CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
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Ce chapitre sera consacré dans un premier temps au ciblage
de la problématique et dans un second temps à la
méthodologie adoptée.
SECTION I : CADRE THEORIQUE
Ici, il sera question de cibler la problématique et les
objectifs et ensuite d'élaborer les hypothèses de la
recherche.
PARAGRAPHE I :
Problématique, objectifs et hypothèses de la
recherche
1-1-1 Problématique
A compter du milieu des années 80, la plupart des
armements africains ont commencé par battre de l'aile. La conjoncture
économique internationale s'y prêtait. Il faut ajouter à
cela l'effondrement du bloc socialiste avec la destruction du mur de Berlin. Il
convient d'évoquer également les implications de la Banque
mondiale dans la gestion des économies africaines (restriction des
économies). Tous ces éléments ont favorisé le
déclin des armements nationaux. Quelles peuvent être les causes
réelles de cette situation de déconfiture ?
La Compagnie Béninoise de Navigation Maritime a connu
d'intenses activités de transport maritime de 1974 à 1990. Au
cours de cette période, tout n'a pas été rose pour
l'armement national. Dès août 1990, l'unique navire du
Bénin, le M/S GANVIE a été vendu sur recommandation de la
Banque Mondiale en raison du coût d'exploitation très
élevé du navire pour raison avancé d'âge et de son
obsolescence. De 1990 à ce jour, la compagnie Maritime Béninoise
continue de chercher des voies et moyens pour relancer ses activités de
transport maritime.
Plusieurs raisons expliquent cette situation difficile de la
COBENAM.
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1-1-1-1 Causes endogènes
La COBENAM depuis sa création jusque dans les
années 80 a été dirigée d'une manière peu
orthodoxe. La gestion administrative et financière ne respectait pas les
normes déontologiques. A cela s'ajoutent les nominations politiques et
l'ingérence de l'Etat dans la gestion de la compagnie.
La COBENAM finançait même des dépenses
publiques et de souveraineté à l'Etat. L'unique outil naval
était obsolète et son entretien revenait très
coûteux à l'entreprise.
Les frais portuaires qu'entraînaient les différents
voyages du navire COBENAM s'élevaient, alors que les taux de fret
restaient stables.
Le manager placé à la tête de
l'institution faisait allégeance à son autorité de tutelle
et à d'autres cadres politiques en acceptant de faire transporter leurs
biens et marchandises parfois sans paiement de fret.
Au nombre des causes endogènes, nous pouvons
également citer la préférence des chargeurs à
embarquer leurs marchandises sur les navires des compagnies
étrangères compte tenu de leur fiabilité.
Cette situation fait que le fret quirevenait à l'armement
national n'était que du fret pauvre.
En plus de ces causes internes, nous notons des influences
extérieures. 1-1-1-2 Causes exogènes
Elles sont liées essentiellement à l'abrogation
du code de conduite des conférences maritimes dont les implications sont
d'une part la libre concurrence sur les mers ayant pour corollaire l'abolition
de la fameuse règle de répartition des cargaisons des «
40/40/20 » et d'autre part l'ouverture de la chaine des transports aux
privées. Suite à ces nouvelles dispositions les compagnies
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maritimes africaines en général et la COBENAM en
particulier n'arrivaient plus à recruter du fret.
Par ailleurs les importations CAF, le choix du navire revient
d'office au vendeur. Ce dernier ne peut qu'embarquer sur les navires du
transporteur de son pays ou sur les navires d'un autre transporteur avec lequel
il a des relations de partenariat.
Quant au contrat de vente FOB à l'exportation, ici
encore il revient aux acheteurs qui se trouvent dans les pays
industrialisés de choisir le navire, de signer le contrat de transport
et de payer le fret.
Cette innovation dans le domaine maritime n'est qu'un aspect
du nouvel ordre économique mondial caractérisé par la
libéralisation, la globalisation et la mondialisation de
l'économie.
Notons que ce concept est né au lendemain de
l'effondrement du bloc socialiste. Il prescrit la libre concurrence dans tous
les domaines de la vie économique. A cet effet, des injonctions sont
faites aux Etats désireux d'obtenir des aides financières.
C'est dans ce cadre que, les institutions de Bretton Woods ont
contraint les compagnies africaines de navigation maritime pour la plupart en
difficulté à mettre la clé sous le paillasson et les
conseils de chargeurs à opérer des restructurations et une
nouvelle orientation de leurs missions.
C'est ainsi que le Fonds Monétaire International et la
Banque Mondiale ont recommandé une mise sur pied au Bénin et
aussi d'autres pays un Programme Sectoriel des Transports (PST). Ils ont
également institué au Bénin et dans d'autres pays des
programmes d'ajustement structurel. Ils ont imposé par ailleurs, des
conditionnalités visant entre autres la disparition pure et simple des
armements africains.
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Certaines compagnies africaines de navigation maritime ont
disparu en raison de leur incapacité à s'adapter aux nouvelles
donnes de la libéralisation et de la globalisation de l'économie.
Ce n'est pas le cas de la COBENAM qui grâce à ces activités
connexes a pu se maintenir jusqu'à ce jour cherchant les voies et moyens
pour relancer à court ou à moyen terme son activité de
transport maritime.
Notons enfin que l'abandon de l'activité de transport
maritime par l'armement national béninois a eu des conséquences
importantes sur l'économie nationale.
1-1-1-3 Les conséquents du déclin sur
l'économie nationale
L'avènement du code de conduite des conférences
maritimes dans les années 70 a servi de support à
l'émergence et au développement des compagnies maritimes
africaines. C'est dans ce contexte que l'armement béninois a
été créé et a ainsi participé activement au
transport des cargaisons générées par son commerce
extérieur.
Sa disparition a eu d'énormes conséquences sur
l'économie nationale.
Le déclin de l'armement béninois a aussi
entraîné d'une part la désorganisation du système de
l'offre et de la demande de transport et d'autre part l'incidence sur la
balance de paiement.
Désormais le nombre des navires présents sur le
marché de transport s'est amoindri et pire encore, le prix de transport
offert aux chargeurs béninois devient de plus en plus
élastique.
L'inexistence de navire béninois a
entraîné le changement de comportement au niveau des armements
étrangers notamment en matière de gestion de prix de transport.
En d'autres termes le fret est devenu cher, payable au lieu et jour du
chargement influant ainsi négativement sur la balance des paiements et
par ricochet sur la balance commerciale.
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Face à cette situation la plupart des armements
nationaux des pays de l'Afrique de l'ouest comme la Côte d'ivoire, le
Togo, le Ghana, la Sénégal....Etc. n'ont pas pu tenir le coup.
Ils ont disparu du marché. La COBENAM par contre, a abandonné
provisoirement l'activité de transport maritime et continue d'exister
grâce à ces activités connexes. Mais depuis 1990 à
ce jour, elle continue de chercher des voies et moyens pour relancer ses
activités de transport maritime. Cette situation de la COBENAM devient
alors très préoccupante. N'est-il pas aujourd'hui
nécessaire et impérieux de réfléchir à une
nouvelle approche et une nouvelle politique de développement ? Quelles
sont alors les perspectives pour la relance des activités de transport
maritime par la COBENAM ?
Ces diverses questions expliquent le choix de notre
thème intitulé : « TRANSPORT MARITIME AU BENIN : QUELLES
PERSPECTIVES POUR LA RELANCE DE LA COBENAM? »
1-1-2 Objectifs
L'objectif général de notre étude sera
donc d'analyser le processus de relance des activités de transport
maritime par la COBENAM depuis 1990. De façon spécifique, il
s'agira :
· d'analyser les raisons de la perte de l'activité
du transport maritime ;
· d'analyser les diverses tentatives de relance de cette
activité par la COBENAM.
1-1-2 Hypothèses
De ce qui précède les hypothèses suivantes
peuvent être posées :
- l'absence de moyens navals explique la chute
de l'activité de transport maritime à la COBENAM.
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t s o u t e n u p a r M a r i a n o G B E H A
- la lourdeur administrative et le faible
niveau d'implication de l'Etat entravent les diverses tentatives de relance du
transport maritime par la COBENAM.
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