1.2.2.2. Le dépérissement
Hasnaoui (2008) a montré que le
dépérissement a touché environ 20 % des individus des
différentes subéraies tunisiennes. Les subéraies de basse
altitude, sur des versants exposés au Sud et sur des pentes fortes sont
les plus exposées au dépérissement. L'anthropisation de la
subéraie augmente encore ce phénomène.
Abdendi (2003) a révélé que l'impact
d'origine anthropique de plus en plus croissant (pâturage excessif,
écimage des arbres, coupes, cueillettes), qui se traduit dans la plupart
des cas, par une dégradation très avancée des structures
des groupements des végétaux et des sols, a rendu les arbres
très vulnérables aux processus de dépérissement.
Aussenac (2000) a souligné que la sécheresse
semble être le facteur le plus associé au
dépérissement des forêts.
1.2.2.3 : Le surpâturage
Le surpâturage contribue à la dégradation
des potentialités pastorales, la disparition de la couverture
végétale, l'absence de la régénération
naturelle par semis des forêts de chêne, l'apparition de
l'érosion hydrique sous ces différentes formes et par
conséquent le déséquilibre de tout
l'écosystème Sylvo - pastoral (Hasnaoui, 2008).
D'après Boussaidi (2005), la dégradation des
pâturages, d'une façon générale, est due
plutôt à leur surexploitation lorsque la charge animale est
excessive (la quantité de matière végétale
prélevée chaque année devient supérieure à
la quantité de matière consommable produite et prise sur le
capital végétal). Beltrain (2002) a suggéré que les
autres actions humaines qui provoquent la dégradation des
subéraies sont : le tourisme (excursions, zones très
visitées (les Week-end), l'urbanisation et la pollution (pluies acides,
rejets toxiques)).
Dans le même sens, Bendaanoun (1998) a trouvé que
les facteurs de dégradation et de destruction de la subéraie sont
nombreux et leurs impacts néfastes sur le recul et la régression
des écosystèmes de chêne-liège.
Ben Tiba (1980) montrait que ces défrichements sont le
résultat de deux facteurs différents, mais agissant de pair, qui
sont l'explosion démographique et la perte de fertilité des sols
les plus soumis à l'érosion.
1.2.2.4. La pression démographique
Les densités de populations de la Kroumirie sont parmi
les plus élevées pour une région rurale en Tunisie. En
effet, elles ont atteint 92 habitants / Km2 en 1994 contre 45
habitants / Km2 en 1956, pour une région forestière
dont les terres agricoles sont limitées aux clairières
forestières résultant de la conversion de superficies couvertes
par la végétation naturelle en terres arables par
défrichement (Yacoubi, 2000).
La dynamique démographique de cette région est
passée par quatre phases (Yacoubi, 2000) :
- Une phase de croissance assez lente entre 1921 et 1956 avec
des taux annuels compris entre 1,16 et 1,17 % (Makhlouf, 1969) contre une
moyenne nationale de 1,71 % ;
- Une phase de croissance démographique rapide entre
1956 et 1966 (2,68 % / an contre une moyenne nationale de 2,35 %) ;
- Une phase de ralentissement progressif entre 1966 et 1975
(2,11 % / an) qui s'est confirmée entre 1975 et 1984 (avec 1,97 % /
an) ;
- Après 1984, ce taux est descendu à 1 % / an
voire moins dans certaines zones où on commence à assister
à une diminution de la population.
Le tableau suivant donne l'évolution
démographique de 1956 à 1994 :
Tableau 1 : L'évolution
démographique entre 1956 et 1994, dans la zone de Kroumirie et
gouvernorat de Jendouba (I.N.S).
|
Effectifs de population
|
Taux d'évolution annuel en %
|
Années
|
1956
|
1975
|
1984
|
1994
|
2004
|
56 - 75
|
75 - 84
|
84 - 94
|
94 - 2004
|
Kroumirie
|
49.065
|
77.187
|
92.000
|
101.637
|
*
|
1,93
|
1,97
|
1,00
|
*
|
Jendouba
|
190.290
|
299.702
|
359.429
|
403.768
|
417.700
|
2,42
|
2,04
|
1,17
|
1,39
|
Selon Yacoubi (2000), les populations de la Kroumirie ont
généralement des liens de parenté très forts et
occupent généralement des clairières forestières.
Le « Douar » compte en moyenne 25 ménages, leur
ressource principale est l'exploitation du milieu environnant en pratiquant
l'agriculture vivrière et l'arboriculture dans les limites de leur
clairière et en exerçant leur droit d'usage dans la forêt
par le biais du pastoralisme et le prélèvement du bois (pour
différents usages) et d'autres menus produits.
|