INTRODUCTION
La république du Niger couvre une superficie de 1267000
Km² pour une population estimée à près de 13,475
millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 3,3% (INS, 2007). Le pays
s'étend en latitude entre 11, 37° et 23,33° Nord et en
longitude entre le 0,05 16° Est.
La dégradation des ressources naturelles demeure de nos
jours une contrainte majeure pour le développement agrosylvopastoral des
zones soudano-sahéliennes de l'Afrique de l'Ouest (CIPEA, 1984).
En effet, le Niger est confronté à des nombreux
problèmes tels que les conditions climatiques précaires, la
pression anthropique, et la dégradation des propriétés
physicochimiques des sols qui ne permettent plus le maintien de
l'équilibre entre l'exploitation des ressources et leurs
régénérations dans le temps et dans l'espace. Tous ces
problèmes se traduisent par une disparition progressive de la
végétation, la diminution des terres cultivables, l'ensablement
des cuvettes la baisse de la fertilité du sol, la baisse de la
production agrosylvopastorale, etc. (Burteco, 1999)
L'environnement présente au Niger une diversité
biologique très riche tant du point de vue ressources
végétales, fauniques et halieutiques. Cet environnement est en
proie à une dégradation accélérée due aux
phénomènes de la sècheresse et de la
désertification, à la pression anthropique et du cheptel sur les
ressources naturelles, par prélèvement de bois,
défrichement par les cultures, les pâturages, les feux de brousse,
etc.
Au Niger, l'élevage contribue pour 12% au produit
intérieur brut national et pour 31% au PIB. L'effectif des caprins est
important (6 037 000 têtes en 1996), avec une hausse croissante depuis
1980 en partie attribuable à l'adaptation de l'espèce caprine aux
conditions souvent défavorables pour les autres espèces animales
domestiques (Marichatou et al., 2002). Les tendances actuelles
montrent une augmentation significative de petits ruminants pour l'ensemble des
zones arides, et celle du cheptel camelins pour les zones les plus
sèches d'Afrique. Plusieurs raisons peuvent expliquer cela :
D'abord à l'origine de ces tendances, les facteurs en cause peuvent
être à la fois d'ordre écologique (utilisation plus
diversifiée des ressources naturelles), zootechnique (meilleure
rusticité des ovins, caprins et dromadaires, et en particulier meilleure
résistance à la soif), ou encore d'ordre économique
(remobilisation plus facile du capital animal, avec les petits ruminants)
(Marc, 1996). Parmi ces races caprines figure la chèvre rousse de
Maradi. La chèvre rousse est devenue un des éléments
importants des économies nationales en zones arides et semi-arides. Au
Niger, la chèvre rousse de Maradi retient depuis plusieurs
décennies, l'attention des zootechniciens des tanneurs et des
maroquiniers à cause de la valeur exceptionnelle de sa peau. Cette
chèvre fournit aussi son lait et sa viande aux populations.
Ainsi, plusieurs projets ont intervenu dans la
sélection, la promotion et la diffusion de la chèvre rousse de
Maradi avec moins d'intérêt à la gestion du pâturage.
Pourtant le parcours du centre caprin est menacé non seulement par la
croissance démographique des terroirs villageois environnants, mais
aussi par les effets de l'urbanisation.
Face à cette menace, il est indispensable de cerner
l'influence des actions anthropiques et écologiques sur les
potentialités fourragères afin d'informer les services techniques
sur les axes prioritaires d'intervention.
Le présent travail s'inscrit dans cette même
logique et traite de l'influence des actions anthropiques sur la
biodiversité végétale du parcours du centre caprin de
Maradi.
L'objectif général de cette étude est de
déterminer l'impact des actions anthropiques sur la biodiversité
fourragère du parcours du Centre d'Elevage Caprin de Maradi afin de
dégager des pistes d'intervention pour une gestion durable.
Quant à l'objectif spécifique, il s'agit :
- De caractériser et quantifier la biodiversité
végétale du parcours :
- D'identifier les facteurs de dégradation de la
phytodiversité du parcours ;
- De répertorier les espèces
végétales disparues ou menacées de disparition ;
- Et proposer une piste d'intervention pour une gestion
durable du parcours.
CHAPITRE I : REVUE
BIBIOGRAPHIQUE
1.1. Présentation de la
région de Maradi
Situé au centre Est du Niger, La région de
Maradi couvre une superficie de 41796 Km² soit 3% du territoire national.
La circonscription de Maradi créée en février 1947, compte
600.000 personnes en 1965 (Robinet, 1967), 2 103 879 habitants en 2001 (RGP/H,
2001). Elle est limitée à l'Est par la région de Zinder,
à l'Ouest par celle de Tahoua, au Nord par celle d'Agadez et au sud par
la république fédérale du Nigeria. Elle compte six
départements : Aguié, Dakoro, Guidan-Roundji, Madarounfa,
Mayayi et Tessaoua.
Comme réseau hydrographique, on note : la mare
permanente de Madarounfa, le Goulbi N'Maradi, le Goulbi N'Kaaba qui sont des
cours d'eau temporaire reliés entre eux par des affluents mineurs et des
koris.
1.1.1. Climat et
végétation
Le département de Maradi s'étend sur une zone
soudano-sahélienne avec une pluviométrie
moyenne de 445
mm/an. Les précipitations annuelles varient de 300 à 600mm.
Il compte ainsi une saison sèche (de mai à
octobre) et une saison pluvieuse (de Juin à septembre).
Le couvert végétal est constitué des
plantes herbacées avec plusieurs espèces de graminées dont
(Brachiaria ramana, Cenchrus biflorus, etc.) et des
légumineuses. Au sud de la région, on a une dominance des
ligneux : Faidherbia albida, Guiera senegalensis, Zizyphus
mauritiana ... dont les feuilles contribuent beaucoup à
l'alimentation des animaux, en particuliers les caprins.
1.1.2. Economie
Considéré comme la capitale économique du
Niger, la région de Maradi, de part ses activités
économiques, contribue beaucoup à la formation du PIB
national.
Les principales activités de la région sont
l'agriculture, l'élevage et le commerce.
L'existence de frontière avec le Nigeria, ainsi que la
position au carrefour des grands centres urbains, fait de la région de
Maradi un important pôle d'échange commercial.
Dans la plupart des cas, l'agriculture et l'élevage
sont intégrés en milieu rural. Ainsi, les cultures ne sont plus
possibles (en saison sèche), l'élevage devient la principale
activité des populations, surtout les femmes qui ont l'apanage de
l'élevage.
1.2. Présentation du Centre
d'Elevage Caprin
1.2.1. Historique
Le centre d'élevage caprin (CEC) de Maradi a vu le jour
en 1963 grâce à un financement accordé par le fond d'aide
et coopération française. Depuis sa création, il
était sous la tutelle de la direction nationale d'élevage et des
industries animales, mais en 1976, le CEC fut rattaché au centre de
multiplication du bétail (CMB) et station d'élevage. Il est
situé à 1,5 Km au sud-est de la ville de Maradi et couvre une
superficie de 2000 ha. (Figure1)
Figure 1 : Situation géographique du
Centre d'élevage caprin de Maradi
Centre Caprin
Dan
Kari
3 Km
Rijia
Moudi
1
00 m
Rijia
Sarki
600 m
Adarawa
Djiratawa
Galaduntchi
4Km
3 km
4 k
m
Communauté
urbaine de
Maradi
1,5 km
Nord
Sud
Est
Ouest
Village
Légende
:
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A partir de 1983, le centre de multiplication de bétail
et station d'élevage sera dénommé centre de multiplication
de bétail (CMB) et le centre d'élevage caprin qui lui est
rattaché deviendra à sont tour centre secondaire d'élevage
caprin de Maradi (CSECM)
Le centre est appuyé dans ses activités par le
projet chèvre rousse, qui l'approvisionne en intrants agricoles et
produits vétérinaires. Ainsi, ce projet se charge de la
réfection de certains bâtiments vétustes.
1.2.2 Situations et
infrastructures
Le centre dispose de 4 sites (x, y, z, w) associées
à des magasins de stockage d'alimentation pour bétail et de
divers autres matériels. Mais le point (w) n'est pas fonctionnel.
Le centre dispose d'une mini adduction d'eau potable au point
y qui dessert en eau les points (y, z) qui ne bénéficient pas du
réseau d'adduction d'eau de la ville de Maradi. En plus de cela, il faut
ajouter du matériel agricole et trois fosses à ensilage de 30
m² protégées chacune par des hangars en tôle. Mais
actuellement les trois fosses ne sont plus fonctionnelles.
Les pluviométries et les températures sont
variables dans le temps et dans l'espace (Figure n°2)
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Figure 2: Variations interannuelles de la
pluviométrie des dix dernières années du nombre de jours
de pluies dans le CSECM.
1 .3. Place de la
chèvre dans l'économie des ménages
L'importance économique des caprins en Afrique et pour
des populations les plus défavorisées est souvent sous
estimée. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette
méconnaissance : d'abord les chèvres sont difficiles
à compter car, dans les élevages traditionnels qui constituent
l'énorme majorité en Afrique, elles sont laissées en
liberté, ensuite leur commerce se fait le plus souvent à
l'intérieur de circuits informels (CTA., 2006).
Pourtant, elles sont présentes dans la vie
quotidienne : pour la consommation ménagère, pour renflouer
la caisse de menues dépenses domestiques, pour les rites coutumiers,
pour les mariages et les baptêmes, etc. Les chèvres constituent
aussi une source de plusieurs produits de valeur : en dehors de la viande
dont la consommation est très répandue, il y a bien sûr le
fumier, mais surtout le lait pour sa commercialisation et la fabrication du
fromage et leurs peaux pour l'industrie du cuir, en plaine expansion. Parmi les
espèces caprines, figure la chèvre rousse ou ``Red de
Sokoto'' dont sa rusticité (Haumesser, 1975) est un atout, dans les
pays du Sahel en particulier qui connaissent des sècheresses
successives. Elle permet de compenser les fortes mortalités et assure
ainsi au moins l'auto-renouvellement des troupeaux, même dans les
conditions les plus difficiles.
Au Niger, c'est traditionnellement les femmes qui
possèdent les chèvres qui constituent en quelque sorte leur
épargne sur pied.
1.4. Quelques aspects sur les
pâturages
Le pâturage selon sa nature est une communauté
végétale en équilibre instable sous l'influence de divers
facteurs et des interactions de divers éléments de la
stratification des végétaux en présence (Boudet, 1975).
L'étude du pâturage (Sanoussi, 2002) est d'abord
un inventaire des espèces végétales, une
appréciation de leur production potentielle en fourrage et de leur
réaction aux facteurs broutages, piétinement...
Plusieurs études ont été faites dans sur
les pâturages sahéliens. Ainsi la végétation des
parcours au Sahel se compose presque toujours des deux éléments
majeurs : une strate herbacée dominée par des plantes
annuelles, principalement des graminées, et un peuplement de plantes
ligneuses éparses, de hauteur et de phénologies variées
(Hiernaux, 2006).
Cette composition différencie la
végétation du Sahel non seulement de celle des deux zones
biogéographiques voisines (zones soudaniennes et le désert
saharien), mais aussi d'autres écosystèmes arides et
semi-arides.
Au Sahel, les nuances du régime hydrique des sols sont
à la base d'une forte différenciation des formations
végétales, en particulier de leurs composantes
pérennes : Peuplement ligneux et éventuellement strate
herbacée pérenne. En revanche, la composition des annuelles varie
largement d'une année sur l'autre en réponse à la
distribution des pluies en début des saisons pluvieuses et à son
impact sur le régime d'humidité du sol, sur le stock semencier et
la dynamique des germinations (Hiernaux, 2006)
La distribution des précipitations au cours de la
saison de pluie et leur redistribution par ruissellement à la surface
des sols sont les facteurs prépondérants de la diversité
du couvert végétal et de sa production. Les nuances du
régime hydrique des sols qui résultent de l'interaction entre la
redistribution des eaux de pluie et de la texture des sols, sont à la
base d'une forte différenciation des formations végétales,
en particulier de leur composante pérenne-arbre et arbuste-alors que la
composition des herbacées annuelles varie largement d'une année
à l'autre au gré de la distribution des pluies dans l'espace et
dans le temps et de la dynamique de stock semencier (Hiernaux, 2006).
Ainsi, à la limite des zones sahéliennes arides
et semi-arides, Casenave et Valentin (1989) notent une progression
significative de Balanites aegyptiaca au détriment des
Combrétacées. Au sud du Mauritanie, Boudet et al. (1987)
ont observé une disparition quasi-totale du peuplement ligneux sur
plateau cuirassé. Dans certains cas, les modifications de composition de
la strate ligneuse ont été mises en relation avec les
différentes contraintes du milieu, notamment la sècheresse
(Poupon, 1980), mais aussi les facteurs anthropozoogènes. Ainsi, au Nord
du Burkina Faso, qu'à l'issue d'une expérience de mise en
défens, le recouvrement du peuplement ligneux est passé de 1,5
à 9% (Carriere, 1996).
Les tendances actuelles signalées dans les
régions arides et semi-arides sont les suivants (Carriere,
1996) :
-Régression des espèces pérennes, au
profit des espèces annuelles. Dans certains cas, l'influence de
la pâture a pu être mise en évidence de façon
expérimentale
-Régression des espèces à cycle long, au
profit des plantes à cycle court. Cela peut être la
conséquence d'un accroissement de l'aridité ou d'un effet
négatif dû à la pâture pendant la période de
végétation.
- Régression des espèces fourragères, au
profit de plantes de moindre appétence. Les préférences
alimentaires sont supposées favoriser les espèces peu
consommées. En fait dans des nombreuses situations, les espèces
multipliées par le bétail ont un réel intérêt
fourrager.
Au Sahel, par exemple les herbes comme Cenchrus biflorus,
Zornia glochidiata et certains Acacia se développent avec
un fort pâturage.
-l'augmentation de
l'hétérogénéité spatiale du tapis
herbacé, avec l'apparition de structure en mosaïque, et la
spécialisation de l'habitat des espèces.
La grande différence entre les plantes pérennes
et les plantes annuelles réside dans le fait que chaque année
pendant 9-11 mois, les annuelles n'existent que sous forme des graines et de
paille tandis que les pérennes gardent une fraction de leur biomasse
vivante. Ceci est un facteur dans la stabilité des
végétations où les pérennes dominent et où
la vie actif, quoique limité, peut fournir encore de la nourriture de
qualité pour le bétail en saison sèche. Il existe deux
groupes de pérennes, notamment les arbres et arbustes d'une part et les
graminées pérennes d'autre part (Penning de
Vries, 1991).
L'élevage sahélien se base encore pour une
très grande partie sur les pâturages naturels. Le fourrage est ce
que la nature donne, presque sans aucune gestion humaine. Mais le
caractère du fourrage change, en rapport avec le bétail, d'un
endroit à l'autre et au cours des saisons. Les boeufs ont un menu
surtout basé sur des graminées, les moutons montrent une
préférence pour les herbes, les chèvres aiment les
feuilles de ligneux, et ce pâturage aérien est intensivement
exploité par les chameaux aussi. Au nord du Sahel ce sont les
graminées et les herbes annuelles qui dominent les pâturages et
ainsi les menus du bétail. Dans le sud et dans les plaines d'inondation
les graminées pérennes sont plus importantes. Dans ces
dernières zones la paille du riz et du mil peut être aussi d'une
certaine importance après les récoltes. Les ligneux prennent le
pas aux endroits relativement humides (aux endroits qui reçoivent l'eau
de ruissellement) et aux alentours des villages et de campement fixes avec un
grand cheptel (Penning de Vries, 1991).
Concernant les facteurs de dégradations des parcours
sahéliens, il y a des controverses. Certains pensent que ``c'est la
sècheresse et non le bétail qui dégrade le parcours
sahélien'' (CIPEA, 1993). Cette affirmation a provoquée,
en réponse, « une extrême consternation et une vive
inquiétude » (CIPEA, 1994). S'il est
généralement admis que la sècheresse est l'une des causes
de la dégradation des parcours, la plupart des auteurs s'accorde
à dire que l'homme y contribue également. Au centre de cette
polémique, la question a longtemps tourné autour de
l'appréciation des parcs respectifs des
facteurs « climatiques »,
et« anthropozoogénes » (Carriere,
1996). Quand à P.P.S. (Production Primaire au Sahel), elle constate que,
ce n'est pas la sècheresse, qui est le problème N°1 au
Sahel, pour la production primaire, mais la pauvreté du sol. Par suite
d'une augmentation de l'exploitation causée par des besoins croissants
de développement de l'exploitation, la zone est soumise à une
production décroissante. De plus que l'eau de pluie au Sahel n'est pas
utilisée de façon optimale pour la production
végétale, les sols étant carencés en azote et en
phosphore. C'est ainsi qu'au Sahel seulement 10% de la pluviométrie
annuelle est utilisée par les plantes alors que la production
végétale sous les mêmes conditions pluviométriques
pourrait y être quintuplé par apport d'engrais. En moyenne
seulement 75% de la pluviométrie pénètre dans le sol, le
reste ruisselle. Le ruissellement est une source importante d'eau d'abreuvement
de surface. Mais l'exploitation des pâturages aggrave le ruissellement et
la surexploitation peut causer un ruissellement excessif, qui entraine une
dégradation de l'environnement (Penning de Vries, 1991). Mais,
toujours est- il dit que l'homme est le responsable de la dégradation
des terres par ses pratiques car s'il n'intervient pas, les
éléments du climat vont s'équilibré.
CHAPITRE II : MATERIEL ET
METHODES
2.1 Matériel
utilisé
Les matériels suivants ont été
utilisés :
- Une cordelette graduée en 20 cm ;
- Deux fers à béton de 1,5 mètre, pour
tendre la cordelette ;
- Une tige métallique pour la lecture
- Un mètre ruban pour mesurer le diamètre de la
base des ligneux ;
- Flore du Sénégal (Berhaut, 1967) et Adventices
tropicales (Merlier et Montegut, 1982) pour l'identification des
espèces ;
2.2 Méthodes
2.2.1 Caractérisation
de la végétation
L'examen botanique (flore, végétation) et
écologique constitue le premier volet de l'étude d'un
pâturage (Boudet, 1975). Pour ce faire certaines méthodes ont
été utilisées pour caractériser la
phytodiversité du parcours.
2.2.1.1 Inventaire des
ligneux
La méthode de comptage directe a été
utilisée. Des placettes des 20*50 m de coté ont été
disposés le long des transects. La distance entre les placettes est de
220 m. Au total 60 placettes ont été matérialisée
le long de huit transects. Dans chaque placettes, toutes les espèces
ligneuses ont été identifiées. Le diamètre de
chaque espèce a été mesuré ainsi que la hauteur.
2.2.1.2 Inventaire des
herbacées
Afin de déterminer le recouvrement spatial des
herbacées, la méthode de point cadrant a été
utilisé .Cette méthode consiste à recenser la
présence des espèces à la verticale des points
disposés régulièrement le long d'un double
décamètre tendu au dessus du tapis herbacées (Boudet,
1975). Par convention, chaque espèce n'est recensée
qu'une seule fois par ligne de visée .Une lecture verticale est
effectuée tous les 20 cm le long de la tige joignant la cordelette au
sol. A chaque point de lecture et le long de bord effilé, tous les
contacts avec les feuilles ou chaumes sont pris en compte.
2.2.2. Entretien avec les
bergers
Une série des questions ont été
posées aux bergers lors de la conduite des animaux en pâturage
(Annexe 1) dans le but de connaitre les espèces
végétales appréciées et non
appréciées par la chèvre rousse mais aussi de lister
celles qui sont disparues ou menacées de disparition.
Tous les six bergers ont été
enquêtés lors de la conduite des animaux en pâturage.
2.2.3 Suivies des animaux en
pâturage
Des suivies des animaux en pâturage ont
été effectués dans chaque station d'élevage afin de
mieux connaître de manière directe les espèces
appétées ainsi que pour calculer la fréquence de broutage
(Annexe3).
La détermination des espèces
pâturées a consisté sur l'inventaire de la flore sur
laquelle l'animal a porté de coups de dents.
Le coup de dents chez les petits ruminants correspond à
un ou plusieurs coups de langue suivie d'un retrait de la tête
sectionnant la végétation pincée entre les dents (Issaka,
2002).
L'animal doit être observé à quelques
mètres afin de faciliter le comptage de coups de dents. L'observateur
note la fréquence des coups de dents observé sur chacune des
espèces consommées, en dix(10) minutes.
Lors de chaque contrôle alimentaire, 4 chèvres
sont choisies au hasard au sein du troupeau et chacune d'elles doit être
observée en dix minutes. Et c'est cette méthode qui a
été utilisé dans chaque station d'élevage à
savoir : la station d'élevage x, la station d'élevage y et
la station d'élevage z.
Le nombre de coup de dents de chaque espèce
végétale pendant le temps que durent les contrôles
alimentaires a permis de calculer la contribution spécifique (CS) par
espèce. C'est ainsi que les différentes espèces
végétales qui entrent dans la composition de la ration des
chèvres au pâturage ont été estimées.
2.2.4 Enquêtes dans les
villages environnants
Dans cette partie des enquêtes ont été
menées au niveau des populations des villages environnants afin de
connaître l'état actuel du parcours ainsi que des sanctions qu'ils
reçoivent au cas où on les surprend dans le parcours
(Annexe2).
Cette enquête a été menée sur trois
villages environnants du parcours. Au total 27 personnes ont été
enquêtées. Il s'agit du village de Dan Kari (10 paysans), de
Galandantchi (10 paysans) et de Guidan Moudi (7 paysans).
2.2.4 Analyse des
données
La proportion de chaque espèce exprimée en
pourcentage représente la contribution spécifique (CS) traduisant
la participation de l'espèce à l'encombrement
végétal aérien. Et l'estimation de la proportion des
espèces obtenues par la somme des présences sur la ligne de
visée constitue la fréquence spécifique (FS)
Les classes de hauteur retenues sont :
· La strate arbustive (inferieure à 4
m) ;
· La strate arborée basse (4 à 7
m) ;
· La strate arborée moyenne (7 à 14
m) ;
· La strate arborée haute (supérieure
à 14 m).
En ce qui concerne la distribution par classe de
diamètre, les classes retenues sont :
· Classe de 0 à 10 cm ;
· Classe de 10 à 20 cm ;
· Classe de 20 à 30 cm ;
· Classe de 30 à plus.
Deux hypothèses de recherche sont
posées :
- Le surpâturage, la coupe abusive du bois, les
récoltes du fourrage sont les principaux facteurs de dégradation
de la phytodiversité du parcours.
- L'absence d'un système de contrôle et de suivi
du parcours est à la base de la dynamique actuelle de la
phytodiversité.
CHAPITRE III :
RESULTATS-DISCUSSIONS
3.1. Résultats
3.1.1. Analyse floristique
3.1.1.1. Diversité de la
végétation ligneuse
Les résultats d'inventaire de la
végétation ligneuse sont présentés dans le tableau
1. Les observations faites permettent de décrire et d'apprécier
l'état des espèces ligneuses dans le parcours.
Tableau 1 : Fréquence et
contribution spécifique (Cs, %) des espèces ligneuses dans le
parcours.
Espèces
|
Familles
|
Fréquence
|
C.S
|
Guiera senegalensis
|
Combrétacées
|
8360
|
95,41
|
Combretum glutinosum
|
Combrétacées
|
172
|
1,96
|
Sclerocarya birriea
|
Anacardiacées
|
106
|
1,21
|
Acacia senegal
|
Mimosacées
|
46
|
0,52
|
Combretum micranthum
|
Combrétacées
|
20
|
0,23
|
Acacia machrochtachi
|
Mimosacées
|
15
|
0,17
|
Bauhinia rufescens
|
Césalpiniacées
|
12
|
0,14
|
Balanites aegyptiaaca
|
Balanitacées
|
8
|
0,09
|
Acacia nilotica
|
Mimosacées
|
5
|
0,06
|
Maerua crassifolia
|
Capparidacées
|
5
|
0,06
|
Prosopis africana
|
Mimosacées
|
5
|
0,06
|
Commiphora africana
|
Burseracées
|
3
|
0,03
|
Piliostigma reticulatum
|
Césalpiniacées
|
3
|
0,03
|
Calotropis procera
|
Asclépiadacées
|
1
|
0,01
|
Total : 14
|
7
|
8762
|
100,00
|
L'inventaire de la végétation ligneuse dans le
parcours a donné 14 espèces réparties en 7 familles. Les
familles des combrétacées avec 4 espèces soit 97,63%, des
Mimosacées avec 3 espèces sont les plus
représentées en espèce, alors que les autres familles
(Césalpiniacées, Balanitacées, Capparacées et
Asclépiadacées) ne sont représentées que par une ou
deux espèces. La densité moyenne à l'hectare est de 458
individus. Le peuplement ligneux est essentiellement dominé par une
seule espèce. Il s'agit du Guiera senegalensis avec une
contribution spécifique de 95,41%.
3 .1.1.2. Structure du
peuplement ligneux
La structure verticale du peuplement ligneux est donnée
dans la figure3 ci-dessous :

Figure 3 : Distribution des ligneux par
classes de hauteur
Au sein de ce parcours, l'essentiel des ligneux est
regroupé dans la classe de 0 à 4 m (98%). La dominance des
ligneux dans cette classe de 0 à 4 m ne peut expliquée que par
l'abondance de Guiera senegalensis. La diminution voir la disparition
des ligneux qui ont des hauteurs comprises 4 à 7 m et de 7 à 14 m
peut être expliqué par la coupe abusive exercée par les
populations environnantes. Mais aussi par le manque d'humidité pendant
la saison sèche qui ne permet pas au ligneux de se développer
jusqu'à atteindre ce stades.
La structure horizontale du peuplement ligneux est
donnée dans la figure3 ci-dessous :

Figure
4 : Distribution des ligneux par classes de diamètre
La distribution des ligneux par classes de diamètre
montre que la plupart des ligneux du parcours sont regroupés dans la
classe de 0 à 10 cm avec 98% des ligneux. Il s'agit
des sujets jeunes pour la plus part. Les ligneux sont
très peu représentés dans les classes
[10-20[, [20-30[, et [30 à plus [.
Les faibles fréquences des ligneux dans les classes des
grands diamètres s'expliqueraient par des actions anthropiques notamment
les coupes frauduleuses des grands arbres.

Photo 1 :
Peuplement dominant de Guiera
senegalensis
3.1.2. Diversité du
peuplement herbacé
Au total 35 espèces ont été
recensées dans le parcours reparties en 14 familles. Les Poacées
sont représentées par 15 espèces et les Fabacées
avec 6 espèces sont les plus représentées. Alors que les
autres familles sont représentées par une ou deux espèces.
Il s'agit des Malvacées, des Césalpiniacées, des
Tiliacées, etc. Les espèces dominantes sont le Sporolus
spicatus avec une contribution spécifique de 17,7 %,
secondées par Schizachyrium exile (cs : 17,3 %),
Ipomae vagans (cs : 13,8%) et Sida cordifolia (cs :
13,22%). Le recouvrement du sol est de 82,2%.
Tableau 2 : Fréquences(FS) et
contributions spécifiques(CS) des herbacées
Familles
|
Espèces
|
FS
|
CS
|
Poacées
|
Sporobolus spicatus
|
513
|
17,7
|
Schizachyrium exile
|
501
|
17,3
|
Andropogon gayanus
|
117
|
4,05
|
Ctenium elegans
|
108
|
3,74
|
Eragrostis tremula
|
94
|
3,2
|
Schoenofeldia gracilis
|
68
|
2,3
|
Loudenia togoensis
|
67
|
2,3
|
Aristida adolscionis
|
46
|
1,6
|
Digitarea argillacea
|
24
|
0,8
|
Merremia pinnata
|
21
|
0,7
|
Brachiaria villosa
|
20
|
0,7
|
Pennicetum pedicellatum
|
10
|
0,4
|
Cenchrus biflorus
|
8
|
0,3
|
Dactyloctenium aegyptiana
|
4
|
0,1
|
Monechma humilis
|
1
|
0,03
|
Fabacées
|
Zornia glochidiata
|
43
|
1,5
|
Alysicarpus ovalifolius
|
23
|
0,8
|
Tephrosia linearis
|
20
|
0,7
|
Indigofera pilosa
|
17
|
0,6
|
Indigofera stenophylla
|
4
|
0,1
|
Indigofera morgata
|
1
|
0,03
|
Convolvulacées
|
Ipomoe vagans
|
415
|
13,8
|
Evolvulus alsinoides
|
9
|
0,3
|
Rubiacées
|
Mitracarpus villosa
|
48
|
1,7
|
Spermacoce radiata
|
30
|
1,1
|
Malvacées
|
Sida cordifolia
|
383
|
13,22
|
Césalpiniacées
|
Cassia mimosoides
|
103
|
3,6
|
Tiliacées
|
Tiumpheta pentandra
|
83
|
2,9
|
Acanthacées
|
Blepharis linearriifolia
|
74
|
2,7
|
Sterculiacées
|
Waltheria indica
|
19
|
0,7
|
Cypéracées
|
Cyperus amabilis
|
7
|
0,2
|
Astéracées
|
Vernonia perrottetii
|
4
|
0,1
|
Euphorbiacées
|
Phyllanthus pentandrus
|
17
|
0,6
|
Commelinacées
|
Commelina forskalaei
|
3
|
0,1
|
Caryophyllacées
|
Polycarpea linearis
|
1
|
0,03
|
Total 14 35
2911 100
|
La diminution ou la rareté des herbacés surtouts
celles qui ont une bonne valeur pastorale peut être expliquée par
l'influence des aléas climatiques, du surpâturage (photo n°2)
et principalement le piétinement répété des
animaux. Ce piétinement détruise la structure du sol et par
conséquent entraine la colonisation de certaines espèces en
général peu appétées en particuliers le Sida
cordifolia c'est à dire espèce qui empêche
les autres espèces d'apparaitre autour de chaque station
d'élevage (station x, y, z). La strate herbacée est
dominée par le Sporobolus spicatus et d'Ipomoe vagans.
Les bonnes espèces bromatologiques ont des contributions
spécifiques faibles. Il s'agit de Tephrosia linearis,
d'Eragrostis tremula, d'Alysicarpus ovalifolius, Zornia glochidiata...
On observe une colonisation continue des nouvelles espèces en
générale peu appétées par les animaux. Il s'agit
principalement du Sida cordifolia, de Waltheria indica, de
Triumpheta pentandra. Toutes ces espèces caractérisent
un milieu où le sol est dégradé et est confronté a
un piétinement répété des animaux (Merlier, 1982).
Photo 2 : Les animaux
des villages environnants dans le parcours
3.1.2.1. Espèces
végétales broutées
Les herbacées entrant dans la composition du
régime alimentaire des ruminants et des bovins proviennent de deux
familles : celles des légumineuses représentées par
Zornia glochidiata et Alysicarpus ovalifolius et celles des
graminées représentées par Eragrostis tremula,
Andropogon gayanus, Aristida seberiana.... Quand aux ligneux, ils
sont essentiellement représentés par Faidherbia albida,
Combretum glutinosum et Prosopis africana. Le suivi
direct des animaux (chèvres rousses) en pâturage effectué
dans le parcours a permis de recenser les espèces
végétales broutées par les ruminants ainsi que la
fréquence de chaque espèce. Les résultats sont
présentés dans les trois(3) tableaux ci-dessous :
- Les résultats du suivi des animaux en pâturage
pendant le moi de Juillet sont consignés dans le tableau n°3
ci-dessous :
Tableau 3 :
Espèces végétales broutées en Juillet
Espèces broutées
|
Familles
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Sporobolus spicatus
|
Poacées
|
71
|
28,06
|
Ipomae vagans
|
Convolvulacées
|
62
|
24,50
|
Bauhinia rufescens
|
Césalpiniacées
|
30
|
11,86
|
Andropogon gayanus
|
Poacées
|
20
|
7,90
|
Commiphora africana
|
Burseracées
|
14
|
5,53
|
Guiera senegalensis
|
Combrétacées
|
12
|
4,75
|
Combretum glutinosum
|
Combrétacées
|
8
|
3,16
|
Acacia senegal
|
Mimosacées
|
7
|
2,78
|
Acacia nilotica
|
Mimosacées
|
5
|
1,98
|
Loudenia togoensis
|
Poacées
|
5
|
1,98
|
Acacia machrochtachi
|
Mimosacées
|
5
|
1,98
|
Sclerocarya birrea
|
Anacardiacées
|
4
|
1,59
|
Merremia pinnata
|
Poacées
|
4
|
1,59
|
Tephosia linearis
|
Fabacées
|
3
|
1,19
|
Commelina forskalaei
|
Commelinacées
|
3
|
1,59
|
Total
|
|
253
|
100,00
|
-Les espèces recensées au cours du suivi du moi
Août sont données dans le tableau n°4 :
Tableau 4 : Espèces
végétales broutées par la chèvre en Août
Espèces broutées
|
Familles
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Andropogon gayanus
|
Poacées
|
71
|
42,26
|
Loudenia togoensis
|
Poacées
|
19
|
11,31
|
Guiera senegalensis
|
Combretacées
|
18
|
10,71
|
Tephosia linearis
|
Fabacées
|
11
|
6,55
|
Acacia senegal
|
Mimosacées
|
11
|
6,55
|
Schizachyrium exile
|
Poacées
|
10
|
5,95
|
Zornia glochidiata
|
Fabacées
|
8
|
4,76
|
Brachiria villosa
|
Poacées
|
7
|
4,17
|
Aristida adscensionis
|
Poacées
|
5
|
2,98
|
Alysicarpus ovalufolius
|
Fabacées
|
4
|
2,38
|
Combretum Glutinosum
|
Combretacées
|
2
|
1,19
|
Indigofera pilosa
|
Fabacées
|
2
|
1,19
|
Total
|
|
168
|
100,00
|
Enfin en Septembre un dernier suivi à été
effectué. Les résultats sont donnés dans le tableau
n°5 ci-dessous :
Tableau 5 : Espèces
végétales broutées par la chèvre en Septembre
Espèces broutées
|
Familles
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Schizachyrium exile
|
Poacées
|
27
|
21,95
|
Andropogon gayanus
|
Poacées
|
17
|
13,82
|
Zornia glochidiata
|
Fabacées
|
16
|
13,01
|
Acacia senegal
|
Mimosacées
|
14
|
11,38
|
Commiphora africana
|
Burseracées
|
12
|
9,76
|
Acacia macrochtachi
|
Mimosacées
|
9
|
7,32
|
Bauhinia rufescsens
|
Césalpiniacées
|
8
|
6,50
|
Ctenium elegans
|
Poacées
|
7
|
5,69
|
Loudenia togoensis
|
Poacées
|
5
|
4,07
|
Alysicarpus ovalufius
|
Fabacées
|
5
|
4,07
|
Ipomoae vagans
|
Fabacées
|
3
|
2,44
|
Total
|
|
123
|
100,00
|
La plupart de ces espèces rentrent dans la composition
botanique du régime alimentaire des ruminants à des
périodes et selon des proportions différentes et qu'il faudra
même préciser par une étude approfondie le comportement
alimentaire de cette chèvre.
L'analyse de ces trois tableaux (tableau 3, 4, et 5) montre
que, certaines espèces telles que Andropogon gayanus, Ipomoe vagans,
Loudenia togoensis, Acacia senegal, Bauhinia rufescens, Acacia machrochtachi,
Commiphora africana sont régulièrement
appétées par les chèvres durant tous ces trois mois. A
cela s'ajoute d'autres espèces très appétées mais
dont leur apparition dans le parcours se situe environ à partir du
demi-Août. Il s'agit des espèces telles que Schruzyrum
exile...
Les fréquences élevées de Sporobolus
spicatus et d' Ipomoe vagans (tableau n°3) ne peuvent
être expliqué que par l'abondance de ces espèces dans le
parcours pendant le mois de juillet. On observe une diminution de la
fréquence d' Ipomoe vagans et l'absence quasi-totale de celle
de Sporobolus spicatus pendant les mois d'août et septembre.
Cela nous ramène à dire que la consommation des espèces
par cette chèvre dans les aires du pâturage est une notion
relative, car elle dépend de la disponibilité de ces
espèces. Il parait que plus une espèce est abondante plus elle
à tendance à être appréciée par cette
chèvre. Mais, en analysant les tableaux n°4 et le tableau n°5,
on constate il y a une sélection. Les espèces de bonne valeur
bromatologique sont celles qui ont été sélectionnée
(tableau n°5 en septembre au moment où il existe de nombreuses
espèces). De plus, la consommation des ligneux est très
importante au début de la saison de pluie.
 Photo 3 : La chèvre rousse broute Bauhinia
rufescens au pâturage(Juillet)
3.1.3. Entretien avec les
bergers
3.1.3.1. Répertoire des
espèces ligneuses appréciées par la chèvre
rousse
L'entretien avec les bergers a permis de répertorier
les ligneux appétés par la chèvre rousse.
Les résultats sont présentés dans le
tableau ci-dessous :
Tableau 6 : Ligneux appréciés
par la chèvre rousse
|
Fréquences
|
Ligneux appréciés
|
En nombre
|
En Pourcentage
|
Acacia senegal
|
|
7
|
10,45
|
Sclerocarya birrea
|
|
7
|
10,45
|
Acacia macrochtachi
|
|
6
|
8,95
|
Combretum glutinosum
|
|
6
|
8,95
|
Balanites aegyptiaca
|
|
5
|
7,46
|
Bauhinia rufescens
|
|
5
|
7,46
|
Prosophis africana
|
|
5
|
7,46
|
Ziziphus mauritiana
|
|
5
|
7,46
|
Commiphora africana
|
|
4
|
5,98
|
Acacia nilotica
|
|
3
|
4,48
|
Dechrostachys cineria
|
|
3
|
4,48
|
Maerua crassifolia
|
|
3
|
4,48
|
Faidherbia albida
|
|
2
|
2,99
|
Piliostigma reticulum
|
|
2
|
2,99
|
Annona senegalensis
|
|
1
|
1,49
|
Lannea macrocarpa
|
|
1
|
1,49
|
Ximenia americana
|
|
1
|
1,49
|
Ziziphus spina-christi
|
|
1
|
1,49
|
Total
|
|
67
|
100,00
|
Aucune de ces espèces citées n'est abondante
dans les aires de pâturage, certaines même ont disparu. Parmi les
ligneux disparus dans le parcours, on peut citer Faidherbia albida, Lannea
microcarpa. Plusieurs raisons ont été données par les
bergers quand aux menaces voir la disparition de ces espèces. Il s'agit
notamment de coupe frauduleuse effectuée par la population des villages
environnants et surtout celles de la communauté urbaine de Maradi, les
pratiques des tradipraticiens (photo 2), et les effets des
sècheresses.

Photo 4 : Conséquence de la
pratique des tradipraticiens sur un pied de S. birrea
3.1.3.2. Espèces
herbacées appréciées par la chèvre rousse
Les bergers connaissent bien les espèces
appétées par leurs animaux. Le questionnaire administré au
près des bergers permet de recenser les espèces
appréciées par la chèvre rousse. Les résultats sont
consignés dans le tableau 7 ci-contre:
Tableau 7 : Fréquences des
herbacées appréciées par les chèvres
|
Fréquences
|
Herbacées appréciées
|
En nombre
|
En Pourcentage
|
Andropogon gayanus
|
5
|
7,36
|
Cenchrus biflorus
|
5
|
7,35
|
Eragrostis tremula
|
5
|
7,35
|
Schizachyrium exile
|
5
|
7,35
|
Ipomoa vagans
|
4
|
5,88
|
Meremia pinnata
|
4
|
5,88
|
Mitracarpus villosus
|
4
|
5,88
|
Pennisetum pedicellatum
|
4
|
5,88
|
Zornia glochidiata
|
4
|
5,88
|
Loudetia togoensis
|
3
|
4,41
|
Sporobolus spicatus
|
3
|
4,41
|
Stylosanthes humilis
|
3
|
4,41
|
Alysicarpus ovalifolius
|
2
|
2,94
|
Chrozophora brocchiana
|
2
|
2,94
|
Commelina forskalaei
|
2
|
2,94
|
Meremia tridentata
|
2
|
2,94
|
Monechma cilitum
|
2
|
2,94
|
Aristida adscensionis
|
1
|
1,47
|
Brachiria villosa
|
1
|
1,47
|
Cassia mimosoides
|
1
|
1,47
|
Citrullus lanatus
|
1
|
1,47
|
Dactynoctenium aegyptiana
|
1
|
1,47
|
Digitaria argillacea
|
1
|
1,47
|
Schoenofeldia gracilis
|
1
|
1,47
|
Spermacoce radiata
|
1
|
1,47
|
Tephosia linearis
|
1
|
1,47
|
Total
|
68
|
100,00
|
En dehors d'Ipomoe vagans, sporobolus spicatus,
toutes ces espèces sont menacées d'extinction, aucun
réaménagement de ces espèces dans le parcours n'a
été fait. Certains bergers affirment la disparition quasi-totale
des espèces appétées et donc doutent de l'avenir de la
chèvre rousse si aucune disposition n'est prise. Les raisons
avancées par les bergers quand à la disparition des ces
espèces résident principalement du surpâturage dans le
parcours, des aléas climatiques, de la transformation des aires des
pâturages en champ cultivé, des pratiques de récolte du
fourrage dans le parcours, de sècheresse. Certains ont même
parlé de piétinement qui entraine la destruction de la texture du
sol et donc sa dégradation et par conséquent la colonisation des
espèces envahissantes en particulier le Sida cordifolia
(photo4).

Photo
5: Sida cordifolia autour de la
station d'élevage X
3.1.3.3. Herbacées non appétées par les
chèvres
Malgré la difficulté pour les bergers de citer
les espèces non appétés par les chèvres, l'effort a
été fourni pour recenser quelques unes. Les résultats sont
donnés dans le tableau 8 ci-dessous :
Tableau 8 : Fréquences des
herbacés non consommés par les chèvres
|
Fréquences
|
Herbacées non
appétées
|
|
En nombre
|
En Pourcentage
|
Sida cordifolia
|
|
6
|
11,32
|
Cymbogon s.
|
|
6
|
11,32
|
Triumpheta pentandra
|
|
6
|
11,32
|
Lepidagathis anobrya
|
|
6
|
11,32
|
Polycarpia linearis
|
|
4
|
7,55
|
Waltheria indica
|
|
4
|
7,55
|
Blepharis linarrifolia
|
|
3
|
5,66
|
Cassia mimosoides
|
|
3
|
5,66
|
cyperus amabilis
|
|
3
|
5,66
|
Dicoma tomentosa
|
|
3
|
5,66
|
Evolvus alsinoides
|
|
3
|
5,66
|
Indigofera pilosa
|
|
3
|
5,66
|
Indigofera morgata
|
|
2
|
3,77
|
Euphorbia balsamifera
|
|
1
|
1,89
|
Total
|
|
53
|
100,00
|
Certaines des ces espèces sont abondantes dans le
parcours, il s'agit de Sida cordifolia, Triumpheta pentandra, Walteria
indica et lepidagathis anobeya. Les autres espèces sont en train
de coloniser le parcours. Parmi lesquelles on peut citer Cassia
mimosoides, indigofera pilosa, Indigofera morgata... Cette
tendance à la colonisation des espèces non appétés
au détriment des espèces appétées peut être
expliquée par les broutages des espèces appétées
par les animaux, et surtout du piétinement des animaux qui
dégrade le sol, mais aussi par le vent qui transporte les graines.
3.1.3.4. Ligneux non
appétés
Lors de l'entretien avec les bergers, certaines espèces
ligneuses ont été recensées. Les résultats sont
consignés dans le tableau n°9 ci-dessous :
Tableau 9 : Fréquences des ligneux
non appétés
|
Fréquences
|
Ligneux non appétés
|
|
En nombre
|
En Pourcentage
|
Azadiracta indica
|
|
7
|
14,89
|
Lannea microcarpa
|
|
6
|
12,77
|
Eucalyptus canal dulensis
|
|
6
|
12,77
|
Ximenia americana
|
|
6
|
12,77
|
combretum micrathum
|
|
5
|
10,64
|
Calotropis procera
|
|
4
|
8,51
|
Cassia singueana
|
|
4
|
8,51
|
Albizia chevalieri
|
|
3
|
6,38
|
Ficus plalyphylla
|
|
3
|
6,38
|
Guiera senegalensis
|
|
2
|
4,25
|
Gardenia erubescens
|
|
1
|
2,13
|
Total
|
|
47
|
100,00
|
En dehors de Guiera senegalensis, toutes ces
espèces ont presque disparues dans le parcours. Cela peut être
expliqué par les coupes sauvages ainsi que par l'action des aléas
climatiques.
Les chèvres ont la capacité de s'adapter
très facilement aux plantes disponibles dans leur environnement. Elles
peuvent donc survivre dans des régions arides, semi-arides et
montagneuses en se nourrissant de ce qu'elles trouvent, ce que le mouton ou les
bovins ne peuvent pas faire. Les chèvres en liberté se
nourrissent d'un peu de tout ce qu'elles trouvent y compris du papier ou du
plastique s'il ya rien d'autre, peu importe si les espèces sont bonnes
ou pas en matière pastorale (CTA, 2006).
3.1.3.5. Espèces disparues
ou menacées de disparition
L'entretien avec les bergers a permis de recenser certaines
espèces menacées de disparition ainsi que celles qui ont
disparues. Cette méthode se base sur la maîtrise du parcours par
les bergers et surtout de leur ancienneté. Cela permettra aussi d'avoir
une idée des espèces existaient des années
antérieurs ainsi que de cerner la dynamique du parcours dans le temps.
Les résultats sont donnés dans le tableau
n°10 ci-dessous :
Tableau 10 : Fréquences des
espèces disparues ou menacées de disparition
|
Fréquences
|
Espèces disparues
|
En nombre
|
En pourcentage
|
Combretum glutinosum
|
5
|
8,76
|
Commiphora africana
|
5
|
8,78
|
Prosophis africana
|
5
|
8,78
|
Acacia senegal
|
4
|
7,02
|
Lannea macrocarpa
|
4
|
7,02
|
Sclerocarya birrea
|
4
|
7,02
|
Balanites aegyptiaca
|
3
|
5,26
|
Annona senegalensis
|
3
|
5,26
|
Acacia nilotica
|
4
|
7 ,02
|
Boscia senegalensis
|
2
|
3,51
|
Bauhinia rufescens
|
2
|
3,51
|
Detarium microcarpum
|
2
|
3,51
|
Dichrostacgys cinerea
|
2
|
3,51
|
Bowselia odorata
|
2
|
3,51
|
Maerua crassifolia
|
2
|
3,51
|
Ximenia americana
|
2
|
3,51
|
Combretum micrathum
|
1
|
1,75
|
Grewia bicolor
|
1
|
1,75
|
Cassia sieberiana
|
1
|
1,75
|
Piliostigma reticulatum
|
1
|
1,75
|
Ziziphus mauritina
|
1
|
1,75
|
Ziziphus spina-christi
|
1
|
1,75
|
Total
|
57
|
100,00
|
Ainsi il ressort de cet entretien que des espèces
telles que Combretum glutinosum, Prosopis africana, Commiphora
africana, Acacia senegal, Acacia nilotica, Sclerocarya birrea Combretum
micrathum sont menacées de disparition. Tandis que d'autres telles
que Lannea macrocarpa, Piliostigma reticulatum, Ziziphus mauritiana, Cassia
sieberiana sont disparues du parcours.
Cette menace peut se traduite par des actions anthropiques
(facteurs actifs) incontrôlées sur ces espèces de telle
sorte que la régénération est quasi inexistante ainsi que
les pluies aléatoires qui se traduisent par le manque d'humidité
au niveau du sol. Les ligneux par manque de cette humidité se trouvent
dans une situation de stress entraînant leur disparition pendant la
saison sèche.
3.1.4. Enquête dans
les trois villages environnants
Cette enquête a été menée sur trois
villages environnants du parcours. Il s'agit du village de Dan Kari (10
personnes), de Galandantchi (10 personnes) et de Guidan Moudi (7 personnes).
Au total 27 personnes ont été
enquêtées.
L'absence d'un système de contrôle est à
la base de la dégradation de la phytodiversité du parcours. Ainsi
100% des populations enquêtées ont affirmé que l'avantage
du parcours du centre caprin dans l'amélioration de leur élevage
réside essentiellement le lieu du pâturage de leurs animaux.
Plusieurs espèces peuvent être trouvées dans le parcours.
Il s'agit des caprins, des ovins, des camelins, des bovins. A part le
surpâturage, il y a la récolte du fourrage (51% des populations
enquêtées) et la coupe abusive du bois (49%) qui sont
effectués par les populations environnantes à n'importe qu'elle
heure dans le parcours et surtout pendant la période de soudure (Mai,
Juin, Juillet). Toutes ces pratiques engendrent une disparition progressive et
continue des espèces ligneuses et herbacées concernées
(55% des populations enquêtées). C'est surtout l'absence de
surveillance de la part du centre et l'absence de sanction de la part des
Brigadiers Forestiers qui sont à la base des pratiques archaïques
de la population environnante dans le parcours. Plusieurs raisons ont
été données quand aux facteurs de dégradations de
parcours (figure 5).

Figure 5 : Classement des facteurs des
dégradations du parcours du CSECM
Du point de vu action anthropique, il s'agit de
surpâturage, de coupe abusive (coupe sauvage), l'extension des champs de
cultures au détriment des aires du pâturage et la pratique de
récolte du fourrage dans les aires du pâturage surtout pendant la
saison sèche. Un autre facteur peut être dû à
l'action anthropique, il s'agit du vent. Ce dernier est la conséquence
des facteurs cités plus haut (surpâturage, coupe abusive, etc.).
L'homme en détruisant la végétation par ces pratiques
entraine le phénomène d'érosion éolienne.
Le surpâturage est l'un des facteurs le plus important
de la dégradation de ce parcours. Parmi son influence sur la
biodiversité du parcours, il y a en dehors de la diminution des
espèces appétées, le piétinement des animaux. Ce
piétinement répété entraine la destruction de la
structure du sol. Les conséquences de cette destruction ce qu'elle
entraine la diminution de la composition floristique et la colonisation des
certaines espèces en général peu appétées
par les animaux. Les espèces en voie de colonisation dans le parcours du
centre caprin sont entre autres : Sida cordifolia, cassia mimosoides,
Trimpheta pentandra, Walteria indica, etc. L'évaluation de la
végétation à lieu aussi sous l'influence de l'exploitation
par le bétail. Elle se traduit de plusieurs manières (Penning de
Vries, 1991) :
Modifications des propriétés du sol entrainant,
l'imperméabilité et un ruissellement important sur sol
sablonneux ; la végétation herbacée est
limitée à des espèces de petites tailles à cycle
court (Zornia, Dactynoctenium, etc.).
Apport de la matière organique favorisant les
espèces nitrophiles : Tribulus terrestris, chlolis.
Le broutage élimine les espèces les plus
consommées. Alors que les espèces non appétées ou
les espèces à semences vulnérables sont
stimulées : Cenchrus biflorus, Elionurus elegans, Sida
cordifolia, etc.
A part le surpâturage, le coup abusif constitue un
facteur considérable de la dégradation des ligneux. La
clôture extérieur centre a totalement disparue ; les
grillages et le cornières ayant été volés, ce qui
fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au
centre des prélèvement abusifs des pailles et de bois ...par
ailleurs, les différentes tentatives de réalisation de haies
vives ont rencontrés la farouche détermination des villageois qui
ont systématiquement arraché des plans de jour comme de nuit.
En dehors de la pratique des tradipraticients, il y a les
populations environnantes qui sont déterminées pour les coups
sauvages à n'importe quel moment au niveau du parcours (photo6).

Photo 6 :
Bois du Guiera senegalensis stockés
Un autre élément très important de la
dégradation du parcours c'est l'extension des champs au détriment
des aires du pâturage. En principe, d'après une organisation
interne, le centre alloue des terres à ces cadres et ces auxiliaires en
raison de cinq hectares par cadre et trois hectares par auxiliaire, mais
à condition que les fanes soient laissés sur place pour la
consommation des animaux. Ainsi le prix de chaque hectare est fixé
à 3000F CFA. Mais ce principe n'a pas été respecté
et c'est ce qui rend difficile l'évaluation de l'occupation des sols
dans ce parcours. Actuellement le parcours est de plus en plus confronté
à une détermination des populations environnantes qui ont
bénéficié des parcelles dans le parcours.
La pratique de récolte de fourrage est de plus en plus
accentuée. La récolte de fourrage s'effectue le plus souvent
pendant la saison sèche. Les espèces les plus concernées
à cette pratique sont Schruzyrum exile et Loudenia
togoensis (photo 7). Cette pratique engendre non seulement la
diminution de ces espèces concernées mais aussi et surtout
laisse le sol nu et c'est ce qui entraine l'érosion éolienne et
hydrique en cas de vent très violent et des pluies intenses.

Photo 7 : Fourrage
récolté de Schizachyrium exile
Du point de vu aléas climatique,
l'irrégularité des pluies et la sècheresse ont
été cités. Ces deux facteurs entrainent la diminution de
la richesse floristique à la zone aride et semi-aride en
général. Cette irrégularité des pluies est surtout
à la base de la dominance des plantes annuelles sur les plantes
pérennes car l'eau qui tombe pendant l'hivernage est surtout
épuisée par les herbacées annuelles et les plantes
pérennes se trouvent dans une situation de stress hydrique pendant la
saison sèche. Ceci expliquerait leur mortalité catastrophique
pendant la sècheresse du début des années 70.
· Espèces végétales
appréciées par les populations environnantes
Dans cette partie certaines espèces les plus
appréciées par les populations environnantes ont
été recensés lors de l'enquête (tableau n°11).
L'objectif de cette partie n'est pas de priver catégoriquement le
parcours de ces espèces mais de tenir compte de ces valeurs
socio-économiques lors de processus d'aménagement.
Tableau 11 : Espèces
végétales appréciées par les populations des
terroirs villageois
|
Fréquences
|
Espèces appréciées
|
En nombre
|
En Pourcentage
|
Schizachyrium exile
|
39
|
21,78
|
Guiera senegalensis
|
20
|
11,17
|
Andropogon gayanus
|
19
|
10,61
|
Loudetia togoensis
|
16
|
8,93
|
Combretum glutinosum
|
14
|
7,82
|
Piliostigma reticulatum
|
13
|
7,26
|
Prosophis africana
|
11
|
6,15
|
Pennicetum pidicellatum
|
10
|
5,59
|
Combretum micrathum
|
10
|
5,60
|
Acacia nilotica
|
8
|
4,47
|
Acacia senegal
|
6
|
3,35
|
Cenchrus biflorus
|
5
|
2,79
|
Eragrostis tremula
|
4
|
2,23
|
Balanites aegyptiaca
|
4
|
2,23
|
Total
|
179
|
100
|
3. 2. Discussions
Le parcours est dominé par la strate arbustive
composée de Guiera senegalensis, et quelques pieds de
Combretum glutinosum. La strate arbuste est marquée par
quelques pieds de Sclerocarya birrea. Cette rareté des arbres
et arbustes dans le parcours laisse supposer une pression anthropique (en
particulier le coupe sauvage) importante exercée sur ces espèces
de telle sorte que la régénération est quasi inexistante.
Il faut signaler encore la pluviométrie aléatoire qui ne
satisfaisait pas les besoins en eau des plantes annuelles et les ligneux et
herbacées pérennes se trouvent dans une situation de stress
pendant la saison sèche. Cela constitue les problèmes des
pérennes en particulier les ligneux au Sahel. Le facteur le plus
marquant de la dégradation des ligneux au centre est la coupe abusive.
La clôture extérieure du centre a totalement disparue ; les
grillages et les cornières ayant été volés, ce qui
fait qu'il n'y a aucune possibilité immédiate d'éviter au
centre des prélèvements abusifs des pailles et de bois. A part la
coupe abusive, il y a une pratique des populations environnante qui consiste
à creuser et enlever les racines qui a été coupé.
C'est surtout les femmes qui font ces genres des pratiques. La photo 8
reflète la réalité dans le parcours.

Photo 8 : Dépression crée
par le déterrement des racines d'un arbre
L'espèce Sporobolus spicatus est
appétée au début de son cycle végétatif
(environ un mois). C'est une espèce qui a probablement une
capacité de germination très rapide car on l'a retrouve
apparaitre dès le début de la saison pluvieuse (photo 6). Quand
à l'Ipomae vagans, elle est appétée au
début de la saison de pluies. Selon les bergers, cette espèce est
amère à un certains stade de son cycle végétatif.
En ce qui concerne Loudenia togoensis, le facteur
limitant de sa consommation tient aux caractéristiques morphologiques
à un stade phénologique avancé : grenaison (graines
piquantes), sénescence (durcissement).
A propos de Zornia glochidiata, il y a une
contrainte selon les bergers dans sa valorisation. Il semble que sa
consommation à certains stades végétatifs, et lorsque ceci
est associé à une poche de sècheresse, soit à
l'origine de complication gastriques (météorisation) notamment
chez les petits ruminants. Les hypothèses souvent rapportées pour
expliquer ces complications gastriques seraient :
-L'importante production de gaz au cours du métabolisme
de cette espèce une fois consommé ;
-La possibilité de fabrication pour la plante de
facteurs antinutritionnels au cours des stades végétatifs
incriminés.
A ce qui concerne les arbres et arbustes, Guiera
senegalensis contribue pour l'essentiel du régime alimentaire des
chèvres rousses au pâturage dans le parcours notamment en Juillet
et en Août. Mais on connait peu de chose sur les caractéristiques
bromatologiques de cette espèce. La littérature apporte peu ou
pas du tout d'information sur ces qualités fourragères. Le
Sclerocarya birrea est appétée mais n'est pas toujours
à la porté des ruminants. De même la pratique
d'émondage réduit fortement le disponible des ligneux.
L'amélioration de la qualité du fourrage aérien dans le
parcours nécessite donc l'introduction des espèces ligneuses et
herbacées ayant des fortes potentialités fourragères
(importante production de biomasse, valeur en MAD et en UF) et adaptées
au milieu.
Une attention particulière est donc nécessaire
pour une meilleure valorisation des espèces fourragères.

Photo 9 : Sporobolis
spicatus en touffe au début de la saison de
pluies
L'extension des champs de culture réduit fortement la
disponibilité de beaucoup d'espèces. Cette pratique se traduit
d'abord par la réduction des aires du pâturage et de la
biodiversité concernée. La pratique de plantation artificielle
effectuée par le centre depuis plusieurs années ne permet pas
d'avoir une évolution significative des espèces
végétales dans les champs cultivés ainsi que dans les
aires du pâturage. Car, le parcours ne peut que se dégrader
d'année en année. Les pratiques culturales sont en
générales archaïques ce qui ne permet pas de restaurer les
éléments exportés par les cultures au niveau du sol. Il ne
s'agit pas non plus d'interdire aux travailleurs du centre de faire les
cultures dans le parcours, mais il faudrait tout simplement respecter le
principe élaboré par le centre.
A ce qui concerne le surpâturage, 100% des populations
enquêtées ont affirmé que le parcours du centre caprin
réside essentiellement le lieu de pâturage de leurs animaux. La
conséquence de surpâturage se traduit d'abord par une diminution
des espèces appétées et surtout du piétinement
répété des animaux qui détruise la structure du
sol.
La coupe abusive est également parmi les facteurs de
dégradation du parcours. Ce surtout le plus souvent la pauvreté
qui pousse les populations à cette pratique incontrôlée.
L'accroissement de la population n'est pas forcement responsable de cette
pratique mais plutôt le manque de sensibilisation et surtout si ces
populations ne sont pas intégrées lors du processus
d'aménagement.
CONCLUSION-RECOMMENDATIONS
Les résultats issus de la présente étude
rapportent que le parcours du centre caprin est dans une dégradation
avancée. L'inventaire de ligneux montre la dominance de Guiera
senegalensis dans le parcours. La strate herbacée montre une
colonisation de nouvelles espèces en particulier aux alentours de chaque
station d'élevage, sous les arbres et un peu partout dans le parcours.
Il s'agit notamment de Sida cordifolia (qui empêche les autres
espèces d'apparaitre), de Waltheria indica, de Cassia mimosoides, de
Truimpheta pentandra, de Mitacarpus villosa etc. Toutes ces espèces sont
en général non appétées par les animaux et
caractérisent un milieu surchargé confronté à un
piétinent répété des animaux.
Que faire alors puisse la durabilité des
systèmes de production de la zone est tributaire de la
disponibilité en biodiversité ?
Pour cela, il est nécessaire de mettre en place des
stratégies de gestion de l'alimentation de cette chèvre afin
d'améliorer la situation actuelle.
Ø La plantation d'arbres dans le parcours suivi de
multiples soins pour que l'arbre ou le boisement puisse jouer pleinement son
rôle. Des espèces telles que Bauhinia rufescens, Acacia
senegal, Faidherbia albida, Commiphora africana sont ideales pour la
production du fourrage aérien.
L'objectif du centre caprin est d'entretenir et d'accroitre la
production des chèvres rousses. Cet objectif ne peut être atteint
que par une bonne alimentation. Or une bonne valorisation des ressources
fourragères par le bétail passe par une meilleure gestion des
espèces et des ressources naturelles à l'échelle des
terroirs villageois mais aussi de la région (sécurisation
d'espèces pastorales, gestion de la mobilité du bétail)
(Patrick Dugué, 2004,).
Les déterminants de l'alimentation des ruminants
domestiques (effectifs des animaux, rythme de prélèvement et mode
de conduite alimentaire des animaux au pâturage, etc.) doivent être
les éléments clés à prendre en compte dans la
proposition d'un plan d'aménagement de l'espace agropastorale dans une
perspective d'amélioration de la biodiversité et des
systèmes de production animale et végétale.
Ce plan d'aménagement intégrerait entre
autres :
- La mise en défens
« Le pâturage directe et simple est source de
gaspillage » disait Chaibou, 1999. La mise en défens est un
arrêt momentané de l'action humaine et de la pression animale sur
les ressources naturelles. C'est une méthode efficace pour permettre la
régénération des espèces vivaces
dégradées. Sa durée varie selon les conditions
climatiques. Elle peut varier d'une saison à plusieurs années,
jusqu'à l'extériorisation des potentialités de
régénération de la végétation. Elle
constitue une phase importante pour la maitrise de l'espace pastorale.
- La rotation des pâturages
C'est une forme de manipulation des animaux d'une
région à une autre pour permettre l'exploitation des
pâturages en fonction de la disponibilité en fourrage ou dans le
souci de préserver une zone de la pâture pendant une
période donnée (par exemple besoins de constituer un stock de
réserve du fourrage pour la période de soudure). Elle consiste
à laisser reposer le pâturage à certaines saisons de
façon à permettre aux espèces les plus recherchées
de se développer complètement et de réaliser leur cycle
biologique entre deux exploitations successives. C'est une méthode
très importante car elle permet une exploitation pastorale optimale des
terres les plus favorables et pour une gestion durable du parcours.
Le développement de toutes ces stratégies ne
sera possible que dans le cadre d'un programme de
Recherche-Développement participatif (implication des populations
concernées) pour qu'elles puissent prendre en charge (en fonction de
leur moyen et de leur génie créateur) et maitriser
l'évolution de leur environnement d'une part et la dynamique de leurs
systèmes agraires d'autre part.
Au nombre des axes des recherches futures nous
proposons :
v Une étude approfondie sur la dynamique de la
phytodiversité afin de permettre une gestion rationnelle et durable du
parcours ;
v En ce qui concerne Sida cordifolia, il est
très important d'étudier les mécanismes de sa propagation
rapide et envisager une lutte efficace contre cet adventice.
Références
bibliographiques
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Pratique pastorale et biodiversité des parcours dans le canton de
Dantchandou (Fakara). Mémoire de fin d'étude CRESA. 44 p.
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pâturages tropicaux et les cultures fourragères, deuxième
édition, 30 p.
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Bilan des actions et perspectives dans les domaines de population,
environnement et sécurité alimentaire au Niger, 15 p.
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des systèmes d'élevage pastoral sur l'environnement en Afrique et
en Asie tropicale Aride et Subaride, 70 p.
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gestion des ressources pastorales dans la zone de transition de la
réserve de Biosphère de la région du W au Niger.
Mémoire de fin d'étude CRESA. 44p.
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système. La production animale dans la zone humide de l'Afrique de
l'ouest, 57p.
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caprins. Programme radio rurale N° 06/2. Post Bus 380, 6700 A J
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concurrent. Problème d'écologie pastorale sahélienne, 122
p.
9. Fodé C. S., 2002 :
Contribution à l'élaboration d'un guide méthodologique
d'étude et de gestion des ressources fourragères au Niger,
55p.
10. Hiernaux P., Henri N. H.,
2006 : Le parcours du Sahel, Sècheresse
vol. 17, 17(1-2) :51-71 P 51-60
11. Issaka M., 1998 :
Déterminants des pratiques d'alimentation des ruminants domestiques dans
un agro-système soudano-sahélien à jachère (Terroir
de Tiko). Mémoire de fin d'étude CRESA. 36p.
12. Libbey J., 2008 : Science et
changement planétaire, Volume 19, Numero 1,
13. Mahamane A., Aboubacar I., Ambouta J.M.K., Saadou
M., Boude M., Ibrahim H., Hango M., Jean M., Philippe G., Issoufou W., Abassa
I., 2007 : Indicateurs écologiques de la période
optimale de remise en culture de jachère au Niger, Sècheresse,
volume 18 Numéro 4, p 289-10-01.
14. Mahamane L., Adam T., Reij ch., Abdoulaye T.,
Yamba B., 2006 : Impact Investissement dans la
gestion des ressources naturelles (GRN) au Niger : Rapport de
synthèse. 65p.
15. Marichatou H., Mamane L., Banoin M., Baril G.,
2002 : Performances zootechniques des caprins au Niger :
Etude comparative de la chèvre rousse de Maradi et de la chèvre
à robe noire dans la zone de Maradi. Revue Elev. Med. Pays trop.,
55(1). P 79-83.
16. Ministère de coopération et
développement, 1993 : Mémento de
l'Agronome. France 444p
17. Patric D., Eric V., Philippe L.,
Henri-Dominique K., Dominique R., 2004 : Evolution des relations
entre l'agriculture et l'élevage dans les savanes d'Afrique de l'Ouest
et du centre. Un nouveau cadre d'analyse pour améliorer les modes
d'intervention et favoriser les processus d'innovation. OCL Vol. 11 n°4/5.
Pages 268 à 276
18. Penning de V. F.W.T., Djiteye M.A.,
1991 : La productivité des
pâturages sahéliens, une étude des sols, des
végétations et de l'exploitation de cette ressource naturelle.
Agric. Res. Resp. 918 Pudoc Wageningen, 525p.
19. Robinet A.H., 1967 : La
chèvre rousse de Maradi, son exploitation et sa place dans
l'économie et l'élevage de la République du Niger. Page 5
à 9
Table de matières
Dédicaces....................................................................................................i
Remerciements..............................................................................................ii
Résumé......................................................................................................iii
Sigles et
abréviation.......................................................................................iv
Liste des
figures............................................................................................v
Liste des photos
...........................................................................................v
Liste des
tableaux..........................................................................................vi
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : REVUE BIBIOGRAPHIQUE
3
1.1. Présentation de la région de
Maradi
3
1.1.1. Climat et végétation
3
1.1.2. Economie
3
1.2. Présentation du Centre d'Elevage
Caprin
4
1.2.1. Historique
4
1.2.2 Situations et infrastructures
5
1 .3. Place de la chèvre dans
l'économie des ménages
6
1.4. Quelques aspects sur les pâturages
6
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
10
2.1 Matériel utilisé
10
2.2 Méthodes
10
2.2.1 Caractérisation de la
végétation
10
2.2.1.1 Inventaire des ligneux
10
2.2.1.2 Inventaire des herbacées
10
2.2.2. Entretien avec les bergers
11
2.2.3 Suivies des animaux en pâturage
11
2.2.4 Enquêtes dans les villages
environnants
12
2.2.4 Analyse des données
12
CHAPITRE III :
RESULTATS-DISCUSSIONS
13
3.1. Résultats
13
3.1.1. Analyse floristique
13
3.1.1.1. Diversité de la
végétation ligneuse
13
3 .1.1.2. Structure du peuplement ligneux
14
3.1.2. Diversité du peuplement
herbacé
15
3.1.2.1. Espèces végétales
broutées
17
3.1.3. Entretien avec les bergers
21
3.1.3.1. Répertoire des espèces
ligneuses appréciées par la chèvre rousse
21
3.1.3.2. Espèces herbacées
appréciées par la chèvre rousse
22
3.1.3.3. Herbacées non
appétées par les chèvres
24
3.1.3.4. Ligneux non appétés
25
3.1.3.5. Espèces disparues ou
menacées de disparition
26
3.1.4. Enquête dans les trois villages
environnants
28
3. 2. Discussions
33
CONCLUSION-RECOMMENDATIONS
36
Références
bibliographiques
38
|