Chapitre 4 : Résultats
Introduction :
Dans ce chapitre, et en un premier temps, nous avons tenu,
à travers nos mesures de l'année 2008, à donner un constat
de la situation actuelle de la structure de la subéraie tout en le
rapportant à certains facteurs topographiques et anthropiques du
milieu.
La topographie (altitude, exposition et pente) traduit des
facteurs écologiques notamment la température et la
pluviométrie et d'autres édaphiques, exprimés
essentiellement par la pente, comme la profondeur du sol et son bilan
hydrique.
Les facteurs anthropiques, représentés ici par
la présence humaine et le cheptel (éloignement de la forêt
par rapport aux douars), s'expriment surtout par le surpâturage et son
impact sur la régénération naturelle et sur les nouvelles
pousses d'une manière générale, ainsi que par les
délits éventuels touchant notamment aux stades gaulis, perchis et
adulte de l'essence étudiée.
Dans une deuxième étape, nous avons
procédé à la comparaison de nos données avec celles
d'études antérieures à savoir les données du
début des années 1980 (Hasnaoui, 1992) et celles des inventaires
Nationaux Forestiers de 1995 et 2005.
Cette comparaison vise la détermination de
l'évolution de la structure diamétrique de ces subéraies
en vue d'essayer d'en dégager une idée sur leur avenir.
Il est à souligner et comme nous l'avons
mentionné au chapitre 3, que les facteurs édaphiques (pH,
structure et texture du sol, etc.) ont été neutralisés
puisque nous avons travaillé dans le même type de sol (moder) et
que notre objectif principal est d'apprécier la dynamique de la
subéraie. Concernant les facteurs climatiques, les stations de
références sont celles de Tabarka et Ain Draham, et étant
donnée l'absence de stations en milieu forestier, nous avons
procédé à des corrélations entre les placettes en
fonction de l'altitude et l'exposition (La pluviométrie augmente, dans
la région, de 0,7 mm / m d'altitude, l'exposition Nord est plus
arrosée que l'exposition Sud, et la température diminue avec
l'altitude).
4.1. Constat de la structure diamétrique
actuelle de la subéraie en Kroumirie
4.1.1. Description de la structure diamétrique
actuelle
La structure des stations forestières constitue un
élément d'information primordial de leur écologie et de la
dynamique des diverses essences forestières. Elle traduit le mode
d'organisation de l'écosystème forestier et de ses composants
(Hasnaoui, 1992).
Dans cet esprit, nous avons présenté la
répartition des différentes classes diamètriques
(structure diamétrique) des peuplements de chêne-liège purs
en Kroumirie dans le cadre de nos stations d'étude. Ces classes
diamètriques correspondent, conventionnellement, aux stades de semis, de
gaulis, de bas et de haut perchis et d'adultes.
Les résultats des densités des individus par
classe de diamètre et par station sont consignés dans la figure
9.
La lecture de la figure montre que les semenciers ou classe
de diamètre D5 sont mieux représentés dans les stations
alticoles Mekna V (87 individus/ha), Ain Zena III (88,75 individus/ha),
Souiniet (95 individus/ha) et Tbeinia (103 individus/ha). Par contre, les
densités faibles sont enregistrées dans les stations basses de
Hamdia I (45 individus/ha), Mekna II (33 individus/ha) et Ain Bacouch (65
individus/ha).
La densité de régénération est
très élevée dans les stations alticoles de Mekna V, Ain
Zena III, Tbeinia et Souiniet respectivement 275, 430, 325 et 315
individus/ha. Les densités assez faibles sont présentées
dans les stations basses : Hamdia I (150 individus/ha), Mekna II (178
individus/ha) et Ain Bacouch (143 individus/ha).
En ce qui concerne les individus relevant des classes
intermédiaires D2, D3 et D4, les densités sont très
rapprochées pour la totalité des stations d'étude. Les
fortes densités sont enregistrées dans la station de Souiniet,
soient 23 individus/ha (D2), 27 individus/ha (D3) et 35 individus/ha (D4),
alors que, les densités les plus faibles sont rencontrées dans la
station de Hamdia I, soient 9 individus/ha (D2), 10 individus/ha (D3) et 17
individus/ha (D4).
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Figure 9 : Représentation de la
structure diamétrique actuelle pour chaque station
(en 2008)
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Les données recueillies de l'ensemble des placettes et
portées dans la figure 10 montrent que les classes les mieux
représentées dans cette subéraie sont respectivement D1,
avec un effectif de 250 individus/ha, soit 65,78 % de l'effectif total, et D5
avec un taux de 18,42 %, soit 70 individus/ha. Par contre, les classes D2, D3
et D4 sont très peu représentées (respectivement 4 %, 5 %
et 6,80 %).
Les densités faibles des classes
intermédiaires : gaulis, bas et haut perchis sont
inquiétants et traduisent les difficultés rencontrées par
la subéraie en Kroumirie à se reconstituer naturellement par
semis.
![](Structure-des-peuplements-de-la-suberaie-tunisiennesituation-actuelle-et-devenir-dun-eac22.png)
Figure 10 : Structure diamétrique
globale (toutes stations confondues) de la subéraie en Kroumirie (en
2008)
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