1
Introduction
La satisfaction des besoins humains fondamentaux, passe par la
mise à la disposition des populations d'un système
d'approvisionnement en eau et un assainissement adapté. Accéder
à une eau potable et à des services d'assainissement minimum,
constitue un combat quotidien pour des millions de personnes dans le monde.
Selon un rapport d'évaluation de l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS en 2003), 1,1 milliard de personnes n'ont pas
accès à un service d'approvisionnement approprié et 2,4
milliards de personnes n'ont pas accès à un système
d'assainissement adapté.
Le Mali atteindra 18 millions d'habitants en 2015 et d'ici
là, 6 millions devraient avoir l'accès à un assainissement
adéquat, et la moitié de la population résidera en milieu
urbain selon le rapport établi des OMD en 2005.
En effet, l'essor de l'urbanisation et la croissance
démographique sont à la base de la demande croissante en eau et
par conséquent la production des eaux usées sous diverses formes.
Les populations se trouvent en général dans des conditions
d'hygiène précaire par manque de services d'assainissement
adéquats.
Les activités agricoles, artisanales, industrielles,
commerciales et minières, produisent des eaux usées qui sont pour
la plupart directement déversées dans la nature, sans aucun
traitement adéquat.
En la faveur d'une démographie galopante, de la
faiblesse des moyens financiers et matériels et des difficultés
à maîtriser la croissance urbaine, les villes africaines ont connu
pendant les deux décennies dernières une forte croissance de la
population et un dysfonctionnement des systèmes d'assainissement sur le
cadre de vie et sur l'écosystème naturel. Get état de fait
connait de plus en plus d'ampleur et interpelle afin qu'ils prennent tous les
acteurs impliqués des décisions appropriées.
Les bidonvilles sont dominants car les stratégies de
gestion foncière sont peu adaptées, inefficaces. Les ressources
matérielles, financières et humaines disponibles dans les
municipalités en charge de la gestion urbaine sont limitées.
Les dysfonctionnements des systèmes d'assainissement
des déchets liquides sont perceptibles dans toutes les villes : les eaux
usées stagnent dans les espaces vides, sur la chaussée et dans
les drains.
Face à l'ampleur et la diversité des
problèmes liés à l'assainissement nous avons cru devoir
interpeller les populations, les chercheurs et les décideurs politiques
sur la gestion des eaux usées domestiques en commune V du district de
Bamako.
Depuis quelques décennies l'assainissement dans les
villes comme Bamako constitue un épineux problème. La production
des déchets liquides a augmenté avec une telle envergure que les
collectivités territoriales décentralisées et autres
gestionnaires de la ville éprouvent de plus en plus de
difficultés à gérer. La ville de Bamako produit en moyenne
3600m3/par jour.
Une forte concentration humaine en l'absence d'une
efficacité politique d'évacuation des eaux usées pose le
problème de l'insalubrité. Cette dernière a atteint le
seuil critique, entrave l'essor de la qualité de notre cadre de vie.
Cette dégradation concerne Bamako en
général et la Commune V en particulier, il en résulte
l'absence d'un système d'évacuation efficace des eaux
usées domestiques, artisanales (teintures) et pluviales occasionnent de
nombreuses nuisances dans cette localité.
Le déversement de ces eaux usées dans les rues
et dans les espaces publics contribue à la dégradation de
l'environnement et de l'étouffement des populations. Il est
nécessaire d'assainir la commune, en introduisant un système de
gestion de ces eaux usées (évacuation, traitement, collecte).
Aussi, la gestion des eaux usées dans la Commune V, objet
de notre étude, est elle devenue depuis un certain temps un enjeu
communal.
Cette étude a été motivée par trois
bonnes raisons :
Une justification sociale : le déficit d'accès
à un assainissement correct constitue un facteur de risque important
pour la santé publique. Cela touche notamment les groupes les plus
fragiles ;
Une justification environnementale : fournir aux habitants de
la Commune V un environnement de meilleure qualité, réduire la
menace que représente le rejet incontrôlé des effluents,
entre autres, sur les ressources en eau souterraine, et de surface, les
ressources halieutiques ;
Une justification économique : le manque
d'assainissement pèse directement sur la capacité de travail des
habitants et sur leur dynamisme économique. Il est clair que pollution
et tourisme font mauvais ménages. A ce titre, l'assainissement comporte
un taux de retour intéressant sur l'investissement.
3
La gestion des eaux usées se doit être une
préoccupation pérenne et forte des autorités, des
populations et de nos partenaires au développement.
Notre environnement n'échappe guère aux
déchets liquides, à ces eaux usées de lavage de vaisselle,
de teinture qui inondent nos rues, nos espaces libres ; véritable
vecteurs de toutes sortes de maladies. Ces milieux restent des espaces
favorables à la reproduction des moustiques, des mouches, des souris,
des cafards et autres. Les caniveaux conçus pour le drainage des eaux
fluviales sont utilisés comme système d'évacuation des
eaux usées domestiques d'origines ménagères, des
dépotoirs de déchets solides.
Partant de ce constat cette étude aurait la libre mission
de résoudre l'équation de la problématique de la gestion
des eaux usées en commune V en question principale.
Les questions de recherches sont :
> Qui sont ces populations ?
> Quelles sont les différentes modalités de
production des eaux usées domestiques ? > Quels sont les
systèmes de collecte ?
> Quels sont les systèmes d'évacuation ?
> Quelles sont les conséquences de la mauvaise gestion
des eaux usées domestiques pour la population et pour l'environnement
?
> Quelles sont les solutions à une meilleure gestion
des eaux usées ?
Les objectifs :
L'objectif général : l'objectif
général de cette recherche est de parvenir à cerner une
meilleure compréhension des eaux usées domestiques en Commune V
du district de Bamako en particulier.
Les objectifs spécifiques visent à :
> Caractériser les auteurs de production des eaux
usées ;
> Déterminer les différentes modalités de
production des eaux usées ; > Analyser les systèmes de
collecte des eaux usées domestiques ;
> Evaluer les conséquences de la mauvaise gestion des
eaux usées domestiques ; > Proposer les solutions adéquates
à une meilleure gestion des eaux usées.
Les hypothèses
> Cette insalubrité est due à l'absence des
infrastructures.
> Le faible niveau de vie de la population.
> Le comportement des groupes sociaux à l'égard
de la gestion des eaux usées est fortement lié à leur
culture.
> La réalisation des dispositifs d'évacuation
des eaux usées est un moyen de résolution de la stagnation des
eaux usées.
> Une meilleure gestion des eaux usées passe par la
réalisation d'infrastructure adéquate, une bonne stratégie
de communication, d'information et de sensibilisation.
5
1. METHODOLOGIE :
Pour la réalisation de ce travail une démarche
méthodologique qui s'appuie sur une recherche documentaire, une
réalisation d'enquête qualitative et quantitative a
été adopté.
1.1 - La pré enquête
Une étude exploratoire préalable est
nécessaire pour ajuster les instruments de collecte des données
à la réalité du terrain.
En effet, afin de connaître l'existence des
problèmes d'assainissement et afin de pouvoir construire un outil de
mesure efficace, il est important de connaître les critères qui
déterminent les normes de l'assainissement. Une étude
exploratoire préalable, sous forme d'entretiens individuels
semi-directifs, a été effectuée dans le but de recueillir
des informations primaires. Chaque enquête a duré entre 20 et 30
minutes. Le guide d'entretien, résumant les axes essentiels autour
desquels les interviews se sont orientées, indique les objectifs
généraux de l'étude et les thèmes cruciaux devant
être abordés.
1.2- Enquêtes quantitatives
1.2.1- le sondage
La liste des quartiers de la commune V, affectée de
leur effectif de population selon les résultats provisoires du
recensement général de la population et de l'habitat
(RGPH) 2009 constitue la base démographique.
En vue de constituer un échantillon représentatif,
un sondage à 3 degrés a été réalisé
:
- Tirage au hasard au 1er degré de trois
quartiers parmi les 7 qui constitue la commune V, selon un pas de sondage
(k=effectif total/4) et selon un point de départ aléatoire. Les
quartiers suivants ont été ainsi retenus : quartier-Mali,
Torokorobougou BacoDjicoroni, Badalabougou.
- Tirage au hasard au 2° degré de 50 concessions par
quartiers sélectionné au 1er degré
- Tirage au hasard, au dernier degré d'un ménage
par concession retenue au deuxième degré.
1.2.1- La taille de fraction de sondage
La taille de l'échantillon s'élève à
4*50*1=200 chefs de ménages ou leurs remplaçants.
1.3- Enquête qualitative
Pour créer rapidement un climat de confiance, la
première étape de l'entretien a été de fournir un
certain nombre d'indications à la personne interviewée, tel que
`'mettez-vous à l'aise !». Ces indications précisées,
il est alors possible de définir les attentes :
Le guide d'entretien a été formulé sous
forme d'items. Afin d'obtenir des réponses tout à fait
personnelles et pour éviter toute induction, il nous a fallu avoir une
attitude de compréhension, d'écoute attentive, de non critique et
de non jugement. Pour éviter que le répondant sorte du sujet de
l'étude, pour avoir des précisions ou pour relancer la
conversation, il a été nécessaire d'utiliser des
techniques de reformulation et de relance.
A la fin de chaque entretien, nous avons également
réalisé une synthèse, un résumé de la
pensée de l'interviewé.
L'intégralité du discours des répondants
a pu être saisie grâce à la prise de note de chaque
entretien. Par la suite, la lecture de chacun des entretiens a permis
l'extraction de tous les thèmes abordés (unités de
l'analyse).
1.4- Le questionnaire
Dans le but de faire une interprétation quantitative,
nous avons élaboré des questionnaires. Ces questionnaires
comportent de questions simples adressées aux locataires et aux
propriétaires de logement. Pour avoir des réponses on a
distribué ces questionnaires entre les répondants. Certains ont
répondu immédiatement, d'autres ont répondu sur
rendez-vous. Pour ceux qui n'étaient pas instruits, nous sommes
intervenus pour traduire et on note les réponses qu'ils donnaient.
1.5- I observation
Elle consistait pour nous à regarder attentivement de
façon panoramique la position des objets et le mouvement des individus,
sans que les interviewés ne s'en rendent compte.
En effet, l'état de l'environnement est observable. Le
constat établi nous a permis de comprendre davantage les conditions de
vie des populations. En rentrant dans les maisons, c'est l'état des
lieux et la masse des occupants qui nous frappaient. Cette observation nous a
aidés dans la conceptualisation des idées.
7
1.6- La clarification des concepts
Pour mieux aborder ce thème, il est nécessaire de
définir certains concepts clés tels que :
- Assainissement : c'est une action qui vise
à l'amélioration de toutes les conditions qui, dans le milieu
physique de la vie humaine, influent ou sont susceptibles d'influer
défavorablement sur le bien être physique, mental ou social ;
- Déchets ménagers : ce sont les
ordures et les eaux usées issues des travaux de ménage (reste de
cuisine, eaux issues de lessive, de divers) ;
- Epidémiologie : c'est une science
médicale qui étudie les facteurs intervenants dans l'apparition
des maladies et des différents phénomènes morbides, ainsi
que leur fréquence, leur distribution géographique et
socio-économique, leur évolution ;
- EcoSan : est la contraction de «
Ecological Sanitation ", dont la traduction littérale est «
assainissement écologique " ou « éco-assainissement ".
Cependant le terme ne désigne fréquemment que la partie gestion
des excrétas, et non pas l'ensemble des composantes de l'assainissement.
Précisons aussi que, par glissement métonymique, le terme «
EcoSan » utilisé dans l'expression « toilette/latrine EcoSan "
désigne la technique à déshydratation et séparation
des urines à la source, qui est un des grands modèles de toilette
écologique.
- Environnement : c'est le substrat et tout ce
qu'il abrite à savoir l'eau, l'air (l'ensemble des
éléments physiques, chimiques ou biologiques, naturels)
- Insalubrité : c'est un état de
ce qui est nuisible à la santé
- Latrine / toilette : Latrine et toilette
sont deux termes synonymes, qui peuvent théoriquement être inter
changés. On utilisera ici le terme « toilette » puisque
l'usage commun assimile la "latrine" à une construction hors de la
maison, malodorante, au fond du jardin, et qu'il vaut mieux éviter
d'utiliser des mots comportant une charge négative. Cependant,
l'acception de chaque terme dépend du contexte. Par ailleurs, certains
dispositifs sont connus seulement en utilisant « latrine ", telle que la
rudimentaire et traditionnelle « pit-latrine ".
- Le Tout à l'égout
Le tout à l'égout est un système
d'assainissement qui consiste à évacuer les matières
ensemble, via une canalisation, à l'aide d'un ajout d'eau permettant
leur transport. Une station d'épuration reçoit ensuite ces eaux
dites usées et produit de l'eau traitée et des boues. Les boues
doivent le plus souvent subir une déshydratation pour être
évacuée.
- Pollution : c'est la dégradation d'un
milieu naturel par des substances chimiques, déchets industriels ou
ménagers ;
- L'urbanisation : c'est la concentration
croissante de la population dans des agglomérations de type urbain.
9
CHAPITRE I
Présentation du district de Bamako et de la
commune V
10
1. Milieu physique
Le Mali, vaste pays continental au coeur de l'Afrique de
l'Ouest, est situé entre les 10° et 25° de latitude Nord et
entre les 4° de longitude Est et 12° de longitude Ouest. Il couvre
une superficie de 1 241 231 km2.
1.1- Localisation et relief :
Le relief est caractérisé par la
prédominance de plateaux gréseux. Le climat est tropical sec et
comprend quatre zones bioclimatiques. Il connaît l'alternance de deux
saisons : une saison sèche dont la durée varie de neuf mois au
Nord (octobre à juin) à six mois au Sud (novembre à avril)
et une saison humide ou hivernage, de mai à octobre au Sud, de juillet
à septembre au Nord avec des intersaisons plus ou moins
marquées1.
Située sur la rive droite du fleuve Niger, la commune V
a été crée en 1978 ; elle est limitée au Nord par
le fleuve Niger, au sud par la zone aéroportuaire et la commune rurale
de KalabanCoro (sud-ouest), à l'est par la commune VI et à
l'ouest par la commune rurale de KalabanCoro. Elle est l'une des six communes
du district de Bamako. La commune V compte au total huit quartiers
administratifs dont entre autre : Badalabougou, Torokorobougou, Sabalibougou,
Quartier-Mali, Daoudabougou, Kalaban-Coura, Baco-Djicoroni et la Sema I. Elle a
une population de 414 668 habitants (RGPH 2009) contre 41.000
km2 contre 239.000 pour le district de Bamako.
Le relief de la commune V est caractérisé par
des plateaux et collines de type granitique avec un sol accidenté de
type latéritique, ce qui représente quelques difficultés
pour l'aménagement d'infrastructures d'assainissement.
1.2- Sol, climat et végétation
Quant à la végétation, elle est à
l'image de la ville et des politiques d'aménagement de l'espace. C'est
une végétation de type tropical. On rencontre quelques essences
comme le néré (parkia biglobosa), le caicedra (khaya
senegalensis), accacia (accacia senegalensis), le manguier (mangifera indica),
le nyme (azadirachta indica) etc....
Comme le district de Bamako, la commune V connait un climat
tropical humide avec des températures élevées (moyenne
annuelle oscillant entre 30°c et 26°c)et une pluviométrie
annuelle qui varie de 700mm à 1100mm environ.
Ce climat est caractérisé par :
? Une saison sèche débutant de Novembre à
Mai et une saison humide de juin à octobre. L'amplitude thermique est de
4°c.
1 Sanitation sector status and gaps analysis : Mali
12
1.3- Hydrographie
Le fleuve Niger divise la ville de Bamako entre la rive gauche
et la rive droite dont une partie de la commune V. Le fleuve atteint sa crue
pendant l'hivernage au mois d'aout, septembre et son étiage pendant la
saison sèche, ce qui explique son irrégularité. Il est
d'une importance capitale pour les populations riveraines ; puisqu'il favorise
le maraichage, la péche, l'irrigation, l'exploitation des sables, la
teinture etc.
Ces collecteurs naturels qui servent à
l'écoulement des eaux de pluies vers le lit du fleuve sont aujourd'hui
occupés pour la plupart des maisons d'habitation.
2. Milieu humain
2.1- Historique de la commune
Le territoire de la commune V dépendait du canton de
Kalaban Coro (Kati). Ce n'est qu'après la deuxième guerre
mondiale qu'il a été placé par l'administration coloniale
sous l'autorité des chefs coutumiers de Bamako.
Les anciens hameaux de culture de la rive droite du Niger qui
constituent l'essentiel des quartiers la commune V étaient ceux de
culture et n'avaient pas d'attache réelle avec Bamako.
· Le quartier de Daoudabougou :
Appelé Flabougou (village des peulhs) parce que
occupé d'abord par les peulhs qui l'avaient abandonné, puis par
Daouda qui y installe un hameau de culture avec l'accord de chefs de
Kalaban-Coro. Ce hameau s'agrandit vite, et vers les années 1960, pris
l'allure d'un véritable village avec l'arrivée de plusieurs
familles intéressées par les avantages qu'offrait le site :
Fertilité et accès facile à la terre.
· Le quartier de Sabalibougou :
Il fut un hameau de culture fondé vers 1965 par un
Mossi d'où l'appellation Mossibougou. Mossibougou devient alors une zone
de culture pour les populations de Baco-Djicoroni, quartier Mali et
Torokorobougou. Les terres étaient acquises selon les règles
coutumières avec les chefs de Baco-Djicoroni. Le chef Mossi (Seydou
TRAORE) finit par s'installer et fut rejoint petit à petit par des
familles ayant l'agriculture comme activité principale. Ce noyau fut
rejoint par d'autres migrants et citadins exerçant l'agriculture comme
activité secondaire. En 1974 suite au conflit Mali Haute Volta (actuel
Burkina Faso), Mossibougou devient officiellement Sabalibougou.
·
14
Le quartier de Baco-Djicoroni :
Il aurait été fondé par des
malinkés et peulhs originaires de wassoulou. Le premier à s'y
installer fut Laye avec l'administration coloniale contre la volonté du
chef de Kalaban Coro qui ne voulait pas de peulh sur ces terres. Le hameau
ainsi crée, prend le nom de Layebougou. Il a été mis en
valeur par les Diakité et leurs esclaves, rejoint plus tard par d'autres
esclaves libérés. Layebougou pris le nom de Baco-Djicoroni, le
site ayant abrité pendant longtemps un lieu de vente de « Dolo
». Le nom Djicoroni provient de « Djicoro » ancienne eau, nom
affectif donné au « Dolo ». Vers les années 1950
Baco-Djicoroni avait déjà l'allure d'un gros village.
· Le quartier de Badalabougou :
Badalabougou aurait été crée vers 1900
par les griots venus de Kirina (cercle de Koulikoro). Ce hameau de culture qui
s'étend du fleuve au flanc de la colline a été
installé avec les chefs de Kalaban-Coro. Le site a des atouts : la
permanence et la proximité de l'eau, la fertilité des sols et la
proximité de l'autre rive ont favorisé son
épanouissement.
Ces atouts ont fait qu'il soit le premier quartier de la commune
V intégré dans le tissu urbain de Bamako.
· Le quartier de Torokorobougou :
Il serait le plus ancien village crée sur l'actuel
territoire de la commune V. Torokorobougou aurait été
fondé vers 1886 par Bougoublé Coulibaly vraisemblablement
originaire de Bougouni. Situé au bord du fleuve il a
bénéficié de bonnes conditions pour son
développement.
· Le quartier de Quartier-Mali :
Ancien village sous l'autorité du canton de
Kalaban-Coro il fut baptisé Quartier-Mali parce que figurant permis les
premiers quartiers lotis par la république. Il est de par sa superficie,
le plus petit quartier de la commune V.
Les quartiers récents de la commune V :
Il s'agit des réalisations faites par la Sema
(société d'Equipement du Mali) et 300 logements par l'ACI en
collaboration avec l'Office National de l'Habitat.
· Les Sema :
Comme leur noms l'indiquent, ils sont l'oeuvre de la
Société d'Equipement du Mali, créée le 13 avril
1961 avec pour mission la mise en valeur et l'équipement du territoire.
La Sema I est formée par un ensemble de 261logements
réalisés par la SONETRA (société nationale
d'entreprises et de travaux publics).
La sema II est une des grandes réalisations de la
Sema. Cette société a exploité les espaces libres,
situées entre le quartier Mali et Badalabougou. Elle est
constitué par 461 logements de standings differents.les travaux
étaient assurés par une société Italienne «
GEXCO » commencée en 1974, les travaux n'ont pris fin qu'en
1980.
Quant aux 300logements, ils ont été
érigés au flanc de la colline de Sabalibougou face aux Sema I est
officiellement considéré comme quartier ; les 300logements de la
Sema II sont des secteurs du Quartier --Mali.
2.2- Evolution démographique
Capitale du Mali, fondée sans doute au XVIIe
siècle, Bamako était à la fin du XIXe siècle un
gros village fortifié de six cent habitants où se tenait un
important marché (sel, bétail, cola, riz). La ville doit sa
croissance à la colonisation, qui en a fait une capitale politique et
économique1.
Son accroissement démographique est impressionnant : 2
500 habitants en 1884, 8 000 habitants en 1908, Ne comptant que
37 000 habitants en 1945, près de 100 000 en 1960 lors de
l'indépendance du Mali, l'agglomération comptait 400 000
habitants en 1976 et près de 750 000 en 19922.
L'agglomération compte aujourd'hui plus d'un million six cent mille
habitants et continue d'attirer une population rurale en quête de
travail. En 2006, la ville comptait 1 690 471 habitants. Son rythme de
croissance urbaine est actuellement le plus élevé d'Afrique et le
sixième au monde.
Cette croissance est très contrastée entre les
deux rives du fleuve Niger: "La rive droite du Niger accueille près de
60 % des nouvelles populations gagnées par l'agglomération entre
1976 et 1983. Dans les deux dernières décennies, son croît
démographique annuel est supérieur à 10 % alors qu'il
plafonne entre 4 et 7 % dans les secteurs occidentaux et orientaux de la rive
gauche". La rive droite représentait 21 % de la population
agglomérée en 1975 et 34 % vingt ans plus tard.
L'urbanisation présente de réelles constantes
sous le régime colonial, puis sous les trois républiques
maliennes depuis 1960. Le principe du lotissement (quartiers tramés)
conduit à une forte consommation d'espace (densités à
l'hectare modérées, coût des équipements
importants), à une faible verticalité du bâti, à
l'autopromotion immobilière.
1 Les archives de la mairie de Bamako
2 Source DNSI /recensement général de
la population et de l'habitat, 2001
La gestion des déchets constitue de nos jours, le talon
d'Achille de la qualité du cadre de vie dans nos villes et campagnes
avec un accent particulier pour les villes. De nos jours, les villes qu'elles
soient au Nord ou au Sud, connaissent une explosion démographique sans
précédent. Des quelques 2,2 milliards de citadins dans le monde,
1,3 vivent dans les villes du Sud. Le Mali n'est pas en reste, avec une
population urbaine estimée à 3 millions en 1995 (soit environ 27%
de la population totale), elle atteindra 12 millions en 2025 (soit environ 50%
de la population totale).
Le taux moyen annuel de croissance urbaine au Mali est de
5,7%. Cette explosion démographique au niveau des villes s'explique par
: le développement économique, la hausse du revenu par habitant,
l'amélioration des réseaux d'échanges et d'informations,
les économies d'agglomération. Ces facteurs,
caractéristiques des villes, encouragent la venue des populations
à la recherche de meilleures conditions de vie. Pour étayer cette
assertion, la Banque Mondiale estime que 80% de la croissance économique
future aura lieu dans les villes et les agglomérations urbaines.
Au Mali, dans les zones urbaines, semi-urbaines et rurales,
les populations se trouvent dans des conditions d'hygiène très
précaires par manque de services d'assainissement adéquat. Selon
les dernières Enquêtes Démographiques et de Santé du
Mali (EDSM-III) 33% des populations disposent de système adéquat
d'assainissement en zones urbaines et seulement 9% en zones rurales.
D'une manière générale, les populations
utilisent les ouvrages d'assainissement individuels dont les latrines et les
fosses septiques. Les infrastructures d'assainissement collectif et semi
collectif sont essentiellement concentrées à Bamako et dans
quelques capitales régionales et dans la plus part des cas rejettent les
effluents dans le milieu naturel sans aucun traitement.
Les conditions d'évacuation des boues de vidange
provenant des ouvrages d'assainissement individuel sont très souvent
insatisfaisantes, car elles sont soit déversées sur les terrains
vagues, dans les champs, dans les ravins ou méme parfois dans les cours
d'eau sans un traitement préalable. Par ailleurs, en dehors de quelques
unités industrielles, les autres déversent leurs effluents dans
la nature sans traitement.
Ces déchets comprennent essentiellement les eaux
usées domestiques, industrielles,
artisanales, pluviales et les
boues. Dans la plupart des cas, on note un sous équipement notoire
en
infrastructures de gestion (évacuation et traitement des déchets
liquides) au niveau de
16
toutes les villes. Au niveau des quartiers
périphériques, l'urbanisation spontanée et anarchique
complique l'assainissement.
Ce sont surtout les ouvrages d'assainissement individuels qui
sont utilisés. Dans les centres urbains de moyenne importance le
réseau d'égout est inexistant, quelques réseaux de mini
égout sont réalisés dans quelques quartiers. Au niveau de
la commune V en plus des collecteurs et caniveaux, il existe un réseau
d'égout classique séparatif pour évacuer les eaux
usées qui malheureusement aboutissent dans le fleuve Niger sans
traitement.
Tableau 1:
Division. administrative
|
2009
|
2009
|
|
Femmes
|
Total
|
Ménage estimé (2009)
|
Concessions estimées (2009)
|
Baco-Djicoroni
|
31382
|
30625
|
62008
|
10930
|
6902
|
Badalabougou
|
12822
|
12844
|
25666
|
4405
|
1857
|
Daoudabougou
|
45215
|
45730
|
90945
|
15826
|
7732
|
Garantiguibou
|
2010
|
1983
|
3993
|
711
|
414
|
Kalaban Coura
|
37140
|
37278
|
74418
|
12135
|
7019
|
Quartier Mali
|
8658
|
8885
|
17543
|
2690
|
1188
|
Quartier sema
|
2775
|
2973
|
5748
|
895
|
578
|
Sabalibougou
|
50234
|
47880
|
98114
|
16192
|
10597
|
Sema II
|
2236
|
2217
|
4452
|
842
|
787
|
Torokorobougou
|
15487
|
16176
|
31663
|
5107
|
2145
|
Population flottante
|
116
|
2
|
118
|
27
|
7
|
Total Commune V
|
208075
|
206593
|
414668
|
69758
|
39225
|
|
Source RGPH-2009
2.3- Les activités de la commune V
L'économie de la commune V est basée sur la
péche, l'agriculture (maraichage), l'élevage, le petit
commerce.
> Un secteur primaire encore vivace.
Au niveau du secteur primaire, le maraichage demeure
l'activité la plus dynamique.
Autrefois, activité à temps partiel, elle est
devenue aujourd'hui de par la ressource qu'elle génère une
activité à temps plein pour des milliers de familles. Les
bordures du fleuve à
Badalabougou, Torokorobougou, Baco-Djicoroni et même le lit
du fleuve en période des basses eaux sont des aires de maraichage.
Quant à la céréaliculture, malgré
les dispositions légales prises en 1982 pour l'interdire elle persiste
bien qu'elle soit gênée par l'urbanisation et le peuplement de
commune avec une densité moyenne de 5 habitants au km2. La
pèche est pratiqué le plus souvent par les bozos et les Somonos
installés dans la commune.
Les habitants des villages voisins ont gardé leurs
activités premières à savoir l'agriculture. La demande
plus en plus forte en fruits, légumes, et poissons explique la
survivance du secteur primaire faisant de la commune V une des plus rurales du
district de Bamako.
> Un secteur tertiaire hésitant et un
secteur informel dynamique
Comparativement aux autres communes l'administration est un
des piliers du secteur tertiaire représentée en commune V, en
dépit du processus de réhabilitation et de rénovation qui
a bouleversée son aspect. La commune V est le siège des
ambassades, des organismes internationaux et autres représentations
diplomatiques également le siège de quelques services centraux,
tel le rectorat de l'université de Bamako.
> La politique sanitaire de la commune V est
articulée autour du centre secondaire de
référence appuyé par plusieurs centres de
santé communautaire (une dizaine d'aire) oüest
dispensé le paquet minimum.
> En matière scolaire, la commune
compte huit (8) groupes scolaires publics et de nombreuses écoles
privées, des centres de développement de la petite enfance, des
lycées, des centres de formations professionnelles et des centres
d'animation pédagogiques (CAP), y est présente et une
académie d'enseignement.
L'activité centrale du secteur tertiaire demeure le
commerce. L'artisanat en plein essor est exercé à travers les
différents métiers au niveau du centre de Baco-Djicoroni.
Le secteur informel englobant les activités non
déclarées : petits vendeurs ambulants petits prestataires de
services jouent un rôle non négligeable dans les activités
de la commune V.
Cependant on peut dire que la commune n'abrite aucune gare,
mais une grande partie de la population active travaille dans les entreprises
et les services du centre ville, ce qui explique ce qui explique l'importance
d'un mouvement pendulaire.
Les différentes actions entreprises par les
autorités communales notamment l'organisation de la journée de
curage de caniveaux à l'approche de l'hivernage a
considérablement amélioré le cadre de vie. Cependant ces
actions d'assainissement du fait de leur caractère ponctuel ont un effet
limité et ne s'inscrivent pas dans une perspective de changement de
comportement.
18
Les ouvrages (caniveaux et collecteurs) de drainage des eaux
de pluies sont transformés en dépotoirs d'ordures (liquides ou
solides). Les GIE d'assainissement disposent de peu de ressources pour couvrir
les besoins de la commune.
Face à ce constat, les autorités communales en
collaboration avec les services techniques et les organisations de la
société civile ont décidé d'entreprendre dans
l'optique de trouver une solution adéquate et intégrée aux
préoccupations des populations par rapport aux questions
d'assainissement. Elles ont mis en route un processus d'élaboration d'un
plan triennal d'assainissement.
2.4- Infrastructures d'assainissement
2.4.1- Production
La production des eaux usées domestiques est
estimée à 32 000 m3/jour pour Bamako la capitale. La commune V
est une commune qui n'a pas de structures industrielles produisant des eaux
usées donc seul l'homme est l'élément le plus
déterminant.
Ces eaux proviennent pour la plupart des activités de
lessive, bain, vaisselle etc..... 2.4.2- Evacuation
Les ouvrages utilisés pour l'évacuation des eaux
usées sont : les ouvrages d'assainissement individuels semi-collectifs
et collectifs.
En ce qui concerne l'assainissement individuel, il se
caractérise par un faible niveau de couverture en ouvrages
d'assainissement semi collectif et collectif.
Il faut en plus noter que les ouvrages existants sont mal
conçus et mal construits.
Les boues issues des différentes fosses de traitement des
eaux usées sont estimées à 600 000 m3/an.
2.4.3- Assainissement semi-collectif et collectif
L'assainissement semi collectif porte le système de
réseaux d'égout à faible diamètre. Ce
système qui se trouve à ses débuts se rencontre seulement
à Bamako pour 37,5 km au niveau de trois quartiers (Banconi Flabougou :
12 km, Baco-Djicoroni : 25 km et l'hippodrome 0,5 km. Les concessions
raccordées sont au nombre de648. A Mopti, le réseau a une
longueur de 7,2 km.
S'agissant de l'assainissement collectif, la ville de Bamako
qui est la plus équipée ne dispose
que de 9 petits
réseaux d'assainissement enterrés dont la longueur fait 27 km et
qui ne
desservent que 1,5% de la population. Ces réseaux pour
la plupart mal entretenus, bouchés sont dans un mauvais état de
fonctionnent.
Ces infrastructures sont essentiellement concentrées
dans le District de Bamako qui compte environ 27 km de réseau classique
desservant entre autres : le centre commercial, la base aérienne et
Badalabougou Sema. Les effluents drainés par ces réseaux sont
aussi évacués dans le fleuve sans un traitement final.
Ces dernières années se développent de
petits Réseaux à Faible Diamètre (REFAID), qui de
façon générale conduisent les eaux usées dans une
station d'épuration. Les eaux ainsi épurées sont
rejetées dans le milieu récepteur.
Le projet palu initié par la mairie du district de
Bamako vient de réaliser un système de mini égout au
quartier Mali.
2.4.4- Les voies de communications
La commune V est traversée par la voie expresse,
l'avenue OUA, la voie reliant l'échangeur du Quartier-Mali à
Kalaban Coro, et d'autres voies secondaires. La circulation est dense et moins
sécuritaire, notamment au niveau des transports collectifs.
Cette circulation pose à la foi des risques
d'accidents et des nuisances tant au niveau sonore qu'au niveau de la pollution
atmosphérique aggravant les problèmes respiratoires.
2.2.5 Les activités et infrastructures liées
aux eaux usées
La commune n'est pas dotée d'usine pouvant produire
une quantité énorme d'eaux usées. Seuls les ménages
et les activités artisanales restent les facteurs de production.
Il existe peu d'infrastructures pour l'écoulement de
ces eaux. On peut cependant noter les systèmes de mini égouts
à Baco-Djicoroni au Quartier -Mali et le réseau d'égout de
la Sema. A ceux s'ajoutent quelques collecteurs et caniveaux existant, les
puisards et les fosses septiques.
20
CHAPITRE II
Caractéristiques sociales,
démographiques
et de l'habitat
1 - Caractéristiques socio
démographique
1.1- kge, sexe, niveau d'instruction, et la situation
matrimoniale des chefs de ménages
1.1.1-Répartition des chefs de ménages selon
l'ge
AGE
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
15-19ans
|
7
|
3,5
|
20-29ans
|
43
|
21,5
|
30-39ans
|
53
|
26
|
40-49ans
|
41
|
20,5
|
50-59ans
|
32
|
16
|
60-au plus
|
24
|
12,5
|
Total
|
200
|
100
|
|
Tableau 2 : répartitions des chefs de ménages
selon l'âge
Age : à la lecture de ce tableau ci
dessus nous constatons que la majeure partie des chefs de ménage, ou
leurs substituts enquêtés sont relativement jeunes. Les moins de
50 ans constituent 71,5% des chefs des ménages enquêtés.
1.1.2- Répartition de la population selon le
sexe
Femmes
55%
0%
Hommes
41%
Graphique1 : répartition de la population
enquêtée
22
Le tableau ci-dessous nous fait constater que les femmes sont
plus nombreuses que les hommes. Elles représentent les 55% de la
population sur notre espace enquêté.
Ce sont elles qui utilisent plus d'eau en conséquence qui
produisent en plus d'eaux usées à travers la vaisselle, la
lessive etc.
repartition des chefs de ménage selon le
niveau
d'instruction
Total Coranique Analphabète Primaire Secondaire Supérieur
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Série2 Effectifs
|
|
|
|
|
|
|
0 50 100 150 200 250
Graphique 2 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon le niveau d'instruction
1.1.3- le niveau d'instruction : ce tableau
nous prouve que près de la moitié des chefs de ménage ou
de leur substitut sont analphabètes. Ceci peut avoir des
répercutions sur le degré de salubrité des populations.
repartition de la population selon leur situation
matrimoniale
154
|
|
|
|
|
|
|
|
77
|
|
|
|
|
|
|
|
|
13,527
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4,5
|
9
|
3,5
|
7
|
1,5
|
3
|
|
200
150
100
50
0
Série2 Effectifs
Graphique 3 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon leur situation matrimoniale
1.1.4- Situation matrimoniale:
A la lumière de ce tableau nous voyons que les 77% des
chefs de ménages enquêtés vivent en couple et qu'il y'a
plus d'usage d'eau et plus de production d'eau usée.
2. Ethnies, profession et durée de
résidence
2.1- Répartition de la population selon
l'ethnie
Bambara
Malinkes
Dogons
Minianka
Bozos
Bobos
Sarakoles
Peulhs
sonrhaIs
Senoufos
Tamasheks,
maures
Kassoka
Autres
Total
250 200 150 100 50
0
|
|
|
|
|
Effectifs Pourcentages
|
|
Graphique 4 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon l'ethnie
Nous avons constaté que la population de la commune V
est cosmopolite. Nous voyons toute sorte d'ethnies, cela s'explique par le fait
que Bamako soit la capitale et la commune v ne fait pas exception au principe
de l'exode des populations rurales.
2.2- Répartition des chefs de ménages selon
la profession
Autres
8%
Commerçants
15%
repartion des chefs de ménages selon
leur
profession
Ménagères
29%
Artisanats
36%
Cadre
12%
Graphique 5: répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon leur profession
Ce tableau nous fait voir que les chefs de ménages
enquêtés sont constitués majoritairement d'ouvriers et de
commerçants ceux qui ne représentent pas le milieu intellectuel.
En conséquence n'ont pas la méme vision des 12% des chefs de
ménages enquêtés qui se disent du milieu intellectuel et
qui ont des notions de respect de l'assainissement l'environnement.
24
2.3- Répartition des personnes
enquêtées selon la durée de résidence dans
le quartier en année
Durée de résidence par ans
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
1 à 5ans
|
16
|
11,59
|
6 à10ans
|
13
|
09,42
|
11 à 20ans
|
24
|
17,39
|
21 à 30ans
|
35
|
25,36
|
31 -et plus
|
50
|
36,23
|
Non répondu
|
62
|
31
|
Total
|
200
|
100
|
|
Tableau 3 : répartition des notre échantillon (200
chefs de ménages) selon la durée de résidence dans le
quartier.
Il ressort de ce tableau que la population
enquêtée estime avoir duré dans ce quartier raison pour
laquelle on dénote que plus de 70% aient plus de 10 ans dans ce
quartier. En conséquence ils ont pris une part non négligeable
à la dégradation de leur environnement.
3.- les caractéristiques de l'habitat
Caractéristiques
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
A-Types d'habitat
|
|
|
· Concession
|
116
|
58
|
· Villa
|
62
|
31
|
· Immeuble
|
22
|
11
|
· Total
|
200
|
100,0
|
B-Types du toit
|
|
|
· Tôle ondulé
|
111
|
55,5
|
· Dalle
|
89
|
44,5
|
· Total
|
200
|
100,0
|
C-Nature du sol
|
|
|
· Cimenté
|
108
|
54,0
|
· Carrelé
|
19
|
9,5
|
· Terre battue
|
71
|
35,5
|
· Autres
|
2
|
1,0
|
Total
|
200
|
100,0
|
|
Tableau 4 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon l'habitat
Pour rappel ce tableau reflète le profil de l'habitat
des quartiers de Badalabougou, Torokorobougou, Quartier Mali, et Baco-Djicoroni
en (Commune V) du district de Bamako.
L'organisation spatiale de l'habitat fait ressortir deux
ensembles d'occupation des sols : les parcelles individuelles ou unités
d'habitation individuelle occupées par une seule famille et les
parcelles collectives constituées de plusieurs maisons ou d'immeubles
à plusieurs appartements, en général en location.
Trois types d'habitat ont été identifiés
dans l'ensemble de la zone étudiée :
· l'habitat « moderne » est doté de
l'essentiel des réseaux techniques urbains à savoir des
équipements d'assainissement considérés comme des normes
et géographiquement situé dans la zone de Baco-Djicoroni secteur
ACI.
· l'habitat « mixte " qui se caractérise par
des habitations moyennement dotées des infrastructures d'assainissement
souvent mal entretenues mais qui néanmoins arrivent à faire face
à leurs eaux usées. Ceci représente la plus grande couche
au cours de notre enquête. Ce modèle d'habitation se retrouve dans
des quartiers comme Badalabougou Torokorobougou quartier Mali, Kalaban
Coura.
· l'habitat dit « traditionnel ", est
caractérisé par des concessions mal lotis construis en
général en banco et souvent manque un système
d'assainissement et greffé à un manque d'eau. On cite à
cet effet Baco-Djicoroni secteur Dougoukoro, Sabalibougou.
Le niveau de standing du cadre bâti est assez
diversifié dans la zone d'étude et marqué par quatre
grands ensembles classés selon le niveau de standing.
· les maisons de « très haut standing "
construites en matériaux dits définitifs (parpaings/briques,
carrelage, tôle/tuile, plafond en contre
plaqué/plâtré, clôture, eau,
électricité et téléphone). Ce type de standing est
généralement caractéristique des habitats modernes ;
· les maisons de « haut standing ", identiques aux
précédentes mais à un degré de finition moindre. Ce
type de standing est également caractéristique des habitats
modernes ;
· les maisons de « standing moyen " de
degrés de finition moins élevée, sont
caractéristiques de l'habitat mixte ou moderne si l'on tient compte des
évolutions possibles dans le temps ;
26
· les maisons de « bas standing » construites
en parpaings/briques de terre non crépis ou en matériaux
provisoires (planches, torchis plus ou moins crépis).
CHAPITRE III :
Le cadre juridique de la gestion des eaux
usées
28
4- Le cadre juridique de la gestion des eaux
usées domestiques
Au Mali, deux instruments importants participent à la
mise en oeuvre de l'assainissement notamment un cadre institutionnel regroupant
divers acteurs qui interviennent dans ce secteur de l'assainissement et le
cadre juridique qui polarise un ensemble de textes de loi.
4.1- Le cadre institutionnel
Au Mali le cadre institutionnel de la gestion de
l'assainissement comprend certaines institutions de la République, des
structures étatiques, les collectivités territoriales, les
intervenants privés (les ONG, les organisations socioprofessionnelles),
les partenaires.
4.1.1- Institutions de la République
· L'Assemblée Nationale par
l'intermédiaire de sa commission développement rural et
environnement, se prononce sur les aspects (questions) d'assainissement de la
nation.
· Le Haut Conseil des Collectivités
Territoriales donne des orientations aux services chargés de
l'assainissement communal à travers le conseil communal.
· Le Conseil Economique, Social et Culturel
intervient dans toutes les questions
intéressant la
cité dont les aspects d'amélioration du cadre de vie des
populations.
4.1.2- Structures étatiques
Plusieurs départements ministériels
interviennent dans le secteur de la gestion des déchets à travers
leurs services techniques:
· Le ministre de l'environnement et de
l'assainissement au plan institutionnel c'est une mission du
ministère de l'environnement et de l'assainissement,
exécutée par la direction nationale de l'assainissement et du
contrôle des pollutions et des nuisances créée par
l'ordonnance n° 98-027/ P-RM du 25 août 1998.
Cette ordonnance en son article 2 stipule que la DNACPN a
pour mission l'élaboration des éléments de la politique
nationale en matière d'assainissement, le contrôle des pollutions
et des nuisances et d'en assurer l'exécution.
Cette mission est beaucoup plus explicitée dans le
décret n° 98-293/ P-RM fixant l'organisation et les
modalités de fonctionnement de la DNAPCN par l'intermédiaire des
articles 8 et 9 en ce qui concerne l'assainissement.
Le service régional dénommé
SRACPN. LA DRAPCN en son programme met en
place, les stratégies de politique nationale en matière
d'assainissement de contrôle de nuisance. Elle d'assurer la coordination
et le contrôle de l'exécution dudit programme par les services
subrégionaux attachés. A ce titre il est chargé de :
> Promouvoir la création d'ouvrages d'assainissement
collectifs et individuels et fournir
un appui aux collectivités territoriales en
matière de gestion des déchets liquides.
> Identifier les facteurs de pollution et de nuisance et
prescrire des mesures visant à
prévenir, à les diminuer ou à les
éliminer ;
> Veiller à l'application, à la diffusion,
au respect au niveau régional des textes législatifs et
réglementaires relatifs à l'essai et à la lutte contre les
pollutions et les nuisances.
> Elaborer et mettre un synergie les collectivités
territoriales et les organisations communautaires de base dans leurs programmes
de sensibilisation et de formation des citoyens sur les dangers liés
à l'insalubrité, aux pollutions et aux nuisances et assurer leur
suivi évaluation.
Elle fournit à la DNACPN et aux représentants de
l'état dans la région un rapport sur la gestion des
déchets des pollutions et nuisance.
La DNACPN est dirigé par un directeur régional
nommé par l'arrêté du ministre en charge de
l'environnement. Elle comprend 2 divisions :
- La division assainissement
- La division règlement et contrôle
Les chefs de division sont nommés par décision du
représentant de l'Etat dans la région sur proposition du
Directeur Régional de l'assainissement du contrôle de pollution et
de nuisance.
La direction des services urbains et d'assainissement du
district de Bamako est un service technique de la mairie centrale, elle est
chargée :
- La collecte et de l'évacuation des déchets
solides et liquides - De l'entretien des voies du district de Bamako
- Du curage des caniveaux et collecteurs
- De la vidange des fosses septiques et des installations
sanitaires. - De l'entretien des véhicules du district de Bamako
- Du balayage des rues
30
Le service qui dépend de la mairie du district de
Bamako a pour mission de gérer les centres de transit, de tri et
d'évacuation (CTTE) au niveau desquels les GIE déchargent les
déchets venant de leur collecte (donc sans la partie bio
dégradable). A ce moment il gère ou emploient les chiffonniers
qui sont attachées à chacun des (CTTE). Ces chiffonniers
effectuent le tri final des déchets et estiment ce qui est
récupérable ou pas.
Aujourd'hui la DSUVA s'est orientée au fil des ans
vers la gestion des déchets liquides du district de Bamako ayant en fait
sous sa responsabilité toute la filière déchets.
La BUPE est le service dont la direction est rattachée
à la mairie du district. Elle a été crée le 24 mars
1989 par l'arrêté n°0923 MATD-B du ministère de
l'administration territoriale et du développement de base. Elle est
représentée dans les (6) six communes du district de Bamako et a
pour mission de contribuer aux renforcements de l'application permanente et
correcte des règlements de polices urbaine notamment dans les domaines
ci après :
- La salubrité générale de la ville
- La lute contre l'établissement commercial anarchique le
long des voies et sur les places publiques
- La propreté des rues et des places publiques, des
marchés et des caniveaux
- La protection des animaux dans le district de Bamako
- L'interdiction de la culture des hautes céréales
(mais et mil) dans le district de Bamako. - L'occupation anarchique du domaine
publique
Au niveau communal, les interventions de la BUPE se font de
façon quotidienne c'est-à-dire chaque fois qu'il y a la
possibilité de sortir, la BUPE intervient, la BUPE intervient. Elle le
fait à la suite de plaintes formulées par les populations sur
instruction des autorités communales ou encore de leur propre
initiative.
En commune V la BUPE est le seul service chargé de la
surveillance et de l'application des différents règlements tout
en ayant un rôle de sensibilisation et d'information des citoyens sur ce
qu'i doivent faire pour respecter et protéger l'environnement.
Pour atteindre ces objectifs la BUPE est confrontée
à d'énormes difficultés parmi lesquelles on peut signaler
le manque de moyen logistique (moyens de déplacements, manque
d'équipements).
L'insuffisance des agents de contrôle qui se
déplacent d'ailleurs pour leurs propres moyens, l'incivisme des
populations et le manque de ressources financières freinent ces actions
dans la commune.
La BUPE entretient des relations avec les services techniques
de l'assainissement de la commune V sur les problèmes des eaux
usées, sur l'état des puisards sur le branchement des puisards
à ces caniveaux
La BUPE à l'instar des autres services techniques de
la mairie, est confrontée à un problème de moyens de
déplacement, de moyens de travail et subit la non-protection des agents
sur le terrain.
L'analphabétisme de la majorité de la
population, le non lotissement de certains quartiers rendent souvent leurs
missions difficiles.
Les brigades des services d'hygiènes est un service
technique décentralisé du gouvernorat du district de Bamako
auprès de toutes les communes du district de Bamako. Elles se fixent
comme objectifs
- de veiller à la gestion des produits alimentaires
(surtout les produits périmés) - de veiller à
l'amélioration constante du bien être des populations
- d'intervenir dans le domaine de la salubrité afin de
protéger la population contre certaines endémies.
L'intervention des services d'hygiène au niveau
communal se fait de façon très timide. Pour ce faire, les agents
doivent effectuer des sorties sur le terrain. Il faut reconnaitre qu'il y a le
manque de moyens adéquats pour le bon fonctionnement des
activités. Le manque de véhicule fait que la présence des
agents dans les concessions est rare.
En dépit de ces handicaps les agents se
déplacent par leurs propres moyens, lors de ces visites intra
domiciliaires, certains chefs de familles refusent de répondre ou
trainent avec les convocations, n'occultons pas ce dernier handicap de taille
qu'est la corruption des agents.
Le service d'hygiène collabore avec d'autres services
techniques de la mairie sur les problèmes environnementaux et sur la
situation hygiénique de nos familles.
L'objectif principal du service d'hygiène est de
prévenir les maladies et pour atteindre se objectifs, il lui faut
nécessairement le concours de la population car leur santé en
dépend.
32
Le manque de compréhension de la population,
l'incivisme et le refus de répondre aux convocations sont les principaux
problèmes auxquels les agents des services d'hygiène sont
confrontés en commune V.
Les GIE de la place ne s'occupent pas seulement de la gestion
des eaux usées domestique au niveau des concessions mais aussi d'autre
travaux comme :
- le curage et l'entretien des voies publiques
- le vidange des fosses septiques
- l'implantation du mini égout
- le ramassage des déchets dans les centres de
santé et les locaux des services publics - fabrication des poubelles
- nettoyage et l'entretien des marchés
- la désinfection
Tout comme les GIE d'autres coopératives privées
jouent le méme rôle que les premiers tels que les ONG et
associations féminines, les comités d'hygiène du
quartier.
Cependant, d'autres structures existent en l'occurrence le
secrétariat technique permanent du cadre institutionnel de la gestion
des questions environnementales (STP/CIGQE) dont la mission est de coordonner
l'ensemble des politiques de protection de l'environnement. La Direction
Nationale de la Santé et la Direction Nationale de l'Hydraulique est
impliquée dans la gestion de l'assainissement.
? Le ministère de l'habitat et de
l'urbanisme
La Direction Nationale de l'Urbanisme et de l'habitat est
chargée de l'application de la réglementation en matière
d'urbanisme et d'habitat, du développement harmonieux des
agglomérations. Elle est chargée également de
l'élaboration des schémas directeurs d'urbanisme des centres
urbains.
? Le minist~re de l'équipement et des
transports
· La direction nationale des travaux publics est
chargée de la réalisation des canaux de drainage des eaux
pluviales le long des routes à caractère national.
·
Le ministire des mines, de l'énergie et de l'eau
X
· La direction national de l'hydraulique : Dans son
ordonnance de création n° 99-014/P-RM du 01 avril 1999, il n'est
pas fait mention de l'assainissement même si on retrouve ce terme au
niveau du décret N°99-185 /P-RM du 05 juillet 1999 fixant
l'organisation et les modalités de fonctionnement de la DNH en ses
articles 8,9 et 10.
· x xX axaxxxxxXdxXlxXsxxxéX
La direction nationale de la santé: Le décret N
01-219/P-RM du 24 mai 2001 fixe l'organisation et les modalités de
fonctionnement de la direction nationale de la santé en son article 16
et définit les attributions de la division hygiène et
salubrité publique.
Le Ministère de la Santé dispose du
savoir-faire quant à la définition des facteurs
qui contribuent à la réduction de l'incidence des maladies
liées à l'eau et à l'hygiène. Il s'agit notamment
de la promotion des latrines familiales appropriées et à faible
coût en milieu rural, de la mobilisation sociale, de la communication
pour le changement de comportement, de la recherche sur la problématique
de l'hygiène publique et la salubrité, de l'IEC sur les risques
sanitaires liées à l'insalubrité de l'habitat, de la
promotion du lavage des mains après l'usage des latrines ainsi que de la
construction, de l'utilisation et de l'entretien des latrines.
· Le Ministire de l'Education
Le Ministère de l'Education est un acteur clé
du sous-secteur assainissement. En effet, les enfants jouent un rôle
important dans les activités ciblées sur les changements de
comportements en vue d'assurer une réduction de la prévalence des
maladies liées aux mauvaises pratiques d'hygiène.
Dans cette optique, l'introduction des aspects
d'hygiène dans la vie quotidienne des élèves est
essentielle. C'est la Division des Curricula du Centre National d'Education au
sein du ME qui est responsable du développement de ces curricula. Ainsi,
l'enseignement en hygiène a été intégré dans
le curriculum de l'enseignement fondamental au Mali. L'enseignement fondamental
est un bloc unique de neuf ans articulé en quatre niveaux. C'est dans le
domaine de formation en mathématiques, Sciences et Technologie que l'on
trouve les sujets relatifs à l'hygiène, à savoir
`Protéger sa santé' et `Gérer son environnement'.
En principe toute nouvelle école possède un
point d'eau moderne et des latrines, mais une grande partie des anciennes
écoles n'en ont pas. Les latrines dans les nouvelles écoles sont
séparées en cabines filles et cabines garçons dans le
même bloc.
34
? Collectivités territoriales
Les collectivités territoriales sont
constituées du District de Bamako, des 8 régions, des 49 cercles
et des 703 communes (666 communes rurales et 37 communes urbaines),
respectivement gérées par le conseil du District, les conseils
régionaux, de cercle et communaux. La loi 95-034 du 12 avril 1995
portant code des collectivités territoriales en République du
Mali reconnaît à ces dernières des compétences en
matière de protection de l'environnement.
? Le secteur privé formel et
informel:
Il est composé d'entreprises (GIE) plus ou moins
spécialisées, de quelques privés opérant dans la
collecte des déchets, de leur valorisation, de leur
récupération et leur recyclage. Les bureaux privés
spécialisés dans le domaine des études sont rares et leur
intervention se fait souvent avec des bureaux étrangers.
? Les coordinations des GIE
· Le collectif des groupements intervenant dans
l'assainissement au mali(COGIAM): il est fédérateur de la
majorité des GIE du mali dont six (6) GIE pour la ville de Bamako. Il
tente de défendre les intéréts des GIE, d'élaborer
des plans d'action permettant d'assurer la reconnaissance, le
développement et la pérennité des groupements.
· Coordination des organismes travaillant dans
l'assainissement (COTAS) représente la première tentative de
regroupement des GIE en commune IV du District de Bamako.
? La société civile (ONG et
Associations)
Les ONG, les associations intervenant dans l'assainissement
sont relativement nombreuses. Elles opèrent dans les régions, les
cercles et les communes dans tout le pays depuis des années.
La société civile joue un rôle de plus en
plus important dans la gestion des déchets par la construction
d'ouvrages et la sensibilisation.
Elle soutient les activités des GIE grâce
à un appui technique, notamment en organisant des
formations, en
aidant au montage de dossiers de demande de financement, à des dotations
en
matériels essentiellement. Les ONG et associations
d'appui aux GIE en matière d'assainissement au mali sont entre autres:
AJA mali, ALPHALOG, ENDA tiers monde, World Education, Action Mopti, Croix
rouge malienne, World Vision, Action Contre la Faim, etc.
Les coordinations des ONG sont : CCA-ONG, SECO-ONG et CAFO
(coordination des Associations et ONG Féminines) sont aussi très
actifs dans l'assainissement.
? Les partenaires techniques et financiers.
Les progrès enregistrés dans l'assainissement
de manière générale résultent en grande partie de
l'appui des partenaires au développement à travers des projets et
programmes avec l'Etat ou directement avec les collectivités
territoriales ou les associations.
Ces partenaires de plus en plus nombreux, contribuent
techniquement et financièrement à l'amélioration de
l'assainissement au Mali.
4.2- Le Cadre juridique
4.2.1- Conventions
Le Mali a ratifié plusieurs conventions internationales
relatives à la protection de l'environnement :
? La Convention Africaine sur la conservation de la nature et
des ressources naturelles
· La Convention de Bâle sur le contrôle des
mouvements transfrontières des déchets dangereux et leur
élimination ;
· La Convention de Bamako sur l'interdiction d'importation
des déchets dangereux et le contrôle des mouvements
transfrontières en Afrique ;
? La Convention de Stockholm sur les polluants organiques
persistants ;
· La Convention de Rotterdam sur le consentement
préalable en connaissance de cause applicable à certains produits
chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet d'un commerce international
;
? La Convention des Nations Unies sur la diversité
biologique ;
? La Convention Cadre des Nations Unies sur le changement
climatique.
36
4.2.2- Constitution
Comme mentionné au point A.1.3. du présent
document, les autorités politiques du Mali ont mis un accent particulier
et déterminant sur l'environnement en l'inscrivant dans le
Préambule et l'article 15 de la Constitution de 1992.
De très nombreux textes législatifs, normatifs
et règlementaires relatifs à la gestion des déchets ont
été adoptés.
Malgré l'abondance des textes, on peut relever les
insuffisances suivantes :
· Absence de textes d'application appropriés et la
difficulté de les appliquer ;
· Manque de cohérence entre les textes
édictés par les différents départements
ministériels ;
· Confusion dans l'identification des autorités
compétentes, la responsabilité du contrôle relevant
très souvent de plusieurs départements ministériels
à la fois sans qu'il n'y ait de mécanismes de concertation ;
· Méconnaissance des textes existants par la
population et par certains pouvoirs publics euxmêmes.
Cet état des lieux socio-économiques,
technique, institutionnel et juridique justifie à lui seul
l'élaboration de la Politique National d'Assainissement. Soulignons que
l'émiettement des textes et des attributions résulte en grande
partie de la dimension multisectorielle de l'assainissement, qui jusqu'à
présent a plutôt contribué à limiter la performance
globale du secteur. L'enjeu est donc de redéfinir le contour de
l'intervention publique et le rôle des différents acteurs afin
d'une part d'éviter les chevauchements et d'autre part d'assurer la
cohérence et la bonne marche du secteur de l'assainissement.
Les problèmes d'assainissement, un secteur essentiel
pour l'eau, l'environnement et l'aménagement du territoire sont
abordés dans de nombreux textes. Le texte juridique qui précise
l'acte d'assainissement est la loi N° 01-020/du 30 MAI 2001 portant code
de l'environnement qui confère à l'assainissement un
caractère transversal.
La sanction de ceux qui gèrent mal leurs eaux
usées
52%
Non
48%
Oui
Graphique 2 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon leur volonté de sanctionner
Il ressort de ce tableau que la population
enquêtée est à mesure d'appréhender la question de
l'environnement sous son volet sanction. Près de la moitié de la
population enquêtée plus précisément les 48%.
Et à chaque fois que la question a été
de savoir pourquoi ne pas sanctionner, les 52%restant ont m'a répondu
qu'il faudrait que les autorités centrales et locales traitant plus la
question comme priorité dans leur différent plan d'action.
Dès lors, on peut comprendre l'inexistence de textes
de lois qui lui sont spécifiques. Cependant, la multiplicité des
sources n'exclut pas des lacunes, des insuffisances et des contradictions qui
rendent nécessaire une évolution du droit au demeurant
déjà engagée. De plus, au nombre des textes d'application
(décrets et arrétés) prévus par les dispositions
législatives, peu ont été élaborés et
adoptés.
A cette insuffisance conceptuelle des textes, s'ajoute
l'absence d'une véritable stratégie de leur mise en oeuvre
(information, vulgarisation, sensibilisation, traduction, suivi,
actualisation).
A l'instar du cadre juridique, le cadre institutionnel de
l'assainissement se caractérise par une multitude d'acteurs dont le
rôle central revient au Ministère de l'Environnement et du Cadre
de Vie et au ministère de l'agriculture, de l'hydraulique et des
ressources halieutiques. A côté de ces départements
ministériels, d'autres départements tels que ceux de la
Santé, des Infrastructures jouent un rôle non
négligeable.
Les principaux ministères clés sont assez bien
déconcentrés mais buttent, à l'instar de la commune V,
à l'insuffisance des capacités (ressources humaines,
matérielles et financières).
38
Pour autant, le rôle essentiel revient aux
collectivités territoriales investies de la maîtrise d'ouvrage en
matière d'assainissement et qui doivent s'appuyer sur les acteurs du
secteur public et privé et les partenaires au développement.
Au total, cette situation peut être d'une part, source
de contradictions entre les textes et, d'autre part, cause de conflits et de
chevauchements de compétences entre les différents acteurs.
Les Constats : les eaux usées sont
évacuées sans aucun traitement préalable les conditions de
stockage des produits sont mauvaises, car elles se font par simple emmagasinage
et les produits sont parfois mal emballés. En résumé on
note :
- L'insuffisance des textes réglementaires d'application
de la loi.
- Le manque d'infrastructure et de matériel de
contrôle.
- L'insuffisance de personnel qualifié.
- La plupart des structures ne disposent pas de service
chargé d'IEC
- Les contraintes financières.
Répartition des chefs de ménages selon
leurs connaissances des textes de
l'assainissement
Effectifs
Oui
3%
Non
46%
NSP
1%
Graphique 6 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon leur connaissance des testes de
l'assainissement
Ce graphique est l'illustration de la méconnaissance des
textes de lois en matière d'assainissement.
Ce sont seulement les 6% de la population enquêté
qui ont connaissance des lois par rapport à l'assainissement. Cela
constitue un facteur aggravant l'insalubrité.
CHAPITRE IV
La production, collecte et évacuation des
eaux usées domestiques
40
5.- Production, collecte et évacuation des eaux
usées domestiques
5.1- Production des eaux usées domestiques
La commune V étant une collectivité
territoriale où il n'y a pas d'usine, seul l'homme est
l'élément le plus déterminant dans la production des eaux
usées dans la dite commune. Ici les femmes sont les premières
intéressées car elles sont les piliers du foyer. Ceci justifie
par les inestimables travaux liés à l'eau pour la satisfaction
des besoins quotidiens par rapport à l'hygiène et à la
consommation qui ne cessent d'accroitre.
La production des eaux usées domestiques est
estimée à 32 000 m3/jour pour Bamako la capitale. Ces eaux
proviennent pour la plupart des activités de lessive, bain,
vaisselle.
. Les eaux de douches
La quête de la propriété du corps est une
activité humaine, en se lavant déverse une certaine
quantité d'eau (25 à 30 litres /jours) et par personnes. Pour ces
eaux il est recommandé de construire des puisards pour les stokers.
. Les eaux de vaisselle et lessive
Produite quotidiennement pour la plus part des eaux de cuisines
et de lessive elles constituent en grande partie les eaux usées
domestiques.
. Autres
Nous constatons qu'il existe d'autre moyen de production des
eaux usées à savoir :
-les eaux issues des aires de lavage : elles sont produites
après le lavage des motos des voitures etc.
-les eaux usées des différents travaux essuyage du
sol des portes des vitres etc. 5.2- La collecte des eaux
usées
Les eaux usées domestiques sont colletées soit
dans des ouvrages individuels (les latrines, les puisards, les fosses
septiques) ou collectifs ou semi collectifs (les égouts classiques)
Les ouvrages d'assainissement individuels sont les plus
courants. Ils sont caractérisés souvent par des
défaillances au niveau de leur conception, de leur réalisation et
leur entretien. L'étroitesse des lots à usage d'habitation dans
les grands centres urbains rend difficile le respect des normes.
Quant à l'assainissement collectif et semi collectif, on
peut noter l'existence de quelques systèmes, pour la plupart à
Bamako (réseaux d'égout classique et réseaux de mini
égout).
Ces réseaux, pour la plupart, sont mal entretenus,
bouchés et sont dans un mauvais état de fonctionnement du fait
des contraintes liées à l'insuffisance des moyens humains,
techniques et financiers. Alors, ces eaux usées sont le plus souvent
déversées dans les rues, les caniveaux, collecteurs.
On constate le plus souvent par insuffisance de manque
d'ouvrage ou par incivisme, le déversement anarchique de ces eaux dans
les rues, les caniveaux destinés à l'évacuation des eaux
de pluie.
5.2.1- Fosse septique
Figure1 : schéma d'une fosse septique source
(encyclopédie internet)
La fosse septique assure la liquéfaction partielle des
matières polluantes concentrées dans les eaux usées ainsi
que la rétention des matières solides et des déchets
flottants.
Avantages
La fosse assure un prétraitement efficace et une
liquéfaction des rejets indispensable à la phase
d'épuration de l'eau qui suit la fosse.
Elle peut constituer une alternative économique aux
réseaux d'assainissement dans certains cas. Une étude des
économies réalisées doit cependant être
réalisée dans chaque cas.
Inconvénients
Les fosses septiques coütent plus cher que la plupart des
systèmes d'assainissement individuel et ne sont pas, le plus souvent,
à la portée des classes défavorisées.
42
Une forte quantité d'eau canalisée est
nécessaire pour chasser les déchets des toilettes alimentant la
fosse.
Les eaux sortant de la fosse septique ne sont pas
épurées. Ce type d'ouvrage n'assure qu'un prétraitement
n'éliminant que très peu, voire pas du tout, la pollution. En
particulier, les germes bactériens ne sont absolument pas
arrêtés. Une grande partie des problèmes posés par
les fosses septiques est due à ce qu'on néglige trop souvent le
traitement de ces effluents.
Pour l'irrigation, les rejets de fosses septiques posent des
problèmes sanitaires.
La construction comme l'entretien des fosses septiques
nécessitent une main d'oeuvre relativement spécialisée qui
n'est pas toujours présente dans les zones à faible
revenus1.
Les matières solides s'accumulent, en
général, dans un premier compartiment et subissent une
fermentation anaérobie basique que l'on appelle « digestion ».
Cette digestion entraîne la production de gaz carbonique,
d'hydrogène sulfureux et de méthane. A la surface, les bulles
entraînent des particules de boues qui finissent par former une
croûte appelée « chapeau ». Au fond, les matières
solides se déposent. Un conduit de ventilation doit donc assurer
l'évacuation des gaz tandis que des vidanges périodiques doivent
permettre l'évacuation des matières solides.
Après ce premier compartiment, un deuxième1
reçoit les effluents décantés sous la forme d'un liquide
clair. Nous allons voir plus en détail le principe de traitement.
Or, après un certain temps, en général
de 1 à 3 jours, si aucun ouvrage annexe n'est présent, le liquide
ainsi prétraité sort de la fosse et est évacué par
des puits perdus ou des drains de terre cuite disposés en
tranchée. Une grande partie des problèmes posés par les
fosses septiques sont dus à ce qu'on néglige trop souvent le
traitement de ces effluents
Les fosses septiques sont conçues, entre autres, pour
assurer l'immobilité du liquide et, par voie de conséquence,
faciliter la sédimentation des matières solides en suspension,
dont on se débarrasse ensuite en enlevant périodiquement le
dépôt. Tout dépend de la durée de rétention,
des dispositifs d'arrivée et de sortie du liquide ainsi que de la
fréquence de vidange du dépôt.
Lorsque de fortes chasses arrivent dans la fosse, elles
entraînent une concentration momentanément élevée de
matières solides en suspension dans l'effluent par suite du brassage que
subissent les dépôts déjà constitués.
1 Système de rejet des fosses septiques, guide
de l'assainissement individuel, organisation mondial de la santé
Graisses, huiles et autres matériaux plus
légers que l'eau flottent à la surface et constituent une couche
d'écume susceptible de se transformer en croûte assez dure. Les
liquides se déplacent alors entre cette croûte et le
dépôt.
Les effluents sortant des fosses septiques sont
anaérobies et contiennent un nombre important de germes
pathogènes pouvant constituer une source d'infection. Leur utilisation
pour l'irrigation des cultures ou leur décharge dans les canaux ou les
drains de surface posent problèmes et on se doit de consulter les
autorités sanitaires locales.
5.2.2- Puisard
Un puisard pour le drainage consiste en un système
mécanique visant à abaisser le niveau d'eau au moyen de tuyaux et
à dissiper en grande partie l'énergie produite par l'eau. Les
bassins de sédimentation en béton, les tuyaux verticaux en
plastique et les ponceaux d'acier inclinés sont tous des exemples de
puisards.
Selon Mr Moussa Bah responsable du projet de
réalisation des quelques puisards expérimentales en commune V et
plus précisément celui de Sabalibougou, nous citons : «
La commune V ne fait pas exception au district de Bamako. Le constat est
accablant, l'insalubrité ce traduit par l'incivisme des populations, le
manque de moyens d'éducation,
déficit de communication et d'information
d'infrastructures et enfin le manque de volontépolitique. Mr
bah dans son intervention nous fait comprendre que ces quelques puisards
à
moindre couts peuvent être des solutions durable dans
la gestion des eaux usées domestiques ».
Les latrines traditionnelles
Photos 1 : cliché personnel (janvier 2009)
La latrine traditionnelle est la technologie la plus
répandue. Elle offre, après la défécation dans la
nature, le plus bas niveau de service. La latrine type traditionnelle
présente des risques sanitaires pour les usagers.
44
C'est une simple fosse d'environ 2m de profondeur recouverte
soit d'une dalle possédant un trou de défécation, soit
d'une planche posée en travers de la fosse, ou encore d'un simple
assemblage de branches recouvert de boues séchées ou de terre.
Des troncs d'arbre tiennent lieu de poteaux de soutènement de la fosse
pour supporter le poids de la dalle et de l'usager.
Les risques d'effondrement sont plus grands, et le nettoyage est
rendu plus compliqué du fait de la forme conique de la plateforme au
milieu de laquelle se situe le trou de défécation.
Le support doit s'appuyer sur un rebord suffisamment
étanche pour que l'eau de surface ne pénètre pas dans la
fosse.
Il n'est pas rare de voir qu'en surface, l'intérieur
de la superstructure comprend un endroit surélevé qui peut servir
de lieu de stockage. En milieu rural, les superstructures ne sont
généralement pas couvertes.
Avantages
- Ne coûte pas cher ;
- Réalisable par l'usager (surtout en milieu rural) ;
- Pas besoin d'eau pour fonctionner ;
- Facile à entretenir.
Inconvénients
Nuisance considérable en raison de la présence des
mouches et insectes (et moustiques si la fosse est humide), mauvaises odeurs,
vidange impossible sans détruire les supports.
Photos 3 : latrine à dalle sinplat (source : étude
des diffusions d'ouvrages d'assainissement autonome 2010) pages 8
Elle est généralement utilisée en milieu
rural et facile à réaliser.
La fosse
La fosse est en général de forme circulaire.
Son emplacement est fonction de la nature du sol. Elle est souvent
implantée dans un angle de la concession. La profondeur de la fosse
varie de 1,5m à 2,5m, avec une faible profondeur si la nappe
phréatique est proche.
Au cours du creusement, si un effondrement des parois de la
fosse survient, un soutènement
temporaire est utilisé. Une
fois la fosse creusée, les parois sont renforcées par une
maçonnerie
en brique sur un mètre environ. Selon les moyens et les
matériaux disponibles, le renforcement peut être fait avec un ft
de large diamètre ou d'autres matériaux de
récupération..
La dalle
Elle est un des éléments les plus importants de
la latrine, car l'utilisation d'une petite dalle de type Sanplat
(abréviation de Sanitary Platform, plate-forme sanitaire) de 1m à
1,50m de diamètre, permet de renforcer la sécurité du
dispositif, d'ajouter des emplacements pour les pieds et de rendre le nettoyage
plus facile.
La forme la plus utilisée est celle d'un dôme.
Cette forme permet de réduire l'épaisseur de la dalle et d'en
supprimer le renforcement, car la dalle travaille alors en compression. Le trou
de défécation est fermé par un couvercle amovible de
même forme.
La jonction entre la dalle et le sol doit être rendue
étanche afin d'éviter les infiltrations d'eau, d'insectes ou
d'odeurs. Certaines dalles comportent des trous d'aération avec tubage
grillagé (recommandé) et d'autres pas.
La superstructure
Elle sert essentiellement à procurer une intimité
à l'usager, et à protéger la latrine des
intempéries.
La forme est variée, elle peut comporter une porte. Les
matériaux utilisés sont généralement de terre, une
toiture végétale ou en tôles ondulées, des bambous
ou de la paille, etc.
A l'intérieur de la superstructure, il n'est pas rare de
voir l'emplacement de plusieurs anciennes fosses.
Avantages et inconvénients
Même avec une latrine à fosse simple de bonne
construction, les odeurs et les insectes peuvent continuer à poser
problème si le trou de la dalle n'est pas fermé ou si la dalle
n'est pas étanche. De plus, si la superstructure n'est pas
ventilée et que le climat est chaud, l'utilisation de la latrine peut
devenir insupportable. La prolifération des insectes peut être
limitée si la fosse reste bien sèche, donc si le sol absorbe
assez rapidement les liquides. En revanche, les mouches prolifèrent
même dans une fosse sèche et peuvent continuer à être
vecteurs de maladies.
Si l'entretien est défectueux, que ce soit par
négligence ou par manque d'organisation, la contamination est
inéluctable. De même, si la construction est approximative, les
risques sont accrus : effondrement de la fosse, infiltration d'eau et
débordement, etc.
46
Latrines VIP à double fosse
La fosse
Elle reçoit les excréta et permet
l'infiltration des liquides dans le sol. Elle est séparée par un
mur qui divise la fosse en deux parties égales. Le mur est
élevé jusqu'au niveau du soubassement et est enduit au mortier de
ciment. Les dimensions de la fosse sont variables. Elles sont
généralement de 1,40m x 1,45m :
Si le nombre d'utilisateurs est inférieur ou égal
à 20, la profondeur est de 1,75m ; Si le nombre d'utilisateurs est
supérieur à 20, la profondeur est de 2m.
A cela, il faut ajouter les fouilles du soubassement de 20cm
de large sur une profondeur correspondant à l'épaisseur de la
terre arable (15 à 20cm). Les fosses sont au nombre de deux sous chaque
cabine. Elles sont utilisées alternativement. Lorsqu'une fosse est
pleine, elle est fermée pendant que la deuxième est mise en
service. La vidange des boues ne se fera qu'après deux à trois
années de décomposition.
Le soubassement
Il est réalisé en parpaings de 15 pleins ou
creux, remplis au mortier de ciment pendant la construction. Ce soubassement
sert de support pour les dalles. Il est construit tout autour de la fosse sur
5m de béton de forme, dosé à 250kg/m3. Le soubassement est
réalisé avec 2 rangées de parpaings. Pour éviter
que les eaux de pluie ne pénètrent dans les latrines, un remblai
est aménagé tout autour du soubassement avec une pente d'environ
3 % vers l'extérieur des latrines.
Les dalles
Les dalles sont au nombre de huit. Les quatre
premières supportent la superstructure et les deux cheminées de
ventilation. Les 8 dalles servent toutes de couverture pour les fosses. Elles
sont de 3 types :
Deux dalles, chacune avec un trou de défécation :
92,5 x 65cm Deux dalles, chacune avec un trou de ventilation : 92,5 x 45cm
Quatre dalles de vidange 92,5 x 35cm
Les dalles sont dosées à 350kg/m3 (soit 50kg de
ciment pour 120 litres de gravier et 60 litres de sable).
Le ferraillage des dalles est effectué avec des fers
torsadés de diamètre 6 et 10.
La superstructure
Elle protège l'usager contre les intempéries et
assure son intimité. L'intérieur doit être ombragé
pour ne pas attirer les mouches. Elle est réalisée en parpaings
creux de 10 ou de 15 et parfois même en briques de terre.
De forme généralement rectangulaire, elle peut
aussi être en spirale. Dans ce dernier cas, elle ne nécessite pas
de porte. Le dosage du mortier servant à la construction de la
superstructure en ciment est de 250kg/m3 (soit 50 kg de ciment pour 200 litres
de sable)
A l'intérieur de la superstructure les fosses sont
fermées avec un couvercle pour réduire le risque de contamination
du fait des mouches et autres insectes.
La cheminée de ventilation
Les cheminées sont en tuyau PVC ou en
éléments fabriqués en ciment (claustras) de forme
parallélépipédique (25 x 25 x 20cm). Ils sont munis d'un
grillage anti moustique sur l'avant dernier élément.
Avantages Réalisable par
l'usager avec l'aide d'un maçon formé ; Pas besoin d'eau pour
fonctionner ;
Facile à entretenir ;
Peu d'odeur et peu de mouches ;
Adapté à tout matériau de nettoyage anal
(solide comme liquide).
Inconvénients
Relativement cher (utilisation importante de ciment pour les
deux fosses et la superstructure) ; Obscurité indispensable à
l'intérieur de la cabine pour lutter contre les mouches fonctionne bien
lorsqu'elle est convenablement orientée au vent, aucun obstacle (arbre
et bâtiment) environnant ne doit dépasser la cheminée de
ventilation ;
Vidange recommandée avec le camion spiros.
Les latrines Eco San à double fosse type
CREPA1
Leur fonctionnement est basé sur le principe de
séchage des fèces. Les latrines Eco San sont essentiellement
constituées des éléments suivants :
Deux compartiments de fosses surélevées
fonctionnant de manière alternative.
Ces compartiments reposent sur un béton de
propreté de 10cm d'épaisseur. Chaque
compartiment est muni
d'une porte métallique utilisée pour la vidange après
l'hygiénisation
des fèces. Ces portes métalliques sont
peintes en noir et orientées vers le soleil pour assurer un
1 Etude des conditions de diffusion des ouvrages
d'assainissement autonome Eau Vive (mars 2010)
48
bon séchage des fèces. Les fèces
hygiénisées sont ainsi utilisées pour les champs comme
fertilisants.
Dalles de fermeture des fosses
Elles sont munies de deux trous de défécation
(usage alterné selon la fosse utilisée), de poses pieds et de
deux rigoles pour l'évacuation des urines d'un côté et des
eaux de nettoyage anal de l'autre côté.
Une superstructure
La superstructure est construite en agglos creux de 15,
au-dessus des fosses. Elle est constituée des murs, d'un toit, d'une
porte et d'ouvertures au niveau supérieur pour assurer l'aération
et l'éclairage dans la cabine. Elle assure l'intimité de
l'usager. Trois marches d'escalier en béton de 60cm de hauteur (chacune
20cm) permettent d'accéder à la cabine.
Des tuyaux de ventilation
Chaque fosse est munie d'un tuyau de ventilation, en PVC
construit avec des éléments de briques en U d'une dimension de 15
x 10cm.
Les tuyaux de ventilation permettent l'aération des
fosses et empéchent les mauvaises odeurs.
L'entretien des ouvrages se résume essentiellement :
Au nettoyage périodique du plancher des latrines en
évacuant entièrement les eaux usées dans le plateau
absorbant ;
A la vidange du compartiment rempli après une
période d'hygiénisation de 6 mois ;
A l'utilisation d'une poignée de cendre ou de terre
après chaque utilisation des latrines.
Matériaux de construction
- Ciment
Le ciment livré en sac étanche. Le dosage est
de 350 kg/m3 pour la dalle, 150 kg/m3 pour le béton de propreté
et 250 kg/m3 pour le mortier. L'eau de gachage des bétons et mortiers
est obligatoirement de qualité convenable.
- Sable et gravier
Le sable utilisé pour les bétons et les
mortiers est exempt de matière terreuse. La granulométrie
n'excède pas 5mm. Le sable pour mortier et béton est lavé
ou provient de la rivière. Le gravier est homogène. Il
résiste à l'écrasement du choc et à l'usure par
abrasion.
- Fer à béton
Les fers à béton doivent être conformes au
plan de ferraillage et exempts de traces de rouille. Les fers utilisés
sont de diamètre 10.
Un ouvrage Ecosan en matériaux durables coûte
environ 240.000 FCFA. Ce montant doit être actualisé en fonction
du coût des matériaux de construction.
Latrines en matériaux durables et
locaux
Le coüt d'une latrine Eco San avec fosse en ciment et
superstructure en banco est d'environ 125.000 FCFA.
Quelques avantages des latrines Eco San
- Changement de comportement des utilisateurs vis-à-vis
de l'hygiène et de l'assainissement ;
- Réduction des maladies dues à la mauvaise
gestion des excréta ;
- Economie d'argent pour la vidange ;
- Augmentation de la production agricole par l'utilisation des
urines et des produits de vidange compostés ;
- Réduction de la contamination des eaux de surface et
souterraines ;
- Facilité d'entretien ;
- Pas besoin d'eau pour le fonctionnement.
- Inconvénients
- Nécessite l'intervention d'un maçon formé
;
- Coût de construction relativement élevé
;
- Coüt supplémentaire pour l'acquisition des fts de
stockage de l'urine ; - N'accepte pas d'eau pour le nettoyage anal ;
- Ajout de la cendre à chaque utilisation ;
- Fosse surélevée nécessitant des escaliers
pour y accéder ;
- Accrochage des fèces aux bordures du trou de
défécation ;
- Risque résiduel de contamination par la manipulation
des déchets.
Latrines publiques
Dans les lieux publics (écoles, marchés, CSCOM)
les ouvrages d'assainissement autonome inadéquats ne constituent pas
seulement un danger pour la santé, mais compromettent la
fréquentation de ces lieux. Il n'existe pas de données fiables en
termes de taux de couverture ou de plans types homologués.
Cependant, les données limitées qui ont
été recueillies lors de nos enquêtes montrent que 60 % de
ces structures présentent des problèmes d'entretien (odeurs et
vidange).
50
Sur les places publiques des marchés, elles sont
généralement construites en deux blocs séparés
(hommes et femmes), et dans les écoles visitées, on recense trois
blocs séparés : le bloc des filles, le bloc des garçons et
celui des maîtres.
Assainissement semi-collectif et collectif
L'assainissement semi collectif porte le système de
réseaux d'égout à faible diamètre. Ce
système qui se trouve à ses débuts se rencontre seulement
à Bamako pour 37,5 km au niveau de trois quartiers (Banconi Flabougou :
12 km, Baco-Djicoroni : 25 km et l'hippodrome 0,5 km. Les concessions
raccordées sont au nombre 648. A Mopti, le réseau a une longueur
de 7,2 km.
S'agissant de l'assainissement collectif, la ville de Bamako
qui est la plus équipée ne dispose que de 9 petits réseaux
d'assainissement enterrés dont la longueur fait 27 km et qui ne
desservent que 1,5% de la population. Ces réseaux pour la plupart mal
entretenus, bouchés sont dans un mauvais état de fonctionnent.
Ces infrastructures sont essentiellement concentrées
dans le District de Bamako qui compte environ 27 km de réseau classique
desservant entre autre : le centre commercial, la base aérienne et
Badalabougou Sema. Les effluents drainés par ces réseaux sont
aussi évacués dans le fleuve sans un traitement final.
Ces dernières années se développent de
petits Réseaux à Faible Diamètre (REFAID), qui de
façon générale conduisent les eaux usées dans une
station d'épuration. Les Eaux ainsi épurées sont
rejetées dans le milieu récepteur.
Le réseau d'égouts de faible diamètre ou
système SBS (Small bore sewer) est un réseau utilisé
là où le réseau classique ne conviendrait pas
économiquement. Le réseau reçoit uniquement l'effluent
liquide des eaux usées prétraitées qu'il évacue
vers un exutoire. Les solides susceptibles d'obstruer les égouts sont
retenus dans des fosses intermédiaires (ou fosses interception)
installées en amont dans chaque raccordement au réseau.
Photo 3 : regard de branchement photo 4 : lavoir point de
raccordement
Source : projet pilote à l'hippodrome
Le réseau d'égouts de faible diamètre
comprend :
· le point de raccordement de la maison ;
· les fosses d'interception ;
· les canalisations et leurs accessoires ;
· la station d'épuration.
Photo 5 : unité de traitement source projet pilote de
l'hippodrome
Principe de fonctionnement
Les solides et le liquide des eaux usées sont
séparés dans la fosse d'interception. La fosse d'interception en
plus de la décantation sert à la digestion et au stockage des
boues. La partie liquide ainsi recueillie est canalisée dans un
réseau d'égout de faible diamètre (entre 50 et 150 mm). De
plus la vitesse de l'écoulement peut être diminuée puisque
l'absence de solides élimine la possibilité de
sédimentation qui pourrait obstruer le réseau. Le liquide est
ainsi évacué vers un exutoire (système de traitement,
cours d'eau, caniveau d'eau pluviale, égouts classiques) selon les
caractéristiques de l'effluent et les exigences du milieu
récepteur.
Avantages et contraintes
Le système d'assainissement par canalisations de petit
diamètre présente les avantages suivants :
· Coüt de pose des canalisations réduit ;
· Coüt des matériaux réduit : conduites
de faible diamètre, petites pompes, utilisation de clean out à la
place des regards de visite ;
·
52
Installations de traitement réduites car
dégrillage, dessablage et décantation primaire
réalisés dans la fosse d'interception ;
· Pas de problème d'auto curage donc
possibilité de fonctionner avec des débits faibles ;
· Protection de la nappe phréatique.
Cependant pour mettre en oeuvre un système
d'assainissement par canalisations de petit diamètre il faut vaincre les
contraintes suivantes :
· vidange régulière des fosses d'interception
;
· gestion adéquate des boues de vidange ;
· prévention des branchements illégaux ;
· nécessité d'une station de pompage au cas
où la topographie serait défavorable ;
Selon Mr Mamadou Doumbia, responsable du projet palu de la
Mairie du District de Bamako le système de mini égout est la
technologie qui s'adapte plus à la lutte contre les eaux usées
domestiques.
Selon les réalisateurs du système de mini
égout du quartier-Mali, d'Hamadallaye et de sogoniko la situation
actuelle de l'assainissement est alarmante depuis deux décennies
c'est-àdire depuis les années 1980. Monsieur Doumbia qui a vu
cette ville s'agrandir retient que jeune il jouait dans les caniveaux qui
servent aujourd'hui de moyens d'évacuation des eaux usées. Dans
son analyse les causes de l'insalubrité sont :
- Insuffisance des infrastructures
- Manque d'entretien de l'existant
- Comportement de la population, le fait que les ruraux qui
exportent des habitudes qui ne s'adaptent pas forcement avec la vie en grande
ville.
- Insuffisance du financement de l'état et des
partenaires financiers
- Déficits de volonté politique
- Manque de participation financière des principaux
bénéficiaires
- Manque de structures populaires
- Comités de gestion des infrastructures
Il nous fait savoir que sa cette liste n'est pas exhaustive.
Comme solution il retient qu'il faut plus vulgariser le
système de mini égout parce l'approche gestion autonome a
montré ces limites pour la simple raison si toi tu gères tes eaux
usées avec des infrastructures adéquates ton voisin
expédie ces eaux dans la rue cela va de soi que cette solution ne
s'adapte pas il faut un système commun et une prise de conscience
commune.
5.2- Système d'évacuation
La population continue d'utiliser la rue comme moyen
d'évacuation des eaux usées domestiques.
Les GIE et la mairie n'interviennent pas dans la gestion des
déchets liquides domestiques, mais en commune II et III ces mairies
possèdent des spiros contrairement à notre
collectivitéd'étude qui n'en a pas. 5.2.1-
Recourt au camion spiros
Les camions citernes sont des véhicules citerne
destinés à l'évacuation des déchets liquides. Ce
sont les GIE qui en détiennent le monopole. En commune V il en existe
une vingtaine dont la plus part sont en mauvais état.
5.2.2- Evaluation manuelle
La majeure partie des quartiers de a commune V est
caractérisée par le manque de moyens financier et par
conséquent une absence d'infrastructure d'assainissement adéquat.
Dans certains cas le système est très mal conçu.
De ce constat ces populations s'adonnent à la pratique
du vidange manuel qui consiste à puiser l'eau usée de la fosse
septique ou du puisard pour l'évacuer soit dans la rue soit dans le
caniveaux ou le collecteur.
Ce système de vidange mécanique pratiqué
sur notre site d'étude il est malsain et ne fait qu'accentué
l'état de dégradation du notre environnement qu'on a l'obligation
de protéger par tous les moyens.
Camions et
caniveaux; 5;
3%
repartition des chefs de ménages selon leur
moyen
d'évacuation
Mini égout;
90; 45%
Camions et
rue; 46; 23%
Camions
spiros ; 52;
26%
Caniveaux et
collecteurs;
5; 3%
Graphique7 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon leur moyen d'évacuation des eaux
usées
54
Au vu de ce tableau nous constatons que la 45% des chefs de
ménages enquêtés se disent relier à un
système de mini égout. Ce qui est inquiétant c'est le fait
que la population par souci de se débarrasser de leur eaux usées
conçoivent des systèmes qui n'on rien à avoir avec les
mini égouts dont nous sollicitons pour toute les communes de Bamako.
Source : cliché personnel janvier 2009
CHAPITRE V :
Opinion de la population sur les eaux
usées domestiques
56
6.- Opinion de la population sur les des eaux
usées domestiques
6.1- Etat d'insalubrité du quartier
Rapport de salubrité
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Propre
|
26
|
13
|
Peu propre
|
99
|
49,5
|
Sale
|
68
|
34
|
Très sale
|
4
|
2,0
|
Non répondu
|
3
|
1,5
|
Total
|
200
|
100
|
|
Tableau 6 : répartition de notre échantillon (200
chefs de ménages) selon l'état d'insalubrité du
quartier
Ce tableau dénote un triste constat de l'état
d'insalubrité du quartier. Seulement 13% ont accepté
l'état de propreté de leur quartier. Ceux qui ont pensé
que le quartier est propre sont dans des quartiers de haut standing. Dans la
plus part des cas c'est le quartier de BacoDjicoroni la zone ACI qui on
répondu positif à cette question.
6.2- Souhait de changer de quartier
Le tableau ci-dessous nous montre que sur les 200 chefs de
ménages enquêtés nous constatons que 42% seulement ont
émis le souhait de rester dans leur quartier respectif et les 115 autres
sont tous prêt à partir.
La raison de leur départ ne s'explique pas forcement
par l'insalubrité du quartier qui est la raison fondamentale mais aussi
soucieux d'avoir un chez soi il loue ces habitations. Ils nous ont aussi fait
part du nombre pléthorique de personnes dans les familles ce qui
explique également la mauvaise gestion des eaux usées surtout
domestique.
42,5%
OUI
NON
57%
Graphique 8 : répartition des chefs de ménages en
vue d'un changement de quartier
6.3- Cause de l'insalubrité
Le déficit d'assainissement dans les quartiers
précaires, amène les ménages à déverser
leurs eaux usées dans les rues et ruelles. Des espaces
aménagés ou non, appelés déversoirs d'eaux
usées sont alors choisis dans les rues par les populations pour servir
de lieux d'évacuation quotidienne des eaux usées domestiques.
Dans ces quartiers défavorisés, aucun
système d'évacuation des eaux usées n'est construit ; le
système d'égouttage étant très onéreux pour
les populations qui y vivent. Dans ces conditions, deux possibilités
s'offrent aux populations riveraines : l'évacuation des eaux dans les
rues, et l'utilisation des fosses. Très peu de ménages optent
pour la deuxième option. La taille des ménages est en moyenne de
5 à 6 habitants par ménage.
Le coût et la maintenance des fosses constituent un
problème pour ces populations majoritairement en dessous du seuil de
pauvreté. De plus, la promiscuité des habitations constitue un
frein à un système assainissement adéquat. Tout cela
conduit les ménages à choisir la première option,
c'est-à-dire à recourir aux rues et terrains vagues comme mode
d'évacuation des eaux usées. L'insuffisance du réseau de
drainage, s'exprime par la stagnation des eaux sales dans la commune V.
Ces eaux se concentrent dans des canalisations de fortunes
mises en place par les populations
pour détourner les eaux
usées de leur habitat sans se soucier du voisin. Ces modes de
gestion
des eaux usées sont très souvent à l'origine de
différends entre les populations. Parfois, les
58
déversoirs d'eaux usées communiquent avec les eaux
stagnantes. L'occupation des rues par les eaux stagnantes est visible à
travers le quartier étudié.
6.4- Conséquences
Nous avons deux formes de conséquences : environnementale
et humaines 6.4.1- Conséquences environnementales
L'environnement n'est pas épargné. En effet,
les nombreux gaz qui montent dans l'air polluent le cadre de vie. Les eaux
usées qu'elles soient industrielles ou domestiques ont toujours un
impact nocif vis-à-vis de l'environnement. Et cela est encore grave
surtout si elles ne sont pas traités avant leur rejet dans un
exutoire.
Les eaux polluées d'une manière
générale ont des effets négatifs sur l'environnement. Le
déversement anarchique des eaux usées domestiques, le
défaut de conception et de réalisation des ouvrages sont autant
de causes de contamination des sols, de l'air, des eaux de surface et des eaux
souterraines. Ajoutons à cela la pollution de la nappe
phréatique.
Effet de très nombreux produits chimiques sont
déversés par les teinturières dans les caniveaux ou dans
la rue. Le phénomène est d'autant plus inquiétant que ces
teinturières sont de plus en plus nombreuses.
Ainsi au niveau de la végétation les eaux
polluées dégradent le système d'évapotransmission
par l'introduction de substance chimiques nocives pour les nourricières
ceci entraine la disparition de certaines espèces
végétales si le phénomène est trop accentué.
C'est le cas de la mare artificielle.
Quant aux animaux ils sont atteints soit par
l'intermédiaire de la végétation dégradée
par les eaux polluées soit par les cours d'eaux naturelles qui
aboutissent aux puits et au cours d'eau.
Ainsi bien que traitées nos eaux de consommation
n'échappent pas totalement à cette pollution qui serait encore
plus grave au niveau des puits creusés dans un sol
sédimentaire.
En ce qui concerne la commune V précisément, le
phénomène est très inquiétant. Si nous prenons le
marché de Sabalibougou qui est le principal centre où
s'approvisionne la population en denrées alimentaires, on remarque qu'il
reste beaucoup à faire.
A partir des avis des populations, on peut estimer que les
problèmes environnementaux, causés par les eaux usées
fortement chargées, sont préoccupants dans la zone d'étude
puis qu'ils sont cités par 75% des ménages qui les
perçoivent en terme de :
· pollution et de dégradation de la qualité
de la ressource en eau citée par 78% des
ménages avec comme
conséquence la disparition des espèces aquatiques (poissons) ;
· contamination des sols évoquée par 63% des
ménages entraînant la détérioration de la
qualité des sols l'érosion et le ravinement.
· détérioration du cadre de vie, la
destruction du patrimoine urbain, l'in esthétisme, l'insalubrité
et le gène des voisins évoqués par 40% des ménages
interrogés ;
· risques de maladies et autres malaises, le
ralentissement des activités socioéconomiques et les risques
accrus d'accidents reconnus par 30,1% des ménages interrogés ;
· pollution de l'air avec dégagement d'odeurs
nauséabondes, état constaté par 25% de
l'échantillon.
Cette situation est encore aggravée par les pratiques
agricoles avec usage d'engrais et pesticides chimiques dans les bas-fonds
marécageux de la ville. Ajoutons-y le comblement des bas-fonds à
des fins d'habitation du fait de l'insuffisance de l'offre en parcelles
viabilisées, la prolifération d'activités
socio-économiques informelles, etc.
Les conséquences, déjà visibles, sont
entre autres, l'eutrophisation et le comblement des plans d'eau, de
l'université, de l'appauvrissement, la disparition de la faune et de
flore aquatique mettant ainsi en cause la valeur écologique de ces
milieux, par les nuisances diverses dont principalement les odeurs et les
moustiques.
6.4.2- Conséquences humaines
Comme indiqué ci-dessus, certaines maladies qui
sévissent dans notre pays sont surtout entretenues par
l'insalubrité de notre milieu, ce sont :
o Le paludisme transmis à l'homme par
l'anophèle, la femelle du moustique, le paludisme est une maladie connue
de tout le monde. Il sévit dans les pays tropicaux comme maladie
endémique. Il cause beaucoup de dégâts dans le monde
entier. Mais il tend à être contrôlé en saison
sèche et fraiche de novembre à février. A cette
période
60
de l'année, l'humidité maximale moyenne est
faible. Elle peut tomber jusqu'à 13°c et les températures
minimales moyennes sont inférieures à 20°c (janvier
16,7°c). Au-dessous de 20°c les vecteurs de la malaria (moustiques
anophèles) diminuent, puis cessent leur activité (au-dessus de
16°c). Quand l'air est sec. Par contre la saison des pluies est le temps
par excellence du paludisme.
La maladie atteint son optimum d'extension en Aout et
Septembre. Pendant cette période les moustiques se multiplient
rapidement à cause de l'existence des flaques d'eau des fossés
qui ne coulent pas, favorisant ainsi la création des gites larvaires.
L'humidité aidant, le paludisme est facile à
attraper en cette période de l'année. Cependant une mention
spéciale doit être faite à des quartiers de la commune V.
Ces quartiers par leur état d'insalubrité et leur situation dans
des quartiers inondable, se caractérisent par une humidité
sensible du sol pendant la saison des pluies non drainés ils portent des
flaques d'eau en plusieurs endroits après les pluies. En plus pendant
cette période les populations locales aux abords du fleuve sont les plus
touchés.
Cependant la commune V n'est pas le seul site où
sévit cette pandémie. Il en est de même pour tout le Mali
surtout chez les enfants. Pour confirmer notre assertion Catherine et
Christophe Grenier disent que : « le paludisme est une cause majeur de
mortalité de l'enfant de plus de trois mois. Chaque année 500.000
maliens sont traités et déplore encore 3500 décès
par ans » (atlas jeune Afrique : Mali ; les éditions J.A ; 1980).
Cela est variable dans la mesure où les populations ne respectent pas la
distance réglementaire qu'il faut laisser entre les cultures et les
habitations.
Pour cela le gouverneur du District de Bamako recommande une
distance de 100 mètres chose qui n'est pas faite. Vu l'insuffisance de
nos équipements sanitaires, les populations sont chaque années
victimes du paludisme dont la propagation est en fait encouragée par
elles mêmes.
Alors la lutte contre cette maladie ne demande qu'un peu
d'effort de la part des populations. Les campagnes de lutte contre les
moustiques ont été des échecs. Donc il faut une
responsabilisation des populations qui doivent prendre conscience de ce
problème. Leur participation aux campagnes de salubrité peut
aboutir à des résultats concluants. Mais le paludisme n'est pas
la seule maladie dont la propagation est liée au manque
d'assainissement. Il y a d'autre maladies telles que :
o Les bilharzioses : elles sont dues à
des verts plats, les bilharzioses ou schistosomes, dont les larves
pénètrent par voie transcutanée. Les ôtes
intermédiaires de ces larves sont les mollusques vivant dans les eaux
stagnantes1.
Ces maladies sont surtout connues chez les enfants qui
s'amusent souvent dans les eaux stagnantes pendant la saison des pluies qui
peut disparaitre par l'assainissement. Elle est surtout fréquente chez
les enfants et peu aussi toucher les adultes dans les régions où
se trouvent des aménagements hydrauliques, des barrages, des lacs des
retenues pour les cultures irriguées.
Cette maladie peut être combattue par des traitements
à partir des injections anti maline dans les régions où
elle est endémique et peut l'être par l'assèchement des
eaux stagnantes dans les villes ou les régions dont les enfants sont
touchées par cette maladie.
o Le choléra : c'est une infection
intestinale qu'on rencontre en Amérique, en Asie et en Afrique. Elle est
caractérisée par la soudaine apparition d'une violente
diarrhée accompagnée de vomissement qui produit une
déshydratation et la mort. Elle peut être causée par
l'homme c'est-à-dire par les vibrions de choléra,
micro-organismes qui se propagent d'une personne à une autre par l'eau.
Le lait et autres aliments peuvent sources (Atlas Jeune Afrique ; le Mali ; les
éditions J.A, 1980). La grande endémie de choléra de 1971
qui a touchée pour la première fois le continent africain a
atteint à Mopti en novembre en 1997 pour descendre le long du fleuve
Niger. C'est une maladie qui n'est pas fréquente chez nous. Cependant
elle peut être engendrée par l'insalubrité.
o Le trachome : « il est très
répandu et touche 20à 30% de la population du Mali avec une
prédominance dans la zone sahélienne sèche. Maladie en soi
peu contagieuse, le manque d'hygiène, la misère, la
promiscuité et la prolifération des mouches contribuent à
sa dissémination et à sa persistance »2 C'est une
maladie qui est enregistrée à l'institut Marchoux. Nous ne
disposons malheureusement pas de chiffres pour confirmer sa présence
parmi la population de la commune V. Par contre les témoignages existent
pour les dysenteries, autres maladies dues en partie au manque
d'assainissement.
o Les dysenteries : on distingue deux sortes de
dysenteries : la dysenterie bacillaire et la dysenterie amibienne.
1 Manuel des inspecteurs sanitaires, Canada Heath
association
2 Atlas Jeune Afrique : Mali l'édition JA
62
64
La dysenterie bacillaire : c'est une maladie
infectieuse, aigue avec diarrhée, fièvre, selles muqueuses
fréquentes. Elle est causée des bacilles qui peuvent être
transmis soit par des mouches ou l'eau infectée. Pour l'éviter on
doit éradiquer les mouches, traiter l'eau si elle est infectée,
éviter des contacts avec les personnes infectées etc.
La dysenterie amibienne : elle est
causée par l'amibe et a un début aigu avec fièvre,
prostration, diarrhée, selles muqueuses et hémorragiques. Ces
deux maladies sont très représentées dans notre pays si
bien qu'on rencontre fréquemment en commune V.
6.5- discourt de quelques personnes ressources de la
commune V
Tiémoko DIAKITE chef de quartier
de Baco --Djicoroni née vers 1925
Monsieur Diakité pense que son quartier est vraiment bien
sale et cet état de fait s'explique par la démographie galopante
dans la commune.
Le chef de village a ensuite fait un rappel dans le passé
en nous confiant que son quartier avant l'indépendance ne connaissait
pas ces maux.
Il a surtout retenu le manque de moyens des populations et le
défaut d'infrastructure qui sont en cause pour venir à bout des
eaux usées.
Comme solution il retient la construction d'infrastructures.
Hamidou DEMBELE chef de quartier de Sabalibougou
née en 1933
Le chef de quartier nous rappel de prime à bord que son
quartier était très propre mais que il ya eu une occupation
anarchique de son quartier.
Les éléments en causes sont tout d'abord les
populations elles-mêmes qui sont à la base de cette
insalubrité due à la pauvreté, elles n'ont pas les moyens
de s'offrir les commodités d'un assainissement autonome.
Nous situons une part des responsabilités au niveau des
autorités qui ne sont pas entrain de solution le problème.
La solution elle est toute simple il faut que la mairie
s'implique plus et fustige les populations responsables de mauvais actes.
Mouctar TRAORE chef de quartier de
Kalaban -Coura née en 1968
Monsieur Traoré dans son discourt constate un
état à la limite pitoyable du quartier du point de vue des eaux
usées. Cet état est visible si nous nous mettons en
parallèle en partie parce que nous avons l'ancien quartier de Kalaban et
l'ACI. Dans cette dernière zone nous constatons une auto gestion des
eaux usées à travers des puisards et des fosses septiques.
Le chef de village pense que pour la salubrité des
quartiers de la Commune V il faut l'intervention de l'Etat à travers la
construction de caniveaux et de mini égouts. Il assure que la raison de
notre pauvreté est du aux eaux usées car le budget santé
nous empêche d'épargner.
Il ne faut oublier par de responsabilité des
populations qui sont les producteurs mais aussi les victimes.
Adama KONE chef de quartier de Badalabougou née en
1948.
Le chef coutumier de Badalabougou plonge dans l'histoire en
disant que le lotissement date de 1951 et que depuis lors ce quartier n'a pas
connu d'infrastructure d'assainissement à savoir caniveaux ou mini
égout, à part celui de la SEMA qui est même vétuste.
Monsieur KONE partage les responsabilités et met un accent sur
l'incivisme des populations qui sont ellesmêmes les victimes.
A la question des solutions, il dit que la population a sa
propre solution même si elle ne s'adapte pas aux mesures d'hygiène
requis. Ici à Badalabougou il y'a que des grandes familles et
difficilement nos eaux usées peuvent pas être contenues dans des
puisards. Comme solution toutes les familles sont inter connectées et
ces eaux finissent dans le fleuve. On attend une réaction des
autorités locales comme celui du quartier Mali.
Siaka COULIBALY élu communal et maire
délégué de Kalaban-Coura disait que la
problématique des eaux usées domestiques est maintenant d'ordre
international et doit être spécifiquement traité par un
programme des Nations Unies. Ce problème est rattaché à
l'atteinte des objectifs du millénaire.
Si nous revenons au cas typique du MALI et de Bamako nous
constatons que la gestion est mal faite. Le constat est visible à l'oeil
nu. Les éléments en cause sont le manque d'incivisme, le non
respect des textes de loi le manque de moyens.
La population ne doit pas s'attendre à ce que les
autorités éradiquent le problème d'un revers
de main,
il faut ce qu'on appelle une démarche participative de la population
dans toutes les
phases de l'assainissement à savoir les études les
enquêtes la recherche de financement la réalisation des
infrastructures et surtout l'entretien de l'existant.
La mairie de la commune V est consciente du danger que
représente les eaux usées sur la population c'est pourquoi elle a
initié un plan triennal de l'assainissement qui prend en compte dans une
large mesure la gestion des déchets liquides qui se trouve être
ton thème d'étude.
Ce plan dans son exécution serait utopique sans un
concours multipartite à savoir la population les partenaires techniques
et financier, l'Etat, les ONG et GIE.
Chapitre VI :
Contraintes et perspectives
66
7.- Les contraintes de gestions
7.1- Au plan institutionnel
Le cadre institutionnel se caractérise par la
multiplicité des acteurs intervenant directement ou indirectement dans
le domaine de l'assainissement, et par un processus de décentralisation
en cours mais qui demande encore à être poursuivi et
perfectionné.
La concertation entre les acteurs listés ci-dessus est
faible. Cette situation traduit l'approche verticale pratiquée au niveau
des stratégies, programmes et projets d'assainissement (pour la plupart
partiels et sectoriels), au détriment d'une approche horizontale.
Malgré l'abondance des textes, on peut relever les
constats suivants :
· une insuffisance notoire des textes d'application
appropriés et une difficulté de les appliquer
· un manque de cohérence entre les textes
édictés par les différents départements
ministériels ;
· une certaine confusion dans la définition des
autorités compétentes, dans la responsabilité du
contrôle relevant très souvent de plusieurs départements
ministériels à la fois sans qu'il y ait des mécanismes de
concertation entre eux.
· les textes s'ils existent, sont méconnus du
public ;
· absence de textes de transfert fixant le détail
des compétences ;
· non transfert concomitant des ressources ;
· faible niveau de déconcentration des services
techniques de l'assainissement;
· faible exercice de la tutelle ;
· manque d'outils méthodologiques et de gestion
de compétences transférées.
Le rôle et responsabilité des acteurs clés
sont définis dans la politique Nationale
· Les chevauchements de responsabilités conduisent,
entre autres, à des conflits de compétences :
· Le Comité interministériel de
coordination du secteur eau et assainissement a été
créé par décret n°95.447/PM,RM du 27 décembre
1995. Il est doté par arrêté ministériel d'octobre
1996, de deux commissions «Gestion des Eaux » et «Environnement
et Santé » qui ne sont pas opérationnelles ;
· Le faible niveau de financement des infrastructures de
base, le faible niveau des revenus des populations, les difficultés de
recouvrement des prêts fragilisent ce secteur.
· Les difficultés sont globalement d'ordre
financier et technique :
· La lisibilité insuffisante dans le transfert des
ressources financières du budget de l'Etat vers les budgets des
collectivités ;
· L'insuffisance des ressources financières propres
et difficultés de mobilisation (faible niveau de recouvrement, incivisme
fiscal, manque de transparence...) ;
· Les difficultés d'accès aux fonds
sectoriels, sources par ailleurs de double emploi, et lourdeur des
mécanismes de décaissement des partenaires ;
· L'absence d'une situation de référence en
matière d'assainissement ;
· L'insuffisance de normes en matière
d'assainissement ;
· L'insuffisance de moyens logistiques et financiers pour
assurer la collecte et le traitement des informations de la base de
données récemment élaborée ;
· L'absence d'études de catégorisation des
latrines ;
· L'insuffisance de formation continue du personnel des
structures centrales et déconcentrées de l'Etat, du personnel des
collectivités territoriales, de la société civile et du
secteur privé ;
· La prise en compte insuffisante dans le cursus scolaire
des écoles techniques des formations en assainissement ;
· La prise en compte insuffisante de l'assainissement dans
le domaine de la recherche ;
· La prise en compte insuffisante des cours sur
l'hygiène dans les programmes d'enseignement des écoles primaires
;
· La difficulté d'accès des jeunes
entrepreneurs au domaine de l'assainissement ;
· L'insuffisance des enquêtes démographiques
de santé (EDS) dans la fourniture de données sur les latrines
;
· La faiblesse dans les compétences
organisationnelles et techniques des acteurs il est souhaitable de
prévoir la mise en place d'un cadre exhaustif permettant de
préciser l'ensemble des compétences et moyens
transférés, les conditions de ces transferts et les nouveaux
rapports de collaboration qui doivent s'établir entre les Maires et les
services de l'administration.
7.2- Comportement des populations
68
Les habitants de notre capitale produisent quotidiennement des
milliers de mètres cubes d'eau usées. Malgré de nombreuses
initiatives, la situation est loin d'être reluisante.
Nous sommes en Commune V du district de Bamako. Il faut
être un virtuose de la randonnée pédestre pour sortir de
chez soi et atteindre le bord du goudron sans encombre.
Partout, des flaques d'eau, des fosses septiques à
ciel ouvert, de véritables torrents d'eau souillée des
ménages se déversent directement dans les rues. A l'instar de
nombreuses grandes villes dans le monde, Bamako connait avec acuité le
problème de la gestion de ses eaux usées. Au manque de moyens
suffisants pour faire face aux besoins, s'ajoute un véritable «
je-m'en-foutisme » des populations.
Répartitions des chefs de ménages selon
qu'ils aient eu des problèmes ou non avec leurs voisins
OUI 26%
NON
74%
Graphique 9 : répartitions des chefs de ménages
selon qu'ils aient eu des problèmes ou non avec leurs voisins
Ce graphique nous aide à nous rendre compte de la
responsabilité des populations dans la détérioration de
leur environnement.
Les 26% de la population enquêtée ont
accepté de nous faire part des litiges de voisinage qu'ils ont subit.
C'est en effet, l'inconscience et l'incivisme des populations
qui sont les premières causes des énormes difficultés
d'assainissement de notre capitale. Le peu d'efforts faits par les
autorités gagnerait en efficacité si chacun y mettait du sien.
Or, sous prétexte de la pauvreté, des familles
entières s'installent dans des logis inadaptés avec des habitudes
d'hygiène fortes sujette à caution.
Le manque de moyens justifie-t-il de jeter les restes
d'aliments avec l'eau de la vaisselle directement dans le caniveau ou pire
à même le sol dans la rue ? L'argent est-il la seule justification
quand on voit des maisons construites sans fosses septiques et dont les
propriétaires se branchent directement au caniveau ?
Evidemment non, puisque dans des quartiers dits huppés
de Bamako comme l'ACI Golf, des maisons cossues déversent au vu et au su
de tous leurs eaux usées dans les fossés.
Certains hôtels de la place sont aussi adeptes de cette
pratique. Que dire des sociétés et autres usines qui font de
même, alors qu'elles ont largement de quoi s'offrir les services de
prestataires du secteur ? Prestataires qui eux-mêmes se rendent coupables
de véritables crimes contre les populations et l'environnement en allant
déverser leur chargement dans des zones proches d'habitation ou des
champs en lisière de Bamako, par exemple à Kati ou pire
directement dans le fleuve.
Récemment, les populations de Kati Sirakorodoufing,
ont réussi à mettre en déroute des « vidangeurs
» qui venaient de jour comme de nuit pour vider leur citerne sur un
terrain vague. Victimes des odeurs mais aussi de toutes sortes de maladies qui
sont survenues dès le début de ce douteux manège, elles
ont mis en demeure les autorités communales pour arriver à les
arrêter. Les eaux usées ainsi déversées tout
près du lit d'une ancienne rivière, se frayaient un chemin pour
rejoindre tout naturellement la direction le fleuve. Entre temps sur son
passage, elles ont servi pour la baignade, la lessive, et l'arrosage de
produits maraichers...
Si pendant longtemps, le principal problème
était la gestion des eaux très polluées des usines,
aujourd'hui ce problème est en passe d'être résolu.
Même s'il existe encore quelques contrevenants, la plupart des
unités industrielles de Bamako prétraitent leurs eaux avant de
les rejeter dans le système d'évacuation
général.
Avec la construction de la station d'épuration de
Sotuba, les autorités manifestent leur volonté de mieux
gérer cet aspect de la situation. Reste maintenant à faire face
aux eaux usées domestiques qui sont aujourd'hui le gros du
problème, explosion démographique et expansion de la ville
aidant. Leur évacuation et leur traitement est du ressort de la
Direction Nationale de l'Assainissement, du Contrôle des Pollutions et
des Nuisances.
Ce service du Ministère de l'Environnement et de
l'Assainissement, peine aujourd'hui à faire
face à
l'immensité de la tâche. Selon la DNACPN, la production des eaux
usées domestiques
70
de Bamako a été estimée à 40.000
m3/jour et celle des boues de vidange à 600.000 m3/an. Seulement 33% des
ménages disposent de toilettes adéquates ; 65% de ménages
disposent de latrines rudimentaires et 2% des ménages ne
possèdent pas de toilettes.
Les initiatives fleurissent, à l'exemple des
mini-égouts réalisés dans les communes du district, mais
restent encore insuffisantes. Bamako bénéficie ainsi d'un
réseau de mini-égouts long de 37,5 km (chiffres de 2006).
Il dessert les quartiers de Banconi-flabougou sur 12 km,
Baco-Djicoroni sur 25 km et l'Hippodrome sur 0,5 km. Bamako est en outre
équipée en ouvrage collectif d'une longueur totale est de 27 km
et réparti en 9 tronçons mais qui ne desservent que 1,5% de la
population. Des mini-stations de traitements des boues de vidanges ont
également été expérimentées avec plus ou
moins de succès.
Selon les agents de la DNACPN qui compte des
démembrements dans les différentes communes de Bamako,
chapeautés par une Direction régionale, on revient toujours
à la notion d'incivisme et de mauvais comportements des populations.
Les ouvrages réalisés peinent à remplir
leurs fonctions parce que les populations riveraines ne se sentent pas
concernées par leur entretien et leur pérennisation.
Au contraire, ce sont elles-mêmes les principaux
responsables des dégradations. Selon un agent de l'assainissement de la
commune 5 qui a requis l'anonymat, il faut surtout « qu'on nous laisse
travailler ». Il existe des textes et des règles qui
régissent la gestion des eaux usées. Et des sanctions sont
prévues pour dissuader. Mais force est de constater que « ce sont
les chefs eux-mémes qui interviennent quand tu veux sévir contre
quelqu'un de leur entourage ».
Répartition des ménages
enquêtée selon les litiges avec
les services
d'hygiènes
92%
non
Oui
8%
Ce qui explique pourquoi c'est seulement les 8% de la population
enquêtée qui ont affirmé avoir eu des problèmes avec
les services d'hygiène.
L'autre enjeu, c'est la question du social. « Il nous
est difficile d'aller infliger une amende à un chef de famille que l'on
voit dans des difficultés évidentes, méme s'il est en
infraction ». La véritable solution au problème reste donc
la sensibilisation et l'information des populations. Il est important de faire
comprendre aux gens quels sont les dangers qu'ils courent et ce qu'ils gagnent
à respecter les règles les plus élémentaires
règles d'hygiène. « Une fois qu'ils ont compris, on voit
quand méme du changement dans leurs habitudes » nous confie
l'agent. Le changement de mentalité prend des années pour
s'installer. Il est donc plus que nécessaire de s'investir dans
l'apprentissage des bonnes pratiques à l'école et comme le dirait
l'autre, user à bon escient de « la carotte et du baton ».
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Conclusion
L'assainissement pose une équation qu'il n'est pas
facile de résoudre. Sa dimension multisectorielle, la diversité
des acteurs impliqués, la richesse des domaines qu'il recouvre et la
complexité de ses modalités en font un véritable
défi institutionnel, juridique, économique et intellectuel.
Pourtant ses enjeux (santé, économie, environnement,
développement) sont de taille, et le retard accumulé rend la
situation critique. Ils justifient qu'on relève le défi et
rapidement.
On ne peut relever le défi de l'assainissement sans un
changement radical des mentalités et des comportements de la part des
populations. Ensuite, les problèmes ne seront résolus que si des
solutions simples, peu coûteuses et adaptées au contexte local
sont trouvées. Tout ceci nécessite absolument l'engagement de
tous (Etat, collectivités territoriales, société civile,
population, partenaires au développement, médias et leader
d'opinion, entrepreneurs, chercheurs, scientifiques et techniciens...) en
faveur de l'assainissement, dans le respect de la démarche participative
et du processus de décentralisation.
L'assainissement n'est pas un fardeau de plus à supporter
: c'est une condition sine qua non du développement durable.
A cet effet, il reste beaucoup à faire pour la gestion
des eaux usées Les populations continuent de déverser les ordures
et les eaux usées dans les caniveaux ainsi que dans les rues. Certes de
la part des autorités administratives et politiques et des services
chargés de l'assainissement, beaucoup d'efforts sont faits mais il en
reste encore.
Les uns et les autres doivent conjuguer leurs efforts pour
parvenir à des résultats probants. Ces efforts passent
nécessairement par le respect des règles
élémentaires d'hygiènes :
· Interdiction formelle de tout rejet d'eau usée
dans la rue
· L'organisation régulière des
journées de salubrité ;
· Affectation d'une importante part de budget à
l'entretien et à la construction des ouvrages d'assainissement
collectifs ;
· Application stricte du système du «
pollueur payeur » c'est-à-dire que les élus communaux
imposent à tous les grands producteurs (ménages, artisanats,) des
seuils dont le dépassement sera sanctionné par le paiement d'une
amende et les fonds de cette amande doivent uniquement servir à la prise
en charge des dépenses d'assainissements de la commune.
Les services techniques doivent procéder à une
réhabilitation des collecteurs et des caniveaux existants.
En effet la commune V est confronté à plusieurs
problèmes qui ne permettent pas d'atteindre le niveau de
salubrité souhaité. Il s'agit entre autre ;
+ De l'incivisme de la population
+ De la prolifération des vecteurs des maladies
liées à la mauvaise gestion des déchets liquides
+ Du manque d'installation d'ouvrages de traitement de
déchets liquides ;
En vue de la participation de l'ensemble des acteurs à
l'assainissement de leur cadre de vie, un plan d'action, s'attaquant aux
dimensions principales des problèmes : à la défaillance
des systèmes de collecte du comportement inadéquat des acteurs,
doit être élaboré.
Ce plan d'action, devrait s'articuler au tour de trois axes :
- la construction d'un réseau de mini égout
auquel la majorité des ménages seront connectés. Ce
réseau devrait aboutir à une station d'épuration. Les eaux
usées ainsi traitées pourraient être utilisées dans
les espaces maraîchers par exemple ;
- le renforcement des structures ayant la charge
l'assainissement de la ville. Il peut s'agir par exemple de renforcer les
services techniques municipaux pour réaliser et entretenir les latrines
publiques et la station de traitement des boues de vidange, de contrôler
l'entretien des puisards. Les GIE pourraient intervenir dans las construction
des puisards, les ménages dans l'entretien de ceux-ci, aidés en
cela par le système financier décentralisé ;
- l'amélioration du comportement des populations devraient
nécessiter des programmes d'alphabétisation, d'éducation
environnementale et l'organisation de journée de salubrité.
Le constat général qui s'impose est qu'au Mali,
on accorde plus d'attention à la collecte et à
l'évacuation qu'au traitement des déchets liquides et des boues
de vidanges. Cette approche ne fait que déplacer le problème. Le
traitement des eaux usées et des boues de vidange, avant leur rejet dans
le milieu naturel est obligatoire.
Comparés aux coûts des opérations, les
impacts positifs du traitement sont immenses. Au-delà
des impacts
positifs sur le système sanitaire, les sous produits (eaux
épurées et les boues
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traitées) peuvent à leur tour être
utilisés dans différentes activités du
développement économique (agriculture, pisciculture...) comme
signalé plus haut.
Au terme de cette communication, on peut formuler communications
certaines recommandations suivantes
Ensemble, avec l'implication de tous nous pouvons rendre la
commune saine. Cependant, notre hypothèse selon laquelle la
problématique de la gestion des eaux usées en commune v
s'expliquerait par une mauvaise volonté politique d'assainissement de
l'Etat et se justifiait également par celle aux facteurs sociaux. Donc
c'est la mauvaise politique d'assainissement de l'Etat malien et les facteurs
sociaux qui déterminent ce problème des eaux usées
domestiques en commune V.