SUJET: Existe-t-il des pathologies
spécifiquement urbaines ? Exemple de la ville de
Lambaréné au Gabon
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Année-académique : 2011-2012
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Présenté par:
Sous la direction
de:
Audrey Claudelle PAMBO
- Dr Aminata DIENE NIANG
Maître Assistant
- Pr. Gérard Salem
Avant propos
Ce rapport constitue une sorte d'avant-garde, de
débroussaille sur notre étude qui va porter sur la santé
en milieu urbain et plus précisément sur les pathologies
urbaines. Il nous sert de passage en revue de nos connaissances sur le lieu
d'étude Lambaréné qui est une ville du Gabon d'une part,
et sur la thématique choisie (ville et santé) d'autre part. Le
phénomène d'urbanisation auquel font face les villes au rang
desquelles Lambaréné est l'une des causes majeures de l'existence
voire du développement des pathologies nouvelles encore appelées
pathologies urbaines. Ainsi, la ville de Lambaréné n'a pas
été épargnée, bien qu'elle présente un
caractère un peu spécial à cause de son système
péri-urbain. L'aspect touristique que laisse prévaloir la ville
fait d'elle l'une des villes les plus convoitées du pays en dépit
du fait qu'elle en soit la plus petite en termes de superficie.
Nous tenons aussi à notifier le fait que la ville de
Lambaréné présente des inégalités tant dans
le domaine de la santé (avec l'insuffisance des structures sanitaires et
leur inégale répartition dans la ville), que dans la vie sociale.
Ces inégalités sont autant caractéristiques du milieu que
des comportements, des conditions et des modes de vie des populations. Les
pathologies rencontrées dans cette ville ne sont pas d'origine
naturelle, elles sont causées par les transformations apportées
par les populations d'une part et par le manque d'assainissement des lieux et
zones d'habitations à la fois par les habitants et les pouvoirs publics
dépourvus de matériels technique adéquats d'autre part.
Ainsi le mauvais état de santé des populations et l'existence de
pathologies sont la conséquence d'une précarité absolue au
sein de la ville.
La carence documentaire sur notre zone d'étude n'a pas
rendu facile l'élaboration de notre travail, mais la documentation
portant sur la question élaborée sur des zones autres que celle
que nous étudions nous a été d'une utilité
majeure.
Ainsi, les difficultés rencontrées n'ont pas
obstrués l'élaboration de ce travail qui s'est fait dans le
strict respect des normes de recherche afin qu'il serve à toutes
personnes susceptibles de s'informer sur la question.
Sommaire
Avant propos
............................................................................................2
Sigles et
abréviations....................................................................................4
Introduction...............................................................................................5
Résultats........................................................................................................8
Conclusion...................................................................................................20
Plan du Mémoire Master
II.............................................................................21
Bibliographie...............................................................................................23
Table des
matières.........................................................................................25
Annexe.....................................................................................................26
Sigles et abréviations
PNAE : Plan National d'Action pour l'Environnement
RGPH : Recensement Gabonais pour la Population et de
l'Habitat
PNUD Gabon : Programme des Nations Unies pour le
Développement
VIH : Virus de l'Immuno-déficience Humaine
SIDA : Syndrome immuno déficitaire acquis
SEEG : Société d'Energie et d'Eau du
Gabon
U.B : Ulcère de Buruli
M.U : Mycobacterium ulcerans
Introduction
« Le phénomène d'urbanisation de
la planète constitue un évènement démographique,
géographique, social, culturel et politique majeur de cette fin de
millénaire »1(*). Ce phénomène, marqué par une
forte explosion démographique a pris d'assaut les villes Africaines et
particulièrement celles d'Afrique centrale qui sont nées pour la
plus part de la colonisation. Celui-ci s'est fait de façon rapide,
brutale et reste encore inachevée. De fait, l'urbanisation constitue un
fait majeur dans le cadre du développement social et principalement des
faits de santé. Le lien entre urbanisation et santé reste
important bien que leur relation soit quelque peu transformé par rapport
à l'activité anthropique dans et sur l'espace. Ce pendant,
l'impact de l'urbanisation sur la santé est à la fois positif et
négatif :
Positif en ce sens que les modifications apportées
dans l'espace ont permis de réduire ou de faire disparaître
certaines pathologies infectieuses. Comme nous pouvons d'ailleurs le voir avec
les travaux de M. Sorre sur les complexes pathogènes. Aussi, Salem.G
(1998) nous dit dans le cadre du paludisme que: « Le processus
d'urbanisation tend à supprimer les gîtes à
anophèles par la conquête progressive des terrains de cultures et
le comblement des points d'eau et par la pollution des collections d'eau
résiduelles peu favorables aux vecteurs du
paludisme »2(*).
D'autre part, l'urbanisation a aussi facilité
l'implantation des structures sanitaires dans les espaces urbains afin d'en
améliorer la santé des populations. Le deuxième aspect de
l'urbanisation revêt un caractère négatif à cause de
l'émergence des nouvelles pathologies qui pourraient être
qualifiée de pathologies spécifiquement urbaines. Mais
également l'urbanisation modifie les comportements des citadins et les
rend plus vulnérables aux nouvelles pathologies. Ces deux aspects de
l'urbanisme nous laissent croire que les villes africaines connaissent une
transition épidémiologique non achevée vue qu'elle se
trouve dans « la troisième phase du cycle d'Omran sur la
transition épidémiologique»3(*). Ces nouvelles pathologies dites
pathologies urbaines sont aussi bien caractéristiques de l'espace que
des comportements sociaux.
Au Gabon, et principalement à Lambaréné,
ce phénomène d'urbanisation n'est pas sans conséquence sur
la santé.
Capitale de la province du Moyen-Ogooué au Gabon,
situé au centre du Gabon, Lambaréné qui signifie en langue
Galoa « Nous voulons l'essayer, essayons », se trouve
à quelques kilomètres de l'Équateur aux coordonnées
suivantes (Latitude : 0°.42' 05 Sud et Longitude : 10°.14'.04 Est).
Lambaréné est aussi le chef lieu de département de
l'Ogooué et des lacs. La ville de Lambaréné est
bordée par le fleuve Ogooué, principal fleuve du pays qui
s'écoule d'est en ouest et qui prend sa source au Congo dans les Monts
Ntalé à une altitude voisine de 840m. L'Ivindo et la
Ngounié sont ses deux principaux affluents. Elle est bordée au
nord par la ville d'Oyem (Woleu-Ntem), au nord-est par Libreville (Estuaire),
au sud-ouest par Port-Gentil (Ogooué-Maritime), au sud-est par celle de
Mouila (Ngounié), et à l'est par Makokou (Ogooué-Ivindo).
Pour ce qui est de sa morphologie, la ville présente d'une part des
zones de collines que l'on peut identifier entre les bras du fleuve et vers le
nord en direction de l'hôpital Schweitzer4(*), et une zone basse à l'Ouest. La ville compte
les deux tiers (2/3) de la population totale de la province qui est de 42316
habitants soit 19035 habitants d'après les résultats du
recensement gabonais de la population et de l'habitat de 1993 (RGPH). Elle est
habitée par des groupes ethniques composites parmi lesquels les Punus,
les eshiras, les fangs, les akélés et les omyènès
qui constituent le second grand le groupe après celui des fangs.
Ancien poste colonial, Lambaréné est une ville
carrefour qui exerce une grande influence sur les villes et les villages
environnants. Cette polarisation repose sur le caractère
touristique5(*), sanitaire
(avec le prestigieux hôpital Albert Schweitzer6(*)), la pêche surtout en
saison sèche de la carpe tilapia, le sans nom. Ces services contribuent
à l'attraction des flux migratoires en provenance des localités
environnantes. A l'instar de ses pairs, la ville a connu une urbanisation
rapide, brutale et non contrôlée par les pouvoirs publique. Cette
urbanisation n'est basée sur aucun plan d'aménagement d'où
la forte poussée démographique et l'occupation anarchique. Elle
peut de ce fait être qualifiée de pseudo-urbanisation car elle
n'est accompagnée d'aucune structure de base qui soit proportionnelle
à la croissance démographique à laquelle la ville fait
face. Ainsi la population est passée de 19035 habitants en 1993 à
26.257 habitants en 2009, puis à 45750 habitants de nos jours
(direction de la statistique).
Lambaréné est la cinquième plus grande
province du Gabon, bien qu'étant considérée comme la plus
petite à cause de sa superficie. Son économie basée sur
l'exploitation forestière a chutée à cause de la
réduction importante de l'exploitation forestière au profil des
zones forestières de la ville de NDJOLE7(*). Cette diminution de l'économie a un impact
sur le développement social des populations. La ville de
Lambaréné présente des conditions à la fois
sociales et spatiales qui favorisent le développement et
l'émergence des nouvelles pathologies telle que l'infection à
mycobactérium ulcerans (MU) communément appelé
ulcère de Buruli (UB). L'ulcère de Buruli est une infection qui
sévit dans la ville de Lambaréné et fait d'elle son plus
grand foyer de développement. Le caractère péri-urbain de
la ville et la pseudo-urbanisation à laquelle elle fait face traduisent
d'une certaine façon les inégalités socio-spatiales que
l'on y rencontre. Tout de même, les réalités sanitaires de
la ville se rapportant aussi bien aux conditions de vie des citadins
qu'à l'espace, et la recrudescence de certaines pathologies font d'elle
une zone étiologique. Ainsi, l'impact de l'aménagement sur la
santé reste assez significatif et pose donc la problématique de
l'existence des pathologies spécifiquement urbaines d'une part mais
aussi celle de savoir si l'on peut de ce fait parler de déterminisme de
santé en milieu urbain ou simplement de déterminants de
santé en milieu urbain.
Dans ce contexte, il s'agit pour nous d'aborder les questions
de santé en milieu urbain en nous appuyant sur le caractère
hétérogène de la ville et des inégalités
sociales et spatiales qui participent au développement des pathologies
qui soient spécifiquement urbaines.
Résultats
I- Généralité sur urbanisation et
santé dans les villes : Déterminisme ou déterminants
de la santé en ville ?
Si l'on se fie à la définition de l'OMS
(Organisation mondiale de la santé), la santé est un état
complet de bien-être social et mental, celle-ci reste indissociable au
développement de la ville. La ville quant à elle se
définit comme « un groupement de population
agglomérée définit par un effectif de population et par
une forme d'organisation économique et sociale »8(*). Elle est
présentée comme le moteur du développement de l'ensemble
des secteurs sociaux urbains parmi les quels la santé. Les villes sont
des éléments d'un système urbain élaboré
à partir des besoins humains et modifié constamment par
l'évolution de la production, de la distribution et des réseaux
sociaux de transport: « Elles peuvent être
considérées comme un ensemble morphologique, physionomique
social, fondé dans un réseau hiérarchisé, et
peuvent être comparée à un organisme
vivant »9(*).
A ce titre, elles doivent être considérées comme un espace
pourvu de tous les soins susceptibles d'augmenter ses performances. De fait,
les questions liées à la santé doivent être
considérées comme l'un des aspects essentiels et fondamentaux du
développement, de l'épanouissement, du fonctionnement ainsi que
de l'équilibre social de la ville.
La ville d'une manière générale à
toujours été considérée comme le lieu qui offre les
meilleures conditions sociales notamment l'accès à l'emploi, les
meilleures structures sanitaires permettant d'améliorer la
qualité et les conditions santé des populations, ainsi qu'un
cadre de vie meilleur. Pourtant en Afrique et plus particulièrement en
Afrique centrale, les villes sont particulières car, elles sont pour la
plus part nées de la colonisation et leur urbanisation diffère
des autres villes. Celle-ci s'est faite sans suivit, ni accompagnement par les
autorités dirigeantes ce qui explique que ces villes présentent
dans la quasi-totalité une urbanisation souvent
désarticulée voire inachevée et pourvue par une
insuffisance des structures sociales de base. La désarticulation urbaine
que connaissent les villes d'Afrique centrale favorise le développement
de certains maux dont souffrent celles-ci : anarchisme urbain,
accroissement démographique, insalubrité, manque
d'assainissement, mauvaises conditions d'habitat, etc. (cf. annexe fiche 2).
L'urbanisation des ces villes conduit à une forte migration des
populations rurales vers les centres urbains qui représentent pour elles
un lieu par excellence de la qualité de soins et donc d'une meilleure
santé. Cependant, la conséquence de cette poussée
démographique reste la promiscuité causée par
l'entassement des populations dans des petits espaces non adaptés
à la construction. Ainsi B. Newling10(*) dans ces travaux sur les densités urbaines
nous montre qu'il existe un lien étroit entre le processus
d'urbanisation et l'apparition des conditions sociologiques et pathologiques
dans les différentes parties d'un espace urbanisé. En outre,
l'urbanisation grandissante et rapide des villes Africaines notamment d'Afrique
centrale reste un problème majeur. De fait, la faiblesse des
infrastructures dont ont besoin les populations créée une
certaine inadéquation entre le développement et la gestion
urbaine par les pouvoirs publics. De même, cette inadéquation se
traduit par des conséquences sociales (pauvreté, manque de
logement adéquats, inaccessibilité aux centres de santé
etc.) et spatiales (hétérogénéité spatiale,
mode d'occupation de l'espace) qui influent sur la santé et la vie des
nombreux citadins.
En revanche, l'urbanisation des villes entraine des troubles
tels que les bruits, le stress urbain lié aux activités, risques
naturels et/ou anthropiques, les insécurités routières et
alimentaires, les impacts du changement climatique, les pollutions etc. Ceux-ci
rendent la ville vulnérable au développement des pathologies dont
certaines sont nouvelles parmi lesquelles l'hypertension artérielle, les
maladies cardiovasculaires, l'obésité qui est
généralement du à la sédentarité des
personnes atteintes, les maladies de la promiscuité etc. La croissance
urbaine est à l'origine de la bidonvilisation et de la création
des taudis donnant lieu à une certaine
hétérogénéité à la ville. En effet,
comme nous le dit B Newling10 : « la croissance
urbaine se traduit par une forte
hétérogénéité interne et une opposition
très nette entre ville légale et ville illégale, entre
quartiers planifiés et quartiers construits en dehors des normes
urbanistiques légales ».
Ainsi, l'urbanisation des villes facilite l'influence d'une
part de façon positif des déterminants de la santé en
ce sens qu'elle a permis le développement des structures sociales de
base telles que les centres de santé, les services sociaux, les services
d'hygiènes publiques qui aident les populations à
améliorer leur santé. Mais d'autres part, l'urbanisation joue un
rôle négatif car elle est la cause des inégalités
sociales (pauvreté, manque de moyen financier permettant
d'accéder aux centre de santé, naissance des quartiers sous
intégrés anarchisme etc.). Les quartiers sous
intégrés que l'on rencontre à l'intérieur des
villes sont les plus peuplés et c'est à l'intérieur de
ceux-ci que les besoins d'assainissement se font le plus ressentir, c'est
également à l'intérieur que naît la
promiscuité. Car, « le phénomène
d'urbanisation génère de manière croissante des besoins
en matières de logement décent, d'accès à l'eau
potable, d'assainissement, de collecte des ordures ménagères,
d'accès aux structures de santé etc. ».11(*) En milieu urbain, la
santé est également caractéristique des aléas
climatiques tels que les variations de températures et/ou des saisons.
Celles-ci modifient le comportement des citadins en les rendant plus
vulnérables aux catastrophes naturelles (tornade, inondation,
augmentation de la chaleur, excès de fraicheur etc.). Les conditions de
logement en ville sont parfois inadéquates. Certaines populations vivent
dans des taudis surpeuplés et des bidonvilles situés dans des
zones à risques telles que les zones industrielles, ainsi que les zones
inondables et/ou marécageuses. On peut par exemple le voir dans les
quartiers Isaac, Adiwa, Fanguynoveny à Lambaréné où
à chaque tombée de pluie l'on enregistre des inondations à
la fois des voiries et des habitations provoquées par la montée
des eaux du fleuve Ogooué. Dans ces quartiers, les populations qui y
vivent sont aussi victimes des pollutions causées par les déchets
des entreprises alentours causant ainsi les maladies de la peau.
La concentration de la population dans des espaces
réduit pose le problème de ventilation de ces espaces et favorise
le développement et la propagation des pathologies sociales telles que
le stress, la violence domestique etc. Les villes africaines dont la plupart
découle de la colonisation, ont été très vite
transformées et ont vue leur taux d'accroissement démographique
augmenter à une vitesse exponentielle. Cet accroissement des populations
rurales dans les villes fait fasse à un véritable
problème d'assainissement comme c'est le cas par exemple à
Nouakchott12(*) (cf.
annexe fiche 2), ou à Yaoundé au Cameroun13(*)( cf. annexe fiche 3),
où les populations sont victimes des maladies diarrhéiques faute
de moyens et des conditions d'assainissement de qualité. L'accès
à l'eau potable dans les villes constitue un problème majeur car
les populations urbaines, surtout les plus pauvres ne disposent pas d'une eau
de boisson de qualité et de quantité suffisante. D'où la
conservation de l'eau dans des récipients devant les habitations. Ce
mode de conservation favorise le développement des nombreux gènes
pathogènes (les larves de moustiques mais aussi des amibiases qui
grandissent dans l'organisme humain et provoquent souvent des diarrhées
surtout chez les enfants.) et des bilharzioses qui sont souvent la cause des
dysenteries.
Certes, les villes présentent participent à la
réduction de certaines pathologies comme les infections parasitaires et
offrent un environnement meilleur à l'intérieur duquel les
conditions de santé sont de bonne qualité. Elles
présentent des conditions qui peuvent être nocives pour la
santé des populations. Elles disposent aussi d'un environnement
favorable au développement des affections non transmissibles. On peut
alors dire que la ville est à la fois le lieu de production des
déchets d'une part et d'autre part elle est elle-même productrice
de déchets qui sont favorables au développement et à
l'existence des pathologies urbaines. En effet, selon Patrick Gubry
« La ville est elle même productrice des déchets
qui s'avèrent être nuisisibles à la santé, elle
est une dévoreuse d'énergie, elle rejette des résidus
dans son environnement qui proviennent de ses
activités »14(*). Elle fait naitre des pathologies qui ne sont pas
forcément spécifiquement urbaines, ce grâce aux
modifications apporter à l'environnement part les activités
anthropiques.
Les villes sont d'une certaine manière des lieux de
transition épidémiologique car, « certaines
maladies parasitaires liées à l'eau ne sont pas
spécifiques au milieu urbain, mais se rencontrent plus
fréquemment dans certains quartiers insalubres des villes et sont
favorisées par les fortes densités des populations urbaines
(amibiases, choléra, diarrhées,
helminthiases...) »11. L'eau est de ce fait la
première source de transmission des maladies en ville. Elle abrite
plusieurs larves pathogènes qui, au contact de l'homme se
développent et provoquent des maladies soit diarrhéiques, soit
des dermatoses ou des pathologies hydriques comme les dysenteries, les
bilharzioses etc. De fait, les problèmes liés à l'eau en
ville ne se limitent pas qu'à l'approvisionnement en eau de boisson de
bonne qualité mais aussi à l'assainissement des zones
marécageuses et inondables, qui servent de zones d'évacuation des
déchets solides et liquides. Ces zones servent aussi de zone de
décharges des nombreux déchets naturels et anthropiques qui
offrent ainsi un environnement favorable au développement des maladies
hydriques. Aussi la santé en ville se détermine par le mode
et les moyens de transport dont disposent les urbains. De fait,
l'agrandissement du parc automobile dans les villes a également une
influence sur la santé. Car, il impact sur la qualité de l'air et
l'activité physique qui devient moindre à cause de l'utilisation
des transports motorisés. Ainsi la ville est donc un lieu de transition
à l'intérieur duquel l'on rencontre des pathologies à la
fois urbaines et rurales.
I-1- La ville un système
épidémiologique
Envisagée sous l'angle de la santé, la ville est
un système épidémiologique15(*). Celui-ci se
caractérise par la densité des populations et
l'hétérogénéité qui donne lieu à
l'existence des villes dans les villes (Salem.G, 1998). Le caractère
hétérogène des villes peut se mesurer à la fois au
niveau social notamment avec le caractère sociodémographique
(l'âge, le niveau d'éducation et le niveau de vie), mais aussi au
niveau spatial (le site de la ville, sa situation, le mode de
répartition des habitations, ainsi que l'espace constructible). Tous ces
faits influent sur la santé des populations et sont source des
disparités intra-urbaines de santé car, ne permettant pas une
distribution et une utilisation équitable des structures sociales de
base comme les services de santé. L'on se rend alors compte que :
« La santé de certaines populations marginalisées
par leur localisation et leur situation sociale est parfois plus
médiocre que celle des populations rurales »16(*).
Les villes Africaines notamment celles du monde tropical
cumulent à la fois les pathologies infectieuses et parasitaires des
pays sous-développés avec les pathologies modernes des pays
développés ; cette transition épidémiologique
varie selon les villes. Pour ce faire, l'on observe dans ces villes la
montée des syncrétismes médicaux avec l'association des
médecins modernes et traditionnels. À cela s'ajoute l'existence
des sociopathies urbaines notamment l'alcoolisme, le tabagisme, la
contamination des maladies sexuellement transmissibles, les maladies
liées au travail trop précoce et mal protégé, les
maladies liées à la pollution industrielle et domestique, les
maladies liées à la consommation des drogues et les maladies de
la promiscuité.
Certes les villes africaines d'une part, participent à
la réduction de certaines pathologies, mais, d'autre part en se
développant, elles offrent un environnement favorable au
développement des affections non transmissibles et qui sont
spécifiques au milieu urbain. À l'intérieur des ces
villes, se développent des pathologies spécifiques auxquelles le
milieu rural ne prépare pas ses migrants : c'est le cas des
maladies hydriques du fait qu' en zones urbaines le problème de la
qualité d'approvisionnement en eau potable se pose avec acuité
vue que le réseau d'adduction d'eau par conduite est souvent
abandonné. D'autres maladies sont spécifiques au milieu urbain
et à la vie urbaine (stress, maladies respiratoires, maladies
cardiovasculaires, accidents de circulation, de travail, accident domestique,
etc.). Ce pendant, « les pathologies urbaines restent
dominée par les problèmes infectieux et parasitaires, au premier
rang desquels le paludisme, la diarrhée, la malnutrition, les
affections respiratoires »11, celles-ci sont
inextricablement liées aux caractéristiques
socioprofessionnelles des populations: pauvreté, logements infectes et
inadéquats, mauvais assainissement etc.
A l'intérieur des villes se développent aussi
des pathologies dus aux comportement des populations (les problèmes de
santé mentales) et aux habitudes alimentaires des nouveaux
citadins parmi lesquelles les maladies du surpoids et l'obésité
du à une alimentation pleine de cholestérol; on note aussi en
ville les maladies de la promiscuité ( la rougeole, la tuberculose, les
broncho-pneumopathies bactériennes qui sont l'une des cause de
mortalité chez les enfants), les maladies nutritionnelles, les maladies
de nuisances sonores, la pollution par les fumés domestiques et celle
des véhicules qui sont à l'origine des maladies respiratoires
notamment l'asthme.
En revanche, les pratiques anthropiques, les
différences et les inégalités sociales des populations
urbaines entraînent le développement des pathologies nouvelles.
L'absence des services de base offre au travers d'une hygiène
défectueuse des conditions favorables au développement des germes
pathogènes. Ce pendant la spécialisation de certaines villes
surtout occidentales est également à l'origine de certaines
pathologies rencontrées comme c'est le cas des maladies respiratoires en
France où le taux variait en fonction de la spécialisation de la
ville : « on note que toutes les villes classées
dans la catégorie des villes hyperspécialisées dans le
domaine industriel sont caractérisées par des taux très
élevés de mortalité par affections respiratoires.(...) de
leurs spécialisations industrielles. »17(*). Certaines dermatoses, les
troubles ophtalmiques, et même certaines infections respiratoires, sont
d'une certaine manière liées à l'activité
industrielle qui expose les citadins du fait de l'utilisation des certains
produits toxiques.
Sur le plan spatial, la situation, influent sur le mode
d'occupation d'une ville et expose d'une certaine manière une frange de
la population citadine. Ainsi, les populations les moins riches sont souvent
les plus exposées aux risques et aléas climatiques comme les
inondations, les variations de températures etc., qui mettent parfois
leur santé en péril. En plus, elles sont d'une certaine
façon exposées et deviennent vulnérables aux
bactéries ou aux agents pathogènes. Ainsi les pratiques sociales
modifient aussi bien le milieu que le caractère biologique des
bactéries permettant ainsi à celles-ci de s'adapter au milieu.
D'une certaine façon, les activités anthropiques sont la cause de
l'existence de nombreuses pathologies en milieu urbain. Le manque
d'assainissement des lieux d'habitations et de la ville toute entière en
est l'une des causes de développement de certaines pathologies nouvelles
encore appelées pathologies urbaines. Ainsi, pour paraphraser un des
spécialistes en santé urbaine, « les
problèmes de santé rencontrés dans les villes sont, de
façon générale, plus des problèmes sociaux que des
problèmes médicaux: il est rare que l'on soit médicalement
dépassé devant une infection respiratoire, une diarrhée,
une rougeole ou un accès palustre »1.
Notons aussi que l'influence du milieu urbain sur la
santé varie d'une ville à une autre. Dans les villes africaines
du monde tropicales, les pathologies urbaines sont beaucoup plus de types
diarrhéiques. Pour prendre le cas spécifique de la ville de
Lambaréné au Gabon, l'on se rend compte que cette ville
présente un caractère particulier.
II- Exemple de la ville de Lambaréné au Gabon
Lambaréné, ce petit village bâtis sur une
colline qui surplomb le fleuve sur la rive nord de l'Ogooué18(*) par le roi Nkomb'Ademba a
connu son évolution grâce à l'arrivée des colons. Sa
position sur ce qui aujourd'hui constitue l'île de
Lambaréné lui a offert un contrôle absolu sur le trafic
fluvial et lui a permit d'asseoir son économie et d'attirer d'avantage
les colons dont l'envie et le désir d'installer des factories19(*) a constitué la porte
d'entrée des grandes explorations du Gabon vers l'intérieur,
et la première zone d'exploitation forestière du pays.
Transformée en capitale des coupeurs de bois, de nombreuses concessions
forestières virent le jour autour des années 1890 à 1945.
L'exploitation de l'okoumé constituait la principale activité
économique du pays, et de la région en particulier. Le passage du
petit village en zone urbaine par les autorités coloniales d'une part et
par les autorités administratives nationales n'a d'une part pas
été accompagné et suivit par celles-ci.
Mais d'autre part, elle a constitué un
élément majeur dans les changements apportés tant sur le
plan spatial que social. Ainsi, la petite ville de Lambaréné
nouvellement établit a connue une forte migration constituée en
majorité par des populations étrangères notamment
Béninoises, Nigérianes, Sénégalaises, Camerounaises
etc. qui se sont ajoutées aux populations autochtone. Cette forte
migration de la population a favorisé la naissance des quartiers
périphériques et surtout la construction des quartiers
anarchiques exposant ainsi les populations à tous type de
bactéries. Cependant, l'expansion des quartiers anarchiques à
laquelle la ville de Lambaréné a fait fasse l'a rendu plus
vulnérable à certains pathogènes. En accroissant l'espace
urbain, les populations ont détruits plusieurs espaces ruraux au profil
d'un espace urbain beaucoup plus élargis faisant ainsi de la ville une
zone favorable à l'émergence de certains pathogènes. Par
ailleurs, la réduction importante de l'exploitation forestière et
donc de la baisse de l'économie à un impact sur le
développement de la ville et sur la vie des populations à la fois
étrangères et autochtones. Celle-ci a favorisé le
développement des activités connexes comme le commerce. Sachant
que les questions de santé en milieu urbain sont pour la plus part
liées aux questions sociales1, les populations sont, à
cause de leur comportement tenues pour responsables principal du
développement des pathologies dans la ville de Lambaréné.
Les activités exercées par les populations notamment la
pêche, les activités domestiques exposent les populations qui les
pratiquent aux morsures de certaines bactéries comme le
mycobactérium ulcerans (MU), agent pathogène de
l'ulcère de Buruli (UB). Ce qui marque en quelque sorte la
particularité de la ville de Lambaréné.
Pour revenir à l'activité commerciale dans la
ville, nous pouvons dire que celle-ci bien qu'étant la source
première d'obtention de moyens pécuniaires, elle constitue tout
de même une conséquence pour la santé des populations
à la fois commerciales et consommatrices des produits vendus. Le marcher
d'Isaac qui est le principal marché de la ville ne dispose pas
d équipement frigorifique. Ainsi, les commerçants ne
disposent pas d'endroits appropriés pour la conservation des aliments
commercialisés. Par ailleurs les populations consommatrices de ces
produits développent parfois des maladies de la peau comme les mycoses
avec la consommation du sans nom19(*). Se sont surtout les enfants qui les
développent. Les commerçants quand à eux souffrent pour
la plus part de la gale d'eau à cause du caractère humide que
présente le marché.
Ce pendant, le développement urbain de la ville est
incontrôlé et donne lieu à une construction anarchique
ainsi qu'au développement des quartiers sous-intégrés,
insalubres et non assainis qui favorisent la prolifération et la
multiplication de certains vecteurs pathogènes. Les populations vivant
dans ces quartiers présentent des conditions de vie précaires et
rencontrent des problèmes liés au manque d'assainissement des
déchets. C'est le cas à Isaac20(*) où les pêcheurs déversent les
immondices comme les écailles de poissons sur la berge du fleuve
Ogooué et ou l'on retrouve le marché qui est un lieu très
insalubre car les commerçant déversent les déchets et les
immondices de tous genre qui sont pourtant nuisibles à leur
santé. Sur cette berge l'on rencontre aussi une sorte de pollution de
l'eau faite par les populations (c'est à dire que celles-ci après
les activités domestiques y jettent les emballages vides de
détergent, les bouteilles et plusieurs autres types de déchets).
La ville de Lambaréné est soumise à des pathologies de
l'environnement comme le paludisme et les maladies hydriques. Les
déchets laissés à portée de main à la fois
par les populations elles même et par les autorités qui ne
disposent pas de moyens techniques, empêchent la circulation des eaux de
ruissellement, des caniveaux et des eaux vannes. Cela provoque le
développement des maladies du péril fécal et des
dermatoses (gale).
Ainsi, bien qu'ayant connu une forte croissance urbaine, la
ville présente toujours un caractère rural car l'activité
agricole y demeure prédominante et l'habitat y conserve maint
caractère rural. Cette ville très convoitée par les
populations, présente des inégalités en matière de
santé. Ces inégalités se rapportent surtout au niveau de
la répartition des structures de soins et à l'insuffisance de
celles-ci. La ville développe des pathologies liées à la
mauvaise gestion des déchets domestiques et industrielles comme le
rhume, les infections respiratoires (l'asthme) et les maladies
diarrhéiques qui y sont la cause première de la morbidité
et de la mortalité (PNAE « Plan National d'Action pour
l'Environnement »1999) cité par J.B.Mombo et al. Les
pollutions domestiques (fumées de bois, l'utilisation des
réfrigérateurs qui rejette de l'amiante) et industrielles
favorisent l'apparition et le développement des maladies respiratoires.
L'urbanisation non suivit, traduite par une occupation anarchique de l'espace
urbain a permis un accroissement démographique et son corollaire la
promiscuité. L'on peut de ce fait à l'intérieur de cette
ville déterminer les maladies de la promiscuité telles que la
tuberculose qui constitue toujours un problème majeur de santé
publique et ce d'autant plus à cause de la co-infection avec le
VIH/Sida, la lèpre bien que celle-ci tant à
disparaître.
Les questions de l'eau ne lui sont pas indifférentes,
bien que bordée par le fleuve Ogooué. L'évolution rapide
et incontrôlée à laquelle la ville fait fasse ne permet pas
à la SEEG (Société d'énergie et d'eau du Gabon)
d'alimenter tous les quartiers. Ainsi, les populations situées dans les
quartiers sous-intégrés sont obligées de se contenter de
l'eau des rivières, du fleuve et des fontaines et parfois même de
l'eau des puits ou de pluies qu'elles recueillent et utilisent à de
fins de cuisson, de boisson et même pour le reste de besoin domestique.
En outre, l'insuffisance de l'approvisionnement en eau potable contribue
à l'augmentation des problèmes d'hygiène publique et
à la recrudescence des maladies hydriques précédemment
citées. Ces eaux non traitées et non appropriées à
l'usage domestique contiennent des pathogènes des maladies telles que la
gale, l'amibiase, la diarrhée. Pour les populations qui arrivent
à se procurer de l'eau de pompe, elles sont confronter parfois à
la distance et donc développent des techniques de conservation
inadéquates. Dans ces quartiers, l'eau est généralement
conserver dans des récipients pas très hygiéniques et
les consommateurs sont victimes des maladies hydriques (dysenteries,
diarrhées, amibiases, furonculoses, bilharzioses) qui constituent les
principales pathologies rencontrées dans la ville. L'utilisation de
certains récipients et de certains produits rendent de l'eau impropre
à la consommation.
Aussi, « des données concordantes
révèle que globalement, les ressources en eau de surface
subissent d'importantes altérations physico-chimiques et
bactériologiques d'origines anthropique et sont
généralement impropre à la consommation
humaine.21(*) ». Le manque de gestion des eaux provenant
des douches contribue à la prolifération des larves, favorisant
ainsi le développement du paludisme et des maladies de la peau. Le
manque d'emploi dans la ville favorise le développement des petits
métiers notamment dans le secteur informel qui multiplie la
quantité de pollution domestique. Des quantités importantes de
déchets sont produites et l'insuffisance des services de qualité
de gestion de ces déchets reste un fait majeur lié aux questions
de santé de la ville. L'exposition à l'air libre des ordures et
des excrétas attirent en zone d'habitation de nombreux vecteurs tels
que les mouches, les rongeurs (rats, souris), les cafards, les moustiques etc.
Ces rongeurs provoquant ainsi la prolifération des maladies vectorielles
et respiratoires comme l'asthme provoqué surtout par les rats et les
cafards. La pollution domestique par les fumés, les odeurs et les
poussières sont la source des maladies comme la toux, la grippe, les
rhinites et provoquent à long terme des troubles physiologiques.
Celles-ci font de Lambaréné un gros foyer de pollution, ces
pollutions sont liées d'une part aux déchets ménagers,
où sont liées aux activités industrielles
génératrices de déchets (avec l'usine de traitement de
bois à Lambaréné par exemple), contribuant ainsi au
développement des maladies respiratoires.
Les habitudes alimentaires des populations permettent le
développement d'une pathologie de plus en plus récurrente
l'hypertension artérielle. Cependant la faiblesse des structures ainsi
que les coûts assez élevé du traitement fait que les
personnes atteintes connaissent des complications conduisant parfois à
l'insuffisance rénale. La pauvreté des ménages ne permet
pas à ces derniers de scolariser leur progéniture et les jeunes
filles se lancent très tôt dans l'activité sexuelle pour
subvenir à leur besoin et à ceux de leurs parents. Celles-ci se
retrouvent souvent confrontées aux avortements clandestins qui
augmentent le taux de mortalité. Le caractère attrayant et
touristique de la ville fait sortir de terre de nombreux bistreaux (surtout
au quartier Isaac) qui sont la cause des problèmes de nuisance sonores
et leur corollaire l'alcoolisme, les drogues etc.
En revanche, la ville très
hétérogène présente des inégalités
tant dans le domaine social que celui de la santé avec l'inégale
répartition des structures de santé. En effet, cette
inégale répartition des structures sanitaires est d'une certaine
façon liée à une volonté politique. La plus part
des services publics et privés se situent au centre ville et les
quartiers sous-intégrés n'en disposent pas. Le coût
élevé des prestations ne permet pas aux populations d'y recourir,
elles se contentent des soins traditionnels ou de faire de
l'automédication. Cette pratique augmente donc le taux de
mortalité surtout chez les enfants et les adolescents. Les
problèmes soulevés par ces inégalités entrainent un
dysfonctionnement des services sanitaires et sont source de l'imperformance
tant du personnel soignant que des programmes de lutte mis en place comme c'est
le cas pour le taux de prévalence du VIH/sida chez les femme enceintes
qui est passé de 3,8% en 2004 à 6,7% en 2007 (PNUD Gabon
(Programme des Nations Unies pour le Développement),2009).
Conclusion
L'urbanisation rapide et incontrôlée des villes
est à l'origine des nombreuses transformations socio-spatiales qui
donnent lieu au développement des pathologies en milieu urbain.
Celles-ci peuvent de ce fait être qualifiées comme des pathologies
spécifiquement urbaines. Ainsi, la problématique portant sur
l'existence des pathologies spécifiquement urbaines trouve tout son sens
et reste un fait assez important en ce qui concerne la santé en milieu
urbain. Nous pouvons donc retenir en définitive qu'il existe bien des
pathologies qui soient spécifiquement urbaine car elles naissent
à partir du fait urbain et de ses conséquences tant sur le plan
social que spatial. Par ailleurs, le terme déterminisme qui avait
déjà fait l'objet de plusieurs controverses ne saurait
être admis car comme nous l'a montré Paul Vidal de la Blache
précurseur de la nouvelle géographie, il n'existe pas de
déterminisme en géographie mais de déterminant. De
même, en santé urbaine, nous ne pouvons parler de
déterminisme de la santé mais de déterminants de celle-ci.
Car, l'homme en modifiant l'espace modifie également son état de
santé ainsi que la morphologie de certains pathogènes. Les
conditions de vie (cadre d'habitation, condition d'assainissement du milieu, la
pauvreté), ainsi que les attirances de la ville (meilleur condition
sanitaire, meilleur emploi) constituent donc ces déterminants.
La ville de Lambaréné qui nous a servi d'exemple
présente comme la plus part des villes d'Afrique centrale et du Gabon en
particulier des pathologies urbaines dominées par les maladies
diarrhéiques d'une part et surtout par des maladies hydriques à
cause de la forte carence en eau de boisson de bonne qualité et pourvue
de chlore. Le caractère spécial de l'épidémiologie
de la ville se lit à partir de l'existence des pathologies tropicales
comme l'infection à mycobactérium ulcerans
(Ulcère de Buruli). Les pathologies de cette ville sont de ce fait
liées à son caractère hétérogène et
à la forte croissance démographique à laquelle elle est
sujette. Du fait de l'absence de structures sanitaires adéquates, la
ville offre des meilleures conditions de développement des pathologies
nouvelles dites pathologies urbaines. L'absence d'eau potable, le manque
d'assainissement dû au manque de matériel sont autant de
déterminant caractéristique des pathologies dans cette ville.
Toute fois, la forte prévalence des maladies hydriques et
diarrhéiques que développe la ville doit faire office d'une
étude sérieuse afin d'en minimiser les taux. Le respect d'un plan
d'aménagement pour cette ville et même pour toutes les autres
villes permettrait d'avoir un meilleur développement d'une part, mais
une meilleure santé d'autre part.
Plan de mémoire
Master II
Avant propos
Dédicaces
Remerciements
Introduction Générale
Généralité sur le Gabon
Contexte Géographique de la ville de
Lambaréné
Introduction
Ière Partie : Les tissus urbains et
les différents équipements
Chapitre I : Les quartiers populaires non
structurés et les quartiers à caractère rural
I.1- Les quartiers populaires ou non structurés
I.1.1- Les quartiers Isaac et Adiwa
I.2- Les quartiers à caractère rural
Chapitre II : Les quartiers moyennement Lotis
Chapitre III : Les quartiers administratifs ou quartiers
résidentiels
IIème partie : Analyse
Méthodologique
Chapitre I : Population, peuplement
I.1- Plan démographique
I.2- Les types d'habitat
Chapitre II : Les activités
socio-économiques
II.1- L'agriculture : une activité
privilégiée
II.2- Les autres types d'activités
IIIème Partie : De l'existence des
pathologies spécifiquement urbaines
Chapitre I : Urbanisation et santé à
Lambaréné
I.1- Le mode d'urbanisation de la ville.
I.2- La faiblesse des structures sanitaires
Chapitre II : Impact de l'urbanisation sur le
développement des pathologies dans la ville de
Lambaréné
II.1- Sur le plan social
II.2- Sur le plan sanitaire
Chapitre III : Caractéristiques de la pathologie
dans la ville de Lambaréné.
III.1-Typologie de la pathologie
III.1.1- Les pathologies liées à l'eau
III.1.2- Les pathologies liées à
l'insalubrité
III.1.3- Les maladies de la promiscuité
III.2-Les pathologies dominantes
III.2.1- Le paludisme
III.2.2- Les maladies diarrhéiques et hydriques
III.2.3- les maladies sexuellement transmissibles
Conclusion générale
BIBLIOGRAPHIE
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quartiers défavorisés de Nouakchott (Mauritanie) : analyse
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- Stéphane Rican, Gérard Salem et Eric
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-Yongsi H.B. Nguendo, Gérard Salem, Jean-Pierre
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Disponible en ligne sur
http://www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes-2008-1-page-3.htm
Webographie
- http://www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes
- http://geocarrefour.revues.org/2048.
- http: //www.info@medicusmundi.ch
- http://vertigo.revues.org
- www.google.com
- www.gaboneco.com
- www.lambarena.com
- www.ville et santé.com
Table des matières
Avant
propos.....................................................................................................2
Sommaire..........................................................................................................3
Sigles et
abréviations.............................................................................................4
Introduction........................................................................................................5
Résultats
.............................................................................................................8
I-Généralité sur urbanisation et
santé dans les villes : Déterminisme ou déterminants
de la santé en
ville ?............................................................................................................................8
I.1- La ville un système
épidémiologique.................................................................................12
II- Exemple de la ville de Lambaréné au
Gabon......................................................................15
Conclusion.........................................................................................................20
Plan du Mémoire de Master
II..................................................................................21
Bibliographie.......................................................................................................23
Table des
matières..................................................................................................26
Annexe.......................................................................................................27
ANNEXE
FICHE DE LECTURE N°1
Auteurs: Stephan Rican, Gérard Salem, Eric Jougla
Titre: Ville et santé respiratoire en France
Source: Géocarrefour, document en ligne,
volume78/3/2003, mis en ligne le 12 Mars 2008, consulté le 27 juillet
2012.URL :http//geocarrefour.revues.org/2048.
Contexte : L'urbanisation des grandes villes se
caractérise par des modifications importantes du milieu. C'est
modifications impacte sur la santé des populations qui s'y trouvent.
Pourtant, les questions de santés restent peu ou pas
étudiées. En France, l'urbanisation multi scalaire pose des
villes donne à chacune un caractère spécifique. C'est
ainsi qu'une étude portant sur le lien entre l'urbanisation et la
santé respiratoire a été menée afin de
définir ou non si chacune des ces régions ont une
spécificité.
Thème: Ville et santé respiratoire
Lieu: France
Note sur les auteurs:
Gérard Salem est Professeur de
1ère classe à l'Université Paris
Ouest-Nanterre-La Défense
Gérard Salem est ancien chercheur de l'ORSTOM, il
à travaillé en Afrique (Sénégal) et jusqu'en 1988
au canada (Université de Montréal de 1989 à 1992 ou il a
enseigné la géographie de l'Afrique et la géographie de la
Santé) ; il est depuis 1997, directeur du laboratoire Espace
Santé et Territoire à l'Université Paris X- Nanterre.
Expert de l'International Council of Science, Gérard Salem est l'auteur
de plusieurs ouvrages et de plusieurs articles.
Stéphan Rican, est Maître de conférences
rattaché au Laboratoire Espace Santé et Territoires Membre de la
CGRA1 - IRD (2008 - 2012), il a pour domaine de recherche :
- Disparités spatiales de santé en France
(états de santé et ses déterminants, offre et
accessibilité aux soins, recours aux soins),
- Dynamiques spatio-temporelles de la mortalité en
France et en Europe
- Géo-cancérologie
- Environnement urbain et santé
Eric Jougla, lauréat du Prix Recherche Inserm 2007 en
santé publique, est directeur du Cépidc « Centre
d'épidémiologie sur les causes médicales de
décès ». Statisticien de formation et expert incontournable
des données de mortalité des Français, il a
également restructuré en profondeur le circuit et le traitement
des certificats de décès.
Objectif: Cet article a pour objectif d'apporter des
éléments de réponse aux questions liées aux
spécificités urbaines françaises.
Méthode: Pour cette étude la méthode
utilisée est la méthode quantitative : étude des taux
standardisés de mortalité selon la taille de la ville à
différentes période et à différents niveau (niveau
national et régional).
Synthèse
En résumé de cet article, il en ressort que les
auteurs dans le soucis de répondre aux questions liées aux
spécificités urbaines françaises ont mis l'accent sur
l'analyse des taux de mortalité pour pouvoir mener à bien leur
analyse sur les disparités spatiales de santé respiratoire en
France, afin de comprendre les liens entre environnement et santé. Pour
cela, étude stratifiée a été faite en tenant
compte des différents niveaux d'urbanisation, des rapports existant
entre le centre et la périphérie et des disparités
à l'intérieur des villes. En procédant à l'analyse
par niveau des disparités respiratoires, il est mit en exergue le
rôle du niveau d'urbanisation des villes et leurs appartenance
régional dans la distribution des affections respiratoires en France.
La réalisation cartographique permet ce pendant une meilleur
articulation de cette analyse. En outre, les problèmes de santé
respiratoire en France sont fortement liés à la
spécialisation des villes et à leur appartenance
régionale.
Cet article nous a permis de comprendre qu'il existe un
gradient des villes urbaines en santé respiratoire et que celui-ci tant
à s'arrêter avec les changements de comportement liés
à l'urbanisation mais aussi avec la qualité du mode de vie. Aussi
il nous éclaire sur le lien étroit qu'il peut y avoir entre une
affection respiratoire et les pratiques anciennes des villes dans le cas de
cet article, il nous fait montre de l'influence des spécialisations
anciennes des villes sur le développement des affections respiratoires
en France.
En revanche, nous pensons que l'utilisation des taux
standardisés de mortalité reste quand même insuffisante
quant à l'analyse des disparités des affections respiratoires et
des disparités spatiales de ses affections respiratoires. Les auteurs
auraient également pu prendre en compte le caractère social des
villes et des faits naturels tels que la situation de chaque ville.
Fiche n°2
Auteurs : Ibrahima Sy et al
Titre : « Vulnérabilité sanitaire
et environnementale dans les quartiers défavorisés de Nouakchott
(Mauritanie) : analyse des conditions d'émergence et de
développement des maladies en milieu urbain
sahélien ».
Source : Vertigo, la revue électronique en science
de l'environnement, Vol 11, n°2, septembre 2011, en ligne, mis en ligne le
18 septembre 2011 consulté le 14 juillet 2012 à 16h19. URL :
http://vertigo.revues.org/11174 ; DOI : 104000/vertigo11174
Contexte : « Avec la croissance non
planifiée des villes africaines, la maîtrise de la qualité
de l'environnement devient un enjeu majeur de santé publique (Kjellstrom
et al. 2007 ; OMS,
1994) », cité par Sy et al. Les
villes africaines ont fait l'objet de plusieurs études portant sur le
manque d'hygiénisme de ces espaces urbains. L'urbanisation souvent non
accompagnée de services de base est source de la
vulnérabilité face aux risques sanitaires. Les nombreuses
études ne portent pas sur la ville de Nouakchott. C'est dans ce contexte
que cette étude a été réalisée.
Thème: Environnement et santé en milieu
urbain
Lieu : Nouakchott (Mauritanie)
Objectifs : Evaluer l'influence de la qualité de
l'environnement sur la santé et analyser l'impact de l'assainissement
sur le développement des pathologies.
Méthodologie : La méthodologie
appliquée dans cet article est celle de l'enquête basée sur
un échantillonnage aléatoire, la revue documentaire et
l'utilisation de la cartographie. La démarche utilisée est une
démarche hypothético-déductive basée sur une
approche globale des problèmes de santé
Résultats :
Les résultats obtenus au cours de cette
étude ressortent les principaux problèmes de santé
(syndrome du paludisme, syndrome de l'appareil respiratoire, syndrome
l'appareil digestif), tels qu'ils sont perçus par les populations.
Aussi, ces résultats mettent en évidence les maladies les plus
récurrentes en tenant compte des chiffres de l'annuaire des statistiques
sanitaire relevé de 2004 à 2006 dans les districts sanitaire des
trois quartiers étudiés ce qui a permis d'établir une
sorte de hiérarchisation des pathologies ainsi, les infections
respiratoires aiguës (28,0 %) arrivent en tête car elles
constituent la première cause des consultations et les diarrhées
(17,2 %) constituent la deuxième cause de consultation tandis que
le paludisme est classé en troisième position ; ces
résultats ressortent aussi les facteurs environnementaux relatifs aux
risques sanitaires.
En revanche, selon les résultats obtenus de
l'enquête dans les ménages, les syndromes tels que les
traumatismes et les plaies, les rhumatismes, les douleurs articulaires, les
maladies des yeux, la malnutrition, le diabète l'hypertension
artérielle ne sont pour les ménages des problèmes de
santé publique qu'à de faible proportion. Les résultats
montrent également que ces maladies sont inégalement reparties
selon l'âge.
Note sur les auteurs :
Ibrahima SY est chercheur post-doctoral au sein de l'Axe
« Environnement urbain et Santé » du Centre Suisse
de Recherche Scientifique (CSRS) en Côte d'Ivoire. Titulaire d'un
Doctorat de Géographie de la Santé à l'Université
Louis Pasteur de Strasbourg (France), il est actuellement détaché
auprès de l'Institut National de Recherches en Santé Publique
(INRSP) en Mauritanie où il travaille sur les approches
«Environnement et Santé en milieu urbain» dans le
cadre du programme suisse du «National Centre of Competence in Research
North-South (NCCR-NS).
GUÉLADIO CISSE : Directeur au Centre Suisse de
recherche scientifique en Côte d'Ivoire et maître de
recherche en génie sanitaire, il est également coordonnateur
d'équipes de recherches et d'actions en Afrique de l'Ouest sur
l'environnement et la santé notamment en milieux urbains
défavorisés depuis près de 15ans.
MARCEL TANNER est directeur de l'ITS et professeur
en épidémiologie et parasitologie médicale,
depuis trente ans, il travail dans le domaine de la lutte contre les maladies
de pauvreté et le renforcement des systèmes de
santé.
Synthèse :
La ville de Nouakchott à l'instar des autres villes
africaines a connu une urbanisation rapide, brutale et non suivie par les
autorités. Cette urbanisation que l'on peut qualifier de
pseudo-urbanisation est dotée d'une absence assez importante en services
d'assainissements, et caractérisée par une forte croissance
démographique et urbaine qui influe d'une manière significative
sur l'état de santé des populations. Le manque d'hygiène
des populations offre à la ville un environnement insalubre qui favorise
le développement des germes pathogènes à l'origine des
pathologies urbaines qu'elle présente. Comme nous le dit
l'article «Les déficiences observées dans ces
différents domaines nécessaires à la gestion de
l'hygiène publique confèrent à la ville un environnement
insalubre source de risques sanitaires » Sy et al.
(2011). Ainsi, les quartiers étudiés sont dits quartiers
défavorisés car, les conditions écologiques
associées aux conditions socio-économiques présentent des
facteurs non négligeables susceptibles d'influer sur l'état de
santé des populations. Les inégalités de risques
sanitaires auxquels sont confrontés les populations des quartiers
étudiés sont liées aux conditions d'habitat non
hygiéniques, à l'accès à l'eau potable, au
problème d'évacuation des eaux usées et à la
collecte des ordures ménagère ainsi qu'au manque de gestion des
déchets. Par ailleurs, le développement de la pathologie urbaine
serait lié à l'effet interactif de l'insuffisance des
équipements sanitaires et des modes de vie des populations qui sont
largement sous influence des conditions sociales à travers le
phénomène de pauvreté (Sy et coll. 2011).
Cet article suscite en nous un intérêt
particulier car il fait ressortir de manière détaillée
les interactions entre le développement des pathologies en milieu urbain
et l'environnement. Il nous offre une ligne importante d'informations
susceptibles d'aiguillonner et d'attiser en nous d'avantage le sens de la
recherche. En outre, il nous permet de comprendre comment naissent et se
développent les pathologies dans un espace urbain. Il ressort avec
précision et concision, ce à la suite de son enquête
transversal, les liens entre environnement, santé et urbanisation. Bien
qu'étant liés aux conditions spatiales les problèmes de
santé en milieu urbain sont inhérents aux conditions sociales
(conditions d'habitat, gestion des déchets, accès à l'eau
etc.)
Fiche
n°3
Auteurs : Yongsi.H .B.Nguendo et al
Titre: Risques sanitaires liés aux modes
d'assainissement des excréta à Yaoundé, CAMEROUN
Source: EDP/Natures Sciences Sociétés,
disponible en ligne, URL :
http://www.cairn.info/revues-natures-sciences-sociétés-2008-1-page-3.htm
Contexte : Cette étude a été
réalisée dans le cadre du programme interdisciplinaire PERSAN
(Population et espace à risque sanitaires) de l'IRD.
Thème : Assainissement et santé en milieu
urbain tropical
Lieu : Yaoundé (Cameroun)
Objectifs : Cet article à pour objectif
d'identifier les facteurs de risques des maladies diarrhéiques dans la
ville, de mesurer leur prévalence et d'appréhender leur
distribution spatiale.
Méthode : La méthode utilisée dans
cet article est une enquête par sondage stratifié à deux
niveaux
Résultats : Les résultats obtenus par les
auteurs dans cet article sont les suivants : Les données obtenues
montrent les risques pathologiques d'un assainissement des déjections
humaines sur la santé des populations. Elles montrent que les excreta
sont source de contamination à la fois bactériologique et
parasitologique du sol et des eaux souterraines. Et que les maladies
diarrhéiques sont liées aux systèmes d'assainissement des
excreta à Yaoundé. Sur le volet environnemental, les
résultats montrent que la contamination se fait de deux manières
soit par consommation de l'eau contenant des kystes ou des oeufs ou d'aliment
souillé ; ou à travers le contact de la peau avec le
parasite qui se trouve dans le sol mouillé.
Synthèse :
L'assainissement des villes des pays en développement
reste une question majeure ; car dans ces villes où l'urbanisation
est non maîtrisée par les pouvoirs publics, l'on assiste à
une forte croissance des populations et une industrialisation qui pose le
problème d'assainissement. De fait, l'assainissement dans la ville de
Yaoundé constitue un risque sanitaire à travers le mode
d'évacuation des urines et des matières fécales. Ce mode
d'évacuation constitue un facteur de risque de contamination des
maladies diarrhéiques. Les disparités sociales et spatiales qui
existent à l'intérieur des sous-espaces urbains constituent un
aspect déterminant du mode d'assainissement, mais à cela s'ajoute
le niveau d'éducation des populations. Le type et la qualité du
dispositif technique favorisent ou non la contamination des populations selon
que l'on se trouve dans un quartier spontanés ou assainis. De
même, les taux de diarrhées varient d'un quartier spontané
à un autre, les aléas climatiques tels que les inondations
favorisent la contamination de l'eau souterraine par le fait du rapprochement
de la surface de la nappe aquifère à celle de la surface du
sol.
Cet article à travers son articulation fait montre
d'une rigueur scientifique tant sur la rédaction que sur les questions
développées d'autant plus qu'il crée une ouverture qui
pourrait faire l'objet d'une continuation de l'étude de la
thématique abordée.
Fiche n°4
Auteurs : P.PENE, Mme Y. NOSNY et H. CHAUDET
Titre : Environnement urbain en Afrique subsaharienne et
pathologie
Source : www.santetropicale.com/resume33915.pdf
Contexte : l'environnement urbain regorge des pathologies
qui sont spécifiques.
Thème : Environnement urbain et pathologie
Lieu : Afrique subsaharienne
Objectif : Faire une synthèse de
la pathologie urbaine telle qu'on la rencontre, surtout parmi les habitants des
quartiers d'habitations spontanées.
Méthode : Dans cet article la méthode
utilisée une méthode quantitative : étude comparative
de prévalence et des taux d'incidence des résultats des
pathologies rencontrée dans la ville et entre les quartiers d'une
même ville.
Synthèse :
La croissance urbaine, particulièrement celle des
villes africaines est un fait marquant. Ce phénomène grandissant
et incontrôlé a apporté des nombreuses modifications au
sein des espaces urbains. De fait, les fortes migrations et la
promiscuité en sont des caractéristiques et aussi une source des
pathologies urbaines. Les villes africaines présentent une certaine
hétérogénéité entre elles et à
l'intérieur de chacune d'entre elle. Ces différences dues aux
catégories sociales et de des populations se manifestent à
travers des pathologies rencontrées à l'intérieur de la
ville. L'environnement urbain en interrelation avec ces pathologies influent
sur la santé des citadins car certains pathogènes trouvent en
l'espace urbain un environnement adéquat à leur expansion. Ainsi,
l'on rencontre différent type de pathologies urbaines et même que
l'on constate l'émergence des nouvelles pathologies dont
l'obésité, le surpoids etc.
Cet article met en exergue les différentes pathologies
que l'on rencontre en ville et leur caractéristique; il apporte quelques
suggestions quant à l'étude approfondie des ces pathologies afin
de lutter contre. Nous pensons tout de même que les auteurs auraient pu
développer ces questions avec beaucoup plus de rigueur. Ce pendant, il
reste néanmoins un article important car il classifie dans un ordre
croissant les pathologies rencontrées en milieu urbain. En d'autres
termes, il classifie les pathologies rencontrées selon leurs
déterminants (malnutrition, promiscuité, etc.).
Fiche 5:
Titre: Social and environmental malaria risk factors in
urban areas of Ouagadougou, Burkina Faso
Auteurs: Meili Baragatti et al,
Source : Pubmed, malaria. Journal 2009, document en
ligne, mis en ligne le 13 Janvier 2009, consulté le 03/08/2012 à
13h50'. URL: http:// www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/19144144.
Contexte : Le paludisme constitue un fait majeur de
santé à Ouagadougou au Burkina Faso, malgré son
caractère non endémique il constitue tout de même un fait
majeur de santé dans cette ville. Car, l'on enregistre un fort taux de
fièvre dû au paludisme. C'est dans ce contexte que les auteurs ont
voulus montrer les effets d'un mauvais diagnostic du paludisme sur la
qualité immunitaire surtout chez les enfants en milieu rural. Bien que
n'&tant pas une maladie endémique, l'agent pathogène a
réussit à s'adapter au milieu urbain ce qui explique causes
aggravante de la pathologie.
Thème : Social and environmental malaria
risk factors in urban areas (environnement urbain et facteur sociaux et
environnementaux de risque du paludisme)
Lieu : Ouagadougou (Burkina Faso)
Objectif : Cette étude a pour objectif
d'identifier les déterminants de la transmission du paludisme, de la
prévalence et de la densité de Plasmodium
falciparum, et la prévalence de la maladie du paludisme, dans
différentes zones à Ouagadougou.
Méthode : Pour cette étude, deux
enquêtes transversales à travers lesquelles des
échantillonnages stratifiés ont été
réalises. Les outils utilisés pour l'enquête sont une image
SPOT 5 panchromatique satellite de Ouagadougou, le logiciel ERDAS pour
l'analyse de l'image satellite, et ArcView pour le calcul de niveau de
densité de construction.
Résultats : Sur un échantillonnage de 33354
enfants dont 214 par zone choisie, aucune variation saisonnière n'a
été observée. 728 enfants soit 22% des enfants
présentent une parasitémie positive, 343 enfants soit 10%ont des
anticorps anti-CSP des anticorps mesurant l'exposition à la transmission
du paludisme et 31 enfants soit 1% ont fait des crises de paludisme durant
l'enquête. L'étude relate également que la
prévalence de l'utilisation des moustiquaires varie de 14,4% à35,
et que 15% de ces moustiquaires sont imprégnées.
Conclusion :
Cette étude retient que le taux de paludisme à
Ouagadougou varie selon les saisons et diffère selon les zones et le
niveau d'urbanisation de chaque zone. Les zones les moins
développées ou connaissant une urbanisation
irrégulière et situées à proximité des cours
d'eaux sont les celles qui présentent une prévalence assez
élevée. C'est donc dans ces zones que les études doivent
être menées.
Fiche N°6
Auteur: Benoît Varenne et al
Titre: Illness-related behaviour and utilization of oral
health services among adult city dwellers in Burkina Faso: evidence from a
household survey. (Comportement et maladies liées à l'utilisation
des services de santé bucco-dentaire chez les citadins adultes au
Burkina Faso : Témoignage d'une enquête
réalisée auprès des ménages.)
Source: BMC Service de
santé 2006. Document en ligne, 6 : 164. Publié en
ligne le 27 Décembre 2006.URL : http://www.ncni.nlm.nih.gov/biomed
consulté le 03/09/2012 à15h00'
Contexte : Les maladies transmissibles en Afrique
subsaharienne sont le fait majeur de la santé dans ce milieu. Leur
évolution rapide a amené les scientifiques à mener des
études notamment dans le domaine de la santé bucco-dentaire.
Celles-ci ont révélées une quasi absence dans les
hôpitaux des services bucco-dentaire et de leur inutilisation par les
populations. Ainsi, ramenés au contexte africain, l'Institut de
Recherche pour le Développement dans son vaste programme de recherche a
initié à Ouagadougou cette étude
afin d'évaluer les disparités sociales et spatiales de
santé à Ouagadougou.
Objectif : Cet article a pour objectif de décrire
la prévalence des symptômes buccaux chez les adultes à
Ouagadougou, capitale du Burkina Faso et l'utilisation des services de
santé bucco-dentaire et l'automédication en réponse
à ces symptômes et d'en mesurer les associations entre les
facteurs prédisposants, habilitants et besoin facteurs et de
décisions à demander des soins de santé bucco-dentaire.
Méthode : Pour la réalisation de cette
étude, un échantillonnage stratifié à
été réalisé en deux étapes. Une image Spot5
de Ouagadougou a permis d'évaluer la densité de construction qui
constitue le premier critère de stratification, un logiciel ERDAS
Imagine a permis de localiser les bâtiments, le SIG ArcView a permis le
calcul de la densité de la zone bâtie. Tout ceci a
été complété par une étude de terrain. Les
données administratives ont permis de d'établir la localisation
des subdivisions de règlements qui constitue le second critère de
stratification. L'échantillonnage a été fait à
partir d'une sélection aléatoire des ménages choisis. Les
données obtenues sur le terrain l'ont été à partir
d'un questionnaire structuré, les informations ont été
recueillies à partir des entrevues réalisées face à
face par des intervieweurs qui parlaient couramment la langue locale.
Résultats : Les résultats de cette
étude basée sur un échantillonnage de 3030 adultes
citadins âgés de 15 ans ou plus, montrent que 27,7% a
utilisé les installations de santé bucco-dentaire, 47,7% a eu
recours à l'automédication et 24,1% a dit qu'il n'existe pas de
traitement. 54 ,5% des adultes qui ont eu recours aux installations de
service de santé bucco-dentaire à affirmé que leurs
activités habituelles a été limité par les
problèmes oraux. Pour ceux des adultes ayant consultés des
fournisseurs médicaux, 64,3% sont allés dans des services
dentaires publics ou non gouvernementaux, 24,1 % dit être allé
dans des services de soins de santé primaire ou il n'y avait aucun
personnel dentaire et 1,3% a dit s'être rendu chez un guérisseur
traditionnel. Pour ceux des adultes n'ayant pas visités de service
santé bucco-dentaire, 69,3% l'a justifié du fait que le cout
était trop élevé. Et pour ceux ayant optés pour
l'automédication, 56,2% a consommé des médicaments
modernes et 48,2%) a utilisé les méthodes traditionnelles.
Conclusion : En conclusion de cette étude, il en
résulte les populations de Ouagadougou ont plus recours à
l'automédication qu'aux services de santé bucco-dentaire.
Cet article présente un caractère normatif sur
la qualité de rédaction. Nous pensons que la question
abordée dans cet article a été développée
dans tous ces aspects.
* 1 Salem G.1998, La
santé dans la ville. Géographie d'un petit espace dense :
Pikine (Sénégal). Paris Karthala, ORSTOM.360p. (Coll. Hommes et
société) p69.
* 2 Salem. G. Urbanisation et
santé dans le monde : sommaire, in
* 3 Picheral Henri,
Géographie de la transition épidémiologique, in Annales de
Géographie, 1989, t. 98, n°546. Pp. 129-151., Mars- Avril 1989.
* 4 Hôpital
Schweitzer : créé en 1913 par le Docteur Albert Schweitzer,
ce dispensaire constitue l'un des hôpitaux les plus convoités de
la ville de Lambaréné, mais du Gabon tout entier. Il revêt
également un aspect touristique à cause du musé qui
retrace l'histoire du DR Albert Schweitzer et son action contre la
lèpre.
* 5 Le tourisme est l'une des
activités importantes que l'on retrouve à l'intérieur de
la ville. Lambaréné dispose de deux sites touristiques que sont
les lacs et l'hôpital Albert Schweitzer.
* 6 Albert
Schweitzer : connu sous le pseudonyme du grand blanc de
Lambaréné est d'origine Franco-allemande, il est né le
14/01/1875 en alsace lorraine et mort le 04/09/1965 à
Lambaréné au Gabon où il y est d'ailleurs enterré
avec son épouse. Albert Schweitzer était un grand
théologien protestant. Il crée en 1913 la fondation Albert
Schweitzer de Lambaréné. Le dispensaire comporte aujourd'hui un
musée retraçant l'histoire du Docteur et de son action contre la
lèpre. Bien plus étendu qu'à l'origine, celui-ci conserve
ses premiers bâtiments qui reconstituaient le dispensaire du début
du siècle. Il intègre aujourd'hui des départements de
médecine interne, chirurgie, pédiatrie, une maternité, une
clinique dentaire et, depuis 1981, une unité de recherche
médicale sur la malaria. Albert Schweitzer a été
lauréat du prix Goethe en 1928 puis prix Nobel de la paix en 1952.
* 7 Ndjolé :
deuxième ville de la province du Moyen-Ogooué après
Lambaréné et chef lieu du département de
l'Abanga-Bigné
* 8 Pierre George, 2010,
dictionnaire de Géographie, 10ème édition
puf, p463
* 9 Antoine. S. BAILLY, Les
concepts de la géographie Humaine, 2005 ; 5e
édition, Paris, Armand Colin
* 10 B.Newling
cité par Antoine Bailly, les concepts de la Géographie Humaine
p135
* 11 Kaspar Wyss, Ibrahima Sy, Guéladio
Cisse, Marcel Tanner, Urbanisation et santé à Rufisque
(Sénégal) Enjeux et perspectives dans une ville de
l'Afrique de l'Ouest. Bulletin de Medicus Mundi Suisse No
110, novembre 2008.
* 12 Ibrahima Sy, Mouhamadou
Koita, Doulo Traoré, Moussa Keita, Baidy Lo, Marcel Tanner et
Guéladio Cisse, Vulnérabilité sanitaire et
environnementale dans les quartiers défavorisés de Nouakchott
(Mauritanie) : analyse des conditions d'émergence et de
développement de maladies en milieu urbain sahélien. Vertigo- la
revue électronique en sciences de l'environnement Volume 11
Numéro 2 (septembre 2011) Acteurs et projets au coeur des agricultures
urbaines et périurbaines ; disponible en ligne sur
http://vertigo.revues.org/11174.
* 13 Yongsi H.B. Nguendo,
Gérard Salem, Jean-Pierre Thouez, « Risques
sanitaires liés aux modes d'assainissement des excreta à
Yaoundé, Cameroun ». Natures Sciences
Sociétés, 2008/1 Vol. 16, p. 3-12. Disponible en ligne sur
http://www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes-2008-1-page-3.htm
* 14 Patrick Gubry,
l'environnement urbain. Populations et environnement dans les pays du Sud,
KARTHALA, pp 273-688
* 15 Didier Fassin, L'expérience des
villes : Des périphéries de Dakar et de Quito aux banlieues
de Paris. Enquête, Numéro 4, la ville des sciences sociales.
pp.71-92
* 16 G. Salem, F. Fournet,
Conférence introductive. Villes africaines et santé :
repères et enjeux. UR Populations et espaces à risques
sanitaires, (IRD), 21, rue de l'Ecole de Médecine, 75006, Paris, France.
Manuscrit n°DK/72. 6ème congrès international francophone de
médecine tropicale "Santé et urbanisation en Afrique"(Dakar,
octobre 2001). Accepté le 25 mars 2003 Bull Soc Pathol Exot,
2003, 96, 3, 145-148
* 17 Stéphane Rican,
Gérard Salem et Eric Jougla : Ville et santé respiratoire en
France volume78/3/2003 p207
* 18 Ogooué :
plus grand fleuve gabonais, son bassin draine 215 000 km² dont 22 000
km² hors du territoire national. Il est limité à l'est par
le bassin du Congo, au sud par les bassins du Niari et de la Nyanga, à
l'ouest et au nord-ouest par les bassins de rivières
côtières. Parcourant environ 1 000 km, l'Ogooué prend sa
source au Congo, dans les Monts Ntalé, à une altitude voisine de
840 m. L'Ivindo est son affluent le plus important. L'Ogooué traverse
cinq provinces du Gabon parmi lesquelles celle du Moyen-Ogooué dont
Lambaréné en est la capitale provincial. Il se ramifie en
plusieurs bras et donne lieu au registre lacustre de la province.
18 Factories: anciennes maisons de commerce
où les Européens faisaient du troc avec les indigènes.
* 19 Le sans-nom est une
espèce de poisson introduite au Gabon, dans la région de
Lambaréné il y a près de 50 ans dans ans la province du
Moyen-Ogooué et dans les eaux les plus proches de la lagune Fernan Vaz.
C'est un poisson qui joue un rôle central dans l'alimentation des
populations et constitue aujourd'hui l'un des poissons emblématiques de
cette localité qui pourrait être menacée dans les
années à venir.
* 20 Isaac quartier central
de la ville de Lambaréné, situé sur la berge du fleuve
Ogooué. Situé dans le deuxième arrondissement, Isaac
constitue le quartier le plus animé de la ville, c'est le lieu d'escale
de tous les voyageurs en revenant et en partance des autres villes. C'est
à Isaac que l'on retrouve le marché principal de la ville, ainsi
que la majorité des bistreaux, et le débarcadère de
poisson. C'est là qu'accostent les bateaux et navettes en direction et
en provenance de Port-Gentil
* 21 Jean - Bernard MOMBO,
Coordonnateur, Carole OGANDAGAS, Lucius Bède MOUSSAVOU MAKANGA, Pierre
André NTCHANDI OTIMBO et Martial AGONDOGO, Rapport sur l'état de
l'environnement. Etude réalisée par l'UNGC - Gabon. Pour la
production de Global Environment Outlook (GEO) - PNUE en
partenariat avec le Réseau pour l'Environnement et le
Développement Durable en Afrique (REDDA / NESDA
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