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Analyse des déterminants de la faible productivité du maà¯s a Agadjaligbo dans la commune de Zogbodomey

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par Sèdégnon Fiacre Hermann ADIFON
Université d'Abomey-Calavi (UAC/Bénin) - Licence professionnelle en agronomie  0000
  

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5. Résultats et commentaires

5.1. Le système de culture d'Agadjaligbo

Le système de culture d'Agadjaligbo est caractérisé par des rendements médiocres par unité de surface (moins de 500 kg de maïs grain à l'hectare). La taille des exploitations varie de 0,5 à 3,5 ha. La production est assurée généralement par les vieux, les femmes et les enfants. L'utilisation d'engrais minéraux ou organiques est quasi absente. La houe, la machette et la daba constituent les outils principaux dans les travaux de préparation du sol et de culture. Leur système de culture est de type pluvial et est dominé en majorité par des exploitations agricoles à base de vertisols.

Ce mode de production (culture pluviale) génère plus de 98% de la production totale du village et se rencontre sur presque toutes les exploitations agricoles du secteur

Le système de production des producteurs Holli de la Lama est encore du type vivrier traditionnel. Les principales spéculations qu'on y rencontre sont : le maïs, le manioc, la patate douce, le niébé, le gombo, le pois d'angole, le soja, la tomate, les légumes feuilles et le bananier. L'élevage est très peu développé et se limite à celui des ovins, caprins, volailles et des porcins locaux le plus souvent en divagation. Les associations de cultures avec le maïs qu'on peut observer sont :

Pendant la grande saison pluvieuse : Maïs - manioc,

Maïs - manioc- arachide, Maïs- cajanus

Et au cours de la petite saison pluvieuse : Maïs - légumes

Maïs - cajanus, Maïs - manioc

Toutes ces associations de cultures peuvent exister en même temps sur la même parcelle.

Toutefois, des parcelles de maïs pur sont observées au niveau de certaines exploitations. Cette pratique est surtout courante au cours de la grande saison des pluies. L'itinéraire de culture du maïs dans le village se présente comme suit :

a. Précédents culturaux du maïs

La pratique la plus courante est la succession maïs / maïs sur plusieurs années en grande et petite saisons. Toutefois, on note au niveau de quelques exploitations d'autres précédents culturaux comme le niébé et le soja

b. Préparation du sol

Elle consiste simplement au fauchage et brûlis des mauvaises herbes et résidus de

récolte.

c. Période de semis

Le semis du maïs de la grande saison s'étale de Mars en Avril. Mais la période idéale selon les agriculteurs pour le semis précoce se situe entre la première et la deuxième décade de Mars. La période de semis de la petite saison quant à elle s'effectue en début Septembre

d. Quantité de semence et densité

Besoin en semence par ha : 20kg

Mode de semis : semis en poquet

Quantité graine / poquet : 2 à 5 graines/ poquet Profondeur : la profondeur est en générale de 2 à 4 cm

Densité de plantes à ha : le mode de semis des agriculteurs de ce village est le semis en poquet sans labour. Ce qui fait qu'on observe différentes densités à savoir : une forte qui avoisine 62500 plantes/ ha ; une autre proche de 50000 plantes/ ha et une moyenne d'environ 56250 plantes/ha

e. Fumure

Dans la zone, aucun exploitant agricole n'utilise la fumure minérale. Même les fientes de volaille ou les déjections solides d'animaux ne sont utilisées

f. Entretien des champs

Le nombre de sarclages varie selon les espèces et la densité de mauvaises herbes sur chaque exploitation. Mais l'impérata est la mauvaise herbe la plus présente, la plus redoutable et qui oblige presque tous les producteurs à faire au moins trois sarclages

g. Protection phytosanitaire

Dans la zone, aucun des moyens de lutte suivant : sélection variétale, application d'insecticide ; lutte biologique n'est utilisé contre les ennemis du maïs ou des autres cultures au cours des trois dernières campagnes agricoles

i. Récolte

Suivant les objectifs de production, le maïs est récolté et vendu frais. Le stock destiné à la consommation en famille est récolté après maturité et dessèchement total des feuilles et des soies. Cette opération est généralement manuelle et reste une activité exécutée par les femmes et les enfants. Le maïs est récolté en spathe et mis dans les greniers.

Quant aux variétés du maïs, trois sont généralement cultivées par les agriculteurs Hollid'Agadjaligbo (tableau 3). Il s'agit : des variétés « chamkpot et Awiya » considérées comme des maïs à cycle court de 75 jours et la variété « èguo » à cycle long de quatre mois

Tableau 3: tableau synoptique des variétés de maïs cultivées dans le village

Variété de
maïs

origine

Période d'introduc tion dans le village

Forces

Faiblesses

Importance en terme
de superficie emblavée
au cours des trois
dernières années

Chankpot

Ramenée

1994 -

Cycle court : 2,5

Farine mal

Très peu cultivée au

 

de Parakou par un

agent de
l'ONAB

1995

à 3 mois

appréciée et une

Conservation médiocre ;

cours de ces dernières années (20 ha environ)

Awiya

Obtenue

Depuis près

Cycle très court

Conservation

Très cultivée

 

sur le

d'une

(2 à 2,5 mois) ;

possible

Occupe environs 70%

 

marché local

décennie

bonne farine pour la pâte ;

peu exigent en fumure minérale

jusqu'à six

mois en

grenier. Audelà de cette période risque de

des emblavures. (350 ha

 
 
 
 

détérioration élevée

 

AGbado

Ramené par

Depuis

Farine apte aux

A un cycle très

Assez cultivée

èguo

leurs

1987

usages

long (3,5 à 4

26% environs des terres

 

parents d'Issaba et de Pobè

 

culinaires

locaux. (pâte, akassa).

mois)

de culture

 
 
 

Se conserve plus facilement en grenier

jusqu'au-delà d'une année

 
 

Il ressort du tableau ci- dessus que les variétés « Awiya » et la variété « èguo » sont les plus cultivées actuellement dans le secteur. La variété Awiya à cause de sa précocité est vendue comme maïs frais ce qui justifie l'importance de son emblavure sur chaque exploitation. La variété dite « agbado èguo » à cycle long à cause de ses aptitudes culinaires est largement utilisée pour la consommation locale.

Une grande partie de la production est vendue ou consommée frais et le reste séché en spathe et conservé en grenier. Contrairement aux cultures de rente comme le coton, la production du maïs dans ce village ne bénéficie d'aucun soutien du gouvernement, de l'ONAB et des agents communaux de vulgarisation (agents du CeCPA Zogbodomey).

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry