CONCLUSION ET RECOMMANDATION
Depuis la période coloniale, la place prioritaire de
l'agriculture a
toujours été proclamée dans la formulation
des politiques de mise en oeuvre en valeur ou de développement. Cette
vocation agricole de la RD. Congo, est
en fait, bien justifiée par l'importance des atouts de
toutes sortes dans ce domaine. Seulement les performances agricoles du pays
sont restées insuffisantes et la situation continue de se
dégrader. Tous les programmes sectoriels n'ont jamais été
appliqués intégralement ce qui n'a pas permis le redressement de
ce secteur en dépit de toute l'attention proclamée dont il fait
l'objet de la part des décideurs.
Cette situation a pour conséquence la faiblesse de la
couverture des besoins alimentaires du pays par la production locale. Pour ce
faire face aux besoins alimentaire grandissants et nouveaux de la population
qui de plus en plus s'installe en milieu urbain tant que rural, le pays a
opté pour une stratégie d'aide/importations alimentaires
massives. Ces dernières permettent aux populations notamment à
faible revenu d'avoir accès à la nourriture. Les incidences de
ces importations sur l'économie sont marginales du point de vue de
l'importance nonobstant le fait que les importations alimentaires et l'aide
alimentaire agissent négativement sur la croissance du secteur agricole
du fait que les seuils tolérables ont été largement
dépassés.
Les échos portés sur la suppression ou la forte
diminution de droit de douane à l'importation des produits alimentaires,
ces mesures ont eu un effet sur le prix à la consommation des produits
importés au détriment de la production locale. Le gouvernement a
pris des mesures de suppression des droits de douane à l'importation sur
les produits alimentaires mais l'inflation générale n'a pas
été combattue pour autant. De plus la charge a pesé
lourdement sur les finances publiques et les conséquences
budgétaires n'ont pas été toujours clairement
identifiées.
A partir des résultats empiriques de notre analyse,
nous allons faire des recommandations sous forme de politiques
économiques, aux autorités politiques congolaises afin
d'atteindre les objectifs d'autosuffisance alimentaire en production locale, de
lutter contre la pauvreté et le développement rural.
L'examen des recommandations met l'accent sur les cadres
d'actions stratégiques. Il s'agit :
1. Mettre une politique permettant de relancer la production
dans le secteur agricole du pays et cette politique sera efficace que
lorsqu'elle va s'inscrire dans une stratégie globale de
développement du pays. Ces stratégies vont se reposer sur les
trois composantes essentielles : développement des marchés et des
échanges, croissance de la productivité agricole, et politiques
budgétaires appropriées pour capter une partie des gains de
productivité et les investir dans secteurs sociaux prioritaires.
2. Mettre en place une mesure qui pourra assurer un appui
technique notamment la diffusion des variétés
améliorées et la fourniture des moyens de production aux petits
paysans et aux producteurs de cultures vivrières. Cette politique
restera inefficace si elle n'est pas accompagnée d'une politique
infra-structurelle orientée vers la construction et/ou
l'aménagement des pistes agricoles et des routes de déserte
agricole, des réseaux d'électrification des zones rurales et la
mise en place d'équipements collectifs de base qui profitent aux
agriculteurs et agricultrices et indirectement aux entreprises du secteur
formel urbain, ne serait ce qu'à travers le transport et la
communication des produits vivriers.
3. Soutenir la production locale par l'hypothèse qu'un
meilleur accès aux intrants augmentera la production qui à son
tour baissera les prix des produits alimentaires locales et ces derniers vont
faire concurrence avec les produits importés subventionnés.
4. Faire recours à la politique d'autosuffisance
alimentaire afin de réduire la dépendance aux importations.
5. Créer des stocks publics et privés qui
consisterait à gérer les excédents et les déficits
alimentaires.
6. Renforcement des capacités des paysans par la
formation appropriées et celui du ministère de l'agriculture,
pêche et élevage et du ministère de développement
rural.
De ce fait une bonne combinaison de politiques
macroéconomique et d'appuis à la production locale ainsi que les
importations et l'aides alimentaires et de volet social permet de stabiliser
les disponibilités et les prix intérieurs, et de faire face
à l'insécurité transitoire, seule la croissance de la
productivité du secteur agricole et la mobilisation de ces gains de
productivité pour le développement économique, qui mettre
l'accent sur les l'élargissement des marchés via le renforcement
de l'intégration sous régionale, la réduction des
coûts de transaction et des mesures d'appuis technique et financier
permettront d'atteindre la sécurité alimentaire à moyen et
long terme.
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