INTRODUCTION
La république du Niger couvre une superficie de 1267000
Km² pour une population estimée à près de 13,475
millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 3,3% (INS, 2007). Le pays
s'étend en latitude entre 11, 37° et 23,33° Nord et en
longitude entre le 0,05 16° Est.
La dégradation des ressources naturelles demeure de nos
jours une contrainte majeure pour le développement agrosylvopastoral des
zones soudano-sahéliennes de l'Afrique de l'Ouest (CIPEA, 1984).
En effet, le Niger est confronté à des nombreux
problèmes tels que les conditions climatiques précaires, la
pression anthropique, et la dégradation des propriétés
physicochimiques des sols qui ne permettent plus le maintien de
l'équilibre entre l'exploitation des ressources et leurs
régénérations dans le temps et dans l'espace. Tous ces
problèmes se traduisent par une disparition progressive de la
végétation, la diminution des terres cultivables, l'ensablement
des cuvettes la baisse de la fertilité du sol, la baisse de la
production agrosylvopastorale, etc. (Burteco, 1999)
L'environnement présente au Niger une diversité
biologique très riche tant du point de vue ressources
végétales, fauniques et halieutiques. Cet environnement est en
proie à une dégradation accélérée due aux
phénomènes de la sècheresse et de la
désertification, à la pression anthropique et du cheptel sur les
ressources naturelles, par prélèvement de bois,
défrichement par les cultures, les pâturages, les feux de brousse,
etc.
Au Niger, l'élevage contribue pour 12% au produit
intérieur brut national et pour 31% au PIB. L'effectif des caprins est
important (6 037 000 têtes en 1996), avec une hausse croissante depuis
1980 en partie attribuable à l'adaptation de l'espèce caprine aux
conditions souvent défavorables pour les autres espèces animales
domestiques (Marichatou et al., 2002). Les tendances actuelles
montrent une augmentation significative de petits ruminants pour l'ensemble des
zones arides, et celle du cheptel camelins pour les zones les plus
sèches d'Afrique. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela :
D'abord à l'origine de ces tendances, les facteurs en cause peuvent
être à la fois d'ordre écologique (utilisation plus
diversifiée des ressources naturelles), zootechnique (meilleure
rusticité des ovins, caprins et dromadaires, et en particulier meilleure
résistance à la soif), ou encore d'ordre économique
(remobilisation plus facile du capital animal, avec les petits ruminants)
(Marc, 1996). Parmi ces races caprines figure la chèvre rousse de
Maradi. La chèvre rousse est devenue un des éléments
importants des économies nationales en zones arides et semi-arides. Au
Niger, la chèvre rousse de Maradi retient depuis plusieurs
décennies, l'attention des zootechniciens des tanneurs et des
maroquiniers à cause de la valeur exceptionnelle de sa peau. Cette
chèvre fournit aussi son lait et sa viande aux populations.
Ainsi, plusieurs projets ont intervenu dans la
sélection, la promotion et la diffusion de la chèvre rousse de
Maradi avec moins d'intérêt à la gestion du pâturage.
Pourtant le parcours du centre caprin est menacé non seulement par la
croissance démographique des terroirs villageois environnants, mais
aussi par les effets de l'urbanisation.
Face à cette menace, il est indispensable de cerner
l'influence des actions anthropiques et écologiques sur les
potentialités fourragères afin d'informer les services techniques
sur les axes prioritaires d'intervention.
Le présent travail s'inscrit dans cette même
logique et traite de l'influence des actions anthropiques sur la
biodiversité végétale du parcours du centre caprin de
Maradi.
L'objectif général de cette étude est de
déterminer l'impact des actions anthropiques sur la biodiversité
fourragère du parcours du Centre d'Elevage Caprin de Maradi afin de
dégager des pistes d'intervention pour une gestion durable.
Quant à l'objectif spécifique, il s'agit :
- De caractériser et quantifier la biodiversité
végétale du parcours :
- D'identifier les facteurs de dégradation de la
phytodiversité du parcours ;
- De répertorier les espèces
végétales disparues ou menacées de disparition ;
- Et proposer une piste d'intervention pour une gestion
durable du parcours.
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