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La question technologique à  la genèse du discours éthique de Hans Jonas. Une lecture du principe responsabilité

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par Bertin NKENGELE
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius de Kimwenza en RDC - Bachelier en philosophie 2013
  

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1.1.1.3. La manipulation génétique

L'homme est, de par sa nature, une créature divine et ne peut jamais à l'état actuel de nos connaissances créer une vie et fabriquer un autre homme. Avec la technologie, nous courons le risque de réifier l'homme, de considérer l'homme tout simplement comme une machine composée d'une tète, d'un tronc et des membres. Par son savoir et son autoéducation, l'homme se trouve à même de faire un contrôle génétique des hommes à venir, lequel pouvant permettre d'avoir des renseignements sûrs sur l'évolution du foetus comme de l'embryon.

La question relative à la manipulation génétique a connu et connaît des controverses. Il n'y a jamais eu unanimité à ce sujet, car les hommes vivent dans la société avec des convictions et des philosophies tout à fait différentes. Il y en a qui s'appuient sur la religion et la morale, et il y en a d'autres qui sont naturalistes. Les défenseurs des manipulations génétiques pensent manipuler le foetus et l'embryon et considèrent ces derniers comme des objets d'expérimentation scientifique en vue d'améliorer la vie des hommes. Pour eux, avec ces manipulations, il y a moyen d'éradiquer plusieurs maladies génétiques dont souffrent les hommes. A ce sujet, Jonas veut tirer notre attention sur le « rêve ambitieux de l'homo faber qui est résumé dans le slogan que l'homme veut prendre en main sa propre évolution, dans le but non seulement de conserver l'espèce en son intégrité mais de son amélioration et de sa transformation conformément à son propre projet »30(*).

La question qu'il faut se poser et que se pose Jonas, est de savoir si nous avons le droit de prendre en main notre propre évolution, si nous sommes habilités à faire des expérimentations sur des personnes potentielles. Prendre en main sa propre révolution serait une auto-appropriation du rôle du créateur ou une auto-identification à celui-ci. « Savoir si nous sommes qualifiés pour ce rôle démiurgique, c'est la question la plus grave qui puisse se poser à l'homme qui se découvre subitement en possession d'un tel pouvoir destinal (...). La question du droit moral d'expérimenter avec les êtres humains à venir se pose également ici »31(*), renchérit Hans Jonas.

1.1.1.4. La fécondation in vitro et le transfert d'embryon

Généralement, la fécondation in vitro et le transfert d'embryon (FIVETE) correspondent à une nouvelle méthode de traitement de certains états de stérilité. Elle consiste à contourner un obstacle au niveau de trompes de Fallope, en prélevant des ovules pour pouvoir les inséminer et les cultiver in vitro, c'est-à-dire en dehors de l'organisme (du ventre) pendant quelques dizaines d'heures. Une fois qu'ils sont devenus embryons de quelques cellules, ils peuvent être insérés dans l'utérus par voie vaginale, avec l'espoir que l'un d'eux, au moins, parviendra à s'y implanter.32(*)

La FIVETE fait partie des méthodes inhérentes à la procréation médicalement assistée (PMA), au même titre que l'insémination sexuelle artificielle qui est une pratique consistant à prélever les spermes d'un homme, afin de les introduire dans l'utérus d'une femme sans qu'il y ait au préalable un rapport sexuel. Un couple recourt à cette pratique lorsqu'il découvre que l'un des conjoints surtout l'homme est stérile. Il existe actuellement des donneurs de semence. Outre l'insémination artificielle, il existe aussi le cas de «mères porteuses». On a recourt à une mère porteuse lorsque la femme, pour des raisons diverses, n'est en mesure de porter l'enfant dans son sein pendant neuf mois. Face à ces pratiques, se pose une question fondamentalement éthique: Peut-on parler d'une personne humaine ou tout simplement d'un objet matériel biologique monté de toute pièce par l'homme ?

Au demeurant, avec l'avènement de la technique moderne, devenue technologie et mariée à la science pour donner naissance à la technoscience, « notre pouvoir d'agir nous entraîne au-delà des concepts de n'importe qu'elle éthique d'autrefois »33(*). En d'autres mots, le nouvel agir « soulève déjà des questions qui jamais auparavant n'était posées dans l'espace du choix pratique et qu'aucun principe de l'éthique d'autrefois, qui acceptait les constances humaines comme allant de soi, n'est à la hauteur de leur discussion »34(*). Nous constatons avec Jonas que la transformation de l'agir humain exige la transformation de l'éthique. Celle-ci est devenue inefficace et muette devant toutes les questions évoquées plus haut. Donc, face aux multiples questions qui se posent actuellement, l'éthique traditionnelle ou classique s'est révélée vide. La crise écologique, à travers les signes qu'elle présente au monde, est devenue une réalité et a cessé d'être un mythe : c'est la thèse qui sera soutenue dans le point qui suit.

* 30 H., JONAS, Le Principe responsabilité, p. 42.

* 31 Ibid.

* 32 Cf. F. LEROY, « Fécondation in vitro et transfert d'embryon (FIVETE) », in G., HOTTOIS J.-N., MISSA, Nouvelle encyclopédie de Bioéthique : médecine, environnement, biotechnologie, pp. 455. Cet article, nous l'avons trouvé sur : www.Books.google.cd.

* 33 H., JONAS, Le Principe responsabilité, p. 43.

* 34 Ibid., p. 40.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault