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L'influence des sociétés multinationales dans la balkanisation de la RDC

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par Guylain NGELEKA MUKENDI
Université de Kinshasa - Gradué en relations internationales 2010
  

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B. La Chute du Mobutisme pour le Kabilisme (1990-1994)

En 1990, poussé par les événements (contexte international bouleversé par la dissolution du bloc communiste, et l'opposition interne grandissante contre son pouvoir), Mobutu annonce le multipartisme et accepte la convocation d'une Conférence nationale (1991) chargée d'adapter la Constitution. Jouant habilement de multiples événements (émeutes, mutineries, crises politiques), Mobutu empêche toutefois le processus de réformes d'aboutir. Ce n'est qu'en 1996 qu'un projet de Constitution est adopté par le Haut conseil de la République - Parlement de transition (HCR - PT).

Ce projet (qui prévoit un Etat fédéral doté d'un régime parlementaire) devait ensuite être soumis à un référendum. En novembre 1996, la tension dans l'Est du Zaïre monte : plus d'un million de réfugiés rwandais qui avaient fuit le génocide opposant deux communautés (les Hutus et les tutsi) dans leur pays en 1994) et la situation va tourner à un conflit armé contre les autochtones, les congolais. Des rebelles tutsis zaïrois soutenus logistiquement et financièrement par la communauté internationale, autrement dit, par ces mêmes puissances. Ces dernières agiront cette fois-ci via les rebelles rwandais et ougandais, qui vont s'attaquer à l'armée zaïroise. Ils occuperont rapidement plusieurs villes de deux Kivu. Et c'est le début de la guerre au Congo.

Voici là un élément clé du conflit dans le Sud-ouest africain. L'approvisionnement des armes à destination de l'Angola transitait ainsi par le canal du régime zaïrois et ce, en échange d'un soutien politique externe mais aussi interne. En 1977 des rebelles « katangais » venus d'Angola envahirent le Shaba (l'actuelle province du Katanga), les troupes de Mobutu étaient impuissantes, les rebelles ne furent que repoussés par des troupes marocaines acheminées par l'aviation française.

En Mai 1978 à nouveau, 4 000 rebelles venus d'Angola « les gendarmes katangais » attaquèrent la ville minière de Kolwezi, comme on les accuse d'avoir massacré des européens la Légion étrangère françaises et des soldats belges interviennent pour mater la rébellion. Certains géopoliticiens ont vu dans ces deux opérations une tentative des marxistes angolais d'affaiblir Mobutu qui soutenait l'UNITA et le FNLA. Les rebelles ont en tout cas noyé les mines de Kolwezi et fait fuir pour de bon les ingénieurs, ce qui a affaibli l'économie zaïroise à long terme. Cette guerre interposée entre Luanda et Kinshasa montre aussi l'importance du Zaïre aux yeux des occidentaux.

Ce sont encore là une suite des tentatives de la volonté des occidentaux de balkaniser le Congo. Il sied de préciser que les occidentaux visent à balkaniser le Congo en isolant deux parties principales constituant le coeur des ressources minières du pays : la province du Katanga (la partie du pays très riche en cuivre) et la partie nord-orientale composant les deux Kivu et la province orientale (des zones riches en or, diamants,...). C'est la raison pour laquelle toutes les tentatives de la division du Congo passent nécessairement par ces deux zones.

A la frontière avec le Rwanda, des réfugiés Hutu rwandais vivent dans des camps de réfugiés. Le pouvoir tutsi rwandais s'inquiète de cette présence à sa frontière. Il craint que ces réfugiés ne reprennent les armes et le fassent chuter. Cela sera un prétexte à la guerre dont l'objectif le plus visé est le contrôle de toute la partie Nord-orientale du Congo pour piller toute la zone. Déjà, c'est ici que les réfugiés Hutu seront accusés de persécuter les Tutsis du Congo. Cette invasion des troupes rwandaises au Zaïre sera effective, avec l'approbation de la même fameuse communauté internationale. L'Est et le Nord-est de la région congolaise seront donnés à au président rwandais, Paul Kagamé et à son allié ougandais Yoweri Museveni comme butin de guerre.

A la suite du génocide rwandais de 1994 qui avait fait plus de 800 000 victimes, majoritairement tutsi, des centaines de milliers de réfugiés (la plupart hutus, dont l'Etat génocidaire rwandais, son gouvernement et ses institutions [des miliciens Interahamwe et les forces armées rwandaises avec leurs armes) vont fuir en quelques semaines le Rwanda en direction du Zaïre.

L' opération Turquoise, française, va gérer ce déplacement massif de populations, sans en opérer le désarmement. Ceux-ci vont se regrouper dans d'énormes camps de réfugiés à l'Est du Congo, avec en leur sein tout le dispositif génocidaire rwandais qui souhaite reconquérir le Rwanda. Les flux migratoires du génocide rwandais de 1994 déstabilisent l'équilibre géopolitique de l'Est du Congo.

Après une longue période de règne et de gouvernance sans partage, c'est-à-dire, dictatoriale, en 1996, le Zaïre de Mobutu est très affaibli. Mais, Il va quand-même garder le soutien de la France, après avoir accepté que les réfugiés rwandais fuient la zone de l' opération turquoise pour venir se réfugier en Ituri, au Congo. Mais les autres puissances occidentales n'ont plus confiance en lui, et lui retirent leur soutien. Physiquement, Mobutu est malade : il souffre d'un cancer de la prostate. Son premier ministre Kengo Wa Dondo exerce de plus en plus de pouvoir. L'armée du Zaïre est déliquescente. Seule la Division spéciale présidentielle est plus efficace.

Laurent-Désiré Kabila, qui a déjà participé aux rébellions des années 1964-65 et a ensuite vécu dans les pays voisins sans jamais se départir de son opposition à Mobutu, s'impose comme chef des insurgés. En quatre mois, ceux-ci s'emparent d'un tiers du territoire national et des régions minières (or, diamants, cuivre, Etc.) les plus riches du pays. Une étrange coalition entre le Rwanda de Paul Kagame, l' Ouganda de Yoweri Museveni, les États-Unis de Bill Clinton et l' Angola de Dos Santos et bien sûr des volontaires zaïrois va créer une rébellion armée contre Mobutu, avec à sa tête un ancien marxiste congolais, Laurent-Désiré Kabila.

Ce dernier, né à Moba au Katanga qui a milité pour l'indépendance du Congo belge, a fuit la guerre civile de 1960-1965 en Tanzanie, devenu là-bas trafiquant d' ivoire et d' or. Cette rébellion baptisé AFDL (Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo) sera financée par le lobby minier Américain et Canadien. Kabila signera en effet des accords concernant l'exploitation minière avec les sociétés American Mineral Fields(le futur Adastra), Barrick Gold, First American Diamond, Horsham Corporation, Anglo Gold ashanti ou encore Métalor.

II.2.3 La chute du Mobutisme pour le Kabilisme : 1997-2001

Début avril 1997, Kabila somme Mobutu de quitter le pouvoir et prévoit de rejoindre la capitale, Kinshasa, avec ses troupes avant le mois de Juin. L'opposition politique à Mobutu, toujours symbolisée par Etienne Tshisekedi et son parti, l'UDPS, est appelée à se rallier à Kabila, renforcé par ses succès militaires et sa popularité grandissante. Une part de cette opposition politique craint toutefois un nouveau pouvoir fort que voudrait imposer Kabila. Les forces de l'AFDL entre dans la capitale Kinshasa le 17 mai 1997, et Laurent-Désiré Kabila s'autoproclame président et rebaptise le pays « la République Démocratique du Congo avec l'aide du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda et toute la communauté internationale derrière.

Ses anciens alliés se soulèvent contre lui et forment deux camps : le MLC de J-P Bemba soutenu par l' Ouganda et le RCD soutenu par le Rwanda. Ne pouvant pas faire face à ces armées, Kabila appelle les armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne à l'aide. La première guerre « Panafricaine » va commencer et va donner lieu à de nombreux massacres et crimes contre l'humanité envers les populations civiles durant la première guerre du Congo, la deuxième guerre du Congo et le gouvernement de transition à travers tout le pays, principalement à l'Est du pays. Les trois guerres ayant en tête le seigneur de guerres rwandais NKUNDA BATWARE.

Depuis plusieurs années, la partie orientale de la RDC est en proie à l'insécurité récurrente. Plusieurs groupes armés soutenus indirectement par les Etats parias et leurs sociétés multinationales, et directement par des pays voisins du Congo ont plus d'une fois, attaqué les deux Kivu ainsi que la province Orientale. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, d'intenses combats entre le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et les troupes loyalistes, ont causé beaucoup de dégâts au Nord-Kivu.

Venus en RDC pour soutenir le régime de Laurent-Désiré Kabila, les militaires du Zimbabwe saisissent également l'occasion : ils vont piller le cobalt et le cuivre de la province du Katanga ainsi que le diamant des provinces du Kasaï-Oriental et du Kasaï Occidental; ceux du Tchad pilleront le café et le bois de la province de l'Equateur et ceux de l'Angola ne manqueront pas leur part dans le « self-service. »

Il y a quelques temps, pour le contrôle des gisements diamantifères de la Province Orientale, la ville de Kisangani a été détruite, à plus de 40 %, par les affrontements opposant les armées d'occupation rwandaise et ougandaise. Le territoire congolais deviendra le théâtre des affrontements ouverts entre ces deux dernières armées venues piller et détruire et l'homme et la nature. Ces pillages sont le plus grand partage du gâteau national jamais réalisé au monde et correspondent à une vulgarisation des pratiques malhonnêtes considérées jusqu'alors comme une « chasse-gardée » pour l'élite.27(*)

En 1998, le 02 Août, les rebelles rwandais s'hasarderont à prendre le contrôle de la capitale, Kinshasa. Mais la mobilisation et la colère de la population kinoise vont faire obstacle à cette attaque. Les congolais vont montrer au monde entier qu'ils sont un peuple uni et solidaire, qu'ils aiment leur pays et ne permettront à personne, à aucun pays de leur voler même un centimètre de leur sol.

Joseph Kasa-Vubu (le président de la première République), Le maréchal Mobutu, (celui de la deuxième la République), Patrice Emery Lumumba, Etienne Tshisekedi (militant de l'opposition) et l'actuel président de la troisième République, Joseph Kabila, l'avaient tous reconnu, à travers leurs différents discours, que le pays courrait et continu à courir un réel danger d'être balkanisé par les occidentaux.

Sous la bénédiction des chancelleries occidentales et leurs oligarchies, avec rhétorique simple : »Mobutu doit partir du pouvoir parce qu'il a détruit le Congo », Kabila père accéda aux commandes de cette république de malédiction. Semant la mort et la désolation parmi les hutus congolais et les réfugiés Hutus rwandais et burundais tout au long de son échappée, il a passé presque toute sa vie dans le rythme d'un néo-mobutisme intégral et faille.

Kabila le père avait compris que le pays courrait un énorme risque d'être scindé pour des intérêts économiques étrangers. Raison pour laquelle, pendant ses cinq (5) années de gouvernance, il refusera toute aide ou intervention occidentale pour se tourner que vers ses amis africains.

Il avait réalisé que ceux qui avaient fait de lui président, n'étaient que ses véritables ou encore ses pires ennemis. Le principe d'auto-prise en charge était son bouclier. « Prenez-vous en charge, car la guerre sera longue et populaire », déclarait-il au peuple congolais pour le conscientiser.

Malheureusement, suite à un autre complot de très haut niveau, cette fois-là visant sa mort et impliquant les mêmes pays occidentaux et certains proches africains, (qui constituaient son propre entourage), il sera lâchement assassiné le 16 Janvier 2001. Voilà une opportunité pour ses anciens amis de la coalition Rwando-Ougando Burundaise de récupérer le pouvoir du contrôle de la partie orientale du Congo.

Les richesses rapportées du Congo, qui financent le budget rwandais de la défense, ont aussi favorisé l'émergence à Kigali d'une nouvelle classe politico-militaire Tutsi marquée par la corruption, précise Colette BRAECKMAN. Le Rwanda et l'Ouganda espèrent assurer leur développement en exploitant les fabuleuses richesses de leur voisin et profitent de l'argument sécuritaire pour réclamer le droit d'intervention de leurs armées en territoire congolais.28(*)

Malgré les différents crimes de masse perpétrés par Kagamé au Congo, les éloges ne cessent de couler de la part de ses commanditaires. D'après Robin PHILPOT, la description que GOUREVITCH donne à KAGAME relève de l'hagiographie. Selon cet auteur, Kagamé est un homme « toujours si raisonnable », si réconfortant,... « C'est l'un de plus fins stratèges de notre époque». Paradoxalement, les troupes de résistance autochtones faiblement armés, « Mayi-mayi » sont cités parmi les des forces négatives sur la table de négociations. Ils sont considérés comme des trouble-fêtes dans le partage du gâteau.

II.2.4. Du Père au Fils : (2001 à nos jours)

A l'avènement de Joseph Kabila, la réalité ne semble pas changée : les mêmes personnes provoquent les mêmes guerres et les mêmes enjeux continuent à faire surface sur la scène de la réalité de choses. L'actuel président de la République l'a également reconnu : «En dépit du complot visant sa déstabilisation, et sa balkanisation, la République Démocratique du Congo demeure unie dans ses frontières de 1960 ». Ce discours montre assez clairement que le risque d'un Congo balkanisé est très évident, cela peut être une éventualité qi les congolais ne prennent pas conscience à temps.

Actuellement, le spectre du dictateur continue à conduire et à régenter toutes les activités du pays, ces effets vont plutôt croissants. La culture Mobutiste qui a forgé la culture congolaise actuelle et qui coule dans le sang des congolais explique la paupérisation de l'entreprise destructrice de cette nouvelle génération formée d'hommes aussi minables, corruptibles et des pilleurs du pays que leurs prédécesseurs.

Les achats de conscience, servir les intérêts occidentaux, les détournements la corruption, le tribalisme, la discrimination tribale, le manque ou l'absence de volonté politique, le vol, la promotion des antivaleurs, ... atteignent le seuil. Les gouvernants actuels suivent les pas de leurs prédécesseurs, de leurs pères, les considérants comme des modèles.

La situation humanitaire catastrophique qui résulte de cette crise de gouvernance du Congo représente, outre un drame insupportable, une hypothèque particulièrement lourde pour le développement futur de la RDC, et crée les conditions d'une déstabilisation prolongée.29(*)

Des tentatives de création d'un Etat à part, un Etat artificiel au Kivu est une oeuvre américaine ; des drapeaux rwandais et ougandais flottent dans ces territoires occupés, les monnaies rwandaises et ougandaises sont les seules en vigueur dans la région, les codes téléphoniques sont rwandais et ougandais,...et par rapport à cette triste réalité, plusieurs familles sont déportées vers des destinations inconnues, des villages entiers rasés. Leurs résidents autochtones sont systématiquement remplacés par des nouveaux résidents tutsis venant du Rwanda avec leurs biens et bétails.

Mais signalons que les deux armées envahisseurs se battent encore sur une terre étrangère pour le butin commun qu'ils n'arrivent pas à se départager. Des politicards congolais ont toujours représenté, depuis la deuxième république, la «  vermine » qui ronge leur propre société dans « un mythe du  pays riche » pour laquelle le nouvel homme congolais doit l'éradiquer par la manière la plus forte, c'est-à-dire, en administrant à cette société congolaise de puissants vermifuges. Des intellectuels et dirigeants congolais ont été de parfaits vecteurs de la diffusion de la médiocrité tout au long de la période post-coloniale.

* 27 B. MAMBUANA G. « La crise d'hommes au Congo : « les larmes de la honte », éd. S.C Dadep, 2004, p. 109

* 28 Colette BRAECKMAN, Guerre sans vainqueurs en République Démocratique du Congo, in le Monde Diplomatique, Avril 2001

* 29 Colette BRAECKMAN, Guerre sans vainqueurs en Rep. Dém. Du Congo, in le Monde Diplomatique, Avril 2001, p.6

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote