INTRODUCTION
Avec l'avènement du renouveau démocratique en
République du Bénin et conformément aux dispositions de la
constitution du 11 décembre 1990, plusieurs actions ont
été entreprises dans le but de réorganiser le processus
décisionnel au niveau national jusqu'ici centraliste par une refonte du
système d'administration du territoire.
Ainsi, l'organisation des Etats Généraux de
l'Administration Territoriale en janvier 1993 a permis de définir les
principes directeurs de la nouvelle architecture de l'administration
territoriale. C'est le début d'une importante Réforme
dénommée Réforme de l'Administration Territoriale (RAT)
soutenue par la loi N°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de
l'administration territoriale de la République du Bénin et dont
l'objectif est de mettre en application les recommandations issues de la
Conférence des Forces Vives de la Nation.
Le
Bénin vient donc résolument de s'engager dans l'expérience
de la Décentralisation/Déconcentration qui se traduira par
l'émergence de nouvelles collectivités territoriales
décentralisées.
Cette expérience a induit des mutations au sein de
l'administration publique et subséquemment un recentrage des missions et
du rôle de l'Etat.
La communalisation est devenue effective en mars 2003 suite
à l'organisation des premières élections communales et
municipales de décembre 2002 et janvier 2003. L'installation en
février et mars 2003 des différents conseils communaux/municipaux
et de leurs organes exécutifs respectifs confirme la mise en oeuvre de
ladite réforme placée sous la conduite du Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Administration
Territoriale (MISAT).
Après Cinq ans de mise en oeuvre, le processus de la
décentralisation n'a pas connu le développement souhaité.
Ceci du fait du cumul du volet décentralisation avec les affaires
intérieures et la sécurité publique.
Pour impulser le secteur, le gouvernement béninois a
procédé en 2007 à la scission du Ministère de
l'Intérieur de la Sécurité Publique et des
Collectivité Locales (MISPCL) en deux départements
ministériels : le Ministère de l'Intérieur et de la
Sécurité Publique (MISP) et le Ministère de la Décentralisation,
de la Gouvernance Locale, de l'Administration et de l'Aménagement du
Territoire (MDGLAAT).
Conformément donc au décret n° 2007-448 du
02 octobre 2007 portant Attributions, Organisation et Fonctionnement (AOF) du
MDGLAAT, ce dernier à pour
mission « d'élaborer et d'assurer la mise
en oeuvre de la politique de l'Etat en matière de
Décentralisation, de la Gouvernance locale, de l'Administration et de
l'Aménagement du territoire ».
L'atteinte d'un tel objectif nécessite non seulement
l'élaboration et la conduite de politiques conséquentes mais
aussi la mise en place d'un mécanisme de suivi-évaluation susceptible d'anticiper les
difficultés et de procéder aux éventuels ajustements
stratégiques.
En effet, le
développement économique durable va de pair avec
l'efficacité de l'État. Depuis l'avènement de la
mondialisation, les gouvernements et les organisations du monde entier tentent
de répondre de façon adéquate aux exigences des
partenaires internes et externes qui réclament une gestion des affaires
publiques plus saine, davantage de responsabilité des acteurs et de
transparence dans les procédures, une plus grande efficacité au
niveau du développement ainsi que l'obtention de résultats
tangibles.
La demande accrue pour une responsabilisation des
différents acteurs et des résultats concrets a
entraîné l'émergence de politiques, de programmes et de
projets fondés sur l'évaluation et la Gestion Axée sur les
Résultats (GAR).
Inscrit dans ce registre, le Bénin, depuis 1999, a
opté pour des réformes administratives et budgétaires
basées sur la GAR. L'objectif étant d'assurer une plus grande
efficacité dans l'utilisation des ressources publiques par une plus
grande responsabilisation, une meilleure lisibilité du budget et une
célérité dans l'exécution budgétaire.
Conscient de cet enjeu, le MDGLAAT, pour accomplir cette
mission, s'efforce d'internaliser la GAR. Ce nouveau paradigme de gestion qui
impose certaines contraintes nécessitent non seulement d'importants
moyens mais aussi la mise en place d'un cadre institutionnel bien
défini :
- le comité de pilotage ;
- les chefs de files de programme ;
- la cellule de suivi-évaluation et les points
focaux.
Si la bonne marche de la réforme dépend
intimement dudit dispositif, la fonction de suivi-évaluation y tient une
place de choix.
C'est donc pour constater l'effectivité et
apprécier l'exercice de cette fonction au MDGLAAT que nous avons
fondé nos réflexions sur le thème :
« Problématique du
système de suivi-évaluation axé sur les résultats
au sein des ministères sectoriels : cas du Ministère de la
Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l'Administration et de
l'Aménagement du Territoire »
Les résultats de nos investigations sont consignés
dans le présent document structuré autour de quatre
points :
- le premier présentera le cadre institutionnel ;
- le deuxième abordera la problématique et la
méthodologie de l'étude ;
- le troisième sera consacré à la
présentera des résultats et à la validation des
hypothèses de recherche ;
- le quatrième enfin, sera réservé aux
propositions pour une amélioration du système de
suivi-évaluation axé sur les résultats du MDGLAAT.
I- CADRE INSTITUTIONNEL
Il
s'agit, ici, de décrire le cadre général ayant servi de
base à la conduite de nos recherches. Plus explicitement, nous
présenterons le MDGLAAT avec un accent particulier sur la DPP et la
cellule de suivi-évaluation du budget programme du MDGLAAT.
Les différentes observations faites au cours de notre
stage ainsi que les travaux effectués seront également
exposés.
Après la formation théorique et
conformément aux exigences académiques, l'étudiant en
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS),
doit effectuer un stage pratique dans un cadre de son choix, stage au terme
duquel il devra rédiger et soutenir un mémoire de fin de
formation sur un thème. Seule la réussite de cette ultime
étape lui garantie l'obtention du parchemin. Ainsi, pour satisfaire
cette exigence, nous avons choisi pour cadre la Direction de la Programmation
et de la Prospective du Ministère de la Décentralisation, de la
Gouvernance Locale, de l'Administration et de l'Aménagement du
Territoire.
1.1 Présentation du
MDGLAAT
Institué par décret n°2007-448 du 02
octobre 2007 portant Attributions, Organisation et Fonctionnement (AOF) du
MDGLAAT, le MDGLAAT est l'un des trente Ministères de la
République du Bénin. Il a pour vocation d'accompagner le
processus de la décentralisation engagé par le Bénin aux
états généraux de l'administration territoriale de janvier
1993. Pour ce faire et conformément à l'article premier dudit
décret, il a pour missions d'élaborer et d'assurer la mise en
oeuvre de la politique de l'Etat en matière de Décentralisation,
de la Gouvernance locale, de l'Administration et de l'Aménagement du
territoire.
Il est chargé à ce titre :
- d'assurer l'administration des Circonscriptions
administratives et la tutelle des collectivités territoriales
décentralisées ;
- de mettre en oeuvre la politique de décentralisation
du Gouvernement ;
- de mettre en oeuvre la politique de l'aménagement du
territoire ;
- de promouvoir la bonne gouvernance locale.
Le Ministre est l'une des autorités
hiérarchiques des Préfets nommés à la tête
des circonscriptions administratives que constituent les départements,
seul niveau de déconcentration. Pour accomplir ses missions, le MDGLAAT
dispose :
- d'une Inspection Générale des Affaires
Administratives (IGAA) ;
- d'une cellule de communication;
- d'un secrétariat particulier du Ministre.
- d'un Cabinet ;
- d'un Secrétariat Général ;
- de Directions Centrales ;
- de Directions techniques ;
- d'organismes sous tutelles.
1.1.1 L'Inspection Générale des
Affaires Administratives
Le service de l'Inspection Générale du
Ministère est l'Inspection Générale des Affaires
Administratives. Elle a une action permanente de contrôle et d'inspection
sur la gestion administrative et financière des circonscriptions
administratives, des collectivités locales décentralisées,
des services centraux, des Etablissements publics, des Sociétés
et Offices d'Etat dépendant du Ministère.
1.1.2 La cellule de communication du
Ministère
La cellule de communication du Ministère a pour
attributions de contribuer à la conception et à la mise en oeuvre
de la politique de communication du Ministère, de gérer les
relations du Ministre avec les organes de presse et de préparer une
revue de presse quotidienne à l'attention du Ministre.
1.1.3 Le secrétariat
particulier
Le secrétariat particulier a pour tâches la mise
en forme, l'enregistrement et la ventilation du courrier confidentiel à
l'arrivée et au départ, la gestion en liaison avec
l'Attaché de cabinet de l'agenda du Ministre ; et
l'exécution de toutes autres tâches à lui confiées
par le Ministre.
1.1.4 Le Cabinet du Ministre
Le Cabinet du Ministre est l'ensemble des collaborateurs
rattachés au Ministre. Il est chargé de proposer au Ministre, en
liaison avec le Secrétaire Général du Ministère,
les orientations stratégiques pour la mise en oeuvre de la politique du
Gouvernement dans les secteurs d'activités relevant de la
compétence du Ministère ; de veiller à l'application
du programme d'actions du Gouvernement suivant les stratégies propres au
Ministère ; d'assurer la liaison avec les autres Cabinets
ministériels et d'exécuter toutes autres tâches que le
Ministre pourrait lui confier dans le strict respect des attributions du
Secrétariat Général du Ministère, des Directions
centrales et techniques et des organisations sous tutelle.
Le Cabinet du Ministre comprend :
- un Directeur de Cabinet ;
- un Directeur Adjoint de Cabinet ;
- deux Chargés de Missions ;
- cinq Conseillers Techniques dont nécessairement un
Conseiller Technique Juridique ;
- un Attaché de Cabinet ;
- un Chef de la Cellule de Communication du
Ministère ;
- un Assistant du Ministre et
- un Secrétaire Particulier.
1.1.5 Le Secrétariat
Général
Le Secrétariat Général du
Ministère est chargé de la coordination des activités des
Directions Centrales et Techniques du Ministère. Il est également
chargé du suivi des activités des organismes sous tutelle. Il est
dirigé par un Secrétaire Général assisté
d'un Secrétaire Général Adjoint.
Le Secrétaire Général est placé
sous l'autorité directe du Ministre. Il assiste le Ministre dans
l'accomplissement de sa mission et la gestion du Ministère.
1.1.6 Les Directions Centrales
Les Directions Centrales, structures d'appui du
Ministère, sont :
- la Direction des Ressources Humaines ;
- la Direction des Ressources Financières et du
Matériel ;
- la Direction de la Programmation et de la Prospective.
· La Direction des Ressources
Humaines
La Direction des Ressources Humaines assure la gestion du
personnel du ministère.
A ce titre, elle est chargée de :
- la gestion prévisionnelle des effectifs et des
compétences ;
- de la description des postes et profils ;
- du renforcement des capacités et de la valorisation
des ressources humaines du Ministère ;
- de l'administration du personnel ;
- de l'élaboration des plans de carrière du
personnel du Ministère ;
- de la communication pour le changement du comportement en
milieu professionnel ;
- de l'amélioration de l'environnement du
travail ;
- des relations sociales au sein du Ministère.
Elle est dirigée par un Directeur et comprend :
- un service de gestion de la carrière du
personnel ;
- un service de l'évaluation et du déploiement
du personnel ;
- un service de la formation continue et de la gestion
prévisionnelle.
· La Direction des Ressources
Financières et du Matériel
La Direction des Ressources Financières et du
Matériel est chargée, entre autres, de:
- l'élaboration et de l'exécution du budget du
Ministère en collaboration avec toutes les autres Directions ;
- la gestion financière et du matériel du
Ministère ;
- l'étude et de la programmation des moyens
nécessaires à l'exécution des actions.
Elle est dirigée par un Directeur et comprend :
- un Service du Budget et de la Comptabilité ;
- un service du matériel et des stocks ;
- un service de la programmation des moyens.
· La Direction de la Programmation et de la
prospective
La Direction de la Programmation et de la Prospective est
chargée, en relation avec les Directions Techniques, de la planification
stratégique, de l'élaboration des projets et programmes, de la
mobilisation des financements, de la centralisation des informations relatives
à la gestion des projets et programmes en cours d'exécution,
ainsi que de leur suivi- évaluation.
Elle est chargée en collaboration avec les Directions
techniques du ministère et en harmonie avec les stratégies,
réglementations et normes nationales en vigueur, de :
- centraliser l'accès aux données de base en
matière d'administration et d'aménagement du territoire ;
- traiter ou de faire traiter ces données aux fins de
la définition des stratégies sectorielles ;
- d'élaborer le programme d'action du Ministère
et de veiller à sa mise en oeuvre ;
- veiller à l'adéquation des projets avec la
politique et la stratégie sectorielle du Ministère ;
- coordonner la programmation et le suivi des projets du
secteur ;
- suivre la coopération technique.
La Direction de la Programmation et de la Prospective
comprend :
- un Service des Etudes, de la Stratégie, de la
Prospective et de la Statistique ;
- un Service de la Coordination, de la Programmation et du
suivi des projets ;
- un Service de la Coopération Technique ;
- une Cellule de suivi - évaluation du budget -
programme et
- une Régie Financière ;
- un secrétariat administratif.
1.1.7 Les Directions
Générales
· La Direction Générale de la
Décentralisation et de la Gouvernance locale (DGDGL)
Aux termes
de l'article 45 du décret portant AOF du MDGLAAT, la DGDGL est
chargée, entre autre, de :
- élaborer et de mettre en oeuvre la politique
nationale de décentralisation ;
- proposer au Gouvernement la stratégie de mise en
oeuvre, de suivi et d'évaluation de la gestion communale ;
- élaborer des mécanismes de mise en
cohérence des initiatives nationales, locales et
étrangères d'appui aux collectivités
territoriales ;
- préparer les textes législatifs,
réglementaires et autres concernant les collectivités
territoriales ;
- assurer la coordination des actions d'appui à la
décentralisation et au développement local ;
- promouvoir la démocratie locale
participative ;
La DGDGL est divisée en trois directions :
· la Direction des Collectivités Locales ;
· la Direction de la Gouvernance Locale ; et
· la Direction de la Coopération
décentralisée et de l'intercommunalité.
· La Direction Générale de
l'Administration d'Etat (DGAE)
La DGAE est chargée de :
- élaborer en collaboration avec le MRAI et mettre en
oeuvre la politique nationale de la déconcentration ;
- coordonner et assurer le suivi des activités
menées par les Préfets des départements dans l'exercice de
leur fonction de représentant de l'Etat et d'autorité de tutelle
des communes ;
- proposer, mettre en oeuvre et évaluer l'organisation
des Préfectures et plus généralement de la
représentation territoriale de l'Etat ;
- veiller à la délégation, au respect et
à la maîtrise de l'exercice des compétences
déconcentrées ;
- veiller à la mise à disposition des
Préfectures des moyens financier, matériel et humain
nécessaires à leur efficacité et à leur
modernisation ;
- élaborer et mettre en oeuvre un plan de formation et
de perfectionnement des agents des Préfectures et des services
déconcentrés en adéquation avec leurs nouveaux
rôles ;
- assurer, en période électorale, la liaison
entre le Ministère et les circonscriptions administratives d'une part et
entre le Ministère et la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA)
d'autre part.
Elle est divisée en deux Directions :
· la Direction de la Déconcentration et de la
Tutelle (DDT) ;
· la Direction de la Gestion des Ressources et du Suivi
et Evaluation (DGRSE).
En dehors de ces directions, d'autres structures sont
prévues au niveau de l'organigramme à savoir :
· la Direction des Transmissions ;
· la Commission Nationale des Affaires
Domaniales ;
· la Commission Nationale des Finances Locales.
1.6.1 Les Organismes sous tutelle
Les organismes placés sous la tutelle du MDGLAAT sont
les suivants :
- la Société de Gestion des Marchés
Autonomes (SOGEMA) ;
- la Maison des Collectivités Locales (MCL) ;
- la Délégation à l'Aménagement du
Territoire (DAT).
1.2 Déroulement du stage
La cellule de suivi évaluation du budget-programme a
été notre structure d'accueil pour le déroulement de notre
stage. Elle obéit aux dispositions de l'arrêté
N°2009-043/MDGLAAT/DC/SG/DPP portant création de la cellule de
Suivi-Evaluation du Ministère de la Décentralisation, de la
Gouvernance Locale, de l'Administration et de l'Aménagement du
Territoire.
1.2.1 Présentation de la cellule de
suivi-évaluation
· Attributions
La Cellule de Suivi Evaluation du budget programme est
chargée de :
- élaborer le budget-programme du
Ministère ;
- élaborer les outils d'opérationnalisation du
budget-programme ;
- élaborer les fiches de projets et d'avancement des
projets ;
- suivre la mise en oeuvre des actions des structures, projets
et programmes du Ministère sur la base d'un système d'indicateurs
pertinents ;
- établir les bilans périodiques (trimestriels,
semestriels et annuels) d'exécution du budget-programme ;
- réaliser l'analyse de la pertinence de la performance
des actions menées dans le secteur ;
- organiser le suivi de la mise en oeuvre des politiques et
programmes du secteur de la Décentralisation et de l'Aménagement
du Territoire ;
- assurer le secrétariat des sessions des organes de
suivi de la mise en oeuvre des politiques et programmes ;
- piloter les missions d'évaluations des politiques et
programmes du secteur ;
- élaborer les rapports de performance ;
- suivre en collaboration avec les Directeurs Techniques et
Organismes sous tutelle, l'exécution physique et financière des
projets retenus ;
- élaborer les rapports trimestriels et annuels de
l'exécution sectorielle du Programme d'Investissements Publics (PIP).
· Composition de la Cellule de
Suivi-évaluation
Tableau N°1 : configuration de la
cellule de suivi-évaluation du MDGLAAT
N° d'ordre
|
Qualification
|
Grade
|
Effectif
|
sexe
|
Ancienneté dans la CSE
(année)
|
1
|
Chef de la cellule
|
A1-12
|
1
|
M
|
5
|
2
|
Planificateur
|
A3-1
|
1
|
M
|
2
|
3
|
Statisticien
|
A3-1
|
1
|
M
|
5
|
4
|
Gestionnaire de projet
|
A3-1
|
1
|
M
|
5
|
5
|
Administrateur du Développement local
|
A1-1
|
1
|
M
|
1
|
6
|
Financier
|
B1-1
|
1
|
M
|
1
|
7
|
Secrétaire
|
C1-12
|
1
|
F
|
5
|
8
|
Personnes ressources
|
A3-1
|
1
|
F
|
1
|
9
|
Personnes ressources
|
A3-1
|
1
|
M
|
1
|
Source : réalisé à base des
données recueillies
Ce tableau montre la composition de la cellule de
suivi-évaluation du MDGLAAT. La configuration de la cellule de
suivi-évaluation du MDGLAAT répond en termes de profil aux
exigences institutionnelles de la réforme. Toutefois, il importe ici de
souligner qu'au départ, seul trois membres sans statuts animaient aussi
bien la Cellule de suivi évaluation du MISP que du MDGLAAT. Il a fallu
attendre jusqu'en 2009 pour que la CSE du MDGLAAT soit complètement
étoffée par le recrutement au profit des chaînes de
Planification, Programmation, Budgétisation et Suivi (PPBS) des
différents ministères sectoriels.
1.2.2 Rôle de la cellule de
suivi-évaluation
Son rôle est essentiel dans le processus de
programmation, de budgétisation et de suivi-évaluation. Aussi
bien en amont comme en aval, la CSE se positionne comme la structure
faîtière du système.
Ainsi, en amont du processus, elle devra produire le document
de synthèse des analyses du processus, du développement national
conformément au canevas conçu en mis à sa disposition par
le ministère chargé du développement. Pour ce faire, elle
exploite les informations fournies par les différents points focaux et
celles collectées au cours des missions de suivi, les rapports
d'activités et les rapports de revue des PTA. Au terme de la revue,
elle élabore une série de documents dont, les rapports
d'avancement des projets inscrits au portefeuille du Ministère, la carte
d'identité des anciens projets, les fiches ANAPROG de tous les projets
et le point d'exécution physique et financière des PTA. Par ce
fait, elle participe également à l'élaboration du Budget
classique en contribuant à l'élaboration du budget
d'investissements publics du MDGLAAT.
1.3 Travaux effectués
Au cours de notre passage à la Cellule de
Suivi-évaluation, nous avons participé à la
réalisation de plusieurs travaux.
1.3.1 Revue nationale du processus de
développement national
C'est un processus annuel d'évaluation des
avancées et reculs enregistrés dans la mise en oeuvre des actions
prévues dans les documents de stratégie de développement
au niveau national.
Ainsi, après saisine des Ministères par courrier
officiel, il s'est agi pour les animateurs de la cellule de
suivi-évaluation de collecter les informations à fournir suivant
un canevas élaboré et envoyé en pièce jointe au
courrier.
Durant notre séjour, nous avons participé
à l'élaboration du document de synthèse des analyses du
processus du développement national du MDGLAAT.
1.3.2 Revue sectorielle
C'est aussi un processus d'évaluation de la mise en
oeuvre des politiques au niveau sectoriel qui se réalise en partenariat
avec tous les PTF qui agissent dans le secteur ainsi qu'avec des
ministères sectoriels partenaires.
Ici, nous avons participé à l'actualisation du
tableau des indicateurs d'Appui Budgétaire Conjoint (ABC), à
l'élaboration du point de mise en oeuvre des recommandations de la revue
précédente ainsi qu'à la rédaction de l'aide
mémoire de la revue.
1.3.3 Elaboration du Budget-Programme 2010-2012
du MDGLAAT
Le budget-programme est le document de base de tout
système d'évaluation axé sur les résultats.
Le BP met en exergue la logique d'intervention au sein des
différents programmes. Il retrace à quelles fins et comment les
moyens sollicités seront utilisés pour atteindre les objectifs
fixés.
Les éléments constitutifs du BP sont le
précis stratégique, le cadre logique, le tableau des indicateurs,
le tableau du mode de calcul des indicateurs, le tableau d'évaluation
financière, le tableau justificatif des crédits
sollicités, le tableau d'analyse des projets, le tableau de financement
et les tableaux récapitulatifs.
Au cours de notre stage, nous avons participé à
l'élaboration du précis stratégique de chaque
programme.
1.3.4 Retraite de la DGDGL, de la DGAE et de la
DPP pour l'élaboration des PTA
2010
Ce sont des ateliers de travail organisés avec l'appui
du Programme d'Appui à la Décentralisation et au
Développement Communal (PDDC) au cours desquels chaque structure
concernée passe en revue son PTA de l'année 2009, fait le point
des activités réalisées ou non pour enfin déboucher
sur l'élaboration de son PTA pour le compte de la gestion 2010.
Nous avons eu le privilège de représenter la
Direction de la Programmation et de la prospective à la retraite de la
DGDGL.
Notre participation a été très utile
à cet atelier. Nous avons tiré l'attention des uns et des autres
sur les activités relevant des attributions de la DPP et qui
étaient prévues pour être réalisées par cette
direction.
1.3.5 Harmonisation des PTA de la DGDGL et de la
DGAE
C'est un atelier au cours duquel les deux directions
générales du ministère ont exposé et filtré
leurs activités pour éviter les doublons et facilité la
transparence et la visibilité de leur PTA.
En effet, ces deux directions bénéficient d'un
appui considérable du PDDC. Ce dernier, dans le but de pallier les
redondances souvent remarquées au niveau de la planification des
activités de ces directions a donc initié cet atelier pour
épurer et harmoniser les activités à inscrire au PTA 2010.
Signalons que c'est la toute première fois qu'une
telle initiative a été prise et pour un coup d'essai, cette
initiative a été un coup de maître au point où,
toutes les autres structures du ministère ont suggéré que
ce processus d'harmonisation soit généralisé à tout
le ministère.
1.3.6 Revue d'exécution des PTA au
quatrième trimestre 2009 du MDGLAAT
C'est une activité prescrite par la GAR et qui
consiste à évaluer trimestriellement les PTA. Cette
quatrième revue à laquelle nous avons assisté prend en
compte non seulement les prévisions du dernier trimestre de
l'année mais aussi les recommandations des revues antérieures
restées en suspens. C'est le lieu de production du bilan
d'activité annuel avec des échanges houleux sur les goulots et le
partage d'expériences entre structures.
Notre séjour nous a permis de recenser les
différents problèmes auxquels est confronté le MDGLAAT.
1.4 Diagnostic des
problématiques
Au cours de notre séjour, nous nous sommes rendus
compte que le MDGLAAT, bien qu'étant un tout jeune ministère
dispose de plusieurs atouts :
- existence de documents de stratégies sectorielles,
- actualisation régulière du Budget-
programme,
- élaboration des documents de planification
opérationnelle,
- existence d'un Schéma Directeur Informatique
(SDI),
- existence d'un cadre organique de renforcement de
capacité des agents,
- appui de l'Equipe Technique d'Appui à la
Réforme Budgétaire (ETARB) à l'internalisation de le
GAR ;
- personnel expérimenté ad' hoc ;
- forte attraction des partenaires ;
- budget en permanente croissance ;
- réseau de cabinet et de consultant riche et
varié.
Cependant, il est confronté à d'énormes
difficultés qui peuvent à la longue compromettre l'atteinte de
ces objectifs.
1.4.1 L'inadéquation du cadre de travail des
agents
Le bâtiment abritant le MDGLAAT est une extension du
bâtiment du MISP prévu pour accueillir les services annexes de ce
ministère, logés hors du ministère et une partie des
autres services en attendant la réhabilitation du vieux
bâtiment.
Après la scission, la destination du bâtiment a
changé au profit du MDGLAAT. Mais, le nombre de structures
prévues pour être installées au sein du bâtiment est
largement inférieur à celles qui composent le MDGLAAT
actuellement. Du coup, un déficit crucial de local s'est fait
immédiatement sentir. Les multiples recherches de bâtiment pour
désengorger l'immeuble sont restées à ce jour sans suite.
A titre illustratif, la DPP, structure faîtière de mise en oeuvre
des réformes dispose en tout et pour tout de trois petits bureaux dont
deux occupés respectivement par le DPP et le secrétariat tandis
que le troisième bureau est occupé par tous les services de la
DPP, chefs service, chefs division et cadres compris.
1.4.2 L'insuffisance de moyens roulants à
la DPP
La DPP ne dispose que d'un seul véhicule pick-up 4X4
qui sert de véhicule de fonction au directeur. Cette situation compromet
fortement le déroulement du chronogramme de suivi-évaluation.
En effet, le portefeuille des projets d'investissement publics
du MDGLAAT comme dans les autres ministères est géré par
la DPP. Ceci l'oblige à organiser périodiquement des missions de
suivi des chantiers, travaux et autres infrastructures engagées.
L'insuffisance du parc automobile de la DPP l'astreint à des
négociations avec d'autres structures pour l'utilisation de leurs
véhicules. Ce qui fausse bien souvent, le calendrier et compromet de
surcroît la disponibilité des informations en temps opportun.
1.4.3 L'inefficacité suivi-évaluation
axé sur les résultats.
Le MDGLAAT depuis sa création n'a jamais
élaboré de rapport de performance bien qu'astreint aux exigences
de la réforme budgétaire. Même s'il a toujours
élaboré son budget-programme à temps, l'évaluation
de la mise en oeuvre de ce document ne se fait pas. Depuis 2007 que ce
ministère existe, c'est seulement en avril 2009 qu'il a organisé
sa première revue trimestrielle des PTA. Si en 2009, les quatre revues
ont été organisées, il est à souhaiter que les
acquis soient pérennisés et que ce ministère s'engage
effectivement dans la logique de la GAR. Ceci pourrait accroître la
visibilité sur le secteur mais aussi garantir la
crédibilité des dirigeants auprès des partenaires qui
hésitent encore. Pour cela, il urge que le dispositif de
suivi-évaluation soit dynamisé pour plus d'efficacité et
de rigueur dans la conduite du processus de GAR.
1.4.4 Le manque de coordination des interventions
des PTF du secteur
Au Bénin, des efforts ont été entrepris
au cours des dernières années pour l'amélioration de la
coordination des partenaires et l'alignement sur les procédures
nationales en rapport avec la Déclaration de Paris. Un groupe
dénommé ABC-PR (Appui Budgétaire Conjoint pour la
stratégie de Réduction de la Pauvreté) a été
mis en place et ne réunit pour le moment que quatre (04) partenaires.
Mais, au niveau du MDGLAAT, la coordination de l'aide extérieure est
insuffisante et débouche sur la mise en oeuvre de projets à
objectifs similaires. L'identification des projets ne s'inscrit pas dans la
démarche de l'approche programme. De ce fait, tous les projets sur
financement extérieur ne figurent pas au budget programme donnant donc
lieu à la mise en oeuvre d'actions éparses, non concertées
et à faible impact sur les objectifs fixés dans le budget
programme de même que des évaluations isolées.
1.4.5 L'insuffisance de personnel
L'insuffisance et la mobilité du personnel limitent
l'efficacité opérationnelle du MDGLAAT. Les mutations et
redéploiements d'agents se font parfois sans tenir compte de leur
position dans la chaîne de résultat. Aussi, l'effectif des Agents
Permanents de l'Etat étant très insuffisant par rapport aux
besoins, le ministère a donc recours aux services de contractuels de
courte durée et d'agents occasionnels n'ayant pas un statut bien
défini. Ce type de personnel fait face à un problème de
motivation car leur statut ne leur permet pas de bénéficier de
certains avantages liés à l'exercice de leurs tâches. Dans
ces conditions, ils sont toujours en quête de stabilité et de
meilleures opportunités et quittent dès que l'occasion le leur
permet. Le MDGLAAT est donc confronté à un manque de personnel
stable dont les capacités sont faibles et limitent leur appropriation du
processus d'élaboration et de suivi-évaluation du BP.
S'il est vrai qu'à chacune de ces problématiques
s'attache une importance indéniable, il n'en demeure pas moins vrai que
dans l'intérêt de la rigueur, de la qualité, de la
lisibilité et de la pertinence des réflexions à mener, un
choix s'impose à nous.
Parmi tous ces obstacles énumérés, le
plus épineux à nos yeux est celui lié à
l'inefficacité du système de suivi-évaluation axé
sur les résultats, car en tentant de résorber cette situation,
nous contribuerons à l'amélioration des performances du
MDGLAAT.
1.5 Justification des choix
1.5.1 Justification du choix du thème
Le choix du présent thème de recherche
réside dans notre volonté d'essayer de mettre en pratique les
notions acquises dans les cours de Gestion de projets, d'ingénierie de
projets et d'évaluation d'impact des projets et programmes.
En effet, ces cours nous ont confortés dans
l'intérêt particulier que nous témoignons pour les
questions liées au développement en ce sens qu'ils ont
constitué pour nous une ouverture à tout ce qui a rapport
à la gestion des projets. C'est d'ailleurs cet intérêt qui
nous a guidés dans le choix de cette formation.
Les diverses connaissances reçues lors de nos
formations académique et professionnelle nous ont permis de nous
imprégner davantage des notions et domaines relatifs à la gestion
des projets en général et au suivi-évaluation en
particulier.
Aussi, notre étude est-elle motivée par une
insuffisance constatée dans le dispositif de suivi-évaluation
axé sur les résultats du MDGLAAT.
En effet, l'absence de production de données
statistiques et de rapports de performance depuis la création du
Ministère paraissent à nos yeux une tare inadmissible dans un
pays qui se veut « émergent » et dans lequel
l'obligation de résultats est considéré comme l'un des
principes directeurs des dirigeants au plus haut niveau du sommet de l'Etat.
La curiosité scientifique nous a poussé
à faire une pré-enquête ; le constat est
évident et il urge que quelque chose soit fait pour changer la
situation. D'où notre motivation à travailler sur la
présente thématique.
1.5.2 Justification du cadre de
l'étude
Le MDGLAAT est un jeune ministère. Au regard des
enjeux du secteur et du lien plus étroit entre ce cadre et les
enseignements reçus le long de notre formation, ce lieu nous parait plus
adéquat pour mener des recherches.
C'est un cadre au sein duquel la gestion des projets et de
développement local cohabitent étroitement dans une parfaite
harmonie.
Aussi, le stage effectué à la Direction de la
Programmation et de la Prospective du MDGLAAT nous a-t-il mis en contact avec
des facteurs très déterminants.
En effet, l'élaboration du Budget-programme s'impose
à tous les sectoriels au Bénin, de même que le respect
scrupuleux des prévisions qui y sont consignées. Ce faisant, le
lien entre les réalisations et les prévisions est très
étroit. Ce qui minimise les écarts et facilite l'atteinte des
objectifs. Pour ce faire, il est impérieux de mettre en place un
dispositif de veille permanente, susceptible d'une part de renseigner à
tout moment sur les niveaux de réalisation mais aussi de fournir toutes
informations utiles pouvant permettre d'analyser les effets et/ou impacts des
interventions dans le secteur sur la vie des populations.
II- CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
2.1 Cadre théorique
2.1.1 Spécification de la
problématique
Pendant longtemps, le budget est établi selon une
approche qui précise dans les détails l'objet de la
dépense à travers une très forte spécialisation des
crédits budgétaires par nature et par ligne budgétaire. Le
résultat, c'est qu'on note une faible corrélation entre les
dépenses effectuées et les objectifs de développement
alors que la priorité est accordée aux moyens ; le
contrôle est juridique et comptable et les évaluations d'impact ne
sont pas de mise.
Par la suite, les problèmes de priorités
stratégiques et d'efficacité des actions des services publics
fournis étaient devenus des préoccupations qui devraient
être réglées à travers l'allocation des ressources.
La recherche d'une plus grande efficacité
opérationnelle de la dépense publique a alors engendré une
plus grande responsabilisation des différents ministères
sectoriels dans l'exécution et le suivi-évaluation de leur
budget. Ces derniers doivent désormais être comptables de
l'exécution du budget dans leur secteur, tant sur le plan financier que
dans la mise en oeuvre des stratégies sectorielles et de la performance
de la dépense publique.
A cet effet, le Bénin s'est engagé depuis 1999
dans un important programme de réforme des finances publiques visant
à accroître l'utilisation stratégique, efficace et
équitable des ressources afin de promouvoir la croissance et
d'améliorer réellement les conditions de vie des populations.
Cette réforme qui, dans sa mise en oeuvre devra
désormais permettre une plus grande transparence dans l'utilisation des
ressources financières et favoriser la mesure des performances, se
démarque de l'approche méthodologique classique utilisée
jusque-là par l'implémentation dans toutes les structures des
ministères sectoriels d'un système de Gestion Axée sur les
Résultats.
Par ailleurs, le Bénin, depuis l'indépendance,
a connu un système politique et administratif centraliste marqué
par quelques tentatives de décentralisation sans grands succès.
Le développement a donc jusque-là, toujours été
pensé de façon verticale ; ce qui n'a pas permis d'asseoir
des pouvoirs locaux véritablement autonomes susceptibles de
répondre promptement et efficacement aux réels enjeux de
développement local par le biais de stratégies, de programmes et
de projets pensés et conçus à la base et pour la base.
De plus, les structures en charge du développement
n'ont toujours pas bénéficié de la synergie
nécessaire à la mise en oeuvre de stratégies
cohérentes dans le cadre d'un développement intégré
du pays. Ainsi, les nombreux plans de développement économique,
social et régional élaborés depuis les
indépendances, ont donné en général, des
résultats mitigés, malgré une volonté politique
manifeste pour amorcer un développement.
Face à cette situation, la refonte de l'Etat pour une
meilleure planification du développement s'est imposée.
Il eut fallu l'historique Conférence des Forces Vives
de la Nation du 19-28 février 1990 pour préconiser une
réforme de notre administration territoriale, dans le sens de
conférer de larges pouvoirs aux populations à la base. Les Etats
Généraux de l'Administration Territoriale organisés
à cet effet du 07-10 janvier 1993 ont permis de définir les
grandes lignes de cette réforme qui se traduit par le processus de
décentralisation/déconcentration.
Depuis 2003 donc, le Bénin a entamé ses
premières expériences en matière de
décentralisation/déconcentration avec l'installation des premiers
Conseils Communaux/municipaux. La gestion de cette nouvelle approche de
développement, dès lors, est conduite par le Ministère
chargé de l'administration territoriale.
Au terme de la première expérience, au regard
des résultats mitigés enregistrés dans le secteur de la
Décentralisation/Déconcentration et Aménagement du
Territoire et animé du souci d'assurer le succès au
développement local, seul gage d'une réelle amélioration
des conditions de vie des populations à la base, le gouvernement
béninois a décidé de séparer ce secteur de celui
des affaires intérieures et de la sécurité.
C'est donc dans ce contexte de défis multiples et
multiformes qu'a été créé, par décret
n°2007-448 du 02 octobre 2007, le MDGLAAT qui, pour conduire sa mission,
doit s'appuyer sur certains instruments de programmation et de planification
dont la mise en oeuvre garantit de meilleures performances. D'où
l'adoption du Budget-Programme triennal glissant assorti des outils de sa mise
en oeuvre et de son suivi-évaluation.
Après trois années de mise en oeuvre de
l'approche programme, ce ministère se trouve confronté à
de multiples difficultés dont les plus importantes sont :
- insuffisance de ressources humaines
qualifiées ;
- difficultés de coordination des actions des
différents Partenaires Techniques et Financiers intervenant dans le
secteur;
- inexistence d'un cadre de travail qualifié ;
- absence des rapports de performance ;
- difficultés de renseignement des indicateurs de
performance ;
Face à ce constat nous avons choisi, au terme de notre
formation, d'orienter nos réflexions sur le thème :
« Problématique du système de
suivi-évaluation axé sur les résultats au sein des
ministères sectoriels : cas du Ministère de la
Décentralisation, de la Gouvernance Locale, de l'Administration et de
l'Aménagement du Territoire »
En effet, la fonction de suivi-évaluation tient une
place essentielle dans un système de GAR. Elle permet non seulement, de
maintenir la veille permanente autour des actions stratégiques à
mener, mais aussi de s'arrêter pour mesurer les progrès et/ou les
lacunes afin de prendre des décisions subséquentes.
Comment fonctionne le suivi-évaluation axé sur
les résultats du MDGLAAT ? Quelles sont les difficultés
auxquelles il est confronté ?
Deux questions fondamentales auxquelles nous nous efforcerons
à répondre tout au long du développement de la
présente étude qui ne manque pas d'intérêt.
2.1.2 Intérêt de
l'étude
L'intérêt de cette étude réside
dans le fait qu'elle permet d'analyser le fonctionnement du système de
suivi-évaluation axé sur les résultats du MDGLAAT,
d'appréhender les faiblesses pour enfin proposer des mesures correctives
afin d'assurer le plein exercice de la fonction de suivi-évaluation au
sein du MDGLAAT.
2.1.3 Objectifs
La conduite de cette étude s'est faite à base
d'objectifs clairement définis.
· Objectif global
L'objectif global est d'analyser les performances du
MDGLAAT.
Pour mieux appréhender les dimensions de cette
étude, l'objectif global a été décliné en
objectifs spécifiques :
· Objectifs
spécifiques
De façon spécifique, il s'agit de :
- analyser le fonctionnement du système de
suivi-évaluation axé sur les résultats au sein du
MDGLAAT ;
- étudier l'influence du système d'informations
sur le dysfonctionnement du système de suivi-évaluation
axé sur les résultats au sein du MDGLAAT.
Pour y parvenir, nos investigations s'appuieront sur
certaines hypothèses qui serviront de points de repère pour ce
travail.
2.1.4 Hypothèses
- le système actuel de suivi-évaluation axé sur les
résultats du MDGLAAT est inefficace.
- le système d'informations devant servir de base
à la collecte de données du processus de suivi-évaluation
au MDGLAAT est inefficace.
2.1.5 Revue de
littérature
· Clarification conceptuelle
Ø Décentralisation
Le Dictionnaire définit la décentralisation
comme l'action de décentraliser c'est-à-dire de donner le pouvoir
de décision dans la gestion administrative locale à des
collectivités territoriales, à des personnes publiques
élues par les administrés. C'est l'expression même de
l'exercice de la démocratie à la base. Elle est fondée sur
deux éléments essentiels :
L'auto-administration des collectivités locales et
l'abandon au profit de ces dernières de certaines prérogatives
par le pouvoir central.
Pour le Professeur de Laubadère, la
décentralisation évoque l'idée d'une collectivité
qui, bien englobée dans une collectivité plus vaste, s'administre
et gère elle-même ses propres affaires.
Cette dernière définition est
complétée par le Professeur Waline qui définit la
décentralisation comme le transfert de pouvoir de décision
à des autorités librement élues par les
intéressés eux-mêmes, à qui on a reconnu des
intérêts distincts et la compétence de gérer
eux-mêmes, ou de faire gérer par leurs élus, ces
intérêts.
Ø Politique
C'est une ligne de conduite générale ou la
proposition d'orientation
d'ensemble qu'un gouvernement adopte et qui guide les prises de
décisions en aval. Il s'agit essentiellement d'un acte d'orientation
générale qui se présente le plus souvent sous la forme de
déclaration d'intentions plus ou moins détaillées au plan
institutionnel, juridique et des résultats globaux. Ne parle-t-on pas
souvent de déclaration de politique ? de lettre de politique ou
même de note de politique ? etc. En principe, la politique est
toujours d'essence sectorielle ou thématique. Par exemple, on parlera de
la politique agricole du Bénin, de la politique sanitaire, de la
politique des transports ou de la politique de réduction de la
pauvreté mais pas de la politique de développement du Littoral
(par exemple). Une politique est déclinée en au moins deux axes
appelés plan. Son échéance temporelle peut couvrir
jusqu'à un demi -siècle.
Ø Budget
Le budget est un acte par lequel sont autorisées les
recettes et les dépenses annuelles de l'Etat ou des autres services que
les lois assujettissent aux mêmes obligations. C'est également un
exposé prévisionnel de l'ensemble des activités de
l'économie nationale pour l'année, l'état
prévisionnel et limitatif des recettes et dépenses d'une
période donnée ou la somme dont on peut disposer pour une
dépense précise.
La budgétisation pour un ministère consiste
à l'évaluation des coûts des interventions retenues pour
l'atteinte des objectifs assignés à ce dernier.
Ø Programme
C'est un ensemble organisé de politiques, de
procédures et de projets, d'opérations et de services
conçus pour atteindre un même but.
Ø Budget-Programme
C'est un budget définissant les priorités et les
plans. Il constitue tant un instrument de mobilisation de ressources qu'un
outil de programmation, d'exécution et de suivi-évaluation. Il
organise à l'inverse des budgets classiques, les choix
budgétaires autour de choix de politiques publiques.
Ø Projet
Cadre opérationnel de mise en oeuvre du plan, le
Dictionnaire Petit Larousse le définit, dans une approche simpliste
comme l'image d'une situation, d'un état que l'on pense atteindre. En
d'autres termes, le projet est l'ensemble des activités
cohérentes, planifiées dans un enchaînement précis
et à court terme avec des ressources bien quantifiées et devant
s'exécuter dans un lieu précis en vue de la fourniture d'un
produit spécifique à la satisfaction d'un besoin quotidien
clairement identifié au préalable. C'est également un
ensemble optimal d'actions à caractère d'investissement,
fondé sur une planification sectorielle, globale et cohérente
grâce auquel une combinaison définie de ressources humaines,
matérielles et financières engendre un développement
économique et social d'une valeur déterminée.
Ø Suivi
Le suivi est une fonction permanente qui utilise la collecte
systématique de données se rapportant à des indicateurs
spécifiques pour fournir aux gestionnaires et aux principaux partenaires
d'un projet de développement en cours des renseignements sur
l'étendue du progrès et la réalisation des objectifs ainsi
que sur l'utilisation des fonds alloués.
Pour le bureau de l'évaluation du PNUD, le suivi peut
se définir comme une fonction continue visant essentiellement à
assurer à la direction et aux principales parties prenantes, une
intervention permanente assortie d'indication rapides de progrès ou
d'absence de progrès dans la réalisation.
Ø Évaluation
L'évaluation est l'appréciation
systématique et objective d'un projet, d'un programme ou d'une
politique, en cours, complété ou terminé, de sa
conception, sa mise en oeuvre et ses résultats.
Le but est de déterminer la pertinence et
l'accomplissement des objectifs, l'efficience en matière de
développement, l'efficacité, l'impact et la durabilité.
Pour la Banque Mondiale, le rôle de l'évaluation
est de mesurer jusqu'à quel point et avec quelle efficacité les
programme et les activités opérationnelles produisent les
résultats recherchés et réutiliser l'information obtenue
dans la formulation de nouvelles orientations, politiques et
procédures
Une évaluation devrait fournir de l'information
crédible et utile, permettant d'intégrer les leçons
apprises lors du processus de prise de décision du récipiendaire
ou des donateurs.
Ø Performance
La définition de la performance s'appréhende
à travers le circuit schématisé ci-dessous.
Schéma N°1 : la
démarche du progrès
La performance est le niveau de réalisation de
l'objectif. Elle se mesure à base d'indicateurs prédéfinis
après contrôle des actions planifiées et
réalisées. C'est donc le niveau de réalisation des
objectifs sectoriels en fonction des prévisions et des ressources.
Une bonne performance résulte du bon fonctionnement du
dispositif de suivi-évaluation qui permet non seulement de prendre des
mesures (indicateurs), des décisions d'ajustement ou de
réorientation des actions mais aussi d'imputer la responsabilité
de progrès à tel ou tel acteur de la chaîne.
· Contributions des travaux
antérieurs
De nouveaux thèmes sont de plus en plus
fréquents dans les discours sur le développement prononcé
dans nos Etats.
Il s'agit bien entendu des thèmes comme
développement local, renforcement du pouvoir des collectivités
locales, démocratie à la base.... Mais, si depuis environ
une quinzaine d'années, la démocratisation et la
décentralisation sont devenues des thèmes majeurs de toute
problématique de développement et de la gouvernance en Afrique,
il convient et il est important de rappeler que le concept de
décentralisation n'est pas en réalité nouveau en
Afrique.
Ø Décentralisation
En effet, le Bénin aura mis douze (12) ans pour
réellement installer les collectivités locales
recommandées par la constitution. Si malgré cette longue
période de préparation et d'hésitation, l'on assiste
encore aujourd'hui à des atermoiements au terme du premier mandat des
élus locaux, c'est sans doute parce que certains contours ou certains
enjeux de la décentralisation n'avaient pas été
perçus ou n'ont pas été pris en compte. Certains experts
avertis de la décentralisation n'avaient-ils pas `'prédit'' des
risques liés à la décentralisation au Bénin?
C'est alors que Gigi SAGBOHAN (1998) affirmait que « tout le monde
s'accorde à reconnaître aujourd'hui que la décentralisation
est incontournable au Bénin. Seulement, il est myope de ne voir que les
aspects les plus alléchants sans chercher à appréhender
certains risques qui, si on y prend pas garde, obligeraient à passer
à côté des attentes et espoirs qu'elle
suscite ».
Pour sa part, GBEGNONVI (2001), montre qu'il faut
connaître les enjeux et exigences de la décentralisation pour
mieux apprécier son utilité. Ce qui oblige du coup à opter
pour un modèle précis de la décentralisation. Ainsi,
pense-t-il, le modèle qu'il faut au Bénin est celui qui s'inspire
des modèles suisse, allemand et américain. Le modèle
suisse, dit-il, a le mérite de responsabiliser entièrement et
immédiatement le citoyen et la société civile car la
décentralisation suisse est partie du bas vers le haut ; ce qui
donne l'occasion au bas de conserver les pouvoirs essentiels contrairement au
modèle béninois qui part du haut vers le bas. Par ailleurs, il
souligne que la décentralisation fait peur
car « malgré ses bienfaits perceptibles..., la
décentralisation au Bénin fait peur surtout lorsque l'on doit
l'attendre en partant de l'Etat, et de l'Etat centralisé. Il en est
ainsi parce que fondamentalement le pouvoir ne se partage pas. A l'idée
donc de devoir se départir de certaines de ses prérogatives au
bénéfice des collectivités locales, le pouvoir central
hésite, résiste et s'interroge : que va-t-il rester de
lui ? Que va-t-il advenir de lui ?.... Les tenants du pouvoir pensent
à ce qu'ils perdent et refusent de voir l'immense profit que le pays
tout entier tirera de l'épanouissement des collectivités locales.
En définitive, le Bénin aura mis dix (10) ans pour ne pas
opérationnaliser la décentralisation. La peur de l'inconnu
invoquée pour cacher la peur de la perte de pourvoir amène le
pouvoir central à se hâter lentement ». Dans le
même registre, HOUKONNOU (2001), trouve l'une des causes de cette
faiblesse dans ce qu'il appelle le manque d'un bilan de la situation actuelle
de l'administration, c'est à dire le manque d'une évaluation de
l'existant.
Il convient donc de mieux clarifier le concept de
décentralisation afin de savoir quoi évaluer, qui doit
évaluer, comment évaluer et quand évaluer ?
En effet, en parlant de décentralisation, MBACK disait
que « la réalisation d'une politique publique a d'autant
plus de chance que ses destinataires sont associés à sa
conception et à sa mise en oeuvre ». Ce qui favorise une
certaine solidarité entre les peuples. C'est sans doute ce qui a
motivé Jean du Bois de Gandusson à affirmer
que : « l'Afrique apparaît en première analyse
comme un continent propice à la décentralisation, parce qu'elle
est constituée de multiples solidarités vécues et de
groupes ayant conservé leur structuration ». De ce fait, les
pays africains n'auraient pas de difficultés à réussir la
décentralisation du fait de l'existence des groupes de
solidarités qui se conservent chez eux. Il poursuit en mettant l'accent
sur les obstacles liés au développement local du fait du
faible développement des collectivités
décentralisées et par conséquent, pour la
majorité des auteurs, la décentralisation est en Afrique un
mirage et un mythe. Cette même remarque sera faite plus tard par d'autres
observateurs de la décentralisation. C'est ainsi que, ZOSSOU (2003)
montre qu'une décentralisation intégrale, celle justement en
cours au Bénin est un mythe. Mais malgré tous ces
présages, le Bénin aura eu le mérite de connaître la
décentralisation tant espérée, celle là même
qui a pour but le développement à la base ;
c'est-à-dire le développement local.
Ø Suivi-évaluation
Par ailleurs, la culture de la programmation et de la
planification de plus en plus accrue au niveau macroéconomique s'affirme
par l'élaboration et la mise en oeuvre de différents documents de
stratégies : Orientations Stratégiques de
Développement (OSD), Stratégie de Croissance pour la
Réduction de la Pauvreté (SCRP) et le Programme d'Action
Prioritaire (PAP). Ainsi, chaque ministère sectoriel doit
désormais traduire ses missions respectives dans des documents de
stratégie sectorielles strictement alignés sur les politiques
nationales. Ces documents intègrent aussi bien les diagnostics, les
objectifs que les mécanismes de suivi-évaluation indispensables
pour mesurer les efforts fournis au niveau sectoriel.
La question de suivi-évaluation est donc devenue une
préoccupation des dirigeants au plus haut niveau. Il ne saurait en
être autrement d'autant plus que dans les critères d'obtention et
de captation de ressources étrangères, figure en bonne position
l'adéquation du dispositif de suivi-évaluation prévu.
C'est ainsi que le MDGLAAT qui a hérité de
plusieurs documents de stratégies a élaboré le document de
Politique Nationale de Décentralisation et de Déconcentration
(PONADEC) qui s'associe au Document de Politique Nationale d'Aménagement
du Territoire (DPONAT) pour servir de boussole à toutes les
interventions au niveau du secteur.
Ce qui est intéressant, c'est que chacun de ces
documents de politiques a prévu des mécanismes de
suivi-évaluation.
Dans ce même contexte, l'Association Nationale des
Communes du Bénin (ANCB) avait initié en décembre 2007 une
étude d'auto-évaluation de la gouvernance locale en
République du Bénin. Et comme on peut le lire dans l'avant propos
signé par son président à l'époque en l'occurrence
Blaise GLELE-AHANHANZO (2007), « c'est donc pour appréhender
les forces et les faiblesses dans la gestion de nos collectivités
locales que cet exercice a été initié par l'Association
Nationale des Communes du Bénin (ANCB) avec le soutien financier et
technique de ses partenaires (DED, GTZ, Helvetas, PNUD, SNV). Les communes,
volontairement et unanimement, ont accepté de «se regarder
dans le miroir», à l'aune d'indicateurs de gouvernance
locale qu'elles ont-elles mêmes retenus ».
Au plan national, plusieurs actions sont menées dans ce
sens. A ce titre, il a été organisé sur initiative du
gouvernement béninois, un atelier technique conduit par l'institut IDEA
International (2007), sur le suivi-évaluation des programmes et projets
publics dans le cadre des DSRP et des OMD, du 22 octobre au 2 novembre 2007
à Cotonou.
De même, le gouvernement et les Partenaires Techniques
et Financiers se retrouvent chaque année à travers la revue
annuelle du processus de développement national afin d'apprécier
le niveau de mise en oeuvre des politiques à travers des indicateurs de
mesures précédemment défini par secteur et contenu dans la
matrice des indicateurs ABC (Appui Budgétaire Conjoint) .
Par ailleurs, une évaluation est faite chaque
année sur la mise en oeuvre de la SCRP et l'exécution des Projets
et Programmes d'Investissements Publics dans notre pays.
2.2 Méthodologie de l'étude
2.2.1 Approche
méthodologique
Les points suivants seront abordés :
- la source documentaire ;
- la collecte des données empiriques ;
- le traitement des données ;
- l'analyse des données.
· Sources documentaires
Pour élaborer la base théorique de notre
recherche, il a été impérieux de procéder à
une revue bibliographique. Cette deuxième phase, après notre
étude exploratoire a consisté à parcourir des
bibliothèques, des centres de documentation, quelques structures
spécialisées et à visiter certains sites internet. Cette
revue documentaire nous a en outre permis d'apprécier le niveau des
travaux effectués jusque-là autour de la fonction de
suivi-évaluation dans les institutions internationales, les autres pays
et dans des structures de la place.
En effet, la première source d'information de ce
travail a été le Service de Publication, de l'Information et de
la Documentation (SPID) du MDGLAAT. Au niveau de cette structure, nous avons eu
copie des différents documents de stratégies sectorielles et
appréhendé le dispositif de suivi-évaluation
intrinsèque à ces documents de politique afin de les comparer par
la suite au système en marche dans le ministère. Ensuite,
l'accès au service des archives nous a permis de rassembler les
différents actes (arrêtés) pris dans le cadre de
l'opérationnalisation du système de suivi ainsi que les
différents rapports d'activités disponibles.
A la Maison des Collectivités Locales (MCL), nous nous
sommes intéressés non seulement aux nombreux manuels
élaborés par cette dernière sur la décentralisation
mais aussi et surtout aux textes de loi régissant la
décentralisation au Bénin.
Auprès d'autres ministères, nous avons eu
accès aux rapports de performances ainsi qu'aux rapports d'études
similaires à notre thématique.
Enfin, la visite de quelques sites Internet et des moteurs de
recherche tels que Google et Yahoo a permis d'avoir une plus large vision sur
le suivi-évaluation des projets.
En somme, la revue documentaire s'est poursuivie
jusqu'à la rédaction du document final.
· Collecte de données empiriques
L'apport des personnes ressources dans la réalisation
de ce travail a été d'une grande importance. Il a consisté
en des rencontres avec les personnes ayant contribué d'une façon
ou d'une autre à la mise en place du système et enfin avec des
consultants intervenant dans le domaine au niveau du secteur.
Les données primaires et secondaires traitées
dans le cadre de ce mémoire n'ont pas seulement été
obtenues des sources écrites. La recherche sur le terrain nous a
également permis de recueillir des informations d'une nature tout aussi
utile que les informations obtenues de sources écrites.
Mais avant, il nous a fallu définir un
échantillon ayant servi de base de sondage à l'enquête de
terrain.
2.2.2 L'échantillonnage
L'élaboration des budget-programmes et des Plans de
Travail Annuels (PTA) au MDGLAAT s'est toujours faite de façon
participative.
De même, toutes les structures sont associées aux
revues trimestrielles de mise en oeuvre des PTA.
A cet effet, nous avons fait l'effort, dans la
définition de la population d'intégrer toutes les structures du
ministère :
- membres du cabinet ;
- directeurs centraux ;
- directeurs généraux et techniques ;
- les chefs services ;
- membres de la cellule de suivi-évaluation du
budget-programme ;
- les points focaux ;
- partenaires techniques et financiers ;
- les agents du ministère.
Le choix des cibles à interroger au cours des travaux
de terrain ne s'est pas fait de façon arbitraire. Les critères de
ce choix sont les suivants :
- L'identification des cibles en tant qu'acteurs du circuit
décisionnel du MDGLAAT ;
- l'identification des cibles comme acteurs du système
de suivi-évaluation du MDGLAAT ;
- l'identification des cibles en tant qu'agents du
ministère ;
- l'identification des cibles en tant qu'acteurs du
secteur ;
La technique utilisée pour constituer
l'échantillon des acteurs interrogés est fondée sur un
choix raisonné en considérant comme critère le rôle
joué par les acteurs non seulement dans le processus
d'élaboration du budget-programme mais surtout dans le
suivi-évaluation. La répartition de la population
étudiée est consignée dans le tableau ci-dessous.
Tableau N°2 :
Présentation de la taille de l'échantillon
Acteurs
|
Enquêtés
|
Population
|
Cabinet
|
02
|
07
|
Directeurs centraux
|
03
|
03
|
Directeurs généraux
|
02
|
02
|
Directeur techniques
|
08
|
08
|
Chefs services
|
15
|
15
|
Membres cellule suivi-évaluation
|
07
|
07
|
Points focaux
|
23
|
23
|
Organisme sous tutelle
|
04
|
04
|
Partenaires
|
05
|
07
|
Autres agents
|
15
|
55
|
TOTAL
|
84
|
131
|
Sources : établie à base des
résultats
2.2.3 Technique et outils de collecte des
données
La collecte des données sur le terrain a
été faite sur la base d'un guide d'entretien et d'un
questionnaire.
Le guide d'entretien a été administré
aux partenaires, directeurs et responsables des structures sous tutelles
tandis que la collecte des informations s'est faite auprès des autres
cibles grâce au questionnaire.
· La pré enquête
Cette phase a consisté à prendre des
renseignements auprès des membres du comité de pilotage de la
Réforme Budgétaire. Ensuite, une enquête pilote nous a
permis de mieux circonscrire l'étude et de finaliser les outils de
collecte.
· L'enquête proprement
dite
Nous avons mené l'enquête de façon
discontinue afin d'administrer le questionnaire et le guide d'entretien aux
groupes cibles retenus. Toutefois, après cette phase, des descentes
sporadiques ont été faites jusqu'à la finalisation du
document soit pour des compléments d'information soit pour la
vérification d'informations.
2.2.4 Traitement des
données
Les données recueillies ont été
dépouillées manuellement au fur et à mesure que se faisait
la collecte. Ce dépouillement s'est fait au moyen d'une grille des
résultats qui a été élaborée à cet
effet. Mais, la saisie des résultats obtenus s'est
réalisée grâce aux Logiciels Word et Excel.
2.2.5 Analyse des données
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