La question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves. Cas des établissements d'enseignement post- primaire et secondaire de la commune de Banfora au Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Brahima SANOU Université de Koudougou Burkina Faso - mémoire de fin de formation à l'emploi de conseiller d'éducation 2012 |
CHAPITRE I. PROBLÉMATIQUECe chapitre s'articule autour de cinq parties. Il va aborder les constats que nous avons faits sur l'utilisation du téléphone portable en milieu scolaire, la question qui sous-tend notre recherche, les hypothèses que nous avons émises, les objectifs que nous nous sommes fixés et les raisons qui justifient le choix de ce thème. I.1. ConstatsLa question de l'éducation des jeunes générations est depuis toujours au coeur des préoccupations des gouvernants des pays en développement. Son caractère universel oblige tous les États à lui accorder une place de choix à travers un système éducatif de qualité. L'école, l'institution qui en a la charge prend alors toute son importance. Ainsi, au Burkina Faso, l'école a la lourde tâche d'assurer à l'enfant une formation complète, c'est-à-dire, physique, intellectuelle, morale et civique afin de faciliter son insertion dans le tissu social. Cependant, il est reconnu de tous que, seule, l'école ne peut réaliser cette noble ambition. Les familles et les autres composantes de la société y ont leur part à jouer. Aujourd'hui, l'école burkinabè est en crise. Elle est secouée par de nombreux maux parmi lesquels, on peut sans conteste, citer l'indiscipline, le refus de l'autorité et le non-respect des dispositions règlementaires. Dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire, où elle est vécue au quotidien, l'indiscipline demeure à présent l'une des préoccupations majeures des acteurs chargés de l'éducation. En effet, le document introductif de la première Conférence Annuelle de l'Enseignement Secondaire le souligne si bien en ces termes : « Que ce soit du côté des enseignants ou du personnel administratif, chacun des acteurs a de plus en plus du mal à se faire respecter et à appliquer les textes en vigueur. Les élèves contestent de plus en plus les décisions des adultes, tout comme le corps enseignant se montre peu coopératif avec l'administration. On assiste ainsi au relâchement de la discipline avec ses conséquences désastreuses sur la qualité des apprentissages » (Rapport général de la CAES 2009 ; p.14). Cependant, ce qui retient le plus notre attention, ce sont les nouveaux comportements affichés par les élèves face aux surveillants désabusés évoluant dans un cadre plus ou moins formel et à un personnel enseignant de plus en plus jeune. 5 Pour tenter d'apporter des solutions à cette situation, le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS) procède, entre autres, depuis l'année scolaire 2008-2009, à la formation de nouveaux personnels d'éducation composés d'assistants, d'attachés et de conseillers qui ont pour lourde tâche de contribuer à restaurer la discipline dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire. Malgré les efforts ainsi consentis par ce ministère, force est de constater que les questions ne sont pas toutes résolues pour autant. Le niveau de connaissance des élèves continue de se dégrader, l'indiscipline s'accentue, les élèves contestent toujours l'ordre établi et foulent au pied le règlement intérieur de leurs établissements respectifs. Débrayages et grèves d'enseignants et d'élèves se multiplient au grand dam des administrations scolaires. Tous les acteurs de l'éducation en sont conscients ; ils s'interrogent et se rejettent la responsabilité. Les parents accusent l'école de ne plus jouer correctement le rôle qui est le sien. Les responsables d'établissement, les enseignants et les éducateurs (CE, ATTE, ASSE)2 avouent leur désarroi et leur lassitude. Ils accusent les parents de démission. Alors que l'on continue de rechercher les voies et moyens pour résoudre la problématique de la discipline dans les établissements scolaires, un phénomène nouveau y fait son apparition : le téléphone portable. En effet, à l'instar de tous les autres secteurs socioprofessionnels de la vie, les établissements scolaires sont aussi envahis par les téléphones portables depuis quelques années. Tous les élèves, de la sixième à la terminale, veulent en posséder. Et ils affichent de plus en plus leur préférence pour les portables multimédias ou multifonctionnels. Dès lors, tous les usages abusifs imputables aux adultes s'observent de plus en plus chez les élèves, dans les salles de classes, les cours de recréation et sur le chemin de l'école. A Banfora, lorsque nous avons mené une pré-enquête en janvier 2011 pour mesurer l'ampleur du phénomène dans tous les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire de la commune et des villages rattachés, la plupart des chefs d'établissement ayant reçu la fiche de collecte de données ont accordé un intérêt particulier à l'objet de notre étude, car disent-ils, « nous sommes fatigués du problème de téléphone portable puisque presque tous les élèves en ont un, surtout ceux des grandes classes,...et les parents ne font rien pour nous aider à résoudre la question ». Ce propos est corroboré par les chiffres obtenus lors de la même pré-enquête (voir tableaux 1 et 2 ci-après). 2 Conseiller d'éducation, Attaché d'éducation, Assistant d'éducation. 6 Tableau 1 : situation du téléphone portable au 1er cycle
Source : données recueillies auprès de tous les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire de Banfora en 2010-2011. Le tableau1 indique que le téléphone portable est utilisé par les élèves de toutes les classes. En classe de troisième, il est beaucoup plus présent. Sur 1836 élèves, 775 ont un téléphone portable ; soit un taux de possession de 42,21%. En classe de cinquième et de quatrième, le taux est sensiblement le même. En effet, sur 1065 élèves de la 5ème, 357 ont un téléphone portable ; soit 33,21%. Le taux est de 31,90% en 4ème, soit 298 utilisateurs sur 934 élèves. Tableau 2 : situation du téléphone portable au 2nd cycle
Source : données recueillies auprès de tous les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire de Banfora en 2010-2011. Le tableau2 nous indique qu'un peu plus de 50% des élèves du second cycle possèdent un téléphone portable avec une dominante féminine. 7 En effet, en classe de seconde il y a 85,71% des filles contre 35,96% des garçons qui possèdent un téléphone portable. En classe de première il y a 65,14% des filles contre 35,29% ; et en terminale, on a 73% des filles contre 44,37%. Au total, il y a 429 détentrices de portable sur 576 filles, soit un pourcentage de 74,47%. Et 479 détenteurs sur 1219 garçons, soit un pourcentage de 39,29%. Concernant ces tableaux, les éducateurs chargés de la collecte ont tous reconnu l'ampleur du phénomène dans la quasi-totalité des établissements publics comme privés de la commune. Selon eux, les données recueillies ne traduisent pas tout à fait la réalité qu'ils constatent tous les jours car les élèves, beaucoup méfiants, ont refusé d'avouer qu'ils sont possesseurs de téléphone portable. Néanmoins, de la comparaison des ces deux tableaux, nous faisons les constats suivants : Primo, de façon générale, le taux de possession est évolutif de la sixième à la terminale : seulement 7,83% des garçons et 8,31% des filles de sixième possèdent un téléphone portable contre 38,36% des garçons et 46,46% des filles en troisième. Secundo, au premier cycle, seulement 28,84% des élèves possèdent un portable. Avec toutefois plus de 42,21% en troisième. Tertio, plus d'élèves du second cycle, soit 50,58%, possèdent des téléphones portables. Ces tableaux confirment l'existence effective du téléphone portable au sein des établissements scolaires, avec une proportion assez élevée des élèves du second cycle. Mais, qu'est-ce qui pourrait expliquer la forte présence d'un tel outil de communication en milieu scolaire ? Certainement l'importance et l'utilité du téléphone portable, le besoin de communiquer et l'envie de se conformer à l'évolution de la technologie. En effet, de nos jours, le portable est devenu l'objet de communication le plus populaire, facile d'accès et d'utilisation. Il réduit les distances, sécurise les relations parents-enfants et facilite les relations interpersonnelles et interprofessionnelles ; en un mot, il rend d'énormes services à la société. A ce propos, le groupe de Conseillers Principaux d'Education (CPE) du Bassin d'Aurillac, en France affirme que « Le mobile s'est installé partout, il est devenu un élément déterminant du décor, de plus en plus présent dans nos vies quotidiennes. Utiliser un mobile dans les situations de la vie ordinaire, est une pratique intégrée et normalisée ». 8 Quant à Cheikh MBENGUE (2007)3, il pense que c'est la soif de communiquer que ressentaient les Africains qui a favorisé un tel engouement vers le téléphone portable. En outre, il rapporte que « Selon le cabinet américain Gartner, les ménages africains sont prêts à dépenser cinq fois plus que leurs homologues des pays développés pour des besoins de communication ». Par ailleurs, Jean-Marie TOÉ4 fait part dans « Sidwaya5 » du 11 mai 2010 des avis d'élèves et d'une parente d'élève de Bobo-Dioulasso sur l'importance du portable en milieu scolaire. A ce propos, il rapporte qu'un élève en classe de 1ère A déclare que ses parents lui ont acheté un portable pour qu'en cas d'agression, d'accident ou d'autres urgences, il puisse les appeler (source : http://allafrica). Il poursuit que d'autres élèves disent s'en servir pour joindre régulièrement leurs parents qui ne sont pas à Bobo-Dioulasso. En plus d'être un lien entre parents et progénitures, le téléphone portable fait économiser du temps et réduit considérablement les distances. Il leur permet d'informer leurs camarades de classe pour les rendez-vous de travaux de groupe ou en cas d'absence du professeur par simple SMS. Quant à une parente d'élève de la même ville, Jean-Marie TOÉ fait savoir qu'elle confirme que le téléphone portable qu'elle a donné à son enfant sert à la joindre en cas de besoin. Comme on le constate, les avantages pour les élèves à posséder un portable sont nombreux. Mais ce qui pose problème, c'est l'utilisation très peu recommandable que certains d'entre eux en font, au mépris même des règles élémentaires de civisme et de savoir-vivre qui régissent la vie en société. En effet, au Burkina Faso, comme partout ailleurs dans le monde, c'est le même constat qui est fait du téléphone portable. Il est devenu un véritable phénomène de société, a envahi le monde scolaire et pose aujourd'hui aux responsables d'établissement un vrai problème de discipline de par son utilisation abusive. En janvier 2008, au Burkina Faso, un article intitulé « Pornographie dans des lycées de Ouagadougou : des responsables d'établissement s'expliquent. » faisait cas d'une propagation d'images pornographiques dont des lycéens burkinabè seraient les acteurs et réalisateurs à partir de leurs téléphones portables ( http://www.fasopresse.net visité le 30-092010). 3 http://www.memoireonline.com/01/09/1891/m_opérateurs_Ouest_africains_de_télécommunications_statut_modificat ion2.html ; site visité le 19-12-2010 à 15h10mn 4 Journaliste à « Sidwaya » 5 Quotidien burkinabè d'information 9 Aujourd'hui, selon un article publié sur internet,6 les élèves utilisent maintenant leurs téléphones pour s'envoyer des SMS pendant les heures de cours ou pour tricher pendant les devoirs de classe ou les examens, et le système est plus discret. Ils utilisent également leurs téléphones portables pour s'inviter souvent à se soutenir dans des débrayages qui ont lieu dans leurs établissements respectifs. A ce propos, le directeur d'un établissement privé de la ville de Banfora dit avoir surpris une élève de la classe de troisième entrain d'envoyer un SMS à son frère cadet qui est élève en classe de première. Elle a demandé à ce dernier de venir avec son groupe pour faire sortir les élèves de son établissement qui se trouve excentré et loin des autres établissements. Face à cette situation ambivalente, où les avantages et les inconvénients du portable sont diversement appréciés par les acteurs du système éducatif, suffit-il simplement de prendre des textes pour l'interdire à l'école afin de résoudre toute la problématique soulevée dans notre étude ? Pour le Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS), après les recommandations faites par les représentants de toute la communauté éducative lors de la Conférence Annuelle de l'Enseignement Secondaire tenue les 10, 11 et 12 septembre 2009 à Ouagadougou autour de la « Problématique de l'assainissement de l'environnement scolaire pour une meilleure qualité de l'éducation », il lui a paru impérieux de prendre ses responsabilités. Il a donc pris l'arrêté N°2010-0224/MESSRS/SG portant règlement intérieur des établissements d'enseignement post-primaire et secondaire au Burkina Faso qui stipule en son article 25 l'interdiction de l'utilisation du téléphone portable et la confiscation dudit appareil et assimilés7. Malgré ces dispositions désormais existantes, « le phénomène continue de prendre de l'ampleur ; les portables saisis, confisqués sont de plus en plus nombreux. Remis en fin d'année, ils reviennent l'année scolaire d'après ou sont immédiatement remplacés par les parents qui ne partagent pas forcément l'esprit du règlement intérieur », nous a confié le surveillant général d'un établissement. Aussi, la confiscation du portable, elle-même, est très mal acceptée. En atteste les propos de ce fondateur d'un lycée privé qui a affirmé qu' « il y a des parents qui vont jusqu'à menacer des éducateurs, les enjoignant même de remettre à leurs enfants les portables à eux confisqués ». 6 http://lhommemachine.wordpress.com visité le 10-11-2011 7 Baladeur, lecteur mp3, lecteur mp4, postes de radio. 10 De même, les équipes de direction, les éducateurs et les enseignants ne sont pas tous du même avis. Les responsables des structures d'élèves ont leurs numéros de téléphone connus de l'administration pour des besoins importants ou urgents. A ce propos, à Banfora, par exemple, un délégué général des élèves nous a confié qu'il a essuyé de sévères reproches de la part du premier responsable de son établissement pour n'avoir pas pu être informé sur son portable de la tenue d'une rencontre extraordinaire du comité de gestion de l'établissement. Fort de ce qui précède, nous nous posons les questions suivantes : Quelle est l'utilité du téléphone portable pour les élèves ? Est-il vraiment nécessaire pour les parents de doter les élèves de portable ? Les parents qui offrent des téléphones portables aux enfants sont-ils au courant des mauvais usages que font certains de ces jeunes utilisateurs ? Prennent-ils des précautions en leur remettant les portables ? Si oui, lesquelles ? Comment apprécient-ils l'article 25 du règlement intérieur en vigueur dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire ? Devrait-on interdire l'usage du téléphone portable à l'école ? Est-il possible d'interdire de façon générale la possession d'un téléphone portable dans un établissement scolaire ? Ces questions nous interpellent, car la gestion de l'utilisation du cellulaire dans les établissements, pour être efficiente, devrait requérir la contribution et la participation de tous. A l'heure où les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication s'invitent dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire à travers l'installation des salles informatiques par différents projets (World Links, TICE-Burkina), il paraît inapproprié de ne pas se pencher sur la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves avec un autre regard. Dans le cadre de notre étude, nous pouvons établir au vu de tout ce que nous venons de développer le postulat suivant : l'utilisation du téléphone portable en milieu scolaire apparaît comme utile, voire nécessaire pour bon nombre de parents, certains enseignants et éducateurs ; mais l'utilisation qui en est faite reste une préoccupation majeure, surtout pour les responsables de l'éducation. Face à cette problématique, la question ci-dessous va constituer pour nous la principale question de recherche. I.2. Question de recherche L'évolution des technologies de l'information et de la communication (TIC) est dans un processus irréversible. Les téléphones portables deviennent de plus en plus performants et 11 sophistiqués, incontournables et accessibles à toutes les couches sociales. Pour toutes ces raisons, quelles attitudes nouvelles devrions-nous adopter pour mieux gérer aujourd'hui la question de l'utilisation du téléphone portable dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire ? Cette question qui pose le problème de notre recherche fait appel aux hypothèses suivantes.
Nous allons vérifier nos hypothèses de recherche par les indicateurs suivants. Hypothèse secondaire 1. - Le pourcentage des élèves qui trouvent le portable nécessaire dans les relations avec leurs parents et pour quelles raisons. - Le pourcentage des autres enquêtés qui trouvent le portable nécessaire à l'élève. 12 - Le pourcentage des parents qui ont donné des précautions d'usage à leurs enfants. - Le pourcentage des parents qui observent des précautions dans l'utilisation du portable avec leurs enfants. Hypothèse secondaire 2. - Le pourcentage des élèves qui manipulent leur portable dans la classe. - Le pourcentage des élèves qui manipulent leur portable dans la cour. - Le pourcentage des élèves dont les portables sonnent dans la classe. - Le pourcentage des élèves dont les portables restent toujours allumés dans la classe. Hypothèse secondaire 3. - Le pourcentage des élèves dont les portables restent éteints lorsqu'ils sont en classe. - Le pourcentage des élèves dont les portables ont déjà été confisqués. - Le pourcentage des élèves qui approuvent le règlement intérieur qui interdit l'utilisation du téléphone portable dans leur établissement. I.5. Objectifs de recherche « Aujourd'hui, dans la plupart des établissements secondaires des grandes villes, il ne se passe pas un seul jour sans que les surveillants ou les professeurs ne rencontrent un problème de discipline lié au téléphone portable », nous a dit la fondatrice d'un établissement. Cette assertion explique la préoccupation des responsables chargés de l'éducation à s'interroger sur la véritable thérapie à appliquer malgré les dispositions nouvelles du règlement intérieur. Pour apporter notre contribution à la résolution de la problématique de l'utilisation du portable par les élèves, nous allons proposer une nouvelle approche de gestion par beaucoup plus de sensibilisation, car c'est un outil qui semble incontournable de nos jours. Afin de mener à bien notre étude, nous nous sommes fixé trois objectifs : un objectif général et deux objectifs secondaires. I.5.1. Objectif général Evaluer la prise de conscience des élèves et des parents afin de les sensibiliser aux multiples conséquences de l'utilisation du téléphone portable par les élèves. 13 I.5.2. Objectifs secondaires - Proposer des solutions pour mieux gérer la question du téléphone portable. - Elaborer un code de bonne conduite relatif à l'utilisation du téléphone portable par les élèves dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire. Mais pourquoi avons-nous choisi de nous pencher sur la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves ? I.6. Justification du choix du thème Les raisons du choix de notre thème se situent principalement sur le plan professionnel. Ce vingt et unième siècle est sans conteste marqué par le boom des technologies de l'information et de la communication. Les avancées technologiques ont profondément bouleversé le comportement de la société en général. Aujourd'hui, la facile accessibilité au téléphone portable a fait de celui-ci le plus populaire des outils de communication, avec une très grande variété d'usages. Il a pénétré toutes les couches sociales de la vie et a fait naître ou amplifier des vices de toute nature. En milieu scolaire particulièrement, le téléphone portable, par son utilisation abusive, a amplifié l'indiscipline et lui a offert d'autres formes d'expression et de manifestation. Or, c'est un outil qui présente tout de même beaucoup d'avantages pour les élèves. Nous savons également que le portable est généralement offert aux élèves par leurs parents et autres adultes. Ces parents et adultes sont-ils tous au courant des mauvais usages qu'en font certains d'entre eux ? L'intérêt de cette étude est donc, d'une part, d'informer les parents sur tous les actes d'indiscipline, les écarts de comportements et autres dangers liés à l'utilisation du téléphone portable par les élèves, sans occulter les nombreux avantages qui y sont liés, et d'autre part, de sensibiliser tous les acteurs, et de leur proposer une nouvelle approche pour mieux gérer la question du portable. De plus, la gestion de la discipline dans les établissements d'enseignement post-primaire et secondaire étant placée sous la responsabilité du Conseiller d'éducation et de ses 14 collaborateurs, il nous a paru nécessaire de mener une réflexion sur la question de l'utilisation du téléphone portable par les élèves pour les besoins professionnels. Les résultats auxquels nous parviendrons, pourraient permettre aux chefs d'établissement, aux censeurs, aux directeurs des études, aux éducateurs et autres surveillants d'avoir un autre regard sur le portable. Ils pourraient permettre aussi aux élèves d'être moins angoissés par le simple port de leur téléphone cellulaire et aux parents d'élèves d'assumer en toute responsabilité leur rôle d'éducateur dans un environnement envahi par le téléphone portable. 15 |
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