i
DEDICACE
A Dieu l'Eternel par la grandeur de tes oeuvres ;
A nos chers père et mère KIZA INGANI Etienne et
BULO Ursule ;
A tous nos frères et soeurs Stéphanie KIZA,
Jean-Paul KIZA, Line KIZA, Nadine KIZA, Olivier KIZA, Axel KIZA ;
A notre tante BULO Jeanne et ses enfants;
A Odette MAKURU
;
A notre fils Nicolas KIZA ;
A la famille du regretté RURANGWA
NSENGI ;
A la famille Floribert SAGRICOF ;
Par votre amour et votre
soutien permanent tout au long de nos études.
ii
REMERCIEMENTS
A Dieu, pour son amour et gratitude, Il restera Eternellement
Digne de notre confiance.
Le présent travail n'est pas l'oeuvre de l'effort
exclusivement personnel. Son élaboration a
bénéficié de la contribution intellectuelle, morale et
matérielle de plusieurs personnes auxquelles nous devons toute notre
reconnaissance.
Nos remerciements s'adressent aux autorités de
l'ULK/Gisenyi en général et à celles de la faculté
des Sciences Economiques et Gestion en particulier pour leur dévouement
à notre formation.
Notre gratitude s'adresse au CCA MURENZI Phanuel qui, en
dépit de ses multiples charges, a accepté de diriger ce
mémoire. Nous lui disons chaleureusement merci pour son courage, ses
remarques, ses observations et conseils pertinents qui ont été
remarquables dans la réalisation de ce travail.
A nos parents pour tous les sacrifices qu'ils ne cessent de
consentir pour mon éducation.
Nous tenons également à exprimer notre
reconnaissance à tous les travailleurs de la MPA SARL qui ont bien
accepté de partager leurs expériences sur la santé et
sécurité au travail.
Nous ne pourrons pas oublier sur ce registre nos
collègues avec qui nous avons partagé la joie et les peines
surtout RIBORA Denise, BERA Aline, UMUTESI Louise, Claude, Djamillah,
Janvière... Qu'ils soient rassurés que nous gardons toujours en
mémoire tous les souvenirs de moment passé ensemble.
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce travail qu'ils trouvent ici l'expression
de nos sentiments de gratitude.
NGABU KIIZA David
III
SYMBOLES, SIGLES ET ABREVIATIONS
AMT : Action en Milieu du Travail
ANMT : Association Nationale de Médecine du Travail en
France
B.I.T : Bureau International de Travail
CSR : Caisse Sociale du Rwanda
CSST : Comité de Santé et Sécurité au
Travail
ELECTROGAZ : Etablissement Public de Production, de Distribution
d'Électricité, d'Eau et de Gaz
E.P.I. : Equipements de Protection Individuelle
W : Symboles chimique du Wolfram
J.C : Jésus Christ
Magsep : Magnetic separator ou séparateur
magnétique
MPA : Metal Processing Associations
Pb : Symbole chimique de plomb
PIB : Produit Intérieur Brut
OIT : Organisation Internationale du Travail
Op.cit : Opere citato
SARL : Société par Actions à
Responsabilité Limitée
Sn : Symboles chimique de la Cassiterite
S.E.P.P : Services Externes de Prévention et de Protection
au travail
S.I.P.P : Services Internes de Prévention et de Protection
au travail
Ta : Symboles chimique du coltan
TMS : Trouble Musculo-Squelettique
ULK : Université Libre de Kigali
WC : Carbure de tungstène
www : World Wide Web
iv
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire d'enquête
ANNEXE 2 : Guide d'entretien avec le responsable du personnel
ANNEXE 3 : Guide d'entretien pour les employés
ANNEXE 4 : Organigramme détaillé de la MPA
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Catégorisation du personnel 50
Tableau 2 : les rubriques de cahier de pesage 51
Tableau 3 : Répartition des enquêtés selon le
sexe 61
Tableau 4 : Répartition des enquêtes selon le
service 62
Tableau 5 : Les Problèmes liés à la
protection, santé et sécurité des 62
travailleurs à la MPA 62
Tableau 6 : Les facteurs qui ont motivé travailleurs
à demander une réorganisation de la politique de
prévention. 68
Tableau 7 : Position des enquêtés sur un
système de gestion de la sécurité et
santé au travail excellent après sa mise en place
89
vi
TABLE DES MATIERES
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABREVIATIONS iii
LISTE DES ANNEXES iv
LISTE DES TABLEAUX v
TABLE DES MATIERES vi
INTRODUCTION GENERALE 1
1.CHOIX ET INTERET DU SUJET 3
1.2.Intérêt du sujet 4
1.2.1.Intérêt personnel 4
1.2.2.Intérêt académique et
académique 5
1.2.3.Intérêt social 5
2.DELIMITATION DU SUJET 5
2.1. Dans le temps 5
2.2. Dans l'espace 6
2.3. Dans le domaine scientifique 6
3.PROBLEMATIQUE 6
4.HYPOTHESES DE TRAVAIL 8
5.OBJECTIFS DU TRAVAIL 8
5.1. Objectif global 8
5.2.Objectifs spécifiques 9
6.METHODOLOGIE 9
vii
6.1. Techniques 9
6.1.1. Technique documentaire 9
6.1.2. Technique de questionnaire 10
6.1.3. Technique d'interview 10
6.1.4. Technique d'observation 10
6.2.Méthodes 10
6.2.1.Méthode analytique 11
6.2.2.Méthode statistique 11
6.2.3.Méthode synthétique 11
7.SUBDIVISION DU TRAVAIL 11
CHAPITRE. 1. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE BASE
12
1.1.DEFINITION DES CONCEPTS CLES 13
1.1.1.Protection au travail 13
1.1.2.Santé au travail 13
1.1.3.Sécurité au travail 14
1.1.4.Travailleur 14
1.1.5.Milieu de travail 14
1.1.6.Travail 15
1.1.7.Employeur 15
1.1.8.L'entreprise 15
1.1.9.Hygiène au travail (ou industrielle) 16
1.1.10.Médecine du travail 16
1.1.11.Psychologie du travail 16
VIII
1.1.12.Toxicologie 17
1.1.13.Maladie professionnelle 17
1.1.14.Accident du travail 17
1.1.15.Ergonomie 18
1.1.16.Comité de Santé et Sécurité
au Travail (CSST) 18
1.2.GENERALITES SUR LA PROTECTION, SANTE ET
SÉCURITÉ AU TRAVAIL .. 18
1.2.1.Histoire de la médecine du travail 19
1.2.1.1.Les précurseurs 19
1.2.1.2.Les fondateurs 19
1.2.1.3.La médecine du travail en France 21
1.2.1.3.1.Les premiers médecins d'entreprise 23
1.2.1.3.2.Les lois de Vichy 25
1.2.1.3.3.La loi fondatrice de 1946 26
1.2.1.3.4.Une évolution vers la prévention 27
1.2.1.4.La médicine du travail en Belgique 27
1.2.1.5.La médicine du travail au Rwanda 28
1.2.2.Théories de l'Ergonomie 30
1.2.2.1.Histoire 31
1.2.2.2.L'ergonomie en Europe et dans le Monde 33
1.2.2.3.Pratique de l'ergonomie 34
1.2.3.Conseil National du Travail au Rwanda 36
1.2.3.1.Missions 36
1.2.3.2.Composition du Conseil National du Travail 37
1.2.3.3.Dispositions diverses 37
ix
1.2.4.Administration du travail au Rwanda 37
1.2.5.Inspection du Travail au Rwanda 38
1.2.6.Des délégués du personnel dans les
entreprises 38
CHAPITRE. 2. ANALYSE DES PROBLÈMES LIES A LA
PROTECTION, SANTE
ET SÉCURITÉ DES TRAVAILLEURS A
LA MPA SARL 41
2.1. PRESENTATION DE LA METAL PROCESSING
ASSOCIATIONS SARL
GISENYI 41
2.1.1. Situation géographique 41
2.1.2. Historique 41
2.1.3. Objectifs de la MPA SARL 42
2.1.3.1. Mission 42
2.1.3.2. Activités 42
2.1.4. Les minerais traités et transformés par la
MPA SARL 42
2.1.4.1. La cassitérite 43
2.1.4.2. Le coltan 44
2.1.5. Source de ravitaillement en minerais de la MPA 47
2.1.6 Les filiales de la MPA 47
2.1.7. Structure organisation de la MPA 47
2.1.7.1 Organigramme hiérarchique 47
2.1.7.2 Définition 47
2.1.7.3 .Brèves interprétations de l'organigramme
de la MPA 48
2.7.3.1. Conseil d'administration 48
2.7.3.2. Comité de gestion 48
X
2.1.8. L'impact Socio-économique de la MPA 49
2.1.9. Effectif du personnel 50
2.1.10. Analyse de service de production 50
2.1.10.1. Le processus de transformation des minerais 51
2.1.10.2.Le déchargement 51
2.1.10.3.Pesage 51
2.1.10.4.Prélèvement des échantillons des
minerais 52
2.1.10.5.Analyse au laboratoire 52
2.1.10.6.Le concassage des minerais 54
2.1.10.7.Séparation de fer et la cassitérite par
le séparateur magnétique 55
2.1.10.8.Séparation de fer et la cassitérite par
SHAKING TABLE 55
2.1.10.9. échange de cassitérite sur des
tôles métalliques 56
2.1.10.10. Raffinage de cassitérite 57
2.2.APPROCHE METHODOLOGIQUE 57
2.2.1. Population d'enquête 57
2.2.2. Déroulements de l'enquête 58
2.2.3. Outils de collecte des données 58
2.2.4. Dépouillement et traitement des données
60
2.2.5. Difficultés rencontrées 60
2.3.PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
60
2.3.1.Caractéristiques des enquêtés 61
2.3.1.1.Identification des enquêtés selon le sexe
61
2.3.1.2.Répartition des enquêtes selon le service
61
xi
2.3.2. Problèmes de la protection, santé et
sécurité du travail au sein de la
MPA 62
2.3.2.1. Équipements de Protection Individuelle (EPI)
63
2.3.2.2. Hygiène au travail 64
2.3.2.3. Politique de prévention 65
2.3.2.3. Suivi médical ou la médecine du travail
65
CHAPITRE 3. SYSTEME DE GESTION DE LA
SÉCURITÉ ET DE LA SANTE AU
TRAVAIL A LA MPA SARL GISENYI
68
3.1. Notification, enregistrement et déclaration des
accidents du travail et
des maladies professionnelles, des atteintes à la
santé et des incidents 70
3.2. Services de médecine du travail 71
3.3. Méthodologie d'identification des dangers et de
traitement des risques 71
3.3.1. Dangers en matière de sécurité et de
santé propres à la MPA 71
3.3.2. Identification des dangers, évaluation et
prévention des risques 72
3.3.2.1. Principes généraux 72
3.3.2.2.Dispositions concernant la sécurité des
activités de la MPA dans le
service de production et stock 75
3.4. Les objectifs attendus 89
CONCLUSION GENERALE 91
BIBLIOGRAPHIE 96
ANNEXES.. 100
1
INTRODUCTION GENERALE
L'hygiène, la sécurité et les conditions
de travail sont des notions récentes puisqu'elles sont apparues au
19ième siècle avec le développement industriel qui
constituera le noyau dur autour duquel se construira progressivement le droit
du travail ; avec les premières mesures de protections au
bénéfice de travailleurs les plus fragiles : les femmes et les
enfants. On regroupe sous cette appellation une multitude de disciplines qui
ont toutes pour but de supprimer ou tout au moins de limiter les effets
nuisibles des activités humaines sur l'homme lui-même et son
environnement1.
L'amélioration des conditions de travail et
sécurité est un sujet faisant l'objet des recherches dans
plusieurs universités et des organisations tant Etatiques et non
Etatiques. D'après un rapport publié par l'Organisation
Internationale du Travail (OIT) à l'occasion de son 90ième
anniversaire, ce sont environ 2,3 millions de personnes qui meurent chaque jour
dans le monde du travail : 360.000 dans des accidents et 1,95 million des
maladies professionnelles incurables. Cela fait tout de même 6000 morts
chaque jour ! Un chiffre insupportable2. Tout aussi
intolérables, les 270 millions d'accidents du travail et les 160
millions de cas de maladies professionnelles recensées chaque
année sur la planète3... Des données qui serait
largement sous-estimées en raison de la difficulté de leur
collecte dans certains pays.
Sur l'échelle mondiale, ces accidents ont un coût
socio-économique élevé, évalué par l'OIT en
2009 à 1.250 milliards de dollars par an (coûts directs ou
indirects) soit de 2% du PIB mondial annuel4.
Cependant au Rwanda, plusieurs secteurs manifestent des
risques pour les travailleurs tout comme sur leur sécurité et
pour leur santé. Le secteur agricole
1
http://fr.wikipedia.org/.../santee_et_sécurité_au_travail,
consulté le 13 /09/2010
2 Organisation Internationale du Travail :
journée mondiale de la santé et sécurité au
travail, le point sur la sante et sécurité au travail,
Genève, Avril 2009
3 Organisation Internationale du Travail : Op. cit.
4 Organisation Internationale du Travail : Op. cit.
2
compte plusieurs victimes accidentées ainsi que celui
de la construction des routes, bâtiments et le secteur
industriel5.
En 2008, un nombre estimé à 316.271 travailleurs
salariés sont employés dans différents activités
économiques du pays. Seuls 258.457 travailleurs sont affiliés
à la Caisse Sociale du Rwanda. A la même année, il se
produit 323 cas d'accidents du travail et 2 cas de maladies professionnelles.
Pour la période 2009, il y a eu 402 cas d'accidents du travail et 3 cas
de maladies professionnelles soit une augmentation de 24.62% par rapport de
l'année précédente6. Selon la Caisse Sociale du
Rwanda, ces statistiques seraient d'ailleurs sous évaluées en
raison de l'ignorance de lois en matière de la déclaration
d'accidents et maladies professionnelles, manque de bonne volonté de
certains employeurs, le manque d'actualisation de la liste de maladies
professionnelle, par exemple le cas de stress et TMS (Troubles
Musculo-Squelettique) et les autres employés qui ne sont pas
affiliés à la CSR. En 2008, environ 57.814 travailleurs
n'étaient pas affiliés à la CSR soit 18.28% des
travailleurs salariés employés dans différentes
activités économiques du pays.
La Metal Processing Associations est une entreprise
industrielle à caractère minier qui a pour activité le
traitement et l'exportation de cassitérite, coltan, wolfram.
Au cours de ces activités, les travailleurs sont
exposés aux poussières de silice sans systèmes de
protection adéquats, aux bruits des machines et ce niveau sonore
élevé peut causer la surdité plus au moins importante. En
plus de cela, ces travailleurs sont face aux problèmes d'hygiène
et surtout les manques des équipements adéquats pour leur
protection, sécurité pour leur santé contre les risques
auxquels ils seraient exposés chaque jour.
Selon OIT, les équipements de protection Individuelle
(EPI) pourraient sauver des vies dans le monde entier. Les employeurs devraient
mettre leurs intentions particulières à cause de son importance
en matière de la protection. La CESTRAR
5 NSENGIYUVA J.,: Sante, sécurité au
travail: une nouvelle option de l'OIT, Rwanda mai 2010
6 Caisse Sociale du Rwanda : journal des
déclarations de risqué professionnels, 2008-2009
3
(Centrale de Syndicats de Travailleurs du Rwanda) pense que
plusieurs accidents professionnels et maladies ne sont pas connus par les
instances habilitées, car plus le pays s'immerge considérablement
dans le développement plus d'innombrables accidents et maladies
professionnels surgissent7.
D'après le Code du Travail Rwandais : « le lieu de
travail doit toujours être tenu dans un état constant de
propreté et présenter les conditions favorables pour assurer la
santé et garantir la sécurité du personnel et l'employeur
doit dispenser aux travailleurs l'éducation en matière de
santé et de sécurité au travail et afficher dans les
locaux de travail les consignes de santé et de sécurité
à observer »8. En plus « l'employeur est tenu de
mettre à la disposition du travailleur les équipements de
protection nécessaires et appropriés et de veiller à leur
correcte utilisation, ils doivent-être informés du
mécanisme de prévention des accidents de travail et sensibiliser
les travailleurs à ces mécanisme et pratique.9
»
Nous avons remarqué, la volonté du gouvernement
Rwandais de doter le pays d'une politique de prévention nationale
adéquate et adaptée à l'évolution actuelle du
développement pour assurer la sécurité et la santé
des employés.
L'objectif majeur de l'OIT : faire de travail décent
une réalité et afin d'atteindre la mise en place des lieux de
travail sûrs et sains pour tous10.
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix du présent sujet de recherche n'est pas le
fruit du hasard. L'inspiration nous est venue des efforts que le gouvernement
et l'Organisation du Travail se mobilisent pour les lieux du travail sains et
sûrs et comme les risques professionnels sont incontournable dans une
entreprise industrielle, C'est pour cela que nous avons jugé bon de
focaliser notre recherche sur la « Problématique de la protection,
santé et sécurité des travailleurs en milieu du travail
dans une
7 NSENGIYUMVA J.,: Op. cit.
8 La République du Rwanda : «Loi
no 13/2009 du 27 mai 2009, portant réglementation du travail
au Rwanda in J.O no spécial 2009, p.78
9 La République du Rwanda : Op. Cit. p.79
10
http://www.destinationsante.com/un-travail-pour-construire-sa-vie-pas-la-detruire
4
entreprise industrielle à caractère minier au
Rwanda : cas de la Metal Processing Associations (MPA SARL) Gisenyi (2006-2010)
».
En effet, la protection, santé et
sécurité de travailleurs dans une entreprise sont devenues avec
la prise de conscience face aux risques professionnels, un domaine
incontournable. Chaque activité de toute nature que ce soit, engendre
des risques plus au moins prononcés pour l'homme, ses biens ou son
environnement qui l'entoure. Au delà des conséquences humaines
pour la victime et son entourage, les risques professionnels
représentent un coût économique important et un enjeu
stratégique et juridique pour l'entreprise.
Afin de réduire au minimum l'occurrence de ces risques
(et donc diminuer les conséquences qui en découlent) des nouveaux
métiers sont apparus certains généralistes, comme le poste
d'animateur en hygiène sécurité et service de
santé, d'autres spécialistes dans les domaines bien précis
qui peuvent s'appliquer à une discipline : ingénieurs ergonomes,
spécialistes de la prévention incendie, ingénieurs en
environnement... Ce sujet permettra d'analyser et apprécier les mesures
prises par la MPA dans le cadre de la promotion de la santé et
sécurité de ses travailleurs et pour nous d'apporter notre
pierres de contributions aux efforts du gouvernement et de l'OIT dans leur
nouvelle option d'améliorer les conditions du travail.
1.2. Intérêt du sujet
Le thème de ce travail a été dicté
par un intérêt à 3 volets à savoir, le volet
personnel, académique et scientifique et social
1.2.1. Intérêt personnel
Cette étude nous permettra de savoir l'ensemble des
problèmes qui sont liés à protection, santé et
sécurité des travailleurs en milieu de travail dans l'entreprise
MPA, son ampleur et moyens pour les éviter autant que possible.
5
1.2.2. Intérêt académique et
scientifique
Ce sujet entre dans la ligne de notre formation en gestion et
répond à l'exigence académique de l'Université
Libre de Kigali qui, dans ses programmes académiques, prévoit
qu'à la fin de ses études, l'étudiant(e) doit mener une
recherche empirique afin de lier la théorie acquise au bas de
l'école à la pratique.
Par ailleurs, ce sujet pourra servir et ouvrir la piste
à d'autres chercheurs et acteurs qui auront le souci d'orienter leurs
recherches dans le domaine semblable au nôtre.
1.2.3. Intérêt social
Ce sujet fournit à la MPA SARL Gisenyi sur le bien
fondé de prévention des risques professionnels que courent ces
agents et leur montre les solutions adéquates aux problèmes qui
sont liés à la protection, santé et sécurité
de travailleurs en milieu du travail.
Ainsi donc, les résultats auxquels aboutira ce travail
vont encourager les dirigeants de l'entreprise et les agents à prendre
les stratégies efficaces pour que la politique de prévention de
risques soit une réalité et arrive aux résultats
tangibles.
2. DELIMITATION DU SUJET
Le sujet que nous abordons est délimité dans le
temps, dans l'espace et dans le domaine scientifique.
2.1. Dans le temps
Notre étude s'étend sur une durée de 4
ans, allant de 2006 à 2010. Cette période nous semble suffisante
pour pouvoir apprécier les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité de travailleurs de la Metal
Processing Associations.
6
L'année 2010 est une année qui suit
l'année 2009 qui marque la promulgation de la Loi no 13/2009
du 27 mai 2009 portant réglementation du travail au Rwanda et c'est la
même année que j'effectuais mon stage de fin du cycle de licence
dans la même entreprise. Signalons que l'année 2010 coïncide
aussi avec la collecte des données sur terrain.
2.2. Dans l'espace
Notre étude se limite à la Metal Processing
Associations Gisenyi qui constitue notre terrain de recherche. Nous avons
choisi cette entreprise car elle est la grande entreprise industrielle à
caractère minier dans la province de l'Ouest et les potentiels risques
que ses activités pourraient engendrées sur ses personnels et son
environnement.
2.3. Dans le domaine scientifique
En ce qui concerne le domaine scientifique, notre étude
relève du domaine de la gestion des ressources humaines en tant que
jeune discipline parmi diverses sciences de gestion.
3. PROBLEMATIQUE
Le rôle que joue le facteur humain dans la gestion d'une
entreprise quelque soit sa taille, son secteur et son domaine
d'activités est d'une importance capitale que personne ne peut
contester.
Aucun autre facteur ne peut se dérober de l'homme comme
soulignent Georges TERRY et Stephen FRANKLIN, « Ce n'est que par
intermédiaire des ressources humaines que toutes les autres ressources
peuvent être utilisées11 ».
Toutes fois, pour bien réaliser sa mission, toute
entreprise est appelée à utiliser rationnellement ses ressources.
La constitution de l'OIT établit le principe selon lequel les
travailleurs doivent-être protégés contre les maladies en
général ou les
11 TERRY G. et FRANKLIN, S., : Les principes de
management, Ed, Economes, Paris, 1985, p.325
7
maladies professionnelles et les accidents qui
résultent de leur emploi12. Pourtant, cela n'est pas une
réalité totale pour les travailleurs de la MPA.
D'après DUCHAMP & GUERY13 tout travail
présente des risques pour le salarie : risques physiques et
psychologiques, à effets immédiats ou futurs.
Transformés en accidents, ils ont un coût social
et économique : interruption de l'activité, absence de
l'accidenté, embouche pendant la durée de l'interruption du
travail
Pour toutes raisons données dans l'introduction, il est
urgent que les dirigeants de la MPA, les travailleurs et les syndicats prennent
à coeur la santé et la sécurité de travailleurs et
ils devraient lutter contre les dangers présents sur le lieu de travail,
en les prévenant à la source autant que possible ; Envisager les
moyens de protection collective et individuelle (nous fournirons plus de
détails dans les chapitres qui vont suivre) ; Conserver des dossiers sur
toute exposition pendant de nombreuses années ; Informer les
travailleurs sur les risques que présentent le lieu de travail pour la
santé et la sécurité ; Créer un comité de la
santé et sécurité au travail actif et efficace regroupant
des travailleurs et les représentants de dirigeants de l'entreprise ; Se
préoccuper en permanence d'améliorer l'hygiène et
sécurité sur le lieu du travail ; Faire un suivi médical
des employés à chaque période donnée14
;
En plus de cela, les normes de l'OIT sur la
sécurité et santé au travail fournissent aux
gouvernements, aux employeurs et aux travailleurs les moyens indispensables
pour améliorer de telles méthodes et prévoir un maximum de
sécurité au travail.
Avec la nouvelle loi, Loi no 13/2009 du 27 mai portant
réglementation du travail au Rwanda et les deux projets
d'Arrêtés Ministériels déterminant les conditions
12 Organisation Internationale du Travail :
«Introduction à la santé et à la
sécurité au travail » projet INT/97/M01/ITA
financé par l'Italie p.1
13 DUCHAMP & GUERY Gestion des ressources
humaines, éditions Nathan, paris 2006, 118
14 Organisation Internationale du Travail : Op. Cit.
p.5
15 De LANDHEERE et Lalande : cités par
TSHIMANGA MUANZA dans initiation à la recherche Scientifique
éd. du CERUKI, Bukavu, 1986, p9
8
générales et particulières relatives
à la santé du travailleur et de sécurité sur le
lieu du travail ; le projet d'Arrêté Ministériel
déterminant les établissements dans lequel les comités de
santé et sécurité au travail doivent-être
créés et les modalités de fonctionnement de ces
comités apporteront des avancées significatives en matière
de la santé et sécurité de travailleurs du Rwanda en
général et de la MPA en particulier ainsi de garantir un lieu de
travail sain et sûr.
D'où notre travail sera axé sur les questions :
a) Quels sont les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité au travail auxquels les
agents de la Metal Processing Associations sont confrontés ?
b) Comment résoudre ces problèmes?
4. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Selon LANDSHEERE et LALANDE une hypothèse est une
affirmation provisoire concernant la relation entre deux ou plusieurs
variables.15 »
Partant de cette définition, nous avons formulé les
hypothèses ci-après :
? Les agents de la Metal Processing Associations seraient
confrontés aux multiples problèmes liés à la
santé et sécurité au travail ;
? Un système de gestion de la sécurité et
de la santé au travail serait une réponse efficace contre ces
problèmes et elle reste un excellent moyen de lutte contre les accidents
du travail et maladies professionnelles ;
5. OBJECTIFS DU TRAVAIL
5.1. Objectif global
Notre travail a pour objectif d'analyser les problèmes
liés à la protection, santé et sécurité en
milieu du travail et en particulier à la Metal Processing Associations
afin de proposer de recommandations pour les résoudre.
9
5.2. Objectifs spécifiques
- Dégager les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité de travailleurs en milieu du
travail en général et à la MPA SARL Gisenyi en particulier
;
- Relever les défaillances de la MPA SARL Gisenyi dans
l'application de la politique de prévention des risques ;
- Améliorer les conditions du travail aux agents de la
MPA SARL Gisenyi ;
- Proposer un système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail pouvant résoudre
les problèmes liés à la santé et
sécurité aux travailleurs de la MPA SARL Gisenyi ;
6. METHODOLOGIE
Dans tout travail scientifique, il est impérieux de
choisir les approches méthodologiques les mieux appropriées pour
arriver à recueillir les informations nécessaires à la
vérification éventuelle des hypothèses
préalablement formulées.
Nous avons fait usage des techniques et méthodes
adaptées à notre sujet et conformes aux objectifs à
atteindre.
6.1. Techniques
D'emblée, il faut comprendre ce que c'est une technique
: selon le dictionnaire la rousse, le mot technique signifie « ensemble de
procédés et de méthodes d'un art, d'un métier,
d'une industrie » 16 .l'ensemble des chercheurs préfère
définir la technique comme étant aussi : « l'ensemble des
moyens et des procédés qui permettent au chercheur de rassembler
des données et des informations sur son sujet de recherche
».17
6.1.1. Technique documentaire
16 Petit Larousse en couleurs, librairie Larousse,
Paris , 1990, p.964
17 BIZIMUNGU ; A, Notes de cours de
méthodologies de la recherche ULK, LIC I Gestion, 2003 , p 18 ,
Inédit
10
La technique documentaire est considérée comme
« l'art de rassembler les matériaux nécessaires pour
effectuer un travail scientifique18 ».
Cette technique nous a permis de recueillir certaines
informations relatives à notre sujet à travers différents
ouvrages, revues, rapports, travaux scientifiques, articles et notes des cours
se rapportant directement ou indirectement au sujet.
6.1.2. Technique de questionnaire
Cette technique consiste à une série de
questions écrites élaborées dans le cadre de recueillir
des données auprès d'une population cible.
6.1.3. Technique d'interview
L'interview est une technique qui a pour but d'organiser un
rapport de communication verbale entre deux personnes, l'enquêteur et
l'enquêté afin de permettre à l'enquêteur de
recueillir certaines informations de l'enquêté concernant un objet
précis19.
Ainsi quand nous étions en contact avec les
enquêtés, les entretiens menés leur ont permis de
répondre aux questions posées verbalement. La forme
utilisée est l'interview structurée où
l'enquêté répond à une série des questions
dont le nombre, l'ordre et l'énoncé ont été
fixés à l'avance.
6.1.4. Technique d'observation
Cette technique est celle qui consiste à observer les
enquêtés dans leurs milieux socioprofessionnels. Pour Raymond
QUIVY, l'observation est donc « une étape intermédiaire
entre la construction des concepts et des hypothèses d'une part et
l'examen des données utilisées pour les tests d'autre part
»20.
6.2. Méthodes
18 MASIALA MASOLO et NGONA NDAMBA :
Rédaction et présentation d'un travail scientifique, Ed,
Enfance et paix, Kinshasa, 1993, p.29
19 RWIGAMBA BALINDA : Méthodologie de
recherché scientifique, notes de cours, ULK/Kigali, 2001,
inédit
20 QIVY R.,: Manuel de recherché en sciences
sociales, Ed, Dunod, Paris, 1995, p.194
11
« Selon PINTO R. et GRAWITZ M., une méthode de
recherche est un ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles
une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre et les vérifie»21.
6.2.1. Méthode analytique
Elle permet d'analyser systématiquement toutes les
informations ainsi que les données récoltées en insistant
sur chaque cas22.
Cette méthode nous a permis d'utiliser les outils de
l'analyse de données : observer, comprendre, analyser et proposer des
solutions à l'égard du sujet traité. Bref, elle nous a
permis d'analyser et d'interpréter les données recueillies par le
questionnaire et l'entretien.
6.2.2. Méthode statistique
Cette méthode permet au chercheur de quantifier et
chiffrer les résultats de la recherche23. Grâce
à cette méthode, nous avons pu quantifier et chiffrer les
résultats de la recherche au moyen des tableaux dans le but de donner
une vision synthétique du travail.
6.2.3. Méthode synthétique
La méthode synthétique donne le
résumé de l'information sur les données.
Cette méthode nous a permis de synthétiser
c'est-à-dire de globaliser les éléments (données)
récoltées concernant les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité des travailleurs en milieu
du travail et nous avons rédigé la conclusion de ce travail.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
21 PINTO R. et GRAWITZ M.,: Méthodes des
sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1993, p.301
22 NZABANDORA J.,: Méthodologie de recherche
scientifique, note de cours, ULK-Gisenyi, 2004, inédit
23 RWIGABA BALINDA: Op. cit.
CHAPITRE. 1. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE
BASE
12
Notre travail comprend :
V' L'introduction générale qui décrit le
choix et l'intérêt du sujet, sa délimitation, les
problématiques de notre travail, les hypothèses ainsi que les
objectifs de recherche et la méthodologie de recherche
utilisée.
V' Le premier chapitre porte sur le domaine dans lequel
appartient le sujet. C'est le cadre théorique et conceptuel. Il
définit les concepts clés et développe une revue de la
littérature en rapport avec le sujet.
V' Le deuxième chapitre décrit et dégage les
problèmes qui sont liés à la protection, santé et
sécurité des travailleurs en milieu du travail au sein de la MPA,
il vérifie la première hypothèse.
V' Le troisième chapitre examine et propose les solutions
aux problèmes qui sont liés à la protection, santé
et sécurité des travailleurs en milieu de la MPA SARL, il
vérifie la deuxième hypothèse.
V' Le travail se termine par la conclusion générale
dans laquelle nous présentons la synthèse de notre travail et
faisons les suggestions à qui de droit.
13
Pour toute recherche scientifique, une analyse de concept est
essentielle pour une bonne compréhension du sujet. Nous donnons dans ce
chapitre les soubassements théoriques nécessaires qui nous
éclaireront tout au long de notre étude. En effet, avant de
passer au développement de ces théories, nous allons
définir quelques concepts clés de notre sujet d'étude.
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS CLES 1.1.1. Protection au
travail
La protection au travail est l'ensemble des dispositifs de
sécurité isolant les travailleurs d'un danger potentiel
notamment, les pièces en mouvement, les parties coupantes,
l'électricité, la chaleur, le froid etc.24
La protection est l'ensemble de garanties ou montant
d'assurance ou prestation offerts au titre d'une police d'assurance collective
auxquelles l'assuré est admissible25.
De ce qui précède, dans notre cas, la protection
au travail représente toutes les mesures prises afin d'assurer le
bien-être des employés. Par extension, on regroupe souvent sous la
protection du travail, la sécurité sociale, les
mutualités, les retraites complémentaires26...
1.1.2. Santé au travail
La définition de la santé au travail
proposée par la convention 155 de l'OIT de 1981 portant sur la
sécurité et la santé au travail est la suivante : «
le terme santé, en relation avec le travail, ne vise pas seulement
l'absence de la maladie ou d'infirmité ; il inclut aussi les
éléments physiques et mentaux affectant la santé
directement liés à la sécurité et l'hygiène
du travail.27 »
24
http://www.agrjob.com/dictionnaire/definition-protection,
consulté le 18/11/ 2010
25
http://www.ibnao.hroffice.com/fr/com/ressources/glossary-asp,
consulté le 4/11/2010
26
http://www.www.web-libre.org/protection-du-travail,
consulté le 11/11/2010
27
http://fr.wikipedia.org/wiki/santeautravail,
consulté le 3/11/2010
14
Le comité mixte OMS-OIT, en 1995, définit ainsi
la santé au travail : « la santé au travail s'articule
autour de trois objectifs distincts :(i) prévention et promotion de la
santé du travailleur et de sa capacité de travailler ; (ii)
amélioration du milieu de travail et de conditions du travail qui
doivent être rendus favorables à la sécurité et la
santé et (iii) élaboration d'une organisation et d'une culture du
travail qui développent la santé et la sécurité au
travail. Cette culture s'exprime, en pratique, dans les systèmes de
gestion, la pratique en matière de gestion du personnel, les principes
de participation, les politiques de formation et la gestion de la
qualité28 ».
1.1.3. Sécurité au travail
La sécurité au travail est l'ensemble des
dispositions légales et règlementaires destinées à
protéger la santé et la sécurité au
travail29.
La sécurité au travail désigne l'ensemble
des dispositions destinées à assurer la protection des
travailleurs de façon à se trouver dans une situation dans
laquelle l'ensemble des risques est acceptable30.
1.1.4.Travailleur
Un travailleur est toute personne qui s'est engagée
à mettre son activité professionnelle, moyennant
rémunération, sous la direction et l'autorité d'une autre
personne : physique ou morale, publique ou privée31.
Selon l'OIT, terme « travailleur » vise toutes
personnes employées y compris les agents publics32.
1.1.5.Milieu de travail
Le milieu de travail est le lieu d'exécution du
travail. Si un employeur effectue ou dirige deux opérations qui sont
indépendantes les unes des autres en raison de
28
http://www.who.inf/occupationalhealth/publications/newsletter/en/gohnet5f.pdf,
consulté le 5/12/2010
29
http://www.guidedutravail.com/lexique,
consulté le 1/ 12 /2010
30
http://www.dictionnaire-environnement.com/sécurité,
consulté le 14/12/2010
31 République du Rwanda : «Loi
no 13/2009 du 27 mai 2009 portant réglementation du travail
au Rwanda» in J.O.no spécial, 2009, p.35
32 Organisation Internationale du Travail : C155
convention sur la santé et la sécurité des travailleurs,
1981
15
leur taille ou de leur mission, chacune de ces
opérations constitue un lieu de travail séparé. Le lieu de
travail peut également designer le lieu où s'effectue le voyage
ou mission de service de travailleur33.
L'OIT définit l'expression `' milieu de travail»
comme étant tous les endroits où les travailleurs doivent se
trouver ou se rendre du fait de leur travail et qui sont placés sous le
contrôle direct ou indirect de l'employeur34.
1.1.6. Travail
En économie, le travail est un facteur de production de
l'économie. Il est fourni par l'employé en échange d'un
salaire35.
En sociologie, il est proposé d'appeler `'
travail» toutes les activités répétitives,
pénibles, physiquement éprouvantes, non gratifiantes et surtout
obligatoires, effectuées dans la contrainte : travail en usine, dans le
bâtiment, travaux agricoles, tâches
ménagères36.
1.1.7.Employeur
L'employeur est toute personne physique ou morale, de droit
public ou privé qui utilise les services d'un ou plusieurs travailleurs
même de façon discontinue37.
L'employeur est, au vu de la conception française du
droit du travail, le cocontractant du salarié. Aussi, une fois que le
contrat est qualifié de contrat de travail, l'un des contractants est le
salarié et celui sous l'autorité duquel il s'est placé
moyennant une rémunération, l'employeur38.
1.1.8.L'entreprise
33 République du Rwanda : Op. Cit. p.33
34 Organisation Internationale du Travail : Op. Cit.
p.1
35
http://fr.wikipedia.org/wiki/travail-(economie),
consulté le 2/2/2010
36
http://www.
Psychobiologie.ouvaton.org/glossaire, consulté le 1/12/2010
37 République du Rwanda : Op. Cit. p.34
38
http://fr.wikipedia.org/wiki/employeur,
consulté le 1/12/2010
16
Une entreprise est une structure économique et sociale
qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels (service)
et financiers qui sont combinés de manière organisée pour
fournir des biens ou des services à des services, à des clients
dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel
(monopole) avec un objectif de rentabilité39.
Entreprise industrielle à caractère minier est
une organisation disposant d'une certaine autonomie qui regroupe les
activités de prospection, d'exploitation de mines et de fabrication des
lingots pour vendre sur un marché en combinant et
rémunérant des facteurs de production (travail et
capital)40.
1.1.9.Hygiène au travail (ou
industrielle)
Selon la définition du Bureau Internationale du Travail
(BIT), l'hygiène du travail est la science et l'art de détecter,
d'évaluer et de maitriser les nuisances et les facteurs de
l'environnement professionnel qui peuvent altérer la santé et le
bien-être des travailleurs et des membres de la
communauté41.
1.1.10. Médecine du travail
La médicine du travail est une spécialité
médicale qui concerne la prévention des atteintes à la
santé des travailleurs (accidents du travail, maladies
professionnelles)42.
1.1.11. Psychologie du travail
La psychologie du travail ou psychologie des organisations
s'intéresse à des études concernant la façon de
perfectionner les responsables pour : adapter les
39
http://fr.wikipedia.org/wiki/entreprise,
consulté le 1/12/2010
40
http://fr.wipedia.org/wiki/industrie_miniere,
consulté le 6/12/2010
41
http://www.preventica.com/dossier-hygiene-travail-definition.php,
consulté le 7/12/2010
42
http://fr.wikipedia.org/wiki/medicine_
du_ travail, consulté le 7/12/2010
17
personnes au travail proposé en sélectionnant le
personnel motivé et correspondant au poste ; faire en sorte que les
postes plaisent aux gens en créant un environnement de travail qui
stimule le moral et la productivité ; évaluer les
résultats et créer des incitations à la performance ;
favoriser le travail en équipe et la réussite du
groupe43.
1.1.12. Toxicologie
La toxicologie (du grec toxicon, poison recouvrant les
flèches et logos, discours) est une science étudiant les
substances toxiques (ou poison, leur étiologie, origine), les
circonstances de leur contact avec l'organisme, leurs effets sur celui-ci
(organes cibles) et sur l'environnement44.
1.1.13. Maladie professionnelle
La maladie professionnelle est la conséquence
négative sur la santé de l'exposition plus au moins
prolongée à un risque qui existe lors de l'exercice habituel de
la profession45.
Selon l'OIT, l'expression `'maladie professionnelle» vise
toute maladie contractée à la suite d'une exposition à des
facteurs de risque résultant d'une activité
professionnelle46.
1.1.14. Accident du travail
43
http://fr.wikipedia.org/wiki/psychologie_du_travil,
consulté le 7/12/2010
44
http://fr.wikipedia.org/wiki/toxicologie,
consulté le 7/12/2010
45
http://www.risques-pme.fr/glossaire/definition.asp,
consulté le 12/12/2010
46 Organisation Internationale du Travail : P155
protocole de 202 relatif à la convention sur la sécurité
et la santé des travailleurs, 1981
18
Selon BIT, l'accident du travail est un
événement imprévu qui survenant dans le milieu du travail
ou d'une activité liée au travail, peut causer une lésion
et entraîner l'invalidité47.
Quant au protocole P155 de 2002 de l'OIT, l'expression
`'accident du travail» vise tout accident survenu du fait du travail ou
à l'occasion du travail et ayant entraîné des
lésions mortelles ou non mortelles48.
1.1.15. Ergonomie
Est une étude multidisciplinaire du travail humain pour
remédier à l'inadaptation industrielle, limiter les atteints
à la santé physique ou mentale, réduire la fatigue
professionnelles49.
1.1.16. Comité de Santé et
Sécurité au Travail (CSST)
Comité composé de représentants des
travailleurs pour la santé et sécurité, ainsi que de
représentants des employeurs, établi et fonctionnant au niveau de
l'installation, conformément à la législation, à la
réglementation et à la pratique nationales50.
1.2. GENERALITES SUR LA PROTECTION, SANTE ET
SÉCURITÉ AU TRAVAIL
47
http://www.risques-pme.fr/glossaire/definition,
consulté le 12/12/2010
48 Organisation Internationale du Travail : Op. Cit
49 PERETTI, J.M ; Gestion des ressources
humaines, 11é édition VUIBERT, Paris, 2003, p.206
50
http://wikipedia.org/wiki/sante_au_
travail, consulté le 13/12/2010
19
1.2.1. Histoire de la médecine du
travail51
La pathologie professionnelle était déjà
décrite dans la Bible et dans l'antiquité, un papyrus de 2 500
ans avant Jésus-Christ contient la description dans l'ancienne
Égypte du lumbago aigu survenu accidentellement chez un ouvrier ayant
participé à la construction d'une pyramide. Plus tard Hippocrate,
le père de la médecine avait déjà remarqué
en 450 avant JC que l'asthme était plus fréquent dans certaines
professions, les tailleurs, les pêcheurs et les métallurgistes
entre autres. On trouve également des allusions aux maladies
professionnelles chez Pline l'Ancien puis Julius Pollux.
1.2.1.1. Les précurseurs
Le premier ouvrage traitant des maladies du travail est
l'oeuvre de Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim dit
Paracelse (11 novembre1493 - 24 septembre 1541) alchimiste, astrologue et
médecin suisse.
Il a écrit un traité fondateur «Des mineurs
et Le mal des montagnes et autres maladies des mineurs » décrivant
les risques professionnels liés à l'extraction des minerais et au
travail des métaux et abordant leur traitement ainsi que les
stratégies de prévention, ce qui fait de lui le précurseur
de la médecine du travail. La maladie qu'il a décrite et qu'on
connaissait à l'époque sous le nom de mal des montagnes
était due à une irradiation par le radon un gaz formé par
la désintégration du radium qui se dégage des roches
surtout dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères
et s'accumule dans l'atmosphère des cavités souterraines mal
ventilées (caves, mines). Son inhalation prolongée peut provoquer
un cancer du poumon chez les professionnels exposés (mineurs) et
même chez les habitants des maisons polluées par ces
émanations naturelles.
1.2.1.2. Les fondateurs
51
http://wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_medecine_du_travail,
consulté le 13/12/2010
Le fait est peu connu, mais Benjamin Franklin (17
janvier 1706 - 17 avril 1790 qui en plus d'être un homme
politique et un des pères fondateurs des Etats unis
20
? Bernardino Ramazzini (1633-1714),
professeur de médecine à Padoue, fut un autre précurseur
dans le domaine des accidents du travail et de la « pathologie
professionnelle ». Il précisa certaines mesures d'hygiène et
de sécurité et essaya d'améliorer les conditions de
travail et en se déplaçant sur les lieux de travail.
Son ouvrage, encore réédité, De morbis
artificum diatriba, monumental « Traité des maladies des artisans
» qui, pendant deux siècles, servira de référence
absolue fut publié à Padoue en 1700, traduit en français,
commenté et enrichi par Fourcroy en 1777. À cette date, la «
pathologie professionnelle » était enseignée dans les
facultés de médecine.
? Percivall Pott (1713- 1788) est un
chirurgien britannique qui a identifié pour la première fois une
substance chimique comme étant la cause d'un cancer professionnel : En
1775 il a prouvé que la suie était responsable du cancer du
scrotum des petits ramoneurs de Londres et a mis en cause les conditions de
travail très dures des enfants qui devaient se faufiler à travers
d'étroits conduits de cheminées encore brûlant et avaient
en permanence la peau imprégnée de résidus de combustion
de houille grasse. Il explique la localisation des tumeurs par l'accumulation
de particules fines de suie au niveau de la peau fine et plissée des
bourses, facilitée par la sueur et incrimine aussi l'irritation par le
frottement du pantalon et de la corde dont se servaient les ramoneurs pour
descendre dans les cheminées.
A cette époque, les ramoneurs commençaient
à travailler vers l'âge de 5 ans et le cancer apparaissait
après la fin de leur activité professionnelle vers l'âge de
30 ans. Malgré cette étude, le travail des petits ramoneurs n'a
été réglementé qu'en 1840. Lorsque la loi interdit
d'employer pour le ramonage des enfants de moins de 10 ans, le cancer continua
à se manifester, mais seulement vers la quarantaine, ce qui
démontre de façon quasi expérimentale une durée de
latence constante entre le début du contact avec l'agent
cancérogène et l'apparition de la maladie...
21
d'Amérique, était un physicien et un
scientifique curieux de tout, étudia la toxicité du plomb et son
rôle dans l'apparition du saturnisme, maladie qu'il diagnostiqua chez des
cristalliers et des céramistes. Il expose ses découvertes dans
une lettre datée de 1796 mais il fait remonter le début de ses
travaux à plus de 60 ans auparavant.
Amédée Lefebvre directeur de l'Ecole de
Médecine navale de Rochefort aurait fait la même découverte
quelques années plus tard expliquant les cas constatés chez les
marins par la contamination de l'eau potable à bord des navires par les
tuyaux en plomb.
La toxicité du plomb avait été
signalée dès l'antiquité notamment par des médecins
grecs, (Nicandre de Colophon), et romains (Aulus Cornelius Celsus), ainsi que
par l'architecte de Jules César, Vitruve qui déconseillait
l'utilisation de conduites d'adduction d'eau en plomb, mais leurs
avertissements n'avaient guère été pris au sérieux.
On ne commença à prendre en compte ce risque qu'au début
de l'ère industrielle. Ce fut d'ailleurs la première maladie
à être reconnue comme maladie professionnelle dès 1919 en
France.
1.2.1.3. La médecine du travail en
France
Le véritable pionnier de la médecine du travail,
celui qui a le premier attiré l'attention sur les conditions de travail
abominables des ouvriers des manufactures au IXX ième
siècle, est Louis René Villermé (10 mars 1782 - 16
novembre 1863), un médecin et sociologue français, ancien
chirurgien de l'armée française puis de la Grande
Armée.
Il abandonne la médecine en 1818 pour se consacrer
à la question des inégalités sociales.
Au début du XIXe siècle, des enfants de 5 ans
travaillaient couramment 15 à 16 heures par jour à dévider
les trames dans les filatures. Les pouvoirs publics finirent par
s'émouvoir, non pas tant des souffrances endurées que des
statistiques fournies par les conseils de révision. Les jeunes ouvriers
étaient si mal
22
portants qu'on devait déclarer inaptes plus des deux
tiers. On risquait de manquer de conscrits, c'est cela qui alarma les
autorités. Le docteur Villermé fut chargé d'un rapport sur
l'état de santé des ouvriers des manufactures quelques
années après la Révolte des Canuts en Novembre 1831
à Lyon qui fut la première insurrection sociale de l'ère
industrielle.
Son travail, intitulé Tableau de l'état physique
et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine
et de soie, paru en 1840 et connu sous le nom de rapport Villermé a eu
un grand retentissement et a été à l'origine de la loi sur
le travail des enfants dans les manufactures, la loi Cunin-Gidraine du 22 mars
1841 qui limita l'âge d'admission dans les entreprises à 8 ans,
mais uniquement dans les entreprises de plus de 20 salariés et interdit
le travail de nuit pour les enfants de moins de 12 ans.
C'est l'une des premières tentatives françaises
de règlement général concernant le travail et une rupture
avec la Loi Le Chapelier du 17 Juin 1791 qui avait interdit les corporations de
l'ancien régime ainsi que toute association de travailleurs (syndicats
ou mutuelles) pour favoriser la libre entreprise. La liberté du travail
est alors sans limite. Les rapports au travail reposent sur une base
exclusivement contractuelle, l'État étant tenu de ne pas
intervenir. Le contrat de travail fait naître à la charge de
l'ouvrier une obligation d'exécuter le travail qui lui est
confié, et à la charge de l'employeur, une obligation de payer le
prix convenu. Il n'y a, ni dans le Code civil, ni dans les textes de la
première moitié du XIXe siècle, d'obligation patronale
d'assurer à l'ouvrier l'exécution de son travail dans certaines
conditions légales de durée, d'hygiène, de
moralité, ou d'indemniser l'ouvrier du préjudice résultant
d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.
23
Cette première loi sera suivie de plusieurs autres
visant à améliorer les conditions de travail des femmes et des
enfants et à protéger la santé des travailleurs notamment
par la loi du 19 Avril 1898 sur les accidents du travail, issue des travaux de
Martin Nadaud (député de la Creuse) puis de Louis Ricard (maire
de Rouen), qui fonde la responsabilité de l'employeur quant aux maux
découlant de l'activité professionnelle et ouvre la voie à
l'indemnisation des accidents du travail et des maladies professionnelles et
plus tard à la prévention des risques professionnels.( le
régime de réparation des maladies professionnelles sera
créé plus tard par la loi du 25 Octobre 1919).
1.2.1.3.1. Les premiers médecins
d'entreprise
Le recours à des médecins d'entreprise et
à des visites d'embauche est une pratique qui, dans certaines
compagnies, et en particulier dans les mines et carrières remonte au XIX
ième siècle. En 1810, un premier décret impose
au patronat de payer les frais médicaux des ouvriers blessés lors
des accidents du travail. Dans une logique de gestion optimale des coûts,
les propriétaires de mine engagent alors les premiers médecins
d'entreprise et ouvrent même des hôpitaux
spécialisés. Concentrés au départ uniquement sur
les accidentés du travail, ces services vont étendre leurs
préoccupations à l'état de santé
général des mineurs puis prendre en charge l'ensemble des
familles. Un moyen efficace de maintenir la paix sociale parmi une population
soumise à des conditions de vie et de travail difficiles.
C'est le tout premier modèle de sécurité
sociale. La même année, un autre décret met en place une
inspection et un contrôle des établissements industriels
insalubres, incommodes ou dangereux. Plus tard cette pratique sera
étendue aux transports (chemin de fer). Après la loi de 1898 sur
les accidents du travail avec son extension aux maladies professionnelles les
compagnies d'assurance qui prennent en charge ce risque encouragent les
entreprises à créer des services médicaux du travail pour
se prémunir des conséquences financières des atteintes de
la santé des salariés. Mais l'idée d'une véritable
profession définie sur des
24
bases claires, officialisée par l'État, et tout
à la fois reconnue par les employeurs, les salariés et les
médecins, ne s'installe que progressivement à partir de la
1ère guerre mondiale. En 1915 Albert Thomas crée au
ministère de l'armement une inspection médicale des usines de
guerre dont la direction fut confiée à Etienne Martin, professeur
de médecine légale à la faculté de médecine
de Lyon. Les origines de la médecine du travail en France sont donc
liées à la médecine légale, les médecins
légistes étant formés en toxicologie et jouant un
rôle d'expert auprès des tribunaux et non aux chaires
d'hygiène comme dans d'autres pays.
A la même époque, après la première
guerre mondiale, furent créés des services médicaux du
travail dans certaines entreprises comme la société
d'éclairage, chauffage et force motrice de Gennevilliers qui recruta le
docteur René Barthe un jeune médecin démobilisé qui
chercha à transposer dans l'usine le rôle qu'il venait de jouer
à l'armée comme médecin de bataillon. Durant les
années 1923 à 1930, il organisa l'un des premiers services de
médecine du travail et développera le concept de médecine
préventive. Il révolutionne le rôle du médecin
d'usine en l'articulant autour de 6 pôles principaux :
· Pratique des soins d'urgence et des consultations ;
· Sélection et orientation des ouvriers à
l'embauche ;
· Organisation de l'hygiène industrielle ;
· Collaboration avec les comités de
sécurité et les services de prévention des accidents et
des maladies professionnelles ;
· Conseil en organisation scientifique du travail ;
· Recherche scientifique dans les domaines propres
à l'industrie où travaille le médecin.
René Barthe se dégage donc d'une vision purement
fonctionnelle de la médecine du travail pour orienter la discipline
également vers la prévention et la protection du travailleur.
Pour ce faire, il montrera toute l'importance de l'association entre le
médecin, l'ingénieur et l'assistante sociale et créera les
premiers dossiers médicaux d'usine. Cette expérience de
médecine d'entreprise qui fera l'objet de
25
publications dans les revues spécialisées qui
commencent à paraître (Le travail humain, la Revue de
Médecine du Travail, Le médecin d'usine) servira de base à
la constitution d'une doctrine de la médecine du travail qui prend forme
dans l'entre deux guerres. René Barthe est considéré comme
l'un des pères fondateurs de la médecine du travail moderne.
Cette tendance plus sociale est également représentée par
Guy Hauser qui au moment du front populaire, créa une consultation de
pathologie professionnelle ainsi que la revue Archive des maladies
professionnelles en 1938.
C'est également à ce moment que se mettent en
place les premiers enseignements spécialisés en toxicologie
industrielle et physiologie du travail au Conservatoire National des Arts et
Métiers (CNAM) et que les premiers instituts universitaires de
médecine du travail sont créés en 1930 à Lyon, 1933
à Paris et 1935 à Lille. Ils vont avoir en charge la formation
des médecins d'usines, la recherche scientifique, mais aussi un but
social puisque la documentation, l'enseignement et la recherche seront à
la disposition des travailleurs et des industriels. Un diplôme
d'hygiène industrielle et de médecine du travail est
créé en 1933.
Peu à peu, la réglementation étend le
champ de la médecine du travail qui va s'étendre progressivement
à un grand nombre de salariés. En 1934 est rendu obligatoire le
contrôle médical de certaines catégories de travailleurs en
situation de risque particulier, à l'embauche et
périodiquement.
Un décret du 7 Juillet 1937 créa un corps de
médecins conseils de l'inspection du travail afin d'aider les
inspecteurs du travail à appliquer les dispositions
réglementaires à caractère médical.
1.2.1.3.2. Les lois de Vichy
Une circulaire inspirée par le docteur René
Barthe et parue au J.O. du 9 juin 1940 définit des instructions pour
l'établissement de services médico-sociaux dans les
établissements visés par le code du travail (notamment les usines
liés à la défense nationale où les conditions de
travail se durcissent : instauration de la
26
semaine de 60 heures). Ce texte sera repris par la Loi du 28
juillet 1942 du régime de Vichy qui instaurera l'obligation de la
médecine du travail dans les entreprises de plus de 50 salariés.
Le médecin d'usine est chargé d'examiner
régulièrement les salariés exposés aux risques
professionnels, de réaliser un examen d'embauche, de dépister les
maladies contagieuses (en premier lieu la tuberculose), de contrôler les
installations et les procédés de fabrication. Recherchant des
réserves de main d'oeuvre, le médecin doit recenser aussi les
aptitudes professionnelles des chômeurs. Durant le régime de
Vichy, 68 000 chômeurs déclarés aptes sont affectés
dans différents chantiers. Les 15 000 qui refusent de s'y rendre perdent
leurs indemnités pour « insoumission au travail ». Cette loi
sert surtout à mettre en place le Service du travail obligatoire (mis
à part certains secteurs comme la céramique ou la transformation
des métaux).
Parallèlement, le 31 octobre 1940 est
créée l'Association Nationale de Médecine du Travail
(ANMT) qui trouve un relais dans la Fondation française pour
l'étude des problèmes humains mise en place en 1941 et
dirigée par le médecin eugéniste Alexis Carrel dont un des
objectifs est de « tirer des salariés un maximum de rendement pour
un minimum d'usure ».
1.2.1.3.3. La loi fondatrice de 1946
A la Libération, le professeur Desoille
médecin inspecteur général du travail fut le
principal artisan de la loi du 11 octobre 1946 et du décret du 26
novembre 1946 qui généralisèrent les dispositions des
textes antérieurs en les adaptant au contexte de l'époque et
notamment à la réapparition des syndicats en plaçant
notamment le service médical du travail sous le contrôle du
comité d'entreprise. C'est à la demande du Conseil national de
l'ordre des médecins qu'on retire toute mission de soins à la
médecine du travail qui se voit confier uniquement la prévention
des maladies professionnelles et des accidents du travail. Cette loi rend
obligatoire la médecine du travail dans toutes les entreprises
privées.
27
1.2.1.3.4. Une évolution vers la
prévention
Les années 1990 et 2000 marquent un tournant important
en privilégiant une action plus globale axée sur : la
prévention des risques, l'Action en Milieu du Travail (AMT) et le
conseil. L'espacement des visites médicales (tous les 2 ans pour les
postes de travail sans risque particulier) est mis en place, au profit d'une
présence accrue du médecin du travail dans les entreprises pour
oeuvrer dans le sens d'une prévention .Plusieurs textes
règlementaires impulsent cette mutation (loi de modernisation sociale du
17/02/2002, décret du 28/07/2004). Un plan santé travail
2005-2009 donne également les grandes orientations de cette
évolution et renforce l'approche à une plus grande articulation
de la santé au travail avec deux autres disciplines qui sont
santé publique et la santé environnement.
1.2.1.4. La médicine du travail en
Belgique
La structure de la Santé au travail52 en
Belgique est multidisciplinaire.
Historiquement, il y a toujours eu deux pôles, qui ne
sont pas subordonnés l'un à l'autre.
Un pôle normatif, de type anglo-saxon,
représenté par les Services de sécurité,
dirigé par un ingénieur de sécurité, que toute
entreprise belge (>20 travailleurs) doit posséder.
Un pôle de santé, de type latin, dont l'action
est individualisable au niveau du travailleur, représenté par les
médecins du travail. Il existe également dans toutes les
entreprises.
Cette dernière, la médecine du travail belge
est, pour un grand nombre d'aspect de champs d'action et de technique
médicale, semblable à la médecine du travail
française.
52
http://www.emploi.belgique.be/moduleTab.aspx,
consulté le 14/12/2010
28
Elle connaît d'autre part les mêmes
problèmes liés à la pénurie de médecin du
travail, ainsi qu'à la déclaration de l'aptitude au travail.
Mais sa structuration diverge :
? D'une part car elle n'est pas le seul pôle autour
duquel s'articule la santé au travail,
? D'autre part parce que la clé de voûte du
système de santé au travail belge est l'analyse des risques
réalisés par l'équipe multidisciplinaire (Ingénieur
de sécurité, ergonome, hygiéniste du travail,
spécialiste en psycho-social et médecin du travail).
? Enfin, parce que le lacis des compétences des
différentes autorités publiques belges impose une construction
complexe.
En résumé, il y a, comme en France, des
départements médicaux du travail interentreprises. Ils sont
placés dans des "Services Externes de Prévention et de Protection
au travail (les SEPP) ; et il y a des départements médicaux du
travail d'entreprise. Ils sont placé dans ce cas dans des "Services
Internes de Prévention et de Protection au travail (les SIPP). Ces
derniers ne concernent que certaines entreprises ayant une taille
suffisante.
1.2.1.5. La médicine du travail au
Rwanda
La révolution industrielle et le développement
du machinisme ont fortement intensifié les risques d'accidents du
travail et de maladies professionnelles. Dans les pays en développement,
malgré la faiblesse du tissu économique, le taux de
mortalité est cinq fois plus élevé que dans les pays
développés. Cette situation est préoccupante du fait des
conditions de travail très précaires, du non-respect ou de
l'ignorance des règles élémentaires de
sécurité. A cela, il faut ajouter les croyances religieuses et
les pratiques animistes qui ont un rôle prépondérant dans
le système de protection en Afrique en général.
29
Sur le plan pratique, la médecine du travail au Rwanda
enregistre un grand retard car seule l'entreprise, BRALIRWA (Brasseries et
Limonaderies du Rwanda) a un comité de la sécurité au
travail.
Le Rwanda fait face au problème du personnel
médical, que ça soit à la médecine humaine ou
à la médecine du travail (d'où 65% de médecins
viennent de l'étranger mais le gros fournisseur reste la
République Démocratique du Congo).
Mais toutes fois, les efforts se multiplient de la part du
gouvernement Rwandais et les syndicats pour donner aux travailleurs rwandais un
milieu du travail sain et sûr tout en modernisant et complétant
les lois qui règlent le travail.
Depuis que le Rwanda a accédé à
l'indépendance jusqu'à aujourd'hui, le code du travail a
déjà subi 3 fois les modifications, tout cela dans le profond
souci de nos autorités d'améliorer les conditions du travail :
? La Loi du 28 février 1962, portant Code du Travail
? La Loi no 51/2001 du 30 décembre 2001,
portant Code du Travail
? La Loi no 13/2009 du 27 mai 2009, portant
Réglementation du Travail au Rwanda
Avec les deux projets de Loi, des avancées très
remarquables pourraient se réaliser. Il s'agit de :
- Projet d'Arrêté Ministériel
déterminant les conditions générales et
particulières relatives à la santé du travailleur et de
sécurité sur le lieu du travail ;
- Projet d'Arrêté Ministériel
déterminant les établissements dans lesquels les comités
de santé et sécurité au travail doivent-être
créés et les modalités de fonctionnement de ces
comités.
30
1.2.2.Théories de
l'Ergonomie53
Le terme « ergonomie » vient du grec « Ergon
» travail et « Nomos » règles. C'est en 1949, lors de la
première réunion de l'Ergonomics Research Society, que Murrel
l'employa pour la première fois.
Les systèmes concernés par cette adaptation
peuvent être des espaces physiques de travail (par exemple postes de
contrôle, chaînes de production), des éléments de ces
espaces (par ex. synoptiques, contrôles-commandes), des processus de
gestion de la production, des interfaces professionnelles ou grand public (on
parle alors d' interface homme-machine), telles que des logiciels, des sites
internet/intranet, ainsi que l'organisation du travail (rotation des horaires,
organisation des services) ainsi que des modes de management.
L'ergonomie utilise des connaissances issues de la physiologie
du travail, de la psychologie cognitive (mémoire, attention, perception,
apprentissage...) et de la psycho-physiologie (vigilance, postures, conditions
de travail...), de la sociologie des organisations (répartition des
fonctions, organisations de la chaîne de commandement, de la chaîne
fonctionnelle, de la psychologie sociale, de la linguistique, entre-autres : en
fait, toutes les sciences relatives à l'homme).
Elle est fondée sur des modèles de la situation
de travail (en particulier celui de Jacques Christol, Jacques Leplat et Gilbert
de Terssac) qui mettent l'accent sur la différence de nature entre la
tâche (projet, consigne, du domaine du virtuel, du futur) et
l'activité (du corps - dont le cerveau bien sûr) qui prend des
postures et fait des mouvements, actionne des commandes, gère
(consciemment ou non) des processus de pensée, communique avec autrui,
organise ses actions etc.
Le premier trait dominant de l'analyse de cette
activité, c'est que l'opérateur "régule" son
activité, en fonction de son environnement externe, de son état
interne (fatigue par exemple) pour obtenir un maximum de
régularité de la performance : accélération du
rythme de travail pour rattraper du retard ou faire
53
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ergonomie,
consulté le 12/12/2010
31
face à une urgence, modification du mode
opératoire face à la mauvaise qualité des résultats
obtenus...
Le second trait dominant, c'est la notion de compromis entre
les exigences de la performance, (toujours explicitement ou implicitement
présentes) et les exigences liées au respect des règles
(de sécurité, de gestion, techniques, administratives...).
L'observateur de l'activité du travail constate toujours que ce
compromis existe, et qu'il n'est pas construit comme le voudraient les
organisateurs, en privilégiant la règle prescrite avant tout. La
réalité est plus complexe, comme dans la vie courante, où
nous respectons tous les vitesses limitées sur la route...sauf si nous
avons peur de rater notre train, ou d'arriver en retard à un rendez-vous
urgent...
Ce "compromis cognitif" pour reprendre le terme de René
Amalberti est aussi affecté par les aspects psychiques de
l'activité, dans la mesure où les études des aspects
psychiques du travail, de plus en plus nombreuses, montrent que la
réalisation de la production nécessite de plus en plus non
seulement de faire des compromis avec la sécurité (ce qui n'est
jamais écrit) mais aussi avec sa peur, son stress, ses émotions
etc. Ce compromis ne peut être étudié "en chambre", sans
aller sur le terrain, auprès des opérateurs en activité,
qu'il s'agisse de réaliser une machine, un poste de travail, ou une
interface informatique : les normes et règles ne suffisent jamais.
1.2.2.1. Histoire
L'ergonomie ne se développe véritablement
qu'à partir de la Seconde Guerre mondiale mais le mot a
été employé par le biologiste Wojciech Jastrzebowski
dès 1857. On peut cependant citer de nombreux précurseurs
à l'approche ergonomique du travail comme le médecin
Villermé (L'État physique et moral des ouvriers employés
dans les manufactures, 1840), les physiologistes Marey et Chauveau ou, de
façon un peu provocatrice, l'organisation scientifique du travail promue
par Taylor (le premier à penser le travail comme objet d'études
"d'intention" scientifique). La première revue d'ergonomie, Le Travail
humain, est créée en 1933 par Henri Laugier et Jean-Maurice
Lahy.
32
Deux courants
À la suite de Maurice de Montmollin, les francophones
distinguent généralement deux grands courants en ergonomie :
? L'ergonomie centrée sur l'activité qui insiste
sur la compréhension de la situation de travail dans son ensemble,
l'analyse de la demande et du cadre de l'intervention et la distinction entre
le travail prescrit et le travail réel. Cette école est
principalement présente dans les pays francophones, au Brésil et
sous une autre forme en Scandinavie.
? L'ergonomie du facteur humain, centrée sur la
recherche de résultats généraux (sur les postures, les
cadences, les ambiances de travail...) et la définition de normes. Elle
est dominante aux États-Unis et au Japon.
Il faut citer Jacques Christol qui a été le
premier ergonome praticien vivant de son activité de conseil
auprès des entreprises, à partir du début des
années 1970, et a été le seul président ni
universitaire ni d'un organisme public de la Société d'Ergonomie
de Langue Française SELF de 1984 à 1987. Il a contribué
à la mise en place de la méthodologie d'intervention
utilisée aujourd'hui par la plupart des ergonomes praticiens.
Le plus souvent en France, l'utilisation du terme Facteur(s)
Humain(s) ne signifie pas un désaccord avec l'approche par l'analyse de
l'activité, mais seulement le désir de se démarquer d'une
ergonomie trop cantonnée, en tous cas dans la représentation
commune, dans les aspects physiques de l'étude du travail : "la hauteur
du plan de travail et la couleur des murs et des écrans"
Peu à peu, les visions se rapprochent, les uns
découvrant les avantages de l'observation du réel, que rien ne
remplace, les autres celui des standards, des normes que personne ne peut plus
contester dans certains domaines, comme par exemple dans les fonctions
informatiques, ou le calcul des ports de charge (équation du NIOSH) bien
utiles pour une première approche de certaines questions.
Le début du XXIe siècle, avec l'émergence
des pays "low cost" et la délocalisation des activités
industrielles sur lesquelles s'est en partie construite l'ergonomie (la
33
Deux moteurs
? Beaucoup de règles ergonomiques se sont
dégagées dans le domaine de l'aéronautique, où la
lisibilité immédiate des instruments et l'accessibilité
des commandes peuvent faire la différence entre une situation critique
que l'on sauve et une qui se termine par des dommages coûteux en termes
humains comme matériels. L'examen des boîtes noires après
chaque accident d'avion informait sur toute erreur humaine commise, se
reflétant dans les conceptions de cockpits futurs par des conceptions
permettant de mieux les éviter.
? Les enjeux unitaires étaient moins importants en
informatique, mais se chiffraient cette fois-ci en millions d'utilisateurs. Un
tel bras de levier avait des conséquences financières directes
dans le domaine du e-commerce (« la concurrence est à un clic de
souris »). On découvrit alors par essais et erreurs la loi de Fitts
et la loi de similarité.
L'expansion des sites Internet et des services accessibles par
ces moyens accroît le besoin de rendre un site facile à utiliser,
et même facile à apprendre ; il faut donc bannir les
fonctionnalités peu utiles ou difficilement accessibles aux
handicapés moteurs ou visuels.
1.2.2.2. L'ergonomie en Europe et dans le
Monde
Le développement de l'ergonomie a été
assez équivalent dans les autres pays européens, et a
donné naissance à toutes les grandes sociétés
d'ergonomie européenne, puis à l'IEA au niveau mondial (fondation
en avril 1959, premier congrès 1961).
En 1994, sous l'impulsion des sociétés
européennes et avec la reconnaissance de l'IEA, la certification
européenne des ergonomes vit le jour avec le CREE. En 2004, la FEES
(Fédération des Sociétés européennes
d'Ergonomie) est fondée. La France y adhère en 2008.
34
chimie, la sidérurgie, par exemple) ont conduit les
ergonomes à s'intéresser de plus près aux autres
composantes de la vie économique : c'est en effet l'explosion des
techniques de l'informatique à distance, l'internet, les ERP dans les
entreprises (systèmes d'information intégrant
théoriquement tous les besoins de l'entreprise, la gestion de la
production, des stocks, des affaires, de la formation, le pointage des temps,
la comptabilité ...). Ces logiciels, très importants pour
l'alignement des entreprises sur les conditions concurrentielles actuelles,
modifient profondément l'organisation du travail, au-delà
même de ce qu'avait accompli les politiques de qualité (ISO 9000,
TQM...). Les ergonomes participent aux spécifications de ces ERP en
apportant leur connaissance du travail réel, pour rendre le changement
plus facile, et plus adapté aux situations de travail que rencontrent
concrètement les opérationnels.
Des efforts sont actuellement entrepris pour réguler la
profession sur une base volontaire autour d'un titre d'« Ergonome
européen » protégé par une marque
déposée. Ce processus est compliqué par la
diversité des pratiques et des connaissances des ergonomes suivant les
pays et les champs d'application, ainsi que par le peu d'ancienneté de
la profession, qui fait que les demandeurs eux-mêmes, lorsqu'ils savent
avoir des questions d'ergonomie à résoudre, ont quelquefois du
mal à faire le tri entre les offres de service existant sur le
marché.
1.2.2.3. Pratique de l'ergonomie
Suivant la définition de l'ANACT, l'ergonomie rassemble
des connaissances sur le fonctionnement de l'homme en activité afin de
l'appliquer à la conception des tâches, des machines, des
outillages, des bâtiments et des systèmes de production.
Après avoir été créée par
un collectif de chercheurs (un physiologiste, un psychologue et un
ingénieur : Floyd, Murrel et Welford) qui ont été
confrontés pendant la guerre aux difficultés de conception des
interfaces Homme - Machine, l'ergonomie a été longtemps
captée par des spécialistes autoproclamés, qu'il s'agisse
d'ergonomes d'entreprises ou d'ergonomes de conception. Les principes de
Les techniques et les outils de simulation (d'interface de
systèmes, d'architecture, d'objets...) qui permettent de visualiser en
3D et avant même le moindre début de
35
l'ergonomie sont la vue globale des conditions de travail, la
pluri et l'inter disciplinarité et la participation de tous les acteurs
(donc de l'opérateur, c'est-à-dire du salarié qui occupe
ce poste de travail) et la productivité du système Homme-Machine,
productivité sans laquelle il n'y a pas... de travail. La physiologie du
travail, la psychologie du travail et l'ingénierie sont à
l'origine de l'ergonomie, puis s'y sont rajoutées de la sociologie, de
la biomécanique et de l'anthropométrie.
La majeure partie de la formation se fait par apport de
connaissances sur le fonctionnement de l'homme et des organisations, par
apprentissage de méthodes d'analyse du travail, et par des études
de cas qui facilitent la mise en place de la méthodologie : analyse de
la demande, recueil de données, premières hypothèses,
analyse des tâches et analyse de l'activité par observation et
entretien avec les opérateurs, élaboration d'un modèle de
fonctionnement de l'opérateur, de l'atelier..., puis propositions
d'aménagement (ou de conception), suivi de la réalisation, du
démarrage, et enfin évaluation et suivi des conséquences
du changement par analyse des indices socio-économiques et opinion des
opérateurs. Des entreprises sont spécialisées dans la
distribution de matériel adapté, par exemple pour
l'amélioration des postes dans l'industrie : tables
élévatrices, chariots manipulateurs, systèmes à
ventouse, etc. Ces produits permettent de réduire le risque de Troubles
Musculo-Squelettiques.
L'intervention de l'ergonome peut se situer soit au stade de
la conception (de l'objet, du poste de travail ou de l'installation, de
l'atelier, du processus...) c'est de l'ergonomie de conception, soit en
correction d'un poste suite à accident ou pathologie, ou encore plainte
des tenants du poste. Il peut aussi s'agir d'aménager un poste de
travail pour l'adapter à un handicap de l'opérateur, ou lorsque
les objectifs visés par l'entreprise ne sont pas atteints
(qualité ou productivité insuffisante, plaintes des
opérateurs...) ou lorsque l'entreprise souhaite se lancer dans une
réorganisation, mettre en place un nouveau système
informatique...
36
réalisation la future interface, ou la future salle de
contrôle, le futur poste de travail... ont beaucoup contribué
à faire évoluer le métier de l'ergonome, et le regard que
portent sur lui les industriels, qui doivent dans les projets industriels,
identifier le plus tôt possible les problèmes liés aux
futures situations pour les opérateurs.
Des postes d'ergonomes existent dans de grandes entreprises,
quelquefois dans des services de médecine du travail avec la mise en
place de l'inter disciplinarité, dans les cabinets de consultants en
ergonomie.
1.2.3.Conseil National du Travail au Rwanda
Le Conseil National du Travail est un organisme d'Étude
et de Consultation. Il est institué par l'Arrêté du Premier
Ministre no 62/03 du 02/11/2005, définissant également
son fonctionnement. Cet Arrêté est enregistré au J.O.
no 2/2006 du 01 février 2006.
1.2.3.1. Missions
Le Conseil a pour mission de :
- Donner des avis sur les avant projets de textes de lois et
de règlements en matière du travail et de la
sécurité sociale ;
- Aider à l'application correcte des textes
législatifs et réglementaires ;
- Relever toutes les insuffisances en matière de
travail et de l'emploi et proposer des mesures appropriées ;
- Etudier tous les problèmes concernant le travail,
l'emploi, la formation professionnelle, la sécurité sociale, la
santé et sécurité au travail et les conditions de travail
et de vie des travailleurs ;
- Etudier les éléments pouvant servir à la
détermination du minimum vital ; - Proposer ou donner son avis sur le
relèvement du SMIG ;
- Donner son avis sur toute autre question que le Ministre lui
soumet relativement aux sujets qui relèvent de sa compétence ;
37
- Faire effectuer les études et recherches qu'il juge
utiles ou nécessaires pour la poursuite de ses fins.
1.2.3.2. Composition du Conseil National du
Travail
Le Conseil National du Travail est composé ainsi qu'il
suit :
- Président : Le Ministre ayant le travail dans ses
attributions - Membres :
? 5 Représentants du Gouvernement ;
? 5 Représentants des syndicats des travailleurs ;
? 5 Représentants des organisations professionnelles
d'employeurs.
Les membres du Conseil autres que le Président ou son
représentant sont nommés pour un mandat de 4 ans, renouvelable
une seule fois.
Les membres du Conseil demeurent en fonction nonobstant
l'expiration de leur mandat, jusqu'à ce qu'ils soient nommés ou
remplacés.
1.2.3.3. Dispositions diverses
Les organisations d'employeurs et celles des travailleurs
assurent la participation de leurs membres aux réunions du Conseil
National du Travail.
Les frais de fonctionnement du Conseil National du Travail sont
à la charge du budget de l'Etat.
A la fin de chaque exercice, le Conseil fait au Premier Ministre
un rapport annuel de ses activités.
1.2.4. Administration du travail au Rwanda
L'administration du travail est l'organe de l'administration
centrale qui fut institué par la Loi no 13/2009 du 27 mai 2009, portant
réglementation du travail au Rwanda en son article 156.
38
Elle est chargée d'élaborer, de mettre en oeuvre
et d'appliquer la politique nationale et la législation en
matière d'emploi.
1.2.5.Inspection du Travail au Rwanda
L'Inspection du Travail est un service dépendant de
l'Administration Centrale du travail (Loi no 13/2009 du 27 mai 2009,
portant réglementation du travail au Rwanda en son article 157). Elle
est opérationnelle au niveau nationale ou niveau de chaque District.
Elle est chargée de veiller à l'application des dispositions du
code du travail et de ses arrêtés d'exécution, des
stipulations des conventions collectives ainsi que des lois relatives à
la sécurité sociale.
A cet égard, l'inspecteur du Travail est
habilité à constater par procès-verbal faisant foi
jusqu'à preuve du contraire, les infractions aux dispositions des lois
et règlements du travail et de la sécurité sociale.
Il a également pour mission d'informer et conseiller en
matière relative à la régulation du travail.
1.2.6.Des délégués du personnel dans
les entreprises
Les délégués du personnel sont
élus parmi les travailleurs de l'établissement employant au moins
dix (10) travailleurs (Loi no 13/2009 du 27 mai 2009, portant
réglementation du travail au Rwanda en son article 161).
Ils ont pour missions de :
a) Présenter à l'employeur toutes les
réclamations individuelles ou collectives concernant les conditions de
travail et la protection des travailleurs, l'application des conventions
collectives, les classifications professionnelles et les taux de salaires ;
b) Saisir l'inspection du travail de toute plainte ou
différend concernant l'application des prescriptions légales ou
réglementaires dont elle est chargée d'assurer le contrôle
;
39
c) veiller à l'application des prescriptions relatives
à la santé et à la sécurité des travailleurs
et proposer toutes mesures utiles à ce sujet ;
d) donner leur avis sur les mesures et les conditions de
licenciements envisagés par l'employeur en cas de compression du
personnel pour motif de ralentissement d'activité ou de
réorganisation de l'entreprise ;
e) communiquer à l'employeur toutes suggestions utiles
tendant à l'amélioration de l'organisation et du rendement de
l'entreprise.
L'existence des délégués du personnel dans
un établissement ne fait pas obstacle au droit qu'a un travailleur de
présenter lui-même ses doléances et suggestions à
l'employeur sur le déroulement du travail.
40
CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre a été consacré au cadre
conceptuel et théorique. Nous avons défini les concepts
importants de ce travail pour meilleure compréhension.
Dans la revue de la littérature, nous avons
présenté l'historique de la médecine du travail depuis son
origine. Ensuite nous avons présenté aussi la médecine du
travail en France du stade assuranciel vers l'évolution de la politique
de prévention ; et en Belgique où le système marche comme
celui de la France.
Au Rwanda, nous avons montré la situation actuelle de
la médicine au travail et les codes du travail qui sont
déjà adoptés jusqu'à nos jours. En plus, les deux
projets d'Arrêtés ministériels qui seront adoptés
d'ici là par le Conseil de ministres présagent des
avancées importantes dans le domaine de la santé et
sécurité de travail.
Nous avons également montré les
différentes structures de l'Etat (Rwanda) et l'Organisation
Internationale qui s'occupent du travail en général.
A présent nous allons aborder le deuxième
chapitre où commence la partie empirique de notre travail.
En 2002, La MPA avait fini l'installation et la construction
de la raffinerie avec ses différentes unités d'usinage, entre
autre le haut fourneau et les laboratoires.
41
CHAPITRE. 2. ANALYSE DES PROBLÈMES LIES A
LA PROTECTION, SANTE ET SÉCURITÉ DES TRAVAILLEURS
A LA MPA SARL
Ce chapitre porte sur la présentation des
données recueillies lors de notre enquête sur le terrain. Deux
grandes sections constituent l'ossature de ce chapitre. La première
section concerne la présentation et la description du milieu
d'étude qui est la MPA SARL. La deuxième traite des
problèmes liés à la protection, santé et
sécurité des travailleurs à la MPA et présente les
résultats qui vérifient notre première hypothèse.
Elle fait place aux réalités que vivent les travailleurs dans
leurs activités de chaque jour.
2.1. PRESENTATION DE LA METAL PROCESSING ASSOCIATIONS
SARL GISENYI
2.1.1. Situation géographique
La MPA se trouve au Rwanda, dans la Province de l'Ouest,
District de Rubavu, Secteur de Gisenyi, Cellule de Ntengo. L'usine et la
maintenance sont séparées par la station MEREZ en face de
l'hôtel Lake Kivu Serena.
2.1.2. Historique
La MPA est une Société par Actions à
Responsabilité Limité (SARL). Elle a été
implantée au Rwanda en mai 2001, par un groupe d'investisseurs
Sud-Africains avec comme objectif « le traitement et l'exportation de
minerais de la cassitérite au Rwanda et dans la sous région
».
Elle a été agréée par
l'État Rwandais le 15 mai 2001 par un Certificat d'enregistrement de
projet industriel numéro 12/2001 octroyé par le Ministère
du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme.
42
Dans son essai, elle était parvenue à raffiner
de l'étain qui lui a procuré une plus-value d'au moins 300.000
USD.
Vers la fin de 2004, elle venait d'exporter plus de 1.300
tonnes d'étain raffiné à 99,9 % Sn.
En 2007, suite à la crise énergétique due
à la chute du niveau d'eau et qui par conséquent a réduit
la quantité d'électricité produite par l'Electrogaz, la
MPA a été obligée d'arrêter sa fonderie et elle a
commencé à exporter de la cassitérite dans son état
brut.
2.1.3. Objectifs de la MPA SARL 2.1.3.1.
Mission
La mission de la MPA est de :
? apporter la meilleure qualité de minerais au
marché mondial ;
? optimiser le processus de traitement des matières
premières avec les meilleures techniques et des équipements
appropriés ;
? former son personnel local en métallurgie, traitement
des matières premières, construction des machines, administration
et finance.
2.1.3.2. Activités
La MPA est une société industrielle à
caractère minier ayant comme activité : achat de minerais,
traitement, transformation ainsi que leur exportation.
2.1.4. Les minerais traités et transformés
par la MPA SARL
La MPA procède au traitement et à la transformation
de trois minerais ci-après :
La cassitérite, (produit principal) ; Le col tan (produit
secondaire) ; Le wolfram ;
43
2.1.4.1. La cassitérite (Sn)
Bioxyde d'étain, la cassitérite, de couleur
jaunâtre, brun-rouge à noire, avec des bandes alternées
dans un même cristal, se caractérise par sa forte densité,
ses cristaux prismatiques bipyramidaux souvent agglomérés et
maclés en « bec d'étain » (macle appelée aussi
« visière »). Elle se présente aussi en aiguilles, en
encroûtements brun-rouge et en masses fibroradiées dans les
remaniements alluvionnaires (étain de bois).
Symbole : Sn;
Système : quadratique ;
Dureté : 6-7 ;
Poids spécifique : 6,8-7,1 ;
Éclat : de submétallique à adamantin ;
Transparence : de translucide à transparente ;
Cassure : de subconchoïdale à quelconque.
La cassitérite, du grec kassiteros (étain),
représente le principal minerai pour l'extraction de l'étain avec
une teneur pouvant dépasser 78 %. En raison de sa valeur
économique, on l'exploite même dans des gisements de faible teneur
(à partir de 0,5 %) comme en Bolivie ou en Chine (Yunnan). La
cassitérite cristallise dans les filons hydrothermaux de haute
température, dans les coulées de lave rhyolitique (Durago,
Mexique) et comme minéral primaire des pegmatites54.
On distingue deux sortes de cassitérite :
La cassitérite noire (meilleure qualité) La
cassitérite rouge (moyenne qualité)
54
http://www.universalis.fr/encyclopedie/cassiterite,
consulté le 3/3/2010
44
La cassitérite transformée ou traitée
donne comme produit fini de l'étain. L'étain est utilisé
dans plusieurs industries :
L'industrie des boites des conserves ;
L'industrie sidérurgique pour conserver les
échantillons ; L'industrie nucléaire pour stocker les
échantillons.
2.1.4.2. Le coltan (Ta) 55
Le coltan (colombite-tantalite) est un minerai de couleur
noire ou brun-rouge contenant deux minéraux associés, la
colombite (Fe, Mn) (Nb, Ta) 2O6 et la tantalite (Fe, Mn) (Ta, Nb) 2O6.
La colombite (ou columbite) et la tantalite sont les
principaux minerais de niobium (d'abord appelé colombium) et de tantale,
et contiennent des proportions variables de niobium et de tantale.
La colombite a été découverte en
Nouvelle-Angleterre (États-Unis).
Le coltan se trouve en quantités commerciales en
Afrique centrale, notamment en République Démocratique du Congo
dont la région du Kivu qui détient entre 60 et 80 % des
réserves mondiales, ainsi qu'en Australie, au Brésil, au Canada
et en Chine.
Utilisation du coltan
Le tantale est très prisé pour sa grande
résistance à la corrosion. Considéré comme un
métal stratégique, il est surtout utilisé en
électronique dans la fabrication de condensateurs de
téléphones portables et des biens électroniques mais
aussi, il sert à former des alliages avec d'autres
éléments (Co, Ni) dans l'aéronautique et
particulièrement la fabrication des réacteurs. On l'utilise
également comme revêtement, dans les échangeurs de chaleur,
et dans des alliages pour les outils de coupe ou de tournage
55
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coltan,
consulté le 4/3/2010
45
Le tungstène est un élément chimique du
tableau périodique de symbole W (de l'allemand Wolfram) et de
numéro atomique 74.
C'est un métal de transition gris-acier blanc,
très dur, et lourd qui est reconnu pour ses propriétés
physiques. On trouve du tungstène dans de nombreux minerais comme le
wolframite et la scheelite.
Caractéristiques notables
On peut couper le tungstène à l'aide d'une scie
à métaux lorsqu'il est très pur, mais il est cassant et
difficile à travailler lorsqu'il est impur, et on le travaille
normalement par forgeage, extrusion, ou étirement.
Cet élément a le plus haut point de fusion (3
422 °C) de tous les métaux, la plus faible pression de vapeur et la
plus grande résistance à la traction de tous les métaux
à une température supérieure à 1 650 °C, son
module d'Young est de 406 GPa. Du fait de sa très haute
température de fusion, le tungstène n'est pas fondu mais
fritté à haute température ainsi que certains de ces
composés comme le carbure de tungstène.
Sa résistance à la corrosion est excellente et
il ne peut être que légèrement attaqué par les
acides minéraux. Le tungstène métallique forme une couche
d'oxyde protecteur lorsqu'il est exposé à l'air. Lorsqu'on
l'ajoute en faible quantité aux alliages d'acier, il en augmente la
dureté.
Applications
Le tungstène connaît un grand nombre
d'utilisations, la plus courante étant sous forme de carbure de
tungstène (WC) et de sous-carbure de tungstène (W2C), qui sert
à la fabrication des pièces d'usure dans la métallurgie,
l'industrie minière et pétrolière.
On se sert du tungstène pour la fabrication des
filaments des ampoules électriques et des postes de
télévision, ainsi que dans celle des électrodes, les
très fins filaments que l'on peut produire avec ce métal ayant un
très haut point de fusion.
46
Autres utilisations :
Son point de fusion très élevé le rend
particulièrement adéquat pour les applications spatiales et
celles qui demandent l'utilisation de très hautes
températures.
La dureté et la densité de ce métal le
rendent idéal pour faire des alliages de métaux utilisés
dans l'armement, les puits de chaleur, ainsi que comme poids et
contre-poids.
Les pièces d'usure utilisées, par exemple dans
les outils à haute vitesse, utilisent souvent des alliages de
tungstène et d'acier pouvant contenir jusqu'à 18 % de
tungstène.
Des composés du tungstène sont utilisés
comme catalyseur et pigment inorganique. Le disulfure de tungstène est
utilisé comme lubrifiant stable au-dessus de 500 °C.
Le tungstate de sodium (numéro CAS : 10213-10-2) fait
partie du réactif de Folin Denis.
Étant donné que son coefficient de dilatation
est équivalent à celui du verre borosilicate, il est
utilisé pour faire des collages verre sur métal.
Des superalliages contenants du tungstène sont
utilisés pour faire des pales de turbine, des outils en acier, ainsi que
des plaquages.
Il est utilisé comme électrode
réfractaire dans le soudage TIG.
Les contacts d'arc de disjoncteurs à haute tension sont
aussi partiellement constitués de tungstène afin de supporter la
haute température d'un arc électrique.
DIME (Dense Inert Metal Explosive), nouvel armement
très performant pour tuer un être humain tout en causant des
dégâts dans un rayon très limité de quelques
mètres.
47
N.B : La teneur de tous les minerais
traités et transformés par la MPA est exprimée en
pourcentage (%)
2.1.5. Source de ravitaillement en minerais de la
MPA
Le Rwanda ne dispose pas un sous sol assez riche dans le
domaine minier pourtant la MPA a pour activité : achat des métaux
précieux, le traitement ainsi que leurs transformation notamment la
cassitérite, le coltan et le wolfram.
Pour s'approvisionner elle fait recourt à la
République Démocratique du Congo.
20% des minerais proviennent de Gatumba au Rwanda en Province de
l'Ouest, 80% des minerais proviennent de la République
Démocratique du Congo. (Notamment le site de Bukavu et le site de
Goma).
2.1.6 Les filiales de la MPA
La MPA Gisenyi possède deux filiales en RDC, la Mining
Processing Congo Bukavu et la Mining Processing Congo Goma. Elles se situent
respectivement dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu. Ces deux
sociétés procèdent seulement à l'extraction et
l'achat de minerais.
2.1.7. Structure organisation de la MPA 2.1.7.1
Organigramme hiérarchique 2.1.7.2 Définition
Un organigramme est une représentation
schématique des différents postes ou services d'une organisation
simple ou complexe selon la taille et l'importance de l'organisation ;
l'organigramme met en relief les responsables et les rapports
hiérarchiques qui y prévalent. Ce schéma doit être
révisé chaque fois qu'il y a des changements, afin de bien
présenter la réalité de l'organisation56
L'annexe 4 nous montre l'organigramme détaillé de
la MPA.
56 Gestion Nord Sud, Gestion des petites et moyennes
organisations africaines, Ed, Nord Sud, Québec 1989
48
2.1.7.3 .Brèves interprétations de
l'organigramme de la MPA La MPA est dirigée par deux organes,
qui sont :
Le conseil d'administration Le comité de gestion
2.7.3.1. Conseil d'administration
Il est l'organe suprême de la MPA. Il est
constitué des bailleurs de fonds Sud Africains et des
délégués du Gouvernement Rwandais. Il prend toutes les
décisions stratégiques de la MPA telles que l'élaboration
du plan d'affaires, l'augmentation du capital.
Il se tient une fois par an dans le but d'évaluer les
activités par rapport au plan mis en place.
2.7.3.2. Comité de gestion
C'est l'organe qui gère quotidiennement la
société. Il exécute les décisions prises par le
conseil d'administration.
Il est constitué de :
? Le Directeur Général (Manager Director) : qui
contrôle toutes les activités de la MPA. Il est chargé de
chercher les débouchés partout au monde.
? Le Directeur de l'usine (Plant Manager) : Il est
chargé de coordonner toutes les activités de l'usine et donne le
rapport au Directeur Général. Il est également la personne
qui remplace le Directeur Général lorsque ce dernier est en
voyage.
? Le Directeur de Production (Production Manager) : il
contrôle le stock (entrée et sortie) de matières
premières et transformées, le laboratoire et supervise le
traitement jusqu'à la prise de décision de l'exportation. Il
donne le rapport au Directeur de l'usine.
49
? Le Directeur Technique (Maintenance Manager) : qui est
chargé d'assurer la maintenance des machines (entretien et
réparation), de l'électricité et de la fabrication des
nouvelles machines.
? Le Directeur du Personnel (Manager Personnel) : gère
les ressources humaines et calcule le salaire des travailleurs, en
évaluant leurs performances et en réglant le conflit surgissant
entre les travailleurs.57 Et fait les rapports sur la santé
et sécurité des travailleurs.
? Le Comptable et le Caissier : ils tiennent la
comptabilité de la société et s'occupent de payer les
travailleurs.
? Le Chef de Sécurité : il s'occupe de la
sécurité de l'usine et des résidences des employés
expatriés logés par la MPA.
2.1.8. L'impact Socio-économique de la
MPA
Selon Rostow, les entreprises industrielles facilitent le
décollage d'un pays pour atteindre le progrès et le
progrès à son tour conduit au développement 58
Etant donné que la MPA est une de rares entreprises
industrielles à caractère minier au Rwanda, elle joue un
rôle très important dans l'économie rwandaise et
adhère pleinement à la vision 2020 du Rwanda à cause des
éléments ci-après :
Le nombre des nationaux qu'elle emploie ;
Les recettes d'exportation provenant des métaux vendus
à l'étranger qu'elle génère pour le Rwanda ;
Les taxes qu'elle paie à l'autorité fiscale ;
Les sommes d'argent qu'elle verse à ses grands
fournisseurs tels que, l'Electrogaz pour la consommation de l'eau et du courant
électrique afin de faire fonctionner ses différentes machines ;
aux entreprises de communication( Rwanda Cell et Rwanda tél) aux
entreprises de transport et fret (Kenfreight Rwanda et Alfred H.Knight Rwanda)
qui transportent les matières à exporter ; aux stations
57 Gestion Nord Sud, op. cit
58
http://fr.wikipedia.org/wiki/Walt_Whitman_Rostow,
consulté le 13/12/2010
50
services(Hass Petroleum) qui lui fournissent le carburant pour le
fonctionnement des engins et des groupes électrogènes.
2.1.9. Effectif du personnel
L'effectif des agents de la MPA a diminué sensiblement
depuis 2008 presque de la moitié compte tenu de la crise
énergétique à partir de 2007, crise économique
mondiale de 2009.
En présent, l'effectif général est de 67
employés. Il est subdivisé en trois catégories :
? Staff
? Management
? Director
Tableau 1.Catégorisation du personnel
Catégorie
|
Effectif
|
Staff
|
54
|
Management
|
11
|
Director
|
2
|
Total Général
|
67
|
Source : Le résultat de notre recherche,
décembre 2010
2.1.10. Analyse de service de production
Il y a le secteur critique et non critique, parmi le secteur
qui expose plus les travailleurs aux risques et aux maladies professionnelles
est le service de production. Nous tacherons d'expliquer en profondeur.
Source : l'exemplaire de cahier de pesage.
51
2.1.10.1. Le processus de transformation des
minerais
Comme, signalé au point précédent, le
secteur critique est le service de production.
C'est ainsi que nous avons résumé le processus
de transformation de la MPA par les étapes ci-après :
2.1.10.2. Le déchargement
Les minerais proviennent de la République
Démocratique du Congo ou soit de Gatumba au Rwanda. Ils sont
déchargés à l'usine en présence d'un agent de
sécurité de la MPA, de l'expéditeur et d'un agent de
stock. Ces personnes travaillent conjointement car après le
déchargement, ils procèdent ensemble au pesage des lots des
minerais. Afin de confirmer la conformité entre le poids réel et
poids écrit sur la lettre d'expédition.
2.1.10.3. Pesage
Le pesage se fait sur une balance électrique ayant la
capacité de peser 3000 kilogrammes. L'agent de stock s'occupant du
pesage dispose d'un cahier. Ce dernier contient cinq rubriques groupées
en colonnes et de lignes sous forme de tableau.
Un exemple de cahier de pesage.
Tableau 2 : Les rubriques de cahier de
pesage
52
GW : Gross Weight ou le poids brut ;
PW : Palet Weight ou le poids de la palette ;
LOT : Les Lots de minerais groupés selon le lieu de
provenance ;
BAGS : indique l'ensemble de lot ou un groupement de plusieurs
lots ;
NW : indique le Net weight ou le poids net ;
Après le pesage, les minerais sont
déposés pendant un laps de temps dans l'entrepôt en
attendant que le chargé de GIV and GRV (sont des codes) les enregistre
avec des nouveaux codes afin de procéder au prélèvement
des échantillons. Ces derniers sont envoyés au laboratoire pour
vérifier la nature des minerais et de connaitre s'il faut orienter tels
lots au niveau de l'upgrading ou tels autres dans le stock d'exportation.
2.1.10.4. Prélèvement des
échantillons des minerais
Après le déchargement et l'entreposage, un ou
trois agents de stock prélèvent les échantillons. Ils sont
envoyés à la personne qui tient le GIV and GRV qui a son tour les
renvoie au laboratoire. Cette étape est très importante car cette
petite quantité environ 1/4 prise comme échantillons
représente tout un lot.
A partir du résultat provenant du labo, il permet de
connaître la teneur en pourcentage de cassitérite, coltan et le
wolfram.
2.1.10.5. Analyse au laboratoire
Les échantillons prélevés pour chaque lot
sont acheminés au laboratoire dans l'appareil appelé
Spectrophotomètre. Un spectrophotomètre UV-visible («
spectro UV ») est un appareil qui permet de mesurer l'absorbance d'une
solution homogène à une longueur d'onde donnée ou sur une
région spectrale donnée. Selon la loi de Beer Lambert,
l'absorbance d'une solution est proportionnelle à la concentration des
substances en solution, à condition de se placer à la longueur
d'onde à laquelle la substance absorbe les rayons lumineux. C'est
pourquoi la
53
longueur d'onde est réglée en fonction de la
substance dont on veut connaître la concentration.59
Chaque échantillon y fait environ huit minutes. Lorsque
l'analyse est achevée, les lots ayant 75 % ou plus de SnO2 sont
directement stockés pour l'exportation sans aucune transformation.
Cependant, pareils lots sont très rares. La plupart des minerais sont
traités afin d'augmenter leur teneur en SnO2, en Ta et W.
Pour mieux relater le processus de transformation et de
traitement des minerais, on emploie le terme « Upgrade » qui consiste
à traiter les minerais dans le but d'augmenter sa teneur en
séparant les métaux de déchets et des autres métaux
jugés plus importants par la MPA (meilleure qualité, meilleure
quantité et meilleur résultat). L'endroit où s'effectue
l'upgrade s'appelle « Upgrading » on retrouve des différentes
machines qui permettent d'améliorer la teneur des minerais. C'est
l'upgrading qui fait de la MPA une véritable entreprise industrielle
à caractère minier.
En fait, la cassitérite, le coltan et le wolfram sont
accompagnés d'au moins une vingtaine d'autres minerais qui sont
énumérés par le résultat de Spectro. L'output
fournit par le Spectro permet de voir les teneurs en pourcentage de tous les
métaux.
Enfin, c'est à partir de résultats provenant du
labo que le Directeur de production peut prendre la décision de stocker
le lot de minerais pour l'exportation ou soit de renvoyer le lot de minerais au
niveau de l'Upgrading. C'est sa teneur qui montre réellement que tel lot
ira dans telle machine.
59
http://fr.wikipedia.org/wiki/Spectrophotomètre,
consulté le 5/3/2010
54
2.1.10.6. Le concassage des minerais
Les minerais sont transférés dans la machine
suivant leur taille :
a) Le concassage par CONE CRUSHER
Les minerais possédant une teneur inférieure
à 70% de SnO2 sont transférés dans la machine pour
améliorer leur pourcentage. Les minerais en provenance de la RDC ont la
forme de grosse pierre rigide. Exemple : Cassitérite rouge de
Walikale
Le Cone Crusher est utilisé pour le concassage de
matière ayant plus de 20mm de taille. Le Cone Crusher est une machine
qui a un rendement optimal pour le concassage.
Elle a la capacité de concasser une tonne de grosses
pierres de cassitérite pendant trente minutes.
b) Le concassage par JAW CRUSHER
JAW CRUSHER est utilisé pour cracher la matière
de grosses particules de plus 20mm à des moyennes particules. Cette
machine est lente et travaille comme nos mâchoires.
c) Le concassage par DOUBLE CRUSHER
Le Double Crusher broie le SnO2 en provenance de Cone Crusher
puis donne la matière appelée « Coarse ». Le double
crusher a la capacité de broyer une tonne pendant quarante cinq
minutes.
d) Le concassage par ROLLER CRUSHER
Il est utilisé pour avoir la matière trop fine
pour la table de secousse (shaking Table) et le séparateur
magnétique (magnetic separator), en écrasant la matière
à moins de 2mm. Le Roller Crusher est rapide et juste.
55
Après avoir obtenu les coarse et les fines, un agent de
stock les pèse puis il prélève l'échantillon pour
chacune de ces deux matières et les achemine au laboratoire pour
l'analyse.
2.1.10.7. Séparation de fer et la
cassitérite par le séparateur magnétique
Les lots des coarses obtenus à l'étape
c) ou d) sont directement acheminés
aux machines appelées « séparateurs magnétiques
» (magnetic separator) en abrégé « magsep ».
Les lots des coarses contiennent de cassitérites
collées avec le fer variant entre 35% et 49%. C'est ainsi que les agents
procèdent à la séparation de cassitérite et le fer
à l'aide de séparateur magnétique pour augmenter sa teneur
en cassitérite. Le séparateur magnétique utilise la source
magnétique pour la séparation.
La cassitérite sans fer provenant des
séparateurs magnétiques est pesée puis
échantillonnée. L'échantillon est directement conduit au
labo pour vérifier sa teneur.
Retenons qu'à ce point, la MPA possède cinq
séparateurs magnétiques. Un séparateur magnétique a
la capacité de séparer une tonne pendant huit heures. Le fer
séparé de la cassitérite est conduit sur une machine
appelée Shaking Table (table de secousse) pour une seconde
séparation.
2.1.10.8. Séparation de fer et la
cassitérite par SHAKING TABLE
Le fer renvoyé par le séparateur
magnétique comme vu à l'étape 2.1.10.7 est
transféré sur le shaking table qui est également la
machine de séparation mais elle utilise de l'eau pour séparer le
fer et la cassitérite.
Il convient de signaler que le séparateur
magnétique donne deux sortes de cassitérites : à savoir la
cassitérite sans fer et la cassitérite contenant de fer. Ce sont
de cassitérites contenant de fer qui sont conduites sur le shaking
table.
56
La MPA possède trois shaking tables et chacune de ces
trois machines dispose de trois lignes créées automatiquement par
les secousses de la machine lors de séparations des matières
à savoir :
> La première ligne donne une cassitérite de
qualité supérieure allant au-delà de 75% mais de faible
quantité ;
> La deuxième ligne donne une cassitérite de
la qualité moyenne de moins 60% ; > La troisième ligne donne
une cassitérite de faible teneur soit moins de 20% ;
Notons par ailleurs que le shaking table a la capacité
de séparer une tonne de minerais pendant huit heures et une tonne donne
généralement après séparation.
> 160 kilogrammes de la première ligne ; > 380
kilogrammes de la deuxième ligne ; > 380 kilogrammes de la
troisième ligne ; > 150 kilogrammes de déchets.
Comme dit précédemment, le shaking table purifie
la cassitérite en la séparant du fer à l'aide de l'eau
mais après la purification une certaine quantité de
cassitérite possède des boues et ce sont ces boues qui
représentent cent cinquante kilogrammes de déchets.
Ces déchets ou ces boues liquides sont appelées
« slime material », elles sont directement conduits dans un
réservoir de quarante cinq mètre cube. A un certain niveau, les
boues sont enlevées du réservoir puis séchées.
Après le séchage, les agents les pèsent pour des raisons
de statistiques de stock.
2.1.10.9. échange de cassitérite sur des
tôles métalliques
Comme vu à l'étape 2.1.10.8 les shaking tables
utilisent de l'eau pour séparer la cassitérite de fer, les
matières obtenues après cette séparation sont
mouillées. Elles seront ensuite transférées sur des
tôles métalliques chauffées par des braises.
57
Les tôles métalliques sont suspendues dans l'air
et soutenues par des piliers de quarante centimètres de longueur et de
quarante centimètres de distance du sol. Une tôle de trois
mètres de longueur et cent vingt centimètre de largeur a la
capacité de sécher huit cent kilogrammes pendant quatre heures
à feu vif.
Parfois, la MPA étale la cassitérite sous le soleil
pour gérer les dépenses. 2.1.10.10. Raffinage de
cassitérite
La MPA utilise les électrodes et les hauts fourneaux
pour raffiner la cassitérite. A la fin du raffinage on obtient de
l'étain appelé en anglais « tin ». Ce dernier est le
produit fini de la cassitérite.
Remarquons qu'à ce niveau, les électrodes et les
hauts fourneaux consomment énormément de l'énergie
électrique car l'étain fond à deux milles degrés
Celsius.
En 2007, suite à la crise énergétique due
à la chute du niveau d'eau et qui par conséquent a réduit
la quantité de l'électricité produite par l'Electrogaz, la
MPA a été obligée d'arrêter sa fonderie et elle a
commencé à exporter de la cassitérite dans son état
brut.
2.2. APPROCHE METHODOLOGIQUE
Cette approche nous a permis de faire une enquête sur le
terrain afin de relever les différents problèmes liés
à la protection, santé et sécurité des travailleurs
et de créer un climat de confiance avec les enquêtés.
2.2.1. Population d'enquête
Pour MUCHIELLI la population d'enquête est l'ensemble
des personnes sur laquelle porte l'enquête et qui constituent une
collectivité60. Elle désigne l'ensemble des individus
auxquels une étude porte et ayant un caractère commun.
60 MUCHIELLI, Les questionnaires en sciences
psychosociales, éd. P.V.F, 1971, p.31
58
Notre étude concerne essentiellement les travailleurs
de la Metal Processing Associations Gisenyi. Cette population
s'élève à 67 employés.
2.2.2. Déroulements de
l'enquête
Au cours de notre recherche, nous avons d'abord fait un
contact avec les autorités de la MPA pour nous intégrer dans le
milieu et pour leur poser quelques questions concernant notre recherche et
ensuite nous sommes entrés en contact avec les travailleurs où
nous avons interrogé 44 travailleurs, à l'exception du Directeur
Général qui est resté à Kigali, plus les 3
travailleurs de son entourage ; 10 gardes de Sécurité (une partie
qui est affectée aux domiciles des expatriés) ; deux agents de
Service de Production qui sont en congés annuels ; 5 autres agents qui
sont partis en mission de service à Gatumba,et 2 absences
justifiées. Il y a donc 23 personnes que nous n'avons pas pu
consulter.
Le questionnaire a été administré
à 41 personnes de sexe masculin et 3 de sexe féminin et il est
resté chez les enquêtés pendant au moins 2 jours pour leur
permettre d'y répondre sans contrainte.
2.2.3. Outils de collecte des
données
La collecte des données a été
réalisée à l'aide du questionnaire. Compte tenu de sa
fragilité fonctionnelle et pour permettre à celui-ci de
répondre efficacement aux éléments de l'hypothèse
du travail, nous avons procédé à une enquête pilote
qui nous a aidé à améliorer notre questionnaire. C'est
pour cette raison que nous avons utilisé la technique d'interview
à réponse libre ou structurée, où
l'enquêté répond à une série des questions
dont le nombre, l'ordre et l'énoncé ont été
fixés à l'avance.
En effet, notre questionnaire comporte trois parties.
Le questionnaire proprement dit est le questionnaire qui
contient des questions fermées et ouvertes conçues de
façon à ne pas influencer l'enquêté sur nos
aspirations individualistes en rapport avec le sujet d'étude.
59
Dans le but de permettre aux enquêtés d'exprimer
librement leurs opinions sur leurs conditions de travail, nous avons
utilisé les questions semi-ouvertes. Mais pour enrichir certaines
idées de recherche, nous avons fait usage des questions
fermées.
a. Questionnaire
Selon l'objectif de notre travail, nous avons collecté
les données à partir d'un questionnaire soumis aux travailleurs
de la MPA afin qu'ils puissent nous partager et décrire leurs conditions
de travail.
Nous avons voulu savoir d'abord si les travailleurs sont
confrontés aux problèmes liés à la protection,
santé et sécurité en milieu du travail et ensuite nous
avons analysé la politique de prévention qui reste un moyen
efficace pour lutter contre les accidents du travail et les maladies
professionnelles. La première partie du questionnaire donne des
informations générales sur :
- Sexe
- Service
La deuxième partie donne des informations
spécifiques aux questions posées pour la vérification de
la première et la troisième partie pour la deuxième
hypothèse de notre travail.
b. Entretien
En plus du questionnaire, nous avons eu des entretiens avec le
responsable du personnel et les travailleurs. Quand nous étions en
contact avec les enquêtés, les entretiens menées leur ont
permis de répondre aux questions posées verbalement. Nous avons
utilisé l'interview directe où les questions qui visaient
à savoir directement ce que les sujets enquêtés pensent,
savent, désirent, vivent et font. La forme utilisée est
l'interview structurée où l'enquêté répond
à une série des questions dont le nombre, l'ordre et
l'énoncé ont été fixés à l'avance.
60
c. Observation
Cette technique nous a aidé à observer certains
comportements des enquêtés, leurs attitudes et pratiques en
rapport avec leur travail. Bref, elle nous a mis en contact avec les
réalités du terrain.
2.2.4. Dépouillement et traitement des
données
Quant au dépouillement et au traitement des
données, nous avons procédé au groupage des données
semblables en les représentant sous forme de tableaux.
2.2.5. Difficultés rencontrées
Même si notre recherche s'est bien déroulée,
nous ne manquerons pas de dégager quelques contraintes
rencontrées :
? Problèmes d'accès des donnés relatives
à la sécurité et santé au travail à la MPA
qui sont classées confidentielles ;
? Les autres travailleurs ont eu la peur de manifester pleinement
leurs volontés.
? Nos moyens financiers limités.
2.3. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES
RESULTATS
Cette section fournit les résultats de l'enquête
menée auprès des travailleurs de la MPA Gisenyi. La même
section présente aussi l'analyse et interprétation des
résultats pour la vérification de la première
hypothèse. Elle va aborder l'aspect « problèmes liés
à la protection, santé et sécurité des travail en
milieu de travail à la MPA ».
Dans la partie introductive, nous avons évoqué
les problèmes en général et son impact dans le monde. Au
Rwanda en général mais particulièrement à la MPA,
nous avons brossé les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité au travail. Ainsi ce
chapitre pourra confirmer ou infirmer cette affirmation.
61
2.3.1. Caractéristiques des
enquêtés
Avant de procéder à l'analyse des données
relatives aux problèmes auxquels les agents sont confrontés
à la MPA Gisenyi, nous avons recueilli les informations sur le sexe et
services
2.3.1.1. Identification des enquêtés selon
le sexe
Au cours de notre enquête, nous avons interrogé
44 travailleurs représentés par 3 femmes et 41 hommes. Par le
sexe nous avons voulu savoir si deux sexes ont l'égalité des
droits sur le genre au travail. Surtout qu'en santé et
sécurité au travail, les femmes et les enfants sont
considérés comme les êtres les plus vulnérables.
Tableau 3 . Répartition des enquêtés
selon le sexe
Sexe
|
Fréquence de réponse
|
Pourcentage
|
Féminin
|
3
|
7
|
Masculin
|
41
|
93
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2010
Dans ce tableau, on remarque que le nombre des
répondants de sexe Féminin est moins élevé (7%) par
rapport à une majorité écrasante à celui de
répondant de sexe masculin (93%). Ceci se justifie par le fait qu'au
moment de recrutement, les femmes ne présentaient pas leur demande
d'emplois et surtout la majorité des employés travaillent dans la
partie technique de l'industrie. Mais il est important de signaler qu'il n'y a
pas de discrimination du genre au travail. La MPA, dans sa politique de
recrutement, a adhéré à la promotion de sexe
Féminin au travail dans tous les services.
2.3.1.2. Répartition des enquêtes selon le
service
Pour bien mener notre enquête, nous avons
identifié les travailleurs à enquêter selon les
différents services, le tableau suivant nous fait le point.
62
Tableau 4. Répartition des enquêtes selon le
service
Service
|
Fréquences de réponse
|
Pourcentage
|
Administration
|
9
|
20
|
Production et Stock
|
24
|
55
|
Maintenance et Sécurité
|
11
|
25
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre 2010
Dans ce tableau, d'abord on remarque que les travailleurs du
Service de Production et Stock représentent 55% des travailleurs de la
MPA, ce qui montre que la majorité des nos enquêtés sont de
la Production et Stock. Cela s'explique par le fait que la MPA est une
entreprise industrielle à caractère minier qui a pour
activité principale le traitement et l'exportation de la
cassitérite, du coltan et wolfram. Comme signalé plus haut, nous
avons parlé des processus de traitement de minerais qui sont faits par
le Service de la Production et Stock.
2.3.2. Problèmes de la protection, santé et
sécurité du travail au sein de la MPA
Comme nous l'avons dit, les travailleurs sont confrontés
à des multiples
problèmes liés à la protection,
santé et sécurité en milieu du travail. Le tableau suivant
va nous faire le point.
Tableau 5. Les Problèmes liés à la
protection, santé et sécurité des travailleurs à la
MPA
Problèmes de la protection, santé et
sécurité au travail à la MPA
|
Fréquence de réponse
|
Pourcentage
|
Équipements de Protection Individuelle (EPI)
|
32
|
72.73
|
Hygiène alimentaire
|
25
|
56.81
|
Politique de prévention faible
|
24
|
54.55
|
Suivis médical et la médecine du travail
|
23
|
52.27
|
Source : Résultats de notre
enquête, Décembre 2010
63
Ces résultats nous montrent que la question
d'équipements de protection individuelle est critique et plus
sérieuse. Cela veut dire que les travailleurs manquent les
équipements de protection individuelle pour se protéger contre
les maladies professionnelles comme la silicose, la surdité
provoquée par le bruit des travaux sur les concasseurs, les broyeurs
à mâchoires et les moulins à tambour ; les maladies
épidermiques qui causent les mycoses cutanées lors de lavage des
matières premières par les eaux sales polluées par les
matières chimiques (matières minérales) et les dangers de
transmissions de charges électriques.
D'autres problèmes divers de l'hygiène
alimentaire par manque d'installation de cafeteria là où les
travailleurs peuvent prendre les boissons ou du lait suivant les normes de la
santé. En plus de tous ces problèmes, une absence totale de
l'entreprise dans le suivi médical ou de la médecine du travail
lorsque survient un accident ou une maladie professionnelle.
2.3.2.1. Équipements de Protection Individuelle
(EPI)
Le manque des équipements de protection individuelle
est très sérieux surtout pour les travailleurs qui sont
affectés au Service de Production et Stock mais aussi quelques
éléments de Service Maintenance. Nous remarquons qu'à
travers le tableau ci-haut, la majorité des enquêtés soit
73% ont précisé qu'il y a manque des équipements de
protection individuelle, et qu'ils sont vraiment exposés aux
différents risques du travail.
Ici, nos enquêtés ont précisé que
le manque d'utilisation de certains équipements de protection
individuelle menaçait leur santé et sécurité au
travail. Ils nous ont signalé qu'en 2005, ils
bénéficiaient de certains équipements, mais actuellement
ils sont des moins en moins bien traités.
En effet, lors de notre séance d'observation sur
terrain, nous avons pu constater cette situation, par exemple à la place
de masque respiratoire (filtre respiratoire) contre la silice (poussière
d'origine minérale) certains travailleurs par leurs
64
moyens de bord ont pu utiliser le cache poussière. Nous
leur avons demandé de nous préciser quels sont les
équipements nécessaires et manquants pour leur
sécurité contre les différents risques liés au
travail, ils ont cité les équipements ci-après :
· Les vêtements de travail (protection obligatoire du
corps) ;
· Les chaussures de sécurité (protection
obligatoire de pieds) ;
· Les gants (protection obligatoire des mains) ;
· Les lunettes de protection (protection obligatoire de
vue)
· Les casques de protection antibruit (protection
obligatoire de l'ouïe)
· Les masques de soudage (protection obligatoire de vue)
Voilà les équipements de protection minimale
qu'une entreprise responsable peut accorder à ses travailleurs et le
chef du personnel devrait veiller à leur stricte utilisation. Comme
cité plus haut, selon l'OIT les équipements de protection
individuelle peuvent sauver de milliers de vie.
2.3.2.2. Hygiène au travail
Il ressort du tableau que l'hygiène a une part aussi
importante dans la vie de chaque jour, selon les données du tableau soit
57% des travailleurs jugent regrettable.
Dans cette rubrique, les travailleurs ont évoqué
l'hygiène alimentaire qui est dramatique car il n'y a pas une
installation conforme aux normes de la santé, ils prennent du lait en
plein air dans la cour de l'usine soit quelques mètres de l'upgrading.
Pendant les heures du travail, la MPA est une zone polluée par des
matières organiques provenant des minerais et gaz évacués
par les engins de manutentions de transport de type diesel. En ce qui concerne
les savons de toilette, les travailleurs m'ont affirmé qu'ils les
apportent de la maison.
65
2.3.2.3. Politique de prévention
Selon les données du tableau soit 54.55% des
travailleurs jugent inefficace ou faible la politique de prévention des
risques professionnelles (accident du travail et maladies professionnelles). Si
cette politique de prévention est male planifié, sa gestion sera
effectuée. Elle est à la base d'une stratégie
organisationnelle pour répondre aux différents les risques
professionnels. Elle remet a cause tout un système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail.
2.3.2.3. Suivi médical ou la médecine du
travail
La médecine du travail a un rôle
préventif. Compte tenu des activités, la taille de la MPA, la
présence d'un corps professionnel médical
spécialisé à ce domaine s'avère importante et
urgente. Nous savons tous, que l'Etat Rwandais a eu des progrès
spectaculaires en matière de mutuelle de santé pour tous, mais
rien ne contraint la MPA de faire des suivis médicaux périodiques
pour ses travailleurs en général et d'une manière
particulière pour ceux de la Production et Stock.
En effet, le traitement des matières premières
suit un processus c.à.d. plusieurs étapes et chaque étape
présente un certain degré de nuisance sur la santé de
l'homme. Les matières premières sont composées de
plusieurs éléments et particules chimiques dont la silice.
Celle-ci est à l'origine des maladies de pneumoconiose et de la
silicose, une cause déterminante de l'incapacité ou de la mort
(peut se situer au niveau du processus traitement par broyage ou concassage des
minerais) durée pour la prise en charge est de 5 ans, la contamination
se fait par la voie respiratoire.
Lors d'un entretien avec un travailleur, il a
témoigné que quelques symptômes de l'incapacité
physique se manifestent déjà chez lui.
Il n'y a que seulement les suivis médicaux qui peuvent
examiner le bien-être des travailleurs pour l'affectation à tel ou
tel autre poste suivant les aptitudes des résultats médicaux. 52%
de nos enquêtés, affirment qu'ils seraient heureux que
l'entreprise entame un suivi médical ou l'établissement de la
médicine du travail à la MPA.
66
CONCLUSION PARTIELLE
Nous rappelons que ce deuxième chapitre a porté
sur la présentation générale du milieu d'étude de
la MPA et devait infirmer ou confirmer notre hypothèse qui était
émise comme suit (( les agents de la MPA seraient confrontés aux
multiples problèmes liés à la protection, santé et
sécurité au travail »
Pour la vérification de cette hypothèse
grâce à l'analyse documentaire, à l'interview et à
la méthode analytique les données empiriques trouvées sur
terrain prouvent que la question de la protection, santé et
sécurité en milieu du travail se caractérise par la
violation et de non-respect par l'employeur selon la Loi no 13/2009 du 27 mai
2009 portant réglementation du travail au Rwanda dans son article 91 ((
l'employeur est tenu de mettre à la disposition du travailleur les
équipements de protection nécessaires et appropriés et de
veiller à leur correcte utilisation » et du manque d'
hygiène alimentaire et de la médicine du travail. Cela est
confirmé à partir des réponses données par nos
enquêtés où les résultats de l'enquête nous
montre que :
- 72.73% des enquêtés affirment qu'il y' a un
problème sérieux des
équipements de protection individuelle avec les
conséquences de causer les maladies professionnelles et les accidents du
travail ;
- 56.81% des enquêtés affirment avoir le
problème d'hygiène alimentaire à
cause de maque
d'installation appropriée pour prendre du lait ou autres boissons ;
- 54.55% des enquêtés affirment une politique de
prévention faible et
inadéquate pour la MPA ;
- 52.27% des enquêtés affirment qu'il n'y a pas
un suivi médical pour les
travailleurs ;
67
Toutes ces réponses aux problèmes
soulevés (une politique de prévention faible, manque des
équipements de protection individuelle, Hygiène alimentaire,
suivis médical ou la médecine du travail) prouvent que ces
derniers ont une ampleur important dans la protection, santé et
sécurité de travailleurs et remet en cause le système de
gestion de la sécurité et de la santé au travail Ces
indicateurs nous ont permis de confirmer notre première hypothèse
et nous l'avons retenue.
Le chapitre suivant va analyser comment résoudre ses
problèmes.
68
CHAPITRE 3. SYSTEME DE GESTION DE LA
SÉCURITÉ ET DE LA SANTE AU TRAVAIL A LA MPA SARL
GISENYI
Comme nous l'avons vu dans le premier chapitre, le Rwanda
accuse un retard en matière de la protection, santé et
sécurité au travail. Mais les autorités multiplient les
efforts pour instaurer un milieu du travail sain et sûr. C'est un travail
de longue haleine qui demande du temps et de la rigueur avec des efforts
conjugués de la part des syndicats, des employeurs et travailleurs qui
permettra d'atteindre cet objectif.
Au terme du deuxième chapitre, nous avons conclu en
prouvant que les problèmes de la protection, santé et
sécurité des travailleurs en milieu du travail à la MPA se
caractérisent par un manque d'une politique de prévention des
risques professionnels adéquate, des équipements de protection
individuelle, hygiène alimentaire, manque de la médecine du
travail. Les conséquences de violation peuvent-être
irréparables.
Ce troisième chapitre a comme objectif d'analyser les
réponses aux problèmes liés à la protection,
santé et sécurité de travailleurs de la MPA. Il constitue
le noeud de notre travail, car il présente un système de gestion
de la sécurité et de la santé au travail pour la MPA
efficace et adéquat.
Tableau 6. Les facteurs qui ont motivé
travailleurs à demander une réorganisation de la politique de
prévention.
Les facteurs qui ont motivé les travailleurs
à demander une réorganisation de la
politique de prévention.
|
Fréquence de
réponse
|
Pourcentag e
|
Avoir les équipements de protection
|
27
|
61.36
|
Avoir une structure médicale
|
33
|
75
|
69
Amélioration de conditions de sécurité et
santé au travail
|
22
|
50
|
Avoir une excellente politique de prévention
|
24
|
54.55
|
Source : Résultats de notre
enquête, décembre, 2010
Une approche systématique devrait être
adoptée pour améliorer les conditions de travail à la MPA.
Pour établir les conditions acceptables de sécurité et de
santé au travail, il est nécessaire d'investir dans des
structures permanentes pour la planification, la mise en oeuvre,
l'évaluation et les mesures correctives requises. Des systèmes de
gestion de la sécurité et de la santé au travail devraient
être mis en place. Ces systèmes devraient être
spécifiquement conçus pour des installations
déterminées, en rapport avec leur taille et la nature de leurs
activités. Leur conception et mise en oeuvre au niveau des installations
devraient s'inspirer des Principes directeurs concernant les systèmes de
gestion de la sécurité et de la santé au travail de l'OIT
(2001) de code du travail du Rwanda, le projet d'arrêté
ministériel déterminant les conditions générales et
particulières relatives à la santé du travailleur et de
sécurité sur le lieu du travail.
En règle générale, un système de
gestion de la sécurité et de la santé au travail devrait
prévoir les éléments essentiels suivants :
? Une politique de sécurité et de santé au
travail ;
? Les conditions que doivent remplir les employeurs concernant
la définition des responsabilités et des obligations, la
compétence et la formation, la documentation, la communication et
l'information ;
? La participation des travailleurs ;
70
? L'évaluation des dangers et des risques, la
planification et la mise en oeuvre des activités en faveur de la
sécurité et de la santé au travail ;
? L'évaluation des résultats en matière
de sécurité et de santé au travail et les mesures
d'amélioration nécessaires.
3.1. Notification, enregistrement et déclaration
des accidents du travail et des maladies professionnelles, des atteintes
à la santé et des incidents
Il incombe à l'employeur de la MPA de notifier selon le
délai de déclaration en vigueur à l'autorité
compétente tous accidents du travail, maladies professionnelles,
atteintes à la santé et incidents graves, comme le demande
l'autorité compétente.
Lors de l'établissement de l'examen et de la mise en
oeuvre des systèmes de notification, d'enregistrement et de
déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles,
des atteintes à la santé et des incidents liés au travail,
l'autorité compétente devrait prendre en considération les
dispositions de la Convention (n° 121) sur les prestations en cas d'accidents
du travail et de maladies professionnelles de 1964, ainsi que son tableau I
modifié en 1980, le Protocole de 2002 relatif à la Convention
(n° 155) sur la sécurité et la santé des travailleurs
de1981, la Recommandation (n° 194) sur la liste des maladies
professionnelles de 2002, le Recueil de directives pratiques du BIT
intitulé Enregistrement et déclaration des accidents du
travail et des maladies professionnelles (1996) et le Code du Travail
Rwandais dans son article 94.
Les procédures de notification, d'enregistrement, de
déclaration et d'enquête concernant les accidents du travail et
les maladies professionnelles, les atteintes à la santé et les
incidents liés au travail sont essentielles pour le contrôle
à posteriori et devraient être mises en oeuvre pour :
- fournir des informations fiables sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles recensés en milieu du travail
;
71
- inventorier les problèmes majeurs de
sécurité et de santé que posent les activités dans
l'usine ;
- définir les priorités d'action ;
- mettre au point des méthodes efficaces de prise en
charge des accidents du travail et des maladies professionnelles ;
- contrôler l'efficacité des mesures prises pour
garantir des niveaux suffisants de sécurité et de
santé.
3.2. Services de médecine du
travail
Conformément à la Convention (n° 161) et
à la Recommandation (n° 171) sur les services de santé au
travail, 1985 et le projet d'Arrêté ministériel
déterminant les conditions générales et
particulières relatives à la santé du travailleur et de la
sécurité sur le lieu du travail au Rwanda dans son article 184.
L'autorité compétente devrait prendre les mesures
nécessaires à la création de services de médecine
du travail à la MPA :
a) par voie de législation ; ou
b) par des conventions collectives ou par d'autres accords
entre les employeurs et les travailleurs intéressés ; ou
c) par toute autre voie approuvée par
l'autorité compétente après consultation des organisations
représentatives d'employeurs et de travailleurs
intéressées.
3.3. Méthodologie d'identification des dangers et
de traitement des risques 3.3.1. Dangers en matière de
sécurité et de santé propres à la MPA
Les risques pour la santé et la sécurité
des travailleurs occupés dans l'usine minière (MPA) comptent
notamment, mais non exclusivement :
L'employeur devra disposer d'un système lui permettant,
en consultation avec les travailleurs et leurs représentants,
d'identifier les dangers et d'évaluer les risques
72
- Les pneumopathies invalidantes et mortelles causées par
l'inhalation de poussières de minerais respirables ;
- Le déficit auditif causé par le bruit ;
- Les chocs électriques, les brûlures et
l'électrocution ;
- L'exposition à des produits chimiques et des agents
nocifs utilisés dans le labo ;
La MPA comportent bien d'autres dangers pouvant causer des
lésions corporelles,
des maladies ou des décès, et notamment :
- Les glissades, faux-pas ;
- Les matériels de manutention ;
- Les machines non protégées ;
- Les vibrations ;
- Les carences ergonomiques ;
- L'automatisation et les machines commandées à
distance ;
- L'insuffisance des inspections et mesures de prévention
;
- Les carences des premiers secours, soins médicaux et
services d'urgence ;
- L'insuffisance de la formation si pas l'ignorance totale.
3.3.2. Identification des dangers, évaluation et
prévention des risques 3.3.2.1. Principes
généraux
73
liés à la sécurité et à la
santé et d'appliquer des mesures de prévention dans l'ordre de
priorité ci-après:
- Eliminer les risques ;
- Maîtriser les risques à la source par des
mesures de substitution et de prévention technique ;
- Réduire à un minimum les risques par
l'élaboration de systèmes propres à garantir la
sécurité au travail ; et
- Au cas où les risques subsistent, fournir des
équipements de protection individuelle ;
Compte dûment tenu de ce qui est raisonnable, praticable
et réalisable et de la bonne pratique, ainsi que de toutes les
précautions requises.
Aux fins de donner effet à ce qui précède,
l'employeur devrait établir, appliquer et maintenir des pratiques
attestées visant à garantir la mise en oeuvre des points suivants
:
a) identification des dangers ;
b) évaluation des risques ;
c) prévention des risques ;
d) procédure de contrôle et d'évaluation de
l'efficacité des activités ci-dessus.
1) Identification des dangers
L'identification des dangers sur le lieu de travail devrait
prendre en considération :
- La situation, les événements ou un ensemble de
circonstances susceptibles de provoquer des lésions ou des maladies ;
- La nature des éventuelles lésions ou maladies
propres aux activités, aux produits ou aux services du secteur ;
- Les précédents cas de lésions, accidents
et maladies ;
74
- La façon dont le travail est organisé,
géré, effectué, ainsi que tout changement y
- Relatif ;
- La conception des lieux de travail, processus de travail,
matériaux, postes de travail, et équipements ;
- La fabrication, l'installation, la mise en service, la
manipulation et l'affectation des matériaux ;
- L'achat de biens et services ;
- Les contrats de sous-traitance portant sur les usines, les
équipements, les services et la main-d'oeuvre, y compris leurs
spécifications ainsi que les responsabilités à
l'égard des sous-traitants et celles qui leur incombent ;
- L'inspection, l'entretien, les tests, les réparations
et le remplacement des usines et
- Les équipements.
2) Evaluation des risques
L'évaluation des risques est un processus servant
à déterminer l'occurrence de lésion ou de maladie
lié à chaque danger identifié, à des fins de
prévention. La priorité en termes de prévention
s'accroît avec le niveau de risque établi.
Le processus d'évaluation des risques devrait tenir
compte de la probabilité et de la gravité des lésions ou
maladies liées au danger identifié. Il existe de nombreuses
méthodes et techniques d'évaluation des risques.
3) Prévention des risques
Tant qu'un danger persiste, le risque qui lui est
associé ne saurait être complètement
éliminé.
L'employeur devrait planifier la gestion et la
prévention des activités, produits et services susceptibles de
présenter un risque sérieux pour la sécurité et la
santé.
75
3.3.2.2. Dispositions concernant la
sécurité des activités de la MPA dans le service de
production et stock
1. Dangers généraux physiques, chimiques,
ergonomiques ou liés à la sécurité
Les dangers généraux physiques, chimiques,
ergonomiques ou liés à la sécurité, le
présent travail fournit à la MPA les informations
nécessaires.
A. Le bruit
Description du danger
L'exposition à un niveau de bruit élevé
peut entraîner une hypoacousie due au bruit et peut gêner les
communications ou engendrer une fatigue nerveuse et, partant, un risque accru
d'accident.
A la MPA, les travailleurs sont exposés au bruit de
différents types de machines broyeurs, séparateurs
magnétiques, tables de secousse, et le transport de minerais.
Evaluation des risques
Le niveau de bruit et/ou la durée d'exposition ne
devraient pas dépasser les limites fixées par normes
internationalement reconnues, niveau d'exposition quotidienne au bruit (L
EX,8h) (dB(A)re. 20 uPa) :moyenne pondérée dans le temps des
niveaux d'exposition au bruit pour une journée de travail nominale de
huit heures, définie par la norme internationale ISO 1999 : 1990, au
point 3.6. Cette notion couvre tous les bruits présents au travail, y
compris le bruit impulsif ;
La législation nationale du Rwanda devrait
établir des normes spécifiques sur les niveaux de bruit
admissibles dans les usines minières sur la base de résultats de
recherches reconnus au niveau international. L'évaluation des risques
devrait, lorsque les circonstances l'exigent, prendre en compte :
- Le risque de déficit auditif ;
76
- Le degré de gêne dans la perception des
communications orales essentielles aux fins de la sécurité ;
- Le risque de fatigue nerveuse, compte dûment tenu de
la charge physique et mentale et des risques ou effets autres que sur
l'ouïe.
Afin de prévenir les effets nocifs du bruit sur les
travailleurs, l'employeur devrait :
a) recenser les sources de bruit et les tâches qui
exposent au bruit ;
b) demander l'avis de l'autorité compétente
et/ou du service de médecine du travail sur les limites d'exposition et
les autres normes à appliquer ;
c) demander l'avis du fournisseur de services et de
matériel utilisés dans la mine quant au niveau prévisible
du bruit émis ;
d) si cet avis est incomplet ou sujet à caution,
prendre des dispositions pour faire effectuer les mesures nécessaires
par des spécialistes qui se conformeront aux normes et règlements
nationaux en vigueur et/ou internationalement reconnus.
La mesure du bruit devrait servir à :
- Quantifier le niveau et la durée de l'exposition des
travailleurs et les comparer aux limites d'exposition établies par
l'autorité compétente ou fixées par des normes applicables
internationalement reconnues ;
- Identifier et caractériser les sources de bruit et
les travailleurs exposés ;
- Fixer un plan des zones bruyantes pour déterminer les
secteurs à risque ;
- Evaluer la nécessité tant de mesures
techniques de prévention et de contrôle du risque que d'autres
mesures appropriées, et évaluer l'efficacité de leur mise
en application ;
- Evaluer l'efficacité des mesures de prévention
et de contrôle du bruit en
vigueur.
Mesures de prévention
Considérations
générales
Au regard de l'évaluation de l'exposition au bruit sur
le lieu de travail à la MPA, l'employeur devrait établir un
programme de prévention du bruit visant à éliminer
77
les dangers et les risques ou à les réduire au
niveau le plus bas possible par tous les moyens appropriés. L'employeur
devrait passer en revue toutes les mesures de prévention technique et
administrative afin d'en recenser et corriger toute carence éventuelle.
Si l'exposition d'un travailleur au bruit dépasse les niveaux
admissibles d'exposition, l'employeur devrait recourir à toutes les
mesures de prévention technique et administrative possibles pour ramener
l'exposition du travailleur aux seuils admissibles d'exposition au bruit, et le
faire participer à un programme de protection de l'ouïe
comprenant:
a) des examens audiométriques ;
b) une éducation et une formation sur la perte auditive
;
c) la mise à disposition de protecteurs individuels
efficaces ;
d) des mesures supplémentaires du bruit afin de
déterminer les effets d'une exposition prolongée ;
e) la poursuite des études sur les méthodes et
mesures de prévention en vue de réduire les niveaux de bruit
responsables de l'exposition excessive.
Surveillance de la santé des travailleurs,
formation et information
Les travailleurs susceptibles d'être exposés
à des niveaux de bruit dépassant les normes professionnelles
devraient faire régulièrement l'objet d'un examen
audiométrique.
Les employeurs devraient veiller à ce que les
travailleurs susceptibles d'être exposés à des niveaux de
bruit élevés soient formés :
a) pour utiliser efficacement les dispositifs de protection
auditive ;
b) pour déterminer et signaler les sources de bruit
nouvelles ou inhabituelles qu'ils peuvent être amenés à
constater ;
c) pour comprendre l'utilité des examens
audiométriques.
78
La MPA devrait veiller à ce que les travailleurs
occupés dans un environnement bruyant soient informés sur :
a) les résultats de leurs examens audiométriques
;
b) les facteurs pouvant entraîner un déficit
auditif induit par le bruit et leurs conséquences, notamment les effets
autres qu'auditifs et les conséquences sociales, en particulier chez les
jeunes travailleurs ;
c) les précautions nécessaires, notamment
celles qui exigent une intervention des travailleurs ou une utilisation de
dispositifs de protection auditive ;
d) les effets qu'un environnement bruyant peut avoir sur leur
sécurité en général ; et
e) les symptômes des effets nocifs de l'exposition
à des niveaux de bruit élevés.
Méthodes de prévention des
dangers
Lorsque de nouveaux procédés et
équipements sont utilisés, la MPA devrait, lorsque cela est
réalisable :
a) spécifier l'exigence d'un faible niveau de bruit
des procédés et des équipements comme condition d'achat,
au même titre que les spécifications relatives à la
production ;
b) aménager les lieux de travail de façon
à réduire à un minimum, l'exposition au bruit des
travailleurs.
En ce qui concerne les procédés et les
équipements en service, les employeurs devraient tout d'abord
déterminer si tel procédé bruyant est réellement
nécessaire et s'il ne pourrait pas être exécuté
autrement de façon à ne pas engendrer de bruit. S'il n'est pas
possible d'éliminer l'ensemble d'un procédé bruyant, les
employeurs devraient envisager de remplacer certains éléments
bruyants par des éléments plus silencieux.
S'il n'est pas possible de remplacer l'ensemble des
procédés et des équipements bruyants, les sources
individuelles de bruit devraient être isolées et il conviendrait
de déterminer leur participation relative au niveau de pression sonore
générale.
79
Lorsque les causes ou sources du bruit auront
été identifiées, la première mesure à
prendre pour la prévention du bruit devrait consister à le
prévenir à la source. Ce type de mesure peut aussi contribuer
à réduire les vibrations.
Si la prévention et le contrôle à la
source ne réduisent pas suffisamment l'exposition, l'encoffrement de la
source de bruit devrait être envisagé comme étape suivante.
Pour la conception des encoffrements, plusieurs facteurs devraient être
pris-en compte afin d'assurer leur efficacité tant du point de vue
acoustique que du point de vue de la production, notamment en ce qui concerne
l'accès des travailleurs et la ventilation. Les encoffrements devraient
être conçus et fabriqués conformément aux exigences
et aux besoins indiqués par l'utilisateur ainsi qu'aux normes et
règlements internationalement reconnus s'appliquant aux installations et
aux équipements.
Si l'encoffrement de la source de bruit n'est pas
réalisable, les employeurs devraient envisager une autre mesure
destinée à modifier la transmission des ondes sonores, à
savoir l'utilisation d'un écran ou d'une barrière acoustique
permettant d'arrêter la propagation du bruit ou de protéger les
travailleurs exposés contre les risques associés à la
transmission directe du bruit. Les barrières devraient être
conçues et fabriquées conformément aux exigences et aux
besoins indiqués par l'utilisateur, et conformément aux normes
internationalement reconnues s'appliquant aux installations et aux
équipements. Si la réduction du bruit à la source ou son
interception ne permettent pas de réduire suffisamment l'exposition des
travailleurs, les options à retenir en dernier ressort pour
réduire l'exposition devraient être les suivantes :
a) installer une cabine insonorisée pour les
activités professionnelles dans lesquelles les déplacements des
travailleurs sont limités à une zone relativement restreinte ;
b) réduire au minimum, par des mesures
organisationnelles appropriées, le temps que les travailleurs passent
dans un environnement bruyant ;
c) fournir des protecteurs d'ouïe ;
d) pourvoir à des examens audiométriques.
80
La protection de l'ouïe61
Normalement, des coquilles antibruit fixées au casque
du travailleur dans des fentes prévues à cet effet assurent la
protection requise ; une protection supplémentaire peut être
obtenue en portant des bouchons d'oreilles en mousse compacte. On peut aussi
utiliser des bouchons seuls, du type jetable en mousse ou réutilisable
en élastomère ; cette solution s'impose lorsque le casque porte
déjà un masque ou un autre accessoire.
B. Agents inhalables (gaz, vapeurs, poussières et
fumées)
Description des dangers
Le traitement de cassitérites, coltan et wolfram, les
matériaux et les ressources introduits dans l'usine, entraîne la
création ou le dégagement de divers produits ou substances
susceptibles d'être inhalés, entre autres sous forme de vapeurs,
de gaz, de poussières, de fumées, d'aérosols, etc. Ces
agents présentent une série de dangers toxicologiques pour la
santé : risques d'irritation, d'allergie, de cancérogenèse
et d'intoxication systémique. Dans la MPA, les contaminants de l'air les
plus répandus sont les poussières respirables de silice
cristalline provenant de la rupture des roches.
L'exposition à ces agents nocifs, tels que les
poussières de cassitérites respirables dans l'usine, peut
entraîner différentes atteintes du système pulmonaire :
lésion aiguë (de courte durée) des tissus, pneumoconiose et
autres affections pulmonaires. Certains contaminants en suspension dans l'air
peuvent causer le cancer du poumon. L'inhalation de certains de ces agents
nocifs peut causer des atteintes aux organes les plus exposés et/ou
provoquer une intoxication systémique. Sous forte concentration,
certains peuvent entraîner la mort par asphyxie en quelques secondes par
déplacement d'oxygène.
Evaluation des risques
61
www.ilo.org/safework_bookshelf/french,
consulté le 17/12/2010
81
L'évaluation du risque devrait commencer par un examen
des gaz et poussières produits lors du broyage de minerais et de
séparation par système magnétique, de façon
à déterminer la composition, la forme et la concentration des
agents inhalables. Des examens et des contrôles par
échantillonnage de l'air dans l'usine fourniront des informations sur
les risques en cas d'inhalation.
Le risque d'exposition devrait être évalué
conformément aux dispositions des recueils de directives pratiques du
BIT intitulés respectivement Sécurité dans
l'utilisation des produits chimiques au travail et Les facteurs
ambiants sur le lieu de travail, ou de tout autre protocole de valeur au
moins égale, par exemple sur l'évaluation de l'exposition,
établi par une autorité compétente (inspecteur du
travail).
L'évaluation de l'exposition devrait être
confiée à des personnes possédant les compétences
nécessaires.
La MPA devrait renseigner les travailleurs et leurs
représentants sur la procédure d'évaluation du risque et
les informer des résultats.
Si nécessaire, elle devrait solliciter l'avis de
l'autorité compétente sur les limites d'exposition concernant les
agents inhalables.
Mesures de prévention
Formation et information
Les dispositions énoncées au paragraphe sur la
protection contre les risques chimiques et le programme d'information sur les
risques devraient être appliquées en vue de protéger les
travailleurs contre les agents inhalables.
Les travailleurs et leurs représentants devraient
être informés des propriétés toxicologiques, des
moyens techniques de prévention, des méthodes de travail
82
sûres, des équipements de protection et des
procédures d'urgence nécessaires pour réduire le risque
d'exposition. Lorsque cela n'est pas possible, l'exposition à des agents
nocifs inhalables avec lesquels ils travaillent ou peuvent entrer en contact
devrait être réduite à un minimum.
La formation devrait être assurée avant
l'affectation à des travaux supposant la mise en oeuvre ou le
dégagement d'agents susceptibles d'être inhalés.
Méthodes de prévention des
dangers
L'employeur devrait mettre au point et appliquer des mesures
techniques de prévention pour neutraliser les risques
présentés par les agents inhalables nocifs. Ces mesures
comprennent - mais sans être limitées - le remplacement des
produits nocifs par des produits qui le sont moins, l'isolement des
procédés qui dégagent des agents nocifs susceptibles
d'être inhalés et l'installation de systèmes
d'aérage général ou local.
On trouvera dans les recueils de directives pratiques du BIT
intitulés respectivement Sécurité dans l'utilisation
des produits chimiques au travail et Les facteurs ambiants sur le lieu
de travail des orientations supplémentaires sur la mise au point et
l'application de la prévention technique.
La protection des voies
respiratoires62
C'est le plus souvent pour se protéger contre les
poussières que les travailleurs doivent recourir à une protection
des voies respiratoires. Les poussières de cassitérites ainsi que
la plupart des autres poussières ambiantes peuvent être
filtrées efficacement au moyen d'un quart de masque
antipoussières peu coûteux. Le modèle de masque comprenant
une pièce en élastomère couvrant le nez et la bouche et un
filtre remplaçable est efficace ; la coquille jetable en fibres, par
contre, ne l'est pas.
62
http://www.ilo.org/safework_bookshelf/french,
consulté le 17/12/2010
83
Des activités comme le soudage, la mise en oeuvre de
solvants, la manutention de combustibles peuvent polluer l'atmosphère
des chantiers. Il faut se protéger en portant un respirateur à
deux cartouches filtrantes permettant d'éliminer les poussières,
les brouillards, les fumées, les vapeurs organiques et les gaz acides.
Les concentrations de polluants seront mesurées à l'aide de tubes
détecteurs ou d'autres appareils portatifs, afin de déterminer si
une protection est nécessaire. Le personnel exposé devrait porter
un respirateur approprié jusqu'à la fin de son
activité.
Pratiques de travail et procédures de
contrôle
Lorsqu'il n'est pas possible d'appliquer des mesures
techniques de prévention ou lorsque ces mesures sont insuffisantes pour
maintenir l'exposition aux agents inhalables au-dessous des limites
prévues, il convient d'établir des procédures et des
méthodes de travail appropriées, par exemple, mais de
manière non exhaustive, en modifiant les paramètres des
procédés (température, pression, etc.) ou en
réduisant à un minimum la durée d'exposition des
travailleurs à des agents inhalables.
Pour des orientations supplémentaires sur
l'établissement et l'application de mesures de prévention
technique, voir les recueils de directives pratiques du BIT intitulés
respectivement Sécurité dans l'utilisation des produits
chimiques au travail et Les facteurs ambiants sur le lieu de
travail.
C. Ergonomie
Description des risques
Le risque d'atteinte à l'appareil locomoteur est
fréquent dans les industries où le travail manuel et les gestes
répétitifs font partie de l'activité courante. Le port et
le soulèvement manuels d'objets de grandes dimensions, massifs et/ou
lourds, sont des activités communes dans les usines de
cassitérites et peuvent causer des lésions de l'appareil
locomoteur.
84
Le travail répétitif de longue durée et
les mauvaises postures peuvent également causer des lésions
à l'appareil locomoteur. Maintenir la même position pendant de
longues périodes provoque une fatigue excessive.
Le travail répétitif, les tâches monotones
et/ou peu diversifiées peuvent susciter l'ennui et provoquer des
erreurs.
Le manque de clarté des informations, ou l'absence
d'information peut également être source d'erreurs.
Une charge physique trop élevée risque de
provoquer une fatigue excessive, notamment en ambiance chaude.
La transmission d'informations visuelles ou acoustiques peut
être entravée par des facteurs environnementaux, par une mauvaise
conception des machines et des équipements ; l'usage inopportun ou
inadapté des équipements de protection individuelle peut conduire
à des incidents dangereux et des accidents.
Evaluation du risque
Des mesures devraient être prises pour garantir que les
outils, les machines, les équipements et les postes de travail, y
compris l'équipement de protection individuelle, sont convenablement
choisis et conçus.
L'autorité compétente, après consultation
des organisations représentatives des employeurs et des travailleurs
intéressées, devrait établir des prescriptions en
matière de sécurité et de santé pour le travail
répétitif, les postures de travail, la charge physique, la
manutention et le transport de matériaux, et notamment la manutention
totalement manuelle. Ces prescriptions devraient être reprises dans
l'évaluation des risques, les normes techniques et les avis
médicaux, compte dûment tenu des conditions dans lesquelles le
travail est effectué.
Mesures de prévention
Une étude ergonomique appropriée devrait
être menée pour analyser les postes et les tâches pendant
l'activité des travailleurs. L'étude devrait porter
essentiellement
85
sur les gros travaux physiques, les postures de travail, les
mouvements associés au travail (en particulier les gestes
répétitifs), le soulèvement de charges, et la force
exercée pour pousser ou tirer de lourdes charges. Il conviendrait
d'examiner les effets du milieu de travail sur les travailleurs, ainsi que la
conception fonctionnelle des machines.
Les tâches devraient autant que possible être
adaptées aux travailleurs, et les postes et tâches posant des
problèmes ergonomiques inacceptables devraient être
supprimés après reconfiguration des méthodes de travail,
des postes de travail, des outils et des machines.
S'il n'est pas possible de procéder à une
élimination complète de ces tâches, le temps à
passer dans de telles conditions devrait être réduit à un
minimum. La charge de travail peut être ramenée à un niveau
supportable en prévoyant des pauses suffisantes et une rotation des
postes. Les changements de position devraient être possibles.
Les travailleurs en question devraient être
formés à l'utilisation de techniques de travail correctes.
Les travailleurs devraient être informés des
risques liés au travail physique, aux postures de travail, aux
mouvements répétitifs, au soulèvement et au transport de
charges.
2. Autres équipements nécessaires pour
les travailleurs de la MPA63
a) La protection de la tête
Dans la plupart des pays, les travailleurs doivent porter un
casque ou un chapeau de protection d'un type agréé. Contrairement
au casque qui ne comporte qu'une visière, le chapeau de travailleur est
à large bord, ce qui permet à l'eau de s'écouler, avantage
fort appréciable dans un milieu aussi humide. Cette conformation
empêche toutefois l'incorporation de fentes latérales pour la
fixation de coquilles antibruit, d'un écran facial pour les travaux de
soudage, de découpage, de meulage, de purgeage, ou encore d'autres
accessoires. Les
63
http://www.ilo.org/safework_bookshelf/french,
consulté le 10/12/2010
86
chapeaux ne constituent qu'un très faible pourcentage
des protecteurs de la tête portés dans les mines ou les usines.
Le profil très bas du casque traditionnel de
travailleur réduit de manière appréciable le risque de se
cogner la tête. De plus, ce profil très bas réduit l'espace
compris entre le sommet de la tête et la voûte du casque. De ce
fait, ces casques sont rarement conformes aux exigences de résistance
aux impacts par le haut, ce qui motive souvent leur remplacement par des
protecteurs de la tête de type conventionnels.
Les normes en matière de protection de la tête
dans l'industrie ont très peu changé depuis les années
soixante. Or, dans les années quatre-vingt-dix, l'explosion des ventes
d'équipements de protection de la tête pour les activités
de loisir -- par exemple les casques pour la pratique du hockey et de la
bicyclette -- a révélé des lacunes dans le cas des
protecteurs industriels, plus particulièrement l'absence de protection
contre les chocs latéraux et la chute du casque en cas d'impact. Des
pressions se sont donc exercées pour l'adoption de normes industrielles
plus rigoureuses en matière de protection de la tête. Certains
pays possèdent déjà de telles normes, et l'on trouve sur
le marché des casques de protection avec doublure en mousse,
serre-tête à rochet et mentonnière. Ces casques ne sont pas
encore très répandus en raison de leur coût
élevé, de leur poids et de leur manque de confort. Toutefois,
l'inscription de ces nouvelles normes dans la législation devrait
favoriser le port de ces types de casque dans l'industrie minière.
b) La protection des yeux et du
visage
La plupart des mines ont adopté des programmes
contraignants de protection oculaire obligeant le travailleur à porter
des lunettes de protection ou un écran facial, selon le type de travail
effectué et les risques rencontrés. Pour la majorité des
activités, des lunettes de protection à coquilles
latérales assurent une protection suffisante. La saleté et la
poussière, présentes dans beaucoup de
87
chantiers miniers, plus particulièrement dans le cas de
l'abattage en roche dure, peuvent être très abrasives et causer
des rayures ainsi qu'une détérioration rapide des lunettes munies
de lentilles en plastique (polycarbonate). Nombre de mines tolèrent donc
encore les lentilles en verre, même si celles-ci n'offrent pas la
même résistance aux chocs et si elles peuvent ne pas être
conformes aux normes en vigueur.
Des progrès ont été
réalisés en ce qui concerne le traitement antibuée et le
durcissement superficiel des lentilles en plastique. Parmi ces traitements,
ceux qui modifient la structure moléculaire de la surface des lentilles,
au lieu d'y déposer simplement un film ou un revêtement, sont
habituellement plus efficaces et plus durables. Ils devraient permettre de
supplanter le verre en tant que matériau privilégié pour
les lentilles utilisées dans les mines.
Le port de visières en forme de coques n'est pas
courant dans les chantiers du fond, sauf s'il y a risque de projection de
produits chimiques.
Le port d'un écran facial peut être
indiqué lorsqu'il est nécessaire d'assurer une protection
complète du visage dans des travaux de soudage ou de meulage ou des
travaux analogues. Un écran facial peut convenir à une
tâche particulière (par exemple, le soudage) ou être d'un
usage plus général ; dans ce dernier cas, il peut être tout
simplement en matériau acrylique ou en polycarbonate. Bien qu'ils
puissent être équipés d'un serre-tête, les
écrans faciaux utilisés par les travailleurs sont normalement
montés dans les fentes du casque prévues pour recevoir un
accessoire. Ils doivent pouvoir se relever et s'abaisser rapidement.
Le travailleur peut porter un couvre-face complet lorsque, en
plus d'une protection du visage, il doit également
bénéficier d'une protection contre des substances susceptibles
d'irriter les yeux. Ce genre de protection s'impose plus souvent en surface
qu'au fond.
c) La protection de la peau
88
Certaines activités minières peuvent causer une
irritation de la peau et exiger le port de gants et vêtements de travail.
Une protection supplémentaire peut être apportée par des
crèmes isolantes (crèmes barrières) ; ces crèmes
sont indispensables lorsqu'il est impossible de porter des gants.
d) La protection des pieds
Les chaussures montantes portées par les travailleurs
de la MPA devraient être en cuir ou en caoutchouc. Pour satisfaire aux
exigences minimales en matière de protection, la chaussure doit
être munie d'une semelle résistant à la perforation avec
couche extérieure composite antidérapante, embout en acier et
protection du métatarse. Ces exigences de base sont demeurées
inchangées, mais des progrès ont permis de mettre au point des
chaussures montantes beaucoup moins encombrantes et bien plus confortables que
celles utilisées il y a plusieurs années. Ainsi, la protection du
métatarse est désormais assurée par des
éléments moulés en fibres qui remplacent avantageusement
les anciens cerceaux et étriers d'acier. On obtient la même
protection avec un poids moindre, ce qui réduit les risques de
trébuchement. La forme des chaussures est devenue plus anatomique, et
les chaussures montantes des travailleurs sont bénéficiées
des améliorations apportées aux modèles conçus pour
les sportifs, avec semelles intercalaires absorbant l'énergie,
revêtements empêchant le passage de l'humidité et
matériaux isolants modernes.
e) Les vêtements
La combinaison en coton ordinaire ou en coton traité
ignifuge est le vêtement de travail normal dans les mines. Elle porte
d'ordinaire des bandes réfléchissantes pour que le travailleur
soit plus visible. Les travailleurs travaillant sur perforatrices jumbo ou
conduisant d'autres équipements lourds peuvent également porter
un imperméable étanche par-dessus leur combinaison pour
éviter tout contact avec des liquides tels que les fluides de coupe, les
fluides hydrauliques et les lubrifiants.
89
Les mains seront protégées par des gants de
travail. En général, ceux-ci sont faits de toile de coton
renforcée de cuir. Il existe des types et des modèles de gants
adaptés à chaque tâche.
Tableau 7 . Position des
enquêtés sur un système de gestion de la
sécurité et santé au travail excellent après sa
mise en place
Un nouveau système de gestion de sécurité et
santé au travail peut- il éradiquer les problèmes y
afférents à la MPA ?
|
Fréquenc e de
réponse
|
Pourcentag e
|
Oui
|
44
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
44
|
100
|
Source : Notre enquête, décembre
2010.
Les données de ce tableau nous confirment qu'un excellent
système de gestion de la sécurité et de la santé va
résoudre à concurrence de 100% les problèmes de
santé et sécurité au travail.
3.4. Les objectifs attendus
Conformément au système de gestion de la
sécurité au travail des objectifs mesurables ci-après, en
la matière devraient être établis64 :
V' La réduction de 99.5% des risques
professionnels (accidents du travail et les
maladies professionnelles) ;
V' Amélioration de condition du travail continue
;
V' Augmentation de la production
V' Amélioration de la performance des
travailleurs.
64
http://www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---edprotect/---protrav/---safework/documents/normativeinstrument/wcms112581.pdf,
consulté le 19/12/2010
90
CONCLUSION PARTIELLE
L'objectif de ce troisième et dernier chapitre
était de vérifier notre deuxième hypothèse selon
laquelle « Un système de gestion de la sécurité et de
la santé au travail serait une réponse efficace aux
problèmes qui se posent actuellement à la MPA, car il reste un
excellent moyen de lutte contre les accidents du travail et maladies
professionnelles ».
Les objectifs de base d'un système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail étant
d'accroître la sécurité et santé au travail, de
créer des conditions de travail appréciables, de permettre au
travailleurs d'acquérir des équipements de protection
individuelle adéquats pour le type de leurs activités, les
résultats attendus confirment l'efficacité du système de
gestion de la sécurité et de la santé au travail en milieu
du travail à la MPA, notre hypothèse est basée sur une
91
approche systémique. Celle-ci est confirmée
à partir de réponses données par nos enquêtés
où les résultats de l'enquête nous ont
révélé que :
- 100% des enquêtés ont affirmé que la
mise en place d'un excellent système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail pourra éradiquer
les problèmes liés à la santé et
sécurité au travail à la MPA.
Enfin, le système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail offre aux travailleurs
des conditions de travail meilleures, le respect de différentes normes
internationale et nationale du travail et partant une productivité
efficiente.
A partir de ces résultats nous pouvons confirmer et
retenir notre deuxième hypothèse comme quoi un système de
gestion de la sécurité et de la santé au travail serait
une réponse efficace contre les problèmes identifiés
à la MPA en la matière, car il reste un excellent moyen de lutte
contre les accidents du travail et maladies professionnelles.
CONCLUSION GENERALE
1. Synthèse du travail
Nous voici à la fin de notre travail intitulé la
« Problématique de la protection, santé et
sécurité des travailleurs en milieu du travail dans une
entreprise industrielle à caractère minier au Rwanda : cas de la
Metal Processing Associations (MPA SARL) Gisenyi (2006-2010) ».
Notre travail a pour objectif d'analyser les problèmes
liés à la protection, santé et sécurité en
milieu du travail et en particulier à la Metal Processing Associations
afin de proposer de recommandations pour les résoudre.
Pour bien mener notre étude nous nous somme posé
de questions qui furent l'objet de recherche sur terrain comme :
92
- Quels sont les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité au travail auxquels les
agents de la Metal Processing Associations sont confrontés ? - Comment
résoudre ces problèmes ?
La réponse à ces deux questions nous a permis de
formuler l'hypothèse suivante : ? Les agents de la Metal Processing
Associations seraient confrontés aux multiples problèmes
liés à la santé et sécurité au travail ;
? Un système de gestion de la sécurité et
de la santé au travail serait une réponse efficace contre ces
problèmes et elle reste un excellent moyen de lutte contre les accidents
du travail et maladies professionnelles ;
L'étude avait comme objectifs spécifiques de
:
- Dégager les problèmes liés à la
protection, santé et sécurité de travailleurs en milieu du
travail en général et à la MPA SARL Gisenyi en particulier
;
- Relever les défaillances de la MPA SARL Gisenyi dans
l'application de la politique de prévention des risques ;
- Améliorer les conditions du travail aux agents de la
MPA SARL Gisenyi ;
- Proposer un système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail pouvant résoudre
les problèmes liés à la santé et
sécurité aux travailleurs de la MPA SARL Gisenyi ;
Pour atteindre ces objectifs, nous avons essentiellement
utilisé les techniques documentaires, l'interview, questionnaire et
d'observation. Ces techniques ont été guidées par les
méthodes analytique, synthétique et statistique.
Notre enquête menée sur 44 travailleurs de la
Metal Processing Associations, nous a permis d'atteindre les objectifs que nous
nous étions fixés à l'avance. Les résultats de
notre enquête, nous ont permis de vérifier la problématique
de la protection, santé et sécurité des travailleurs en
milieu du travail à la MPA SARL Gisenyi.
93
Notre travail était structuré en 3 chapitres :
Le premier chapitre a présenté le cadre
théorique dans lequel appartenait le sujet. Il a été
question aussi de définir quelques concepts clés de notre
travail, de développer une revue de littérature et une
théorie en rapport avec le sujet.
Dans le deuxième chapitre, nous avons
présenté d'abord le milieu d'étude, ensuite nous avons
montré les problèmes liés à la protection,
santé et sécurité auxquels les travailleurs sont
confrontés.
Notre préoccupation à ce niveau était la
confrontation de la première hypothèse aux réalités
du terrain.
Le constat a été que, les problèmes
auxquels les travailleurs sont confrontés : une politique de
prévention des risques professionnels faible, manque des
équipements de protection individuelle, hygiène alimentaire
(manque d'une installation de cafeteria), manque de suivis médical ou la
médecine du travail.
Les résultats obtenus nous ont poussé à
confirmer notre première hypothèse qui était émise
comme suit : Les agents de la Metal Processing Associations seraient
confrontés aux multiples problèmes liés à la
santé et sécurité au travail. Ainsi notre première
hypothèse est vérifiée et confirmée.
Enfin, le troisième chapitre a fait l'objet d'une
analyse empirique de la proposition d'un système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail à la Metal
Processing Associations.
Les objectifs de base d'un système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail étant
d'accroître la sécurité et santé au travail, de
créer des conditions de travail appréciable, de permettre aux
travailleurs d'acquérir des équipements de protection
individuelle adéquate pour le type de leurs activités, les
résultats attendus confirment l'efficacité du système de
gestion de la sécurité et de la santé au travail à
la MPA, notre réponse est basée sur une approche
systémique. Cela
94
est confirmé à partir de réponse
donnée par nos enquêtés où les résultats de
l'enquête nous ont révélé que : 100% des
enquêtés ont affirmé que la mise en place d'un excellent
système de gestion de la sécurité et de la santé au
travail pourra éradiquée les problèmes liés
à la santé et sécurité au travail à la
MPA.
Enfin, le système de gestion de la
sécurité et de la santé au travail offre aux travailleurs
une condition de travail meilleure et respect les différentes normes
internationale et nationale du travail.
A partir de ces résultats nous pouvons confirmer et
retenir notre deuxième hypothèse comme quoi un système de
gestion de la sécurité et de la santé au travail serait
une réponse efficace contre ces problèmes et elle reste un
excellent moyen de lutte contre les accidents du travail et maladies
professionnelles.
Nous ne clôturerons pas ce travail sans toute fois
émettre quelque suggestion aux autorités et la MPA SARL Gisenyi
surtout en se basant sur les résultats de notre recherche.
2. SUGGESTIONS ? A L'ETAT
Selon l'OIT la sécurité et la santé est un
droit fondamental, c'est ainsi que nous formulons quelques suggestions. L'Etat
devrait :
:
? Intégrer la notion de la santé et
sécurité au travail comme éléments de connaissance
pour les étudiants dans le programme national de l'enseignement
supérieur et universitaire ;
? Renforcer les inspections improviste des
vérifications et des contrôles de la santé et
sécurité au travail ;
? Compléter la législation en matière de la
sécurité et santé au travail
95
? Doter les inspecteurs et les organismes agrées par
l'Etat des instruments
nécessaires pour les vérifications, contrôle
et formations sur les lieux du
travail :
? Equipments et installations éléctriques ;
? Aeration et assainissement
? Reveler photométriques
? Formation des inspecteurs et d'autres acteurs
? A LA MPA SARL
La MPA devrait revoir son système de gestion de la
sécurité au travail. Les dangers et risques pour la
sécurité et santé des travailleurs devraient être
identifiés et appréciés de façon continue. Des
mesures préventives et de protection devraient être prises dans
l'ordre de priorité suivant :
a) Eliminer les dangers et risque ;
b) Maîtrises les dangers et risques à la source
par des mesures d'ordre techniques ou organisationnel ;
c) Réduire ou minimum les dangers et risques par
l'élaboration de systèmes propres à garantir la
sécurité au travail, y compris au moyen de contrôler
administratifs et
d) Lorsque des dangers et risques résiduels ne peuvent
pas être maîtrisés au moyen de mesures collectives,
l`employeur devrait fournir des équipements de protection, à
titre gratuit, et doit mettre en place des mesurer pour garantir leur
utilisation et leur entretien ;
e) Construire un cafetariat pour les travailleurs en
respectant les normes de la santé ;
f) Mettre en place les services de la médicine du
travail à la MPA.
Enfin le troisième chapitre de ce travail sert comme
guidé aux autorités de la MPA dans leurs démarche d'une
mise en place d'un système de gestion de sécurité et
santé aux travail.
96
AUX FUTURS CHERCHEURS
Même si nous avons essayé d'étudier
à long et à large notre sujet, nous ne prétendons pas
l'avoir épuisé. Ainsi nous proposons à ceux qui voudront
nous emboîter le pas, le thème qui à notre avis est
intéressant. Ces thèmes sont les suivantes :
V' Impact d'un mauvais système de gestion de
la sécurité et de la santé au travail sur les facteurs
humains dans une entreprise ;
V' La problématique de santé et
sécurité des travailleurs en milieu du travail dans une
entreprise textile au Rwandais ;
V' La problématique de santé et
sécurité dans une université ;
V' La problématique de la protection,
santé et sécurité des travailleurs en milieu du travail
dans une entreprise de construction de bâtiment ou des routes au
Rwanda.
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