![](Emplois-et-metiers-des-TIC-et-des-SI-au-Cameroun1.png)
Université de Marne-La-Vallée UFR
d'Informatique
Master Professionnel AIGEME (Application Informatique à
la Gestion aux Etudes, au Multimédia et à
l'E-formation) Option Internet et Multimédia (IEM)
UE14b - Entreprise
Emplois et métiers des TIC et des SI au
Cameroun
Présenté par : Guy Francis ZAMBO
Sous la direction de : Jean Claude DEBEIR
Session de Septembre 2007
Table des matières
TABLE DES MATIÈRES 2
SIGLES ET ABRÉVIATIONS 3
INTRODUCTION 4
I. GÉNÉRALISATION SUR LES EMPLOIS ET
MÉTIERS DE L'INFORMATIQUE 5
I.1 LES FORMATIONS EN INFORMATIQUE 5
I.1.1 LES FORMATIONS DE MISE À NIVEAU 6
I.1.2 LES FORMATIONS PROFESSIONNELLES PURES 6
I.1.3 LES CERTIFICATIONS 6
I.1.4 LES FORMATIONS LONGUES 6
I.2 LES DIFFÉRENTS SECTEURS D'ACTIVITÉ
6
I.2.1 L'INFORMATIQUE DE GESTION 6
I.2.2 L'INFORMATIQUE INDUSTRIELLE, SCIENTIFIQUE ET
TECHNOLOGIQUE 7
I.2.3 L'INFORMATIQUE COMMUNICANTE OU
TÉLÉCOMMUNICATIONS ET RÉSEAUX 7
I.3 ESSAI DE CLASSIFICATION DES MÉTIERS DES TIC EN
FRANCE 7
II. APPROCHE CAMEROUNAISE DES EMPLOIS ET MÉTIERS
DE L'INFORMATIQUE ... 7
II.1 L'INFORMATICIEN CAMEROUNAIS 8
II.2 LES FORMATIONS 8
II.2.1 LES FORMATIONS PRATIQUES ET DE MISE À NIVEAU
9
II.2.2 LES FORMATIONS DIPLÔMANTES OU ACADÉMIQUES
9
II.3 EMPLOIS ET MÉTIERS 10
II.3.1 EMPLOIS ET MÉTIERS : LES SECTEURS
D'ACTIVITÉ 10
II.3.1.1 Au niveau des Institutions gouvernementales
10
II.3.1.2 Au niveau du Secteur Privé et de la
Société Civile 10
II.3.2 EMPLOIS ET MÉTIERS : PROFILS MÉTIER 11
II.3.2.1 La classification 11
II.3.2.2 Cas particuliers 12
CONCLUSION 13
LES ANNEXES 15
ANNEXE 1 : NOMENCLATURE GIGREF DES MÉTIERS DES
TIC 15
ANNEXE 2 : STRUCTURE ACADÉMIQUE ET DE FORMATION
PUBLIQUE SUR LES NTIC 15
ANNEXE 3 : APERÇU DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR PRIVÉ 16
ANNEXE 4 : FRAIS DE SCOLARITÉ ANNUELS DES
ÉTUDIANTS DE L'UCAC (EN FCFA) 17
BIBLIOGRAPHIE 17
Sigles et abréviations
BT : Brevet de Technicien
BTS : Brevet de Technicien Supérieur DEA : Diplôme
d'Etudes Approfondies
DESS : Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
DUT : Diplôme Universitaire de Technologie
ENIAC: Electronical Numerical Integrator and Calculator
GCE : General Certificate of Education GIC: Groupements
d'Initiatives Communes
CIGREF : Club Informatique des Grandes Entreprises
Françaises
NTIC: Nouvelles Technologies de l'Information et de la
communication OFMI: Observatoire Français des Métiers de
l'informatique
ONG : Organisation Non Gouvernementale UCAC : Université
Catholique d'Afrique Centrale
Introduction
Depuis la nuit des temps, l'Homme cours à la recherche
de la perfection, l'amélioration de son cadre de vie, ainsi son parcours
demeure jalonné de découvertes et d'inventions toutes diverses
qui, selon leur nature, ont modifié son environnement, son organisation
sociale, voire sa ou ses cultures ; mais il n'en demeure pas moins que
jusqu'à nos jours, les changements radicaux qui ont influés
jusqu'à sa civilisation restent rares et limités.
Dans cette quête incessante, cette soif de
découvertes, le 20eme siècle semble être celui
là qui apporta à l'humanité en un temps record les plus
forts changements de toute son histoire ; technologie, science,
littérature, etc. Les domaines sont multiples et divers avec des
améliorations louables tant dans un domaine que de l'autre. Il n'en
demeure cependant pas moins que la plus louable des découvertes de
l'homme à cette heure demeure l'informatique, notamment
l'émancipation d'une société de l'information,
l'émergence de nouveaux moyen de communication, que ce soit dans le mode
de transport, du traitement de l'information ou des
télécommunications ; tout ceci conduisant en effet à un
ébranlement total de nos logiques ancestrales et participant par la
à la mise en place des fondement d'une nouvelle économie. Ainsi,
l'informatique a depuis lors fait une entrée fracassante dans tous les
secteurs d'activité et dans notre vie quotidienne, elle est des à
présent partout et il reste difficile d'imaginer de quelle façon
elle sera encore plus présente demain.
En tout état de cause, il réside tout de
même autour de ce que l'on considère tous comme étant la
plus grande découverte et la première marque du monde
civilisé et révolutionné, un certain nombre de points
d'ombre :
- L'informatique, de quoi s'agit-il ?
- L'informatique est-il réellement un secteur qui vaille
la peine ?
- Faut-il se lancer dans l'informatique ?
Là sont en effet quelque unes des questions que l'on se
pose encore aujourd'hui, environ soixante années après qu'en
1945, un groupe d'universitaires Américains aient construit l'ENIAC
(Electronical Numerical Integrator and Calculator), cette gigantesque machine
entièrement électronique composée de 170000 tubes
électroniques, pesant environ 30 tonnes et pouvant occuper une
superficie totale d'à peu prés 140 mètres
carrés.
En poussant l'analyse un peu plus loin, et en
considérant des entités socio-économiques prises à
part, et notamment celles les moins avancées sur le plan technologique,
il apparaît un autre problème, notamment celui de la conciliation
entre l'informatique et la problématique de l'emploi, laquelle
conciliation est en effet au coeur de notre analyse, et qui semble en effet
être l'une des préoccupations majeures des décideurs
à en juger par l'engouement de ceux-ci vers le tout nouveau
phénomène de la révolution informatique que constituent
les NTIC (Nouvelles Technologies de l'information et de la
communication)1. Il apparaît donc un soucis majeur, qui
soulève en effet un problème tout aussi important que ceux
évoqués plus haut et que nous pouvons résumé en la
seule question : Peut-on dans ce contexte économique et social, parler
façon spécifique d'emplois et de métiers de l'informatique
?
Cette dernière question va donc en effet nous pousser
dans une analyse qui sur la base d'éléments théoriques et
empiriques tirés de la plus ou moins longue littérature traitant
de la problématique des emplois et métiers liés à
l'informatique et de la réalité de la chose dans d'autre
environnement (socio-économiques) d'une part, et d'autre part d'une
petite étude réalisée au seins de quelques secteurs
d'activités ainsi que auprès de certaines institutions
académiques (Universités, centre de formations, etc.) au Cameroun
; nous permettra en quelque sorte de faire une classification des emplois et
métiers dans ce secteur d'activité en plein essors.
1 ONU, Programme de Coopération du
Système des Nations Unis au Cameroun en matière des NTIC pour le
Développement, Mars 2002, p.3
Tout au long de notre analyse, nous outrepasserons la
polémique existante autour de la distinction faite entre «
l'informatique classique » comprise comme l'ensemble des techniques de
traitement automatisé de l'information et « l'informatique moderne
» comprise au sens des NTIC.
I. Généralisation sur les emplois et
métiers de l'informatique
Selon le dictionnaire Robert, l'informatique est « la
science du traitement de l'information, l'ensemble des technique de la
collecte, du tri, de la mise en mémoire, du stockage, de la transmission
et de l'utilisation des informations traitées de façon
automatique à l'aide de programme (logiciels) mis en oeuvre sur
ordinateur ».
Définis ainsi, il devient donc possible grâce
à l'informatique de pouvoir allier efficacité, rapidité et
efficience ; la place de l'informatique dans une économie apparaît
donc irréfutable, faisant ainsi de l'informaticien l'un des piliers de
l'entreprise moderne, que ce soit dans les domaine des
télécommunications, de la science, de l'éducation, de la
santé ; et les professionnel de ce secteur en sont eux même
convaincus.
En effet, l'informatique apparaît des à
présent comme étant un métier d'avenir, un métier
à très fort potentiel; seulement, décider de se lancer
dans l'informatique est en quelque sorte un réel problème
à l'heure actuelle, car bien que le secteur soit très prometteur
en terme d'avenir, il n'apparaît pas tout a fait de façon claire
et concise une quelconque garantie sur l'avenir, que ce soit du coté des
employeurs que de celui des employés; ainsi selon Patrick Girodroux
(Consultant à l'APEC), « l'informatique est une voie
amplificatrice, avec ses haut et ses bas. Quand ça va bien, c'est
l'explosion. Quand ça va mal, c'est la catastrophe. Pour emprunter cette
voie, mieux vaut être aventurier que carriériste. L'informatique
reste un secteur à conseiller sur le long terme. A court terme, le
marché de ce secteur risque de demeurer difficile pour les jeunes
diplômés ».
Ceci nous pousse en effet à penser que avant toute
chose, il est nécessaire de connaître les particularités du
secteur et d'être mieux armé pour faire face à ces
multiples problèmes, aussi infimes qu'ils soient, face à la
mouvance et l'engouement qui réside dans ce secteur. Il devient donc
impératif de jeter un regard d'une part sur la formation en tant que
créatrice de ressources, et d'autre part afin de pouvoir canaliser les
énergies et ressources venues de cette formation, présenter les
secteurs d'activité de l'informatique.
I.1 Les formations en informatique
Génératrices de ressources pour les secteurs
d'activité, les formations dans ce secteur sont nombreuses et
obéissent des unes aux autres à des catégories et
conditions diverses ; ainsi on peut les classifier en quatre grands groupes
:
- Les formations de mise à niveau ;
- Les formations professionnelles pures
- Les certifications
- Les formations longues (Université et grandes
écoles)
I.1.1 Les formations de mise à niveau
Il s'agit en effet ici de formations dédiées
à des personnes de tout horizons, diplômées ou pas ; ce
type de formation permet en effet la vulgarisation de l'utilisation de l'outil
informatique, à travers une formation basée sur l'apprentissage
de logiciels bien spécifiques. Elles sont beaucoup plus axées
pratique (initiation à l'utilisation de l'outil informatique,
utilisation de l'Internet, programmation basique et élémentaire,
bureautique, etc.).
Dans cette catégorie, on peut également classer les
séminaires de formation.
I.1.2 Les formations professionnelles pures
Cette seconde catégorie de formations correspond aux
formations courtes selon la classification de l'OFMI, les formations ici sont
en principe ouvertes à des personnes ayant un minimum de niveau
d'étude baccalauréat. On peut y regrouper entre autres les cycles
de BT, BTS, DUT, DUTS, etc. Ces formations sont de durée variable entre
deux et trois ans et visent à offrir une formation technique
professionnelle à de jeunes diplômés de lycées et
collèges, désirant accéder le plus rapidement possible au
monde professionnel.
I.1.3 Les certifications
Destinées à des professionnels avertis, elles
visent à offrir une qualification et des compétences propres et
spécifiques sur des domaines et secteurs d'activité
précis. On parlera notamment ici des certification Microsoft et CISCO,
qui concernent particulièrement des domaines tels :
- La gestion de bases de données ;
- L'administration des réseaux (maintenance, installation,
etc.) ;
- L'informatique de gestion ;
- La programmation.
I.1.4 Les formations longues
Nous classons ici les études universitaires d'une part et
les cycles d'ingénierie d'autre part. - Les formations universitaires
;
Il s'agit en effet des études de troisième cycle
universitaire, débouchant sur les diplômes de DESS, MASTER, DEA,
etc.
- Les formations d'ingénierie ;
Il s'agit des diplômes issus des grandes écoles tels
Polytechnique, IFSIC, ESEO en France.
I.2 Les différents secteurs
d'activité
L'informatique est présente dans la
quasi-totalité des secteurs d'activité (banque, assurances, etc.)
et selon SUAIO, on peut présenter l'informatique selon trois domaines
d'application distincts :
I.2.1 L'informatique de gestion
L'outil informatique est utilisé pour simplifier la
gestion administrative de l'entreprise. L'informatique de gestion est
liée au système d'information de l'entreprise.
I.2.2 L'informatique industrielle, scientifique et
technologique
L'informatique industrielle concerne l'utilisation de l'outil
informatique pour la fabrication de produits industriels, du bureau
d'études (Conception Assistée par Ordinateur) à leur
production (fabrication assistée par ordinateur,
automatique, robotique) en passant par la logistique et la gestion des
stocks.
I.2.3 L'informatique communicante ou
Télécommunications et Réseaux
L'informatique est utilisée pour la transmission
d'information : réseaux informatiques, téléphonie,
télévision numérique. C'est la réelle
révolution du monde de l'informatique, avec notamment le
développement de l'Internet/Intranet, le développement de la
téléphonie mobile qui a aujourd'hui dépassé le
stade de simple outil de communication et est devenu en effet un
élément très important intégrant à la fois
portail Internet et multimédia.
I.3 Essai de classification des métiers des TIC
en France
Nous ne nous attarderons pas sur une description des
métiers qui serait une tache très exhaustive, mais nous nous
contenterons uniquement de présenter leurs intitulés en suivant
particulièrement la nomenclature du GIGREF, qui classe les
métiers liées au système d'information des Entreprises en
six grandes familles :
- les métiers du conseil en système d'information
et de la maîtrise d'ouvrage ; - les métiers du support et de
l'assistance aux utilisateurs ;
- les métiers de la production et de l'exploitation ;
- les métiers des études, du développement
et de l'intégration ;
- les métiers du support et de l'assistance technique
interne ;
- les métiers de l'administration et de la gestion.
Au sein de ces grandes familles, on peut entre autres distinguer
des métiers tels que : - Expert en technologie Internet et
multimédia ;
- Expert sécurité du système d'information,
devenu en 2002 Responsables sécurité des systèmes
d'information ;
- Responsable télécoms ;
- Architecte technique ;
- les développeurs et les concepteurs Internet et
multimédia.
II. Approche Camerounaise des emplois et métiers
de l'informatique
« Quand on parle des métiers de
l'informatique, on emploie un terme générique qui recouvre des
métiers et des fonctions très différents selon le domaine
d'application et le secteur d'activité de A comme administrateur de
bases de données à V comme vendeur en microinformatique
»2.
Vue cette conception des métiers de l'informatique,
l'informaticien se voit donc attribuer une multitude de fonctions
spécialisées, allant des réseaux au développement
informatique, au commerce, à l'infographie ou l'ergonomie ; ainsi par
exemple en France, les statistiques sur le nombre d'informaticiens reste
quelque peu difficile à cerner ; on parle de 452000 selon L'INSEE,
680000 selon le Syntec Informatique et de 300000 cadre informatique selon
l'APEC3. La situation devient encore plus difficile lorsque l'on
s'intéresse à un cas d'étude tel le Cameroun où la
situation socio-économique apparaît plus ou moins précaire
, où le secteur de l'emploi lui-même parait tout à fait
difficile à cerner.
2 Document SUAO - Octobre 2006, Détermination
du Projet Professionnel (DPP), P.1
3 Document SUAO - Octobre 2006, Détermination
du Projet Professionnel (DPP), P.1
II.1 L'informaticien Camerounais
Parler d'informaticien ici est une tache assez difficile, en
effet, il n'est pas tout à fait aisé de donner une
caractéristique propre à cette classe de fonction, il demeure
jusqu'à présent difficile de produire des données exactes
à ce sujet, et ce pour plusieurs raisons dont les plus importantes
peuvent se résumer en ces quelques lignes :
- Difficulté de discernement entre les
différentes catégories d'informaticiens à savoir, les
simples utilisateurs de l'outil informatique, c'est-à-dire ceux
là qui peuvent avoir accès à un ordinateur et effectuer
quelques taches élémentaires. Les utilisateurs
expérimentés et avertis, qui peuvent en effet se livrer à
des taches plus ou moins complexes axées développement
d'applications informatiques diverses. D'autre part, on distingue les
employés de banques, administrations, assurances, entreprises, les
professeurs et enseignant de l'informatique et autres, qui dans l'exercice de
leurs fonctions doivent faire recours à l'outil informatique ainsi
qu'aux applications liées à l'informatique.
- La seconde explication réside dans la
difficulté de définir le champ de compétence ou le champ
d'action d'un tel ou d'un tel autre considéré comme
informaticien, au point ou une seule et même personne s'attaque à
des domaines divers à la fois ; une même personne s'attaque aux
réseaux (administration, maintenance et installation), au
développement (web, applications diverses) et bien plus.
Face à tout ceci, la réalité à
laquelle nous nous sommes heurtés, nous à poussée à
s'intéresser un tout petit peu à la formation de ces
informaticiens.
II.2 Les formations
La question de la formation et de l'enseignement en
particulier est ici un véritable dilemme ; jadis une affaire du public,
la problématique de l'enseignement au Cameroun va connaître ses
véritables changement il n'y a pas très longtemps avec
l'arrivée d'institutions privées, laquelle institution est
aujourd'hui au coeur de l'éducation, malgré les coûts
très élevés par rapport au coût normal de la
formation supérieure au Cameroun. « A titre d'illustration, les
frais de scolarité annuels dans le cursus universitaire public
s'élèvent à 50 000 FCFA. Mais l'inscription dans les
formations professionnelles n'est valide que si le candidat débourse des
frais de scolarité compris entre 650 000 F CFA et 1 300 000 F CFA en
fonction de la filière choisie. La conséquence logique est la
réduction drastique du nombre d'étudiants inscrits (qui sont en
général moins de 25 par filière)
»4.
Cette privatisation de l'enseignement supérieur a
consisté, depuis 2000, à identifier certaines filières
professionnelles pouvant permettre de spécialiser davantage les
étudiants dans des disciplines porteuses au plan de la recherche
d'emploi ou au plan d'un accroissement de connaissances spécifiques pour
les publics travailleurs. L'idée de la « professionnalisation
» de l'enseignement supérieur public a ainsi vu le jour dans les
facultés dont les filières traditionnelles permettaient de
proposer de telles formations, notamment de niveau Bacc + 5 en vue de
l'obtention d'un Diplôme d'Études Supérieures
Spécialisées (DESS).
La durées de formation quand à elle varie le plus
souvent entre deux mois et cinq ans en fonction de la catégorie de
formation dans laquelle on se trouve.
La catégorisation des formations en informatique ici
est toute particulière, comparé à ce qui se passe dans les
pays développés ; ainsi nous pouvons distinguer deux grandes
catégories de formation :
4 Roger Tsafack Nanfosso, La dynamique de
l'enseignement supérieur privé au Cameroun, JHEA/RESA Vol. 4, No.
2, 2006, pp. 99-122
II.2.1 Les formations pratiques et de mise à
niveau
Elles répondent en fait à l'appel lancé
par le gouvernement en vu de la vulgarisation des NTIC au Cameroun, et sont
aujourd'hui le principal pourvoyeur pour le secteur informel qui est en effet
le principal employeur du pays5. Ces formations sont en
général ouvertes à des personnes de tout sexe, de tout age
et de tous les niveaux d'étude ; elles sont axées
professionnelles, pratique et ont pour objectif l'apprentissage d'un
métier.
Ces formations sont offertes pour des durée
excèdent difficilement un an pour des coût variant entre 50000
Fcfa et 500000 Fcfa, selon le domaine de formation, le standing de
l'institution et la durée de la formation ; par des « centres de
formation » regroupés en général autour de GIC, ONG
et des centres agrées ou pas par le ministère de la formation
professionnelle.
On en ressort le plus souvent avec des attestations de formation
et la qualification de :
- Secrétaire bureautique ;
- Analyste programmeur ;
- Infographiste ; etc.
II.2.2 Les formations diplômantes ou
académiques
Ouvertes aux personnes ayant au moins un niveau d'étude
baccalauréat ou « GCE `'A» level », ces
formations sont offertes par les institutions d'enseignement supérieures
publics (Le Cameroun compte six universités d'Etat : Yaoundé I,
Yaoundé II, Douala, Ngaoundéré, Dschang et Bouea, voir
egalement l'annexes 2) et privées (voir annexe 3), et sont
regroupées autour des filières telles que le secrétariat,
l'informatique de gestion, la maintenance informatique, le réseau, le
développement d'application informatique.
Cette catégorie de formation est quelque
délaissée au profit de la première catégorie
citée plus haut, et ceux pour deux raisons majeures :
- Les coûts exorbitants opérés par les
institutions privées (voir le cas de l'UCAC en annexe 3) ;
- la détérioration profonde des conditions
d'encadrement dans les universités publiques
nationales, tant au niveau des ratios
enseignants/étudiants qu'en ce qui concerne les
structures d'accueil (amphithéâtres,
laboratoires, connectivité, accommodations, etc.)6. La
durée de la formation varie selon le diplôme
préparé, deux ans pour les BT et DUT, trois ans pour les BTS et
DUTS, cinq ans pour les DESS, Master et DEA. Les qualifications avec lesquelles
ont en ressort sont presque les mêmes que dans la catégorie
précédente, à la seule différence que l'on est dans
ce cas ci plus compétent.
II.3 Emplois et métiers
La problématique des emplois et métier de
l'informatique vue sur le plan des formations liées à ce secteur,
montre en effet le caractère spécifique de la chose dans le
contexte socioéconomique Camerounais, cette spécificité
trouve sa véritable explication au niveau des secteurs
d'activité, lesquels secteur subissent la réalité du
milieu en terme de l'offre de l'emplois dans le pays en
général.
II.3.1 Emplois et métiers : les secteurs
d'activité
Comme dans toute économie en quête de
développement le Cameroun n'est pas en reste pour ce qui est du
traitement automatique de l'information, ceci étant, l'informatique
depuis la
5 Voir INS (2005), Enquête sur l'emploi et le
secteur informel au Cameroun en 2005,
www.statisticscameroon.org
6 Roger Tsafack Nanfosso, La dynamique de
l'enseignement supérieur privé au Cameroun, JHEA/RESA Vol. 4, No.
2, 2006, pp. 99-122
défiscalisation des intrants y afférant en
20017, est en pleine expansion dans le pays. Il en découle
donc une très forte amélioration à l'utilisation de
l'outil informatique. Il faut cependant également relever le fait de la
division sectorielle des activités économiques en
général, d'où l'on constate la très forte
domination du secteur privé et notamment informel (voir «
Enquête sur l'emploi et le secteur informel au Cameroun en 2005 »,
par l'INS,
www.statistics-cameroon.org,
et « Perspective économique en Afrique 2005/2006 »,
publié par la BAD et l'OCDE).
Ainsi, depuis les années 2000, la quasi-totalité
des activités liées à l'informatique tourne autour des
NTIC, qui sont désormais vues comme un pilier du développement et
élément très important dans la croissance economique ; un
rapport publié par l'ONU à cet effet nous permet d'avoir un
certain aperçu sur les différentes institutions relatives
à cette question. Il en ressort donc ce qui suit :
II.3.1.1 Au niveau des Institutions
gouvernementales
- ANTIC : Agence des Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication, en gestation ;
- Le Comité ad hoc Interministériel sur les NTIC
;
- PAGSIS : Programme d'Action Gouvernemental pour la
Société de l'Information et du Savoir pour tous au MINREST ;
- ART : Agence de Régulation des
télécommunications ;
- ARSEL : Agence des Régulations du secteur de
l'électricité ;
- CAMTEL : Cameroon Télécommunications Corporation,
principal fournisseur d'accès Internet et téléphone ;
- CENADI : Centre National de Développement de
l'Informatique au Ministère de l'Economie et des Finances ;
- CNDT : Centre National de Développement des Technologies
au MINREST ;
- ONT : Observatoire des Nouvelles Technologies de l'Information
et de la Communication au Ministère des Postes et
Télécommunications ;
- CRM : Centres de Ressources Multimédias dans les Ecoles
Publiques ;
- CRTV : Cameroon Radio and Television ;
- etc.,
II.3.1.2 Au niveau du Secteur Privé et de la
Société Civile
C'est le secteur le plus en évolution et le plus
prisé, on y constate en effet de forts changements, notamment :
- La multiplication des fournisseurs d'accès et des
services Internet ;
- Le foisonnement de `cybercafés `et de points commerciaux
de services informatiques divers en milieu urbain, y compris les petites villes
;
- Télévision/Radios FM et Communautaires ;
- La multiplication des secrétariats bureautiques et de
petites structures travaillant dans le multimédia (photo, vidéo,
son, etc.) ;
- etc.
7 ONU, « Programme de Coopération du
Système des Nations Unis au Cameroun en matière des NTIC pour le
développement », Mars 2002, p.3
II.3.2 Emplois et métiers : Profils métier
II.3.2.1 La classification
Face à cette analyse, et en rapport avec la petite
étude réalisées sur le terrain à ce sujet, nous
avons pu en effet classifier les métiers en groupes comme suit :
- Les services
Le secteur des service est très fortement
impliqué dans la création des emplois, et notamment en
informatique en particulier ; on retrouve ici le plus souvent des personnes et
en particuliers des jeunes ayant en effet suivis une formation basique, dans
des petits centre de formation.
Il s'agit donc entre autres, des secrétariats
bureautiques (Concentrés autour des centres et institutions
administratives et universitaires), des développeurs multimédia
(notamment les studio photos et vidéo qui assure la couverture media des
événements tels les mariages et manifestations diverses), les
administrateurs, tenancier et moniteurs de cybercafés, ...
- La télécommunication et réseaux
On peut ici regrouper les opérateurs de la
téléphonie filaire et mobile, les opérateurs de la
télévision numérique (notamment les petits distributeurs
d'images par câble, appelés généralement «
câbleurs opérateurs ») ;
- Le développement d'applications informatiques,
production et exploitation Analyste-programmeur, développeur,
infographistes, webmaster et webdisigner, administrateur de base de
données, administrateur réseau, analyste d'exploitation,
ingénieur système, ingénieur réseaux,
intégrateur web, ...
- Commerce et assistance aux utilisateurs
Ici on a les vendeurs d'intrants informatique (environs 70%
sont concentrés dans la vente du matériel de seconde main,
importées en général d'Europe), les technicien de
maintenance informatique et réseaux, les moniteurs de
cybercafé
- Conseil et expertise
On peut entre autres citer les architectes des systèmes
d'information et réseau, ...
On peut également lorsqu'on s'intéresse tout
particulièrement au traitement de l'information et en considérant
les conclusions du séminaire international des TIC8, faire la
classification suivante :
- Métiers relatifs à l'information
:
Webmaster (administrateur de sites Web) ;
Web Designer (architecte de sites Web, maquettiste) ;
Net Surfer (Web chercheur, cyber-documentaliste) ;
Hotliner (helpdesk) ;
Modérateur de site Web ;
Evaluateur de sites Web ;
Portailleur ;
Wikiste ;
E-manager ;
Cyberveilleur ;
Web Journaliste (rédacteur on line) ;
e-Consultant ;
Web Marketer (e-marketer ou cybermarketer) ;
Web Planner (Web Pub) ;
8 Séminaire organisé à
Yaoundé du 15 au 17 Mars 2006 par le groupe Sud et TIC sur le
thème « Les TIC, levier de développement, moteur de
croissance des pays africains ? », p.15 à 17,
www.sudetic.org
Juriste Internet ;
e-Financier ;
Cyberpolicier ;
- Métiers relatifs aux langues :
Linguiste Internet ;
Phonéticien ;
Traducteur numérique ;
Terminologue et lexicographe Internet ;
- Métiers relatifs à l'industrie
:
Game designer (auteur de jeux vidéo) ;
Animateur 2D/3D (RA) ;
Cyber-ergonome ;
WebCamer (visionneur de caméra dans un magasin) ;
Spécialiste en réalité virtuelle, dans les domaines de ; -
Architecture et Génie urbain ;
- Archéologie (dont musées) ;
- Industrie et aéronautique ;
- Cinématographie ;
- Médecine ;
- Formation ;
- Divertissements
II.3.2.2 Cas particuliers
L'informaticien Camerounais comme nous l'avons
déjà dit plus haut se présente de façon très
particulière, comparé à ce que l'on à l'habitude de
rencontrer partout ailleurs ; c'est pourquoi nous nous sommes tournés
vers quelques un pour essayer de comprendre en effet ce dont il en est
vraiment.
- Webmaster/Webdisigner
Principalement il s'attele à la définition de
l'identité d'un site. Il n'est pas nécessairement un
professionnel de l'informatique, mais toute personne maîtrisant des
langages de description de page (html), des logiciels auteurs (Flash), des
langages tels java ou javascript et peuvant utiliser des produits comme
Dreamweaver, Fireworks, Photoshop ou Frontpage.
Généralement il n'a suivi q'une formation de
mise à niveau ou une initiation à la programmation
orientée web ; au mieux il a le niveau d'étude Bac + 2 ou 3 en
informatique (BT et DUT ou BTS et DUTS).
- Administrateur réseau
Avec pour principale tache la gestion du réseau local
d'une entreprise, l'administrateur est le professionnel qui assure le suivi du
réseau ; il gère la topologie, qui défini les droits et
les mots de passe et quelque fois peut être amenée à
concevoir une installation réseau et ainsi à analyser les
besoins.
C'est un secteur assez prisé tant au niveau des
demandes de formation que de celui de l'activité professionnelle ; en
effet avec le développement de l'Internet/Intranet et la
prolifération des cybercafé dans le pays les compétences
d'un administrateur réseau sont de plus en plus sollicitées.
- Le vendeur
Une certaine minorité ici à une connaissance de
la structure de l'ordinateur ; le vendeur à pour tache d'aller ver le
client et lui faire une présentation basique du produit (cadence du
processeur, capacité de la RAM, capacité du disque dur,
système installé sur l'ordinateur, etc.). Ils ont en tout temps
et en tout lieu à leurs coté des maintenanciers chargés du
montage et de la mise à jour des machines qui sont en
général de seconde main.
- L'administrateur de cybercafé
Il est le plus surprenant de tous les cas rencontrés ;
lorsqu'il s'agit d'une structure assez réduite, il est le plus souvent
c'est lui qui est chargé du réseau (administration, maintenance,
etc.), de la maintenance des ordinateurs (mise à jour, dépannages
divers, tec.), il joue également le rôle de moniteur (accueille
les usager internaute et les guide dans l'utilisation de l'outils Internet).
Conclusion
Contrairement à ce que l'on rencontre en France par
exemple, la question des TIC au Cameroun parait être jusqu'à ce
jour à son état embryonnaire, ainsi, au lieu de parler
d'évolution des nouveaux métiers de l'informatique, on parle de
la découverte de la nouvelle informatique et l'on en effet cherche jour
après jour des méthodes et moyen pouvant conduire à une
implémentation effective de ce phénomène. Cependant, un
long chemin et une lourde tache reste encore à accomplir.
Il n'est plus aujourd'hui une nouveauté pour personne
que que lorsque l'on parle de TIC, on entend par là une forte
recomposition et une reconsidération des métiers et
compétences des professionnels du secteur ; vu dans cet angle, un
certain nombre de lacunes reste à contourner.
Les freins à l'implantation des métiers des TIC et
SI
- L'obsolescence des professionnels
En effet les professionnels actifs dans plusieurs des grandes
entreprises camerounaise ont pour la plus part dépassés la
trentaine d'age, c'est-à-dire ont été formé il y'a
fort longtemps et ce sur ce que nous avons appelé plus haut
l'informatique classique ;
- L'existence d'un réel conflit de compétences
entre les jeunes diplômés sortis d'écoles
et leurs aînés qui sont sur le terrain depuis fort
longtemps et qui constitue un réel frein
à l'innovation, de peur de se voir déclassés
dans leurs fonctions ;
- Le dépassement du système éducatif qui
en fait reste jusqu'à ce jour cantonné sur l'ancien
système et présente une certaine lenteur à suivre
l'évolution ; d'où le recours à des formations
professionnelles dans des centre de mise à niveau et aux institutions
étrangères.
Cependant il apparaît une certaine lueur d'espoir face aux
actions entreprise tant au plan gouvernemental que privé.
Les efforts consentis
- Le programme « Appropriation des TIC et savoirs »
Initiative de l'AUF, elle vient en effet répondre au
réel besoin de formation en matière des TIC à travers
d'une part les formations offertes à distance dans le cadre de son
partenariat avec les universités francophones du monde entier, et
d'autre à travers son programme de formations permanentes aux TIC
couvrant un public cible assez varié et allant des professionnels actifs
aux étudiants en passant par les chercheurs d'emplois et toute les
autres personnes intéressées ;
- L'organisation de séminaires et colloques sur les
TIC, notamment le séminaire international sur les TIC organisé
à Yaoundé du 15 au 17 Mars 2006 par le groupe Sud et TIC sur le
thème « Les TIC, levier de développement, moteur de
croissance des pays africains ? ».
Solutions proposées
- Révision de la nomenclature des emplois et
métiers de l'informatique, en prenant en compte les NTIC ;
- Révision du système de l'enseignement,
à travers notamment une forte intégration des TIC dans les
programmes de formation ainsi que le recyclage des formateurs eux même
;
- Le remplacement des professionnels vieux et moins
compétents par de jeunes et
dynamiques diplômés ayant une formations à la
pointe de la technologie ;
- L'encouragement de l'esprit d'innovation, afin de permettre
une croissance rapide et
soutenue.
Les annexes
Annexe 1 : Nomenclature GIGREF des métiers des
TIC
![](Emplois-et-metiers-des-TIC-et-des-SI-au-Cameroun2.png)
Source : Document SUAIO - Octobre 2006, Détermination du
Projet Professionnel (DPP).
Annexe 2 : Structure académique et de
formation publique sur les NTIC
![](Emplois-et-metiers-des-TIC-et-des-SI-au-Cameroun3.png)
Source : ONU, « Programme de Coopération du
Système des Nations Unis au Cameroun en matière des NTIC pour le
développement », Mars 2002, p.5
Annexe 3 : Aperçu de l'enseignement
supérieur privé
![](Emplois-et-metiers-des-TIC-et-des-SI-au-Cameroun4.png)
Source : Roger Tsafack Nanfosso, La dynamique de l'enseignement
supérieur privé au Cameroun, JHEA/RESA Vol. 4, No. 2, 2006, pp.
99-122
Annexe 4 : Frais de scolarité annuels des
étudiants de l'UCAC (en FCFA)
![](Emplois-et-metiers-des-TIC-et-des-SI-au-Cameroun5.png)
Source : Roger Tsafack Nanfosso, La dynamique de l'enseignement
supérieur privé au Cameroun, JHEA/RESA Vol. 4, No. 2, 2006, pp.
99-122
Bibliographie
Articles et ouvrages
Roger Tsafack Nanfosso, « La dynamique de l'enseignement
supérieur privé au Cameroun », JHEA/RESA Vol. 4, No. 2,
2006, pp. 99-122.
Annie Chéneau-Loquay, « Comment les NTIC
sont-elles compatibles avec l'économie informelle en Afrique »,
Annuaire Français des Relations Internationales 2004, Vol 5, P. 345-
375.
CIO Nantes Beaulieu, Les métiers de l'informatique, le 18
Juin 2003
Rapports et publications divers
ONU, « Programme de Coopération du Système des
Nations Unis au Cameroun en matière des NTIC pour le
développement », Mars 2002.
SUAIO Détermination du Projet Professionnel (DPP),
«Repères sur les métiers de l'informatique », Octobre
2006.
Sud et TIC, Séminaire International sur les TIC, «
Les TIC, levier de développement, moteur de croissance des pays
africains ? », organisé à Yaoundé du 15 au 17 Mars
2006,
www.sudetic.org.
Rapport Gollac sur les qualifications et prospective, « Les
métiers face aux technologies de l'information », Avril 2003
INS (2005), Enquête sur l'emploi et le secteur informel au
Cameroun en 2005,
www.statisticscameroon.org.
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