INSTITUT UNIVERSITAIRE DE
TECHNOLOGIE MICHEL DE MONTAIGNE - BORDEAUX 3
Département Information - Communication
1 Filière Communication d'entreprise
Novart bordeaux: quels impacts en termes
de communication et de promotion? En contrepoint de
Sigma, et à travers une approche de novart
bordeaux: jusqu'oU la communication d'un festival artistique sert
l'image d'une ville et les acteurs culturels indépendants qui y sont
associés ?
Mémoire présenté pour l'obtention du
D.U.T. Communication d'entreprise Cycle initial
2002-2003
Présenté par Sous la direction de
Maryline VACHET Isabelle COUSSERAND
(Septembre 2003) Francois PARROT
REMERCIEMENTS
Je remercie madame Isabelle COUSSERAND, monsieur Francois
PARROT Ainsi que monsieur et madame LAFOSSE pour leur soutien dans la
rédaction de ce mémoire.
INTRODUCTION:
(( La culture est partout, elle a ses ministres, ses
foyers, ses maisons, ses théâtres, ses rues1
È. Du reste, la part de l'Etat dans le budget global alloué
à la culture n'a cessé d'augmenter depuis la création de
son propre ministére en 1959. Entre 1981 et 1999, ce budget a
été multiplié par deux et depuis la
décentralisation, les villes assurent à elles seules 20 % du
budget général, devancant le financement alloué par les
autres collectivités territoriales 2 .
Ce constat m'a amené à me poser la question
suivante: pourquoi une telle implication des villes dans le secteur culturel
? Certes, cet investissement croissant doit correspondre aux missions dont
l'Etat les charge en termes de sauvegarde du
3
patrimoine, soutien à la création...Mais la
territorialisationde l'action culturelle n'a t- elle pas
développé d'autres enjeux pour les villes? A travers notre
expérience à
4
Ma en septembre 2002, qui à cette
époque créait le spectacle Histoires de Soldats ou le Masque
Boiteux en coproduction avec le Glob'théâtre, nous
nous sommes posée la question suivante: Quels retours sur investissement
attend la Ville de Bordeaux lorsqu'elle finance un projet artistique
?
L'art répond bien à des objectifs non-culturels.
Ils sont de l'ordre de l'amélioration du cadre de vie et de l'image que
le citadin a de sa propre ville, mais aussi de l'image que la ville renvoie.
Des lors, il est vital pour la ville de s'impliquer activement dans la vie
culturelle locale.
(( Un territoire ne peut être
attractif s'il est percu comme un désert culturel et si
les habitants ont une opinion négative de leur lieu de
vie 5È.
Francoise Lucchini fait remarquer à son tour que:
(( Le secteur culturel évolue dans
un contexte de comparaison et de
compétitivité en termes d'image de
marque et de qualité de vie. La culture
intervient stratégiquement sur la capacité de
rayonnement de la ville, et ainsi sur sa fonction
d'attraction6 È.
1 Francoise, Lucchini, la culture au service des
villes, Paris, coll. VILLES, 2002, page1.
2 Ibid , page 40.
3 voir lexique.
4 Migrations
Culturelles aquitaines
afriques.
5 Pierre Moulinier, les politi ques publiques de
la culture en France, Paris, collection Que sais-je, 2001, page 26.
6 Francoise LUCCHINI, ibid, page 3.
Preuve que l'on assiste en ce moment même à une
redéfinition de l'art et de la culture dans les stratégies de
communication des villes. C'est pourquoi, les festivals mis en place par la
ville remplissent une fonction de promotion en vue de renforcer son attractiv
ité. Les villes attendent d'eux des résultats en termes
économiques (implantation plus forte des entreprises,
répercussions positives en termes de fréquentation touristique)
mais aussi en termes d'image de marque.
Le festival sollicite les énergies pendant une
période courte et se traduit par une mobilisation forte des
média, et des publics concernés, permettant ainsi de mettre en
avant le rTMle de la ville dans la dynamique culturelle. La diffusion
artistique devient alors un enjeu de communication pour la ville :
- Communication publique7 dans le sens oü elle
exerce un pouvoir de promotion et de valorisation des services qu'elles
offrent.
- Communication institutionnelle8 car elle a pour
objectif de faire la promotion
de l'image de l'institution publique qu'est la ville.
Dans ce contexte, s'est alors développée:
Ç Une certaine forme de communication
événementielle à base soit de
publicité
ou de relations publiques
9È fait remarquer Pierre Zemor.
Aussi, notre étude portera sur les attentes et les
impacts des festivals artistiques en termes d'image pour la ville et de
promotion pour les structures indépendantes associées à
l'événement. Nous nous intéresserons plus
particulièrement à la création de novart bordeaux,
nouveau festival d'expressions contemporaines de la Ville de Bordeaux
et à Sigma , son prédécesseur, qui pendant
plus de trente ans a rythmé les Novembres de Bordeaux. Cette
réflexion prend en compte plusieurs aspects qui ne sont pas tous du
ressort de la communication d'entreprise telle que l'on peut l'entendre, et
s'inscrit dans une démarche de confrontation entre des perspectives
communicationnelles et de politique culturelle.
Nous mènerons donc notre enquête auprès
des trois principaux acteurs concernés par ce festival : le public,
la Ville de Bordeaux, les acteurs culturels indépendants qui
sont associés au festival.
7 voir lexique.
8 voir lexique.
9 Pierre Zémor, la communication publique
, Paris, collection Que sais-je, 2001, page 43.
Pour mener à bien notre étude, nous nous appuierons
sur trois méthodes d'investigations sociales :
- Un questionnaire auprès du public de novart
bordeaux diffusé lors d'Histoires de Soldats ou du masque
boiteux.
- Une étude de presse.
- Des entretiens auprès des différents acteurs
culturels de la manifestation.
L'objectif final est de comprendre et d'expliquer la
création de novart bordeaux dans ce qu'il peut apporter
à la mairie en term es d'image, aux différents acteurs
artistiques indépendants de la cité, et ceci, en termes de
promotion et de dynamique. Autrement dit, il s'agit de savoir : jusqu'oC un
festival artistique sert l'image d'une ville et les acteurs culturels
indépendants qui y sont associés.
Il nous faudra dans un premier temps, nous plonger dans une
dimension plus historique qui nous permettra de savoir jusqu'oC novart
bordeaux est en continuité avec Sigma en termes
politiques, d'image et d'innovation. Cette étape est
nécessaire dans la progression de notre réflexion car on ne peut
pas oublier que novart bordeaux se construit sur le passé de ce
festival qui sert encore de référence pour le monde artistique et
pour la Mairie de Bordeaux .
Dans un premier temps, notre questionnaire nous
éclairera sur la réalité vécue du public face
à la création de novart bordeaux et à la
communication mise en place. Il nous permettra simplement de mieux
conna»tre l'opinion du public et son degré d'information par
rapport à novart bordeaux.
Dans un deuxième temps, nous mesurerons l'impact du
festival en termes d'image pour la mairie et les acteurs culturels
associés, ceci à travers une analyse de presse. Il s'agira de
savoir d'autre part, dans quelle mesure novart bordeaux peut
s'affirmer dans le paysage culturel bordelais comme un temps fort de la vie
culturelle.
Enfin nous verrons de quelle fagon le festival peut contribuer
à un nouveau dynamisme culturel dans la ville à travers des
entretiens qualitatifs réalisés auprès des acteurs
culturels indépendants, organisateurs de novart bordeaux.
D'un point de vue professionnel, cette étude nous
permettra de dresser un bilan sur l'édition " zéro " du
festival novart bordeaux. Par la suite, nous essaierons de mettre
en évidence les différentes lignes
d'améliorations souhaitables en termes de communication entre les
intervenants de la manifestation (acteurs culturels indépendants et
Ville de Bordeaux) ; ainsi que sur le plan de la communication en
direction du public. Notre conseil en communication aura pour objectif
d'optimiser l'efficacité10 du festival (promotion des
structures indépendantes et mise en valeur de l'image de la Ville de
bordeaux).
Une des limites de notre investigation reste la
difficulté de la recherche d'information en ce qui concerne la politique
culturelle menée par la mairie. C'est pourquoi, notre principale source
d'information est la presse écrite. D'autre part, soulignons que la
création de novart bordeaux souléve de nombreuses
interrogations au sein des structures culturels.
10 voir lexique
I- La politique culturelle de Bordeaux
A) Sigma, une image de marque pour la Ville de Bordeaux
?
1- A quel point l'image de la première edition du
festival Sigma a t-elle profite à la Ville de Bordeaux ?
a) Sigma, un festival à une époque
donnée.
Ç Ceci nÕest pas un festival, ceci est un
espace dÕéchanges et de rencontres ». Par le fait
même de refuser la dénomination de festival, Roger Lafosse met
l'accent sur la relation avec le public, le dialogue et le partage de
Sigma. Le festival obéit à une logique
intéractionniste11 et se caractérise par une
confrontation des artistes aux autres, du public à l'art. D'autre part,
il ne faut pas oublier qu'il est né dans un contexte d'apres guerre ou
les idées neuves jaillissent mais sont encore mal connues. Alors que la
vieille Europe se releve de la guerre, aux Etats -Unis naissent de nouveaux
courants de pensées artistiques, l'avant-garde. Créer un
événement comme Sigma est des lors, une «
nécessité au pied du mur », un besoin d'une
société en reconstruc tion, comme « une
démangeaison, un besoin de dire et de faire », selon
Roger Lafosse 12.
Celui-ci, alors très impliqué dans le milieu
culturel par ses activités artistiques, prend l'initiative de ce projet
et décide de le proposer à sa ville natale, Bordeaux. Ë
force de persuasion, il convainc le tout nouveau maire de Bordeaux de
l'époque, Jacques Chaban-Delmas qui lui donne son accord pour une
édition d'essai. Le maire propose le nom de semaine de recherches et
d'actions culturelles à ce qui sera le futur Sigma, et fait
participer la Ville de Bordeaux à hauteur de 200
00013 francs pour la concrétisation du projet ; à
Roger Lafosse de trouver d'autres appuis financiers. Il rencontre ce soutien
aupres de son cercle d'amis, artistes et intellectuels.
Sigma na»t en 1965 sous la houlette de la
Mairie de Bordeaux, l'ultime édition aura lieu en 1997.
11 voir lexique
12 Gilles de BURE, « La marche en avant
», lÕimmobilier, 30 novembre 1967.
13 Entretien avec Roger Lafosse, avril 2003.
« Sigma est la pile d'un pont que nous langons au
-dessus d'une riviere indeterminee (...), le sablier qui
reunira les piles de Sigma, c'est la permanence de
Sigma, permanence que je souhaite et
que jÕappuierai 14 ».
C'est le début d'une longue aventure, animée par
Roger Lafosse et orchestrée par le maire de Bordeaux (voir annexe 1,
page 2 et 3).
Pour sa première édition Sigma confronte
le champ artistique aux nouveaux courants de pensée comme la
communication de masse, la cybernétique.
« Trois mille spectateurs15 assistent
à la première edition de Sigma un public d'intellectuels et de
bourgeois » selon Roger Lafosse.
a) L'onde de choc Sigma 1 : Quelle image à travers la
presse ?
Sigma ne fait pas les gros titres des journaux
nationaux, et la presse locale, à la fois curieuse et méfiante,
titre « Bordeaux va conna»tre son octobre ». Un octobre
bien différent des printemps rythmés par le Mai musical
depuis 1950, la presse est loin de crier au scandale, la programmation
placée sous le signe de la nouveauté est appréciée.
On remarque déjà un décalage entre l'image
médiatique et l'entrée politique du festival. Mais attardons-nous
sur quelques citations tirées de la presse.
« Le theme ne triche pas :
la technologie et son impact sur la pensee contemporaine ». le contenu non
plus : musique algorithmique, musique stockastique, probleme de communication
de masse, creations the%otrales 16».
On se félicite de l'initiative de création dans
une métropole provinciale telle que Bordeaux qui « peut
sÕillustrer en dehors de sa specialite et tenir autant
de place dans la vie economique et
culturelle du Pays que de Paris ».
On entrevoit d'ores et déjà, l'enjeu de
concurrence et d'image à travers la dynamique artistique du festival.
En revanche, la presse pointe le doigt sur la division du
conseil municipal face à Sigma.
« M. E. s'est fait, à ce sujet (Sigma),
l'interprete de l' Ç emotion » et de
lÕinquietude, souleve par le decha»nement
de la pornographie , des graffitis obscenes, des films
indecents et des ravages de la
drogue 17 ».
14 « Des voix nouvelles que j'aimerais voir explorer en
permanence, à bordeaux », interview de Jacques Chaban Delmas,
15 Sud Ouest, 15 novembre 1967
16 Michel RAGON, Arts et loisirs, 17-23 novembre
1965
17 « Sud Ouest » , 17 novembre 1965.
Avec une programmation de qualité, pensée et
engagée, la presse ne peut que souligner l'intérêt de ce
festival. Sigma se fait plus remarquer par la qualité de sa
réflexion autour de la pensée contemporaine que sur
véritablement son aspect provocateur.
En terme d'image, les médias félicitent la
Ville de Bordeaux, pour cette action innovante, mais les
retombées presse sont trés restreintes, en effet les
retombées quantitatives le prouvent. L'événement touche la
presse écrite locale et spécialisée (art). Sigma
fait donc une entrée timide mais remarquée. Pour la mairie, les
retours d'image sont plus visibles pour la deuxième édition.
En 1966, le festival totalise plus de dix mille
entrées, un public d `étudiants et d'intellectuels. Aux
prémices de 1968, Sigma suscite excitation et délire au
sein d'une jeunesse qui a besoin d'éclater. De là, né
l'intérêt des média nationaux pour Sigma, la
presse parisienne, à partir de la seconde année, se
déplace à Bordeaux pour voir ce festival à la fois
Ç scandaleux et excessif È. La nature même de ce festival,
nouveau à Bordeaux mais aussi sur le territoire français tend
à le placer sur un piédestal. S'il faut citer les festivals de
l'art d'avant garde de Paris, Marseille et Nantes qui ont eu lieu entre 1956 et
1960, pourquoi ne reconna»t -on pas une filiation directe avec ces
festivals dans la presse? Il pourrait se définir comme une
réplique sur un territoire donné d'un festival d' avant garde.
Qualifier Sigma d'annonce de mai 68 est une entreprise d'historien, mais nous
devons souligner son adéquation avec une époque agitée, il
faut convenir qu'il se définit comme une manifestation des
interrogations d'une génération. En effet, Ç ce fut un
rush, un raz-de-marée, une de
ces grandes lames de fond qui bouleverse l'ordre
établiÈ, selon le nouvel observateur du 30 novembre
1966.
2- Quelle dynamique à travers le
temps?
a) Sigma et la Ville de Bordeaux, des liens de plus en plus
forts.
Lors de sa création, Jacques Chaban-Delmas a pris la
présidence de l'association de soutien à Sigma.
L'équipe de Roger Lafosse (quatre personnes) et celle du maire
(quatre personnes) composent cette association dont le siege est à la
mairie. L'équilibre est parfait dans le comité et l'on ne peut
pas se poser la question de la liberté d'action de l'équipe
Sigma. Trés vite, le festival est victime de son succés,
de
telle sorte que le maire découvre les enjeux qu'il
représente en termes de dynamique culturelle. Son investissement dans
cette aventure se concrétise par de nombreuses actions en faveur du
festival, notamment lorsqu'il obtient en 1975 que l'état alloue à
Sigma une subvention annuelle et fixe18.
En 1975, au niveau local, Sigma est
définitivement reconnu comme un des plus grands équipements
culturels de la ville en abandonnant son statut de nomade. Une fois dans les
locaux de sa toute nouvelle acquisition : les entrepôts Lainé, il
est rattaché directement à sa politique culturelle et à
son image. Sigma quitte les lieux en 1989, c'est le premier signe de
divorce entre la Mairie de Bordeaux et le festival. Un sentiment
d'incompréhension s'empare de l'équipe Sigma qui
retourne à un statut mobile et itinérant voire vagabond. Il est
aisé de conclure qu'après avoir impulsé une nouvelle
dynamique créatrice dans Bordeaux, c'est lorsque la politique culturelle
de la Ville de Bordeaux s'appuie sur le CAPC19 que
ses rapports avec la mairie s'amenuisent.
b) Quelle evolution en terme d'image ?
Sigma restera novateur sur un plan politique. Bien
avant que les villes gèrent elles -
m ê mes leur propre politique culturelle, na»t d'une
initiative indépendante, un événement sur lequel va
s'appuyer toute la dynamique culturelle de la Ville de
20
Bordeaux presque jusqu'à la fin du m andat de
Jacques Chaban -Delmas .
Ç La reconnaissance de ce festival d'avant-garde
par le pouvoir local n'est pas fortuite21 È. Pour la
ville, Sigma représente la possibilité de
décentralisation du pouvoir culturel et permet la rénovation
culturelle de la ville. L'enjeu de l'image reste clairement
énoncé. : Sigma profite à Bordeaux. Et à
travers l'image dynamique de sa ville, Jacques Chaban-Delmas comprend qu'il
peut aussi travailler son image d'homme politique. Cependant, avec le temps,
les forces avant-gardistes s'épuisent. La recherche éternelle de
la création et de l'avant-garde est un travail intense, et le temps ne
joue pas en sa faveur: le public s'accoutume à ce type de manifestation.
De plus en plus lié à l'image du maire, au poids
décisionnel de la mairie, le festival
18 Charte culturelle du 23 mai 1975.
19 Centre d'Arts
Plastiques Contemporains.
20 Sigma impulse la création de
Sigmaquitaine, centre d'art et de communication et la création
des nouveaux outils de diffusion artistique des villes dont le CAPC.
21 Francoise TALIANO DE GARETS Ç le festival
Sigma de Bordeaux ( 1965-1990) È, Vingtième
siècle, octobre-dec 1992, Page 45.
évolue vers une certaine sorte d'institutionnalisation,
en perdant la liberté qui l'a toujours animée. Il évolue
vite vers un rapprochement de l'institution qu'est la ville. Petit à
petit, les enjeux d'image prennent le pas sur les enjeux artistiques, et ainsi
l'image de marque l'emporte sur la personnalité de Sigma . Nous
sommes dans les années 90, l'esprit iconoclaste perd de son lustre
après une période de succès total entre 1967 et 1975.
A partir des années 90, les critiques se font sentir,
certains expliquent la volonté d'arrêt du festival en
évoquant son manque d'adéquation avec son temps. Ç Le
contexte bordelais s'est modifié22 È. D'une part,
la municipalité a changé, d'autre part l'Etat attend de nouvelles
dispositions et de nouveaux engagements en termes de culture.
Sont évoqués les problèmes financiers et
la mauvaise gestion du festival, un investissement insuffisant dans la
création 25 % selon la mairie, 85 % selon son
créateur23. Dans Le Monde du samedi 9 novembre 1996,
le directeur régional des affaires culturelles déclare:
Ç L'équipe de Sigma, avait eu ces
dernières années le soutien de l'Etat pour
évoluer et rebondir (...) Faute de propositions
conséquentes, le ministère ne serait plus en mesure de
poursuivre son aide sans une redéfinition profonde des
objectifs du festival È.
Pour reprendre la phrase de Francoise Taliano de Garets:
Ç Le cas Sigma pose le problème du vieillissement d'un
festival d'avant garde (...) l'age aidant, la vitrine
a perdu de son éclat24 È.
c) La promotion des artistes, un des objectifs de
Sigma.
ÇNous sommes en fait une des marches
dans l'escalier qui amène à la
notoriété (...)C'est d'ailleurs pourquoi
viennent à Bordeaux les directeurs de festivals. Nous
essayons de mettre sur orbite les artistes
qui viennent chez nous 25È.
Expression d'une jeunesse en mouvement à la fin des
années 60, Sigma trouve plus que jamais sa place dans la
découverte de jeunes talents. Le festival en a ainsi nourri bien
d'autres et ceci, dans tous les domaines. Sigma a
révélé des artistes francais, locaux ou internationaux. On
lui a souvent reproché, à la fin de sa vie, de ne
22 V de SD, Ç Disparition sur fond de
polémique È, Sud Quest, samedi 22 février.
23 ibidem
24 Francoise TALIANO DE GARETS Ç le festival
Sigma de Bordeaux (1965-1990) È, Op. Cit. p.52.
25 Sophie Labayle, Sigma, l'aventure d'un
festival, édition Sigma, page 68.
pas assez mettre en avant les artistes bordelais. Or, la
dynamique de Sigma ne s'appuie pas autour des structures culturelles
locales mais autour des artistes bordelais que Roger Lafosse considère
comme un Çvivier È. Déjà pour l'une de ses
premières éditions, Sigma encourageait les artistes
peintres locaux à travers une exposition qui leur était
dédiée. Vers la fin des années 1980, Sigma
s'intéresse plus particulièrement à l'art vivant, les
troupes locales bénéficient d'une large programmation.
B- 1995-2002: La communication du changement.
1- 1997-2002 Ç Le grand coup de balai È.
a) Une volonté de changement affirmée.
Ë son arrivée à Bordeaux en 1995, Alain
Juppé découvre une ville paralysée. Alors que la culture
était l'une des principales préoccupations de municipalité
antérieure, les autres secteurs comme l'urbanisme, les transports en
commun, l'éducation occupaient une place secondaire.
Ceci relevait d'une politique de prestige engagée par
Jacques Chaban Delmas qui considérait le Ç prestige avant
l'utilitaire È, et rêvait pour Bordeaux d'un Ç
phare
26
repérable dans le monde entier È.
Ainsi, la culture représentait -elle 30%du budget global de la Ville
de Bordeaux, un record jusque-là. Pour combler les manques,
remettre à flot la capitale aquitaine, Alain Juppé change de cap
et met la barre sur les grands travaux. Une nécessité pour que
Bordeaux rattrape son retard en terme de qualité de vie.
Cela se traduit par une politique d'embellissement de la ville
et de son patrimoine, (la construction du tramway, réhabilitation des
quartiers). En ce qui concerne la culture, le premier objectif est de
dégraisser le budget et de restructurer l'administration des
institutions culturelles. Alain Juppé s'entoure alors de gestionnaires
et de juristes pour gérer les affaires culturelles.
26 ÇLa culture à Bordeaux, après
le panache, la rigueur È, Le Nouvel Observateur, novembre
1996.
Première mesure, il limoge trois représentants de
l'époque chabaniste:
- Alain Lombard, (ONBA27)
- Jean Louis Froment (CAPC)
- Roger Lafosse, (Sigma).
Une facon radicale d'affirmer son rTMle de maire et de tirer un
trait sur la politique culturelle menée jusqu'alors par son
prédécesseur.
Sans juger de la légitimité de ces
décisions, il faut se demander ce qu'elles ont provoqué en termes
d'image pour le nouveau maire. Selon le journal Sud Ouest, tout le
monde s'est accordé pour dire bien avant les élections de 1995,
qu'Alain Juppé était le seul homme politique capable de prendre
la direction de la Mairie de Bordeaux, et jouissait plutTMt d'un
climat d'opinion favorable ; soutien qui lui a peut- être fait oublier
l'ombre de son prédécesseur. Avec ces prises de
décisions
28
radicales, ce sont les quarante ans de chabanisme culturelqui
sont jetés aux oubliettes. Le changement para»t trop brutal, bien
que nécessaire. En voulant montrer la voie du changement, Alain
Juppé se heurte à la résistance.
Indélicatesse ou maladresse, il reste que les
médias ne manquent pas de se faire écho des faux-pas d'Alain
Juppé en s'emparant du sujet de la culture, (voir annexe II, page 5, 6,
7). Dès lors, sa personnalité devient un sujet de
prédilection pour expliquer ses différents couacs en
matière de culture. On lui reproche son manque d'intérêt
pour l'art contemporain, on souligne son gout pour les manifestations
populaires et l'on ne manque pas de l'opposer à son
prédécesseur, fervent amateur d'art.
Bien loin des réalités budgétaires, ses
détracteurs oublient trop souvent que Bordeaux est la troisiéme
ville la plus endettée de France.(Sud Ouest 1996) et se concentrent sur
la nostalgie de l'époque chabaniste. L'image d'Alain Juppé
compromise, cela donne trés peu de crédit à sa
réflexion et ses actions en termes de politique culturelle. Même
si, aprés une courte période, les acteurs culturels se sont
réjouis de la volonté de changement de la mairie, le monde
culturel bordelais déchante vite.
27 Orchestre
National Bordeaux
Aquitaine
28 voir lexique
En ce qui concerne les institutions culturelles publiques,
l'équipe de la mairie se concentre sur mise en valeur de ses outils de
diffusion culturelle ( voir annexe III, page 9 et 10). La belle endormie en
concurrence avec Toulouse à la première moitié du
XXème siècle doit rivaliser avec les grandes villes de l'axe
Atlantique : Nantes et Bilbao, villes rayonnantes par leur activité
culturelle. C'est pourquoi, la mairie va s'efforcer de redonner un peu de
lustre à ses institutions culturelles : le Grand
Théâtre de Bordeaux obtient le label d'Opéra,
le Port de la Lune, celui de Centre National d'Art
Dramatique. De la même fagon, la mairie construit un nouvel outil de
diffusion artistique qu'elle souhaite mettre à profit dans sa nouvelle
politique :
- Le Casino de Bordeaux qui accueillera des artistes de
renommée nationale et internationale.
- La Base sous Marine pour la transformer en salle de
concerts et d'exposition. - Le Port de la Lune qu'elle rebaptise en
lui offrant une nouvelle architecture.
En vue d'améliorer l'offre culturelle, la mairie
reconfigure l'équipe chargée de la direction artistique en
nommant à la tête du Capc, de l'Opéra de
Bordeaux, du Fémina, de nouveaux directeurs,
déjà reconnus pour leur travail dans d'autres villes frangaises.
Pour ce qui est des acteurs culturels indépendants, la mairie concentre
la majorité de son aide aux structures suivantes :
- Glob' théâtre
- TNT (installation dans une ancienne manufacture de
chaussures) - Rockscholl de Barbey (rénovation du lieu)
Avec un budget réduit à 16%29, la
politique met en valeur les lieux de culture de la Ville de Bordeaux,
un bémol cependant, on lui reproche de ne pas aider la création
bordelaise. En termes de s ubventions, pour l'année 2003 c'est
le CNR39 qui en engrange le plus avec 6 716 677 euros, le
CAPC (2 913 561 euros ) fait partie des mieux servis, le
Théâtre du Port (CDN) de la Lune avec 823 334 euros, viennent
ensuite le TNT et le Glob' théâtre. Si ces lieux
sont privilégiés, c'est bien parce qu'ils répondent
à des objectifs croisés de la ville, du Conseil
Régional et de l'Etat et ceci en termes de politique culturelle.
Aussi, ces investissements représentent une valeur sure en termes de
développement local.
29 Pascal NIVELLE Bordeaux sous Juppé : la
culture économe, libération page 30-32, 20 mars 1997.
30 Conservatoire
National de Région.
b) Relancer un festival rattaché à la Ville de
Bordeaux, une nécessité
Depuis la mort de Sigma, la politique culturelle de
la Ville de Bordeaux ne trouve pas une voie claire et affirmée.
On lui reproche :
- Le manque de réflexion en profondeur, de concertation
- Les mesures populaires en termes de politique culturelle.
Monsieur Eric chevance, directeur du TNT, dans un
article de Sud Ouest paru lors des élections municipales de
2001, s'inquiète lui, de la politique conservatrice. Monsieur Patrick
Duval, directeur de Musique de Nuit souligne lui qu'encore aucun
événement de l'ampleur de Sigma n'a encore
été créé, selon lui rien ne l'a remplacé et
certainement pas les institutions. Bordeaux doit chercher un
événement réellement novateur, et peut -être moteur
d'une politique culturelle cohérente comme ce fut le cas pour
Sigma.
Pourtant, même en réduisant ces dépenses
consacrées à la culture, la mairie a pu mettre en place des
événements à forte valeur ajoutée, des
événements qui répondent à la demande du public,
qui créent du lien entre la ville et ces administrés et
permettent de faire rayonner Bordeaux hors de ses frontières,
événements qui s'inscrivent non seulement dans une politique de
valorisation du patrimoine et mais aussi de développement touristique.
En ce sens, il s'inspire amplement de son prédécesseur avec la
mise en lumière du patrimoine, ou l'utilisation de l'image du
vin31. Aussi, ce n'est pas à travers la diffusion artistique
que la Mairie de Bordeaux construit son image mais gr%oce à des
manifestations populaires :
- la Fête du Vin
- la Fête du Fleuve
- la rénovation du hangar 5
- la construction d'un jardin botanique sur une rive droite.
« En dépit du tracas du
passé, la mairie peut se
féliciter d'avoir rendu son fleuve aux
bordelais 32.È.
31 « Bordeaux et le chabanisme culturel »,
le festin n. 37.121, hivers 2001.
32 Sophie AVON « Bordeaux, Juppé le bilan
», Sud Ouest 2001.
La majorité des actions culturelles se concentre autour de
l'urbanisme et de la sauvegarde du patrimoine.
Cependant, ces actions omettent la diffusion artistique et
l'innovation en termes artistiques et ne permettent pas à la mairie de
mettre sur le devant de la scène ses nouveaux outils de diffusion
culturelle (opérateurs culturels institutionnels). Ceci a pour
conséquence en termes de communication publique, de limiter la
fréquentation du public bordelais, et d'autre part priver la ville
d'exposer ces résultats en termes de politique culturelle. Aucun
événement de l'ampleur de Sigma ne met en avant le
dynamisme artistique de la ville et son image. Il permet non seulement de
sensibiliser le public à l'art, mais aussi de le familiariser avec les
différents lieux de vie culturelle et artistique; car notons que si le
public ne fréquentent pas les salles de spectacles
institutionnels ou indépendantes, il n'y a pas de
dynamique culturelle possible aussibonne que soit la
programmation.
La création d'un festival comme novart bordeaux
s'inscrit aussi dans une démarche de communication envers le public
bordelais et de réconciliation entre la Ville de Bordeaux et
les acteurs culturels. C'est la concrétisation d'un dialogue
entamé en 1998 avec la commission permanente de concertation
culturelle, où se retrouvent les acteurs culturels bordelais et
l'équipe municipale, une chance pour peut-être entamer un dialogue
sans a priori avec la mairie et présenter des nouveaux porteurs de
projets, les nouveaux équipements. En 2002, le Port de la Lune
est inauguré, Gérard Lion son directeur adjoint est
nommé à la tête de la direction artistique de novart
bordeaux.
2-Jusqu'oü s'arrête la comparaison entre Sigma et
novart Bordeaux?
a) L'identité de novart bordeaux
Novart Bordeaux réunit dix-sept opérateurs
culturels:
1- La Bo»te à Jouer
2- Le CAPC
3- Le centre Jean Vigo
4- Le Glob Théâtre
5- Ma
6- L'Opéra National de Bordeaux
7- La Rockschool de Barbey
8- Le TNT
9- Le Théâtre national de Bordeaux
10- Le Zoobizarre
11- Musique de Nuit Diffusion
12- La Base Sous Marine
13- Les films Fébus
14- Les Grandes Traversées ( manifestation
associée à novart bordeaux)
15- L'association du Bordeaux Jazz festival ( manifestation
associée à novart bordeaux )
16- Le Groupe des Cinq / Passerelle: ( pour manifestation
associée à novart bordeaux )
17- Le Centre National d'Art Dramatique
Novart bordeaux propose vingt manifestations
quarante-huit spectacles cent seize représentations. Il lie une
multiplicité de disciplines (thé%otre, danse, musique, arts
plastiques, cinéma...), investie les lieux culturels bordelais
émergeants ou confirmés et est créé sous
l'impulsion d'une mairie qui a pour objectif déclaré33
de« soutenir les créateurs bordelais à travers un
festival, (Sud Ouest 31 Octobre 2002).
La première édition du festival novart
bordeaux par sa programmation s'impose comme une manifestation artistique
de transition. Il regroupe trois types de spectacles :
33 Voir lexique.
- Référence avec les artistes qui ont marqué
et marquent encore aujourd'hui leur discipline
- Émergences autour des novateurs
- Créations artistiques bordelaises
Novart bordeaux est un festival de concertation dont
la réflexion a été entamée des q l'arrêt de
Sigma. Il reléve d'un acte planifié. La mairie a attendu
de remettre de l'ordre dans sa politique culturelle avant de faire voir le jour
à novart bordeaux. Notons qu'on l'attendait des 1998;
l'édition Ç zéro È du festival intervient d'autre
part aprés la rénovation des outils de diffusion culturelle de la
ville.
Du côté de l'organisation, avec un budget global
de 305 000 euro, la mairie participe à l'aide à la
création des spectacles et alloue une subvention globale au festival, le
reste est financé par des partenaires privés dont la Chambre
de Commerce de Bordeaux. La communication n'emporte pas la part belle du
budget car c'est une volonté de la mairie d'investir sur la
création. Coordonné par monsieur Gérard Lion,
34
ex-bras droit de Roger Lafosse et adjoint de monsieur Jean
Louis Thamin au CDN , le festival s'articule autour de plusieurs
intervenants. La mairie s'impose comme le Ç commanditaire È de la
manifestation.
Quant à l'association Novembre à Bordeaux
, elle ne remplit qu'une fonction administrative, redistribue les
subventions, paient les prestataires de service. Elle est incomparable à
celle de Sigma puisqu'elle n'a pas une fonction active et
idéologique de soutien. Ç Elle catalyse les
énergies de différents acteurs culturels
35È. Les organisateurs, c'est-à-dire les
dix-sept opérateurs culturels collaborent directement avec monsieur
Gérard Lion directeur artistique, qui s'impose comme le relais avec la
mairie (voir annexe IV, page 12 et 13).
Bien qu'ayant le statut d'organisateur dans les documents
officiels de novateur bordeaux, les dix-sept acteurs culturels ne participent
pas à la gestion globale du festival assurée par la mairie et ces
prestataires de service, cependant ils assurent sur place la coordination
générale du spectacle présenté dans leur lieu. La
Mairie de Bordeaux reste le noyau décisionnel de la
manifestation, les acteurs culturels n'ont
34 Centre National
d'art Dramatique, (thé%otre du Port de la Lune)
35 Bordeaux Magazine, novembre 2002.
36
eu aucun réel pouvoir de décisi on et d'action . Le
festival novart bordeaux se caractérise donc par une
organisation verticale (voir annexe V page 15).
b) La communication
? Organisation
En termes de communication, la mairie fait intervenir son
propre service dans la conception et la réalisation des
différents supports de communication, dans la mise à disposition
de ses divers outils de communication (site Internet, panneaux d'affichage...).
Cette mission est coordonnée par madame Régine de Boussac,
attachée à la direction des Musées de Bordeaux.
La ville fait appel à l'agence Canal Com qui
intervient comme prestataire de service pour les relations presse, et l'agence
CTMte Ouest, pour l'administration et la coordination technique. Les
acteurs culturels assurent leur propre promotion (sur place) et travaillent en
collaboration avec l'Agence Canal Com, pour ce qui est des relations
avec la presse.
? Communication auprés du public
Elle s'articule autour de :
- La distribution de cent mille calendriers.
- La mise à disposition de cinq mille programmes (au prix
de deux euros). - Un affichage dans la ville (calicots et affiches).
- un site Internet accessible depuis celui de la Ville de
Bordeaux.
36 Entretien avec Anne CHAVARIBEYRE, médiateur
culturelle, novembre 2002.
3- Communication visuelle
Les éléments de communication visuelle ont
été créés par la Ville de Bordeaux. - un
logo (voir annexe VI, page 17)
- un visuel (voir annexe VI, page 17)
c) Novart Bordeaux édition zéro et
sigma 1, des festivals opposés.
On compare bien souvent novart bordeaux et
Sigma. Pourtant si l'on analyse la première édition de
Sigma et l'édition Ç zéro È de novart
bordeaux. On se rend compte que le lien de filiation reste assez mince. En
revanche, la programmation de l'édition Ç zéro È de
novart bordeaux rassemble les artistes Ç phares È de
Sigma dans sa totalité, on retrouve en effet dans
novart bordeaux: un hommage à Xenakis, la troupe de Cojo,
Ariadone... D'autre part, dans l'organisation du festival, on
retrouve des anciens de Sigma comme Jean Louis Aucouturier,
président de l'association de soutien à novart bordeaux
ou aussi Gérard Lion.
|
Novart bordeaux (Première édition
novembre 2002)
|
Sigma Première édition novembre
1967
|
Naissance
|
Impulsion Mairie de Bordeaux
|
Impulsion Roger Lafosse
|
Principal Mécène
|
La Mairie de Bordeaux 305 000 euros
|
La Mairie de Bordeaux 200 000 francs,(30 000 euros)
|
Budget
|
8 millions d'euros 37
|
1 francs 38
Moins de million de
|
Direction artistique
|
Gérard Lion, ancien collaborateur de Roger Lafosse
|
Roger Lafosse
|
Objectifs artistiques
|
ÇProposer une photographie
de l'expression contemporaine39
È
|
Ç Une semaine de recherches et d'actions
culturelles à
bordeaux 40»
|
Stratégie
|
Plutôt promotionnelle41
|
Plutôt Interactionniste
|
37 Entretien avec Régine de BOUSSAC, avril
2003
38 Entretien avec Roger LAFOSSE, avril 2003
39 Entretien avec Noëlle ARNAUT, ,responsable des
relations presse pour novart, novembre 2002.
40 Titre même du festival en 1965
41 voir définition.
Communication Avec le public
|
Il ne s'agit pas pour nous de dire au public :
venez et applaudissez. Nous disons : Il y a quelque chose qui
existe. Nous attendons de vous un témoignage et une
participation,
»42
venez et jugez
|
Ç Vous invitez à découvrir
»43
|
Partenaire culturelles
|
Festival d'automne de Paris
|
|
Partenaires financiers
|
- Le Gaz de Bordeaux
- La Chambre de Commerce
et d'Industrie de Borde aux
- Librairie MOLLAT
- Conseil Général Gironde
- Conseil Régional Aquitaine
|
Cercle d'amis de Roger Lafosse
|
Partenaires informatif
|
- Sud-Ouest
- France Bleu
- France 3
|
|
Les Lieux
|
17 lieux différents + itinéraire dans Bordeaux:
- Bassin à flot
- La Base sous marine
- Le TNT
- Palais des sports
- L'Ecole du Cirque
- Nautilus
- La Fa ·encerie
- Le Garage moderne
- Cinéma Jean Vigo
- La Bo»te à Jouer
- Rock School Barbey
- Le Glob' Théâtre
- Halle des Chartrons
- Moliere scene d'aquitaine
- École du cirque (Bordeaux)
- Grand Théâtre
- Capc
|
Principalement l'Halambra.
|
Particularité de la manifestation
|
Ç Novart bordeaux apporte la mise en scene, la mise en
image et les
»44
moyens de communication aux 16
acteurs culturels engagés dans l'aventure novart
bordeaux.
|
Sa philosophie qui réside dans la réflexion sur une
société en évolution.
|
Participation des structures culturelles à la
dynamique du festival
|
Novart bordeaux s'appuie sur la dynamique de chaque
structure culturelle.
|
|
TABLEAU 1: Les differences entre Sigma et novart
bordeaux45.
42 J. L. Ç Bordeaux, centre mondial des arts
contemporains È, Sud ouest, 7 novembre 1967.
43 Alain JUPPE, avant propos, programme novateur
bordeaux, 2002
44 Bordeaux Magazine, novembre 2002
45 Maryline Vachet sous couvert F. PARROT
II- DEMARCHE METHODOLOGIQUE ET RECUEIL
DE DONNEES
Afin de construire notre analyse, nous avons concu une
stratégie de recueil d'informations qui nous permet de traiter une
information valide et de qualité. Il nous semble pertinent et à
propos dans le cadre de l'exercice universitaire que représente ce
mémoire de revenir sur la construction de notre stratégie de
recueil d'informations.
A- Questionnaire
Ce questionnaire doit nous permettre de prendre contact avec
la réalité vécue du public, en vue dans un deuxième
temps d'améliorer la communication avec le public du festival.
1- Objectifs specifiques
Ce questionnaire réalisé auprès d'un
échantillon de 100 personnes, va nous permettre de mesurer:
- l'opinion du public sur l'initiative de création de
novart bordeaux - la relation de mémoire du public avec le
festival Sigma
- le rTMle de communication globalisante de novart bordeaux
pour les
structures indépendantes.
Pour répondre à ces objectifs, nous avons
élaboré deux types de questions : celles qui mesurent l'avis du
public et celles qui mesurent le degré d'information du public face au
festival.
2- Hypotheses
- La mairie de Bordeaux s'appuie sur les 30 années de
festival Sigma pour asseoir l'image du festival novart
bordeaux
- Le souvenir de Sigma est un frein dans l'affirmation
de novart bordeaux
- Le grand public se tourne instinctivement vers les spectacles
donnés par les structures institutionnelles.
La mairie de Bordeaux a créé novart bordeaux
pour donner une véritable dynamique culturelle à Bordeaux,
ceci implique un travail de mise en valeur des «savoirs faire» des
acteurs culturels passant par la communication et ce, afin d'inciter les
bordelais à assister aux spectacles proposés.
3- Population parent
- Le public qui se rend au spectacle de Ma pendant tous les
soirs des représentations : du 11 au 17 septembre 2002.
4- L'échantillon
Personnes de plus de 23 ans, nous avons choisi les personnes qui
avaient au moins 18 ans en 1997, lors de la dernière édition du
festival Sigma.
5- Limites de l'investigation
Ce questionnaire reste à un échelon
réduit et ne prend pas en compte l'ensemble du public qui a
assisté à novart bordeaux ( il n'a pas été
proposés lors d'autres spectacles). D'autre part, n'ont pas pu
être pris en compte les caractéristiques du public
interrogé ( domicile, sexe, age) car l'environnement ne permettait pas
de proposer un questionnaire approfondi.
Après un soir Çtest È, nous nous sommes
rendu compte que le public n'était pas réceptif et que le temps
dont nous disposions : 20 minutes avant le spectacle, un peu moins
après, ne nous permettait pas de nous attarder.
C'est pourquoi, le seul critère de validation étant
le fait d'avoir au moins 18 ans lors de la dernière édition de
Sigma.
6- Traitement de l'information recueillie
En premier lieu, nous avons procédé à une
caractérisation des questionnaires recueillis, à travers une
grille d'analyse (voir annexe VII, pages 19 et 20), étape essentielle
dans notre méthodologie car nous avons procédé à un
dépouillement manuel des données. Il s'agissait donc de
séparer, les questionnaires du public qui connaissait Sigma, et
d'autre part ceux du public qui ne connaissait pas Sigma.
Nous proposons nos résultats sous forme de tableau dont
nous dégagerons les principales tendances. Nous commenterons les
réponses données qui concernent l'avis du public, et nous
confronterons les réponses concernant le degré informatif du
public à la réalité.
7-Remarques
La direction de la communication de la Ville de Bordeaux
a mis en place deux supports de communication à destination du
grand public: un calendrier et un programme détaillé de la
manifestation. Nous entendrons donc dans la réponse numéro 1 que
le terme ÇprogrammeÈ englobe les programmes
détaillés et le calendrier.
D'autre part, nous avons demandé une précision que
nous avons jugée inexploitable et hors champ:
Précisez à quel spectacle de Ma vous avez
assisté, question 2 bis.
C'est la raison pour laquelle nous n'exploiterons pas cette
précision.
B- Analyse de presse écrite
Ç Évaluer, c'est plus que chercher (...)
Évaluer c'est émettre des jugements approuver la valeur ou le
mérite d'une intervention, en se basant sur une information empirique
recueillie de facon systématique et rigoureuse 46È.
Cette analyse de presse doit donc nous permettre de mieux
évaluer l'image percue de novart bordeaux à travers la
presse la première année d'existence (juin 2002 à Janvier
2003) et ceci, en termes artistiques, politiques et communicationnels.
Nous avons donc axé notre analyse de presse sur
la critique (positive et négative) de la Ville de Bordeaux face
à l'initiative de création de novart bordeaux et
repéré de quelle facon sont mis en valeur les acteurs culturels
associés à la manifestation en vue de mieux déterminer de
quelle facon novart bordeaux sert la Ville de Bordeaux et les acteurs
culturels associés.
Le poids de la mémoire sera une dimension
supplémentaire à examiner: mémoire du festival
Sigma, mémoire de la politique culturelle Ç chabaniste
È, souvenirs d'une ville qui a vécu la culture comme l'un des
principaux soucis de politique publique et pour laquelle Sigma est
devenu son image de marque.
Nous verrons dans quelle mesure novart bordeaux
représente le renouveau aprés 30 ans de Sigma et 5
ans d'absence de festival. Autrement dit, il s'agit de savoir à travers
le lien de mémoire, jusqu'oü Sigma est un frein ou un
levier dans l'affirmation novart bordeaux. Nous nous attacherons
alors, à voir comment est percu novart bordeaux
indépendamment de Sigma à travers
l'appréciation de la dynamique culturelle et de sa représentation
à travers la presse , nous mesurerons le rapport de filiation
percu entre les deux festival, et le poids de Sigma à travers
son souvenir.
Nous procéderons donc à une analyse de contenu,
les informations recueillies reléveront donc d'une interprétation
pour mieux trouver les bases de nos préconisations.
46 ALVIRA, 1991
1-Choix des themes à analyser
- Image pergue de lÕinitiative de creation de novart
bordeaux.
- Appreciation de la dynamique culturelle liee à
novart bordeaux.
- Rapport de memoire entre novart bordeaux et
Sigma.
- Mise en valeur des acteurs et des lieux culturels.
2- Objectifs spécifiques
1- Évaluation de lÕimage (pergue) de la Mairie
de Bordeaux à travers la creation de novart bordeaux.
2- Évaluation de lÕimage (pergue) de la dynamique
culturelle Ç novart bordeaux È et de lÕimage
pergue du festival à travers la presse.
3- Évaluation de la relation de memoire avec
Sigma
4- Évaluation de la representation des organisateurs
(acteurs culturels associes). 3- Sélection du corpus
Avant dÕanalyser les articles de presse, nous avons
procédé à une caractérisation de lÕobjet
dÕétude. Ont été sélectionnés les
articles qui proposent tous les themes cites, 2& au total. Quant aux
articles proposant une réflexion sur un aspect singulier du festival,
nous avons choisi de ne pas les inclure dans notre analyse de presse mais
dÕen tenir compte dans lÕanalyse de la repartition des articles
parus. Ils viendront appuyer notre demonstration, (il sÕagit
dÕarticles sur la logistique de lÕévénement, les
repercussions en termes d e frequentation des scenes bordelaises et de la CUB
pour le mois de novembre), voir annexe VIII ( page 22).
Par soucis de cohérence, les articles
sélectionnés sont tirés majoritairement de la presse
quotidienne régionale et de la presse quotidienne nation ale, parus
entre juin 2002 et janvier 2003. Ils ont été principalement
choisis pour leur caractére généraliste. Cependant, nous
avons choisi d'inclure quelques articles de la presse spécialisée
qui présentaient un angle singulier et pertinent sur l'un des themes de
la grille d'analyse. Il reste que tous les articles sélectionnés
sont des articles de fond. Nous n'oublierons pas, d'analyser les articles,
support par support en vue de mieux distinguer les différents discours
entretenus, (voir annexe IX, page 24).
Exemple :Le comité du festival a conclu avec Sud Ouest
un partenariat informatif Exemple :certains articles sont issus
de Liberation (tendance politique de gauche) et d'autres du Figaro
(tendance politique de droite).
4- Hypotheses
< La Ville de Bordeaux s'appuie sur les 30
années de festival Sigma pour asseoir l'image du festival
novart bordeaux.
< Novart bordeaux contribue à
améliorer l'image de la Mairie de Bordeaux
< La ligne artistique peut être un frein pour
l'affirmation de la personnalité de novart bordeaux.
< Il existe un décalage entre la représentation
des structures institutionnelles et celles qui sont indépendantes.
5- Constats
?En terme d'image:
< Il manquait un événement artistique en
relation avec l'initiative de la Mairie de Bordeaux et ce depuis la
mort de Sigma.
4 En terme politique :
< Novart bordeaux est une initiative qui appartient
à la Ville de Bordeaux.
4 En terme artistique :
< La qualité et la diversité de l'offre
culturelle, la pertinence de la ligne artistique légitiment ou pas
l'existence d'un festival. Cependant, novart bordeaux propose une
offre culturelle ample une multitude d'oeuvres présentées, dans
des lieux de plus ou moins grande importance. Aussi l'unité de
novart bordeaux appara»t seulement dans une so rte de « label
».
< L'offre culturelle proposée par novart
bordeaux, se rapproche de celle de Sigma (nombre d'artistes
présentés, ont été découverts à
Sigma).
6 - Postulats
< Un festival artistique remplie trois fonctions (selon
René Rizzardo47)
- Il promeut la diffusion de l'art.
- C'est un espace d'échange social. - Il est vecteur
d'image pour la ville.
On en déduit ce qui suit :
< Novart bordeaux a pour but de valoriser
les structures culturelles et les initiatives
artistiques en particulier si elles sont bordelaises.
47 René Rizzardo, l'observatoire des politiques
culturelles, 2000.
< Novart bordeaux doit permettre rassembler
le public, d'amener à l'echange autour de
l'Ïuvre artistique
< Novart bordeaux doit permettre d'améliorer
la représentation de la Ville de Bordeaux envers
différents publics.
7- Traitement de l'information
Nous avons concu un tableau qui répertorie point par
point les themes et les informations à recueillir. Nous avons par la
suite analysé chaque article en fonction de cette grille (voir annexe X,
pages 29 et 32).
8- Limites de l'investigation
Pour des raisons logistiques, il n'a pas été
possible de prendre en compte l'ensemble de la presse écrite,
télévisée, radio. Ainsi l'analyse se limite t-elle
à la presse écrite ou nous avons opéré une
sélection en fonction de l'adéquation des articles avec les
themes à aborder, de son degré informatif.
Sans pour autant nier l'impartialité des journalistes,
il est plus pertinent de prendre en compte l'aspect Ç politique È
du sujet traité. En ce sens, la tradition politique des journaux rentre
en compte dans l'appréciation de l'initiative festival novart
bordeaux.
9- Remarques
Pour ce qui est de l'image de Sigma, nous nous sommes
appuyés sur le classement thématique de Shirley
Harrison48* et non pas sur la théorie du carré de
l'image de Morin. Cette méthode nous a paru la plus en adéquation
avec la nature de notre objet d'étude.
48 Thierry Libaert, le plan de communication, Paris,
coll. DUNOD, 2001, page 110. * Voir définition.
C-Entretiens qualitatifs
Ces entretiens qualitatifs répondent principalement
à notre deuxième objectif: à savoir jusqu'oü
novart bordeaux peut insuffler une nouvelle dynamique culturelle et
artistique dans la ville.
L'atout de novart bordeaux réside dans les
moyens mis à disposition des structures principalement en termes de
communication (coordination, promotion, diffusion de l'information) pour mettre
en valeur la dyna mique culturelle. Nous allons donc étudier en
détail cet aspect du festival pour mieux répondre à notre
second questionnement. A travers ces entretiens, nous allons également
pénétrer dans la sphère de la communication interne du
festival, nous allons donc recueillir des informations précieuses pour
élaborer nos préconisations.
1- Objectifs specifiques
49
Ces entretiens avec les responsables des structures
culturelles bordelaises et les
50
initiateurs de projets culturels locaux vont nous permettre de
répondre au questionnement cité, pour ceci nous nous sommes
fixé deux objectifs:
- Jusqu'oü la communication globale du festival a servi les
structures culturelles indépendantes associées et les initiatives
culturelles bordelaises?
- Jusqu'oü novart bordeaux peut s'imposer comme un
nouvel espace de dynamisme culturel et comme un festival Ç moteur
È pour l'action culturelle locale?
2- Hypotheses
49 Nous entendons dans le termes structures
culturelles, les acteurs culturels installés dans un lieu.
50 Les porteurs de projets culturels ont
annéxé leur manifestation à novart bordeaux.
< L'aide en termes de communication était essentielle
pour les structures indépendantes, compte tenu de leurs moyens
limités.
< Les structures culturelles ont
bénéficié de facon inégale à la
communication mise en place par la Ville de Bordeaux.
< Le festival peut servir de moteur tout au long de
l'année (pour les initiatives culturelles et les structures culturelles
locales).
3- Constats
< Les structures culturelles institutionnelles
bénéfient d'un budget plus important que les structures
indépendantes.
< Les structures culturelles indépendantes n'ont pas
les moyens suffisants pour proposer une offre culturelle de qualité tout
au long de l'année.
4- Postulats
< Un festival artistique s'affirme non seulement comme espace
de diffusion artistique mais aussi comme un lieu de promotion,
c'est-à-dire un marché du spectacle.
La Mairie de Bordeaux peut, à long terme as
surer cette mission, dans le cadre de l'aide et à la promotion des
structures culturelles et des initiatives artistiques locales et du concept
même du festival.
< La communication mise en place par le noyau
stratégique peut porter ses fruits que si les structures culturelles
font confiance en ceux qui la ménent.
6- Corpus - Structures organisatrices
Entretien semi directif avec responsable de la
communication51 des structures suivantes :
1 -La bo»te à jouer
2 Le Bordeaux jazz festival
3 Le Centre Jean Vigo
4 Le glob'théâtre
5 Les Grandes traversées
6 Le Groupe des 5, le groupe passerelle
7 Ma
8 Musique de Nuit Diffusion
9 La Rockschool de Barbey
10 Le TNT
11 Le Zoobizarre
Sur ces onze acteurs culturels, trois n'ont pas répondu
à l'entretien pour des raisons de disponibilité : Centre Jean
Vigo, la Bo»te à Jouer et Les Grandes Traversees.
a) Dénominateur commun
Ont été choisies dans mon corpus les structures
culturelles bordelaises. Elles présentent toutes dans le cadre du
festival novart bordeaux un spectacle (danse, thé%otre,
musique), soit en commun comme cÕest le cas pour Ma et le
Glob' théatre, le Zoobizarre et Musique de Nuit
diffusion , soit de fagon indépendante. Elles ont le statut
dÕorganisateur ce qui les différencie des simples salles de
spectacles comme le Casino de Bordeaux qui accueille aussi des
spectacles dans le cadre de novart bordeaux, pour autant elles ne
montrent pas leurs propres creations, certains ont donc seulement le statut de
diffuseur. Les responsables dÕinitiatives bordelaises ont egalement
été inclus dans mon corpus : le but dÕun festival
comme novart
51 Ou par defaut aves le responsable de la structure
ou tout autre personne en charge de la communication generale (organisation
manifestation, relations presse...)
bordeaux est en effet de faire la promotion des
structures culturelles bordelaises mais aussi dans son ensemble, de
l'initiative culturelle locale.
b) Particularités:
Certaines structures ont déjà participé
à Sigma.
Ma présente Histoires de Soldats, spectacle de
Koffi Kuhaulé dont la coordination artistique est assurée par le
responsable de la structure même : Guy Lenoir. Ainsi la structure se
positionne en tant qu'organisateur mais aussi en tant que compagnie artistique
présentant sa propre création.
Les troupes Ariadone, Ouvre le Chien, bien
que bordelaises n'ont pas étaient inclus dans mon corpus. En effet
même si leur présence met en avant l'initiative artistique
contemporaine bordelaise, elles ne se positionnent pas comme organisatrices
mais offrent une prestation.
Nous avons éliminé Les Films Fébus
de notre corpus car c'est entreprise parisienne et pas structure
culturelle bordelaise.
7- Preparation des entretiens
Sachant que la plupart de mes entretiens se feraient en face
à face, je me suis documentée à ce sujet en vue de les
mener au mieux et que je puisse au final en tirer le maximum. En consultant
l'ouvrage l'entretien: techniques et pratiques (GUITTET Armand), j'ai retenu
que Çla nécessité de l'entretien dépend : de
l'urgence, du probléme à traiter, de la charge de travail et de
la disponibilité, du mode d'organisation personnelle È.
Aprés un premier entretien Çtest È, il
m'a paru évident que mon statut d'étudiante était un atout
clef. D'une part parce que l'interlocuteur préférait s'adresser
à une personne extérieure à l'organisation
générale du festival. D'autre part, j'ai pu obtenir un discours
Ç vrai È en orientant l'interview sous la forme d'un
débat, d'un échange de points de vue sur le theme de la culture
à bordeaux et de novart bordeaux en particulier. En me mettant
en garde sur certains aspects du monde
culturel, ou en m'expliquant certains aspects du festival, ils
m'ont ainsi délivré certaines informations précieuses qui
ont aiguillé ma démarche.
8-Remarques
En ce qui concerne les questions de la grille
d'entretien (annexe XI, page 35), au total une cinquantaine; elles ne
correspondent pas aux questions réellement posées mais à
des points précis à évoquer au cours de
l'entretien.
III- RESULTATS
A- Le questionnaire
1- novart bordeaux, quels impacts aupres du
public ? a) Une communication qui a servi Ma ?
Comment avez-vous pris connaissance de l'existence du spectacle
Histoires de
soldats ou le masque boiteux ?
1- Par le programme de novart bordeaux
2- Par la presse, précisez quel média
3- Par l'affiche du spectacle Histoires de Soldats ou le
masque boiteux
4- Par le programme du Glob' thé%otre
5- Par le bouche-à-oreille
6- Autres, précisez
Question 1
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 5
|
Réponse 6
|
Réponse 7
|
|
14
|
11 dont
7 Sud Ouest
|
11
|
12
|
28
|
24
|
Tableau 2 : résultats de la première
question du questionnaire
On ne compte pas moins de 28% du public qui a pris
connaissance du spectacle par le bouche-à-oreille (réponse 7).
Rappelons qu'une lecture publique du spectacle a eu lieu au festival de Blaye,
le spectacle a entre autres profité de l'effet post-festival.
Première evidence le bouche à oreille a largement
contribué remplir la jauge du Glob' thé%otre.
La réponse Ç autre È englobe le public
qui a eu l'information par des relais intermédiaires comme
l'université, les centres sociaux culturels, les divers ateliers oü
participent les acteurs de Ma L'information a été
relayée par des structures plus ou moins en rapport avec Ma et
le Glob' théâtre, c'est d'autre part une catégorie
de public trés fidéle. En ce qui concerne la communication du
festival, on observe 14% du public a pris connaissance de l'information sur
l'un des deux programme s de novart bordeaux.
La presse et en particulier le journal Sud Ouest a
amené 9% du public. Il s'agit, à l'exception de FIP, de
partenaires informatifs de novart bordeaux (Radio France Bleu
Gironde, France3).
?Compte tenu de la nouveauté de la manifestation, ces
résultats sont trés encourageants d'autant plus que les deux
supports de communication n'ont pas bénéficié d'un fort
tirage en particulier et surtout le programme détaillé qui
offrait une description du spectacle présenté.
Ma n'a pas crée de document de communication
à destination du public, si ce n'est l'affiche du spectacle,
diffusée dans tous les lieux culturels de la ville. Le Glob'
théâtre en tant que co-producteur de la manifestation a
annoncé le spectacle dans ses propres supports de communication. On ne
peut pas dire lequel a été le plus efficace. En revanche si on
les regroupe, on remarque qu'ils correspondent à 23 % de l'information
consultée.
?L'information diffusée par Ma et le Glob'
théâtre a été plus consulté que celle
directement rattachée à novart bordeaux. `
?On constate ainsi, que les modes de diffusion d'information
en relation avec les structures présentant Histoires de Soldats ou
le masques Boiteux sont plus importants que ceux directement en relation
avec novart bordeaux (presse, consultation des programmes), la
dynamique de diffusion de l'information est rattachée à Ma
et le Glob Théâtre. En revanche, il est
incontestable que novart
52
bordeaux ait apporté de publics
nouveaux à travers une forte couverture
médiatique et le bouche à oreille.
Savez-vous qui organise le spectacle Histoires de Soldats ou le
masque boiteux?
1- Le Glob' théâtre
2- Migrations Culturelles aquitaine afriques (Ma)
3- La Mairie de Bordeaux
4- L'association novembre à Bordeaux (novart
bordeaux)
5- Je ne sais pas
Question II
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 4
|
Réponse 5
|
|
27
|
39
|
8
|
2
|
24
|
ieme
Tableau 3 : résultats de la 2 question du
questionnaire
Il y a ambigu ·té sur l'identité de
l'organisateur d'Histoire de Soldat ou le masque boiteux,
Ma ou le Glob' théâtre, novart bordeaux
ou la Ville de Bordeaux?
Comme nous l'avons dit précédemment, il s'agit
d'une co-production Ma / Glob' théâtre. Pour des raisons
de sécurité, Ma n'a pas pu accueillir les spectateurs
puisque le lieu n'est plus aux normes pour recevoir un grand nombre de
spectateurs. Il était donc plus commode de présenter le spectacle
au Glob' théâtre, pour autant il s'agit d'un projet
artistique mené par Ma depuis 3 ans.
La question numéro 2 nous permet de savoir si le rTMle de
Ma est clairement défini pour le public.
Il appara»t que pour 39% du public interrogé, Ma
est l'organisateur du spectacle tandis que 27% pensent qu'il s'agit du
Glob' théâtre.
52 Source : entretien avec Guy Lenoir, responsable de
Ma.
? En général, le rTMle de Ma est
reconnu, cependant le Glob' théâtre profite
également du spectacle puisque l'organisation du spectacle est
directement lié à l'acteur culturel.
24 % ne répond pas, preuve que cette simple question pose
problème! Ma a mis en place le spectacle (en termes artistiques), mais
l'a aussi organisé.
?Ce chiffre met en exergue l'ambigu ·té et la
confusion autour de la mise en place de la pièce et de sa
concrétisation, dans un festival oü chacun intervient avec des
rTMles différents, complémentaires, souvent difficile à
identifier.
8% du public attribue l'initiative d'organisation à la
Ville de Bordeaux.
?C'est bien là, gr%oce à l'effet novart
bordeaux et à l'information émise dans la presse et par
l'intermédiaire de ses supports de communication.
?Le spectacle ayant lieu au Glob'
théâtre, le projet mené de front par Ma
également acteurs culturel, et ceci dans le cadre de novart
bordeaux organisé par la Ville de Bordeaux. Cela a pour
conséquence de dérouter le public, et de limiter les retours en
termes de promotion pour Ma.
Avez-vous déjà assisté à un ou
plusieurs spectacles de Migrations Culturelles aquitaine afriques (Ma)
?
1-Oui
2-Non
Question 2 bis
Réponse 1
43
Réponse 2
57
Tableau 4: résultats de la question 2 bis du
questionnaire
Sur l'ensemble des 100 personnes interrogées 43% a
déjà assisté a un spectacle de Ma. Près de
60% en revanche ne connaissait pas les spectacles de l'association,
Ces résultats confirment l'impression des organisateurs
quand au fait qu'ils ont recu de nouveaux publics En revanche, dans le public
qui ne conna»t pas Ma , il y a celui du
Glob' théâtre.
?Pour conclure sur cette question, on peut dire que la force
de rassemblement de novart bordeaux réside dans le fait qu'en
fédérant les initiatives, elles fédérent aussi les
publics des divers acteurs culturels.
b) les spectacles qui ont attiré l'attention du
public
Avez vous assisté à d' autres spectacles dans le
cadre de novart bordeaux?
1- Oui , Le(s)quel(s)
2- Non
Question 7
|
Réponse 1
|
|
Réponse 2
|
|
Robot in deguise
|
1
|
|
|
Royal Delux
|
13
|
|
|
Dianes Reeves
|
2
|
|
|
|
|
84
|
Tableau 5: résultats de la question 7 du
questionnaire
Allez-vous assister à d'autres spectacles dans le
cadre de novart bordeaux ? 1-Oui , Le(s)quel(s)
2-Non
3-je ne sais pas
Question 7 bis
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
|
Entretien avec Sartre... 8
|
|
|
|
Les Cantates 5
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Carlotta Ikeda 3
|
49
|
25
|
|
Amom Tobin 1
|
|
|
|
Ouvre le Chien 7
|
|
|
|
Catherine Contour... 1
|
|
|
|
Anne Térésa
|
1
|
|
|
Tableau 6: résultat de la question 7 bis du
questionnaire
?Il appara»t que les spectacles les plus remarqués
ou vu par le public sont les spectacles Ç phares È de novart
bordeaux comme Petits contes Chinois revues et corrigees par les
Negres.
2- Création de novart bordeaux, l'opinion
du public de Ma.
a) le rapport de mémoire avec
Sigma.
Avez-vous entendu parler du festival Sigma?
1- Oui, j'en ai entendu parler
2- Oui, d'ailleurs j'ai assisté à un (ou
plusieurs) spectacle(s) dans le cadre de ce festival
3- Non, je ne le connais pas
Question 3
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 4
|
|
20
|
35
|
11
|
34
|
Tableau 7: résultats de la question 3 du
questionnaire
66 % du public conna»t Sigma, parmi eux 35% ont
vécu le festival à travers leurs yeux de spectateurs. De
là à dire que le public de Sigma est attiré par
novart bordeaux , il n'y a qu'un pas ! 11% a au moins vu un spectacle
de Guy Lenoir pendant Sigma, ce public reste encore fidéle au
metteur en scene. Pour seulement 34% du public Sigma est un
événement inconnu.
?Retenons de cette question que dix ans apres son absence
Sigma bénéficie d'une large notoriété.
?Cette question est décisive pour nous, puisque elle
sépare les personnes qui ont connu Sigma de celles qui
ignorent, elle est à mettre en relation avec les autres questions
posées sur la représentation de novart bordeaux. Ë
travers cette question, nous vérifions également l'impact de
Sigma en termes de notoriété.
b) Novart bordeaux, un festival connu et apprecie?
Pour vous, qu'est ce que novart bordeaux?
1- Un nouveau festival d'expressions contemporaines
2- La réédition du festival Sigma
3- Autre, précisez
4- Je ne sais pas
Public connaissant Sigma
Question 4
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 4
|
|
35
|
23
|
2
|
6
|
Tableau 8: résultat de la question 4 pour le
public qui conna»t Sigma.
23 personnes qui pensent que novart bordeaux est la
réédition du festival Sigma et les 6 qui ne savent pas
ce qu'est novart bordeaux.
?Pour 44% du public le lien de mémoire avec Sigma est
fort.
Deux personnes pensent que novart bordeaux est
l'héritier de Sigma.
?Pour 3%, le lien de mémoire avec Sigma existe et
est accepté
pour la majorité (53% ) novart bordeaux est un
nouveau festival.
? la mémoire de Sigma existe mais le lien entre
les deux festival n'est pas reconnu novart bordeaux est un festival
sans prédecesseur.
Public ne connaissant pas Sigma
Question 4
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 4
|
|
20
|
0
|
0
|
14
|
Tableau 9: résultats de la question 4 pour le
public qui ne conna»t pas Sigma.
Pour le public qui ne conna»t pas Sigma nous remarquons
que:
?70% du public qui ne conna»t pas Sigma, ne connait
pas non plus novart bordeaux.
?Auprès du public qui conna»t Sigma, 53%
reconna»t l'identité indépendante de novart bordeaux.
40% ont un fort potentiel mémoire rattaché à
Sigma. C'est sur ce public en particulier que doivent se concentrer
les efforts de communication pour démontrer l'identité propre du
festival et ce qui fait son originalité c'est -à-dire sa
personnalité.
En revanche, 70% du public qui ne conna»t pas
Sigma, ne conna»t pas novart bordeaux non plus.
Nous avons vu que le festival bénéficie d'une
large couverture médiatique et de communication à travers la
ville. Certes, le festival n'en est qu'à son édition d'essai mais
on suppose que le public qui se rend à novart bordeaux, le
conna»t. En termes de notoriété, ces résultats
représentent un bémol. Nous verrons plus tard dans nos
préconisations comment améliorer ce point.
Selon-vous qui a créé novart bordeaux ?
1-Les acteurs culturels locaux
2-La mairie de Bordeaux
3-Les deux
4-Je ne sais pas
Question 5
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 4
|
|
26
|
23
|
31
|
20
|
Tableau 10 : résultats de la question 5 du
questionnaire
Les résultats de cette question nous montrent que :
4 Une grande part du public ne sait pas à qui
attribuer l'initiative de création de novart bordeaux. Nous
retrouvons les 20% qui sais pas ce qu'est novart bordeaux et 5% des personne
qui connaissait novart bordeaux.
4 L'initiative de création de novart bordeaux est
attribuée aux acteurs culturels locaux et à la Ville de
Bordeaux. L'initiative est donc vue sous l'angle du travail en commun. La
mairie n'est pas vu comme l'initiateur du projet novart bordeaux, mais
comme la collectivité qui accompagne, soutient novart
bordeaux.
Que pensez -vous de cette initiative ?
1- Tres bien
2- Bien
3- Moyen
4- Décevant
5- Ne se prononce pas
Nous avons classé les réponses de cette question
ouverte, en utilisant cette classification.
Question 6
|
Réponse 1
|
Réponse 2
|
Réponse 3
|
Réponse 4
|
Réponse 5
|
|
14
|
49
|
9 dont
3 critiques Ville Bordeaux
6 problèmes de billeterie/
signalétique
|
4 dont
3 critiques villes de Bordeaux
1 problèmes
billetterie/signalétique
|
22
|
Tableau 11: résultats de la question 6 du
questionnaire
?Bien loin des conflits que suscitent novart
bordeaux, le public semble satisfait de l'initiative du festival. Ils
évoquent en majorité la dynamique créée par
novart bordeaux. (multitude de l'offre, accessibilité des
spectacles sur le plan pécuniaire)
? En revanche, les réponses 3 et 4 correspondent
à une certaine critique de novart bordeaux, soit par rapport
à l'organisation, la billetterie entre autres et dans une moindre mesure
par rapport à la Ville de Bordeaux. Ces critiques ne correspondent qu
`à 13 % du public de Ma et du Glob' théâtre.
? Dans l'ensemble novart bordeaux est accueilli
favorablement par le public qui par leur satisfaction légitiment la
création du festival.
Conclusion Ë travers ce questionnaire, nous
avons répondu à nos trois objectifs :
4 Mame si Sigma est encore dans la
majorité des esprits, la relation de mémoire nÕest pas
un obstacle à lÕaffirmation de lÕimage de novart
bordeaux.
Du reste le public est plutTMt favorable à
novart bordeaux en dépit de
nombreuses tensions quÕil suscite.
4 Novart bordeaux a offert dans une certaine
mesure, un autre type de public
aux salles indépendantes. En revanche, sa
communication ( programme affiches) nÕa peut-être pas
été efficace de fagon directe puisque une grande
partie du public ne sait pas ce quÕest
novart bordeaux.
4 Le public nÕest pas fidéle à
novart bordeaux dans la durée et se tourne instinctivement vers
les spectacles dÕartistes reconnus. Sur les 100
personnes interrog6es, la majorité ne compte pas assister de nouveau
à un spectacle de
novart bordeaux.
B-- L'analyse de presse
1-jusqu'ou la creation de novart bordeaux sert
l'image de la Ville de Bordeaux
a) Quel rTMle de la Ville de Bordeaux dans novart
bordeaux?
En general, la presse souligne l'implication de la Ville
de Bordeaux, elle Ç s'engage È, comme on peut le lire, en
gras de surcro»t, dans l'article de Jean Noël Cadoux.
ÇBordeaux marie les arts È Sud Oue st du 26 juillet
2002.
Sa participation à novart bordeaux (305 00
euros53) est restreinte en comparaison avec le budget general de la
manifestation (1,22 millions d'euros54). Pour autant, cela ne
constitue pas un argument d'attaque contre la Ville de Bordeaux mais
un bemol pour une initiative largement felicitee. On remarquera que le
Conseil
Regional est egalement partenaire de la
manifestation, pourtant sa participation semble oubliee de
l'aventure novart bordeaux. Ç La
55
Ville de Bordeaux est la
seule collectivité engagee dans ce projet
È.
On evoque peu ou pas la mairie dans l'organisation du
festival. Pour autant, hormis Liberation, la presse celèbre
quasi unanimement l'initiative de creation de novart bordeaux portee
par la municipalite et plus particulièrement par Alain Juppe
lui-même:
Ç C'est l'initiative d'un maire qui veut donner du
lustre à sa vie culturelle56 È.
L'attitude de la mairie de Bordeaux celebree dans la presse, est
similaire à celle des mecènes en offrant un appui financier aux
acteurs artistiques pour qu'ils s'expriment.
b) Quelle perception politique de la manifestation?
Sur vingt et un articles de presse etudies, seulement deux
soulèvent une critique negative sur la creation de novart
bordeaux. Ils ont ete publies d'autre part, dans des journaux
contestataires. Dans ces articles, on reproche la politique culturelle
Çpaillettes È menee par la municipalite, les objectifs d'image
supplanteraient les enjeux culturels dans novart bordeaux.
53 Source: interview de Regine DE BOUSSAC, service communication
de la Ville de Bordeaux
54 Ibid.
55 Claudia COURTOIS, Ç Tous les arts à novart
È, Le Monde, 2 Novembre 2002
56 Ibid.
De facon générale, la presse percoit dans
novart bordeaux, les objectifs de politique culturelle et d'image
pour la Ville de Bordeaux. Du reste, les articles
post-événements font un constat plutôt positif de
novart bordeaux pour ce qui est de la culture à Bordeaux :
Ç novart
57
bordeaux ouvre des
pistes È.
La presse revient sur l'objectif d'image de la Ville de
Bordeaux à travers la création du festival, le sujet n'est
pas traité de facon polémique mais avec une simplicité
presque déconcertante: ' Bordeaux se cherche en
effet un événement phare lui permettant de
rompre avec une image figee de la culture
È.58
L'objectif d'image, c'est le renouement avec le passé
culturel qui a fait les beaux jours de la capitale aquitaine. C'est pourquoi,
le sujet est traité avec plus de distance que de virulence. La
polémique n'est pas de mise, la création de novart bordeaux
correspond bien à des objectifs d'image mais aussi et surtout
à une volonté forte de la Ville de Bordeaux de Ç
marquer un tournant dans sa politique culturelle È.
Les idées de modernité et de changements sont
des idées trés fortes et mises en relation avec le nouvel aspect
de la ville en général. Novart bordeaux, porte en lui
les valeurs de modernité en termes de dynamique culturelle
présentant des spectacles dans des lieux insolites ou
rénovés:
Ç Nous voulions que la
transformation physique de la ville
s'accompagne d'une evolution artistique
59È.
En terme de rayonnement; l'adjoint à la culture,
Dominique Ducassou, affirme que novart bordeaux ne prétend
qu'à des ambitions locales, la Ville de Bordeaux
est Ç prudente È, comme on le souligne dans de nombreux
articles. Pourtant les journalistes percoivent des ambitions bien plus larges
pour le festival.
Ç Et Bordeaux compte bien sur novart bordeaux pour
redorer son image culturelle, et
57 Jean Noël CADOUX, Ç Novart, apres
l'acouchement È, Sud Ouest, 7 décembre 2002.
58
redonner à la ville un rayonnement national
aujourd'hui largement éteint »60
ÇBordeaux est mort, vive Sigma È, Le Monde, 4
novembre 2002.
59 Vincent AUZONNEAU, Ç novart ou le renouveau
de l'art contemporain È, La Charente libre, 25
novembre 2002.
60 Ibid.
La Ville de Bordeaux joue la carte de
l'humilité, mais voyons peut-être une contradiction avec ses
objectifs en termes de culture et d'image: celui d'être capitale
européenne de la culture en 2006, (voir annexe XII, page 40 et 41).
c) Légitimation de la création de novart
bordeaux.
Le concept de proximité est trés présent
dans le discours de la mairie, qui est largement développé dans
tous les supports de presse et de communication. Ainsi, le festival est-il fait
pour les Bordelais61. Pourtant, le discours du public en tant que
spectateur et citoyen de la Ville de Bordeaux n'est pas
développé. Le journaliste prévoit le succés du
festival, évoque de facon indirecte le public et ceci, en termes
quantitatifs. L'opinion du public reste à l'écart dans la
critique de novart bordeaux dans tous les supports de presse.
Cela nous fait surtout douter de l'existence d'un lien entre le festival
et le public, d'une véritable rétroaction entre les Ïuvres
proposées et le public attentif et critique. Journalistes et
organisateurs s'accordent sur un point: le public a répondu
présent, il est satisfait.
Ç Les trois premières semaines du festival
(...) ont joué pour la plu part du temps à guichet
fermés, les soirées novart bordeaux
semblent répondre aux demandes de
publics très divers 62)).
Dans la presse locale, on retrouve le discours des acteurs
culturels en faveur de la de l'initiative de création de novart
bordeaux. Les acteurs culturels les plus récalcitrants à
l'action culturelle de la Ville de Bordeaux affichent leur
satisfaction:
Eric Chevance
TNT/ Manufacture de Chaussures
Ç Mon sentiment est
positif, alors que je n'étais pas convaincu au
départ 63)).
Gage peut-être d'une possible amélioration des
rapports entre les acteurs culturels et la Ville de Bordeaux, pourtant
remarquons que ce discours n'est pas celui tenu lors de notre entretien avec la
structure.
61 Entretien avec Régine DE BOUSSAC, janvier
2003.
62 novart bordeaux; Sud Quest Dimanche, 24
novembre 2002.
63 Jean Noël Cadoux, Ç Novart apres
l'accouchement È, op. cit
Pour le journaliste, novart bordeaux est une facon
Ç très intelligente de renouer avec
le passé 64 È et tire un bilan positif de cette
première édition :
Ç Le paysage culturel bordelais se
révèle néanmoins éclairci par
le courant qui vient de le traverser 65»
2/ Jusqu'oü l'image de Sigma est un frein
ou un moteur pour novart bordeaux?
a) Après cinq ans d'absence, que reste-il de
Sigma?
Première évidence, Sigma son
créateur restent dans tous les esprits et tous les supports de presse se
référent inévitablement au festival Ç défunt
È. Si nous comparons les expressions qui s'y référent,
nous nous apercevons que ce sont les mêmes employés de son
vivant.
L'approche thématique de Shirley Harrison s'articule
autour de quatre axes (valeur, personnalité, identité,
réputation).
Les valeurs philosophiques de Sigma, pourtant
trés fortes lors de son vivant et qui constituent l'essence de son
action artistique ne sont absolument pas évoquées.
Ç Nous vivons dans un monde oU il faut attendre que le
sucre fonde È. (Bergson) Mais rien ne nous empéche
puisqu'il n'est pas interdit de remuer la cuillère È. (Roger
Lafosse).
Le discours se centre donc sur les trois autres axes:
La personnalité:
- Festival provocateur - Festival iconoclaste - Fertile
64 Claudia COURTOIS, Ç Tous les arts à
novart È, Le Monde, 2 Novembre 2002
65 Ibidem
La réputation:
Ë travers le souvenir de Sigma, les journalistes
font référence à la réputation du festival,
celle-ci est en adéquation avec sa personnalité, ce qui atteste
que Sigma
- Sigma a Çrévolutionné les esprits des
bordelaisÈ
- Sigma est un Ç festival
légendaireÈ
- Sigma : Ç une révolution dans le monde
contemporain È
L'identité
- L'identité du festival, Ç d'avant-garde
défunt È se construit autour de Roger Lafosse, les artistes
qui ont fait les beaux jours du festival.
On regrette toujours ce festival qui a fait vivre l'avant-garde.
L'évocation du festival prend vite une allure nostalgique
C'est l' ombre de Sigma
(...) et celle de son fondateur qui scintillent
dans les esprits des
66
bordelais, habitués à cette période au
festival Sigma .
b) Quelle relation de mémoire entre Sigma
et novart bordeaux?
Ç Le fantôme de Sigma n'est pas loin
67È. Voici ce que l'on peut lire dans les articles de presse
écrit par Jean-Noël Cadoux dans Sud Ouest. Fantôme
parce que l'offre culturelle de Sigma se retrouve dans celle
proposée par novart bordeaux, et parce que dans l'organisation
générale du nouveau festival, il n'est pas rare de trouver des
anciens de Sigma .
En présentant le festival lors de la première
conférence de presse, Alain Juppé annonce: Ç Le
nouveau festival rendra hommage à son
fondateur, Roger Lafosse 68»
Ce discours met en avant la reconnaissance du lien de filiation
entre novart bordeaux et Sigma.
66 Claudia COURTOIS, ÇTous les arts à
novart È, op. cit
67 Jean Noël CADOUX, Bordeaux marie les arts, Sud
Ouest, 26 Juillet 2002.
68 Jean Noël CADOUX, Ç A l'heure de novart
È 20 septembre 2002.
En ce qui concerne ce theme, le journaliste ne prend pas
fermement position, le discours de la Ville de Bordeaux est largement
présent dans la presse. Gérard Lion déclare:
Ç Il ne s'agit pas de faire
un nouveau Sigma, il y aura des créations mais
sans chercher l'avant-garde, alors que le paysage
culturel bordelais a beaucoup changé
»69
Alors que la déclaration d'Alain Juppé s'appuie sur
le lien de filiation entre novart bordeaux et Sigma, on peut
entendre dans celle du coordinateur la négation de ce lien.
Or, dans Le Monde du 2 novembre 2002, Dominique
Ducassou, adjoint à la culture, affirme
70
que Ç novart bordeaux est un Sigma
évolué et nouveauÈ.
Ce discours peut para»tre ambivalent, et alimente la
critique des détracteurs de novart bordeaux. La Mairie de
Bordeaux ne sait pas comment se positionner par rapport à la mort
de Sigma et la création toute nouvelle de novart
bordeaux.
Le 27 octobre 2002, le journaliste souligne pour la
première fois un aspect négatif du festival défunt par
rapport à sa réputation, unique critique que l'on ne retrouvera
à aucun autre moment, dans aucun autre journal:
Sigma a marqué Bordeaux. Sans doute davantage
reconnu en dehors des frontières aquitaines, alors que
bordeaux semblait divisé face aux
audaces proposées par son promoteur Roger
Lafosse71
Ce discours se détache de celui entretenu dans la
presse, en général. Dans une certaine mesure, en émettant
une critique négative sur Sigma, le journaliste légitime
la création de novart bordeaux. Paru juste avant le
début du festival, nous remarquerons que Sud-Ouest ne
fait plus aucune fois référence au festival défunt. Les
articles parus par la suite se concentrent sur l'actualité de novart
bordeaux.
c) Une image qui se dessine pour novart
bordeaux.
Bien que terminé, Sigma porte en lui toute une
histoire et une personnalité propre qui font sa force, en appartenant
à la sphere du passé, il entre dans l'histoire de Bordeaux. On
parle du
69 Jean Noël CADOUX, Bordeaux marie les arts, op.
cit.
70 Claudia COURTOIS, Ç Tous les arts à
novart È, Le Monde, 2 Novembre 2002
71 Jean Noël CADOUX, Bordeaux lance novart, Sud
Ouest 27 Octobre 2002.
72
reste de « légendaire
disparition » !. En outre, la prudence de la Ville
de Bordeaux qui
nomme cette première, « edition zero
73», donne peu de saveur à novart bordeaux que l'on
désigne de surcro»t comme un Ç label
74». Le mot n'est pas à attendre comme « gage de
qualité », mais comme une manifestation qui rassemble tous les
spectacles sous une même étiquette, novart bordeaux.
Tous les journalistes pointent le doigt sur le manque de
cohérence de la ligne artistique, ils lui reprochent son manque de lien,
son aspect « pachwork ». Dans le discours de la Mairie de
Bordeaux , on insiste sur la pluralité des oeuvres
proposées, choix délibéré, le festival est
pluridisciplinaire. Novart bordeaux, véritable festival ou
label artistique comme « les scenes d'été en Gironde »
qui rassemble plusieurs spectacles et festival sous la même
étiquette ? Dans la presse, on entretient ce double discours, preuve que
l'identité de novart bordeaux est floue.
En termes artistiques, l'image de Gérard Lion reste la
valeur sure pour parler de la manifestation et que l'on définit comme
« le pilote 75» de novart bordeaux, de
telle sorte qu'il est inévitablement cité dans tous les articles
de presse qui présentent le festival. L'homme sort de l'ombre, on le
découvre en même temps que novart bordeaux dont il assure
la coordination et la direction artistique. Sa personnalité, ses
fonctions actuelles de directeur adjoint du CDN ou sa participation
à Sigma sont gage de sa compétence à la direction
du festival et apporte un peu plus de crédit à novart
bordeaux en terme de choix et de direction artistique. « Un
coordinateur a été nommé (...) Homme
idéal, fédérateur
et actif »76
On peut supposer que si la presse n'avait pas
légitimé Gérard Lion à la direction du festival, la
critique de la ligne artistique aurait été un peu plus cinglante
! Des études prouvent du reste, que la notoriété et la
crédibilité du dirigeant compte à hauteur de 35 % dans
l'image pergue d'une organisation77 dans ce cas-ci-ci, du
festival.
Ce qui fait son originalité et ce qui pourrait faire sa
personnalité réside dans la mise en valeur du travail commun
entre la Ville de Bordeaux et les acteurs culturels.
Ë travers la presse, l'idée de synergie est
exploitée de fagon récurrente.
72 Novart bordeaux, un nouveau festival, Sud Ouest,
Supplément sortir, 9 octobre 2002.
73 Ibid.
74novart bordeaux, Sud Ouest Dimanche, 24 novembre
2002.
75 Jean Noël CADOUX A lÕheure de
novart », Op . Cit.
76 Armelle HELIOT, « Bordeaux, ville ouverte
», Le Figaro, 5 novembre 2002
77 Thierry LIBAERT, le plan de communication,
Paris, coll. DUNOD, 2001, page 109.
La mise en valeur de la personnalité bien
différente de novart bordeaux, par rapport à son
prédécesseur est la seule voie vers Çl'émancipation
È de ce festival qui arrive de facon prudente après 30 ans de
Sigma.
A sigma, les troupes
bordelaises faisaient de la figuration. Elles constituent la
colonne vertébrale de novart78
.3- Novart bordeaux: un depart pour une nouvelle
dynamique culturelle.
a) Quelle representation de la vie culturelle?
La vie culturelle appara»t comme riche et dynamique, du
reste cette représentation n'est pas forcément liée
à la naissance de novart bordeaux: Ainsi nous pouvons lire dans
le Figaro du 5 novembre 2002:
Ç C `est une des plus belles villes
de France, une des plus dynamique aussi: on y a ses
habitudes : les musées très actifs
... 79»
Aucun support de presse n'entretient de discours proprement
négatifs sur la vie culturelle bordelaise. De telle sorte, que l'on en
vient presque à oublier les articles hors festival dans lesquels le
manque de moyens et de créations sont la lame de fond des articles.
En présentant des artistes confirmés, le festival
est à l'abri des critiques. La programmation de novart bordeaux
s'appuie sur des valeurs süres, enfants de Sigma
Comme la compagnie de danse Ariadone, Ma ou
celle de Renaud Cojo. Il ne s'agit pas de présenter de nouveaux talents
de la scène bordelaise. Sans conteste, le spectacle phare est Ç
Petit contes chinois revus et corrigés par les nègres È,
spectacle gratuit présentée lors de l'inauguration de novart
bordeaux. La presse unanime s'en félicite. Sur dix-sept articles
présentant une photo, huit sont illustrés par Ç Petit
contes chinois revus et corrigés par les nègres È.
Le choix de spectacles gratuits, ou de qualité presque
consensuelle, relève d'une stratégie promotionnelle. Pour
s'assurer le succès de la manifestation, le noyau stratégique
à l'occurrence la Ville de Bordeaux distribue des aides
à la création et à la diffusion. L'offre
78 Céline EDWARDS VUILLET, Ç novart rend
hommage aux scènes bordelaises È, Marie Claire, novembre
2002
79 Armelle HELIOT Ç Bordeaux, ville
ouverte È, Le Figaro, 5 novembre 2002
culturelle est ainsi abondante et l'on peut se permettre de
présenter des artistes de grande qualité.
b) Quelle valorisation des acteurs culturels?
En analysant la presse, on se rend compte qu'il y a un
décalage dans la représentation des acteurs culturels,
organisateurs de novart bordeaux.
Même si presque tous les acteurs culturels ont
été cités dans la presse, il reste que la Boite
à jouer fait figure d'oublié. Le discours de la Ville de
Bordeaux se félicite toutefois peu du travail propre des acteurs
culturels, on met en avant le travail de synergie et pas la force de
proposition des acteurs culturels. Dans la presse, la valorisation des acteurs
culturels passe par la mise en avant du lieu et pas par son action en termes
artistiques. On pourrait évoquer deux raisons :
D'une part, le lieu est une identité matérielle
qui représente la philosophie de l'acteur culturel. D'autre part,
certains acteurs culturels qui ont travaillé en commun ont choisi un
lieu de diffusion unique, dans lequel ils n'ont pas coutume de travailler. Le
choix du lieu devient un choix artistique, ce qui est le cas pour la Base
sous Marine.
En connaissant les objectifs de la Ville de Bordeaux,
on peut penser qu'à travers, la programmation et le mode de diffusion
des spectacles, certains lieux comme le Casino de Bordeaux par exemple
ont eu la chance de profiter de plus de médiatisation que d'autres lieux
institutionnels ou indépendants. La Base sous Marine, nouveau
lieu de diffusion de la Ville de Bordeaux, retenu comme organisateur
dans novart bordeaux réussit à obtenir deux articles qui
lui sont entièrement consacrés. Par ailleurs ce sont
déroulés dans ce lieu atypique les représentations de
Ç Petits Contes Chinois Revus et Corrigés È. En revanche,
le CAPC, ancien lieu stratégique de la politique culturelle de
la municipalité antérieure, est en marge dans la presse. Du
reste, l'institution ne présente qu'un spectacle dans le cadre du
festival.
En ce qui concerne les acteurs indépendants, le
Garage Moderne vient en tête. L'association Passerelle,
(association nomade) qui a présenté Les Grandes
Traversées se fait ainsi conna»tre à travers ce lieu.
Du reste l'essentiel de sa proposition artistique résidait dans la
découverte de lieux d'artistes. Et remarquons que la presse en
général a joué le jeu de la
découverte, proposant une multitude dÕarticles
sur la visite de ces ateliers privés. Cette remarque vaut pour egalement
sur les Ç Open Doors Open EyesÈ qui à travers une
programmation atypique a su concentrées lÕintérêt
des médias. En termes quantitatifs, la manifestation a
bénéficié dÕune large couverture mediatique, un
succés pour les organisateurs et la Ville de Bordeaux qui
souhaite redynamser sa politique culturelle dans le secteur des arts
plastiques.
Conclusion
4 Gr%oce à des moyens inspirés du
marketing (spectacles gratuits, aides diverses,
relations presse suivies), la Ville de Bordeaux
réussit à travers l'initiative de novart bordeaux,
à faire oublier ses erreurs en termes de politique culturelle,
novart bordeaux
signe le début d'un nouveau
tournant.
4 La presse pointe le doigt sur le manque de saveur
de novart bordeaux, le festival n'a
pas encore une personnalité propre. De la
même fagon, novart bordeaux n'est pas
entièrement reconnu comme un festival. Nous
verrons par la suite dans nos
préconisations, de quelle fagon améliorer
ce point.
4 La représentation de la vie culturelle n'est
pas en phase avec la réalité du paysage bordelais oil les
musées manquent de moyens, les acteurs indépendants luttent pour
leur survie. Cet aspect constitue une ligne de faiblesse dans la mesure oil
pendant le
reste de l'année, la presse souligne les
difficultés financières et le manque de
communication des opérateurs culturels avec la
mairie
4 Les acteurs culturels les plus félicités
dans la presse sont ceux sur lesquels s'appuie la Ville de Bordeaux.
Pourtant, remarquons que le dans le discours de la mairie, on s'est
attaché à ne faire aucune préférence.
Aussi, en s'appuyant sur notre objectif principal qui
est de savoir jusqu'oil novart bordeaux sert l'image de la Ville et
des acteurs culturels associés, nous arrivons à la conclusion
que : novart bordeaux sert plus que jamais les intérêts
de la Ville en
termes d'image institutionnelle. Le danger serait
peut-être que la Ville s'appuie trop sur ces résultats pour
relancer sa dynamique culturelle En prenant en compte le fait que nous
travaillons sur l'édition Ç zéro È du
festival, nous exploiterons ces lignes d'améliorations dans nos
préconisations.
C-- ENTRETIENS QUALITATIFS
1-Jusqu'ou la communication de novart bordeaux a
t-elle servi les structures culturelles associées ?
a) Une communication jugee incohérente.
Les acteurs culturels indépendants font appara»tre de
nombreux points d'amélioration dans la communication mise en place :
- Travail de fond des documents de communication - Choix des
partenaires
- Relations presse
« En cherchant le
consensus, on a oublié
lÕidentité du festival »80.
Cette identité est composée des dix-sept acteurs culturels
impliqués dans novart bordeaux. Or, le visuel de l'affiche ne
représente pas la pluralité. Du reste, faisons remarquer que ce
visuel a été choisi sur une banque de données d'image par
le graphiste de la Ville de Bordeaux . Comme pour le titre
donné à la manifestation, le choix du visuel a été
fait à l'interne, au sein du service communication de
la Ville de Bordeaux. Une décision sans appel, puisque les
acteurs culturels ont découvert pour la première fois
l'identité visuelle du festival lors de la conférence de
presse, novart bordeaux en septembre 2002. En revanche, les porteurs
de projets, même s'ils regrettent le manque de concertation font
appara»tre leur satisfaction
« L'association manque de moyens financiers et humains,
nous n'aurions pas pu produire des documents de communication d'aussi bonne
qualité ».
80 Entretien avec l'un des acteurs culturels
interrogés.
Trois représentants de structures culturelles ont fait
remarquer quelques lacunes dans les documents de communication mis à
disposition du public. Ç Nous avons dü nous battre pour obtenir ces
modifications È. D'autre part, le mode de diffusion des programmes ne
remporte pas l'adhésion des chargés de communication. Cent mille
calendriers ont été mis à disposition du public alors que
cinq mille programmes distribués au compte-goutte étaient
à disposition dans les lieux novart bordeaux.
Le choix des partenaires informatifs ne fait pas
l'unanimité. D'une part tout au long de l'année, les structures
culturelles travaillent en collaboration avec les médias, partenaires et
d'autres part parce qu'ils n'ont pas eu un retour remarquable en termes de
relations presse. Ç Nous aurions aimé un partenariat
national, cela nous aurait beaucoup plus servi È. En revanche, en
ce qui concerne les porteurs de projets, les partenariats informatifs ont
été largement appréciés. Ç Nous avons
recu des retours presse inespérés È.
Pour ce qui est des relations presse, d'un côté les
acteurs culturels font remarqué leur soulagement quant à la
charge de travail dont l'agence Canal com les déleste.
Soulignons cependant, une certaine méfiance par rapport
à cette agence. Canal com s'occupe en effet des relations
presse pour l'Opéra de Bordeaux, c'est la raison pour laquelle
l'agence ne remporte pas l'adhésion des acteurs culturels
indépendants qui voient souvent d'un mauvais Ïil le rôle de
Canal Co m dans novart bordeaux. C'est un discours que nous
avons souvent rencontré et qui ne fait que souligner le manque de
communication et une certaine tension entre les différents acteurs du
festival.
Les acteurs culturels se sentent en général,
à l'écart des décisions prises en termes de communication
et ne se reconnaissent pas dans l'identité visuelle du festival.
En revanche, les porteurs de projets sont plutôt favorables
aux décisions prises.
b) Novart bordeaux: quelles attentes des les acteurs
culturels?
L'objectif principal n'est pas de se faire conna»tre mais
de se faire reconna»tre à travers le festival, æêtre
reconnu comme acteur culturel à part entier qui fait profiter à
la ville d'une véritable dynamique artistique, tel est l'enjeu de la
participation à novart bordeaux de tous les acteurs culturels.
A travers ce festival, ils ont la possibilité de montrer ce qu'ils font
tout au long de l'année. Leur attente est donc claire : se faire
remarquer, ou maintenir leur statut déjà
acquis. Novart bordeaux serait-il une épreuve
pour les acteurs culturels ? Les subventions allouées par la Ville
de Bordeaux sont convoitées, elles font vivre les structures
bordelaises tout au long de l'année, c'est la raison pour laquelle s'est
installée une certaine compétition entre eux. Michèle
Robine parle de « jalousie », Xavier Quéron nous confie sa
satisfaction, si le TNT ne participe pas à la prochaine
édition du festival.
c) A quel point les structures independantes se sont senties
en concurrence avec les structures institutionnelles ?
Le plus souvent, les lieux institutionnels ont accueilli les
têtes d'affiche de novart bordeaux. Le public s'est
familiarisé de cette fagon avec les nouveaux acteurs de la vie
culturelle bordelaise comme le Casino de Bordeaux ou la Base sous
Marine. L'aide pécuniaire de la mairie a permis aux structures
culturelles d'accueillir des spectacles qu'ils n'ont pas la possibilité
de montrer tout au long de l'année. Pour le TNT l'aide la plus
importante attribuée par la Ville de Bordeaux est de 22 500 euros. Pour
les porteurs de projets, novart bordeaux représentent une
véritable aubaine. Les Grandes traversées
bénéficient d'un budget important. En revanche, les acteurs
culturels en général regrettent le manque de moyens techniques.
Le festival représente une charge de travail plus importante compte tenu
de la cadence des spectacles, en revanche le matériel et les moyens
humains restent les mêmes.
Nous pouvons d'ores et déjà affirmer que les
acteurs culturels ont souffert d'un manque de moyens logistiques. L'entraide
s'est révélée positive lorsque les acteurs culturels ont
déjà travaillé ensemble.
Même si novart bordeaux fédère les
énergies cela ne signifie pas que les acteurs culturels
fédèrent eux-mêmes leurs propres moyens ou s'aident
mutuellement.
Officiellement ; seulement deux projets ont été
montés en collaboration par les acteurs culturels organisateurs
- Le Zoobizarre / Musique de Nuits / La Rockschool de Barbey
- Ma / Le Glob' théâtre
Rockschool de Barbey et Musique de Nuit Diffusion
font appara»tre un constat négatif de cette collaboration.
L'artiste phare de leur soirée musique électronique
organisée en collaboration avec Musique de Nuit et le
Zoobizarre n'est pas venu.
En revanche, les deux autres projets remportent
l'adhésion de leurs organisateurs, une expérience à
renouveler selon eux. Pour autant, remarquons que pour Ma, la
représentation du spectacle au Glob'théâtre n'a pas servi
ses intérêts: une grande partie du public pensait assister
à un spectacle du Glob'théâtre.
2- Evaluation dynamisme des structures depuis
participation à novart bordeaux. a) les
bénéfices directs
Tous les acteurs culturels sont tous d'accord sur ce point:
novart bordeaux a amené un nouveau public. Pour autant, les
structures, n'ont pas réellement tiré partie de cette
opportunité pour se faire conna»tre du public.
Pour les structures présentant leur propre
création, aucun diffuseur n'est venu à leur spectacle, pour
autant ceci constitue une des attentes principales du festival novart
bordeaux.
Le cas Open Doors Open Eyes / Les Grandes
Traversées / Bordeaux Jazz Festival:
Ces manifestations ont remporté un franc succès
auprès du public. Avec une dynamique interractionniste, qui cherche
à impliquer le public, l'échange entre le public et l'artiste,
entre les personnes assistant au spectacle a crée une réelle
dynamique de festival et a rempli les objectifs que s'étaient
fixés les organisateurs: faire réagir le public et créer
une réelle dynamique d'échanges.
b) Une action culturelle dynamique de la part des
structures?
Les acteurs culturels indépendants, qui ont
participé aux entretiens ont des statuts trés divers. Le
cinéma Jean Vigo fonctionne comme un cinéma traditionnel, propose
des projections dans des lieux insolites en été depuis
déjà quelques années. Ce projet n'a pas de lien avec
novart bordeaux.
Aucun des acteur culturel interviewé pense avoir une
activité plus importante depuis novart bordeaux. Mais
le dynamisme de ces structures est dépendant de l'argent dont elle dis
pose pour faire vivre l'association. Le Glob' théâtre a
par exemple annulé sa programmation d'avril. Le TNT n'a pas
présenté de spectacles depuis novart bordeaux. En
revanche pour Musique de Nuit, le Zoobizarre, Ma,
aprés un début d'année difficile, ces associations se
portent bien.
Quant aux porteurs de projet, leurs actions se poursuivent.
L'enjeu à long terme pour Open Doors Open Eyes est de
s'installer dans un lieu pour que l'association devienne aussi un acteur
culturel dans le domaine des arts plastiques.
En termes de fréquentation, pour les structures
culturelles bordelaises, le public n'a pas été fidéle.
Selon leur source, ce serait toujours leurs publics d'habitués qui
fréquenteraient leurs spectacles. Pour novart bordeaux, le
cercle d'habitués avait en effet largement contribué à
remplir les jauges avec le bouche-à-oreille.
3- Role de la Ville de Bordeaux dans la
dynamique du festival.
a) Une aide et une action prolongées de la part de la
mairie de Bordeaux?
La Ville de Bordeaux n'est pas la seule
collectivité à aider les acteurs culturels bordelais. En
revanche, la territorialisation conduit à une action plus importante des
villes dans le secteur culturel. C'est pourquoi, les subventions de la ville de
bordeaux se multiplient dans le domaine de la culture. En
général, les acteurs culturels comptent sur cette aide, mais
n'ont pas remarqué depuis novart bordeaux une hausse des
subventions pour leur projet. En revanche, le dialogue avec la Ville de
Bordeaux est plus ouvert. La Ville de Bordeaux a du reste
épongé les dettes du TNT alors en faillite.
En termes de dynamisme, les effets du festival ne sont pas
réellement mesurables. Seule evidence, un dialogue avec la mairie qui se
veut plus ouvert, le discours vers la concertation est-il entame ?
b) Un espace possible pour le marché du spectacle
?
Le noyau strategique nÕa pas pour objectif
affiché de faire la promotion des artistes bordelais. En revanche, cette
dynamique peut sÕimposer au fils des ans. La Ville de bordeaux
ou du moins lÕassociation novembre à Bordeaux nÕa
pas mis en place de moyens en vue dÕattirer les responsables de
festivals les diffuseurs dÕautres regions.
Naturellement , certains professionnels ont assisté
à certains spectacles. Pour Open Doors Open Eyes,
lÕobjectif pour lÕannée prochaine est de faire venir des
res pensable de galeries, des critiques d'art en vue de créer une
dynamique de promotion des artistes. Pour dÕautres suite à
novart bordeaux, des artistes ont pris contact avec eux pour
participer au festival dans le cadre de leur probable participation,
nÕétant pas sélectionnés, ces artistes joueront
Ç en off È. LÕinitiative de promotion des artistes est
donc laissée à la libre appreciation des acteurs culturels. Mais
déjà se crée une dynamique dÕattraction exploitable
par le noyau strategique.
Conclusion
Il appara»t que les structures culturelles
bordelaises ont moins tiré partie de l'effet novart bordeaux
que les associations portant un événement rattaché
à novart bordeaux.
Dans l'ensemble les structures culturelles ont
collaboré à la communication de novart bordeaux avec
une certaines réticence, ceci pose un problème de
communication interne : Un manque de confiance envers le noyau
stratégique.
Novart bordeaux a permis de facilité le
dialogue avec la Ville de Bordeaux, mais n'a pas facilité la mise en
place de projets pendant l'année pour les structures culturelles.
En revanche, les porteurs de projets ont totalement profité de
l'effet novart bordeaux. Plus tard, un espace pour le marché
du spectacle est possible et profitable pour l'image du festival, si le
noyau stratégique s'y intéresse.
IV- PRECONISATIONS PROFESSIONNELLES
Nous avons axé notre conseil autour de deux dimensions la
communication avec le
public, et la communication interne entre les acteurs
culturels et le noyau décisionnel. Ces préconisations ont pour
but d'améliorer les résultats de novart bordeaux en
termes d'image et de dynamique novart bordeaux pour les structures
(indépendantes) participantes à travers notamment une
participation plus forte du public en tant que véritable acteur du
festival.
Nous nous sommes appuyés sur les dix règles de
lancement d'un événement de Thierry LIBAERT, pour vérifier
les ligne d'améliorations à apporter au festival.
Il ne s'agit pas d'appliquer des méthodes qui
relévent de la communic ation d'entreprise à un
événement artistique. Il reste cependant possible de s'y
référer compte tenu de son caractére
généraliste, nous nous appuierons donc sur ces principes en les
adaptant à notre objet d'étude.
81
Les dix principes d'un lancement d'é vénement
réussi de Thierry Libaert
1- L'événement résulte
d'une démarche participative, des communicants locaux
ou internationaux ont participé à son organisation.
2- Le management au plus haut niveau de
l'entreprise y intervient.
3- Les discours ne sont pas uniquement
ascendants .
4- Les discours ne sont pas invariablement
positifs
5- Le public repart avec des
documents
6- Une large place est réservée
au débat
7- L'événement est convivial. Les
échanges d'expériences sont nombreux. Des prises de contacts
s'effectuent.
8- L'organisation matérielle est
impeccable.
9- Des expériences externes à l'entreprise sont
présentées
10-L'accent est mis sur la durée et le
suivi du plan.
D'autre part nous nous appuierons sur les 3 enjeux clefs que
représente un festival artistique selon René Rizzardo :
- Il promeut la diffusion de l'art
- C'est un espace d'échange social - Il
est vecteur d'image pour la Ville
A) La communication avec le public, vers la
reconnaissance de novart bordeaux.
1- Un manque de lisibilité du festival
Au cours de notre étude et de nos diverses observations
de novart bordeaux sur le terrain, nous avons pu constater que
durant toute la durée du festival, la ville entière était
aux couleurs de novart bordeaux. Sucettes d'abris bus, affichage
4X3, calicots, la mairie a mis à
81 Thierry LIBAERT, Op. Cit. Page 167.
disposition ses lieux dÕaffichage. Sur place, certaines
structures affichaient le logo novart bordeaux, dÕautres se
contentaient dÕun tissu de couleur violet qui explicitait leur
participation au festival. Pendant ce mois de novembre, novart
bordeaux, a investi les murs des structures culturelles. Il est donc
nécessaire que le public reconnaisse lÕappartenance du lieu
à novart bordeaux. Il sÕagit en effet dÕassocier
le lieu du spectacle à lÕidentité de novart
bordeaux.
DÕautre part, aux environs des lieux, au cune
indication ne permettait de repérer le lieu du spectacle. Il y a donc un
manque de lisibilité sur place. Compte tenu que le festival a
touché un public large, pas toujours habitué à frequenter
les salles de spectacles, bordelais ou pas, il est essentiel de faire ce
travail.
4 La participation du lieu à novart bordeaux
nÕest pas assez explicite
4 La signalétique autour du lieu nÕest pas
uniforme et pas toujours explicite.
Nous préconisons une visibilité plus nette, et ce
à travers :
4 Une uniformisation et une présence plus
forte de l'identité de novart bordeaux sur le lieu du spectacle
(lieu de la Ville de Bordeaux, ou lieu appartenant aux acteurs culturels
organisateurs de la manifestation).
4 Une signaletique plus importante, autour des lieux de
spectacles et sur les axes d'acces au lieu.
Meme si la ville etait aux couleurs de novart bordeaux,
nous avons remarque quÕun grand nombre de personnes ne connaissaient
pas novart bordeaux.
4 Les affiches nÕont été diffusées
que dans la Ville de Bordeaux.
? Selon la majorité des chargés de communication
des organisateurs des structures indépendantes, la communication
visuelle manque de lisibilité, l'information n'est pas correctement
relayée.
? Les pré-programmes (calendriers), disponibles dans
les lieux culturels n'ont été édités, rappelons-le,
qu'au nombre de cent mille, les programmes qu'à cinq mille exemplaires,
payants, disponibles dans les structures culturelles participantes à
novart bordeaux.
En termes de communication, cela signifie que ces programmes
s'adressent à deux types de publics:
- Les pré-programmes s'adressent aux personnes qui ne
connaissent pas novart bordeaux.
- Les programmes s'adressent au public qui a déjà
vu un spectacle novart bordeaux et qui souhaite assister à
d'autres spectacles.
Ceci reléve d'une stratégie qui stratifie les
publics, d'autre part les véritables programmes n'ont été
tirés qu'à 5000 exemplaires. Un chiffre trés bas puisque
novart bordeaux a accueilli pas moins de 20 000 spectateurs.
? Un travail de fond sur le caractère informatif
des affiches, ou la disposition de l'information en vue d'améliorer la
lisibilité de l'affiche.
? Une ré-uniformisation de l'affichage
(étendre l'affichage à la Communauté Urbaine de
Bordeaux).
?Un seul programme gratuit, avec une plus large diffusion
(gratuite), une information simple, et lisible.
2-Un espace d'échanges
Le festival novart bordeaux est bien plus qu'un
ÇlabelÈ comme les Ç Scénes d'été
en Gironde È, créé par Conseil Général
qui regroupe les festivals qui rythment les étés
des Girondins. Même si novart bordeaux n'a pas de
réelle philosophie à faire partager comme
c'est le cas pour Les Nuits atypiques de Langon ou
son prédécesseur Sigma par exemple, il se
caractérise par un concept nouveau et fort (fédérer
dix-sept acteurs culturels) qu'il doit faire partager à travers
l'expression de sa personnalité car une bonne partie du public ne sait
pas ce qu'est novart bordeaux.
?Le festival ne possède pas de lieu véhiculant sa
propre personnalité et peut être plus tard sa philosophie, ou le
public peut s'imprégner de l'esprit du festival.
Nous proposons:
? Un lieu fédérateur qui appuie la
personnalité de novart bordeaux.
Si le but est de faire découvrir les différentes
expressions contemporaines, pourquoi ne pas faire de ce lieu l'étendard
du festival novart bordeaux. Selon les 10 principes de lancement d'un
événement, la convivialité fait partie des conditions
à remplir à la réussite d'un événement. De
la même facon, selon René Rizzardo, un festival est un lieu
d'échanges. Ce lieu aurait donc la double fonction de rassembler le
public de novart bordeaux , et de transmettre et diffuser la
personnalité de novart bordeaux.
? Une certaine neutralité.
Nous avons vu dans l'analyse de presse que l'initiative de la
création de novart bordeaux était fortement liée à
la ville. De ce fait, nous privilégions un lieu qui représente
plus les acteurs culturels que la Ville.
? Un lieu convivial qui facilite l'échange entre
le public.
Il est vrai que la convivialité résulte plus des
gens que des lieux. On se souvient tous de la Ç Sigmamirte È
sorte de restaurant éphémère qui accueillait le public de
Sigma. Un concept s'en inspirant serait une facon de réunir le
public et l'on peut réfléchir à un concept de bar ou de
restaurant dans l'esprit de novart bordeaux.
? Un lieu qui facilite l'échange entre le public
et l'art (dont on fait la promotion).
Nous pensons donc à un lieu animé, qui dans le
prolongement des spectacles proposés par novart bordeaux
apporte une certaine dynamique tout au long du festival à travers
des débats, des projections, des soirées inédites en off
avec les artistes...Il y a là toutes une série de propositions
à faire en fonction de la couleur artistique de novart bordeaux 1
autour de la dynamique des dix-sept acteurs culturels.
B) Ville de Bordeaux et acteurs culturels bordelais, un
travail en commun pour un festival de qualité.
1-La communication du festival, vers la
concertation.
Nos entretiens ont révélé que les acteurs
culturels organisateurs n'ont pas été tenus au courant en ce qui
concerne la communication. Une réunion début Septembre a
informé les différents acteurs des choix en termes de
communication: (présentation programme, choix du logo, choix du visuel)
qui représentent l'identité visuelle du festival. De la
même facon, les acteurs culturels indépendants ont du se Ç
battre È, comme le dit un des chargés de communication
interrogés pour que soit indiqué sur le plan novart bordeaux
le nom de toutes les structures.
? Les structures culturelles indépendantes qui
représente plus de 60% des organisateurs de novart bordeaux ne
se sont pas sentis écoutées.
? La majorité des organisateurs interrogés
ne se retrouvent pas dans l'identité visuelle de novart
bordeaux.
Ceci a pour conséquence d'entra»ner un manque
de confiance envers le noyau stratégique. Nous préconisons
donc: Une écoute plus favorable de la part du noyau
stratégique à travers des réunions d'informations et de
travail autour des besoins et des choix en termes de communication et une
circulation de l'information
2- Dix-sept acteurs culturels, fédérer les
énergies diverses pour affirmer la personnalité de novart
bordeaux .
Nous avons remarqué au cours de nos entretiens des
tensions entre les différents acteurs culturels. Les acteurs culturels
indépendants se sentent en competition, il leur faut prouver le bien
fondé de leur démarche artistique et leur rTMle culturel et
social dans la ville. Envisager des projets artistiques en commun peut etre
dangereux. En revanche, envisager une soirée de clTMture qui
mêlerait toutes les dynamiques dans un lieu dÕéchanges
serait une belle demonstration de ce qui fonde la personnalité de
novart bordeaux : les acteurs culturels bordelais.
Une soirée de clTMture sous le signe d'un
theme commun aux expressions contemporaines qui donnerait lieu à
l'expression de la pluralité de chaque acteur
impliqué.
3-Ville de Bordeaux, un travail sur l'année
pour conserver les bénéfices de novart bordeaux.
On a trop souvent dit de novart bordeaux que
cÕétait Ç un coup de pub È de la part de la Ville
de Bordeaux. Comme nous lÕavons conclu, novart bordeaux a
renforcé très favorablement lÕimage de la Ville de
Bordeaux. Mais la prudence est de mise !
La Ville de Bordeaux se doit de poursuivre son action en
faveur de la creation, éviter les faux-pas pour définitivement
enterrer son image passéiste en termes de politique culturelle. Comme le
fait remarqué Thierry Libaert, lÕaccent est mis sur la
durée et le suivi du plan.
Les bons résultats en terme de retour dÕimage
doivent etre pérennisé par une action qui sÕinscrit dans
la durée.Si réellement la ville veut redorer son image en terme
de politique culturelle, il semble logique quÕelle soutienne tout au
long de lÕannée ses partenaires qui font partie de sa refonte en
termes de politique culturelle. Si la Ville a choisi de mettre sous les
projecteurs, ces acteurs culturels locaux indépendants, cela
résulte bien dÕun choix. Le TNT était cette
année en très grande difficulté, la Ville de
Bordeaux lÕa aide à éponger ces dettes. Plus que le
soutien financier, la Ville se doit d'être à
lÕécoute, et de collaborer avec les acteurs culturels
quÕelle soutient pendant novart bordeaux et trouver un terrain
dÕentente entre ses objectifs politiques et ceux des structures
culturelles en vue dÕune part de retrouver une certaine clarté et
efficacité dans sa politique culturelle et dÕautre part
réduire les conflits, avoir un dialogue plus franc avec les acteurs
culturels locaux.
CONCLUSION :
Dans ce travail, nous nous sommes efforcée de
recueillir l'information aupres de tous les acteurs concernés par la
création du festival novart bordeaux. S'il est une conclusion
évidente, c'est que les enjeux de communication des festivals
artistiques n'ont pas véritablement évolué mais se sont
révélés.
Les festivals artistiques représentent des
événements à forte valeur ajoutée en termes
d'image. A travers la première édition du festival novart
bordeaux, et en contrepoint de Sigma, nous avons pu nous rendre
compte combien la création d'un festival rattaché à une
municipalité releve d'un acte planifié en termes de politique et
d'image. Sigma était un succés inattendu, novart
bordeaux un succés programmé.
Nous avons du reste, vérifié à travers
notre analyse de presse combien novart bordeaux a profité
à la Ville de Bordeaux. En revanche, le discours positif
entretenu dans la presse ne vaut qu'à court terme, au moment o0
novart bordeaux fait partie de l'actualité. Le décalage
entre le discours positif de la presse et la réalité vécue
du public qui ne reconna»t pas le rTMle de la Ville de Bordeaux
vient moduler ces bons résultats.
En tant que future professionnelle, cette étude m'a
permis de mesurer les limites d'un festival artistique en termes de promotion
et d'image. Pain béni en 2002 pour la Ville de Bordeaux, la
réussite de novart bordeaux en terme d'image ne tient pas
qu'à une communication bien menée mais à
un travail de longue haleine. La communication accompagne
l'événement artistique, les enjeux d'image ne doivent pas
supplantaient les enjeux de l'art ( sensibilisation artistique,
dialogue...) Pour Frangoise Taliano de Garets, un festival est
d'abord l'étendard de la vie culturelle d'une cité. Photographie
des arts contemporains, novart bordeaux est aussi une photographie de
la vie culturelle locale. C'est la raison pour laquelle, à long terme,
il est peut-être judicieux de mettre en avant les nouvelles mesures de la
mairie en termes de politique culturelle.
Novart bordeaux: quels impacts en termes de
communication et de promotion? En contrepoint de Sigma,
et à travers une approche de novart bordeaux : jusqu'oU la
communication d'un festival artistique sert l'image d'une ville et
les acteurs culturels indépendants qui y sont associés
? Annexes du mémoire présenté pour
l'obtention du D.U.T. Communication d'entreprise Cycle initial
2002-2003
Présenté par Sous la direction de
Maryline VACHET Isabelle COUSSERAND
(Septembre 2003) François PARROT
I.U. T. MICHEL DE MONTAIGNE - BORDEAUX 3
Département Information -Communication
1 Filière Communication d'Entreprise 1, rue
Jacques Ellul 33 080 B ORDEAUX Cedex
Tél. 05 57 12 20 16 - Fax.
05 57 12 20 39
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