PROJET CROISSANCE ECONOMIQUE
UNIVERSITÉ DE THIÈS ÉCOLE NATIONALE
SUPÉRIEURE D'AGRICULTURE DE THIÈS
M. Charles Auguste DIATTA
ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES EXPLOITATIONS FAMILIALES DANS
LA RÉGION DE KOLDA : CAS DE L'ARRONDISSEMENT DE DIOULACOLON
MARS 2011
Université de Thiès
École Nationale Supérieure d'Agriculture
M. Charles A. DIATTA
ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES EXPLOITATIONS FAMILIALES DANS
LA RÉGION DE KOLDA : CAS DE L'ARRONDISSEMENT DE DIOULACOLON
Contrat N°
Purchase order N°
Livrable N° :
Thiés, le
DISCLAMER
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United States Government.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
SOMMAIRE
LISTE DES TABLEAUX IV
LISTE DES FIGURES IV
LISTE DES ABREVIATIONS VI
RESUME 1
ABSTRACT 2
INTRODUCTION 3
CHAPITRE I : PRESENTATION DE L'ETUDE ET METHODE DE RECHERCHE 4
1.1) Problématique 4
1.2) Objectifs de l'étude 4
1.3) Méthodologie 5
1.3.1) Recherche documentaire et entretiens ouverts 5
1.3.2.) La collecte des données 5
1.3.3) Traitement et analyse des données 7
CHAPITRE II : LA ZONE D'ETUDE 8
2.1) Situation géographique et découpage
administratif 8
2.2) Milieux physiques 9
2.2.1) Climat 9
2.2.2) Relief et types de sols 10
2.2.3) Ressources en eau 11
2.3) Milieu humain 11
2.3.1) Données démographiques 11
2.3.2) Caractéristiques de l'habitat et mouvements
migratoires 11
2.4) Activités économiques 11
2.4.1) La production végétale 11
2.4.2) La production animale 12
2.4.3) L'exploitation forestière 12
2.4.4) Le commerce 12
CHAPITRE III : LE CADRE INSTITUTIONNEL 13
3.1) Présentation de la FONGS 13
3.1.1) Origine et objectifs de la FONGS 13
3.1.2) Organisation et fonctionnement 13
3.1.3) Vision de la FONGS 13
I
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance globale des exploitations familiales
dans la région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
3.2) Présentation du PCE 14
3.2.1) Mission du PCE 14
3.2.2) Les partenaires du PCE 14
CHAPITRE IV : CADRE D'ANALYSE ET NOTE DE BIBLOGRAPHIE 15
4.1) Définitions 15
4.2) Cadrage de l'EF 17
4.3) Caractéristiques de l'EF à Dioulacolon 17
4.4) Le concept de performance 19
4.4.1) Les critères de performance 20
4.4.2) Méthode d'analyse de la performance 21
4.5) Le concept d'actif agricole et de bouche à nourrir
24
5.1) Socio-démographie des EF 25
5.1.1) Situation des chefs d'exploitation 25
5.1.2) Age et composition ethnique des CE 25
5.1.3) Niveau d'instruction et activités des CE 25
5.1.4) Statistiques démographiques des exploitations 26
5.2) Caractéristiques des ressources des EF 27
5.2.1) Le foncier 27
V.2.1.1) Le mode d'acquisition 27
5.2.2) L'équipement en matériel agricole et cheptel
28
5.2.3) La main d'oeuvre de l'EF 31
CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES ACTIVITES 33
6.1) Performance technique des activités 33
6.1.1) Les systèmes de cultures 33
6.1.2) Les systèmes d'élevage 42
6.1.3) Accès aux services agricoles et ruraux 47
6.1.4) Les activités extra-agricoles 49
6.2) Performance économique des systèmes
d'activités 50
6.2.1) La Valeur Ajoutée Brute Globale (VABG) de l'EF
50
6.2.2) La Valeur Ajoutée Nette (VAN) 51
6.2.3) Le Revenu Agricole Familiale (RAF) 52
6.2.4) Le Revenu Total Net de l'EF (RTN) 53
Analyse de la performance globale des exploitations familiales
dans la région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
6.2.5) Analyse des dépenses annuelles au sein des EF 55
6.2.6) Classification des EF selon l'état du ratio
(RTN/DFA) 56
6.3) Contraintes et stratégies développées
par les exploitations familiales 60
6.3.1) Analyse des contraintes 60
6.3.2) Analyse des stratégies développées
par les EF 61
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 62
LIMITES ET PERSPECTIVES DE L'ETUDE 63
BIBLOGRAPHIE 65
ANNEXES 67
III
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance globale des exploitations familiales
dans la région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Répartition de la base de sondage suivant les
villages 6
Tableau 2: Correspondance actif et bouche à nourrir 24
Tableau 3 : Age des chefs d'exploitation. 25
Tableau 4: Répartition des ethnies dans les
différents départements 25
Tableau 5: Statistiques démographiques des EF 26
Tableau 6: Moyenne des STU et SAU dans les EF de
l'échantillon en (ha) 28
Tableau 7: Outillage agricole des exploitations (en moyenne par
type) 28
Tableau 8: Ratio matériel agricole/SAU. 29
Tableau 9: Répartition moyenne des animaux de trait dans
les EF 29
Tableau 10: Répartition moyenne des animaux
d'élevage dans les EF 30
Tableau 11: Evaluation de la charge d'un actif dans le groupe
familial 32
Tableau 12: Répartition moyenne des superficies (ha) par
culture 33
Tableau 13: Taux (%) d'utilisation des semences dans
l'échantillon d'étude. 37
Tableau 14: Proportion d'utilisation des engrais minéraux
38
Tableau 15:Rendement (Kg/ha) des spéculations par
communauté rurale 41
Tableau 16: Nombre de mois moyen couvert par la production 42
Tableau 17: Calendrier fourrager et d'abreuvement à
Dioulacolon 45
Tableau 18: Revenu agricole annuel par exploitation selon les
communautés rurales
52
Tableau 19: Distribution des revenus (Fcfa) 54
Tableau 20: Distribution des dépenses (Fcfa) par CR 55
Tableau 21: Répartition des balances négatives
(RTN-DFA) 56
Tableau 22: Troncature des classes 57
Tableau 23: Description des classes d'EF (les valeurs
représentent les
moyennes/classe) 57
Tableau 24: Proportion des EF suivant les classes et les CR 58
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Localisation de l'arrondissement de Dioulacolon 8
Figure 2: carte de la zone d'étude. 9
Figure 3: Evolution de la pluviométrie annuelle moyenne
dans la zone d'étude de
1998-2009. 10
Figure 4 : Grille d'analyse systémique de l'EF (source :
adaptée de Guichard et Michaud, 1994 cité par Gafsi et al.2007)
19
Figure 5: Niveau d'instruction des CE 26
Figure 6 : Représentativité des modes d'acquisition
des terres dans l'échantillon
d'étude 27
Figure 7: Répartition par genre et ancrage des actifs de
l'échantillon d'étude 31
Figure 8: Stratégie de gestion des ravageurs des cultures
dans l'échantillon 39
Analyse de la performance globale des exploitations familiales
dans la région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
Figure 9: Répartition de la production de maïs et
d'arachide dans l'échantillon
d'étude 40
Figure 10: Les pratiques de soins vétérinaires dans
l'échantillon 46
Figure 11: Accès aux structures bancaires de crédit
à la production. 47
Figure 12: Représentativité des activités
extra-agricole dans l'échantillon d'étude 49
Figure 13: Composantes du produit brut de la production
végétale dans l'échantillon
50
Figure 14 : Composantes du produit brut de l'élevage dans
l'échantillon d'étude 51
Figure 15: Composantes de la VABG et de la VAN 52
Figure 16: Evaluation des revenus agricoles par rapport au SMAG
53
Figure 17: Composition du revenu non agricole et du revenu total
net dans
l'échantillon 54
Figure 18: Répartition des dépenses dans
l'échantillon d'étude. 56
Figure 19: Comparaison des performances entre les classes d'EF
59
Figure 20: Contraintes entravant la performance des EF 60
V
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance globale des exploitations familiales
dans la région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
LISTE DES ABREVIATIONS
AGR : Activités Génératrices de Revenus
ANCAR : Agence Nationale de Conseil Agricole et Rurale
ARD : Agence Régionale de Développement
AVSF : Agronomie et Vétérinaires Sans
Frontière
CE : Chef d'Exploitation
CMS : Crédit Mutuel du Sénégal
CNCAS : Caisse Nationale de Crédit Agricole du
Sénégal
CNCR : Conseil National de Concertation des Ruraux
CR : Communauté Rurale
CRS : Catholic Relief Services
CRZ : Centre de Recherche Zootechnique
DRDR : Direction Régionale du Développement
Rural
DSRP : Document Stratégique de la Réduction de la
Pauvreté
EF : Exploitation Familiale
ENDA : Environnement, Développement et Action
ENSA : Ecole Nationale Supérieure d'Agriculture
FCFA : Franc de la Communauté Française
d'Afrique
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture FONGS : Fédération des Organisations Non
Gouvernementales du Sénégal GEC : Groupement d'Epargne et de
Crédit
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
ISRA : Institut Sénégalais de Recherche Agricole
MAE : Ministère de l'Agriculture et de l'élevage
MEF : Ministère de l'Economie et des Finance
MCA : Millenium challenge Account
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation des Producteurs
PAPIL : Projet d'Appui à la Petite Irrigation Locale
PCE : Projet Croissance Economique
PCR : Président de la Communauté Rurale
PIB : Produit Intérieur Brut
PNDA : Plan National de Développement Agricole
PRDI : Plan Régional de Développement
Intègre
Analyse de la performance globale des exploitations familiales
dans la région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon.
ProCas : Programme d'Appuis au Développement
Socio-économique pour la Paix en Casamance SMAG : Salaire Minimum
Agricole GarantiSODEFITEX : Société
de Développement des Fibres Textiles
SS : Seuil de Survie
SRS : Seuil de Reproduction Social
TCBC : Taux de Couverture des Besoins Céréaliers
USAID : Agence des États Unis pour le Développement
International
VII
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
RESUME
Dans le cadre de la lutte contre la pauvreté au
Sénégal, plusieurs programmes et projets de développement
sont mis en oeuvre dans le but de promouvoir des cultures et des
activités alternatives afin d'améliorer la qualité de vie
des agriculteurs. La zone étudiée dans ce document est
l'arrondissement de Dioulacolon (région de Kolda)
caractérisé par la détérioration progressive des
moyens de production. L'analyse est centrée sur l'exploitation familiale
qui représente la forme dominante de l'organisation de la production
agricole dans la zone. L'objectif de cette étude est d'analyser la
performance globale des activités menées au sein des familles
afin d'identifier des paramètres à prendre en compte pour des
interventions efficaces de développement. La méthodologie
adoptée est basée sur une approche systémique,
appliquée à l'analyse agro-économique et comprenant quatre
(4) étapes principales : la prospection du milieu, les entretiens
historiques, les enquêtes de caractérisation au niveau de 90
exploitations familiales et l'analyse des performances techniques et
économiques des systèmes d'activités. Les critères
de performances utilisés sont la couverture des besoins
céréaliers, la rentabilité et la productivité. Afin
d'appréhender le niveau de vie des populations enquêtées,
une classification des producteurs a été élaborée
en fonction de la productivité globale nette. L'analyse des
différentes classes à permis d'identifier les faiblesses des
systèmes d'activités en place et d'envisager divers scenarios
prospectifs d'optimisation des performances.
Mots dles : exploitation familiale,
système d'activités, couverture des besoins
céréaliers, performance globale, productivité.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
ABSTRACT
As part of the fight against poverty in Senegal, several
programs and projects are implemented in order to promote alternative crops and
activities to improve the quality of life of farmers. The area studied in this
paper is the district of Dioulacolon (in the region of Kolda) characterized by
progressive deterioration of the means of production. The analysis focuses on
the family farm which is the dominant form of organization of agricultural
production in the area. The objective of this study is to analyze the overall
performance of activities within families to identify the parameters to
consider in developing effective interventions. The methodology is based on a
systems approach, applied to the agro-economic analysis consisting of four (4)
main stages: the exploration of the environment, historical interviews, surveys
for characterization of 90 family farms and technical performance and economic
analysis of activity systems. The performance criteria used are cover cereal
requirement, profitability and productivity. To understand the living standards
of the populations surveyed, the classification of producers has been developed
based on the total net income from operations. The analysis of the different
classes identified weaknesses in business systems in place and to consider
various scenarios to optimize performance.
Key words: family farm, system of activities,
cover cereal requirement, overall performance, productivity.
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
INTRODUCTION
Le rapport de la Banque Mondiale sur le développement
dans le monde 2008 (World Bank, 2007) exprime clairement que << l'appui
aux exploitations familiales agricoles en Afrique subsaharienne doit être
une priorité, car leur développement est une condition sine qua
non de la réduction de la pauvreté et du développement
économique ».
Le Sénégal n'est pas en reste de ce constat. En
effet, le phénomène de la pauvreté est plus marqué
en zone rurale1 constituée majoritairement d'exploitations
familiales agricoles dont 95% sont des exploitations familiales (EF) (FONGS
20102 ). L'agriculture, pilier fondamental du développement
économique et social du pays, représente l'activité
principale des populations.
Cette agriculture reste fortement dépendante de la
pluviométrie (seulement 3% des superficies cultivées est
irrigué 3 ). C'est dire que la quasi-totalité du milieu rural
sénégalais, subit de plein
fouet les effets des aléas de son environnement naturel
: facteurs physiques (sécheresse, érosion, appauvrissement et
dégradation des sols, etc.), facteurs biologiques (invasion acridienne,
péril aviaire, etc.). Il s'y ajoute les politiques agricoles souvent
inadaptées à la réalité des ruraux, le
sous-équipement des EF, le manque de compétitivité de
certains segments du secteur et la faiblesse des infrastructures de base. Le
résultat est l'affaiblissement de l'ensemble de l'économie
nationale, l'augmentation de la pauvreté et l'insécurité
alimentaire.
C'est dans cette optique que la FONGS, de concert avec le PCE
de l'USAID et l'ENSA de Thiès, consciente de la problématique de
l'exploitation familiale dans la lutte contre la pauvreté au
Sénégal a proposé l'étude sur le thème :
<< Analyse de la performance globale des exploitations familiales dans
l'arrondissement de Dioulacolon (région de Kolda)».
Pour cela, il s'agira dans la présente étude, de
cerner les performances actuelles et les principales contraintes de production,
en vue de formuler des voies de recours pour optimiser les réponses
apportées par les EF dans la zone.
1 L'incidence de la pauvreté en zone rurale
varie entre 72% et 88 %(DSRP 2002 ; MAE 2002))
2 FONGS- synthèse d'étape de janvier
2010 sur l'évaluation de la portée stratégique de la
problématique de la productivité des exploitations familiales :
Comment les exploitations familiales peuvent-elles nourrir le
Sénégal ? (DRAFT 4)
3 DAPS _ Statistiques agricoles et Document PNDA,
2004, cité par MEF, rapport d'étape SCA (Grappe
agriculture/agro-industrie)
3
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CHAPITRE I : PRESENTATION DE L'ETUDE ET METHODE DE
RECHERCHE
1.1) Problématique
La sécurité alimentaire fait toujours l'objet
d'une préoccupation grandissante de l'ensemble des acteurs de la vie
socio-économique du Sénégal. Le pays a besoin d'une
augmentation des productions agricoles (production végétales et
animales) afin de faire face à une demande de plus en plus importante
due à une démographie galopante (le taux de croissance de la
production agricole (2,7 % entre 1981 et 1995) et qui ne cesse de
décroître est à un niveau inférieur au taux de
croissance démographique (2,9 %)4 et qui ne cesse de
croitre.
L'agriculture sénégalaise, qui occupe la
majorité des actifs de la population, traverse depuis plus de deux
décennies une crise qui affaiblit l'ensemble de l'économie
nationale. Cette crise touche à la fois les performances des
exploitations et détériore l'alimentation autant que l'industrie
agro-alimentaire.
La question principale dans cette étude est de savoir
quels sont les niveaux de performance des EF de Dioulacolon (région de
Kolda) dans un contexte d'incertitude sur les ressources naturelles productives
? Autrement dit, face à une rupture d'équilibre du milieu,
quelles doivent être les stratégies à adopter par ces
familles pour atteindre leurs objectifs d'exploitation?
1.2) Objectifs de l'étude
La présente étude propose de contribuer à
l'identification de paramètres à prendre en compte pour des
interventions efficaces de développement dans l'arrondissement de
Dioulacolon (région de Kolda). De manière spécifique elle
ambitionne de :
· étudier les dynamiques d'organisation des milieux
où évoluent les EF;
· caractériser aux plans socio-économique et
technique les EF et décrire les systèmes de production et leurs
évolutions récentes ;
· analyser et évaluer les performances techniques et
économiques et établir une typologie des EF selon les niveaux de
survie;
· analyser, les contraintes de production, les
stratégies mises en oeuvre par les exploitants et identifier de
nouvelles orientations pour améliorer la performance des EF de la
zone.
4 Rapport d'étape Stratégie de
Croissance Accélérée (SCA) : Grappe Agriculture
Agro-industrie.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
1.3) Méthodologie
1.3.1) Recherche documentaire et entretiens ouverts
La recherche documentaire a eu pour cadre la
bibliothèque de l'ENSA (Thiès); les centres de documentation de
la DRDR de Kolda ; et de la FONGS (Thiès). Une recherche documentaire a
été effectuée, également, sur internet.
Une visite de prospection et de prise de contact des
populations a été effectuée au cours de laquelle des
interviews auprès de certaines personnes ressources (élus locaux
et Sous-préfet) sont menées en complément des observations
directes. Ces entretiens ouverts nous ont permis de mieux cerner le
thème.
1.3.2.) La collecte des données
1.3.2.1) L'élaboration des outils de
collecte
Les enquêtes ont été utilisées comme
outil de collecte des données. Deux questionnaires et un guide
d'entretien pour femmes ont été élaborés à
cet effet. Il s'agit :
· du questionnaire village pour caractériser les
dynamiques organisationnelles aussi bien au plan socioéconomique que
culturel des villages enquêtés de la zone d'étude ;
· du questionnaire exploitation destiné aux chefs
d'exploitation et à toute personne participant à la survie de la
famille ;
· du guide d'entretien pour les femmes permettant
d'identifier et d'évaluer les revenus des activités menées
par ces dernières au sein de l'EF.
1.3.2.2) L'échantillonnage
La méthodologie d'échantillonnage dite «
multi-stage» a été utilisée pour cette étude.
Il s'agit d'étapes consécutives élaborées pour
arriver à la sélection des unités de base d'observation
(EF) où les impératifs de représentativité sont
respectés :
· la première étape est l'identification des
zones d'étude dans l'arrondissement (ici les quatre(4)
communautés rurales) ;
· la seconde étape est le choix raisonné des
sites ou villages d'étude par communautés rurales et qui sont
représentatifs de ces zones ;
· en dernière étape, il s'agit d'un choix
aléatoire de l'unité d'observation qui est l'EF dans les villages
d'étude retenus.
5
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Dans la pratique, nous avons opté comme unité
d'analyse l'EF qui peut être constituée d'un seul ou de plusieurs
ménages et comme unité déclarante le chef d'exploitation
(CE) et toute personne participant à la vie active de l'EF.
Ainsi quatre vingt dix (90) EF ont été
enquêtés (tableau 1 ci-dessous). Tableau
1: Répartition de la base de sondage suivant les villages
1.3.2.3) La phase de terrain
Les travaux de terrain ont consisté à la
collecte de données par des enquêtes systématiques
auprès des EF. Des entretiens ont été
réalisés parallèlement auprès des structures
étatiques (maisons communautaires), des personnes ressources (notables
et chefs de villages) pour compléter les informations et
améliorer les précisions sur certains points se rapportant
à l'organisation sociale, aux contraintes majeures, aux atouts et
perspectives de développement.
Les enquêtes se sont déroulées au cours des
mois d'août et de septembre et ont porté uniquement sur les
activités de la dernière campagne agricole (2009).
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
1.3.3) Traitement et analyse des données
L'analyse des données a été faite avec
le tableur Excel (calculs et graphiques). Microsoft Word est utilisé
pour la rédaction du document et Sphinx pour la rédaction du
questionnaire. Les calculs sont effectués à un (1) chiffre
après la virgule.
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CHAPITRE II : LA ZONE D'ETUDE
2.1) Situation géographique et découpage
administratif
L'arrondissement de Dioulacolon se trouve dans la région
administrative de Kolda.
Figure 1 : Localisation de l'arrondissement de
Dioulacolon
Elle couvre une superficie de 1130 km2 et est
situé à onze(11) kilomètres du chef lieu de
département (Kolda). Il est limité à l'est par la
communauté rurale de Bagadadji, à l'ouet par la communauté
rurale de Niagha (appartenant à la région de Sédhiou), au
nord-est par la commune de Kolda, au nord-ouest par l'arrondissement de
Saré Bidji, au sud par la république de Guinée-Bissau. Sur
le plan administratif, l'arrondissement de Dioulacolon comprend quatre (4)
communautés rurales qui sont : Dioulacolon, Tankanto Escale, Guiro
Yéro Bocar, Médina Elhadji.
La carte ci-dessous nous donne la localisation des CR et
villages visités dans le cadre de la collecte des données.
8
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 2: carte de la zone d'étude. 2.2)
Milieux physiques
2.2.1) Climat
Le climat est de type soudanien. Il est
caractérisé par l'alternance d'une saison sèche et d'une
saison pluvieuse qui s'étend de juin à octobre. La zone est
réputée très bien arrosée, en dépit de
quelques périodes sèches. Les moyennes pluviométriques
annuelles varient entre 700 et 1300 mm. Les températures évoluent
en fonction de la saison. Elles sont relativement basses entre les mois de
novembre et février correspondant à la saison fraîche.
Elles sont élevées du mois de mars au mois de mai, période
durant laquelle la zone est soumise à l'harmattan chaud et sec. Du mois
de juin au mois d'octobre, les températures redescendent, période
durant laquelle elles sont influencées par les pluies (PRDI Kolda
2001-2006)5 .
5 Plan Régional de Développement
Intégré (PRDI) 2001-2006 révisé.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 3: Evolution de la pluviométrie annuelle
moyenne dans la zone d'étude de 1998- 2009.
2.2.2) Relief et types de sols
Trois types de relief se succèdent dans l'espace: les
plateaux, les versants et les bas fonds (dépressions inondables en
saison des pluies, et qui constituent des zones de riziculture pluviale).
Chaque niveau de relief correspondant à un type de sol
déterminé. Au niveau des plateaux, on note :
· les sols dior appelés « njaarndi » au
plan local. Ce sont des sols tropicaux lessivés avec une composition
ferrugineuse, un horizon faiblement argileux. C'est ces sur ces sols que l'on
pratique la culture de l'arachide.
· les sols deck ou « mankoundagaary ». Ce sont
également des sols ferrugineux tropicaux ; ils sont de couleur beige.
Cet état s'explique par l'intensité du lessivage. Cependant, ils
sont bien aptes à la culture du coton.
· au niveau des versants et des bas-fonds on a : les
sols hydromorphes et des limons argilo-sableux, encore appelés sols de
bas-fond ou localement « loope ou leydi ciangol ». Le riz y est
cultivé par les femmes avec des rendements moyens d'une tonne à
l'hectare.
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M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
2.2.3) Ressources en eau
Les ressources en eau de la zone sont constituées des
écoulements superficiels et des eaux souterraines. La nappe
Maestrichienne, est accessible à moins de 160 mètres au Centre
Sud et au Sud-Est de la région. Tandis que la nappe lutétienne
est exploitable à moins de 60 mètres à l'ouest avec des
débits pouvant varier entre 200 et 300 m3/heure6 .
La profondeur des puits dans la zone se situe à moins
de 40 mètres en général. La qualité de l'eau y est
bonne et les débits peuvent varier de 5 à 10 m3/heure pour les
puits, et de 10 à 60 m3/heure pour les forages (P.R.D.I 2001-2006). 7
2.3) Milieu humain
2.3.1) Données démographiques
La population de Dioulacolon est estimée en 2010
à 58.458 habitants répartis dans 268 villages administratifs
(Service Régionale de la Statistique et de la Démographie de
Kolda) avec un taux de croissance démographique qui tourne autour de
2,4%.
Les peulhs constituent l'écrasante majorité de
la population avec une tradition agropastorale bien établie, suivis des
mandingues et des diolas.
2.3.2) Caractéristiques de l'habitat et mouvements
migratoires
L'habitat est de type dispersé à Dioulacolon.
L'occupation de l'espace est liée aux activités agro-pastorales
à caractère extensif. Par ailleurs, sur l'étendue de la
l'arrondissement, l'habitat est de type traditionnel avec des constructions en
banco (argile) et des toitures en chaume pour le plus grand nombre. Ce type
d'habitat traduit la faiblesse des revenus et la situation de la
pauvreté des populations.
2.4) Activités économiques
2.4.1) La production végétale
Les populations vivent essentiellement de l'agriculture sous
pluie et de l'élevage. La zone présente une diversité de
productions caractérisée par des spéculations qui
regroupent la céréaliculture (maïs, mil, riz, sorgho,
fonio), les cultures de rente avec l'arachide qui représente la
spéculation principale, les tubercules (manioc, patate douce, taro
etc.), le maraîchage (avec une large diversification), et les cultures
arboricoles (avec notamment les
6 Etude diagnostique dans les cinq régions
d'intervention des projets éligibles au Millénium Challenge
Account (MCA) : région de KOLDA
7 Plan Régional de Développement
Intégré, Révisé.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
vergers d'anacardiers) tendent à devenir dans la zone
les principales activités au même titre que l'agriculture
pluviale. Le développement de cette activité dans le
système de production résulte de l'importance des revenus
générés.
2.4.2) La production animale
Les bovins (dominés par la race Ndama) et les petits
ruminants (communément appelés mouton et chèvre de race
Djallonké) constituent la principale base de la production pastorale. Le
système d'élevage est de type traditionnel extensif en vaine
pâture. Les équins sont destinés à l'attelage dans
les travaux et le transport des personnes et des biens.
Les infrastructures agro-pastorales (parcs de vaccination)
sont dans l'ensemble relativement faibles malgré l'importance de
l'élevage dans les activités des populations, aussi bien en
termes de temps consacré que de revenus générés.
En majorité de type traditionnel, la production
avicole et l'apiculture procurent des revenus substantiels aux ménages,
aux femmes et aux jeunes en particulier.
2.4.3) L'exploitation forestière
L'exploitation forestière y est une activité
importante qui contribue à la formation des revenus des ménages
ruraux. Cette exploitation concerne la vente de charbon de bois et de bois de
chauffe, de fruits forestiers (pain de singe, « madd»(Saba
senegelensis)) et la transformation des produits forestiers
(Karité, palmier à huile etc.).
2.4.4) Le commerce
Le commerce est assez développé dans la zone.
On note la présence de marchés hebdomadaires dans plusieurs
localités. Ces marchés permettent le développement des
échanges et facilitent l'approvisionnement des populations en
denrées de première nécessité (riz, huile, sucre,
thé, etc.), mais aussi permettent aux populations d'écouler leur
production.
12
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CHAPITRE III : LE CADRE INSTITUTIONNEL
3.1) Présentation de la FONGS
3.1.1) Origine et objectifs de la FONGS
La FONGS est un mouvement paysan autonome
représentée sur tout le territoire national. Elle est
créée en 1976 par la volonté de neuf leaders paysans pour
renforcer non seulement la solidarité entre leurs associations mais
surtout pour constituer une force capable de réhabiliter le statut du
paysan. Son siège est à Thiès, où est basée
la coordination nationale. Au niveau de chaque région, une Coordination
régionale a été implantée depuis 1996.
3.1.2) Organisation et fonctionnement
On note deux groupes d'acteurs dans l'organisation et le
fonctionnement de la FONGS: Au niveau national
· les acteurs politiques : ce sont les représentants
des associations et sont nommés par l'instance de décision ;
· les techniciens : ils constituent l'équipe
d'appui, recrutée pour rendre opérationnel les programmes de la
structure.
Au niveau régional
Dans chaque région, il existe une coordination
régionale composée de deux groupes d'acteurs :
· les acteurs politiques : ils sont
représentés par le conseil régional des associations qui
est une instance de décision dirigée par un président
élu par l'assemblée des associations;
· les techniciens : ils sont au sein d'une cellule
technique qui est dirigée par un coordinateur régional
accompagné dans sa tache par un gestionnaire et des responsables de base
dans le système d'appui proposé par la FONGS. Ils sont des
bénévoles et sont nommés par les associations membres.
Les ressources financières de la FONGS proviennent des
cotisations de ses membres d'une part et des partenaires financiers (SOS Faim
(Belgique), CIPSI (Italie), DDC (SUISSE) ; AGRITERRA (Pays Bas) ; l'Union
Européenne ; etc. d'autre part.
3.1.3) Vision de la FONGS
La Synthèse d'étape de Janvier 2010 sur
l'évaluation de la portée stratégique de
la problématique de la productivité des exploitations
familiales a été l'occasion de constater de
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
réelles mutations dans le cadre des activités
de l'organisation. En effet lors de cet exercice la FONGS a
réaffirmé sa volonté d'aller en croisade contre celle-ci
à travers la promotion des ruraux et leur contribution, à travers
leurs exploitations, à la richesse nationale. Elle se veut une
économie de promotion et non d'exploitation à des seules fins de
recherche de profit ; une action politique qui repose sur des orientations
politiques et des conditions cadre pour une refondation de la
société rurale sénégalaise.
3.2) Présentation du PCE
L'Agence des Etats-Unis pour le Développement
International (USAID) est l'agence du gouvernement américain
chargée de fournir l'assistance au développement
économique et humanitaire aux peuples à travers le monde. Le
projet Croissance Economique (PCE) est une initiative de cette agence en appui
à la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA)
du Sénégal avec comme principal défi la
sécurité alimentaire. Le PCE répond à cette
problématique par le biais d'actions destinées à accroitre
la production de céréales et la mise en marché de produits
céréaliers et d'élevage de qualité.
3.2.1) Mission du PCE
Elle se résume aux principaux axes suivants:
l'identification et l'appui de chaines de valeur sources de croissance
économique ; le développement de partenariats public/privé
; l'appui aux réformes et aux politiques pour un environnement
favorables aux affaires.
3.2.2) Les partenaires du PCE
Le PCE travail en collaboration avec quatre (4) types de
partenaires : les ministères en charge de l'agriculture, de
l'élevage, des produits agricoles ; le comité de pilotage de la
SCA ; les associations et les organisations professionnelles de producteurs,
d'entrepreneurs et d'exportateurs ; les structures de recherches et de
formation.
14
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CHAPITRE IV : CADRE D'ANALYSE ET NOTE DE BIBLOGRAPHIE
4.1) Définitions
· Bien-être
C'est un état qui ne peut être atteint si le
minimum nécessaire à l'Homme n'est pas acquis : assurer le
minimum vital comme se nourrir, se soigner être éduqué,
etc., et pour cela il faut avoir la capacité de produire de la richesse
; se sentir en sécurité ; avoir une bonne gestion du pouvoir et
avoir la paix en interne et autour de soi. (FONGS, 2010)
· Développement agricole
Changement progressif du processus de production agricole
dans le sens d'une amélioration du milieu cultivé, des outils,
des matériels biologiques (plantes cultivées et animaux
domestiques), des conditions de travail agricole et de la satisfaction des
besoins sociaux. (MAZOYER et ROUDART ,1997)
· Fertilité du sol
Aptitude d'un sol à assurer de manière
régulière, sous un climat donné et dans des conditions
normales de production, de bonnes conditions de croissance des cultures. La
fertilité est donc une notion relative dont l'appréciation varie
en suivant le type de culture pratiqué et/ou les moyens techniques mises
en oeuvre. Elle résulte d'une combinaison des composantes physiques
(état structural), chimiques (pH, quantité
d'éléments minéraux, et autres) et biologiques (faune du
sol, activité microbiennes...) du sol.
Ces composantes déterminent l'approvisionnement de
plantes en éléments nutritifs et les conditions de la croissance
et du fonctionnement des racines. (Larousse agricole cité par M. Gafsi
et al. 2007)
· Itinéraires techniques
Nous entendons par itinéraire technique la combinaison
logique et ordonnée des opérations culturales mises en oeuvre sur
une parcelle agricole en vue d'obtenir une production.
· Jachère
C'est l'état de la terre d'une parcelle entre la
récolte d'une culture et le moment de la mise en place de la culture
suivante. Elle se caractérise, entre autre, par sa durée, par les
techniques culturales qui sont appliquées à la terre et par les
rôles qu'elle remplit. (SEBILLOTTE 1982)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
· Parcours
Un parcours représente une surface toujours en herbe,
souvent de très faible productivité, utilisée pour le
pâturage des animaux. Il peut être constitué d'une lande,
d'une forêt ou de champs jointifs récoltés.
· Sécurité alimentaire :
« Etat d'accès permanent,
physique et économique à une nourriture suffisante, salubre et
nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins
énergétiques et leurs préférences alimentaires pour
mener une vie saine et active ». (PAM, 2003).
· Seuil de reproduction
Niveau de revenu en dessous duquel il n'est pas possible pour
l'exploitant agricole d'assurer à la fois le renouvellement du capital
de l'exploitation et la subsistance de sa famille. (DUFUMIER 1996)
· Succession culturale
Ordre chronologique dans lequel différentes cultures
se succèdent dans une même parcelle. Lorsqu'une même
succession est répétée à intervalles de temps
réguliers, on dit que les agriculteurs pratiquent une rotation
culturale.
· Système de culture
Ensemble des modalités techniques mises en oeuvre sur
des parcelles traitées de manière identique. Chaque
système de culture se définit par : - la nature des cultures et
leur ordre de succession, les itinéraires techniques pratiqués
à ces différentes cultures, ce qui inclut le choix des
variétés pour les cultures retenues. On pourra trouver sur une
même exploitation agricole caractérisé par son
système de production, un ou plusieurs systèmes de cultures.
(SEBILLOTTE, 1982).
· Système d'élevage
Un système d'élevage est un ensemble
d'éléments en interaction dynamique organisé par l'homme
en vue de valoriser des ressources par l'intermédiaire d'animaux
domestiques pour en obtenir des productions variées (lait, viande, cuir
et peaux, travail, fumure, ...) ou pour répondre à d'autres
objectifs. (LANDAIS, 1992).
· Système de production agricole
C'est un mode de combinaison entre terre, force et moyen de
travail à des fins de production végétale et animale,
commun à un ensemble d'exploitation. Un système de production est
caractérisé par la nature des productions, de la force de travail
(qualification), des moyens de travail mis en oeuvre et par leur proportion.
(REBOUL 1976)
16
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
· Typologie ou classification
Modèle de représentation (tableau ou graphe) de
la diversité des exploitations composant une agriculture locale ou
régionale reposant sur la distinction de types d'exploitation agricoles
à partir de critères qui peuvent être fonctionnels et/ou
structurels et/ou de performance. (CIRAD, 1990 cité par DIAO, 2000)
· Unité de production
Il est défini par le groupe d'individus qui contribuent
à la production, sous la responsabilité d'un même chef de
communauté, le chef de l'unité de production.
· Vulnérabilité
Dans la définition donnée par Chambers (1990),
<< la vulnérabilité se compose de la probabilité de
manifestation d'un risque et de la capacité de la population
touchée d'y faire face ».
4.2) Cadrage de l'EF
L'exploitation familiale est une notion complexe ; elle a
connu plusieurs acceptations allant de l'unité de production au
système famille-exploitation montrant ainsi l'intérêt et
l'évolution de ce concept. Selon Cattin & Faye (1982), <<
l'exploitation agricole familiale constitue un système de production
réunissant un groupe de personnes appartenant à une lignée
familiale et le milieu exploité par eux, tous soumis à un
même centre de décision principal pour la mobilisation de la force
de travail en vue de la production agricole destinée à
l'autoconsommation et/ou à la vente ». Du point de vue
économique, l'exploitation peut être vue comme une <<
unité de production qui combine et utilise des facteurs de production
pour produire des biens et des services en vue de réaliser les objectifs
fixés par l'exploitant ». (Gafsi, 2002).
Mais l'exploitation familiale représente aussi la
cellule où s'organise la vie socio-économique de la famille et
où se transmettent ses valeurs qui sont fonctions des zones et des
cultures. Ainsi, la définition de l'EF implique, comme l'indique
Benoît Catin, 1991, et Osty, 1978, << une bonne connaissance des
spécificités locales ».
4.3) Caractéristiques de l'EF à
Dioulacolon
Dans notre zone d'étude, le terme d'EF désigne
ici la famille rurale. On peut noter au niveau de Dioulacolon, de petites et
de grandes EF. Ces dernières disposent d'une assise
foncière relativement importante et de plusieurs ménages et
regroupent souvent le mari (chef de
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
famille), ses femmes, ses fils mariés et leurs femmes,
ses enfants non mariés et les parents cognatiques (soeurs ou filles
divorcées).
Les EF de la zone sont caractérisées par
l'intégration de plusieurs activités (agriculture,
élevage, exploitation forestières et activités
extra-agricoles). L'agriculture familiale8 constitue la forme
dominante de l'organisation de la production agricole dans la zone. On
dénote une combinaison de diverses activités agricoles qui
tournent autour des cultures vivrières (mil, maïs, riz, sorgho),
des cultures de rente (arachide, coton, sésame), du maraîchage
(jardins de case), de l'arboriculture (vergers d'anacardiers en particulier) et
des cultures de diversification (manioc, patate, tarot (Colocasia
esculenta, Fam. des ) etc.). Cette production repose
Aracées
sur la main d'oeuvre familiale qui dans certains cas est
complétée par une main d'oeuvre salariale. A côté
de l'agriculture, l'élevage qui par le rôle social du cheptel 9 en
milieu peul, est
le principal outil de production et d'exploitation des
ressources végétales mais aussi et surtout un outil
d'accumulation et d'épargne employé par les agriculteurs dans la
zone. L'usage des parcours est commun à toute personne qui le souhaite.
Ces deux activités (agriculture et élevage), en plus des
activités extra-agricoles (commerce, artisanat, exploitation
forestières etc.) jouent un rôle prépondérant pour
non seulement subvenir aux besoins de subsistance, mais aussi pourvoir a la
formation du revenu financier de l'EF : c'est le système
d'activité.
Le niveau de décision principal est constitué
par le CE. Le constat de (Brossier et al. 2007) est noté dans notre zone
d'étude ; en effet, le CE (homme, patriarche ou aîné) est
<< le dépositaire de la quasi-totalité du capital, des
animaux de trait et de l'équipement agricole de l'exploitation ».
Il exploite une grande partie de la superficie pour assurer l'alimentation de
la famille avec l'appui des autres membres.
Cependant, on remarque que ce système subit
également des transformations de plus en plus profondes
consécutives à l'éclatement des grandes concessions
familiales. C'est ainsi que l'on peut rencontrer dans Dioulacolon une autre
type d'EF composée uniquement d'un ménage. Elle dispose des
terres et une main d'oeuvre moins importante. Malgré toutes ces
diversités, nous disons en accord avec Barbedette, 2004 << la
mobilisation du travail domestique y est centrale et les mécanismes
d'entraides propres aux sociétés communautaires sont importants,
même s'ils se restreignent ».
8 L'agriculture familiale est une agriculture
paysanne qui se caractérise d'abord par sa finalité qui n'est pas
le profit, mais la reproduction du groupe familial. (FONGS -synthèse
d'étape de l'évaluation de la problématique de la
productivité des exploitations familiales, 2010)
9 Le cheptel est l'ensemble des animaux d'une
même espèce ou non défini par une relation d'appartenance
(cheptel familial ou villageois).
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M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Ainsi, dans ces situations de pluriactivités, la notion
de système d'activité doit nous permettre d'avoir une meilleure
compréhension du fonctionnement globale des EF dans notre zone
d'intervention. La grille que nous représentons ci-dessous rend compte
de la méthodologie que nous avons adoptée. Il s'agit d'analyser
l'environnement dans lequel évolue l'EF, les activités (agricoles
et extra-agricoles) et les moyens mis en oeuvre pour atteindre les buts
(objectifs d'exploitation) fixés par le groupe familial : c'est le but
de l'analyse systémique.
Figure 4 : Grille d'analyse systémique de l'EF
(source : adaptée de Guichard et Michaud, 1994 cité par Gafsi et
al.2007)
4.4) Le concept de performance
De nombreuses définitions sont possibles, mais elles
restent souvent incomplètes quant à leur application à la
réalité de l'exploitation familiale. Dans une visée plus
opérationnelle, la notion de performance a été
complétée par trois autres concepts : efficacité
(adéquation des résultats et des objectifs), efficience
(adéquation des moyens et des résultats) et effectivité
(adéquation des objectifs, des moyens et des résultats au regard
de la finalité du système).
De manière plus pragmatique, nous considérons
qu'un système d'activité n'est véritablement performant
que si sa finalité, les objectifs qui lui sont attribués, les
résultats qu'il fournit et les moyens mis en oeuvre sont en parfaite
cohérence.
Globalement, dans notre zone d'étude, les EF
poursuivent la finalité de maximiser à long terme le
bien-être économique et social de la famille. Le terme
bien-être englobe ici le revenu
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
monétaire, la subsistance alimentaire (la production des
produits nécessaire à la consommation de la famille), la
reproduction.
4.4.1) Les critères de performance
McConnel et Dillon (1997) ont proposé une série
de critères de performance dans le contexte des EF asiatiques, nous en
retenons ici deux (2) : productivité et rentabilité auxquels nous
ajoutons le taux de couverture des besoins céréaliers qui est un
élément fondamental en agriculture familiale.
4.4.1.1) La productivité
On définit habituellement la productivité comme
le rapport, en volume, d'une production de biens et de services (extrants) sur
un ou plusieurs facteurs de production (notamment le capital et le travail)
utilisés pour les produire (intrants). Le terme renvoie donc à la
production et exprime le degré d'efficience des moyens mobilisés
de façon générale pour obtenir cette production. Ce
critère est souvent mis en avant par les défenseurs de
l'intensification. Il est, certes, important pour les exploitations de
subsistance ; mais le prendre comme seul critère d'évaluation
risque d'engendrer des effets indésirables (dégradation des sols,
perte de fertilité, utilisation excessif des intrants, etc.).
D'où l'importance d'employer ce critère en association avec
d'autres critères comme la rentabilité et la
pérennité.
4.4.1.2) La rentabilité
Dans la littérature agricole, on préfère
la notion de revenu agricole qui revient à calculer le profit sans tenir
compte de la rémunération préalable du travail familial.
Du point de vue comptable, le terme utilisé est le résultat de
l'exercice comptable (annuel) qui mesure le résultat des
activités de production (le résultat d'exploitation) et le
résultat des autres activités (activités
financières). Le résultat de l'exercice permet de constater le
bénéfice ou le déficit de l'exploitation. La
rentabilité sert à apprécier l'importance de ce
bénéfice et les moyens consentis pour son obtention.
4.4.1.3) La couverture des besoins
céréaliers
Le niveau d'autosuffisance alimentaire en
céréales est un critère important de performance en
agriculture familiale. Il est calculé uniquement sur la base des
productions céréalières (nous entendons ici par
productions celles autoconsommées et vendue).
Le concept utilisé est celui du taux de couverture des
besoins en céréales qui traduit le nombre de mois pendant lequel
l'EF considérée dispose de céréales produites lui
permettant
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M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
de couvrir ces besoins alimentaire. Selon la FAO, ce taux
doit être de 80%, en d'autres termes, les productions
céréalière doivent couvrir au moins 80 % des besoins
alimentaire de l'EF (Diao, 2006). C'est cette norme de la FAO qui sera
utilisée dans le cadre de notre étude pour évaluer les
niveaux d'autosuffisance alimentaire dans les EF de la zone d'étude.
4.4.2) Méthode d'analyse de la performance
L'estimation des revenus des systèmes de production
peut s'avérer aléatoire dans le cas des activités comme
ils sont pratiqués dans la zone. En effet, certaines activités
sont fortement corrélées à la vie sociale de la famille.
Les ventes d'animaux par exemple ne sont ni stables ni toutes
prévisibles (date d'un mariage, naissances, deuils etc.).
Ainsi, pour mieux rendre compte de la diversité des
situations, les chiffres calculés représentent des moyennes de
revenus, permettant à la fois de visualiser des variations entre
exploitations mais aussi les dynamiques entre systèmes
d'activités.
Le Revenu Total Net (RTN) ici calculé
ne représente pas la valeur monétaire exacte
dégagée par les différentes activités et les ventes
mais il sert d'indicateur de la richesse créée par un
système d'activité et surtout de la richesse potentiellement
mobilisable, qu'elle soit autoconsommée, vendue ou donnée.
Etape1: Identification et analyse de la performance
technique des d'activités de l'EF
Nous avons d'abord identifié les principales AGR
(Activités Génératrices de Revenus) existantes. Une fois
ces AGR identifiées, chaque activité sera ainsi
caractérisée dans son fonctionnement par rapport à
l'unité de production.
Etape2 : Evaluation des revenus totaux nets des
EF
La performance de chacune des activités au sein d'une
exploitation (systèmes de culture et d'élevage) peuvent
être évaluées. Ce premier niveau de création de
richesse est la valeur ajoutée brute (VAB) :
Le produit brut (PB) est la valeur monétaire des
productions finales quelle que soit leur affectation (vente, autoconsommation,
don, rémunération de la main d'oeuvre). Les consommations
intermédiaires (CI) comprennent la valeur monétaire des semences,
intrants et services éventuels utilisés au cours d'un cycle de
production. La valeur ajoutée brute (VAB) par ha (productivité de
la terre), ou par jour de travail (productivité du travail) permet de
comparer les activités entre elles. Puis la création de richesse
à l'échelle de l'ensemble du
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
système de production peut être estimée : la
somme des valeurs ajoutées de toutes les activités (agriculture
et élevage) constitue la Valeur Ajoutée Brute Globale (VABG).
Si l'on retire de la VABG les amortissements
économiques du capital fixe correspondant à l'usure des
équipements, on obtient la Valeur Ajoutée Nette (VAN)
dégagée par le système de production :
Finalement le Revenu Agricole Familial (RAF), c'est à
dire ce que gagnent les actifs familiaux, est obtenu en retranchant de la VAN
les salaires donnés aux ouvriers éventuels, la rente
foncière versée aux propriétaires si l'agriculteur n'est
pas en faire-valoir direct, les impôts et taxes versés parfois
à l'Etat, les intérêts versés aux usuriers qui ont
éventuellement avancé du capital. Les revenus des
activités extra-agricoles «Revenus Extérieurs Nets »
(REN), ont été ajoutés en au RAF pour obtenir les revenus
totaux nets (RTN).
Etape3 : Analyse de l'efficience
L'efficience est estimée par le calcul de la
productivité de chaque facteur de production indépendamment des
autres ou également de tous les facteurs ensemble.
· La productivité d'un facteur
Le calcul de la productivité d'un facteur consiste
à diviser le Revenu Agricole Familial (RAF) par le nombre
d'unités de facteur concerné. Ainsi, la productivité du
facteur foncier sera égal au ratio (RAF/ Superficie
totale).
Cette méthode de calcul de la productivité est
biaisée car si on attribue le total du RAF à la superficie
totale, cela signifie que les autres facteurs n'ont joué aucun
rôle dans l'obtention de ce revenu, ce qui est évidemment faux.
Pour corriger ce biais, les analystes utilisent souvent la méthode des
valeurs résiduelles (McConnel, 1997)
· La méthode des valeurs
résiduelles
Il s'agit ici de définir le facteur dont on souhaite
calculer la productivité (la terre, par exemple). Il faut d'abord dans
ce cas rémunérer les deux autres facteurs (travail et capital)
sur la base de leurs coûts de marché, puis déduire ces
rémunérations du RAF et enfin diviser le reste (valeur
résiduelle) par le nombre de facteur concerné.
Cependant, cette évaluation ne prend pas en compte les
activités extra-agricoles qui ont, au même titre que les autres
facteurs de production, un rôle non négligeable dans la survie de
la
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
famille. Ainsi, pour éviter ce biais, on peut calculer
la productivité de l'ensemble des facteurs de production groupés
du système d'activité mis en place par l'EF ; ce qui est plus
cohérent avec une approche systémique de l'EF : c'est la
Productivité Totale Nette (ou Productivité Globale Nette de
l'EF).
· La Productivité Globale Nette de l'EF
(PGN)
Dans la logique de gestion paysanne, le calcul de la
productivité d'une EF doit prendre en compte toute les activités
entrant dans la survie de l'unité familiale. Elle est donnée par
la formule ci-dessous proposée par la FONGS10:
C'est cette évaluation qui sera utilisée dans
la présente étude, elle permet en effet de mieux comprendre de
quelle façon l'exploitation familiale peut se reproduire et se
pérenniser en évoluant. Dans la mesure où cette
exploitation assure ses équilibres et peut dégager des
excédents lui permettant d'investir à partir d'une gestion
familiale combinée de ses activités agricoles, non agricoles et
de ses dépenses.
A cet effet, nous userons du budget familial pour mettre en
relation la vulnérabilité et la sécurité
alimentaire de l'exploitation.
Le résultat de cette évaluation nous permettra de
classer les EF selon l'état du rapport RTN/DFA. Ainsi, les
correspondances suivantes seront utilisées:
· Classe (I) (0<RTN/DFA<1): EF en situation
d'insécurité ou d'endettement chronique.
· Classe(II) (1=RTN/DFA=2,5) : EF moyennement
sécurisée.
· Classe (III) (RTN/DFA> 2,5) : EF
sécurisé et est alors en capacité d'investissement.
Le ratio RTN/actif qui est l'indicateur de ce que gagnent les
actifs familiaux, calculé par classe sera comparé à des
seuils de survie et de reproduction sociale calculés localement à
un moment donné. Le seuil de survie correspond au minimum « vital
» que doit dégager un actif pour assurer sa survie et celle de ses
dépendants (alimentation, vêtement, santé, logement). Le
seuil de sociabilité (ou de reproduction sociale) comptabilise en plus
des frais sociaux
10 FONGS- synthèse d'étape de
janvier 2010 sur l'évaluation de la portée stratégique de
la problématique de la productivité des exploitations familiales
: Comment les exploitations familiales peuvent-elles nourrir le
Sénégal ? (DRAFT 4)
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
(funérailles, mariages) ou éducatifs
(scolarité...). Il s'agit notamment à ce niveau de bien
comprendre quelles sont les niveaux de survie dans les EF.
4.5) Le concept d'actif agricole et de bouche à
nourrir
L'actif agricole est exprimé en Unité Travail
Homme (UTH) et correspond à un adulte valide, âgé de 15
à 55 ans, qui travaille 300 j/an à raison de 8 h/jour
(Mémento de l'agronome, 2002).
Compte tenu du fait que toute la population de l'exploitation
n'a pas forcement une présence permanente au sein de l'exploitation
toute l'année, le ratio UC /Actifs ne pourrait pas refléter avec
exactitude le niveau de consommation au sein de l'EF. D'où
l'introduction de la notion des « bouches à nourrir » dans le
but d'évaluer en toute objectivité la charge d'un actif (en
fonction de la durée de présence des membres) dans la
consommation du groupe familial (Khastalami, 2010). Les UC sont de deux
catégories : les UC permanents (ce sont ceux qui font la quasi
totalité des travaux dans l'exploitation ; au moins neuf (9) mois de
présence dans l'EF) et les UC saisonniers ou hivernales (ils ne viennent
que pendant la saison des pluies ; six (6) mois de présence dans l'EF au
maximum). Ainsi, les correspondances suivantes seront ainsi adoptées
dans le calcul :
Tableau 2: Correspondance actif et bouche à
nourrir
Correspondance actifs agricoles
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Correspondance bouche à nourrir
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Homme (15 à 55 ans) = 1 actif
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12mois de présence : 1 bouche à nourrir
|
Femme (15 à55 ans) = 0.7 actif
|
8mois de présence : 0,75 bouche à nourrir
|
Homme (5 à 14 ans) = 0.5 actif
|
4 mois de présence : 0,50 bouche à nourrir
|
Femme (5 à 14 ans) = 0.25 actif
|
|
Homme ou Femme (> 55 ans) = 0.5 actif
|
|
Source : adaptée de Khastalni 2010
24
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CHAPITRE V : CARACTERISTIQUES DES EF
5.1) Socio-démographie des EF
5.1.1) Situation des chefs d'exploitation
Les CE sont tous des hommes pour l'ensemble des observations.
Cette situation est normale en ce sens que la femme n'accède à ce
statut que s'il n'y a pas dans la maison un homme en âge d'occuper cette
fonction. La situation matrimoniale fait ressortir 93,4% de mariés et
6,6% de célibataires. Ces derniers occupent cette fonction de chef
d'exploitation du fait des pères décédés.
5.1.2) Age et composition ethnique des CE
Tableau 3 : Age des chefs d'exploitation.
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Ehantillon
|
Age moyen
|
45,7
|
50,2
|
46,7
|
51,2
|
48,5
|
Ecart type
|
10,3
|
11,5
|
7,3
|
10,6
|
12,2
|
|
Source : nos enquêtes
L'âge moyen des CE enquêtés est de 48,5#177;
12,2 ans (tableau ci-dessus) avec un minimum de 25 et un maximum de 77ans.
Tableau 4: Répartition des ethnies dans les
différents départements
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Ehantillon
|
Peul
|
80%
|
65,40%
|
89,30%
|
100%
|
83,70%
|
Mandingue
|
20%
|
34,60%
|
10,70%
|
0%
|
16,30%
|
|
Source : nos enquêtes
On note dans l'échantillon deux principaux groupes,
d'abord les Peuls, qui constituent l'écrasante majorité dans
toutes les quatre (4) communautés rurales que compose l'arrondissement,
suivent ensuite les mandingues (tableau 4).
La religion dominante est l'islam dans l'arrondissement.
5.1.3) Niveau d'instruction et activités des CE
L'agriculture et l'élevage sont de loin les
activités dominantes des CE.
Le niveau d'instruction des CE reste encore faible dans la zone
(figure ci-dessus).
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 5: Niveau d'instruction des CE
Sur un échantillon de 91 CE enquêtés,
seulement 27 sont instruits en français soit un pourcentage de 29,7%;
les niveaux atteignent rarement le secondaire. Le pourcentage des CE
alphabétisés en arabe et en langue locale est respectivement de
33,0% et 5,4% avec le peul comme langue locale d'instruction dominante. Le
nombre de CE n'ayant reçu aucune instruction dans l'échantillon
est de29 soit un pourcentage 31,9%.
5.1.4) Statistiques démographiques des
exploitations
Le nombre de dépendant permanent ou unité de
consommation (UC) est relativement élevé dans les EF de la zone
(tableau ci-dessous).
Tableau 5: Statistiques démographiques des
EF
Communauté Rurale
|
UC
|
Enfant (1-4)
|
Enfant (5-14)
|
Adultes (15-55)
|
+55ans
|
Médina Eladji
|
18,9#177;10,9
|
5,1#177;3,4
|
6,1#177;4,2
|
6,7#177;4,3
|
0,7#177;0,8
|
Dioulacolon
|
21,2#177;11,7
|
5,4#177;4,3
|
6,0#177;5,2
|
8,6#177;4,4
|
1,3#177;1,0
|
Tankanto Escale
|
19,2#177;10,8
|
4,5#177;3,4
|
5,8#177;4,2
|
8,2#177;4,4
|
0,8#177;1,0
|
GuiréYéro Bocar
|
15,8#177;6,6
|
3,6#177;2,6
|
4,0#177;3,3
|
7,5#177;2,7
|
0,7#177;0,8
|
Echantillon
|
18,8#177;10,0
|
4,7#177;3,4
|
5,5#177;4,2
|
7,8#177;4,0
|
0,9#177;0,9
|
|
Source : nos enquêtes
Il est en moyenne dans l'échantillon de 18,8 personnes
avec un minimum de 6 et un maximum de 60 personnes. La taille importante de ces
EF s'explique par les pratiques traditionnelles de communautarisme qui y sont
encore présentes dans certaines familles mais aussi et surtout du fait
que la plupart des CE sont polygames.
26
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
5.2) Caractéristiques des ressources des EF
L'étude de la caractérisation des ressources des
EF concerne essentiellement le foncier, l'équipement en matériel
agricole et cheptel et la main-d'oeuvre de l'EF.
5.2.1) Le foncier
Il est représenté ici par l'ensemble des terres
disponibles et utilisables ou exploitables par l'EF que nous appelons Surface
Totale Utilisable (STU), donnée par la formule ci-dessous :
V.2.1.1) Le mode d'acquisition
Le mode d'acquisition principal est l'héritage avec 68,9
% des terres acquis selon ce mode (figure ci-dessous).
Figure 6 : Représentativité des modes
d'acquisition des terres dans l'échantillon d'étude
Le droit de hache et l'emprunt (notamment au niveau des
parcelles rizicoles gérées par les femmes) sont aussi
présents avec respectivement 24,2 % et 4,5%. 0,1% des terres sont
affectées par les chefs de village sous délégation de
pouvoir de la CR (Figure ci-dessous). Bien que très faible dans notre
échantillon, ce pourcentage monte la réalité de
l'implication et la responsabilisation, de plus en plus grandissante, des
collectivités locales et des populations autochtones dans la gestion de
leurs terres.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
5.2.1.2) La disponibilité foncière
Le tableau 6 ci-dessous indique que la superficie moyenne des
terres utilisables (moyenne STU) est de 10,2#177;5,9 ha avec un minimum de 3 ha
et un maximum de 70 ha. La superficie moyenne effectivement utilisée
(moyenne SAU) est quant à elle estimée à 7,7#177;3,4 ha
avec un minimum de 3 ha et un maximum de 23 ha.
Tableau 6: Moyenne des STU et SAU dans les EF de
l'échantillon en (ha)
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
STU (ha)
|
10,9#177;4,7
|
8,0#177;3,7
|
13,8#177;12,3
|
8,0#177;2,7
|
10,2#177;5,9
|
SAU (ha)
|
8,5#177;3,3
|
6,6#177;3,1
|
9,5#177;5,3
|
6,3#177;2,0
|
7,7#177;3,4
|
|
Source : nos enquêtes
Ces résultats montrent l'importance de la jachère
qui constitue avec le parcage des animaux les principaux moyens de
renouvellement de la fertilité des sols dans les EF.
5.2.2) L'équipement en matériel agricole et
cheptel
5.2.2.1) L'outillage agricole
Le matériel agricole rencontré dans la zone est
très varié (tableau ci-dessous). Tableau 7: Outillage
agricole des exploitations (en moyenne par type)
Communauté Rurale
|
Charrue UCF
|
Houe sine
|
Semoir
|
Charrette
|
Matériel de traitement
|
Autres
|
Médina Eladji
|
0,4#177;0,5
|
0,9#177;0,8
|
0,6#177;0,5
|
0,3#177;0,5
|
0,1#177;0,3
|
4,3#177;2,1
|
Dioulacolon
|
0,4#177;0,5
|
0,6#177;0,6
|
0,4#177;0,5
|
0,1#177;0,3
|
0,1#177;0,3
|
2,9#177;1,6
|
Tankanto Escale
|
0,6#177;0,6
|
1,7#177;1,0
|
0,8#177;0,7
|
0,3#177;0,5
|
0,1#177;0,3
|
2,0#177;1,4
|
Guiré Yéro Bocar
|
0,6#177;0,6
|
1,2#177;0,7
|
0,7#177;0,5
|
0,5#177;0,6
|
0,0#177;0,2
|
2,1#177;1,5
|
Echantillon
|
0,5#177;0,5
|
1,2#177;0,9
|
0,6#177;0,6
|
0,3#177;0,5
|
0,1#177;0,2
|
2,7#177;1,7
|
|
Source : nos enquêtes
La majorité du matériel agricole
rencontré dans la zone provient de l'artisanat local et est acquis en
majorité au comptant. Mais nous rencontrons aussi du matériel de
fabrication industriel datant pour la plupart des années 1990-1999. Pour
le matériel industriel, son mode d'acquisition dominant est le
crédit, il est en effet acquis auprès de la SODEFITEX par un
prêt de campagne remboursable sur une durée de quatre (04) ans et
auprès des programmes étatiques.
Ce matériel est généralement
vétuste et nécessite d'être renouvelé. Cette
vétusté du matériel agricole occasionne à chaque
campagne agricole d'importants frais de réparation et
28
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
d'entretien. Ce qui n'est pas sans conséquence sur le
niveau des revenus. En effet certains paysans évoquent d'importantes
sommes d'argent déboursées pour cette rubrique. Outre ces
charges, l'on note des pannes en pleins travaux champêtres dues à
l'obsolescence du matériel pouvant retarder les délais
d'exécution de certains travaux.
Tableau 8: Ratio matériel agricole/SAU.
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Charrue UCF
|
4,7%
|
7,9%
|
5,8%
|
10,1%
|
7,1%
|
Houe sine
|
11,8%
|
11,5%
|
18,1%
|
19,5%
|
15,2%
|
Semoir
|
7,1%
|
7,2%
|
8,0%
|
10,8%
|
8,3%
|
Charrette
|
3,2%
|
2,2%
|
2,9%
|
7,2%
|
3,9%
|
Matériel de traitement
|
0,8%
|
1,4%
|
0,7%
|
0,7%
|
0,9%
|
|
Source : nos enquêtes
Les ratios nombre d'unité de matériel agricole
en propriété sur la superficie emblavée (tableau
ci-dessus) sont tous inférieures à 50% et témoignent ainsi
du sous-équipement chronique qui sévit dans la zone. Il reste
donc beaucoup d'efforts à faire sur le plan de la mécanisation
des EF pour permettre une meilleure exploitation des terres et ainsi favoriser
une plus grande productivité.
5.2.2.2) Le cheptel de l'exploitation
5.2.2.2.1) Le cheptel de trait
Le cheptel de trait, composé de chevaux, d'ânes
et de boeufs est relativement faible (tableau ci-dessous). Pour les bovins de
trait, la plupart est issue du déstockage, par les producteurs
agropasteurs, des bovins de leur troupeau. Les chevaux et les ânes sont
quant à eux pour l'essentiel achetés.
Tableau 9: Répartition moyenne des animaux de
trait dans les EF
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Ehantillon
|
Bovins de trait
|
0,9#177;1,0
|
0,6#177;0,9
|
1,0#177;1,1
|
0,8#177;1,0
|
0,8#177;1,0
|
Cheval de trait
|
0,2#177;0,4
|
0,04#177;0,2
|
0,2#177;0,4
|
0,0#177;0,2
|
0,1#177;0,3
|
Âne de trait
|
0,4#177;0,7
|
0,3#177;0,5
|
0,3#177;0,5
|
0,4#177;0,5
|
0,4#177;0,6
|
|
Source : nos enquêtes
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Ces animaux servent non seulement à la culture
(traction animale) mais aussi à l'attelage pour l'approvisionnement des
ménages dans les marchés hebdomadaires ainsi que d'autres
services (le transport de l'eau et des personnes, ambulance pour
l'évacuation des malades...).
5.2.2.2.2) Le cheptel d'élevage
La taille du cheptel d'élevage dans les EF
présente une grande variabilité (tableau ci-dessous).
Tableau 10: Répartition moyenne des animaux
d'élevage dans les EF
Communaté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Ehantillon
|
Bovins
|
7,1#177;17,8
|
11,1#177;23,1
|
8,7#177;18,2
|
1,7#177;2,2
|
7,2#177;13,5
|
Ovins
|
4,4#177;4,6
|
1,6#177;2,3
|
5,3#177;6,7
|
4,0#177;3,5
|
3,8#177;4,3
|
Caprins
|
6,1#177;4,5
|
3,4#177;2,6
|
5,4#177;4,7
|
3,5#177;3,3
|
4,6#177;3,8
|
Volailles
|
13,8#177;14
|
9,3#177;9,7
|
14,6#177;11,7
|
5,6#177;6,6
|
10,8#177;11,2
|
Autres
|
2,2#177;1,7
|
1,7#177;1,1
|
1,5#177;0,8
|
1,9#177;0,6
|
1,8#177;1,1
|
|
Source : nos enquêtes
Les maxima par espèce sont respectivement de85
têtes pour les bovins, 30 têtes pour les ovins, 20 têtes pour
les caprins, 50 têtes pour les volailles et 5 têtes pour les
autres. On peut également trouver des EF qui n'ont aucune bête en
possession.
L'importance du cheptel dans certains EF offre des
opportunités importantes pour l'intégration
élevage-agriculture, mais peut être également une source de
conflits pour l'utilisation de l'espace pour ces activités.
5.2.2.2.3) Les mode d'acquisition du cheptel
La première modalité d'accumulation est
l'achat. Au départ, lorsque l'on ne possède aucun ruminant, des
chèvres sont choisies car elles sont les moins coûteuses à
l'achat (autour de 10.000 à15.000 Fcfa pour une chevrette d'un an) et
sont peu exigeantes en alimentation pour la saison sèche. A partir d'un
certains nombre, elles sont vendues pour des moutons, jugés plus
prestigieux et se vendant plus cher au moment des fêtes. Il faut alors
être capable de les nourrir car ils résistent moins bien que les
chèvres au déficit fourrager des pâturages en saison
sèche. Puis, lorsque l'on détient un capital suffisamment
important, il est possible d'en retirer un revenu qui permettra d'acheter une
génisse de 2 ans (autour de 120.000 à 130.000 Fcfa).
L'héritage, le « confiage » et le don sont
d'autres moyens d'acquisition du cheptel.
30
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
5.2.3) La main d'oeuvre de l'EF
La main d'oeuvre utilisée par les EF dans la zone est
en majorité de type familial. A coté de la main d'oeuvre
familiale, il existe des formes telles que l'entraide et le salariat. En effet,
du fait de la faiblesse du niveau d'équipement et de la diversité
des cultures, certains chefs d'exploitation font appel à la main
d'oeuvre extérieure d'entraide et salariale (constituées
d'associations généralement payées à la
tâche).
La répartition par sexe est en faveur des hommes (figure
ci-desous).
Figure 7: Répartition par genre et ancrage des actifs de
l'échantillon d'étude
Les migrations des actifs sont faibles au sein des EF ;
seulement 5% des actifs effectuent des migrations saisonnières (ils ne
reviennent que pour les travaux hivernales).
Le ratio Bouche à nourrir/Actif qui représente
l'indicateur de l'équilibre entre la satisfaction des besoins et la
disponibilité de travail au sein des familles est relativement faible
dans toutes les CR (tableau ci-dessous).
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Tableau 11: Evaluation de la charge d'un actif dans le
groupe familial
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
UC
|
18,9#177;10,9
|
21,2#177;11,7
|
19,2#177;10,8
|
15,8#177;6,6
|
18,8#177;10
|
Actif
|
8,6#177;5,1
|
10,5#177;5,1
|
9,8#177;5,0
|
8,4#177;2,7
|
9,3#177;4,5
|
Bouche à nourrir
|
18#177;10,5
|
20,3#177;9,5
|
17,8#177;8,2
|
13#177;5,8
|
16,9#177;8,5
|
SAU
|
8,5#177;3,3
|
6,6#177;3,1
|
9,5#177;5,3
|
6,3#177;2,0
|
7,7#177;3,4
|
UC/Nombre actif
|
2,2#177;2,1
|
2,0#177;2,3
|
2,0#177;2,1
|
1,9#177;2,4
|
2,0#177;2,2
|
Bouche à nourrir/Actif
|
2,1#177;2,1
|
1,9#177;1,9
|
1,8#177;1,6
|
1,5#177;2,1
|
1,8#177;1,9
|
SAU/UC
|
0,4#177;0,3
|
0,3#177;0,3
|
0,5#177;0,5
|
0,4#177;0,3
|
0,4#177;0,4
|
SAU/Actif
|
1,0#177;0,7
|
0,6#177;0,6
|
1,0#177;1,1
|
0,7#177;0,7
|
0,8#177;0,8
|
|
Source : nos enquêtes
Il est en moyenne égal à 1,8#177;1,9 dans
l'échantillon (tableau) et traduit ainsi l'insuffisance de la charge
d'un actif pour le bien-être du groupe familial. La moyenne du ratio
SAU/UC qui est l'indice de satisfaction des besoins familiaux par hectare est
de 0,4#177;0,4 assez trop insuffisant. Les EF doivent augmenter les SAU soit
par diminution des réserves de jachères, soit par
défrichage puisqu'il ya encore possibilité dans certaines zones,
soit par intensification de la production.
Le ratio SAU/Actif nous renseigne du degré
d'intensification du potentiel du travail humain. Il est de 0,8#177;0,8 au
niveau de notre échantillon, les disponibilités de travail sont
donc assez réduites au sein des EF, ce qui montre qu'il y a
possibilité d'intensification du travail familiale.
En résumé, on peut dire, au terme de ce
chapitre de caractérisation, que le foncier ne représente pas un
facteur limitant de production dans la zone au regard des superficies mises en
jachères. Il est également important de noter l'importance
numérique du cheptel qui offre d'énormes possibilités
d'exploitation. Cependant, le faible niveau de mécanisation et
d'intensification du travail familial au sein des EF de la zone auront des
effets négatifs dans l'atteinte des objectifs de production.
32
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CHAPITRE VI : ANALYSE DE LA PERFORMANCE DES ACTIVITES
6.1) Performance technique des activités
6.1.1) Les systèmes de cultures
6.1.1.1) Les espèces cultivées
Les espèces cultivées sont diverses, on observe
les cultures vivrières d'autoconsommation (petit mil, maïs et plus
rarement sorgho et niébé), les cultures de rente (dominées
par l'arachide, suivent ensuite les cultures fruitières en l'occurrence
l'anacarde et la mangue).
Tableau 12: Répartition moyenne
des superficies (ha) par culture
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Arachide
|
2,2#177;1,6
|
1,5#177;1,1
|
3,3#177;2,4
|
1,7#177;0,9
|
1,8#177;1,6
|
Mil
|
1,4#177;0,7
|
0,9#177;0,8
|
2,1#177;1,5
|
1,3#177;0,6
|
1,2#177;0,9
|
Maïs
|
1,0#177;0,5
|
1,2#177;1,3
|
0,6#177;0,7
|
0,4#177;0,4
|
0,6#177;0,7
|
Riz(paddy)
|
2,6#177;1,5
|
1,7#177;1,0
|
2,3#177;1,0
|
0,9#177;1,0
|
1,6#177;1,4
|
Coton
|
0,0#177;0,0
|
0,0#177;0,0
|
0,0#177;0,0
|
0,0#177;0,0
|
0,0#177;0,0
|
Niébé
|
0,0#177;0,0
|
0,1#177;0,3
|
0,1#177;0,2
|
0,0#177;0,1
|
0,03#177;0,2
|
Sorgho
|
0,0#177;0,0
|
0,1#177;0,3
|
0,0#177;0,0
|
0,1#177;0,3
|
0,1#177;0,1
|
Mangue
|
0,2#177;0,4
|
0,2#177;0,4
|
0,3#177;0,5
|
0,3#177;0,4
|
0,3#177;0,4
|
Anacarde
|
1,3#177;1,1
|
0,1#177;0,8
|
1,0#177;1,1
|
1,3#177;0,5
|
1,1#177;0,9
|
|
Source : nos enquêtes
L'arachide reste la culture dominante dans
l'échantillon pour la campagne 2009 en terme d'emblavures avec en
moyenne 2,2#177;1,6 ha par exploitation suivent ensuite les cultures
céréalières notamment le riz et le mil (tableau
ci-dessus). La culture du maïs était pratiquée par la
plupart des populations enquêtées mais du fait de son exigence en
intrant, du peu d'investissements consacrés, les rendements sont
faibles. Il arrive même qu'il n'y ait pas de rendements du tout, ce qui
explique la diminution progressive des emblavures malgré qu'il
représente une culture de base qui est utilisée dans
l'alimentation des populations de la zone.
L'anacarde et la mangue occupent une place importante dans les
systèmes de production et jouent un rôle d'équilibre dans
le budget familial.
La culture du coton est absente dans l'échantillon du fait
des difficultés et des conflits notés dans le remboursement des
prêts à la SODEFITEX décriée par les producteurs.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Ramenées aux CR, on constate que le riz est la
première spéculation cultivée en terme de moyenne de
superficies emblavées dans les communautés rurales de
Médina Eladji et de Dioulacolon (tableau ci-dessus) avec des moyennes
respectives de 2,6 #177;1,5 ha et 1,7 #177;1,0 ha par EF. Elle est suivie de
l'arachide qui occupe le premier rang dans les autres CR. La première
place occupée par le riz dans ces deux CR se justifie par le potentiel
rizicole et le mode d'intervention plus efficace (organisation des producteurs
en groupement et l'intervention des projets comme le ProCas dans
l'aménagement des vallées rizicoles et le renforcement des
capacités des producteurs).
Cependant les spéculations précitées ne
sont pas les seules pratiquées dans la zone. Nous en avons
dénombré plusieurs diversifications au sein d'une même EF :
les concombres & courges, le manioc, la pastèque, l'oseille
(bissap), les jardins de case (tomates, aubergine, piment, gombo etc.) pour
renforcer le revenu de l'EF. Les superficies consacrées à ces
cultures ne sont pas évaluées du fait que les CE maitrisent
très peu ces emblavures. L'étude se limitera à leur valeur
monétaire.
6.1.1.2) L'association de cultures vivrières,
base de l'alimentation des agriculteurs
Dans les champs de notre zone d'étude, les cultures
sont toujours associées pour répondre aux besoins alimentaires
multiples de l'EF, mais aussi pour échelonner et diversifier le
calendrier alimentaire. Ainsi, la combinaison de plantes ayant des cycles
végétatifs différents permet de récolter
successivement les produits nécessaires à l'alimentation dans un
contexte marqué par des ressources monétaires très
limitées. Ce qui rend compte de la complexité et de la
diversité des systèmes de cultures dans la zone.
Les associations maïs- sorgho-niébé et
maïs-arachide sont très répandue dans la zone surtout dans
les EF ne disposant pas d'assise foncière importante. L'association de
ces espèces offre de multiples avantages. Elle permet non seulement de
valoriser au mieux l'espace (exploitation optimale de la lumière, et de
la surface de sol planté) mais également de tirer le meilleur
parti de l'eau et des minéraux disponibles dans le sol (interaction
positive): les racines du maïs, fasciculées et celles de
l'arachide, légèrement pivotantes, explorent des parties
différentes du sol, de plus, leurs périodes de floraison et de
fructification) ne coïncident pas selon les espèces et les
périodes de semis. Contrairement au maïs, l'arachide comme le
niébé n'ont pas besoin de beaucoup d'azote pour se
développer. Ainsi, la compétition pour les ressources en eau et
en minéraux est moindre. Le niébé, comme le
34
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
concombre et le cornichon qui sont des plantes couvrantes,
limitent la germination et le développement des adventices.
En semant des plantes de longueur de cycle différente,
l'agriculteur cherche également à étaler et à
allonger les périodes de récolte afin de limiter la
période de soudure alimentaire11 , et à diminuer les
risques de récolte nulle.
6.1.1.3) Les opérations culturales et temps des
travaux
· Préparation des champs
Elle est effectuée à l'approche de l'hivernage
et consiste à la pratique de la défriche-brûlis ou de la
défriche puis enfouissement des mauvaises herbes et arbustes. Cette
technique permet non seulement de restituer au sol les éléments
minéraux de la couverture végétale, mais aussi vise
essentiellement à faciliter le déplacement de la charrue lors du
labour.
Le coupe-coupe, la hache et le râteau sont les principaux
matériaux utilisés pour cette opération.
· Le labour
Le labour a pour fonction d'ameublir le sol, de
l'aérer. Dans les parcelles où le recru végétal est
généralement moins fourni, le labour permet alors d'enfouir la
biomasse présente sur la parcelle. L'humification puis la
minéralisation rapide de cette biomasse grâce aux conditions
climatiques favorables (humidité et chaleur) produit un excellent
support, riche en matière organique et éléments
minéraux, pour le développement des plantes.
Dans les rizières, le labour est fait avec une houe ou
avec le daba. Il est réalisé après que le sol soit
suffisamment humecté d'eau pour favoriser une bonne germination des
graines ou une bonne prise après le repiquage. Les autres parcelles sont
systématiquement labourées (sauf exception) à l'aide d'une
charrue (engin mécanique composé de deux ou trois petits chocs)
attelée soit à deux boeufs de trait soit à un cheval.
Le labour se fait généralement en deux passages
croisés, le dernier étant perpendiculaire au sens de la pente
afin de ralentir l'écoulement des eaux de pluies. Il s'écoule
généralement une semaine entre ces deux labours, le premier
jouant ainsi un rôle de faux semis12 .
11 La soudure alimentaire correspond au temps qui
sépare la fin des réserves issue des récoltes de
l'année précédente et le début des récoltes
de l'année en cours.
12 Le faux semis est une pratique consistant
à préparer le sol comme pour faire un semis et d'attendre que les
adventices (dont les graines ont été enfouies) germent, pour
réaliser quelques jours plus tard un second labour qui les
détruit définitivement. Cette pratique permet d'éviter un
sarclage après la levée des grains semés.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
La généralisation du labour à la charrue
s'explique par le fait qu'il permet de diminuer les temps de travaux
homme-jour/ha comparé au labour à la houe. Cette pratique permet
surtout de caler plus précisément les dates de semis par rapport
à la pluviométrie : lorsque les premières pluies arrivent,
sauf problème de trésorerie, les exploitants peuvent rapidement
préparer leurs lits de semis. Il faut semer rapidement pour que le
maïs entre en floraison avant juillet, période de moindre
pluviométrie, et ainsi accroître significativement la
probabilité d'avoir de bons rendements.
· Le semis
Immédiatement après les premières
pluies, les semis sont effectués pour le mil, l'arachide le sorgho et le
maïs. Dans la zone, à part les parcelles rizicoles, le semis se
fait à plat à l'aide d'un semoir tiré le plus souvent par
un âne puisque le sol est devenu meuble après labour. Sur des sols
compacts non labourés le tirage de cet engin mécanique est
assuré par un boeuf ou un cheval. Les autres spéculations comme
le bissap, le concombre, aubergine, etc., associées à ces
cultures sont semées à la volée ; seulement le tarot est
semé en poquet. Il arrive qu'aucune graine ne lève du fait que
plusieurs d'entre les graines utilisées ont perdue leur pourvoir
germinatif, ce qui contraint les agriculteurs à réensemencer
certains poquets une à deux semaines après le premier semis.
Dans les parcelles rizicoles, on rencontre des ménages
qui font des semis sur billon. Cependant la majorité le fait à
plat. Le repiquage dans les rizières est fait à la main par les
femmes.
· Les sarclo-binages
Entre le semis et la récolte, les agriculteurs
effectuent deux sarclo-binages pour éliminer les adventices qui
concurrencent les plantes de l'association et pour ameublir la couche
superficielle du sol. Par ailleurs, la décomposition des adventices
enrichit le sol en matière organique et restitue des nutriments qui
seront profitables aux cultures des années suivantes.
Les outils utilisés pour cette opération sont la
houe, la machette, une binette etc., et les mains.
Le premier désherbage est effectué un mois
après le semis, au moment du tallage des plantes de l'association,
période particulièrement critique dans l'élaboration du
rendement du maïs, à laquelle il convient donc de diminuer la
compétition avec les adventices. Le deuxième sarclage-binage,
effectué au courant de juillet-août, demande moins de travail que
le premier : les plantes de l'association couvrant la totalité du
sol.
36
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
? Récolte et conservation des
récoltes
Les récoltes en vert permettent de réduire la
période de soudure (maïs, arachide, niébé,
concombres, etc.) ou de répondre à une demande du marché.
Le mil, le riz, le sorgho, le tarot et dans une moindre mesure le maïs,
l'arachide et niébé etc. sont en revanche récoltés
à maturité et conservés.
Le battage du sorgho, du riz, du mil et du maïs ne sont
pas réalisés systématiquement. Pour un certain nombre de
CE, les grains non désolidarisés de leur épi se conservent
mieux. Le maïs est ainsi conservé à la corde : les
épis sont attachés à une corde puis suspendus à un
bois fixe (annexe 8).
Le riz, les épis de sorgho, et de mil sont quant
à eux réunis dans d'anciens sacs de riz puis stockés dans
des hangars en bois fortement aérés ; le niébé et
le tarot en maturités y sont également stockés. Lorsque le
maïs et le sorgho sont égrainés, les agriculteurs traitent
les grains avec de la chaux ou encore des produits phytosanitaires apparemment
plus efficace. Cependant, la plupart des agriculteurs sont contraints d'acheter
des semences car les graines de ces légumineuses perdent leur pouvoir
germinatif d'une année à l'autre.
La récolte se fait manuellement et le matériel
utilisé est constitué de couteaux, de machettes et de faucilles
etc. Les pertes après récoltes sont souvent énormes faute
d'un stockage adéquat.
6.1.1.4) Stratégies d'accès aux intrants
? Semences agricoles
L'usage des semences locales (non
sélectionnées) est dominant dans notre échantillon
d'étude comme l'indique le tableau ci-dessous. Prises par
spéculation, les résultats révèlent que les
exploitants font plus d'attention pour l'arachide et le riz en matière
de semences sélectionnées. Ceci s'explique par l'importance de
ces deux spéculations non seulement dans la formation du revenu
financier de l'EF (vente de l'arachide), mais aussi dans la satisfaction des
besoins alimentaire du groupe familial (riz et arachide).
Tableau 13: Taux (%) d'utilisation des semences dans
l'échantillon d'étude.
Spéculations
|
Arachide
|
Mil
|
Maïs
|
Riz (paddy)
|
Autres
|
Locales
|
60%
|
85%
|
90%
|
70%
|
85,5%
|
Sélectionnées
|
40%
|
15%
|
10,5%
|
30%
|
14,5%
|
|
Source : nos enquêtes
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Ces résultats témoignent de la faiblesse du
capital social associatif, coopératif dans les stratégies
d'accès à des intrants de qualité. L'absence de semences
sélectionnées, on le sait, entraîne de faibles rendements
des cultures qui peuvent tout de même être atténués
par l'usage de la fumure organique ou minérale (engrais chimiques) qui
on le verra sont de faible utilisation dans la zone.
? La reconstitution de la fertilité
La pratique de la fumure organique, qui consiste en
l'épandage du fumier ou du parcage des animaux dans des parcelles de
cultures est un indicateur d'accès à une meilleure
productivité agricole. Prises cultures par cultures, la fumure
révèle des choix très stratégiques : la culture du
mil fait ainsi l'objet de plus d'attention pour les engrais et les produits
phytosanitaires. Globalement, l'usage des engrais minéraux est
très faible dans la zone comme l'indique le tableau ci-dessous.
Tableau 14: Proportion d'utilisation des engrais
minéraux
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Engrais minéraux
|
Oui
|
20,0%
|
24,0%
|
31,0%
|
31,8%
|
27,3%
|
|
80,0%
|
76,0%
|
69,0%
|
61,2%
|
72,7%
|
|
Source : nos enquêtes
6.1.1.5) La lutte contre les ravageurs des
cultures
La richesse biologique spécifique de la zone est
à la fois un atout et une contrainte. Atout dans la mesure où la
vie biologique maintient un certain équilibre entre le passage d'un
stade organique à un stade minéral : l'humification et la
minéralisation des matières organiques permettent leurs usages
par les plantes (régénération et de développement
des parcours en particulier et des biotopes en général).
Contrainte car certaines espèces qui se développent dans ce
biotope sont de véritables ravageurs des cultures. Ainsi, la lutte
contre ces ravageurs est un aspect important des stratégies culturales
dans une finalité agro-économique. En effet, plus de 45% des CE
les jugent également responsables parmi des principales incertitudes qui
pèsent sur les cultures (en compagnie du faible niveau
d'équipement et d'utilisation des engrais biologiques).
Les stratégies que les exploitations développent
pour palier à ces incertitudes biologiques sur les cultures sont
diverses et variées (figure ci-dessous).
38
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 8: Stratégie de gestion des ravageurs des
cultures dans l'échantillon
L'usage des produits phytosanitaires, bien que moindre est
une de ses stratégies de lutte contre ces ravageurs. Cette
stratégie est surtout consacrée au mil. L'arachide ne
reçoit aucun traitement phytosanitaire en cours de cycle à part
l'application de fongicides lors des semis pour permettre une bonne
levée.
Certains utilisent des moyens du bord, par exemple (les
frondes, le feu etc.) ; au niveau des champs de forêt, les chiens sont
attachés ou y restent pour assurer le gardiennage et la lutte contre les
ravageurs notamment les singes et les rats palmistes dans certains EF.
6.1.1.6) La production
La production moyenne dans les quatre CR est respectivement
1881,9 kg pour l'arachide, 915,6 kg pour le mil, 859,2 kg pour le maïs,
1543,0 kg pour le riz (en paddy), 44,4 kg pour le sorgho, et 29,8 kg pour le
niébé.
L'arachide et le riz ont les plus grandes productions du fait
de l'importance des emblavures réservées à ces cultures.
La production de riz est dominante dans les communautés rurales de
Médina Eladji (2640,0 kg contre 1923,3 kg pour l'arachide) et de
Dioulacon (1774kg suivi du maïs (1607 kg) contre 1494 kg pour l'arachide)
ceci du fait des interventions des projets de développement comme
ProCas, ENDA etc. dans l'aménagement des vallées rizicoles. La
production d'arachide est plus importante à Tankanto Escale et à
Guiré Yéro Bocar avec des moyennes respectives de 2774,1 kg et
1118,2 kg. Sauf dans la communauté rurale de
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Dioulacolon où le maïs dépasse l'arachide, la
production des autres spéculations est faible dans la zone (annexe6).
L'anacarde et la mangue ont un rôle important dans la
constitution du revenu monétaire familial. On note une forte dominance
de l'anacarde dans la zone de Dioulacolon du fait de l'importance des vergers
consacrés à cette spéculation. Les quantités
répertoriées pour ces spéculations (anacarde et mangue)
sont celles qui ont été effectivement vendues par les
producteurs. Les quantités autoconsommées n'ont pas pu être
estimées du fait des pratiques informelles à ce niveau.
Hormis l'arachide et le maïs, 99,5% de la production est
destinée à l'autoconsommation et au don. La figure ci-dessous
nous donne la répartition de la production en ce qui concerne l'arachide
et le maïs dans l'échantillon d'étude.
Figure 9: Répartition de la production de
maïs et d'arachide dans l'échantillon d'étude
Les résultats confirment que l'objectif principal de
production demeure la satisfaction des besoins alimentaires du groupe
familial.
6.1.1.7) Les rendements
Le rendement est la quantité produite par hectare ou par
unité de surface. Il permet de juger de la productivité de la
terre. Pour juger de ce ratio, il est nécessaire de le comparer à
une norme.
Dans le cas de notre étude, il est comparé aux
références départementales recueillies au niveau de la
DRDR de Kolda.
40
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Tableau 15:Rendement (Kg/ha) des spéculations par
communauté rurale
Spéculation
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Norme
|
Arachide
|
871#177;354,3
|
1000#177;572,2
|
909,5#177;514,4
|
616,3#177;164,5
|
857#177;465,0
|
1329
|
Mil
|
818#177;397,2
|
689,7#177;475,9
|
589,9#177;246,9
|
490,9#177;167,7
|
631#177;350,1
|
859
|
Maïs
|
752#177;472,3
|
1074#177;997,9
|
405,2#177;435,8
|
443,6#177;359,4
|
655#177;686,2
|
1989
|
Riz (paddy)
|
1031#177;265,3
|
1021#177;470,0
|
618,2#177;208,8
|
541,4#177;590,6
|
778#177;462,4
|
1 877
|
Niébé
|
0#177;0,0
|
120#177;263,0
|
27,6#177;106,6
|
54,5#177;176,5
|
55#177;176,5
|
474
|
Sorgho
|
0#177;0,0
|
135#177;322,6
|
0,0#177;0,0
|
147,7#177;290,5
|
73#177;229,1
|
859
|
Mangue
|
27#177;77,6
|
164#177;295,6
|
45,2#177;101,0
|
225,0#177;259,9
|
118#177;222,9
|
*
|
Anacarde
|
304#177;302,3
|
425,3#177;396,2
|
257,9#177;242,9
|
367,8#177;134,6
|
338#177;288,5
|
*
|
|
Sources : nos enquêtes *Donnée non
disponible
Les rendements diffèrent suivant les exploitations en
fonction de l'utilisation ou non des semences de qualités, des engrais
et produits phytosanitaires par les exploitants ; ils sont plus
élevés dans le premier cas.
Comparés aux normes dans le département de
Kolda, nous constatons dans l'ensemble que les rendements sont faibles du fait
de la pauvreté progressive des sols notée par les exploitants
mais cela relève surtout de la faiblesse de l'utilisation des intrants
de qualité.
Il faut signaler que pour la mangue et l'anacarde, ce sont des
vergers en construction ;les espèces ne sont pas complètement
matures, ce qui explique les faibles rendements pour ces deux
spéculations.
6.1.1.8) Couverture des besoins
céréaliers
L'expression de la couverture des besoins alimentaires en
nombre de mois permet de déceler d'éventuelles périodes de
soudure (tableau ci-dessous). Ces périodes correspondent à des
moments délicats pour les paysans d'autant plus que les stocks de vivres
s'épuisent généralement.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Tableau 16: Nombre de mois moyen couvert par la
production
Nombre de mois moyen couvert par la
production
|
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Moyenne
|
7,7
|
7,2
|
8,0
|
6,9
|
7,5
|
Ecart type
|
2,5
|
2,0
|
2,5
|
1,4
|
2,2
|
TCBC*
|
64,2%
|
60%
|
66,7%
|
57,5%
|
62,5%
|
Norme(FAO)
|
80%
|
|
Source : nos enquêtes
TCBC*(Taux de Couverture des Besoins
Céréaliers)
Il est en moyenne de 7,5#177;2,2 mois pour
l'échantillon, soit un taux de couverture des besoins
céréaliers de 62,5% largement inférieur au taux
préconisé par la FAO qui est de 80% (Bricas N., cité par
Diao 2006). Au regard du tableau ci-dessous, les périodes de soudures se
situent au mois de juin, juillet et Aout respectivement pour les EF de
Guiré Yéro Bocar, de Médina Elhadji et Dioulacolon et de
Tankanto Escale.
Par ailleurs, on note que toutes les CR sont en dessous de
cette norme. Les déficits céréaliers sont 35,8%, 40%,
33,3%, 42,5% respectivement dans les CR de Médina Eladji, de
Dioulacolon, de Tankanto Escale et de GuiréYéro Bocar. Il est de
37,5% dans l'échantillon d'étude. Ceci n'est pas étonnant
du fait de la faiblesse notoire des productions
céréalières dans l'échantillon d'étude. Ce
qui représente un sérieux problème
d'insécurité alimentaire au sein des familles.
6.1.2) Les systèmes d'élevage
L'élevage est essentiellement de type naisseur et
extensif dans toutes les EF de l'échantillon. Cependant, avec le
développement de la ceinture laitière appuyée par l'ISRA,
la SODEFITEX et AVSF, les producteurs s'investissent de plus en plus dans la
stabulation pour la production du lait, cela reste encore à
l'état embryonnaire. Le cheptel est constitué principalement de
bovins (Ndama), d'ovins et de caprins (Djallonké). Les animaux dorment
tous les soirs, quelle que soit la saison dans une bergerie close près
des habitations. L'analyse technique portera sur ces trois espèces.
L'aviculture, et l'apiculture de type traditionnel sont
pratiquées dans certains EF et constituent également une source
non négligeable de revenu pour les EF. On note aussi la présence
d'équins dans la zone.
42
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.1.2.1) Les conduites des troupeaux
· La conduite des bovins
Les bovins d'une même EF sont regroupés en un ou
plusieurs troupeaux qui sont chacun entretenus soit par un berger
salarié soit par leur propriétaire. On note des pratiques
d'agrégation dans les EF possédant un nombre élevé
de têtes. Lorsqu'un troupeau a atteint les vingt (20) vaches mères
(soit 50-90 individus), il est alors divisé en deux troupeaux de dix
(10) mères pour mieux exploiter le pâturage. Des boeufs de trait
peuvent être rencontrés dans les différents troupeaux. Ils
sont mis à l'écart pendant le temps des travaux agricoles puis
réintègrent le troupeau. Ils reçoivent un meilleur
traitement en saison sèche en recevant une ration systématique de
tourteau de coton, de son de maïs, etc. Durant la saison pluvieuse, le
troupeau est strictement suivi par un berger salarié ou un
éleveur propriétaire ; si l'exploitant ne dispose que d'un nombre
assez restreint de têtes, il les attache au piquet, tout ceci pour
éviter qu'ils détruisent les cultures; malgré cela, des
conflits sont souvent notés dans ce sens. En saison sèche, le
moment de guidage du troupeau se passe lorsqu'ils sont amenés au point
d'eau permanent pour l'abreuvement. Après cette surveillance, on laisse
les animaux paître seuls et, le soir, ils retournent par eux-mêmes
près de la clôture de la personne qui s'en occupe. Ils sont
ensuite parqués pour la nuit dans la clôture.
· La conduite des ovins
Les ovins sont conduits en permanence par les jeunes
garçons. La valeur monétaire plus forte des ovins n'explique pas
totalement ce mode de gestion. En effet, contrairement aux caprins, les ovins
n'ont pas la faculté physique d'exploiter toutes les ressources
fourragères, notamment les fourrages aériens. Ces fourrages
doivent donc être prélevés et mis à disposition des
animaux.
En général, un bélier est acheté
pour la reproduction et le lot de jeunes mâles est vendu à un an,
pour les fêtes. Les brebis sont préférentiellement
gardées pour le renouvellement et l'agrandissement du troupeau. Elles
sont réformées à partir de sept (7) ans, lorsque qu'elles
ne meurent pas avant. Les béliers, sont réformés à
cinq ans, au moment où ils ont atteint leur plus forte masse
corporelle.
· La conduite des caprins
En saison des pluies, tous les caprins sont attachés au
piquet pour éviter les dégradations car ils se faufilent
aisément sous les clôtures et peuvent causer de sérieux
dégâts aux cultures. Ce travail de mise au piquet mobilise un
actif familial, souvent un enfant pendant environ une
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
demi-heure matin et soir, il faut en effet alors aller les
attacher et détacher quotidiennement en saison des pluies. C'est
pratiquement le seul temps de travail que nécessite ce système
d'élevage. En effet, animaux rustiques, les caprins s'adaptent bien aux
conditions de saison sèche et les animaux ne sont pas
complémentés en saison sèche, se suffisant des
déchets de cuisine et du pâturage des feuilles des arbres. La
libre divagation des adultes en saison sèche favorise les pertes et les
vols d'animaux.
6.1.2.2) Les pratiques de reproduction
La reproduction se faisant en monte libre pour toutes les
espèces.
Chez les bovins, les naissances sont presque toutes au
début de la saison des pluies. En effet, la corrélation entre
alimentation et reproduction est forte. Les chaleurs des femelles se
déclenchent plus lorsque celles-ci ont retrouvé une masse
corporelle suffisante, c'est-à-dire vers le mois d'août. Elles
mettent bas neuf (9) mois après, soit aux mois d'avril-mai. Les
primipares ont un veau à 3 ans et 5 mois en moyenne. L'intervalle entre
les vêlages constaté par les producteurs est en moyenne de26 mois,
un peu supérieure à celui noté par Fall et al.
(cité l'ISRA13 ) pour les Ndama, qui est de 25mois. La
mortalité moyenne dans l'échantillon
est de 6,5% et touche surtout les jeunes.
Chez les ovins, les agnelles sont réceptives au
mâle à un (1) an, de même que les mâles deviennent
reproducteurs à un (1) an. La durée de gestation est en moyenne
de six mois sur la zone mais les femelles ne font en général
qu'une mise-bas par an. Au niveau des performances de reproduction, les
femelles donnent un (1) à deux (2) agneaux tous les ans. Mais beaucoup
d'agneaux meurent avant le sevrage, touchés par des maladies. De
même, la mortalité après sevrage est élevée.
L'absence de traitement vétérinaire explique ce fait.
D'un point de vue zootechnique, les caprins présentent
la particularité d'être totalement dessaisonnés. Les
naissances sont étalées tout au long de l'année. La
dépendance du rythme de reproduction à la production
fourragère n'est pas absolue. Ces femelles présentent un
état d'embonpoint durant quasiment toute l'année. La
majorité des mises bas est regroupée pendant quatre(4) mois
(décembre-mars). L'intervalle moyen constaté entre la mise bas
est de un(1) an. Les naissances gémellaires sont fréquentes. Par
ailleurs, la mortalité au sevrage (six mois) est très importante
et peut atteindre jusqu'à plus de 50% des naissances.
13 Bilan de la recherche agricole et agro-alimentaire
au Sénégal.
44
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.1.2.3) L'alimentation et abreuvement
Pendant l'hivernage, chaque exploitation conduit les
différents troupeaux vers les mares en début de matinée et
s'assure du bon déroulement de l'abreuvement. Par la suite, les bergers
en charge des troupeaux d'ovins adultes partent au pâturage avec les
animaux. Les bergers en charge des jeunes petits ruminants retournent les
conduire à proximité du campement. Les bovins non sevrés
sont séparés de leurs mères, pour éviter qu'ils
tètent leurs mères qui, elles, sont traites. En saison
sèche, lorsque les marres deviennent sec, les puits et les forages
prennent le relais. Les bovins sont abreuvés un jour sur deux au forage.
Les tarifs s'élèvent par mois et par tête à 150Fcfa
pour un bovin adulte et 50Fcfa pour les petits, les caprins et les ovins.
Après les récoltes, en novembre-décembre, les animaux se
nourrissent des principaux résidus de cultures : maïs, patates
douces etc.
Lors de la récolte du maïs comme du mil et de
l'arachide, seuls les épis et les gousses sont souvent
prélevés et tout le reste est laissé au champ pour les
animaux. Toutes les clôtures de la zone sont ouvertes aux animaux,
même si on n'en possède pas car le peu de fertilité qu'ils
laissent après leur passage est jugé bénéfique. La
complémentation n'est donnée qu'aux plus faibles d'entre eux et
aux vaches de traite afin de minimiser les coûts d'entretien du troupeau.
Les intrants utilisés pour la complémentation dépendent
des disponibilités locales : approvisionnement du marché,
coût plus ou moins intéressant des divers types d'aliments et
arbitrage des uns et des autres. En général, on note quand
même la prépondérance des aliments industriels (ripasse,
graines de coton) que ce soit chez les bovins comme chez les ovins. La
réduction des coûts de production est faite par un recours
diversifié à la production locale de céréales
(sorgho, son de mil et de riz) et de légumineuses (arachide et
niébé), mais aussi à partir du pâturage
aérien (élagage de feuilles et branchettes de ligneux) et les
restes alimentaires des ménages (riz, bouillie de mil, de maïs...).
Le calendrier fourrager et d'abreuvement se présente comme suit :
Tableau 17: Calendrier fourrager et d'abreuvement
à Dioulacolon
Calendrier fourrager
|
|
Janv. Fév. Mars Avril Mai
|
Juin Juil. Août Sep. Oct.
|
Nov. Déc.
|
Pâturage libre
|
|
|
|
Pâturage surveillé (bergers)
|
|
|
|
Complémentation
|
|
Calendrier d'abreuvement
|
Mares
|
|
|
Puits&Forages
|
|
|
|
Source : nos enquêtes
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Les conflits entre agriculteurs et éleveurs sont
surtout notés en mai - juin et octobre - novembre, périodes
correspondant au début et à la fin des pâturages
surveillés. En effet, les périodes de pâturages ne
correspondent souvent pas exactement avec les calendriers culturaux qui sont
fonctions de la date de semis. L'harmonisation de ces périodes, bien que
difficile à réaliser, représente la solution à ce
niveau.
6.1.2.4) La santé animale
Les pratiques vétérinaires sont de
façons globales très faibles dans la zone (figure ci-dessous). La
majorité des exploitants ne traitent qu'en cas de maladie notée.
Seulement les vaches de traite ont un traitement plus ou moins intensif.
Figure 10: Les pratiques de soins
vétérinaires dans l'échantillon
Les intrants vétérinaires
(généralement antibiotiques, antiparasitaires injectables,
comprimés) sont bien ancrés dans les processus techniques de
production. Les exploitants ont, dans ce sens, des pratiques quasi identiques
car s'approvisionnant dans les mêmes lieux (marchés
hebdomadaires). A côté des produits officiels, il est apparu de
multiples produits de contre façon venant diverses localités
(Guinée, Gambie etc.). L'usage de ses produits est fait de façon
informelle (les éleveurs font les traitements eux-mêmes ou font
appel à des auxiliaires vétérinaires, éleveurs
initiés aux soins de santé primaires vétérinaires).
Il est ainsi fait appel de moins en moins au service vétérinaire
local, les agropasteurs s'approvisionnant sur le marché et traitant
eux-mêmes leurs cheptels.
46
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.1.3) Accès aux services agricoles et ruraux
? Accès au crédit.
L'accès aux réseaux villageois,
socioprofessionnels (prêt d'un tiers, GTE, GPF, GEC et MFR) et
mutualistes/bancaires (microcrédits) sont aussi autant
d'éléments entrant dans la constitution du capital financier,
indispensable dans la consommation et l'investissement pour la production au
sein des EF de la zone.
L'accès aux mutualistes/bancaires est très
faiblement représenté dans la zone, seulement dix neuf (19
(20,9%)) sur les 91 EF enquêtés (figure ci-dessous). Les
principales mutualistes sollicitées par les populations sont le CMS
(Crédit Mutuelle du Sénégal) et la CNCAS (Caisse National
de Crédit Agricole du Sénégal). Parmi les dix neuf (19),
dix sept (17(89,5%)) sont au CMS et seulement deux (2(10,5%)) au CNCAS. Aucune
autre mutuelle n'a été notée dans l'échantillon
(figure ci-dessous).
C'est seulement 20,9% des exploitants qui, malgré
l'éloignement des structures de microcrédits, y trouvent des
avantages pour financer leurs activités. D'autres (2%) se disent non
intéressés par le microcrédit et préfèrent
s'en limiter à leurs propres ressources internes :
généralement la vente des produits pastorales et agricoles.
Figure 11: Accès aux structures bancaires de
crédit à la production.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
L'analyse du faible taux d'accès aux mutualistes
bancaires permet de cerner les raisons avancées par les acteurs (figure
ci-dessus): 60% pensent que les conditions d'accès sont mauvaises. Parmi
les raisons avancées on a celles liées à la
proximité (le service de proximité qu'offre une structure est
importante car permettant un accès plus facile à l'information et
réduit les coûts de transaction (frais de voyages,
l'investissement en temps dû aux déplacements) et celles
liées aux procédures et conditionnalités (les
complications et les lenteurs d'octroi, les coûts élevés
des intérêts et les modes de paiements inadaptés les
remboursements mensuels sont dans certain cas obligatoires un (1) mois
après le crédit, alors que les activités agropastorales
permettant le remboursement durent au moins 3mois).
· Accès aux services techniques
agricoles.
Certaines exploitations de la zone entretiennent des
relations de partenariat dans plusieurs domaines avec les nombreuses structures
existant dans la zone. Globalement, trente deux (32 (35,2%)) des CE
enquêtés reconnaissent avoir bénéficiés des
services techniques agricoles et ruraux. Parmi les structures citées, on
peut noter :
· les services techniques publiques et
parapublique : la SODEFITEX, qui appuie les exploitations familiales
à travers leurs groupements dans la promotion des cultures du maïs
et du coton principalement, le CNCR avec la mise en oeuvre de la composante
appui aux organisations des producteurs à travers l'ANCAR14
.
· OP : la FONGS en collaboration avec
les ONG et les projets de développement et les structures
étatiques mène des activités de formation et
d'accompagnement des exploitations familiales.
· ONG et projets de
développement : PAPIL, ProCas et ENDA dans l'aménagement
des vallées rizicoles notamment dans Dioulacolon et Médina
Eladji; Vision Mondiale et bien d'autres programmes et projets sont
également bien présents dans la zone. Ils appuient les
communautés dans l'accès à l'eau potable à travers
des adductions d'eau, la mise en place de programmes de santé
communautaire, d'éducation de base, de promotion des AGR et dans
l'électrification rurale (nos entretiens)15 .
Ces partenariats sont jugés satisfaisants par les
enquêtés. Au vue des résultats précités par
les populations, on peut confirmer qu'en réalité, toute la
population bénéficie d'une manière directe ou indirecte de
ces partenariats.
14A travers la composante Conseil Agricole et Rural (CAR)
commençais à appuyer les EAF de la zone. 15 Entretien
avec les autorités locales (Sous préfet de Dioulacolon et PCR)
48
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.1.4) Les activités extra-agricoles
La recherche de moyens d'existence durable n'est pas
basée uniquement sur les activités agropastorales. Au risque de
mettre en danger la pérennité des exploitations,
différentes activités hors exploitation (figure ci-dessous) et
qui génèrent des revenus sont menés dans la zone. Nous en
avons dénombré plusieurs :des activités commerciales
(boutique, bétail, petit-commerce); des activités d'exploitation
forestières (cueillette et commercialisation de « madd »
(Saba senegalensis) et de pain de singe (Adansonia digitata),
fabrication et commerce de charbon de bois et à la vente de bois de
chauffe ; des activités de salariats (bergers salariés,
employés de verger maraîcher en villes, gestionnaire de
comité de forage, enseignants, gardien etc.) ; service de
maraboutage16 ; des activités de transport ; des
activités de pêche ;etc.
Figure 12: Représentativité des
activités extra-agricole dans l'échantillon
d'étude
Sur 91 EF, ils sont seulement cinq (5) (5,5%) à ne pas
s'adonner à des activités extraagricoles. Tous les autres (94,5%)
ont recours au moins à une activité hors-exploitation pour
générer d'autres sources de revenus. Le petit commerce,
activité dominante (figure 11) dans la zone, est pratiqué par
presque toutes les femmes avec des produits très divers (pétrole,
poisson sec etc.). Les transferts monétaires des fils
émmigrés (Espagne, Italie, etc.) ou résidant en ville sont
aussi assez représentatifs au niveau des EF de la zone.
16 C'est un service basé sur des pouvoirs
occultes contre rémunération financière ou en nature
(vaches, brebis, chèvres, etc.).
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.2) Performance économique des systèmes
d'activités
6.2.1) La Valeur Ajoutée Brute Globale (VABG) de
l'EF
Elle correspond à la somme des VAB de l'EF, soit :
VAB.SC +
VAB.SE + valeur de la production agricole
autoconsommée + valeur de la production autoconsommée de
l'élevage.
6.2.1.1) La Valeur Ajoutée Brute de la
production végétale
Elle est déduite du produit brut de la production
végétale qui est la valeur économique résultant de
l'activité agricole (agriculture et élevage) : quantité
produite multipliée par prix de marché. Les prix des
différents produits sont les moyennes relevées sur le
marché local.
Le produit brut de la production végétale doit
couvrir la production agricole et les consommations intermédiaires
(engrais, produits phytosanitaires, etc.). Le montant restant constitue la
Valeur Ajoutée Bute (VAB), bénéfice produit par l'EF.
Dans un contexte d'agriculture familiale, comme c'est le cas
dans notre zone d'étude, une partie importante de la production n'est
pas destinée au marché mais à la consommation de la
famille et aux dons. Nous avons intégré la valeur de cette
production (autoconsommation et dons) pour calculer la VAB globale de
l'exploitation. L'estimation de la valeur de l'autoconsommation et des dons est
ici faite en multipliant les quantités de ces produits par les prix
auxquels ils auraient été vendus sur le marché.
Figure 13: Composantes du produit brut de la production
végétale dans l'échantillon
Le coût des consommations intermédiaires est faible
puisqu'il s'agit de systèmes de cultures traditionnels avec très
peu d'utilisation d'intrants commerciaux.
50
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
6.2.1.2) La Valeur Ajoutée Brute de la
production animale
La composition du produit brut de l'élevage est
différente (voir le graphique ci-dessous).
Figure 14 : Composantes du produit brut de
l'élevage dans l'échantillon d'étude
La valeur très élevée des ventes
s'explique par les déstockages fréquents des animaux pendant les
périodes de soudure, ce qui montre le rôle déterminant de
l'élevage dans la survie des populations. Les consommations
intermédiaires (alimentation animale, soins vétérinaires,
etc.) sont aussi faibles que pour la production végétale. La
valeur de la production autoconsommée représente un pourcentage
du produit brut beaucoup moins élevé que pour l'agriculture. En
effet, seulement le petit élevage (volailles) est principalement
destiné à l'autoconsommation.
6.2.2) La Valeur Ajoutée Nette (VAN)
Elle est obtenue en retranchant de la VABG les amortissements
économiques du capital fixe correspondant à l'usure des
équipements. 42,6% de la VABG dans l'échantillon d'étude
correspond à la production végétale autoconsommée.
L'autoconsommation des produits issus de l'élevage et la
représentativité des amortissements dans la VABG sont marginale
(0,6% et 5,2% respectivement) (figure ci-dessous). Ces résultats
confirment que nous sommes en présence d'une agriculture familiale dont
l'objectif primaire est la satisfaction des besoins alimentaire du groupe
familial.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 15: Composantes de la VABG et de la VAN
6.2.3) Le Revenu Agricole Familiale (RAF)
Il permet de mesurer la rémunération des
activités agricole dans l'EF. Le RAF moyen des différentes
communautés rurales est résumé dans le tableau suivant
:
Tableau 18: Revenu agricole annuel par exploitation
selon les communautés rurales
Communauté Rurle
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
RAF moyen (Fcfa)
|
1006680,6
|
874775,1
|
1048810,8
|
515480,7
|
865117,3
|
Ecart type
|
468892,7
|
614624,6
|
795150,4
|
203499,2
|
203499,2
|
|
Sources : nos enquêtes
Le ratio RAF/Nombre d'actif permet d'avoir une idée sur
la rémunération des actifs de la famille.
Il donné par la formule suivante :
Il est comparé au Salaire Minimum Agricole Garanti
(SMAG) qui, selon la Direction de l'inspection du travail, est de 38 050,6 Fcfa
(Inspection de travail cité par Diao, 2006). La durée des
activités dans notre zone étant estimée à en
moyenne 5 mois. La figure ci-dessous donne une illustration.
52
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 16: Evaluation des revenus agricoles par rapport
au SMAG
Toutes les CR sont en dessous du SMAG. Ce qui pose la
problématique de la productivité de la main d'oeuvre agricole. Le
salaire maximum est de 26 1871 Fcfa. Une comparaison entre les CR montre que
Médina Eladji rémunère mieux la main d'oeuvre que les
autres.
Cet état explique l'ambition qui anime les jeunes de
la zone pour l'émigration vers les pays du nord ou l'abandon des
activités agricoles pour d'autres activités beaucoup plus
rémunératrices dans d'autres localités.
6.2.4) Le Revenu Total Net de l'EF (RTN)
Dans l'ensemble de l'échantillon, 66,9 % du revenu net
total proviennent de l'activité agricole (agriculture et
élevage), et 33,1 % ont pour origine d'autres activités du chef
de l'exploitation ou des membres de la famille. L'activité agricole est
la principale source de revenu de la majorité des agriculteurs de la
zone, cependant les activités extra-agricoles ont un rôle non
négligeable dans le bien-être de la famille.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 17: Composition du revenu non agricole et du
revenu total net dans l'échantillon
Le revenu non agricole provient principalement de
micro-entreprises familiales (petit commerce (35,7%)). Ces activités
à caractère informel sont très courantes dans la
région puisqu'il n'existe presque pas d'activité industrielle
proposant du travail salarié.
Les activités rémunérées du chef
d'exploitation ou des autres membres de la famille résidant dans l'EF
(30,2 %) sont principalement le travail dans le secteur public (enseignant) ou
dans les ONG locales. Les transfèrent monétaires (15,6%) sont
également d'autres sources monétaires au sein des EF, ils sont
issus des parents ou fils qui ne vivent pas dans l'EF (immigrés
permanents), mais qui cependant participent à la survie des leurs.
Les RTN moyens pour l'année toutes activités
confondues, sont illustrés dans le tableau cidessous.
Tableau 19: Distribution des revenus (Fcfa)
Communauté Rurrale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Moyenne
|
1343047,2
|
1456335,1
|
1441207,4
|
986548,9
|
1319265,7
|
Ecartype
|
530723,8
|
800877,9
|
1120006,6
|
557346,5
|
557346,5
|
Maximum
|
2489450,0
|
3115750
|
4512816,7
|
2433300
|
4512816,7
|
Minimum
|
499400,0
|
572916,7
|
522333,3
|
342925
|
342925
|
Nbre. D'observations
|
15
|
25
|
29
|
22
|
91
|
|
Source : nos enquêtes
54
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Du point de vue de la distribution, on note que
l'écart-type (somme des carrés des écarts par rapport
à la moyenne), plus élevé dans la communauté rurale
de Tankanto Escale, traduit l'écart des revenus très disparates
entre ces exploitations. Dans une moindre mesure, il en est de même dans
les autres localités et dans l'échantillon d'étude.
Globalement, en termes de RTN annuel, les richesses
générées par les EF suivent non seulement l'importance
numérique du cheptel, des superficies emblavées et l'utilisation
des engrais et des produits phytosanitaires mais aussi de la diversité
des activités extra-agricoles.
6.2.5) Analyse des dépenses annuelles au sein des
EF
Les moyennes des dépenses par CR sont sensiblement les
mêmes par rapport à la moyenne générale dans
l'échantillon. Mais ce qu'il est important de noter dans l'analyse,
c'est que les niveaux de dépenses sont proportionnels aux niveaux de
RTN. En effet, les dépenses sont plus élevés dans les CR
de Dioulacolon et de Tankanto Escale qui ont aussi des niveaux de RTN
supérieures comparé aux autres CR (tableau ci-dessus). Cette
remarque est valable tant par rapport à l'écart-type que par
rapport aux dépenses minimales et maximales par exploitation.
Tableau 20: Distribution des dépenses (Fcfa) par
CR
Communauté Rurale
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Ehantillon
|
Moyenne
|
676341,7
|
844810,0
|
703906,9
|
638159,1
|
722177,7
|
Ecartype
|
102590,0
|
151400,0
|
302404,0
|
141419,1
|
141419,1
|
Maximum
|
855500
|
1202000
|
1417500
|
861250
|
1417500
|
Minimum
|
502500
|
617500
|
544250
|
388500
|
244250
|
Nbre. D'observations
|
15
|
25
|
29
|
22
|
91
|
|
Source : nos enquêtes
34,4% des ressources financières de l'exploitation
sont allouées à l'achat de riz. Ce phénomène,
surtout présent pendant les mois de soudure reflète parfaitement
l'état d'insécurité alimentaire en céréales
au sein des EF de la zone.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 18: Répartition des
dépenses dans l'échantillon d'étude.
Les autres dépenses pesant sont celles allouées
aux cérémonies (26,4%( mariage baptême etc.)), aux
dépenses quotidiennes (22,2%(achat de poisson, de condiments de
thé etc.))
Du point de vue de la balance annuelle du budget, le nombre
de déficit s'élève à douze(11) EF (12,1%) dans
l'échantillon d'étude. Ce phénomène est plus
marqué dans la CR de Tankanto Escale où au total cinq (5) EF
(17,2%) ont une balance (RTN-DFA) négative.
Tableau 21: Répartition des balances
négatives (RTN-DFA)
Etat des balances/CR
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Ehantillon
|
Négatives (<0)
|
1
|
2
|
5
|
3
|
11
|
Pourcentage
|
6,7%
|
8,0%
|
17,2%
|
13,6%
|
12,1%
|
Nbre. D'observations
|
15
|
25
|
29
|
22
|
91
|
|
Source : nos enquêtes
L'explication des déficits peut être aussi le
fait de la difficulté d'estimer les revenus tirés de certaines
activités comme celles des commerçants de bétail
(téfankés), de marabouts surtout. Mais ce déficit est bien
présent et traduit aussi une certaine vulnérabilité des EF
dans la zone.
6.2.6) Classification des EF selon l'état du ratio
(RTN/DFA)
Nous avons regroupé les EF en trois classes selon
l'état du ratio (RTN/DFA) (tableau cidessous) :
56
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Tableau 22: Troncature des classes
6.2.6.1) Description des classes et répartition
suivant les CR
Elle a été faite en fonction de quelques variables
discriminantes types en partant des typologies réalisées dans la
zone de Kolda (détails de calcul en annexe 7).
Tableau 23: Description des classes d'EF (les valeurs
représentent les moyennes/classe)
Variables
|
Classes (I) 0<RTN/DFA<1
|
Classe(II) 1=RTN/DFA=2,5
|
Classe (III) RTN>2,5
|
Nombre d'EF concernées
|
11(12,0%)
|
60 (65,9%)
|
20(22,0%)
|
UC
|
17,0
|
16,0
|
18
|
Actifs
|
11,0
|
14,8
|
15,1
|
Houe sine
|
2,0
|
2,0
|
3,5
|
Semoir
|
1,0
|
2,0
|
2,0
|
Charrue
|
Marginal
|
1,0
|
1,0
|
Boeuf de trait
|
Marginal
|
1,0
|
2,0
|
Cheval de trait
|
Marginal
|
Marginal
|
Marginal
|
Ane de trait
|
Marginal
|
1,0
|
Marginal
|
Bovins
|
Marginal
|
6,7
|
16,4
|
Ovins
|
3,5
|
5,7
|
6,1
|
Caprins
|
4,0
|
4,0
|
6,4
|
Volaille
|
10,2
|
9,7
|
12,6
|
Production Arachie (kg)
|
1750,0
|
1598,3
|
4050,7
|
Production Riz (kg)
|
1095,5
|
1954,7
|
1755,0
|
Production Mil (kg)
|
Marginale
|
Marginale
|
1590,3
|
Production Maïs(kg)
|
Marginale
|
Marginale
|
1362,2
|
RTN moyen (Fcfa)
|
584.147,8
|
1.109.208,0
|
2.388.511,1
|
|
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Le tableau ci-dessous nous donne la proportion des EF par classe
dans les différents CR. Tableau 24: Proportion des EF suivant
les classes et les CR
Communauté Rurle
|
Médina Eladji
|
Dioulacolon
|
Tankanto Escale
|
GuiréYéro Bocar
|
Echantillon
|
Classe (I)
|
9,0%
|
27,3%
|
45,5%
|
18,2%
|
12,1%
|
Classe (II)
|
20,0%
|
26,7%
|
23,3%
|
30,0%
|
65,9%
|
Classe (III)
|
10,0%
|
30,0%
|
50,0%
|
10,0%
|
22,0%
|
|
Source : nos enquêtes
La CR de Tankanto Escale regroupe, en majorité, les EF
les plus démunies (classe(I)) mais aussi les plus aisées
(classe(III)) en terme de ratio RTN/DFA, ce qui montre
l'hétérogénéité des EF dans la zone. La
majorité des EF de l'échantillon (65,9%) est cependant dans la
classe(II), ce qui confirme que le niveau de vie des populations est faible.
Ces classes sont ensuite comparées aux seuils de survie et de
reproduction sociale déterminées dans la zone.
6.2.6.2) Seuil de survie et de reproduction social
Des enquêtes auprès des familles les plus
démunies ont permis l'obtention du Seuil de Survie (SS) et du Seuil de
Reproduction Social (SRS), ils sont respectivement de 54. 313,9 Fcfa et 87847,2
Fcfa (détail des calculs est présenté en annexe 3). La
comparaison de ces deux indicateurs avec le ratio RTN/Actif va permettre de
rendre compte de la viabilité des EF de la zone (figure ci-dessous).
58
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Figure 19: Comparaison des performances entre les
classes d'EF
L'analyse du graphique, au regard des seuils, montre que les
RTN dégagés par actif dans les EF sont au dessus du seuil de
survie calculé à Dioulacolon pour classes (II) et (III). Les EF
de la classe(I) sont légèrement en dessous ce seuil ; les classes
(I) et (II) sont en dessous du seuil de reproduction social.
Les revenus totaux nets moyens dégagés par
actif dans ces classes sont respectivement de 53104,3 Fcfa (classe(I)) et
74.472,5Fcfa (classe (II)). Ce revenu est de et 159.541,0 Fcfa (classe(III))
(annexe 7) ; les EF de cette classe sont légèrement au dessus du
seuil de reproduction social donc beaucoup moins en danger que les deux
premières. Cette situation de stagnation des exploitants en dessous du
seuil de survie et de reproduction sociale montre l'évident risque de
disparition relativement dans le court terme si aucune action salvatrice n'est
entreprise.
Une analyse plus fine, montre une corrélation entre
déficit budgétaire et diversification des activités au
sein des exploitations de la zone. En effet, la tendance générale
montre que les EF qui s'en sortent le mieux, au niveau des stratégies
de génération de revenus sont celles qui
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
combinent, en plus de l'agriculture, au moins cinq(5)
activités génératrices de revenus. Ces EF disposent aussi
d'au moins un verger d'anacardiers et de manguiers. Les EF de la classe (III)
sont en majorité dans cette catégorie.
6.3) Contraintes et stratégies
développées par les exploitations familiales
6.3.1) Analyse des contraintes
L'analyse des performances économiques des EF de
l'échantillon laisse entrevoir d'énormes difficultés dans
les familles quant à la satisfaction des primaires de base. Ces
contraintes, identifiées par les populations, sont
représentées dans la figure ci-dessous :
Figure 20: Contraintes entravant la performance des
EF
Elles tournent essentiellement autour de la
disponibilité des facteurs de production. En outre, la
dégradation des sols et la baisse de la pluviométrie constituent
aussi des contraintes notées. Certaines exploitations familiales
rencontrent aussi d'autres contraintes liées au déficit
financier. Ce qui se traduit par un problème d'accès aux intrants
de base et à la main d'oeuvre salariale. L'autre contrainte assez
souvent citée par les exploitants est le problème de
commercialisation de l'arachide. Celle-ci est faite auprès des
opérateurs étatiques qui souvent tardent à apporter la
rémunération ; ce qui sans doute influe sur la campagne agricoles
suivante.
60
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Cependant en y regardant de plus prêt, on se rend
compte que le problème majeur demeure le manque d'initiative
réaliste et la mauvaise gestion des exploitations. En effet, peu d'entre
elles ont un programme de travail bien élaboré leur permettant de
se fixer des objectifs à atteindre en tenant compte des
réalités du marché.
6.3.2) Analyse des stratégies
développées par les EF
Face à cette situation de quasi famine, les
exploitations familiales n'élaborent pas de vraies stratégies
pour des solutions adéquates et durables. Les problèmes sont
gérés en trouvant des solutions ponctuelles et spécifiques
qui ne permettent pas d'avoir une vision globale. L'option stratégique
primordiale qu'est la satisfaction des besoins familiaux n'est faite qu'au
minimum et souvent au prix du non renouvellement des moyens de production de
l'exploitation. En effet, les exploitants vendent progressivement leur capital
de production (matériel et bétail) pour faire face à des
besoins pressants (alimentation, santé etc.). Dans certains milieux, les
populations privilégient des partenariats dans le souci
d'acquérir des crédits, des intrants, de la nourriture et
rarement du matériel agricole. Elles développent en
réalité des stratégies de survie qui ne leur permettent
pas de disposer de revenus satisfaisants. Ce qui représente un obstacle
au développement de l'épargne qui, normalement, devrait jouer un
rôle important dans la modernisation de ces EF.
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Dans cette étude, nous avons essayé d'apporter
des réponses à la question que nous avions posée : quel
est le niveau de performance globale des EF de la zone dans un contexte
d'incertitude sur les ressources productives? Cette vision de l'analyse
stratégique des capacités et types de réaction des EF
impose une approche systémique pour pouvoir cerner l'ensemble des
activités menées dans un système d'exploitation
donné.
Les résultats ont montré qu'il y a un
appauvrissement des EF malgré les potentialités naturelles de la
zone. Les activités extra-agricoles, les cultures
céréalières (en particulier le riz et le mil), de rente
(notamment l'arachide) et l'équipement agricole sont déterminants
dans la formation des revenus des EF. La nouvelle dynamique des systèmes
d'exploitation dans la zone se caractérise de manière globale par
la diversification (élargissement de la gamme des produits de l'EF, de
ses activités ou de ses marchés), ce qui représente une
stratégie logique de diminution des risques techniques et
économiques.
Eu égard de ce qui précède, des actions
immédiates doivent être menées pour améliorer le
bien-être social de la famille rurale dans le Dioulacolon. Pour y arriver
recommandations suivantes sont proposées :
· Améliorer l'accessibilité des intrants
comme l'engrais et les semences sélectionnées (surtout de
céréales base alimentaire des populations) en apportant des
appuis (crédits de campagnes) aux producteurs mais aussi en mettant en
place dans les différents chefs lieux de CR des magasins
d'approvisionnements en ces intrants;
· Impliquer davantage les producteurs dans la dynamique
de promotion de l'intégration agriculture-élevage, le
développement de l'embouche ovine et bovine, des étables
fumières et la promotion de l'aviculture familiale par des campagnes de
vulgarisations pour augmenter les revenus des exploitants et les
disponibilités en fumure organique.
· Sur le plan de l'équipement agricole, les
autorités locales régionales pourrait par exemple signer un
partenariat avec les artisans locaux pour le renouvellement du matériel
agricole. Cela, va permettre à la fois de redynamiser ce secteur
(artisanat) mais aussi de relancer l'agriculture paysanne dans la
localité.
· Sur le plan de la production animale, les actions
doivent porter sur la mise en place d'infrastructures hydrauliques (forages et
puits pastorales) pour faire face aux problèmes d'abreuvement du
bétail mais aussi sur l'encadrement et l'appui conseil des producteurs
en
62
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
matière de suivi sanitaire des troupeaux par la
vaccination des animaux contre les principales maladies, leur
déparasitage interne et externe.
· Augmenter les interventions des programmes
stratégiques de recherche développement et les investissements
par les structures étatiques et décentralisées
(ARD17 , communautés rurales etc.), les projets et les ONG.
Le but étant l'intensification raisonnée de la production
agricole. La mise à la disposition des producteurs des
variétés précoces et productives de céréales
alimentaires (exemple du riz NERICA) par la recherche développement
permettrait de résorber non seulement les déficits alimentaires
durant les soudures mais aussi et surtout diminuer les fortes dépenses
consacrées à l'achat de riz.
· Offrir des possibilités de formation aux
exploitants sur l'entreprenariat et leurs inculquer des notions de
rentabilité dans le souci de développer la diversification des
activités (encourager notamment, le développement de vergers
d'anacardiers qui sont de forts pourvoyeurs de revenus dans la zone, la
promotion des cultures de diversification, pastèque, sésame,
manioc,
etc. et des activités extra-agricoles
en tenant compte des réalités du marché) pour
accroître les revenus agricoles et monétaires des EF.
· Renforcer les capacités techniques et
organisationnelles des producteurs dans des secteurs tels que l'artisanat, la
transformation et la commercialisation des produits agricoles et non agricoles
pour supprimer ainsi les nombreux intermédiaires entre l'état et
les paysans qui précarisent les conditions de vie des paysans et les
exposent à l'exploitation.
· Créer un fond spécial pour la promotion
des EF de la zone. Ce fonds permettra d'une part la mise en place des lignes de
crédits subventionnées à des taux d'intérêts
acceptables et adaptées au degré d'endettement des producteurs
dans la zone avec des fonds de garantie et de calamités en contrepartie
pour sécuriser l'institution ; d'autre part, il s'agira d'instaurer un
mécanisme de financement rapide pour rapprocher les producteurs des
pratiques conformes au respect du calendrier cultural.
Enfin, notons que la mise en place des d'infrastructures
routières (désenclavement des villages) et l'interactivité
des intervenants avec les organisations sociales notées dans les
villages (annexe3) peuvent servir de tremplins efficaces pour la
réussite de ces programmes.
LIMITES ET PERSPECTIVES DE L'ETUDE
Le recours à la traduction est phénomène
indispensable car nous avions affaire à une population parlant peu le
français et parfois même le wolof. Les enquêtes se sont
déroulées
17 Agence Régionale de Développement
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
avec des traducteurs différents choisis une fois sur le
terrain, réduisant parfois leur implication et leur compréhension
de la problématique abordée. En plus des difficultés ont
été rencontrées sur le terrain quant à la
précision des revenus financiers tirés des activités
notamment extraagricoles qui génèrent pourtant des revenus
conséquents. Cela est lié non seulement à la
saisonnalité de certaines activités et au caractère
occasionnel ou opportuniste mais aussi et surtout à certains tabous
sociaux (parler d'argent pour des activités non tarifées). En
l'absence de comptabilité de données exactes au niveau des EF,
l'étude s'est faite sur la base de déclarations qui ne sont
qu'approximatives et sur une campagne agricole (année de
référence : 2009). De possibles sous-estimations ou sur-
estimations sont donc à prendre en compte au niveau des résultats
de calcul.
Ainsi, il serait intéressant de renouveler
l'étude sur une période d'au moins deux ans. Conjuguée
à la pratique de trésorerie, au mode de gestion des
dépenses familiales, aux possibilités d'intensification de la
production agricole et à l'impact du crédit sur les revenus des
producteurs de la zone, cette étude permettrait d'avoir une vision plus
fine de la performance des EF de Dioulacolon.
64
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
BIBLOGRAPHIE
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Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
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18 Disponible sur (
http:// www.gouv.sn)
19 Disponible sur (
http://www.gouv.fr/fr/IMG/pdf/449_Int_Rapport_Dev.pdf)
66
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
ANNEXES
Annexe1 : Inventaires des infrastructures sanitaires
et scolaires dans les villages enquêtés
Annexe 2 : Types d'organisations rencontrés
dans certains des villages visités
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Annexe 3 : Calcul du seuil de survie et de
sociabilité
a) Seuils de sociabilité
b) Seuil de survie
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
|
68
|
|
|
|
|
|
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Annexe 4 : Détail de calcul de l'amortissement
du matériel de l'EF
Annexe 5 : Evolution des rendements des principales
cultures dans la région de Kolda
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
|
Principales cultures
céréalières
|
Moyenne
|
SORGHO
|
690
|
892
|
858
|
918
|
885
|
915
|
820
|
954
|
811
|
847
|
859
|
MIL
|
720
|
834
|
646
|
976
|
933
|
899
|
930
|
944
|
818
|
891
|
859,1
|
MAÏS
|
980
|
1 164
|
1 115
|
2 619
|
2953
|
3050
|
1800
|
2019
|
2257
|
1935
|
1989,2
|
FONIO
|
490
|
593
|
341
|
376
|
550
|
600
|
600
|
522
|
500
|
500
|
507,2
|
RIZ
|
1 530
|
2 032
|
1 661
|
1 294
|
1792
|
2135
|
1500
|
1985
|
2678
|
2161
|
1 877
|
Principales cultures de rentes
|
Moyenne
|
ARACHIDE
|
1176
|
1061
|
1359
|
1445
|
1402
|
1578
|
1100
|
1484
|
1484
|
1198
|
1328,7
|
COTON
|
916
|
1 134
|
1 228
|
1222
|
*
|
1107
|
1176
|
1205
|
1205
|
845
|
1115,3
|
NIEBE
|
486
|
490
|
525
|
500
|
500
|
500
|
450
|
400
|
400
|
485
|
473,6
|
*Donnée indisponible
|
|
|
|
|
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
|
69
|
|
|
|
|
|
|
|
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Annexe 6 : Performances techniques et
économiques par communauté rurales
Communauté rurale de Médina
Eladji
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
1923,3
|
400,0
|
8500,0
|
1959,5
|
Mil
|
1080,0
|
200,0
|
3000,0
|
711,3
|
Maïs
|
761,3
|
120,0
|
3000,0
|
779,0
|
Riz(paddy)
|
2640,0
|
900,0
|
7000,0
|
1589,2
|
Coton
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Sorgho
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Mangue
|
26,7
|
0,0
|
300,0
|
77,6
|
Anacarde
|
516,7
|
0,0
|
2000,0
|
573,1
|
Performances économiques
|
VAB. SC
|
922190,0
|
367000,0
|
1732200,0
|
453436,4
|
SAU
|
8,5
|
5,0
|
15,0
|
3,3
|
VAB.SC/SAU
|
114707,8
|
45875,0
|
331320,0
|
63735,8
|
VAB.SE
|
167986,7
|
0,0
|
474000,0
|
152111,2
|
VABG
|
1090176,7
|
384000,0
|
2070200,0
|
497808,8
|
Amortissement
|
46829,4
|
2000,0
|
103250,0
|
32569,1
|
VAN
|
1043347,2
|
323625,0
|
1966950,0
|
485494,4
|
Salaires
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Intérêts
|
36666,7
|
0,0
|
125000,0
|
47796,7
|
RAF
|
1006680,6
|
323625,0
|
1966950,0
|
468892,7
|
Actifs
|
8,6
|
3,9
|
23,6
|
5,1
|
SAU/actif
|
1,1
|
0,6
|
1,4
|
0,2
|
RAF/Actif
|
26181,0
|
9660,4
|
68243,5
|
13673,8
|
REN
|
336366,7
|
20000,0
|
1260000,0
|
309111,7
|
RTN
|
1343047,2
|
499400,0
|
2489450,0
|
530723,8
|
RTN/Actif
|
35587,4
|
16742,4
|
69547,8
|
16292,2
|
DFA. EF
|
676341,7
|
502500,0
|
855500,0
|
102590,0
|
PGN (RTN/DFA.EF)
|
2,0
|
0,7
|
3,2
|
0,7
|
70
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Communauté rurale de Dioulacolon
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
1161,8
|
0,0
|
3000,0
|
958,4
|
Mil
|
814,7
|
75,0
|
2100,0
|
526,3
|
Maïs
|
621,9
|
0,0
|
2500,0
|
622,6
|
Riz(paddy)
|
1497,1
|
200,0
|
3500,0
|
1122,1
|
Coton
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
97,1
|
0,0
|
400,0
|
160,5
|
Sorgho
|
44,1
|
0,0
|
750,0
|
181,9
|
Mangue
|
85,3
|
0,0
|
600,0
|
163,7
|
Anacarde
|
570,6
|
0,0
|
1600,0
|
480,6
|
Performances économiques
|
VAB. SC
|
759478,0
|
196500,0
|
2082500,0
|
459623,5
|
SAU
|
6,6
|
3,0
|
14,5
|
3,1
|
VAB.SC/SAU
|
118887,4
|
50805,6
|
266700,0
|
46529,1
|
VAB.SE
|
190260,0
|
0,0
|
1075000,0
|
308924,2
|
VABG
|
949738,0
|
271000,0
|
2765500,0
|
643688,0
|
Amortissement
|
28102,9
|
666,7
|
67666,7
|
25126,8
|
VAN
|
921635,1
|
269733,3
|
2721186,7
|
633132,9
|
Salaires
|
14400,0
|
0,0
|
180000,0
|
49839,7
|
Intérêts
|
32460,0
|
0,0
|
140000,0
|
50042,5
|
RAF
|
874775,1
|
172733,3
|
2646186,7
|
614624,6
|
Actifs
|
10,4
|
4,4
|
25,2
|
5,1
|
SAU/actif
|
0,7
|
0,3
|
2,3
|
0,5
|
RAF/Actif
|
19867,0
|
3386,9
|
58930,2
|
16071,3
|
REN
|
581560,0
|
85000,0
|
2525000,0
|
626371,5
|
RTN
|
1456335,1
|
572916,7
|
3115750,0
|
800877,9
|
RTN/Actif
|
34050,2
|
7041,0
|
105214,3
|
24366,4
|
DFA. EF
|
844810,0
|
617500,0
|
1202000,0
|
151400,0
|
PGN (RTN/DFA.EF)
|
1,7
|
0,7
|
4,0
|
0,9
|
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Communauté rurale de Tankanto Escale
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
2774,1
|
650,0
|
7500,0
|
2041,8
|
Mil
|
1174,1
|
0,0
|
3000,0
|
747,9
|
Maïs
|
554,2
|
0,0
|
3000,0
|
662,5
|
Riz(paddy)
|
1369,3
|
0,0
|
3000,0
|
682,1
|
Coton
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
19,0
|
0,0
|
300,0
|
71,2
|
Sorgho
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Mangue
|
49,7
|
0,0
|
350,0
|
105,9
|
Anacarde
|
374,1
|
0,0
|
1300,0
|
349,9
|
Performances économiques
|
VAB. SC
|
836836,2
|
220250,0
|
1791500,0
|
477302,8
|
SAU
|
9,5
|
3,5
|
23,0
|
5,3
|
VAB.SC/SAU
|
89069,4
|
46294,1
|
141625,0
|
23565,5
|
VAB.SE
|
306662,1
|
0,0
|
1500000,0
|
469556,4
|
VABG
|
1143498,3
|
310250,0
|
3168000,0
|
849710,1
|
Amortissement
|
67446,1
|
8666,7
|
168683,3
|
39688,2
|
VAN
|
1076052,2
|
269750,0
|
3087891,7
|
821201,7
|
Salaires
|
17758,6
|
0,0
|
195000,0
|
53628,8
|
Intérêts
|
9482,8
|
0,0
|
150000,0
|
35615,6
|
RAF
|
1048810,8
|
269750,0
|
3087891,7
|
795150,4
|
Actifs
|
9,8
|
3,9
|
21,3
|
5,0
|
SAU/actif
|
1,1
|
0,4
|
1,8
|
0,5
|
RAF/Actif
|
22178,2
|
6036,1
|
56143,5
|
13412,0
|
REN
|
392396,6
|
105000,0
|
2222500,0
|
512848,7
|
RTN
|
1441207,4
|
422333,3
|
4512816,7
|
1120006,6
|
RTN/Actif
|
30689,7
|
8201,0
|
67052,6
|
16238,4
|
DFA. EF
|
703906,9
|
244250,0
|
1417500,0
|
302404,0
|
PGN (RTN/DFA.EF)
|
2,1
|
0,7
|
4,3
|
1,0
|
72
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Communauté rurale de Guiré Yéro
Bocar
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
1118,2
|
350,0
|
3000,0
|
727,4
|
Mil
|
619,3
|
250,0
|
1350,0
|
286,8
|
Maïs
|
282,0
|
0,0
|
1500,0
|
343,6
|
Riz(paddy)
|
761,4
|
0,0
|
2500,0
|
795,5
|
Coton
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
20,5
|
0,0
|
300,0
|
70,1
|
Sorgho
|
77,3
|
0,0
|
550,0
|
160,2
|
Mangue
|
133,0
|
0,0
|
400,0
|
141,7
|
Anacarde
|
445,5
|
250,0
|
800,0
|
150,3
|
Performances économiques
|
VAB. SC
|
539379,5
|
208000,0
|
956000,0
|
208524,2
|
SAU
|
6,3
|
3,0
|
9,5
|
2,0
|
VAB.SC/SAU
|
86670,1
|
42972,2
|
138250,0
|
22612,5
|
VAB.SE
|
46818,2
|
0,0
|
142000,0
|
35383,5
|
VABG
|
586197,7
|
208000,0
|
1098000,0
|
223786,2
|
Amortissement
|
49353,4
|
1833,3
|
93825,0
|
25755,7
|
VAN
|
536844,3
|
182320,0
|
1022326,7
|
213566,2
|
Salaires
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Intérêts
|
21363,6
|
0,0
|
185000,0
|
55595,9
|
RAF
|
515480,7
|
182320,0
|
1022326,7
|
203499,2
|
Actifs
|
8,4
|
3,7
|
13,5
|
2,7
|
SAU/actif
|
0,8
|
0,2
|
1,7
|
0,4
|
RAF/Actif
|
13196,0
|
3299,9
|
25224,9
|
5572,7
|
REN
|
471068,2
|
5000,0
|
1772500,0
|
506559,0
|
RTN
|
986548,9
|
342925,0
|
2433300,0
|
557346,5
|
RTN/Actif
|
24750,5
|
7861,0
|
51752,3
|
12995,8
|
DFA. EF
|
638159,1
|
388500,0
|
861250,0
|
141419,1
|
PGN (RTN/DFA.EF)
|
1,5
|
0,5
|
3,2
|
0,7
|
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Annexe 7 : Performances techniques et
économiques par classe
Classe (I): Onze (11) EF
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
|
818,2
|
0,0
|
2000,0
|
586,2
|
Mil
|
|
584,1
|
0,0
|
1000,0
|
347,9
|
Maïs
|
|
477,3
|
0,0
|
2500,0
|
712,2
|
Riz(paddy)
|
|
1095,5
|
0,0
|
2500,0
|
924,8
|
Coton
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
|
36,4
|
0,0
|
400,0
|
120,6
|
Sorgho
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Mangue
|
|
45,5
|
0,0
|
300,0
|
103,6
|
Anacarde
|
|
304,5
|
0,0
|
800,0
|
313,4
|
|
Cheptel d'élevage: nombre d'unité en
possession
|
Bovins
|
|
0,7
|
0,0
|
3,0
|
1,3
|
Ovins
|
|
2,5
|
0,0
|
8,0
|
2,9
|
Caprins
|
|
4,0
|
0,0
|
10,0
|
3,6
|
Volaille
|
|
10,2
|
0,0
|
30,0
|
10,7
|
|
Cheptel de trait: nombre d'unité en
possession
|
Boeufs de trait
|
|
0,4
|
0,0
|
2,0
|
0,8
|
Cheval de tarit
|
|
0,1
|
0,0
|
1,0
|
0,3
|
Ane de trait
|
|
0,2
|
0,0
|
1,0
|
0,4
|
|
Matériel agricole: nombre d'unité en
possession
|
Charrue
|
|
0,3
|
0,0
|
1,0
|
0,5
|
Houe sine
|
|
1,1
|
0,0
|
5,0
|
1,4
|
Semoir
|
|
0,5
|
0,0
|
2,0
|
0,7
|
Charrette
|
|
0,2
|
0,0
|
1,0
|
0,4
|
|
Performances économiques
|
Nbre. d'actif
|
|
11,0
|
7,0
|
15,8
|
10,2
|
VAB. SC
|
|
418150,0
|
208000,0
|
709250,0
|
165245,5
|
VAB.SE
|
|
40636,4
|
0,0
|
90000,0
|
26276,5
|
VABG
|
|
458786,4
|
208000,0
|
739250,0
|
161336,9
|
Amortissement
|
|
39867,5
|
833,3
|
93825,0
|
31738,4
|
VAN
|
|
418918,9
|
182320,0
|
686225,0
|
154838,0
|
Salaires
|
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Intérêts
|
|
14727,3
|
0,0
|
87000,0
|
32875,8
|
RAF
|
|
404191,6
|
182320,0
|
686225,0
|
143801,3
|
REN
|
|
172181,8
|
5000,0
|
450000,0
|
121076,7
|
RTN
|
|
584147,8
|
342925,0
|
813225,0
|
152619,6
|
DFA. EF
|
|
806045,5
|
477500,0
|
1052500,0
|
177364,4
|
PGN (RTN/DFA.EF)
|
|
0,7
|
0,5
|
0,8
|
0,1
|
RTN/actif
|
|
53104,3
|
|
|
|
74
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Classe (II): Soxante (60) EF
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
1598,3
|
100,0
|
6500,0
|
1168,0
|
Mil
|
863,1
|
0,0
|
3000,0
|
582,7
|
Maïs
|
680,4
|
0,0
|
3600,0
|
794,4
|
Riz(paddy)
|
1554,3
|
0,0
|
7000,0
|
1267,8
|
Coton
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
28,3
|
0,0
|
400,0
|
89,9
|
Sorgho
|
57,5
|
0,0
|
750,0
|
161,3
|
Mangue
|
71,3
|
0,0
|
600,0
|
139,2
|
Anacarde
|
430,0
|
0,0
|
2000,0
|
382,7
|
Cheptel d'élevage: nombre d'unité en
possession
|
Bovins
|
5,7
|
0,0
|
85,0
|
14,7
|
Ovins
|
3,2
|
0,0
|
14,0
|
3,7
|
Caprins
|
4,0
|
0,0
|
16,0
|
3,5
|
Volaille
|
9,7
|
0,0
|
50,0
|
10,4
|
Cheptel de trait: nombre d'unité en
possession
|
Booeufs de trait
|
0,8
|
0,0
|
2,0
|
1,0
|
Cheval de tarit
|
0,1
|
0,0
|
1,0
|
0,3
|
Ane de trait
|
0,4
|
0,0
|
2,0
|
0,5
|
Matériel agricole: nombre d'unité en
possession
|
Charrue
|
0,5
|
0,0
|
2,0
|
0,6
|
Houe sine
|
1,1
|
0,0
|
3,0
|
0,7
|
Semoir
|
0,7
|
0,0
|
3,0
|
0,6
|
Charrette
|
0,3
|
0,0
|
2,0 0,5
|
Performances économiques
|
Nbre. d'actif
|
14,8
|
6,0
|
13,5
|
6,2
|
VAB. SC
|
675516,4
|
196500,0
|
1640300,0
|
309018,5
|
VAB.SE
|
122057,4
|
0,0
|
1075000,0
|
195150,7
|
VABG
|
797573,8
|
256750,0
|
2209500,0
|
413133,3
|
Amortissement
|
46102,1
|
1266,7
|
113220,0
|
29293,8
|
VAN
|
751471,7
|
246083,3
|
2144408,3
|
400239,5
|
Salaires
|
5901,6
|
0,0
|
180000,0
|
32320,1
|
Intérêts
|
24090,2
|
0,0
|
185000,0
|
48938,5
|
RAF
|
721479,9
|
172733,3
|
1964408,3
|
380620,0
|
REN
|
380713,1
|
9500,0
|
1565000,0
|
313550,3
|
RTN
|
1102193,0
|
541083,3
|
2433300,0
|
441002,4
|
DFA. EF
|
692395,5
|
262750,0
|
1221750,0
|
188651,8
|
PGN(RTN/DFA.EF)
|
1,6
|
1,0
|
3,1
|
0,5
|
RTN/actif
|
74472,5
|
|
|
|
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
|
Classe (III): Vingt (20) EF
|
|
Performances techniques: Production (kg) par
spéculation
|
|
|
Moyenne
|
Minimum
|
|
Maximum
|
Ecart type
|
Arachide
|
|
3317,5
|
400,0
|
|
8500,0
|
2535,8
|
Mil
|
|
1290,3
|
200,0
|
|
3000,0
|
790,8
|
Maïs
|
|
1362,2
|
0,0
|
|
8000,0
|
2206,8
|
Riz(paddy)
|
|
1755,0
|
0,0
|
|
4500,0
|
1219,8
|
Coton
|
|
0,0
|
0,0
|
|
0,0
|
0,0
|
Niébé
|
|
27,5
|
0,0
|
|
300,0
|
85,0
|
Sorgho
|
|
25,0
|
0,0
|
|
500,0
|
111,8
|
Mangue
|
|
137,0
|
0,0
|
|
800,0
|
202,6
|
Anacarde
|
|
582,5
|
0,0
|
|
1600,0
|
456,9
|
|
Cheptel d'élevage: nombre d'unité en
possession
|
Bovins
|
|
16,4
|
0,0
|
|
85,0
|
25,9
|
Ovins
|
|
6,1
|
0,0
|
|
30,0
|
7,6
|
Caprins
|
|
6,4
|
0,0
|
|
20,0
|
5,0
|
Volaille
|
|
12,6
|
0,0
|
|
50,0
|
13,5
|
|
Cheptel de trait: nombre d'unité en
possession
|
Booeufs de trait
|
|
1,3
|
0,0
|
|
4,0
|
1,3
|
Cheval de tarit
|
|
0,2
|
0,0
|
|
1,0
|
0,4
|
Ane de trait
|
|
0,4
|
0,0
|
|
2,0
|
0,6
|
|
Matériel agricole: nombre d'unité en
possession
|
Charrue
|
|
0,6
|
0,0
|
|
1,0
|
0,5
|
Houe sine
|
|
1,5
|
0,0
|
|
4,0
|
1,1
|
Semoir
|
|
0,6
|
0,0
|
|
1,0
|
0,5
|
Charrette
|
|
0,4
|
0,0
|
|
1,0
|
0,5
|
|
Performances économiques
|
|
Nbre. d'actif
|
|
15,1
|
6,9
|
|
11,5
|
4,2
|
VAB. SC
|
|
1188775,0
|
414500,0
|
|
2082500,0
|
537753,4
|
VAB.SE
|
|
466850,0
|
17500,0
|
|
1500000,0
|
530189,3
|
VABG
|
|
1655625,0
|
489500,0
|
|
3168000,0
|
874452,2
|
Amortissement
|
|
60556,1
|
666,7
|
|
168683,3
|
48329,6
|
VAN
|
|
1595068,9
|
427066,7
|
|
3087891,7
|
844243,2
|
Salaires
|
|
25750,0
|
0,0
|
|
195000,0
|
63417,5
|
Intérêts
|
|
23750,0
|
0,0
|
|
150000,0
|
50311,5
|
RAF
|
|
1545568,9
|
427066,7
|
|
3087891,7
|
826634,6
|
REN
|
|
863500,0
|
30000,0
|
|
2525000,0
|
858532,4
|
RTN
|
|
2409068,9
|
722550,0
|
|
4512816,7
|
1022371,2
|
DFA. EF
|
|
758515,0
|
244250,0
|
|
1417500,0
|
296529,6
|
PGN(RTN/DFA.EF)
|
|
3,2
|
2,6
|
|
4,3
|
0,5
|
RTN/actif
|
|
159541,0
|
|
|
|
|
76
M. Charles Auguste DIATTA (Février 2011)
Analyse de la performance des exploitations familiales dans la
région de Kolda : cas de l'arrondissement de Dioulacolon
Annexe 8 : Illustration de quelques pratiques
productives dans Dioulacolon
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