RESUME
Autrefois, la banque avait une image prestigieuse et distante.
Seules les personnes fortunées y avaient accès et il y existait
très peu d'établissements. Progressivement, elle s'est
vulgarisée pour être ouverte au public, en ce sens que dans la
plupart de nos villes nous observons une implantation des banques et
établissements financiers offrant à la population des produits et
services en vue de satisfaire des besoins exprimés par celle-ci dans un
environnement hautement concurrentiel.
Face à ces nouvelles mutations et surtout à
l'intensification de la concurrence, il est devenu impératif aux firmes
bancaires de renforcer leur rentabilité. C'est dans cette optique que
nous avons choisi analyser la structure financière des banques
commerciales en prenant comme référence Ecobank Bénin
(EBJ). Mais après avoir présenté l'activité
bancaire et défini les enjeux dont ce concept est porteur, nous avons
précisé les différents indicateurs de rentabilité
retenus parmi la multiplicité qui existe.
Notre analyse essentiellement basée sur les indicateurs
qui font intervenir les données comptables, révèle que la
situation financière actuelle de la banque est très satisfaisante
et que toutes ses activités ont été reluisantes sur les
cinq dernières années. Ce qui témoigne les bonnes
rentabilités économique et financière de EBJ.
MOTS CLES
Banque, Ecobank Bénin, Création de valeur,
Rentabilité, Performance.
Introduction
Le secteur financier joue un rôle très important
dans le processus de développement économique. Les institutions
financières d'un pays sont les principaux circuits
d'intermédiation entre l'épargne et l'investissement. Les
systèmes financiers qui fonctionnent le mieux limitent, quantifient,
regroupent et négocient tous les risques liés à une
opération, et incitent les épargnants à investir, en leur
offrant une rémunération en fonction de l'ampleur des risques
encourus.
Lorsqu'ils sont rentables, les intermédiaires
financiers permettent de mobiliser l'épargne venant de sources
très diverses pour l'affecter à des usages plus productifs, ce
qui profite non seulement aux investisseurs et aux bénéficiaires
des investissements mais aussi à l'ensemble de l'économie. En
effet, un système bancaire qui canalise de manière efficace les
ressources disponibles à des utilisations productives est un
mécanisme puissant pour la croissance économique. (Levine 1997).
C'est dans le but de favoriser cette rentabilité des systèmes
financiers que des politiques de restructuration ont été mises
sur pied dans les pays en voie de développement.
En Afrique Subsaharienne et particulièrement dans la
zone UEMOA, les banques sont les principaux intermédiaires financiers
qui sont chargés de collecter les dépôts des agents
à capacité de financement pour les prêter aux agents
à besoin de financement. Dès la création de cette zone, la
politique monétaire a favorisé des secteurs dits moteurs de
l'économie par des taux d'intérêts
préférentiels. Mais cette politique n'a pas toujours eu les
effets escomptés. En effet, elle a entraîné une crise
bancaire à la fin des années 80 et au début des
années 90. Au cours de cette période, ce sont environ trente (30)
établissements bancaires qui ont déclaré faillite.
Face à ces problèmes d'insolvabilité et
de rentabilité des banques, des mesures de restructuration et des
réformes ont été prises par l'autorité
monétaire : le retrait du contrôle quantitatif du crédit,
la privatisation des institutions financières publiques, l'introduction
de mécanismes de marchés dans la gestion de la politique de
crédit, la création d'un organisme de surveillance : la
commission bancaire de l'UEMOA et la libéralisation des taux
d'intérêt. Ces réformes de libéralisation du
système financier visaient à augmenter l'efficacité dans
la mobilisation et l'allocation des ressources financières.
Au Bénin, le système bancaire au bord de la
banqueroute dans les années 1980, est complètement assaini,
renforcé et libéralisé. Plusieurs banques privées
se sont installées et participent activement à la mobilisation
des ressources internes et par surcroît au développement durable
du pays. Mais la multiplication récente des banques montre si besoin en
était encore, que le marché est rentable sinon du moins
prometteur puisque selon Greuning et Bratanovic (2004), « un bon
système bancaire est constitué de banques rentables dotées
de fonds propres en quantité adéquate. La rentabilité
d'une banque est révélatrice de sa position concurrentielle sur
le marché bancaire et la qualité de sa gestion.»
Forts de ces constats et conscients de l'importance des firmes
bancaires dans le développement d'une nation qui est à la
recherche d'une croissance économique durable, nous avons choisi de
mener une réflexion sur la structure financière de Ecobank
Bénin.
Ce choix a été surtout motivé par le fait
que cette banque a été au cours de l'exercice 2004 la meilleure
banque du Bénin1, la banque de l'année2 et
a reçu la médaille d'or pour l'excellence dans la pratique des
affaires3. En 2008, la revue internationale Financial Times lui a
décerné pour la deuxième année consécutive
le prix "Banker4". De plus, malgré l'environnement
concurrentiel, cette banque conserve la deuxième place au plan national
en terme de part de marché et de total des actifs
générés, et la première place en terme de
rentabilité des capitaux investis. D'où le thème de notre
mémoire s'intitule : « Analyse de la structure
financière et de la rentabilité de Ecobank Bénin
».
Pour mieux circonscrire les contours de ce thème, nous
nous proposons de le structurer en trois (3) chapitres. Le premier sera
consacré à la présentation du cadre théorique de
l'étude ; le second s'appesantira sur le cadre pratique et le
troisième sur le cadre empirique pour déboucher enfin sur des
suggestions qui permettront d'insuffler un nouvel entrain à la
banque.
1 Meilleure Banque du Bénin
matérialisée par le trophée Cauris 2004
2 Bank of the year par le magazine britannique the
«Banker»
3 Par la Fondation pour l'excellence dans la pratique
des affaires
4 Prix "Banker" récompense la banque de
l'année 2008 au Bénin.
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