REPUBLIQUE DU BENIN (RB)
-=-=-=-=-=-
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)
-=-=-=-=-=-
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)
-=-=-=-=-=-
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
(FASEG)
OPTION : ECONOMIE
THEME :
Importation du riz et sécurité
alimentaire au Bénin de 1990 à 2010
Réalisé et soutenu par :
Maître de mémoire :
Ernest M. KPODJI Dr Michel
AHOHOUNKPANZON
& Professeur
à la FASEG/UAC
Senghor LAGA
Juillet 2012AVERTISSEMENT
«La Faculté
n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises
dans ce document. Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.»
CERTIFICATION
Je soussigné Dr Michel
AHOHOUNKPANZON, Professeur d'Economie certifie que ce mémoire de
maîtrise ès Sciences Economiques intitulé :
« Importation du riz et sécurité alimentaire au
Bénin de 1990 à 2010» a été
élaboré sous ma direction par Messieurs Ernest Mèdjiko
KPODJI et Senghor LAGA à la Faculté des Sciences Economiques et
de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi (République du
Bénin).
Abomey-Calavi, le
Dr. Michel AHOHOUNKPANZON
DEDICACES
Je dédie ce
travail :
ü A mon adorable
mère, Mme Maria K. KOUNOUDJI pour son
courage et sa persévérance qui sont pour moi, un exemple de
comportement face aux vicissitudes de la vie .Trouves ici la garantie d'un
avenir meilleur à travers nous ; puisse le tout puissant t'accorder
la longévité.
ü A mon père Mr
Félix S. KPODJI : ce travail est la
première matérialisation de ton rêve de voir ton fils mener
à bout son projet d'études.
ü A mes
frères : Paulin, Gratien, Constantin, Aubin et
soeurs : Solange et Odette en tant que
fruit de notre union et de notre combat. Que l'Esprit-Saint vienne consolider
davantage cet amour fraternel.
ü A ma chère
fiancée Mathilde M. OTEGBEYE, qui n'a
ménagé aucun effort pour me soutenir et me comprendre. Que Dieu
nous ouvre les portes pour qu'ensemble nous puissions bénéficier
des retombées positives de ce travail.
ü A mes adorables neveux et
nièces.
Ernest Mèdjiko
KPODJI
DEDICACES
Je dédie cette oeuvre
à :
ü L'Eternel Dieu tout
puissant qui me comble de sa grâce et de son amour. Puisse ce travail
témoigner de ma gratitude et de mon espérance en ses merveilles.
ü A la mémoire de mon
feu père Séhonou LAGA pour m'avoir appris le
sens de la dignité, de la modestie et du respect d'autrui.
ü A mon
adorable mère, Mme
Fidèle Jacqueline BOCCO pour son courage et sa
persévérance qui sont pour moi, un exemple de comportement face
aux vicissitudes de la vie .Trouves ici la garantie d'un avenir meilleur
à travers nous ; puisse le tout puissant t'accorder la
longévité.
ü A mon
frère : Modeste et mes soeurs :
Rosette, Reine et julienne, en tant que fruit de
notre union et de notre combat. Puisse l'éternel vous bénir
davantage.
Senghor
LAGA
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce
mémoire a été facilitée par la contribution
appréciable de près ou de loin des personnes aussi diverses que
nombreuses. C'est une occasion pour nous de leur témoigner nos
sincères gratitudes, ainsi que nos vifs et profonds remerciements. Nous
adressons particulièrement nos remerciements :
ü A tous les Enseignants de
la FASEG qui ont contribué à notre formation et à notre
réussite.
ü Au Dr. Michel
AHOHOUNKPANZON, notre maître de mémoire, pour la
spontanéité avec laquelle, il a accepté de diriger ce
mémoire et pour sa disponibilité. La rigueur, le
dévouement, l'attachement profond à la recherche et la patience
dont vous avez fait preuve ont permis la réalisation de ce travail.
ü A Mr. Jonas
FASSINOU pour ses judicieuses suggestions et son entière
disponibilité. Vos observations ont largement contribué à
l'amélioration de ce travail.
ü Au Dr. Soulé
BIO GOURA pour avoir mis des revues de LARES à notre
disposition.
ü A Mr Antoine Yao
ADIDEHOU, Secrétaire Permanent du CCR-B, pour avoir mis des
études du CCR-B sur le riz à notre disposition.
ü A tous les personnels de la
DSEE/INSAE et DPP/MAEP, particulièrement à Samson
SOKOU et AHOUASSOU Gilbert pour n'avoir
ménagés aucun effort pour mettre les données à
notre disposition.
ü A Audon N.
HONVOH pour sa contribution à la réalisation de ce
document.
ü A tous les amis de la
promotion Maîtrise 2010-2011
ü A tout le personnel de
l'administration de la FASEG.
A tous ceux qui de près ou
de loin ont contribué à la réalisation de ce
mémoire et dont nous n'avons pas pu citer les noms.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP : Afrique,
Caraïbes, Pacifique
|
ADRAO :
Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de
l'Ouest
|
AGVSAN :
Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité
Alimentaire et de la Nutrition
|
APM :
Agriculture Paysanne et Modernisation
|
BDA : Bilans
des Disponibilités Alimentaires
|
CAF :
Coût Assurance et Fret
|
CARDER : Centre
d'Action Régionale pour le Développement Rural
|
CCR-B :
Comité de Concertation des Riziculteurs du Bénin
|
CEDEAO :
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
|
CeRPA : Centre
Régional pour la Promotion Agricole
|
CILSS :
Comité Inter-états de Lutte contre la Sécheresse au
Sahel
|
CNUCED :
Conférence des Nations Unies sur le Commerce Et le Développement
|
CORESA: Conseil
Régional de Sécurité Alimentaire
|
CSAO : Club du
Sahel et l'Afrique de l'Ouest
|
DEPOLIPO :
Déclaration de Politique de Population
|
DPP : Direction de
la Programmation et de la Prospective
|
DRHC :
Développement des Ressources Humaines au
Canada
|
DSEE : Direction des Statistiques et des
Etudes Economiques
|
EDIC : Etude diagnostique de
l'intégration commerciale
|
EMICoV :
Enquête Modulaire Intégrée sur les Conditions de
Vie des Ménages
|
FAO :
Organisation des Nations unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
|
FASEG : Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion
|
FMI : Fonds
Monétaire International
|
FNUAP : Fonds des Nations Unies pour la
Population
|
FOB : Free On
Board
|
FSA : Faculté des Sciences
Agronomiques
|
INRAB : Institut National
des Recherches Agricoles du Bénin
|
INSAE :
Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique
|
LARES :
Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale
|
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche
|
NEPAD : Nouveau
Partenariat pour le Développement de l'Afrique
|
OCDE :
Organisation de Coopération et de Développement Economique
|
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
|
OMD : Objectifs
du Millénaire pour le Développement
|
ONASA : Office
National d'Appui à la Sécurité Alimentaire
|
ONG :
Organisations Non Gouvernementales
|
OUA :
Organisation de l'Unité Africaine
|
PADSA : Projet d'Appui au Développement
des Services Agricoles
|
PAM : Programme
Alimentaire Mondial
|
PAPA : Programme Analyse de la Politique
Agricole
|
PAS : programme
d'ajustement Structurel
|
PAU : Politique
Agricole de l'UEMOA
|
PDDAA :
Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture en
Afrique
|
PMA : Pays les
Moins Avancés
|
PNIMT: Programme
National d'Investissement à Moyen Terme
|
PNSA : Plans
Nationaux de Sécurité Alimentaire
|
PSRSA : Plan Stratégique de Relance
du Secteur Agricole
|
PSSA :
Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire
|
PUASA : Programme d'Urgence d'Appui
à la Sécurité Alimentaire
|
REP : Rapport sur l'Etat et le devenir de
la Population
|
RPCA: Réseau
de Prévention des Crises Alimentaires
|
SADEVO :
Société d'Aménagement de la Vallée de
l'Ouémé
|
SCA : Score de
Consommation Alimentaire
|
SCRP : Stratégie de Croissance pour
la Réduction de la Pauvreté
|
SNUB :
Système des Nations Unies au Bénin
|
TEC : Tarif
Extérieur Commun
|
UAC : Université d'Abomey-Calavi
|
UE : Union
Européenne
|
UEMOA : Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
VIH/SIDA :
Virus d'Immunodéficience Humaine/ Syndrome d'Immunodéficience
Acquise
|
LISTE DES
TABLEAUX
Tableau 1: Présentation des
résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle (1-1)
4
Tableau 2 : Présentation des
résultats du test ADF en différence première du
modèle 1-1
57
Tableau 3 : Présentation des
résultats du test ADF en différence seconde du modèle
(1-1)
58
Tableau 4 : Présentation
des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle
1-2
64
Tableau 5 : Présentation des
résultats du test ADF en différence première du
modèle 1-2
64
Tableau 6 : Présentation des
résultats du test ADF en différence seconde du modèle
(1-2)
64
Tableau 7 : Présentation
des résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle 2
69
Tableau 8 : Présentation des
résultats du test ADF en différence première du
modèle 2
70
Tableau 9 : Présentation des
résultats du test ADF en différence seconde du modèle 2
70
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution de la
production nationale du riz
4
Graphique 2 : Evolution de
l'importation du riz
49
Graphique 3: Evolution de la
réexportation du riz
50
Graphique 4: Evolution du prix du riz
local et importé à Dantokpa
51
Graphique 5: Evolution de la
population totale
52
Graphique 6: Evolution de la
production alimentaire nationale
53
Graphique 7: Evolution des
importations alimentaires
54
Graphique 8: Evolution des
exportations alimentaires
54
Graphique 9: Evolution des aides
alimentaires.
55
Graphique 10: Evolution de l'offre
alimentaire disponible par habitant.
56
Graphique 11 : Evolution de
l'importation du riz par rapport à la production nationale du riz
75
Graphique 12: Evolution du taux de
dépendance alimentaire au Bénin.
76
SOMMAIRE
INTRODUCTION 2
CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE ET
METHODOLOGIE 5
1.1. Le problème 5
1.2. Revue de littérature 10
1.3. Objectifs et hypothèses de l'étude
36
1.4. Méthodologie 36
CHAPITRE 2 : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS 47
2.1. Analyse de l'évolution des variables
47
2.2. Présentation des résultats
56
2.3. Analyse des résultats 74
SYNTHESE DES RESULTATS, VALIDATION DES
HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS 79
· SYNTHÈSE DES
RÉSULTATS 79
· VALIDATION DES HYPOTHÈSES
80
· RECOMMANDATIONS 80
CONCLUSION 83
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES----------------------------------------------------------85
ANNEXES
RESUME
Depuis la tenue de la
conférence mondiale sur l'alimentation en 1974, le concept de la
sécurité alimentaire a suscité un regain
d'intérêt à l'échelle de la planète et est
devenu l'objet de grands débats, sommets et conférences. Ce
concept suppose le recours au commerce international comme une composante
essentielle de l'offre alimentaire nationale. En cas de déficit
alimentaire, une nation pourra donc contrairement à l'autosuffisance
alimentaire recourir aux importations des denrées alimentaires pour
satisfaire ledit déficit. Le riz est l'une de ces denrées et fait
l'objet d'une importation massive au Bénin. Toutefois le constat est
qu'au Bénin il existe encore de graves poches d'insécurité
alimentaire malgré les efforts que mènent les autorités
à réduire la pauvreté. A cet effet, nous avons
initié cette étude de l'importation du riz et la
sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à 2010. Les
objectifs de cette étude visent globalement à apporter une
contribution à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire.
Pour analyser l'évolution
de l'importation du riz au Bénin, nous avons calculé le ratio de
la production nationale du riz à l'importation du riz dont la plus
grande valeur est 0,75. La part simultanée des aides et importations
alimentaires dans l'offre alimentaire disponible est calculée pour
analyser le taux de dépendance alimentaire. Il ressort que le
Bénin n'arrive pas à couvrir les besoins alimentaires de la
population. Le taux de dépendance alimentaire le plus
élevé est de 11,08%.
Pour analyser les
déterminants de la demande d'importation du riz, les modèles
économétriques estimés révèlent que la
réexportation du riz est le principal déterminant de
l'importation du riz au Bénin et a une influence positive sur cette
dernière. Lorsque la réexportation du riz augmente de 10%,
l'importation du riz augmente de 7,99% à long terme et de 8,28% à
court terme.
Le modèle de l'offre
alimentaire disponible par habitant a été enfin
élaboré pour analyser les effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire. Les conclusions assorties de cette analyse
nous montrent que l'importation du riz n'a pas une influence significative sur
la sécurité alimentaire. Il urge donc que les autorités
béninoises en charge des échanges extérieures surveillent
de près la politique commerciale du Nigéria. De plus, il va
falloir que les producteurs agricoles s'organisent davantage pour intensifier
l'agriculture et que le gouvernement renforce sa politique de la
mécanisation agricole sans oublier la promotion des cultures
vivrières.
INTRODUCTION
GENERALE
INTRODUCTION
Le droit à la nourriture
est un droit fondamental de l'Homme énoncé en 1976 dans le pacte
international sur les droits économiques, sociaux et culturels,
réaffirmé lors du Sommet Mondial de l'alimentation en 1996. Cette
préoccupation a été prise en compte par le Bénin
dans sa Déclaration de Politique de Population (DEPOLIPO) le 2 mai 1996
à travers l'objectif 7 qui vise à : « Garantir
à chacun en tout temps et en tout lieu une alimentation suffisante,
saine et capable d'assurer un bien-être nutritionnel », en un
mot, assurer la sécurité alimentaire à toute la
population. Pour y arriver, le Bénin doit non seulement produire,
stocker ou importer de la nourriture dont il a besoin mais il doit aussi
prendre des mesures pour garantir l'accès équitable aux
ressources alimentaires (REP, 2001). Ainsi, plusieurs rencontres et
séminaires ont été organisés tant sur le plan
national que régional et trois plans stratégiques de croissance
pour réduction de la pauvreté (SCRP1, 2003-2005 ;
SCRP2, 2007-2009 ; SCRP3, 2011-2015) ont
été élaborés.
Malgré ces efforts, la
question de sécurité alimentaire reste préoccupante du
fait de l'existence de poches d'insécurité alimentaire grave au
niveau de certains groupes à risques, notamment les petits exploitants
agricoles du Sud, les populations de pêcheurs et les familles à
faible revenu dans les zones urbaines. En effet, selon la deuxième
enquête sur les conditions de vie des ménages ruraux, 33% au moins
des ménages sont incapables de satisfaire leurs besoins minima
alimentaires malgré le niveau élevé des dépenses
alimentaires (70%) sur leur budget. Sur le plan nutritionnel, la
prévalence de la malnutrition aiguë au sein des enfants de 6
à 23 mois est de 19%. Compte tenu de la croissance démographique
et surtout celle des zones urbanisées, le maintien du taux d'auto-
approvisionnement actuel exigera un énorme effort d'intensification,
notamment pour les céréales et les tubercules dont le riz.
(PSRSA, 2010).
Le riz Orysa Sativa est une
culture très connue à travers le monde. Troisième
céréale la plus produite au monde derrière le blé
et le maïs, principale denrée alimentaire de près de la
moitié de la population mondiale, le riz contribue à plus de 20 %
à la fourniture mondiale en calorie consommée. Il se distingue
des autres produits vivriers de base par l'accroissement rapide de sa
consommation et par la dépendance accrue qui en résulte
vis-à-vis du marché mondial. Les importations représentent
en moyenne la moitié de la consommation mondiale du riz (ADRAO, 2006).
En dépit de la croissance
remarquable observée dans la production du riz ces dernières
années, le Bénin n'a pas encore atteint l'autosuffisance
alimentaire en riz. Avec un taux d'accroissement annuel de 3,25%, la population
béninoise franchira la barre des 11 millions d'habitants en 2025. Cette
poussée démographique va nécessairement augmenter les
besoins de consommation en riz étant donné l'importance de plus
en plus grande que prend ce produit dans les habitudes alimentaires des
ménages tant urbains que ruraux. Pour ce faire, il s'avère
nécessaire de se pencher davantage sur le problème de
l'approvisionnement à court, moyen et long terme de la population en
riz. En effet, étant donné que les besoins en consommation ne
cessent d'augmenter et que seulement 7% des potentialités en riziculture
sont exploitées, il serait plus avantageux pour les décideurs
politiques et les acteurs de la filière riz au Bénin d'opter
à court et moyen terme pour une substitution progressive des
importations par la production locale (Abiassi, 2006). La présence du
riz local dans les grands centres de consommation est marginale et ne
représente que 10 à 15% des importations du riz. Ces importations
du riz ont pris de l'ampleur si bien qu'il est dénombré
globalement sur le marché béninois une cinquantaine de marques du
riz importé qu'on peut répertorier en trois grandes
catégories en tenant compte des critères de la douane à
savoir : la couleur, le parfum et le taux de brisures. Le Bénin a
recours chaque année aux importations par le biais des entreprises
privées telles que Difezi, Tukimex, Cherika, Oluwa Toyin, O'Yewa et Agaf
qui mobilisent la quasi-totalité des quantités importées
et qui agissent comme des oligopoles avec une forte influence sur les prix. Ces
opérateurs détiennent plus de 80% des importations du riz au
Bénin. Dans l'ensemble, les importations du riz se chiffrent à
500 000 tonnes en moyenne par an, mais 85% de celles-ci sont
réexportées vers le Nigeria. Les importations commerciales du riz
au Bénin proviennent des pays asiatiques (Inde, Chine, Pakistan, Japon,
Thaïlande, Vietnam, Hongkong, etc.), des pays européens (Espagne,
France, Danemark, Italie. Royaumes Unis, Belgique etc.), des Etats Unis
d'Amérique et de certains pays africains (Côte d'Ivoire, Togo,
Egypte, etc.). Les différents types du riz importés sont le riz
non décortiqué (paddy), le riz décortiqué (cargo ou
brun), le riz semi blanchi et le riz en brisures (Soulé et Yerima,
2011).
C'est dans le but d'apporter une
contribution à l'analyse des effets de l'importation du riz dans la
promotion de la sécurité alimentaire au Bénin que cette
étude est envisagée. Elle vise surtout à montrer
l'incidence de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par
habitant. Pour ce faire, le travail est divisé en deux chapitres.
Le premier chapitre porte
essentiellement sur la problématique et la méthodologie de
l'étude.
Le deuxième chapitre est
consacré à la présentation et à l'analyse des
résultats de l'étude puis aux recommandations de politiques
économiques qui en découlent.
CHAPITRE PREMIER:
PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
Chapitre 1 :
Problématique et Méthodologie
1-1- Le
Problème
Le concept de
sécurité alimentaire a été introduit par le
secrétaire d'Etat Américain Henry Kissinger pour la
première fois au cours d'une conférence mondiale sur
l'alimentation à Rome en 1974. En effet, depuis l'avènement de la
dure et longue sécheresse qui a couvert la période (1968-1973),
la crise alimentaire des pays africains s'est cristallisée en
conquérant l'opinion internationale. Ce concept faisait suite aux
craintes de pénuries alimentaires chroniques et de famine de masse
consécutive à la montée des cours internationaux de
céréales et au retard accusé par la production alimentaire
dans plusieurs pays à faible revenu de l'Asie et de l'Afrique au
début des années 1970. « En 1974, la production des pays
développés représentait quatre fois celle de l'ensemble
des pays en développement et un multiple encore plus important de celle
des pays à faible revenu. Les taux de croissance de la production de
céréales vivrières ont fortement chuté passant de
10,5% de 1966 à 1968 à 0,9 de 1969 à 1974 par an ». Il en résulte que le phénomène de la
sécurité alimentaire n'est pas nouveau. Au cours des
années 2007-2008, la FAO s'est alarmée de la hausse des prix
mondiaux des denrées alimentaires et de la baisse des stocks (FAO,
2008).
Après une hausse moyenne de 37 % de la facture des importations
céréalières des pays les plus pauvres en 2007, la hausse
devrait atteindre les 56% en 2008. L'alimentation représente environ 10
à 20% des dépenses de consommation dans les pays en voie de
développement. Une autre estimation de la FAO en Avril 2008,
présente 37 pays qui sont confrontés à des crises
alimentaires dont 21 pays se trouvent en Afrique. En
effet, les prix internationaux de produits alimentaires ont flambé entre
janvier 2006 et mars 2008, allant jusqu'à doubler ou tripler leurs
valeurs initiales avec une chronologie variable selon les produits. La hausse
concerne pratiquement tous les produits mais les plus touchés sont les
denrées alimentaires de base (céréales et
oléagineux et des produits laitiers). La croissance des prix est moins
importante pour la viande et les produits tropicaux (Cacao, café),
tandis que le sucre est épargné sur cette période. Les
prix redescendent à partir de 2008 mais les cours sont toujours à
l'automne à un niveau élevé. D'après le rapport du
sommet de l'Union Africaine sur la sécurité alimentaire en
Afrique, qui a eu lieu du 4 au 7 décembre 2006 à Abuja (Nigeria),
l'insécurité alimentaire se situe à un niveau
élevé inacceptable de 27% de malnutris en dépit d'un grand
nombre de consultations, plans, recommandations, engagements et
déclarations. En effet, en Afrique, le taux de croissance de la
production alimentaire est inférieur au taux de croissance de la
population, ce qui entraîne donc ce rapport élevé
d'insécurité alimentaire. (FAO, 2008).
Compte tenu de l'ampleur de
l'insécurité alimentaire, beaucoup de sommets ont
été organisés notamment ceux de l'Union Africaine tenus en
juillet 2003 à Maputo (Mozambique) et en Février 2004 à
Syrte (Libye). Il y eut aussi, le Plan d'Actions adopté au cours du
sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA qui a eu
lieu à Lagos les 28 et 29 avril 1980, le plan d'action des Nations Unies
du sommet mondial organisé par la FAO en 1996, sans oublier l'accent mis
par le NEPAD, l'UEMOA et la CEDEAO sur la sécurité alimentaire
dans leurs politiques agricoles. Aussi, faut-il remarquer que, le premier des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) consiste
à la réduction de moitié de la proportion de la population
qui souffre de la pauvreté et de la faim au plus tard en 2015.
Malgré l'importance
accordée au problème de la sécurité alimentaire par
les différentes institutions, en 2008, on a assisté à de
nombreuses émeutes de la faim dans une vingtaine de pays en
développement. Particulièrement en Afrique, le Burkina Faso, le
Cameroun, le Sénégal, la Mauritanie, la Côte d'Ivoire,
l'Egypte et le Maroc ont connu des manifestations ou des scènes
d'émeutes à la fin de l'année 2007 et au début de
l'année 2008 liées au renchérissement des prix des
denrées alimentaires de base. Par exemple, le premier Avril 2008
à Abidjan (Côte d'Ivoire), la police a dû utiliser des gaz
lacrymogènes pour disperser les manifestants lors d'une émeute
contre la faim. Ces émeutes étaient provoquées par la
hausse des prix de la nourriture et du carburant. A Dakar, une marche
organisée le 31 mars 2008 par l'association des consommateurs du
Sénégal a tourné à l'affrontement avec la police.
Au Cameroun, 4ème pays producteur mondial du cacao, il y a eu
en mois de février 2008, une émeute à grande
échelle. (FAO, 2008).
Récemment en 2010, une
combinaison de circonstances naturelles (sécheresse en Russie,
inondations en Australie) et d'un marché du pétrole de nouveau
orienté à la hausse, ayant un effet sur le marché des
biocarburants et par là-même sur les marchés des
oléagineux, a conduit à de nouvelles hausses des prix de
l'ensemble des produits agricoles. Il faut noter que l'utilisation de
récoltes alimentaires pour la production de
biocarburants a
augmenté entre temps pour la plupart des denrées alimentaires (
soja,
maïs,
colza, canne à sucre),
(FAO, 2010).
Au Bénin, selon les
résultats de l'Enquête Modulaire Intégrée sur les
Conditions de Vie des Ménages (EMICoV, 2006), 29,9 % et 16,3 % des
populations respectivement urbaines et rurales vivent en dessous du seuil de
pauvreté alimentaire. Les mêmes investigations
révèlent que 36 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de
malnutrition. Ces données mettent en exergue une situation alimentaire
d'autant plus préoccupante qu'elle contraste fortement avec les
statistiques du Ministère du Développement Rural. Selon ces
dernières, la moyenne de la production vivrière dépasse de
8 % les besoins alimentaires de la population en ce qui concerne les
céréales. Une telle manifestation complexifie la
sécurité alimentaire et rend le phénomène
difficilement maîtrisable au moyen d'études classiques. En effet,
le phénomène implique des aspects allant de la production
vivrière à l'environnement en passant par les conditions et
formes d'accès à l'alimentation. Par rapport à cette
complexité, il n'est pas aisé de définir des
critères ou indicateurs types pour restituer la nature et l'ampleur du
phénomène sans tomber dans des considérations
théoriques de moindre intérêt pour le décideur
politique.
L'insécurité
alimentaire, mesurée par le score de consommation alimentaire (SCA) du
PAM, s'est aggravée au Bénin entre 2008 et 2010. Elle touche en
particulier les ménages dirigés par les femmes et les populations
rurales. L'Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la
Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN) conduite au
Bénin en novembre et en décembre 2008 par les agences du
Système des Nations Unies au Bénin (SNUB) en collaboration avec
l'INSAE a permis d'estimer à 972.000 le nombre de personnes en situation
d'insécurité alimentaire, soit 12% des ménages. En outre,
1.048.000 personnes (13,2% des ménages) sont en risque
d'insécurité alimentaire. En 2010, la situation s'est
considérablement détériorée. La proportion de
ménages en insécurité alimentaire a presque triplé
pour se situer à 33,6% et ceux à risque s'est accru à
21,6%. Ainsi, plus du tiers des ménages béninois sont
touchés par l'insécurité alimentaire et un peu plus d'un
ménage sur cinq est en risque d'insécurité alimentaire
(EMICoV 2010).
Selon le Rapporteur
Spécial du droit à l'alimentation (Olivier de Schutter) suite
à une visite effectuée du 12 au 20 Mars 2009 à
l'invitation du Gouvernement béninois, la couverture des besoins
journaliers en énergie ne dépasse guère 1300 kilocalories
au lieu des 2400, minimum nécessaire à un adulte moyen de 65 kg
pour une vie active normale. La sous-alimentation et la malnutrition qui en
découlent ainsi que leurs corollaires de maladies chroniques ou
invalidantes, de manque de résistance à l'effort physique, de
fort taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile sont
révélateurs de l'insécurité alimentaire et
nutritionnelle structurelle prévalant depuis plusieurs années. 33
des 77 Communes que compte le Bénin sont en insécurité
alimentaire et nutritionnelle chronique à cause de la
précarité de la disponibilité d'aliments de qualité
au sein des ménages, des importantes pertes post-récoltes des
produits vivriers, des systèmes de stockage/conservation peu
performants, des technologies de transformation rudimentaires avec des
rendements faibles et de qualités variables, de l'inadéquation et
de la faible synergie entre politiques sectorielles et programmes, et du peu
d'intérêt accordé à la nutrition
(singulièrement la nutrition communautaire) dans les politiques et
programmes de lutte contre la pauvreté. Par ailleurs, le riz
était considéré par le passé comme aliment de luxe,
donc consommé seulement lors des fêtes et manifestations
spéciales, mais est progressivement entré dans les habitudes
alimentaires au Bénin. Troisième culture mondiale et principale
denrée alimentaire de près de la moitié de la population
mondiale, le riz contribue à plus de 20 % à la fourniture
mondiale en calorie consommée (ADRAO, 2006). Les statistiques pour
l'année 1997 révèlent que chaque béninois consomme
en moyenne 12 kg du riz par an (contre 2,9 kg/habitant/an en 1965). Toutefois,
la consommation du riz reste faible par rapport à la consommation du
maïs, du sorgho et du mil ; sauf les départements du sud
Bénin (Abiassi, 2006). La riziculture n'a réellement
démarré au Bénin qu'après l'indépendance. De
1961 à 1978, la production du riz a connu un essor rapide avec le
développement de périmètres irrigués par des
sociétés nationales. Au début des années 80, ces
grands périmètres ont été abandonnés et la
production rizicole a largement diminué, passant de 20.000 tonnes
à moins de 10.000 tonnes. L'Etat a donc abandonné les grands
périmètres rizicoles faute de moyens financiers et humains pour
l'entretien. En effet la taille des aménagements était trop
grande, avec des coûts d'aménagement et d'équipement trop
importants par rapport aux capacités réelles des
bénéficiaires et des services techniques ; les nouvelles
formes de gestion n'étaient pas intégrées par les
paysans ; leur participation était trop faible. (Verlinden et
Soulé, 2003).
L'activité n'a
véritablement repris qu'au début des années 90 et a connu,
depuis, un essor puisque la production atteignait déjà en 2011,
110 000 tonnes. Cependant, la production reste très inférieure
aux besoins et une quantité importante du riz est importée pour
satisfaire la demande nationale (FAO, 2011). En effet, le riz a connu une
histoire sans pareil en République du Bénin cette dernière
décennie. Ainsi, dans la période de 2000 à 2010, les
statistiques ont révélé une augmentation progressive de la
production nationale passant du simple au double et plus; de même que la
superficie emblavée au niveau national. Cette situation explique
l'ampleur que prend la riziculture au Bénin. Au cours de la même
période, les importations ont connu une évolution croissante. La
valeur maximale de ces importations s'observe entre 2003-2004, la
période au cours de laquelle la production a relativement baissé.
Ceci explique l'importance de la production locale même si cette
dernière n'est pas compétitive ; et appelle les acteurs à
divers niveaux à y consentir des efforts. Mais ces chiffres n'expriment
pas à priori les valeurs de la consommation nationale compte tenu du
phénomène de réexportation vers le Nigéria.
Cependant, il faut retenir que la consommation du riz au Bénin
dépend en grande partie de l'importation. Pour la période de 2008
à 2010, alors que la production locale du riz blanchi est en moyenne 84
000 tonnes, l'importation est de 163 000 tonnes et la consommation est de 248
000 tonnes du riz blanchi soit un taux d'auto-approvisionnement de 34 % (del
Villar et al, 2011). Durant ces dernières années, le riz
provient essentiellement de la Thaïlande, de l'Inde et de la Chine. Il est
destiné à deux types de marchés : satisfaction de la
demande intérieure, urbaine principalement mais également rurale
(environ 50 000 tonnes), et réexportation vers les pays frontaliers
(Nigeria principalement). Depuis quelques années, dans le cadre de la
coopération bénino-japonaise, 5.000 à 7.000 tonnes du riz
blanc, sont en outre octroyées sous forme d'aides alimentaires. Il
s'agit de dons japonais revendus à bas prix sur le marché
béninois par deux structures, la Centrale Coop (coopérative de
distribution) et l'Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA).
De tout ce qui
précède, il ressort clairement que la sécurité
alimentaire, admise en 1990 comme un droit fondamental de l'Homme par les
Nations Unies (FAO, 1996), reste un grand problème au Bénin
malgré la part importante des importations des denrées
alimentaires et principalement du riz. Les importations alimentaires y compris
celles du riz contribuent aux disponibilités alimentaires en
suppléant aux insuffisances de la production nationale. On peut donc les
considérer comme une composante essentielle de la sécurité
alimentaire dont les caractéristiques et les effets méritent
d'être cernés. Vu le volume important
du riz importé ces dernières années et la persistance de
la récente crise alimentaire mondiale au Bénin, notre
thème se focalisera sur : Importation du riz et
sécurité alimentaire au Bénin de 1990 à
2010. Ainsi, on se pose la question de savoir : quels sont les
effets de l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au
Bénin ? Cette question principale fait naître les questions
spécifiques ci-après :
· Comment évolue
l'importation du riz et la sécurité alimentaire au
Bénin ?
· Quels sont les facteurs
déterminant l'importation du riz au Bénin ?
· Quel est l'impact de
l'importation du riz sur la sécurité alimentaire au
Bénin?
Ces différentes
interrogations permettront de montrer les effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire au Bénin.
1-2- Revue de
littérature
Dans cette revue de littérature, nous traiterons les
aspects ci-après :
- approche conceptuelle : clarification de quelques
concepts de base,
- la revue de la littérature théorique et
- la revue de la littérature empirique.
1-2-1- Approche
conceptuelle
v La notion
d'importation
D'après le dictionnaire le
Grand Robert (2007), importation signifie : action d'importer, de faire
entrer dans un pays (des marchandises, des produits provenant d'autres
pays).
D'après le dictionnaire le
Grand Larousse Universel(1984), importation veut dire :
-Action d'importer, de faire
entrer dans un pays des produits soumis ou non aux tarifs douaniers.
-Action de faire entrer, adopter,
utiliser dans un pays un usage, un produit, etc.
D'après le dictionnaire
Encyclopédique d'Economie Internationale (1984), importations se disent
des marchandises importées.
Dans la balance des paiements, les
importations comprennent les marchandises achetées à
l'étranger. Elles constituent avec les exportations le commerce visible.
Les importations sont recensées sous forme CAF et les exportations sous
forme FOB. La politique en matière d'importation agit sur les prix ou/et
les quantités. Dans le premier cas, l'Etat taxe de droits de douane les
marchandises qui franchissent la frontière, dans le second cas, l'Etat
peut soit interdire totalement l'entrée d'un produit, soit autoriser
celle-ci dans les limites d'un contingent fixé pour une période
donnée.
En période
d'équipement et de construction d'une économie, les
considérations de besoins l'emportent sur celles de
disponibilités. L'acte essentiel pour la réalisation du plan est
l'importation. Il s'agit d'assurer à l'économie nationale les
matières premières et des produits de consommation essentiels qui
lui manquent (P. George, 1952).
v Riz local et riz
importé
Le concept du riz local sera
utilisé dans cette étude pour désigner le riz produit sur
le territoire national. Par contre, le riz importé désignera le
riz introduit sur le territoire national à titre commercial ou de don
par le port autonome de Cotonou pour être consommé au Bénin
ou réexporté vers les pays limitrophes du Bénin.
v La notion de
sécurité alimentaire
· La
sécurité alimentaire
Depuis la Conférence
Mondiale de 1974 sur l'alimentation, la notion de sécurité
alimentaire a évolué. Dès lors, on parlait surtout de la
sécurité alimentaire nationale et elle s'apparentait davantage
à l'autosuffisance alimentaire - que les pays produisent suffisamment
d'aliments pour couvrir les besoins alimentaires nationaux -. En effet, le
concept de sécurité alimentaire suppose le recours au commerce
international comme une composante essentielle de l'offre. Contrairement
à celui d'autosuffisance, la sécurité alimentaire ne fait
pas référence à une stratégie de
développement autocentré mais s'inscrit dans une logique de
développement fondée sur la spécification internationale
et les avantages comparatifs (Azoulay et Dillon, 1993). Plusieurs auteurs et
institutions ont définit la notion de la sécurité
alimentaire :
- Reutlinger (1985) a
défini la sécurité alimentaire comme la possibilité
d'accès par tous et à tout moment à une alimentation
suffisante pour une vie active et saine. Les éléments de la
sécurité alimentaire dans ce cas sont l'existence d'une offre
alimentaire et la possibilité de l'acquérir.
- Siamawalla et Valdes (1985) ont
défini la sécurité alimentaire comme la capacité
des pays, des régions ou des ménages où l'alimentation est
insuffisante d'atteindre actuellement les taux de consommation qu'ils se sont
fixés.
- Selon la Banque Mondiale (1986),
la sécurité alimentaire est « l'accès pour chaque
individu à tout instant à des ressources alimentaires permettant
de mener une vie saine et active ». Cette définition lie deux
éléments de la sécurité alimentaire à
savoir : la disponibilité des biens et la capacité des
individus à acquérir ces biens.
- Une définition plus
récente est donnée par l'Association pour la Santé
Publique de l'Ontario: « les gens vivent dans une situation de
sécurité alimentaire lorsqu'ils sont en mesure de se procurer une
quantité suffisante d'aliments sûrs pour la santé, qu'ils
aiment et qui contribuent à assurer leur bonne santé. La
manière dont ils se procurent ces aliments doit leur permettre de
préserver leur fierté, et celle de leur famille ». (DRHC,
2002). En plus du caractère disponibilité, accessibilité,
et la bonne utilisation des ressources alimentaires, cette définition
met en exergue le fait que la manière de se procurer les aliments doit
permettre aux individus de préserver leur fierté, et celle de
leur famille.
- La définition
donnée au sommet mondial de l'alimentation est la suivante :
« La sécurité
alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout
moment, un accès physique et économique à une nourriture
suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et
leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active
» (FAO, 1996). Quatre conditions sont requises: (i) des approvisionnements
ou des disponibilités alimentaires suffisantes, (ii) la stabilité
des approvisionnements alimentaires, sans fluctuations ou pénuries d'une
saison (ou d'une année) à une autre, (iii) la nourriture
accessible ou abordable, et (iv) la qualité et l'innocuité des
aliments.
La première composante de
la sécurité alimentaire (la disponibilité des
approvisionnements) implique l'existence de toutes les denrées qui
composent le régime alimentaire en qualité et en quantité
suffisante pour satisfaire les besoins de tous les individus concernés
durant une période donnée (Azoulay et Dillon, 1993). Selon la FAO
(1996), en parlant « d'une alimentation en quantité
suffisante », on sous entend une alimentation suffisante pour :
- Couvrir les besoins
nutritionnels ;
- Assurer la santé et la
croissance ;
- Assurer une vie productive et
saine ;
- Couvrir les besoins
énergétiques de chaque membre de la famille, permettant à
chacun d'être et de rester en bonne santé et de mener une vie
productive.
De même, le concept de
« quantité suffisante » a des particularités
suivantes :
- Il prend en compte l'individu ou
dans le cadre du ménage, un ensemble d'individus.
- Il englobe également la
satisfaction des besoins caloriques; il est basé sur l'hypothèse
qu'une couverture des besoins caloriques assurera de facto l'apport suffisant
des autres nutriments.
- Le concept véhicule en
même temps la notion de ce qui manque et la gravité de
l'insécurité alimentaire : ainsi, on distingue sur la base
du degré de l'insécurité alimentaire les pauvres des
très pauvres.
L'offre alimentaire au niveau d'un
pays ou d'une localité correspond à la somme de la production
alimentaire locale, des importations commerciales et de l'aide alimentaire,
diminuée des exportations et des variations de stocks.
La deuxième composante est
la stabilité des approvisionnements alimentaires. Elle implique la
régularité spatio-temporelle de la disponibilité
alimentaire (Nago, 1998). Selon Azoulay et Dillon (1993), cette
stabilité peut être menacée par un ensemble de facteurs
tant internes qu'internationaux :
- L'instabilité de la
production domestique résultant des facteurs alimentaires et des
facteurs économiques. Elle se manifeste à la fois dans le temps
(instabilité annuelle ou saisonnière) et dans l'espace
(disparités régionales).
- Les déficiences en
matière d'infrastructures de stockage et commercialisation contrecarrant
les efforts des producteurs à assurer d'abord leur autoconsommation et
l'approvisionnement des marchés.
- Les fluctuations
saisonnières de l'offre entraînant des fluctuations des prix.
La troisième composante de
la sécurité alimentaire (l'accès aux denrées
alimentaires disponibles) se réfère à la capacité
physique et économique des individus à satisfaire
complètement leurs besoins, notamment par le recours au marché.
Cette composante « accès » est donc essentielle.
Elle exprime en particulier le lien direct entre la sécurité
alimentaire et la question de la pauvreté et permet d'expliquer la non
satisfaction des besoins nutritionnels de certains ménages dans un pays
ou une localité donnée, malgré la disponibilité des
denrées alimentaires en quantités adéquates. En Afrique
par exemple, les disponibilités alimentaires paraissent globalement
suffisantes pour répondre aux besoins énergétiques de la
population. En effet, les bilans des disponibilités alimentaires (BDA)
ont indiqué des disponibilités de 2160 à 2200
calories/habitant/jour durant la période 1985-1990 alors que les besoins
sont estimés à 2112 calories. Pourtant, dans les
différents pays, y compris ceux disposant des surplus
céréaliers exportables, il subsiste de graves problèmes de
malnutrition chronique (Azoulay et Dillon, 1993).
La quatrième composante (la
qualité et l'innocuité des aliments) : on dit souvent que
"Nous sommes ce que nous mangeons". Notre état nutritionnel, notre
santé et nos capacités physiques et mentales dépendent de
ce que nous mangeons. L'accès à une nourriture de qualité
a toujours été l'une des principales préoccupations de
l'humanité. L'innocuité des aliments est une
caractéristique fondamentale de leur qualité. Par
"innocuité des aliments", on entend l'absence, ou la présence
à des niveaux acceptables et sans danger, de contaminants, de toxines
naturelles ou de toute autre substance susceptible de rendre l'aliment nocif
pour la santé de manière aiguë ou chronique. La
qualité d'une denrée alimentaire peut être
considérée comme une caractéristique complexe de cette
denrée qui détermine sa valeur ou son acceptabilité pour
le consommateur. Outre l'innocuité, les attributs de la qualité
incluent: la valeur nutritionnelle, les caractéristiques organoleptiques
telles que l'apparence, la couleur, la texture, le goût; et les
propriétés fonctionnelles. (FAO, 1996)
Plusieurs concepts restent
à définir autour de la sécurité alimentaire. Au
nombre de ces concepts, on peut citer : l'alimentation, la faim, la
malnutrition, la sous-alimentation, l'insécurité alimentaire, la
famine, le risque d'insécurité alimentaire, la
vulnérabilité à l'insécurité alimentaire,
l'aide alimentaire, la dépendance alimentaire, l'arme alimentaire, le
droit à l'alimentation, la souveraineté alimentaire,
l'autosuffisance alimentaire, la pauvreté et la sécurité
alimentaire, l'émaciation et le retard de croissance.
·
L'alimentation
Chaque jour, l'homme a besoin de
se nourrir : l'alimentation est donc indispensable à la
vie. Elle est l'une des clés essentielles de la santé.
Grâce au processus de la digestion, l'alimentation fournit à notre
organisme les matériaux de base nécessaires à la
fabrication des cellules et des organes qui composent notre corps et
l'énergie utilisée par les cellules ou les organes pour
fonctionner. D'après l'encyclopédie Encarta 2009, une bonne et
saine alimentation devrait fournir à l'organisme humain quatre types
d'aliments à savoir : l'eau, les aliments de construction, les aliments
énergétiques et les aliments fonctionnels. L'alimentation vient
donc comme en réponse à la faim.
· La faim
La faim est un
vif besoin de manger rendu possible par des contractions de l'estomac vide.
Quand les apports fournis par l'alimentation ne sont pas adaptés aux
besoins de l'organisme, on parle de malnutrition (FAO, 2008).
· La
malnutrition
La malnutrition est un
défaut d'adaptation de l'alimentation aux conditions de vie d'un
individu, d'une population ou encore, la malnutrition peut être
perçue comme un déséquilibre alimentaire. Elle peut
être liée soit à une alimentation en quantité
insuffisante, soit à une alimentation en quantité trop
importante. Selon la FAO (2008), près de 30% de la population mondiale
souffre de malnutrition sous une forme ou sous une autre et des centaines de
millions de personnes souffrent de maladies causées par une alimentation
trop abondante ou déséquilibrée. Lorsque les ressources
alimentaires ne suffisent pas pour couvrir les besoins alimentaires, on parle
de sous-alimentation.
· La
sous-alimentation
Selon la FAO (2008), le terme
"Sous-alimentation" fait référence à la situation des
personnes dont l'apport énergétique alimentaire est en permanence
inférieur au besoin énergétique alimentaire minimal pour
mener une vie saine et pratiquer une activité physique
modérée. En effet, la malnutrition et la
sous-alimentation proviennent de l'insécurité alimentaire.
·
L'insécurité alimentaire
On parle
d'insécurité alimentaire quand les apports
alimentaires sont insuffisants ou bien justes suffisants pour survivre mais
très déséquilibrés par rapport aux besoins du corps
(C'est-à-dire qu'il manque des nutriments essentiels à la
santé). D'après le rapport de l'Union Africaine sur la
sécurité alimentaire (2005), « on remarque en Afrique
un rapport élevé d'insécurité alimentaire, soit 27%
de malnutris ». Il ressort de cette déclaration que le
problème lié à l'alimentation en Afrique n'est pas
à négliger. L'insécurité alimentaire
représente l'inquiétude liée à une capacité
limitée ou incertaine de se procurer et de consommer une quantité
suffisante d'aliments nutritionnellement appropriés par les moyens
habituels (DRHC, 2002). Selon Azoulay et Dillon (1993),
l'insécurité alimentaire est un terme qui regroupe l'ensemble des
situations où des populations souffrent ou risquent de souffrir des
manifestations de la faim c'est-à-dire des diverses formes de
malnutrition ou de la famine. Des conceptions non identiques engendrent
également des typologies différentes. La Banque mondiale
considère qu'il existe deux types d'insécurité alimentaire
: l'insécurité alimentaire temporaire et
l'insécurité alimentaire chronique. Cependant, la FAO (1999) en
considère trois types : L'insécurité alimentaire
chronique, l'insécurité alimentaire saisonnière et
l'insécurité alimentaire cyclique. Une situation de
sous-alimentation grave peut découler de conditions plus ou moins
exceptionnelles, comme une importante et longue sécheresse ou une
guerre. Quand cette situation se prolonge, il n'y a plus rien à manger
et on parle alors de la famine.
· La
famine
La famine est un
manque total d'aliments dans une région pendant une certaine
période. Les situations de famine dans le monde, ont essentiellement
pour origine la pauvreté.
· Le risque
d'insécurité alimentaire
Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin
(2003), il y a risque d'insécurité alimentaire pour un individu,
lorsqu'il ne peut accéder en temps opportun à une ration
adéquate, en quantité et en qualité, pour qu'il soit en
bonne santé dans le respect des choix culinaires.
· La
vulnérabilité à l'insécurité
alimentaire
Selon la FAO (2008), la
vulnérabilité à l'insécurité alimentaire se
définit par l'exposition au risque atténué par la
capacité d'y faire face. Cette vulnérabilité peut avoir un
caractère structurel ou conjoncturel. Une autre manière de
formuler le concept de vulnérabilité serait: « Est
vulnérable, celui qui, se trouvant confronté à un
environnement à haut risque est sous-assuré par rapport au risque
encouru ».
· L'aide
alimentaire
L'aide alimentaire
consiste à la distribution des denrées alimentaires aux
populations pour assurer leur survie en cas de famine. Il s'agit d'une
nécessité d'urgence qui peut avoir des effets néfastes
à long terme. Elle constitue l'une des trois (03) composantes des
disponibilités alimentaires de la sécurité alimentaire.
Elle constitue un transfère gratuit de ressources alimentaires entre un
pays donateur et un pays bénéficiaire.
Au Bénin l'aide
alimentaire est utilisée sous trois formes différentes qui
sont :
- L'aide d'urgence mise en place
lors d'événements exceptionnels et soudains (sécheresses,
inondations, réfugiés politiques). Elle est multilatérale,
bilatérale, d'ONG et est distribuée gratuitement.
- L'aide projet ou aide aux
groupes vulnérables permet de satisfaire les besoins nutritionnels des
pauvres dans le cadre, le plus souvent, de projets quelle vise à
appuyer.
- L'aide programme est d'origine
bilatérale et est vendue à bas prix à l'ensemble de la
population. Le gouvernement utilise le produit de la vente pour des actions de
développement (REP, 2001).
· La
dépendance alimentaire
C'est la situation par laquelle un
pays fait recours à l'alimentation étrangère (aide
alimentaire ou importation alimentaire) pour satisfaire le déficit
alimentaire national (FAO, 2008). La dépendance alimentaire mesure
l'expression simultanée des aides alimentaires et des importations
alimentaires sur l'offre alimentaire disponible dans un pays. Plus le taux de
dépendance est grand, plus le pays dépend de
l'extérieur.
· L'arme
alimentaire
Les grandes puissances
agro-exportatrices ont en effet compris qu'elles avaient le pouvoir de
déstabiliser les pays « insoumis » en leur imposant
un embargo sur des biens essentiels, comme les produits alimentaires. L'arme
alimentaire, pour être opératoire, implique qu'il y ait
pénurie dans certain pays (ceux qui pourraient être
menacés), et surabondance dans d'autres (ceux qui voudraient menacer).
Elle exclut donc la possibilité d'une pénurie alimentaire
à l'échelle de la planète, laquelle n'est circonscrite en
fait qu'aux pays dont on dit périodiquement qu'ils souffrent de faim.
Ainsi seule une pénurie localisée, même si elle affecte des
territoires étendus, peut être génératrice de
l'emploi de cette arme. (Bessis, 1979).
· Le droit à
l'alimentation
La FAO définit le droit
à l'alimentation comme un droit des populations à disposer de
nourriture saine en quantité suffisante et en qualité. Mais comme
tout droit appelle à un devoir, ce droit des populations appelle
à un devoir de l'Etat à mettre en oeuvre des politiques en vue de
satisfaire sa population en matière d'alimentation. Ce devoir des Etats
découle de la souveraineté alimentaire (FAO, 2008).
· La
souveraineté alimentaire
C'est le droit de chaque nation de
maintenir et de développer sa propre capacité de production
alimentaire, en respectant la diversité des produits et des cultures,
sans nuire à la sécurité alimentaire des autres pays.
Cette approche donne la priorité à la production locale,
prône le droit des consommateurs à choisir leurs produits et le
droit des Etats à se protéger des importations agricoles et
alimentaires à bas prix (Sylla, 2007).
· L'autosuffisance
alimentaire
C'est la capacité d'un pays
à couvrir ses besoins alimentaires internes par la production nationale.
L'autosuffisance alimentaire pour Sylla Kalilou (2007),
consistait à ce que la demande en nourriture ne devrait être
satisfaite que par l'offre nationale.
· La pauvreté
et la sécurité alimentaire
Selon la FAO (2008) la faim est un
symptôme, une conséquence, une expression de la pauvreté.
Les personnes extrêmement pauvres vivent dans l'insécurité
alimentaire et sont hautement vulnérables. Néanmoins, tous ceux
qui sont pauvres ne sont pas toujours vulnérables à
l'insécurité alimentaire. Certaines populations peuvent avoir des
revenus faibles sans toutefois être en situation
d'insécurité alimentaire.
·
L'émaciation
L'émaciation est un
déficit pondéral caractérisé par un faible rapport
poids/taille. Ce dernier décrit des événements
récents et graves qui résultent en une importante perte de poids,
en général occasionnée par une forte diminution de
l'alimentation ou une maladie grave. Il caractérise la «
malnutrition aiguë » (FAO, 2008).
· Le retard de
croissance
Le retard de croissance est
caractérisé par un faible rapport taille/âge. Ce dernier
est un indicateur des effets cumulatifs d'une nutrition et/ou de soins de
santé inadéquats. Une petite taille pour l'âge est le
reflet d'un déficit de croissance (FAO, 2008).
1-2-2- La revue de
littérature théorique
v Fondement
théorique des échanges extérieurs
· Les doctrines
mercantilistes
Le mercantilisme est une politique économique qui
s'appuyant sur un corps de doctrines préconisant l'intervention de
l'Etat pour développer la richesse nationale, ce développement
étant assuré par l'excédent des exportations sur les
importations, dans un contexte marqué par l'expansion du commerce
international. Le mercantilisme fut de manière plus ou moins
intégrale, appliqué dans la plupart des pays européens
entre le XVIème et le XVIIIème
siècle. Coïncidant avec l'apparition des Etats-nations et les
premières manifestations du capitalisme moderne, il favorisa les
premières descriptions portant sur le rôle de la monnaie et de la
production, ainsi que les premières analyses du circuit
économique. Il constitua ainsi une étape majeure dans
l'élaboration de la science économique moderne. (Encarta,
2009).
a. Le bullionisme
espagnol
Selon cette doctrine, la richesse
de la nation s'identifie au stock de métaux précieux. Pour qu'un
pays puisse accumuler des métaux précieux, il faut que la balance
extérieure soit favorable. Dès lors, le principe de la politique
commerciale d'un tel pays est clair : Il s'agit de freiner autant que
possible les importations, en allant jusqu'à les interdire, et de
favoriser par tous les moyens les exportations.
b. Le mercantilisme
commercial anglais
Comme l'Espagne, l'Angleterre, au
XVIIème siècle, tirait profit du commerce
international. Afin de s'appuyer sur un avantage absolu, elle
décréta un pacte colonial et des actes de navigation. Il faut
souligner que ces deux régimes du pacte colonial et des actes de
navigation se complétaient. Le commerce entre la métropole et ses
colonies alimentait en fret la flotte nationale qui, de son côté,
consolidait, comme dans le cas espagnol, la disposition dominante de la
métropole dans les colonies.
c. Le mercantilisme
industriel
Colbert croyait que le
développement d'une économie tenait à la qualification de
sa main-d'oeuvre. Or, les industries nécessitant la qualification la
plus élevée sont essentiellement destinées à la
production de luxe. Afin de permettre l'implantation de telles industries.
C'est- à- dire qu'il faut interdire les importations. En outre, la
consommation de biens de luxe corrompt les moeurs, il faut donc en favoriser
l'exportation.
La non compréhension de la
source de gains que représente le commerce international pour tous les
participants, constitue le dénominateur commun de toutes ces doctrines.
Aussi, était- il facile de réfuter ces théories au
XVIIIème siècle, ce que firent David Hume en 1750
d'une part, et David Ricardo en 1817 d'autre part. Ces deux auteurs peuvent
donc être considérer comme les fondateurs de la théorie
classique de l'échange international. Une fois les doctrines
mercantilistes réfutées, la voie était libre pour
démontrer que l'échange international profitait à tous les
co-échangistes.
· La théorie classique de l'échange
international
A. Smith considère que
grâce à la division du travail, les pays peuvent, au lieu de
produire tous leurs biens eux-mêmes, importer les biens produits par
d'autres pays et en retirer un bénéfice car la
spécialisation améliore sensiblement la productivité.
Smith considère en plus le commerce extérieur comme avantageux en
lui-même, pourvu qu'il arrive à son heure et se développe
spontanément. C'est Ricardo et à ses successeurs, en particulier
à John Stuart Mill, qu'il était réservé de trouver
une base scientifique solide à la théorie du commerce
international.
a. La loi des
avantages comparatifs
Cette loi démontre que la
spécialisation internationale est payante pour chaque nation, même
si toutes ses activités économiques ont des coûts absolus
très bas.
b. La théorie
des valeurs internationales
John Stuart Mill ne se base pas
seulement sur la comparaison des coûts de production. Il introduit la
réaction de la demande telle qu'elle se manifeste dans chaque pays pour
chacun des biens considérés. Selon lui les prix relatifs sur le
plan international sont donc déterminés par les forces du
marché dans chacun des pays considérés.
· La nouvelle théorie du commerce
international
Selon les tenants de cette
doctrine, la spécialisation d'échange se fait selon la dotation
relative en facteurs de production dans chaque pays.
La
théorie économique ne s'est pas arrêtée en si bon
chemin. Dans le cadre plus vaste de la macroéconomie, elle cherche
à comprendre, derrière la loi des avantages comparatifs quels
sont les facteurs qui déterminent la spécialisation
internationale. Une thèse qui, par sa cohérence logique est
encore aujourd'hui d'explication est celle d'Heckscher-Ohlin. Pour ce penseur,
un pays se spécialise selon son intensité relative ou en
abondance en facteurs de production. Cette théorie tient
généralement compte du capital et du travail seulement (Ahounou N., 2010).
v Les mesures de politique
commerciale agissant principalement sur les importations
· Le droit de
douane
Le droit de douane est une taxe
à l'importation. On distingue :
- La taxe
spécifique (ts) : c'est une somme d'argent en
monnaie locale prélevée sur chaque unité de la marchandise
importée.
Ils sont certainement la forme la
plus ancienne et l'on imagine facilement les scribes de la haute
antiquité égyptienne ou babyloniennes griffer leurs tablettes
d'argile d'autant de bâtonnets qu'ils comptaient des mesures de grain ou
des ballots de coton,...
En effet, la taxation
spécifique est de loin la plus simple à mettre en oeuvre, les
droits à percevoir étant basés sur des quantités
mesurables telles que le nombre, le poids ou les dimensions. Ce fut le
système employé pendant très longtemps par les douanes,
pratiquement jusqu'après la première guerre mondiale. A cette
époque, le défaut majeur de ce système est apparu. En
effet, la taxation spécifique n'a pas résisté à
l'instabilité monétaire qui a caractérisé les
années 30 en Europe ou aux Etats-Unis. La procédure de
réajustement des droits de douane, relevant dans la
quasi-totalité des pays de la procédure légale, ne
permettait pas à la taxation spécifique de suivre les
progrès de l'inflation. Seule la Confédération
Helvétique, garantie par l'incroyable stabilité du Franc suisse a
pu se permettre de conserver ce mode de taxation.
Si nous désignons par
PD comme le prix domestique et
PM comme le prix mondial, on retiendra
que :
- La taxe ad valorem
(ta) : c'est un taux appliqué sur la valeur
unitaire de la marchandise.
Les droits « ad valorem
» sont conception beaucoup plus récente et protègent la
fiscalité contre l'érosion monétaire puisque l'ajustement
est automatiquement réalisé par le système. Les droits
sont alors exprimés en pourcentage de la valeur taxable et le niveau de
protection, tout comme celui des recettes suit sans pertes d'efficacité.
Tout au plus, doit-on observer le côté inflationniste du
système.
Autre avantage non
négligeable de la taxation ad valorem, c'est qu'elle permet d'ajuster
avec une très grande finesse la protection liée au droit de
douane. Toutefois, le système porte en lui-même les
inconvénients de sa grande précision, dans deux domaines
où ils n'apparaissent vraiment que lorsqu'on est familiarisé avec
ces questions, ce qui explique aussi une certaine incompréhension de la
part des profanes : la taxation ad valorem nécessite une
définition claire de la valeur en douane et exige une nomenclature de
classement tarifaire particulièrement sophistiquée. Ici le prix
domestique PD devient :
Une combinaison des deux taxes
précitées donne la relation :
(3) (Ahounou N., 2010)
· Le quota
d'importation
Le quota d'importation est une
restriction directe sur la quantité d'un bien qui peu être
importée. La restriction est généralement mise en oeuvre
par l'octroi de licence à des individus ou entreprises. Il importe
d'éviter l'idée fausse selon laquelle les quotas limitent les
importations sans augmenter les prix intérieurs. Un quota d'importation
augmente toujours le prix intérieur du produit. Lorsque les importations
sont limitées, le résultat immédiat est que, au prix
initial, la demande du bien excède l'offre intérieure plus les
importations. La concurrence des consommateurs fait augmenter le prix
jusqu'à ce que le marché s'équilibre. En fin de compte, le
quota d'importation augmentera le prix intérieur du même montant
qu'un droit de douane qui limite les importations au même niveau (il faut
faire exception d'un monopole intérieur où le quota augmente les
prix dans une mesure plus grande).
La différence entre quota
et droit de douane est qu'avec le quota, le gouvernement ne perçoit pas
de recettes. Lorsqu'on emploie un quota au lieu d'un tarif pour restreindre les
importations, la somme d'argent qui serait apparue comme recette du
gouvernement avec un droit de douane va à ceux qui reçoivent les
licences d'importation, quels qu'ils soient. Les détenteurs de licences
sont capables d'acheter les produits d'importation et de les revendre à
un prix plus haut sur le marché intérieur. Les profits ainsi
réalisés par les détenteurs de licences d'importation sont
connus sous le nom de rentes de quota. Pour déterminer
les coûts et les bénéfices d'un quota d'importation, il est
donc essentiel de déterminer qui recueille ces rentes. Lorsque les
droits de vendre sur le marché intérieur sont attribués
aux gouvernements des pays exportateurs, comme c'est souvent le cas, la rente
est transférée à l'étranger : le coût du
quota pour le pays devient ainsi substantiellement plus élevé que
celui d'un droit de douane équivalent (Krugman P., 2004).
· Le contingent
d'importation
Le contingentement est la
barrière commerciale non tarifaire la plus répandue. C'est une
mesure qui tend à limiter quantitativement les importations annuelles
d'une marchandise. Elle est réalisée par l'octroi de licence. Le
contingentement est souvent utilisé pour améliorer la balance
commerciale du pays concerné car elle permet de réduire les
importations (Jaime de Melo, 1997).
· Le contingent
tarifaire
Il s'agit de la combinaison d'un
quota et d'un tarif. Dans une version de ce système, un certain volume
d'importation entre sous les conditions régissant le quota. Toute
importation au-delà de ce montant paye un droit de douane. Dans une
autre version, c'est l'opposé, avec un volume d'importation (M)
inférieur au volume de quota d'importation (Mo) qui entre en
payant un droit, et toute importation au-delà du quota est interdite
(Jaime de Melo, 1997).
· La licence
d'importation
Selon l'OMC (2009), les licences
d'importation peuvent être définies comme étant des
procédures administratives qui exigent, comme condition préalable
à l'importation de marchandises, la présentation à
l'organe administratif compétent d'une demande ou d'autres documents
(distincts des documents requis aux fins douanières). Celles-ci peuvent représenter une
barrière importante aux importations quand elles sont difficiles
à obtenir (à cause des délais bureaucratiques) ou quand
leur obtention est incertaine. Il en est de même des licences
d'exportation qui représente souvent une barrière importante aux
exportations dans les pays qui les requièrent.
1-2-3- La revue de
littérature empirique
Le riz est devenu l'aliment de
base mieux consommé dans le monde. Sa demande augmente de plus en plus.
Plusieurs mesures sont prises en Afrique et au Bénin en particulier pour
augmenter la production du riz, réguler le commerce du riz et satisfaire
cette demande sans cesse croissante. Plusieurs auteurs se sont
intéressés à déterminer et mesurer les effets des
différentes politiques économiques sur l'offre de produits
agricoles, et en particulier sur l'offre du riz dans le monde, en Afrique et au
Bénin. Parmi ces études, nous distinguons celles qui ont
mesuré les effets des politiques macroéconomiques et ceux des
politiques sectorielles.
Au nombre des effets des
politiques macroéconomiques en Afrique, on trouve les effets de la
politique de libéralisation et de privatisation du programme
d'ajustement Structurel (PAS), les effets de la dévaluation, et les
effets de la subvention des agriculteurs européens sur l'offre du riz en
Afrique. D'après la CNUCED, les politiques de libéralisation du
PAS ont eu des effets sur la production des pays africains. Si une
libéralisation agricole pourrait favoriser certains pays en
développement, elle aurait certainement un effet négatif sur
d'autres pays en développement, importateurs nets de produits agricoles
et alimentaires. Ces pays sont très hétérogènes.
Par ailleurs, les bénéfices de la libéralisation
commerciale multilatérale pourraient être nuls, voire
négatifs, pour les pays ayant actuellement des accès
préférentiels vers des pays riches, comme les Pays les Moins
Avancés (PMA) vers l'Union européenne (Bouet et al, 2009). Dans
l'ensemble, ces politiques n'ont pas eu les effets escomptés du fait des
asymétries d'information, d'un niveau peu concurrentiel, du rôle
des incertitudes liées aux risques naturels, à la faiblesse des
marchés des facteurs de production et à un environnement
institutionnel déficient (Hugon, 2008).
Pour Bouet et al. (2009) ce sont
les institutions inadaptées ou de mauvaises qualités, des
infrastructures de transports ou de télécommunication
médiocres, des politiques macroéconomiques défaillantes
qui sont les facteurs majeurs du sous-développement. Le modèle
des pays développés (ou de la Banque Mondiale et du FMI)
transposé à l'Afrique n'a pas intégré les facteurs
des réussites agricoles comme en Asie (prix garantis et
stabilisés, proximité du crédit, rôle de l'Etat dans
les infrastructures, voire subventions et protections).
Selon la FAO (2004), pour les
cultures vivrières, la dévaluation pourrait accroître la
substitution aux importations à mesure que la production
intérieure se développe.
N'Diougou (2005) a montré
qu'avec la libéralisation et la mondialisation, l'agriculture
ouest-africaine entre directement dans une compétition impitoyable et
déloyale avec des agricultures hautement productivistes jouissant de
larges mesures de soutien et de subvention. La politique nationale des pays
membres de la CEDEAO est influencée par la politique régionale de
la communauté. Selon lui, la politique agricole des pays membres de la
communauté a été influencée depuis les
indépendances par : la convention de
Yaoundé 1 (1963) et Yaoundé 2 (1969), la convention de Lomé 1 (1974) et Lomé 2
(1979), les politiques de stabilisation des
recettes extérieures. La plupart de ces
politiques n'ont pas été efficaces.
Selon Assogba (1995),
l'inefficacité de ces politiques de développement prouve que
toutes les stratégies extérieures élaborées
à travers les expériences occidentales ne peuvent être que
défavorables. Le regard est tourné vers le plan d'action de Lagos de 1980 et le nouvel ordre
économique intérieur de la CEDEAO de 1998.
Mais pour Sabourin (1987), tous
les projets de négociations globales pour un Nouvel Ordre Economique
International ont échoué et les pays en voie de
développement recherchent de nouveaux mécanismes de
restructuration de l'économie internationale pour un
développement plus large et des échanges commerciaux mieux
réglementés : l'accord de
partenariat économique ACP-UE de Cotonou (2007).
La politique agricole de l'UEMOA
(PAU) élaborée en 2001 s'est fixé pour objectif global de
contribuer, de manière durable, à la satisfaction des besoins
alimentaires de la population, au développement économique et
social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté.
Malheureusement, la PAU a été un «bébé
mort-né'' à cause de la démarche et du faible niveau de
protection dont jouit l'agriculture ouest-africaine. En effet, les droits de
douane aux frontières connus sous l'appellation du Tarif
Extérieur Commun (TEC) sont tellement faibles que l'Afrique de l'Ouest
est devenue trop rapidement une zone franche pour de nombreux produits
alimentaires d'importation. Cela a sans aucun doute contribué à
aggraver la situation de pauvreté des ménages ruraux. Pour le
riz, le TEC est fixé à 5%. Si ce TEC est appliqué au
niveau de la CEDEAO, l'agriculture ouest-africaine ne saurait être
prospère. Il faut noter que cette faible tarification des droits de
douane est une imposition du FMI. L'application de cette mesure a des
conséquences graves sur le riz local et sur les producteurs. Les
producteurs du Burkina, du Niger, du Mali et du Bénin ont
été évincés de leur propre marché par le riz
asiatique ou américain. Pour le Mali, la situation est simplement
cocasse. Ce pays a tous les atouts pour produire suffisamment du riz pour
l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest. Mais à seulement 25 km de la zone de
production, l'office du Niger, toutes les boutiques de commerçants sont
remplies du riz importés (N'Diogou, 2005). Au Bénin, Houndékon (1996), Bailey
(2002), Adégbola (2005) et Abiassi (2006) ont montré qu'avec la
libéralisation, le volume des importations a augmenté affectant
la compétitivité intérieure du riz local.
En Afrique, nous notons que les
politiques sectorielles des pays sont influencées par les accords de
partenariat : les politiques agricoles régionales et la politique
agricole de l'Organisation de Coopération et de Développement
Economique (OCDE). Plusieurs politiques sectorielles ont été
mises en oeuvre tant au niveau régional qu'au niveau des pays. Au
nombre de ces politiques, on peut citer les politiques d'irrigation, les
politiques de formation et de recyclage des producteurs, les mesures
d'accompagnement de la production (subvention d'intrants, construction de
pistes rurales, aménagement des rizières etc.) S'agissant des
subventions, Martin et al. (1989) trouvent que dès lors que l'on
protège ou que l'on subventionne l'agriculture, deux possibilités
se présentent: soit le prix intérieur de ce secteur augmentera
par rapport au prix intérieur de l'industrie et des services, soit ses
coûts de production diminueront par rapport aux autres secteurs. En
conséquence, la production agricole deviendra plus rentable et la valeur
du produit marginal du capital et du travail augmentera dans le secteur
agricole par rapport aux autres secteurs. Dans ces conditions, une partie du
capital et du travail précédemment mis en oeuvre dans l'industrie
et les services se déplacera vers le secteur agricole, de sorte que la
production dans l'industrie et dans les services aura tendance à
diminuer. Quoi qu'il en soit, la protection accordée à
l'agriculture a l'effet d'une taxe à l'importation sur les autres
secteurs de production de biens échangés (Martin et al, 1989).
Une politique de prix incitatifs favorise la production. En effet selon Hugon
(2008) les pays africains (Côte d'Ivoire, Kenya, Malawi) qui ont
adopté des prix incitatifs et/ou stabilisés ont connu des
progrès notables de production. Bon nombre d'auteurs ont montré
que l'application de prix incitatifs encourage les producteurs à
augmenter leur offre. Phélinas (1988) a par exemple montré que
l'augmentation de l'offre du riz sur le marché en 1974 en Côte
d'Ivoire est due en partie à la hausse des prix du riz. Selon ce
dernier, ce phénomène laisse supposer d'une part que les
producteurs ont satisfait leurs besoins en riz ou qu'ils ont
préféré consommer d'autres denrées et profiter de
l'opportunité d'un prix du riz élevé. D'autre part, les
ajustements aux variations de prix privilégient l'extension des
superficies plutôt que l'intensification de la production. Ceci peut
s'expliquer par le fait que le riz en Côte d'ivoire est cultivé
principalement de manière traditionnelle : les inputs
« modernes » (engrais, pesticides, herbicides, etc.) sont peu
utilisés, l'irrigation est encore peu développée. De ce
fait, nous pouvons noter que la politique des prix est un instrument
très puissant. L'étude de Phélinas (1988) a mis en
lumière la réaction des producteurs du riz face à la
hausse et à la baisse des prix du riz. Mais il faut noter que cet
instrument doit être utilisé avec prudence dans la mesure
où le riz importé est devenu peu coûteux sur le
marché africain. Diagne (2003) a montré qu'après la
dévaluation, au Sénégal, l'offre du riz a baissé
malgré les politiques incitatives du prix alors que la politique de prix
avait un effet positif sur l'offre du riz avant la dévaluation. Il faut
noter qu'après la dévaluation, le taux de protection du riz au
Sénégal a diminué, favorisant la vente du riz
importé à un prix relativement bas. Toutefois s'il apparaît
que les riziculteurs peuvent réagir très vivement à une
amélioration ou à une détérioration des incitations
économiques, celles-ci ne peuvent à elles seules expliquer
entièrement le comportement des producteurs. D'autres facteurs autres
que le prix semblent jouer des rôles complémentaires.
Phélinas (1988) a trouvé que le coefficient d'impact des facteurs
autres que le prix s'est révélé statistiquement
significatif pour presque toutes les relations testées: prix et facteurs
autres que le prix semblent jouer des rôles complémentaires. Il
faut alors une cohérence entre la politique des prix et les autres
politiques agricoles (concernant les facteurs de production,
l'amélioration des réseaux de commercialisation, etc.)
Au Bénin le secteur
agricole a fait l'objet de plusieurs réformes agricoles et des actions
stratégiques depuis les indépendances. Elles visent à
accroître la production locale du riz et à atteindre
l'autosuffisance alimentaire. On peut citer :
· La réforme de la
période 1960-1975 qui principalement fait la promotion des cultures de
rente (Houeninvo, 2002). Il faut aussi noter qu'au cours de cette
période, d'importantes actions ont porté sur le riz. Par une
politique d'irrigation en 1966, 1452 ha de périmètres rizicoles
ont été mis en place. Ces périmètres ont connu
l'appui de la coopération chinoise (1966-1971) qui avait proposé
une exploitation de type coopératif. Aussi, un système de
crédits intrants et un système de commercialisation ont-ils
été mis en place. Mais, ces systèmes ont cessé de
fonctionner au départ de la coopération chinoise (Adégbola
et Oloukoï, 2007).
· La politique de la
période 1975-1983 a donné la priorité à
l'autosuffisance alimentaire et à l'approvisionnement en matières
premières des industries de transformations locales naissantes. Les
cultures vivrières furent encouragées à travers des
"campagnes de production" au détriment des cultures d'exportation. Au cours de cette période, on a assisté
à des interventions successives des sociétés
étatiques dans la mise en place des aménagements
considérables afin de rendre le Bénin autosuffisant en riz. Mais
seule la SADEVO, avec une superficie de 1200 ha, a pu en 1977 atteindre 20461
tonnes du riz produit grâce aux aménagements
réalisés dans le Borgou, l'Ouémé et le Mono
(Adégbola et Oloukoï 2007). Les autres sociétés
(SONIAH, OBAR) n'ont pas pu réaliser leurs objectifs.
· Au cours de la
période 1983-1990, la politique agricole a mis l'accent
simultanément sur les cultures vivrières et les cultures de
rente. Mais dans cette période, il y a eu dégradation
générale des indicateurs économiques du Bénin
traduisant ainsi la mauvaise gestion des finances publiques et des
sociétés d'Etat (Houeninvo, 2002). L'Etat a donc abandonné
les grands périmètres rizicoles faute de moyens financiers et
humains pour l'entretien. Les périmètres ont été
confiés aux CARDER (actuelle CeRPA) pour l'encadrement des producteurs.
La stratégie d'aménagement a été remise en cause et
orientée vers les micro-aménagements avec l'approche
participative sous la conduite du Génie Rural (Projet Bas-fonds)
à partir de 1984 (Adégbola et Oloukoï, 2007).
· Le projet
BEN/84/012-BEN/91/002 : "inventaire, étude et aménagement des
bas-fonds" a permis de réhabiliter quelques grands
périmètres rizicoles.
· 1999 : Installation
d'unités de démonstration par le Programme Spécial pour la
Sécurité Alimentaire (PSSA) dans les communes de Kandi, Dangbo et
Glazoué.
· La politique agricole
des années 2000 : en juillet 2000, la lettre de déclaration de
développement rural de 1991 a été ajustée pour
tenir compte des recommandations de la table ronde du secteur rural de
septembre 1995, de la Conférence Economique Nationale de 1996, du
premier Programme d'Action du Gouvernement de Kérékou II, ainsi
que des résultats des différentes réformes menées.
Elle présente de grandes options et des choix stratégiques pour
les prochaines années.
Actuellement, les chinois appuient
les producteurs dans l'aménagement et la maîtrise de l'eau sur les
périmètres irrigués de Dévé dont le bassin
rizicole couvre 150 ha. De plus, dans le cadre de l'intensification des
cultures, les techniciens vietnamiens et leurs homologues béninois
apportent un appui technique à la production du riz dans les trois zones
d'intervention du PSSA sus-citées.
Toutes ces politiques n'ont pas
permis d'atteindre leurs objectifs. Le bilan montre que la plupart de ces
politiques rizicoles n'incitent pas vraiment la production du riz local mais
réduisent plutôt sa compétitivité face au riz
importé. Ces différentes politiques ont des effets au niveau de
la balance des paiements qui est déficitaire suite à
l'accroissement des dépenses d'importations face au recul des recettes
d'exportation et au niveau des producteurs qui ne sont pas très
stimulés à augmenter l'offre du riz face à une demande
sans cesse croissante. Pour pallier ces effets pervers de la politique
agricole, de nouvelles mesures ont été prises. C'est ainsi que
depuis 2006, un accent particulier est mis sur le développement des
cultures vivrières. Pour inciter la production du riz local et assurer
la sécurité alimentaire en riz au Bénin, l'Etat a pris de
nouvelles mesures. Ces mesures consistent entre autres à appuyer le
riziculteur dans sa production et lui permettre de produire efficacement. Ces
mesures sont : modernisation agricole, promotion et diversification des
filières agricoles, promotion des grandes exploitations/entreprises
agricoles, appui à l'émergence et à la
professionnalisation des acteurs, amélioration des approches de gestion
des projets et programmes, mise en place d'un mécanisme de financement
de l'agriculture, renforcement de l'autorité de l'Etat dans son
rôle de contrôle et de régulation, maîtrise de la
variation inter-saisonnière des flux des produits et de leurs prix,
amélioration de l'environnement institutionnel, juridique,
législatif et réglementaire, revalorisation du statut des
producteurs et des productrices, sécurisation du foncier,
préservation et valorisation de l'environnement. Pour la filière
riz l'objectif de la politique agricole est d'atteindre une production de 180
000 tonnes en 2011 (Adégbola, 2007).
Les travaux du forum
organisé par APM Bénin (Avril 2003) sur le commerce international
du riz et les enjeux de la riziculture au plan régional ont
montré que : la croissance de la
production mondiale du riz diminue, le
marché international du riz est étroit et instable, les importations du riz croissent en Afrique, le marché mondial demeure
déprimé à court terme. Ainsi,
s'il est certain que le marché mondial du riz devrait se redresser et se
développer à moyen terme, il est vrai que pour le moment on n'en
voit pas encore les signes. Il faut donc faire un pari sur l'avenir. La plupart
des observateurs s'attendent à terme à une augmentation des
cours mondiaux du riz. Les pays africains devront alors choisir entre supporter
une facture de plus en plus lourde pour assurer la sécurité
alimentaire de la population ou bien relancer la production locale. C'est cette
option qu'il faut bien sûr privilégier dans l'intérêt
des producteurs et dans l'intérêt national (APM-Bénin,
2003).
Alors autant anticiper le
mouvement en soutenant les initiatives paysannes partout dans le pays et en
concevant une politique sectorielle sérieuse permettant aux paysans
d'accéder aux innovations techniques (mobilisation des acquis de la
recherche rizicole, systèmes de vulgarisation, systèmes
d'approvisionnement, crédit, amélioration du
décorticage...)
Adégbola et Sodjinou
(2003) ont réalisé une étude sur les
Préférences des consommateurs et leurs raisons.
Selon ces études, il ressort que les populations
consomment relativement plus le riz importé que le riz
local. En ce qui concerne le riz local, 64% des personnes
interrogées par les chercheurs ont déclaré avoir une
grande préférence pour le riz
étuvé. Les raisons de cette préférence sont
multiples. Il s'agit surtout de la saveur (31% des cas), de la
disponibilité sur le marché et du prix relativement faible
(environ 13% des cas). D'autres encore (environ 10% des cas)
ont évoqué les qualités nutritives du riz
étuvé par rapport au riz importé. Les
autres raisons de préférence évoquées (entre 1 et
3% des cas) par les consommateurs sont : la
disponibilité au village, le pouvoir de gonflement (ou
d'absorption d'eau) et la facilité de cuisson. Par
contre, beaucoup de personnes n'apprécient pas le riz local. Les
raisons évoquées par ces personnes sont essentiellement la
présence de cailloux ou de déchets (42% des cas), la non
succulence du riz étuvé (environ 9% des cas), la cherté et
la méconnaissance de ce type du riz (24% des cas). Parmi les autres
raisons on retrouve la difficulté de préparation (3% des cas) et
la préférence trop poussée pour le riz importé.
Adégbola et Singbo (2005)
ont étudié l'impact de l'importation du riz sur la
compétitivité et la rentabilité de la production nationale
au Bénin et sont arrivés à la conclusion que la production
nationale en riz est en progression ces dernières années.
Toutefois, cette production nationale ne couvre que 10 à 15% des besoins
effectifs en riz. Le déficit alimentaire structurel en riz de l'ordre de
50.000 tonnes du riz décortiqué en 2002 est couvert par les
importations. Cependant, les importations béninoises en riz sont plus
dictées par l'évolution de la réglementation commerciale
nigériane que par le niveau du déficit national. Le principal
problème du riz local demeure sa faible qualité comparée
au riz importé. Il est donc important d'améliorer le rapport
qualité/prix de la production locale. Cet objectif passe avant tout par
une amélioration des activités de post-récolte (battage,
séchage du paddy, étuvage, décorticage conditionnement) et
des stratégies de mise en marché. La concurrence de l'importation
du riz et de la production locale semble provenir du don japonais.
Perret (2003) a mis en exergue la
position du riz local, particulièrement celui produit dans la
région de l'Ouémé (Dangbo et Adjohoun), face au riz
importé et les possibilités pour le premier de trouver les moyens
d'arriver à mieux concurrencer le second. Il est arrivé à
situer la production du riz locale comme une culture assez marginale,
puisqu'elle ne représente que 5%, en volume, de la production
céréalière du Bénin, et environ 0,5% de la valeur
de la production agricole nationale. En outre, la production locale du riz
consommable avoisinant 25.000 à 30.000 tonnes annuelles, se situe entre
10% et 20% des importations du riz au Bénin selon les années, et
ne permet pas de satisfaire le besoin de consommation nationale de l'ordre de
70.000 à 80.000 tonnes. Les études montrent que, même si la
production nationale du riz demeure marginale au Bénin, elle est
également concentrée dans le nord et le centre du pays, la
production de l'Ouémé atteignant difficilement 1% de la
production nationale, où environ 500 tonnes annuelles pour les
sous-préfectures de Dangbo et d'Adjohoun. Une comparaison
intéressante serait de dire que la production annuelle de Dangbo et
d'Adjohoun représente la quantité du riz importé qui est
réexporté de manière bi-hebdomadaire par Igolo. Hormis une
production du riz marginale, il souligne les autres points faibles de la
production locale. Ces points faibles sont :
§ Une présence
discontinue sur les marchés compte tenu du fait qu'il est
majoritairement cultivé une seule fois l'année
(prédominance d'une culture de bas-fonds avec un seul cycle annuel de
production) et qu'il est difficile d'un point de vue technique et financier de
faire des stocks tout au long de l'année ;
§ Un rapport qualité
prix peu attractif, puisqu'à qualité à peu près
« équivalente », le riz importé est vendu
1.000 à 2.000 FCFA moins cher au niveau des semi-grossistes. De
même, par comparaison au niveau des détaillants, l'écart de
prix pour un sac de 50 kg, atteignant entre 500 et 1.500 FCFA, demeure
favorable au riz importé.
Pour le compte du
CCR-Bénin, Hounhouigan(2005) a fait une étude qui vise à
évaluer les qualités de quelques types du riz vendus au
Bénin. Cette étude montre que les variétés du riz
local étudiées ont des caractéristiques physiques,
culinaires, nutritionnelles et organoleptiques similaires à celles d'une
ou de plusieurs des variétés importées
étudiées. La grande difficulté reste d'intégrer
tous les paramètres de qualité dans un même type du riz mis
en marché. Ceci dépend des caractéristiques
génétiques des variétés, des conditions
environnementales de production et surtout des prétraitements et des
traitements de décorticage subis par le riz paddy. De manière
générale, la qualité du riz produit localement peut
être améliorée de manière notable en
maîtrisant les opérations de prétraitement, de
décorticage et de triage du riz dans la mesure où les
caractéristiques physiques, nutritionnelles, culinaires et
organoleptiques complétant ces opérations peuvent affecter la
valeur nutritionnelle, l'aptitude culinaire et les qualités sensorielles
du produit. Parmi les variétés locales produites et
testées dans son étude, le riz 11365 et Béris 21 ont eu
les meilleurs scores d'acceptabilité au niveau des panels de
dégustateurs avec une mention spéciale pour Béris qui n'a
pu être distingué du riz importé Caprice par le panel de
dégustation. Mais leur décorticage et triage nécessitent
d'être améliorés pour réduire leur taux
d'impureté (valable surtout pour Béris 21) et surtout le taux de
brisures. Par ailleurs, le décorticage peut améliorer leur valeur
nutritionnelle, qui, dans les conditions actuelles n'est pas très
différente de celle des variétés importées.
Indépendamment de ses caractéristiques intrinsèques, IRAT
127 nécessite un décorticage et triage plus soigneux qui
affectera certainement sa valeur nutritionnelle, mais améliorera sa
qualité culinaire et ses qualités organoleptiques.
Abiassi (2006) a
étudié les instruments de régulation des importations du
riz au Bénin et a montré que l'élasticité de la
demande des importations du riz par rapport au prix relatif est de -0,677
à court terme et de - 1,053 à long terme. Ces différentes
élasticités expriment qu'à court terme, une augmentation
des tarifs sur le prix des importations de 10% entraînerait une baisse du
volume des importations de 6,77% toutes choses étant égales par
ailleurs et qu'à long terme, cela se traduirait par une baisse des
importations de 10,5%.
Les rapports de la commission de
l'Union Africaine sur la sécurité alimentaire en 2005 indiquent
que la production alimentaire de l'Afrique doit augmenter d'au moins 4 à
6% par an pendant un certain nombre d'années pour pourvoir
répondre aux besoins de la population africaine qui doit passer de 0,9
milliard en 2005 à 1,26 milliard de personnes en 2020. Ainsi la commission de l'Union Africaine a donc
exhorté les gouvernements africains et le secteur privé à
soutenir durablement la production et la consommation d'aliments ayant une
haute valeur nutritive.
Le problème de la
sécurité alimentaire dans le monde et surtout en Afrique n'est
pas nouveau. C'est ce qui explique les nombreux travaux réalisés
sur ce problème depuis 1974 (année de la première parution
de ce concept) jusqu'à nos jours. En effet, atteindre la
sécurité alimentaire demeure un problème pertinent dans
les pays de l'Afrique de l'Ouest. Selon Shapouri et Rosen (1999), l'Afrique
Subsaharienne est la région la plus vulnérable en matière
de sécurité alimentaire. Pour Solagral (2000), malgré une
amélioration lente mais régulière de la situation
alimentaire dans le monde, la situation demeure très préoccupante
en Afrique sub-saharienne où 180 millions de personnes étaient
sous alimentées entre 1995 et 1997, sois 1/3 de la population. Collomb
(1999) pense que le nombre de sous-alimentés en Afrique
Sub-saharienne risque d'être multiplié par deux, passant de 175
à 300 millions avec des disparités régionales
extrêmement fortes.
Pour Luc Cambrezy et Pierre Janin
(2008), les disponibilités alimentaires sont
quantitativement et qualitativement insuffisantes : moins de 2500 calories
par jour et par personne. Aussi, pensent- ils que la diversité
alimentaire est faible et se réduit au profit d'aliments de
substitution. Selon la FAO (2004), la fréquence des personnes malnutries
est passée de 34% à 57% en Afrique Centrale. Tous ces travaux
mettent en exergue la pertinence du problème de
l'insécurité alimentaire dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et
du Centre. Mais ces problèmes ne sont pas sans causes.
Pour Dembélé
(2001), la crise alimentaire en Afrique subsaharienne s'explique par la
conjugaison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont la stagnation,
voire la baisse de la production alimentaire par habitant à cause de la
croissance rapide de la population par rapport aux gains de productivité
agricole, le manque de devises et la pauvreté des populations. Cette
crise alimentaire qui s'est traduite par la flambée des prix des
matières agricoles de base a affecté l'ensemble de la population
mondiale et en particulier celle de l'Afrique de l'Ouest.
La plupart des analystes
s'accordent à fixer le début des manifestations de cette crise
mondiale à 2007, mais ses racines et ses signes annonciateurs sont
antérieurs. Ainsi
Josette Sheeran,
directrice du
Programme
Alimentaire Mondial (PAM) estime que ces signes étaient visibles
dès 2005 ou 2006 : « Je pense que tout a commencé il y a
trois ou quatre ans, lorsque la consommation de certains produits agricoles de
base a dépassé la production à l'échelle mondiale.
La sécheresse dans des pays comme l'Australie n'a rien
arrangé (la production de céréale a été
divisée par deux). Les stocks alimentaires ont commencé
à baisser, et pas simplement dans les pays riches. Ça a
été la même chose en Éthiopie par exemple. Est venue
s'ajouter la hausse des cours du pétrole. A 80 dollars le baril de brut,
il devenait intéressant, d'un point de vue économique, de
fabriquer des carburants à partir de denrées agricoles
». La combinaison de deux facteurs a aggravé la crise. Cette
flambée des prix marque également la fin d'une période
stabilité des prix. Ceci pose le problème de la
dégradation des terres dans ces deux régions. En
réalité, sous l'effet conjugué de l'urbanisation, le
processus de désertification, les impacts de réchauffement
climatique, la déforestation ou l'abus des engrais, on assiste à
la réduction des terres arables (Montcho, 2010). Selon la FAO (1996),
les deux tiers du continent sont sujets au risque de sécheresse dû
à l'instabilité des pluies et leurs mauvaises répartitions
dans l'espace et dans le temps. Aussi l'utilisation de plus en plus croissante
des matières agricoles pour produire des biocarburants a-t-il
entraîné une diminution de l'offre de nourriture disponible pour
la consommation humaine à l'échelle globale. C'est pourquoi les terres consacrées aux cultures de biocarburants
de synthèse ne sont plus disponibles pour les cultures
vivrières ; ce qui fait que les subventions aux biocarburants sont
un facteur majeur de la crise alimentaire mondiale de 2007 (Montcho, 2010).
Pour atteindre un niveau de
sécurité alimentaire adéquat, Cleassens et Feijen (2007) pensent que tout repose sur l'augmentation de la
productivité et des investissements en équipements agricoles.
Savadogo (2009), attire
l'attention sur le fait que le développement récent des
investissements directs étrangers, vu sous un angle positif, devrait
être appréhendé avec beaucoup de précautions.
C'est-à-dire qu'au lieu de permettre à l'agriculture de jouer son
rôle de sources de devises pour les Etats et son rôle de
sécurité alimentaire pour les populations, ces investissements
pourraient contribuer à désarticuler les initiatives mises en
place.
En matière de politique en
faveur de la sécurité alimentaire, il existe une multitude
d'initiatives engageant à la fois la responsabilité des Etats,
des différentes organisations d'intégration régionale, des
réseaux de recherche, d'opérateurs économiques et des ONG.
C'est dans cette optique que le Réseau de Prévention des Crises
Alimentaires au Sahel et en Afrique de l'Ouest (RPCA) lors de sa 23e
réunion a souligné une prise en compte insuffisante des
données nutritionnelles et socio- économiques; ce qui contribue
à l'insécurité alimentaire.
Certes plusieurs pays disposent
actuellement des politiques ou plans d'actions de nutrition adoptés
(Burkina Faso, Gambie et Sénégal par exemple), d'autres ont des
politiques agricoles et ou sanitaires qui intègrent des objectifs de
nutrition (Bénin, Mauritanie, Mali par exemple). Mais les effets de ces
politiques sont invisibles. C'est pourquoi Savadogo (2009) a fait une remarque pertinente : Il constate une
absence totale de la revue de littérature sur les études d'impact
de la politique agricole de l'UEMOA qui aurait pu permettre de savoir si cette
Politique Agricole a propulsé la sécurité alimentaire dans
les différents Etats membres et pour l'Union dans son ensemble ou
si la PAU incorpore en son sein des mécanismes pour juguler à
l'avenir les effets des chocs internationaux des prix alimentaires.
Montcho (2010) rappelle à
ceux qui élaborent les politiques et plans que « la
formulation de politiques publiques pertinentes doit prendre en compte les
caractères structurelles des filières qu'elles souhaitent
appuyer».
L'exploitation des données
issues des enquêtes sur les ménages réalisées par le
PAM et ses partenaires en 2009 au Bénin, au Libéria, en
Guinée-Bissau et au Sénégal (2010) permet de situer la
place du riz dans la sécurité alimentaire familiale de ces pays.
La part du riz dans la consommation des ménages est élevée
- supérieure à 20% - au Libéria, en Guinée Bissau
et au Sénégal. Contrairement à ce que l'on pourrait
penser, le riz ne semble pas être un aliment spécifiquement
consommé par les ménages urbains. Sur les quatre pays
analysés, il n'y a qu'au Bénin où le taux de consommation
du riz est supérieur en zone urbaine par rapport aux zones rurales. La
contribution du riz à la consommation alimentaire globale est
particulièrement forte pour les ménages en situation
d'insécurité alimentaire. Le poids du riz passe d'environ 20%
(excepté le Benin) pour les ménages en situation de
sécurité alimentaire à plus de 40% (au
Sénégal) et même de 50% (au Libéria, en
Guinée-Bissau) de la consommation alimentaire globale pour les
ménages en insécurité alimentaire sévère. Le
riz étant très majoritairement acheté au comptant
(à l'exception de la Guinée-Bissau), son prix est un enjeu majeur
en termes de sécurité alimentaire. Sur les quatre pays pour
lesquels les données sont disponibles, on peut noter que dans trois
d'entre eux (Libéria, Guinée Bissau et Sénégal) les
producteurs du riz souffrent plus d'insécurité alimentaire
sévère que l'ensemble de la population. Toutefois, au
Bénin et au Libéria, la prévalence de
l'insécurité alimentaire sévère est moins
élevée chez les producteurs du riz qu'elle ne l'est en milieu
rural. Le Sénégal est le seul pays où le taux
d'insécurité alimentaire sévère est plus
élevé chez les producteurs du riz que dans l'ensemble du monde
rural. Le phénomène tient sans doute à la grande
précarité de la riziculture familiale au Sénégal
(del Villar et al, 2011).
Au vu de cette littérature,
la situation alimentaire au Bénin reste encore précaire,
malgré les efforts déployés par les gouvernements depuis
les indépendances.
En somme, il a été
constaté que la majeure partie des sommets, réunions et ouvrages
se sont penchés sur l'importance de la sécurité
alimentaire en Afrique de l'Ouest. Ils ont aussi abordé les causes et
les conséquences de l'insécurité alimentaire, les
politiques à mettre en oeuvre ainsi que la place du riz dans la
sécurité alimentaire des ménages en Afrique de l'Ouest et
particulièrement au Bénin. Cependant, ils n'exposent pas
clairement l'influence de l'importation du riz sur la sécurité
alimentaire au Bénin. C'est sans doute ce à quoi les parties qui
vont suivre seront consacrées.
1-3- Objectifs et
hypothèses de l'étude
1-3-1- Les objectifs de l'étude
L'objectif général
de cette étude est d'analyser les effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire au Bénin sur la période
1990-2010.
De façon spécifique,
il s'agit de :
1- Analyser
l'évolution de l'importation du riz et de la sécurité
alimentaire au Bénin,
2- Analyser les
déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin,
3- Analyser les
effets de l'importation du riz sur la sécurité
alimentaire au Bénin.
1-3-2- Les
hypothèses de l'étude
Quatre hypothèses
serviront de base à cette étude :
H1 : Le
ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz est
inférieur à l'unité.
H2 : Le taux
de dépendance alimentaire au Bénin est inférieur à
12%.
H3 : La
réexportation du riz est le déterminant principal de la demande
d'importation du riz.
H 4 :
L'importation du riz a une incidence positive sur l'offre alimentaire
disponible par habitant.
1-4- Méthodologie
Elle fera l'objet dans le cadre de
cette étude, de la présentation de l'échantillonnage, des
types de données collectées et leurs sources, des
différents modèles appropriés pour la vérification
de chaque hypothèse et enfin de la méthode d'estimation
utilisée.
1-4-1-
L'échantillonnage
Les données
utilisées dans le cadre de cette étude sont des séries
temporelles. Elles couvrent la période 1990-2010 soit 21 observations.
La riziculture n'a réellement démarré au Bénin
qu'après l'indépendance. De 1961 à 1978, la production du
riz a connu un essor rapide avec le développement de
périmètres irrigués par des sociétés
nationales. Au début des années 80, ces grands
périmètres ont été abandonnés et la
production rizicole a largement diminué, passant de 20 000 tonnes
à moins de 10 000 tonnes (Verlinden et Soulé, 2003).
L'activité n'a véritablement repris qu'au début des
années 90 et a connu, depuis, un essor puisque la production atteignait
déjà en 2011, 110 000 tonnes (FAO, 2011).
Aussi faut-il remarquer que la
sécurité alimentaire, n'est admise comme un droit fondamental de
l'Homme par les Nations Unies qu'en 1990. (FAO, 1996)
1-4-2- Les données
et leurs sources.
Les données concernant les
importations, les exportations et les réexportations ont
été recueillies au Port Autonome de Cotonou (PAC), à
l'Institut National des Statistiques et de l'Analyse Economique (INSAE). Pour
ce qui concerne la collecte des données sur la sécurité
alimentaire, les centres de documentation de l'ONASA, de l'INSAE, du MAEP, et
des sites internet ont été visités ou consultés.
Les données recueillies sont des données secondaires. Nous avons
utilisé à cet effet les annuaires, les bulletins statistiques et
les rapports annuels disponibles dans lesdits centres.
1-4-3- Les modèles
conceptuels
v Le modèle
1 : le modèle de la demande d'importation du riz
· Présentation du
modèle de base
Les modèles
économétriques retenus ont pour cadre de référence
celui de Khan, Ross (1975), de Pritchett (1987) et de Abiassi (2006). Les
premiers ont estimé pour cinquante (50) pays, une fonction de demande
traditionnelle des importations qui expliquent les importations réelles
(M) par des variables telles que le revenu réel (Y), le ratio du prix
des importations (Pm) et le prix domestique (Pd). La fonction de base de la
demande d'importation se présente donc comme suit :
Ln M(t) = b0 +
b1ln Y(t) + b2 ln [Pm(t) / Pd(t)] + v(t)
(4)
Abiassi (2006) a
réalisé une étude sur les instruments de régulation
des importations commerciales du riz au Bénin. Le modèle
économétrique utilisé est inspiré du modèle
précédent dans lequel il a introduit la taxe à
l'importation (tm). Le modèle se présente comme suit :
Ln M(t) = b0 +
b1ln [Pm(t)x[1+ tm] / Pd(t)] + b2 ln Y(t) +
v(t) (5)
V(t) est le terme
d'erreur aléatoire. Les variables ont été mises sous forme
logarithmique pour traduire directement leur sensibilité sur la demande
d'importation du riz.
· Choix du modèle
économétrique
Les remarques faites sur les deux
modèles de base nous permettent de distinguer deux catégories de
variables susceptibles d'influencer l'importation du riz. On note les prix
d'une part et les agrégats macroéconomiques d'autre part. Ainsi,
pour mesurer l'effet de chaque catégorie de variables sur la demande
d'importation du riz, nous avons distingué deux modèles de
demande d'importation du riz.
Modèle
1-1 : Effet prix sur l'importation du riz
Sous sa forme
générale, le modèle se présente comme
suit :
Où f est une fonction.
La forme fonctionnelle du
modèle est la suivante :
· Définition et
justification des signes attendus des coefficients des variables.
o M(t) :
représente le volume d'importation du riz à l'année t.
C'est la quantité du riz introduite sur le territoire national à
titre commercial ou de don pour être consommé au Bénin ou
réexporté vers les pays limitrophes. Elle représente la
variable dépendante de ce modèle.
o b10
: le terme constant. Ce terme explique l'existence d'une quantité
indépendante du riz importé. C'est le volume incompressible du
riz importé. D'où son signe positif attendu ( .
o PM(t) : le prix
à l'importation du riz. Il représente le coût auquel le riz
est acheté à l'étranger par les importateurs
béninois. Il est introduit dans le modèle pour mesurer la
sensibilité du pouvoir d'achat des importateurs sur le volume du riz
importé. Plus il augmente, moins le pouvoir d'achat des importateurs est
important. D'où le signe négatif attendu du prix à
l'importation du riz sur le volume du riz importé
o PRLD(t) :
le prix du riz local à Dantokpa. C'est le coût moyen annuel auquel
le riz local est acheté au marché international de Dantokpa par
les consommateurs. Cette variable est introduite dans le modèle pour
éviter l'hétérogénéité des prix du
riz local sur les différents marchés du Bénin. Lorsque ce
prix augmente, le riz importé devient compétitif au riz local, ce
qui entraine une augmentation du volume du riz importé. D'où le
signe positif attendu du PRLD sur le volume du riz importé .
o PRMD(t) :
le prix du riz importé à Dantokpa. C'est le coût moyen
annuel auquel le riz importé est acheté au marché Dantokpa
par les consommateurs. Cette variable est introduite dans le modèle
pour éviter l'hétérogénéité des prix
du riz importé sur les différents marchés du Bénin.
Lorsque ce prix augmente, le riz local devient compétitif au riz
importé, ce qui entraine une diminution du volume du riz importé.
D'où le signe négatif attendu du PRMD sur le volume du riz
importé .
o TCDC(t) :
le taux de change du Dollar par rapport au FCFA. C'est le nombre d'unité
de monnaie FCFA qu'on peut obtenir pour une unité de Dollar. Il est
introduit dans le modèle pour mesurer la capacité des
importateurs béninois à acheter le riz de l'étranger (pays
utilisateurs du Dollar). Son augmentation se traduit par une diminution du
pouvoir d'achat des importateurs. D'où le signe négatif attendu
du TCDC sur le volume du riz importé .
o TCCN(t) :
le taux de change du FCFA par rapport au Naira. C'est le nombre d'unité
de monnaie Naira qu'on peut obtenir pour une unité de FCFA. Il est
introduit dans le modèle pour mesurer les effets de sa variation sur
celle de l'importation du riz. Lorsque ce taux augmente, les importateurs sont
plus incités à réexporter le riz vers le Nigéria du
fait des gains de change, ce qui entraine une demande supplémentaire
d'importation du riz. D'où le signe positif attendu du TCCN sur le
volume du riz importé .
o (t) : le terme d'erreur. Ce terme prend en compte les
différentes erreurs qui seront commises lors de notre estimation.
Modèle
1-2 : Effet de l'offre et de la demande sur l'importation du riz.
Sous sa forme
générale, le modèle se présente comme
suit :
Où f est une fonction.
La forme fonctionnelle du
modèle est la suivante :
· Définition et
justification des signes attendus des coefficients des variables
o M(t) :
représente le volume d'importation du riz à l'année t.
c'est la variable dépendante.
o : le terme constant. Ce terme explique l'existence d'une quantité
indépendante du riz importé.
o PNR(t) :
la production nationale du riz. Elle représente le volume total du riz
produit au Bénin. Son augmentation se traduit par une diminution du
volume du riz importé. D'où le signe négatif attendu de la
PNR sur le volume du riz importé
o REXR(t) :
la réexportation du riz. D'après la littérature, elle est
une des causes principales de l'importation du riz au Bénin. Elle est
introduite dans le modèle pour étudier les effets de sa variation
sur celle de l'importation du riz et aussi pour vérifier
l'hypothèse N°3. Son augmentation se traduit par une hausse de
l'importation du riz. D'où le signe positif attendu de la REXR sur le
volume du riz importé .
o AAL(t) :
l'aide alimentaire. Elle est introduite dans le modèle pour
étudier les effets de sa variation sur celle de l'importation du riz.
C'est une autre forme d'importation du riz. Elle vient donc en augmentation du
volume total des importations alimentaires. D'où le signe positif
attendu de l'AAL sur le volume du riz importé .
o PIBr(t) :
le produit intérieur bruit réel. La croissance du PIBr est source
de richesse et d'augmentation de productivité au niveau des
différentes branches de l'économie. Dans l'approche
dépense du calcul du PIB, les importations viennent en diminution.
D'où le signe négatif attendu du PIBr sur le volume du riz
importé
o POP(t) :
la population totale. Elle est introduite dans le modèle pour mesurer
l'effet de la croissance démographique sur le volume du riz
importé. Sa croissance se traduit par une demande supplémentaire
de la consommation. D'où le signe positif attendu de la POP sur le
volume du riz importé .
o (t) : le terme d'erreur. Ce terme prend en compte
les différentes erreurs qui seront commises lors de notre estimation.
Le modèle 2 :
le modèle de sécurité alimentaire
· Présentation
du modèle de base
Le modèle
économétrique retenu a pour cadre de référence
celui de Laga et Kpoto (2010) qui ont estimé pour le Bénin sur
la période de 1990 à 2008 une fonction d'offre alimentaire
disponible par habitant. Les variables utilisées pour la construction du
modèle sont les suivantes :
o L'offre alimentaire disponible
par habitant (OADH)
o La production alimentaire
nationale (PAN)
o Les importations alimentaires
(MAL)
o Les aides alimentaires (AAL)
o Les exportations alimentaires
(XAL)
o Le taux d'inflation (TINF)
o Le taux de croissance du PIB
réel (TPIB).
Sous sa forme
générale, le modèle se présente comme
suit :
Où f est une fonction.
La forme fonctionnelle du
modèle est la suivante :
Avec Ut le terme
d'erreur aléatoire.
Cette équation indique que
le niveau de l'offre alimentaire disponible par habitant est fonction de
l'effet conjugué de la PAN, MAL, XAL, AAL, TINF et du TPIBr.
En effet, l'offre alimentaire au
niveau d'un pays ou d'une localité correspond généralement
à la somme de la production alimentaire locale (production
végétale, animale et halieutique), des importations commerciales
et de l'aide alimentaire, diminuée des exportations et des variations de
stocks. D'après la littérature, l'insécurité
alimentaire résulte des déficiences dans l'offre alimentaire, de
l'instabilité de cette offre dans le temps et dans l'espace et des
possibilités insuffisantes d'accès économique et physique
des individus et des ménages aux denrées alimentaires
disponibles. La défaillance de l'un ou de plusieurs des facteurs qui
sous-tendent les trois composantes provoque une insécurité pour
certains groupes de populations qui en subissent les effets et en termes de
malnutrition ou de famine (Azoulay et Dillon, 1993). Au Bénin, une étude
réalisée par la FAO (1995) a révélé
globalement les causes de l'insécurité alimentaire qui sont entre
autres :
o les pénuries alimentaires
liées aux aléas climatiques et autres catastrophes ;
o une pression
démographique très forte, qui est à l'origine
d'épineux problèmes fonciers et d'une production alimentaire
insuffisante ;
o l'absence de possibilités
de sources de revenus ou d'emplois alternatifs ;
o les pertes de production
liées au stockage et aux procédés de
transformation ;
o la pauvreté rurale et
urbaine ;
o l'isolement et l'enclavement de
certaines localités qui vont de pair avec un manque de structure de
commercialisation (marché). Dans ces zones, la commercialisation de la
production est difficile et s'effectue souvent à des conditions
désavantageuses (prix bas). En situation déficitaire s'ajoute les
problèmes de ravitaillement : les denrées ne sont pas
disponibles et les prix sont souvent prohibitifs, principalement dus aux
difficultés de transport.
· Choix du
modèle
Pour ramener ce modèle dans
le cadre de la réalisation de l'objectif spécifique 3, certaines
modifications seront apportées au modèle de base.
Les variables telles que : l'importation du riz (MR) et la
réexportation du riz (REXR) seront introduites.
Sous sa forme
générale, le modèle se présente comme
suit :
La forme fonctionnelle du
modèle est la suivante :
Avec Ut le terme
d'erreur aléatoire et L le logarithme népérien.
Dans ce modèle, outre les
taux, les variables ont été mises sous forme logarithmique pour
permettre une analyse directe des sensibilités en termes
d'élasticité à travers les coefficients.
Les variables telles que PALN,
MAL, XAL, AAL, TINF et TPIBr expliquent le modèle de base à
près de 99,51%, ce qui implique sans doute leur pertinence.
En ce qui concerne la variable MR,
elle est pertinente dans la mesure où l'analyse des effets de sa
variation sur un indicateur de la sécurité alimentaire nous
permettra de réaliser l'objectif général de notre
étude.
Quant à la variable REXR,
elle est introduite dans le modèle pour voir les effets de sa variation
sur l'OADH car, elle constitue l'une des causes principales de l'importation du
riz au Bénin.
· Définition et justification des signes attendus des coefficients des
variables.
o OADH(t) :
l'offre alimentaire disponible par habitant à l'année t. Elle
correspond à la production nationale (production végétale
et production animale et halieutique), les importations et l'aide alimentaire,
moins les exportations par habitant. Elle représente la variable
dépendante du modèle.
o PALN(t) :
la production alimentaire nationale. Elle regroupe la production
végétale, la production animale et la production halieutique.
Pour la production végétale, les céréales et les
tubercules constituent l'alimentation de base de la population
béninoise. D'autres groupes de produits, les légumineuses et les
maraîchers, viennent en complément. La production de ces
denrées croît au fil des années en dehors de quelques
périodes d'insuffisances pluviométriques (REP, 2001).
L'accroissement de la PALN s'accompagne d'une augmentation de l'OADH.
D'où l'effet positif attendu de la PALN sur l'OADH
o MAL(t) :
l'importation alimentaire. Les importations alimentaires viennent gonfler
l'offre alimentaire intérieure. D'où l'effet positif attendu des
importations alimentaires sur l'OADH
o XAL(t) :
les exportations alimentaires. Elles sortent d'un pays pour l'extérieur.
Par conséquent diminue offre alimentaire disponible par habitant.
D'où le signe négatif attendu des XAL sur l'OADH
o AAL(t) :
les aides alimentaires. Tout comme les importations alimentaires, les aides
alimentaires viennent gonfler l'offre alimentaire intérieure.
D'où le signe positif attendu des AAL sur l'OADH
o MR(t) :
l'importation du riz. Tout comme les MAL, l'importation du riz vient en
augmentation de l'offre alimentaire intérieure. D'où l'effet
positif attendu de l'MR sur l'OADH
o REXR(t) :
la réexportation du riz. Tout comme les exportations alimentaires, la
réexportation du riz sort d'un pays pour l'extérieur. D'où
l'effet négatif attendu de la REXR sur l'OADH
o TINF(t) :
le taux d'inflation. Il représente une augmentation du niveau
général des prix. Lorsque les prix augmentent, la demande baisse.
D'où le signe négatif attendu du TINF sur l'OADH
o TPIBr(t) : le
taux de croissance du PIB réel. C'est un outil d'analyse de
l'activité économique en tant qu'indicateur de la croissance
économique qui est une source de richesse et d'augmentation de
productivité au niveau des différentes branches de
l'économie. Or la production agricole alimentaire fait partie des
différentes branches de l'économie. d'où le signe positif
attendu du TCPIBr sur l'OADH
1-4-4- Les méthodes
d'estimation des coefficients des modèles
L'estimation des différents
coefficients des modèles sera faite par la méthode des Moindres
Carrés Ordinaires (MCO) au moyen du logiciel Eviews 5.1.
· Tests
statistiques
Cette étude se fera sur
vingt-un ans, couvrant ainsi la période allant de 1990 à 2010.
Pour s'assurer de la qualité de notre modèle, des tests de
diagnostic, de validation seront effectués.
· Tests de
diagnostic
· Etude de
stationnarité
Test de racine unitaire :
c'est le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) qui est utilisé
pour vérifier la stationnarité des séries. En effet, une
série temporelle est dite stationnaire si sa moyenne et sa variance sont
constantes dans le temps et si la valeur de la covariance entre deux
périodes ne dépend pas du moment auquel la covariance est
calculée. Ainsi, la non stationnarité d'une série se
manifeste à travers deux composantes : la présence de
tendance déterministe et/ou de tendance stochastique. A cet
égard, le test proposé par Dickey-Fuller (1981) prend en compte
le trend (tendance déterministe) et la racine unitaire (tendance
stochastique). Il se fait sur la base de trois modèles que
sont :
Modèle 1 :
Modèle 2 :
Modèle 3 :
En conséquence, la lecture
du résultat se fait en deux étapes :
1/ la significativité ou
non du trend : elle est appréciée à partir de la
statistique calculée ou la probabilité attachée à
cette statistique (elle est comparée à 5%)
2/ la présence ou non de
racine unitaire : à cet effet, on teste l'hypothèse nulle
H0 contre l'hypothèse alternative H1. Les
hypothèses sont :
H0 :
présence de racine unitaire
H1 : absence de
racine unitaire
- Si ADF > valeur critique
alors on accepte H0 : la série a une racine
unitaire.
- Si ADF = valeur critique alors
on accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.
· Etude de
coïntégration
Deux tests de
coïntégration sont généralement
utilisés :
- Test de
coïntégration de Engle et Granger (1987). En effet, deux
séries sont dites coïntégrées si les deux conditions
suivantes sont vérifiées :
* les deux séries sont
affectées d'une tendance stochastique de même ordre
d'intégration d :
* une combinaison linéaire
de ces deux séries permet de se ramener à une série
d'ordre d'intégration inférieur :
[1 2] est
le vecteur de coïntégration.
Ce test se fait en estimant le
modèle de long terme et en étudiant la stationnarité des
résidus du modèle ainsi estimé. Si ces résidus sont
stationnaires en niveau, alors les séries sont
coïntégrées.
- Test de
coïntégration de Johansen (1988) permet
par la méthode de maximum de vraisemblance de tester l'existence d'une
relation de long terme dans les séries temporelles stationnaires et
d'obtenir tous les vecteurs de coïntégration dans un cadre
multi-varié. Contrairement à l'approche de Engle et de Granger
qui ne tient compte que d'une seule relation de coïntégration,
celle de Johansen parait plus attrayante lorsqu'on veut tester la
coïntégration dans un système de plusieurs variables. Ce
test est basé sur deux (02) approches :
* La première,
appelée statistique de la trace, test l'existence d'au moins n vecteurs
de coïntégration dans un système comportant N-n
variables.
* La seconde
dénommée statistique de la valeur propre maximale, teste s'il
existe exactement n vecteurs de coïntégration contre l'alternative
de n+1 vecteurs.
· Tests de validation
du modèle
o La statistique R2
pour la qualité de la régression.
o Le test de
significativité globale du modèle de Fisher.
o Le test de normalité de
Jarque-Bera.
o Le test de Breusch-Godfrey et la
statistique de DW pour l'autocorrélation des résidus.
o Le test
d'hétéroscédasticité de White.
o Le test de Ramsey.
o Les tests de stabilité de
Cusum et Cusum of Squares pour vérifier la stabilité du
modèle.
CHAPITRE DEUXIEME :
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Chapitre 2 : Présentation et analyse des
résultats
Cette section sera
consacrée essentiellement à la présentation des
résultats obtenus sur l'évolution des différentes
variables et l'estimation des modèles économétriques
retenus à base du logiciel Eviews 5.1 afin d'analyser les
déterminants de la demande d'importation du riz et son influence sur
l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin.
2-1- Analyse de
l'évolution des variables
Cette partie présente
l'évolution des variables telles que la production nationale du riz,
l'importation du riz, la réexportation du riz, les prix du riz local et
importé au marché Dantokpa, la population totale, la production
alimentaire nationale, les importations, les exportations et les aides
alimentaires.
2-1-1- Analyse de l'évolution de la production
nationale du riz
De l'examen du graphique 1, il
ressort deux périodes dans la production nationale du riz. De 1990
à 1998, la production nationale du riz a connu une croissance
progressive de 10.940 à 35.562 tonnes soit un taux d'accroissement de
225,06%. De 1998 à 2010, cette production a augmenté de
manière irrégulière pour atteindre un seuil maximal de
112.704 tonnes en 2010. Mais de façon générale, on
constate une augmentation de 930,20% de la production du riz sur la
période 1990-2010.
Cette augmentation s'explique par
plusieurs actions qui ont permis de relancer la filière riz. L'une des
toutes premières est l'intervention du génie rural (Projet
Bas-fonds) par des micro-aménagements sur la période 1990-1995. Une autre action est la réorganisation des
riziculteurs enclenchée depuis 1996 avec la création dans un
premier temps de l'Union des Riziculteurs du Zou (UNIRIZ). Ensuite il y a la
mise en place d'un projet fédérateur de la filière riz
qui capitalise les informations sur le niveau de la structuration des
riziculteurs, l'installation des comités de concertation des
riziculteurs et la constitution du Cadre de Concertation des Riziculteurs du
Bénin (CCR-B) le 30 avril 2003 (Adégbola et Singbo, 2005). Au
cours de la décennie 2000, les superficies aménagées pour
la riziculture ont enregistré une forte augmentation, passant de 14.233
ha en 1997 à 29.759 ha soit un taux d'accroissement de 109,08% en 2006.
Avec la mise en oeuvre du PUASA à partir de 2008, 16.279 ha
d'aménagements hydro-agricoles sommaires ont été
réalisés et mis en culture (PSRSA, 2010).
Graphique 1: Evolution de la production nationale du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
DPP/MAEP
2-1-2- Analyse de
l'évolution de l'importation du riz
En dépit de
l'évolution remarquable observée dans la production du riz ces
dernières années, le Bénin n'a pas encore atteint
l'autosuffisance alimentaire en riz. Cette partie sera consacrée
à l'analyse des importations massives qui permettent au Bénin de
satisfaire le déficit de consommation en riz.
L'examen de l'évolution de
l'importation du riz au Bénin permet de repérer quatre
principales périodes :
· la première
s'étale de 1990 à 1992 et se caractérise par une
évolution erratique des importations en rapport avec la dynamique de la
politique commerciale et de la conjoncture économique du Bénin et
du Nigeria passant de 161.822 à 331.609 tonnes soit un taux
d'accroissement de 104,92%. En effet le commerce béninois est
profondément influencé par les politiques commerciales et la
situation économique du Nigéria. La crise de la balance des
paiements de la fin des années 80 au Nigéria, a
entraîné l'imposition d'interdiction et de tarifs
élevés sur un certain nombre de produits importés dont le
riz et le blé (EDIC, 2005).
· la deuxième
s'étale de 1992 à 1998 et se caractérise par une baisse
graduelle de l'importation du riz pour venir à 47.012 tonnes due
à l'effet conjugué de plusieurs facteurs : la
libéralisation progressive au Nigeria de l'importation du riz et la
dévaluation du franc CFA intervenue dans les pays de la zone franc CFA
qui renchérie le prix du riz importé. Cette libéralisation
est marquée dès 1994 par la délivrance de quelques
licences assorties d'un droit de douane de 150%. La liberté totale
d'importer fut de mise en février 1995 au Nigéria, avec toutefois
un droit de douane fixé à 100%. Ce droit de douane passa à
35% à partir de 1996.
· La troisième
période s'étale de 1998 à 2007 où on observe une
hausse irrégulière des importations du riz par rapport à
1998. Ce renchérissement des importations qui ont atteint une valeur
maximale de 979.372 tonnes en 2007 serait lié aux effets combinés
du détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à
cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes
douanières sur le riz importé.
· La dernière
s'étale de 2007 à 2010 où on observe une baisse graduelle
de l'importation du riz. Elle a chuté jusqu'à 414.345 tonnes en
2010.
Graphique
2 : Evolution de l'importation du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
Port Autonome de Cotonou
2-1-3- Analyse de
l'évolution de la réexportation du riz
En dehors des importations
supposées être destinées à la consommation sur le
territoire national, le Bénin constitue aussi une zone de transit par
excellence. En effet, un volume important du riz transite par le Bénin
à destination des pays voisins particulièrement le Nigeria.
La réexportation du riz au
Bénin évolue pratiquement avec la dynamique de l'importation du
riz. Par exemple de 1990 à 1992, le volume de la réexportation a
augmenté de 135.008 à 290.500 tonnes soit un taux d'accroissement
de 115,17%. Ce volume a baissé considérablement jusqu'à
50.713 tonnes en 1994 et reste pratiquement stationnaire sur la période
de 1994 à 2002. De 2002 à 2010, la réexportation du riz a
connu une forte augmentation. Sa valeur maximale est de 430.923 tonnes en 2007,
l'année au cours de laquelle l'importation du riz a atteint son seul
maximal de 979.372 tonnes.
D'une manière
générale, trois principaux facteurs sont à la base de la
réexportation de produits tels que le riz en direction du Nigeria :
- Tout d'abord, les divergences
dans les politiques commerciales (surtout tarifaires) entre le Nigeria et le
Bénin ;
- Ensuite, les volumes
importés directement au Nigeria sont parfois insuffisants pour faire
face à la demande nationale ;
- Enfin, les limitations d'offre
de devises, notamment de dollars, peuvent inciter les commerçants
à acheter au Bénin en ayant recours au marché
parallèle des changes.
Ainsi, la réexportation du
riz en direction du Nigeria est la conséquence principale de la
divergence des politiques commerciales adoptées dans les deux pays
frontaliers. La mise en oeuvre de politiques douanières
différentes crée ainsi des opportunités d'arbitrage pour
les commerçants au Nigeria. Néanmoins, il faudrait relativiser
cette analyse en tenant compte de la lenteur des opérations de
déchargement au port de Lagos, de l'insécurité (coût
élevé des assurances) et des difficultés d'accès
aux devises pour les opérateurs nigérians. De plus, la vente du
riz est souvent couplée avec l'achat de produits manufacturés
venant du Nigeria. Il y a donc des intérêts commerciaux de part et
d'autre de la frontière bénino-nigeriane qui incitent au maintien
des flux commerciaux (importation/ réexportation) (Abiassi, 2006).
Graphique
3: Evolution de la réexportation du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
Port Autonome de Cotonou
2-1-4- Analyse de
l'évolution des prix du riz local et du riz importé au
marché international de référence (Dantokpa)
Le graphique 4 montre que les
prix du riz local et importé ont connu une même évolution
au cours des périodes 1990-2001 et 2003-2010. Il est à remarquer
une période intermédiaire de deux ans (2001-2003) où on
observe une évolution contraire des deux prix. De même, le prix du
riz importé se situe au dessus de celui du riz local sur toute la
période de 1990 à 2010. Tout ce passe comme si l'évolution
du prix du riz local était guidé par le prix du riz
importé.
Graphique 4:
Evolution du prix du riz local et importé au marché de
Dantokpa
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
DPP/MAEP et de ONASA
2-1-5- Analyse de
l'évolution de la population totale.
Le graphique 5 montre que la
population totale du Bénin a évolué de manière
croissante sur toute la période de 1990 à 2010. Cette population
qui était de 4.795.090 d'habitants en 1990 est passée à
8.849.892 d'habitants en 2010. Selon les
projections de l'INSAE (1992), la population béninoise aura plus que
triplée entre 1992 et 2027. Cette progression de la population va
entraîner une augmentation de la population vivant en milieu urbain qui
passera de 37,7% en 1992 à 58,1% en 2027. Dans le même temps, les
ruraux, qui constituaient 64,3% de l'effectif total des béninois en
1992, ne sera que de 41,9% en 2027. Les implications de l'évolution
démographique et de la diminution de la production rurale se traduiront
par la nécessité de l'intensification de la production agricole
et alimentaire pour nourrir les millions de personnes. Les conséquences
d'un tel dynamisme de la population par rapport à la question de la
sécurité alimentaire sont nombreuses. Elles posent surtout le
problème de la capacité de concilier la nécessité
d'une plus grande production à la forte demande alimentaire et la
dégradation de l'écosystème qui pourrait en
résulter. En effet, la hausse de la demande alimentaire qui serait
induite par l'accroissement de la population et d'une forte urbanisation risque
de ne pas être satisfaite par la production locale, au regard des
pratiques agricoles archaïques et nécessitera de facto le recourt
aux importations et aides alimentaires.
Graphique
5: Evolution de la population totale
Source : Réalisé par les auteurs à partir
des données de l'INSAE
2-1-6- Analyse de
l'évolution de la production alimentaire nationale.
Le Bénin avait connu dans
les années 1987 une campagne agricole désastreuse par suite d'une
pluviométrie déficitaire. Des pénuries alimentaires
étaient apparues et le marché des produits vivriers fortement
perturbé. Depuis 1988, des conditions météorologiques ont
été favorables et la production agricole a enregistré une
croissance régulière jusqu'en 1998. A partir de 1998 jusqu'en
2007, cette production a évolué de façon
irrégulière. Toutefois, on enregistre une croissance de la
production par rapport à 1998. En effet l'engouement suscité par
la campagne de sensibilisation des paysans sur le couplage coton/culture
vivrière dans les mêmes proportions d'emblavures organisé
par le gouvernement et la bonne pluviométrie ont permis d'avoir au
niveau national sur la période 1990 à 2007, une forte croissance
de la production agricole vivrière dont le niveau le plus
élevé est de 1092.360.000.000 FCFA en 2006. De 2007 à 2010
la production alimentaire nationale s'est accrue très fortement pour
atteindre 2469.550.000.000 FCFA.
Ces améliorations
remarquables de la production alimentaire sont dues aux interventions du
Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire
(PUASA) mis en place par le gouvernement en décembre 2007 pour juguler
la crise alimentaire, aux producteurs en termes de distribution gratuite de
semences, de subventions pour l'aménagement sommaire des bas-fonds, de
l'encadrement rapproché.
Graphique 6:
Evolution de la production alimentaire nationale
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
INSAE
2-1-7- Analyse de
l'évolution des importations alimentaires.
L'examen de l'évolution
des importations alimentaires permet de repérer deux différentes
périodes.
· La première
s'étale de 1990 à 1994 et se caractérise par une
légère stabilisation des importations alimentaires.
· La deuxième
période s'étale de 1994 à 2010 et se caractérise
par une évolution en dent de scie des importations alimentaires. Ces
importations ont atteint leur niveau maximal de 104.405.000.000 FCFA en 2007.
Il faut noter aussi qu'à partir de 2007 ces importations ont
chuté considérablement pour venir à 48.615.683.379 FCFA en
2010 soit une baisse de 53,43%.
En général, les
importations alimentaires occupent une proportion significative des achats
extérieurs du Bénin. Même si ces volumes sont loin de
refléter une certaine précarité alimentaire nationale, les
importations alimentaires peuvent bouleverser les habitudes alimentaires des
populations et susciter de nouveaux besoin difficiles à satisfaire
à long terme. Elles jouent également un rôle important dans
la formation des prix sur les différents marchés. La relative
stabilité des prix des produits importés tire à la baisse
ceux des produits locaux annihilant ainsi les incitations à la
production (Atlas de la sécurité alimentaire, 2000).
Graphique 7:
Evolution des importations alimentaires en FCFA
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-1-8- Analyse de
l'évolution des exportations alimentaires.
De l'examen du graphique 8, on
constate que de 1990 à 1994 les exportations alimentaires ont connu une
légère stabilisation avant d'enregistrer un accroissement rapide
jusqu'à atteindre son niveau maximal de 97.142.356.000 FCFA en 1997. Ces
exportations ont brusquement chuté en 1998 pour venir à
20.938.545 FCFA soit une baisse de 99,97%. A ce niveau les exportations
alimentaires sont restées à nouveau pratiquement constante
jusqu'en 2006 avant de s'accroître jusqu'à 53.373.798.047 FCFA en
2010.
Graphique
8: Evolution des exportations alimentaires en FCFA
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-1-9- Analyse de
l'évolution des aides alimentaires.
Le graphique 9 montre que sur la
période de 1990 à 1992, les aides alimentaires sont pratiquement
restées stationnaires. Mais à partir de 1992 ces aides ont
évolué de manière irrégulière pour atteindre
un seuil maximal de 7761.472.800 FCFA en 2010.
De manière
générale, les aides ont un caractère marginal compte tenu
de la capacité de production du pays et du mécanisme de
réexportation des céréales importés. Les quelques
milliards de francs d'aide alimentaire dont bénéficie le
Bénin, sont surtout octroyés comme aides programmées d'une
part et d'autre part comme une subvention indirect au budget. Il faut noter de
nos jours l'ouverture des cantines scolaires et la prolifération des
orphelinats, ce qui se traduit par une orientation des aides alimentaires vers
ces centres.
En tout état de cause,
l'aide alimentaire, à la différence des pays sahéliens,
rentre très peu en ligne de compte dans la problématique de la
sécurité alimentaire parce que son impact sur les populations
rurales et urbaines reste faible. Les principales agences gérantes de
ces aides alimentaires sont: le PAM, le CRS, le MAEP, l'ONASA. Quant aux
donateurs, ils concernent les USA, le PAM, la Lybie, le Japon, etc (Abiassi,
2006).
Graphique 9:
Evolution des aides alimentaires en FCFA.
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-1-10- Analyse de
l'évolution de l'offre alimentaire disponible par habitant.
Cette partie traite de l'analyse
de l'offre alimentaire disponible par Béninois sur la période de
1990 à 2010.
Soient OAD(t) l'offre alimentaire
disponible à l'année t, POP(t) la population totale à
l'année t et OADH(t) l'offre alimentaire disponible par habitant
à l'année t. On a :
Le graphique 10 montre que
l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin a
évolué de manière croissante et irrégulière
sur toute la période de 1990 à 2010. Cette croissance est due
à plusieurs politiques du gouvernement dans l'optique de réduire
l'insécurité alimentaire.
Graphique
10: Evolution de l'offre alimentaire disponible par habitant.
Source : Réalisé par les auteurs à partir
des données de l'INSAE
2-2- Présentation
des résultats
Dans cette partie, nous allons
présenter les résultats issus des différents tests sur les
variables, les résultats des estimations des différents
modèles ainsi que les tests de validation de ces modèles.
2-2-1- Présentation
des résultats du modèle (1-1) de la demande d'importation du
riz
2-2-1-1- Résultats
des tests de stationnarité et de coïntégration
Pour déterminer le
degré de stationnarité (ordre d'intégration) des variables
des modèles, nous avons utilisé le test de Dickey-Fuller
Augmenté et le test de coïntégration de Johansen. Cette
partie vise à déterminer l'ordre d'intégration de chaque
variable des modèles. Elle permet également de choisir la
technique d'estimation appropriée aux modèles. Les
résultats sont présentés dans les tableaux suivants.
· Tests de
stationnarité sur les variables du modèle (1-1)
Le test en niveau sur les
séries est l'étape primordiale d'étude de la
stationnarité. Il est qualifié du test de Dickey-Fuller
Augmenté. Ce test permet de savoir si les séries sont
stationnaires ou intégrées. Le tableau 1 présente les
résultats du test de stationnarité sur les variables.
Tableau 1:
Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les
variables du modèle (1-1)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
M
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,5451
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
PM
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,1552
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
PRMD
|
1
|
Non
|
Non
|
1,4287
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
PRLD
|
1
|
Non
|
Non
|
0,9844
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
TCCN
|
3
|
Oui
|
Non
|
-0,7530
|
-1,9629
|
Non stationnaire
|
TCDC
|
1
|
Non
|
Non
|
-0,0630
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
De l'analyse du tableau 1 sur les
résultats du test de stationnarité, il ressort qu'aucune des
variables n'est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de
l'intégration devient nécessaire. (Annexe N°6)
· Tests ADF en
différence première
La non stationnarité des
séries nous conduit à voir si nos variables sont
intégrées d'ordre un (1). Le tableau 2 présente les
résultats des tests de stationnarité en différence
première sur les variables.
Tableau 2 :
Présentation des résultats du test ADF en différence
première du modèle (1-1)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
M
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,9644
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
PM
|
1
|
Non
|
Non
|
-5,0160
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
PRMD
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,3769
|
-1,9614
|
Non stationnaire
|
PRLD
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,0557
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
TCCN
|
3
|
Non
|
Oui
|
-10,8999
|
-3,0655
|
Stationnaire
|
TCDC
|
1
|
Non
|
Non
|
-2,7638
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 2 montre que les
variables comme M, PM, PRLD, TCCN et TCDC du modèle sont stationnaires
en différence première. D'où elles sont
intégrées d'ordre un (1) (Annexe N°6).
Tableau 3 : Présentation des résultats
du test ADF en différence seconde du modèle (1-1)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
PRMD
|
1
|
Non
|
Non
|
-4,9658
|
-1,9628
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 3 montre que la
variable PRMD est stationnaire en différence seconde. D'où elle
est intégrée d'ordre deux (2) (voir annexe N°6). Le fait que
toutes les séries sont intégrées d'ordre un (1) et d'ordre
deux (2) nous fait penser à la présence de relations de
coïntégration.
· Test de
coïntégration
L'analyse du test de
coïntégration de Johansen fait apparaître une relation de
coïntégration au seuil de 5% entre les variables du
modèle1-1 (Annexe N°7). D'où la nécessité de
réaliser un modèle à correction d'erreur.
2-2-1-2- Estimation du modèle (1-1) à correction
d'erreur
La méthode retenue pour
l'estimation des modèles de long terme et de court terme est celle
à deux étapes de Engel et Granger.
a. Estimation du
modèle (1-1) de long terme de la demande d'importation du riz et tests
statistiques
Il s'agit d'estimer le modèle
suivant :
Les
résultats d'estimation du modèle (1-1) de long terme se
présente comme suit :
*seuil de significativité
à 1%
· Qualité de la
régression
De l'examen des résultats
d'estimation (Annexe N°6), il ressort que le coefficient de
détermination R² = 0,907848 indique que la qualité de la
régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire
que les fluctuations de la demande d'importation du riz sont expliquées
à 90,7848% par les variables explicatives du modèle.
· Significativité des
variables du modèle de long terme.
Il s'agit de tester si chacune des
variables figurant dans le modèle de long terme contribue
significativement à l'explication de la variable endogène.
C'est-à-dire si chacun de ces coefficients est significativement
différent de zéro au sens de Student au seuil de 5%.
De l'examen des résultats
d'estimation (Annexe N°6), il ressort que les coefficients du prix du riz
local à Dantokpa, le prix du riz importé à Dantokpa, le
taux de change CFA/Naira et du Dummy ne sont pas significativement
différents de zéro (0) avec pour probabilité respective
prob = 0,0841 ; prob = 0,2810 ; prob = 0,2184 et prob = 0,2712.
Par contre, l'analyse de ces
résultats montre également que les coefficients du prix à
l'importation du riz et le taux de change dollar/CFA sont statistiquement
différents de zéro (0) avec pour probabilité respective
prob = 0,0000 et prob = 0,0002. Toutes ces deux variables sont significatives
au seuil de 1% et donc de 5%. Il y a donc un rapport de cause à effet
entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour
apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont
donc effectués.
· Quelques tests
statistiques sur le modèle de long terme de la demande d'importation du
riz.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
Le test de normalité
permet de savoir si les erreurs du modèle suivent une loi normale ou
pas. Le test de Jarque-Bera, encore appelé test de Skewness-Kurtosis
permet de tester la normalité des erreurs. Le test d'hypothèses
est le suivant :
Ho : les erreurs suivent une
loi normale ;
H1 : les erreurs ne suivent
pas une loi normale.
La statistique de Jarque-Bera est
définie de la façon suivante :
Où S est le coefficient de
dissymétrie et K le coefficient d'aplatissement.
On accepte Ho si la valeur de prob
> chi2 est supérieure à 5% et on accepte H1 dans le cas
contraire. La valeur de la probabilité prob
= 0,969512 (Annexe N°9, graphique 1) attachée à la
statistique de Jarque-Bera est supérieure à 5 %. Alors, les
erreurs du modèle suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
L'autocorrélation est une
situation dans laquelle les termes d'erreurs ne sont pas indépendants au
cours du temps. Ce qui signifie que l'espérance mathématique avec . Les erreurs peuvent être positives,
négatives ou nulles. Cependant, ce test permet de savoir si ces erreurs
sont corrélées entre elles ou non. Ce qui revient à
vérifier si les erreurs d'une observation sont corrélées
à celles des autres. D'où le test de Durbin-Watson et/ou le test
de Breusch-Godfrey. Dans le cadre de cette étude, nous allons effectuer
le test de Breusch-Godfrey. Ce test permet de
détecter si les erreurs sont corrélées ou pas entre elles.
C'est-à-dire de vérifier si l'espérance
mathématique du terme d'erreur est nulle (erreurs non
corrélées) ou différent de zéro (erreurs
corrélées). Il s'agit de tester :
Ho : Erreurs non
corrélées ;
H1 : Erreurs
corrélées ( ). Soit l'erreur suit la forme suivante :
On accepte Ho si la valeur de Prob
> F est supérieur à 5%. On accepte
H1 dans le cas contraire.
La valeur de probabilité
0,599869 (voir annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On
accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
Ce test permet en
réalité de savoir si la variance conditionnelle du terme d'erreur
sachant Xi est une constante ou non. Pour détecter la présence de
l'hétéroscédasticité ou non, plusieurs tests ont
été développés à ce sujet. Il s'agit du test de Golfeld-Quandt, du test de White,
du test de coefficient de rang ou d'ordre de Spearman et du test
Breusch-Pagan.
Par ailleurs, dans le cadre de
cette étude, le test de White est effectué. Il s'agit de
tester :
Ho: la variance du terme d'erreur
est une constante (homoscédasticité).
H1 : la variance du terme
d'erreur est différente d'une constante
(hétéroscédasticité).
On accepte Ho si la valeur de la
probabilité est supérieure à 5% et on la rejette si non. La valeur de la probabilité obtenue 0,353123
(annexe N°9) est supérieure à 5%. Nous pouvons conclure que
les erreurs sont homoscédastiques.
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
Ce test permet d'observer si le
modèle souffre d'omission de variables importantes. La valeur de la
probabilité attachée à la statistique de Ramsey est
0,062292 (annexe N°9) supérieure à 5 %. On en
déduit que le modèle de court terme ne souffre pas d'omission de
variables importantes.
§ Test de stabilité
des variables.
Il s'agit de test Cusum et
Cusum carré de stabilité. Les résultats obtenus
après instruction sous Eviews 5.1 montrent que les courbes respectives
sur le test Cusum et Cusum carré de stabilité ne coupent pas le
corridor (annexe N°9, graphique 2 et 3). Nous pouvons conclure que le
modèle est structurellement stable et ponctuellement stable sur chacun
de ces tests.
§ Test de la matrice de
corrélation des variables.
Ce test permet de détecter
la multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle. Il s'agit de comparer la valeur la plus élevée des
coefficients de la matrice des variances et covariances qu'on
élève au carré, à la valeur du coefficient de
détermination du modèle de long terme. La valeur r =0,594465 la
plus élevée de la matrice des variances et des covariances
élevée au carré (voir annexe N°13) est
inférieure à celle du coefficient de détermination
0,907848 (r2=0,353388<0,907848). D'où on note une absence
de multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle de long terme.
b. Estimation du
modèle de court terme de la demande d'importation du riz et tests
statistiques
· Estimation du
modèle de court terme
L'estimation du
modèle de court terme permet d'avoir l'effet immédiat d'une
politique macroéconomique sur un phénomène
étudié. Il s'agit ici d'observer comment les variables
explicatives du modèle affectent la demande d'importation du riz au
Bénin. Le modèle de court terme à estimer est le
suivant :
Avec
D. la dérivée en différence première de la
variable, M la demande d'importation du riz, PM le prix à l'importation
du riz, PRLD le prix du riz local à Dantokpa, TCCN le taux de change
CFA/Naira, TCDC le taux de change dollar/CFA et D.(PRMD,2) la
dérivée en différence seconde du prix du riz
importé à Dantokpa. = 1,....5 représente les paramètres du modèle
à étudier et représente les erreurs de spécification des variables qui
ne sont pas prises en compte dans le modèle. Enfin, est la constante du modèle.
Les résultats d'estimation
du modèle de court terme sont les suivants
*seuil de significativité
à 1%
De l'examen des résultats
de régression (Annexe N°11), il ressort que le coefficient
associé à la force de rappel est négatif (-0,704759) et
significativement différent de zéro au seuil statistique de 1%.
Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur. A long
terme, les déséquilibres entre la demande d'importation du riz
et les variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont
des évolutions similaires.
§ Qualité de
régression
Le coefficient de
détermination multiple R² = 0,964941 indique que la qualité
de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que la
demande d'importation du riz est à 96,4941% expliquée par les
variables explicatives du modèle.
De même, la prob
(F-statistic) = 0 ,000000 est inférieure à 5%. Alors le
modèle de court terme est globalement significatif.
§ Significativité des
variables du modèle de court terme.
De l'examen des résultats
d'estimation, il ressort que les coefficients du prix du riz local et
importé à Dantokpa, du taux de change CFA/Naira ne sont pas
significativement différents de zéro (0) avec pour
probabilité respective prob = 0,6991 ; prob = 0,2118 et prob =
0,7524.
Par contre, l'examen des
mêmes résultats montre également que les coefficients du
prix à l'importation du riz et taux de change dollar/CFA sont
statistiquement différents de zéro (0) avec pour
probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0001. Ces variables
sont significatives au seuil de 1% et donc de 5%. Il y a donc une relation de
cause à effet entre ces variables explicatives et la variable
expliquée. Pour apprécier la qualité de notre
modèle quelques tests sont donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de court terme de la demande d'importation du
riz.
Une étude
économétrique consiste non seulement à estimer des
paramètres d'un modèle, mais aussi, à tester des
hypothèses afin de valider le modèle économique
théorique. Les paramètres estimés sont des variables
aléatoires, ce ne sont pas des valeurs certaines, ils ne sont pas
exactement identiques à la vraie valeur des paramètres. Il s'agit
ici des tests statistiques habituels effectués sur des études
économétriques. Ces tests vont nous permettre en
réalité de ressortir la robustesse du modèle de
l'étude et les conséquences liées à la violation ou
non des hypothèses de bases relatives à ces tests ; ceci
afin de compléter les résultats des estimations.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,066449 (Annexe N°12, Graphique 10) obtenue est supérieure
à 5%. On accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs
suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La probabilité prob > F
attachée à la statistique est 0,416434 supérieure à
5%. Par conséquent, on peut affirmer que les résidus du
modèle de court terme ne sont pas autocorrélés. (Annexe
N°12)
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
La valeur Prob > chi2 =
0,999777 est supérieure à 5%. D'où on accepte
l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la
variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, on est en
présence d'homoscédasticité. (Annexes N°12)
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,160226 (Annexe
N°12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de
court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de cette
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (Annexe N°12, Graphiques 11 et 12). Chaque test montre que la courbe correspondante ne
coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et
ponctuellement stable.
2-2-2- Présentation
des résultats du modèle (1-2)
2-2-2-1- Résultats
des tests de stationnarité et de coïntégration
Cette partie vise à
déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable du
modèle1-2. Elle nous permet également de choisir la technique
d'estimation appropriée à notre modèle.
· Test de
stationnarité sur les variables.
Le tableau 4 présente les
résultats du test de stationnarité sur les variables
Tableau 4 :
Présentation des résultats du test ADF en niveau sur les
variables du modèle (1-2)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
Constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LM
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1593
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LPNR
|
3
|
Non
|
Oui
|
-3,1541
|
-3,0521
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1267
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Oui
|
Oui
|
-12,9315
|
-3,0521
|
Non stationnaire
|
LPIBr
|
1
|
Non
|
Non
|
3,6384
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LPOP
|
2
|
Non
|
Non
|
6,1233
|
-1,9614
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
De l'analyse du tableau 4 sur les
résultats du test de stationnarité, il ressort que seule la
variable LPNR est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de
l'intégration sur les autres variables devient nécessaire. (Voir
annexe N°6)
· Tests ADF en
différence première
Tableau 5 : Présentation des résultats
du test ADF en différence première du modèle
(1-2)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
Constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LM
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,2093
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,7932
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Non
|
Non
|
-8,8361
|
-1,9644
|
Stationnaire
|
LPIBr
|
1
|
Non
|
Non
|
-1,2727
|
-1,9614
|
Non stationnaire
|
LPOP
|
1
|
Non
|
Oui
|
-5,6886
|
-3,0403
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 5 montre que les
variables comme LM, LREXR, LAAL, LPOP du modèle (1-2) sont stationnaires
en différence première. D'où elles sont
intégrées d'ordre un (1) (Annexe N°6).
Tableau 6 : Présentation des
résultats du test ADF en différence seconde du modèle
(1-2)
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LPIBr
|
3
|
Non
|
Non
|
-3,3940
|
-1,9662
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 6 montre que la
variable LPIBr est stationnaire en différence seconde. D'où elle
est intégrée d'ordre deux (2) (Annexe N°6).
· Test de
coïntégration
L'analyse du test de
coïntégration de Johansen fait apparaître six (6) relations
de coïntégration au seuil de 5% entre les variables du
modèle (1-2) (Annexe N°7). D'où la nécessité
de réaliser un modèle à correction d'erreur.
2-2-2-2- Estimation du
modèle (1-2) à correction d'erreur
a. Estimation du
modèle 1-2 de long terme de la demande d'importation du riz et tests
statistiques
Il s'agit d'estimer le
modèle suivant :
Les
résultats d'estimation du modèle (1-2) de long terme sont
présentés comme suit.
(20)
*seuil de significativité
à 1%
**seuil de significativité à 5%
· Qualité de la
régression
De l'examen de la
régression (Annexe N°11), il ressort que le coefficient de
détermination multiple R² = 0,808743 indique que la qualité
de la régression du modèle de long terme est bonne.
C'est-à-dire que les fluctuations de la demande d'importation du riz
sont expliquées à 80,8743 % par les variables explicatives du
modèle.
· Significativité des
variables du modèle de long terme
De l'examen de la
régression, il ressort que les coefficients de la PNR, du PIBr et du POP
ne sont pas significativement différents de zéro (0) au seuil de
5% avec pour probabilité respective prob = 0,8269 ; prob = 0,1840
et prob = 0,8860
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que les coefficients de la REXR et
de l'AAL sont statistiquement différents de zéro (0) au seuil de
5% avec pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0189.
Pour apprécier la qualité du modèle quelques tests sont
donc effectués.
· Quelques tests
statistiques sur le modèle de long terme de la demande d'importation du
riz
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de la
probabilité prob = 0,077678 (Annexe N°9, Graphique 4)
attachée à la statistique Jarque-Bera est supérieure
à 5 %. Alors, les erreurs du modèle suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,77631 (Annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On accepte
Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White
La valeur de la probabilité
obtenue 0,283044 (Annexe N°9) est supérieure à 5%. Nous
pouvons conclure que les erreurs sont homoscédastiques.
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
Ce test permet d'observer si le
modèle souffre d'omission de variables importantes. La valeur de la
probabilité attachée à la statistique de Ramsey est
0,058283 (Annexe N°9) supérieure à 5 %. D'où le
modèle de court terme ne souffre pas d'omission de variables
importantes.
§ Test de stabilité
des variables.
Il s'agit du test Cusum et Cusum
carré de stabilité. Les résultats obtenus après
instruction sous Eviews 5.1 montrent que les courbes respectives sur le test
Cusum et Cusum carré de stabilité ne coupent pas le corridor
(Annexe N°9, Graphique 5 et 6). Nous pouvons conclure que le modèle
est structurellement stable et ponctuellement stable sur chacun de ces
tests.
§ Test de la matrice de
corrélation des variables.
La valeur r = 0,461293 la plus
élevée de la matrice des variances et des covariances
élevée au carré (Annexe 13) est inférieure à
celle du coefficient de détermination R2=0,808743 (r2
= 0,212791 < 0,808743). D'où on note une absence de
multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle de long terme.
b. Estimation du modèle de court terme de la
demande d'importation du riz
L'estimation du
modèle de court terme permet d'avoir l'effet immédiat d'une
politique macroéconomique sur un phénomène
étudié. Il s'agit ici d'observer comment les variables
explicatives de notre modèle affectent la demande d'importation du riz
au Bénin. Le modèle de court terme à estimer est le
suivant :
Avec L le logarithme
népérien, D. la dérivée en différence
première de la variable, PNR la production nationale du riz, M la
demande d'importation du riz, REEXR la réexportation du riz, AAL l'aide
alimentaire, POP la population totale, D.(LPIBr,2) représente la
dérivée en différence seconde du logarithme
népérien du PIBr.
= 1,....5 représente les paramètres du modèle
à étudier et (t) représente les erreurs de spécification et des
variables qui ne sont pas prises en compte dans le modèle. Enfin, est la constante du modèle.
Les résultats d'estimation
du modèle de court terme sont présentés comme
suit :
(22)
*seuil de significativité
à 1%
**seul de significativité 5%
De l'examen de l'estimation
(annexe 11), il ressort que le coefficient associé à la force de
rappel est négatif (-0,202366). Il existe donc bien un mécanisme
à correction d'erreur. A long terme, les
déséquilibres entre la demande d'importation du riz et variables
explicatives se compensent de sorte que les séries ont des
évolutions similaires.
§ Qualité de
régression
Le coefficient de
détermination multiple R² = 0,818151 indique que la qualité
de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que la
demande d'importation du riz est à 81,8151% expliquée par les
variables explicatives du modèle. De même, la prob (F-statistic)
est égale à 0 ,001481 et est inférieure à 5%.
Alors le modèle de court terme est globalement significatif.
§ Significativité des
variables du modèle de court terme.
De l'analyse de la
régression, il ressort que les coefficients de la production nationale
du riz, du PIB réel, de la population ne sont pas significativement
différents de zéro avec pour probabilité respective prob =
0,8792 ;prob = 0,3382; prob = 0,4756.
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que le coefficient de la
réexportation du riz est statistiquement différent de zéro
au seuil de 1% avec pour probabilité prob = 0,0000 et que celui de
l'aide alimentaire est statistiquement différent de zéro au seul
de 5% avec pour probabilité prob = 0,0269. Il y a donc de relation de
cause à effet entre ces variables explicatives et la variable
expliquée. Pour apprécier la qualité de notre
modèle quelques tests sont donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de court terme de la demande d'importation du
riz.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,261108 (Annexe 12, graphique 13) obtenue est supérieure à 5%.
On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une loi
normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,460006 (Annexe 12) obtenue est supérieure à 5%. On accepte Ho.
Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
La valeur Prob > chi2 =
0,666298 est supérieure à 5% (Annexe 12). D'où on accepte
l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la
variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, nous
assistons à la présence d'homoscédasticité.
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,148541 (Annexe 12)
supérieure à 5 %. D'où le modèle de court terme ne
souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de notre
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (Annexe 12, Graphiques 14 et 15).
Chaque test montre que la courbe correspondante ne coupe pas le corridor. Le
modèle est donc structurellement stable et ponctuellement stable.
2-2-3- Présentation
des résultats du modèle 2
2-2-3-1- Résultats
des tests de stationnarité et de coïntégration
Cette partie vise à
déterminer l'ordre d'intégration de chaque variable du
modèle 2. Elle nous permet également de choisir la technique
d'estimation appropriée à notre modèle.
· Test de
stationnarité sur les variables.
Le tableau 7 présente les
résultats du test de stationnarité sur les variables
Tableau 7 : Présentation des
résultats du test ADF en niveau sur les variables du modèle
2
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LOADH
|
1
|
Oui
|
Non
|
2,2133
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LPALN
|
1
|
Oui
|
Non
|
2,2638
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LMR
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1593
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LMAL
|
3
|
Non
|
Oui
|
-3,5979
|
-3,0521
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
0,1267
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Oui
|
Oui
|
-12,9315
|
-3,0521
|
Non stationnaire
|
LXAL
|
1
|
Non
|
Non
|
0,6302
|
-1,9601
|
Non stationnaire
|
TPIBr
|
2
|
Non
|
Oui
|
-2,2258
|
-3,0403
|
Non stationnaire
|
TINF
|
3
|
Oui
|
Non
|
-1,1420
|
-1,9628
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
De l'examen du tableau 7 sur les
résultats du test de stationnarité, il ressort que seule la
variable LMAL est stationnaire en niveau. La recherche de l'ordre de
l'intégration sur les autres variables devient nécessaire.
(Annexe N°6)
· Tests ADF en
différence première
Tableau 8 : Présentation des résultats
du test ADF en différence première du modèle 2
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
LOADH
|
2
|
Non
|
Oui
|
-3,8321
|
-3,05211
|
Stationnaire
|
LPALN
|
1
|
Non
|
Oui
|
-4,5127
|
-3,0403
|
Stationnaire
|
LMR
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,2093
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LREXR
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,7932
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
LAAL
|
3
|
Non
|
Non
|
-8,8361
|
-1,9644
|
Stationnaire
|
LXAL
|
1
|
Non
|
Non
|
-3,0916
|
-1,9614
|
Stationnaire
|
TPIBr
|
3
|
Non
|
Non
|
-3,0624
|
-1,9644
|
Stationnaire
|
TINF
|
3
|
Oui
|
Non
|
-5,7026
|
-1,9644
|
Non stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 8 montre que les
variables comme LOADH, LPALN, LMR, LREXR, LAAL, LXAL, TPIBr du modèle 2
sont stationnaires en différence première. D'où elles sont
intégrées d'ordre un (1) (Annexe 6).
Tableau 9 : Présentation des résultats
du test ADF en différence seconde du modèle 2
Variables
|
Lags
|
Tendance
|
constante
|
Stat-cal
|
Stat-théo
|
Conclusion
|
TINF
|
3
|
Non
|
Non
|
-3,3896
|
-1,9662
|
Stationnaire
|
Source :
Estimation sous Eviews 5.1
Le tableau 9 montre que la
variable TINF est stationnaire en différence seconde. D'où elle
est intégrée d'ordre deux (2) (Annexe 6).
2-2-3-2- Estimation du
modèle 2 à correction d'erreur
a. Estimation du
modèle 2 de long terme de l'offre alimentaire disponible par habitant et
tests statistiques
Il s'agit d'estimer le
modèle suivant :
Les résultats d'estimation
du modèle (2) de long terme sont présentés comme
suit :
(24)
*seuil de significativité
à 1%
**seuil de
significativité à 5%
· Qualité de la
régression
De l'examen de la
régression, il ressort que le coefficient de détermination
multiple R² = 0,970658 indique que la qualité de la
régression du modèle de long terme est bonne. C'est-à-dire
que les fluctuations de l'offre alimentaire disponible par habitant sont
expliquées à 97,0658 % par les variables explicatives du
modèle.
· Significativité des
variables du modèle de long terme
De l'examen de la
régression, il ressort que les coefficients de MAL, AAL, MR, REXR et
TPIBr ne sont pas significativement différents de zéro avec pour
probabilité respective prob = 0,8580 ; prob = 0,0592; prob =
0,5618; prob = 0,4356 ; prob = 0,3224.
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que le coefficient de PALN et XAL
sont statistiquement différents de zéro (0) au seuil de 1% avec
pour probabilité respective prob = 0,0000 et prob = 0,0027 et que
celui de TINF est statistiquement différent de zéro (0) au seul
de 5% avec pour probabilité prob = 0,0251. Il y a donc de relation de
cause à effet entre ces variables explicatives et la variable
expliquée. Pour apprécier la qualité de notre
modèle quelques tests sont donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de long terme de l'offre alimentaire disponible par
habitant.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,200159 (Annexe N°9, graphique 7) obtenue est supérieure à
5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs suivent une
loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,995013 (Annexe N°9) obtenue est supérieure à 5%. On
accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
§ Test
d'hétéroscédasticité de White.
La valeur Prob > chi2 =
0,394614 est supérieure à 5%. D'où on accepte
l'hypothèse nulle Ho. Par suite, on peut conclure que la valeur de la
variance du terme d'erreur est une constante. Par conséquent, nous
assistons à la présence d'homoscédasticité (Annexe
N°9).
§ Test d'omission des
variables de Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,637234 (Annexe
N°9) supérieure à 5 %. D'où le modèle de court
terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de cette
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (annexe N°9, Graphiques 8 et 9).
Chaque test montre que la courbe
correspondante ne coupe pas le corridor. Le modèle est donc
structurellement stable et ponctuellement stable.
§ Test de la matrice de
corrélation des variables.
La valeur r = 0,786361 la plus
élevée de la matrice des variances et des covariances
élevée au carré (voir annexe 13) est inférieure
à celle du coefficient de détermination R2=0,970658
(r2 =0,786361<0,970658). D'où on note une absence de
multicolinéarité entre les variables explicatives du
modèle de long terme.
b. Estimation du
modèle de court terme de l'offre alimentaire disponible par habitant
et tests statistiques.
Le modèle de court terme
à estimer est le suivant :
Les résultats d'estimation
du modèle (2) de court terme sont présentés comme comme
suit :
(26)
*seuil de significativité
à 1%
*seuil de significativité
à 5%
*seuil de significativité
à 10%
De l'examen de la
régression, il ressort que le coefficient associé à la
force de rappel est négatif (-0,048560). Il existe donc bien un
mécanisme à correction d'erreur. A long terme les
déséquilibres entre l'offre alimentaire disponible par habitant
et les variables explicatives se compensent de sorte que les séries ont
des évolutions similaires.
§ Qualité de
régression
Le coefficient de
détermination multiple R² = 0,973272 indique que la qualité
de la régression est relativement bonne. C'est-à-dire que l'offre
alimentaire disponible par habitant est à 97,3272% expliquée par
les variables explicatives du modèle.
De même, la prob
(F-statistic) = 0 ,000024 est inférieure à 5%. Alors le
modèle de court terme est globalement significatif.
§ Significativité des
variables du modèle de court terme.
De l'examen de la regression, il
ressort que les coefficients de LMAL, LAAL, LMR, LREXR, LTINF et LTPIBr ne sont
pas significativement différents de zéro avec pour
probabilité respective prob = 0,4719 ; prob = 0,1005; prob =
0,7343 ; prob = 0,6172 ; prob = 0,0711 ; prob = 0,6654.
Par contre, l'analyse du
même tableau montre également que le coefficient de LPALN est
statistiquement différent de zéro (0) au seuil de 1% avec pour
probabilité prob = 0,0000 et que celui de l'aide LXAL est
statistiquement différent de zéro (0) au seuil de 5% avec pour
probabilité prob = 0,0174. Il y a donc de relation de cause à
effet entre ces variables explicatives et la variable expliquée. Pour
apprécier la qualité de notre modèle quelques tests sont
donc effectués.
· Tests classiques
sur le modèle de court terme de l'offre alimentaire disponible par
habitant.
§ Test de normalité de
Jarque-Bera
La valeur de probabilité
0,119544 (Annexe N°12, Graphique 16) obtenue est supérieure
à 5%. On accepte Ho. Par suite, nous pouvons conclure que les erreurs
suivent une loi normale.
§ Test
d'autocorrélation des erreurs de Breusch-Godfrey
La valeur de probabilité
0,246067 (Annexe N°12) obtenue est supérieure à 5%. On
accepte Ho. Par suite nous pouvons conclure que les erreurs ne sont pas
autocorrélées.
Test d'omission des variables de
Ramsey
La valeur de la probabilité
attachée à la statistique de Ramsey est 0,505489 (Annexe
N°12) supérieure à 5 %. D'où le modèle de
court terme ne souffre pas d'omission de variables importantes.
§ Test de stabilité
des coefficients
Dans le cadre de notre
étude les tests de Cusum et de Cusum carré ont été
effectués (Annexe N°12, Graphiques 17 et 18). Chaque test montre que la courbe correspondante ne
coupe pas le corridor. Le modèle est donc structurellement stable et
ponctuellement stable.
2-3- Analyse des
résultats
2-3-1- Analyse de
l'évolution de l'importation du riz et de la sécurité
alimentaire au Bénin de 1990 à 2010
2-3-1-1- Analyse de
l'évolution de l'importation du riz par rapport à la production
nationale du riz au Bénin de 1990 à 2010
L'analyse de l'importation par
rapport à la production du riz se fera à travers l'analyse de la
courbe du ratio de la production à l'importation du riz.
De l'analyse du graphique 11, il
ressort deux périodes d'analyse :
- De 1990 à 1998 où
le ratio de la production à l'importation du riz a hautement
augmenté pour atteindre un seuil maximal de 0,75 en 1998.
- De 1998 à 2010 où
ce ratio a brutalement subit une baisse graduelle pour revenir à 0,076
en 2007 avant de remonter légèrement à 0,27 en 2010.
Nous retenons de façon
générale que ce ratio est strictement compris entre 0 et 1 et sa
valeur maximale est de 0,75 en 1998. Donc sur toute la période
d'analyse, la production du riz n'a jamais atteint l'importation du riz au
Bénin. Ce qui confirme les résultats des études
antérieures qui stipulent que le Bénin n'est pas autosuffisant en
riz. Les importations massives servent alors à satisfaire le
déficit des besoins de consommation du riz d'une part, et les
réexportations vers les pays de l'hinterland notamment le Nigéria
d'autre part. (Abiassi, 2006)
Graphique 11 :
Evolution de l'importation du riz par rapport à la production
nationale du riz
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données du
Port Autonome de Cotonou et de la DPP/MAEP
2-3-1-2- Analyse de la
dépendance alimentaire au Bénin de 1990 à
2010.
La dépendance alimentaire
mesure l'expression simultanée des aides alimentaires et des
importations alimentaires sur l'offre alimentaire disponible dans un pays. Plus
la dépendance est grande, plus le pays dépend de
l'extérieur.
Soient TDAL(t) le taux de
dépendance alimentaire, OAD(t) l'offre alimentaire disponible, AAL(t)
l'aide alimentaire, MAL(t) les importations alimentaires, PALN(t) la production
alimentaire nationale et XAL(t) les importations alimentaires à
l'année t. On a :
(27)
Avec (28)
Le graphique 12 ci-dessous retrace
l'évolution du taux de dépendance alimentaire sur la
période 1990-2010.
Le graphique 12 montre que de 1990
à 1995, le TDAL a évolué de 0,043% à 7,57% avant de
connaître une évolution irrégulière de 1995 à
2010 avec une part élevée de 11,08% en 2007 et une part faible de
2,19% en 2000. Mais il faut remarquer que de 2007 à 2010, cette part a
considérablement baissé jusqu'à atteindre 2,28% en
2010.
Ces faibles parts des aides
alimentaires et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire
disponible témoignent de leur contribution négligeable dans la
sécurité alimentaire au Bénin. Cette situation peut
être expliquée par la politique de la réexportation des
produits alimentaires importés que les opérateurs
économiques pratiquent et le niveau faible des aides. Ce qui montre que
le Bénin fait un effort en matière de production pour assurer la
sécurité alimentaire des citoyens.
Graphique 12:
Evolution du taux de dépendance alimentaire au Bénin.
Source :
Réalisé par les auteurs à partir des données de
l'INSAE
2-3-2- Analyse des
déterminants de la demande d'importation du riz au Bénin de 1990
à 2010.
Interprétation des
résultats des estimations des modèles de long et court terme de
la demande d'importation du riz.
Il ressort des estimations que,
quatre (4) variables expliquent en grande partie la demande d'importation du
riz. Il s'agit de la réexportation du riz (REXR), de l'aide alimentaire
(AAL), du prix à l'importation du riz (PM) et du taux de change
dollar/FCFA (TCDC).
Les résultats du
modèle montrent que la réexportation du riz, variable pertinente
de cette étude a une influence positive sur l'importation du riz au
Bénin et ses coefficients à long terme (0,799661) et à
court terme (0,828206) sont significatifs au seuil de 1% ; le signe obtenu
correspond à celui attendu. Une hausse de 10% de la
réexportation du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la
demande d'importation du riz à long terme et de 8,28206% à court
terme. Un tel résultat s'explique par le fait qu'une augmentation du
volume du riz réexporté conduira les importateurs à
importer plus du riz. Ceci est lié aux effets combinés du
détournement de trafic en direction des pays de l'hinterland à
cause de la crise ivoirienne et de l'augmentation au Nigéria des taxes
douanières sur le riz importé. De ce fait, on assistera à
une hausse des recettes fiscales qui constituent la principale source de
financement de l'économie béninoise.
Le taux de change dollar/FCFA
constitue un frein pour l'importation du riz au Bénin, son coefficient
(-7,08.108) à long terme et (-7,74.108) à
court terme sont négatifs et significatifs au seuil de 1%. Une
augmentation du taux de change dollar/FCFA de 10% entraîne une baisse de
la demande d'importation du riz de 50,9566% à long terme et de
55,7068% à court terme; ce qui est conforme au signe attendu. Son
augmentation se traduit par une diminution du pouvoir d'achat des
importateurs.
Le prix à l'importation du
riz stimule la demande d'importation du riz au Bénin, son coefficient
(5,73.108) à long terme et (5,07.108) à
court terme est significatif au seuil de 1%. De plus, si le prix à
l'importation augmente de 10%, la demande d'importation du riz augmente de
17,4518% à long terme et de 15,4416% à court terme. Ceci est
contraire au signe théorique attendu. Cela s'explique par le fait que le
prix à l'importation du riz est relativement faible au Port Autonome de
Cotonou. En moyenne, il est de 226,13 FCFA/Kg sur toute la période
d'étude et ne réduit donc pas significativement le pouvoir
d'achat des importateurs béninois. Ce faible niveau du prix à
l'importation s'explique par le dumping que font les grands pays exportateurs
du riz. En effet les gouvernements adoptent dans ces pays un prix minimum
garanti. Ce prix minimum garanti entraîne un excédent de la
production que l'Etat rachète automatiquement pour éviter la
chute des prix.
L'aide alimentaire influence
positivement et significativement au seuil de 5% la demande d'importation du
riz au Bénin. Ainsi, une augmentation de l'aide alimentaire de 10%
entraîne une hausse de la demande d'importation du riz de 1,49822%
à long terme et de 1,53478% à court terme. Elle vient donc en
augmentation du volume total des importations alimentaires donc de
l'importation du riz. L'aide alimentaire crée une demande d'importation
du riz car elle habitue les consommateurs à demander plus du riz et donc
fait une pression sur l'importation du riz.
Enfin le prix du riz local et
importé à Dantokpa (PRLD, PRMD), le taux de change CFA/Naira
(TCCN), la production nationale du riz (PNR), le PIB réel (PIBr), la
population totale (POP) à travers leurs coefficients respectifs
(2,56.108) ; (-1,75.108) ;
(-2,64.109) ; (-0,023374) ; (-1,890561) et
(-1,301552) n'ont pas d'impact significatif sur la demande d'importation du riz
au Bénin.
2-3-3- Analyse des effets
de l'importation du riz sur l'offre alimentaire disponible par habitant au
Bénin de 1990 à 2010
Les résultats du
modèle montrent que l'importation du riz, variable pertinente de cette
étude n'influence pas l'offre alimentaire disponible par habitant au
Bénin et ses coefficients (-0,024164) à long terme et
(-0,019072) à court terme ne sont pas significatifs au seuil de 5%. Il
faut remarquer qu'un tel résultat constitue un paradoxe et est contraire
au signe attendu. Ceci s'explique par plusieurs raisons :
- Le phénomène de la
réexportation du riz vers les pays limitrophes du Bénin.
L'étude a montré qu'une hausse de 10% de la réexportation
du riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation
du riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Cela signifie
donc qu'en réalité, le riz importé au Bénin va plus
en augmentation de l'offre alimentaire d'autres pays tiers.
- Le phénomène
d'autoconsommation du riz dans les régions du Bénin où le
riz est produit. En effet, en dehors du Sud où l'autoconsommation est
faible, le riz est largement autoconsommé dans les autres régions
du pays. L'exploitant agricole met en valeur la culture du bas-fond pour
couvrir en partie ses besoins alimentaires (Abiassi, 2006).
- La concentration du riz
importé dans les grandes villes du Sud. Le riz importé transite
par le Port Autonome de Cotonou et se déverse directement sur les
marchés du Sud. Du fait de l'autoconsommation dans les milieux ruraux,
le riz importé n'est pas pratiquement consommé par ces
habitants.
SYNTHESE DES RESULTATS,
VALIDATION DES HYPOTHESES ET RECOMMANDATIONS
Cette étude est
consacrée à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire au Bénin sur la période de
1990 à 2010. A l'issue de l'étude, nous pouvons vérifier
les hypothèses et faire des recommandations.
· Synthèse des
résultats
Cette étude est
consacrée à l'analyse des effets de l'importation du riz sur la
sécurité alimentaire. Nous avons analysé, à cet
effet dans un premier temps le comportement de l'importation par rapport
à la production nationale du riz et du taux de dépendance
alimentaire. Dans un second temps, les modèles des déterminants
de la demande d'importation du riz et de l'offre alimentaire disponible par
habitant ont été élaborés et estimés.
Le ratio de la production
nationale du riz à l'importation a varié entre 0,03 en 1990 et
0,27 en 2010. Ce résultat témoigne du très faible niveau
de la production nationale du riz face à l'importation du riz. Ceci
confirme les résultats antérieurs qui ont déploré
toutes les fois l'importation massive du riz au Bénin. Le niveau le plus
élevé de ce ratio a été de 0,75 en 1998 sous
l'effet combiné de la libéralisation progressive au Nigeria de
l'importation du riz et des politiques intervenues dans la riziculture
notamment, la réorganisation des riziculteurs enclenchée dans les
années 1996.
Le taux de dépendance
alimentaire a varié entre 0,043% en 1990 et 2,28% en 2010 et son niveau
11,08% le plus élevé est obtenu en 2007. Ces faibles parts des
aides alimentaires et des importations alimentaires dans l'offre alimentaire
disponible témoignent de leur contribution négligeable dans la
sécurité alimentaire au Bénin. Cette situation peut
être expliquée par la politique de réexportation des
produits alimentaires importés que les opérateurs
économiques pratiquent et le niveau faible des aides. Ceci montre que le
Bénin fait un effort en matière de production alimentaire pour
assurer la sécurité alimentaire des citoyens.
Les résultats issus de
l'estimation des modèles économétriques
élaborés sur les déterminants de la demande d'importation
du riz montrent d'abord que la réexportation du riz a une influence
positive et significative au seuil de 1% sur l'importation du riz à long
terme et à court terme. Une hausse de 10% de la réexportation du
riz entraîne une augmentation de 7,99661% de la demande d'importation du
riz à long terme et de 8,28206% à court terme. Ceci est
lié aux effets combinés du détournement du trafic en
direction des pays de l'hinterland à cause de la crise ivoirienne et de
l'augmentation au Nigéria des taxes douanières sur le riz
importé. De ce fait, on assiste à une hausse des recettes
fiscales qui constituent la principale source de financement de
l'économie béninoise.
Les résultats issus de
l'estimation du modèle économétrique élaboré
sur l'offre alimentaire disponible par habitant montrent que l'importation du
riz est statistiquement non significative sur l'offre alimentaire disponible
par habitant au Bénin. Ceci s'explique par le fait qu'une grande partie
du riz importé est réexportée en direction des pays
limitrophes notamment le Nigéria. De l'analyse des déterminants
de l'importation du riz, il ressort qu'en réalité le riz
importé au Bénin va plus en augmentation de l'offre alimentaire
d'autres pays tiers.
· Validation des
hypothèses
Les conclusions de l'analyse des
résultats issus des estimations des modèles et des graphiques
nous permettent de vérifier les hypothèses :
H1 : Le
ratio de la production nationale du riz à l'importation du riz est
inférieur à l'unité. Cette hypothèse est
vérifiée, car à travers les différentes analyses du
graphique 11, le ratio le plus élevé est de 0,75.
H2 : Le taux
de dépendance alimentaire au Bénin est inférieur à
12%. Cette hypothèse est vérifiée, car à travers
les différentes analyses du graphique 12, le taux de dépendance
le plus élevé est de 11,08%.
H3 : La
réexportation du riz est le déterminant principal de la demande
d'importation du riz. Cette hypothèse est vérifiée, car la
réexportation du riz a une influence positive et significative au seuil
de 1% sur l'importation du riz.
H 4 :
L'importation du riz a une incidence positive sur l'offre alimentaire
disponible par habitants. Cette hypothèse n'est pas
vérifiée, car l'importation du riz a une influence
négative et statistiquement non significative sur l'offre alimentaire
disponible par habitant au Bénin.
·
Recommandations
Considérant que le phénomène
d'insécurité alimentaire prend de plus en plus de l'ampleur au
Bénin, il urge que les autorités du pays prennent des mesures
pour assurer à leurs populations la sécurité alimentaire
qu'il faut. Après avoir étudié l'importation du riz et la
sécurité alimentaire au Bénin sur la période de
1990 à 2010, cette étude nous permet de recommander à ces
différents responsables de :
- garantir aux riziculteurs un prix minimum en offrant comme
garanti les contrats de rachat des surplus avec protection à la
frontière (interdiction des importations).
-réorienter la mécanisation de l'agriculture
pour accroître la production alimentaire dans le but de réduire
progressivement la dépendance alimentaire et tendre vers un Bénin
qui se veut autosuffisant sur le plan alimentaire.
- améliorer les infrastructures et moyens de transport
dans les zones de collecte du paddy sera une source importante de
réduction des coûts qui plombent la compétitivité du
riz local.
- Dynamiser les efforts entrepris par les riziculteurs et les
collectrices transformatrices pour améliorer significativement la
qualité du riz local notamment dans le processus de transformation.
- Mettre la stratégie de marketing du riz local qui
doit se concentrer sur les différentiations géographiques de la
consommation pour mieux valoriser ce riz et capturer les
préférences locales des consommateurs.
- Accélérer l'aménagement des
périmètres rizicoles et la réhabilitation des
périmètres aménagés et en confier la gestion
à des groupements de producteurs comme c'est le cas à Koussin
Lélé (Zou) et à Dévé (Mono) ou à des
privés sous contrat de location ou de cession définitive par
l'Etat dans le cadre du désengagement de l'Etat de certaines
activités agricoles.
- Dynamiser la recherche agronomique nationale afin qu'elle
puisse non seulement poursuivre les activités de recherches adaptatives
mais aussi améliorer la fertilité des bas-fonds après leur
mise en culture et élaborer des systèmes d'exploitation plus
rentables et plus durables des bas-fonds.
- Encourager la consommation du riz local en facilitant aux
acteurs de la filière les conditions d'acquisition d'équipements
performants et adaptés permettant de produire à moindre
coût et d'obtenir de produits de bonnes qualités organoleptiques
et donc plus compétitifs.
- Renforcer la capacité productive des producteurs par
le biais des formations.
- Mettre en place un système de financement des
activités agricoles souple et adapté aux besoins et aux
capacités de remboursement des producteurs.
- Veiller à ce que les autorités en charges des
échanges extérieures surveillent de près la politique
commerciale du Nigéria.
CONCLUSION
Conclusion
Cette étude sur
l'importation du riz et la sécurité alimentaire au Bénin
sur la période de 1990 à 2010 nous a permis de nous rendre compte
de l'ampleur de l'insécurité alimentaire dans le pays. Conscients
de cette situation, de nombreux travaux ont été effectués
par des auteurs. Cependant, le phénomène persiste toujours au
Bénin. L'étude a montré que les différents travaux
existants sur la sécurité alimentaire n'abordent pas ou ne font
pas ressortir l'incidence de l'importation du riz sur la sécurité
alimentaire. Le manque de travaux pertinents sur la sécurité
alimentaire au Bénin a sans doute entraîné la persistance
de l'insécurité alimentaire. Pour mieux analyser
l'évolution de l'importation du riz, nous avons analysé le ratio
de la production nationale du riz à l'importation du riz qui
révèle que la production du riz est restée largement en
dessous de l'importation du riz au Bénin sur la période
d'étude. Ce qui prouve que le Bénin n'est pas autosuffisant en
riz. Ces résultats interpellent les réseaux des organisations
paysannes intervenants dans la filière riz notamment, le Conseil de
Concertation des Riziculteurs, à redoubler un peu plus d'ardeur afin de
valoriser davantage les périmètres rizicoles encore
inexploités et à promouvoir le riz local. La part
simultanée des aides et des importations alimentaires dans l'offre
alimentaire est analysée pour étudier les déterminants de
la sécurité alimentaire. A ce niveau, les résultats ont
révélé que le Bénin n'a pas encore atteint
l'autosuffisance alimentaire. Il va donc falloir que les producteurs agricoles
s'organisent davantage pour intensifier l'agriculture ; que le
gouvernement renforce sa politique de la mécanisation agricole ; et
faire la promotion des cultures vivrières. Pour mieux appréhender
la question des déterminants de la demande d'importation du riz au
Bénin, les modèles économétriques
élaborés nous ont permis d'identifier la réexportation du
riz, le prix à l'importation du riz et le taux de change du dollar par
rapport au franc CFA comme les variables qui expliquent significativement
l'importation du riz. Le modèle de l'offre alimentaire disponible par
habitant élaboré pour analyser les effets de l'importation du riz
sur la sécurité alimentaire nous a permis d'identifier une
série de variables qui expliquent significativement cette offre. Il
s'agit à long terme de la production alimentaire nationale, des
exportations alimentaires, et du taux d'inflation et à court terme de la
production alimentaire nationale et des exportations alimentaires. Ce qui
témoigne des efforts que mènent les pouvoirs publics à
tour de rôle pour réduire la pauvreté à la base.
Quant à l'incidence de l'importation du riz sur l'offre alimentaire
disponible par habitant, elle est négative et non significative. Ce
résultat ne comble pas les attentes théoriques. Ce qui s'explique
par le fait que le riz importé au Bénin est
réexporté dans sa grande partie vers les pays limitrophes du
Bénin. Ces résultats interpellent donc chaque acteur intervenant
tant dans le domaine du libre échange commercial international que dans
le domaine de la lutte contre la pauvreté au Bénin. Pour lutter
contre le phénomène d'insécurité alimentaire au
Bénin, il urge de mener des politiques basées sur ces variables
et les conditions des échanges commerciaux avec les pays
concernés.
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Nago, M.C.
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Olivier, de
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Perret, C.
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Phelinas, P. (1988), Le riz : politique
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Madagascar et Sénégal, réf.
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résultats, à la mise en oeuvre des engagements de l'Afrique sur
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sécurité alimentaire en Afrique du 4 au 7 décembre 2006
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|
Rapport de l'Union
Africaine (2005), Sécurité Alimentaire, Sommet
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République du
Bénin (2005), Etude diagnostique de l'intégration
commerciale (EDIC), version définitive.
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République du
Bénin (2010), Plan Stratégique de Relance du Secteur
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République du
Bénin- Communauté Européenne (2007), Document
de Stratégie pays et programme indicatif national pour la période
2008-2013.
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République du Bénin-FNUAP
(2001), Rapport sur l'Etat et le devenir de la Population du
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Bénin-PNUD (2011), Sécurité Humaine et
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Savadogo, K.
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Goering, T.J. (1997), Problèmes
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Verlinden, E. et
Soulé, B. G. (2003), Etude de la filière riz au
Bénin : Diagnostic-Plan d'Action, PADSE.
|
ANNEXES
Annexes
ANNEXE 1 Les données
de l'étude : modèle (1-1) de la demande d'importation
du riz
ANNEE
|
Pm (FCFA)
|
PRLD (FCFA)
|
PRMD (FCFA)
|
TCCN
|
TCDC
|
MR (FCFA)
|
1990
|
69,43
|
151,53
|
277,27
|
2,98324
|
450,4271
|
1,12E+10
|
1991
|
73,52
|
149,64
|
276
|
2,852301
|
433,834
|
2,29E+10
|
1992
|
74,79
|
143,65
|
322,92
|
3,315076
|
410,2295
|
2,48E+10
|
1993
|
100,59
|
132,48
|
297,5
|
3,688461
|
441,0091
|
2,33E+10
|
1994
|
143,71
|
198,46
|
322,22
|
19,324021
|
492,0539
|
3,07E+10
|
1995
|
184,39
|
265,68
|
322,5
|
18,463773
|
489,2862
|
3,17E+10
|
1996
|
170,77
|
279,38
|
324
|
6,207645
|
507,768
|
2,82E+10
|
1997
|
202,77
|
289,05
|
311,25
|
7,039621
|
578,0633
|
1,76E+10
|
1998
|
318,2
|
296,79
|
328
|
6,820732
|
588,5719
|
1,5E+10
|
1999
|
185,77
|
278,71
|
315
|
6,407811
|
614,3934
|
1,37E+10
|
2000
|
415,45
|
273,06
|
318,64
|
6,791188
|
732,1842
|
4,22E+10
|
2001
|
397,79
|
285,66
|
309,18
|
6,339675
|
733,046
|
5,12E+10
|
2002
|
372,17
|
248,44
|
445
|
5,757308
|
695,9997
|
7,2E+10
|
2003
|
244,64
|
276,88
|
298,82
|
4,400368
|
581,0844
|
1,18E+11
|
2004
|
446,3
|
298,31
|
309,5
|
3,932959
|
528,2819
|
2,76E+11
|
2005
|
872,04
|
304,69
|
333,75
|
3,994128
|
527,7505
|
4,56E+11
|
2006
|
76,42
|
279,72
|
320
|
4,070142
|
522,8097
|
5,89E+10
|
2007
|
103,15
|
278,44
|
320
|
3,814484
|
479,2974
|
1,01E+11
|
2008
|
136,87
|
390,12
|
400
|
3,773436
|
448,3709
|
8,27E+10
|
2009
|
66,21
|
400,33
|
530
|
3,162169
|
471,7796
|
4,32E+10
|
2010
|
93,77
|
398,34
|
665,83
|
3,279059
|
495,4981
|
3,89E+10
|
Source :
INSAE, DPP/MAEP, ONASA
ANNEXE 2 Les données
de l'étude : modèle (1-2) de la demande d'importation
du riz
ANNEE
|
PNR (FCFA)
|
REXR (FCFA)
|
AAL (FCFA)
|
PIBr (FCFA)
|
POP (Habitant)
|
MR (FCFA)
|
1990
|
1,658E+09
|
9,37E+09
|
3333850
|
4,96E+11
|
4795090
|
1,12E+10
|
1991
|
1,565E+09
|
1,95E+10
|
609168
|
5,14E+11
|
4965030
|
2,29E+10
|
1992
|
1,647E+09
|
2,17E+10
|
786342,48
|
5,29E+11
|
4915555
|
2,48E+10
|
1993
|
1,565E+09
|
2,06E+10
|
1415238,8
|
5,48E+11
|
5074866
|
2,33E+10
|
1994
|
2,767E+09
|
7,29E+09
|
2,355E+09
|
5,64E+11
|
5239354
|
3,07E+10
|
1995
|
4,396E+09
|
7,87E+09
|
2,195E+09
|
5,95E+11
|
5423920
|
3,17E+10
|
1996
|
6,219E+09
|
1,05E+10
|
3,975E+09
|
6,24E+11
|
5603088
|
2,82E+10
|
1997
|
7,773E+09
|
1,02E+10
|
2,614E+09
|
6,56E+11
|
5790664
|
1,76E+10
|
1998
|
1,055E+10
|
1,11E+10
|
2,701E+09
|
6,81E+11
|
6028171
|
1,5E+10
|
1999
|
9,487E+09
|
5,27E+09
|
1,859E+09
|
7,68E+11
|
6231606
|
1,37E+10
|
2000
|
1,345E+10
|
1,39E+10
|
2,576E+09
|
8,06E+11
|
6399042
|
4,22E+10
|
2001
|
1,568E+10
|
2,51E+10
|
3,233E+09
|
8,56E+11
|
6584478
|
5,12E+10
|
2002
|
1,571E+10
|
1,62E+10
|
5,688E+09
|
8,24E+11
|
6769914
|
7,2E+10
|
2003
|
1,5E+10
|
5,86E+10
|
1,849E+09
|
9,28E+11
|
6973905
|
1,18E+11
|
2004
|
1,939E+10
|
1,38E+11
|
1,876E+09
|
9,57E+11
|
7182299
|
2,76E+11
|
2005
|
2,543E+10
|
2,23E+11
|
2,14E+09
|
9,85E+11
|
7395040
|
4,56E+11
|
2006
|
2,026E+10
|
2,65E+10
|
2,51E+09
|
1,02E+12
|
7612145
|
5,89E+10
|
2007
|
2,085E+10
|
4,45E+10
|
4,63E+09
|
1,07E+12
|
7958813
|
1,01E+11
|
2008
|
2,782E+10
|
3,97E+10
|
5,761E+09
|
1,12E+12
|
8224642
|
8,27E+10
|
2009
|
4,227E+10
|
2,03E+10
|
6,761E+09
|
1,06E+12
|
8497827
|
4,32E+10
|
2010
|
4,489E+10
|
3,28E+10
|
7,761E+09
|
1,09E+12
|
8849892
|
3,89E+10
|
Source :
INSAE et Port Autonome de Cotonou
ANNEXE 3 Les données
de l'étude du modèle 2 : modèle de
sécurité alimentaire
ANNEES
|
PALN (FCFA)
|
MAL (FCFA)
|
XAL (FCFA)
|
AAL (FCFA)
|
MR (FCFA)
|
REXR (FCFA)
|
TINF (%)
|
TPIBr (%)
|
OADH (FCFA)
|
1990
|
1,85E+11
|
76504218
|
12183720
|
3333850
|
1,12E+10
|
9,37E+09
|
1,6
|
3,2
|
38607,9624
|
1991
|
2,03E+11
|
1,01E+08
|
14924341
|
609168
|
2,29E+10
|
1,95E+10
|
1,8
|
4,2
|
40990,8071
|
1992
|
2,25E+11
|
1,91E+08
|
16803050
|
786342,48
|
2,48E+10
|
2,17E+10
|
2,4
|
3
|
45729,3775
|
1993
|
1,94E+11
|
1,95E+08
|
20506155
|
1415238,78
|
2,33E+10
|
2,06E+10
|
2,7
|
5,8
|
38343,2165
|
1994
|
2,57E+11
|
5,54E+08
|
4,3E+08
|
2355447600
|
3,07E+10
|
7,29E+09
|
35,5
|
2
|
49551,2973
|
1995
|
2,9E+11
|
2,14E+10
|
1,15E+09
|
2194710000
|
3,17E+10
|
7,87E+09
|
16,2
|
6
|
57574,8612
|
1996
|
4,31E+11
|
2,7E+10
|
2,45E+09
|
3974883000
|
2,82E+10
|
1,05E+10
|
6,8
|
4,3
|
81990,9538
|
1997
|
5,04E+11
|
1,93E+10
|
9,71E+10
|
2614360800
|
1,76E+10
|
1,02E+10
|
4,7
|
5,7
|
74021,9093
|
1998
|
6,07E+11
|
1,75E+10
|
20938545
|
2700990980
|
1,5E+10
|
1,11E+10
|
5,8
|
4
|
104065,261
|
1999
|
5,49E+11
|
1,56E+10
|
8789803
|
1859350320
|
1,37E+10
|
5,27E+09
|
0,4
|
5,3
|
90931,8803
|
2000
|
5,64E+11
|
1E+10
|
5490000
|
2576371600
|
4,22E+10
|
1,39E+10
|
4,2
|
4,9
|
90154,175
|
2001
|
7,21E+11
|
1,58E+10
|
2,32E+08
|
3233239200
|
5,12E+10
|
2,51E+10
|
4
|
6,2
|
112371,989
|
2002
|
1,03E+12
|
2E+10
|
1,34E+08
|
5688275600
|
7,2E+10
|
1,62E+10
|
2,4
|
4,4
|
155926,531
|
2003
|
7,94E+11
|
2,61E+10
|
1,14E+08
|
1849158600
|
1,18E+11
|
5,86E+10
|
1,3
|
3,9
|
117853,555
|
2004
|
8,24E+11
|
2,93E+10
|
4,24E+08
|
1876410900
|
2,76E+11
|
1,38E+11
|
0,4
|
3,1
|
118969,221
|
2005
|
1,07E+12
|
5,45E+10
|
82052559
|
2140193300
|
4,56E+11
|
2,23E+11
|
5,4
|
2,9
|
151799,423
|
2006
|
1,09E+12
|
5,92E+10
|
8,59E+08
|
2510185600
|
5,89E+10
|
2,65E+10
|
3,8
|
3,8
|
151497,95
|
2007
|
8,79E+11
|
1,04E+11
|
4,13E+09
|
4629506940
|
1,01E+11
|
4,45E+10
|
1,5
|
4,6
|
123615,165
|
2008
|
1,37E+12
|
8,56E+10
|
5,47E+09
|
5761468800
|
8,27E+10
|
3,97E+10
|
7,9
|
5
|
176966,247
|
2009
|
2,37E+12
|
5,26E+10
|
1,94E+10
|
6761268100
|
4,32E+10
|
2,03E+10
|
2,2
|
2,7
|
283546,965
|
2010
|
2,47E+12
|
4,86E+10
|
5,34E+10
|
7761472800
|
3,89E+10
|
3,28E+10
|
1,9
|
2,6
|
279387,97
|
Source : INSAE et Port Autonome de
Cotonou
ANNEXE 4 : Production,
Importation et Réexportation du riz en tonnes
ANNEES
|
MR (tonnes)
|
REXR (tonnes)
|
PNR (tonnes)
|
1990
|
161822
|
135008
|
10940
|
1991
|
312091
|
265839
|
10461
|
1992
|
331609
|
290500
|
11464
|
1993
|
231642
|
204400
|
11811
|
1994
|
213622
|
50713
|
13943
|
1995
|
171919
|
42666
|
16545
|
1996
|
165136
|
61618
|
22259
|
1997
|
86798
|
50193
|
26891
|
1998
|
47012
|
34893
|
35562
|
1999
|
73612
|
28385
|
34040
|
2000
|
101556
|
33513
|
49246
|
2001
|
128726
|
63075
|
54901
|
2002
|
193530
|
43400
|
63219
|
2003
|
482351
|
239600
|
54183
|
2004
|
618418
|
309209
|
65015
|
2005
|
522912
|
256226
|
83454
|
2006
|
770551
|
346748
|
72432
|
2007
|
979372
|
430923
|
74866
|
2008
|
603949
|
289896
|
71321
|
2009
|
652499
|
306675
|
105596
|
2010
|
414345
|
349323
|
112704
|
Source :
DPP/MAEP et Port Autonome de Cotonou
ANNEXE 5 : Taux de
dépendance alimentaire et le ratio production à l'importation du
riz (en %)
Années
|
TDAL (%)
|
PNR/MR
|
1990
|
4,32E-02
|
0,067605
|
1991
|
4,98E-02
|
0,033519
|
1992
|
8,54E-02
|
0,034571
|
1993
|
1,01E-01
|
0,050988
|
1994
|
1,12E+00
|
0,065269
|
1995
|
7,58E+00
|
0,096237
|
1996
|
6,74E+00
|
0,134792
|
1997
|
5,11E+00
|
0,309811
|
1998
|
3,22E+00
|
0,756445
|
1999
|
3,08E+00
|
0,462425
|
2000
|
2,19E+00
|
0,484915
|
2001
|
2,57E+00
|
0,426495
|
2002
|
2,42E+00
|
0,326663
|
2003
|
3,40E+00
|
0,112331
|
2004
|
3,65E+00
|
0,105131
|
2005
|
5,06E+00
|
0,159595
|
2006
|
5,37E+00
|
0,094
|
2007
|
1,11E+01
|
0,076443
|
2008
|
6,26E+00
|
0,118091
|
2009
|
2,46E+00
|
0,161833
|
2010
|
2,28E+00
|
0,272005
|
Source :
Réalisé à partir des données de INSAE,
DPP/MAEP et du Port Autonome de Cotonou
ANNEXE 6: TEST DE
STATIONNARITE
EN NIVEAU
M
PM
PRLD
PRMD
TCCN
TCDC
LM(ou LMR)
LAAL
LPNR
LREXR
LPIBR
LPOP
LPALN
LMAL
LXAL
TINF
TPIB
LOADH
PREMIERE
DIFFERENCE
M
PM
PRLD
PRMD
TCCN
TCDC
LM(ou LMR)
LAAL
LREXR
LPIBR
LPOP
LPALN
LXAL
TINF
TPIBR
LOADH
DEUXIEME
DIFFERENCE
PRMD
LPIBR
TINF
ANNEXE 7 : TEST DE
COINTEGRATION DE JOHANSEN
· MODELE 1-1 : Demande d'importation du
riz
· MODELE 1-2 : Demande d'importation du
riz
ANNEXE 8 : LES MODELES
DE LONG TERME
· MODELE (1-1) :
DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ
· MODELE (1-2) :
DEMANDE D'IMPORTATION DU RIZ
MODELE 2 : SECURITE ALIMENTAIRE
ANNEXE 9 : TESTS
CLASSIQUES SUR LES MODELES DE LONG THERME
MODELE (1-1) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
CORRELOGRAMME
TEST DE NORMALITE DE
JARQUE-BERA (graphique 1)
TEST DE
BREUSCH-GODFREY
TEST DE WHITE
TEST DE RAMSEY
TEST DE CUSUM (graphique
2)
TEST CUSUM OF SQUARES
(graphique 3)
MODELE (1-2) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
CORRELOGRAMME
TEST DE NORMALITE DE
JARQUE-BERA (graphique 4)
TEST DE
BREUSCH-GODFREY
TEST DE WHITE
TEST DE RAMSEY
TEST DE CUSUM (graphique
5)
TEST CUSUM OF SQUARES
(graphique 6)
MODELE 2 : SECURITE
ALIMENTAIRE
CORRELOGRAMME
TEST DE NORMALITE DE
JARQUE-BERA (graphique 7)
TEST DE
BREUSCH-GODFREY
TEST DE WHITE
TEST DE RAMSEY
TEST DE CUSUM (graphique
8)
TEST CUSUM OF SQUARES
(graphique 9)
ANNEXE 10 : TEST DE
STATIONNARITE SUR LES RESIDUS
TEST DE STATIONNARITE SUR
LES RESIDUS
· MODELE
(1-1)
· MODELE
(1-2)
· MODELE 2
ANNEXE 11 : LES
MODELES DE COURT TERME
MODELE (1-1) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
MODELE (1-2) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
MODELE 2 : SECURITE
ALIMENTAIRE
Annexe 12 : LES TESTS
CLASSIQUES SUR LES MODELES DE COURT TERME
MODELE (1-1) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
CORRELOGRAMME
TEST DE NORMALITE DE
JARQUE-BERA (graphique 10)
TEST DE
BREUSCH-GODFREY
TEST DE WHITE
TEST DE RAMSEY
TEST DE CUSUM (graphique
11)
TEST CUSUM OF SQUARES
(graphique 12)
MODELE (1-2) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
CORRELOGRAMME
TEST DE NORMALITE DE
JARQUE-BERA (graphique 13)
TEST DE
BREUSCH-GODFREY
TEST DE WHITE
TEST DE RAMSE
TEST DE CUSUM (graphique
14)
TEST CUSUM OF SQUARES
(graphique 15)
MODELE 2 : SECURITE
ALIMENTAIRE
CORRELOGRAMME
TEST DE NORMALITE DE
JARQUE-BERA (graphique 16)
TEST DE
BREUSCH-GODFREY
TEST DE RAMSEY
TEST DE CUSUM (graphique
17)
TEST CUSUM OF SQUARES
(graphique 18)
ANNEXE 13 : MATRICE DE
CORRELATION
MODELE (1-1) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
MODELE (1-2) : DEMANDE
D'IMPORTATION DU RIZ
MODELE 2 : SECURITE
ALIMENTAIRE
TABLE DES
MATIERES
AVERTISSEMENT i
CERTIFICATION ii
DEDICACES iii
REMERCIEMENTS v
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi
LISTE DES
TABLEAUX...................................................................................................................viii
LISTE DES GRAPHIQUES ix
SOMMAIRE x
RESUME xi
INTRODUCTION 2
Chapitre 1 : Problématique et
Méthodologie 5
1-1-
Le Problème 5
1-2-
Revue de littérature 10
1-2-1-
Approche conceptuelle 10
1-2-2-
La revue de littérature théorique
19
1-2-3-
La revue de littérature empirique 24
1-3-
Objectifs et hypothèses de l'étude
36
1-3-1-
Les objectifs de l'étude 36
1-3-2-
Les hypothèses de l'étude 36
1-4-
Méthodologie 36
1-4-1- L'échantillonnage 36
1-4-2- Les données et leurs sources. 37
1-4-3- Les modèles conceptuels 37
1-4-4- Les méthodes d'estimation des
coefficients des
modèle..........................................44
Chapitre 2 : Présentation et analyse des
résultats 47
2-1- Analyse de l'évolution des variables
47
2-1-1- Analyse de l'évolution de la production
nationale du riz 47
2-1-2- Analyse de l'évolution de l'importation
du riz 48
2-1-3- Analyse de l'évolution de la
réexportation du riz 49
2-1-4- Analyse de l'évolution des prix du riz
local et du riz importé au marché international de
référence (Dantokpa) 51
2-1-5- Analyse de l'évolution de la population
totale. 51
2-1-6- Analyse de l'évolution de la production
alimentaire nationale. 52
2-1-7- Analyse de l'évolution des importations
alimentaires. 53
2-1-8- Analyse de l'évolution des exportations
alimentaires. 53
2-1-9- Analyse de l'évolution des aides
alimentaires. 54
2-1-10- Analyse de l'évolution de l'offre
alimentaire disponible par habitant. 55
2-2- Présentation des résultats
56
2-2-1- Présentation des résultats du
modèle (1-1) de la demande d'importation du riz........ 56
2-2-1-1- Résultats des tests de
stationnarité et de coïntégration 56
2-2-1-2- Estimation du modèle (1-1) à
correction d'erreur 56
2-2-2- Présentation des résultats du
modèle (1-2) 63
2-2-2-1- Résultats des tests de
stationnarité et de
coïntégration........................................63
2-2-2-2- Estimation du modèle (1-2) à
correction d'erreur 64
2-2-3- Présentation des résultats du
modèle 2 65
2-2-3-1- Résultats des tests de
stationnarité et de
coïntégration........................................69
2-2-3-2- Estimation du modèle 2 à
correction d'erreur 70
2-3- Analyse des résultats 74
2-3-1- Analyse de l'évolution de l'importation
du riz et de la sécurité alimentaire au Bénin de 1990
à 2010 74
2-3-1-1- Analyse de l'évolution de
l'importation du riz par rapport à la production nationale du riz au
Bénin de 1990 à 2010 74
2-3-1-2- Analyse de la dépendance alimentaire
au Bénin de 1990 à 2010. 75
2-3-2- Analyse des déterminants de la demande
d'importation du riz au Bénin de 1990 à 2010. 76
2-3-3- Analyse des effets de l'importation du riz sur
l'offre alimentaire disponible par habitant au Bénin de 1990 à
2010 78
SYNTHESE DES RESULTATS, VALIDATION DES HYPOTHESES ET
RECOMMANDATIONS 79
· Synthèse des résultats 79
· Validation des hypothèses 80
· Recommandations 80
CONCLUSION 83
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 85
ANNEXES II
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