2.1.2 Types de corridors
Les déplacements de la faune sauvage permettent
à l'animal de subvenir à la fois à ses besoins journaliers
(nutrition), saisonniers (reproduction) ou annuels (migration). Les corridors
constituent les maillons sensibles des réseaux écologiques
(Diren, 2008).
Deux types de corridors peuvent être distingués
:
Les corridors écologiques qui
constituent des structures spatiales n'engageant pas nécessairement de
notion génétique (mouvements entre les différents habitats
saisonniers pour une espèce par exemple).
Les corridors biologiques qui permettent la
dispersion d'espèces et des échanges génétiques.
Les corridors écologiques peuvent recouvrir des corridors
biologiques.
L'approche sera différente en fonction de la taille et
des besoins trophiques de l'espèce considérée. En effet,
il n'y a pas d'interdépendance entre les phénomènes
spatio-temporels élevés et restreints: ce qui sera favorable
à une espèce ne le sera pas forcément pour une autre. La
mise en place d'un corridor ne doit pas nuire à d'autres espèces,
cela sous-entend donc d'étudier l'impact d'un corridor sur un ensemble
d'espèces.
2.1.3 Différents rôles des corridors
2.1.3.1 Rôles écologiques
D'une manière générale, les corridors
jouent plusieurs rôles écologiques. Ils permettent la dispersion
et la migration entre une espèce (ou un groupe d'espèces
interdépendantes). Harris (1985) suggère deux raisons pour
lesquelles les corridors doivent faire partie des plans de conservation :
- Les individus de certaines espèces animales,
spécialement les grands mammifères vont parcourir de grandes
distances afin de satisfaire leurs besoins alimentaires (un seul refuge ne
contenant pas assez).
- Si la taille des populations fauniques à
l'intérieur d'un seul refuge est très petite, il pourrait en
résulter une consanguinité et conduire à une extinction de
l'espèce.
De même, Simberloff et Cox (1987) affirment que,
lorsque les corridors sont suffisamment utilisés, ils réduisent
les risques d'extinction de petites populations animales dues à la
consanguinité. En effet, les corridors permettent aux animaux de migrer
d'un habitat à un autre et c'est ainsi que la diversité intra
spécifique augmente.
Pour Donfack et al. (2000), les corridors jouent un
rôle important dans la mesure où ils permettent de :
- Limiter la fragmentation de l'habitat de la faune;
- Faciliter les mouvements de la faune sauvage;
- Protéger les ressources ligneuses contre l'exploitation
abusive;
- Orienter l'installation des populations migrantes dans les
villages existants et éviter les conflits homme - faune;
- Sécuriser les parcs nationaux.
De ce qui précède, il ressort que le corridor
est un élément important voir indispensable pour la conservation
de la biodiversité. D'une part, il permet le déplacement des
animaux et d'autre part, il représente un habitat où l'animal
trouve sa nourriture.
Il est important de noter que, les corridors n'ont pas
seulement un rôle positif. Ils possèdent aussi quelques aspects
négatifs. On peut citer les effets contagieux catastrophiques tels que
les feux de brousse, les maladies et les prédateurs introduits
(Simberloft et Cox, 1987). Notons que lorsque les AP sont connectées par
le biais des corridors, les maladies contagieuses sont rapidement
dissipées dans la zone.
Certes, plus connue dans le domaine de la conservation et de
l'écologie, la notion de corridor est aussi utilisée dans les
nouvelles problématiques économiques, urbaines, liées
à l'aménagement du territoire, aux flux de marchandises, de
personnes et d'informations (Carrière et al., 2008).
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