3.1.1.6. Les formes de coopération
Il existe plusieurs niveaux de coopération depuis le
simple échange d'informations jusqu'à l'adoption de règles
de conduite stricte et la centralisation des décisions en passant par la
consultation et la négociation.
a) L'échange d'informations
L'échange d'informations porte sur les situations
économiques, les politiques mises en oeuvre. Il s'opère dans
différents cadres de coopération. L'échange d'informations
est une bonne chose : mieux vaut définir une politique future sur
la base d'une bonne information : l'idée serait l'orientation
uniforme des politiques dans le cadre de la SADC pour tous les pays membres.
b) La consultation
A titre d'exemple la politique de taux suivi par les uns n'est
pas indépendante de celle adoptée par les autres (Cf.
l'équilibre de Nash).
c) L'ajustement mutuel des politiques
Il s'agit d'une véritable coordination, les intentions
propres des partenaires sont prises en compte dans la définition des
politiques. La politique de chacun est définie en tenant compte de ses
effets sur les voisins. La situation à laquelle on aboutit devrait alors
être favorable pour chacun (passage de l'équilibre de Nash vers
l'équilibre de Pareto). La « théorie de la
locomotive » en est une illustration. La relance chez A
améliore les comptes extérieurs de B, ses exportations sont
favorisées. La contrainte extérieure étant
relâchée chez B, ce dernier peut à son tour soutenir
l'activité, au total chacun s'en porte mieux et A n'a pas eu à
pâtir d'une dépréciation monétaire ou d'une
détérioration de ses termes de l'échange.
d) La théorie du convoi
Si A sait que les autres vont procéder à une
relance il peut lui-même faire un peu plus. Chaque politique
expansionniste décidée isolement serait moins forte que des
politiques décidées en commun, chaque pays est alors une
locomotive pour l'autre.
Les mesures justifiées à court terme rencontrent
des limites ; au-delà des simples questions de délai de mise
en oeuvre, il faut compter avec les biais inflationnistes (ou
déflationnistes), les problèmes de crédibilité,
les incertitudes sur l'effet des politiques suivies (sens et intensités
des mécanismes de transmission). En particulier, les politiques
mises en oeuvre ont aujourd'hui le souci de stimuler l'offre (éviter les
distorsions fiscales ou celles générées par des
dépenses ou des transferts accrus), de répondre aux chocs et
d'assurer la stabilité monétaire. A cet égard, on peut
considérer que la meilleure orientation qu'un pays puisse retenir est de
maintenir des politiques de stabilité et des politiques
prévisibles propres à favoriser le bon fonctionnement des
économies de marché.
Il faut mentionner aussi le fait que la coopération
peut donner l'opportunité à un pays d'échapper à
ses responsabilités : un gouvernement pourrait ne pas adopter une
politique adéquate dans l'espoir que les politiques suivies par ses
partenaires la rendront inutile. Il faut également considérer le
cas où des gouvernements pourraient n'être capables de
résoudre des conflits entre les objectifs qu'ils poursuivent
séparément, non par mauvaise volonté mais à cause
de contraintes électorales : si, par exemple, un pays
préfère les situations d'excédent commercial, la
coopération avec d'autres partenaires pour soutenir l'activité
n'est pas une mention qui va de soi.
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