EPIGRAPHE
« MENS AGITAT MOLEM »
« L'esprit meut la
matière », Virgile, Enéide, livre VI, v727.
Cette pensée de Virgile consiste à distinguer
la substance spirituelle de la substance matérielle, et cela sert
à désigner tout ce qui marque l'empire de l'esprit sur la
matière et la suprématie de la pensée, de l'intelligence
et du génie.
Mais ce qui nous intéresse dans ce mémoire,
c'est l'interprétation de « mens agitat molem » par
BAUTAIN, philosophe moral, qui pense : « dans toute
assemblée humaine, il se forme un esprit général qui
domine et meut la masse » http// :
www.encartawikipédia.com
EPIGRAPHE
DEDICACE
La confection de ce mémoire a été
possible par le grand concours d'une main puissante dont l'oeil de l'homme n'a
aucun pouvoir d'en saisir la visibilité mais dont l'agissement est
concret ; c'est pourquoi, de prime à bord, je dédicace ce
mémoire à Yahvé qui sans la manifestation de sa droite
dans ma vie, rien serait réalisé tel que l'oeil de l'homme peut
le constater en ce jour et sous cette forme bien confectionné.
Puis, gratitude et reconnaissance obligent, je dédicace
également ce mémoire à toutes ces personnes portant du
sang qui coule dans mes vaines et qui, jour et nuit, n'avaient jamais
cessé de m'apporter soutien moral, financier ainsi que spirituel :
papa Dieudonné KELO, maman Uluma charlotte, serge KELO, Charlène
KELO, Jocelyne KELO, ainsi que toute la famille KELO.
Fait à Lubumbashi, le 13/08/09
KELO ZOLA TONY
AVANT-PROPOS
Une fin de cycle à l'université exige
obligatoirement à l'étudiant la présentation d'un travail
bien confectionné à dépôt simple ou à
dépôt pour une défense ou encore à
dépôt pour soutenance ainsi, avant d'être sanctionné
d'un quelconque titre du cycle parcouru. Pour notre part, la confection de ce
travail, mémoire, a pour raison d'être, la fin du deuxième
cycle en Relations Internationales et le dépôt du mémoire
exige de ce fait, une défense.
Du premier graduat jusqu'en deuxième licence, grand est
le nombre de professeurs, chefs des travaux et d'assistants qui ont
participé, chacun avec sa pierre de connaissance, à la
construction de cet édifice des connaissances que nous portons en ces
jours ; citer nommément ces illustres gens, nous enverrait à
dresser une liste assez exhaustive à tel enseigne que nos lecteurs
s'amèneraient à l'ennui ; c'est pourquoi, avec plein de
gratitude au coeur que, nous leur disons à tous, grand merci d'avoir
participé à la préparation de l'avenir par la formation
des jeunes gents intellectuels que nous sommes.
Mais pour de raison hiérarchique, nous disons merci au
recteur de l'université de Lubumbashi, M. le Professeur TSHABU MUMBA,
merci à tout le corps facultaire des sciences sociales et merci
également au Professeur Docteur RAPHAEL NGOY NDOMBE qui accepté
de nous avoir sous sa direction pour l'élaboration de ce
mémoire.
Notre arrivée à cette fin du deuxième
cycle en relations internationales, a aussi été possible par le
concours de nombreux de nos pairs que nous essaierons de citer nommément
mais cela, de manière exhaustive : La famille SANGANI, Fanny
BOSELAWA, Larry KIHUYA, Teddy LUTETE, Dicky ZANGA, Felly POMA, Harly KABESA,
Tonton POMA, Bijou LUTETE, Lady KAYIBA, Bruno DIABENO, Rév. Pasteur
David MUZEMBE, Nadine ADJEBO, Nadine MBONZI, Passy EDUDU, Serge MAYELA,
Christian TSHIBANDA, Karel MAFUTA, Raoul KALONDA, Diddy MBUYI, Eric VARAGHE,
Alain KAKUDJI, Hella NDO, Baby INGWA, Lucien MWAWANZA, Yannick LUVAMBU, Nancy
AKUMANDE .
KELO ZOLA TONY
Politique africaine de
sécurité et de défense : problèmes et
perspectives
0. INTRODUCTION GENERALE
01. PHENOMENE OBSERVE DU SUJET
La situation sécuritaire et de défense africaine
ne laisse pas à désirer ; il y a près de 5
décennies, nombre sont les zones des tensions qui perdurent dans le
continent mais une vraie politique africaine de sécurité et de
défense au sein des nations africaine ne semble pas encore
été prise afin d'assurer sécurité et
défense.
Les manoeuvres constatées, en ce jour, au niveau de
l'organe de décision des nations réunies et de l'union africaine
tirent leurs racines d'avant la création même de l'organisation de
l'unité africaine qui précéda la récente union
africaine.
L'explication de manque de vraie politique africaine de
sécurité et de défense, remonte donc de la période
de la colonisation et de la période de la guerre froide entre les
ex-supers puissance qu'étaient les USA d'un côté et de
l'autre, ex-Urss. Puisque dès avant la création ou l'existence
des nouvels Etats africains, vers les années 1950, la politique
africaine de sécurité et défense était, seule
l'apanage du colon ou de la métropole, pour directives ou injonctions.
L'initiative pour l'orientation de la politique, est restée chose
intangible pour les politiques africains.
La période de la colonisation est un moment, ensemble
avec la période de la guerre froide, qui ont servi pour coloration de la
politique africaine de sécurité et de défense actuelle.
La division du continent africaine en deux blocs vers les
années fin 1950 où l'un retrouvait d'un côté le bloc
des modérés et de l'autre, le bloc des progressistes, a
laissé de profondes ramifications au sein des nations africaines
à tel enseigne que, jusqu'alors, l'union africaine a difficile à
adopter des résolutions concrètes en matière de
sécurité et de défense. Et aussi, cette fracture
diplomatique constatée pendant la guerre froide, de nouvels Etats, entre
les membres du bloc Est et ceux du bloc Ouest, est d'un impact psychologique
visible dans le chef des dirigeant africains dont ; ces derniers, ne
savent comment se débarrasser lorsqu'ils sont au-devant de leurs
tâches qui sont celles d'orienter la politique africaine de
sécurité et défense.
A la problématique de la division de continent en deux
blocs et de la fracture diplomatique des années 1950, s'ajoute la soif
ardente de la souveraineté que possèdent les dirigeants
africains. Les politiques africains ont une soif de souveraineté et
d'indépendance qui mène à la désillusion. Une vraie
politique africaine de sécurité et de défense semble
être chose moins imaginable parce que les Etats - Nations africains
partagent amèrement l'acceptation de la logique de la cession d'une
portion de leur souveraineté pour un bon accomplissement des objectifs
visés au sein de l'Union et cela, surtout en matière de
sécurité et de défense.
A la vue du clivage que porte l'Afrique en matière de
sécurité et défense, il y a quelques difficultés
rencontrées qu'il faille relever et, suite à cela, il y a des
craintes d'événements de crise de sécurité et
défense qui pourront assiégés le continent dont le
contrôle serait intenable.
02. PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE
OBSERVE DU SUJET
La problématique est cette question que l'on se pose
après une quelconque observation d'une réalité ou d'un
phénomène social. Me concernant, ma problématique se
formule de la manière suivante : « quelles sont les
difficultés de la politique africaine de sécurité et de
défense ? »
03. HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE
DU PHENOMENE N'OBSERVE DU SUJET
Je partage la même définition de
l'hypothèse que P.RONGERE qui pense qu' « elle est une
proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos
de l'objectif de la recherche formulée en des termes tels que
l'observation et l'analyse puissent fournir une
réponse »1(*)
Ma réponse à la question posée à
la problématique sur les difficultés de la politique africaine de
sécurité et de défense, est, les difficultés
rencontrées se basant plus au niveau des dirigeants africains.
Après plusieurs analyses, j'estime que l'intellect du dirigent africain
reste encore colonisé au moment où, il y a plus d'une quarantaine
d'années, que les frontières ont été
déclarées indépendantes. L'homme politique africain n'a
presque pas d'initiative personnelle et n'entend que directives de son ex-colon
reformulées en termes de partenariat. Aussi, une difficulté, est
la soif ardente de la souveraineté et de l'indépendance nationale
que réclament les dirigeants africains mais qu'ils ne savent presque pas
mettre en action dans l'exercice de leur pouvoir.
04. PRECISION DE L'HYPOTHESE DE LA
PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBSERVE DU SUJET
Dans ce mémoire, la recherche consiste donc
à relever les difficultés qui se font les bâtons dans les
roues pour la bonne marche de la politique africaine de défense ainsi,
faire ressortir les vrais problèmes de cette politique, en remontant
dans l'histoire politique du continent africain ; et voir à travers
cette politique africaine de sécurité et de défense
actuelle, quels seraient les événement à venir
considérés comme probables.
05. DELIMITATION DE L'HYPOTHESE
PRECISE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBESERVE DU SUJET DU TRIPLE POINT
La recherche scientifique m'oblige une
délimitation du sujet et, cela s'avère nécessaire pour
rendre précise et concise la matière de mon étude. Cette
délimitation est sous trois ordres :
- logique
- temporel
- spatial
051.
du point de vue logique
Les idéologies occidentales d'hier
continuent à influencer sur la politique africaine de
sécurité et de défense d'aujourd'hui et, font payer de
lourds tributs psychologiques aux dirigeants d'Etats.
Africains. Il est vrai que cette réalité
terrasse les relations d'Etats-Nations africains mais la mondialisation
étant présente, ces derniers se trouvent dans la vive obligation
de se débarbouiller afin de voir clairs sur ce qui est de leur
unité décisionnelle, il leur revient donc, de céder une
portion de leur souveraineté afin que soient bien accomplis les
objectifs assignés collectivement.
052. du point de vue temporel
Mon étude aura une étendue qui ira de
l'année 1957 à l'année 2008. La borne première de
1957, sera d'une ultime utilité parce qu'elle relatera l'histoire de la
politique africaine au moyen de laquelle, j'expliquerai les origines lointaines
des difficultés rencontrées aujourd'hui par la politique
africaine de sécurité et de défense et ; avec la
deuxième borne de 2008, je récolterai les grands problèmes
rencontrés par la politique africaine de sécurité et de
défense, les mettrai en lisse puis, j'essayerai de proposer ou de
détecter une suite d'événements néfastes
considérés comme probables quoique étant
éloignés.
053. du point de vue spatial.
Pour ce qui est de l'espace, mon travail aura sa
couverture sur le continent africaine.
06. TECHNIQUES, APPROCHES ET
METHODES
061. techniques
Les techniques sont définies par PINTO et
GRAWITZ comme étant les outils mis à la disposition de la
rechercher, et organisées par la méthode ; ainsi, elles ne
sont au fond que des moyens utilisés pour collecter les données.
Et le choix d'une technique pour son utilisation n'est pas seulement lié
aux définitions claires que le chercheur donne de l'objet qu'il
étudie, aux hypothèses ; mais aussi, à la
méthode qu'il choisit pour mener son étude2(*) .
Ainsi, la technique documentaire ou aussi appelée
directe, est donc le choix que je porte pour l'élaboration de ce
mémoire parce que cette dernière, permet la récolte des
données au moyen des oeuvres écrites de l'histoire ; et pour
d'autres circonstances d'actualité, l'Internet est cette autre technique
de recherche au moyen de laquelle nous avons fait recourt.
062. approches
J'attends par approches, les apports de cours qui
m'ont été enseignés tout au long de mon cursus de graduat
et de licence ; il s'agit bel et bien de :
· cours des relations internationales africaines.
· cours des problèmes d'intégration
régionale.
· cours des nouveaux Etats en relations
internationales
063. méthodes
Je suis d'avis que la méthode est l'ensemble
des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche
à étudier les vérités qu'elle poursuit, les
démontre, les vérifie ; telle que les pensent PINTO et
GRAWITZ3(*).
La méthode structuro- fonctionnaliste est le choix de
méthode de recherche que je porte pour l'élaboration de ce
mémoire. Ainsi, la méthode structuro- fonctionnaliste sert
à étudier la structuration ou la fonction en même temps que
le fonctionnement d'un système mis en place. Dans cette orientation, le
système social est considéré comme une unité
organique de production c'est-à-dire un complexe de relation entre un
certain nombre d'acteurs à l'instar d'une entreprise, une organisation
internationale ou une organisation non gouvernementale ; et pour nous
dans ce mémoire, c'est la structuration la politique africaine de
sécurité et de défense et son fonctionnement qui nous
intéresse et cela, au sein des Nations africaines, membres de l'union
africaine.
07. DIVISION DU MEMOIRE
Ce mémoire, à part l'introduction
générale et la conclusion générale, se subdivise
en trois chapitres et, chaque chapitre est constitué de trois sections
et enfin, chaque section se compose de trois paragraphes.
Le premier chapitre du mémoire traite de
considérations générales, par là, je vois la
définition des concepts clés du sujet : politique africaine,
sécurité et défense, problèmes et perspectives.
Dans le deuxième chapitre, il a été
question de parler de la politique africaine de sécurité et de
défense.
C'est, donc, au troisième chapitre que j'ai
traité du titre même de mon mémoire qui est :
politique africaine de sécurité et de défense :
problèmes et perspectives.
08. CHOIX ET INTERET DU SUJET
081. choix
Puisque la coutume exige que toute fin de cycle
d'étude puisse être sanctionnée par la présentation
d'un travail à défense par l'étudiant ; à la
fin de ce second cycle d'étude en relations internationales, mon choix
du sujet sur l'actualité porte sur : « politique
africaine de sécurité et de défense :
problèmes et perspectives ».
Le plus grand mobile qui me fait porter choix de ce sujet est
l'inefficacité de la politique africaine de sécurité et de
défense et par là, j'attends dire, relever les difficultés
qui se font sujette à caution d'inefficacité de la politique
africaine de sécurité et de défense et essayer de
prédire quelles seraient les craintes d'avenir.
082. intérêt du sujet
La politique africaine de sécurité et
de défense se butte à plusieurs difficultés pour son
exécution, et je présume que mon apport d'idée à la
question de l'inefficacité de cette politique, sera aussi une gerbe de
lumière parmi tant d'autres déjà apportées au sujet
pour afin, illuminer d'avantage cette obscurité qui couvre, jusque
là, la décision de la politique africaine en matière de
sécurité et de défense.
09. DIFFICULTES RENCONTREES
Les difficultés rencontrées tout au long
de l'élaboration du sujet de ce mémoire, se situent aux niveaux
que voici :
091. A la formulation du sujet
Pour ce qui est de la formulation du sujet,
particulièrement, je n'ai pas rencontré des difficultés
parce que les sujets que j'ai eu à proposer au département ont
été reformulés par ce dernier, afin de me produire un
autre que j'ai l'honneur de traiter actuellement.
092. A la constations des faits
Il m'a presque été de l'amer à
boire ; ce sujet, puis qu'il n'était pas dressé sur mon
champ d'investigation de recherche, mais pour la constatation des faits, les
connaissances acquises en relations internationales m'ont été
d'un tremplin pour m'amener à un haut niveau de compréhension.
093. A la découverte du lien qui les unit.
En ce point, j'ai eu du pépin pour parvenir
à assurer une bonne structuration des faits par rapport aux
données historiques de la politique africaine.
094. A la construction de la synthèse qui les
explique
L'argument avancé dans la découverte du
lien qui les unit caractérise aussi les difficultés
rencontrées à la construction de la synthèse qui les
explique.
095. A la confection du mémoire
Les difficultés rencontrées ont
été énormes, d'abord d'ordre financière pour le
commencement de la recherche, pour me trouver du matériel scientifique
pour l'écriture ; puis, d'ordre de recherche, il m'était pas
facile à trouver un moyen financier pour mon abonnement en
bibliothèque pour une bonne recherche scientifique et enfin, d'ordre
moral, les circonstances sociales ont été chimériques pour
moi, et pour parvenir à la confection du mémoire, seule la
grâce de Dieu m'a été urgente.
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS
GENERALES
Politique africaine de
sécurité et de défense : problèmes et
perspectives
INTRODUTION PARTIELLE DU CHAPITRE
I
Ce chapitre premier du mémoire s'occupe de la
définition des mots clés qui forment mon sujet ; bien
entendu : politique africaine, sécurité et défense,
problèmes et perspectives, puis en deuxième point, il relate
l'historique de la politique africaine et enfin, en dernier point, il
dégage les héritages qu'a reçu la politique africaine de
la politique occidentale (du colon).
Section 1 : Définition des mots clés
du sujet
§1. Politique africaine
a. politique
La politique, selon le dictionnaire Universel 2°
édition, est donc une science ou encore cet art de gouverner un
Etat ; aussi, c'est une conduite des affaires publiques4(*).
Pour ce qui est de ma part, la politique est l'ensemble des
affaires politiques d'un Etat, des événements les concernant et
des luttes des partis. Qui veut dire, cette politique se veut l'ensemble des
affaires publiques d'Etats-Nations.
b. africaine
Africaine est l'adjectif qui qualifie tout individu qui a pour
terre continentale l'Afrique et, de ce point de vue, il sert aussi à
identifier ce qui revient à l'Afrique dans un sens possessif.
§2. Sécurité et défense
a. Sécurité
La sécurité est donc un état d'esprit
qu'un individu porte dans son chef, disons la tranquillité en pensant
qu'aucun danger n'est à craindre5(*).
Pour ma part, cette sécurité n'est pas seulement
un état moral de tranquillité ne craignant aucun danger
arrivé.
Mais également à un sens plus large voire
spécifique, les dispositions sécuritaires des Etats-Nations afin
d'assurer la sécurité mutuelle et/ou collective des Nations et
de leurs populations.
b. défense
La défense est l'action de repousser une agression
dirigée contre soi ou contre d'autres6(*). A mon sens, le mot défense se veut
défense - Nationale. Et cette défense - Nationale consiste
à l'ensemble des moyens employés par une nation pour se
protéger contre l'ennemi sous toutes ses natures.
§3. Problèmes et perspectives
a. problèmes
Le problème, c'est une question à
résoudre pense le dictionnaire Universel 2° édition, et
cela, d'après un ensemble des données, dans une science7(*). Pour mon humble avis, les
problèmes sont pris comme étant les difficultés
rencontrées ou encore les situations compliquées devant
lesquelles l'on se trouve.
b. Perspectives
Une perspective est l'art de représenter les objets en
trois dimensions sur une surface plane, en tenant compte des effets de
l'éloignement et de leur position dans l'espace par rapport à
l'observateur8(*). Et pour
mon étude, elle porte le sens d'une idée que l'on se fait d'un
événement à venir.
Section 2. : Historique de la politique africaine
§1. La période précoloniale
Une politique africaine en cette période
précoloniale, était chose inexistante pour la simple raison
qu'ils existaient les sociétés sans Etat. Et puisque les
sociétés n'étaient pas organisées sous forme
d'Etats dans l'acceptation moderne, où il y avait absence de deux
importants attributs de l'Etat que sont : la centralisation du pouvoir et
la bureaucratisation ; une politique africaine était chose
inimaginable en ce temps là. Les quelques
Unes des raisons de manque de politique africaine à
cette époque, étaient l'absence de l'écriture,
l'inexistante de véhicules à roues, l'arrivée tardives des
armes à feu, et quelque peu aussi, l'absence dans la majeure partie de
l'Afrique des religions aux ambitions universelles ; et enfin
l'inexistante d'une langue unificatrice9(*).
§2. Dispersion politique
Cette période, elle a eu une particularité qui
est celle d'appeler à l'unité africaine. Le commun de mortel
pensait déjà à cette époque qu'une telle vision
était à dormir debout. Certains affirmaient que l'Afrique ne
pouvait s'unir parce qu'elle n'avait pas les trois communautés
indispensables pour cela : communauté de race, de culture et de
langue10(*).
Et, une tentative d'une unité profonde s'est
manifestée par la naissance du panafricanisme et aussi, par
l'intervention dans la politique mondiale de ce qu'on appelle la
personnalité africaine.
L'expression « panafricanisme »
était idée inconnue quand, Henry Sylvester - Williams, de
l'île de la trinité, et william Edouard Burghardt Dubois, des
Etats - unis d'Amérique, tous deux descendants d'africains,
l'employèrent lors de plusieurs congrès panafricains avant le
début du xx ème siècle, auxquels assistèrent
surtout des savants américains d'origine africaine. Un retour à
l'Afrique fut donc possible par le mouvement de Marcus Garvey pour sa
contribution à l'idée apportée, celle du nationalisme
africain et du panafricanisme.
Une lueur d'espoir d'une création d'une politique
africaine, vue le jour lors de la tenue du premier congrès panafricain
à paris 1919, au même moment où la conférence de la
paix était en séance. Bien que l'idée d'un panafricanisme
était si étrange à cette époque et qu'elle semblait
dangereuse, cinquante sept représentants de plusieurs colonies
africaines, ainsi que des Etats - unis et des Antilles y avaient pris part.
Malheureusement malgré cette première tentative, les motions
votées n'eurent pas d'effets11(*) .
Un second congrès panafricain fut initié et, il
se tint à Londres en 1921, il regorgea, ce congrès, cent treize
délégués et bien qu'étant loin de
représenter l'opinion africaine tout entière, ce congrès
fit faire quelques progrès, puisque avec lui, le problème
africain fut posé au monde. Ce problème africain a trouvé
sa place dans la « déclaration au monde »
rédigée après la séance de clôture dans
laquelle il fut dit que : « l'égalité absolue des
races, égalité physique, politique et sociale, est la pierre
d'angle du monde et du progrès de l'humanité » parce
qu'à cette époque là, les occidentaux se souciaient plus
de progrès social que des progrès politique, ne reconnaissant pas
que le second est la condition du premier.
En 1923, un troisième congrès panafricain se
tint de nouveau à Londres. Une voix dans leur propre gouvernement pour
les africains, était l'une des résolutions demandait et le droit
d'accéder à la terre et à ses ressources12(*).
C'est par là, que commença la
compréhension de l'aspect politique de la justice sociale. Mais,
malgré le travail de Dubois et compagnie, les progrès furent
lents tout simplement parce que le mouvement manquait d'argent et de membres
pire encore, les délégués y prenant part, étaient
plus idéalistes que des hommes d'action. Quand même, ce fut pour
une première fois, des africains d'origine et d'habitat, firent la
précieuse expérience du travail en commun.
A New York, fut tenu le quatrième congrès
panafricain et ce fut en 1927, ils y avaient deux cent huit
délégués comme participants, mais ensuite, le mouvement
parut reculer pour un temps.
En 1937, fut créée une organisation
appelée international african service bureau, qui n'était pas un
parti mais, elle était précédente à la
fédération panafricaine. Elle avait comme but de
« défendre le bien être et l'unité des africains
et des personnes d'origine africaine dans le monde entier » et de
« promouvoir la coopération entre les peuples africains et les
autres peuples qui partagent leurs aspirations. »
Le congrès panafricain tenu à Manchester en
1945, cinquième congrès panafricain, accorda une expression
véritablement concrète au panafricanisme et au nationalisme
africain. Ce fut pour la première fois, que l'on insista sur la
nécessité de mouvement bien organisé et fermement uni
comme condition du succès de la lutte de la libération nationale
en Afrique. Ce congrès ressembla plus de deux cents
délégué du monde entier le cinquième congrès
panafricain avait comme objectif d'inviter les intellectuels et le
travailleurs des colonies à prendre conscience de leurs
responsabilités et pour cela, luttant pour les droits syndicaux, le
droit de former des coopératives, la liberté de presse,
d'assemblée, de démonstration et de grève, d'imprimer et
de lire la littérature nécessaire à l'instruction des
masses13(*). Ce
cinquième congrès panafricain tenu à Manchester fut tout
à fait contraire aux quatre premiers congrès, qui avaient
été soutenus par des intellectuels et des réformistes
bourgeois en ce que, lui, eut des participant ouvriers, syndicalistes,
agriculteurs et étudiants, tous d'origine africaine.
En 1957, le Ghana obtint son indépendance comme Etat
souverain, pendant les cérémonies de l'indépendance, Kwame
Nkrumah convoqua une conférence de tous les Etats souverains d'Afrique
pour envisager l'avenir du continent africain.
Et, une première conférence des Etats
indépendants d'Afrique fut tenue à Acra en avril 1958. Huit Etats
seulement y avaient pris part : le Egypte, le Ghana, le Soudan, la Libye,
la Tunisie, le Liberia, le Maroc, et l'Ethiopie. Le but de cette
conférence était celui de comparer les points de vue sur les
sujets d'intérêt commun d'Etats africains, d'étudier les
moyens de consolider et de préserver leurs indépendances, de
resserrer les liens économiques et culturels entre pays africains, de
tomber d'accord sur des procédés réalistes pour aider les
autres africains encore colonisés, enfin d'examiner le grand
problème mondial : le maintien de la paix14(*).
Plusieurs discours faits à cette conférence
avaient une similitude de pensée et croyances, certaines bouches se sont
exprimées en disant qu'il y aurait eu une collaboration
antérieure entre ces Etats, alors que non, chacun des Etats avait
préparé son discours indépendamment ; et cela en
était ainsi tout simplement parce que ces Etats africains avaient la
même vision, idée de l'Afrique. Donc, la conférence d'Acra
avait pour cause la recherche de la liberté et de l'unité
africaine. L'année 1958 a été mémorable pour deux
causes, premièrement, celle de la première conférence des
Etats africains indépendants, deuxièmement, l'ouverture à
Accra, de la conférence des peuples de toute l'Afrique.
Des représentants, des syndicats de l'Afrique
entière se rencontrèrent à Acra, en novembre 1959, pour
organiser la fédération panafricaine des syndicats, et ce
syndicalisme africain était toujours étroitement associé
à la lutte pour la liberté politique, ainsi qu'au
développement économique et social15(*).
A accra 1960, un pas de plus vers la coopération
panafricaine eut lien, une conférence qui devait discuter de l'action
positive et de la sécurité en Afrique fut initiée. Le
gouvernant du Ghana convoque cette conférence après consultation
d'autres Etats africain indépendants, juste pour étudier la
situation en Algérie et en Afrique du sud, et aussi pour prévoir
comment empêcher, plus tard, l'Afrique servir de terrain d'essais pour
armes nucléaires. A cela, d'autres sujet important furent à
l'ordre du jour, telle que la libération totale de l'Afrique et la
nécessité de se garder du néo - colonialisme et de la
balkanisation, qui l'un et l'autre, s'opposeraient à
l'unité16(*).
En mi - 1960, une autre conférence des Etats
indépendants d'Afrique, qui étaient douze, fut tenue à
Addis - Abeba, plus une autre, de toute l'Afrique, à
Accra. A la conférence d'Accra, les femmes de tous les pays africains
discutèrent des problèmes communs, s'ouvrirent le 18 juillet.
Les délégués parlèrent de la liberté et
de l'unité ainsi que du besoin urgent de progrès
économique et social. Séance tenante, les
événements du Congo, qui venait d'accéder à
l'indépendance, causaient une crise internationale après l'autre.
La province du Katanga tentait de se séparer de la République du
Congo, et Patrice Lumumba, premier ministre congolais, demanda l'aide des
Nations - unies17(*).
Avec les événements du Congo, certains des
dangers du néo - colonialisme et de la balkanisation, qu'avez
prévus les Etats indépendants africains, devenaient de
réalités. Les sociétés financières
étrangère, et la politique en relation avec la guerre froide,
commençaient à dominer la scène politique du Congo et
empêchèrent une action rapide des Nation - Unies qui, si elles
avaient été utilisées dans le but pour lequel elles
avaient été appelées sur les lieux, avaient pu jouer un
rôle décisif en maintenant la souveraineté du gouvernement
de Lumumba, le manque d'unité des Etat indépendant africain, le
manque d'un haut commandant militaire commun, manque d'une politique
étrangère commune en juillet 1960, n'ont pu trouver une solution
africaine pour le Congo, ce dernier n'a pas obtenu le droit de faire son propre
destin, sans intervention non - africaines18(*).
La situation congolaise empira rapidement et tous les dangers
de la désunion parurent au grand jour, les seuls à qui cela
profita furent les néo - colonialiste et leurs alliés d'Afrique
du sud et de Rhodésie, qui firent du conflit Congolais un argument pour
prôner que les africains sont incapables de se gouverner eux -
mêmes. Une conférence d'Etats africains indépendants fut
initiée à Léopoldville du 25 au 30 août 1960, sur
invitation de Lumumba avec un souci, sauver la situation et, montrer un peu de
solidarité africaine. Alors que la crise au Congo continuait, et de
troubles en Afrique du sud, en Algérie et dans d'autres régions
du continent, une conférence des peuples de toute l'Afrique se
réunit au Caire au début de 1961. Il eut environ deux cents
délégués. Cette conférence avait pour conseil,
à dire aux Etats indépendants, de se garder du néo -
colonialisme, qu'elle mit en rapport avec le Royaume uni, les USA, la France,
l'Allemagne de l'ouest, l'Israël, la Belgique, le pays - bas et l'Afrique
du sud, car seule unité politique parfaite fera célébrer
la fin triomphante de la lutte panafricaine et des mouvements africains de
libération19(*).
§3. Recentrement politique
Le premier pas vers l'unité politique de l'Afrique
fut réalité le 23 novembre 1958, quand le Ghana et la
république de Guinée s'unirent sous forme d'un noyau en vue
d'une union des Etats africains20(*).
En juillet 1959, les présidents du Liberia, de la
Guinée et du Ghana eurent une rencontre à Sanniquellie pour
examiner l'ensemble de la question de l'émancipation et de
l'unité africaine. Ces derniers se mirent d'accord dans leurs
conversations par la proclamation de principes, disant que le nom de leur
organisation serait Communauté des Etats indépendants d'Afrique.
Les membres de cette communauté conserveraient leur personnalité
nationale et leur structure constitutionnelle, et chaque membre promettait de
ne pas intervenir dans les affaires intérieures d'aucun autre. La
politique générale de la communauté serait de construire
une communauté africaine libre et prospère, profitable à
tous les peuples qui en feraient partie et à tous les peuples du monde.
Cette politique reposerait sur l'entretien de relations diplomatiques,
économiques et culturelles, sur la base de l'égalité et de
la réciprocité, avec tous les Etats du monde qu'adopteraient une
attitude compatible avec les intérêts africains. L'un de ses
principaux objectifs serait d'aider les territoires africains encore asservis
à conquérir leur indépendance21(*).
Cette communauté fut déclarée ouverte
à tous les Etats et fédérations d'Etats africains
indépendants, et tout pays africain non- indépendant eut le droit
d'y entrer le jour de son indépendance.
La devise pour cette communauté fut INDEPENDANCE ET
UNITE22(*).
Le 24 décembre 1960, le président du Ghana
rencontra à Konakry MM. Sékou Touré, président de
la Guinée et Modibo Keita, président du Mali ; le
résultat fut qu'un comité spécial se réunit
à accra du 13 au 18 janvier 1960 pour formuler une proposition d'union
entre le Ghana, la Guinée et le Mali. Ils eurent une autre série
de rencontres à accra, du 27au 29 avril 1961, et tombèrent
d'accord sur une charte. Leur union prit le nom d'union des Etats africains
(U.E.A), et se considéra comme le noyau des Etats- unis d'Afrique. Elle
fut ouverte à tout Etat ou fédération d'Etats africains
acceptant ses buts et ses objectifs23(*).
La charte prévoit de conférences
régulières entre les chefs des Etats de l'union. La
conférence était l'organe exécutif suprême de
l'union, qui, cette conférence se réunissant une fois par
trimestre à Accra, Bamako et Konakry respectivement, et était
présidée par le chef de l'Etat qui reçoit les autres. Lors
de ces conférences, il y avait échange des opinions sur les
problèmes de l'Afrique et du monde, et les Etats - membres cherchaient
les meilleurs moyens d'élargir et de renforcer leur union24(*).
Après la seconde conférence au sommet de l'U. E
.A, qui se tint à Bamako le 26 juin 1962, ces Etats publièrent un
communiqué où ils réaffirmaient leur détermination
à continuer de soutenir les peuples africains dans leur lutte pour la
libération nationale, en particulier en Algérie, au Congo et en
Angola. Leur conférence, ont été
caractérisées par une identité de vues sur les
problèmes examinés, et une atmosphère de parfaite
compréhension.
En 1961, des différences marquées apparurent
entre les groupes d'Etat dits de Casablanca et de Monrovia. Les Etats de
Casablanca (Ghana, Guinée, Mali, Libye, Egypte, Maroc et F.L.N.
Algérien) se rencontrèrent du 3 au 7 janvier 1961 dans la
capitale économique du Maroc.
Les délégations du Ghana, de la Guinée,
Mali et de l'Egypte étaient présidées par les chefs de ces
Etats, celle du G.P.R.A. par M. Ferhat Abbas, et celle de la Libye par ministre
des affaires étrangères de ce pays. Le thème central de la
conférence était la situation au Congo et l'échec des
Nations - unies à la régler en imposant leur solution. Autres
décisions importantes, il y en eut sur l'Algérie, les essais
moléculaires français au Sahara et toute la question de
l'apartheid. En général, cette conférence, et tenta de
faire appliquer, les décisions prises à Bandoeng, Accra, Monrovia
et Addis Abéba, et ils convirent, ces Etats, de boycotter et mettre sous
blocus L'Afrique.
Mais le résultat le plus lourd des conséquences
de cette conférence de Casablanca fut sans doute la publication de
la « charte africaine de Casablanca ». Elle
établissait une assemblée consultative africaine permanente, et
trois comités fonctionnels permanents également : le
premier, politique, comprenait les chefs d'Etat ; le second,
économique, les ministres des affaires économiques ; le
troisième, culturel, les ministres de l'enseignement public. Cette
charte prévoyait également en haut - commandement africain,
composé des chefs d'Etats - major de pays africain indépendants.
Ils devraient se rencontrer périodiquement « en vue d'assure
la défense commune de l'Afrique en cas d'apprécier contre toute
partie du continent, et de sauvegarde l'indépendance des Etats
africains »25(*).
Et certains journaux étrangers firent une grosse
publicité à la conférence de Casablanca. Quelques - uns
virent en elle un pas sur le chemin de l'unité ; d'autres
semblèrent se complaire à souligner qu'une poignée
seulement d'Etats africains y assista, et qu'elle ne représentait donc
pas vraiment l'opinion africaine. En fait, le Nigeria, la Tunisie, l'Ethiopie,
le Libéria, le Soudan, le Togo, la Somalie, l'inde et l'Indonésie
avaient été invités à la conférence. Les
Etats de la communauté française, qui s'étaient
groupés lors des rencontres d'Abidjan et de Brazzaville, à la
fin de 1960, ne furent pas invités. Il semblait donc peu justifié
de dire que trois « blocs » différents faisaient
leur apparut ion en Afrique26(*).
Cette opinion gagna un argument quand la conférence de
Monrovia eut lieu, en mai 1962. Le pays organisateur était le Cameroun,
le Libéria, le Nigeria et Togo. Sur vingt - sept Etats
indépendants d'Afrique, vingt envoyèrent des
délégations, dont quinze étaient dirigées par des
présidents et des premiers ministres. Les sept absents,
étaient : le Ghana, la Guinée, le Mali, le Maroc, l'Egypte,
le Soudant et Congo. Et le Congo n'avait pas été invité
à cause de son instabilité gouvernementale. Cette
conférence fut basée sur quatre grands sujets : les moyens
d'arriver à une meilleure compréhension et coopération,
puis à l'unité de l'Afrique, les menaces pesant sur la paix et
la stabilité en Afrique, l'établissement d'une juridiction
spéciale à laquelle les Etats africains pourraient recourir en
cas de contestation entre eux, en dernier point, la contribution qu'ils
pouvaient apporté à la paix mondial27(*).
Dans ses résolutions plus détaillées, la
conférence condamna l'Afrique du sud, accorda son soutien à
l'Algérie, fit serment à l'ONU, offrit son assistance aux
nationalistes Angolais et condamna tous les essais nucléaires.
Les deux conférences, celle de Casablanca et celle de
Monrovia, aboutirent à des rencontres aux cours desquelles des experts
étudièrent des plans détaillés de
coopération économique entre les participants. Les experts
des « pays de Casablanca », qui s'étaient
réunis à Konakry, recommandèrent la suppression des
barrières douanières au cours d'un délai de cinq ans
à partir du 1er janvier 1962, ainsi que des systèmes
de quota et de traitement préférentiel.
Ils proposèrent également la création
d'un « conseil de l'unité économique
africaine » (C.U.E.A.) et d'une banque pour développement
africain ; enfin, ils proposèrent la création de lignes
aéro - maritimes communes28(*).
Les experts du groupe de Monrovia, qui se réunirent
à Dakar, discutèrent aussi de la fondation d'une banque africaine
de développement. Ils recommandèrent d'activer le commerce entre
les pays d'Afrique par des unions douanières régionales et
l'établissement progressif de tarifs extérieurs communs. Parmi
les autres suggestions, ils ont noté l'harmonisation des politiques de
développement, y compris les codes et convention d'investissement, un
fond d'investissement et garantie, l'échange des informations
économiques et la coordination des programmes de recherche. Ils
reconnairent qu'il fallait construire un réseau routier et ferroviaire
pour relier les pays entre eux, et créer des lignes aéro -
maritimes communes. Ils furent également d'accord pour coopérer
sur les programmes d'enseignement et adopter des systèmes
identiques29(*).
Malgré ces multiples divergences de point de vue des
groupes qui se réunirent à Casablanca, à Konakry et
à Monrovia, les résolutions votées et les recommandations
faites par ceux - ci, trouvent une similitude les unes et les autres, elles
préconisent une forme d'unité. Les progressistes ou les Etats de
Casablanca estiment que l'unité politique doit prévaloir, comme
prélude nécessaire à la création du champ
étendu pour lequel on peut établir des plans communs de
développement économique et social, puisque cela est une
expérience de leurs pays, où l'indépendance politique dut
être acquise avant l'on puisse s'attaquer à la reconstruction
économique30(*). Et
les modérés autrement appelés les Etats de Monrovia, eux
estimant que l'unité économique est donc leur prélude
avant toute chose.
Au début de leur marche vers l'indépendance, un
membre des nouveaux Etats africains sont jaloux voire assoiffés de leur
souveraineté et tendent à exagéré le
séparatisme, à un moment de l'histoire qui exige que l'Afrique
soit unie pour que leur indépendance soit préservée ;
donc, céder certaines fonction à une autorité politique
centrale, dans laquelle tous les membres auraient la même voix pour la
bonne marche de l'unité africaine, s'avère ainsi réaliste
et justifié pour une efficacité que l'on accorderait à
tous travail, à toute résolution fait et /ou votée en
commun31(*).
Section 3 : héritages de la politique
occidentale.
§1. L'héritage précolonial.
L'une des conséquences pernicieuses du colonialisme
consistait d'inculquer, notamment parmi les personnes instruites, l'idée
raciste selon laquelle l'Afrique n'avait ni histoire ni culture, ou, mieux s'il
y en avait une, elle n'avait aucune pertinence de nos jours. L'idée de
colonialisme comme une « mission de civilisation » et
les politiques des puissances coloniales étaient
préméditées pour détruire la résistance
africaine et justifier la brutalité inhumaine que le colonisateur
infligeait aux africains32(*).
Même si le besoin d'étudier l'histoire de
l'Afrique ne doit pas être naturellement motivé par un
idéalisme destiné à contrer des mythes - comme le fait de
tout glorifier dans le passé de l'Afrique - on doit toute fois
l'étudier et la faire, comme dans tous les pays, pour servir
objectivement et subjectivement le présent et l'avenir. Partant de ce
principe, la fondation Dag _ Hammarskjöld a analysé les
institutions politiques précoloniales du continent et, a abouti à
un certain nombre de conclusions.
a. L'Etat et les sociétés sans Etat.
Les sociétés africaines d'avant la colonisation
n'avaient pas d'organisations administratives en forme d'Etats telles que
acceptées aujourd'hui. La centralisation du pouvoir et la
bureaucratisation n'existaient qu'aux phases les plus embryonnaires.
Cette large généralisation précoloniale
en Afrique ne devrait pas du tout signifier que les systèmes de la
famille et de parenté étaient les seules structures solides et
politiques d'importance à l'époque. Le développement de
forces de production et des formations sociales il y a cinq siècles
dans des domaines clés tels que la fonte du fer et du cuivre, le
tissage, la tannerie et la teinture, ainsi que le commerce de ces produits,
était inégalement distribué à travers le
continent33(*).
En Egypte, en Nubie (région désertique du nord
- est de l'Afrique, partagée entre l'Egypte (basse - Nubie) et le soudan
(haute - Nubie).), au Maghreb, en Ethiopie, au Soudan occidental (comprenant
les célèbres empire du Ghana, du Mali et de Songai), dans les
royaumes inter lacustres de l'Afrique de l'Est et du Zimbabwe,il s'est
développé plusieurs contacts permanents avec l'Europe des
systèmes politico - militaires et économiques, qui comportaient
d'importantes ressemblances avec le sociétés féodales,
surtout de l'Asie. Mais les sociétés africaines n'ont comme nulle
part des révolutions sociales telles que celles qui ont donné
naissance à la révolution capitaliste en Europe au 19è
siècle34(*).
A la question de savoir « quels étaient alors
les touts fondamentaux et communs de la vie politique de sociétés
africaines précoloniales qu'on pourrait garder et promouvoir
aujourd'hui », on y a réservé les réponses
suivantes : le principe de base de la vie politique africaine qui
était ignoré par les systèmes ultérieurs
était la socialisation du pouvoir économique et politique. En
dépit des différences entre les communautés des villages
et les royaumes plus centralisés de l'Afrique occidentale et centrale
remontant au 10ème siècle, ce principe a
prévalu. Même s'il n'existait une différentiation sociale
dans ces sociétés sans classes, il n'y avait pas de
contradictions qui ne pouvaient pas être résolues sens le
renversement d'une couche sociale par une autre35(*).
Malgré l'absence de tyrannies et les abus de pouvoir
survenant à la fois de sociétés avec et sans Etat à
l'époque précoloniale, il n'existait pas moins de principes
ideaux qui les régissaient.
Les intérêts communautaires éclipsé
invariablement les droits individuels mais il existait aussi des principes et
des pratiques pour leur protection. La situation était plus opprimante
Pour la femme même si, à la même période dans
certaines parties de l'Afrique, la femme jouait des rôles politiques et
militaires importants. En Egypte, en Nubie, au Bénin, en Angola et en
Ethiopie, à des périodes différentes, la femme a
gouverné et produit quelques - uns des noms légendaires de
l'histoire militaire africaine36(*).
Les dirigeant religieux autant que ceux des
sociétés secrètes occupaient des fonctions
privilégiées qui avaient, sous leurs commandements, des pouvoirs
politiques et économiques et qui ont abouti, à l'époque
fédérale, par exemple en Ethiopie, à l'idée
largement répondre du caractère divin du règne de la
prétendue lignée de Salomon. Le postulat le plus important de
l'exercice africain de pouvoir était néanmoins la recherche de
l'équilibre entre les acteurs politique, essentiellement l'application
de trois grands principes :
- la limitation du pouvoir
- le partage du pouvoir
- la règle (coutume) de la loi37(*).
b. la limitation du pouvoir
Pour appliquer le principe, le pouvoir était
limité par la tradition et la coutume qui assignaient aussi le
rôle, les responsabilités et le pouvoir suivant l'âge, la
place occupée dans le processus de production et la hiérarchie
sociale. Le principe était également garanti par une vaste
liberté d'expression dans les contextes des codes bien établis et
scrupuleusement respectes. En effet, il ne s'agissait pas seulement de la
liberté de parler qui était accordée, c'est aussi une
obligation de parler au nom de ceux que l'un représentait (membres de
famille, de la case, du clan). Ce droit d'expression n'était pas sans
limites pour des gens ordinaires ; mais des conseillers, des historiens,
des ministériels et d'autres dignitaire détenaient les pleins
droits d'exprimer leur opinions même si celle - ci étaient
impopulaires et critiques envers les dirigeants. De plus, un deuxième
facteur limitant le pouvoir au sein de la société africaine
consistait à dissocier le pouvoir politique du pouvoir
économique. Dans certaines sociétés, les Bambara par
exemple, le chef politique d'un village (teng naba) était distinct du
chef (économique) de terre (teng soba). Au Buganda, un des royaumes
interlacustres, les chefs de clan « bataka » étaient
gardiens de terre pour les membres de leurs clans tandis que le
« kabaka » et ses roitelets étaient les dirigeants
politiques38(*).
c. le partage du pouvoir.
Le deuxième grand principe partout en Afrique
était le partage du pouvoir. On croyait toujours que la meilleure
façon de garder le pouvoir était de le partager avec autant de
groupes possibles de sorte que chacun s'intéresse à sa
conservation39(*).
Dans l'Empire Mossi au Mali par exemple, le roi était
élu par un collège électoral composé de nombres
n'appartenant pas à la noblesse afin que ces derniers observassent les
principes de neutralité entre les membres concurrents de la noblesse.
Dans certains pays (royaumes du Rwanda et du Burundi), il existait des
procédures juridiques complexes qui prévoyaient l'élection
des gens ordinaires pour servir de juges, de notaires publics et de
« médiateurs » sur base de leur
intégrité personnelle. La force armée en Afrique
n'était mobilisée que pour une action contre l'ennemi
extérieur ou la rébellion des seigneur féodaux à
l'endroit de leur roi, alors que, avant le 18ème
siècle, l'armée professionnelle dans d'autres continents
était avant tout utilisée pour la conquête du pouvoir
interne plutôt que pour la défense vis- à - vis de
l'ennemi40(*).
d. l'autorité de la loi.
L' « Etat » africain était
régi par l'autorité de la loi. Celle-ci était prescrite
par la coutume. Et personne, pas même le roi, n'était au - dessus
d'elle ; dans beaucoup de royaumes africains, le monarque était
tellement subordonné à l'intérêt du peuple que,
lorsqu'il devenait si vieux et si faible pour être
considéré comme nuisible à l'intérêt public,
on le tuait en rituel. On pouvait aussi prendre cette mesure dans le cas d'une
violation grossière de la coutume et de la tradition ou en cas de
trahison. Dans certaines sociétés, le roi était simplement
le représentant des ancêtres qui déterminaient le pouvoir
ou le « siège » descendu du ciel comme symbole
réel de l'autorité41(*).
§2. L'héritage colonial.
Plusieurs enquêtes sur l'origine, la nature et
l'étendue de la crise en Afrique ont inévitablement abouti
à l'examen des institutions dominantes dans la société,
qui portaient une importante responsabilité dans la
pénétration du statu quo et qui sont éventuellement des
agents importants pour la maîtriser. Il a été reconnu que
la réalité la plus fondamentale dont sont dérivées
les caractéristiques actuelles de la crise était l'Etat
hérité avec ses méthodes de conquête, de
légitimation et de perpétuation dans les différentes
phases de la colonisation. De même, il a été reconnu que,
loin d'effacer les conséquences de la traite des esclaves qu'avait
sévi an Afrique à partir du 10ème
siècle, le colonialisme a aggravé de diverses manières les
séquelles de cette traite, particulièrement dans la formation des
institutions principales et leur chance de stabilité42(*).
a. La primauté de la parenté.
Du 10 au 16è siècle, la traite des esclaves par
les musulmans au - delà du Sahara et de l'océan indien a eu comme
impact la dislocation du développement autonome des
sociétés et des institutions africaines. Les systèmes
politiques et les traditions sociales qui, ailleurs en Europe et Asie,
offraient un cadre pour le développement de « hautes
cultures » et qui s'avéraient évidents dans de
nombreuses sociétés en Afrique, étaient
déstabilisés quoiqu'ils aient pu survivre à la traite.
L'apparition, au 16è siècle, de négriers porteurs d'armes
efficaces a accéléré le rythme et élargi
l'étendue de la traite. Même les estimations les plus modestes du
nombre d'esclaves emmenés d'Afrique, auquel il faut ajouter les victimes
ayant succombées aux maladies, aux guerres et aux famines, les
corollaires de cet exécrable commerce fourniraient toujours
l'évidence suffisante de la dévastation par les
conséquences persistantes de l'esclavage. Le fait que les esclaves les
plus recherchés étaient ceux à la fleur de l'âge -
des hommes et femmes valides et robustes - Constitue malheureusement une
donnée significative souvent ignorée dans l'examen des
conséquences démographiques et économiques de la traite
des esclaves43(*).
La destruction, par la traite des esclaves, des formations
politiques et sociales qui avaient jusque là assuré la protection
de l'individu a abouti au renforcement de la dépendance des
systèmes de parenté et des groupes de famille, les unités
de base de l'organisation sociale. Le système de parenté reste
incontestablement, en l'absence de l'Etat, la défense sociale la plus
précieuse de l'individu en Afrique.
Avec très peu d'exceptions, l'esclavage a en outre
privé l'Afrique de la possibilité de développer le model
fédéral de production qui a favorisé en Europe et en Asie
les structures politiques et les moeurs qui conféraient la
primauté de l'Etat dans la défense des individus contre le danger
extérieur et dans la réconciliation de leurs
intérêts confidentiels. Sous le féodalisme, la soumission
aux autorités politiques légitimes et aux exigences telles que
formulées par celle - ci, étant récompensée par la
défense et protection de l'individu et de ses biens.
Les droits et les devoirs étaient scrupuleusement
suivis tandis que la notion de citoyen prenait racine. Les systèmes de
démarcation entre les intérêts publics et privés se
sont développés au cours de la longue histoire des
conquêtes et du regroupement de domination à partir des petites
unités territoriales et de divers groupes ethniques pour aboutir aux
sociétés plus grandes, politiquement et culturellement plus
intégrées, au sein desquelles les traditions de direction et de
responsabilité étaient parfaites et fermement enracinées.
En Afrique par contre, le colonialisme n'a pas intégré les
différentes sociétés en systèmes plus grands et
plus viables. Il s'est mis à la dominer toutes, en utilisant son arme
la plus efficace : la stratégie de « diviser pour
régner »44(*).
L'Etat colonial s'est distingué par l'usage excessif de
la force. Contrairement à l'évolution en Europe où l'Etat
s'est développé pendant des siècles, le colonialisme a
atteint ses objectifs en une période très courte parce qu'il
avait le monopole des armes. Agissant sans aucune retenue morale dans l'usage
de la force, l'Etat colonial faisait d'abord la guerre à la
société guerrière pour la garder sous sa domination.
La réaction des africains, qui convenait
également à l'ordre colonial, était le repli dans les
systèmes de parenté précoloniaux où l'individu
était protégé et épanoui et auxquels il accordait
totale allégeance. Puisqu'ils étaient déjà
affaiblis, ces systèmes, isolés et séparés, ne
pouvaient constituer aucune menace à l'ordre de l'Etat colonial et ont
donné naissance aux phénomènes suivants :
L'Etat et la société étaient distincts
à l'instar de leurs intérêts respectifs ;
L'Etat n'existait pas dans le contexte de la moralité
de la société africaine ; il n'était donc pas
responsable vis - à - vis d'elle ;
L'Etat étant essentiellement en situation permanente de
guerre avec la société qui, à son tour, était en
situation de résistances permanente ;
Vu le caractère amoral de l'Etat colonial, la
société ne traiterait avec lui que de manière amorale.
Le comportement individuel et collectif a assimilé
à fond ces caractéristiques des rapports entre l'Etat colonial et
la société.
b. La distinction entre l'Etat et la
société.
Les rapports qui se sont développés entre l'Etat
et la société à partir de la traite des esclaves et du
colonialisme ont engendré deux mondes en conflit constat : un monde
amoral et civique mal conçu d'une part, et un monde moral circonscrit et
basé sur la communauté d'autre part. Les attitudes envers
l'organisation, la gestion et le contrôle des affaires et les ressources
publiques reflètent et continent de refléter cette divergence
fondamentale entre intérêt de l'Etat et ceux de la
société. Le détournement des derniers publics et le
mépris de biens publics doivent être compris partiellement comme
la propre défense de l'individu et celle de son clan ou famille proche
contre l'Etat.
Pour le même gage, la famille, le clan ou le groupe
ethnique se taxera elle - même lourdement et volontiers parce que les
impôts entrant dans une caisse à titre de bénéfice
au profit de tous.
L'Etat colonial, par contre, ne prenait pas en
considération les intérêts de la société.
Dans son utilisation de la main - d'oeuvre par exemple,il payait des salaires
tellement bas que les ouvriers devraient avoir recours à d'autres moyens
d'existence en rentrant des mines et des plantations où ils
travaillaient. En dernière analyse, le travail demandé au chef de
famille devait lui permettre de payer l'impôt par tête contre la
liberté de l'individu concerné et celle de sa famille. Le fait de
ne pas payer l'impôt entraînait l'emprisonnement de l'individu ou
obligeait celui - ci à se cacher loin des agents de l'Etat45(*).
L'impôt était considéré comme une
punition plutôt qu'un devoir conférant au contribuable le titre
aux avantages sociaux, aux droits de l'homme et politique dans une
société libre. Le paiement d'impôt ne donnait pas au
contribuable le droit de connaître la raison et la manière dont
les impôts étaient distribués, renforçant même
davantage l'absence de responsabilité de l'Etat vis - à - vis de
l'individu.
Une question importante (décrite par un membre
participant de la fondation Dag Hammarskjöld comme le dilemme de
Lumumba) était posée en résumant la réalité
historique de l'Etat africain :peut-on réussir une véritable
libération dans l'Etat colonial ?La question est fondée sur
le fait que l'Etat post - colonial examiné dans le point suivant -
perpétuait la plupart des caractéristiques de l'Etat
colonial ; ce dernier était perçu par l'ensemble des
habitants comme un Etat accomplissant le même rôle avec des
instruments et des structures plus ou moins perfectionnés46(*).
§3. L'héritage postcolonial
La lutte africaine pour l'indépendance était le
résultat des contractions inhérentes au système colonial
lui - même. Après avoir obtenu les frontières du territoire
et le contrôle de la population, l'administration de l'Etat et
l'organisation de la production ont imposé le besoin de former une
petite fraction d'autochtones pour accomplir des rôles
d'exécution. L'enseignement était l'instrument grâce auquel
l'Etat endoctrinait les agents et fonctionnaires coloniaux africains pour
accepter sans condition les impératifs de l'Etat colonial,
essentiellement l'autonomie et l'hégémonie,
l'inviolabilité et la sécurité du territoire,
malgré le caractère, arbitraire des frontières coloniales
et la diversité de la population.
Dans les milieux sociaux où la société
africaine avait déjà été en avance dans la
formation des classes sociales clairement définies et
particulièrement là où le monde de production et des
relations sociales avaient institué des familles ou des clans
régnants, l'Etat colonial instaurait le système d'autorité
indirecte avant de les utiliser comme classe intermédiaire entre l'Etat
et la population. Les fils et filles des « chefs » et
principalement des clans, de convertis religieux et des commerçants
étaient par conséquent formés à accepter
l'idéologie de base de l'Etat colonial.
a. Les dirigeants postcoloniaux
Pour comprendre la nature de l'Etat postcolonial, il importe
d'examiner les conditions de la classe qui a dirigé le mouvement
nationaliste de l'indépendance et voir si, vu les circonstances qui
l'avaient préparé et élevée, elle pouvait produire
les résultats que la population espérait une fois que cette
classe prenait le pouvoir des colonialistes47(*).
Dans le chapitre sur « les pièges de la
conscience nationale », de son oeuvre les damnés de la terre,
Frantz Fanon a formulé la critique la plus acerbe aux classes moyennes
africaines qui ont dirigé les mouvements de l'indépendance et qui
sont devenues les artisans de l'Etat postcolonial. Comme on l'a
déjà remarqué, les classes moyennes instruites provenaient
des familles des chefs traditionnels, des propriétaires des
terres ; des négociants et de gros marchands, et ceux qui avaient
accepté la conversion à la religion de la puissance
colonisatrice. Ces derniers étaient envoyés aux écoles
missionnaires où ils apprenaient non seulement à donner à
Dieu ce qui lui était dû mais aussi à César et ce
dans les proportions arrêtées par la mission. A travers
l'éducation reçue et la place qu'elles avaient occupée au
sein de l'Etat colonial, leur rôle pour la plupart non productif dans
l'économie et leur appétit pour les biens et la culture
européenne, les classes moyennes africaines ainsi que la population ont
perdu presque tous les biens sauf les plus superficiels. Au nom du peuple, la
classe moyenne menait la campagne pour l'indépendance sans une seule
notion concrète de l'indépendance.48(*)
Les classes moyennes n'étaient certaines que de leurs
intérêts immédiats qui n'étaient pas
différents de ceux des agents de l'Etat colonial. L'abolition des abus
les plus crus de l'Etat colonial - rémunération inégale
entre les techniciens africains et européens de même formation,
travaux forcés, privation du droit électoral et discrimination
raciale dans les relations sociales - a constitué pour la petite
bourgeoisie la tâche la plus urgente du mouvement de
l'indépendance. Etant donnée leur faiblesse numérique et
leur lutte contre les systèmes coloniaux occidentaux provenant des pays
pratiquant la démocratie bourgeoise, il était nécessaire
pour les classes moyennes de chercher l'appui des masses populaires afin de
grossir leurs effectifs et rendre impossible l'administration de l'Etat
colonial. Un tel soutien populaire était également important pour
mobiliser l'opinion politique internationale et particulièrement
l'opinion des progressistes dans les métropoles où la pression
jouerait un rôle important dans décolonisation. Unir le peuple et
aplanir toutes les différences de classes et d'ethnies revêtaient
un caractère important.49(*)
Pour une concentration maximale, la petite bourgeoisie a
écarté seulement la contradiction entre l'impérialisme et
la population africaine sans tenir compte des classes (lutte nationale) et a
supprimé les autres forces qui souhaitaient renforcer cette lutte
contre les forces d'exploitation locales et internationales (lutte des
classes). Chefs de file nationalistes, dans leur naïveté et leur
manque de compréhension correcte de l'essence de l'impérialisme,
pourraient formuler des slogans comme « cherchez d'abord
l'indépendance politique et toutes les autres s'ajouteront »
comme si toutes les autres - libération économique, sociale et
culturelle - pouvaient être séparés et
reléguées au second plan50(*).
En bref, la classe qui a pris la relève de l'Etat
à l'action de l'indépendance par les métropoles a
considéré sa mission comme étant le remplacement de
l'autorité étrangère par l'autorité africaine. En
abordant la question d'exploitation du point de vue racial, les dirigeants
nationalistes de gouvernement ont légitimé l'exploitation locale
effective par ceux qui l'appuyaient comme « fruits de
l'indépendance » ; ils ont justifié la
misère croissante de la population, entre autres choses, par des lois
uniques de l'ordre économique international devant lequel ils ne
pouvaient rien faire.
L'Etat africain postcolonial était exposé
à deux contemporains nationaux : la démocratie parlementaire
de Westminster et pouvoir absolu monopartiste stalinien. Aucun de deux
n'était particulièrement pertinent en Afrique dans la mesure
où tous étaient sans cesse critiqués dans leurs pays
d'origine. Dans leur tentative de donner un sens à ces modèles,
les dirigeants africains ont tourné la démocratie en
dérision et lui ont permis de dégénérer en culte de
la personnalité, facteurs qui ont invariablement contribué au
phénomène de coup d'Etat51(*).
b. Les coups d'Etat et la répression
Sans surprise, les autres coups d'Etat ont toujours promis
d'honorer les accords internationaux signés par les gouvernements
renversés. Les putschistes faisant ces promesses avant tout pour assurer
aux multinationales et aux autres capitalistes étrangers qu'on ne
toucherait pas à leurs intérêts. Par contre, les promesses
faites aux peuples étaient rarement tenues. Le peuple qui toujours le
putsch - n'importe quel putsch - a bientôt fini par découvrir les
vraies couleurs putschistes. L'Etat n'était presque pas jamais
(positivement) affecté par les coups d'Etat. Quand les tentatives des
coups d'Etat échouent, des arrestations massives, des emprisonnements et
des peletons d'exécution étaient le sort réservé
aux personnes attrapées et à celles suspectées de
complicité52(*).
En cas de réussite, les coups d'Etat conduisaient
d'habitude à un ordre davantage pire. Privés même de la
légitimité des « pères de
l'indépendance » et des racines parmi le peuple, la seule
manière de survie des nouveaux régimes se faisait par la
répression du peuple et l'élimination physique des ennemis
réels et imaginaires53(*).
Même dans des régimes où on utilise des
méthodes et des modes
d'analyse « scientifiques », les exhortations et les
slogans de gauche étaient seulement destinés à dissimuler
les désirs de l'Etat pour obtenir la complaisance sans réserve de
la part du peuple. Même lorsque l'Etat naissait à la faveur d'une
lutte armée où les combattants et la population entière
avaient enduré de terribles sacrifices, la situation n'était pas
meilleure que dans les pays où l'avènement de l'Etat s'est
réalisé par des moyens pacifiques. C'était le plus
décevant puisque les espérances étaient tellement
élevées que, dans ces Etats, une plus grande identification de
l'Etat et du peuple serait laborieusement favorisée et que, vu
l'expérience des guerres atroces de libération nationale, l'Etat
ne trahirait pas la confiance du peuple. L'Unité qui était la
plus forte arme des mouvements de libération entre la puissance
coloniale, ne pouvait pourtant par durer avant de se ronger une fois
l'indépendance obtenue54(*).
Ce que l'on revendiquait comme différence entre les
dirigeants étaient souvent des paravents de lutte pour le pouvoir et les
résultats de l'absence de démocratie dans le fonctionnement de
l'Etat.
L'état Comme les conflits internes se
développaient parmi les dirigeants, on accordait de moins en attention
aux problèmes réels. Le contact avec le peuple s'effritait
graduellement.
L'héritage post colonial est plein d'exemples des
perspectives de l'état sur des problèmes trop souvent
dictés par un dirigeant, on un groupe d'intellectuels soutenus par
l'Etat qui se comportent ou agissent comme si seules leurs idées
étaient valables et solides. Parce que ces perspectives ne sont
débattues par le peuple ou, au mieux, elles ne sont que
superficiellement expliquées, elles manquent de possibilité de
réalisation et constituent presque invraisemblablement la cause de la
perte énorme des ressources, de la souffrance et du
désespoir55(*) .
Politique africaine de
sécurité et de défense : problèmes et
perspectives
CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE
I
La recherche du chapitre premier basée sur la
définition des concepts et historique de la politique africaine de
sécurité et de défense a été positive, car
j'ai pu trouver les définitions et l'historique de cette politique
africaine de sécurité et de défense.
CHAPITRE II : POLITIQUE
AFRICAINE DE SECURITE ET DE DEFENSE
INTRODUCTION PARTIELLE DU
CHAPITREII
Il y a près d'une cinquantaine d'années,
l'Etat postcolonial est générateur de violence politique et
d'insécurité. Non seulement il s'affirme par la violence d'Etat
en tant que le détenteur du monopole de la violence physique, du
monopole « de la vérité », mais il est
lui-même source de violence contre l'Etat et le pouvoir politique, de par
la répression et la négation des forces politiques et sociales.
Et le contraste le plus frappant réside dans l'Etat facteur
d'insécurité, alors que l'une des fonctions première de
l'Etat souverain et indépendant, est d'assurer la défense
extérieure et la sécurité intérieure;
l'héritage historique ainsi que la nature des régimes politiques
africains explique pour l'essentiel cette situation56(*).
Ce chapitre deuxième en son sein, aura à
traiter tour à tour des modes spécifiques de violence qui
caractérisent la politique africaine de sécurité et de
défense. Ces modes spécifiques de violence sont :
-Violence d'Etat, -Violence contre l'Etat et
enfin violence intersociale.
SECTION 1 : VIOLENCE D'ETAT
§1. L'Etat, monopole de la violence physique
Il est vrai que le «monopole de la
violence physique légitime » soit un attribut classique de
l'Etat, mais, force est de constater que la violence de l'Etat postcolonial
n'est ni légitime à usage interne car issue d'un pouvoir
politique illégitime et parfois illégale, ni efficace à
usage externe car frappée d'incapacité opérationnelle
lorsqu'il s'est agi de défendre l'intégrité
territoriale57(*).
Dès l'accession à l'indépendance,
l'Etat postcolonial revendique la création des forces armées pour
symboliser la souveraineté de l'Etat sur le plan international et les
forces de l'ordre pour assurer la sécurité des personnes et des
biens sur l'ensemble de son territoire.
Cependant, les pressions de l'Etat colonial en faveur de la
continuité des liens politiques et militaires et les rapports de
dépendance entre Etat postcolonial et ex-puissance coloniale sont
telles, qu'ils influencent lourdement la conception de la défense et la
sécurité en Afrique. Toujours dans la même logique de
pensée, les rivalités idéologiques et stratégiques
Est-Ouest interviennent en imposant à l'Afrique les stratégies
indirectes. Par exemple les pays lusophones d'Afrique ont hérité
des modes de défense et de sécurité de l'URSS et de la
chine ; et dans tout les cas, une conception étrangère de
l'armée est appliquée dans le cadre d'un Etat
centralisé58(*).
Juste après le problème de l'origine
historique et politique des forces armées en Afrique, intervient celui
de la confusion entre mission de défense et de sécurité,
la première relevant généralement des forces armées
et la seconde étant en principe réservée aux forces de
l'ordre.
Or, depuis le XIXème siècle, les troupes
africaines qui servent dans l'armée coloniale sont enrôlées
de gré, le plus souvent de force, avec toutes les servitudes et la
soumission dues à l'occupation militaire. Leur rôle consiste
à assurer l'ordre colonial, prélever les impôts,
réprimer tout soulèvement ou mutinerie, faire appliquer les
règlements. En somme, les premières troupes africaines
remplissent un rôle de police répressive.
Cette dénaturation des forces armées et de
leur mission est largement exploitée par les régimes politiques
africains dès les années 1960. Qu'ils soient civils ou
militaires, la plupart des régimes s'appuient sur des forces
militarisées et, à l'époque, le parti unique pour
accéder puis se maintenir au pouvoir. Dans les régimes civils,
tantôt l'armée devient un instrument du pouvoir, tantôt elle
se voit remplacée par des forces concurrentes (forces paramilitaires,
milices, gardes présidentielles) ou par des forces de l'ordre (polices,
gendarmerie)59(*).
Les constitutions, les élections restent de pure
forme, non appliquées ou tronquées et dépourvues de
fondement démocratique. La longévité et l'usure du pouvoir
deviennent la règle. Le monopartisme empêche la libre alternance,
même en présence des quelques cas de multipartismes de
façade dans lesquels le parti au pouvoir prédomine. Les
dirigeants politiques adoptent des idéologies sécuritaires, au
détriment des populations. La lutte pour la survie politique
engagée par la minorité dirigeante rend peu à peu toute
tentative de développement et de construction du pays inaccessible aux
non-membres, c'est-à-dire, la menace, l'ennemi, est interne : elle
réside dans toute atteinte supposée ou réelle à
l'exercice du pouvoir. Utilisées de la sorte à des fins
politiciennes, les forces armées détournées de leurs
missions et de leurs fonctions perdent leur sens et leurs compétences.
Accaparées par des missions de répression politique et sociale,
elles n'acquièrent que rarement une capacité de
défense60(*).
Ainsi utilisées, les forces armées
placées sous l'autorité du pouvoir politique deviennent
triplement conflictuelles. Au regard de la société tout d'abord,
qu'elles ne protègent pas et qu'elles agressent ; au regard
d'elles-mêmes ensuite : divisées,
déséquilibrées, traitées différemment d'un
corps à l'autre par le chef de l'Etat soucieux de les dominer ; au
regard du pouvoir politique longtemps confisqué enfin, car elles ne sont
ni habilitées, n i aptes à l'exercer. Les forces de l'ordre, les
gardes présidentielles, les milices extrémistes contribuent
à la même logique de la violence liée au pouvoir :
leurs exactions, meurtres, forfaits, leur facilité à dresser les
ethnies et les populations les unes contre les autres ne diffèrent pas
de la logique des forces armées61(*).
Et dans ces conditions, la violence active du pouvoir est
d'autant plus vivement ressentie par les populations africaines que la violence
par défaut de l'Etat - absence de justice, de sécurité
-pèse lourdement. En outre, la violence psychologique et morale faite de
peur, de terreur, d'humiliation reste gravée dans tous les
esprits62(*).
De ce point de vue, il sied de faire la différence
entre l'Etat et le pouvoir politique ainsi que l'usage qu'ils font ou ne font
pas du monopole de la violence physique. Car, dans le cas de l'Etat
postcolonial, le monopole étatique de la violence n'est pas
détenu par l'Etat mais par le pouvoir politique, au détriment de
l'Etat, en particulier en ce qui concerne sa capacité de défense
extérieure.
Suite à cela, une question se pose sur la
signification des termes « étatisation » et
« désétatisation » de la violence. L'Etat en
Afrique est tombé, et dans sa chute entraîne le monopole qui a
volé en éclat ; ainsi il ne s'agit pas de
désétatisation de la violence, mais de politisation de la
violence du fait des forces politiques qui s'en sont emparées. La perte
de contrôle de la violence constatée dans plusieurs Etats
africains, n'est rien d'autre que la preuve de l'irresponsabilité de
l'Etat, même à l'égard de ses propres forces, et de
l'ambiguïté du pouvoir. L'enjeu de la violence d'Etat en Afrique
postcoloniale est éminemment politique, même si elle est
apparemment manipulée par un homme à des fins personnelles. C'est
la raison pour laquelle, l'expression de « privatisation de la
violence » par les agents de l'Etat semble quelque peu risquée
ou abusive si elle n'est pas replacée dans son contexte global.
§2. L'ETAT, monopole de la vérité
Le danger de l'Etat postcolonial réside dans sa
facilité à prétendre être
détenteur « de la vérité », du
progrès, de la modernité, de l'authenticité, de la
culture...Rompu aux techniques de communication, d'endoctrinement, de
désinformation, passé maître dans l'art de détenir
seul la parole à travers ses médias officiels, l'Etat ne
ménage aucun effort pour faire entendre sa voix.
Au regard de la situation actuelle de la libération
de la presse et d'accès aux moyens de communication et d'information, le
drame qui consiste à avoir endormi, trompé, voire acheté
les esprits, loin d'être compensé, reste entier.
De
récents ouvrages analysent ces questions préoccupantes. Ainsi,
Eboussi-Boulaga déclare-t-il que « l'Etat fétichiste,
sans prise sur la réalité, est structurellement mensonge et
violence meurtrière », s'imposant de la sorte faute de
légitimité et l'enracinement social. L'Etat postcolonial inverse
les données. Il se définit sans son peuple, devient son
opposé voire son ennemi; il reconduit l'ordre colonial et esclavagiste
sous couvert d'un ordre nouveau à établir en le sublimant. Son
impuissance à changer les choses le pousse au mensonge et à la
coercition.63(*)
De même en est-il de « l'Etat
unanimiste où le monologue du parti fait écho au soliloque
présidentiel ». La vérité y est une et
unique : elle vient du sommet du pouvoir. Dans cet univers politique, tout
est truqué, signe de sollicitude infinie. Or, « tout est
possible à un pouvoir qui s'affirme comme la seule source de
vérité », notamment le rêve de façonner
une société entièrement nouvelle « sur le
néant de la monopensée ».
La violence surgissant de l'Etat « monopole de
la vérité » est à la fois active et passive.
Active, en ce sens où, plongeant et maintenant l'Afrique dans la
léthargie et la soumission, elle permet à l'Etat et au pouvoir
politique d'accomplir leur oeuvre de destruction et de répression.
Passive, dans la mesure où elle falsifie l'histoire et le patrimoine
socioculturel négro-africains64(*).
Il va sans dire qu'une telle avalanche de violence
politique ne peut s'accomplir indéfiniment sans contre violence ou, pour
le moins, sans violence contestataire.
SECTION 2 : LA VIOLENCE CONTRE L'ETAT ET LE
POUVOIR POLITIQUE
§1. La violence politique armée
La violence contre l'Etat postcolonial et le pouvoir n'est
pas récente. Elle remonte aux premières lueurs de
l'indépendance. La violence séparatiste des années 1960 et
1970 (le Katanga par exemple) a échoué. Seul avait aboutit, en
1993, le cas particulier de l'Erythrée. Néanmoins, la violence
autonomiste et indépendantiste plus ou moins irrédentiste survit
ici et là.
Les rébellions, factions, bandes armées en
lutte contre le pouvoir centrale sont légions. Alors que certaines
remontent à plus de trente ans (le Tchad, le Sud-Soudan), d'autres en
revanche, se déclenchent à la fin des années 1980.
(Rébellions Touarègues).
Ces conflits posent des problèmes de la
reconnaissance de la diversité politique, culturelle et de la
capacité à imaginer des nouveaux modes de gouvernements lorsque
la pluralité sociale existe sur un même territoire.
Faute de programme et d'intérêts communs, de
regroupements, de représentativité significative, ces mouvements
politico-militaires parviennent difficilement à déstabiliser les
gouvernements au plan interne. Les guerres civiles qu'ils engendrent
créent en revanche un état général
d'insécurité dans les sous-régions avec les millions de
refugiés. En outre, des trafics illicites en tous genres
apparaissent : armes, drogues, pierres précieuses (cas du conflit
à Est de la république démocratique du Congo avec le
général déchu Laurent Nkhunda) en même temps que la
mise sur pied d'une économie de guerre à partir des sanctuaires
que constituent les zones frontalières des pays voisins65(*)
La violence contre l'Etat s'analyse comme un
« mode spécifique d'affirmation politique dans une situation
de conflictualité ». Par sa portée symbolique, elle
participe par ailleurs des processus identitaires, en même temps qu'elle
exprime ou qu'elle mesure sa force ; elle s'inscrit en outre dans une
logique de négociation politique et, la période de transition
dans laquelle elle se déroule l'oblige à penser le rapport entre
violence et démocratie66(*)
§2. La violence protestataire
Etouffée durant l'époque du parti unique, la
protestation contre l'Etat et ses symboles explose à partir de 1989.
Depuis, contestations et revendications collectives s'organisent
quotidiennement, manifestant contre l'ordre établi ainsi que pour la
liberté, des Droits de l'homme et l'amélioration des conditions
de vie.
Les étudiants, les jeunes, les syndicats descendent
dans la rue, rejoints par d'autres mouvements de la société tels
que les associations et les Eglises. Les forces politiques d'oppositions ne
sont pas en reste, luttant pour l'accès au pluralisme politique. Les
émeutes et les manifestations contre l'Etat se montrent violentes contre
les pouvoirs, les agents, les lieux, les biens publics, ou pacifiques comme les
« opérations villes mortes, grèves des fonctionnaires
de l'Etat pour raison d'impaiement par l'Etat ». Longtemps
intériorisée au niveau individuel et collectif, cette
violence débouche rarement sur l'insurrection67(*)
§3. La violence à signification politique dans
la société
La dégradation généralisée
des conditions de vie, l'exode rural, l'absence de formation, le chômage
obligent quotidiennement des millions d'africains à imaginer des
stratégies de survie. Ils sont les acteurs et les proies de la violence
qui règne dans la rue : petite délinquance, banditisme,
criminalité, drogue, prostitution...
La violence urbaine et non urbaine touche d'abord les plus
faibles, ceux qui sont incapables de résister 68(*)
Cette violence intersociale comporte une signification
politique : celle de l'échec du pouvoir et de l'absence ou de
l'extrême dégradation de l'Etat-providence entraînant
misère et exclusion.
Autre marque de la violence dans la
société : les crispations identitaires et religieuses, les
sectarismes, les formes de xénophobie et de racisme... Elles
prolifèrent dans la précarité notamment en période
de crise sociale et de perte des repères culturels. Elles ont une
signification politique : non seulement eu égard à
l'incapacité de l'Etat mais aussi du fait que les mouvements religieux
ou intégristes revendiquent de plus en plus l'accès au politique
et à l'espace public69(*)
Et une question se pose, comment, dans ces conditions, la
société africaine parvient-elle à assurer un minimum
d'activités ? Comment échappe-t-elle à la paralysie
et tente-t-elle de construire ses propres modes de
sécurité ?
Section 3 : COMMENT LES POPULATIONS AFRICAINES
ASSURENT- ELLES LEUR SECURITE ?
Hormis la minorité dirigeante et les
filières clientélistes auxquels elle est liée, les
populations africaines vivent dans l'insécurité. La nature du
pouvoir politique et de l'autorité militaire ne permet pas à ces
dernières de « domestiquer » le monopole
étatique de la violence.
Il apparaît qu'en droit, les sociétés
africaines ont appris à maîtriser certains rouages de l'Etat et
introduit une souplesse qui permet la coexistence de plusieurs systèmes
juridiques. Cette constatation vaut également pour l'administration
comme en attestant de nombreux travaux. Cependant, la poignée d'hommes
politiques, de chefs militaires et autres individus influents dans le cercle du
pouvoir qui, dans chaque Etat, est capable de
« domestiquer », ou plutôt de détourner, le
monopole de la violence à des fins politiciennes ou personnelles fait le
jeu du pouvoir. Ces individus ne servent donc pas les intérêts du
peuple et ne véhiculent aucun projet de sécurité pour les
populations70(*).
Obligées de se protéger, les
sociétés africaines inventent alors « des
dispositions du quotidien qui n'annulent pas la violence mais la mettent
à distance ».
§1. Les formes de sécurité
Sécurité physique et
morale : dans l'urgence, les populations africaines sont
contraintes à la fuite, à l'abandon. Elles doivent faire face,
lorsqu'elles rentrent chez elles après des mois ou des années,
outre à la souffrance physique ou morale, aux problèmes de
récupération de leurs terres, de leurs habitations, de leurs
biens.
Par ailleurs, des familles entières, des quartiers
sont obligés de recourir à l'autodéfense pour assurer leur
sécurité, lutter contre le banditisme et la
criminalité.
Dans les cas graves, les populations ne voient d'autres
issues que dans la vengeance individuelle ou collective après avoir
pleuré leurs morts.
Parallèlement, certaines catégories de
populations organisent leur sécurité. Ainsi en est-il des grands
commerçants, d'industriels, de transporteurs même les individus
simples qui paient des sociétés privées de gardiennage ou
s'assurent la protection de soldats, policiers ou gendarmes -
généralement non rémunérés par l'Etat depuis
des mois - moyennant une compensation matérielle71(*).
Les mouvements religieux assurent également une
part de sécurité physique et morale à leurs fidèles
comme le montre l'exemple des confréries catholiques en
république démocratique du Congo.
Ces deux catégories, commerçantes et
religieuses font preuve d'une grande capacité d'adaptation aux
réalités sociales. Elles mettent en place des services de
proximité, de sécurités, fonctionnelles et très
recherchés par les populations.
- La sorcellerie représente une autre
forme de sécurité physique et psychique dans laquelle se
refugient pêle-mêle guérisseurs, jeteurs de sorts, clients
et individus72(*).
- sécurité sociale et
économique : plus que de sécurité, c'est
souvent de suivie qu'il s'agit. La crise du développement dévoile
au grand jour les réponses partielles que les sociétés
africaines ont mises en place pour vivre et survivre pendant des
décennies. Les activités
dites « informelles », organisées le plus
souvent en dehors de l'Etat, sont une réalité sociologique et
économique ancienne, même si elles ne sont prises en compte par
l'analyse socio-économique que depuis récemment. Elles
représentent avant tout une forme spécifique de la dynamique
sociale en Afrique. Elles comprennent la production, la vente et
l'échange des biens et services de première
nécessité. C'est l'informel qui nourrit et fait vivre des villes
comme Kinshasa.
Outre la sécurité alimentaire et le travail,
l'informel compense aussi les carences des
systèmes éducatifs et de santé. Il s'adapte sans
relâche aux besoins nouveaux, transmet le savoir-faire local, collecte
les fonds pour les soins médicaux.
La particularité de l'informel est de combiner les
besoins avec les valeurs, les croyances, les règles et pratiques des
solidarités communautaires, ces dernières étant
fondées sur les continuités de l'échange73(*).
Toutefois, malgré leur importance, ces formes de
sécurité restent incomplètes.
§2. Les limites de ces formes de
sécurité
De nombreuses questions restent posées quant
à l'efficacité de ces formes de sécurité, non pas
prises séparément, mais sur un plan global.
La première a trait au morcellement de la
sécurité. Cette parcellisation de la sécurité par
communautés, groupes religieux, réseaux divers conduit-elle
à une dissémination ou à une polarisation de la
sécurité ? Autrement dit, la sectorisation de la
sécurité tend-elle vers une dispersion des efforts ou vers la
mise en place d'un oligopole sécuritaire ?
Pour qu'il ait oligopole, il faudrait que chaque pole soit
doté d'objectifs et de mécanismes propres et que des
intérêts communs, des interactions les relient.
La deuxième question est relative à la
capacité ou non de la société à faire face à
tous les besoins de sécurité en son sein. Dispose-t-elle des
moyens nécessaires eus égard, en particulier, aux
problèmes de sous-développement ?
La troisième est propre aux relations entre Etat et
société puis dépasse le cadre strictement
intra-étatique. La sécurité est générale,
interne et externe, civile et militaire, locale et nationale,
sous-régionale, internationale et mondiale. En l'occurrence, comment
s'établit et s'opère le lien entre ces différents
échelons complémentaires et le plus souvent
indissociables ?
Politique africaine de
sécurité et de défense : problèmes et
perspectives
CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE
II
La souveraineté de l'Etat et la
territorialité quand bien même elles sont menacées, elles
occupent toujours une place prépondérante dans les relations
internationales. En réalité, ces problèmes non
résolus posent à nouveaux la question du rôle de l'Etat
dans la société et de la place de la sécurité dans
l'Etat.
La violence politique appelle de nouvelles formes de
sécurité. Celles qui existent dans la société,
parcellisées ou ponctuelles, protègent essentiellement contre la
misère matérielle et morale, non contre le monopole
étatico-politique illégitime existant. Elles laissent par
ailleurs entier le problème de la défense des institutions
sociopolitiques, du patrimoine commun, de l'Etat dans le cadre d'un projet de
société démocratique encore en devenir. En principe, c'est
la nature de la menace (locale, nationale, régionale) qui devrait
déterminer la forme de sécurité appropriée.
Les sociétés africaines ont besoin de
sécurité et d'Etat : d'un Etat nouveau et efficace, d'un
pouvoir politique légitime, d'une démocratie fondée sur
les réalités sociopolitiques74(*).
Politique africaine de
sécurité et de défense : problèmes et
perspectives
CHAPITRE III : POLITIQUE AFRICAINE DE SECURITE ET
DE DEFENSE : PROBLEMES ET PERSPECTIVES
Introduction partielle du
chapitre III
La concrétisation de la politique africaine de
sécurité et de défense se heurte à des
difficultés majeures au sein des nations africaines mêmes,
auxquelles il faille trouver des solutions rationnelles et réalistes
avant de parler d'une quelconque politique africaine de sécurité
et défense ayant une mission continentale.
Ce chapitre dernier traitera tour à tour des
problèmes et perspectives de la politique africaine de
sécurité et défense.
Section 1 : PROBLEMES
Ce point a pour but de relever les trois types de
déficit qui caractérisent l'Etat africain en faillite, aussi, il
traite également de la pauvreté et mal gouvernance dans les
nations africaines, et enfin, de l'échec de l'Etat importé, qui
somme toute, forme le bloc des problèmes qui embourbent la
réalisation de la politique africaine de sécurité et de
défense.
§ 1. La faillite de l'Etat en Afrique
La faillite de l'Etat en Afrique est constatée sur
trois matières que :
- la sécurité
- capacité d'agir
- la crise de légitimité
*La sécurité
Qu'elle soit locale ou nationale, l'Etat africain en est
démissionnaire. Pourtant, depuis la nuit de temps la
sécurité du territoire national et son contenu, a toujours
été parmi les missions primaires auxquelles s'est
assignée une nation ; voire dans la notion même de
souveraineté et d'indépendance attribuée à l'Etat,
la sécurité du territoire national, des citoyens et de leurs
biens confert automatiquement le titre de nation souveraine à celle qui
sait en assurer. Mais l'usure du mot sécurité par les nations
africaines se démontre en ce siècle, être antinomique au
simple fait que toutes les structures politiques africaines ne cessent jamais,
à travers les médias et autres moyens de communication, de
prétendre se donner de toutes leurs énergies pour assurer la
sécurité de leurs territoires, de leurs populations ainsi que de
leurs biens, alors que en pratique tout cela reste illusoire.
Un contraste à leurs discours est que au niveau local
ou à l'intérieur des nations, très souvent, le pouvoir
politique, organe élu pour la direction de la nation, se fait
lui-même source de l'insécurité dans la
société par l'utilisation des forces de l'ordre pour la
satisfaction des fins politiciennes tel que nous l'avons si bien
souligné dans notre deuxième chapitre.
D'ailleurs, pour la sécurité territoriale, c'est
là où le débat lancé n'a jamais trouvé de
conclusion, pour savoir si les Etats Africains sont réellement en
l'endroit d'être appelés « Etat » parce
que nombre, jusqu'alors, ne sont pas en mesure de démontrer la
capacité de la puissance étatique quand ils sont attaqués
par l'ennemi venant de l'extérieur des frontières du pays.
*La capacité d'action
Une question revient toujours dans le chef du peuple
africain, pourquoi organise-t-on les différentes élections dans
les pays africains ? Certainement la réponse à leur donner
sera : pour élire ses dirigeants ! Il vrai que les
élections sont d'une ultime importance parce qu'elles sont l'expression
même de la démocratie naissante en Afrique, mais à quoi
servent-elles vraiment lorsque tout au long des campagnes électorales,
des programmes ont été brandis et défendus et des
promesses ont été faites aux peuples en de quoi, par conviction
à leurs promesses, ces peuples ont donné de leurs voix pour que
élus, les électeurs se retrouvent abandonnés à
leurs propres tristes sorts ? Certainement à rien !
L'on constate à cet effet, la démission
quasi-totale de l'Etat de ses missions et, cela s'étend jusqu'aux
secteurs sociaux les plus essentiels, ce qui conduit, très souvent, les
populations à essayer de survivre par ce que l'on a appelé fort
justement « une économie de la débrouille »,
donc à se passer autant qu'elles le peuvent des services de
l'Etat75(*).Surtout en
matière extérieure, relevant de la politique, de
l'économie, de la culture et du social, l'Etat africain prouve son
incapacité d'agir avec savoir-faire, et pour ce fait, subit tout
simplement la marginalisation passive à cause de l'absence d'actions
dans le jeu des nations en compétitivité76(*).
*La crise de légitimité.
La façon de faire, démagogue, des politiques
africains et la démission de l'Etat dans la vie des populations a pour
conséquence la crise de légitimité du pouvoir dans les
pays ; tout cela a progressivement ruiné aux yeux des peuples
l'utilité et la légitimité dont l'Etat pouvait encore se
prévaloir et a fortement réduit l'autorité de l'Etat sur
la société77(*).Et cette crise de légitimité du pouvoir
au sein des nations africaines trouve sa démonstration dans les
comportements irrédentistes chez nombreux de citoyens africains.
Nous nous limiterons seulement à citer l'anarchie,
l'inconscience et même l'arrogance de la majorité de citoyens
africains lorsqu'il leur faut émettre une opinion sur la res publica,
lorsqu'il faut leur rappeler les obligations de l'Etat à leur
égard et les leur à l'égard de l'Etat. Ce qui compte plus
pour les populations, c'est « la sécurité de leur
oesophage »78(*). Car l'Etat-providence en Afrique, ne reste plus
qu'un chapitre de l'histoire de la création et de l'évolution de
l'Etat ancien. Par manque de légitimité du pouvoir sur son
territoire, la seule voix d'expression du pouvoir reste la démonstration
de la violence comme moyen de dissuasion et de persuasion de la population et
de ce fait, la démocratie foulée aux pieds par le pouvoir
politique afin d'assurer sa pérennité au pouvoir.
Dans la même logique d'idée, cherchant à
assurer la pérennité au pouvoir, ne donnent aucune chance au
continent de se doter des institutions régionales rigides qui
assureraient la sécurité et la défense des populations
africaines ; et cela, c'est en s'accrochant trop à la
souveraineté et l'indépendance de leurs nations respectives, une
façon d'assurer la continuité du contrôle indirect de
gestion de leurs pays par leurs ex -métropoles s'opérant , ce
contrôle de gestion, en termes nouveaux tel que
« partenariat » ; ignorant qu'en ce vingtième
siècle la notion de souveraineté et d'indépendance ne se
réclame plus par les nations dignes de ce nom, mais se laisse valoir par
le sérieux des Etats, répondants aux exigences de la
mondialisation ou la globalisation que sont :
· l'innovation
· l'anticipation
· la compétitivité ;
Bannissant le concept « aide » qui est
resté d'usage commun par les dirigeants des pays en voie de
développement.
§2. Echec de l'Etat importé
On peut, ainsi, lier la « la mal
gouvernance » à ce qui commence à être
massivement reconnu comme un handicap majeur des sociétés
africaines post-indépendance, à savoir : l'inadaptation
structurelle et fonctionnelle de l'Etat et des institutions
héritées du colonialisme, et mécaniquement plaquées
chez nous, avec mimétisme voire une servilité dont on ne cesse
aujourd'hui de mesurer les conséquences plus que désastreuses
dans la question quotidienne de nos sociétés. C'est ce que David
GAKUNZI ainsi bien décrit en ces
termes : « l'indépendance, au lieu d'être une
occasion pour les africains d'associer les apports positifs de
l'extérieur à ce qu'il y avait de meilleur dans le patrimoine
africain de la gouvernance, a été souvent le point de
départ d'une ruée vers le pouvoir brut en amalgamant le pire de
l'Afrique au pire de l'extérieur. Les fonctions de l'Etat dont nous
avons hérité, c'est l'appareil coercitif et répressif.
L'emballage du système, la tôlerie, le hardware
et non pas le principe, le logique (le software), l'esprit qui justifie
l'institution :par exemple, la soumission à la mère des lois
qu'est la constitution, la permanence, l'impersonnalité de l'Etat, sa
distance et sa neutralité minimale à l'égard des citoyens
ou des partis considérés comme égaux, le respect de la
séparation des pouvoirs par l'exécutif, lequel accapare souvent
tout l'espace et s'identifie à l' Etat au détriment du
législatif et du judiciaire »79(*).
Il est donc incontestable que « l'Etat
importé » a notoirement échoué, non seulement en
matière d'orientation, d'organisation et d'impulsion de nos
économies, mais aussi dans l'accomplissement de la fonction qu'il
s'était assignée par -dessus toutes au début, à
savoir l'édification de « nations »
cohérentes, unies et stables parce qu intégrant harmonieusement
leurs différentes composantes culturelles, ethniques, sociales ou
régionales.
§3. Pauvreté et mal gouvernance.
La pauvreté et mal gouvernance sont parmi les
obstacles fondamentaux qui freinent le développement du continent, il
importe d'en débattre afin de relever les taches essentielles qui
incombent aux africains dans la perspective d'une véritable
libération de leurs peuples. On peut aisément affirmer que
l'Afrique ne produit pas assez de richesses pour pouvoir s'attaquer
sérieusement à l'éradication de la famine et de la
malnutrition dont les conséquences négatives sur les
capacités intellectuelles et physiques des populations sont
évidentes ; pas assez pour pouvoir combattre efficacement des
maladies endémiques éradiquées ailleurs depuis longtemps,
et dont la persistance, voire l'aggravation, résultent de la
détérioration continue des conditions de vie des masses
populaires ; pas assez pour préparer ses différents pays
eux-mêmes à cette course au savoir, devenue une véritable
course pour le pouvoir mondial et que n'auront la chance de gagner que ceux qui
auront veillé à se doter, par un système
d'éducation et de formation performant, d'un solide bataillon de
tête bien pleines mais surtout bien faites ; pas assez pour
procéder aux investissements, de plus en plus lourds, que requiert le
développement d'une puissante base autonome de recherche, de production
et de diffusion d'informations, de savoirs et de technologie de pointe,
condition nécessaire pour, nous seulement, nous libérer de notre
actuelle dépendance scientifique et technologique ; mais , pour
espérer tenir raisonnablement une place confortable et jouer un
rôle actif dans le monde de demain ; pas assez, enfin, pour pouvoir
garantir, à l'intérieur de nos sociétés, le minimum
de bien-être matériel, social et culturel.
C'est donc au regard de toutes ces
nécessités, de toutes ces urgences que la lutte contre la
pauvreté apparaît comme un préalable pouvant constituer un
puissant facteur de mobilisation sociale et d'impulsion pour le
développement 80(*).D'une part, ce qui nous empêche aujourd'hui
d'accomplir des pas tangibles, réellement significatifs, dans cette si
nécessaire lutte contre la pauvreté, peut s'expliquer aussi par
le comportement qu'ils ont en général de la conduite des affaires
publiques et de la gestion des biens collectifs. En effet, s'il est vrai que
nous ne produisons pas assez de richesses pour pouvoir faire face aux taches
urgentes que nous dictent la mondialisation et ses défis, il nous parait
tout aussi vrai que le peu que nous produisons est, le plus souvent, mal
géré. C'est pourquoi un des handicaps majeurs que notre continent
doit nécessairement surmonter est celui de la « mal
gouvernance ».
La réalité à laquelle renvoie ce
néologisme est le lot le mieux partagé aujourd'hui en Afrique. On
note, effectivement, un peu partout, des stratégies de
développement économique et social inefficaces si ce n'est
même purement et simplement le pilotage à vue et le bricolage qui
en tiennent lieu. Cela favorise toute une série de maux et de tares
à commercer par une gestion patrimoniale des biens publics qui consiste,
de la part de nos gouvernants, à les confondre trop souvent avec les
biens de famille. On peut, ensuite, citer le népotisme et le
clientélisme (politique, ethnique, tribal, régionaliste, ou
confessionnel) qui consistent à repartir les responsabilités
publiques et les avantages politiques et matériels y afférentes,
non pas sur la base de la compétence et au mérite, mais
plutôt sur celle de la parenté ou de la fidélité.
Puis, la corruption qui est encouragée et alimentée en permanence
par la pratique des pots-de-vin quasiment institutionnalisée par
certains bailleurs. Enfin, on peut retenir l'opacité la plus totale dans
le fonctionnement des institutions souvent prises en otage par des
réseaux et lobbies de toutes sortes dépossédant ainsi de
fait les citoyens de leurs prérogatives naturelles et légitimes
de contrôle démocratique sur l'Etat81(*).
Toutes ces caractéristiques des pouvoirs africains
tendent à donner raison aux tenants de l'afro-pessimisme quand ils
affirment : « bon nombre de dirigeants politiques africains
sont arrivés au pouvoir par la force et leur mode de gouvernement
s'apparente plus à la prédation qu'à la promotion du bien
commun. Mais, cette situation a des profondes racines culturelles qui font de
leurs peuples des participants objectifs de ce mode de gouvernement. Toute
personne qui parvient au pouvoir est immédiatement sollicitée
d'en faire retomber les avantages sur le maximum de ses
« frères ». Et ceux qui sont rejetés
espèrent bien prendre leur revanche un jour. Mais on comprend aussi
pourquoi les changements politiques sont si souvent décevants : il
y a simplement de profiteur... »
D'ailleurs les conséquences de telles pratiques,
qui ont durablement cassé les ressorts économiques et sociaux,
voire psychologiques de nos pays, sont devenues tellement désastreuses
que les bailleurs de fonds, qui les avaient encouragées
jusque-là, ou qui avaient, en tout cas, fait semblant de ne rien en
savoir, ont engagé contre elles une croisade mondiale sous le drapeau de
la « bonne gouvernance ».
En réalité, cette croisade n'a d'autre
motivation que la restauration ou la préservation de la capacité
de nos pays de rembourser leurs dettes. Mais, cela n'enlève rien au fait
que les exigences de rigueur, de transparence et d'efficacité, que la
bonne gouvernance mettent en avant, dans la gestion économique et
politique de nos sociétés, relève d'un impératif
objectif de survie pour ces dernières, même si on peut formuler,
au regard de ses conséquences, des réserves son la valeur
réelle des recettes préconisées pour y parvenir82(*).
Une tache essentielle s'impose donc, celle de lutter pour
donner un contenu concret et effectif à l'indépendance que nos
peuples n'ont acquise jusqu'ici que formellement. Evidemment, une telle
indépendance ne pourrait et ne devrait pas être comprise dans le
sens de l'aspiration à une autarcie politique et politique qui se
nourrirait de l'illusion de pouvoir échapper aux conséquences
objectives et irréversibles du phénomène de mondialisation
actuel fortement lié au mode production capitaliste et à la
suprématie, sans équivoque, du système économique
du monde dit libéral sur les autres systèmes. Elle devrait
signifier, plutôt, la reconquête et la définition par nos
peules, sans chantage ni diktat aucun, des voies qu ils entendent mener pour
construire leur propre avenir, dans la plénitude de leur
souveraineté. Cela présuppose une maîtrise réelle de
l'orientation de leurs politiques économiques, sociales et
culturelles ; la défense de l'entreprise privée
nationale ; la protection et la valorisation de la
« matière grise africaine » en accordant plus de
moyens et de considérations aux intellectuels, producteurs de
connaissances et créateurs d'idées, afin de les motiver et les
encourager à penser, à concevoir et à créer pour
l'Afrique et, autant que possible, en Afrique83(*).
Ainsi, une urgence s'impose donc pour l'avenir, celle de
reprofiler l'Etat africain par une culture démocratique et de bonne
gouvernance pour que soient éradiqués tous des problèmes
qui ont été le sujet de notre section.
Section 2 : PERSPECTIVES
En cette section deuxième du chapitre,
l'étude se cadrera sur les point que voici :- reprofiler l'Etat
africain par une culture de démocratie et de bonne gouvernance, - la
déconnection aux ex- métropoles,- et enfin les Etats-Unis
d'Afrique, ainsi dit pris sous une forme de cogestion africaine basée
sur plusieurs matières notamment de sécurité et de
défense mais, cela par un essai d'un système processural allant
de la confédération africaine puis vers le
fédéralisme africain.
§1. Reprofiler l'Etat africain par une culture de
démocratie et de bonne gouvernance.
Puisque les Etats africains tiennent encore à
la création, un jour, des Etats-Unis d'Afrique et pour rendre fortes,
ces institutions futures africaines, l'Afrique se voit obliger de faire asseoir
au sein de ses nations, l'état de droit garantie par le fonctionnement
des instances es parlementaires ou judiciaires à l' intérieur des
Etats, qui ces dernières, serviront comme étendard des
aspirations des peuples dont les politiques utiliseront comme politiques
étrangères et dont ils auront à défendre les
intérêts nuit et jour dans le jeu d' intérêts entre
les puissances du monde, pense Daniel BACH.
Les « nouvelles
démocraties » africaines devront subir l'épreuve du
temps. Une chose est de proclamer l'état de droit, une autre de garantir
exercice effectif des droits reconnus aux citoyens africains. Une chose est
d'affirmer l'indépendance de la magistrature, une autre de donner aux
juges les moyens de s'opposer aux empiétements du pouvoir politique et
d'assurer réellement leur mission. U ne chose est d'inscrire dans les
textes pluralisme politique, une autre de permettre aux formations politiques
d'exercer librement leurs activités, les dispositions constitutionnelles
relatives au multipartisme sont longtemps restées lettre-morte, cela
doit inciter à la prudence, de même, l'organisation des scrutins
et leur déroulement ne répondant pas toujours aux critères
garantissant l'honnêteté et la transparence des
élections.
Ainsi donc, il semble que le succès ou l'échec
des expériences démocratiques en cours reposera sur la
capacité des acteurs politiques et sociaux de surmonter plusieurs
défis84(*) :
-Le premier est d'assurer, dans les faits comme dans les
consciences, le passage de la démocratie formelle au vécu
démocratique, ce qui passe par des activités systématiques
d'éducation et de formation des citoyens aux droits de l'homme et aux
libertés fondamentales ainsi que par une adhésion des dirigeants
aux principes d'une bonne gouvernance. Cette notion, que l'on peut
définir comme « the conscious management of regime
structures with a view to enhancing the legitimacy of the public
realm » (Goram Hyden) et que Richard Joseph a popularise en Afrique
grâce à son programme « African governance »
développé au centre Carte d'Antlanta, a fait l'objet de diverses
réflexions (au niveau de la Banque mondiale et de la coalition globale
pour l'Afrique). C'est le pluralisme politique qui a permis d'en
préciser les critères : état de droit et respect des
droits de l'homme, responsabilité de l'administration dans la gestion
des affaires de l'Etat, utilisation efficace et prudente des deniers publics,
transparence de la gestion publique, etc.
-Le deuxième défi auquel sont confrontées
les expériences démocratiques réside dans l'impatience-
légitime- des populations qui, au-delà de la conquête de
nouveaux espaces de liberté, aspirant à un changement radical de
leurs conditions de vie et de travail. « Changer la
vie », « mettre terme à la
misère », voilà ce qu'attendent les peuples africains
des transitions démocratiques. On touche là un point sensible. A
défaut d'être en mesure, sinon de surmonter tous les obstacles
économiques et financiers, du moins d'alléger les souffrances des
populations, les forces du renouveau, issues du suffrage universel, courent
à l'échec. « Ventre affamé n'a point
d'oreilles » dit le dicton il va de soi que ceux qui sont
condamnés à survivre au quotidien n'ont pas de coeur à
comptabiliser l'héritage désastreux des régimes
autoritaires du passé. Ils sont plutôt enclins à mettre sur
le compte de nouveaux dirigeants des difficultés qu'ils endurent.
« Que signifie la démocratie », « quel
sens a le droit de vote lorsqu'on a pas de quoi à
manger ? » entend-on souvent dans la bouche des populations
africaines.
C'est ce désenchantement, cette désillusion que
les leaders des régions démocratiques doivent s'attacher à
prévenir. C'est aussi sur ce terrain que les bailleurs de fonds
internationaux doivent être conséquents : on ne peut à
la fois exiger que la gouvernance démocratique soit la règle et
maintenir une pression financière telle sur les nouveaux régimes
africains que la situation des populations ne peut que perdurer et leur
désarroi s'amplifier. En fait, la crise remet en cause la
légitimité des Etats africains- qu'ils soient ou non
démocratique- parce qu'ils ne plus en mesure de rendre des services
concrets aux populations. Il est donc à craindre que ne se
développe de plus en plus des sociétés hors et contre
Etats, sources de conflits futurs au sein de pratiquement tous les Etats de
l'Afrique.
A cet égard la généralisation et la
banalisation du phénomène émeutier au sein de la jeunesse
des villes constituent l'une des plus grandes menaces auxquelles sont
confrontés les pouvoirs établis. Ce phénomène est
directement lié à un dynamisme démographique qui a
consacré l'écrasant poids majoritaires des jeunes dans l'ensemble
des sociétés africaines.
La jeunesse des villes, est exclue des modes de
socialisation « classique » - en particulier
l'école, du fait de la crise profonde des systèmes
éducatifs - coupée de la culture politique des
générations précédentes qui avaient trouvé
dans la lutte anticoloniale des référents communs, est
socialement, psychologiquement et politiquement déstructurée.
Pour la plupart sans travail, considérés comme les
« underdogs » de la société, en profonde
opposition avec leurs aînés, souvent, perçus comme
« profiteurs » du système, ces jeunes
représentent une proie facile pour tous les démagogues. Ailleurs,
de leurs plus jeunes âges, ils fournissent la chair à canon des
guerres civiles et des conflits interethniques.
L'acuité de ce problème commande que les Etats
fassent dorénavant l'une de leurs urgences, centrant en particulier
leurs efforts sur l'éducation et la formation. La dérive de la
jeunesse africaine traduit également le caractère
multidimensionnel de la crise : économique et financière.
Cette dernière est devenue de plus en plus culturelle et politique,
sapant les fondements et les structures même des sociétés
africaines.
-Cela montre bien, et c'est le troisième défi,
que l'enracinement et la pérennité de la démocratie en
Afrique, passe bel et bien par une réhabilitation, voire une
reconstruction pure et simple de l'Etat. La clé du succès final
des transitions démocratiques actuelles se jouera de ce point de vue sur
le terrain du développement humain, c'est-à-dire un
développement axé sur l'homme et la satisfaction de ses besoins
prioritaires dans les domaines de la lutte contre la pauvreté, de la
sécurité alimentaire, de la santé, de l' éducation,
de la formation, la sécurité et défense des peuples et de
leurs biens, l'accent devra être mis sur les catégories les plus
démunies, les plus vulnérables des populations (jeunesse,
paysans, femme). « Etre près de gens »
(« put the people first ») doit devenir le credo de l'Etat
démocratique africain.
Les populations du continent ont eu de l'Etat postcolonial une
image négative, celle d'un pouvoir répressif, sécuritaire
et accapareur. En étant plus proche des populations, en répondant
à leurs attentes dans les domaines clés pour leur survie, en
assurant leur protection (sécurité et défense) et
l'épanouissement de leurs potentialités (par le biais de
l'éducation et de la formation), l'Etat démocratique retrouverait
sa légitimité. Au service du mieux-être des populations,
à tous les niveaux, sur le plan local comme régional, il
réaffirmerait sa présence et pourrait revendiquer son
utilité sociale. Fondée désormais sur le critère
« put the people first », les missions de l'Etat
démocratique doivent impérativement être
reconfigurées, reprofilées. L'Etat doit concentrer ses efforts en
se fixant cinq grands objectifs :
le retrait des domaines dont l'utilité sociale n'est
pas claire et dans lesquels le secteur privé dispose d'un avantage
comparatif.
Réinvestissement des secteurs-clés-
l'éducation, la santé, les infrastructures, la
sécurité et défense nationale, pour le
développement du potentiel humain.Redéploiement des
« moyens humains et matériels » de l'Etat : il
est effet nécessaire de redéployer les moyens de l'Etat
démocratique de façon à lui permettre de répondre
véritablement aux aspirations et aux besoins des populations.
Promotion d'une culture démocratique : les
nouveaux régimes africains doivent s'attacher à l'enracinement de
la démocratie dans les institutions (réhabilitation par exemple
du pouvoir judiciaire et de l'appareil d'Etat dans son ensemble, y compris sur
le plan de l'apparence matérielle), dans les textes (consolidation des
libertés fondamentales).
Réévaluation des tâches essentielles du
maintien de l'ordre à la lumière des exigences découlant
du respect de droit de l'homme, et sans négliger la lutte contre la
corruption dans toutes ses manifestations. La mission de sécurité
assignée à l'Etat renvoie inévitablement à la
constitution d'une véritable armée nationale, dont le model
serait tout autre que celui dont se sont dotés nombre d'Etats au cours
des quatre dernières décennies.
Et ce qu'il faut, en somme, c'est de réussir le
processus de démocratisation en cours. La nécessité de
celle-ci réside dans le fait que la démocratie s'inscrit au coeur
des mutations actuelles comme tendances universelle de l'évolution des
sociétés contemporaines. Elle tient aussi au fait que la
démocratisation constitue une opportunité historique
exceptionnelle à saisir par les peuples du continent africain pour
pouvoir mettre un terme aux gestions politiques, économiques et sociales
qu'ils ont enduré pendant de longues années et qui compte,
énormément, dans le retard qu'ils accusent aujourd'hui
comparativement au reste du monde. Cela part du constat que l'évolution
positive récente sur le triple plan politique, économique et
social de quelques rares pays africains prouve à suffisance que la
démocratie est la condition de tout développement du fait qu'elle
libère les énergies et donne lieu à des nouvelles
synergies.
Un préalable à faire pour que la
démocratie en Afrique soit la condition de tout développement,
est la déconnection des Etats africains à leurs
ex-métropoles, pense SAMIR AMINI.
§2. La déconnection aux
ex-métropoles.
Les frontières des pays africains ont
été déclarées indépendantes il y a
près de cinq décennies mais le vécu du politique africain
démontre que si les frontières sont indépendantes du point
de vue géographique mais les dirigeants restent encore colonisés
et cela, au niveau psychologique.
Il est peut être vrai que ce point de vue n'est
pas partagé par tous, mais une simple lecture des rapports verticaux
qu'effectuent le Nord et le Sud, nous la prouve. Et ces rapports dits verticaux
entre le Nord et le Sud sont essentiellement les rapports
d'inégalité, les raisons suivantes nous les
démontrent :
Le néo colonialisme : les
nouveaux Etats ont été, au départ, des colonies qui
après les indépendances, ont continué d'entretenir des
relations bilatérales avec leurs anciennes métropoles. Ainsi, les
métropoles ont eu à établir de nouvelles stratégies
de gestion afin de pérenniser des relations de dépendance avec
leurs ex-colonies et, cela se réalise sur le plan culturel, et
économique.
Sur le plan culturel, ce sont les centres culturels de ces
métropoles qui sont transformés en agents colonialistes, en ce
sens qu'ils sont implantés pour continuer à inculquer la culture
du colon dans son ex-colonie ; aussi, les médias au moyen des
chaînes de télévisons étrangères
diffusées par satellite dans les ex-colonies, une façon de faire
persuader les nouveaux Etats et aussi une façon de faire primer
l'opinion de la métropole sur celle des ex-colonies.
Sur le plan économique, les métropoles
pérennisent les relations de dépendance, les ambitions
colonialistes par et à travers les sociétés
multinationales. Et les Etats métropoles continuent à exploiter,
au moyen des sociétés multinationales, les matières
premières des pays dits du Sud, et particulièrement africains
parce que tout simplement ces derniers manquent gravement de technologie
appliquée.
La complémentarité : elle
est envisagée dans les rapports Nord-Sud ; elle se fait
généralement constater dans les rapports commerciaux ;
à ce niveau, le rapport peut être bilatéral ou
multilatéral. Le rapport multilatéral arrive quand même
à conserver le poids réel des Etats ex-colonie, en reconnaissant
la souveraineté de ces derniers, par exemple lorsqu'il faut voter au
sein de l'OMC. Mais le cadre relationnel bilatéral est dangereux dans ce
sens qu'il aliène la souveraineté des Etats ex-colonies pour le
simple fait que, puisque étant dans les besoins ils sont prêts
à tout accepter de la métropole pour sauver l'avenir de leurs
peuples, perdant même la notion d'indépendance de gestion des
affaires de l'Etat.
Et ces relations déclarées
privilégiées, si souvent
appelées « partenariats », entre le Nord et le
Sud, transforment le premier en consommateur et le second en producteur, ainsi
s'établit la complémentarité entre les deux mondes, qui
engendre par la suite, l'inégalité entre les deux par une
dépendance du producteur vers son consommateur. Un exemple typique
essaie d'illustrer cela, c'est le Nord dit consommateur qui contrôle le
cours des matières premières, qui, en grande partie, jusque
là, proviennent du Sud.
La
coopération : la coopération entre les pays
dits métropoles et ceux dits ex-colonies est très souvent une
coopération des faits, c'est-à-dire qu'elle met en
présence des Etats des niveaux différents.
La coopération qui mène aux accords entre les
nations, apporte plus d'avantages aux métropoles parce qu'elles sont
développées, possèdent les économies
d'échelle, maîtrisant de hautes technologies que les Etats
ex-colonies ne possèdent et ne maîtrisent même pas ;
qui ces dernières, permettent aux métropoles d'accomplir leurs
accords. Ainsi, les projets d'accord pourraient être idées des
ex-colonies mais puisque financés par les métropoles ipso facto,
comme le dit le dicton : « la main qui donne, c'est elle
qui dirige », le bénéficiaire devient perdant et le
donateur toujours gagnant. La valorisation des rapports horizontaux reste le
seul moyen pour faire prospérer les Etats africains. Mais avant tout, il
y a deux problèmes auxquels il faut trouver des solutions :
Hétérogénéité :
les Etats africains également ceux du Sud, dans l'ensemble,
doivent lutter par la coopération entre eux afin d'effacer la
différence qu'il y a entre eux au plan des ressources, ils doivent
remplir les fossés qui font les écarts entre eux pour
diminuer le seuil de pauvreté en élevant le niveau de vie et
l'espérance de vie des populations.
La compartimentation : les Etats
africains ensemble avec ceux du Sud doivent lutter pour bannir le
système de compartimentation constaté dans leurs relations. Leurs
relations ne doivent plus être limitées et pour y parvenir, il
leur faut se déconnecter de leurs ex-métropoles afin que vive
réellement la démocratie au sein de leurs nations respectives.
Et nous estimons pour cela, une réévaluation du
plan d'action de BUENOS AIRES qui était dénommé en 1978,
la coopération technique pour le développement. Au vu des
avantages que ce plan accorde, nous pensons que les Etats africains avec ceux
du Sud, doivent continuer à faire vivre ce plan parce qu'il
privilégie la coopération Sud-Sud par la création des
regroupements économiques pour élever le niveau de vie des
peuples et la croissance économique des pays même. Pour être
plus illustre dans notre proposition, nous estimons important
d'énumérer les objectifs du plan d'action de BUENOS AIRES pour
essayer de rendre notre proposition plus solide et cela, par rapport aux
problèmes soulevés sur la déconnection. Ces objectifs
sont :
Promouvoir l'autonomie des pays en voie de
développement en les rendant plus aptes à travers des
solutions.
Favoriser et renforcer l'autonomie collective des pays en voie
de développement, grâce à l'échange
d'expérience en la mise en commun et au partage de leurs ressources
économiques.
Rendre les pays en voie de développent plus aptes
à identifier et à analyser collectivement les problèmes
précis de leur développement et en formulant des
stratégies nécessaires pour instaurer le nouvel ordre
économique international (NOEI).
Augmenter le volume des activités de coopération
internationale entre les pays du Sud.
Accroître et améliorer les communications entre
les pays en voie de développement.85(*)
Pour parvenir à un accomplissement de la
coopération Sud-Sud, les Etats africains, surtout les hommes politiques
africains, doivent donner une chance au continent par la cogestion des forces
africaines et cela, par la formation des Etats-Unis d'Afrique.
§3. Les Etats-Unis d'Afrique.
Pour réaliser le vieux projet d'une mise en place
d'un gouvernement d'union et la création des Etats-Unis d'Afrique, il
faudrait tout d'abord régler le problème de dysfonctionnement
basé sur un double discours parmi les membres de l'Union86(*).
Impossible de mener une politique commune à
l'échelle d'un continent quand les Etats n'arrivent déjà
pas à s'entendre à une échelle sous régionale,
pense Daniel Bach, chercheur au centre d'étude d'Afrique noire de
Bordeaux. Il y a un décalage considérable entre la
rhétorique des ambitions et les actes, une sorte de double discours.
L'Union Africaine s'est dotée des structures qui
s'inspirent de l'union européenne, mais n'est pas pour autant devenue
l'union européenne : elle ne peut pas se reposer sur un ensemble
des valeurs et de critères communément partagés, capables
d'assurer sa viabilité. Nous partageons l'idée du directeur du
tint tank afrology (groupe de réflexion, d'action et d'influence
Afrologie), le Dr. Yves Ekoué AmoÏzo qui pense
que : « les dirigeants africains ont en fait tronqué
le O de l'OUA pour lancer l'UA, avec des contradictions internes et des
divergences fondamentales sur leur stratégie et leur conception de
l'unité Africaine. Entre d'une part, la volonté de faire
disparaître l'intangibilité des frontières et, d'autre
part, le besoin de se contenter de statu quo, ou de s'aligner sur les positions
des pays occidentaux téléguidant l'avenir de
l'Afrique ». Il est question de susciter plus de volonté
politique de la part des dirigeants africains, lesquels y mettront par la suite
plus de moyens matériels, humains et financiers. Nous estimons que pour
atterrir avec moins de dégât et avec plus d'espoir sur la mise en
place d'un gouvernement d'union et la création des Etats-Unis d'Afrique,
il faudrait pour les Etats membres de l'UA, considérer les divergences
de deux blocs (les gradualiste et intégristes).
En essayant d'analyser les deux visions différentes,
nous pensons donc proposer un processus allant vers les Etats-Unis d'Afrique.
Les Etats-Unis d'Afrique ne seront possibles, à notre humble avis, que
lorsque les Etats africains, dans l'ensemble, au lieu de commencer par penser
les Etats-Unis d'Afrique dans un système fédéral, ils
l'auraient pensé d'abord dans un système purement
confédéral puis avec l'évolution des rapports entre les
nations, sera instituée la forme fédérale. Pourquoi
cela ? Parce que seule l'histoire de la politique africaine justifie cette
opinion proposée. Vu la soif de souveraineté de certains
dirigeants africains et vue aussi, l'intention des autres pour le
développement du continent, la confédération semble
être la forme la mieux assurée pour préparer les Etats
africains pour un gouvernement d'union. En fait, le problème est
psychologique.
Certains dirigeants africains pensent que céder une
portion de leur souveraineté dans certaines matières, c'est
perdre le contrôle de leurs frontières ; la définition
de la confédération serait peut être un bon traitement
à cette maladie psychologique. Ce qu'il y a, c'est que dans la
confédération, l'on retrouve une union d'Etats qui demeurent
véritablement des Etats dont les entités indépendantes,
sujets de droit international.
Ici, les Etats membres auront à renoncer
d'eux-mêmes, à certaines de leurs compétences tout en
conservant leurs caractéristiques d'Etats, par exemple dans les domaines
où ils se trouvent faibles d'agir seuls, tel que l'économie, le
social, culturel, l'éducation et surtout la sécurité et la
défense des peuples d'Afrique, car fédérer leurs
intérêts collectifs vitaux en force de défense commune,
chargée d'assurer la police régionale, est la condition sine qua
none de la survie du continent en tant que sujet historique, un pôle de
puissance régionale, pense le professeur MWAYILA TSHIYEMBE dans le
résumé de son livre « l'Afrique face à ses
problèmes de sécurité et de défense ».
Les compétences cédées à
l'union sont gérées en commun et ne marquent pas pour autant,
l'abandon de souveraineté dans la mesure où, l'organe commun ne
peut agir qu'en prenant les décisions à l'unanimité. Le
système fédéral continue à s'avérer
inefficace avant même son applicabilité dans le projet de la mise
en place d'un gouvernement d'union, tout simplement parce que pour l'instant,
les Etats soutenant la thèse gradualiste acceptent mal que les
compétences de souveraineté soient directement transmises
à l'Etat fédéral, futur gouvernement d'union, et qu'il ne
leur resteraient que les compétences de droits communs, comme
étant Etats fédérés.
Puisque dans la logique du système
fédéral, il y a l'Etat fédéral avec un ordre
juridique global prédominant, au sein duquel il y a plusieurs ordres
juridiques internes, et seul l'Etat fédéral, constitue le sujet
de droit international auprès de qui tous les ordres juridiques internes
se subordonnent, c'est à ce point que les gradualistes s'insurgent afin
de ne pas perdre leur pouvoir effectif sur leurs territoires. Voilà donc
notre point de vue en tenant compte des réalités sociopolitiques
du continent africain. L'idée est que les Etats-Unis d'Afrique
pourraient commencer d'abord sous forme d'une union confédérale
puis aboutir à la forme fédérale dans l'avenir
lointain.
Une question aussi importante est celle d'un leadership
régional en Afrique qui tiendrait le drapeau du continent pour
réaliser ses rêves des Etats-Unis d'Afrique. Les opinions
divergent sur le leadership libyen en la matière, en disant que le guide
libyen, Kadhafi ne mérite pas cette place parce que le régime de
son pays est autoritaire ; mais nous, nous le pensons comme KINDLEBERGER,
cité par le professeur MWAYILA TSHIYEMBE dans son cours des
problèmes d'intégration régionale, qui pense
que : « la question peut être résolue si un
pays accepte d'assurer une fonction de leadership, qui est certes
coûteuse, mais qui en contre partie permet de donner au système
international ou régional les formes qu'il attend », car
l'exemple de l'union monétaire européenne a été
rendue possible par le leadership allemand et de même que l'ALENA,
l'essentiel de ses aspects normatifs a été imposé par les
USA87(*)
Politique africaine de
sécurité et de défense : problèmes et
perspectives
O. CONCLUSION GENERALE
Ma préoccupation majeure dans ce travail a
été celui de chercher à savoir quelles sont les
difficultés qui rendent inactive la politique africaine de
sécurité et de défense au moment où il y a
plusieurs zones de tension du continent en insécurité, exigeant
une urgente et vraie politique rationnelle en la matière, chose qui
n'est point faite jusque là; et c'est pour cet effet, qu'au
début de notre étude, je me suis posé la question de
savoir : « quelles sont les difficultés de la
politique africaine de sécurité et de
défense ? » A cette question, j'ai réservé
une réponse provisoire qui suit : « la raison de ces
difficultés sont les dirigeants africains eux-mêmes ».
Il me apparaît indéniable que l'intellect du dirigeant reste
encore colonisé parce que bien que ayant reçu
l'indépendance il y a presque cinq décennies, l'Etat africain est
toujours en faillite, l'étude du quotidien du citoyen africain prouve
que l'Etat importé est en échec, la pauvreté et mal
gouvernance continuent à prendre vie au sein des nations.
001. RESULTAT POSITIF OU NEGATIF OBTENU PAR MES RECHERCHES
SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE
Le résultat obtenu par mes recherches
scientifiques, à mon humble avis, est positif parce que mon
hypothèse a réellement été confirmée.
002. METHODE PRINCIPALE SUIVIE PAR MES RECHERCHES
SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE
Parcourant mon travail, j'ai fait usage de la
méthode structuro-fonctionnaliste qui m'a permis de mener nos recherches
sur l'étude de la vérité des difficultés
rencontrées par la politique africaine de sécurité et de
défense, les démontrer au sein des nations africaines, les
vérifier dans les comportements des dirigeants africains.
Et la méthode structuro-fonctionnaliste nous a
réellement permis de mener nos recherches par l'étude de la
vérité des difficultés de la politique africaine de
sécurité et de défense, de les démontrer dans leur
vécu au sein des nations africaines et aussi, les vérifier dans
les comportements des dirigeants africains quant à la mission qui leur
est assignée, la direction de la vision du continent.
003. APPRECIATION DU RESULTAT OBTENU ET DE LA METHODE
Grande est ma joie d'avoir participé comme tant
d'autres jeunes intellectuels à la prédilection sur
l'édification, sur les préalables de la reconstruction de l'Etat
africain afin d'être meilleur pour rendre efficace, la politique
africaine de sécurité et défense le jour où toutes
les nations du continent donneront la chance à la mise en place d'un
gouvernement d'union des Etats-Unis d'Afrique.
Car la méthode structuro-fonctionnaliste m'a
été utile pour mener une étude meilleure de la
structuration et du fonctionnement de la politique africaine de
sécurité et de défense ; et comme technique, j'ai
fait usage de la technique documentaire ainsi que la recherche sur Internet.
004. SUGGESTION
Je pense que la politique africaine de sécurité
et défense pourra se voir efficace et agissante dans le contient,
lorsque chaque nation se donnera à reprofiler son système
étatique pour une culture de démocratie et de bonne gouvernance,
lorsque chaque nation se mettra au travail en ensemble avec ses voisins du
continent et avec ceux de l'hémisphère Sud afin de se
déconnecter aux ex-métropoles qui ont pour vision,
pérenniser la dépendance de leurs ex-colonies pour continuer
à les gérer, et lorsque les nations convergeront leurs
idées pour la mise en place d'un gouvernement d'union et aussi
lorsqu'elles se choisiront une parmi elles à qui, elles lègueront
le pouvoir de doter à l'organisation future les formes qu'elle
rêve avoir.
005. PROFITABILITE DU RESULTAT
0051. A L'ECHELLE MONDIALE
Je me sens enthousiasmé d'avoir apporté mes
réflexions sur ce délicat sujet des problèmes de la
politique africaine de sécurité et défense et, je crois
que mes idées apportées seront une des pierres de construction de
l'édifice des réflexions pour l'activation de cette politique
africaine de sécurité et de défense.
0052. A L'ECHELLE NATIONALE
Grande est également ma joie de faire partie des
chercheurs du domaine des relations internationales de mon pays, la
République Démocratique du Congo, qui ont donné de leur
savoir, de leur énergie pour trouver des solutions aux
chimériques problèmes de sécurité et de
défense africaine.
0053. A L'ECHELLE UNIVERSTAIRE
Je n'avais pas été le premier a abordé ce
sujet tant d'autres avant moi l'avaient déjà abordé, et je
crois aussi ne pas être le dernier à l'embrasser dans cet univers
des pensées.
0054. A L'ECHELLE FACULTAIRE.
Il est une joie d'apporter mes idées comme tant
d'autres étudiants de ma faculté ayant déjà
traité de ce sujet pour des solutions futures.
0055. A L'ECHELLE DEPARTEMENTALE
Il est certain que ce travail apportera plus de
considération à tous les corps professoral du département
car ceci est l'oeuvre de leur savoir faire.
0056. A L'ECHELLE INDIVIDUELLE
Elaborer ce travail m'a permis de voir clair et de mieux
comprendre le contenu de toutes les informations médiatisées
à travers le monde sur la sécurité et défense
africaine.
BIOBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. GEMDEV, les avatars
de l'Etat en Afrique, éd. Karthala, Paris 1997.
2. KWAME NKRUMAH, l'Afrique doit s'unir, éd.
Payot, Paris 1964.
3. PINTO ET GRAWIZT, méthodes des sciences
sociales, éd. Dalloz, Paris 1971
4. RONGERE, P. , cité par MULUMBATI NG. In manuel
de sociologie générale, éd. Africa,
Lubumbashi 1980.
5. Dictionnaire Universel 2ème éd
, Hachette edicef, Paris 1988
II. ARTICLES ET REVUES.
1. BOURGI, A., « reprofiler l'Etat africain
démocratique », in : la nécessaire de
reconstruction de l'Etat africain, tiré de http://
www.heliosuniv-reims.fr, France 2000.
2. Dag Hammarskjöld Foundation, « l'Etat
et la crise en Afrique : à la recherche d'une seconde
libération », éd. Centre de vulgarisation agricole,
Kinshasa 1995.
3. DIALLO AMADOU, « pauvreté mal
gouvernance en Afrique », in : la faillite de l'Etat tiré
de http://
www.newafrika .org, art. 13, 02
janvier 2007.
4. MATERESE, M. , « Union africaine :
les raisons d'un blocage », in : El Watan, tiré de
http// :
www.fmes- France.net, 01 juillet 2007.
III. SYLLABUS DES COURS
1. MWAYILA TSHIYEMBE, cours de problèmes
d'intégration régionale, deuxième licence R.I,
année académique 2008-2009, inédit.
2. NGOIE THIBAMBE, G. Cours de relations internationales
africaines, première licence R.I, année académique
2007-2008, inédit.
3. NSUABUA, j, cours de nouveaux Etats en relation
internationale, deuxième licence R.I, année académique
2008-2009, inédit.
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
0. INTRODUCTION GENERALE
1
01. PHENOMENE OBSERVE DU SUJET
1
Politique africaine de sécurité et de
défense : problèmes et perspectives
1
02. PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBSERVE DU SUJET
2
03. HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE
N'OBSERVE DU SUJET
3
04. PRECISION DE L'HYPOTHESE DE LA PROBLEMATIQUE DU
PHENOMENE OBSERVE DU SUJET
3
05. DELIMITATION DE L'HYPOTHESE PRECISE DE LA
PROBLEMATIQUE DU PHENOMENE OBESERVE DU SUJET DU TRIPLE POINT
4
051. du point de vue logique
4
052. du point de vue temporel
4
053. du point de vue spatial.
4
06. TECHNIQUES, APPROCHES ET METHODES
5
061. techniques
5
062. approches
5
063. méthodes
5
07. DIVISION DU MEMOIRE
6
08. CHOIX ET INTERET DU SUJET
6
081. choix
6
082. intérêt du sujet
7
09. DIFFICULTES RENCONTREES
7
091. A la formulation du sujet
7
092. A la constations des faits
7
093. A la découverte du lien qui les
unit.
7
094. A la construction de la synthèse qui
les explique
7
095. A la confection du mémoire
8
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
9
INTRODUTION PARTIELLE DU CHAPITRE I
9
Politique africaine de sécurité et de
défense : problèmes et perspectives
9
CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE I
33
Politique africaine de sécurité et de
défense : problèmes et perspectives
33
CHAPITRE II : POLITIQUE AFRICAINE DE SECURITE
ET DE DEFENSE
34
INTRODUCTION PARTIELLE DU CHAPITREII
34
CONCLUSION PARTIELLE DU CHAPITRE II
45
Politique africaine de sécurité et de
défense : problèmes et perspectives
45
Introduction partielle du chapitre III
46
Politique africaine de sécurité et de
défense : problèmes et perspectives
46
O. CONCLUSION GENERALE
61
001. RESULTAT POSITIF OU NEGATIF OBTENU PAR MES
RECHERCHES SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE
61
002. METHODE PRINCIPALE SUIVIE PAR MES RECHERCHES
SCIENTIFIQUES DANS CE MEMOIRE
61
Politique africaine de sécurité et de
défense : problèmes et perspectives
61
003. APPRECIATION DU RESULTAT OBTENU ET DE LA
METHODE
61
004. SUGGESTION
61
005. PROFITABILITE DU RESULTAT
61
0051. A L'ECHELLE MONDIALE
61
0052. A L'ECHELLE NATIONALE
61
0053. A L'ECHELLE UNIVERSTAIRE
61
0054. A L'ECHELLE FACULTAIRE.
61
0055. A L'ECHELLE DEPARTEMENTALE
61
0056. A L'ECHELLE INDIVIDUELLE
61
BIOBLIOGRAPHIE
61
TABLE DES MATIERES
61
* 1 P.RONGERE cité par
MULUMBATI N. in manuel de sociologique générale, Africa
Lubumbashi 1980
* 2 PINTO et GRAWITZ :
méthode des sciences sociales, Dalloz, paris 1971, p.289.
* 3 PINTO et GRAWITZ, op.cit,
p.260
* 4 Dictionnaire universel
2°édition, hachette edicef, paris 1988, p.935
* 5 Hachette edicef, op.cit,
p.1084
* 6 Idem, p.322
* 7 Idem, p.962
* 8Hachette, op.cit, p.899
* 9 Dag Hammarskjöld
foundation ; «l'Etat et la crise en Afrique: à la recherche
d'une seconde libération» éd. centre de vulgarisation
agricole, KINSHASA 1995, p.13
* 10Kwame Nk., l'Afrique
doit s'unir, éd. Payot, paris 1964, p.159
* 11 Kwame Nk., op.cit,
p.160.
* 12Idem, pp.160-161
* 13 Kwame Nk ., op.cit,
pp.161-162.
* 14 Kwame Nk., op.cit,
p.163.
* 15 Idem, p. 165
* 16 Kwame Nk., op.cit,
p.165
* 17 Kwame Nk., op.cit,
p.165
* 18Kwame Nk., op.cit, p.166
* 19 Kwame Nk., op.cit,
pp.166-167
* 20 Idem, p.168
* 21 Ibidem, p.168
* 22 Kwame Nk., op.cit,
p.166
* 23 Kwame Nk., op.cit,
p.169
* 24 Kwame Nk., op.cit,
p.170.
* 25 Kwame Nk., op.cit,
p.172
* 26 Ibidem, p.172
* 27 Kwame Nk., op.cit,
p.173
* 28 Ibidem, p.173
* 29 Kwame Nk., op.cit,
p.174
* 30 Kwame Nk., op.cit,
p.174.
* 31 Kwame Nk., op. cit,
p.176.
* 32 Dag Hammarskjöld
Foundation, op. cit., p.12.
* 33 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, p.13
* 34 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, p.13
* 35 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, p.14
* 36 Ibidem, p. 14
* 37 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, p.14
* 38 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, pp. 14-15
* 39 Idem, p.15
* 40 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, p.15
* 41 Ibidem, p.15
* 42 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, pp. 15-16
* 43 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, p.16
* 44 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, pp. 16-17
* 45 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, pp. 17-18
* 46 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, pp. 18
* 47Dag Hammarskjöld
Foundation , op.cit, pp.18-19
* 48 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, p.19
* 49 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, p.20
* 50 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, p.20
* 51 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, p.20
* 52 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, pp.20-21
* 53 Dag Hammarskjöld
Foundation ,op.cit, p.21
* 54 Ibidem, p.21
* 55 Dag Hammarskjöld
Foundation, op.cit, pp. 21-22
* 56 GEMDEV, les avatars
de l'Etat en Afrique, éd KARTHALA, Paris 1997, p.221
* 57 GEMDEV, op.cit,
pp.222-223
* 58 GEMDEV, op.cit,
p.223
* 59 GEMDEV, op.cit,
p.223
* 60 GEMDEV, op.cit,
pp.223-224
* 61 Idem, p.224
* 62 GEMDEV, op.cit,
pp.224-225
* 63 GEMDEV, op.cit,
p.227
* 64 GEMDEV, op.cit. p.
227
* 65 GEMDEV, op.cit, p.
228
* 66 GEMDEV, op.cit, pp.
228-229
* 67 GEMDEV, op.cit, p.
229
* 68 Ibidem, p. 229
* 69 GEMDEV, op.cit, pp.
229-230
* 70 GEMDEV, op.cit,
pp.233-234
* 71 GEMDEV, op.cit, p.
234
* 72 GEMDEV, op.cit, p.
235
* 73 GEMDEV, op.cit, p.
235
* 74 GEMDEV, op.cit,
p.236
* 75 DIALLO AMADOU,
« pauvreté et mal gouvernance en Afrique »,
in : la faillite de l'Etat, tiré de
http://www.newafrika.org, art.
13, 2 janvier 2007, p.3
* 76 NGOIE TSHIBAMBE, cours
des relations internationales africaines, première licence RI
année académique 2007-2008, inédit.
* 77 DIALLO AMADOU, op.cit,
p.2
* 78 Ibidem, p.2
* 79 DIALLO AMADOU, op.cit,
p.3
* 80 DIALLO AMADOU, op.cit,
p.4
* 81 DIALLO AMADOU,op.cit,
p.5
* 82 DIALLO AMADOU, op.cit,
p.5
* 83 DIALLO AMADOU, op.cit,
p.6
* 84 BOURGI, A. ,
« Profiler l'Etat africain démocratique »,
in : la nécessaire reconstruction de l'Etat africain, tiré
de http// :
www.helios univ- reims.fr, France 2009,
p.30
* 85 NSABUA, J. , cours de
nouveaux Etat en relations internationales, 2ème licence
R.I, 2008-2009, inedit.
* 86 MATARESE, M. ,
« Union africaine: les raisons d'un blocage », in :
El watan, tiré de
http://www.fmes-france.net,
01juillet 2007, p.1.
* 87 MWAYILA TSHIYEMBE,
cours des problèmes d'intégration régionale,
2ème licence R.I 2008-2009, inédit.
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