà
des statistiques de morbidité, il faut aussi prendre en compte les
handicaps dont le nombre est en croissance constante, dont le coût
socioéconomique est lourd et difficilement supportable, et pour lequel
les structures de réadaptation font largement défaut. Les
accidents domestiques chez les enfants suscitent beaucoup
d'intérêt dans le monde en raison de leur fréquence et de
leur gravité. La genèse d'un accident est conditionnée par
de nombreux facteurs notamment sociodémographiques et
socio-environnementaux sur lesquels il faut essayer d'agir afin
d'éviter que cet accident ne se reproduise.
Dans le monde, dans son rapport sur la santé en 2001,
l'OMS donne des estimations sur les causes de décès et de charge
de morbidité pour l'année 2000 (résultats de
l'enquête réalisée en 2000 par l'INPS) :
v Les traumatismes non intentionnels représentent
6 ,1% du total des causes de décès dans le monde ;
v Les chutes représentent 0,5% du total des causes de
décès dans le monde ;
v Les brûlures représentent 0,4% du total des
causes de décès dans le monde ;
v Les noyades représentent 0,8% du total des causes de
décès dans le monde ;
v Le poids des décès par chutes sur les
décès par traumatismes non intentionnels est de 83% ;
v Le poids des décès par brûlures sur les
décès par traumatismes non intentionnels est de 69% ;
v Le poids des décès par noyade sur les
décès par traumatismes non intentionnels est de 132% ;
v Le poids de la charge de morbidité en année de
vie corrigée de l'incapacité(AVCI) par chute sur la charge de
morbidité en AVCI par traumatisme non intentionnel est de 143% ;
v Le poids de la charge de morbidité en AVCI par
brûlure sur la charge de morbidité en AVCI par traumatisme non
intentionnel est de 73% ;
v Le poids de la charge de morbidité en AVCI par noyade
sur la charge de morbidité en AVCI par traumatisme non intentionnel est
97% ;
v Les accidents domestiques tuent chaque année18000
personnes en France, soit deux fois plus que les accidents de la route et la
plupart de ces victimes sont des enfants.
En Algérie, les différentes enquêtes
menées sur les accidents domestiques chez l'enfant situent l'incidence
entre 40 et 50% et prédominent chez l'enfant en âge
préscolaire. (Résultats de l'enquête réalisée
en 2000 par l'INSP).
Les accidents domestiques touchent tous les âges de la
vie mais, ils sont cependant plus mortels chez les enfants de moins de 05
ans.
Tous les jours, 2000 enfants de moins de 06 ans sont victimes
d'accidents de la vie courante ce qui correspond sur une année à
740000 accidents ayant motivés une consultation aux urgences. INPES
(2006)
En 2002, 308 enfants âgés de 0 à 15 ans
sont décédés des d'un accident de la vie courante et parmi
ces décès, 64% concernaient des enfants de moins de 4 ans. INPES
(2006). Globalement, ces chiffres sont stables depuis 1999 alors qu'ils
enregistraient une baisse régulière depuis le début des
années 1980.
C'est dans la classe d'âge de 1 à 4 ans que la
mortalité par accidents domestiques est la plus importante
évaluée par l'OMS à 33/100000 habitants soit 1
décès sur 5 en 1993. I Suprano et al. (2003), pour l'ensemble
des pays membres de l'union européenne. Il est à noter par
ailleurs que le taux de mortalité par accident est plus important chez
les garçons que chez les filles ceci pouvant s'expliquer par une
exposition supérieure aux risques que par une attitude en
générale plus permissive à l'égard des
garçons.
Chaque année en France, 5.000.000 de personnes sont
victimes d'accidents et parmi elles figurent près d'un million et demi
d'enfants avec en moyenne 500 décès d'enfants de moins de 15 ans
(selon l'INSERM).
Les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés par
ce phénomène avec selon l'institut de prévention des
accidents domestiques, 85 accidents domestiques sur 100 accidents. De plus, ils
sont dans un âge de passivité où les parents ont la
responsabilité face aux risques.
La maison est le lieu de tous les dangers pour les jeunes
enfants curieux et intrépides, les enfants n'ont pas consciences du
danger, ils bravent les interdits. Les chiffres sont alarmants : en
moyenne, chaque jour un enfant meurt victime d'un accident domestique en
France. Chaque année, plusieurs centaines d'enfants se blessent plus
gravement à la maison (données INPES).
En 2001, dans son rapport mondial sur la santé, l'OMS
donne des estimations sur les causes de décès et de
morbidité pour l'année 2000 chez les enfants de 0 à 15
ans. Les traumatismes non intentionnels représentaient 6,1% du total des
causes de décès. Les chutes (0,5%), les brûlures (0,4%) et
les noyades (0,8%). OMS(2001).
Du 1er janvier 1995 au 31 décembre 1996, ont
été exploités 92 dossiers d'enfants âgés de 1
à 15 ans hospitalisés au CHU de Youpougon pour intoxication
aiguë. Les résultats ont montré que 59 enfants soit 64%
avaient moins de 5 ans avec une discrète prédominance
féminine (52,1% de filles et 47,9% de garçons). Le toxique le
plus fréquent était le pétrole (27%) suivi des
amino-4-quinoléines (14%), puis des psychotropes (10%) et de
l'intoxication à l'alcool.
Dans 92% des cas, il s'agissait d'intoxications accidentelles.
Il a été noté que 5% reviennent aux erreurs
thérapeutiques, 8% pour l'automédication inappropriée et
87% d'ingestion accidentelle d'un produit laissé à la
portée des enfants. B. Yebouet (1996).
En Centrafrique, une étude
épidémiologique en 2002 sur les accidents survenant chez les
enfants de 0 à 15 ans hospitalisés au complexe pédiatrique
de l'hôpital amitié de Bangui sur une période de 3 mois a
recensé 123 cas d'accidents de toutes natures soit 3,57% des 3445
enfants hospitalisés pendant la même période de
l'étude. Les enfants âgés de 5 à 15 ans
étaient les plus atteints (61%).
Mais en fonction des étiologies, les enfants
âgés de 0 à 5 ans étaient plus concernés par
les accidents domestiques alors que les enfants âgés de 5 à
15 ans étaient plus concernés par les accidents de la
circulation. A Koulouba(2002).
Selon la thèse Sogodogo A(2001), sur 157 enfants
âgés de 0 à 12 ans admis aux services des urgences
chirurgicales du CHU-GT pour accidents domestiques a trouvé pour les
brûlures (17,8%), les traumatismes (35,6%), les corps étrangers
(11,4%), pour les intoxications (6,3%) et les noyades (3,1%).
Les enfants de 0 à 5 ans ont été les plus
exposés avec 75,2%. Les garçons ont représenté
60,5% des cas.
Au Mali, sur 8237 admissions d'enfants âgés de 0
à 15 ans au CHU-GT en 2003 : 89 enfants soit 1,08% étaient
des intoxications aiguës accidentelles. Les enfants âgés de 0
à 4 ans étaient les plus touchés avec 85,6% des cas. Les
produits ingérés étaient des médicaments modernes
et traditionnels (41,6%), le pétrole (23,6%), les caustiques (10,1%).
(KOUROUMA N (2003).
La prévalence des accidents domestiques est
élevée et touche tous les continents. En France, selon J Lavaud
et al. (2000) plus de 100000 enfants sont victimes d'intoxications
accidentelles par an.
Au service d'anesthésie pédiatrique de TOURS,
les brulures ont représentées 3 à 8% de l'ensemble des
accidents de l'enfant selon Mercier C et al. (1999).
Pour Thuilleux G et al environ 100 à 120 enfants
brûlés sont traités par an à l'hôpital de
TROUSSEAU. Thuilleux G, Sicard JF (1980).
En Tunisie, B Jaballah et al, au terme de leur étude
rétrospective de 1985 à 1992, ont enregistrés 57 cas
d'intoxications aux salicylés chez les enfants d'âge moyen de 22
mois. Cette intoxication représentait 13,5% des intoxications ; il
y'avait un rapport avec l'auto prescription familiale dans 91% des cas et le
taux de mortalité spécifique a été 15%. B Jabalpur,
Kjaldif et Coll. (1996).
Au Maroc, de 1985 à1993 il y'a eu 414
décès sur 15000 cas de brûlures et 1499 d'hospitalisations
pour brûlures graves (M.S Lahbabi et al. formes graves de brûlures
accidentelles).
En Côte d'ivoire, au service au service de
pédiatrie au CHU de YOPOUGON, du 1er janvier au 31
décembre 1996, A Koffy et al ont enregistrés 92 dossiers
d'enfants âgés de 1 mois à 15 ans et le pétrole
était mis en cause dans 25 cas sur 92(M.H Ake Assi et al. (1996).
Une étude algérienne (1987,1988) a
identifié certains facteurs de risque dont la taille de la famille si
les membres sont supérieurs ou égal à 7 (49%), une fratrie
de 2 à 4 enfants de moins de 15 ans (63,8%) ; une mère sans
profession (87%) ; un logement exigu de 2 à 3 pièces
(50,6%) ; la tranche horaire de 8 à 17heures (64,4%) et sous la
garde habituelle (52%).
Au Cameroun, une étude qui a été
menée par E. Moussi et Coll (1986), révèle 120 cas
d'intoxications domestiques en 06 mois dans Yaoundé.
Pour l'UNICEF, en 2003 la morbidité liée aux
accidents domestiques est de 10,82%, mais au Cameroun, elle serait de 50,8%.
Les données épidémiologiques concernant
les accidents domestiques de l'enfant ne peuvent être valablement
considérées comme le reflet du phénomène parce
qu'elles ne représentent qu'une petite partie du problème des
accidents de la vie courante. La description de la morbidité est
difficile. Il existe peu de systèmes coordonnés de recueil
d'informations sur les lésions traitées dans les services
d'urgences ou dans les cabinets médicaux aux niveaux régionaux et
nationaux.
Au cours de notre formation pour l'obtention du diplôme
d'IDE, nous avons été soumis à des stages cliniques et
communautaires qui nous ont permis de toucher du doigt les
réalités de la vie professionnelle et quotidienne dans plusieurs
contextes. Lors de nos stages nous avons assistés à plusieurs cas
d'accidents domestiques. Le cas le plus marquant a été celui d'un
garçon âgé de 2 ans et demi, habitant le quartier Bonangho
à Nkongsamba qui nous a été amené pour sortie des
testicules suite à une chute dans la cour pendant qu'il jouait. Le
centre n'ayant pas de ressources nécessaires pour gérer ce type
de cas, l'enfant a été référé à
l'hôpital régional de Nkongsamba. Au vue de ceci et de ce qui
précède nous avons jugé important d'axer notre
étude sur les déterminants des accidents domestiques chez les
enfants de moins de 05 ans.
DELIMITATION DU PROBLEME
Les accidents sont des phénomènes sociaux
rencontres régulièrement dans le monde entier, surtout dans les
pays en voie de développement et principalement au Cameroun.
Ce problème peut être prit sur plusieurs angles
notamment :
v La prévention des accidents domestiques ;
v La prise en soins des enfants victimes d'accidents
domestiques ;
v L'impact des accidents domestiques sur la famille et la
société ;
v Les déterminants des accidents domestiques.
Mais, compte tenu du temps qui nous a été
imparti et de nos modestes moyens, notre étude portera uniquement sur
les déterminants des accidents domestiques chez les jeunes enfants
âgés de moins de 5 ans.
QUESTION DE RECHERCHE
ü Quels sont les déterminants des accidents
domestiques chez les jeunes enfants âgés de moins de 5 ans
habitants le quartier Nkongmondo ?
QUESTIONS DE RECHERCHE SECONDAIRES
ü Quels sont les facteurs sociodémographiques qui
influencent les accidents domestiques chez les jeunes enfants de moins de 5
ans ?
ü Quels sont les facteurs socio-environnementaux qui
influencent les accidents domestiques chez les jeunes enfants âgés
de moins de 5 ans ?
OBJECTIF GENERAL
Il sera pour nous question d'identifier les
déterminants des accidents domestiques chez les jeunes enfants
âgés de moins de 5 ans.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
ü déterminer les facteurs
sociodémographiques qui favorisent les accidents domestiques chez les
jeunes enfants de moins de 5 ans.
ü déterminer les facteurs socio environnementaux
qui favorisent les accidents domestiques chez les jeunes enfants de moins de 5
ans.
CHAPITRE 2 CADRE CONCEPTUEL
I- ACCIDENTS DOMESTIQUES
Les accidents domestiques sont définis comme :
« des événements fortuits, dommageables, survenant
brutalement aux domiciles des victimes ou à proximité de la
maison » selon Dieneba (2013).
Ces accidents peuvent intrinsèque ou
extrinsèque à l'enfant
Les accidents intrinsèques à l'enfant se situent
à différents niveaux :
L'immaturité sensorielle : la fonction visuelle
est très immature à la naissance dans toutes ses composantes. Une
bonne vision est un phénomène complexe. L'enfant n'a pas un bon
champ visuel c'est-à-dire qu'il a une difficulté à
détecter son objet d'intérêt ce qui le prédispose
aux accidents domestiques. Manolo (2012). La vision ne se développe que
très progressivement. Avant 7 ou 8 ans, le champ visuel de l'enfant
correspond qu'à la moitié de celui d'un adulte (70°), aussi
ne voit-il bien que ce qui est en face de lui. Jusqu'à 9 ans environ, il
éprouve beaucoup de difficultés à passer vite de la vision
de près à la vision de loin et il n'utilise pas toutes ses
possibilités de vision périphérique.
La perception auditive nécessite un long
apprentissage : pour entendre les sons ou les interpréter, pour
localiser leur origine et la distance qui les séparent de l'oreille, le
travail est long et l'enfant fait souvent de grossières erreurs à
ce sujet. En outre, sa perception auditive est moins efficace que celle d'un
adulte car il a tendance à ne pas sélectionner parmi les sons les
plus utiles mais les plus intéressants.
La coordination audiovisuelle, très utile pour
interpréter ce qui se passe autour de nous est quant à elle
encore plus tardive car difficile : elle n'est guère acquise avant
l'âge de 10ans.
Le goût : il ne se forge que petit à petit
et jusqu'à l'âge de 4 ans, tout est mangeable. Ni l'aspect, ni la
saveur, ni l'odeur ne déterminent le choix de l'enfant. C'est la phase
normale et indispensable appelée stade oral.
L'orientation dans l'espace : le petit enfant ne
distingue pas sa droite de sa gauche, interprète mal les distances,
à de la peine à s'orienter dans un environnement nouveau. Il
comprend mal les signes surtout quand ceux-ci sont abstraits. Il ne peut donc
pas déchiffrer ou comprendre les sigles, les notices et autres mises en
garde sur les appareils et produits ménagers.
L'insouciance du jeune âge associée à
l'ignorance du risque exposent ces innocents enfants aux accidents surtout
domestiques : l'enfant est avide des curiosités nouvelles, tout ce
qui l'entoure l'intrigue : son insatiable envie de découverte se
traduit par des comportements parfaitement normaux mais plus ou moins à
risque l'exposant ainsi au danger. L'enfant en période de croissance a
également une maladresse physiologique accrue par une absence de
méfiance du monde qui l'entoure. La découverte et le besoin
d'acquérir l'emportent sur la réflexion et l'application.
Acquérir la prudence requiert une très lente maturation faite
d'apprentissages et d'expériences. En même temps que l'enfant
apprend à maitriser l'espace, il augmente ses risques plus ou moins vite
et facilement. Il apprend à connaître tout ce qui étouffe,
brule ou intoxique.
La coordination imparfaite : sa coordination
psychomotrice imparfaite l'expose à des risques particuliers
Le développement psychomoteur s'accompagne de
curiosité :de 3 à 6 mois, l'enfant commence à rouler
sur le côté et peut tomber de sa table à langer ;
à partir de 6 mois, il peut se rapprocher en rampant de tout ce qui
l'attire et de ce qui brule, pince ou coupe ; à partir de 9 mois,
il explore le monde et porte à la bouche tout ce qui lui tombe sous la
main. Les suffocations représentent 87% des accidents domestiques
mortels avant un an. Il peut aussi toucher aux prises de courant, attraper ce
qui traine dans le placard ou l'évier ; entre 9 mois et 3 ans, il
grimpe, escalade, il est agité, transgresse souvent les interdits et les
mises en garde et cherche à imiter les adultes. C'est l'âge des
risques majeur des accidents à la maison, à partir de 3 ans, il
marche, puis court, apprend à sauter, entreprend des escalades. Les
risques de chute sont plus nombreux et plus graves. Il peut se livrer à
des jeux dangereux, s'enfermer pour se cacher dans une malle ou un placard, se
couvrir d'un sac plastique qui risque de l'étouffer.
Les accidents extrinsèques à l'enfant se situent
également à différents niveaux :
Déménagement, naissance, décès,
maladie, dépression d'un parent, difficultés financières
sont autant de situation qui ont en commun de créer pour l'enfant un
sentiment d'insécurité, une moins grande disponibilité de
l'entourage, la nécessité d'un processus d'adaptation donc un
stress possible amenant l'enfant à une plus faible aptitude à
faire face et à prendre des décisions de sécurité.
L'enfant se sent forcement délaissé, abandonné voire
anxieux. L'accident peut aussi être un appel, une leçon à
l'adulte, l'expression d'un « manque affectif ». Un
enfant a non seulement besoin d'être protégé,
surveillé mais, aussi entouré d'amour dans son apprentissage de
la vie et de ses difficultés.
En cas de situation particulière (séparation des
parents, conflit d'adultes), l'enfant ressent cette atmosphère
d'insécurité, de désordre. Un défaut de
surveillance des enfants vient accroître gravement les
probabilités de survenue d'accidents et il peut même prendre des
risques volontaires pour qu'on s'intéresse à lui car après
l'accident, il sait qu'il sera entouré, choyé et consolé.
Il pense que s'accidenter peut être un moyen de réconcilier ses
parents (à travers lui).
Les facteurs culturels (difficultés de repérage
dans le monde moderne, problème linguistique ne permettant pas la
lecture des notices) : les familles au niveau culturel modeste sont moins
informés sur les risques encourus par les enfants et disposent du
matériel peu sur par manque de moyens financiers et d'informations. La
migration ajoute, à la précarité des conditions
matérielles et au stress de la transplantation, d'autres facteurs de
vulnérabilité et notamment la difficulté à
apprécier un risque absent de la culture d'origine ou
l'impossibilité de tout simplement pouvoir lire les conseils de
sécurité (problème linguistique).
Les accidents domiciles faisant partis des accidents de la vie
courante sont très variés et caractérisés par leur
fréquence et leur bénignité habituelle, même si
certain peuvent entrainer des séquelles graves, voire la mort, ils
concernent principalement les intoxications, les chutes, les brûlures,
les électrocutions et les électrisations, les noyades et
l'ingestion des corps étrangers.
LES INTOXICATIONS
Selon le dictionnaire Larousse médical, l'intoxication
est l'ensemble des troubles dû à l'absorption volontaire ou non
par un enfant dans l'organisme d'une ou de plusieurs substances toxiques. Les
intoxications viennent au 2e rang des accidents de la vie domestique
chez l'enfant. Elles représentent environ un quart des hospitalisations
en pédiatrie, le plus souvent chez les enfants de moins de 05 ans.
Elles sont dues soit à l'absorption d'un produit
toxique ménager ou industriel à usage domestique (35% des cas),
soit à celle d'un médicament normalement destinés aux
adultes et donc trop fortement dosé (55% des cas). La grande
majorité des produits utilisés quotidiennement y compris les
produits cosmétiques contiennent des substances dangereuses si elles
sont avalées, respirées, ou en contact avec la peau, les yeux ou
la bouche. L'action de ces produits peut être rapide sur les fonctions
vitales de l'enfant avec une perte de connaissance, coma, arrêt cardio
respiratoire, lésions respiratoires graves, hémorragies internes,
etc.
L'enfant peut également ingérer des
médicaments, des produits ménagers (eau de javel), de l'alcool,
des produits agricoles (insecticides, pesticides). Attention également
car un grand nombre de plantes contiennent des produits actifs. Plantes
d'intérieures ou d'extérieures exposent les enfants de par leur
curiosité.
L'enfant est souvent malheureusement victime de sa
curiosité et de sa gourmandise (des billes qui peuvent être prises
pour des bonbons).
L'enfant veut souvent imiter l'adulte et c'est ainsi qu'il
s'intoxique avec les produits ménagers, il peut également
être intoxiqué par le monoxyde de carbone. Souvent cette est
collective ou familiale (15% des cas concernent des enfants).
Les intoxications peuvent occasionner des troubles
neurologiques s'accompagnant d'une démarche incertaine, somnolence.
Elles provoquent des maux de tête, des vertiges, des nausées, des
vomissements, une fatigue importante, mais aussi des troubles de la
mémoire, de la conscience, des convulsions, la fièvre, chute
brutale de température et le coma.
L'intoxication par les plantes est responsable d'allergies, de
troubles digestifs, cardio-vasculaires ou neurologiques.
LES CHUTES
On entend par chute un événement à l'issu
duquel une personne se trouve par inadvertance sur le sol ou toute autre
surface située à un niveau inférieur à celui
où elle se trouvait précédemment.
Les chutes sont la 2e cause de décès
par accident ou de décès par traumatisme involontaire dans le
monde. 424000 personnes perdent la vie chaque année à la suite de
chutes, dont plus de 80% dans les pays à faible revenu ou à
revenu intermédiaire. On enregistre chaque année 37,3 millions de
chutes mortelles qui sont suffisamment graves pour nécessiter des soins
médicaux.
Au Canada, les chutes sont la cause principale des blessures
chez les petits enfants. Alors que les enfants plus vieux subissent les chutes
dans les terrains de jeux, les enfants plus jeunes subissent des chutes
à la maison. Les jeunes enfants sont curieux et peuvent être
tentés de grimper où il n'est pas destiné. La tête
des petits enfants est plus lourde que le reste de leur corps et ils peuvent
donc facilement tomber. Ils manquent aussi de jugement et leur habilité
n'est pas complètement développée. Les parents doivent
avoir conscience des risques potentiels dans leurs maisons et quand ils
visitent les maisons des parents et amis et prendront les précautions
nécessaires. La supervision constante est nécessaire.
Les traumatismes dus aux chutes peuvent être mortels
même si le plus souvent ce n'est pas le cas. Si l'on prend l'exemple des
enfants de la République populaire de Chine pour chaque
décès dû à une chute, on enregistre 4 cas
d'incapacité permanente, 13 chutes entrainant une hospitalisation
pendant plus de 10 jours, 24 cas occasionnant une hospitalisation durant 1
à 9 jours et 690 nécessitant des soins médicaux ou une
absence de l'école. OMS (2012).
Les enfants sont un groupe à risque. Les chutes chez
l'enfant se produisent pour l'essentiel au cours des différents stades
du développement et s'expliquent par la curiosité innée
qu'ils ont de leur environnement ou une affirmation croissante de leur
indépendance qui coïncide avec des comportements plus aventureux
couramment dénommés « prise de risque ». Si
l'un des facteurs fréquemment cité est le défaut de
surveillance des adultes, les circonstances sont souvent complexes et l'on
constate une interaction avec la pauvreté, la monoparentalité et
des environnements particulièrement dangereux. OMS(2012).
On retrouve les chutes chez le nourrisson par exemple les
chutes de la table à langer ou du canapé. Chez l'enfant plus
grand quand il commence à marcher, les chutes de sa hauteur, de la
chaise haute, dans les escaliers, d'une fenêtre ouverte.
LES BRULURES
La brûlure est une lésion de la peau ou d'un
autre tissu organique principalement causée par la chaleur ou les
rayonnements, la radioactivité, l'électricité, la friction
ou le contact avec des produits chimiques.
Les brûlures thermiques (dus à la chaleur)
surviennent lorsque certaines cellules ou toutes les cellules de la peau ou
d'autres tissus sont détruites par la chaleur, des solides chauds
(brûlures de contact) ou des flammes.
Les brûlures posent un problème mondial de
santé publique, étant responsable selon les estimations de 265000
décès par an. La majorité de ceux-ci surviennent dans des
pays à revenu faible ou moyen et près de la moitié dans la
région OMS de l'Asie du Sud Est. OMS (2014).
Au Bangladesh, en Colombie, en Egypte et au Pakistan, 17% des
enfants brûlés souffrent d'une incapacité temporaire et 18%
d'une incapacité permanente.
Les brûlures sont le 2e traumatisme le plus
répandu dans les zones rurales du Népal, étant
responsables de 5% des incapacités. En 2008, plus de 410000
brûlures sont survenues aux Etats Unis d'Amérique, dont environ
40000 ont nécessité une hospitalisation.
Avec les femmes adultes, les enfants sont
particulièrement exposés aux brûlures. Les brûlures
sont la 11e cause de mortalité pour les enfants
âgés de 1à 9 ans et la 5e cause pour des
traumatismes non mortels chez l'enfant. Si l'un des principaux risques est le
manque de surveillance par un adulte, un nombre considérable de
brûlure chez l'enfant résulte de mauvais traitement.
Les nourrissons de la Région africaine de l'OMS sont
trois fois plus nombreux à mourir brûlés qu'ailleurs dans
le monde.
Les garçons de moins de 5 ans vivants dans des pays
à revenu faible ou moyen de la Région OMS de la
méditerranée Orientale sont près de deux fois plus
nombreux à mourir de brûlures que les garçons de pays
équivalents de la Région européenne de l'OMS.
Des études menées dans la communauté au
Bangladesh et en Ethiopie montrent que 80 à 90% des brûlures
surviennent à la maison. Les enfants et les femmes subissent en
général des brûlures à la cuisine, imputables
à des récipients contenant des liquides chauds ou aux flammes, ou
à des explosions de réchaud (OMS 2014).
Les enfants peuvent se brûler de multiples
façons :
S'ébouillanter par des liquides chauds : lait,
l'eau trop chaude du bain, la tasse de thé posée sur la table,
biberon ;
Par des flammes d'un barbecue, un incendie, une
bougie ;
Les objets chauds : fer à repasser, four,
casserole ;
Les brûlures électriques : fils
électriques dénudés, les doigts dans une prise
électrique ;
Brûlures chimiques : explosion de batterie ou de
piles
Par le soleil.
Il est important de noter qu'il faut 3secondes pour causer
à un enfant une brûlure de 3e degré avec de
l'eau à 60°c alors qu'il faut 7 secondes chez un adulte et, cela
passe à une minute pour de l'eau à 50°c contre huit minutes
chez l'adulte.
ELECTROCUTION ET ELECTRISATION
L'électrocution est le passage du courant
électrique de forte intensité dans l'organisme.Elle peut aussi
être définie comme le décès d'une personne suite au
passage du courant électrique dans son corps, en somme il s'agit d'une
forte électrisation.
L'électrisation est la traversée du corps humain
par un courant électrique qui ne tue pas.
Composé d'eau à 60 %, le corps humain est
conducteur d'électricité : cela veut dire que le courant
électrique le traverse facilement. Il entre souvent dans l'organisme par
la main utilisée dans le travail ou les gestes du quotidien. Puis, il
suit le trajet le plus court pour rejoindre un point de sortie
c'est-à-dire une partie du corps en contact avec la terre
(généralement le pied).
Sur son passage, l'électricité peut endommager
tous les organes qu'elle rencontre. Dans les cas les plus graves, les
lésions sont mortelles on parle d'électrocution d'origine
accidentelle ; l'électrocution est mortelle et fait plus de 2200
victimes chaque année en France.
Electrocution et électrisation surviennent dans un
cadre domestique, professionnel ou lors d'un foudroiement.
Elles peuvent cependant avoir des conséquences
notamment :
Ø Des brûlures : ce sont des brûlures
électrothermiques (le corps est parcouru par le courant) ou des
brûlures indirectes par arc électrique ou encore des
brûlures par contact (échauffement d'un conducteur).
Ø Des contractions musculaires involontaires :
projection loin du conducteur, tétanisation et impossibilité de
lâcher le conducteur (muscles préhenseurs), dysfonctionnement
circulatoire (perturbation du rythme cardiaque).
Actuellement, 61% des accidents électriques de la vie
courante sont des accidents domestiques. 63% des enfants de moins de 5 ans sont
les premiers touchés. Que cela soit dans la cuisine (24%), la salle de
séjour (9%), les escaliers (8%), la chambre (7%) ou encore dans la salle
de bain (4%), les dangers de l'électricité sont partout pour les
enfants, inconscients du risque qu'ils prennent. Parmi les plus courants, on
dénombre des brûlures, la majorité dus à des
électrisations, des contusions et des lésions variées. Ces
électrisations, même si elles ne causent pas la mort, peuvent
causer d'importantes séquelles aux mains et à la bouche. Les
enfants sont vraiment les premières cibles des dangers de
l'électricité et les chiffres le prouvent : en France, un
millier d'enfants sont victimes d'électrisation chaque année et
un enfant meurt d'électrocution chaque mois.
Electrocution : le courant électrique passe par le
coeur et provoque un arrêt cardiaque ;
Electrisation : le courant électrique provoque des
lésions graves sur son passage sur le corps.
NOYADE
Selon l'OMS (2014), la noyade est le processus
d'altération de la fonction respiratoire résultant de la
submersion ou de l'immersion dans un milieu liquide. Le sort en sort indemne,
avec une pathologie ou il décède.
Une chute dans l'eau sans conséquence respiratoire
n'est donc pas considérée comme une noyade. Cependant, pour
certains le terme «noyade » est réservé au
décès résultant d'une telle situation.
Il s'agit de la 3e cause de décès
accidentel (après les accidents de la circulation et les chutes) avec
376000 morts par noyade en 2002 de par le monde. Les noyades non fatales sont
quatre fois plus fréquentes ; ce sont les chutes accidentelles
à l'eau (piscine privées, etc.), la surestimation de ses
capacités (en mer souvent), la sous-estimation des risques sur le lieu
de baignade, suite d'un accident syncopal, d'un exercice d'apnée etc.
L'OMS signale les conséquences dramatiques des noyades
au niveau mondial ; chaque jour, plus de 40 personnes par heure meurent
noyées, 372000 meurent noyées chaque année. Les enfants de
moins de 05 ans sont les plus exposés, OMS (2014).
Les noyades représentent la principale cause de
décès chez l'enfant dans de nombreux pays du pacifique occidental
et de l'Asie du sud-est : plus de 175000 enfants et adolescents meurent
chaque année des suites de noyades, soit près de 480 enfants par
jour ; OMS (2015).
L'âge est l'un des principaux facteurs de risque. Il est
souvent associé à un relâchement de la surveillance. Au
niveau mondial, c'est en général chez les enfants de moins de 05
ans que les taux de mortalité par noyade les plus élevés
sont enregistrés chez les enfants de 01 - 04 ans suivis des 05 - 09 ans.
Dans la région OMS du pacifique occidental, la noyade est la cause de
décès la plus fréquente chez les enfants de 01 - 14
ans ; OMS (2014).
La noyade représente 75 % des décès
consécutifs aux inondations. La fréquence des inondations est en
hausse et la tendance devrait perdurer. Les risques de noyade augmentent avec
les inondations en particulier dans les pays à revenu faible ou
intermédiaire où les personnes vivent en zone inondable.
Les cas des enfants de 5 ans et moins sont
« intéressants » car, ce sont des cas qui d'une part
portent une forte charge émotionnelle et d'autre part peuvent être
évités par des mesures de surveillance et des barrières
physiques efficaces.
Un enfant peut se noyer dans l'eau de son bain, dans un
récipient s'il plonge la tête, dans une piscine, dans l'eau de
source, etc.
Un bébé peut se noyer dans 10 cm d'eau : il
suffit que son visage soit totalement sous l'eau, incapable de relever la
tête, il perd rapidement connaissance. Dans la plupart des cas, le
bébé ou l'enfant plus grand a été laissé
seul dans son bain, ou dans un transat de bain quelques instants.
Les seaux d'eau posés sur le sol sont aussi à
l'origine de noyade chez l'enfant qui commence à se déplacer
seul.
Les récipients industriels utilisés à des
fins domestiques sont très dangereux car ils sont résistants et
stables contrairement aux seaux : ils ne permettent pas aux touts petits
qui plonge dedans de le faire plier ou basculer lors de la chute.
Les noyades autour de la maison : tout point d'eau,
puits, citerne, tonneau de récupération d'eau, lavoir, petit
bassin d'agrément, mare aux canards, abreuvoirs, fosse septique et fosse
à purin constituent un danger potentiel permanent pour le tout petit qui
découvre ces zones attrayantes et dangereuses pour lui. L'enfant tombe
toujours accidentellement et il est incapable d'appeler à l'aide.
Dans la plupart des cas, la noyade est aggravée parce
que les adultes qui cherchent l'enfant ne pensent pas le retrouver dans ces
lieux-là.
II LES DETERMINANTS DES ACCIDENTS DOMESTIQUES
CHEZ L'ENFANT DE MOINS DE 05 ANS :
Selon le dictionnaire Larousse (2013) : le
déterminant peut être considéré comme quelque chose
qui détermine ou décide une action.
Pour Piaget, un enfant est un être humain, mâle ou
femelle, dans sa période de développement située entre la
naissance et l'adolescence.
Etymologiquement, le mot enfant vient des latins
« infans » (in, privatif, et fari, parler) et signifiait
chez les romains, « celui qui ne parle pas ».
Le mot enfant peut être une désignation relative
à la filiation généalogique (voilà ses enfants) ou
symbolique (enfant du pays) ; le mot figure aussi par extension un
état moral opposable à l'état parent et
préliminaire à l'état adulte.
La santé des enfants est étudiée de
façon spécifique, objet d'une discipline médicale
particulière, elle est aussi étudiée en
géopolitique en termes de statistique où on dénombre la
mortalité infantile pour déduire des corrélations avec
d'autres facteurs et éventuellement les corriger et assurer ainsi, la
réduction du taux de mortalité infantile des OMD de l'ONU.
Les enfants de moins de 5 ans sont naturellement enclins
à explorer leur environnement et à s'y confronter. Ils cherchent
à saisir les objets qui sont a leur portée sans prendre
conscience des dangers qu'ils représentent, malgré
l'avertissement des parents, car les mises en gardes parentales ont d'autant
moins de portée que le moment de l'acquisition d'un savoir-faire car
l'enfant est imprévisible. Les accidents et la mort sont pour eux des
notions abstraites. L'enfant de cet âge est caractérisé
par : l'inconscience, l'insouciance et l'agitation.
Un enfant est un « handicapé » qui
doit vivre et se mouvoir dans un monde d'adulte. Il est donc par nature,
prédisposé aux accidents en raison de ses caractéristiques
physiologique et psychologique. Toutefois, cette disposition varie selon
l'âge de l'enfant et son sexe. En effet, il est plus exposé
à certaines périodes de sa vie et les garçons sont
amenés à avoir plus d'accidents que les filles. Les âges
les plus menacés sont ceux qui correspondent à l'acquisition de
nouvelles possibilités physiques chez l'enfant. Ceci explique que le
groupe d'âge surexposé aux accidents domestiques soit
représenté par les enfants âgés de 01 à 05
ans. Le quart des accidents mortels chez les garçons ont lieu avant 05
ans.
Les accidents domestiques chez ces jeunes enfants sont
influencés par plusieurs facteurs notamment les facteurs
sociodémographiques et socio environnementaux.
II -1 Les facteurs sociodémographiques
Les facteurs sociodémographiques des accidents
domestiques regroupent plusieurs composantes :
· L'âge du parent ou du responsable
d'enfant ;
· Le niveau d'étude de la mère ou du
responsable d'enfant ;
· La profession du parent ou du responsable
d'enfant ;
· Le statut matrimonial de la mère ou du
responsable d'enfant ;
· Le sexe de l'enfant ;
· Le sexe du parent ou responsable d'enfant ;
· Le nombre d'enfants de moins de 05 ans dans le
ménage ;
· La personnalité de l'enfant.
L'âge du parent ou du responsable d'enfant
Le jeune âge du parent ou du responsable d'enfant est un
facteur d'exposition de l'enfant aux accidents domestiques car, plus le parent
est jeune c'est-à-dire par encore totalement sorti de l'adolescence,
lui-même est considéré comme un enfant et il ne
maîtrise pas tous les rouages de la vie pouvant lui être utile dans
la mise en sécurité de l'enfant face aux accidents
domestiques.
Etant encore lui-même considéré comme un
enfant, il n'est pas encore un Homme car « être un Homme c'est
être responsable », le jeune âge met en cause la notion
de responsabilité. Le parent ou le responsable d'enfant jeune est
lui-même enclin à se livrer à des jeux oubliant parfois
qu'il a à sa charge un enfant à surveiller.
Le niveau de scolarisation du parent ou du
responsable d'enfant
Un faible niveau de scolarisation peut être un facteur
de survenu des accidents domestiques car le parent ou le responsable d'enfant
qui n'est pas suffisamment scolarisé ou non scolarisé ne saurait
lire les notices et les conseils de sécurité ou
interprété les images relatifs à la prévention des
accidents domestiques.
Un niveau d'étude bas prédispose l'enfant
à des accidents car le parent ou le responsable d'enfant n'est pas
suffisamment informé sur les risques encourus par les enfants
La profession du parent ou du responsable
d'enfant
Les parents ou les responsables d'enfants qui travaillent
n'auront pas suffisamment de temps pour s'occuper des enfants surtout s'ils
exercent une activité qui leur demande beaucoup de temps. Ainsi donc,
les enfants sont souvent laissés à la charge des
ménagères ou des plus grands. En raison des tâches qui leur
incombent, ils ne peuvent pas porter une attention aux enfants qui se
retrouvent abandonnés à eux même.
Notons également que, les mères
ménagères bien qu'elles prennent elles-mêmes soins de leurs
enfants, ces derniers ne seront pas moins exposés aux accidents
domestiques car la charge de travail à la maison étant
élevée (faire le ménage, la cuisine, la lessive, le
repassage, la vaisselle...), elles n'auront pas de temps à consacrer en
fin de compte aux enfants. Ceux-ci sont confinés dans une pièce
de la maison où ils ne gêneront pas. Ainsi, ils auront le champ
libre pour toucher à tout dans la pièce où ils se
trouvent, à grimper où bon leur semble d'où le risque
élevé d'accidents.
Le statut matrimonial du parent ou du responsable
d'enfant
Lorsque la famille est dissociée, la mésentente
des parents est un facteur de risque pour les jeunes enfants puisque les
parents trop occupés à résoudre leurs problèmes et
à se disputer finissent par léser les enfants. Ce faisant, ils
sont sans surveillance et livrer à eux même. Des études ont
montré l'incidence des accidents selon la structure de la cellule
familiale. Le risque est plus élevé dans une famille
monoparentale, recomposée, nombreuse ou avec une mère
adolescente. A l'opposé, les risques diminuent pour les enfants qui
vivent avec leurs deux parents ; surtout si ces derniers travaillent,
qu'un autre membre de la famille vie en permanence au foyer ou quand un grand
enfant joue un rôle auxiliaire au niveau de l'éducation et de la
surveillance des plus jeunes.
Le sexe de l'enfant
Le sexe de l'enfant n'est pas indifférent dans la
survenue d'accident. Toutes les études épidémiologiques
effectuées à ce sujet mettent en évidence une nette
prédominance masculine en matière d'accident, quel que soit
l'âge et le type d'accident. Les garçons semblent plus curieux,
plus imaginatifs, plus impulsifs que les filles. Ils sont aussi plus
« athlétiques ». Ceci explique sans doute qu'ils
s'exposent à des risques différents et plus dangereux.
Le sexe du parent ou du responsable
d'enfant
Pour la conception populaire et notamment africaine, les
femmes sont conçus pour prendre soin des autres principalement les
enfants à cause de leur instinct maternel. Elles sont donc plus
maternelles que les hommes ce qui joue en leur faveur dans la surveillance des
enfants qui sont enclins aux accidents domestiques et réclame une
attention particulière.
Le nombre d'enfant de moins de 05 ans dans le
ménage
Un nombre accru des enfants dans un ménage, augmente le
risque d'accident domestique car plus on a d'enfants à bas âge
à sa charge, moins on peut avoir un oeil sur tous ces enfants ou leur
porter une attention particulière. Plus les enfants sont nombreux, plus
ils se livrent à des jeux surtout s'ils sont turbulents ; les uns
iront à gauche, les autres à droite mettant ainsi en
difficulté la personne qui les surveillent. Cette dernière ne
pouvant pas se départager, elle ne pourra pas tous les garder dans son
champ de vision d'où la prédisposition accru des accidents.
La personnalité de l'enfant
La personnalité de l'enfant : semble jouer un
rôle essentiel dans la survenue des accidents. D'une façon
générale, tout déséquilibre de la
personnalité constitue un facteur de risque. Chaque enfant est unique.
C'est pourquoi l'un est audacieux et l'autre est plus timoré. Son niveau
intellectuel, ses dispositions émotionnelles ou affectives et ses
aptitudes psychomotrices jouent un rôle primordial dans la
prédisposition éventuelle des accidents. Des aptitudes
intellectuelles favorables facilitent la perception correcte d'une situation
donnée, l'intégration des éléments perçus,
le choix d'un comportement optimal et la prise de décision face à
une situation à risque. Il apparait aussi une notion de
prédisposition aux accidents pour les enfants dont la qualité de
coordination motrice, l'adresse voire la force physique est supérieure
à la normale par rapport à leur âge. C'est pourquoi, la
probabilité la plus élevée de survenue d'accidents se
rencontre chez les enfants (garçons surtout) hyperactifs, hardis,
athlétiques. On pourrait situer les enfants sur une échelle de
danger : d'un côté des enfants peu enclin à affronter
inutilement le danger, peu sûr d'eux lorsqu'ils sont exposés de
l'autre des enfants prenants des risques inutiles ou réagissant d'une
façon incohérente face au danger.
|