3.4. DISCUSSION
Les résultats en 2010 ont montré que
l'utilisation de compost permet d'accroitre les rendements en coton graine ce
qui confirme l'intérêt de la fumure organique dans
l'amélioration de la production rapporté par OUATTARA et
al.,(2006). Cet effet positif de la fumure organique se traduit par
l'augmentation de la production de capsules totales et par cotonnier, ainsi que
le poids moyen capsulaire. La meilleure efficacité sur les rendements
observée avec les 2 t/ha/an de compost en troisième année
d'étude, montre que la durée d'action des fortes doses de compost
(6, 9 et 12 t/ha/3 ans) se limite avant trois ans entraînant de ce fait
une efficacité comparable à celle du témoin sans
compost.
D'après BERGER et al. (1987), le taux de
minéralisation de la matière organique du sol qui est de 2% en
moyenne par an peut être compensé par l'application de 6 t/ha de
fumure organique. L'efficacité limitée des doses de 6, 9 et 12
t/ha de compost à seulement deux années suggère une
minéralisation très accélérée de la
matière organique probablement liée aux conditions climatiques.
Elle pourrait aussi s'expliquer par la qualité des composts
utilisés qui sont assez pauvres en matière organique.
Après une forte minéralisation durant les deux premières
années, aucun effet des ces doses n'est perceptible sur les rendements
en troisième année ce qui suggère plutôt de
privilégier des apports annuels de 2 t/ha de compost.
La baisse générale des rendements en
troisième année pourrait être en partie imputable aux
retards accusés dans la mise en place du cotonnier semé en
mi-juillet et aux excès d'eau
qui ont entraîné parfois un engorgement
prolongé de l'essai. Ils pourraient résulter de mauvaises
conditions de minéralisation du compost initialement appliqué
à fortes doses.
Les résultats obtenus en trois années
d'expérimentation indiquent une amélioration des rendements par
les doses de compost qui justifie l'efficacité des fumures organiques
rapportée par KOULIBALY et al (2009) et OUATTARA et
al. (2006). Cette efficacité du compost serait liée
à sa vitesse de minéralisation favorisant ainsi l'augmentation
des rendements notamment à travers une amélioration des
propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol selon PIERI
(1989). Les matières organiques, majoritairement composées de
carbone, constituent une source non négligeable d'éléments
minéraux pour les plantes et augmentent la capacité
d'échange cationique du sol (WEIL et MAGDOFF, 2004). Elles
améliorent la capacité de rétention en eau des sols,
limitent la compaction, et contribuent à la structuration et à
l'amélioration de la stabilité structurale des sols. Ce qui
explique leurs effets positifs par augmentation des efficiences des engrais
minéraux apportés (STEVENSON, 1994). Cela confirme bien
l'intérêt des associations de fumure organique et engrais
minéraux que soulignent divers auteurs tels HIEN (1990) et DAKOUO
(1991).
Quelle que soit la dose de compost, les rendements sont
améliorés par l'accroissement des doses d'engrais
minéraux. L'utilisation d'engrais minéraux améliore les
rendements du cotonnier et du maïs grain ainsi que le nombre de capsules
et d'épis sans influencer le poids moyen capsulaire et les productions
de coton graine en fonction des positions sur les branches fructifères
des cotonniers définies. L'amélioration des rendements par
l'utilisation de compost associé aux engrais minéraux confirme
les travaux de LOMPO et al. (1993) et ANNABI et al. (2007)
qui rapportent que les fumures organo-minérales permettent d'obtenir des
productions plus importantes et stables que ceux obtenus sur un sol non
fertilisé ou avec des apports de fumures exclusivement
minérales.
Les déficits nutritionnels en azote, phosphore et
potassium observés justifient les rendements en maïs grain obtenus
en 2009 selon BENEDICT (1984) qui explique que ces déficiences sont
successivement suivies d'une baisse de la floraison, de limitation de la
fructification et une diminution de la migration des éléments
vers les organes de réserves. Ces déficiences seraient
liées à la pauvreté des sols, aux effets réduits
des fumures appliquées ainsi qu'aux phénomènes naturels
qui pourraient occasionner d'énormes pertes d'éléments
minéraux (surtout d'azote) par lessivage ou par réorganisation et
diminueraient ainsi leurs disponibilités pour le maïs FERTI-BAR,
(2010).
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