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La question technologique à  la genèse du discours éthique de Hans Jonas. Une lecture du principe responsabilité

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par Bertin NKENGELE
Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius de Kimwenza en RDC - Bachelier en philosophie 2013
  

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3.2. LA TECHNOLOGIE ENTRE LES BIENFAITS ET LES INCONVÉNIENTS

Nul n'est censé ignorer qu'en Afrique, parler du développement équivaut à parler de la mise sur pied des technologies de pointe. C'est au moment où l'on est suffisamment industrialisé que l'on peut se dire développé. La technologie est bien sûre une des voies inévitables pour atteindre un développement harmonieux, intégral et durable.

L'Afrique traditionnelle a connu des techniques. Celles-ci étaient rudimentaires et ne pouvaient pas causer des dommages considérables à la nature113(*). Ces techniques équivalent aux techniques traditionnelles ou antiques de l'Europe dont notre auteur a fait allusion dans Le Principe Responsabilité.

La technologie a un double visage, c'est-à-dire elle est un couteau à double tranchant. Elle aide au même moment qu'elle détruit. En Afrique, la technologie occidentale a aidé et continue à aider, a détruit et continue à détruire. Grâce à la technologie, nous avons aujourd'hui sur le continent le courant électrique, les vêtements, les appareils électroménagers, les ordinateurs, les téléphones... qui sont bons pour le développement de l'Afrique. La technologie occidentale qui a promis à l'africain un développement harmonieux s'est inversée en menace contre l'africain lui-même. L'usage de la technologie est bon et diminue le travail de l'homme -- automatisation du processus industriel. Il crée par conséquent l'oisiveté chez l'africain et permet de produire en grande quantité : pour produire en quantité considérable, il faut polluer, couper les arbres... En bref, il a corrompu les moeurs africaines.

« La technologie est toujours portée par une culture. D'abord celle qui la produit -- l'occident -- et celle qui l'accueille -- l'Afrique »114(*). Le plus souvent les africains ne se retrouvent pas dans la technologie occidentale. Elle s'avère ne pas être adaptée à leur culture. A titre illustratif, la plupart des industries au Congo-Kinshasa n'ont pas pu survivre après le départ des blancs ou après ce qu'on a appelé `zaïrianisation'. Il en est de même actuellement avec des appareils qui sont affectés aux travaux publics en R.D.Congo. Ils s'abiment et ne servent que pour un petit temps. Pouvons-nous évoquer là le problème du mauvais usage ? Pas nécessairement. Il y a là non seulement un problème d'adaptation, mais aussi de la plupart des produits transférés en Afrique qui sont d'une qualité légère et dérisoire.  Ceci revient à considérer l'Afrique comme étant une espèce de poubelle où les européens, les américains voire les japonais jettent les choses qu'ils ne savent plus garder. Toutefois, la présence de ces produits sur le continent est aussi favorisée par les africains eux-mêmes vu parfois la petitesse de leur pouvoir d'achat : on préfère acheter même ce qui est usé, parce qu'on n'a pas assez d'argent.

* 113 A ce sujet, le professeur Nketo relève « le fait que de tout temps, des arbres ont été abattus sagement dans nos forets pour la fabrication mesurée des pirogues, tamtam, ustensiles de cuisine et tout autre outils contribuant à la vie sans que cela n'entame outre mesure les équilibre écologiques et biosphériques. Cette technologie, si rudimentaire fut-elle, trouvait son fondement dans une philosophie de la donation et de la sauvegarde de la vie dont les nouvelles technologies doivent s'inspirer aujourd'hui ». Ibid., p. 54.

* 114 J., MBUNGU, Op. cit, p. 377.

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