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CENTRE RÉGIONAL DE FORMATION AUX TECHNIQUES DES
LEVÉS AÉROSPATIAUX PLACÉ SOUS LES AUSPICES DE
LA COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS UNIES POUR L'AFRIQUE
REGIONAL CENTRE FOR TRAINING IN AEROSPACE
SURVEYS UNDER THE AUSPICES OF THE UNITED NATIONS ECONOMIC
COMMISSION FOR AFRICA
RECTAS
Campus Universitaire Obafemi Awolowo Off Road1, PMB: 5545,
Ile-Ife. Osun State, Nigeria
www.rectas.org
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UTILISATION DE LA TELEDETECTION ET
DES SIG DANS LA GESTION DURABLE DES
AIRES PROTEGEES : CAS DES FORETS
CLASSEES DE DOGO-KETOU AU BENIN
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Mémoire de fin de formation pour l'obtention du
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS)
en Production et Gestion de l'Information Géographique
Réalisé et présenté par: ENONZAN
Folohouncho. Bibiane GPM3, 309008
Superviseur Mr TOKO MOUHAMADOU Inoussa
Août, 2010
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ATTESTATION
Je soussigné, Mr TOKO MOUHAMADOU Inoussa
chargé de cours au RECTAS, Département SIG atteste que ce rapport
intitulé : `' UTILISATION DE LA TELEDETECTION ET DES SIG DANS LA
GESTION DURABLE DES AIRES PROTEGEES : CAS DES FORETS CLASSEES DE DOGO-KETOU AU
BENIN.», présenté par Madame ENONZAN
Folohouncho Bibiane, stagiaire en Production et Gestion de
l'Information Géographique (session académique 2009-2010, n°
309008, GPM3), a satisfait aux conditions requises pour l'obtention du
Diplôme d'Etude Supérieures Spécialisées
(DESS) en Production et Gestion de l'Information
Géographique au Centre Régional de Formation aux Techniques des
Levés Aérospatiaux (RECTAS).
Ilé-Ifè, le 08/2010
Superviseur
Mr TOKO MOUHAMADOU Inoussa
SOMMAIRE
ATTESTATION i
SOMMAIRE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1
1.1-Introduction 1
1.2- Contexte 3
1.3- Problématique 11
1.4- Objectifs 12
1.5- Présentation de la zone d'étude 13
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 20
3.1- Points des documents consultés 20
3.2- Définition de concepts 22
CHAPITRE III- MATERIEL ET METHODES 26
3.1- Matériel 26
3.2- Méthodes 26
CHAPITRE IV : RESULTATS ET ANALYSES 48
4.1- Présentation des résultats 48
4.2- Analyses des résultats 72
4.3- Difficultés rencontrées 74
CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 75
5.1- Conclusion 75
5.2- Recommandations 76
Références Bibliographiques 77
Liste des figures 79
Liste des tableaux 81
Annexe 82
DEDICACE
Je dédie ce présent travail à :
- Dieu tout puissant pour toute sa protection et son amour en ma
modeste personne ;
- mes parents pour tout l'effort consenti sur moi depuis mon
enfance jusqu'à ce jour ;
- ma feue soeur Pétronille ENONZAN que j'ai perdue lors de
cette formation, que la terre te soit légère ;
- mes frères Vital et Habib pour leur soutien ;
- mes soeurs Christelle, Violène et Audrey. Que ce travail
soit pour vous un exemple à suivre et que Dieu nous unisse davantage
;
- mon trésor Ariane Marie-Heureuse Jessica Huéfa,
pour toute la joie dont tu me combles. Que Dieu te bénisse et te
protège ;
REMERCIEMENTS
Ce travail n'aurait été possible sans les concours,
encouragements et soutiens des uns et des autres. C'est ici l'occasion pour
nous d'exprimer nos sincères remerciements à :
> L'Etat Béninois qui nous a offert cette chance de
venir nous faire former ;
> Mon superviseur, Monsieur TOKO MOUHAMADOU Inoussa, pour
son
entière disponibilité à diriger ce travail
avec nous ;
> Monsieur AGBO Fulbert, qui a été durant tout
ce temps de formation, un père
pour nous par ses nombreux gestes d'assistance matériel et
moral ;
> Messieurs YADJEMI Hubert, ADIMOU Ghislain, OLOUKOI Joseph
et
JOHNSON Dodé Bendu pour leur entière
disponibilité de jour comme de nuit
et les multiples services qu'ils nous ont rendus ;
> Monsieur SOUMAH Momodou, pour sa
générosité, sa compréhension, sa
disponibilité et pour tout ce que vous avez fait à cette
promotion, que Dieu vous le rendre au centuple ;
> Tous les enseignants du RECTAS, pour le savoir qu'ils nous
ont transmis et
pour l'effort qu'ils déploient malgré leurs
conditions de travail ;
> Messieurs ENONZAN Adolphe et HONFOZO Daniel qui nous ont
orientées vers RECTAS ;
> Monsieur TOMAVO Ariel Licius pour la patience, l'endurance
et les
multiples soutiens dont il m'a gratifié durant ma
période de formation ;
> Monsieur TONI Emmanuel, Directeur Départemental de
l'Environnement et
de la Protection de la Nature de l'Ouémé et du
Plateau, pour sa collaboration
et ses multiples conseils ;
> Messieurs ADJINDA Adjakou, KINTONOU Athanase et GBENOU
Pascal, pour leurs conseils, leurs orientations, leur franche collaboration et
leurs soutiens indéfectibles durant cette formation ;
> Mes chères et tendres amies ASSOGBA Doris, HOUESSOU
Raymonde pour tout leur soutien moral et spirituel lors de cette formation ;
> Mes chers frères Béninois Arnaud EZINMEGNON et
Daniel BOCOSSA pour cette chaleur dans laquelle nous avons passé ces 12
mois de formation ;
> Ma chère amie soeur de promotion TOURE Fatou, pour
tout ce que nous avons partagé ensemble en ce temps vraiment court, que
Dieu tout puissant nous aide à atteindre juste après ici nos
rêves les plus précieux ;
> Mes collègues de la promotion GPM3 Francophone
2009-2010, pour l'entraide et la solidarité qui ont
régnées entre nous durant toute notre formation ;
> Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
d'une manière directe ou indirecte à la réussite de ce
travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS
BD : Base de Données
CCNUCC : Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques CDMT : Cadre de Dépense à Moyen Terme
DCPRN : Direction de la Conservation et de la Promotion des
Ressources Naturelles ; DDEPN : Direction Départementale de
l'Environnement et de la Protection de la Nature; DFRN : Direction des
Forêts et des Ressources Naturelles
DGFRN : Direction Générale des Forêts et des
Ressources Naturelles
DK : Dogo/ Kétou
DPCEF : Direction des Politiques, du Suivi et du Contrôle
de l'Exploitation Forestière DSI : Direction des Services de
l'Intendance
ETM +: Enhanced Thematic Mapper plus
ERTS : Earth Ressources Technology Satellite
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (Rome, Italy) FC : Forêts Classées
IEC : Information-Education-Communication
IF: Inspection Forestière
IGN : Institut Géographique National
MEPN : Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature
MRB : Marchés Ruraux de Bois
MSS : Multi Spectral Scanner
ONAB : Office National du Bois
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAPF : Plan d'Aménagement Participatif des
Foréts
PBF II: Projet Bois de Feu deux
PGFTR : Programme de Gestion des Forêts et Terroirs
Riverains
RVB : Return Beam Vidicon
SIG : Systèmes d'Information Géographique
SRTM : Schuttle Radar Topography Mission
VAF/PGRN : Volet Aménagement Forestier/Projet Gestion des
Ressources Naturelles
RESUME
La recherche effrénée de bois d'énergie et
de ses dérivées, l'envahissement des foréts par les
peuples Holli et Mahi, le développement de la carbonisation sont autant
de facteurs qui contribuent à la dégradation des forêts
classées de Dogo-Kétou.
Cette étude s'inscrit dans le cadre de
l'évaluation de la dynamique de l'occupation du sol des forêts
classées de Dogo-Kétou en république du Bénin en
vue de contribuer à la valorisation de ces forêts. Les techniques
de télédétection fusionnée au Modèle
Numérique de Terrain (MNT), dans les Systèmes d'Information
Géographique (SIG) ont fait l'objet de la méthodologie
utilisée. Les différentes manipulations ont permis de
réaliser les cartes d'occupation du sol des foréts de 1986
à 2000, la carte des pentes et de détection de changement de 1986
à 2000. Pour une gestion durable de ces forêts des zones
favorables à l'agroforesterie et des sites propices à
l'utilisation des fours améliorés de carbonisation (un
phénomène répandu dans lesdites forêts) ont
été proposées.
L'aménagement et la gestion des aires
protégées étant l'un des moyens pour veiller à la
conservation des ressources naturelles, il est alors nécessaire que les
gestionnaires des ressources forestières aient connaissances des
différentes possibilités qu'offrent la
télédétection et les SIG pour trouver des moyens
adéquats pour la reconstitution des forêts.
Mots dles : Forêts classées,
Gestion durable, aires protégées,
Télédétection, Systèmes d'Information
Géographique (SIG)
ABSTRACT
The frantic search for fuel wood and its derivatives, the
invasion of forests by the people of Hollis and Mahi, the development of char
are all factors that contribute to the degradation of classifieds forests
Dogo-Kétou.
This study is part of the evaluation of the dynamics of forest
land classified Dogo-Kétou in the Republic of Benin to contribute to the
recovery of these forests. Remote sensing techniques fused with Digital Terrain
Model (DTM), in the Geographic Information Systems (GIS) have been the
methodology used. The various processes have achieved the maps of land for
forests from 1986 to 2000, the slope map and detect changes from 1986 to 2000.
For sustainable management of forests areas favorable for agroforestry and
sites that promote the use of improved charcoal kilns (a common phenomenon in
these forests) have been proposed. The development and management of protected
areas is one way to ensure the conservation of natural resources, it is
necessary that the forest resource managers have knowledge of the various
possibilities of remote sensing and GIS to identify adequate means for the
restoration of forests.
Keywords : Classified forests, sustainable
management, protected areas, remote sensing, Geographic Information Systems
(GIS)
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE
1.1-Introduction
L'importance des forêts est incontestable dans les pays du
monde entier dans la mesure oüelle intervient comme ressource
alimentaire et protectrice, comme habitat, comme
pourvoyeur de papier, de
matériaux de construction et de combustion ainsi que des
plantes
médicinales. Elle constitue un maillon clé entre
l'atmosphère, la géosphère et
l'hydrosphère
(CCT, 2008).
Comme la plupart des pays au sud du Sahara, le Bénin
s'est doté depuis Août 1938 d'un service des Eaux et Forêts
pour gérer au mieux le patrimoine forestier national. Cette
administration était régie par un décret du 04 Juillet
1935 fixant le régime forestier de l'Afrique Occidentale Francophone, et
de 1935 à 1990, elle a connu plusieurs modifications suivant le contexte
politique et socio-économique du pays. C'est ainsi que depuis 1993, le
pays dispose d'une politique forestière participative assortie d'un
programme d'actions prioritaires de développement du secteur
forestier.
L'objectif d'une telle politique, est la conservation, la
gestion participative et rationnelle des ressources forestières afin
d'assurer la pérennité du patrimoine écologique national.
Il s'agit de garantir une production durable des biens et services pour le
bénéfice des générations actuelles sans
compromettre ceux des générations futures et à travers une
responsabilisation accrue de tous les acteurs (populations riveraines et
pouvoir public).
Au Bénin, environ 65% du territoire sont couverts par
une végétation arbustive et arborée, fortement
dégradée. Seulement environ 200.000 ha peuvent être
considérés comme formations climaciques sur les 2,7 millions ha
(24% de l'ensemble du territoire) que constituent les domaines classés :
les forêts classées (1,3 million d'ha), les parcs nationaux (0,777
millions d'ha), les zones cynégétiques, (0,58 millions d'ha) et
les périmètres de reboisement (0,042 millions d'ha).
Des superficies considérables de ces zones dites
classées sont soumises à une dégradation continue sous les
effets conjugués des actions anthropiques et climatiques. Ainsi
l'agriculture itinérante, l'élevage extensif
caractérisé par la transhumance avec pour corollaire le
surpâturage, les feux de brousse et l'exploitation anarchique du bois,
dégradent dangereusement les écosystèmes forestiers. Le
taux de recul de la couverture forestière est estimé à
environ 70.000 ha par an (Etudes FAO Foréts, 2000) et représente
l'un des plus forts taux de la région.
Dans le méme temps au niveau du domaine
protégé de l'Etat, le ruissellement s'intensifie sur les sols
dénudés, l'érosion s'accélère. Les nappes
d'eau, les sources et les puits sont de plus en plus mal alimentés et
l'envahissement des retenues artificielles et des lacs devient
préoccupant. La productivité des terres longtemps, soumise
à une exploitation sans restitution de matières organiques
diminue pendant que la pression démographique s'accentue.
L'Inspection Forestière (IF), la structure
déconcentrée de la Direction Générale des
Forêts et des Ressources Naturelles (DGFRN), est chargée de la
mise en oeuvre des stratégies de contrôle et de gestion durable
des forêts, de la faune et autres ressources naturelles
inféodées aux forêts, ainsi que la restauration et la
conservation des zones dégradées. Cette structure dans le
département de l'Ouémé et du Plateau est installée
à Porto-Novo et gère un nombre relativement important d'aires
protégées. Plusieurs actions sont menées pour
protéger et conserver les ressources forestières, cependant, le
problème de maîtrise et de contrôle de l'espace forestier et
de ses ressources demeure toujours un facteur hypothéquant le processus
d'une gestion soutenue du domaine classé. Un bon aménagement de
ces aires protégées nécessite assez de moyens que
malheureusement, l'Etat n'a pas toujours la possibilité de mettre
à la disposition des acteurs d'où leurs prises en compte par des
projets et programmes spécifiques.
Par conséquent, la plupart des forêts sur
lesquelles aucune information n'est disponible actuellement sont celles qui ne
sont pas prises en compte par les projets.
Compte tenu des différentes difficultés
observées dans le processus de gestion de ces aires
protégées et des avantages qu'offrent les nouvelles technologies
spatiales dans ce domaine, nous avons orienté notre recherche sur le
thème :» Utilisation de la
Télédétection et des SIG dans la gestion durable des aires
protégées : cas des forêts classées de
Dogo-Kétou au Bénin `'.
Qu'entend-t-on alors par Télédétection et
Systèmes d'Information Géographique ?
Quelle est leur contribution dans la gestion durable des
forêts classées de Dogo-Kétou ? Ce sont là des
questions auxquelles nous essayerons de donner des réponses
significatives dans le développement de cette étude.
1.2- Contexte 1.2.1- Historique
Au cours de la période précoloniale, les
forêts étaient gérées par les autorités
traditionnelles. Certaines ont été par la suite classées
par l'Administration Coloniale, souvent sans compensation significative pour
les populations. Leurs droits d'usage étaient surtout limités au
ramassage du bois mort, à la coupe de paille et à la cueillette
des fruits.
Au début de leur classement, ces forêts ont
bénéficié des mesures de protection strictes. Mais, du
fait de la faiblesse des moyens humains et matériels de l'Administration
Forestière, l'accroissement démographique et la pauvreté
généralisée des populations à la recherche de
meilleures conditions de vie ; les foréts ont été prises
d'assaut. Elles sont constamment soumises aux actions anthropiques telles que :
les feux de brousse, l'exploitation illégale de bois, la culture
itinérante sur brülis, le pâturage, le braconnage, etc., au
point où aujourd'hui, elles se trouvent dans un état de
dégradation très inquiétant.
L'ampleur du phénomène a entraîné
la prise de conscience de l'Etat Béninois qui justifie l'option de la
nouvelle politique forestière de gestion durable, mettant l'accent sur
la participation des communautés riveraines, seule gage de garantie de
la pérennité du patrimoine écologique national et de la
satisfaction des besoins en produits et services forestiers des
générations présentes et futures.
Cette option est traduite dans les faits par :
· l'élaboration et l'adoption du Plan d'Action
Environnemental en juin 1993 ;
· la promulgation de la loi 93-009 portant Régime
des Forêts en République du Bénin en juillet 1993 ;
· l'adoption d'une nouvelle politique forestière en
novembre 1994 ;
· la prise du décret d'application 96-271 du 2
juillet 1996 de la loi précitée ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement participatif des forêts depuis 1996 ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement des Aires Protégées depuis 2002 ;
· la promulgation de la Loi 2002/16 du 18 octobre 2004
portant régime de la faune au Bénin.
La première expérience en matière de
gestion participative des forêts remonte dans les années
90,
avec l'appui du Projet de Gestion des Ressources Naturelles (PGRN). Elle
s'est
matérialisée par l'élaboration du tout
premier Plan de Gestion Participative des Forêts Classées de
Tchaourou et Toui-Kilibo. Le concept a été ensuite
développé notamment pour les foréts classées de
l'Ouémé Supérieur, de N'Dali, de la Sota, de Goungoun, de
Goroubi, de Pénéssoulou et de Bassila. Dans les années
2000 les forêts classées d'Agoua, des Monts Kouffé et de
Wari-Maro ont aussi bénéficié de leur plan
d'aménagement participatif avec la prise en compte de la dimension
décentralisation, devenue effective depuis 2003. Le concept de gestion
participative forestière a été aussi introduit dans
l'aménagement des plantations domaniales par l'Office National du Bois
(ONAB) qui permet aujourd'hui aux Collectivités Territoriales
Décentralisées, communautés locales, secteur privé
et à l'administration forestière de co-gérer ces
plantations à travers l'élaboration et la mise en oeuvre de plans
d'aménagement de ces foréts plantées.
Le processus d'aménagement des Forêts
Classées Dogo-Kétou a été initié par le
VAF/PGRN en 1997 et a permis de conduire des actions test avec les
communautés locales jusqu'à la clôture du projet en juin
1999. La limitation des activités au strict minimum dans la
période de préparation du PGFTR, c'est-à-dire de 2000
à 2003 correspondant au démarrage effectif de ce programme,
explique la trop longue durée de préparation du PAPF FC/DK. A
partir de l'année 2003, le PGFTR a pris le relais et appuie depuis lors
les communautés villageoises et la commune de Kétou dans
l'aménagement de ces foréts.
1.2.2- Cadre juridique et institutionnel de la gestion
des ressources forestières 1.2.2.1- Politique forestière
nationale
Depuis 1994, le Bénin dispose d'une politique
forestière assortie d'un programme d'actions prioritaires de
développement du secteur forestier. L'objectif global de la politique
forestière nationale est de contribuer à l'amélioration
des conditions de vie des populations du Bénin en favorisant le
développement durable et une gestion rationnelle de ces ressources
naturelles.
Les grandes orientations et priorités de cette politique
forestière se présentent comme
suit :
· promotion de l'adhésion des populations à
la gestion des ressources forestières et au développement des
communautés à la base ;
· gestion rationnelle des ressources forestières
afin de garantir la pérennité du patrimoine forestier ;
· conservation du patrimoine forestier et protection des
ressources fauniques ;
· renforcement du cadre institutionnel et
réorganisation du service forestier.
Ces orientations impliquent:
· une intégration des populations dans la gestion
des ressources forestières pour la lutte contre la pauvreté, le
développement de la foresterie rurale, la création
d'activités génératrices de revenus, l'implication de la
femme et la promotion de l'agroforesterie ;
· l'élaboration et la mise en oeuvre des plans
d'aménagement des foréts pour une exploitation rationnelle des
ressources et une meilleure valorisation des produits forestiers ;
· la promotion du secteur privé au
développement des ressources forestières ;
· la conservation et la protection des ressources
forestières par le maintien d'un taux optimal de couverture
forestière permanente, protection et développement des aires
protégées, contribution à la mise en oeuvre d'une
politique d'aménagement du territoire et de planification de l'espace
rural ;
· le renforcement des capacités d'intervention du
service forestier pour une meilleure intégration de la politique du
développement rural ;
· le respect des textes législatifs du secteur ;
· la mobilisation des moyens financiers nécessaires
au développement du secteur forestier, et ;
· la création d'un cadre de concertation
intersectoriel, la promotion de la participation des ONG et autres structures
d'appui au monde rural.
Les axes stratégiques d'intervention pour le
développement du Secteur sont :
· assurer le maintien des diverses fonctions
environnementales, économiques et sociales des peuplements forestiers
;
· promouvoir de nouvelles filières de valorisation
économique des ressources forestières ;
· rechercher l'efficience dans la gestion du domaine
classé de l'Etat ;
· stabiliser la superficie forestière classée
par le contrôle de son occupation ;
· élargir la base d'approvisionnement du
marché en bois d'oeuvre ;
· assurer un développement durable de la
filière bois d'oeuvre ;
· mieux exercer le contrôle sur la gestion des
ressources par la responsabilisation des acteurs non gouvernementaux ;
· contribuer à la promotion de la foresterie urbaine
pour améliorer l'environnement urbain ;
· renforcer les capacités institutionnelles des
différents acteurs non étatiques.
Afin de permettre à l'administration forestière
d'assurer au mieux ces nouvelles fonctions, celle-ci a fait l'objet de
profondes réformes en vue du renforcement de ses capacités. Au
nombre de ces réformes, on peut citer :
· le nouvel ancrage de l'administration forestière
au MEPN ;
· le passage de la Direction des Forêts et Ressources
Naturelles (DFRN) à la Direction Générale des Forêts
et des Ressources Naturelles (DGFRN).
1.2.2.2- Mission et structure de la DGFRN
Conformément au Décret n° 2006-460 du 07
septembre 2006 portant attributions, organisation et fonctionnement du
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, la
Direction Générale des Forêts et des Ressources Naturelles
(DGFRN) a pour mission d'assurer la gestion durable et rationnelle des
ressources naturelles. A ce titre, elle est chargée de :
· l'élaboration des politiques et
stratégies de l'Etat en matière de gestion durable des
forêts, de la faune et des ressources naturelles ainsi que de la
conservation des zones sensibles et de la restauration des sites
dégradés ;
· le suivi de la mise en oeuvre de la politique, des
stratégies, des plans et de la réglementation en vigueur ;
· la coordination du secteur forestier ;
· la coordination des projets et programmes du secteur
forestier ;
· l'élaboration des stratégies et plans de
valorisation des ressources naturelles ;
· l'élaboration des stratégies et plans de
protection contre toutes les formes de dégradation des
écosystèmes forestiers et de leurs ressources naturelles ;
· l'élaboration des instruments de gestion
forestière ;
· la promotion de la recherche en vue d'une gestion durable
des ressources naturelles ;
· la gestion et le suivi des conventions internationales
relatives à la protection des écosystèmes forestiers et
des ressources forestières et fauniques ;
· l'animation des points focaux nationaux en matière
de gestion des ressources naturelles ;
· l'initiation et la participation à
l'élaboration des textes législatifs et règlementaires
dans les domaines de compétence du Ministère ;
· la constitution et le suivi du domaine forestier de
l'Etat ;
· la mobilisation du financement durable pour le secteur
forestier ;
· l'appui aux Directions Départementales de
l'Environnement et de la Protection de la Nature (DDEPN) dans la mise en oeuvre
de leurs compétences relatives à la protection et à la
gestion durable des forêts et ressources naturelles.
Pour accomplir sa mission, la Direction Générale
des Forêts et des Ressources Naturelles (DGFRN) est organisée au
niveau central de la manière suivante :
· une Direction des Politiques, du Suivi et du
Contrôle de l'Exploitation Forestière (DPCEF) ;
· une Direction de la Conservation et de la Promotion des
Ressources Naturelles (DCPRN) ;
· une Direction des Services de l'Intendance (DSI).
Au niveau départemental, la DGFRN est
représentée par des services déconcentrés
dénommés Inspections Forestières (I.F) chargées de
la mise en oeuvre des politiques et stratégies du sous secteur
forestier.
Le cadre institutionnel de cogestion des forêts
classées de Dogo-Kétou par l'administration forestière se
présente comme suit :
Direction des Politiques, du
Suivi et du Contrôle
de
l'Exploitation Forestière
(DPCEF)
Unités
d'Aménagement
(UA)
Cellule Technique
d'Aménagement
Forestier
(CTAF)
Direction Générale des Forêts et Ressources
Naturelles (DGFRN)
Sections Communales
de l'Environnement et
de la
Protection de la
Nature (SCEPN)
Cantonnement
Forestier
Postes
Environnementaux
et Forestiers (PEF)
Direction de la Conservation et
de la Promotion des
Ressources
Naturelles (DCPRN)
Inspection Forestière (I.F)
Sections
Communales de
l'Environnement et
de la
Protection de
la Nature (SCEPN)
Cantonnement
Forestier
Postes
Environnementaux
et Forestiers (PEF)
Direction des Services de
l'Intendance (DSI)
Figure 1: Cadre institutionnel de cogestion des
forêts classées de Dogo-Kétou au niveau
de
l'administration forestière
Au niveau des communes et de certains arrondissements et
villages, se trouvent les Cantonnements Forestiers, les Sections Communales de
l'Environnement et de la Protection de la Nature et les Postes Environnementaux
et Forestiers.
Par ailleurs, pour mener à bien certaines actions
spécifiques, la Direction Générale des Forêts et des
Ressources Naturelles s'est dotée d'un certain nombre de projets ou
programmes à autonomie de gestion.
1.2.2.3- Mission des Communes
Les textes de lois sur la décentralisation
confèrent certaines prérogatives aux Communes en matière
de protection des ressources naturelles, notamment forêts, sols, faunes,
ressources hydrauliques, nappes phréatiques et contribuent à leur
meilleure utilisation (art. 94). Les communes veillent à une gestion
durable de ces ressources.
1.2.2.4- Conventions internationales et autres
arrangements internationaux auxquels le Bénin a
adhéré
Le Bénin a ratifié un certain nombre de
conventions internationales se rapportant à la conservation des
ressources forestières. Il s'agit de :
· la convention sur la diversité biologique
(convention de Rio 1992) ;
· la convention sur la lutte contre la
désertification (juin 1994) ;
· la convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore menacées d'extinction (convention de
Washington, 1973) ;
· la convention sur la conservation des espèces
migratrices appartenant à la faune sauvage (Convention de Bonn, 1979)
;
· la convention relative aux zones humides d'importance
internationale,
particulièrement comme habitats des oiseaux
(convention de Ramsar, 1971) ;
· la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC) (New-York 1992) et le protocole de Kyoto (1997).
1.2.3- Programme de gestion des forêts et terroirs
riverains (PGFTR) 1.2.3.1- Approche de mise en oeuvre
Le Programme de Gestion des Forêts et Terroirs Riverains
(PGFTR) est un programme
d'appui à l'Administration Forestière
qui intègre les objectifs de la politique nationale
forestière
afin de l'accomplir ou d'en faciliter l'accomplissement. Le PGFTR vise
à
promouvoir la gestion socialement, techniquement et
économiquement viable des ressources naturelles et des terroirs par
l'Administration Forestière dans un cadre institutionnel renforcé
en partenariat avec les Collectivités décentralisées.
L'objectif global du PGFTR est de promouvoir la gestion des
ressources naturelles et des terroirs par les communautés avec l'appui
d'un cadre institutionnel renforcé.
De cet objectif global découlent les objectifs
spécifiques suivants :
· assurer simultanément le développement
économique et la gestion viable à long terme des ressources
naturelles ;
· piloter les filières des produits forestiers par
l'incitation d'outils de gestion économiques et fiscaux ;
· renforcer le cadre institutionnel de l'administration
forestière dans la perspective de son recentrage sur ses fonctions
régaliennes ;
· améliorer le rendement de la production agricole
dans les zones de culture des forêts classées et dans les terroirs
riverains;
· appuyer le développement du secteur privé
en attirant les investissements privés dans les entreprises
forestières durables ;
· améliorer les conditions de productions et
d'utilisation du bois énergie ;
· diversifier les sources d'énergie domestique
· évaluer et suivre l'impact environnemental du
Programme.
La stratégie du Programme de Gestion des Forêts
et Terroirs Riverains est basée sur l'implication et la
responsabilisation des populations, des collectivités
décentralisées et des autres acteurs du secteur privé dans
la gestion rationnelle et soutenue des ressources naturelles.
A l'opposé des unités de projets, le PGFTR
fonctionne sur appui budgétaire sur la base d'un Cadre de Dépense
à Moyen Terme (CDMT) préalablement établi. De ce CDMT un
cadre de références est élaboré et a permis de
bâtir un plan d'opération. Le PGFTR étant la composante
forestière du Programme d'Appui à la Réduction de la
Pauvreté suit une programmation tri-annuelle. Cette innovation permet
d'assurer un cadre institutionnel pérenne de gestion des ressources
forestières et d'éviter les effets pervers des
après-projets souvent mal maîtrisés et très
préjudiciables pour les acquis des projets.
1.3- Problématique
Depuis l'avènement de la Conférence des Nations
Unies sur l'Environnement et le
Développement (CNUED, 1992),
plusieurs efforts sont faits dans les pays en voie de
développement pour lutter contre la dégradation
de l'environnement. Cette dégradation quiévolue au
gré des conditions bioclimatiques et de l'action humaine est toujours
inquiétante
dans certains pays sous développés (ENONZAN,
2007). L'aménagement participatif de ces aires protégées
constitue l'un des meilleurs moyens pour la conservation des ressources
naturelles. Cette gestion de la forét doit d'une part, passer par la
surveillance du déboisement de sources naturelles (feux et infestations)
ou humaines (coupes à blanc, brûlis, expansion de l'agriculture),
la surveillance de la santé et de la croissance pour la conservation et
l'exploitation commerciale. D'autre part, elle doit prendre en compte les
nouvelles technologies de la géoinformation. Avec le taux de croissance
élevé de la population et l'importance particulière que
revêt la forêt dans le vécu quotidien des peuples (les
ressources forestières sont convoitées par toutes les principales
couches de la société), certaines aires protégées
sont menacées de disparition. Les systèmes traditionnels de
gestion des ressources se révèlent impuissantes face à la
délicatesse de la situation (amenuisement drastique des ressources en
contraste avec le besoin vertigineux des populations). Les rotations des
jachères deviennent de plus en plus courtes, les sols sont de moins en
moins fertiles, les défrichements pour l'agriculture s'étendent
sur de plus grande superficie, le surpâturage se développe, tandis
que les besoins en bois d'énergie se font de plus en plus sentir. Au
Bénin, à la fin des années 90, les besoins en bois
étaient sommairement estimés à 10.900.000 m3 et
la consommation de bois d'oeuvre à 112.000 m3 de grumes/an
face à une disponibilité évaluée à 652.000
m3 de grumes/an (PBF-II, 2006).
Le département du plateau dispose d'un bon nombre de
forêts classées à savoir les forêts classées
de Kétou, Dogo, Itchede, Toffo et Sakété. La plupart
d'entre elles constituent d'important bassin d'approvisionnement en bois de feu
pour les villes environnantes. Ces formations forestières qui en 1990
représentaient 44% de la superficie totale du territoire national avec
4.923.000 ha, sont passées en 1995, à 4.625.000 ha ; soit une
diminution de 298.000 ha en cinq ans (FAO, 1997). Vue cette allure, une
estimation de régression de 1995 à nos jours serait ascendante
car la pression démographique est grandissante. Cette situation
constitue d'une manière ou d'une autre, un grand souci pour les
autorités en charges des forêts qui sont à la recherche de
voies et moyens pour ralentir le phénomène. Cette
régression du couvert végétal est liée
principalement aux activités anthropiques comme le
défrichement
anarchique, la surexploitation des ressources
forestières, le surpâturage et les feux de brousse, etc.
Quelles sont alors les mesures prises par les
différents acteurs pour ralentir cette régression ? Conscients
des graves conséquences de la dégradation des foréts sur
l'environnement et sur le développement socio-économique du pays,
les différentes mesures prises doivent être revues et
combinées avec les nouvelles technologies spatiales que sont la
télédétection et les SIG pour une gestion durable des
ressources forestières.
Les forêts classées de Dogo-Kétou, bien
qu'elles soient prises en compte par le programme (National) de Gestion des
Forêts et Terroirs Riverains (PGFTR), leur mode de gestion est
confrontée à certains problèmes au nombre desquels on peut
citer :
> recherche effrénée des bois d'énergie
;
> disparition de certaines espèces
végétales (Sélection des essences reconnues comme
meilleures pour fournir du charbon de bois) ;
> utilisation anarchique des terres pour des fins agricoles
;
> installation anarchique des fours traditionnels de
carbonisation ;
> absence d'une base de données numérique
relative aux forêts ;
? non disponibilité d'un plan d'aménagement.
Quels sont alors les modes actuels de gestion de ces deux
forêts mitoyennes? Et quelles sont leurs conséquences actuelles
sur lesdites forêts.
1.4- Objectifs
1.4.1- Objectif général
L'objectif général de notre travail est de
contribuer à la valorisation de ces deux forêts, en proposant un
système de gestion et de conservation des ressources naturelles aux
décideurs pour un développement durable.
1.4.2- Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques qui sous-tendent notre
recherche sont :
· mettre en place une base de données relationnelle
sur lesdites forêts ;
· évaluer la dynamique des forêts de 1986
à 2000;
· identifier les zones favorables pour le
développement de l'agroforesterie.
· proposer des zones propices à l'utilisation des
fours améliorés de carbonisation ;
1.5- Présentation de la zone d'étude 1.5.1-
Milieux physiques
La Commune de Kétou est située à
l'extrémité nord du département du Plateau entre les
latitudes 7°10 et 7°41' 17" Nord d'une part et les longitudes
2°24'24" et 2°47'40" Est d'autre part (IGN et CENATEL,1963). Elle
couvre une superficie de 1.775 Km2 (RGPH, 2002), soit 1,55% du
territoire national et 54,38% du département du Plateau. Elle est
limitée au Nord par la Commune de Savè au Sud par la Commune de
Pobè, à l'Ouest par les communes de Ouinhi et de Zangnanado et
à l'Est par la République fédérale du
Nigéria. Ce positionnement de la commune fait d'elle une zone
stratégique qui constitue une potentialité pour des
échanges commerciaux nationaux (avec les communes limitrophes) et
internationaux (avec le Nigéria) facteurs importants de
développement de la commune.
Kétou fait partie de la zone sanitaire Pobè,
Kétou, Adja-Ouèrè. Elle est accessible par une route
carrossable permanente globalement en bon état et se trouve à 108
km de Porto-Novo. La Commune est divisée en six (06) arrondissements que
sont : Adakplamè, Idigny, Kétou, Kpankou, Odomèta, et
Okpomèta. Ces arrondissements sont subdivisés en 28 villages et
10 quartiers de ville. Le chef-lieu de la Commune est Kétou
située à 138 km de Cotonou, capitale économique du
Bénin.
Le complexe forestier de Dogo-Kétou est localisé
au Nord-Est de la commune de Kétou (Département du Plateau) entre
7°23' et 7°41' de latitude Nord et 2°22' et 2°41' de
longitude Est. Il est essentiellement constitué de deux blocs forestiers
et s'étend sur une superficie de 42.850 ha répartie comme suit :
11.000 ha pour la forêt classée de Kétou et 31.850 ha pour
la forêt classée de Dogo. Celles-ci ont été
érigées en forêts classées par les
arrêtés respectifs n° 675 SE du27 janvier 1955 et n°
2026 SE du 2 avril 1955.
Figure 2: Situation de la zone d'étude
1.5.1.1- Climat
La commune de Kétou, jouit d'un climat de type tropical
à régime pluviométrique bimodal à deux nuances (du
Zou moyen et des plateaux du Sud-Est) caractérisé par deux (2)
saisons pluvieuses qui alternent avec deux (2) saisons sèches :
- une grande saison des pluies (Mars à Juillet) et une
petite saison sèche (Août) - une petite saison des pluies
(Septembre à Octobre) et une grande saison sèche (Novembre
à Février).
Pour montrer la répartition de la pluie dans la commune de
Kétou et analyser son impact sur le couvert végétal, nous
avons pris les données pluviométriques sur 10 ans allant de 1986
à 1995. Le tableau ci-dessous nous renseigne sur celles-ci.
Tableau I: Données pluviométriques de la
commune de Kétou de 1986 à 1995
Mois Années
|
Jan
|
Fév
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Total
|
1986
|
0
|
42
|
36
|
107
|
111
|
161
|
184
|
81
|
98
|
128
|
7
|
0
|
955
|
1987
|
1
|
21
|
105
|
70
|
141
|
83
|
48
|
218
|
286
|
117
|
0
|
6
|
1096
|
1988
|
7
|
40
|
59
|
168
|
158
|
249
|
251
|
116
|
234
|
100
|
3
|
40
|
1425
|
1989
|
0
|
1
|
135
|
61
|
139
|
280
|
149
|
155
|
122
|
134
|
2
|
0
|
1178
|
1990
|
5
|
17
|
26
|
152
|
87
|
71
|
242
|
5
|
167
|
81
|
6
|
117
|
976
|
1991
|
2
|
91
|
50
|
146
|
207
|
120
|
130
|
80
|
155
|
95
|
0
|
0
|
1076
|
1992
|
0
|
0
|
16
|
111
|
174
|
146
|
14
|
18
|
207
|
92
|
28
|
1
|
807
|
1993
|
0
|
29
|
15
|
113
|
125
|
219
|
80
|
82
|
183
|
32
|
35
|
29
|
942
|
1994
|
6
|
0
|
42
|
121
|
117
|
48
|
-112
|
0
|
157
|
0
|
0
|
0
|
349
|
1995
|
0
|
9
|
82
|
123
|
100
|
176
|
-80
|
0
|
233
|
104
|
19
|
37
|
803
|
Source : FAO, juillet 2000
A partir de ces données, le diagramme de la
répartition des pluies sur cette période a été
réalisé dans Microsoft Excel.
Figure 3: Diagramme de la répartition des pluies
sur la période 1986-1995 dans la commune de
Kétou
Ce diagramme montre le total annuel des précipitations sur
une décennie dans la commune de Kétou. La lecture de ce diagramme
montre que la quantité d'eau tombée de 1986 à 1995 sans
compter l'année 1994, a été supérieure à 800
mm d'eau (bien favorable pour la culture du palmier à huile) et celle de
1994 est de 379 mm. L'année 1994, a donc été
l'année qui a enregistré moins de pluie au cours de cette
période. Le diagramme donne une courbe de tendance descendante. Ceci
montre que la quantité d'eau tombée sur cette commune durant
cette période a diminué. Cette diminution peut être
expliquée par le changement climatique observé dans le monde
entier ces dernières décennies. Ce qui agit d'une manière
ou d'une autre sur le couvert végétal.
1.5.1.2- Relief
Le relief est constitué de plateaux de faible altitude
(entre 100 et 200 m) caractérisé en certains endroits par des
dépressions plus ou moins prononcées.
Ce plateau correspond à la partie septentrionale du
bassin sédimentaire côtier béninois (continental terminal)
qui entre en contact avec le socle cristallin (surtout migmatite) par un front
de côte de 250 m d'altitude. Ce plateau est encadré par des
séries de hauteurs au nord (le front sus-cité), au Nord-Est les
collines d'Illikimou et d'Adékambi (200 m) et au Sud-Ouest l'escarpement
de faille de direction SO-NE et les sommets d'Adakplamè (286 m). Ce
plateau relativement peu élevé est incliné vers le sud
passant de 100 m à Kétou à 60 m à
Odomèta.
1.5.1.3- Géologie et sol
On rencontre deux types de sols. Il s'agit des sols sur
sédiment meuble argilo-sableux du Continental Terminal (sols
ferralitiques faiblement désaturés) dont les teneurs en
argile s'élèvent avec la profondeur. La capacité de
rétention en eau est faible et le drainage parfait. La teneur en
matière organique peut atteindre 5 % sous forêt et moins 1% sous
cultures intensives. Ces sols, excellents supports culturaux se rencontrent
dans les villages d'Adakplamè, Aguigadji, Agonlikpahou, Dogo, etc.
Le deuxième type de sol est constitué par
les sols ferrugineux tropicaux et occupent une petite
superficie. Ils sont plus ou moins concrétionnés et moins profond
que les sols ferralitiques mais ont des horizons très
différentiés sur plus de 2 m d'épaisseur. Les horizons
superficiels ont une texture habituellement sableuse ou sablo-argileuse avec
une nette prédominance de la kaolinite dans la fraction argileuse de ces
sols. Très adapté aux cultures vivrières traditionnelles,
dans l'arrondissement d'Adakplamè on rencontre ce type de sols dans le
village Ewè.
1.5.1.4- Hydrographie
Le réseau hydrographique est peu dense, avec comme
composantes le fleuve Ouémé qui longe la Commune et servant de
frontière Ouest ; quelques rivières et cours d'eau dont certains
sont à régime permanent (Dogo, Orougbé, Illikimou,
etc.).
1.5.1.5- Végétation
La végétation est constituée d'une
mosaïque de formations forestières allant des galeries
forestières aux savanes arborées et arbustives. Cette
dernière couvre une superficie estimée à 47 000 hectares.
On y distingue :
- les forêts classées de Kétou et de Dogo ou
Guézou ;
- la forét sacrée d'Adakplamè ;
- des lambeaux de forêts par endroit
(forêts-sacrées, forêts-galeries et d'autres îlots
forestiers) viennent compléter ce tableau sur la
végétation. Toutes ces forêts, bien qu'elles ne soient pas
classées sont des aires entièrement protégées par
les populations. On les retrouve un peu partout à Idigny, Omou,
Ewè, Efféoutè, Illadji, etc.
1.5.2-Milieux humains
1.5.2.1- Historique du peuplement
Le processus de mise en place des principaux groupes
socio-culturels est fort complexe. En réalité, le site de
Kétou était la propriété des gens appartenant
à la grande aire culturelle ADJATADO. Ce sont eux, chefs de terre, qui
ont accueilli les nouveaux migrants d'origine Yoruba ou Nagot venus
d'Ifè à l'Est. Cette migration très ancienne (XIIè
- XIIIè siècle) s'est
stabilisée vers les années 1900. Ils ont
créé le royaume de Kétou jusque dans le Hollidjê,
oüexistaient d'anciens noyaux pré-yoruba, relativement
indépendants.
Un second courant provenant de l'éclatement du noyau
initial d'Ilè-Ifè est soldé par la création des
chefferies d'Idigny, Towè et Odomèta.
Le dernier mouvement intéresse les Mahi fuyant les
armées danxoméennes et qui ont créé les chefferies
de Kpankou, Adakplamè, Agonli-Kpahou, Ewè, Aguigadji, etc. On
comprend alors aujourd'hui la complexité de ce peuplement qui donne les
yoruba, les Fon, les Mahi et les Holli répartis en six (06)
arrondissements : Kétou, Kpankou, Odomèta, Okpomèta,
Idigny et Adakplamè avec 38 villages dont dix (10) quartiers de
ville.
1.5.3.2- Dynamique démographique
La population de la commune de Kétou est passée
de 63.079 habitants à 100.499 habitants, soit un taux d'accroissement
intercensitaire de 4,77 %. Et un taux d'accroissement relatif de 59,32 % en dix
ans (1992 à 2002). L'indice de « poussée
démographique » (1,58) est le plus fort du département du
Plateau. Les populations vivant dans les terroirs riverains des forêts
classées de Dogo-Kétou sont estimés à
80.712 habitants (Atlas monographique des communes, 2002). On y rencontre
principalement les différents groupes socio-culturels à savoir :
les Nagots, les Holli, les Mahi, les Fon et les Peulhs. Ces différents
groupes socioculturels pratiquent diverses réligions telles que : la
réligion catholique, traditionnelle, protestante, musulmane et
autres.
1.5.4-Situation économique de la yille
Comme activités qui se développent nous avons :
l'agriculture, l'élevage, le commerce, l'artisanat, l'exploitation
forestière, le tourisme et l'hôtellerie puis le transport et la
communication. .etc. Parmi celles-ci, le commerce occupe une place importante
grâce à la forte production agricole qu'offre la zone, à la
l'existence de la route inter-Etat (Pobè-KétouIllara) et à
la proximité du Nigéria.
Quant à l'exploitation forestière, elle est
pratiquée anarchiquement dans la commune au mépris de la
réglementation forestière en vigueur dans le pays. Elle porte
surtout sur le bois d'énergie et la carbonisation qui sont
principalement destinés à approvisionner la ville de Porto-Novo
et ses environs.
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 3.1- Points des
documents consultés
Dans le but d'atteindre les objectifs fixés dans cette
présente étude, des consultations documentaires dans certains
centres documentaires, bibliothèques et sur des sites internet ont
été effectuées. Ceci nous a permis d'apprécier la
réflexion de certains auteurs et chercheurs sur la gestion des aires
protégées.
Notre recherche documentaire est focalisée sur les
ouvrages généraux qui ont traité de la gestion des aires
protégées et sur les travaux spécifiques ayant
abordé certains aspects de la gestion forestière.
> Diatta, M. 2007 : « Application de la
Télédétection et des Systèmes d'Information
Géographique à la gestion des forêts classées du
Sénégal : cas de la forêt de Thiès » ;
mémoire de fin de formation en DESS ; RECTAS, OAU Campus.
Ilé-Ifè, Nigéria, 99 p.
Selon l'auteur de ce document, les foréts classées
du Sénégal sont confrontées à plusieurs
problèmes. Ces derniers peuvent être résolus par
l'application des méthodes de gestion axées sur l'utilisation de
la Télédétection et des SIG. Par la
télédétection et les techniques de SIG, il a
effectué des traitements numériques d'images et des analyses
spatiales qui ont permis d'aboutir aux résultats visés par son
étude.
> Zinsou J-E. 2008 : << Détermination
d'un site propice à l'implantation d'une réserve de faune dans le
sud du Bénin par la Géoinformation » ;
mémoire de fin de formation en DESS, RECTAS, OAU Campus.
Ilé-Ifè, Nigéria, 56 p.
Dans ce document, l'auteur a démontré comment les
techniques de SIG peuvent permettre de déterminer un site favorable
à l'implantation d'une réserve de faune dans le sud du
Bénin. Il s'est basé sur une démarche centrée sur
l'intégration de la gestion de l'information à
référence spatiale.
> Ndiaye, I. 2009 : << Analyse de la dynamique
de l'occupation du sol et des feux de brousse dans le centre du Benin
», mémoire de fin de formation en DESS ; RECTAS, OAU Campus.
Ilé-Ifè, Nigéria, 75 p.
Selon l'auteur de ce document, l'analyse de la dynamique de
l'occupation du sol et des feux de brousse peut être faite en utilisant
les images satellitaires. Il a donc utilisé dans son travail
les images Landsat TM de 1986 et ETM + de 2000 (30 m de
résolution) combinées à celle de NigeriaSat-1 de 2006 (32
m de résolution) et les données de MODIS (Sur les points de feux)
de la période 2000 à 2009. Sa démarche
méthodologique a reposé sur l'utilisation des données de
la télédétection pour une connaissance spatiale et la
cartographie des unités de l'occupation du sol.
> DGFRN, 2009 : « Stratégie Nationale de
mise en place des Marchés Ruraux de bois-énergie au
Bénin », Rapport technique, PBFII, 76 p.
Dans ce document, nous avons eu un ensemble de détails sur
les différents problèmes auxquels sont confrontées
certaines foréts classées du Bénin, surtout nos deux
foréts d'étude. Celles de Dogo et de Kétou qui sont
confrontées à un problème crucial de carbonisation
incontrôlée dans l'ensemble.
Selon l'auteur du document, `' sauf dans le département de
l'Alibori où elle est encore timide, la carbonisation a gagné
toutes les contrées et n'épargne guère le domaine
classé de l'Etat qui était jusque là « craint »
(le cas des forêts classées de Dogo-Kétou étant
assez criard). Comme exploitation forestière, (bois d'oeuvre), la
carbonisation (par les professionnels) procède par
l'écrémage des essences reconnues comme ayant un fort pouvoir
calorifique. Plus grave, ces essences sont prélevées à
l'état vert et à l'opposé de l'exploitation du bois
d'oeuvre, la carbonisation est plus dévastatrice, car prélevant
des diamètres plus petits donc un nombre de sujets plus important
à la fois et à n'importe quelle période de l'année
sans tenir compte de la nécessité de permettre aux arbres de
régénérer.
A travers ces travaux, les auteurs mettent l'accent sur
comment par la télédétection et les SIG, l'on peut suivre
la dynamique et faire face aux problèmes auxquels la gestion des aires
protégées est confrontée actuellement dans les pays
africains.
Nos recherches nous ont permis d'aborder dans le
développement de ce thème, les différents aspects qui
n'ont pas été abordés dans ces différents travaux
consultés et qui sont particuliers à notre zone
d'étude.
3.2- Définition de concepts
(i) La télédétection
désigne, dans son acception la plus large, la mesure ou l'acquisition
d'informations sur un objet ou un phénomène, par
l'intermédiaire d'un instrument de mesure n'ayant pas de contact avec
l'objet étudié. C'est l'utilisation à distance (par
exemple, d'un avion, d'un engin spatial, d'un satellite ou encore
d'un bateau) de n'importe quel type d'instrument permettant
l'acquisition d'informations sur l'environnement. (Wikipédia).
(ii) Importance de la télédétection
dans la gestion forestière
La gestion forestière passe avant tout par l'inventaire
et la cartographie du domaine forestier. Pour le suivi de la dynamique
forestière, l'utilité de la télédétection
s'impose car elle permet le suivi continu de la dynamique de la forét
à travers la détection des différentes modifications
forestières dues aux facteurs naturels et anthropiques (feux de
brousses, coupes, reboisements etc.) par l'utilisation des images
satellitaires. Ces images satellitaires permettent une vision globale sur le
domaine forestier et grâce à elles, on peut détecter les
modes d'occupation du sol des unités d'aménagement composant la
forét d'une part et d'autre part, l'état de santé du
peuplement végétal.
(iii) Les Systèmes d'Information
Géographique (SIG)
Le Système d'Information Géographique (SIG)
est un ensemble d'éléments constitués de
données à références spatiales, de logiciels et
d'équipements informatiques gérés par un personnel
qualifié capable de :
· Rassembler ;
· Organiser ;
· Stocker ;
· mettre à jour ;
· gérer ;
· analyser ;
· et de présenter des informations localisées
géographiquement dans le but d'aider à la prise de
décision.
(iv) Quel est le but et la fonctionnalité du SIG
?
Destiné à l'analyse des données spatiales,
le SIG fait appel à deux (2) fonctions
principales à savoir : la superposition des cartes et la
conception des modèles.
(v) En quoi consistent ces deux fonctions ?
- La superposition des cartes consiste à dresser une
carte de synthèse à partir de diverses cartes de base relatives
aux caractéristiques du milieu. Elle permet de déterminer les
contraintes écologiques et/ou les aptitudes à tel ou tel usage,
en fonction des potentialités et des vulnérabilités du
milieu.
- Un modèle est une représentation
simplifiée d'aspects ou situations du monde réel. On peut avoir
plusieurs types de modèles :
a. Modèles descriptifs qui caractérisent le monde
réel
(Ex : carte ou bases de données géographiques)
b. Modèles prédictifs qui sont utilisés
pour indiquer ce qui pourrait se passer si certaines conditions sont
créées.
c. Modèles de décisions qui sont pour
suggérer certaines actions à entreprendre en réponse
à des situations données.
Les modèles de décision sont souvent à la
fois descriptifs et prédictifs. Ce qui constitue les bases d'un
système d'aide à la décision.
Les modèles constituent la manière la plus
élaborée d'appréhender l'état des ressources et de
l'environnement.
(vi) Base de données
Une base de données est un ensemble organisé de
données mémorisées sur des supports accessibles par un
ordinateur pour satisfaire simultanément plusieurs utilisateurs de
façon sélective et en un temps très court. (Toko, 2009)
(vii) Aires protégées
L'expression `' Aires protégées»
désigne des espaces bénéficiant des mesures
spéciales de protection et de gestion de la faune et comprenant, en
particulier les réserves naturelles
intégrales, les parcs nationaux, les réserves de
faunes, les réserves spéciales ou sanctuaires de faune et les
zones cynégétiques (Loi N°2002-16 du 18 Octobre 2004,
portant régime de la faune en République du Bénin).
(viii) Forêt classée
Les foréts classées sont celles soumises
à un régime restrictif de l'exercice des droits d'usage des
individus et des collectivités après accomplissement d'une
procédure de classement telle qu'elle est dans la présente Loi
(Loi N° 93-009 du 02 Juillet 1993, portant régime des forêts
en République du Bénin).
(ix) Analyse des systèmes de production et de
gestion du bois d'oeuvre
Les systèmes de production et de gestion des ressources de
bois-énergie varient en fonction des régions
agro-forestières du pays. On peut subdiviser le Bénin en trois
régions suivant le système de production et des parties prenantes
: la région méridionale couvrant les départements de
l'Atlantique, du Mono, du Couffo, de l'Ouémé, du Plateau et
jusqu'à la hauteur de la ville d'Abomey dans le zou, la région
centrale partant de la latitude d'Abomey (PBFII, 2009)
- Cas du bois de feu
Il existe trois (3) modes de production de bois de feu suivant
les sources suivantes :
A- Les défrichements agricoles
B- Les forêts naturelles
C- Les plantations forestières ou agroforesteries
A- Bois de feu issus de défrichements
agricoles
Les défrichements agricoles sont la principale source de
production de bois de feu pour l'approvisionnement des ménages ruraux et
des centres urbains. Il s'agit de l'exploitation du bois mort par le feu et la
hache ou la machette lors des opérations de défrichements
agricoles.
B- Bois de feu issus de forêts
naturelles
Il s'agit ici des foréts du domaine
protégé ou du domaine classé. Le mode de production
du
bois de feu le plus couramment utilisé dans les forêts naturelles
consiste à exploiter le
bois mort ou les rémanents d'exploitation
forestières. Cette activité conforme à la
législation forestière en vigueur correspond à la
jouissance du droit d'usage des populations locales et riveraines des
forêts.
C- Bois de feu issus de plantations forestières ou
agroforesteries
C'est un système de production de bois de feu pour le
marché. Il s'observe notamment dans la partie méridionale du
Bénin autour de la grande agglomération urbaine formée par
Abomey-Calavi, Cotonou et Porto-Novo. Il est constitué d'une part de
l'ensemble des plantations domaniales d'environ 20.000 ha dont plus de 15.000
ha de futaie de teck et de 3.500 ha de taillis d'acacia
auriculiformis, et d'autre part de plantations rurales.
CHAPITRE III- MATERIEL ET METHODES 3.1-
Matériel
Le matériel utilisé dans le cadre de ce projet est
composé de données planimétriques, satellitaires,
tabulaires, botaniques et d'outils informatiques.
3.1.1- Données
Comme données nous avons utilisé :
+ Base de données administratives du Bénin au
1/200.000 en fichier de forme, IGN 1963 ; + Feuille topographique
nb_31_20_21.tif de zangnanado au 1/200000, IGN 1955 ;
+ Données RSTM 37_11.tif sur les foréts
d'étude ;
+ Les données attributaires sur les espèces
floristiques et animales desdites forêts.
+ Les images satellitaires Landsat utilisées ont
été obtenues à partir du site web
ftp:/ftp.glcf.umiacs.umd/glcf/Landsat de « Global Land Cover
Facility » `GLCF'.
- Image satellitaire (Landsat 5) TM du 13 Janvier 1986 couvrant
la zone d'étude ;
- Image satellitaire (Landsat 7) ETM + du 13 Décembre
2000 couvrant la zone d'étude.
3.1.2- Outils informatiques
Les outils informatiques utilisés dans ce travail sont
:
+ Ordinateur portable Compaq de 3 GB de RAM, disque dur de 320
Giga Octets;
+ ENVI 3.4 et ARCGIS 9.3, pour les traitements numériques,
la numérisation, les analyses des changements et pour la visualisation
;
+ Microsoft ACCESS 2007 pour la conception du modèle de la
base de données ; + Microsoft Office pour la réalisation des
graphiques, saisie du mémoire ;
+ L'imprimante DESKJET F2483 pour l'impression du document
final.
3.2- Méthodes
Elle consiste à exposer les différentes
opérations à effectuer pour aboutir aux résultats
attendus. Celle que nous avons adoptée tourne autour des points suivants
:
3.2.1- Organigramme méthodologique
Il permet d'illustrer les différentes procédures
à suivre dans l'élaboration de notre étude.
Cecipour permettre de voir les relations entre les diverses
opérations à mener.
ENVI
Landsat TM 1986
Landsat ETM + 2000
Images compressées
Décompression des
bandes avec WINRAR
Importation des bandes
dans ENVI
Composition colorée
Extraction de la zone
d'étude
Classification
Vectorisation
Couches topographiques du Bénin shapefile
Données SRTM
Importation dans ArcGis
Création de couches dans
ArcCatalog
Génération du MNT
Extraction des couches à utiliser :
végétation, cours d'eau etc....
Génération des pentes
Numérisation
Base de Données
Requêtes Spatiales
Analyses
Production de cartes
ArcGis
Figure 4: Organigramme méthodologique
27
3.2.2- Chronogramme des activités
Tableau II: Chronogramme des activités
3.2.3- Conception et création de la base de
données
La base de données est le coeur du système
d'information. La création de cette dernière passe par sa
conception et exige une démarche bien ordonnée qui fait appel
à des modèles pour représenter les objets, les relations
existantes entre les objets avec des règles bien définies.
Phase de
construction ou
de
création
Phase de modélisation ou de conception
FORETS CLASSEES DE DOGO-KETOU
Elaboration du modèle Entités - Attributs
Modèle physique
Passage au modèle
relationnel
Base de
Données
Niveau logique
Niveau conceptuel
Niveau physique
Figure 5: Phases de conception et de création
d'une Base de Données Relationnelle
3.2.3.1- Conception de la Base de Données
relationnelle
La modélisation se réalise en trois étapes
principales correspondant à trois niveaux d'abstraction
différents : niveau conceptuel, niveau relationnel et niveau
physique.
3.2.3.1.1- Le niveau conceptuel
La phase conceptuelle ou modélisation conceptuelle est la
phase fondamentale de la conception de la Base de Données. Elle permet
de déterminer le contenu de la Base de Données et de
définir la nature des relations entre les concepts principaux que sont
les entités et les relations.
Une entité est définie comme un
objet ou un élément pour lequel l'on souhaite conserver des
informations. Elle est caractérisée par un nom et des attributs.
Pour notre étude, les entités dégagées sont : les
forestiers ; les foréts, les populations, les pistes, l'hydrographie et
les produits forestiers.
Une relation représente le lien qui
existe entre deux ou plusieurs entités. Elle est souvent
caractérisée par un nom qui est généralement un
verbe.
Figure 6: Schéma conceptuel
3.2.3.1.2- Le niveau logique relationnel
Dans la phase logique relationnelle, les entités du
schéma conceptuel sont transformées en tableaux à deux
dimensions. Chaque entité possède un identifiant ou clé
(c'est un attribut ou un ensemble d'attributs permettant de déterminer
une et une seule entité à l'intérieur de l'ensemble).
Toute entité devient une table dans laquelle les attributs deviennent
des colonnes. Cette phase s'appuie sur trois concepts fondamentaux à
savoir : le domaine, l'attribut et la table.
Le Domaine est un ensemble de valeurs
défini en extension ou en intension.
L'Attribut est la colonne qui contient un
ensemble de valeurs d'un domaine.
La Table est une relation à deux
dimensions.
N° matricule Nom
Id Pistes
N° matricule
Id Pistes
N° matricule
Nom
Forestiers
Prénom Date de prise fonction
Sensibilisation
Pistes
Longueur
Traversée
Gestion
N° de classement
N° de classement
N° Village
Importance
N° Village Nom
N° de classement
N° Village
Ordre Importance
N° de classement
Populations
Exploitation
Prénoms
Nom
Drainage
Id_Prdts f
Superficie Projet de gestion
Activités
Débit
Id Hydrographie
Forêts
Hydrographie
Nom
Id Produits forestiers Nom
Nature
Produits forestiers
état
Id Hydrographie
Forestiers
Type
Figure 7: Traduction du schéma conceptuel en
schéma logique relationnel
3.2.3.1.3- Le niveau physique
La phase physique est l'étape de la réalisation de
tout ce qui précède dans l'ordinateur. Elle est
réalisée grâce au logiciel Access où les tables sont
créées pour chaque entité de la base de données
ainsi que l'enregistrement des données attributaires. On passe
après à la liaison de ces tables pour mieux opérer les
requêtes.
Figure 8: Schéma physique de la
conception
3.2.4- Décompression des images
Ouvrir le fichier de l'image compressée. Cliquer droit sur
chacune des bandes et prendre `'Extract to». Les images par bande se
décompressent.
3.2.5- Importation des bandes des images dans ENVI
Il faut d'abord créer un répertoire pour les images
à utiliser. Les bandes sont importées une à une dans ENVI
4.3 par la procédure ci-dessous :
Lancer ENVI 4.3, File / Open image file, naviguer dans le
répertoire pour choisir une à une les différentes bandes.
Le résultat est consigné dans la figure 9 ci-dessous.
Figure 9: Fenêtre d'affichage des bandes
importées de l'image ETM+ 2000
3.2.6- Regroupement des bandes importées dans un
même fichier ou le «stacking»
C'est une opération indispensable car, elle permet de
mieux effectuer les opérations ultérieures.
Ainsi, dans le menu principal de ENVI 4.3, Basic Tool
Layer Stacking. La fenêtre Layer Stacking Parameters
apparait. Cliquer sur Import File conduisant
à Layer
Stacking Input File. Sélectionner toutes
les bandes puis faire OK. Après resélectionner
de nouveau les bandes dans la fenêtre Layer Stacking Parameters /
Choose / Ok. La figure 10 indique le résultat
du stacking des bandes.
Figure 10: Le stacking (regroupement) des bandes
importées
NB : Nos images satellitaires sont
déjà géoréférencées. Nous avons donc
procédé directement aux autres opérations qui sont
décrites ci- après :
3.2.7- Composition colorée
La composition colorée est une combinaison des bandes
spectrales reposant sur le principe d'affectation des bandes d'image à
trois plans d'affichage basé sur trois couleurs primaires : rouge, vert
et bleue. Des sept bandes que comportent nos images landsat TM 1986 et ETM+
2000, seules les bandes 4, 3 et 2 ont été respectivement
affectées aux canaux Rouge, Vert et Bleu donnant une composition
colorée en fausses couleurs standards. Les résultats sont
affichés figure 11.
Image Landsat du 13-01-1986
Image Landsat du 13-12-2000
Figure 11: Images satellitaires en infrarouge fausses
couleurs 432
3.2.8- Le découpage de la zone d'étude
(Subset)
Comme nous avons déjà la zone d'étude en
vecteur, nous avons procédé à l'opération suivante
: Afficher en premier lieu le fichier regroupé. Faite la composition
colorée et ajouter le polygone de la zone d'étude par la
procédure suivante : Vector open vector file et
sélectionner le polygone dans la fenêtre qui s'ouvre puis cliquer
sur load selected. Une autre fenêtre s'ouvre,
sélectionner la même couche et choisir la couleur du contour puis
faire apply.
Pour le découpage proprement dit, allez dans le menu
général Basic tools / Resize data input
file, choisir dans select input file le fichier
stacking et cliquer sur spatial subset. Une autre fenêtre s'ouvre,
cliquer sur ROI/EVF puis Ok. Prendre soin
d'enregistrer l'image découpée dans le répertoire de
travail.
NB : Le fichier peut être enregistré sous n'importe
quel format d'utilisation d'un autre logiciel. Pour notre cas, nous l'avons
enregistré sous le format Geo /TIFF pour l'exporter dans ArcGis.
Image Landsat du 13-01-1986 Image Landsat du 13-12-2000
Figure 12: Zone d'étude extraite des images
satellitaires en infrarouge fausses couleurs 432
3.2.9- Traitements numériques des images 3.2.9.1-
Interprétation visuelle
L'interprètation visuelle des images a pour objectifs
d'établir une relation entre le terrain et l'image. Elle fait appel
à l'usage de nos yeux et suppose l'intervention d'un intreprète
ou analyste qui extrait des informations sur une photographie aérienne
ou une image satellitaire par une inspection visuelle.
Cette interprètation visuelle faite sur notre zone
d'étude nous a permis d'identifier des détails comme :
- forêt claire, forêt galerie, savane boisée,
savane arborée, savane arbustive, champs et jachères et de l'eau
pour l'image ETM + de 13 -12- 2000 ;
- forêt claire, forêt galerie, savane boisée,
savane arborée, savane arbustive, champs et jachères, de l'eau et
les nuages pour l'image TM de 13 -01- 1986 car une partie de cette
dernière est perturbée par les nuages.
Pour résoudre ce problème de nuages, nous avons
créé une classe pour les nuages et les avons fusionné avec
l'élément d'occupation du sol en majorité sur cette partie
après la classification.
3.2.9.2- Classification supervisée
Cette classification a été utilisée compte
tenu de la connaissance du terrain. Elle a consisté à identifier
visuellement un certain nombre d'éléments ou objets naturels ou
artificiels qui peuvent-être ponctuels, linéaires ou surfaciques
sur l'image. .
Ladite classification sous le logiciel de traitement d'image ENVI
4.3 se déroule en quatre (4) phases essentielles que sont :
- la définition de la légende ou le renseignement
du ROI (Regions Of Interest); - la sélection
des échantillons de parcelles d'entrainement (ou Regions);
- la description et renseignement des différentes
classes;
- Le choix de l'algorithme de classification.
La définition de la légende ou ROI, dans ENVI 4.3
est faite de la manière suivante : Overlay/Region of Interest
de la composition colorée. Dans ROI Tool
cliquer sur ROI Type.
Les éléments tels que forêt claire,
forêt galerie, savane boisée, savane arborée, savane
arbustive, champs et jachères et de l'eau ont été
définis pour la légende. Ce qui a
conduit à la sélection des parcelles
d'entrainement. Ainsi, différentes classes sont définies suivies
de l'attribution des couleurs.
Figure 13: Fenêtre du ROI pour le renseignement de
la légende
L'algorithme Maximum Likelihood (maximum de
vraisemblance) est choisi pour la classification. Il permet de classer les
pixels inconnus en calculant pour chacune des classes la probabilité
pour que le pixel tombe dans la classe qui a la plus forte probabilité.
Cependant si cette probabilité n'atteint pas le seuil escompté,
le pixel est classé inconnu. Dans le menu principal, allez sur
Classification Supervised/Maximum likelihood, Spatial Subset ROI/EVF /
ROI / OK.
Pour éliminer les petits points, nous avons
appliqué à l'image classifiée, trois opérations de
filtrage à savoir : Sieve classes (pour éliminer
les pixels isolés) ; Clump classes (pour
homogénéiser les classes) ; Majority/minority/analysis
(pour lisser les classes après l'opération clump
classes).
Figure 14: Image Landsat TM de 13-01-1986
classifiée
Figure 15: Image Landsat ETM + de 13-12-2000
classifiée
3.2.9.3- Validation de la classification par la matrice de
confusion
L'évaluation de la classification est basée sur
un tableau à deux dimensions appelée matrice de confusion. Ainsi
dans ENVI 4.3, aller au menu principal cliquer sur Classification /
Post Classification Confusion Matrix Using Ground Truth ROIs. La
fenêtre
classification Input File
apparaît, choix de l'image de notre classification et celle
de base du ROI dans
Open.
Figure 16: Fenêtre de la matrice de confusion de
l'image de 1986
Figure 17: Fenêtre de la matrice de confusion de
l'image 2000
A partir des fenêtres de la matrice de confusion, deux
tableaux sont découlés pour interpréter les
résultats d'évaluation de la classification pour chacune des
classes (Unités d'occupation du sol).
Tableau III: Matrice de confusion des forêts
classées de Dogo-Kétou en 1986
TERRAIN
|
CLASSIFICATION
|
fc
|
fg
|
sb
|
sarbu
|
sarbo
|
eau
|
cj
|
ICV %
|
Erreur de commission %
|
forêt claire
|
74.91
|
31.78
|
0.02
|
0.08
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
88
|
12
|
forêt galerie
|
23.94
|
57.72
|
0.72
|
2.86
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
61
|
39
|
savane boisée
|
0.02
|
0.03
|
92.36
|
0.00
|
0.11
|
0.00
|
0.00
|
99
|
1
|
savane arbustive
|
1.13
|
10.44
|
0.23
|
94.37
|
4.09
|
0.00
|
0.60
|
71
|
29
|
savane arborée
|
0.00
|
0.03
|
1.11
|
2.69
|
92.73
|
0.00
|
1.19
|
79
|
21
|
eau
|
0.00
|
0.00
|
5.56
|
0.00
|
0.00
|
100.00
|
0.00
|
4.9
|
95.1
|
champs et jach
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
3.07
|
0.00
|
98.21
|
82
|
18
|
IPC%
|
88
|
58
|
92
|
94
|
93
|
100
|
98
|
|
Erreurs d'omission %
|
12
|
42
|
8
|
6
|
7
|
0
|
2
|
Indice de Kappa = 0.81 ICV : Critère
cartographique de validation
IPC : Indice de Pureté des Classes
ICV= Nombre total des pixels d'un theme bien classés
dans sa classe ci / Nombre total des pixels du thème Ti sur le
terrain
IPC= Nombre total de pixels bien classés dans une
classe ci / Nombre total de pixels de la classe Ci.
Erreur de commission = I - ICV
Erreur d'omission = I - IPC
Tableau IV: Matrice de confusion des forêts
classées de Dogo-Kétou en 2000
TERRAIN
|
CLASSIFICATION
|
fc
|
fg
|
sarbo
|
sarbu
|
eau
|
sb
|
cj
|
ICV%
|
Erreur de commission %
|
forêt claire
|
88.27
|
4.97
|
0.00
|
2.92
|
0.00
|
0.01
|
0.00
|
91
|
9
|
forêt galerie
|
8.36
|
94.59
|
0.00
|
0.24
|
0.32
|
0.00
|
0.00
|
85
|
15
|
savane arborée
|
0.00
|
0.05
|
89.05
|
4.08
|
0.00
|
0.06
|
15.45
|
47
|
53
|
savane arbustive
|
3.29
|
0.32
|
4.76
|
92.32
|
0.00
|
0.11
|
0.16
|
98
|
2
|
eau
|
0.00
|
0.00
|
0.00
|
0.01
|
98.70
|
0.37
|
0.00
|
90
|
10
|
savane boisée
|
0.08
|
0.05
|
0.00
|
0.15
|
0.97
|
99.39
|
0.00
|
99
|
1
|
champs et jachères
|
0.00
|
0.00
|
6.19
|
0.26
|
0.00
|
0.06
|
84.39
|
91
|
9
|
IPC%
|
88
|
95
|
89
|
92
|
99
|
99
|
84
|
|
Erreurs d'ommission %
|
12
|
5
|
11
|
8
|
1
|
1
|
16
|
Indice de Kappa = 0.92
ICV : Critère cartographique de
validation
IPC : Indice de Pureté des Classes
ICV= Nombre total des pixels d'un theme bien classés
dans sa classe ci / Nombre total des pixels du thème Ti sur le
terrain
IPC= Nombre total de pixels bien classés dans une
classe ci / Nombre total de pixels de la classe Ci.
Erreur de commission = I - ICV
Erreur d'omission = I - IPC
Les deux (2) tableaux de matrice de confusion montrent pour
chacune des classes, le niveau de fiabilité et les principales
confusions faits lors de la classification des images. Pour l'ensemble des
classes définies, il y a eu de confusion c'est-à-dire les pixels
de certaines unités d'occupation du sol ont été confondues
à d'autres. Mais avec l'indice de Kappa ( un indice qui permet de «
retirer » la portion de hasard ou de subjectivité de l'accord entre
les techniques), 0.81 et 0.92 que nous avons eu respectivement pour les deux
images, nous permettent de conclure que les résultats de ces
classifications sont statistiquement acceptables car selon Landis et Koch (5),
cet indice est Excellent quand il est égal à
0.81; il est Bon quand il compris entre 0.80 - 0.61; il est
Modéré quand il est compris entre 0.60 - 0.21;
il est Mauvais quand il est compris entre 0.20 - 0.0 et il est
Très Mauvais quand il est inférieur à
0.0.
3.2.9.4-Vectorisation
La vectorisation est le passage d'une image raster (où
l'information est contenue dans des pixels) à une image vecteur
(l'information est contenue dans des entités de type
point/ligne/polygone). Elle est faite dans Envi par la procédure
ci-après.
Du menu principal de ENVI, choisir classification/post
classification to vector, la fenêtre raster to vector
Input band s'affiche. Sélectionner le résultat
Majority/ minority/ analysis puis cliquer sur OK. Une
seconde fenêtre apparaît `'Raster to vector
paramètre», sélectionner toutes les classes et
faire OK. Dans la fenêtre `'Available vectors
list qui
s'ouvre, sélectionner la dernière
image filtrée (pour notre cas, RTV memory5 et RTV DK_2000 memory) et
cliquer sur load selected. La fenêtre load
vector apparaît, cliquer sur New vector window puis sur
OK pour afficher la couche vectorisée dans une
nouvelle fenêtre.
Figure 18: Fenêtre de la vectorisation de l'image
TM 1986
Figure 19: Fenêtre de la vectorisation de l'image
ETM + 2000
Les deux couches vectorisées sont exportées en
shapefile dans Arc Map pour la symbolisation des différents
thèmes à partir de File Export Active/Layer to Shapefile
de la même fenêtre.
3.2.10- Manipulation SIG
C'est l'étape au cours de laquelle, des analyses
spatiales sont faites. Dans la présente étude, des requêtes
sont effectuées sur la base des critères de sélection que
nous élaborés. Ces différentes requêtes ont
été rendues possibles grace aux diverses fonctions d'analyse des
SIG au nombre desquelles nous pouvons citer :
- les fonctions d'interrogation ;
- les fonctions d'analyse spatiale (composées des
fonctions d'attributs ; de classification, de mesure, de recouvrement,
etc...)
- les fonctions de voisinage (composées des fonctions de
recherche proximale, topographiques, de connectivité, etc...).
CHAPITRE IV : RESULTATS ET ANALYSES
4.1- Présentation des résultats
4.1.1-Base de Données spatiales des forêts
classées de Dogo-Kétou
Figure 20: Table attributaire de la Base de
Données spatiales des forêts de Dogo-Kétou
4.1.2- Etude de la dynamique et réalisation des
cartes desdites forêts de 1986 et 2000
4.1.2.1- Etude de la dynamique des forêts
classées de Dogo-Kétou de 1986 à 2000 Cette
étude de la dynamique des foréts d'étude s'est faite en
deux phases. La première a consisté à évaluer les
superficies des unités d'occupation du sol et la seconde à faire
la
détection des changements enregistrés sur les
images des deux années d'étude. 4.1.2.1.1- Occupation du
sol des forêts classées de Dogo-Kétou de 1986 à
2000
Pour analyser cette dynamique, des tableaux sont
générés à partir de la table attributaire des
couches des deux images. Nous avons calculé ainsi des superficies et le
pourcentage des unités d'occupation du sol des foréts. Nous avons
ensuite reproduit un diagramme pour mieux voir la tendance que ces
unités d'occupation du sol donnent de 1986 à 2000.
Tableau V: Superficie et taux de couverture des
unités d'occupation du sol des forêts classées
de
Dogo-Kétou de 1986 et 2000
Unité d'occupation du sol
|
Occupation du sol en 1986
|
Occupation du sol en 2000
|
Superficie en ha
|
Pourcentage
|
Superficie en ha
|
Pourcentage
|
Forêt galerie
|
2017
|
4.71
|
1506
|
3.51
|
Forêt claire
|
952
|
2.22
|
2688
|
6.27
|
Savane boisée
|
6310
|
14.73
|
8756
|
20.44
|
Savane arborée
|
24649
|
57.52
|
7537
|
17.59
|
Savane arbustive
|
8170
|
19.07
|
17242
|
40.24
|
Eau
|
15
|
0.03
|
15
|
0.03
|
Champs et jachères
|
737
|
1.72
|
5106
|
11.92
|
Total
|
42850
|
100
|
42850
|
100
|
A partir de ce tableau, le diagramme ci-après est
reproduit pour une meilleure interprétation des différences des
superficies des unités d'occupation desdites foréts entre 1986 et
2000
Figure 21: Diagramme des superficies des unités
d'occupation de sol des forêts de Dogo-Kétou de 1986 à
2000
D'après la figure 21 ci-dessus, il y a eu disparition de
certaines unités d'occupation de sol des foréts en faveur
d'autres.
Tableau VI: Evolution des Unités d'occupation du
sol des forêts classées de Dogo-Kétou de 1986
à
2000
Unités d'occupation
|
Années
|
Nombre d'années
|
Dynamique
|
Superficie (Ha)
|
1986
|
2000
|
Ha
|
Forêt claire
|
2017
|
1506
|
14
|
-511
|
Forêt galerie
|
952
|
2688
|
14
|
1736
|
Savane boisée
|
6310
|
8756
|
14
|
2446
|
Savane arborée
|
24649
|
7537
|
14
|
-17112
|
Savane arbustive
|
8170
|
17242
|
14
|
9072
|
Eau
|
15
|
15
|
14
|
0
|
Champs et jachères
|
737
|
5106
|
14
|
4369
|
D'après ce tableau, on note une diminution des
superficies des forêts claires et savanes arborées et une
augmentation de celles des forêts galerie, savanes boisée et
arbustive et des champs et jachères au cours de 14 ans. Certaines
unités d'occupation du sol de ces foréts ont donc disparu au
détriment d'autres. Par rapport à l'importance de chaque
unité d'occupation du sol, nous pouvons conclure que, dans l'ensemble,
il y a eu une forte dégradation dans ces foréts. Ceci peut
s'expliquer par plusieurs facteurs au nombre desquels nous avons :
- les forêts classées de Dogo/Kétou font
partie de grands pôles qui alimentent les
villes environnantes en bois d'énergie et de ses
dérivés (charbon,...)
- l'envahissement de ces foréts par les peuples Mahi et
Holli.
4.1.2.1.2- Détection de changement des forêts
de 1986 à 2000
Cette étude de la dynamique s'est accompagnée de la
détection des changements au cours de la période de 1986 à
2000. Pour la réaliser, nous avons été dans la table
attributaire de chaque couche des images des deux dates et nous avons
créé un nouveau champ nommé Code_Biomasse. Il a
été question de stratifier les différentes unités
d'occupation du sol desdites forêts par degré de couverture de
biomasse. Ainsi, de la forêt galerie aux champs et jachères, nous
avons attribué des chiffres 1 à 7(tableau VII).
Tableau VII: Code de Biomasse
Unités d'occupation du sol
|
Code_Biomasse
|
Forêt galerie
|
1
|
Forêt claire
|
2
|
Savane boisée
|
3
|
Savane arborée
|
4
|
Savane arbustive
|
5
|
Eau
|
6
|
Champs et jachères
|
7
|
Figure 22: Fenêtre montrant l'attribution des codes
de biomasse aux tables attributaires des couches des images de 1986 et
2000
Après cette étape, il a été question
de faire une intersection des couches des deux années. Ceci a
été faite dans ArcGis/Analysis Tools /Overlay /
Intersect. La figure 23 nous montre la procédure.
Figure 23: Fenêtre montrant l'intersection des
couches des images de 1986 et 2000
Un nouveau champ nommé changement a été
créé. Dans ce champ, nous avons attribué trois valeurs
à la dynamique des unités d'occupation spatiale
»stabilité» si l'unité d'occupation du
sol n'a pas changé, `'régression» si
l'unité d'occupation du sol a changé en moins c'est-àdire
si la biomasse n'a pas évolué et»
progression» si l'unité d'occupation du sol a
évolué c'est-à-dire si la biomasse a évolué.
Après cette étape, nous avons généré les
différentes superficies de ces unités d'occupation du sol et
calculé la superficie totale de chaque valeur de la dynamique de
l'occupation du sol. L'opération qui a servi à ce calcul est
montré dans la figure 24.
Figure 24: Fenêtre de calcul des superficies de
changement enregistré sur les images de 1986 et 2000
Le résultat est consigné dans le tableau VIII
ci-après.
Tableau VIII: Détection de changement
Valeurs
|
Superficie en ha
|
Stabilité
|
12413
|
Régression
|
19788
|
Progression
|
10649
|
D'après ce tableau, nous avons eu au cours de la
période 1986 à 2000, 19.788 ha des unités d'occupation de
ces forêts qui ont régressé, 10.649 ha qui
ont progressé et 12.413 ha qui n'ont pas subit de
modification c'est-à-dire qui sont restés
stables. Ce tableau nous servira à réaliser la carte de
changement desdites forêts dans cette période de temps
(1986-2000).
4.1.2.2- Réalisation des cartes des forêts de
1986 à 2000
Après l'exportation du fichier shapefile
vectorisé de la classification dans ArcGis, nous avons passé au
choix des couleurs respectives des différents éléments de
l'occupation du sol présents dans la zone d'étude. Nous avons
ajouté ensuite le polygone de la zone d'étude dans la vue et
procédé au découpage proprement dit des deux forêts
sur lesquelles porte la présente étude. La figure 25 montre la
zone d'étude en couche vecteur superposée à celle
découpée sur l'image satellitaire.
Figure 25: Fenêtre de superposition de la couche
vectorielle de la zone d'étude à celle découpée sur
l'image satellitaire
Pour le découpage de la zone d'étude par rapport
à la couche vecteur, nous avons utilisé l'outil Clip de
Arc toolbox dans
AnalysisTools/Extract/Clip.
La figure 26 montre la procédure de cette extraction.
Figure 26: Fenêtre d'extraction (clip) de la zone
d'étude
Le résultat de cette extraction est affiché dans la
fenêtre ci-dessous.
Figure 27: Zone d'étude extraite
Après cette étape, nous avons
procédé au choix correct des couleurs des différents
éléments de l'occupation du sol. Et l'habillage des cartes a
été fait dans le logiciel ArcGis. Ce qui a abouti à la
production des cartes ci-après (figures 28, 29, 30).
Figure 28: Occupation du so! des forêts
c!assées de Dogo-Kétou en 1986
56
Figure 29: Occupation du so! des forêts
c!assées de Dogo-Kétou en 2000
Figure 30: Situation des changements enregistrés
dans les forêts de Dogo-Kétou de 1986 à 2000
4.1.3-Identification de la zone de développement de
l'agroforesterie
Nous ne pouvons parler de l'identification d'une zone
agro-forestière sans rappeler ce que s'est que l'agroforesterie, ses
composantes et son utilité.
L'agroforesterie est un nom collectif pour
désigner des systèmes d'utilisation des terres dans les quels on
fait pousser des ligneux pérennes (arbres, arbustes, etc.) en
association avec des plantes herbacées (cultures, pâturages) et /
ou du bétail, dans un arrangement spatial ou temporel ou les deux, et
dans lesquels il y a à la fois des interactions écologiques et
économiques entre les composantes ligneuses et les composantes non
ligneuses du système.
Les principales composantes des
systèmes agro-forestiers sont les ligneux, les plantes cultivées,
les pâturages et le bétail, ainsi que les facteurs
environnementaux que sont le climat, les sols et la topographie.
Utilité
L'agroforesterie fait de grands progrès en peu de temps.
Nous pouvons citer :
· amélioration du drainage et de l'aération
par les racines;
· apport de paillis;
· enrichissement de la matière organique du sol;
· réduction de l'érosion;
· réduction du taux de décomposition de la
matière organique du sol;
· recyclage des éléments nutritifs qui ne
sont pas accessibles aux cultures;
· plus grande quantité d'énergie solaire
captée,
· fixation d'azote.
Avant l'identification de la zone de l'agroforesterie, nous
avons passé à l'étude de la morphologie de la zone
d'étude. Cette étude a consisté à
générer le Modèle Numérique de Terrain (MNT) pour
déterminer les différentes élévations de ladite
zone et les pentes. La détermination de ces pentes, nous permettra avec
d'autres critères d'identifier cette zone agro- forestière.
4.1.3.1- Le Modèle Numérique de Terrain
(MNT)
Le modèle Numérique de Terrain (MNT) est
généré à partir des données aster de la zone
d'étude. Ces données sont sur la feuille srtm_37_11.tif. Nous
avons procédé au découpage du MNT des forêts de
Dogo-Kétou en allant dans Spatial analysis
tools/Extraction/Extract by mask. Ceci est présenté dans
la figure 31.
Figure 31: Fenêtre d'extraction du MNT des
forêts classées de Dogo-Kétou Le résultat
de cette extraction est montré dans la figure 32.
Figure 32: MNT des forêts de
Dogo-Kétou
Les valeurs vont du gris claire au gris foncé (noir)
suivant un ordre croissant.
4.1.3.2- La pente
La pente est le rapport entre la dénivellation et la
longueur horizontale. Elle est déterminée
ici à partir du MNT à l'aide la fonction Slope de
ArcGis (3D Analyst Tools/Raster Surface/ Slope. La couche pente qui a
résulté de cette opération, a été
classifiée en cinq classes.
Figure 33: Pente des forêts classées de
Dogo-Kétou
Avec cette opération, nous n'avons pas accès
à la table attributaire de cette couche de pente. Nous avons donc
procédé à la reclassification de cette même couche.
La figure 34 nous montre la procédure de reclassification.
Figure 34: Fenêtre montrant la procédure
de la reclassification de la pente des forêts Classées
de
Dogo-Kétou
Figure 35: Reclassification des pentes des forêts
Classées de Dogo-Kétou
Les 5 classes définies sont prises à la base de
l'objectif visé dans la présente étude et de notre limite
dans la nomination des niveaux de pente. Donc avec les 5 classes, nous avons
respectivement les pentes insensibles (0 - 5%), faibles (5 - 18%), moyennes (18
- 51%), fortes (51- 83 %) et très fortes (83 -100 %). La carte de pente
ainsi réalisée est illustrée par la figure 36.
Figure 36: Situation des pentes des forêts
classées de Dogo-Kétou
4.1.3.3- Critères d'identification des zones
favorables pour le développement de l'agroforesterie
L'identification des zones agro-forestières doit respecter
certains critères au nombre desquels nous avons :
- la zone doit être située au niveau des savanes
arborée et arbustive car elles sont à emprise agricole, plus
précisément au niveau des savanes arborée et arbustive
dont la superficie est supérieure à 30 ha;
- la zone doit être à 1 km des cours d'eau dont la
longueur est supérieure à 3000 m ; - la pente en cette zone doit
être moyenne.
Pour commencer avec les différentes opérations,
nous avons d'abord converti la couche des pentes de raster en polygone avec
Arctoolbox/FromRaster/Raster to polygone. La figure 37 montre la
procédure.
Figure 37: Fenêtre de conversion de la couche des
pentes de raster en polygone
4.1.3.4- Requêtes
Comme la base de données spatiale des foréts
d'étude est disponible, l'identification de cette
zone a reposé sur les requêtes.
Requête n° 1 :
Sélection des savanes arborée et arbustive
Figure 38: Fenêtre montrant la sélection des
savanes arborée et arbustive dans les forêts classées de
Dogo-Kétou
Grace à la fonction `' Select by attribut» de ArcMap,
nous avons pu sélectionner ces savanes.
Requête n° 2 :
Sélection des savanes arborée et arbustive dont les
superficies sont supérieures à 30 ha
Figure 39: Fenêtre montrant la sélection des
savanes arborée et arbustive dont la superficie est supérieure
à 30 ha
Cette sélection a été possible grace
à la fonction `' Select by attribut» de ArcMap.
Requête no 3 :
Sélection des cours d'eau dont la longueur est
supérieure a 3000 m
Figure 40: Fenêtre de sélection des cours
d'eau dont la longueur est supérieure à 3000 m
Requête no 4 :
Sélection des savanes arborée et arbustive qui sont
à 1 km des cours d'eau
Figure 41: Fenêtre montrant les sélections
précédentes qui sont à 1 km des cours d'eau
Cette sélection a été faite grace à
la fonction `' Select by location» de ArcMap.
Requête n° 5 :
Sélection des pentes moyennes
Figure 42: Fenêtre montrant la sélection des
pentes moyennes
La sélection a été faite avec la fonction
`'Select by attribut» de ArcMap.
NB :
Après chaque requête, nous avons créé
de nouvelles couches aux couches générées. Ce sont les
deux dernières couches (celle des pentes moyennes et celle contenant les
savanes arborée et arbustive de plus de 30 ha de superficie et
situées à 1 km des cours d'eau), qui ont subi l'opération
de `'intersect».
Les zones favorables pour le développement de
l'agroforesterie sont donc classées en deux catégories. Nous
avons :
- les zones très favorables (au niveau des savanes
arbustives);
- les zones peu favorables (au niveau des savanes
arborées).
Le résultat est cartographié et affiché dans
la figure 43.
Figure 43: Zones favorables pour le développement
de l'agroforesterie dans les forêts classées de
Dogo-Kétou
4.1.2-Proposition de la zone favorable pour l'utilisation
des fours améliorés de carbonisation
4.1.2.1-Critères d'identification des sites
propices à l'utilisation des fours améliorés de
carbonisation
Ces sites seront situés dans des endroits qui rempliraient
les conditions ci-après :
- pente forte (51 - 83 %) ;
- au niveau des champs et jachères dont la superficie est
supérieure à 1 ha ; - A 10 km des cours d'eau dont la longueur
est inférieure à 3000 m.
Les procédures utilisées ici sont les mémes
pour l'identification des zones favorables à l'agroforesterie. Nous
avons donc choisi afficher la dernière étape pour éviter
la répétition.
Figure 44: Fenêtre montrant la sélection des
sites propices à l'utilisation des fours améliorés de
carbonisation
4.2- Analyses des résultats
4.2.1- Analyse de la dynamique de l'occupation du sol des
forêts
L'analyse des résultats cartographique et statistique a
révélé d'une part, une dynamique progressive de
forét claire, savane boisée, savane arbustive et champs et
jachères et d'autre part, une dynamique régressive de la
forêt galerie et la savane arborée.
- La superficie de la forêt claire estimée à
2017 ha en 1986, est passée à 1506 ha en
2000. Elle a connu une diminution de 511 ha en 14 ans soit un
taux de 25.33% ;
- La superficie de la forêt galerie estimée
à 952 ha en 1986, est passée à 2688 ha en
2000. Elle a connu une augmentation de 1736 ha en 14 ans soit un
taux de 182.35 % ; - La superficie de la savane boisée estimée
à 6310 ha en 1986, est passée à 8756 ha en
2000. Elle a connu une augmentation de 2446 ha en 14 ans soit un
taux de 38.76 % ;
- La superficie de la savane arborée estimée
à 24.649 ha en 1986 est passée à 7556 ha
en 2000. Elle a connu une diminution de 17.112 ha en 14 ans soit
un taux de 69.42 % - La superficie de la savane arbustive estimée
à 8170 ha en 1986 est passée à 17.242 en
2000. Elle a connu une augmentation de 9072 ha en 14 ans soit un
taux de 111.04 % ; - La superficie des champs et jachères estimée
à 737 ha en 1986 est passée à 5106 ha en
2000. Elle a connu une augmentation de 4369 ha en 14 ans soit un
taux de 592,80 %.
Il est à signaler ici que cette analyse est relative
à l'évolution des superficies de chaque unité d'occupation
de sol. Pour mieux cerner l'étude de la dynamique de la forét,
nous nous sommes référées au résultat de
détection du changement des images au cours de la période 1986
à 2000.
L'étude de détection du changement, nous a conduits
à trois résultats :
- 12.413 ha de superficie de ces différentes unités
d'occupation desdites foréts sont restées stables de 1986
à 2000 ;
- 19.788 ha de superficie de ces différentes unités
d'occupation desdites foréts ont régressé en termes de
degré de biomasse de 1986 à 2000 ;
- 10.649 ha de superficie de ces différentes unités
d'occupation desdites foréts ont progressé de 1986 à
2000.
Avec ces chiffres, nous avons réalisé un diagramme
en camembert pour les pourcentages de régression, de progression et de
stabilité observés dans la détection de changements.
Figure 45: Diagramme de détection de
changement
La lecture de ce diagramme nous permet d'affirmer qu'il y a eu au
cours de 14 ans une dégradation accrue du couvert
végétal.
4.2.2- Analyse de l'identification des zones favorables
au développement de l'agroforesterie
Pour l'identification des zones favorables au
développement de l'agroforesterie, nous nous sommes basées sur
des critères cités plus haut. Ces critères ont
été choisis par rapport aux différentes investigations
faites sur les foréts d'étude. Le document sur le draft du plan
d'aménagement participatif des forêts classées de
Dogo-Kétou (Mars 2009), nous a renseigné que les savanes
arborée et arbustive sont à emprises agricoles et que ces
forêts sont envahies par les populations qui ont même leurs
habitations en matériaux définitifs et des écoles dans
lesdites forêts. Ce qui nous a poussés à faire notre choix
dans ces types d'occupation du sol des forêts.
Comme la gestion des foréts aujourd'hui est une gestion
participative, nous savons que pour réduire la pression de ces
populations sur les ressources forestières, il faut leur accorder
certains avantages. Ainsi, la mise en place de ces zones
agro-forestières, procurerait des avantages à ces derniers et aux
autres gestionnaires des forêts.
4.2.3- Analyse de la proposition des sites propices
à l'utilisation des fours améliorés de
carbonisation
Plusieurs fours de carbonisation sont découverts dans
ces forêts. Ces fours ne sont pas confectionnés pour une longue
utilisation. Lors de chaque carbonisation, un nouveau four est
confectionné, ce qui fait qu'on dénombre plusieurs zones
dénudées par cette pratique dans lesdites forêts. Comme on
ne peut pas chasser ces exploitants ou suspendre leurs activités, il y a
eu des sensibilisations et des formations sur l'utilisation des fours
améliorées de carbonisation. Ces fours améliorés
réduisent un peu les effets de la carbonisation sur les sols,
améliorent le rendement de carbonisation et, nous avons proposé
dans cette étude qu'il y ait un emplacement fixe pour la pratique de
carbonisation.
Ainsi, cette proposition renvoie t-elle ces différentes
pratiques dans les endroits où, nous avons les champs et jachères
qui remplissent les critères de choix de ces derniers cités plus
haut.
4.3- Difficultés rencontrées
Cette étude n'a pas été faite sans
difficultés.
La première difficulté dans l'exécution
de notre étude, est le fait que notre zone d'étude
découpée de l'image de 1986 est perturbée en une partie
par les nuages. Mais cette difficulté a été
surpassée par les différentes orientations de notre superviseur.
La seconde est liée au fait que certaines données prises sur ces
foréts d'étude ont tendance à créer de confusion
sur notre étude justement parce que nous n'avons pas une grande
connaissance du milieu d'étude.
Pour contourner cette difficulté, nous avons eu des
contacts directs avec certains agents forestiers desdites forêts, pour
relever ces équivoques.
CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 5.1-
Conclusion
Au terme de cette étude, nous avons remarqué que
les forêts classées de Dogo-Kétou sont
caractérisées par une forte dégradation qui est due aux
actions anthropiques. Face à cette situation dont la conséquence
directe est la disparition de certaines espèces animales (l'habitat des
animaux détruit) et végétales (sélection des
espèces végétales à fort pouvoir calorifique pour
la carbonisation), il est souhaitable que des stratégies de
reconstitution de ces forêts soient mises en place par les gestionnaires
de ces forêts. Les solutions proposées dans ce travail pour
freiner la pression des populations sur les ressources desdites forêts,
ont pris en compte l'intérêt des populations car il s'agit de la
gestion participative qui implique l'intrusion des populations dans la prise
des décisions par rapport à toute activité liée
à la gestion forestière.
Les forêts classées ne sont pas tout à fait
des forêts communautaires, elles sont un patrimoine de l'Etat central.
Bien que le processus d'aménagement soit long, il y a une chance
d'aménagement car, depuis 1993, la loi sur la gestion des forêts,
c'est-à-dire la loi 93-009 du 02 juillet 1993 portant régime des
forêts en République du Bénin, est basée sur la
gestion participative. Ceci implique donc une forte implication des populations
riveraines à la gestion des ressources.
Avec l'ère de la technologie, les différents
acteurs forestiers ont plusieurs opportunités de prendre en main la
gestion rationnelle de ces aires protégées en combinant leur
système de gestion aux nouvelles technologies de la
géoinformation pour une gestion efficiente et effective des ressources
forestières.
5.2- Recommandations
Pour vraiment réduire la pression des populations sur les
forêts, il faut que certaines actions soient entreprises par les
gestionnaires, qu'ils soient intègres et qu'ils aient aussi le gout de
leur travail. Les recommandations ci-après doivent être prises en
compte par les gestionnaires de ces aires protégées:
- Développer des programmes d'IEC pour sensibiliser les
populations surtout des terroirs riverains en mettant l'accent sur les
conséquences de leurs actions sur les foréts et l'importance des
foréts dans la vie de l'homme ;
- Organiser de temps en temps des formations en techniques de
production de plants en
pépinière et sur les différentes pratiques
pouvant permettre la valorisation des forêts ; - Impliquer
réellement les populations dans les prises de décisions sur les
activités de
gestion des forêts en privilégiant vraiment la
reconstitution des forêts ;
- Faire une étude sur les types de sols de la zone et
connaitre les espèces les mieux
adaptées à ces sols pour le choix des
espèces à mettre en terre dans le processus de
reboisement;
- Restaurer le domaine forestier par les plantations
d'enrichissement ;
- Assurer une exploitation rationnelle des produits forestiers
non ligneux et du bois d'énergie ;
- Faire recours à la télédétection et
aux techniques de SIG dans le suivi des aires protégées.
Références Bibliographiques
- Balma, S. 2009 :» Apport de la
Télédétection et des SIG
à l'étude de la dynamique urbaine à
Ouagadougou (Burkina Faso)», mémoire de DESS, RECTAS, OAU Campus.
Ilé-Ifè, Nigéria, 65 p ;
- Centre Canadien de Télédétection,
2008 : `' Notions Fondamentales de
Télédétection», cours tutoriels, 266 p ;
- Diatta, M. 2007 : `' Application de la
télédétection et des Systèmes d'Information
Géographique à la gestion des forêts classées du
SENEGAL : cas de la forêt de Thiès», mémoire de DESS,
RECTAS, OAU Campus. Ilé-Ifè, Nigéria, 99 p ;
- Inspection Forestière Ouémé/Plateau, 2009
: Rapport mensuel d'activité, 30 p
- Inventaire Forestier National du Bénin, 2007 :
`'Traitement et analyse des données Landsat 7 ETM +» : Elaboration
de la carte forestière» 61 p ;
- Loi N°93-009 du 02 Juillet 1993,
portant régime des Forêts en République du Bénin, 28
p - Loi N° 2002-16 du 18 Octobre 2004, portant
régime de la faune en République du Bénin, 42 p ;
- Ndiaye I. 2009 : `' Analyse de la dynamique
de l'occupation du sol et des feux de brousse dans le Centre du
Bénin», mémoire de fin de formation en DESS ; RECTAS, OAU
Campus. Ilé-Ifè, Nigéria, 75 p.
- PGFRN, 2009 : `'Stratégie National de
Mise en place des Marchés Ruraux de Bois-Energie au Bénin»,
Rapport technique PBFII, 76 p ;
- PGFRN, 2009 : `'Draft du plan
d'aménagement participatif des foréts classées de
DogoKétou» 65 p ;
- Toko, M. I. 2009 : `'Phases de conception
d'une base de données : modélisation logique des
données», notes de cours GPM3/DESS en Gestion et Production de
l'Information Géographique, RECTAS, OAU Campus. Ilé-Ifè,
Nigéria, 25 p ;
- Zinsou, J-E. 2008 : `' Détermination
d'un site propice à l'implantation d'une réserve de Faune dans le
sud du Benin par la géoinformation», mémoire de DESS,
RECTAS, OAU Campus. Ilé-Ifè, Nigéria, 56 p ;
Sites Internet :
http://www.agroforesterie.fr/r%c3%a9glementations/guide_juridique_agroforesterie.pdf,
consulté le 14 Mai 2010
http://www.ididong.org/assets/Uploads/Bulletins/bulletinagrometeo22008.pdf,
consulté le 18 Mai 2010
http://www.droit-afrique.com/images/textes/benin/benin%20-
%20decret%20application%20code%20forestier.pdf, consulté le 06 Juin
2010
http://www.unu.edu/unupress/unupbooks/80467f/80467F06.htm,
consulté le 10 Juin 2010
http://www.ancb-benin.org/pdc-sdac-
monographies/monographies
communales/Monographie%20de%20la%20commune%20keto u.pdf, consulté le
05 Mai 2010
Liste des figures
Figure 1: Cadre institutionnel de cogestion des forêts
classées de Dogo-Kétou au niveau de l'administration
forestière 8
Figure 2: Situation de la zone d'étude 14
Figure 3:
Diagramme de la répartition des pluies sur la période 1986-1995
dans la commune
de Kétou 16
Figure 4: Organigramme méthodologique 27
Figure 5: Phases de conception et de création d'une Base
de Données Relationnelle 29
Figure 6: Schéma conceptuel 31
Figure 7: Traduction du schéma conceptuel en schéma
logique relationnel 33
Figure 8: Schéma physique de la conception 34
Figure 9: Fenétre d'affichage des bandes importées
de l'image ETM+ 2000 35
Figure 10: Le stacking (regroupement) des bandes importées
36
Figure 11: Images satellitaires en infrarouge fausses couleurs
432 36
Figure 12: Zone d'étude extraite des images satellitaires
en infrarouge fausses couleurs 432 37
Figure 13: Fenêtre du ROI pour le renseignement de la
légende 39
Figure 14: Image Landsat TM de 13-01-1986 classifiée 40
Figure 15: Image Landsat ETM + de 13-12-2000 classifiée
40
Figure 16: Fenétre de la matrice de confusion de l'image
de 1986 41
Figure 17: Fenétre de la matrice de confusion de l'image
2000 42
Figure 18: Fenétre de la vectorisation de l'image TM 1986
46
Figure 19: Fenétre de la vectorisation de l'image ETM +
2000 47
Figure 20: Table attributaire de la Base de Données
spatiales des forêts de Dogo-Kétou 48
Figure 21: Diagramme des superficies des unités
d'occupation de sol des foréts de DogoKétou de 1986 à 2000
49
Figure 22: Fenétre montrant l'attribution des codes de biomasse
aux tables attributaires des
couches des images de 1986 et 2000 51
Figure 23: Fenétre montrant l'intersection des couches des
images de 1986 et 2000 52
Figure 24: Fenêtre de calcul des superficies de
changement enregistré sur les images de 1986 et 2000 53 Figure 25:
Fenétre de superposition de la couche vectorielle de la zone
d'étude à celle
découpée sur l'image satellitaire 54
Figure 26: Fenétre d'extraction (clip) de la zone
d'étude 55
Figure 27: Zone d'étude extraite 55
Figure 28: Occupation du sol des forêts classées de
Dogo-Kétou en 1986 56
Figure 29: Occupation du sol des forêts classées de
Dogo-Kétou en 2000 57
Figure 30: Situation des changements enregistrés dans les
forêts de Dogo-Kétou de 1986 à
2000 58
Figure 31: Fenétre d'extraction du MNT des foréts
classées de Dogo-Kétou 60
Figure 32: MNT des forêts de Dogo-Kétou 60
Figure 33: Pente des forêts classées de
Dogo-Kétou 61
Figure 34: Fenêtre montrant la procédure de la
reclassification de la pente des forêts Classées
de Dogo-Kétou 62
Figure 35: Reclassification des pentes des forêts
Classées de Dogo-Kétou 62
Figure 36: Situation des pentes des forêts classées
de Dogo-Kétou 63
Figure 37: Fenêtre de conversion de la couche des pentes de
raster en polygone 64
Figure 38: Fenêtre montrant la sélection des savanes
arborée et arbustive dans les forêts classées de
Dogo-Kétou 65
Figure 39: Fenêtre montrant la sélection
des savanes arborée et arbustive dont la superficie
est supérieure à 30 ha 66
Figure 40: Fenétre de sélection des cours d'eau
dont la longueur est supérieure à 3000 m 67
Figure 41: Fenétre montrant les sélections
précédentes qui sont à 1 km des cours d'eau 68
Figure 42: Fenêtre montrant la sélection des pentes
moyennes 69
Figure 43: Zones favorables pour le développement de
l'agroforesterie dans les foréts classées de Dogo-Kétou
70
Figure 44: Fenétre montrant la sélection des sites propices
à l'utilisation des fours améliorés
de carbonisation 71
Figure 45: Diagramme de détection de changement 73
Liste des tableaux
Tableau I: Données pluviométriques de la commune de
Kétou de 1986 à 1995 15
Tableau II: Chronogramme des activités 28
Tableau III: Matrice de confusion des forêts
classées de Dogo-Kétou en 1986 43
Tableau IV : Matrice de confusion des forêts
classées de Dogo-Kétou en 2000 44
Tableau V: Superficie et taux de couverture des unités
d'occupation du sol des foréts classées de Dogo-Kétou de
1986 et 2000 49 Tableau VI: Evolution des Unités d'occupation du sol des
foréts classées de Dogo-Kétou de
1986 à 2000 50
Tableau VII: Code de Biomasse 51
Tableau VIII: Détection de changement 53
Annexe
Une meule traditionnelle en cours de couverture avec des feuilles
et arrosage du sol endurci avant sa couverture avec de la terre
Entretien d'une meule traditionnelle
Ce sont les essences reconnues comme ayant un fort pouvoir
calorifique qui sont
sélectionnées et prélevées à
l'état vert. Cette pratique dénude le sol et dégrade les
forêts.
Avec les fours améliorés de carbonisation, il y a
des cheminées (pour le passage de la fumée) et des fûts
(pour la récupération du goudron dégagé par les
bois) qui sont ajoutés aux composantes des fours
traditionnels.
Four casamançais type « Casa GV » en cours de
couverture avec des feuilles de la broussaille et de la terre
Entretien d'un four casamançais type « Casa GV
»
|
|
Fût contenant du goudron de bois
récupéré au cours du processus de carbonisation
|
Table des matières
ATTESTATION i
SOMMAIRE ii
DEDICACE iii
REMERCIEMENTS iv
SIGLES ET ABREVIATIONS vi
RESUME vii
ABSTRACT viii
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1
1.1-Introduction 1
1.2- Contexte 3
1.2.1- Historique 3
1.2.2- Cadre juridique et institutionnel de la gestion des
ressources forestières 4
1.2.3- Programme de gestion des forêts et terroirs
riverains (PGFTR) 9
1.3- Problématique 11
1.4- Objectifs 12
1.4.1- Objectif général 12
1.4.2- Objectifs spécifiques 12
1.5- Présentation de la zone d'étude 13
1.5.1- Milieux physiques 13
1.5.2-Milieux humains 18
1.5.4-Situation économique de la ville 19
CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 20
3.1- Points des documents consultés 20
3.2- Définition de concepts 22
CHAPITRE III- MATERIEL ET METHODES 26
3.1- Matériel 26
3.1.1- Données 26
3.1.2- Outils informatiques 26
3.2- Méthodes 26
3.2.1- Organigramme méthodologique 26
3.2.3- Conception et création de la base de données
28
3.2.4- Décompression des images 35
3.2.5- Importation des bandes des images dans ENVI 35
3.2.6- Regroupement des bandes importées dans un
même fichier ou le «stacking» 35
3.2.7- Composition colorée 36
3.2.8- Le découpage de la zone d'étude(Subset)
36
3.2.9- Traitements numériques des images 38
CHAPITRE IV : RESULTATS ET ANALYSES 48
4.1- Présentation des résultats 48
4.1.1-Base de Données spatiales des forêts
classées de Dogo-Kétou 48
4.1.2- Etude de la dynamique et réalisation des cartes
desdites forêts de 1986 et 2000 48
4.1.3-Identification de la zone de développement de
l'agroforesterie 59
4.1.2-Proposition de la zone favorable pour l'utilisation des
fours améliorés de
carbonisation 70
4.2- Analyses des résultats 72
4.2.1- Analyse de la dynamique de l'occupation du sol des
foréts 72
4.2.2- Analyse de l'identification des zones favorables au
développement de l'agroforesterie 73
4.2.3- Analyse de la proposition
des sites propices à l'utilisation des fours améliorés
de
carbonisation 74
4.3- Difficultés rencontrées 74
CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 75
5.1- Conclusion 75
5.2- Recommandations 76
Références Bibliographiques 77
Liste des figures 79
Liste des tableaux 81
Annexe 82