Communication et insertion socio-professionnelle des déscolarisés en Côte d'Ivoire: cas des jeunes filles de la commune d'Abobo( Télécharger le fichier original )par N'Goumissa Marie Laure DIALLO Institut des sciences et ttechniques de la communication (ISTC) - Diplôme d'études supérieures en communication 2009 |
2.2 Ecrits empiriquesDans la conscience collective des peuples africains en général, la place de la femme se situerait principalement dans la procréation et dans l'accomplissement des tâches domestiques. Les filles sont éduquées à se conformer à cette image négative de la femme ; tandis que l'éducation des garçons met l'accent sur la confiance en soi et l'exploit. Une étude faite par TEHE Michel21(*) révèle que dans certaines communautés, la femme a toujours été considérée comme inferieure à l'homme. Aussi les rôles qui leur sont dévolus sont-ils ceux de mère, d'épouse soumise, de ménagère. Sur le plan cognitif, la plupart des parents pensent que les garçons sont plus intelligents que les filles. Pour eux, l'école demande beaucoup d'efforts intellectuels que les filles ne seraient capables de produire. Ces parents ne croient pas à une réussite scolaire certaine de leur fille. En se fondant sur les préjugés prônant une carence intellectuelle des filles, les parents perdent toute volonté de scolariser leurs filles ou d'assurer de façon efficiente cette scolarité. Ces images d'infériorité intellectuelle et même sociale, traditionnellement dévolue à la femme, sont très tôt intériorisées par les filles qui manifestent un complexe d'infériorité intellectuelle par rapport aux garçons. Cette perception traditionaliste et discriminatoire s'observe également dans l'étude faite par SIDIBE Haoussa22(*) qui indique que 40% des parents préfèrent scolariser le garçon qui constitue à leurs yeux une valeur sure sur le chemin de la réussite. A telle enseigne que la naissance d'une fille provoque des réflexions parfois désobligeantes. En effet, les attitudes des enseignants, leurs comportements et leurs pratiques pédagogiques ont probablement des implications néfastes sur la performance scolaire des filles et leur niveau d'étude. Les attitudes des instituteurs à l'égard des filles reflètent les préjugés généraux de la société quant au rôle social des femmes et aux aptitudes des filles à l'école. Les filles sont quasiment ignorées pendant les cours. Selon TEHE Michel, 41,2% des enseignants interrogés estiment que les filles sont paresseuses et ne veulent pas s'exprimer en classe. Si les enseignants présentent des attitudes démotivantes envers les filles, les manuels scolaires et les matériels didactiques ne font pas non plus la promotion d'une belle image des filles ni des femmes. A ce sujet, une analyse du contenu de manuels scolaires au programme dans l'enseignement primaire en Côte d'Ivoire révèle que les hommes y sont présentés comme les plus intelligents, sous une étiquette de hauts fonctionnaires, d'hommes influents, de leaders. Contrairement aux hommes, les femmes sont présentées comme des ménagères, des épouses assujetties, des vendeuses de légumes. Outre cette image négative diffusée par la société en général, la petite fille est parfois victime des pressions d'un environnement social et scolaire particulièrement hostile à sa progression à l'école. Elle est souvent victime du harcèlement sexuel, des mariages et des grossesses précoces. Selon TAPE Goze et BIH Emile23(*) le manque de moyens financiers est aussi à l'origine de la déscolarisation de la jeune fille. Face aux conditions économiques extrêmement difficiles des parents, il leur apparaît plus urgent de scolariser les garçons, lorsqu'un choix se pose entre ceux-ci et les filles. La crise économique et financière qui sévit au NIGER depuis presque deux (2) décennies, conjuguée aux lourds handicaps naturels dont souffre le pays a rendu plus persistante l'ampleur de la pauvreté tout en milieu urbain qu'en milieu rural où la jeunesse nigérienne (particulièrement les jeunes filles) est la plus touchée. Il s'agit d'une crise multidimensionnelle caractérisée par le chômage, la mendicité, la prostitution, la déscolarisation de plusieurs jeunes filles. Face à cette situation et en faveur de la démocratisation de la vie politique, la jeunesse nigérienne éprouve le besoin de se former, de se promouvoir, de s'organiser et surtout de participer au processus du développement national. Malheureusement, les conditions socio-économiques des familles n'ont pas favorisé l'insertion professionnelle de ces jeunes. Les jeunes filles déscolarisées et les non scolarisées en sont les victimes. C'est dans le but de pallier ce phénomène le plus alarmant que l'ONG-ACAD (Action Chrétienne pour l'Aide au Développement) a démarré ses activités d'insertion professionnelle des jeunes à Niamey où le foyer féminin de Banga-Bana est un besoin vital pour ces jeunes filles. ACAD a pour objectif général d'aider les jeunes filles déscolarisées et les non scolarisées à se prendre en charge. Il a pour objectifs spécifiques de: Ø Assurer la formation professionnelle des filles (couture, tricotage, broderie) ; Ø -Améliorer leur niveau d'étude scolaire par un programme d'alphabétisation, d'hygiène ; Ø Assurer l'indépendance économique de ces filles par un parrainage "ouverture d'atelier de travail " en fin de formation ; Ø Aider ces filles à s'orienter dans le choix d'une carrière. Les populations bénéficiaires de ce projet sont les jeunes filles déscolarisées et les non scolarisées âgées de 15 ans à 22 ans des quartiers Banga - Bana, Karadjé, Pont Kennedy et ses environs (Rive droite), commune Niamey III. Les activités principales du foyer retenu dans le cadre du présent projet se présentent comme suit : v La couture, le tricotage, la broderie ; v L'alphabétisation en français et en langues nationales ; v La fabrication de savons, d'enveloppes, la cuisine africaine ; v L'hygiène, le recyclage de sachets noirs, le ménage ; v Le stage de perfectionnement. Le présent projet de foyer féminin vise à soulager la souffrance des jeunes filles, réduire la prostitution, la délinquance et la mendicité. Il stabilisera aussi à coup sûr les populations dans le milieu et améliorera les conditions de vie des familles à long terme. C'est toujours dans le même cadre que la MGI (la Mission Générale d'Insertion) s'est mise en place à Rennes en France avec pour objectifs de : Ø Repérer les élèves en difficulté quittant le système éducatif sans solution, en collaboration avec les centres d'information et d'orientation (CIO) et les structures particulières relevant de l'insertion. Ø Prévenir les sorties sans qualification : mettre en place dans chaque établissement un dispositif de veille pour repérer et accueillir les élèves en risque de décrochage scolaire, individualiser les parcours de formation en proposant des modules de soutien et de remédiation, organiser pour tout élève exposé à cette situation de rupture ou déjà déscolarisé un entretien de situation devant aboutir à une solution effective. Ø Préparer et former les jeunes dans le cadre d'actions spécifiques de formation mises en place en fonction des besoins repérés localement. Les actions s'adressent aux jeunes de 16 ans et plus en voie de déscolarisation ou sortis depuis moins d'un an du système scolaire, sans possibilité immédiate de poursuite d'étude ou d'insertion professionnelle. Ces actions s'adressent en priorité aux jeunes sans qualification. Elles ont en commun : v Un renforcement des connaissances ; v Un dispositif d'alternance entre l'établissement et le milieu professionnel ; v Une préparation active de l'orientation ; v Un accompagnement personnalisé. Les formations sont regroupées en deux catégories : celles qui préparent l'entrée, le retour ou le maintien en formation qualifiante et celles qui préparent directement l'accès à la qualification.
La lutte contre la déscolarisation concerne les enfants des plus de 16 ans. L'équipe éducative du lycée Eugène HENAFF va faire de la lutte contre l'absentéisme des élèves l'axe prioritaire de son projet d'établissement. Objectifs : Ø Diminution sensible du taux d'absentéisme ; Ø Aucun élève décrocheur sans solution en 2nde. Les objectifs suivants définis pour l'école béninoise peuvent être perçus à travers la notion de besoins fondamentaux de l'homme et de la société : Ø Former des adultes performants, dotés d'un esprit d'initiative, ayant le goût de la recherche, capables de s'auto-employer, de créer des emplois et de contribuer ainsi efficacement au développement du pays ; Ø Former des adultes techniquement compétents et humainement équilibrés ; Ø Servir de moyen de transformation de la société. * 21 M. TEHE, Les déterminants de la sous-scolarisation et de déscolarisation de petite fille en Côte d'Ivoire : le cas du département de Boundiali, mémoire de maîtrise ; IES (Institut d'Ethno-sociologie) ; Abidjan ; 1999. * 22 H. SIDIBE, L'école et l'inégalité des sexes : la scolarisation des filles au nord de la Côte d'Ivoire, le cas du département de Korogho ; Mémoire de maîtrise ; IES ; Abidjan ; 1994. * 23 TAPE Gozé et BIH Emile, Etude sur les opportunités et les freins à la bonne performance des filles, MEN, DEPES, ROCARE, Abidjan, Mai 1996 |
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