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Etude de l'association de la fumure minérale et du compost dans une rotation coton-maà¯s en zone cotonnière ouest du Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Adama OUATTARA Université polytechnique de Bobo Dioulasso - Ingénieur du dévéloppement rural agronome 2011 |
Fm: Fumure minérale, FmCom : Fumure minérale + 6 t/ha de compost Source : KOULIBALY et al., (2009) La baisse de la fertilité des sols est liée au système de culture dit du type "minier" car n'intègre pas d'activités de restitution des exportations faites par les productions ainsi que les tiges utiliser dans les constructions ou comme source d'énergie. Ainsi le peu de matière organique existant dans nos sols est minéralisé par la faune minéralisatrice sans être renouvelé. Bien que l'efficacité des amendements soit établie, leur utilisation en milieu paysan demeure très faible. La principale contrainte résulte essentiellement de leur faible disponibilité en qualité et en quantité suffisante (SEGDA, 1991) à cause du faible niveau d'intensification agricole. Aussi, la consommation des résidus de récolte pour les besoins domestiques comme source d'énergie et matériaux de construction (clôture de jardin, hangars, etc.) demeure l'obstacle à la production et à l'utilisation de la fumure organique. De plus les difficultés de transformation et de transport (insuffisance de main d'oeuvre, non-maîtrise des techniques de transformation et le faible niveau d'équipement en moyens de transport) sont souvent évoquées. 1.5. IMPORTANCE DE LA MATIERE ORGANIQUE DANS LA
FERTILISATION
|
Caractéristiques |
Horizons |
|
0-20 cm |
20-40 cm |
|
Granulométrie |
||
Argiles (%) |
14,00 |
21,50 |
Limons fins (%) |
15,00 |
7,50 |
Limons grossiers (%) |
27,75 |
31,10 |
Sables fins (%) |
40,70 |
37,95 |
Sables grossiers (%) |
2,55 |
1,95 |
Matière organique |
||
C total (g/kg) |
4,8 |
5,4 |
N total (g/kg) |
0,52 |
0,59 |
C/N |
9 |
9 |
Phosphore |
||
P. ass. (mg/kg) |
2,17 |
1,67 |
P. total (mg/kg) |
101 |
109 |
Complexe absorbant |
||
Ca++ (cmol+/kg) |
2,14 |
2,53 |
Mg++ (cmol+/kg) |
0,61 |
0,68 |
K+ (cmol+/kg) |
0,32 |
0,32 |
Na+ ( cmol+/kg) |
0,09 |
0,09 |
SBE (cmol+/kg) |
3,16 |
3,62 |
CEC (cmol+/kg) |
4,44 |
5,22 |
V (%) |
71 |
69 |
pH eau |
4,50 |
5,18 |
Acidité |
||
Al+++ (cmol+/kg) |
0,10 |
0,02 |
H+ (cmol+/kg) |
0,06 |
0,08 |
Le matériel végétal utilisé est composé d'une variété de cotonnier FK 37 qui est vulgarisée et cultivée dans la zone cotonnière ouest du Burkina Faso. Ce cotonnier d'un cycle de 150 jours, a un port élancé avec un rendement potentiel en coton graine allant de 2500 à 3000 kg/ha. Le rendement à l'égrenage au rouleau est de 45%.
Une variété améliorée de maïs FBC 6 d'un cycle de 110 jours a été également utilisée avec un rendement potentiel de 5,6 t/ha. Ces deux variétés de cotonnier et de maïs (FK 37 et FBC 6) ont été cultivées dans une rotation coton-maïs-coton.
Le compost utilisé pour la fertilisation organique dans cette étude a été obtenu par le recyclage des tiges de cotonnier préalablement broyées par les boeufs dans l'étable. Le tableau 3 donne la composition moyenne du compost.
Tableau 3. Composition moyenne du compost utilisé
Caractéristiques |
Teneurs |
Matière organique (%) |
40,86 #177; 2,93 |
Azote (%) |
1,39 #177; 0,11 |
C/N |
17,1 #177; 0,14 |
P2O5 (%) |
0,60 #177; 0,42 |
K2O (%) |
1,26 #177; 0,08 |
2.1.5. Fumure minérale |
L'engrais coton (N P K S B) titrant 14-18-18-6S-1B et l'urée à 46% d'azote ont été utilisés pour la fertilisation minérale du cotonnier et du maïs.
La protection des cotonniers contre les ravageurs est assurée par l'utilisation des insecticides vulgarisés en culture cotonnière suivant un programme de traitements à trois fenêtres. Les produits utilisés sont : AVAUNT 150 EC (Indoxacarb 150 g/l), FURY P 212 EC (Zéta-cyperméthryne 12 g/l + profénofos 200 g/l) et CONQUEST 176 EC (Acetamipride 32 g/l + cyperméthryne 144 g/l).
L'étude est conduite depuis 2008 selon un dispositif statistique en split-plot. Les traitements principaux sont 5 doses de compost qui sont combinées à 4 doses d'engrais minéraux correspondant aux traitements secondaires. L'étude comporte trois répétitions. La superficie affectée à chaque parcelle élémentaire est de 64 m2 composés de 8 lignes de 10 m de long, écartées de 0,80 m. La superficie de la parcelle principale est de 256 m2 et celle d'une répétition de 1280 m2 soit une superficie totale de 3840 m2.
L'étude compare 5 doses de compost combinées à 4 doses de fumure minérale qui sont définies dans le tableau 4. Les doses de compost sont constituées de doses recommandées de 2 t/ha/an et 6 t/ha/3 ans (F2 et F3), d'un témoin sans compost (F1) et des doses fortes de 9 et 12 t/ha/3 ans (F4 et F5). Les traitements secondaires sont constitués de la dose vulgarisée T2 soit 150 kg/ha de NPKSB (14-18-18-6S-1B) + 50 kg/ha d'urée et du témoin T1 (sans apport d'engrais) ainsi que des doses réduites par rapport à la dose vulgarisée soit 100 kg/ha de NPKSB (14-18-18-6S-1B) + 50 kg/ha d'urée (T3) et 75 kg/ha de NPKSB (14-18-18-6S-1B) + 25 kg/ha d'urée (T4).
Tableau 4. Doses de fumures minérale et organique étudiées
Traitements principaux Traitements secondaires
(Doses de compost) (Doses d'engrais minéraux)
F1 : sans compost (témoin) F2 : 2 t/ha de compost/an* F3 : 6 t/ha de compost/3 ans F4 : 9 t/ha de compost/ 3 ans F5 : 12 t/ha de compost/3 ans |
T1 : sans engrais (témoin) T2 : 150 kg/ha 14-18-18-6-1 à 15 jas + 50 kg/ha d'urée 40 jas T3 : 100 kg/ha 14-18-18-6-1 à 15 jas + 50 kg/ha d'urée 40 jas T4 : 75 kg/ha 14-18-18-6-1 à 15 jas+ 25 kg/ha d'urée 40 jas |
*Apport de compost chaque année
Les apports en unités fertilisantes par les différentes doses d'engrais minéraux sont présentés dans le tableau 5.
Tableau 5. Les quantités d'unités fertilisantes apportées par dose d'engrais minéraux
Traitements |
Apports en unités fertilisantes (kg/ha) |
||||
N |
P2O5 |
K2O |
SO4 |
B2O3 |
|
T1 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
T2 |
44 |
27 |
27 |
9 |
1,5 |
T3 |
37 |
18 |
18 |
6 |
1 |
T4 |
22 |
13,5 |
13,5 |
4,5 |
0,75 |
L'essai a été implanté en 2008. La préparation du sol est réalisée chaque année par un labour à la traction bovine à une profondeur d'environ 15 cm, complété par un hersage. En première année d'étude en 2008, les doses de 6, 9, 12 t/ha de compost ont été apportées au début de l'étude pour une durée de 3 ans. En revanche un apport de 2 t/ha de compost est réalisé chaque année sur les parcelles portant le traitement principal F2. Les doses de compost sont apportées telles que définies par les traitements après le labour et sont enfouies au sol de façon uniforme par le hersage.
Le cotonnier et le maús ont été semés le 28 juin en 2008, le 4 juillet en 2009 et le 15 juillet en 2010. Les semis sont réalisés à raison de 5 graines par poquet avec un écartement de 0,40 m entre les poquets. Le démariage des cultures est effectué environ 15 jours après les semis à 2 plants par poquet soit une densité théorique de 62500 plants/ha.
L'engrais coton 14-18-18-6S-1B est appliqué à 15 jours après la levée selon les doses définies par traitement secondaire. Cet engrais est placé dans des raies tracées tout au long des lignes de semis avant d'être enfoui. Le complément d'urée (46% N) est apporté au 40è jas selon les doses et techniques ci-dessus définies.
La protection phytosanitaire du cotonnier a été assurée par l'utilisation des insecticides vulgarisés en culture cotonnière selon un programme de traitement à trois fenêtres. Le premier traitement est réalisé à partir de 30 jours après la levée et les intervalles entre les traitements sont d'environ 14 jours.
A la mise en place de l'essai en première année des prélèvements de sols ont été réalisés sur 0-20 cm et sur 20-40 cm. Ces échantillons de sols ont été séchés, pilés et tamisés à 2 mm (diamètre). Les éléments à déterminer sont la granulométrie 3 fractions, le taux de carbone ainsi que la matière organique, l'azote, le rapport C/N, Phosphore total, Phosphore assimilable, les bases échangeables (Ca, Na, K, Mg), le K total, le K disponible, SBE, CEC, le taux de saturation, le pH eau, le pH KCl, Aluminium échangeable, H+ (acidité d'échange), et la densité apparente.
- Prélèvement foliaire sur le maïs
Sur le maïs, les prélèvements foliaires ont été réalisés à 60 jours après les semis, selon la méthode de diagnostic foliaire décrite par LOUE (1984). Le tiers central des feuilles situées juste en bas de l'épi et couvrant de moitié l'épi est retenu, séché à l'étuve (à 70°C) et broyé pour déterminer les teneurs en azote, phosphore et potassium. La déficience du maïs est indiquée par des teneurs en N, P et K respectivement inférieures à 2,75 %, 0,24 % et 1,70 %. La nutrition du maïs est bonne lorsque les teneurs en N sont comprises entre 2,76 et 3,5 %, en P comprises entre 0,25 et 0,40 % et en K supérieures à 2,25 % (LOUE ,1984). Les méthodes d'analyse utilisées sont celles en cours au BUNASOLS (BUNASOLS, 1987).
- Mensuration des hauteurs et détermination des densités des cotonniers
Le suivi de la croissance végétative des plants de cotonniers et de maïs a été effectué par des mesures de hauteurs à 30, 50,100 et 150 jas pour le cotonnier. Les densités des plants ont été déterminées par des comptages à 30, 50 et 100 jas.
- Caractérisation de l'architecture du cotonnier
Une caractérisation des cotonniers a été réalisée les 50, 80 et 120 jours après semis par le plant mapping. Le plant mapping désigne une cartographie détaillée des cotonniers qui est réalisée à différents stades du cycle de développement végétatifs des cotonniers. Cette observation permet d'établir une architecture évolutive et de déterminer le potentiel de production des cotonniers à partir d'une évolution des organes florifères et fructifères.
A la récolte un plant mapping est réalisé avec une récolte de coton graine par position sur le plan dans laquelle les branches suivantes sont définies :
- Le nombre de capsules sur les branches végétatives (Cap B Veg).
- nombre de capsules sur les branches Fructifères en 1ère position du 1er noeud au dessus de la dernière branche végétative vers le haut, au 5ème noeud (B-F 1-5).
- nombre de capsules sur les branches Fructifères en 1ère position du 6ème noeud au dessus de la dernière branche végétative vers le haut, au 10ème noeud (B-F 6-10).
- nombre de capsules sur les branches Fructifères en 1ère position du 11ème noeud au dessus de la dernière branche végétative vers le haut, au 15ème noeud (B-F 11-15).
- nombre de capsules en position 2 sur les branches fructifères du cotonnier (Cap en P2). - nombre de capsules en position 3 sur les branches fructifères du cotonnier (Cap en P3).
Cette opération est effectuée à 150 jas sur 10 plants par parcelle élémentaire soit 600 plants sur l'essai.
- Mapping récolte
Cette opération donne une cartographie plus détaillée du cotonnier. Elle donne le nombre de noeud, les dimensions entres les noeuds, la dimension des 5 derniers entre-noeuds, la hauteur du plant, le nombre de capsules vertes, ouvertes, tombées et attaquées, le nombre de branches végétatives. Elle est réalisée à 150 jas sur 5 plants par parcelle élémentaire soit 300 plants sur l'essai.
- Evaluation des rendements et composantes de rendements
Les rendements coton graine et maïs grain ont été déterminés par la récolte de 2 lignes centrales de chaque parcelle élémentaire. Le nombre de capsules récoltées sur chaque parcelle utile est compté pour la détermination de la production de capsules et du poids moyen capsulaire. La production de matière sèche est évaluée par le poids sec des tiges de cotonnier ou de maïs récoltées sur les 2 lignes centrales.
Les analyses statistiques des données collectées ont été réalisées par le logiciel XLSTAT 2007. Le test de Fisher a été utilisé pour la séparation des moyennes lorsque l'analyse de la variance révèle des différences significatives entre les traitements au seuil de probabilité de 5%.
Sur le cotonnier cultivé en troisième année d'étude (2010)
, les rendements en coton
graine ont été
significativement influencés par les doses de compost testées (Figure 2). Il est observé avec la dose de 2
t/ha appliquée chaque année (F2),
une efficacité supérieure à celle des fortes doses (6, 9 et 12 t/ha de compost) apportées pour les trois années d'étude. Ces fortes doses de compost ne diffèrent pas du témoin sans fumure organique (F1) en troisième année.
624 b
Rdt (kg/ha) 1200
749 ab 773 ab 764 ab
1000
800
600
400
200
0
1038 a
0 t/ha 2 t/ha/an |
6 t/ha/3ans 9 t/ha/3ans 12 t/ha/3ans |
Compost |
Figure 2. Rendements en coton graine en fonction des doses de compost en 2010
L'efficacité des engrais minéraux apportés s'est traduite par des accroissements significatifs des rendements (Figure 3 ). La fumure minérale vulgarisée (T2) permet d'obtenir les meilleurs rendements en coton graine. Comparativement au témoin sans engrais minéral (T1) , les rendements en coton graine augmentent avec les doses d'engrais appliquées quelles que soient les doses de compost préalablement apportées.
Rdt (kg/ha)
950 a |
||||||||
790 b 780 ab |
||||||||
575 b |
||||||||
sans engrais Fumure Vulgarisée 2/3 Fumure 1/2 Fumure Fumure |
||||||||
Vulgarisée Vulgarisée minérale |
1000
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Fumure vulgarisée : 150 kg/ha NPKKSB + 50 kg/ha d'urée
Figure 3. Rendements en coton graine en fonction des doses d'engrais minéraux en 2010
La production en coton graine a été améliorée significativement avec les apports combinés de la fumure minérale et de la fumure organique (Tableau 6). Sans engrais minéral, les rendements en coton graine sont les plus faibles quelle que soit la dose de compost apportée au préalable. Avec 6 t/ha/3 ans de compost (F3), les rendements augmentent de 6% à 41%.
Tableau 6. Rendements en coton-graine(en kg/ha) en fonction des interactions entre la fumure organique et la fumure minérale en 2010
Fumure organique |
Moyenne |
||||
Fumure minérale (FM) |
(FM) |
||||
F1 (0 t/ha) |
F2 (2 t/ha/an) F3 (6 t/ha/3 ans) F4 (9 t/ha/ 3 ans) F5 (12 t/ha/ 3 ans) |
||||
|
|
|
|
|
|
696 abcde |
1079 a 738 abcde 919 abcd 761 abcde |
839 a |
|||
T3 . 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée |
583 cde |
1071 a 783 abcde 1033 ab 708 abcde |
836 a |
||
T4. 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée |
621 bcde |
950 abc 554 cde 919 abcd 738 abcde |
745 a |
||
Moyenne (Fumure organique) |
614 b |
935 a 626 b 825 ab 670 b |
|||
Fumure organique : 0,016 (significatif) |
|||||
Probabilité (5%) |
Fumure minérale : 0,018 (significatif) |
||||
Fumure organique x Fumure minérale : 0,007 (significatif) |
Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher.
En utilisant 9 t/ha de compost (F4), cette augmentation des rendements est de 75 à 97% et de 35 à 45% pour F5 (12 t/ha). Par ailleurs les meilleurs rendements sont obtenus avec la dose de F2 (2 t/ha/an) soit de 81 à 106%. De même nous remarquons des accroissements de rendement consécutifs à une augmentation d'apport d'engrais minéraux. La combinaison de 2 t/ha/an de compost et la dose d'engrais minéral vulgarisé (150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée) donne les meilleures augmentations (Tableau 6).
Les résultats présentés dans le tableau 7 montrent que le nombre de capsules des branches végétatives diffère significativement. Les traitements F1, F2 et F3 sont statistiquement homogènes, mais par contre diffèrent des traitements F4 et F5. Le plus faible poids est obtenu lorsqu'on apporte 9 t/ha/3 ans de compost. Les autres positions à savoir BF-1 à 5 ; BF-6 à 10 ; BF-11 à 15 ; P2 et P3, malgré quelques variations observées, ne révèlent pas de différences significatives entre elles.
Tableau 7. Production de coton-graine (g) par position et par plant de cotonnier en fonction des doses de fumure organique en 2010
Coton graine (en g) |
||||||||
Fumure organique |
BV |
Branches fructifères en position 1 |
P2 |
P3 |
||||
1 à 5 |
6 à 10 |
11à 15 |
||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
|
|
||
7,6 b |
15,4 |
7,1 |
0,8 |
6,5 |
2,0 |
|||
Probabilité |
0,049 |
0,84 |
0,16 |
0,13 |
0,75 |
0,17 |
||
Signification |
s |
ns |
ns |
ns |
ns |
ns |
s: significatif, ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher..BV : branche végétative. P2 : position 2. P3 : position 3.
La production de coton graine du cotonnier obtenue en position 1 des branches fructifères 6 à 10 a chuté de façon significative pour le témoin sans engrais comparativement aux autres traitements sur lesquels les engrais minéraux ont été appliqués (Tableau 8). Sur les branches fructifères 1 à 5 et 11 à 15, l'effet des doses d'engrais n'est pas significatif.
De même, sur les positions 2 et 3 des branches fructifères, les productions de coton graine sont statistiquement homogènes (Tableau 8).
Tableau 8. Production de coton graine (en g) par position à l'échelle du plant de cotonnier en fonction des doses de fumure minérale en 2010
Coton graine (en g) |
||||||||
Fumure minérale |
BV |
Branches fructifères en |
P2 |
P3 |
||||
1 à 5 |
6 à 10 |
11à 15 |
||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5,5 |
17,1 |
8,3 a |
1,4 |
7,3 |
3,6 |
|||
T3 . 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée |
5,9 |
15,0 |
7,5 ab |
0,9 |
7,3 |
2,9 |
||
T4. 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée |
7,2 |
15,3 |
6,2 bc |
13 |
6,5 |
2,1 |
||
Probabilité (5%) |
0,26 |
0,84 |
0,005 |
0,13 |
0,75 |
0,17 |
||
Signification |
ns |
ns |
s |
ns |
ns |
ns |
s: significatif, ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher. BV : branche végétative. P2 : position 2. P3 : position 3.
Les apports de compost, ont permis d'accroitre les productions de capsules par rapport au témoin mais n'ont pas par contre influencé le poids moyen capsulaire (Tableau 9). Comme les rendements, nous observons les plus fortes productions de capsules avec l'apport de 2 t/ha/an de compost (F2). Les autres doses de fumure organique améliorent le nombre de capsules tout en étant statistiquement équivalentes au témoin. Le poids moyen capsulaire quiest statistiquement homogène pour toutes les doses de fumure organique, varie en moyenne de 2,81 à 3,27 g.
Tableau 9. Rendements de capsules et de poids moyen de coton graine/capsule (PMC) en fonction des doses de fumure organique en 2010
Fumure organique Nombre de capsules/ha PMC (g)
F1. Témoin sans compost 216364 b 2,81
F2. 2 t/ha/ an de compost 291406 a 3,17
F3. 6 t/ha/ 3 ans de compost 241901 ab 3,27
F4. 9 t/ha/ 3 ans de compost 261307 ab 3,05
F5. 12 t/ha/ 3 ans de compost 234063 ab 2,83
Probabilité 0,013 0,874
Signification s ns
s: significatif, ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher, PMC : poids moyen capsulaire
Sur le témoin sans apport d'engrais minéraux, les productions de capsules baissent par rapport aux autres traitements (Tableau 10). La plus forte production de capsules est obtenue avec la fumure minérale vulgarisée T2. Le poids moyen capsulaire qui est statistiquement homogène, ne semble pas être influencé par les doses d'engrais minéraux.
Tableau 10. Rendements de capsules et le poids moyen de coton graine/capsule (PMC) en fonction des doses d'engrais minéraux en 2010
Fumure minérale Nombre de capsules/ha PMC (g)
T1. Témoin sans engrais 177366 c 2,97
T2. 150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée 310271 a 2,99
T3 . 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée 258708 ab 3,17
T4. 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée 246071 b 2,98
Probabilité 0,024 0,479
Signification s ns
s: significatif, ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher. PMC : poids moyen capsulaire
L'évolution des hauteurs des cotonniers à 30, 50, 100 et 150 jas est présentée dans le Tableau 11. D'une manière générale les hauteurs des cotonniers ont été peu influencées par les doses de fumures organiques comparées. L'observation des cotonniers relate une meilleure nutrition des cotonniers pour les traitements ayant bénéficié des apports organiques en particulier le traitement F2 soit 2 t/ha/an.
Tableau 11 : Evolution des hauteurs (en cm) des plants de cotonnier en fonction des doses de
fumure organique 2010 |
||||
Jours après semis |
||||
Fumure organique |
30 |
50 |
100 |
150 |
F1. Témoin sans compost |
15 a |
39 a |
89 |
117 cd |
F2. 2 t/ha/ an de compost |
20 d |
48 c |
92 |
129 d |
F3. 6 t/ha/ 3 ans de compost |
17 ab |
41 ab |
85 |
109 b |
F4. 9 t/ha/ 3 ans de compost |
18 bc |
44 abc |
83 |
97 a |
F5. 12 t/ha/ 3 ans de compost |
19 cd |
46 bc |
87 |
108 b |
Probabilité |
0,011 |
0,027 |
0,177 |
0,032 |
Signification |
s |
s |
ns |
s |
s: significatif, ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher
Par rapport au témoin sans engrais (T1), toutes les doses de fumure minérale ont permis d'améliorer les hauteurs des plants même si celles-ci ne sont pas significativement différentes. La valeur la plus faible a été enregistrée en l'absence d'apport d'engrais minéral (Tableau 12). Le traitement T2 (150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée) semble induire une meilleure nutrition des cotonniers.
Tableau 12. Evolution des hauteurs (en cm) des plants de cotonnier en fonction des doses de fumure minérale en 2010
Fumure minérale |
Jours après semis |
|||
30 |
50 |
100 |
150 |
|
T1. Témoin sans engrais |
17 |
41 |
74 a |
96 a |
T2. 150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée |
18 |
44 |
93 bc |
116 b |
T3 . 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée |
18 |
47 |
97 c |
120 c |
T4. 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée |
17 |
42 |
85 ab |
114 ab |
Probabilité |
0,211 |
0,074 |
0,074 |
0,015 |
Signification |
ns |
ns |
s |
s |
s: significatif, ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher
3.2. ANALYSE DE L'EFFICACITE DES FUMURES ORGANIQUES DE 2008 A 2010 3.2.1. Effets des fumures organiques sur les rendements du cotonnier et du maïs (2008 à 2010)
Sur les sols amendés en compost, on enregistre des améliorations significatives de la production de coton graine et de maïs grain par rapport au témoin non amendé F1 (Figure 4). En 2008, l'effet des composts s'est traduit par une augmentation des rendements proportionnelle aux apports. Par ailleurs, en 2009 les mêmes effets sont obtenus sur la production de maïs, soit un accroissement de 20 à 66,34%. En 2010 malgré une baisse considérable des rendements comparativement à la production 2008, la dose F2 se particularise en donnant le meilleur rendement soit une augmentation de 66%.
Les plus fortes valeurs sont obtenues avec les doses respectives F4 (9 t/ha/3ans), F3 (6 t/ha/3ans) et F2 (2 t/ha/an) soit respectivement 62% en 2008; 39% en 2009 et 66% en 2010. L'analyse de l'évolution des rendements dénote un déficit de production pour toutes les doses de fumure organique appliquées entre la campagne cotonnière 2008 et campagne 2010.
2000
1800
1600
1400
1176 b
1132 b
1200
1634 a
1588 a
1520 a
624 b
Compost
0 t/ha 2 t/ha/an 6 t/ha/3ans 9 t/ha/3ans 12 t/ha/3ans
Rdt (kg/ha)
1455 ab
Coton
2008
Maïs
2009
1833 a
1714 a 1770 a
1535 a
1000
800
600
400
200
0
749 ab
773 ab
764 ab
Coton
2010
1038 a
Figure 4. Production de coton graine et maïs grain en fonction des doses de fumure organique (2008 à 2010)
3.2.2 Effets des fumures minérales sur les rendements en coton graine et maïs grain (2008 à 2010)
Il ressort de la figure 5 que les doses d'engrais minéraux influencent de façon significative les rendements en coton graine et maïs grain durant l'essai.
Pour ce paramètre, les plus fortes valeurs sont obtenues avec les doses de 150 kg/ha de NPKSB/ha + 50 kg/ha d'urée (Fumure Vulgarisée) et de 75 kg/ha de NPKSB/ha + 25 kg/ha d'urée soit 2/3 de la Fumure Vulgarisée. Les augmentations vont de 318 à 484 kg/ha de coton graine en 2008, de 219 à 571 kg/ha de maïs grain en 2009 et de 205 à 375 kg/ha de coton graine en 2010. Les plus faibles productions sont obtenues avec le traitement sans apport d'engrais (T1). Les variations de rendement inter-annuelles sont importantes pour le coton (Figure 5).
Rdt (kg/ha)
1715 a 1770 a
1709 a 1706 a
1604 ab
2000
1800
1600
1400
1286 b
1357 b
1200
1000
800
600
400
200
0
790 ab
Coton 2008 Maïs 2009 Coton 2010
780 ab
1138 b
950 a
575 b
sans engrais Fumure 2/3 Fumure 1/2 Fumure Fumure
Vulgarisée Vulgarisée Vulgarisée minérale
Figure 5. Production de coton graine et maïs grain en fonction des doses de fumure minérale (2008 à 2010).
3.2.3. Effets des fumures organiques sur la production de matière sèche (2008 à 2010)
La biomasse aérienne produite par les tiges de maïs sur le sol témoin non amendé en compost et sur les sols amendés ne diffère pas de façon significative (Tableau 13). L'augmentation de la matière sèche varie de 195 à 616 kg/ha suite aux apports d'amendements par rapport au sol non amendé en compost.
Tableau 13 : Production de matière sèche en fonction des doses de fumure organique (2008 à
2010) |
|||
Fumure |
Matière sèche en kg/ha |
||
organique |
Coton 2008 |
Maïs 2009 |
Coton 2010 |
|
2625 b 3726 a 4037 a 3864 a 3935 a |
1672 2219 1867 2288 2156 |
640 b 1107 a 882 ab 898 ab 789 b |
Probabilité Signification |
0,002 |
0,648 |
0,009 |
s: significatif; ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher.
La biomasse aérienne du cotonnier a été significativement accrue sur les sols amendés en compost en 2008 et 2010. Les augmentations de la production de biomasse ont varié en fonction des doses de compost apportées, de 1101 kg/ha (F2) à 1412 kg/ha (F3) en 2008 et de 149 kg/ha (F5) à 467 kg/ha (F2) en 2010 par rapport au témoin non amendé. Les amendements par le compost, ont amélioré les quantités de matière sèche des cotonniers et du maïs (Tableau 13). L'évolution des rendements relate un déficit de production de coton graine entre les campagnes 2008 et 2010.
Quelle que soit l'année de production, les apports croissants d'engrais minéraux ont permis d'influencer significativement les productions de biomasses aériennes (Tableau 14). Les améliorations évoluent de 51 à 58% et 51 à 109% respectivement en 2008 et 2010 et 41 à 77% en 2009.
Tableau 14. Production de matière sèche en fonction des doses de fumure minérale (2008 à
2010) |
|||
Matière sèche en kg/ha |
|||
Fumure minérale |
Coton 2008 |
Maïs 2009 |
Coton 2010 |
T1 : Témoin sans engrais T2: 150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée T3 : 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée T4: 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée |
2541 b 4017 a 4148 a 3845 a |
629 a 1115 b 1177 b 885 ab |
544 c 1137 a 943 ab 819 bc |
Probabilité Signification |
< 0,0001 |
0,004 |
0,022 |
s: significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher.
Les productions de capsules ont été améliorées par les apports de compost
(Tableau 15). En 2008, les sols amendés ont réalisé des différences significatives par rapport au sol non amendé. Ces variations en fonction des doses appliquées, vont de 22% pour la dose F2 à 42% pour la dose F5. Aussi, en 2010, on note des améliorations significatives consécutives aux apports de compost. La plus forte valeur obtenue avec la dose F2 soit 35% par rapport au témoin qui par contre donne la plus faible production d'épis en 2009. Les apports de 6, 9 et 12 t/ha/3 ans ne diffèrent pas significativement en 2008 et 2010. Le nombre d'épis récoltés indique une baisse de 19,95% par rapport au témoin non amendé. Le nombre d'épis avec les doses de 6,9 et 12 t/ha/ 3ans de compost est amélioré de 2%, 13% et 8% respectivement pour F3, F4 et F5. Les apports de fumure organique ont permis d'augmenter la production en capsules.
Tableau 15. Production de capsules de cotonnier et d'épis de maïs en fonction des doses de fumure organique (2008 à 2010)
Fumure organique |
Production de capsules/ha et d'épis de maïs/ha |
||||
Cap/ha 2008 |
Epis/ha 2009 |
Cap/ha 2010 |
|||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
||
|
|
|
|
||
396875 a |
32188 a |
234063 ab |
|||
Probabilité |
0,002 |
0,017 |
0,013 |
||
Signification |
s |
s |
s |
s: Significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher-
Les doses de fumure minérale induisent des différences significatives en 2008, 2009 et 2010 pour le nombre de capsules et d'épis (Tableau 16). Les traitements T2 ; T3 et T4 ne diffèrent pas significativement en 1ère année. En 2ème année, le traitement T4 ne diffère pas du témoin malgré un accroissement de 19%. Le nombre de capsules ou d'épis de maïs augmente avec les doses d'engrais minéraux
Les accroissements enregistrés sont de 35% (T3) en 2008, 25% (T2) en 2009 et 75% (T2) en 2010 par rapport aux témoins sans engrais.
Tableau 16. Production de capsules de cotonnier et d'épis de maïs en fonction des doses de fumure minérale (2008 à 2010)
Fumure minérale |
Production de capsules/ha et d'épis de maïs/ha |
Capsules 2008 Epis 2009 Capsules 2010 |
T1 : Témoin sans engrais 294750 b 24125 b 177366 c
T2: 150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée 382125 a 36937 a 310271 a
T3 : 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée 397000 a 30062 ab 258708 ab
T4: 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée 362875 a 28687 b 246071 b
Probabilité 0,032 0,017 0,005
Signification s s s
s: significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher.
Nous avons utilisé les données de 2009, une période qui n'entre pas dans les 10 mois de stage pour évaluer la nutrition minérale du maïs
Les apports de compost n'ont pas influencé les teneurs du maïs en phosphate, en potassium et en azote. Les teneurs en azote allant de 1,94 à 2,08% indiquent une nutrition azotée déficiente pour toutes les doses de compost testées. La nutrition potassique est également déficiente contrairement aux nutritions en calcium et en magnésium qui sont bien satisfaites pour les plants de maïs (Tableau 17). Avec la plus forte dose de compost qui est de 12 t/ha/ 3 ans (F5), la teneur en calcium est significativement inférieure à celle du témoin sans compost (F1).
Tableau 17. Teneurs du maïs en éléments minéraux en fonction des doses de compost (2009)
Fumure organique |
N |
P |
K |
Ca |
Mg |
||
% |
|||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
|
||
|
|
|
|
|
|
||
1,94 |
0,42 |
2,29 |
2,44 b |
1,85 b |
|||
Probabilité |
0,871 |
0,672 |
0,338 |
0,018 |
0,018 |
||
Signification |
ns |
ns |
ns |
s |
s |
s: significatif; ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher.
Le tableau 18 indique que les nutritions du maïs en azote et en potassium ont été dans l'ensemble déficientes contrairement à celles en phosphore qui sont bonnes quelles que soient les doses d'engrais minéraux. Cependant, les variations de teneur entre les différentes doses d'engrais minéraux apportées sont significatives pour les teneurs en phosphore et potassium. Les plus fortes teneurs notamment en calcium et en magnésium sont obtenues avec la fumure vulgarisée soit un apport de 150 kg/ha de NPKSB + 50 kg/ha d'urée.
Tableau 18. Teneurs du maïs en éléments minéraux en fonction des doses d'engrais minéraux
(2009) |
|||||
N |
P |
K |
Ca |
Mg |
|
Fumure minérale |
|||||
% |
|||||
T1 : Témoin sans engrais |
1,86 |
0,38 c |
2,29 b |
2,51 |
1,86 |
T2: 150 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée |
2,09 |
0,48 a |
2,54 a |
2,67 |
1,93 |
T3 : 100 kg/ha NPKSB + 50 kg/ha d'urée |
2,08 |
0,43 ab |
2,44 ab |
2,64 |
1,90 |
T4: 75 kg/ha NPKSB + 25 kg/ha d'urée |
1,97 |
0,42 bc |
2,40 ab |
2,58 |
1,92 |
Probabilité |
0,330 |
0,042 |
0,015 |
0,474 |
0,583 |
Signification |
ns |
s |
s |
ns |
ns |
s: significatif; ns: non significatif. Les valeurs suivies de la même lettre dans chaque colonne ne sont pas statistiquement différentes au seuil de 5% selon le test de Fisher.
Les résultats en 2010 ont montré que l'utilisation de compost permet d'accroitre les rendements en coton graine ce qui confirme l'intérêt de la fumure organique dans l'amélioration de la production rapporté par OUATTARA et al.,(2006). Cet effet positif de la fumure organique se traduit par l'augmentation de la production de capsules totales et par cotonnier, ainsi que le poids moyen capsulaire. La meilleure efficacité sur les rendements observée avec les 2 t/ha/an de compost en troisième année d'étude, montre que la durée d'action des fortes doses de compost (6, 9 et 12 t/ha/3 ans) se limite avant trois ans entraînant de ce fait une efficacité comparable à celle du témoin sans compost.
D'après BERGER et al. (1987), le taux de minéralisation de la matière organique du sol qui est de 2% en moyenne par an peut être compensé par l'application de 6 t/ha de fumure organique. L'efficacité limitée des doses de 6, 9 et 12 t/ha de compost à seulement deux années suggère une minéralisation très accélérée de la matière organique probablement liée aux conditions climatiques. Elle pourrait aussi s'expliquer par la qualité des composts utilisés qui sont assez pauvres en matière organique. Après une forte minéralisation durant les deux premières années, aucun effet des ces doses n'est perceptible sur les rendements en troisième année ce qui suggère plutôt de privilégier des apports annuels de 2 t/ha de compost.
La baisse générale des rendements en troisième année pourrait être en partie imputable aux retards accusés dans la mise en place du cotonnier semé en mi-juillet et aux excès d'eau
qui ont entraîné parfois un engorgement prolongé de l'essai. Ils pourraient résulter de mauvaises conditions de minéralisation du compost initialement appliqué à fortes doses.
Les résultats obtenus en trois années d'expérimentation indiquent une amélioration des rendements par les doses de compost qui justifie l'efficacité des fumures organiques rapportée par KOULIBALY et al (2009) et OUATTARA et al. (2006). Cette efficacité du compost serait liée à sa vitesse de minéralisation favorisant ainsi l'augmentation des rendements notamment à travers une amélioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol selon PIERI (1989). Les matières organiques, majoritairement composées de carbone, constituent une source non négligeable d'éléments minéraux pour les plantes et augmentent la capacité d'échange cationique du sol (WEIL et MAGDOFF, 2004). Elles améliorent la capacité de rétention en eau des sols, limitent la compaction, et contribuent à la structuration et à l'amélioration de la stabilité structurale des sols. Ce qui explique leurs effets positifs par augmentation des efficiences des engrais minéraux apportés (STEVENSON, 1994). Cela confirme bien l'intérêt des associations de fumure organique et engrais minéraux que soulignent divers auteurs tels HIEN (1990) et DAKOUO (1991).
Quelle que soit la dose de compost, les rendements sont améliorés par l'accroissement des doses d'engrais minéraux. L'utilisation d'engrais minéraux améliore les rendements du cotonnier et du maïs grain ainsi que le nombre de capsules et d'épis sans influencer le poids moyen capsulaire et les productions de coton graine en fonction des positions sur les branches fructifères des cotonniers définies. L'amélioration des rendements par l'utilisation de compost associé aux engrais minéraux confirme les travaux de LOMPO et al. (1993) et ANNABI et al. (2007) qui rapportent que les fumures organo-minérales permettent d'obtenir des productions plus importantes et stables que ceux obtenus sur un sol non fertilisé ou avec des apports de fumures exclusivement minérales.
Les déficits nutritionnels en azote, phosphore et potassium observés justifient les rendements en maïs grain obtenus en 2009 selon BENEDICT (1984) qui explique que ces déficiences sont successivement suivies d'une baisse de la floraison, de limitation de la fructification et une diminution de la migration des éléments vers les organes de réserves. Ces déficiences seraient liées à la pauvreté des sols, aux effets réduits des fumures appliquées ainsi qu'aux phénomènes naturels qui pourraient occasionner d'énormes pertes d'éléments minéraux (surtout d'azote) par lessivage ou par réorganisation et diminueraient ainsi leurs disponibilités pour le maïs FERTI-BAR, (2010).
La présente étude menée dans la zone cotonnière ouest du Burkina Faso, s'inscrit dans la dynamique d'une gestion rationnelle et durable de la fertilité des sols qui constitue la principale contrainte de la production. Cette étude cherchait à évaluer l'impact des pratiques de fertilisation organo-minérale pour améliorer les productions du cotonnier et du maïs à travers le maintien de la fertilité des sols dans un système de rotation coton-maïs.
L'étude permet de retenir que l'application des doses croissantes de compost permet d'améliorer les rendements des cultures. Alors que les fortes doses de compost allant de 6 à 12 t/ha sont plus efficaces en première et en deuxième année d'application, l'apport annuel de 2 t/ha se révèle plus efficace sur les rendements en troisième année. Il résulte de ce fait, que la durée d'action sur les rendements des composts appliqués se limite à seulement deux années au lieu de trois pour des doses de 6 à 12 t/ha. L'efficacité des doses de compost appliqué est améliorée par l'augmentation des doses d'engrais minéraux ce qui montre l'intérêt d'associer ces deux types de fumures qui sont complémentaires. L'utilisation de la fumure minérale vulgarisée apportant 150 kg/ha d'engrais coton (14-18-18-6S-1B) complétés par 50 kg/ha d'urée et combinée au compost permet d'obtenir les meilleures productions sur le coton et le maïs.
A cause des coûts élevés des engrais minéraux en constante augmentation, l'utilisation du compost dans un système de culture approprié devra être privilégiée en particulier dans les zones cotonnières si toutefois l'on ne veut pas compromettre la durabilité de ce système. Dans un tel contexte, à défaut d'une option de durabilité optimale, l'étude préconise d'utiliser annuellement 2 t/ha de compost associé à 100 kg/ha de NPKSB et 50 kg/ha d'urée.
Il apparaît nécessaire voire indispensable d'associer le compost à la fumure minérale en tant que facteur améliorant la productivité. La poursuite de cette étude permettra d'évaluer les effets à long-terme de l'association des amendements organiques aux fumures minérales afin de mettre à la disposition des paysans des programmes de fertilisation non seulement rentables mais conservateurs de la fertilité des sols.
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ANNEXE 1: Dispositif expérimental
Parcelle secondaire
Parcelle principale
Répétition