6.3. Impacts des axes routiers et des cours d'eau sur
la dynamique de l'utilisation des terres dans le milieu d'étude.
6.3.1. Activités agricoles (mise en valeur des
terres et durée moyenne de la jachère)
L'accroissement de la population (Figure 8) dans la
majorité des villages enquêtés est la cause de la recherche
accrue de terres fertiles pour l'agriculture et, de points d'eau permanents.
Cet accroissement conduit à l'extension des champs et à
l'augmentation des superficies agricoles. Ainsi, la durée moyenne de
mise en valeur de la terre et de celle de la jachère sont de 5 ans. Pour
apprécier le système de culture en cours dans le milieu
d'étude le coefficient de Rutemberg (R ) a été
calculé.
Ce coefficient donne la proportion de terre cultivée par
rapport à la superficie totale de terre utilisée dans le
temps.
On a alors : R = 5 x 100 / 5+ 5 = 500 / 10 =
50.
Cette valeur de R (50) obtenue après calcul, est comprise
entre les valeurs conventionnelles 33 et 66, d'où le système en
cours est un système de jachère.
Au niveau communal, la Figure 12, montre l'évolution des
superficies emblavées par les
principales cultures au cours de la dernière
décennie.
![](Effet-de-bordure-des-terroirs-villageois-sur-les-aires-protegees-suite-a-la-dynamique-de-lutilisa15.png)
Figure 12 : Evolution des superficies des principales
cultures dans la Commune de IgnameBantè
(1993-2003).
De l'analyse de cette figure, il ressort que le coton est la
culture qui est au premier rang dans
Arachde locale
la consommation d'espace. Aux 2è, 3è
et 4è rangs viennent respectivement l'igname, le manioc et le
maïs amélioré. Le niébé, le sésame et
le maïs local sont respectivement au 5è, 6è et
7è rangs. L'arachide locale occupe le dernier rang
(8è) de ces cultures consommatrices d'espaces. De la campagne
agricole 1993-1994 à la campagne 2002-2003, chacune de ces cultures a
connu une fluctuation au niveau de la superficie emblavée.
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001
Par extrapolation, il faut signaler que cette situation est
similaire dans notre milieu d'étude. Car, des statistiques agricoles
complètes et fiables ne sont pas disponibles au niveau des villages
enquêtés.
La Figure 13 présente par village les pourcentages de
répondants sur les distances moyennes estimées entre les champs
et la limite naturelle de la forêt classée des Monts
Kouffé.
![](Effet-de-bordure-des-terroirs-villageois-sur-les-aires-protegees-suite-a-la-dynamique-de-lutilisa16.png)
Distances en Km
Figure 13: Distances moyennes (Km) entre champs et
limite naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé
dans le milieu d'étude
Cette figure montre que les champs situés entre 0 et 1
km de la limite naturelle de la forêt classée des Monts
Kouffé sont plus importants à Banon (26,83% ), qu' à
Okouta Ossé (13,33% ), Djagbalo (10,29% ) et Bobè ( 2,44%).
Ceux de 1 et 5 km ont des pourcentages de répondants plus
importants à Okouta Ossé(81,67%), Banon (57,32%),
Bobè (56,10%) et Djagbalo (39,13%), mais faible à Pira Adjigo
(6,67%).
Il en est de même des champs de distances entre 5 et 10
km dont les pourcentages de répondants sont plus importants à
Pira Adjigo (40 %), Bobè (34,15% ), Djagbalo ( 21,74%), Banon (6,10% ),
mais faible à Okouta Ossé (1,67%).
Les champs dont les distances varient entre 10 et 15 km existent
seulement à Pira Adjigo (16,67%), Bobè (7,32%) et Djagbalo
(4,35%).
Ceux dont les distances sont au-delà de 15 km de la limite
naturelle Adjiro existent uniquement à Pira Adjigo avec 5% de
pourcentage de répondants.
Ces distances variées entre les champs et la limite
naturelle de la forêt classée des Monts Kouffé,
engendreront également des effets à importances variées
sur la forêt classée.
Par ordre décroissant, la dégradation des
ressources naturelles sera plus poussée dans les villages de Banon,
Okouta Ossé, Djagbalo et Bobè, qu'à Pira Adjigo. Car ce
sont ces villages qui abritent des champs plus de champs situés entre de
0 à 1 et 1 à 5 km de la limite naturelle (Adjiro) de la
forêt classée des Monts Kouffé.
Les Photos 3, 4, 5 et 6, présentent respectivement des
champs de manioc, de coton, d'igname et, une jachère.
![](Effet-de-bordure-des-terroirs-villageois-sur-les-aires-protegees-suite-a-la-dynamique-de-lutilisa17.png)
Photo 3 : Champ de manioc à
Djagbalo.
Cliché: Inoussa TOKO, Février
2005.
Constater que seuls quelques arbustes sont présents dans
la zone. Cette culture est donc aussi destructrice de la
végétation.
![](Effet-de-bordure-des-terroirs-villageois-sur-les-aires-protegees-suite-a-la-dynamique-de-lutilisa18.png)
Photo 4 : Champ de coton déjà
récolté à Djagbalo.
Cliché: Inoussa TOKO, Février
2005.
Remarquer quelques pieds de tecks dans le champ. Ceci est une
forme de technique culturale pour combattre l'érosion. Cette technique
culturale répond aussi indirectement au reboisement de la zone.
![](Effet-de-bordure-des-terroirs-villageois-sur-les-aires-protegees-suite-a-la-dynamique-de-lutilisa19.png)
Photo 5: Champ d'igname nouvellement installé
à Djagbalo.
Cliché : Inoussa TOKO, Février
2005.
Remarquer une absence totale de ligneux dans le champ. Cette
photo est donc une preuve de la déforestation souvent engendrée
par la culture d'igname.
![](Effet-de-bordure-des-terroirs-villageois-sur-les-aires-protegees-suite-a-la-dynamique-de-lutilisa20.png)
Photo 6: Une parcelle mise en jachère à
Djagbalo.
Cliché : Inoussa TOKO, Février
2005.
Cette parcelle est mise en jachère il y a 3 ans
seulement. Remarquer l'importance des graminées quicouvrent
le sol en présence de quelques arbustes en
régénérescence. Ce couvert végétal en
combinaison avec les facteurs du climat (pluie,
température, humidité relative) est donc susceptible
d'accélérer la reconstitution de la fertilité des sols.
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