3.1.6 Description du milieu humain
Les ZIC 1 et 4 connaissent aujourd'hui une augmentation de sa
population. Ce boum démographique s'explique par la forte migration des
populations de l'Extrême-Nord et des pays voisins à la recherche
de nouvelles terres. On recense environ 100 villages autour du parc dont 12
dans les ZIC 1 et 4 (Etoga et al., 2006). Ceci explique diverses
sollicitations des ressources des aires protégées. La population
est constituée de plusieurs ethnies :
- Les Haoussas essentiellement commerçants ;
- Les Foulbés essentiellement éleveurs ;
- Les agriculteurs Fali, Kangou, Mboum, Laka, Dii, Veré,
Tchamba, Bata;
- Les immigrants venus de l'Extrême-Nord, essentiellement
agriculteurs. Ce sont les Toupouris, Massa, Mafa, Moundang, Guiziga (WWF et
al., 2002).
3.1.7 Activités économiques
3.1.7.1 Agriculture
Elle est la principale activité de production (60% la
pratiquent) dans la zone et pratiquée par toutes les couches sociales
(Koulagna et Weladji, 1998). Cette agriculture est extensive, exceptée
la culture du coton, principale culture de rente. Les principales cultures de
la zone classées par ordre d'importance par rapport à
l'amélioration de niveau de vie et de revenu monétaire sont :
l'igname (Dioscorea dumetum), le maïs (Zea mays), le mil
(Sorghum spp.), le coton (Gossypium hirsitum), et l'arachide
(Arachis hypogea) (Siroma, 1999).
3.1.7.2 Elevage
L'élevage sédentaire est marginal dans la zone
(30% le pratiquent). Il est limité à quelques moutons,
chèvres, volailles, bovins (Koulagna et Weladji, 1998). L'élevage
transhumant y est assez important. Les éleveurs transhumants empruntent
les couloirs bien connus. Très souvent, ils contribuent à la
dégradation des pâturages en dehors des aires
protégées et pénètrent à l'occasion dans les
zones interdites. De ce fait, l'intrusion des animaux domestiques dans les
aires protégées occasionne la contamination de certains
bovidés tels que l'éland de Derby, le buffle (Gomsé et
Mahop, 2000).
3.1.7.3 Pêche
La pêche à l'épervier est la technique la
plus utilisée dans le PNB. Des poissons de plus de 20 kg sont
régulièrement pêchés. A l'Est du PNB, toute
pêche autre que la pêche sportive est interdite. Par ailleurs,
certains produits toxiques sont employés par les pêcheurs et
constituent une menace réelle pour le potentiel ichtyologique de la
Bénoué (Gomsé et Mahop, 2000).
3.1.7.4 Chasse
Cette activité se pratique sous deux formes. Il s'agit de
la chasse sportive et de la chasse traditionnelle.
La chasse sportive est pratiquée dans les ZIC 1 et 4
sur la base des plans de tir. C'est un sport assujetti à l'obtention
d'un permis de chasse relatif à un type de chasse (grande, moyenne et
petite chasse). L'abattage d'un animal est conditionné
par le paiement d'une taxe d'abattage qui varie suivant l'espèce. Cette
forme de chasse est prisée par les touristes.
La chasse traditionnelle revêt deux formes dont la
chasse de subsistance et la chasse illégale. Hassan (1998),
révèle que cette seconde forme prend des dimensions
énormes et constitue une menace grave pour la faune. Les outils de
chasse sont généralement rudimentaires. Ce sont les
flèches, les lances, les armes traditionnelles.
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