MINISTERE DE LA COMMUNICATION REPUBLIQUE
DE COTE D'IVOIRE
Union - Discipline - Travail
MEMOIRE EN VUE DE L'OBTENTION DU
DIPLÔME D'ETUDES SUPERIEURES EN COMMUNICATION
(DES-COM)
OPTION : PUBLICITE - MARKETING
COMMUNICATION ET INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE
DES
DESCOLARISES EN COTE D'IVOIRE :
CAS DES JEUNES FILLES DE LA COMMUNE D'ABOBO
Présenté par :
Directeur de mémoire
DIALLO N. Marie Laure M. KOUTOUAN Félix
Olivier
Chargé de Cours à l'ISTC
Novembre 2009
COMMUNICATION ET INSERTION SOCIO-PROFESSIONNELLE
DES
DESCOLARISES EN COTE D'IVOIRE :
CAS DES JEUNES FILLES DE LA COMMUNE D'ABOBO
DEDICACE
Nous dédions ce mémoire de fin de cycle
à notre fils Malick-Emmanuel qui nous a aidée à nous
relever dans les moments difficiles et qui est si précieux pour
nous.
REMERCIEMENTS
Nous ne saurions commencer la rédaction de ce
mémoire sans témoigner notre reconnaissance à toutes les
personnes qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à
son achèvement.
Ainsi, nos remerciements vont tout d'abord à :
Notre père qui nous fait grandir chaque jour un peu
plus par son amour ;
Monsieur KOUTOUAN Félix Olivier, notre directeur de
mémoire qui nous a fait bénéficier de ses précieux
conseils, de son amour pour la communication et de son professionnalisme, merci
pour votre disponibilité.
Nos très chers encadreurs qui nous ont fait
connaître les rouages du marketing et la communication durant ces deux
(02) années académiques notamment Monsieur ASSAMOI, Madame
N'Zi, Monsieur GOMET.
Ensuite à notre fiancé Boris-Eprhem TCHOUMAVI
dont la détermination, l'insistance et la foi en ce travail ont
constitué une importante source de motivation à son
élaboration ;
Dr DIABY Mohamed qui a permis que nous fassions les
études, merci d'avoir fait que ces années d'étude soient
possibles ;
Enfin, nous remercions nos frères et amis Patricia
KOUASSI, Raïssa DIALLO, Kader DIALLO, Alix DIALLO, Guigui, Estelle, Amadou
KONATE, Karine AMANI, mes frères et soeurs qui nous ont également
apporté leur précieux soutien moral.
Gloire te soit rendue pour ta magnificence dans notre vie,
Seigneur.
SOMMAIRE
Avant-propos 6
Abréviations 8
Introduction 9
1ère Partie :
CONSIDÉRATIONS THEORIQUES
ET METHODOLOGIQUES 12
Chapitre I : Cadre théorique de l'étude 13
Chapitre II : Cadre Méthodologique 47
2ème Partie : PRESENTATION
ET INTERPRETATION
DES RESULTATS 56
Chapitre I : Présentation des résultats 57
Chapitre II : Vérification des hypothèses
82
3ème Partie : PROPOSITION
D'UNE STRATEGIE
DE COMMUNICATION 86
Chapitre I : Analyse diagnostic de la situation 87
Chapitre II : Stratégie de communication 90
Chapitre III : Recommandations 104
Conclusion 108
Bibliographie 102
Annexes 114
Table des matières 124
AVANT-PROPOS
Lorsque nous entrions à l'Institut des Sciences et
Techniques de la Communication (ISTC), nous finissions des études de
Secrétariat à la Chambre de Commerce et d'Industrie
d'Abidjan-Plateau avec un Brevet de Technicien Supérieur.
Mais, nous étions attirée depuis longtemps par
une formation professionnelle en communication. Car, nous étions
persuadée que seule cette formation aurait pu nous rendre plus
pragmatique dans le monde du travail. C'était aussi une occasion pour
nous d'avoir plusieurs qualifications dans une société devenue
pluridisciplinaire. L'Institut des Sciences et Techniques de la Communication
(ISTC) est un établissement public national d'enseignement
supérieur de formation en communication ayant pour mandat la formation
des cadres africains aux métiers de l'information et de la communication
dans ses cinq (5) filières : Publicité-Marketing ;
Journalisme en Presse écrite et Audiovisuelle ; Production
Audiovisuelle ; Télécommunications et Technologie de
l'Audiovisuel ; Infographie et Multimédia. Les diplômes
préparés dans cet établissement sont :
Pour le cycle I, le Diplôme Supérieur en
Communication (DIS-COM) ;
Pour le cycle II, le Diplôme d'Etudes Supérieures
en Communication (DES-COM) ;
Pour le cycle III, le Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées (DESS).
L'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures en
Communication (DES-COM) est conditionnée par la réussite à
une soutenance de mémoire.
C'est dans ce cadre que nous avons choisi de nous pencher sur
le thème suivant : communication et insertion socio-professionnelle
des déscolarisés en Côte d'Ivoire: cas des jeunes
filles de la commune d'Abobo.
ABREVIATIONS
BAD : Banque
Africaine de Développement
CIO : Centre
d'Informations et d'Orientation
MGI : Mission
Générale d'Insertion
ONG ACAD : Action
Chrétienne pour l'Aide au
Développement
UNESCO : Organisation des
Nations Unies pour
l'Education et la Culture
UNFPA : Fonds des
Nations Unies pour la
Population
UNICEF : Fonds des
Nations Unies pour
l'Enfance
UNIFEM : Fonds de
développement des Nations Unies pour
la Femme
Introduction
La Côte d'Ivoire est un pays qui se distingue, à
plusieurs points de vue, de ses voisins de la sous région. C'est un pays
potentiellement riche en ressources naturelles et humaines mais qui
connaît de sérieux problèmes pour son développement
socio-économique. De grands projets furent élaborés pour
le développement des principaux secteurs de la vie nationale.
Pour la mise en place des infrastructures de base, on
plaça l'éducation au centre des stratégies de
développement. Les collèges populaires, cours du soir, les
centres d'alphabétisation et des métiers se
développèrent. La course pour le «savoir» et pour les
diplômes s'organisait aux niveaux des individus, des familles, des
pouvoirs publics. La politique des bourses et des stages à
l'étranger encourageait la scolarisation. La qualité des
formations (théorique, technique), l'accessibilité aux emplois,
l'existence des mécanismes donnant les mêmes chances
d'accès et de réussite scolaire à tous les enfants.
Malgré la persistance des traditions, les filles
étaient scolarisées autant que leurs frères. La crise
économique et la dévaluation du francs CFA ont engendré
dans les familles des problèmes économiques qui ont eu pour
conséquence, qu'au fil des générations, face aux
conditions économiques extrêmement difficiles, les
mentalités des filles et des familles changent vis-à-vis de la
scolarisation. Les abandons en cours de scolarisation (déscolarisation)
se sont multipliés, jusqu'à devenir un véritable
phénomène social aujourd'hui.
Plusieurs activités de sensibilisation pour la
promotion de la scolarisation de la fille ont été menées
au niveau national (Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires
Sociales) et au niveau communautaire avec l'appui des organisations
internationales telles que le Fonds de développement des Nations Unies
pour la Femme (UNIFEM), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA)
dans les zones de sous scolarisation. Le Ministère de l'Education
Nationale et de la Formation de Base a, par ailleurs, institué
l'inscription par parité au cours préparatoire première
année (CPI) dans certaines régions.
Malgré toutes ces initiatives du gouvernement et de ses
partenaires, l'effectif des filles scolarisées demeure encore faible par
endroit. Ce constat semble s'expliquer par la persistance de
déséquilibres liés aux croyances et pratiques culturelles
telles que les mariages précoces et/ou forcés, les grossesses
précoces, la mutilation génitale féminine, la
subordination de la petite fille au garçon, la tendance à croire
que scolariser les garçons est plus important du fait de leur rôle
de futurs chefs et soutien de la famille, la responsabilité de la petite
fille dans l'exercice des activités reproductives et communautaires. Les
difficultés précitées se sont particulièrement
intensifiées avec la crise politico-militaire où les violences
basées sur le genre se sont accrues de façon significative. Ces
dernières années ont été particulièrement
marquées par la prolifération du phénomène des
filles-mères, résultantes dans la plupart des cas des violences
sexuelles et notamment des viols. Ainsi, l'on note le taux le plus important
d'abandon chez les filles : le tiers de leur effectif atteint le niveau
secondaire et le quart le niveau supérieur.
La proportion d'enfants ayant réussi à atteindre
la cinquième année notamment le cours moyen première
année (CM1), considérée comme le niveau qui donne le plus
de chance à une personne scolarisée de ne pas retomber dans
l'analphabétisme à l'âge adulte, a été
estimée à 69,3% à l'échelle nationale et pour les
élèves des deux sexes.
Nous avons ainsi choisi de nous intéresser à la
spécificité des adolescentes vivant dans la commune d'Abobo,
commune très peuplée avec une masse importante de la population
de la ville d'Abidjan. Dès lors, en sensibilisant dans cette commune les
autorités locales, les leaders des différentes communautés
et les populations, nous pourrions contribuer à l'amélioration de
la situation existante à Abobo et par delà aider à la
réduction du phénomène en Abidjan et sur le territoire
ivoirien.
Pour mener à bien cette recherche, nous avons choisi un
terrain d'étude que nous vous présenterons dans la
première partie.
A partir des données recueillies, nous essaierons de
comprendre la dynamique proprement dite de la déscolarisation dans la
deuxième partie à travers la présentation et
l'interprétation des résultats.
La troisième partie présentera les propositions
d'une stratégie de communication liée aux différents
résultats recueillis sur le terrain pour la sensibilisation, la
réinsertion de ces jeunes filles.
PREMIERE PARTIE :
CONSIDERATIONS THEORIQUES ET METHODOLOGIQUES
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
I /Justification du choix du sujet
1- Intérêt personnel
Nous avons choisi ce travail en milieu féminin pour
plusieurs raisons :
En tant que femme, nos intérêts sont liés
à cette frange partie de la population de façon naturelle et
sommes donc sensible à ses problèmes. Nous avons toujours
souhaité apporter notre contribution à la résolution de
ceux-ci.
Il nous revient comme un devoir à nous, femmes
appelées « intellectuelles » en Afrique de nous
occuper des aspects intellectuels des problèmes des femmes afin de jouer
notre rôle dans l'émancipation de la femme africaine.
En effet, la fille est la future femme, un futur agent
économique. Il s'agit de lui donner les capacités de jouer
pleinement ce rôle. Elle doit participer tant à la production
qu'à la consommation, bases de la croissance dans le circuit
économique. Dès lors, la fille devenue femme et aussi mère
pourra porter les charges de la famille. Elle contribuera ainsi à la
réduction de la pauvreté.
2- Intérêt scientifique
L'importance d'un sujet se mesure à son apport
à la science. Ainsi, notre thème de recherche présente
l'intérêt de visiter un domaine qui a été et demeure
au centre des réflexions de nombre de chercheurs. Cependant, la question
n'est pas encore épuisée vu la persistance du fléau.
En outre, notre étude pourrait servir de base de
données à la recherche étant entendu qu'elle mettra
à sa disposition des éléments de stratégies pour
faire avancer les efforts de lutte contre la déscolarisation de la jeune
fille.
Enfin, cette recherche mettra au bénéfice de la
communauté scientifique des outils opérants d'aide à la
sensibilisation.
3- Intérêt social
La conscience collective des peuples africains en
général, semble cantonner la femme principalement dans un
rôle de procréation, d'épouse soumise, de
ménagère et d'accomplissement des tâches domestiques. Outre
cette image négative diffusée par la société en
général, la fille fait partie de la société donc
agent de consommation, de développement, capable de produire.
Cette étude permettra de sensibiliser la population,
les autorités de l'Education Nationale, communales et surtout les femmes
et leur entourage sur l'importance de l'instruction. Cette campagne va pouvoir
permettre de :
Ø Accentuer la lutte contre la pauvreté ;
Ø Réduire l'analphabétisme, moteur de
l'oisiveté ;
Ø Garantir une meilleure réinsertion.
4-Intérêt politique
Cette étude offrira l'opportunité aux
organisations internationales et aux pouvoirs publics de contribuer à la
réduction de la pauvreté, au développement du pays,
à la lutte contre les inégalités sociales des genres et en
particulier au Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires
Sociales :
Ø de renforcer leurs actions de communication et
à adopter une stratégie pertinente par rapport à la lutte
contre la déscolarisation, moteur de l'oisiveté ;
Ø d'inciter les différents partenaires
(Gouvernement, Organisations internationales des Nations Unies, ONG, bailleurs
de fonds) à investir pour la création et/ou l'augmentation des
structures spécialisées et à la prise en charge des
déscolarisées ;
Ø d'élaborer des actions concrètes et
mesurables en direction de notre cible (filles d'Abobo) ;
Ø d'aider à l'accès aux
différentes structures d'insertion.
II/ Problématique
La déscolarisation est définie comme
l'arrêt des études avant termes conventionnés. Ces termes
sont déterminés par les institutions et par les individus,
suivant des ambitions avouées ou non, conscientes ou ignorées.
Dans les sociétés africaines qui ont découvert
l'éducation scolaire récemment, les niveaux d'appréciation
de l'éducation et des ambitions visées par les apprenants (y
compris par leurs parents) varient selon les individus et les familles.
Cependant, il y a des repères que respecte tout le monde : ce sont
les niveaux d'étude et les diplômes.
Scolariser les jeunes filles, c'est leur faire acquérir
des connaissances et des compétences relatives à l'entreprise,
sur l'accès aux nouveaux marchés et au financement, aux services
d'appui et aux moyens de rejoindre des réseaux et des groupes de femmes
qui se prennent en charge socialement. Ainsi, elles canaliseront constamment
leur autonomie et leurs revenus pour garantir à leurs familles les
ressources nécessaires pour envoyer leurs enfants à
l'école plutôt qu'au travail.
Dans la Déclaration Universelle des droits de
l'homme1(*) en son article 26, il est
dit que « toute personne a droit à
l'éducation ».
Aujourd'hui pourtant, malgré les efforts
considérables déployés pour garantir ce droit, la
réalité est telle que plus de 100 millions d'enfants et
d'innombrables adultes n'achèvent pas le cycle éducatif de base
qu'ils ont entamé ; des millions d'autres le poursuivent
jusqu'à son terme sans acquérir le niveau de connaissances et de
compétences indispensables (UNESCO2(*)). En outre, les deux tiers de 110 millions
d'enfants qui ne vont pas à l'école sont des filles.
Et comme malheureusement les réalités sociales
comportent des exigences incontournables, les jeunes filles
déscolarisées se retrouvent vite face à des besoins
à satisfaire.
Pour parvenir à leurs fins, aujourd'hui, beaucoup
croient qu'il suffit de trouver un « homme » pour
réussir sa vie. Parmi elles, on trouve les « enfants
travailleurs » et « enfants de la rue ». Les
moyens utilisés pour cela sont nombreux mais les conséquences
souvent incalculables. L'envie de gagner de l'argent ou des biens
apparaît de plus en plus tôt dans la vie des filles au point
où elles prennent des raccourcis pour vite atteindre les succès
ambitionnés, elles vivent des situations d'enfants vivant dans la rue,
travaillant ou exploités.
Depuis plusieurs années, l'Etat de Côte d'Ivoire,
à travers notamment le Ministère chargé de la Famille, de
la Femme et des Affaires Sociales, conduit plusieurs actions destinées
à relever les défis institutionnels, économiques et
culturels en matière d'égalité des chances,
d'équité et de genre.
La question de la déscolarisation a
émergé dans un contexte où l'idée directrice
était de mener les jeunes filles le plus loin possible, notamment avec
l'objectif que 80% d'une classe d'âge obtiennent le Bac. Une telle
proposition suggère immédiatement le caractère souhaitable
de la scolarisation de la totalité ou presque d'une classe d'âge
et, fournissant une norme uniforme. Or, la sortie de la scolarité sans
diplôme a tendu à se réduire sensiblement au cours des 20
dernières années, à mesure que la scolarité
s'allongeait, non seulement en pourcentage mais en nombres absolus.
Quelles sont les causes de la déscolarisation des
filles, et quelles mesures faut-il prendre pour l'intégration
socio-économique des jeunes filles sortant de l'école sans
qualification ? Selon quels processus et dans quels espaces sociaux se
construisent les trajectoires marquées par des épisodes de
déscolarisation ?
L'expression des difficultés scolaires des jeunes
filles ne dépend-elle pas seulement des facteurs familiaux ?
Quelles stratégies communicationnelles en vue de faire connaître
les actions de l'Etat et des structures de financement à l'endroit des
jeunes filles ?
III/ Questions de recherche
Tous les constats ci-dessus, nous emmènent à
nous poser des questions essentielles dont les réponses nous aideront
à élucider nos recherches.
· Pourquoi les jeunes filles abandonnent-elles si
tôt l'école ?
· Quelle est l'attitude des familles à
l'égard de ces jeunes filles déscolarisées ?
· Quelles sont les actions menées par les
autorités pour aider ces filles à s'insérer
socialement ?
· Quelle stratégie pouvons-nous envisager pour une
meilleure insertion professionnelle des jeunes filles
déscolarisées ?
· Ces filles déscolarisées sont-elles
suffisamment informées sur les centres d'apprentissage à un
métier ?
· Quelles actions de communication adopter pour faire
connaître les structures de financement de projets aux femmes et les
inciter à y souscrire ?
IV/Objectifs de l'étude
1-Objectif général
Ce travail vise à proposer un ensemble d'actions de
communication en vue de promouvoir les actions d'insertion
socio-professionnelle des jeunes filles.
2-Objectifs spécifiques
Ø Evaluer le niveau de connaissance des micro-finances
pour une meilleure insertion professionnelle par la population cible ;
Ø Déterminer les attitudes et comportements de
la cible après connaissance des micro-finances ;
Ø Renforcer les actions de communication des structures
en vue de les faire connaître et de sensibiliser les jeunes filles
d'Abobo sur leur importance.
V/ Hypothèses
v La méconnaissance des micro-finances pour une
meilleure insertion est due au manque d'informations des jeunes
filles déscolarisées à Abobo;
v Les problèmes financiers et le manque de motivation
seraient les causes de la déscolarisation des jeunes filles notamment
celles d'Abobo ;
v L'insuffisance des actions de promotion des emplois
après abandon de l'école est la cause du problème de
l'insertion professionnelle des jeunes filles d'Abobo.
VI/ Clarification des concepts et revue de
littérature
1-Clarification des concepts
La clarification des concepts va porter sur un certain nombre
de définition de notions absolument utiles à la
compréhension du sujet.
Communication : Etymologie : du latin
communicare, mettre en commun, de communis, commun.
La communication est l'action de
communiquer, de transmettre des
informations
ou des connaissances à quelqu'un ou, s'il y a échange,
de les mettre en commun (ex : le dialogue).
Le mot communication désigne aussi le contenu de ce
qui est communiqué (ex : avoir une communication urgente à faire)
ou le fait d'être en relation avec quelqu'un (ex : couper une
communication)
En
sociologie et
en linguistique, la communication est l'ensemble des
phénomènes qui peuvent intervenir lorsqu'un
individu transmet une information à un ou plusieurs autres individus
à l'aide du langage articulé ou d'autres codes (ton de la voix,
gestuelle, regard, respiration...).
Communication : selon le
Petit Larousse3(*), c'est l'action d'établir une relation
avec autrui. Echange entre un émetteur et un récepteur au moyen
de signes et de signaux.
Pour Shannon et Weaver,
communiquer, c'est mettre en commun une information, une idée ou une
attitude. Pour ce faire, il faut plusieurs éléments
organisés en système :
Une source, Qui ?
: L'émetteur qui prend l'initiative de la communication.
Un message, Dit quoi ? :
Information codée émise par un émetteur vers un
récepteur qui en prend connaissance grâce à un
décodage.
Un récepteur, à qui ? :
peut lui-même retransmettre plus ou moins fidèlement le message
à d'autres destinataires.
Un moyen de
communication, comment ? : C'est le
canal ou vecteur du message permettant de l'acheminer jusqu'au
récepteur.
Un retour d'information ou feed-back, avec quels
effets ? : Qui garantit la bonne réception du
message.
En somme, la communication est l'ensemble des techniques
médiatiques utilisées pour informer, influencer l'opinion
publique en vue de promouvoir l'insertion socio-professionnelle ou d'entretenir
une image.
La science de la communication a pour objet de conceptualiser et
de rationaliser les processus d'échange, de transmission d'information
entre deux entités (individus, groupes d'individus ou machines). La
chaîne de communication est constituée :
v de l'émetteur (ou expéditeur),
v du récepteur (ou destinataire),
v du message qui est transmis de l'un à l'autre,
v du code qui sert à transmettre le message (ex : la
langue)
v le canal de transmission (ex: de vive voix,
téléphone...),
v le contexte.
La même entité peut être alternativement
émetteur ou récepteur.
Insertion :
Du même dictionnaire, c'est le fait d'introduire, de faire entrer, de
placer une chose parmi d'autres.
L'insertion sociale et professionnelle
désigne le processus permettant l'
intégration
d'une personne au sein du système socio-économique par
l'appropriation des normes et règles de ce système.
L'insertion couvre l'ensemble des rapports de la personne avec
son environnement social.
Être inséré signifie avoir une place,
être assuré de positions sociales différenciées et
reconnues (statut, rôles, etc.).
S'insérer : Trouver place dans un
ensemble, trouver sa place dans un milieu, s'intégrer.
Déscolarisée : Se dit
d'une personne déscolarisée dont le lien avec le système
éducatif se trouve rompu ou très distendu.
Déscolarisation : c'est le fait
pour un élève ou apprenant d'être exclu de l'institution
scolaire. On distingue le déscolarisé par l'échec du
déscolarisé par manque de moyen financier et le
déscolarisé sans qualification de celui avec qualification.
Socio-professionnelle : L'insertion
socioprofessionnelle consiste en l'accompagnement de personnes qui
éprouvent des difficultés à trouver un emploi en raison,
par exemple, d'un niveau de formation trop faible, d'un manque
d'expérience professionnelle ou d'une inactivité
prolongée.
Echec scolaire : c'est un
dysfonctionnement dans le déroulement de la scolarité. Il
consiste en un redoublement ou en l'arrêt définitif de la
scolarité.
C'est aussi, le revers éprouvé par quelqu'un qui
voit ses calculs (scolaires) déjoués, ses espérances
trompées. C'est l'insuccès.
Marginalité : c'est l'état
d'une personne vivant en marge de la société, c'est aussi
l'activité de ceux qui ne sont pas intégrés
socialement.
Stratégie : selon le
Mercator4(*) 7è édition, c'est un
« ensemble de moyens d'action utilisés conjointement en vue
d'atteindre certains objectifs contre certains adversaires.
Le mot stratégie a une connotation militaire :
c'est dans le domaine de la guerre qu'il a tout d'abord été
employé par les Grecs pour désigner l'action des
stratégies, c'est-à-dire des généraux. »
Stratégie de communication
Selon Daniel SIDLER5(*), c'est l'ensemble des moyens de
communication qu'une entreprise met en oeuvre pour transmettre à ses
publics cibles toutes les informations nécessaires à
l'établissement d'un contact durable avec eux, dans la perspective
d'influencer leur comportement dans un sens favorable à ses
objectifs.
Brochand &
Lendrevie6(*), résument la stratégie de
communication par les réponses aux questions suivantes :
· Que veut-on atteindre ?
· Quels sont les objectifs ?
· Auprès de quelle cible ?
· Comment pense-t-on y arriver ?
· Quelle stratégie de création ?
· Avec quels moyens publicitaires ?
· Quel budget ?
· Avec quel calendrier ?
Nous viserons dans nos objectifs de
communication, à faire connaître les centres de
financement de projet pour une insertion socioprofessionnelle à notre
cible (ensemble des jeunes filles habitant la commune d'Abobo)
afin de les amener à les fréquenter.
2- Revue de littérature
Tout travail de recherche peut être situé dans ou
par rapport à des courants de pensées qui le
précède ou l'influence. Cela traduit l'intérêt de la
revue de littérature. Nous nous intéressons à travers
cette revue, aux ouvrages et travaux qui nous ont été utiles pour
notre travail. Ces ouvrages et travaux se repartissent en ouvrages
théoriques, empiriques et méthodologiques.
2.1 Ecrits théoriques
Pendant longtemps, la faible scolarisation des filles fut
considérée comme l'une des caractéristiques plus ou moins
« naturelle » des sociétés non
occidentalisées. Aux lendemains des indépendances, la
scolarisation des jeunes filles et la formation des femmes apparaissent comme
des thèmes mineurs et l'essentiel était d'assurer à la
fois la relève des cadres coloniaux par des cadres africains
nécessairement masculins et l'ouverture de l'enseignement primaire au
plus grand nombre, sans politique spécifique, destinées à
remettre en cause les disparités sexuelles engendrées par les
politiques scolaires coloniales. De l'avis général, lorsque les
sociétés
africaines « évolueraient », auraient atteint
un certain degré de développement, la scolarisation des filles
irait de soi. Les discours euphoriques des années 60-80, depuis la
déclaration d'Addis-Abeba jusqu'à celle
d'Hararé, prônant l'avènement proche de la
scolarisation primaire universelle, laissaient supposer qu'il suffisait
d'attendre la généralisation de l'enseignement primaire pour que,
conséquence logique, les filles bénéficient aussi de
l'enseignement primaire.
Au cours des années 70-80, l'on commence à
s'intéresser à la formation des femmes, tout
particulièrement en milieu rural. Parti du constat que de nombreux
projets de développement rural échouaient parce qu'ils avaient
omis de prendre en compte qu'une grande part, sinon l'essentiel, de la
production agricole avait pour origine la main-d'oeuvre féminine,
certains responsables commencèrent à impliquer de façon
plus systématique les femmes aux projets. Ils constatèrent
très vite que l'absence de formation des femmes constituait un handicap,
sinon un frein à la réalisation de leurs objectifs. C'est sous
l'angle d'une utilité sociale et économique réduite, d'une
utilité politique niée que naît le besoin de former le sexe
féminin.
Ces soubassements idéologiques se feront durement
sentir aux milieux des années 80, lorsque l'application des mesures de
rigueur remet en cause le développement de la scolarisation en Afrique.
Dans de nombreux pays africains, on observe une chute des taux de scolarisation
dans les différents degrés d'enseignement et ce sont les filles
qui seront les plus touchées par la déscolarisation.
Les années 90, des institutions internationales
(banque mondiale7(*), UNICEF, UNESCO, etc.) et la
coopération bilatérale vont déclencher
l'intérêt généralisé pour le
développement de la scolarisation des filles.
Si l'on se réfère aux rapports des organismes
internationaux (banque mondiale, 1988 ; UNESCO8(*), 1991, 1993,1995),
l'Afrique subsaharienne avait les faibles taux de scolarisation. Les
difficultés économiques ont ralenti la croissance des effectifs
scolaires. A l'intérieur des milieux ruraux ou urbains,
différents facteurs sociaux peuvent déterminer les
scolarités féminines, comme le niveau d'instruction des parents,
la religion, l'origine socioprofessionnelle des parents. Les structures
familiales jouent aussi un rôle parfois déterminant et sont autant
d'éléments qui influent sur la scolarisation des filles :
citons le type de famille (monoparentale, monogamique, polygamique), sa taille
et sa composition, de même que la taille et la composition de la fratrie
de la fille scolarisable interviennent dans les chances d'une fille de
bénéficier d'une éducation scolaire.
L'étude de Richard MARCOUX9(*) et de
Cécile ZOUNGRANA nous montre que même en
milieu urbain les besoins en main-d'oeuvre féminine demeurent
indispensables à l'organisation matérielle et financière
de la famille, du fait, entre autres, des déficiences des
infrastructures d'approvisionnement en eau. Or, la détérioration
des services publics constatée en Afrique (Bop, 1997) se
répercute en premier lieu sur la situation des fillettes. Mais, si le
besoin en main-d'oeuvre enfantine féminine est si grand, c'est aussi
parce que les femmes de plus en plus nombreuses à exercer des
activités salariées ou informelles, tout en maintenant le plus
souvent une fécondité élevée, qui, en raison des
modèles idéologiques dominants, demeure en fait la seule valeur
sociale reconnue aux femmes. Les « petites bonnes»
deviennent ainsi l'instrument nécessaire à l'indépendance
des femmes, tout particulièrement en milieu urbain.
Cependant, les bonnes ne sont pas les seules à assurer
le fonctionnement de l'unité familiale. Les filles participent presque
toutes aux tâches ménagères familiales. Selon
Marie France LANGE10(*) et Laurence
PROTEAU11(*), les filles scolarisées
à Bamako ou à Abidjan, la charge de travail domestique ou
productif exigée des élèves de sexe féminin demeure
importante. Assignées aux principales tâches
ménagères (corvées d'eau, de bois, de préparation
des repas...) et participant aux activités de micro-commerces ou autres
pour aider leur mère ou leur soeur aînée, certaines
fillettes scolarisées peuvent ainsi effectuer une triple journée.
2.1.1 Emergence d'un
« problème social »
Construction politique et définition
sociologique
La déscolarisation est construite comme
« problème social » à partir du début
des années 80, moment où l'Etat se désengage du
financement du système éducatif, où la sélection se
resserre et où le marché de l'emploi se referme.
Les représentations sociales des
déscolarisées sont chargées d'une inquiétude
profonde sur l'avenir de la population. En effet, le passage par
l'école, pour les déscolarisées du secondaire a entretenu
des aspirations sociales qui sont mises à mal par l'interruption
prématurée de la scolarité. En ce sens, elles sont, le
plus souvent, perçues comme des déclassées potentiellement
dangereuses pour l'ordre dans lequel on suppose qu'elles ne trouvent pas
à s'insérer. La déscolarisation, plus qu'un
« problème scolaire », devient donc un
« problème social » pour l'Etat, qui en 1997 a mis
en place un programme d'insertion professionnelle pour les
déscolarisées ; « chaque année trois cents
(300 000) jeunes ivoiriens sortent du système éducatif sans
la moindre qualification. A ce rythme, ils seront un million deux cent
cinquante mille (1250 000) en l'an 2000. Une véritable bombe sociale.
Conscient de ce problème, le gouvernement multiplie les initiatives et
les actions concrètes pour réinsérer les jeunes
désoeuvrées » (Fraternité Matin, 18-08-1997).
2.1.2 Délit de mauvaise
éducation
Pour le président BEDIE12(*),
Président de la République d'alors (1995) « la famille
est le socle de toutes nos certitudes et le creuset de toutes nos vertus (...).
Une famille où règnent l'entente et le respect des valeurs
morales est un cadre idéal pour l'épanouissement des enfants. Un
environnement sain, affectueux sécurisant favorisera leur
réussite scolaire puis leur permettra d'être plus tard des
citoyens éclairés et motivés par un idéal de
justice et de fraternité » (1995 :104-105).
En 1997, le prix national de la meilleure famille a
été remis à un couple du nord du pays :
« quarante neuf (49) ans de vie commune, onze (11) enfants de ce
couple connaissent une réussite professionnelle exemplaire, une vie
spirituelle bien remplie, c'est son exploit » commenté dans
Fraternité Matin (06 et 07-08-1997). Les discours des responsables
politiques et des médias véhiculent et entretiennent l'image
d'une famille populaire africaine déstructurée, inapte à
élever et à protéger ses enfants. La
déscolarisation dont seraient victimes les filles sont issues des
catégories sociales défavorisées.
2.1.3 Les déterminants de la
déscolarisation des filles
La question de la sous-scolarisation des personnes de sexe
féminin en Afrique noire notamment au Bénin fait l'objet depuis
peu d'une attention soutenue. Les avantages de la scolarisation pour cette
catégorie de personne les plus souvent mis en avant sont : la
diminution de la mortalité infantile ; la réduction de la
fécondité ; une meilleure utilisation des services de
santé et du planning familial ; le recul de l'âge au mariage
et une amélioration de statut socio-économique.
Le pays est dans une situation économique difficile
caractérisée par une baisse drastique des revenus des
ménages, les chefs de famille en général sont
appelés à déployer des stratégies de survie.
L'une d'elle consiste à multiplier les sources de
revenus dans les ménages en faisant quelquefois recours au travail des
enfants provoquant des abandons...
Une autre consiste à réduire au minimum toutes
les dépenses qui ne sont pas de première nécessité
et notamment les dépenses de l'éducation auxquelles l'on n'arrive
plus à faire face.
La plus radicale consistant à privilégier
l'éducation des garçons uniquement...
Dans tous les cas, une situation comme celle que nous vivons
actuellement pourrait avoir pour conséquence le recul des taux de
scolarisation et remettant ainsi en cause tous les efforts
déployés les années précédentes, pareille
situation à de nombreux abandons scolaires et surtout chez les personnes
de sexe féminin.
Toutefois, il demeure que les raisons (familiales,
économiques, démographiques et socioculturelles) de cette
sous-scolarisation ne sont pas toujours bien étudiées par manque
de données empiriques adéquates. Il s'agit dans cette
communication de montrer à l'aide des enquêtes récentes la
place des facteurs comme les caractéristiques socio-économiques
et culturelles du chef de ménage : le niveau scolaire ;le
secteur de résidence ; catégorie socioprofessionnelle des
parents ; le sexe du chef de ménage et de l'enfant ; les us et
coutumes ; les revenus ; la conjoncture économique : ( la
pauvreté, baisse des revenus, dégradation des infrastructures
socioculturelles...) dans la montée récente de la
déscolarisation des enfants particulièrement des filles.
En général, l'inscription des garçons
à l'école est sans spéculation de la part de certains
parents, celle des filles est plutôt freinée par des
considérations d'ordre culturel, traditionnel, religieux, social...
(comme le rang de naissance de l'enfant, les revenus des parents...) et
à l'heure actuelle avec la crise économique.
2.1.4 Le processus de
déscolarisation
Le « métier
d'élève », expression couramment entendue en
milieu scolaire et systématisée par Philippe
PERRENOUD13(*), comprend quatre (04) points
principaux :
v L'assiduité : ils doivent aller à tous
les cours ;
v Le comportement, l'acceptation du travail
demandé : ce qui pose des problèmes ;
v Quand ils ont des lacunes scolaires importantes ou manquent
d'attention au cours ;
v Les habiletés scolaires : venir en classe avec
le matériel demandé, rendre les travaux à temps,
répondre en levant la main, faire les exercices demandés par
l'enseignant.
La majorité des adolescentes dont les trajectoires ont
fait l'objet d'analyses se sont signalés par des perturbations
importantes de l'ordre scolaire, menant pour plusieurs d'entre elles à
un conseil de discipline et une exclusion définitive. Elles avaient
également des résultats plutôt faibles à la fin de
l'école élémentaire et ont vécu très
difficilement les changements occasionnés par la scolarité au
collège. Arrivées en sixième (6è), elles ont
dû s'adapter à plusieurs enseignants alors qu'elles avaient un
maître ou une maîtresse à l'école
élémentaire.
Les élèves en très grande
difficulté scolaire ont une relation d'imbrication au savoir qui se
traduit par une dépendance à la situation scolaire et à
l'enseignant. Certains enseignants arrivent même à demander
à des élèves de faire semblant de travailler,
c'est-à-dire de rester dans la classe sans perturber le
cours...S'ensuivent une escalade de sanctions, des phénomènes
de stigmatisation bien connus, des exclusions par le conseil de discipline ou
une mise en retrait de l'élève elle-même, par un
absentéisme très important.
Il faut alors rechercher la source de ce retrait dans des
problématiques familiales. La jeune fille devient de plus en plus
isolée et le rôle de soutien parental prend le pas sur la
nécessité d'aller en classe. Ces jeunes filles peuvent être
tentées de suivre le chemin de leur mère et d'avoir un enfant
plus tôt que la moyenne des femmes. Cette perspective n'est pas
extravagante lorsque leurs mères ont eu leurs premiers enfants vers
quinze (15) ou seize (16) ans. La maternité devient alors une sorte de
valeur refuge observée en milieu très défavorisé
comme le dit Camille Lacoste-DUJARDIN14(*).
2.1.5 Les aspects négatifs du travail
des enfants
(6/7 à
15/16) ans
Selon les informations recueillies de la période
coloniale, a dit Ageron C.R15(*), les jeunes mais des enfants à un
âge où ils devraient être à l'école, se
trouvent contraints d'intégrer le monde du travail, parce qu'ils
constituaient entre-autre une source de revenu supplémentaire pour leur
famille. N'ayant pas d'autres alternatives, les enfants étaient
livrés à toutes sortes d'activités, allant des travaux les
plus ou moins tolérables aux travaux à grand risque. Dans les
zones urbaines, les filles exercent beaucoup plus dans la vente de fruits et
légumes, les travaux de maison, comme porteuses de charges au
marché, garde-bébé, potières, tisseuses,
couturières, broderie, tapissières.
Lorsque le travail précoce devient la
préoccupation majeure des enfants, il les privera d'une phase importante
qui est l'enfance, étape qui se distingue par ses propres
caractéristiques sur le plan du développement psychologique et
physique.
Dans la revue publiée sous la direction
d'Elias MENDEELIEVICH16(*), on note que dans les conditions
habituelles d'exploitation de la main-d'oeuvre enfantine, quand il s'agit d'une
activité à plein temps ou du moins de la principale
activité dans la vie de l'enfant, le travail déclenche un
ensemble de comportements et de transformations psychiques qui se traduisent
par un passage brutal et prématuré, à l'état
d'adulte. En contraignant le garçon, ou la fille à travailler, le
milieu social les pousse à abandonner leur personnalité d'enfant,
avec les impulsions, les intérêts et les problèmes propres
à leur age. L'une des activités les plus caractéristiques
de l'enfance est le jeu, activité spontanée, libre, purement
gratuite. Le travail empêche les enfants de donner libre cours à
leur goût naturel de jeu, qui s'éteint peu à peu.
D'après Elias
MENDEELIEVICH « le véritable jeu, fait
place parfois à des jeux utilitaires : la tendance ludique,
réprimée, cherche à se manifester, mais de façon
masquée ; le jeu ne doit pas paraître enfantin. La fille qui
travaille, n'incite pas les adultes dans les jeux dans lesquels ils peuvent se
livrer, car ils mènent déjà une vie d'adulte. Chez
l'enfant qui s'amuse, toutes les tendances propres au jeune âge peuvent
se manifester ». En effet, si l'enfant peut fort bien accomplir les
petits travaux que ses parents lui confient, travaux qui lui permettent de se
sentir utile, solidaire des siens, et qui préparent son insertion dans
la vie sociale, le véritable quant à lui, causera des atteintes
irréversibles à sa santé, à son bien-être lui
compromettant ainsi son avenir. Pour se développer harmonieusement, non
seulement l'enfant ne doit pas travailler, mais aussi, il doit avoir la
possibilité de jouer, se distraire sainement, ce qui va favoriser son
épanouissement.
Il est démontré, selon les rapports et des
études, que certains enfants (filles), commencent à travailler
dès l'âge de sept (07) à huit (08) ans. Ce sont des
âges qui sont reconnus pour leurs profondes transformations psychiques.
Or, l'enfant est déjà défavorisé
intellectuellement. « Si, de surcroît, son développement
psychique est entraîné, le résultat peut être
catastrophique, et c'est le cas des enfants qui combinent, dès leur
jeune âge, le travail et l'école. Ils finissent par quitter
l'école pour intégrer le monde du travail. L'influence
négative du travail précoce ne peut être
écartée, bien au contraire les tendances et les besoins normaux
de l'adolescence ne peuvent s'exprimer mais faisant place trop vite à
une pseudo maturité, la vie psychique comme déjà
soulignée se trouve durablement perturbée. Le sentiment de
frustration et d'injustice de l'enfant qui sait qu'il ne parviendra pas au
même point d'accomplissement que les autres et qui se sent
inférieur peut entraîner des difficultés permanentes dans
les relations avec autrui, voire des troubles plus ou moins graves du
comportement et de la personnalité. Jointes à l'absence
d'instruction et de formation, ces déficiences limitent beaucoup la
contribution que l'individu peut apporter à la vie de la
société. Dans certains secteurs qui échappent au regard,
les enfants peuvent facilement être victimes d'exploitation, de mauvais
traitements physiques, psychologiques, et même d'abus sexuels, comme
c'est le cas dans la servitude pour dettes, dans les travaux domestiques, dans
la vente et la traite des enfants, et dans l'exploitation sexuelle.
2.1.6 Travail des enfants et
socialisation
Selon DOUMANDJI Gamra et
ZIANE Saïd17(*), les enfants qui quittent
généralement tôt l'école pour travailler se privent
de l'instruction de base nécessaire à leur bonne insertion
sociale et professionnelle. Le travail peut entraver comme déjà
souligné, le développement de la personnalité et la
socialisation des enfants, surtout s'il est effectué à
l'extérieur du cadre familial. Avec ce genre de travail, étant
toute la journée éloignés, ils ont peu de contact avec
les parents. Les recherches menées en psychologie ont montré que
les enfants ont besoin, à cet âge crucial, de la protection et
l'affection des parents, éléments indispensables pour la
formation de leur personnalité. En outre, l'enfant qui travail se sent
responsable, et acquiert une autonomie qui va modifier sans doute son statut au
sein de la famille. Ce passage de l'état de
l'enfant « indépendant » à
l'enfant « responsable », lui permet de s'affirmer non
pas en tant qu'enfant mais en tant qu'homme, alors qu'il est loin de
l'être encore.
Cette autonomie lui octroie le droit de côtoyer les
adultes et de se livrer à des pratiques qui ne sont pas les siennes.
Généralement les enfants qui travaillent ont du mal à
combiner l'école et le travail. Généralement, l'un se fait
au détriment de l'autre. Selon les différentes études qui
ont été menées dans ce cadre, les enfants qui combinent
l'école et le travail finissent par quitter l'école et
s'intègrent définitivement dans le monde du travail. La
progression des activités scolaires, la cadence et le rythme exigent des
capacités intellectuelles pour l'exécution des tâches
à accomplir. Nonobstant la fatigue et les efforts fournis la veille,
« quelle concentration et quelle attention, peut-on exiger
d'eux ? ». Testu F18(*), dans ses travaux portant sur la
chronobiologie et sur la chrono psychologie, à travers lesquelles, il a
étudié l'évolution des rythmes et des fonctions
physiologiques, physiques et psychologiques (l'étude des fluctuations
journalières et hebdomadaires des performances et des
différentes dans l'alternance repos/activités scolaires de
l'enfant), nous permet de déduire que l'abandon de l'école est
entre autres soit imposé par la volonté des parents, soit par le
gain et les plaisirs de la rue (autonomie, loin des pressions scolaires), soit
aussi lié à l'épuisement et la fatigue dus aux efforts
fournis aussi bien scolaires.
BEQUELE A et BOYDEM J
O19(*),
évoquent quant à eux les effets du travail sur la
personnalité de l'enfant. Celle-ci « dépérit et
fait bientôt place aux préoccupations pratiques que suscite
l'activité économique de l'enfant (...). Les facultés
créatrices, l'aptitude à transcender la réalité
immédiate ne se développe pas, le monde inférieur de
l'enfant est gravement appauvri. Ils précisent que « la
personnalité enfantine est encore mal définie, très
malléable. La brusque nécessité d'adopter une attitude et
comportement d'adulte provoque chez l'enfant une sorte de blocage, une
cristallisation rapide et prématurée dans le domaine intellectuel
et affectif ».
2.1.7 Impact du travail sur la santé de
l'enfant
Les enfants qui travaillent sont nombreux à souffrir
d'une mauvaise santé, liée fort probablement à l'existence
des conditions extrêmement difficiles dans lesquelles ils travaillent.
DESIOLE H20(*) met l'accent sur les effets du travail
sur la santé des jeunes : il dit à ce sujet que
« la situation de ceux qui travaillent, et qui
généralement continuent de travailler quand ils sont malades, est
particulièrement désastreuse à cet égard. Les
maladies de carence sont fort répandues, de même que
l'anémie, les affections des voies respiratoires et la tuberculose. Sans
être d'origine professionnelle, imputables plutôt aux très
mauvaises conditions de vie, ces maladies (la tuberculose notamment) sont
favorisées cependant par le travail précoce, par
l'insalubrité du milieu et par l'affaiblissement qui entraînent
des horaires longs et pénibles. En plus des accidents et des maladies de
caractère professionnel, les travaux auxquels les enfants sont
occupés les exposent à toute sorte de maux :
refroidissements, états fébriles, maux de tête, toux, maux
d'oreilles... ».
2.2 Ecrits empiriques
Dans la conscience collective des peuples africains en
général, la place de la femme se situerait principalement dans la
procréation et dans l'accomplissement des tâches domestiques. Les
filles sont éduquées à se conformer à cette image
négative de la femme ; tandis que l'éducation des
garçons met l'accent sur la confiance en soi et l'exploit.
Une étude faite par TEHE Michel21(*)
révèle que dans certaines communautés, la femme a toujours
été considérée comme inferieure à l'homme.
Aussi les rôles qui leur sont dévolus sont-ils ceux de
mère, d'épouse soumise, de ménagère. Sur le plan
cognitif, la plupart des parents pensent que les garçons sont plus
intelligents que les filles. Pour eux, l'école demande beaucoup
d'efforts intellectuels que les filles ne seraient capables de produire. Ces
parents ne croient pas à une réussite scolaire certaine de leur
fille. En se fondant sur les préjugés prônant une carence
intellectuelle des filles, les parents perdent toute volonté de
scolariser leurs filles ou d'assurer de façon efficiente cette
scolarité.
Ces images d'infériorité intellectuelle et
même sociale, traditionnellement dévolue à la femme, sont
très tôt intériorisées par les filles qui
manifestent un complexe d'infériorité intellectuelle par rapport
aux garçons.
Cette perception traditionaliste et discriminatoire s'observe
également dans l'étude faite par SIDIBE
Haoussa22(*)
qui indique que 40% des parents préfèrent scolariser le
garçon qui constitue à leurs yeux une valeur sure sur le chemin
de la réussite. A telle enseigne que la naissance d'une fille provoque
des réflexions parfois désobligeantes.
En effet, les attitudes des enseignants, leurs comportements
et leurs pratiques pédagogiques ont probablement des implications
néfastes sur la performance scolaire des filles et leur niveau
d'étude. Les attitudes des instituteurs à l'égard des
filles reflètent les préjugés généraux de la
société quant au rôle social des femmes et aux aptitudes
des filles à l'école. Les filles sont quasiment ignorées
pendant les cours. Selon TEHE Michel, 41,2% des enseignants interrogés
estiment que les filles sont paresseuses et ne veulent pas s'exprimer en
classe.
Si les enseignants présentent des attitudes
démotivantes envers les filles, les manuels scolaires et les
matériels didactiques ne font pas non plus la promotion d'une belle
image des filles ni des femmes. A ce sujet, une analyse du contenu de manuels
scolaires au programme dans l'enseignement primaire en Côte d'Ivoire
révèle que les hommes y sont présentés comme les
plus intelligents, sous une étiquette de hauts fonctionnaires, d'hommes
influents, de leaders. Contrairement aux hommes, les femmes sont
présentées comme des ménagères, des épouses
assujetties, des vendeuses de légumes.
Outre cette image négative diffusée par la
société en général, la petite fille est parfois
victime des pressions d'un environnement social et scolaire
particulièrement hostile à sa progression à
l'école. Elle est souvent victime du harcèlement sexuel, des
mariages et des grossesses précoces.
Selon TAPE Goze et BIH Emile23(*) le manque de
moyens financiers est aussi à l'origine de la déscolarisation de
la jeune fille. Face aux conditions économiques extrêmement
difficiles des parents, il leur apparaît plus urgent de scolariser les
garçons, lorsqu'un choix se pose entre ceux-ci et les filles.
La crise économique et financière qui
sévit au NIGER depuis presque deux (2) décennies,
conjuguée aux lourds handicaps naturels dont souffre le pays a rendu
plus persistante l'ampleur de la pauvreté tout en milieu urbain qu'en
milieu rural où la jeunesse nigérienne (particulièrement
les jeunes filles) est la plus touchée. Il s'agit d'une crise
multidimensionnelle caractérisée par le chômage, la
mendicité, la prostitution, la déscolarisation de plusieurs
jeunes filles.
Face à cette situation et en faveur de la
démocratisation de la vie politique, la jeunesse nigérienne
éprouve le besoin de se former, de se promouvoir, de s'organiser et
surtout de participer au processus du développement national.
Malheureusement, les conditions socio-économiques des
familles n'ont pas favorisé l'insertion professionnelle de ces jeunes.
Les jeunes filles déscolarisées et les non scolarisées en
sont les victimes.
C'est dans le but de pallier ce phénomène le
plus alarmant que l'ONG-ACAD (Action Chrétienne pour l'Aide au
Développement) a démarré ses activités d'insertion
professionnelle des jeunes à Niamey où le foyer féminin de
Banga-Bana est un besoin vital pour ces jeunes filles.
ACAD a pour objectif général d'aider les
jeunes filles déscolarisées et les non scolarisées
à se prendre en charge. Il a pour objectifs
spécifiques de:
Ø Assurer la formation professionnelle des filles
(couture, tricotage, broderie) ;
Ø -Améliorer leur niveau d'étude scolaire
par un programme d'alphabétisation, d'hygiène ;
Ø Assurer l'indépendance économique de
ces filles par un parrainage "ouverture d'atelier de travail
" en fin de formation ;
Ø Aider ces filles à s'orienter dans le choix
d'une carrière.
Les populations bénéficiaires de ce projet sont
les jeunes filles déscolarisées et les non scolarisées
âgées de 15 ans à 22 ans des quartiers Banga - Bana,
Karadjé, Pont Kennedy et ses environs (Rive droite), commune Niamey
III.
Les activités principales du foyer retenu dans le cadre
du présent projet se présentent comme suit :
v La couture, le tricotage, la broderie ;
v L'alphabétisation en français et en langues
nationales ;
v La fabrication de savons, d'enveloppes, la cuisine africaine
;
v L'hygiène, le recyclage de sachets noirs, le
ménage ;
v Le stage de perfectionnement.
Le présent projet de foyer féminin vise à
soulager la souffrance des jeunes filles, réduire la prostitution, la
délinquance et la mendicité. Il stabilisera aussi à coup
sûr les populations dans le milieu et améliorera les conditions de
vie des familles à long terme.
C'est toujours dans le même cadre que la MGI (la Mission
Générale d'Insertion) s'est mise en place à Rennes en
France avec pour objectifs de :
Ø Repérer les élèves en
difficulté quittant le système éducatif sans solution, en
collaboration avec les centres d'information et d'orientation (CIO) et les
structures particulières relevant de l'insertion.
Ø Prévenir les sorties sans qualification :
mettre en place dans chaque établissement un dispositif de veille pour
repérer et accueillir les élèves en risque de
décrochage scolaire, individualiser les parcours de formation en
proposant des modules de soutien et de remédiation, organiser pour tout
élève exposé à cette situation de rupture ou
déjà déscolarisé un entretien de situation devant
aboutir à une solution effective.
Ø Préparer et former les jeunes dans le cadre
d'actions spécifiques de formation mises en place en fonction des
besoins repérés localement.
Les actions s'adressent aux jeunes de 16 ans et plus en voie
de déscolarisation ou sortis depuis moins d'un an du système
scolaire, sans possibilité immédiate de poursuite d'étude
ou d'insertion professionnelle. Ces actions s'adressent en priorité aux
jeunes sans qualification. Elles ont en commun :
v Un renforcement des connaissances ;
v Un dispositif d'alternance entre l'établissement et
le milieu professionnel ;
v Une préparation active de l'orientation ;
v Un accompagnement personnalisé.
Les formations sont regroupées en deux
catégories : celles qui préparent l'entrée, le retour ou
le maintien en formation qualifiante et celles qui préparent directement
l'accès à la qualification.
La lutte contre la déscolarisation concerne les enfants
des plus de 16 ans. L'équipe éducative du lycée
Eugène HENAFF va faire de la lutte contre l'absentéisme des
élèves l'axe prioritaire de son projet d'établissement.
Objectifs :
Ø Diminution sensible du taux
d'absentéisme ;
Ø Aucun élève décrocheur sans
solution en 2nde.
Les objectifs suivants définis pour l'école
béninoise peuvent être perçus à travers la notion de
besoins fondamentaux de l'homme et de la société :
Ø Former des adultes performants, dotés d'un
esprit d'initiative, ayant le goût de la recherche, capables de
s'auto-employer, de créer des emplois et de contribuer ainsi
efficacement au développement du pays ;
Ø Former des adultes techniquement compétents et
humainement équilibrés ;
Ø Servir de moyen de transformation de la
société.
2.3 Ecrits méthodologiques
Cette recherche veut aider au bon fonctionnement de nos
institutions
publiques afin de contribuer au progrès social. Pour
mener à bien cette étude, il nous faut une démarche
rigoureuse permettant l'explication et la compréhension des faits.
Nous nous inscrivons dans la perspective des recherches telle
qu'interprétée par le Professeur Paul N'
DA24(*). Ce
niveau de recherche comme l'affirme ce dernier :
« saisit l'explication d'un phénomène
social dans la signification que les individus donnent à leurs actes. Ce
qui veut dire que les conduites humaines sont intentionnées et
inspirées par des représentations, marquées par des
enjeux »
Cependant, le caractère sociologique de ce travail de
recherche impose que les résultats soient confrontés à
d'autres que théoriques, c'est-à-dire à des données
d'observation sur le terrain.
Dans le guide méthodologique du chercheur,
Lacina YEO25(*) fait l'inventaire des différentes
techniques et méthodes indispensables à la réalisation
d'un projet de recherche. Il montre à cet effet la structure d'un
travail de recherche et présente trois grandes phases dans la
réalisation d'un travail de recherche qui sont :
v La phase préparatoire d'investigation ou
d'élaboration qui renferme : le choix d'un thème, une
première consultation des sources documentaires (lectures exploratrices)
la formulation d'une problématique provisoire et l'élaboration
d'un plan préliminaire de travail avec les grandes lignes du
travail ;
v La phase d'analyse, d'évaluation ou de
réalisation qui comprend le dépouillement et l'analyse des
sources documentaires, la formulation de la problématique
définitive et l'élaboration du plan de rédaction
v La phase de rédaction
Si cet ouvrage méthodologique va jusqu'à nous
donner des techniques d'insertion des citations, du choix de la ponctuation
appropriée, il ne fait aucune allusion aux procédures d'analyse
et d'interprétation des résultats d'une étude quantitative
ou qualitative.
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE
I/ Présentation du cadre de l'étude
Abidjan est la capitale économique de la Côte
d'Ivoire. Promue au titre de district par la loi N° 2001-478 du 09 avril
2001. Le district d'Abidjan connaît un taux d'urbanisation d'environ
95,5% contre 42,5% au plan national. Successivement capitale coloniale (1934),
capitale économique (1983), le district d'Abidjan est le siège de
la grande partie des institutions politiques et administratives de l'Etat de
Côte d'Ivoire : Présidence de la République,
Primature, Administrations centrales et générales. Il abrite
également les représentations diplomatiques et Organisations
internationales accréditées en Côte d'Ivoire. Dans
l'impossibilité d'étendre notre enquête sur toute la ville
d'Abidjan, notre choix s'est porté sur la commune d'Abobo.
En effet, cette commune située dans Abidjan Nord, en
Côte d'Ivoire, abrite un nombre élevé de
déscolarisées.
Par ailleurs, Abobo représente une des communes les
plus peuplées du district (environ 1 500 000 habitants) sur
une superficie de 9000 hectares (90 Km2) ; soit une
densité de 167 habitants à l'hectare. Elle abrite notamment une
gare ferroviaire installée sur le chemin reliant la Côte d'Ivoire
au Burkina Faso, ainsi qu'une gare routière.
II/ Population de l'étude
Dans le cadre de notre recherche, notre population cible est
constituée uniquement des jeunes filles déscolarisées
d'Abobo.
III/ Description des techniques de recherche
Pour mener à bien notre travail, nous avons
utilisé plusieurs modes d'investigation.
1- Les méthodes de recueil des données
a- L'étude documentaire
L'étude documentaire renvoie à toute source de
renseignement existante à laquelle le chercheur peut avoir accès.
Les documents sont souvent utilisés par les chercheurs parce que,
publics et privés, ils constituent des sources d'informations riches et
diversifiées : articles de presse, archives d'organisations en
fonction du secteur d'activité. Ils sont facilement accessibles et
très souvent à bas prix.
Les informations proviennent essentiellement de deux (2)
sources :
internes et externes.
a1- Sources
internes
Les sources d'informations internes sont les informations
diverses, nombreuses, facilement accessibles, gratuites et disponibles au sein
de l'entreprise ou des institutions. Nous avons entre autres, les comptes
rendus de séminaires, publications d'experts.
Par ailleurs, l'étude faite à l'aide des
documents de l'administration est souvent limitée ou insuffisante.
a2- Sources
externes
Compte tenu des insuffisances des sources internes, il faut
faire appel à une étude documentaire externe.
Elle consiste à une recherche hors des institutions ou
de l'entreprise de documents qui ont, d'une façon ou d'une autre
observés, décrits ou analysé le problème
posé. L'on peut avoir accès à ces documents dans des
organismes étatiques comme, le Ministère de l'Education
Nationale, le Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires
Sociales, les mémoires de l'ISTC, des ouvrages généraux
disponibles dans des centres de documentation, les articles de journaux,
magazines consacrés au sujet, les sites de recherche sur internet, les
organisations internationales comme UNFPA,
PNUD, UNICEF, l'UNESCO etc.
Cette étude a conduit à l'identification des
programmes nationaux et internationaux sur l'égalité des genres.
Ces informations nous permettent de circonscrire notre sujet,
avoir une vue d'ensemble afin de mieux poser le problème et d'y
rechercher les éventuelles solutions.
b- L'étude qualitative
Au niveau de l'approche qualitative, N'DA Paul
écrit : « le chercheur part d'une
situation concrète comportant un phénomène particulier et
intéressant, il ambitionne de comprendre le phénomène et
non de démontrer, prouver ou contrôler quoique ce
soit ». Le chercheur veut donner sens au phénomène
à travers ou au-delà de l'observation, de la prescription, de
l'interprétation et l'appréciation du milieu et du
phénomène tels qu'ils se présentent. Par cette
méthode, nous voulons recueillir des informations qui répondent
aux questions du genre Pourquoi ? Comment ?
Le mode qualitatif a recours à des techniques de
recherche qualitative pour étudier des faits particuliers notamment
l'étude de cas, l'observation, l'entretien semi dirigé ou non
structuré. Il ne fournit pas des données chiffrées. Ses
analyses peuvent être des descriptions, des énumérations ou
peuvent déboucher sur des classifications. Ici, le chercheur part de
l'expérience, relève des situations typiques d'un
phénomène à étudier, les analyse pour les
comprendre, en tirer si possible des concepts constitutifs et formuler une
théorie enracinée.
b1) L'entretien
En effet, nous avons pu obtenir des informations auprès
de la Direction de l'Egalité et de la Promotion du Genre (DEPG) du
Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires Sociales afin de
montrer l'importance de l'insertion des déscolarisées pour mieux
lutter contre la pauvreté auprès de notre cible. Pour ce faire,
des entretiens semi-directifs (afin de permettre à l'interviewée
de s'exprimer librement sans pour autant s'éloigner du sujet) ont
été menés avec le fonctionnaire afin de définir la
nature et le mode de leur intervention dans cet environnement.
b2) Outil de recueil des
informations
Pour mener cette étude, nous avons utilisé un
guide d'entretien qui nous a permis d'orienter l'entretien (Voir annexe 1).
b3) Mode d'analyse des
informations
Les données que nous avons recueillies, feront l'objet
d'une analyse au cours de laquelle les variables seront comparées, les
résultats seront organisés et traités dans des tableaux
statistiques suivis de commentaires.
c- L'étude quantitative
Selon Paul N'DA «l'approche quantitative
vise à recueillir des données observables et quantifiables. Elle
se fonde sur l'observation des faits, des événements, des
conduites, des phénomènes existants indépendamment du
chercheur ».
L'approche quantitative d'investigation s'appuie sur des
instruments ou des techniques de recherche quantitative de collecte des
données dont en principe la fidélité et la validité
sont assurées. Elle aboutit à des données chiffrées
qui permettent de faire des analyses descriptives, des tableaux et des
graphiques, des statistiques, la recherche des liens entre les facteurs, des
analyses de corrélation ou d'association, la vérification de la
théorie etc.
Cette méthode va nous permettre de faire des
opérations statistiques, des tableaux et si possible des graphiques avec
des données chiffrées recueillies sur le terrain. Cela nous
permettra de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses et nos questions de
recherche.
Nous avons sillonné les principales artères
répertoriées dans notre milieu d'enquête. Avec les
données recueillies, nous avons établi différents
tableaux. Ils nous donnent des informations chiffrées que nous
interpréterons, nous discuterons et proposerons des solutions.
L'étude qualitative et celle quantitative se
complètent. Nous les utiliserons pour rendre notre travail assez
compréhensif. Ces approches nous permettront par la même occasion
d'être aussi bien sur le terrain que d'explorer les documents auxquels
nous serons confrontée.
La quantification des événements significatifs
permet par le calcul (dénombrement) de leur fréquence d'aboutir
à une évaluation bien précise.
IV/ Echantillonnage
Pour interroger notre population cible, nous nous sommes
postée aux points de passage des femmes (marchés, arrêts de
bus et de taxis, entrées des domiciles).
Nous avons constitué un échantillon à
choix raisonné de cent (100) personnes sans tenir compte de la
population totale des jeunes filles de la commune d'Abobo. D'ailleurs, les
statistiques sur ces populations sont caduques.
V/ Outils de recueil des données
Nous avons utilisé un questionnaire pour mener
à bien l'enquête quantitative, c'est-à-dire un document qui
comprend une série de questions à laquelle notre cible va se
soumettre. C'est un outil commode permettant le recueil des opinions, des
connaissances et attitudes des enquêtées sur un problème
donné. (Annexe 3).
Les réponses fournies par l'enquête nous
permettront de résoudre notre problème.
Mode d'administration de l'outil de recueil
des données
L'interview directe a été la mieux
indiquée pour notre enquête, nous permettant de reporter
aisément les réponses des enquêtées sur le
questionnaire.
En résumé, il convient de noter que pour notre
étude, nous avons eu recours à trois (3) types d'outils de
recueil d'informations :
1- Le recensement et la lecture des écrits pour
l'étude documentaire ;
2- Le guide d'entretien pour l'étude
qualitative ;
3- Le questionnaire pour l'étude quantitative.
VI/ Mode d'analyse des données
quantitatives
Les données ont été analysées
à l'aide de l'outil informatique. Ainsi, les informations recueillies
seront traitées par les logiciels Sphinx et Excel.
VII/ Difficultés et limites
rencontrées
Nous avons rencontré quelques difficultés tant
au niveau de la recherche
qualitative que de la recherche quantitative. Mais, cela n'a
pas pu constituer un frein à l'avancement de notre étude.
1- Au niveau de l'étude
qualitative
L'indisponibilité des responsables compte tenu des
multiples réunions et missions constituait un ralentissement à
l'avancée de notre travail. Mais, avec beaucoup d'insistance, nous avons
pu obtenir des rendez-vous et avoir gain de cause.
2- Au niveau de l'étude quantitative
Il convient de remarquer que les filles sont beaucoup
réticentes et méfiantes quand on leur pose des questions
relatives à leur niveau d'instruction.
Deuxième Partie : Présentation et
interprétation des résultats
Chapitre I : Présentation des
résultats
I- Les résultats de l'étude
documentaire
La recherche d'informations nous a permis d'avoir des articles
de journaux de Fraternité Matin sur le discours de M. BEDIE lors de la
cérémonie du prix national de la famille en 1997, des documents
sur la Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes à
Beijing en 1995 au Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires
Sociales, des travaux de certains chercheurs à l'Université de
Cocody.
II- Les résultats de l'étude
qualitative
Depuis la proclamation de l'année Internationale de la
Femme en 1975, la Côte d'Ivoire s'est engagée à traduire
dans les faits, les recommandations des Nations Unies visant à
promouvoir le rôle de la femme dans tous les secteurs de
développement. Cela s'est caractérisé par la
création en 1976 du premier Ministère de la Condition de la Femme
dont la mission était de coordonner les interventions de promotion de la
femme, d'assurer la mise en oeuvre et le suivi de la politique du gouvernement
dans le domaine de la protection de la famille, de la femme et de l'enfant.
Par ailleurs, suite à sa participation à la
Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes ( Beijing en 1995),
et l'adoption de la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de
Discrimination à l'Egard des Femmes (CEDEF en 1995) ainsi que les
Objectifs du Millénaire pour le Développement, (2000), la
Côte d'Ivoire s'est de nouveau engagée à assurer
l'Egalité entre les sexes et la participation des femmes et des hommes
à tous les niveaux de prise de décisions.
La création de la Direction de l'Egalité et de
la Promotion du Genre (DEPG) au Ministère de la Famille et des Affaires
Sociales s'inscrit pleinement dans le cadre de cette volonté politique,
impulsée par le gouvernement, afin de disposer d'un cadre institutionnel
propice à la promotion de l'Egalité et de l'Equité entre
les sexes.
Selon Madame YAO Euphrasie, Directrice de l'Egalité et
de la Promotion du Genre (DEPG), sa structure est une Direction
d'Administration Centrale, régie par le décret No 2006-41 du 15
mars 2006 portant organisation du Ministère de la Famille et des
Affaires Sociales. Son financement est assuré par une subvention de
l'Etat de Côte d'Ivoire et les contributions des partenaires au
développement.
La DEPG a pour missions de :
Ø Veiller au respect de l'Equité et de
l'Egalité entre les hommes et les femmes ;
Ø Elaborer le document de Politique Nationale
Genre ;
Ø Suivre et évaluer la mise en oeuvre des
engagements pris par la Côte d'Ivoire au plan international en
matière d'Equité et d'Egalité entre les sexes.
Les actions menées:
Promotion de l'éducation de la fille ;
Inscription des filles au CP1 ;
Réduction des inégalités entre les femmes
et les hommes ;
La promotion des filles dans les filières
scientifiques ;
Institution des cantines scolaires à travers le service
de cantines scolaires au sein du Ministère de l'Education Nationale
depuis 1997 ;
Ø Aménagement de foyers pour les filles (un
foyer par sous-préfecture),
Ø Intégration des handicapés en
aménageant des espaces appropriés dans les
écoles ;
Ø Mise en oeuvre des mesures incitatives ;
Ø Redynamisation de l'environnement socioculturel de
l'école et mise en place de fonds de soutien.
Ses perspectives sont les suivantes :
Ø Installer et suivre les activités des cellules
sectorielles Genres dans toutes les structures actives et dans tous les
secteurs d'activité au plan national ;
Ø Instaurer l'Egalité des sexes à tous
les niveaux ;
Ø Faire le plaidoyer auprès des
décideurs ;
Ø Sensibiliser les décideurs, les ONG, les
populations, les communautés ;
Ø Organiser des séminaires, des
conférences, des causeries sur l'Egalité entre les Femmes et les
Hommes ;
Ø L'élimination des stéréotypes
(préjugés) avec comme impact les croyances sexistes sur les
relations liées au genre ;
Ø Révision du contenu des manuels en y
intégrant les notions du genre ;
Ø Former en genre les planificateurs, les enseignants
et les concepteurs de manuels scolaires.
III- Les résultats de l'étude
quantitative
Critères d'identification
Tableau n°1 : Répartition des filles
enquêtées selon l'âge
Variables
|
Fréquences
|
%
|
14 ans
|
8
|
8
|
15 ans
|
12
|
12
|
16 ans
|
21
|
21
|
17 ans
|
57
|
57
|
18 ans
|
1
|
1
|
19 ans
|
1
|
1
|
Total
|
100
|
100%
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
L'objectif de cette enquête est d'identifier les raisons
liées à la déscolarisation des filles et les orienter par
la communication sur les autres créneaux porteurs d'avenir.
Sur un échantillon de cent (100) filles
enquêtées, 57% d'entre elles ont un âge de 17 ans, 21% ont
16 ans et 12% ont 15 ans. Ces résultats montrent que les filles les plus
touchées par le phénomène ont leur âge compris entre
15 ans et 17 ans. Celles qui ont 8 ans et 19 ans, sont les moins
affectées, peut être les plus suivies par les parents d'une part
et d'autre part ont pris une certaine conscience de leur avenir (Confère
tableau 1).
Situation sociale des filles
déscolarisées
Pour connaître les facteurs relatifs à la
déscolarisation des filles, l'étude a fait ressortir la situation
familiale des enquêtées. Les résultats obtenus de
l'enquête font état de la situation selon le type parental. En
effet, le graphique 2 ci-dessous permet de noter que 41% des filles
enquêtées vivent avec leurs parents biologiques, 39% avec des
membres de famille, 13% avec l'un/des ami(s) de la famille et le reste 7% des
filles avec la mention autres. Ces résultats amènent à
faire une hypothèse selon laquelle, la déscolarisation pourrait
provenir du fait que près de 59% des filles ne vivent pas avec leurs
parents biologiques.
Situation professionnelle des parents
Le graphique 3 illustre la répartition des
enquêtées selon que leurs parents travaillent ou non. Les
résultats obtenus montrent que sur les cent (100) personnes
enquêtées, seules 41% ont répondu que leurs parents
travaillent alors que les 59% ont leurs parents qui ne travaillent pas (Voir
graphique 3).
Sur les cent (100) personnes interrogées par rapport
à la profession du père ; il y a 31% qui ont répondu
à cette question. Cependant, 65% de celles qui ont répondu,
affirment avoir leurs pères salariés alors que 35% affirment
avoir des pères exerçant une profession libérale.
De manière analogue, 29% des enquêtés ont
répondu à la même question par rapport à la
profession de leur mère et ont confirmé avoir 24% des
mères salariées et 76% exerçant des professions
libérales.
Le Parcours scolaire des filles
déscolarisées
L'étude a aussi pour objectif de connaître le
niveau d'éducation des déscolarisées. Ainsi, il ressort
des résultats de l'enquête que 53% des enquêtées se
sont arrêtées au niveau primaire, 31% au niveau du collège
et 16% au niveau du lycée. Le graphique 5 illustre l'analyse
précédente.
Suivant la répartition selon l'âge au primaire,
il faut noter que la plupart des enquêtées avaient leur âge
compris entre 6 ans et 7 ans soit respectivement 38% et 33%. Toutefois, on
assiste également à des enquêtées qui avaient 5 ans
et 8 ans soit respectivement 19% et 6%. Mais, l'âge minimum est de 4 ans
et le maximum est de 9 ans.
Pour ce qui concerne le niveau collège, le graphique 7
montre bien que les enquêtées sont dans la tranche d'âge
comprise entre 11 ans et 15 ans. Mais, les plus grands nombres sont celles
ayant 12 ans et 13 ans avec comme pourcentage 35% et 32%.
Par rapport à celles du lycée, les
résultats de l'enquête montrent que, seuls 15 % ont répondu
avoir atteint le lycée et que 47% ont 16 ans, 27% ont 17 ans. Celles de
18 ans ne sont que 20% et plus celles de 19 ans font 6%.
Tableau n°2 : Répartition des
enquêtées du lycée suivant leur âge
Variables
|
Fréquences
|
Pourcentage
|
16 ans
|
7
|
47
|
17 ans
|
4
|
27
|
18 ans
|
3
|
20
|
19 ans
|
1
|
6
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
47% des filles ayant 16 ans ont atteint le niveau du
lycée c'es-à-dire le second cycle.
Tableau n°3 : Répartition des
enquêtées selon qu'elles ont connu l'échec ou
non.
Variables
|
Fréquences
|
%
|
Oui
|
68
|
68
|
Non
|
32
|
32
|
Total
|
100
|
100%
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
Ici, il y a seulement 24% qui ont répondu à la
question. Ainsi, les résultats sont relatifs par rapport à cet
effectif des répondants.
Après avoir identifié le niveau atteint par les
enquêtées, il est nécessaire de connaître les raisons
fondamentales qui seraient liées à la déscolarisation des
filles. Dans cette perspective, les résultats de l'enquête ont
révélé que près de 68% des enquêtées
ont reconnu avoir redoublé quand elles étaient à
l'école contre 32% qui n'ont pas connu d'échec.
A la suite des réponses à cette question, une
analyse est faite par rapport au taux de redoublement selon le niveau
d'étude. Les graphiques ci-dessous illustrent les résultats
obtenus à partir des résultats de l'enquête.
Les résultats du graphique 8 ont été
calculés à partir de 58% des répondants à cette
question.
Tableau n°4 : Qualification des
résultats scolaires selon les enquêtées
Variables
|
Très faibles/ faibles
|
Moyens
|
Bons/très bons
|
Primaire
|
27
|
46
|
25
|
Collège
|
11
|
24
|
10
|
Lycée
|
4
|
7
|
2
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
Pour bien comprendre les raisons relatives au redoublement et
les facteurs qui ont contribué à ces échecs, les
enquêtées ont expliqué ou donné leur point de vue
à propos de leurs résultats scolaires.
Il ressort des résultats que celles qui se sont
arrêtées au primaire, 27% ont affirmé avoir des
résultats Très faibles/ faibles, 46% des résultats moyens
et 25% ont affirmé avoir des résultats bons/très bons.
Quant à celles qui ont atteint le collège, 11% affirment avoir
des résultats Très faibles/ faibles, 24% des résultats
moyens et 10% ont affirmé avoir des résultats bons/très
bons. Enfin, celles du lycée, ont déclaré que 4% ont eu
des résultats Très faibles/ faibles, 7% des résultats
moyens et 2% ont affirmé avoir des résultats bons/très
bons.
Tableau n°5 : Pourcentage des filles ayant
répondu par rapport aux difficultés scolaires
Variables
|
Oui
|
Non
|
Total
|
Primaire
|
74
|
26
|
100
|
Collège
|
83
|
17
|
100
|
Lycée
|
92
|
8
|
100
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
En ce qui concerne les difficultés scolaires, les
résultats obtenus confirment apparemment la même tendance. Ainsi,
74% de celles qui ont atteint le niveau primaire affirment avoir
rencontré des difficultés au cours de leur cursus contre 26%.
Pour celles du collège, 83% ont affirmé avoir rencontré
des difficultés. Quant aux du lycée, presque tout le monde
affirme avoir rencontré des difficultés soit 92%.
Facteurs expliquant les difficultés scolaires
des filles
Le graphique 11 ci-dessous illustre les résultats
obtenus par cette question des facteurs explicatifs des difficultés
scolaires. Celui relatif aux difficultés au sein de
l'établissement. Les facteurs ci-après : apprentissages
scolaires, rythme scolaire trop rapide, travail scolaire demandé et
résultats insuffisants ont été ceux évoqués
par les filles qui se sont arrêtées au niveau primaire avec
respectivement comme pourcentage 28%, 15%, 11% et 17%.
Les facteurs comme : apprentissages scolaires,
résultats insuffisants et relation avec les enseignants sont ceux qui
expliquent mieux les difficultés scolaires pour celles du niveau
collège et du lycée (confère annexe n°1).
En ce qui concerne les facteurs hors de
l'établissement, on constate que : les problèmes familiaux
(décès, divorce) viennent en tête, les problèmes de
logement dus à une famille trop nombreuse et raisons de santé
viennent en deuxième position et entre autre aussi, la mobilité
géographique et les difficultés sociales (confère annexe
n°2).
Après identification des facteurs faisant partir des
raisons de leurs difficultés scolaires, les enquêtées ont
fait remarquer que les difficultés étaient plus prononcées
au primaire qu'aux autres niveaux d'enseignement. Ainsi, 60% ont
révélé avoir plus de difficultés au primaire, 30%
au collège et 10% au lycée. Ces résultats permettent de
noter que la majeure partie abandonnerait l'école déjà
à ce niveau.
Motifs liés aux absences à
l'école
Au regard des analyses
précédentes, l'enquête a permis aussi de connaître
les motifs qui pourraient expliquer les raisons de l'absence à
l'école. Le manque de motivation et les problèmes financiers ont
été les motifs les plus importants. Certaines ont fait remarquer
aussi que l'éloignement géographique, la peur de se faire
disputer par l'enseignant et les contrôles continus ont été
aussi des motifs qui justifieraient leur absence à l'école (voir
graphique 14).
Evolution du taux de déscolarisation
L'enquêté a permis de relever les
différentes années de déscolarisation et les pourcentages
associés. Le graphique 15 illustre bien la tendance prise par le taux de
déscolarisation. Ainsi, en 2008 il a atteint son pic avec un taux de
20%. Ce taux a été de 3% en 1999 pour atteindre son premier pic
soit 11% en 2002. En 2003, on assiste à une baisse de 6% avant que la
pente ne reprenne son allure du début. (Confère annexe
n°4).
Cette évolution rapide serait liée à un
certain nombre de facteurs tels que : le manque de motivation et les
problèmes financiers ont été les facteurs les plus
soulevés soient respectivement 49% et 41%. Les problèmes de
santé, les problèmes familiaux (décès, divorce) et
les grossesses non désirées ont été les facteurs
secondaires soient respectivement 13%, et 10% (Confère Annexe
n°5).
Les structures de financement
Pour palier ce problème de déscolarisation qui
frappe les filles, une question a été adressée aux
enquêtées pour savoir si elles connaissent des structures de
financement pouvant leur venir en aide. Des résultats de
l'enquêtée, il en découle que seul 8% ont répondu
avoir connu ces structures contre 92% qui n'ont pas l'information (Voir tableau
ci-dessous).
Tableau n°5 : Pourcentage des filles
répondant à la connaissance des structures de
financement
Variables
|
Fréquences
|
%
|
Oui
|
8
|
8
|
Non
|
92
|
92
|
Total
|
100
|
100%
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
Les actions de l'Etat par rapport à l'insertion
socioprofessionnelle
Tableau n°6: Résultats des Opinions sur
les actions de l'Etat sur l'insertion socioprofessionnelle
Variables
|
Fréquences
|
%
|
Actions sans impact
|
87
|
87
|
Actions salutaires
|
7
|
7
|
Ne sait pas
|
6
|
6
|
Total
|
100
|
100%
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
En ce qui concerne l'insertion socioprofessionnelle de ces
filles, 87% ont dit que les actions de l'Etat sont sans impact. Par contre, 7%
ont affirmé que les actions sont salutaires et 6% n'ont pas du tout des
informations sur ce que l'Etat fait pour leur insertion
socioprofessionnelle.
Actions de sensibilisation
Tableau n°7: Résultats des actions de
sensibilisation de l'Etat
Variables
|
Fréquences
|
%
|
Oui
|
11
|
11
|
Non
|
89
|
89
|
Total
|
100
|
100%
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
Cette partie de l'analyse consiste à faire un
état des lieux du phénomène et ses corollaires. A ce
niveau, il est revenu de noter que bon nombre des déscolarisées
n'ont pas d'autres issues ; puisqu'elles n'ont pas connaissance de actions
menées en leur faveur. Dans ce sens, il leur a été
demandé si elles ont été soumises à des actions de
sensibilisation de la part de l'Etat. Il ressort des résultats que seul,
11% ont été sensibilisé aux actions de l'Etat.
Par la suite, les répondants à cette question
ont fait comprendre que les actions de sensibilisation ne portaient que sur le
VIH/Sida, le planning familial et les grossesses à risques. Le graphique
16 illustre les réponses données par les
enquêtées.
Les actions menées par la mairie
d'Abobo
Tableau n°8 : Résultats des
enquêtées à propos des actions de la mairie
d'Abobo
Variables
|
Fréquences
|
%
|
Sensibilisation
|
1
|
10
|
Aucune action de la mairie
|
90
|
90
|
Total
|
100
|
100%
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
Dans la poursuite de l'analyse, l'étude a voulu faire
ressortir l'implication de la mairie en tant que relais de l'autorité
centrale. Dans ce cadre, les enquêtées ont
révélé l'absence totale de la mairie d'Abobo dans la lutte
contre la déscolarisation et les actions à mener pour sortir
celles qui sont dans cette situation. En se référant au tableau
n°8 ci-dessous, il ressort des résultats que l'implication de la
mairie n'est pas bien connue, car à peu près 10% ont avoué
que la mairie a mis en place des structures de sensibilisation pour aider
à acquérir une activité rémunératrice
(confère tableau n°8).
Solutions proposées pour aider les filles
déscolarisées
Tableau n°9 : Types de solutions
proposés selon les enquêtées
Variables
|
Fréquences
|
%
|
Financement d'activités
|
64
|
68
|
Formation professionnelle
|
10
|
10
|
Reprise des cours
|
13
|
14
|
Autres
|
8
|
8
|
Source: Données compilées
à partir des résultats de l'enquête
En se référant aux divers résultats
provenant de l'enquête, le constat étant que les filles
déscolarisées n'ont pas connaissance des structures auxquelles se
référer d'une part, et d'autre part elles n'ont pas les
informations adéquates pour réorienter leur vie. Pour
remédier à cette situation, un certain nombre de solutions ont
été proposées. Ainsi, 68% des enquêtées ont
souhaité qu'il soit mis en place des structures pour financer des
activités génératrices de revenus, 10% des structures pour
la formation professionnelle et 14% des structures pour aider à la
reprise des cours et 8% pour autres.
Chapitre II : Vérification des
hypothèses
Première hypothèse : La
méconnaissance des micro-finances pour une meilleure insertion est due
au manque d'informations des jeunes filles d'Abobo.
Les résultats de l'enquête nous disent que 92%
des filles interrogées c'est-à-dire 92 filles sur 100 n'ont pas
connaissance non seulement de l'existence d'une structure intervenant dans le
financement des activités des filles déscolarisées encore
moins des campagnes de communication leur concernant. Ceci laisse entrevoir
l'inefficacité des campagnes de communication de ces structures, de
l'Etat à l'endroit de leurs cibles, les filles
déscolarisées. C'est le lieu de rappeler aux commanditaires des
campagnes d'amplifier la réflexion afin d'appréhender le
rôle de la publicité dans la modification des comportements de
leurs cibles en termes de communication pour garantir une efficacité
à la campagne. Nous pouvons affirmer aisément que
l'hypothèse se vérifie.
Deuxième hypothèse : Les
problèmes financiers et le manque de motivation seraient les causes de
la déscolarisation des jeunes filles d'Abobo.
La raison fondamentale de la déscolarisation des filles
à Abobo reste la pauvreté avec un taux de 41%. La pauvreté
qui règne dans les familles est un facteur déterminant dans la
scolarisation des filles, pour la simple raison que les parents luttent d'abord
pour maintenir la nourriture quotidienne de leur progéniture.
Par conséquent, la situation économique des
ménages constitue un facteur de régression de la scolarisation
des filles. Certains parents manquent souvent de moyens financiers pour
inscrire leurs enfants à l'école et supporter les charges
afférentes pendant l'année scolaire. Les frais de
scolarité exorbitants, dépassent les capacités
financières de la plupart des familles. Il est une réalité
aujourd'hui, la gratuité de l'écolage pour tous les enfants
inscrits au primaire en Côte d'Ivoire.
Néanmoins, d'autres coûts tels que ceux
liés à l'achat des fournitures, la confection des tenues, la
restauration quotidienne de l'enfant à l'école ainsi que les
frais de constitution de dossiers d'examen sont à la charge des parents
et pèsent lourds pour eux. Alors, ceux-ci démissionnent de
l'éducation scolaire de leurs filles et les abandonnent à
elles-mêmes.
Ainsi, certaines jeunes filles pour assurer les coûts
inhérents à leur scolarité face à
l'incapacité des parents, s'adonnent à des travaux, se livrent
à une prostitution déguisée en s'offrant aux nantis.
D'autres décident elles-mêmes d'aller en
aventure, travailler pour aider leur famille. Elles constituent durant leur
aventure une source de revenus pour leur famille. Les parents optent pour la
préservation de ces avantages immédiats que pour la scolarisation
des filles qui ne procure rien à court terme.
Le manque de motivation pourrait être un frein dans la
poursuite des études scolaires.
Parmi les causes de la déscolarisation selon
l'enquête, figure le manque de motivation de beaucoup de jeunes filles
pour un taux de 49%. Malgré les moyens mis à leur disposition par
leurs parents, elles n'ont aucun souci de réussite. Et l'abandon des
études à bas âge par les filles engendre de
sérieuses conséquences sur la société.
Tous les parents souhaitent que leurs enfants
réussissent à l'école. Et tous les enseignants
souhaiteraient avoir des enfants motivés dans leurs classes. Les
relations entre les enseignants et les parents sont inévitablement
déterminées par le niveau de motivation de l'enfant. La
motivation de l'enfant devient dès la première scolarisation la
principale inquiétude des parents, les résultats scolaires
n'étant perçus que comme le reflet de cette motivation. La
réussite scolaire dépendant directement du niveau des
résultats, il est bien normal que les parents soient très
soucieux quand on sait que notre société a fait de cette
réussite le principal tremplin social.
Pour qu'un enfant puisse vivre du succès, il est
important qu'on lui propose des objectifs réalistes tout en ayant la
certitude qu'il est capable de les atteindre. Les souvenirs des succès
de l'enfant ne lui viennent que si l'adulte les lui a soulignés au fur
et à mesure.
Le sentiment de confiance joue un rôle crucial dans la
motivation à réaliser les tâches. La motivation de
l'élève n'est pas innée, mais elle est influencée
par les comportements des enseignants et des parents, ainsi que par d'autres
facteurs liés à l'environnement scolaire. Par exemple, un enfant
perd sa motivation s'il ne reçoit pas d'encouragements ni de
récompenses de l'enseignant. Par conséquent, il est inutile de
faire prendre conscience à un enfant qu'il a des capacités, si on
ne lui fournit pas l'occasion de vivre de petites réussites ou des
succès dans ses activités.
Troisième hypothèse :
L'insuffisance des actions de promotion des emplois après
abandon de l'école est la cause du problème de l'insertion
professionnelle des jeunes filles d'Abobo.
Ainsi, l'insertion des jeunes filles par une éducation
à la vie courante se situe dans le contexte global de lutte contre la
pauvreté.
Dans cette perspective, l'action déployée par
les différents départements ministériels et directions
spécialisés, les jeunes filles, en particulier, disent ne pas
savoir comment s'orienter dans les dédales de ces administrations. En
effet, à les écouter, il est constant de remarquer que leurs
récriminations portent principalement sur trois points.
1- un déficit d'informations sur les actions du
gouvernement à leur destination;
2- un déficit de dialogue entre toutes ces instances
et la jeunesse;
3- une absence de présentation dans les instances
d'élaboration des politiques en leur faveur.
Par conséquent, des programmes pertinents doivent
être élaborés à l'endroit des jeunes filles. Aussi,
il s'agit de mettre en place des points focaux pour la communication des
politiques existantes en faveur des jeunes, de favoriser le rapprochement entre
les décideurs, le secteur privé, les organisations de la
société civile, et la jeunesse en général.
Problème à résoudre
Comment parvenir par la communication
à une meilleure insertion socioprofessionnelle des jeunes filles
déscolarisées d'Abobo ?
Troisième partie : Proposition d'une
stratégie de communication
Chapitre I : Analyse diagnostic de la
situation
I- Analyse interne
v Produit
Forces
Disponibilité de ressources humaines
Disponibilité de structures pour la promotion de
l'insertion professionnelle des jeunes filles
Faiblesses
Situation financière difficile pour l'Etat de Cote
d'Ivoire pour financer les projets et campagnes
L'idée de promotion d'insertion professionnelle n'est
pas connue des concernées
v Communication
Forces
Cibles bien définies
Campagne bénéfique à la cible
Cibles attentives aux campagnes/ réceptivité du
message
Faiblesses
Campagne visant l'augmentation des dépenses du
gouvernement
Insuffisance de campagnes axées sur des projets
II- Analyse externe
Analyse du macro-environnement
Environnement sociodémographique
Augmentation du taux de natalité due à
l'évolution de la médecine. Ainsi, il y a plus d'enfants à
scolariser et ceux-ci ne terminent pas tous leur scolarité.
Hausse du nombre des ménages, immigration
croissante.
Environnement économique
Taux de chômage en général
élevé, cherté de la vie.
Récession économique, budget
sécurisé.
Environnement politique
Volonté politique manifestée par la
création d'un ministère de la Famille, de la Femme et des
Affaires Sociales.
Subventions accordées à des structures pour
aider la gente féminine.
Crise politique depuis 2002.
Environnement culturel
Certaines cultures trouvent que le rôle de la jeune
fille est dédié aux travaux domestiques.
Les préjugés selon lesquels les garçons
seraient plus intelligents que les filles constituent des freins à la
scolarisation des filles et à leur maintien dans le cursus.
Analyse du micro-environnement
v Marché
Menaces
Demande plus forte. Cela est perceptible dans les communes
populaires, à forte densité.
Fort investissement de la part de l'Etat
Opportunités
Homogénéité de la zone en termes de sexe
et d'espace
Cibles enclin à continuer les cours ou à
apprendre un métier
Chapitre II : Stratégie de communication
I/ Objectifs
1- Objectifs marketing
Ø Faire adopter l'idée de l'insertion
socioprofessionnelle des jeunes filles déscolarisées par 50% des
jeunes filles et leurs parents dans un délai d'un an.
Ø « Vendre » le concept de
l'insertion socioprofessionnel des jeunes filles aux autorités locales
dans un délai d'un an.
2- Objectifs de communication
Ø Sensibiliser les jeunes filles
déscolarisées d'Abobo sur les différentes structures de
prise en charge de ces cas dans un délai d'un an.
Ø Amener 80% des parents à saisir l'importance
de la déscolarisation des jeunes filles et de leur maintien dans le
circuit scolaire dans un délai de six (06) mois.
Ø Obtenir le changement réel de comportement des
jeunes filles déscolarisées d'Abobo et de leurs parents d'ici
à deux (02) ans.
Ø Assurer la parfaite sensibilisation des
autorités locales de la commune d'Abobo et l'information des
représentations des ministères en charge.
II/ Cibles
1- Cibles marketing
Les parents d'élèves
Les autorités locales
Les communautés ethniques
2- Cibles de communication
a- Coeur de cibles
Jeunes filles déscolarisées d'Abobo
b- Cibles périphériques
v Populations ivoiriennes
v ONG
v Organismes internationaux
v Ministère de l'éducation nationale
v Ministère de la famille, de la Femme et des Affaires
Sociales
v Autorités des collectivités locales
v Communautés (religieuse, ethnique...).
c- Positionnement
Informer par la communication l'existence des micro-finances en
vue de l'amélioration des conditions sociales des filles
déscolarisées.
Stratégie de création
III/Promesse
Epanouissement
IV / Concept d'évocation
Montrer des exemples de femmes qui ont réussi
socialement par l'insertion socioprofessionnelle.
V/ Preuve/Justification
Dynamisme des structures d'aide à l'insertion
VI/ Bénéfice consommateur
L'épanouissement des jeunes filles dans la
société
VII/ Ton
Sérieux et démonstratif
Plaidoyer pour les autorités
Introduction
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
de fin de cycle, notamment sur l'insertion des jeunes filles
déscolarisées visant une forte implication des leaders, nous
adressons un plaidoyer à l'intension des élus communaux,
responsables administratifs et leaders communautaires en faveur de l'insertion
professionnelle.
Ainsi, nous comptons organiser une journée de
plaidoyer auprès des élus locaux, leaders communautaires et
responsables administratifs d'Abobo.
Objectif général
Le principal objectif de ce plaidoyer est de contribuer
à l'augmentation du taux de scolarisation et d'insertion des jeunes
filles scolarisées au niveau de la commune d'Abobo.
Objectifs spécifiques
Ø Informer les élus locaux, responsables
administratifs et leaders communautaires sur activités du projet
Passage,
Ø Expliquer les comportements et pratiques à
risque et les conséquences auxquelles les jeunes filles
déscolarisées sont exposées ;
Ø Attirer l'attention des décideurs sur
l'ampleur des problèmes d'insertion des jeunes filles ;
Ø Expliquer la nécessité de l'implication
des élus, des responsables administratifs et les leaders communautaires
dans la promotion de la scolarisation et/ou de l'insertion professionnelle des
jeunes filles déscolarisées ;
Ø Elaborer et soumettre aux élus un manifeste
d'engagement en faveur des jeunes filles déscolarisées ;
Ø Inciter les élus à intégrer
davantage la dimension insertion professionnelle dans les programmes de
développement à la base.
1. Méthodologie
La méthodologie adoptée au cours des travaux a
été essentiellement axée sur des exposés
illustrés, suivis de discussions, suivis de plénières.
2. Résultats attendus
v les participants sont informés sur l'existence de
filles déscolarisées ;
v les participants sont informés sur l'ampleur des
problèmes d'insertion professionnelle de façon
générale et chez les jeunes filles déscolarisées
d'Abobo en particulier ;
v un manifeste d'engagement à faire des efforts en
matière d'insertion professionnelle sera soumis à la signature
des élus ;
v la dimension insertion professionnelle est
intégrée dans les programmes de développement à la
base (à moyen et long terme).
3. Propositions de résolutions
à soumettre aux autorités d'Abobo pour approbation
Ø Défendre le droit des jeunes filles en
matière de scolarisation lors des sessions du conseil
communal ;
Ø Soutenir la scolarisation des jeunes filles ;
Ø Soutenir les programmes d'insertion professionnelle
des jeunes filles déscolarisées en vue de la
réduction du taux de déperdition des jeunes filles;
Ø Lutter contre les abandons scolaires des jeunes
filles ;
Ø Défendre l'inscription annuelle d'une ligne
budgétaire spécifique en faveur des jeunes filles ;
Ø Mettre en place un cadre de concertation entre les
autorités, les services techniques et partenaires sociaux.
Ø Renforcer l'information et la sensibilisation des
collectivités territoriales ainsi que la population en
général sur la déscolarisation à travers des
émissions radiophoniques ;
Ø Mener des activités de CCC en direction de
l'ensemble des jeunes filles déscolarisées ;
Ø Assurer le suivi - évaluation des
activités menées ;
Ø Réaliser des séances de causerie
débats dans les centres spécialisés ;
Ø Appuyer la prise en charge pour jeunes
filles ;
Ø Initier des activités
récréatives à l'intention des jeunes filles (sport,
concerts, théâtre, soirées dansantes).
Conclusion
En conclusion, à Abobo, les jeunes filles
évoluent dans un contexte socioculturel largement défavorable
à l'exercice de leurs droits à la scolarisation et leur insertion
professionnelle se heurte à un certain nombre de difficultés
notamment :
v la méconnaissance par les jeunes filles
déscolarisées elles-mêmes des structures de
micro-finance ;
v les difficultés d'accès des jeunes filles
à l'école ;
v l'inexistence d'approche d'insertion professionnelle de la
part des autorités.
VIII/ Stratégie des moyens
1- Choix des médias
a-Télévision
Permet une plus large possibilité de
démonstration.
Supports :
La Première : media d'Etat, chaine d'informations
générales
TV2 : chaine de divertissement et de
proximité
b-Radio
Faible cout et facilement accessible à notre cible
Supports :
Radios AL Bayane, Espoir :
Ferveur religieuse provoquée par la crise.
Les radios de proximité (Radio Arc-en-ciel) pour faire une
campagne de masse en langues.
c-Affichage
Accès gratuit, touche un grand nombre de public.
Supports :
Affiches 4*3 urbain
Bonne visibilité de l'image et mieux adaptées pour
une campagne de longue durée.
d-Presse
Permet une reprise en main et fort argumentaire possible.
Supports :
Fraternité Matin :
Support le plus vendu et le plus ancien.
Top Visages
Permet de toucher la gent féminine citadine.
2- Choix des hors-médias
a-Relations publiques
Rencontre avec les chefs de communautés religieuses et
ethniques afin de les exhorter à sensibiliser leurs fidèles et
leurs membres ;
Caravane de sensibilisation dans la commune avec des
animations, des jeux concours sur l'utilité de scolariser les filles en
âge d'aller à l'école et de pouvoir les maintenir dans le
cursus ;
Initiation des « clubs de jeunes filles »
dans les écoles pour faire d'elles les meilleures en classe ;
Institution de prix d'excellence lors d'une journée de
la jeune fille scolarisée sera organisée dans les écoles
avec à la clé la récompense des filles ayant eu de grosses
moyennes dans les classes d'examen (CM2, 3ème et Terminale).
b-Publicité par
l'objet
Tee-shirts, bobs, assiettes, paniers des ménagères,
porte-monnaie pour les femmes.
c- Relation presse
Déjeuner de presse pour la présentation du
programme de lutte contre la déscolarisation des jeunes filles.
IX/ Media Planning
1- Affichage
Panneaux urbains, dimension 4*3 quadrichromie
Commune
|
Emplacements
|
Abobo
|
- Carrefour Grand Marché
- Carrefour Samaké,
- PK 18
- Bokabo
- Abobo-Baoulé
- Abobo-Té
|
2-Télévision
Première Chaine
Phase de lancement de la campagne : 3 mois
Durée du spot : 30 secondes
Heure de passage :
Avant et/ou pendant les feuilletons de 19h30mn
5 spots/semaine du lundi au dimanche
Avant le journal de 20h
7 spots/semaine du lundi au dimanche
Nombre total de spots : 12 spots/semaine
Phase d'entretien de la campagne : 1 mois
Durée du spot : 30 secondes
Heure de passage :
Lundi 1 spot à 19h 40
Jeudi 1 spot avant le journal de 20h
Samedi 1 spot avant le journal de 13h
1 spot avant la série « Quoi de
Neuf »
Dimanche 1 spot avant le journal de 20h
Nombre total de spots : 5*4= 20 spots
TV2
Phase de lancement : 2 mois
Durée de spot : 30 secondes
Heure de passage :
Lundi au vendredi 1 spot avant le feuilleton de 19h
Samedi avant « Panache »
Dimanche avant le journal de 19h30
Nombre total de spots : 8*7=56 spots
3-Radio
Radio Espoir :
Phase de lancement : 2 mois
7 spots de 20 secondes par semaine
Du lundi au vendredi entre 6 heures 8 heures
Nombre de spots : 6*7=42 spots
Phase d'entretien : 1 mois
4 spots entre 10 heures et 11 heures
Lundi, mercredi, vendredi, samedi
Nombre total de spots : 4*4= 16 spots
Radio Arc-en-ciel
Phase de lancement : 2 mois
3 spots de 20 secondes par semaine
Mercredi, vendredi entre 6 heures et 8 heures et dimanche entre
10 heures et 11 heures
Nombre total de spots : 6*4= 24 spots
Phase d'entretien : 3 spots par semaine sur 1 mois
Lundi, mercredi, vendredi entre 6 heures et 8 heures
Nombre total de spots : 4*3= 12 spots
Radio Al Bayane
Lancement : 2 mois
7 spots de 20 secondes/semaine entre 6 heures et 8 heures
Nombre total de spots : 6*7= 42 spots
Entretien : 1 mois
4 spots par semaine entre 6 heures et 8 heures
Lundi, mercredi, vendredi, samedi
Nombre total de spots : 4*4= 16 spots
4-Presse
Fraternité Matin
Lancement : 2 semaines
6 insertions calibre 41(175*262) / semaine
Nombre total : 6*2= 12 insertions
Entretien : 1 semaine
3 insertions de calibre 41 (175*262) / semaine
Top Visages
Lancement : 1 mois
1 insertion calibre 109/355
Quatrième de couverture
Nombre total d'insertions : 4 insertions
Entretien : 2 semaines
1 insertion calibre 109 / 355 / semaine
Quatrième de couverture
Nombre total d'insertions : 2 passages
Calendrier annuel
UNITE DE TEMPS EN MOIS
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Actions
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TV
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1ère
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TV2
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RADIO
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Radio AL Bayane
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Radio Espoir
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Radio Arc-en-Ciel
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PRESSE
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Frat-Mat
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Top Visages
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UNITE DE TEMPS EN MOIS
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Actions HORS MEDIA
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Rencontre avec les communautés
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Caravane de sensibilisation
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Initiation des « clubs de jeunes filles »
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Institution de prix d'excellence dans les classes d'examen de
CM2, 3ème et Terminale
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RELATIONS PRESSE
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Déjeuner de presse
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Calendrier général
UNITE DE TEMPS EN MOIS
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Actions
Media
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TV
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1ère
22 spots
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TV2
56 spots
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RADIO
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Radio AL Bayane
58 spots
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x
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x
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Radio Espoir
58 spots
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x
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x
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x
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Radio Arc-en-Ciel
36 spots
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x
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x
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x
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PRESSE
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Frat-Mat
15 insertions
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x
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Top Visages
6 insertions
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x
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x
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Actions HORS MEDIA
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Rencontre avec les communautés
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Caravane de sensibilisation
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Initiation des « clubs de jeunes
filles »
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Institution de prix d'excellence dans les classes d'examen de
CM2, 3ème et Terminale
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RELATIONS PRESSE
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Déjeuner de presse
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*
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5- Budget
Eléments
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Tarifs TTC (en FCFA)
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Media
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79 423 500
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Frais techniques
|
5 833 563
|
Hors media
|
13 477 500
|
Frais techniques
|
1 125 000
|
Total TTC media et hors-média (72%)
|
99 859 563
|
Honoraires d'agence (18%)
|
17 974 721
|
Imprévus (10%)
|
11 783 428
|
Total TTC (100%)
|
129 617 712
|
Chapitre III : Recommandations
1- Difficultés
Les principales difficultés identifiées
concernent dans l'ensemble :
v L'absence d'équité au niveau de l'accès
à l'éducation : disparités régionales entre filles
et garçons ;
v L'insuffisance quantitative et qualitative de l'offre
d'éducation : infrastructures, encadrement, manuels scolaires,
matériels didactiques, etc. ;
v Le déclin des effectifs scolaires au niveau des
filles;
v La grogne sociale...
L'enseignement primaire qui concentre les plus gros effectifs
de tout le système scolaire, révèle quant à lui de
fortes déperditions dues :
v Aux abandons en cours de cycle ;
v Aux taux de succès limités au CEPE et à
l'entrée en 6e ;
v Au déficit ou à l'absence de structures
d'accueil et de prise en charge des élèves ayant des
difficultés d'insertion dans le système ;
v Aux taux élevés de redoublement et d'abandon
qui engendrent de nombreux « déchets dans le système ».
En conséquence, nombre d'élèves quittent
le système sans qualification ; ce qui limite du coup leur
perspective d'emploi. Pour corriger le tir, le gouvernement a tenu en 1990, les
Etats Généraux de l'Education.
2- Recommandations
De façon générale, les taux de
scolarisation des filles demeurent faibles. Or aucune nation ne peut se
construire sans femmes d'élites. Il urge que des mesures idoines soient
prises pour non seulement augmenter le taux de scolarisation des filles mais
aussi et surtout veiller à leur maintien dans le système.
Au-delà des moyens à mettre à la disposition des filles
pour leur éducation scolaire, il faut renforcer le système de
suivi. Les parents doivent rendre fréquemment visite aux administrations
scolaires et encadrer correctement les filles à la maison. Il faut leur
faire comprendre qu'il existe des inégalités sociales à
corriger. C'est vrai que dans notre pays, et depuis quelques années, les
femmes s'éveillent et se battent pour augmenter leur nombre dans les
instances de prise de décision. De plus en plus, nous enregistrons une
amélioration du taux de femmes d'élites. On retrouve aujourd'hui
des femmes à la tête de nombreuses institutions de notre pays.
Nous avons des femmes ministres, députés, directrices
générales des sociétés d'Etat, avocates,
journalistes et autres. Inutile de revenir sur leur efficacité, leur
dynamisme et leurs talents. La femme instruite participe aux résolutions
des questions de foyer et apporte son aide financière au besoin. Les
associations des femmes leaders, les ONG, les gouvernants en collaboration avec
les médias doivent donc mieux sensibiliser les parents à
comprendre les bien-fondés de l'éducation et surtout celle des
filles. Les parents eux doivent oeuvrer pour le maintien de leurs filles
à l'école en prenant exemple sur les exploits des femmes leaders.
Les responsables de culte traditionnels, les religieux et autres leaders
d'opinion doivent également s'impliquer dans cette lutte pour que d'ici
quelques années, le taux de filles scolarisées s'accroisse et que
leur maintien à l'école soit effectif et la Cote d'Ivoire n'en
sortira que grandie.
Aussi, pensons-nous qu'il convient d'augmenter les chances
d'accès à l'éducation. Dans ce cadre les activités
ci-après pourraient être réalisées :
Ø Mise en place d'infrastructures scolaires et de
mobilier ;
Ø Exonération des filles du paiement de frais de
scolarité dans les zones rurales ;
Ø Elaboration d'un projet de politique en
matière d'égalité des chances d'accès à
l'éducation sur la base des résultats de plusieurs études
et séminaires ;
Ø Améliorer les écarts de scolarisations
entre les filles et les garçons ;
Ø Les pouvoirs publics doivent encourager les ONG et la
société civile dans leurs efforts de faire de l'éducation
de base leur priorité ;
Ø L'appui matériel aux communautés
notamment en matière d'offre d'éducation : mobilier, bureau de
maître, tableau, réfection de toiture, etc.
Ø Organiser en direction des filles
déscolarisées, des formations en artisanat local, en
élevage de volailles, culture maraîchère, des cours en
français élémentaire...
Ø Appuyer les écoles et les élèves
en fournitures scolaires aux fins d'une élévation des taux
d'inscription et de succès à l'école (surtout pour les
filles) ;
Ø Insister sur la réceptivité des filles
lors du déroulement des enseignements.
C'est pourquoi l'accent doit être beaucoup mis sur la
pédagogie active (participation active de la fille à la
transmission des connaissances).
Ces réformes s'articulent autour des options majeures
suivantes:
1. L'amélioration de la qualité de
l'Education/Formation ;
2. L'élargissement de l'offre d'Education/Formation aux
zones défavorisées et en matière de formation
professionnelle ;
3. La réduction des coûts de formation pour
l'Etat ;
4. La réduction des coûts financiers pour les
parents et notamment pour les ménages pauvres ;
5. Les initiatives en faveur de la scolarisation et du
maintien des filles dans le système ;
6. L'instauration du prêt des manuels scolaires dans les
zones défavorisées.
3- Stratégies d'insertions
En ce qui concerne la scolarisation des filles, les
stratégies concernent entre autres :
1. La poursuite du programme de distribution gratuite de
manuels aux filles pour améliorer leur taux de scolarisation;
2. La mise en place de mesures d'incitation (bourses
d'études, internats réservés, réduction des frais
d'inscription, etc.) ;
3. La mise en place de dispositions visant une meilleure
protection sociale, juridique et sanitaire des filles ;
4. L'intensification des campagnes d'alphabétisation en
direction des femmes.
CONCLUSION
Cette recherche tente de déterminer les facteurs
explicatifs de la déscolarisation. Cette étude a touché
100 jeunes filles et révèle les grandes tendances suivantes en
termes de pouvoir explicatif de la déscolarisation.
Comme on peut si attendre, la déscolarisation est une
fonction croissante du niveau de vie du ménage. D'après les
résultats, les filles issues des ménages pauvres ont moins de
chance d'être scolarisées que celles issues des ménages
riches.
D'autres facteurs comme le milieu dans lequel se trouve le
ménage ou l'éloignement des écoles sont associés
à une sous- scolarisation.
Concernant les caractéristiques propres à
l'enfant, la scolarisation est affectée par le sexe.
Ainsi, les jeunes filles sont moins susceptibles de
fréquenter que les garçons.
Dans son rapport annuel sur la situation des enfants dans le
monde en 2004, l'UNICEF a mis l'accent sur l'accélération de la
scolarisation des enfants, notamment celle des filles. L'atteinte de cet
objectif conduirait à celle des objectifs du millénaire pour le
développement (OMD) fixés à 2015. Il ressort de ce rapport
que c'est l'Afrique subsaharienne qui semble le plus en retard : de 20 millions
en 1990, le nombre de filles non scolarisées y est passé à
24 millions en 2002. Dans ces conditions, il y a des risques que l'objectif de
« la parité en sexes dans l'éducation » avant 2015 soit
hypothéqué.
Nous en appelons à cet égard les
collectivités territoriales dans leur ensemble à se saisir de la
question de l'insertion des jeunes filles sur leurs territoires et au sein de
leurs bassins d'emplois, et à organiser un recensement précis des
besoins locaux à court et moyen terme prenant notamment en compte les
évolutions démographiques (« baby boom ») et
les métiers pour lesquels le recrutement est difficile.
Il s'agit de donner au plan local tous les prolongements
opérationnels utiles aux réflexions prospectives existantes,
notamment par leur vulgarisation et par l'organisation d'échanges autour
de ces travaux.
Ainsi pourrait-être mieux prise en compte, région
par région, territoire par territoire, la disparité de situation
en matière de réussite scolaire et/ou d'insertion professionnelle
des jeunes filles.
Des actions spécifiques et ciblées de
communication apparaissent indispensables, afin de mieux orienter les jeunes
vers des métiers et des activités dont le développement
est susceptible d'offrir de réelles perspectives professionnelles. Cette
communication devra privilégier la transparence tant sur le
déroulement des études que sur le mode d'accès à
ces métiers ou secteurs d'activité.
Des campagnes nationales de communication pourraient
être conduites en parallèle, afin de mieux informer l'opinion et
mieux valoriser certaines structures de promotion d'insertion professionnelle
méconnues et offrant de véritables perspectives.
Par ailleurs, les partenaires institutionnels (UNESCO, FNUAP,
PNUD, MFFAS, ONG...) devraient intensifier leurs démarches pour faire
davantage connaître les dangers de la sous-scolarisation des jeunes
filles pour la société actuelle.
Il convient d'inciter toutes les structures d'insertion par
une ouverture sur le monde professionnel et par des partenariats, à
intégrer, dans leur démarche, les possibilités de
développement personnel et professionnel offertes par la vie active.
Les pouvoirs publics (Etat et collectivités
territoriales) doivent faire preuve d'une réelle volonté
politique, en mettant en place notamment des organisations mieux
structurées et articulées pour donner à chaque fille
déscolarisée les moyens motivants de se prendre en charge
socialement gage de son épanouissement et de son implication dans toutes
les étapes du processus de développement au plan national.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES THEORIQUES
Ageron C R, les algériens musulmans et la France,
1968.
Bequele Aet Boyden J O, l'enfant au travail, BIT,
Genève, 1996, p119.
Camille Lacoste-DUJARDIN, des mères contre les
femmes, Paris, la découverte, 1985.
Desiolé H, la médecine du travail, 1967,
Paris, presses universitaires de France, collection »que
sais-je ? », pp76-77.
Lange, crise économique et déscolarisation en
Afrique subsaharienne : le cas du Togo, 1991, pp171-188.
Laurence PROTEAU, passions scolaires en Cote d'Ivoire :
école, état et société, Paris, karthala,
2002,385p.
Mendeelievich, revue travail des enfants, BIT, 1990,
p14.
Testu F, chrono psychologie et rythme scolaire. Etude
journalière et hebdomadaire de l'activité intellectuelle de
l'élève, thèse de doctorat d'état,
université de Poitiers, 1987.
UNESCO, rapport mondial sur l'éducation : combler
le déficit des connaissances. Elargir les choix éducatifs,
définir les normes de niveau, UNESCO, Paris, 1993,125p.
ZOUNGRANA Marie Cécile et MARCOUX Richard, du quotidien
et de l'avenir : les enjeux familiaux de la fréquentation scolaire
à Bamako,in the African population in the 21st century/ la population
africaine au 21è siècle, volume 3, UAPS/UEPA et NPU, Dakar,
pp536-561.
OUVRAGES METHODOLOGIQUES
Paul N'DA, méthodologie de recherche : de la
problématique à la discussion des résultats, 145p.
YEO (L), Le Guide méthodologique du jeune
chercheur, Abidjan, EDUCI, 2005.
WEBOGRAPHIE
Lutte contre la déscolarisation,
http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/rapport-descolarisation-complet.pdf,
consulté le 24-04-2009 à 9h15, en ligne.
Actions Chrétiennes pour l'Aide au
Développement,
www.web-africa.org/acad/fichiers/Projets.htm,
consulté le 24-04-2009 à 11h02, en ligne.
Les actions de la MGI,
www.ac-rennes.fr/jahia/Jahia/lang/fr/pid/3295,
consulté le 24-04-2009 à 11h08, en ligne.
Rapport de recherche sur la déscolarisation dans le
Mantois,
http://cisad.adc.education.fr/descolarisation/documents/Lagrange_final.pdf,
consulté le 04-04-2009 à 10h52, en ligne.
Education, Enfants et Sociétés de
demain : Exemples africains,
www.aidelf.ined.fr/colloques/seance6/t_lange.pdf,
consulté le 06-04-2009 à 11h18, en ligne.
www.ined.fr/coll_abidjan/publics/pdf/session6/lange.pdf,
consulté le 04-04-2009 à 14h35, en ligne.
Scolarisation de la jeune fille en Afrique de l'Ouest et du
Centre : statistiques pour la région et Etudes de cas de la Cote
d'Ivoire.
http://rocare.scedu.umontreal.ca/rocare/scol_filles_rocare_ungei2.html,
consulté le 04-04-2009 à 10h05, en ligne.
DICTIONNAIRE
Le Petit Larousse, Larousse
illustré 2005, 100ème Edition.
ANNEXES
Liste des annexes
1-Guide d'entretien
2-Questionnaire
3-Résultats de l'enquête
Guide d'entretien
Annexe : La Directrice de la Direction
de l'Egalité et de la Promotion du Genre du Ministère de la
Famille, de la Femme et des Affaires Sociales
Présentation du Département
Missions du Département
Les actions menées
Les actions à mener
Les observations
Les recommandations
N°.........
Questionnaire
Bonjour Mlle, nous sommes étudiante à l'Institut
des Sciences et Techniques de la Communication (ISTC).
Dans le cadre de la rédaction de notre mémoire
portant sur la contribution de la communication à une meilleure
promotion de l'insertion socio-professionnelle des jeunes filles
déscolarisées en Cote d'Ivoire: cas de la commune d'Abobo
nous souhaiterions vous poser quelques questions dont les réponses nous
aideront à mener à bien notre recherche.
Pouvez-vous à cet effet, nous accorder quelques minutes
de votre précieux temps ?
Critères d'identification
Q1. Quel est votre âge ? ???14 ???15 ???16
???17 ??18 ??19 ans
Q2. Avec qui vivez-vous?
Parents biologiques ? ??
Membres de la famille ? ??
Amis (es) de la famille ? ??
Autre à
préciser..............................................................................
Q3. Est-ce que vos parents travaillent ? ???Oui
???Non
Q4. Si oui, quelle est la profession ?
Du père :
.....................................................................................
De la mère :
.................................................................................
Parcours scolaire : école primaire -
collège - lycée
Q5. Quelle était votre classe ?
...........................................................
Votre série
...................................................................................
Q6. Quel âge aviez-vous lorsque vous êtes
entrée :
Au cours préparatoire ?
....................................................................
Au collège ?
.................................................................................
Au lycée ?
....................................................................................
Q7. Avez-vous redoublé :
À l'école primaire ? ???Oui ???Non
Si oui, en quelle classe ?
........................................................................................
Au collège ? ???Oui ???Non
Si oui, en quelle classe ?
...................................................................
Au lycée ? ???Oui ???Non
Si oui, en quelle classe ?
...................................................................
Q8. Comment qualifieriez-vous vos résultats
scolaires ?
|
A l'école élémentaire
|
Au collège
|
Au lycée
|
Très faibles
|
|
|
|
Faibles
|
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|
|
Moyens
|
|
|
|
Bons
|
|
|
|
Très bons
|
|
|
|
Ne sait pas
|
|
|
|
Q9. Vous souvenez-vous d'avoir eu des difficultés
scolaires ?
|
A l'école élémentaire
|
Au collège
|
Au lycée
|
Oui
|
|
|
|
Non
|
|
|
|
Q10. Diriez-vous que ces difficultés scolaires
étaient dues :
Au sein de l'école :
|
A l'école élémentaire
|
Au collège
|
Au lycée
|
Aux relations avec vos
enseignants
|
|
|
|
Aux relations avec les autres élèves
|
|
|
|
Aux apprentissages scolaires
|
|
|
|
Au rythme scolaire trop rapide
|
|
|
|
Au travail scolaire demandé
|
|
|
|
Aux résultats insuffisants à une perte de la
motivation
|
|
|
|
A des efforts non reconnus
|
|
|
|
En dehors de l'école :
|
A l'école élémentaire
|
Au collège
|
Au lycée
|
A la mobilité géographique de
votre famille
|
|
|
|
A des difficultés sociales
(problème d'espace à la maison)
|
|
|
|
A une famille nombreuse
(problème de logement)
|
|
|
|
A des raisons de santé
|
|
|
|
A des problèmes familiaux (décès,
divorce)
|
|
|
|
A la localisation géographique
de l'école (située au sein d'une cité,
près d'un collège)
|
|
|
|
A une faible estime de soi
|
|
|
|
A une forte implication dans la famille
|
|
|
|
A des problèmes
sentimentaux
|
|
|
|
A des mauvaises
fréquentations
|
|
|
|
Autre
|
|
|
|
Q11. A partir de quelle classe avez-vous ressenti des
difficultés ?
A l'école primaire :
.........................................................................
Au collège :
..................................................................................
Au lycée :
....................................................................................
Q12. Parmi la liste des motifs que je vais vous
énumérer, quelles sont les raisons explicatives de votre absence
à l'école ?
|
A l'école élémentaire
|
Au collège
|
Au lycée
|
L'éloignement géographique
de l'école
|
|
|
|
Les difficultés de transport
|
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|
|
Activité professionnelle
|
|
|
|
La peur de se faire disputer
par l'instituteur
|
|
|
|
Pour éviter les contrôles
|
|
|
|
Le réveil tardif
|
|
|
|
Le fait de n'avoir pas fait à la
maison ses devoirs
|
|
|
|
Manque de motivation
|
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|
|
Fatigue / la maladie
|
|
|
|
Problème financier
|
|
|
|
Mauvaise fréquentation
|
|
|
|
Saute d'humeur
|
|
|
|
Autre
|
|
|
|
Q13. En quelle année avez-vous arrêté
votre scolarité ?
.................................................................................................................................
Q14. Pourquoi?
................................................................................................................................................................................................
Q15. Connaissez-vous au moins des structures de
financement pour venir en aide aux filles
déscolarisées ?
Oui ?? non ??
Si non, allez à Q 18!
Q16. Si oui, lesquelles ?
................................................................................................................................................................................................
Q17. Par quels moyens avez-vous connu ces
structures ?
Médias ??
Parents ??
Contacts personnels ??
Autres ??
Q18. Avez-vous sollicité cette
structure ?
Oui ?? non ??
Q19. Si oui, dans quel cadre ?
................................................................................................................................................................................................
Q20. Est-ce que vous avez
été :
Très satisfaite ??
Satisfaite ??
Pas satisfaite ??
Pas du tout satisfaite ??
Q21. Quelles sont vos opinions sur les actions de l'Etat
pour votre insertion socioprofessionnelle ?
................................................................................................................................................................................................
Q22. Avez-vous été soumise à des
actions de sensibilisation de l'Etat ?
Oui ?? non ??
Q23. Si oui, sur quoi portaient ces
actions ?
................................................................................................................................................................................................
Q24. Que fait singulièrement la mairie d'Abobo
pour vous aider à acquérir une activité
rémunératrice ?
Q25. Quelles solutions, selon vous, pourraient vous
être proposées pour vous venir en aide actuellement ?
................................................................................................................................................................................................
L'enquête est à présent
terminée, nous vous remercions !
TABLE DES MATIERES
Sommaire 5
Avant-propos 6
Abréviations 8
Introduction 9
Première partie : Considérations
théoriques et méthodologiques 12
Chapitre I : Cadre théorique de
l'étude 13
I- Justification du choix 13
1- Intérêt personnel 13
2- Intérêt scientifique 14
3- Intérêt social 14
4- Intérêt politique 15
II- Problématique 16
III- Questions de recherche 18
IV- Objectifs de l'étude 19
1- Objectif général 19
2- Objectifs spécifiques 19
V- Hypothèses 19
VI- Clarification des concepts et revue de littérature
20
1- Clarification des concepts 20
2- Revue de littérature 25
2.1 Écrits théoriques 25
2.2 Écrits empiriques 39
2.3 Écrits méthodologiques 44
Chapitre II : Cadre méthodologique
47
I- Présentation du cadre de l'étude 47
II- Population de l'étude 48
III- Description des techniques de recherche 48
1-Les méthodes de recueil des données 48
a- Etude documentaire 48
b-Etude qualitative 50
c- Etude quantitative 51
IV/ Echantillonnage 53
V/ Outils de recueil des informations 53
VI/ Plan d'analyse des données 54
VII/ Difficultés et limites rencontrées 54
1- Au niveau de l'étude qualitative 54
2- Au niveau de l'étude quantitative 55
Deuxième partie :
Présentation et interprétation des résultats
56
Chapitre I : Présentation des
résultats 57
I : Les résultats de l'étude documentaire
57
II : Les résultats de l'étude qualitative
57
III : Les résultats de l'étude quantitative
60
Chapitre II : Vérification des
hypothèses 82
Troisième partie :
Proposition d'une stratégie de communication 86
Chapitre I : Analyse diagnostic de la situation
87
I- Analyse interne 87
II-Analyse externe 88
Chapitre II : Stratégie de communication
90
I-Objectifs 90
1-Objectifs marketing 90
2-Objectifs de communication 90
II/ Cibles 91
1-Cibles marketing 91
2-Cibles de communication 91
a- Coeur de cibles 91
b- Cibles périphériques 91
c- Positionnement 92
Stratégie de création 92
III/ Promesse 92
IV / Concept d'évocation 92
V/ Preuve/Justification 92
VI/ Bénéfice consommateur 92
VII/ Ton 92
VIII-Stratégie des moyens 94
1-Choix des médias 94
a-Télévision 94
b-Radio 94
c-Affichage 94
d-Presse 95
2-Choix des hors-médias 95
a-Relations publiques 95
b-Publicité par l'objet 96
c-Relation presse 96
IX-Media planning 96
1-Affichage 96
2-Télévision 97
3-Radio 98
4-Presse 99
5-Budget 103
Chapitre III : Recommandations 104
1. Difficultés 104
2. Recommandations 105
3. Stratégies d'insertion 107
Conclusion générale 108
Bibliographie 112
Annexe 114
* 1 Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, article 26, 10-12-1948 à
Paris.
* 2 UNESCO,
Problématique de la scolarisation des filles dans l'enseignement,
2000, pp 74-75.
* 3 Le Petit
Larousse illustré, 100ème Edition 2005
* 4 Mercator,
8ème Edition page 643.
* 5 Daniel
SIDLER, Agence de Communication en France.
* 6 Brochand, Lindon et
Lendrevie, Théorie et Pratique de Marketing, Mercator,
8ème Edition page 540.
* 7 Banque Mondiale,
L'éducation en Afrique subsaharienne. Pour une stratégie
d'ajustement, de révitalisation et d'expression, BIRD, Washington,
1998, 192 p.
* 8 UNESCO,Rapport mondial
sur l'éducation 1993. Combler le déficit des connaissances.
Elargir les choix éducatifs, définir les normes de niveau,
UNESCO, Paris, 125p.
* 9 MARCOUX Richard et
Cécile ZOUNGRANA, Du quotidien et de l'avenir : les enjeux
familiaux de la fréquentation scolaire à Bamako,in the African
population in the 21st century/ la population africaine au 21è
siècle, volume 3, UAPS/UEPA et NPU, Dakar, pp536-561.
* 10 Marie France
LANGE, L'école et les filles en Afrique :
scolarisation sous conditions, éditions Karthala,
2003, 254p.
* 11 Laurence PROTEAU,
Passions scolaires en Cote d'Ivoire : école, état et
société, Paris, karthala, 2002, 385p.
* 12 BEDIE, Ex-Président
de la République lors de la cérémonie du prix national de
la meilleure famille, 1997.
* 13 PERRENOUD Philippe,
Métier d'élève et sens du travail scolaire, Paris :
ESF,
(1994), 207 p.
* 14 Camille Lacoste-DUJARDIN,
Des mères contre les femmes, Paris, la découverte,
1985.
* 15 Ageron C R, Les
algériens musulmans et la France, 1968.
* 16 Mendeelievich, Revue
travail des enfants, BIT, 1990, p14.
* 17 DOUMANDJI Gamra et ZIANE
Saïd, Déscolarisation, pauvreté et travail des enfants et
jeunes adolescents en Algérie,
* 18Testu F, Chrono
psychologie et rythme scolaire. Etude journalière et hebdomadaire de
l'activité intellectuelle de l'élève, thèse de
doctorat d'état, université de Poitiers, 1987.
* 19 Bequele A et Boyden J
O, L'enfant au travail, BIT, Genève, 1996, p119.
* 20 Desiolé H, La
médecine du travail, 1967, Paris, presses universitaires de France,
collection »que sais-je ? », pp76-77.
* 21 M. TEHE, Les
déterminants de la sous-scolarisation et de déscolarisation de
petite fille en Côte d'Ivoire : le cas du département de
Boundiali, mémoire de maîtrise ; IES (Institut
d'Ethno-sociologie) ; Abidjan ; 1999.
* 22 H. SIDIBE,
L'école et l'inégalité des sexes : la scolarisation des
filles au nord de la Côte d'Ivoire, le cas du département de
Korogho ; Mémoire de maîtrise ; IES ; Abidjan ; 1994.
* 23 TAPE Gozé et BIH
Emile, Etude sur les opportunités et les freins à la bonne
performance des filles, MEN, DEPES, ROCARE, Abidjan, Mai 1996
* 24 Paul N'DA,
méthodologie de recherche : de la problématique à
la discussion des résultats, 145p, p20-
* 25 YEO (L),
Le Guide méthodologique du jeune chercheur, Abidjan,
EDUCI, 2005
|