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Etude qualitative de la faune culicidienne de l'étang du quartier mairie (Zoetele - Cameroun)

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par Serge Eugène AMOUGOU ZIBI
Université de Yaoundé I - DEA 2010
  

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III-3-3 Variations saisonnières numériques des imagos de Culicidae

Les résultats de l'influence des saisons sur l'abondance des différentes espèces de Culicidae sont représentés dans le tableau 11.

Le tableau 11 montre que la petite saison sèche est la plus abondante avec 2084 individus annuels. L'espèce dominante est Anopheles moucheti avec 1408 individus (27,98%), tandis que l'espèce la moins abondante est Aedes vittatus avec 52 espèces (01,03%).

Le test de Fischer (ANOVA) montre qu'il n'existe pas une différence significative entre les variations de l'abondance de toutes les espèces de Culicidae, sauf chez Aedes aegypti où la variation est significative (F=4,186 ; ddl=3 ; p=0,047).

Tableau XII : Evolution saisonnière des différentes espèces de Culicidae de l'étang du quartier Mairie de Zoétélé en 2006.

Saisons

Espèces

GSS

PSP

PSS

GSP

Totaux

F

ddl

P

Anopheles moucheti

236

724

198

250

1408

3,258

3

0,081

Anopheles nili

192

454

169

204

1019

1,665

3

0,251

Anopheles gambiae

132

277

109

137

655

0,515

3

0,683

Culex quinquefasciatus

78

129

148

137

492

1,024

3

0,432

Culex duttoni

57

113

86

98

354

0,800

3

0,528

Anopheles funestus

101

144

28

73

346

1,119

3

0,397

Aedes albopictus

35

94

117

56

302

4,031

3

0,051

Aedes aegypti

19

54

57

27

157

4,186

3

0,047

Aedes tarsalis

15

43

43

25

126

2,967

3

0,097

Culex tigripes

21

35

31

35

122

0,593

3

0,637

Aedes vittatus

6

17

20

9

52

1,583

3

0,268

Totaux

892

2084

1006

1051

5033

 
 
 

III-4 MORPHOLOGIE SOMMAIRE DES IMAGOS DES DIFFERENTES ESPECES DE CULICIDAE IDENTIFIEES AU QUARTIER MAIRIE DE ZOETELE EN 2006

Caractères sommaires morphologiques :

Les palpes sont lisses avec trois bandes pâles, bande apicale pâle impliquant tout le dernier segment ; costa avec une tache pâle à l'apex de la nervure anale et d'une tache pâle entre la nervure anale et la base de l'aile ; présence d'une tache pale à l'apex des tarsomères I à IV des pattes.

Caractères sommaires morphologiques :

Les palpes des femelles avec trois ou quatre bandes pâles ; costa avec cinq taches pâles dont deux basales ; tarse antérieur largement annelé et pâle au niveau des articulations.

Caractères sommaires morphologiques :

Les pâles de femelles avec trois bandes pâles très étroites ; costa avec quatre taches pâles, le quart basal entièrement noir ; fémur, tibia entièrement noirs, parfois une tache pâle à l'apex du tibia des pattes prothoracique et métathoracique.

Caractères sommaires morphologiques :

Proboscis noir, parfois pâle ; écailles présentes et sombres ; tarses I à III avec des bandes pâles basales et apicales, tarses IV et V entièrement pâle.

Caractères sommaires morphologiques :

Proboscis noir et intensivement blanc ventralement chez la femelle ; pas d'écailles ; tibia et tarses I à V avec des bandes pâles basales et apicales chez la femelle.

Caractères sommaires morphologiques :

Proboscis noir ; écailles sombres sur le corps et jaunes à la limite des ailes ; fémur, tibia et tarses sombres excepté le fémur de la patte mésothoracique ; aile entièrement sombre avec des écailles jaunes à leur limite.

Caractères sommaires morphologiques :

Présence d'une large ligne médiane sur le thorax ; pas de plaques blanches ; tibia entièrement sombre, fémur avec une tache pâle basale, avec celui de la patte métathoracique présentant une ligne blanche ; tarses I à II des pattes pro et mésothoraciques avec une bande pâle apicale, tarses I à IV de la patte métathoracique avec une bande pâle apicale, et tarse V entièrement pâle.

Caractères sommaires morphologiques :

Plaques blanches antérolatérales en forme de lyse ; ligne blanche présente sur le fémur des pattes ; tarses I à II des pattes pro et mésothoracique avec une bande pâle apicale ; tarses I à IV de la patte métathoracique avec une bande pâle apicale et tarse V entièrement pâle.

Caractères sommaires morphologiques :

Présence d'une bande blanche cylindrique sur le proboscis ; présence des taches apicales et subapicales sur les tarses.

Caractères sommaires morphologiques :

Présence de cinq paires de plaques blanches dorso-ventralement ; fémur moucheté avec des bandes blanches subapicales ; tarses I à III des pattes pro et mésothoracique avec une bande blanche apicale ; tarses I à IV de la patte métathoracique avec une bande pâle apicale et tarses V entièrement pâle.

DISCUSSION

De la présente étude, il ressort que les larves de la sous-famille d'Anophelinae (63,51%) sont plus abondantes (36,59%), que celles de Culicinae (36,59%). Ces résultats sont similaires à ceux enregistrés par Akono (2005), qui a récolté à Nkolbisson (quartier périphérique de Yaoundé) 62,48% des larves d'Anophelinae et 37,57% de Culicinae. La forte proportion de la sous-famille d'Anophelinae à l'étang du quartier Mairie de Zoétélé s'expliquerait par des conditions du milieu de vie des larves (collection d'eau claire, calme, ensoleillée et moins riche en matières organiques) dans cet étang. Ces observations sont par contre différentes de celles de Ngagni(1996) qui a enregistré 07,80% de larves d'Anophelinae et 92,20% de larves de Culicinae aux alentours du campus de l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé et à ceux de Lema (2000) qui a enregistré 03,30% de larves d'Anophelinae et 96,70% de larves de Culicinae lors d'une étude culicidienne à Messa, Tongolo , Essos (quartiers de la ville de Yaoundé ) , car en milieu urbain ,les collections d'eau sont sombres, polluées et très riches en matières organiques ,et par conséquent propices au développement des Culicinae .

En effet lorsqu'on récolte beaucoup de larves, il y a de forte probabilité d'avoir assez de nymphes, malgré les changements des conditions de vie des larves (milieu de vie, nutrition ...). Nous avons enregistré 64,11% de nymphes d'Anophelinae et 35,39% de nymphes de Culicinae. Le taux d'émergence des larves en nymphes est de 79,49% .Ce taux de transformation est très faible au mois de septembre car, pendant cette période, nous avons observé le plus grand nombre de cadavres de larves de Culicidae dans les bacs d'élevage, mortalité qui serait dû à l'activité prédatrice de larves de l'espèce Culex tigripes, mais aussi par la forte compétition intra-spécifique.

L'abondance des adultes et celle des nymphes étant synchrones, nous observons également une forte abondance d'imagos de la sous-famille d'Anophelinae 68,11% par rapport à celle de Culicinae 31,89%, dont 19,23% du genre Culex et 12,66% du genre Aedes. Le taux de transformation annuel de nymphes en adultes est de 94,05%, soit un taux de mortalité de 05,95%. Ce faible taux de mortalité serait dû au fait que les nymphes ne se

nourrissent pas, et que ce stade de développement est très court (1 à 2 jours). Lorsque nous comparons ces résultats à ceux de Benleg (1999) (100% de la sous-famille de Culicinae ) au campus de l'Université de Yaoundé I , Ngagni (1996) (01,78% de la sous-famille d'Anophelinae et 98,22% de la sous-famille de Culicinae) aux alentours du campus de l'Ecole Normale Supérieure de Yaoundé ,Wague (2002) (03,53% de la sous-famille d'Anophelinae et 96,47 % de la sous-famille de Culicinae ) au quartier Nkomkana , Bakwo (2005) ( 02,79% de la sous-famille d' Anophelinae et 97,21% de la sous-famille de Culicinae ) étangs de la station aquacole du quartier Obili et Akono (2005) ( 67,85 % de la sous-famille d' Anophelinae et 32,15% de la sous-famille de Culicinae ) à Nkolbisson, nous constatons que les Culicinae sont plus abondants dans les quartiers du centre urbain , alors que les Anophelinae sont les plus représentés dans les quartiers périphériques .Ces différences pourraient s'expliquer par le fait que les collections d'eaux des quartiers des centres urbains sont plus polluées que celles de la périphérie , d'où la distribution des larves des sous-familles de Culicidae. Nos travaux révèlent que dans la sous-famille d'Anophelinae, l'espèce Anopheles moucheti est majoritaire dans l'étang du quartier Mairie de Zoétélé avec 1408 individus (41,07 %), suivi d'Anopheles nili avec 1019 individus (29,72 %).Nos observations rejoignent celles de Le Goff et al. (1993), Njan Nloga et al. (1993) et Manga et al (1995) faites dans différents faciès écologiques du Sud-Cameroun. Ces grands effectifs d'Anopheles moucheti s'expliqueraient par le fait que le vecteur profite de la dégradation progressive de l'environnement forestier, ainsi que la création des voies de pénétration en milieu forestier pour agrandir son implantation dans ce faciès écologique. Ces observations sont par contre différentes de celles d'Adam (1956), Languillon et al. (1956) qui ont signalé Anopheles gambiae comme vecteur principal dans le Sud-Cameroun. La forte abondance de la sous-famille d'Anophelinae s'expliquerait par le fait que notre gîte est moins riche en matières organiques, a une eau claire, ensoleillée associée à la végétation. Ce gîte ne convient pas à la sous-famille Culicinae qui se reproduit abondamment dans des eaux beaucoup plus polluées, chargées de matières organiques. Dans la sous-famille de

Culicinae, le genre Culex est majoritairement représenté par Culex quinquefasciatus (09, 79%), qui est le vecteur principal de la filariose de Bancroft. Le genre Aedes révèle qu'Aedes albopictus et Aedes aegypti sont les plus représentées avec respectivement 06,00% et 03,12% .Ces observations sont semblables à celles de Nchoutpouen (2003), qui a montré qu'Aedes albopictus et Aedes aegypti sont prépondérants dans le Sud-Cameroun, et sont des vecteurs potentiels respectivement de la dengue et de la fièvre jaune au Cameroun. De même, Chan et al. (1975), ont montré également qu'Aedes albopictus et Aedes aegypti sont des espèces majoritaires dans la zone équatoriale de Singapour.

Nous n'avons pas obtenu les imagos du genre Mansonia parce que leurs larves vivent au fond de l'eau fixées aux végétaux aquatiques par leurs siphons respiratoires. Ainsi notre méthode de récolte « dipping » ne nous a pas permis d'obtenir ces larves du genre Mansonia.

Au terme de 12 mois, nous avons récolté 6370 larves de Culicidae. Mars, juin, juillet et novembre sont les mois les plus productifs. Ainsi mars présente un maximum de larves avec 881 individus. Janvier, février, mai et octobre sont les mois les moins abondants en larves de Culicidae. Les mois les plus chauds sont février et janvier, alors que mai et octobre sont les mois les plus pluvieux. Les mêmes observations ont été faites par Bakwo (2005) qui a enregistré un maximum de larves de Culicidae au mois de mars (951 larves), février, mai et octobre étant les mois les moins productifs en larves de Culicidae. La forte abondance des larves au mois de mars s'expliquerait par l'arrivée des premières pluies qui reconstituent les parties du gîte préalablement asséchés, tandis qu'en juin et en novembre le gîte est relativement calme du fait de la diminution des pluies. La faible abondance en larves de Culicidae aux mois de janvier et février serait due à l'assèchement d'une bonne partie du gîte, tandis qu'en mai et en octobre, les pluies et les vents agitent l'eau du gîte.

Les variations saisonnières numériques des différents stades de développement de Culicidae ont fluctué toute l'année 2006. Dans la sous-famille d'Anophelinae, les larves du

genre Anopheles sont abondantes pendant la petite saison de pluies (1899 larves) et peu

nombreuses pendant la grande saison sèche (697 larves). Ceci pourrait s'expliquer par le

fait que pendant la grande saison sèche l'activité de pêche (faucardage de l'étang) est

intense dans l'étang du quartier Mairie de Zoétélé. Par contre pendant la petite saison de
pluies, l'arrivée des pluies reconstitue des parties du gîte larvaire préalablement asséché et

les activités de pêche sont moins intenses. De même dans la sous-famille de Culicinae, le

genre Aedes est abondant pendant la petite saison de pluies (352 larves) et peu abondant pendant la grande saison sèche (140 larves). Les larves du genre Culex sont plus abondantes pendant la grande saison de pluies (394 larves).

Dans la sous-famille d'Anophelinae, le genre Anopheles a connu un pic d'abondance en imagos pendant la petite saison de pluies (1599 adultes).Par contre cette abondance en imagos est faible pendant la petite saison sèche (504 individus ).Ces observations sont différentes de celles d'Akono (2005) qui a plutôt enregistré une grande quantité d'imagos du genre Anopheles pendant la grande saison sèche , une faible abondance en imagos lors de grande saison sèche. Dans la sous-famille de Culicinae, chez le genre Culex, on observe une abondance en imagos pendant la petite saison de pluies (277 individus).Cependant Culex quinquefasciatus est abondant pendant la petite saison sèche (148 imagos) .En effet , à cause du faucardage et de l'approximité de la porcherie , il y a pollution de l'étang à cette période, ce qui a favorisé la prolifération de cette espèce , car Culex quinquefasciatus affectionne les eaux polluées ( Manga et al . 1995 ). De même dans le genre Aedes, on a connu un pic d'abondance en imagos pendant la petite saison sèche (237 imagos) à cause du milieu qui devient pollué à cette période.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo