INTRODUCTION
Les campagnes de la province de l'Adamaoua sont
confrontées à la croissance démographique et spatiale,
incontrôlée, caractérisée par le
développement des formes d'habitats. Ce constat désolant donne
tout son intérét à l'étude de la morphologie de
l'espace habité par l'analyse de l'imagerie satellitaire de Mbang-Mboum,
Sabongari et Mambarang. La morphologie est l'une des méthodes d'analyses
utilisées pour détecter les formes construites des villes, des
villages et de l'habitat. C'est ainsi que se distingue la morphologie urbaine,
rurale, sociale, la morphologie de l'habitat etc. l'image satellitaire est
mieux adaptée à cette étude, car elle permet
d'appréhender dans espace, la forme et la structure des objets
constituant l'habitat. Dans cette étude, mention sera faite sur la
présentation physique et humaine du milieu, la description des diverses
formes de l'espace habité, et l'utilité de l'image satellitaire
dans cette étude.
DELIMITATION DU SUJET
Délimitation thématique
Notre sujet porte sur la morphologie de l'espace habité
à Mbang-Mboum, Sabongari, et Mambarang. Il est question pour nous de
décrire les diverses formes de l'habitat et les facteurs qui expliquent
les différentes formes de ces habitats.
Délimitation spatiale
Le cadre spatial de notre recherche est la partie
septentrionale du Cameroun, notamment le plateau de l'Adamaoua. Pour ne pas se
lancer dans un vaste terrain, nous avons circonscrit notre champ
d'étude. A ce titre, ce travail d'initiation à la recherche
scientifique se limite aux villages et ses environs notamment Mbang-Mboum,
Sabongari et Mambarang. C'est un terroir qui possède une réserve
foncière. Ainsi, ces villages sont situés à environ 65Km
au Nord Est de l'Adamaoua. Mbang-Mboum, Sabongari et Mambarang se trouve sur
l'ancienne route reliant Ngaoundéré -- Touboro - Moundou.
Délimitation temporelle
Notre recherche a commencé depuis la rentrée
académique 2007-2008 avec les informations fournis par les enseignants
de géographie. Ainsi, dans son support de cours intitulé:
sources et techniques de recherche en géographie
humaine, le Dr Bernard GONNE nous a initiés aux
méthodes et techniques de recherche en géographie. C'est à
partir de la mi-
avril 2008 que nous avons véritablement mis sur pied nos
connaissances pour aborder le sujet sur la morphologie de l'espace
habité à Mbang-Mboum, Sabongari, Mambarang.
PROBLEMATIQUE
Dans cette localité nous avons constaté que la
population est hétérogène. Et nous avons remarqué
une utilisation anarchique des espaces, une disposition des cases et des
maisons ne respectant aucun plan d'aménagement. L'habitat de
Mbang-Mboum, Sabongari et Mambarang nécessite une étude
particulière. Faute d'outils cartographiques adéquats, les
décideurs ont du mal à déterminer les limites
réelles des espaces habités et des espaces non habités.
Ceci étant, notre sujet de recherche spécifie la
problématique : en quoi l'imagerie satellitaire à très
haute résolution contribue-t-elle à la caractérisation des
formes de l'espace habité à Mbang-Mboum, Sabongari et Mambarang
?
QUESTION PRINCIPALE
Quelles sont les caractéristiques de l'espace
habité à Mbang-Mboum, Sabongari, Mambarang?
QUESTION SPECIFIQUE
> Quelles sont les différentes formes que
présente l'espace habité de Mbang-
Mboum, Sabongari et Mambarang?
> Quels sont les facteurs qui influencent la forme de
l'habitat dans ces
villages?
> Autrement dit la présentation morphologique et
structurale de l'espace
habité à Mbang-Mboum, Sabongari, et Mambarang
relève-t-elle des coutumes traditionnelles et religieuses de la
population?
> Enfin quel est l'apport de l'imagerie satellitaire dans
l'étude de la
morphologique de l'espace habité?
CONTEXTE SCIENTIFIQUE
Plusieurs travaux portant sur le terroir de Mbang-Mboum existent
dans la littérature scientifique. C'est ainsi que quelques auteurs ont
retenu notre attention.
TOINEL MOYOLA Lorine (2007), dans son rapport de licence sur
le thème l'organisation de l'habitat chez les éleveurs de
Mambarang, analyse la dynamique texturale, la dynamique structurale et la
dynamique fonctionnelle de l'habitat.
La dynamique de l'habitat en milieu ruralJJdXJJtJ baxgwtJ
boum est abordée par BOUBA Dieudonné en 2007 dans son
mémoire de licence en géographie. Ainsi tout au long
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de sa recherche, il présente les éléments de
la dynamique de l'habitat et les conséquences du saré
traditionnel sur le plan architectural et spatial.
Abel BOUDOUNA, dans son mémoire de Maîtrise
intitulé Terre, migrations et mutations sociales dans l'Adamaoua
(Cameroun) : le cas du terroir de Mbang-Mboum, explique l'impact du mode
d'accès à la terre et de la migration sur la vie de la population
de Mbang-Mboum. Il analyse l'impact des religions (Islam, Christianisme), de la
modernité et le contact entre les peuples sur les diverses traditions
à Mbang-Mboum.
Jeannine NINI PAWA(2005), les impacts des migrations rurales
sur les espaces agropastoraux dans le village de Mbang-Mboum
(Adamaoua-Cameroun). Elle caractérise les migrations à
Mbang-Mboum et présente les impacts migratoires sur les espaces
agropastoraux.
Au regard de tout ce qui précède, force est de
constater que la morphologie de l'espace habité n'a pas
été abordée. C'est pour cette raison que nous avons
orienté notre étude sur ces angles. Nous retiendrons que l'espace
habité est un ensemble plus grand composé de plusieurs
éléments. De sa structure à sa typologie en passant par sa
forme, plusieurs facteurs sociaux et physiques sont à prendre en compte
pour pouvoir l'expliquer, le décrire et le commenter. La morphologie des
espaces habités est le côté n'ayant pas assez
d'information. Tout en nous servant de l'imagerie satellitaire à
très haute résolution, des informations nouvelles seront
données sur la morphologie de l'espace habité de Mbang-Mboum,
Sabongari et Mambarang.
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Pour rendre lucide la compréhension des
éléments qui constituent la forme de l'habitat de Mbang-Mboum,
Sabongari et Mambarang, nous allons tout d'abord nous intéresser
à la définition des certains concepts. Comme l'affirme Roger
brunet et al (1992- 1993) dans le dictionnaire critique «La
géographie a ses mots propres, et ceux des autres. Les autres emploient
les mots de la géographie, mais dans d'autres sens. Quand s'affirme une
science, quand s'étend un champ de la connaissance, il faut que
s'explicite et s'évalue leur vocabulaire»
Cadre conceptuel
Selon Roger BRUNET, la morphologie est l'étude des
formes du relief terrestre. Par extension à la géographie
classique, on rencontre la morphologie urbaine qui étudie des plans et
des formes construites de la ville, la morphologie agraire qui étudie
des formes, des dimensions et l'organisation des champs, la morphologie sociale
qui étudie des formes de la société et enfin la
morphologie de l'habitat qui étudie les formes des maisons et de leur
arrangement dans l'espace rural. Toutes ces morphologies mettent
l'accent sur la forme, c'est à dire sur l'apparence
extérieure.
Cependant, l'espace habité se conçoit dans son
sens premier comme l'étendue ouverte au public et entretenue ou
équipé. Son étymologie latine «Spatium»
désigne l'ensemble des dimensions dans lesquelles se déroulent
nos actes, nos représentations, nos relations, nos sensations. Ainsi,
l'espace géographique est l'étendue terrestre utilisée et
aménagée par les sociétés en vue de leur
reproduction au sens non seulement de se nourrir et s'abriter mais dans toute
la complexité des actes sociaux. Il comprend l'ensemble des lieux et
leur relation.
Dans le cadre de notre étude, la morphologie renvoie
à la forme et l'apparence extérieure de l'habitat. Ainsi,
l'espace habité renvoie à l'ensemble des cases, des maisons et
des concessions.
Cadre théorique
L'ensemble des théorèmes et de lois
systématiquement organisées et soumisent à une
vérification expérimentale de la morphologie de l'espace
habité est le document d'urbanisme et de l'habitat. Dans ces documents,
il est question de la gestion foncière des sols urbains et ruraux.
L'habitat est l'ensemble et l'arrangement des habitations dans un espace
donné. Il peut inclure des annexes consacrées aux animaux, aux
stocks, ainsi que des ateliers et autres constructions à usage
professionnel. En ce qui concerne notre sujet, nous analyserons les structures
et les formes de l'habitat avec les adjectifs assortis, dispersés,
groupés, lâches, serrés, denses, perchés etc.
L'OBJECTIF DE TRAVAIL
Objectif général
L'objectif général de ce travail est d'analyse les
formes observées de l'espace habité de Mbang-Mboum, Sabongari et
Mambarang
Objectif spécifique
> Décrire et analyser les formes de l'espace
habité : maisons, jardins, vergers et voies de communications pour
mettre en exergue la morphologie de l'habitat.
> Dégager et analyser les facteurs qui expliquent et
influences des différentes formes de l'habitat dans cette
localité.
> Montrer l'importance de l'imagerie satellitaire sur
l'étude morphologique de l'espace et dans la cartographie
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HYPOTHESES Hypothèse principale
Le caractère groupé de l'habitat autour de la
chefferie et dispersé tout au long de l'ancienne route
Ngaoundéré- Touboro- Moundou relèvent de coutumes
traditionnelles et des activités commerciales de la population.
Hypothèse spécifique
L'espace habité de Mbang-Mboum, Sabongari et Mambarang
présente une morphologie géométriquement polygonale.
Cette morphologie serait influencée par les coutumes
traditionnelles et religieuses des populations de cette localité.
L'image satellitaire à très haute résolution
est indispensable pour l'étude morphologique de l'espace habité
dans ce terroir.
METHODOLOGIE
Elle consiste à présenter les techniques de
collectes des informations, les moyens de traitements et d'analyses des
données collectées.
Les techniques de collectes des informations
La collecte des informations à partir des documents
existants relatifs au thème d'étude dans les bibliothèques
de L'Université de Ngaoundéré et celles de PRASAC, a
permis d'atteindre nos objectifs. Nous avons consulté des
mémoires et des rapports d'études disponibles dans les
bibliothèques de la Faculté des Arts, lettres et des sciences
humaines, notamment dans les bibliothèques de géographie et de
sociologie. L'image satellitaire à très haute résolution
de la zone d'étude (2002-2003) a été fournie par le
laboratoire de géomatique de l'université de
Ngaoundéré. Elle a permis de d'établir les
différentes cartes morphologiques de l'espace habité. Le
traitement des données s'est effectué à partir des outils
informatiques que nous disposions.
Photo 1 : Image satellitaire de la zone
d'étude
Source : LG UN 2008. Espace de la campagne Nord Est du
chef lieu de la province de l'Adamaoua extrait de l'image satellitaire 2003.
cette photographie présente la structure de l'espace rural de
Mbang-Mboum Sabongari et Mambarang. Ainsi donc se distingue l'espace
habité à l'espace non habité.
Les moyens de traitements
Nous nous sommes basés sur une démarche
méthodologique axée sur des techniques d'analyse spatiale de
l'image satellitaire de la zone d'étude. Elle consiste à
vectoriser (ressortir les différents contours de cases, de pistes, de
vergers etc.). Les différentes formes d'objet constitutif de l'habitat
à base du logiciel de cartographie Map info de la version 7.5 ; 8.5. la
maîtrise du logiciel de cartographie est indispensable pour ce qui est de
l'étude de la morphologie de l'espace habité, car il fallait
maintenir la touche « F » enfoncée. L'analyse de l'image
satellitaire a permit le comptage de case en paille et de maison couverte de
tôle. Celles cachées en dessous du couvert végétal
sont négligées. La carte topographique de
Ngaoundéré au 1/200 000 utilisée comme «fond de
carte» a permit la réalisation la carte de localisation de la zone
d'étude. Après l'avoir scanner, nous avons procédé
à la vectorisation sur le logiciel Map info version 7.5
L'analyse des données
collectées
L'analyse des données collectées par le classeur
Microsoft Excel version 2003 et 2007 donne des résultats chiffrés
exprimés en pourcentage.
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Photo 2 : Extrait de l'image satellitaire A B
C
source : LGUN 2008
Les photographies A-B-C de l'image sateiitaire
enregistrée en 2003 présentent respectivement la forme
des
villages Sabongari, Mambarang et Mbang-Mboum. Ainsi
notre analyse sur la morphologie de l'espace habitésera
effective grace à l'apport de la Télédétection
spatiale.
Plan du travail
Notre travail s'organise autour de trois grands chapitres.
Ainsi, le premier chapitre présente la zone d'étude tant du point
de vue physique et humaine. Le second chapitre quant à lui décrit
et analyse l'espace habité de Mbang-Mboum, Sabongari et Mambarang. Le
troisième chapitre montre l'importance de l'imagerie satellitaire dans
l'étude morphologique de l'espace habité.
LA PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
CHAPITRE I
L'ensemble du plateau Ngaoundéré est
constitué des roches granitiques, volcaniques et métamorphiques
(TOINEL MOYOLA. L.2007). Notre zone d'étude est à grande partie
recouverte de granites. Par leurs caractères physiques, chimiques et des
reliefs qu'elles engendrent (dômes, neck...), ces roches
déterminent la qualité des sols et de la
végétation. Elle regroupe Mbang-Mboum, Sabongari et Mambarang.
Dans la première partie de ce chapitre, nous abordons le cadre physique
caractérisé d'une part par la topographique, le réseau
hydrographique et d'autre part le climat et la végétation. La
seconde partie est consacrée au cadre humain caractérisé
par la composition démographique, l'habitat et les principales
activités.
I-1 Cadre physique
I.1.1. La situation géographique de Mbang-Mboum,
Sabongari et Mambarang
Mbang-Mboum est situé dans l'arrondissement de Nganha,
département de la Vina et province de l'Adamaoua entre le 7° et
30° de latitude Nord, et le 13°-50° de longitude Est. Il est
délimité au Nord par le village Sabongari et Kona Lenou, à
l'Est par les villages Bérem, Baoussi, à l'Ouest par Mambarang,
au Sud par le cours d'eau Bini. Situé à une distance 65 km de la
capitale provinciale de Ngaoundéré, ce village est ceint par des
chaînes de montagnes (la falaise) qui fournissent un climat favorable
à l'implantation de l'homme. Le village se caractérise par une
alternance des deux saisons : une saison de pluie, et saison sèche.
A côté de ce village, on retrouve Mambarang et
Sabongari qui peuvent être considérés comme des quartiers
de Mbang-Mboum.
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