II.4. Incidence des mammites sur la qualité du
lait
Les mammites bovines occasionnent des pertes
économiques considérables dans les élevages laitiers. Un
élevage laitier rencontrant des problèmes d'infections mammaires
est confronté à des frais supplémentaires et à des
problèmes de qualité du lait fourni aux acheteurs. En outre,
l'incidence annuelle de la mammite clinique est de 20 à 40 % et elle
représente la principale cause de l'utilisation d'antibiotiques chez la
vache (MEDEFOUNI et BENDIB, 2006).
II.4.1. Au niveau du producteur
Du point de vue des pertes engendrées, celles-ci sont
constituées principalement par la réduction de la production des
quartiers touchés et les frais de traitement. Des études ont
montré qu'il y a une perte de 20 % de la production laitière
après des épisodes sévères ou modérés
de mammites cliniques. Pour les pertes à long terme, elles sont
caractérisées par des frais de remplacement des animaux
réformés, la mortalité des veaux nourris de vaches
atteintes et le risque d'infection des vaches indemnes (CASTAIGNE et HANZEN,
2002). Ces pertes représentent une pression importante par rapport au
producteur, qui pourrait éventuellement être tenté de ne
pas respecter les contraintes réglementaires (si celles-ci existent). Le
non respect des modalités d'utilisation des mesures curatives ou
préventives est souvent la cause principale de la contamination du lait
cru par les antibiotiques.
II.4.2. Au niveau du transformateur
La mammite induit une diminution d'environ 1 % des substances
sèches du lait par changement de sa composition (les graisses, la
caséine et le lactose) et une augmentation du taux des protéines
et chlorures ainsi que le pH. Ces changements résultent en la
perturbation des fermentations bactériennes utilisées pour la
fabrication de produits laitiers fermentés. Ces perturbations pourraient
être aggravées par la présence de résidus
d'antibiotiques et d'antiseptiques, ce qui gène les traitements
industriels du lait (MEDEFOUNI et BENDIB, 2006). Il peut y avoir des
problèmes techniques, des défauts de goût, des produits
déclassés ou une irrégularité de la
qualité.
- Pour le lait UHT : problème d'encrassement lors des
traitements thermiques,
- Pour le beurre : rancissement plus important (problème
lié à la dégradation de la MG),
- Pour le fromage : diminution du rendement fromager lié
à la diminution des caséines et augmentation des temps de
caillage avec une caillé mou et fragmenté,
- Pour les produits à base de lait cru : risque accru de
présence de Staphylocoques aureus.
De plus, lors de problème de mammites, les risques de
fournir du lait contaminé par des antibiotiques augmentent (JADOUL,
2005).
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