EVALUATION DE LA PRATIQUE TRANSFUSIONNELLE
AU RWANDA
Mémoire présenté par Fulgence
Nzabintwali (Centre National de
Transfusion Kigali)
Master complémentaire en Médecine
Transfusionnelle.
Promoteur : Professeur Etienne Dupont
Année académique 2007- 2008.
|
Remerciement
Que mon épouse et mes enfants trouvent ici l'aboutissement
de leurs encouragements !
Je témoigne ma reconnaissance au Professeur Etienne Dupont
qui a accepté d'assurer la direction de ce travail. Sa
disponibilité et ses conseils ont contribué
énormément à sa réussite.
Mes remerciements s'adressent à tout le corps
professoral du Master Interuniversitaire en Médecine transfusionnelle
pour le bagage intellectuel fourni durant la période de notre formation
sans oublier les autres professionnelles de lieu de stage y compris les
secrétaires académiques pour leurs soutiens de toutes sortes.
Que DR Nkurunziza Jean soit remercié pour les documents et
conseils sans quoi ce travail ne serait pas réalisé !
Bref, que toutes les personnes qui, de près ou de loin,
ont contribué à la réalisation de ce travail trouvent ici
mes sincères remerciements.
Je ne peux pas terminer sans remercier mes compagnons de
classe.
TABLES DE MATIERES
|
|
Table de garde
|
1
|
Remerciements
|
2
|
Table de Matière
|
3
|
Liste des abréviations
|
4
|
INTRODUCTION.....................................................................................
|
.5
|
I . Administration du sang au niveau national
(CNTS)...............................
|
............7
|
II. Organisation et gestion du CNTS
(Kigali)........................
|
...............................8
|
III. Donneurs : Evolution de la séroprévalence des
infections transmissibles..................10
IV. Indications de la
transfusion......................................................................13
V.
Discussion.............................................................................................15
VI. Perspectives
.........................................................................................17
VII.
Bibliographie.......................................................................................18
VIII. Listes des Annexes
.............................................. ........................ ....
19
LISTE DES ABREVIATIONS
CDC : Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta GA
CNTS : Centre National de Transfusion Sanguine
CRTS : Centre Régional de Transfusion Sanguine
CTS : Centre de Transfusion Sanguine
EDS : Etude Démographique de Santé
HBV : Virus de l'Hépatite B
HCV : Virus de l'Hépatite C
HIV : Virus d'ImminoDéficience Humaine
Med Interine : Medecine Interne
OMS/Afro : Organisation Mondiale de la Santé/ Bureau
régional de l'OMS pour l'Afrique
PEPFAR : President's Emergency Plan for AIDS Relief
RDC : République Démocratique du Congo
SIDA : Syndrôme de l'ImmunoDéficience Acquis
SOP : Standart Operating Praticol
INTRODUCTION
La transfusion au Rwanda, pays relativement petit (26.338
Km2 ; 8.2 00.000 hab) , en voie de développement
présente des caractéristiques qui le différencient de
celles d'un certain nombre de pays africains.
Centralisation (un CNTS et deux Centres
régionaux ) : cet objectif a été atteint grâce aux
distances peu importantes et un équipement de véhicules
financé grace à l'aide de la Belgique (particulièrement de
Liège), du Luxembourg et actuellement des USA.
Ethique du don de sang, le Rwanda a
été fortement influencé par la Belgique car contrairement
à la plupart des pays Africains, le système transfusionnel est
devenu entierement bénévole et anonyme ; le don de remplacement a
pu être entièrement supprimé dès 1985, l'auto
suffisance étant atteinte notamment grâce à un sentiment de
solidarité nationale qui est très forte au Rwanda. La supression
du don de remplacement a été facilitée par la gratuite
intégrale de la transfusion pour le malade grace à l'introduction
d'un système de Sécurité sociale combinant l'intervention
de mutuelles et du Ministère de la Santé.
Maladies infectieuses transmissibles par le
sang, la situation est relativement favorable malgré le drame
du génocide (1994) qui a détruit temporairement le système
sanitaire.
Beneficiant de beaucoup de régions montagneuses,
l'incidence de la malaria y est moindre que dans la majorité de pays
africains. Cette tendance a été favorisée par
l'introduction de système de prophylaxie (pulverisation
intradomiciliaire, moustiquaires imprégnées ...).
Quant au SIDA, la situation très préoccupante
(en 1985 , 13,5% des donneurs HIV+ ) dans la décennie 1985 - 1995 s'est
remarquablement améliorée (moins d'1% actuellement) grace
notamment à l'aide americaine qui finance le dépistage et le
traitement de la population . Il faut également insister sur le fait que
le citoyen rwandais bénéficie du remboursement des soins
grâce au système des mutuelles.
Marqueurs infectieux pour la sélection des
donneurs : elle a appliqué dès 1976, à
l'ouverture du CNTS le dépistage systèmatique du HBVet de la
syphilis, celui du HIV ayant débuté dès 1985. Celui de HCV
n'a été introduit qu'en 1999.
Le présent travail évalue certaines
caractéristiques des donneurs sur la période de 2000 à
2006. Il est basé sur des données extraites des rapports annuels
que publie le Ministère de la
Santé ainsi que sur l'enquête périodique
de l'OMS1. Notre situation centralisée explique la raison
pour laquelle des données précises sur le diagnostic des malades
n'ont pu être obtenues. Il a analysé les caractéristiques
suivantes :
I. Administration du sang au niveau national.
II. Organisation et gestion du circuit de collectes.
III. Caractéristiques des donneurs de sang ; notre
étude se concentre sur divers paramètres affectant la
séroprévalence du VIH, VHB, VHC et de la syphilis.
IV. Indications de la transfusion : nous n'avons pu avoir
accès aux données de diagnostics spécifiques correspondant
aux services d'hospitalisation.
1 Nkurunziza J., Base mondiale de données
sur la sécurité des dons de sang (GDBS) 2006, Collecte de
données pour la période janvier 2006-décembre 2006
Rwanda, Kigali, février 2007, 14p (ANNEXE N° 5)
I. ADMINISTRATION DU SANG AU NIVEAU NATIONAL (CNTS) 2,
3,4,5
La situation ayant évoluée très rapidement
sur une brève période sera présentée sous le mode
historique.
· Le programme de transfusion sanguine a commencé
en 1976 sous forme d'un projet de la Croix Rouge Rwandaise. Il a
été financé par la Croix Rouge de Belgique
(Coopération inter-Croix Rouge) en accord avec le Ministère de la
Santé et un Centre National de Référence fut crée
à Kigali. Il y avait quatre CTS (Kigali, Ruhengeri, Butare et Rwamagana)
jusqu'à 1985, nombre qui est passé à 6 en 1986 (Kibuye et
Gisenyi).
· Pendant la guerre et le génocide de 1994
à 1995 le service s'arrêta de fonctionner.
· La réhabilitation fut possible en 1995-1996
grâce au support de la Croix Rouge de Belgique, de l'OMS et de l'Union
Européenne. Les CTS furent pendant cette période, réduits
à 3 (Kigali, Butare, Ruhengeri) et dès 1997, les activités
de transfusion retrouvèrent le niveau de 1993.
· En 1999, l'Union Européenne et la Croix Rouge
de Belgique ayant arrété leur intervention, la Croix Rouge
Rwandaise transféra sa responsabilité sur le Ministère de
la Santé et le CTS de Kigali qui devint CNTS déménagea
dans un nouveau bâtiment construit avec l'assistance du Luxembourg. Les
autres centres Butare, Ruhengeri devinrent des Centres Régionaux (CRTS)
auxquels se sont s'ajoutés des centres dits de « dépôt
» (Rwamagana, Gihundwe, Karongi).
· En 2005, l'aide américaine fournie par le
CDC/PEPFAR renforça le programme national.
· En mai 2006, un arrêté du
Ministère de la Santé définit la politique nationale de
transfusion sanguine (Annexe N°1) complété
en 2007 par une loi apportant des précisions sur les missions,
l'organisation et le fonctionnement du CNTS (Annexe
N°2).
2 Ministère de la
santé, Politique nationale de transfusion sanguine,
Kigali mai 2006, 16p
3 Ministère de la
santé, LOI N° 26/2007 DU 27/06/2007 portant
création, missions, organisation et fonctionnement du CNTS, Kigali
le 27 juin 2007, 17P.
4 Ministère de la
santé, rapport annuel 2003 : la sécurité
transfusionnelle, Kigali 2004, p48-51
5 Ministère de la
santé, rapport annuel 2006: transfusion sanguine, Kigali
mars 2007, p75-81
II. ORGANISATION ET GESTION DU CNTS (Kigali)
6,7,8,9,10
+ La direction du CNTS est assurée par
un Directeur ( habituellement un médecin), contrôlé par une
tutelle comportant le Ministère de la Santé et un Conseil
d'Administration. Un rapport d'activité appelé Contrat de
performance doit leur être fourni. Ce Directeur assure la direction des
Centres Régionaux à la tête desquels se trouvent
également des médecins directeurs. Ces centres régionaux
assurent essentiellement une activité de collecte, les examens
biologiques se faisant uniquement à Kigali. Après
libération, les poches de sang retournent aux divers centres
régionaux et de dépôt pour être distribuées
aux centres hospitaliers.
+ Nos collectes (433 sites ; minimum 100
donneurs) assurent la totalité de l'approvisionnement en sang de notre
pays. Elles sont en croissance malgré le fait que pour l'instant seules
deux collectes annuelles soient pratiquées par site (fig1 et
2 ). Elles se font principalement dans le milieu rural (8 fois plus de
dons en milieu rural qu'en milieu urbain ) où des bâtiments
d'État sont mis à disposition et dans les écoles. Ce choix
est guidé par souci de sécurité. Kigali fournit 58% des
dons, suivi de Butare 24% et de Ruhengeri 18%. Le niveau de fidélisation
n'est pas encore optimal. En 2006, 57,4% de nos donneurs étaient
réguliers (défini par le fait qu'ils avaient fait au moins deux
dons ). Il faut signaler que 77,2% des dons provenaient de sujets masculins.
Cet état de fait peut s'expliquer par le fait que les femmes ont des
grossesses multiples (5 enfants en moyennes) et peuvent souffrir de carence
martiale.
6 Ministère de la santé, LOI N°
26/2007 DU 27/06/2007 op cit, 17P
7 Ministère de la santé, Rapport annuel
2003 op cit, p48-51
8 Ministère de la santé, Rapport
annuel 2004 : la sécurité transfusionnelle, Kigali 2005,
p12-14
9 Ministère de la santé, rapport annuel
2006, op cit 2007, p75-81
10 Nkurunziza J., Base mondiale de données
sur la sécurité des dons de sang (GDBS) 2006, Collecte de
données pour la période janvier 2006-décembre 2006
Rwanda, Kigali, février 2007, 14p (ANNEXE N° 5)
Fig 1 : Evolution du nombre de dons
Cette figure montre que le nombre de don augmente chaque
année.
Fig 2 : Répartition des dons selon le lieu de
collecte de sang (Ecoles principalement en zone urbaine )
4
Cette figure nous montre un double message ; d'une part nos
donneurs proviennent en milieu
Rual
3
rural d'autre part les écoles essentiellement du milieu
urbain (ou semi-urbain) sont bien
Ece
0
représentées.
III. DONNEURS : EVOLUTION DE LA SEROPREVALENCE DES
INFECTIONS TRANSMISSIBLES
III.1.HIV (Fig3)
Cette figure montre la diminution remarquable de la
séroprévalence HIV malgré le génocide qui explique
la poussée observée en 1995. Elle est liée à des
campagnes de sensibilisations efficaces et à la trithérapie qui
est généralisée.
III.2. HBV (Fig4)
Cette figure montre que la séroprévalence HBV reste
fixée à des valeurs de l'ordre de 3%.
III.3. HCV (Fig5)
Cette figure montre qu'en dépit de fluctuations
difficilement explicables, la situation s'est fixée à un niveau
de 1%.
III.4.SYPHILIS (Fig6)
Cette figure montre que la poussée de syphilis en 1995
attribuable selon toute vraisemblance à la guerre s'est
stabilisée.
Tableau 1 : Evolution des marqueurs biologiques : analyse
statistique (Chi2 )
Année
|
2000 (n=22.975)
|
2001
(n=26.656)
|
2002 (n=27.933)
|
2003 (n=30.786)
|
2004 (n=28.777)
|
2005 (n=37.848)
|
2006 (n=38.539)
|
P-val *
|
Marqueurs
|
HIV
|
%
|
1,6
|
1,2
|
1,0
|
1,0
|
1,3
|
1,1
|
0,85
|
< 0,0000
|
HBV
|
%
|
2,9
|
3,2
|
3,1
|
2,7
|
2,8
|
2,8
|
2,65
|
0,0002
|
HCV
|
%
|
2,1
|
1,9
|
1,7
|
3,1
|
2,2
|
1,4
|
1,25
|
< 0,0000
|
Syphilis
|
%
|
0,7
|
0,5
|
0,9
|
0,7
|
0,6
|
0,8
|
0,65
|
NS
|
Seuil de signification<0.05, NS : Non
significatif
Ce tableau montre qu'au cours du temps la
séroprévalence HIV et HCV se sont très significativement
réduites, ce qui n'est pas le cas de celle de HBV et de la syphilis.
Fig 7: Comparaison de la séroprévalence
chez les donneurs réguliers par rapport aux donneurs occasionnels
(« nouveaux »)
Cette figure montre que les donneurs réguliers, plus
altruistes et responsables constituent une population à moindre risque
que les occasionnels.
IV. INDICATIONS DE LA TRANSFUSION
+ La transfusion sanguine est pratiquée dans les 37
hôpitaux de districts et les 4 hôpitaux de
références. Il existe encore un certain manque de standardisation
car on observe une relative hétérogénéité
selon les hôpitaux sur le plan du volume transfusé, certains
hôpitaux utilisant 1,5 poche par patient alors que d'autres transfusent
jusqu'à 6 poches par patient. 11
Tableau 2 : Répartition des patients
transfusés selon le service ( 2006) 12
Pédiatrie
|
Méd Interne
|
Gynéco-Obstétrique (a)
|
Chirurgie
|
Autres
|
6.943
|
4.471
|
3.926
|
2.469
|
1.187
|
37%
|
24%
|
21%
|
13%
|
6%
|
(a) Surtout ruptures utérines.
Ce tableau d'interprétation difficile en raison de
notre mode de collecte de données ne nous permet pas de
différencier ce qui est lié à la malaria et à la
drépanocytose dans les services de Médecine interne et de
Pédiatrie. En outre, en ce qui concerne la Médecine, il
reflète selon nous, un phénomène nouveau lié
à l'introduction de traitement pour le SIDA et la TBC ; ces malades qui
mourraient par le passé sont maintenus à l'état chronique
et nécessitent des transfusions qui sont passées de 5% en 2003
à 24% en 2006.
Les complications obstétricales consomment 21% de nos
réserves de sang, en grande partie pour des ruptures utérines
nécessitant de grandes quantités de sang et associées
à un taux de mortalité très élevé. Le
Rapport de 2006 révele en outre : « Beaucoup de femmes ayant eu des
complications obstétricales avaient l'age de 45 ans et plus, ce qui
était un nouveau phénomène en transfusion sanguine.
Auparavant, c'étaient des affections tumorales (cancer du col etc. ) qui
étaient la cause principale de transfusion dans cette tranche d'age. Le
problème de transfert et d'accouchement à domicile sont
également les causes majeures de ces complications obstétricales
qui mettent la vie des femmes en grand danger ».
11 Nkurunziza J., utilisation du
sang dans les hôpitaux du pays en 2006, Kigali mars 2008 , 1p
(annexe N°3 )
12 Nkurunziza J., Ibidem 1p
Fig 8 : Evolution de la consommation de sang dans la
malaria
Cette figure montre que la consommation de sang pour la
malaria qui atteignait la valeur de 70% de nos réserves a pu être
réduite de moitié en espace de deux ans grâce aux mesures
de prophylaxie. ( Les décès d'enfants de moins de cinq ans ont
suivi la méme évolution favorable passant de 51% à
38%).
V. DISCUSSION
+ Notre travail montre que le système Rwandais
présente diverses caractéristiques en rapport avec sa
centralisation et son recrutement de donneurs bénévoles et
d'origine rurale. Ceci nous confère une sécurité
transfusionnelle satisfaisante, affirmation qui mériterait une
étude de suivi post transfusionnel. On sait néanmoins que ce type
d'approche est difficile même dans les pays à haut revenus.
+ Les tests de sélections sont vraisemblablement plus
fiables dans une structure centralisée, qui permet des économies
d'échelle, comme l'ont suggéré Field
et Allain 13 car ils sont réalisés par des
personnes expérimentées et bien équipés et
qu'aucune poche n'échappe au contrôle biologique comme cela se
passe parfois, en urgence dans les zones rurales dans certains pays
d'Afrique.
+ Nos donneurs sont dans l'entièreté
bénévoles et appartiennent de façon prédominants
à la classe rurale. En outre, nous collectons dans les écoles, ce
qui nous assure une réserve de recrutement importante pour le futur. Ce
dernier groupe est par ailleurs aisément accessible aux campagnes de
sensibilisation pour disposer de donneurs motivés et responsables quant
au caractère altruiste de la transfusion.
6. Étant pour l'instant en état
d'autosuffisance, nous ne devons pas faire appel aux dons de remplacement, plus
aléatoires pour le plan de la sécurité comme c'est le cas
dans beaucoup de pays africains.
+ Le Rwanda fait donc partie des 15 / 41 pays de la zone
OMS/Afrique du groupe A (Annexe N°4) ; il a mis en place
une politique de transfusion basée sur le don volontaire non
rémunéré à 100% , ce qui est supérieur
à la moyenne de 77,9%14.
+ Avec une relève très satisfaisante, et en
état d'autosuffisance, nous pouvons aborder pour l'instant des
problèmes récurrents de transfusion avec
sérénité. Est-ce dire qu'avec les besoins transfusionnels
qui vont augmenter en raison de la croissance des maladies chroniques que nous
soignons, nous ne risquons pas de pénurie dans le futur ? Le don
13 Field S.P and Allain .J.P
:Transfusion in sub-Saharan Africa: does a Western model fit? In Clin
Pathol.2007; 60: 1073-1075
14 Tapko,JB et al, : Status of
blood safety in the WHO/Africa region :report of the 2004 survey. WHO/regional
office for African. Brazzaville.2007, 35p
par 1000 habitants/an est de 4,7 unités est proche de
la moyenne de la zone OMS/Afrique ( 5,1 unités) groupe A, de loin
supérieur à la situation d'un pays comme la RDC (0,4
unités), mais insuffisant par rapport à des pays comme de la
Côte d'Ivoire et d'autres qui atteignent 10 unités ; la part des
volontaires réguliers de 57,4 % supérieure à la moyenne
africaine (50%°) est cependant rassurante. 15
+ L'amélioration de la sélection de donneurs qui
a été observée au cours du temps résulte
incontestablement de la diminution de la séroprévalence des
maladies transmissibles parmi eux. Les mesures préventives prises dans
la population générale et la trithérapie bien
appliquée peuvent constituer une explication. Les résultats de
1'étude du VIH en 1986 (17,8% en milieu urbain et 1,3% en milieu rural)
comparés à une deuxième étude en 2005 montrent des
valeurs en diminution remarquable surtout en milieu urbain (7,7% en milieu
urbain, et 2.2% en milieu rural ).16
+ Notre travail confirme que les donneurs réguliers
constituent la population de choix comme c'est le cas dans le groupe A de
l'OMS/Afrique. 17
+ Le sang utilisé l'est encore en majorité sous
forme de sang total non déleucocyté. Les concentrés
globulaires déplasmatisées sont réservées aux
poches pédiatriques, les moyens n'existant pas encore pour transfuser la
population adulte. Cette caractéristique qui différencie le
Rwanda avec les pays du groupe A de l'OMS/ Afrique est cependant la situation
qui prévaut dans beaucoup de pays d'Afrique18.
15 Tapko,JB et al, op cit
,35p
16 CNLS Rwanda :
http://www.cnls.gov.rw/vih_sida_rwanda.php,
consulté le 7/04/2008
17 Tapko,JB et al, Ibidem
,35p
18 Tapko, JB et al, Ibidem
,35p
VI . PERSPECTIVES
+ Il est évident que deux facteurs sont les
éléments constituant de la transfusion dans les pays occidentaux
en Europe et en Amérique du nord ( « Western model »
décrit par Field et Allain) : les ressources financières
très importantes et surtout les indications transfusionnelles
différentes.
+ Si les pathologies néoplasiques et
hématologiques affectant souvent les gens plus âgés
occupent une place croissante dans la transfusion des pays occidentaux, la
transfusion en région subsaharienne, concerne en majeure partie des
patients très jeunes (petits enfants avec la malaria, et la
drépanocytose ; jeunes femmes avec des drames obstétricaux). De
plus, si on excepte quelques régions comme le Rwanda où le
modèle centralisé a pu être introduit, la majorité
des pays africains fonctionnent, en raison des distances et les
difficultés de communications sur le modèle « Hospital Based
». C'est la raison pour laquelle Field et Allain préconisent une
attitude pragmatique tenant compte des réalités de terrain. Notre
proposition pour le Rwanda pour le futur de la transfusion serait :
o Mise en place de matériel d'information et
d'éducation pour les donneurs.
o Mise en place d'un système de prise en charge des
donneurs avant, pendant et après le don.
o Mise en place d'un système d'assistance aux donneurs
chez lesquels on a dépisté une infection transmissible par la
transfusion.
o Mise en place d'un système pour recueillir les plaintes
et observations des donneurs.
o Mise en place d'un système permettant la
traçabilité des patients faisant des réactions
aux transfusions et un système d'enregistrement des
réactions indésirables chez les
donneurs de sang.
o Mise en place de procédures standardisées
donnant des instructions pour le recrutement et la sélection des
donneurs, la collecte de sang et la prise en charge des donneurs.
o Mise en place de normes nationales pour, la conservation, le
traitement et la distribution du sang et des produits sanguins vers les
hôpitaux.
o Formation du personnel soignant aux techniques
d'économie de sang, aux alternatives de la transfusion, à la
prévention de l'anémie, en collaboration notamment avec des
programmes de lutte contre le paludisme et de santé maternelle et
infantile.
VII. BIBIOGRAPHIE
1. REVUE
Field S.P and Allain .J.P :Transfusion in
sub-Saharan Africa: does a Western model fit? In Glin
Pathol.2007; 60: 1073-1075.
2. MONOGRAPHIE
Tapko,JB et al, Status of blood safety in the
WHO/Africa region :report of the 2004 survey. WHO/regional office for African.
Brazzaville.2007, 35p.
Ministère de la santé,
Politique nationale de transfusion sanguine, Kigali mai 2006, 16p
Ministère de la santé, LOI
N° 26/2007 DU 27/06/2007 portant création, missions, organisation
et fonctionnement du CNTS, Kigali le 27 juin 2007, 17P.
Ministère de la santé, Rapport
annuel 2003 : la sécurité transfusionnelle, Kigali 2004,
p48-51.
Ministère de la santé, Rapport
annuel 2004 : la sécurité transfusionnelle, Kigali 2005,
p12-14.
Ministère de la santé, Rapport
annuel 2006: transfusion sanguine, Kigali mars 2007, p75-81.
3.TRAVAUX INEDITS
Nkurunziza Jean, Utilisation du sang dans
les hôpitaux du pays en 2006, Kigali mars 2008, 1p
Nkurunziza J., Base mondiale de
données sur la sécurité des dons de sang (GDBS) 2006,
Collecte de données pour la période janvier 2006-décembre
2006 Rwanda, Kigali, février 2007, 14p.
4. DOCUMENT ELECTRONIQUE
CNLS Rwanda :
http://www.cnls.gov.rw/vihsidarwanda.php,
consulté le 7/04/2008.
VII. ANNEXES
N°1 : Politique nationale de transfusion
sanguine.
N°2 : LOI N° 26/2007 DU 27/06/2007
portant création, missions, organisation et fonctionnement du CNTS.
N°3 : Utilisation du sang dans les
hôpitaux du pays en 2006.
N°4 : Liste des pays de la zone OMS/Afrique
en 2004.
N°5 : Base mondiale de données sur
la sécurité des dons de sang (GDBS) 2006, Collecte de
données pour la période janvier 2006-décembre 2006
Rwanda.
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