Le « système jatropha » pour
l'écodéveloppement au SAHEL
Présenté par
Abdoul Karim ALPHA GADO
Pour l'obtention du Master en Développement de
l'Université Senghor
Département
Environnement
Spécialité «Gestion de
l'environnement»
Le 18 avril 2011
Devant le jury composé
de:
Dr. Martin YELKOUNI
Directeur du Département Environnement de
l'université Président
Senghor
Dr. Hassane KIMBA
Directeur National du Bureau d'Evaluation Environnementales
et des Etudes Impacts Ministère de l'Environnement NIGER
|
Examinateur
|
Dr. Nawel BENTAHAR
Consultante indépendante, Enseignante de Examinateur
mathématiques et d'économie a Arab Academy of
Sciences and Technology
Université Senghor - Opérateur direct de la
Francophonie
1 Place Ahmed Orabi, BP 21111, 415 El Mancheya, Alexandrie,
Egypte
www.usenghor-francophonie.org
Remerciements
Un immense merci a mon père et ma mère pour avoir
tout déployer depuis ma tendre enfance afin que je puisse m'engager
toujours plus loin dans les études.
C'est aussi le lieu de remercier le Professeur Thierry VERDEL,
DR. Martin YELKOUNI, et leur assistante Suzanne ZIKRI pour la belle gestion de
notre formation.
Un grand merci aux Docteurs Hassane KIMBA et Nawel BENTAHAR pour
avoir rehaussé la qualité de notre travail par leur jugement
d'honorables jurys.
Ce travail ne verrait pas le jour sans les efforts de notre
modèle professionnel, notre source d'inspiration, a savoir M. Reihnard
HENNING, l'inventeur du Système Jatropha ; recevez ici cher maître
nos hommages ainsi que toute notre reconnaissance de votre contribution aux
progrès de l'humanité.
Que tous nos enseignants trouvent ici l'expression d'une profonde
gratitude.
Une Motion spéciale de remerciement au Dr. DIEDHIOU
Ibrahima pour avoir accepté de mettre a notre disposition des
données encore inédites et qui contenaient les preuves de notre
thèse principale.
Un autre grand merci a M.Ahmad Al YASSAKY bibliothécaire
de l'université Senghor pour son très aimable attention et sa
promptitude a nous servir.
C'est l'occasion d'émettre une marque de gratitude a Mr
SENE Moustapha doctorant au Japon dont le mémoire sur l'exploitation du
jatropha en assainissement des eaux usées domestiques nous a
encouragés a persévérer.
Nous remercions également tous les camarades de la
12ème promotion particulièrement CISS, Djiby, Bruce, Doyen Willy,
Razo, ThaI, Keita , Kabran, Pegoue, et Pascal pour leur patience a notre
égard.
Enfin, notre séjour en Egypte ne serait certainement
pas aussi doux et plaisant sans la pure fraternité du premier ami
Egyptien ; que le tout puissant nous aide a rendre l'assistance que M. BAKR
ABASS nous a gracieusement fournie.
Ils sont certes nombreux ceux que nous devons remercier...
Dédicaces
Je dédie ce modeste travail :
· A mon épouse : Mme ALPHA GADO AIchatou.
· A la mémoire de tous les Martyrs de la
Révolution Egyptienne du 25 janvier 2011, bel exemple de sacrifice
ultime pour le développement démocratique de ce beau et
trés grand pays d'Afrique.
· A la mémoire de mon arriére grand
pére maternelle, Robert MARCORELLES décédé le jeudi
21 avril 2011 a Montpellier.
Résumé
Ce mémoire de master est une proposition pour faire
valoir l'avantage comparatif des pays sahéliens en terme de vastes
étendues de terres arides en y développant des cultures
industrielles de Jatropha curcas. Pour assurer la faisabilité
économique de telles initiatives trés risquées, notre
première approche consiste a solliciter les financements du
mécanisme de Développement Propre (MDP) qui reste un cadre
abstrait pour la majorité des Etats africains. Par ailleurs, le concept
de systeme jatropha permet aussi des réalisations durables a partir
d'investissements plus modestes destinés a valoriser des
potentialités inexploitées sur la base de l'entrepreneuriat
social.
Sur le plan méthodologique nous avons d'abord
appliqué le modéle Pressions -Etats-Réponses (P-E-R)
fournit par l'Organisation de Coopération et de Développement
Economique (OCDE). Cette formule nous a permis de diagnostiquer la situation
des réalités environnementales du Sahel et de montrer la
pertinence d'y vulgariser du jatropha. Ensuite l'analyse de résultats
encourageants de quelques expériences sahéliennes conforte nos
convictions en prouvant que l'environnement et le cadre social se
révélent aptes avec beaucoup moins de risques en comparaisons aux
autres régions africaines.
Ainsi, que l'on traite de projets industriels ou d'initiatives
plus réduites l'engagement dans la production de jatropha entrevoit de
se positionner a titre de réponse a la désertification mais aussi
au grand déficit énergétique des zones rurales du sahel.
En effet, une intensification de cette culture sur les terres arides constitue
notre solution pour une contribution a la protection de l'environnement mondial
en reboisant des terres parmi les plus dénudés que compte la
planéte. Notre schéma prévoit aussi de répondre aux
besoins des investisseurs principalement en crédits carbone tout en
développant une filiére de proximité idéale pour
redynamiser l'agriculture sahélienne.
Mot-clefs
Sahel, Jatropha curcas, MDP, crédits carbone,
Ecodéveloppement.
Abstract
This master thesis is a proposal to emphasize comparative
advantage of the Sahelian countries in terms of vast tracts of arid land by
developing industrial Jatropha curcas crops. To ensure the economic
feasibility of such very risky initiatives, our first approach is to seek
funding from Clean Development Mechanism (CDM) which remains an abstract
framework for the majority of African states. Moreover, the concept of jatropha
system also allows sustainable projects by more small investments which aimed
to enhance the untapped potential on the basis of social entrepreneurship.
Methodologically we first apply the Pression-States-Response
P-S-R model of the Organisation for Economic Co-operation and Development
(OECD). This formula has enabled us to diagnose environmental status and
realities of Sahel then to demonstrate the relevance of jatropha
popularization. finally, analysis of encouraging results of some sahelian
experiments reinforces our choice by demonstrating that the environment and
social aspects are really favourable for jatropha system with fewer risks in
comparison with others African regions.
Thus, whether one is dealing with industrial projects or
smaller initiatives involvement in jatropha production sees itself as a
response to desertification but also to the larger energy gap in rural areas of
the Sahel. In fact, an intensification of this crops in dry-lands is solution
for a contribution to protecting the global environment by reforesting land
among the most barren planet that account. Our schematic also provides to meet
the needs of investors mainly in carbon credits while developing a die of
proximity ideal for revitalizing the Sahelian agriculture.
Key-words
Sahel, Jatropha curcas, CDM, carbon credits,
Ecodevelopment.
Liste des acronymes et abréviations
utilisés
- AIE : Agence Internationale de l'Energie ;
- CER : Certified Emissions Reductions ;
- CEDEAO : Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest ;
- CILSS : Comité Inter-états de
Lutte Contre la Sécheresse au Sahel ;
- CO2 : Dioxyde de carbone ;
- FABER : Fond Africain des Biocarburants et
des Energies renouvelables ;
- FAO : Organisation des Nations unies pour
l'agriculture ;
- FMI : Fond Monétaire International ;
- GES : Gaz a Effet de Serre ;
- GEXSI : Global Exchange for Social
Investissements ;
- GIEC : Groupe d'Experts Intergouvernemental
sur l'Evolution du Climat ;
- Ha : hectare ;
- ICRISAT : International Crops Research
Institute for the Semi-arids Tropics ;
- IUCN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature ;
- MBSA : Mali Biocarburant SA ;
- MDP : Mécanisme de Développement
Propre ;
- M F C : Malifolkecenter ONG ;
- OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economiques;
- OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement ;
- ONG : Organisation Non Gouvernementale ;
- P-E-R : Pressions-Etats-Réponses ;
- PIB : Produit Intérieur Brut ;
- PK : protocole de Kyoto ;
- PMB : Produit Mondial Brut ;
- UE : Union Européenne ;
- UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine ; - WWF : World Wide Fund for nature.
Sommaire
Remerciement iii
Dédicaces iv
Résumé v
Abstract vi
Liste des acronymes et abréviations utilisés
vii
Introduction 1
1 Contexte et justification 4
1.1 Contexte international 4
1.2 L'avénement du Protocole de Kyoto 4
1.3 Quelques arguments d'économie internationale 5
1.3.1 Dépendance au pétrole trés croissante
5
1.3.2 L'innovation du rapport STERN 7
1.4 Le marché de carbone et perspectives pour notre sujet
8
1.5 Fonctionnement du mécanisme 9
1.6 Caractére opportun des projets jatropha 10
2 Cadre Théorique 13
2.1 Définition du Sahel 13
2.2 Des expériences sahéliennes en
développement agricole 14
2.3 Fondements pour l'écodéveloppement au Sahel
15
2.4 L'opportunité du Pourghére pour le Sahel 17
2.4.1 Description botanique du Pourghére 17
2.4.2 Elément de physiologie du pourghére 19
2.4.3 Répartition géographique du pourghére
21
2.5 Les Propriétés du Pourghére 21
2.5.1 propriétés écologiques 21
2.5.2 Propriétés médicinales 22
2.5.3 Propriétés Biotechnologiques 22
2.6 Les enjeux du jatropha au Sahel: 23
2.7 Le systéme Jatropha 25
3 Méthodologie 26
3.1 Justification de la Recherche documentaire 26
3.2 Justification de la Démarche P-E-R 26
3.3 Justification de l'Analyse sommaire de projet : 28
3.4 Justification des entretiens via Skype : 28
4 P-E-R appliquée au système Jatropha et
résultats probants de projets jatropha 29
4.1 P-E-R appliquée au Système Jatropha 29
4.2 Résultats probants de quelques projets jatropha
31
4.2.1 Résultats de Mali Biocarburant Société
Anonyme (MBSA) 30
4.2.2 Résultats des projets jatropha de Mali Folk Center
(MFC) 34
4.2.3 Résultats des projets jatropha d'AGRITECH FASO 36
4.2.4 Résultats du projet jatropha d'IBS AGROINDUSTRIE
37
4.2.5 Exemple de réussite de projet jatropha en zone
désertique : cas d'un projet égyptien... 39
5 Proposition de Projet professionnel 41
5.1 Titre du projet 41
5.2 Justification du projet 41
5.3 PHASE 1 42
5.3.1 CONTEXTE LOCAL 42
5.4 Forme juridique 43
5.5 Objectifs spécifiques 43
5.6 Organisation de la structure prévue 43
5.7 Prévisions économiques 44
5.8 Phase 2 montage de la société Sahel ENERGIE
Jatropha 44
5.8.1 Mission de «SAHEL ENERGIE JATROPHA » 44
5.8.2 Les Produits et sous produits 45
5.8.3 Proposition de modélisation des produits et
sous-produits du jatropha 46
5.8.4 Objectifs sur le long terme 47
5.9 PHASE 3 : montage de la société locale de
distribution 47
5.9.1 Mission 47
5.9.2 Engagements 47
5.10 Objectif a long terme 47
Conclusion 48
References bibliographiques 50
webographie 51
Annexe: Exemples d'applications techniques des produits
du jatropha 52
Liste des figures
Figure 1 : Production mondiale de pétrole depuis 1900
(Kbbls/J) 6
Figure 2 : Plants de jatropha issue d'une pépinière
de 4 semaines 18
Figure 3 : Feuilles et fruits de jatropha. 18
Figure 4 : Fleurs de jatropha 18
Figure 5 : Fruits mürs de jatropha 19
Figure 6 : 1kg de graines de jatropha récolté au
Niger 20
Figure 7 : Champs de 3 mois en culture associées maIs/
jatropha au Mali. 24
Figure 8 : Schémas du Modèle P-E-R 27
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Appellation du Jatropha dans quelques langues du
monde 21
Tableau 2 : Résultat de l'application du système
jatropha suivant le modèle P-E-R 29
Tableau 3 : Bilan sommaire des réalisations 2007-2010 de
MBSA 30
Tableau 4 : Bilan résultat projet jatropha MFC 1998-2010
34
Tableau 5 : Réalisations d'Agritech FASO de janvier 2009 a
mars 2011 36
Tableau 6 : bilan du projet jatropha d'IBS agro-industrie
2006-2010 37
Introduction
Le défi de l'indépendance
énergétique est a notre humble avis le plus urgent pour les Etats
africains. Ceci dans le sens communément admis qu'aucune
industrialisation ne peut se réaliser et prospérer sans une
réelle et conséquente abondance d'énergie. En effet ce
secteur conditionne les multiples productions dont regorgent les
sociétés industrialisées. On peut donc au Sahel entrevoir
un lien entre la faible disponibilité énergétique (surtout
en carburant) et les productions agricoles inadéquates. Par ailleurs,
les changements climatiques aggravent cette situation avec
l'irrégularité des pluies. Il en ressort que le Sahel ne saurait
désormais réaliser une autosuffisance alimentaire durable sans la
forte mécanisation de son agriculture. Cette étape passe par la
vulgarisation d'une panoplie d'engins (tracteurs, moissonneuse-batteuses,
motoculteurs, motopompes, etc.). Cependant le recours aux
éléments du machinisme agricole qui est indispensable à
toute révolution verte est lui même fortement conditionné
par le cout des carburants. Ainsi on peut admettre que dans n'importe quel pays
sahélien le développement d'une filière
énergétique a la base aiderait pour beaucoup a éradiquer
la faim. C'est dans cet ordre d'idées que se trouve la première
justification de notre thème.
En substance nous proposons la promotion d'un agrocarburant.
De son nom francais Pourghère, le jatropha curcas est principalement
connu pour ses graines riches en huile. Ces dernières servent a la
production de biodiésel comme source alternative d'énergie. Il
existe aussi de nombreuses applications secondaires et plusieurs sous-produits.
La seconde justification de notre sujet réside au niveau des vertus
écologiques de cette plante. En effet contrairement aux biocarburants
plus répandus (Huile de palme, Canne a sucre etc...) le jatropha ne
nécessite pas forcement des terres fertiles et permet de lutter contre
la désertification.
Sur tout un autre plan, les questions
énergétiques se trouvent toujours liées aux conditions
environnementales qui peuvent conforter le choix de la filière ou
soulever des inquiétudes la rendant nuisible. C'est ainsi que les
impacts négatifs sur l'environnement des filières traditionnelles
(charbon, pétrole...) constituent un argument en faveur des
bioénergies. Dans l'exemple plus précis du jatropha le monde
paysan a la chance de voir ses besoins privilégiés. Ce qui n'est
pas du tout le cas même quand un pays produit de grandes quantités
de pétrole, de gaz, de charbon et d'Uranium. Généralement
c'est la manne pétrolière qui est comparée aux
biocarburants pour montrer ses limites. Ceci est d'autant plus logique car les
produits dérivés de l'or noir (gasoil et essence) sont
sollicitées pour les mêmes applications que le biodiésel et
l'éthanol. Donc il serait normal de penser qu'un pays producteur de
pétrole pourrait plus simplement développer une agriculture
mécanisée qu'un autre dépourvu de cette ressource.
Pourtant cet argument n'est pas du tout évident dans la pratique. Par
exemple le Gabon malgré ses immenses productions de brut continue
d'être tributaire des produits agricoles du Cameroun qui possède
pourtant beaucoup moins de pétrole. Rapporter au Sahel, le même
raisonnement peut être développé.
Le Mali et le Burkina Faso ont tous des performances agricoles
trés loin de celles du Tchad qui pourtant produit 173 000 barils par
jour depuis 20031. On en déduit de ces deux exemples que la
manne pétroliére ne profite généralement pas
directement au monde rural. Pourtant nos Etats africains même ceux qui
à ce jour ne disposent pas de ressources pétroliéres
restent trés inféodés au pétrole. Par exemple le
Sénégal qui assure 90% de son électricité par le
circuit de ses centrales thermiques en mobilisant plus de 42% de ses revenus
d'exportations2. Avec ce schéma les zones reculées de
ce pays resteront longtemps sans électricité. Cette situation est
inacceptable en ces temps oü de nombreux projets d'électrification
rurale avec des générateurs fonctionnant à l'huile de
jatropha connaissent des succés dans plusieurs localités du
Burkina Faso et du Mali3.
Dans la même lancée de la présentation
d'arguments en faveur de la culture du jatropha, il est important de rappeler
que le pétrole est trés connu pour les nombreux problémes
liés à son exploitation. On doit admettre que des questions de
gouvernance sont liées à cette situation dont entre autres le
fait que les exploitations des gisements se font avec des capitaux
étrangers provenant de structures privilégiant d'abord leurs
profits. Sans également compter le manque de transparence qui
caractérise le plus souvent les contrats d'exploitations d'oü de
grands scandales de corruptions dans ce domaine empêchant aux populations
de bénéficier des retombées de cette filiére
pourtant trés rentable. A ce niveau on peut se résoudre à
admettre qu'il est urgent d'initier et de vulgariser les sources
d'énergies dont les paysans seront les producteurs afin de les placer en
position de premiers bénéficiaires. Surtout que ces derniers
pourraient efficacement contribuer à un développement
économique pour peu que des ressources énergétiques
conséquentes leur soient allouées. C'est sur ce point que le
systéme jatropha innove car c'est l'exploitation du pourghére
pour le développement rural.
Au titre de preuve de progression de cette filiére, le
Global Exchange for Social Investisments (GEXSI) dans le rapport de son
étude commandée par WWF4, chiffrait à
prés de 900 000 ha les espaces plantés en pourghére sur
tous les continents dont au moins 120 000 en Afrique. L'engouement majeur
autour de cette espéce végétale a pour raison sa
capacité à résister à la sécheresse et ses
faibles exigences en eau. Cette sobriété fait du pourghére
la source de biocarburant la plus adaptée au contexte sahélien
oü les terres fertiles sont en proie à la désertification.
On comprend donc aisément pourquoi des pays comme le Ghana leader du
jatropha en Afrique de l'ouest (GEXSI, 2008), le Mali, le Burkina Faso, le
Sénégal possédent déjà de vastes projets
d'exploitation du Jatropha. Du moment oü cette culture permet une mise en
valeur des terres érodées et incultes tout en rendant les paysans
autonomes sur le plan énergétiques donc plus efficients alors il
ne manque plus qu'à envisager de résoudre les questions
problématiques propres à cette filiére en vue d'aborder
son développement avec le moins de risques possibles.
1 [
http://www.rfi.fr/actufr/articles/080/article_45788.asp]
(Consulté le 25 mars 2011)
2
www.helio-international.org/VARSenegal.Fr.pdf
(consulté le 25 mars 2011).
3
http://www.jatropha.de/mali/keleya.pdf
(consulté en fevrier 2011).
4 Global Market Study on Jatropha paru en 2008.
A l'image de toutes spéculations de rente, il est a
redouter le délaissement des filieres alimentaires a son profit. Surtout
que l'on est témoin des offensives des multinationales sur les terres
africaines pour produire le jatropha. Ce n'est pas la réglementation de
l'UE, prévoyant d'imposer l'utilisation de 20% d'énergie
renouvelable sur la consommation totale a partir de 20205, qui
réduirait les investissements dans ce domaine. C'est dans ce sens que la
question principale que nous proposons de traiter est : Comment intensifier les
cultures industrielles de Jatropha curcas en Afrique sans concurrencer
les spéculations alimentaires ?
A cet effet, nous allons présenter le role que peut
jouer le vaste sahel a travers ses grandes étendues de terres arides qui
constitue notre hypothese principale. Cette option est réalisable avec
des partenariats dans le cadre du Mécanisme pour le Développement
Propre (MDP). Le chapitre suivant explicitera ce point. Ensuite suivra le cadre
théorique of., nous avons présenté les
réalités en faveur de notre projet. Puis nous présenterons
la méthodologie au centre de ce travail et enfin la derniere partie
présente d'abord des résultats encourageants de quelques projets
jatropha en cours au Sahel et une proposition de projet basé sur des
innovations tant dans le fond (production de biodiésel,
d'électricité et de briquettes écologiques) que dans sa
forme (haute responsabilisation des producteurs, coopérative agricole
spécialisée dans le développement rural).
5
http://www.erec.org/fileadmin/erec_docs/Documents/Publications/Feuille_de_route_des_energies_renouvelables_.
pdf (consulté le 26 mars 2011).
1 Contexte et justification
1.1 Contexte international
De toutes les caractéristiques que comporte notre monde
d'aujourd'hui, le véritable rapprochement entre les peuples nous paraIt
la plus emblématique. Dans ce sens, le grand spécialiste
français des sciences génétiques Albert JACQUARD,
avertissait déjà en 1998 dans son livre intitulé : A
toi qui n'es pas encore né, que le 21ème
siècle sera celui des «RENCONTRES». On peut dès
aujourd'hui confirmer cette assertion en lui rétorquant que les
dernières décennies du 20ème siècle
(70,80 et 90) en ont aussi produit et pas des moindres. Celles qui sont
à notre sens les plus symboliques et spécifiquement
dédiées à la Terre sont la Conférence de Stockholm
en 1972, de Nairobi en 1982, de RIO en 1992 et celle de 2002 à
Johannesburg. Toutes celles-ci dans l'ultime but universellement partagé
consistant à impulser une force sure venant des décideurs
d'oü le nom de "sommet", en direction des mouvements pour un
développement durable mondial. Le symbole reste très marquant
à plus d'un titre du moment ou il est révélateur d'une
vision de promotion du concept de l'environnement et de sa prise en compte de
plus en plus importante dans les politiques de développement sur tous
les continents. Puis ces rendez-vous ont le grand mérite d'être la
démonstration de la capacité de l'humanité à se
concerter sur les problèmes planétaires dans l'espoir de les
résoudre de la façon la plus efficace qui puisse exister.
D'une manière générale on peut remarquer
que ces rencontres, se sont intensément déroulées depuis
la fin de la seconde guerre mondiale à nos jours. A ce titre cet
évènement des plus sombres de l'histoire humaine peut être
vue comme ayant laissé ce réflexe à titre
d'héritage. Echanger avec tous sur les urgences de toutes sortes dont le
règlement devait aboutir à l'établissement d'une
süreté mondiale voici un créneau porteur d'espoirs. Suivra
donc, tout naturellement des facilités dans les mobilisations des
sociétés civiles autour des questions citoyennes car celles -ci
sont interconnectées et poursuivent les mêmes objectifs
fondamentaux. Cet état de fait à plus d'un titre encourageant car
gage de stabilité a été rendu possible d'une part par
l'accroissement du nombre d'intellectuels dans tous les pays du monde et
d'autre part grace aux progrès technologiques enregistrés dans le
domaine des voies et moyens de communications. Ainsi on peut se permettre de ne
plus se borner à trouver au niveau local et national des solutions
à des problèmes qui se trouvent être partagés
à l'échelle de toute la planète. Les réponses aux
situations problématiques du 21ième siècle dans tous les
domaines ne sauraient être durables, ni même réellement
efficaces sans avoir été prises soit dans un cadre international
ou par une entité régionale ou tout au moins
sous-régionale d'oü notre choix de raisonner à la dimension
sahélienne.
1.2 L'avènement du Protocole de Kyoto
Pour revenir au mot clé du début, on dira que
les rencontres internationales dans le but de rechercher les réponses
idoines aux situations complexes qui se posent aux hommes ce n'est pas ce qui a
manqué à notre époque.
En effet, du trés historique sommet des nations unies
sur l'environnement et le développement (sommet de la Terre ) de Rio en
1992, a celui dit du développement durable tenu a Johannesburg en 2002,
l'humanité a connu des progrés tangibles dans le sens de la
matérialisation des engagements en faveur de la préservation de
l'environnement mondial. C'est ainsi qu'on peut sans aucun risque de se tromper
retenir la concrétisation d'un engagement écologique universel
qui s'est déplacé des masses populaires d'activistes vers les
hautes spheres de prises de décisions. Ce constat prometteur pour
l'avenir du globe est perceptible a travers l'élaboration du Protocole
de Kyoto (PK). Avec pour objectif principal de créer les conditions de
réduction des émissions de gaz a effet de serre dans le monde, ce
texte inspiré par les idéaux de la Convention-cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques (1992) comporte des résolutions
directement porteuses de pistes crédibles pour une meilleure gouvernance
environnementale a l'échelle planétaire. Même si le PK
souffre de la non-ratification des Etats Unis, de trés loin la
première puissance économique de la planéte, il n'en
demeure pas moins que ce texte représente d'énormes
opportunités de développement pour de nouveaux modes de
productions. Ceci d'autant plus que depuis son entrée en vigueur le 16
février 2005 on ne cesse d'y voir des actions concretes dans le sens de
la coopération internationale pour la préservation de la terre
des effets dévastateurs des changements climatiques.
Si dans notre présent mémoire nous nous
intéressons au PK c'est parce qu'on lui reconnaIt les
caractéristiques d'un accord assez universel et hautement prometteur.
Puis ce texte ayant prévu des clauses favorables a notre projet
professionnel il nous semble primordial de débuter l'argumentaire par
une présentation succincte de ses idées novatrices. C'est dans
cet ordre idée que nous décidons qu'avant d'exposer nos questions
problématiques, il nous paraIt judicieux d'ébaucher quelques
arguments existants au niveau international et pouvant potentiellement
présager un avenir radieux pour l'activité phare que nous
choisissons de présenter comme solution et alternative crédible
pour notre contexte au vu de ses handicaps.
1.3 Quelques arguments d'économie
internationale
1.3.1 Dépendance au pétrole trés
croissante
N'importe quel observateur de la vie économique
contemporaine peut confirmer la hausse vertigineuse du prix du pétrole
de part le monde. Cette situation entraine par voie de conséquence une
réelle complication des circuits de fournitures de ses nombreux produits
dérivés entre autres le gazoil, et l'essence .Pourtant ce sont
des carburants trop solliciter dans l'accomplissement des táches
agricoles de même que pour le transport des productions vivriéres
pour juste rester dans la logique de satisfaction des besoins alimentaires sans
compter tous les autres aspects de la vie moderne. Cette situation est d'autant
plus paradoxale quand on remarque comme le montre le graphique qui suit que la
production mondiale de brut même si elle a connue des baisses ponctuelles
présente une tendance générale a la hausse .
Figure 1 Production mondiale de pétrole depuis 1900
(Kbbls/J) ; (Source :www.
http://fr.wikipedia.org/wiki/petrole
)
La figure dresse l'évolution de la production mondiale
de pétrole de 1900 a nos jours. On y remarque des périodes
assimilables a des pics atteints avant de connaitre une chutte puis de
reprendre la tendance a la hausse. Le premier choc pétrolier de
l'année 1973 (Guerre du Kippour) est visible aprés quoi la
production fulgurante a vite repris pour encore connaitre le second choc dont
la cause essentielle a été la révolution irannienne de
1979, cette fois le graphique montre une chutte plus aigue et qui mettra du
temps a retrouver les reccords antérieurs. Néanmoins de nouvelles
performances inédites apparurent a la fin des années 90 et depuis
le monde alterne petits chocs et envolées des productions.
L'intérêt pour nous de voir cette
évolution réside dans le fait de nous convaincre davantage que le
monde sera toujours de plus en plus en quête de produits
pétroliers malgré l'ampleur avérée de la
théorie dite de "la fin du pétrole pas cher''. Plusieurs raisons
sont a l'origine de cette réalité avec laquelle il faudra
désormais composer. En premier lieu ce sont les nombreuses
instabilités liées a l'exploitation de l'or noir. En effet,
parler de la crise mondiale du pétrole revient d'abord a évoquer
la trés longue liste des conflits politiques (rébellion dans le
Delta du Niger, guerre en Irak, tensions sans cesse croissantes entre la
communauté internationale et l'Iran, les révoltes dans presque
tous les pays arabes...). Ensuite a tous ces grands soubresauts s'ajoute la
trés soutenue these déclarant que les réserves
planétaires d'énergies fossiles (surtout de Gaz et de
pétrole) se trouvent en diminution perpétuelle. Sur ce second
point, l'AIE situe entre 40 a 60 ans le temps encore possible pour qu'une
réelle pénurie de l'or noir s'impose a tous les pays du monde
même ceux dont les ressources du genre paraissent intarissables. Cette
réalité et bien sür a relativiser au contexte propre a
chaque territoire et en tenant compte de la notion trés importante des
réserves dites prouvées. Une question a ce niveau nous
interpelle. Oü trouver les arguments économiques nécessaires
pour démontrer que dans le domaine de l'énergie toute chose
étant égal par ailleurs on peut changer de façon de faire
et espérer le progrés ?
1.3.2 L'innovation du rapport STERN6
Car Hormis pour les climato sceptiques, l'implication de
l'humanité dans le réchauffement global n'est plus a prouver. En
effet Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC)
démontrait avec une grande prudence dans son rapport datant de 2001 que
ce role anthropique serait vraisemblablement probable. Mention y était
faite d'une probabilité comprise entre 60 % et 90%. Mais les choses ont
beaucoup évolué et aujourd'hui cette institution est a 100 %
convaincu que le réchauffement climatique est causé par l'homme
et celui-ci et même chiffré. En effet dans leur rapport 2007 il
n'est plus question d'incertitudes et le panel d'experts parle de
réchauffement compris entre 1,8°c et 4°c au )O(Ie
siècle et pouvant affecter le climat de la planète pendant milles
ans. C'est dans cette situation qu'intervient le désormais
célèbre rapport STERN. En effet Sir Nicolas STERN dans ses
recommandations formulées a l'endroit du gouvernement britannique
insiste sur les effets néfastes du réchauffement climatique en
les présentant comme causes des prochaines crises économiques.
Dans son étude intitulée l'économie des changements
climatiques cet ex-directeur de la banque mondiale rappel que les aspects
écologiques du désastre ne sont plus a démontrer mais une
projection des coüts économiques démontre que le pire reste
a venir a moins que l'on opte pour les meilleurs solutions. L'avertissement de
Sir STERN peut se résumer a admettre que plus on attend pour prendre les
mesures, si coüteuses soient-elles aujourd'hui, plus le prix a payer pour
les effets du réchauffement climatique sera élevé. Plus
précisément le rapport STERN stipule que si aucune mesure n'est
prise et que la température s'élève de 5°c dans les
décennies a venir, le cout économique du réchauffement
climatique s'élèvera jusqu'a 10% du PMB. Rappelons que selon le
FMI, le PMB pour l'année 2006 est de 47766,58 milliards de dollars alors
a titre d'indication la facture économique du réchauffement
climatique des 5°C monterait donc a 4776,66 milliards de dollars soit
quelque 3670 milliards d'euro qui représente près de 40% du
produit intérieur brut des Etats Unis ou 97 % des PIB cumulés de
la France et de l'Allemagne. Mais fort heureusement ce rapport propose des
recommandations couplées a de bonnes mesures a prendre et c'est elles
qui nous intéressent. Cet illustre auteur continue en disant que si des
mesures immédiates sont adoptées pour au moins stabiliser les
émissions de gaz a effets de serre ces vingt prochaines années,
puis pour les réduire, il en couterait dix fois moins a la
communauté internationale, soit 1% du PIB mondial. Notre illustre
économiste propose aux différents Etats du monde d'injecter au
moins 480 milliards de dollars dans un avenir proche pour non seulement
éviter les catastrophes écologiques mais surtout la ruine de
l'économie mondiale. Le message principal du rapport STERN est donc "se
préparer a faire face, se préparer a investir pour empêcher
que ces ruines se produisent". En termes clairs, parmi les mesures
proposées par Nicolas STERN on trouve le renforcement et la
mondialisation du marché du carbone. De quoi s'agit-il
concrètement et comment notre projet professionnel se trouve intimement
lié a cet instrument d'économie de l'environnement ?
6
http://www.hm-treasury.gov.uk/independent_revie...nreview_index.cfm(consulté
le 30 mars 2011).
1.4 Le marché de carbone et perspectives pour
notre sujet
L'opportunité la plus perceptible du PK pour les pays
en développement est la composante de ses mécanismes de
flexibilités dont le MDP. L'objectif principal est de créer les
conditions de progrès industriels beaucoup moins pollueurs pour
l'atmosphère mondial au niveau des pays en développement dont
font partie tous nos états africains. Il faut cependant reconnaItre que
le MDP s'est beaucoup appuyé sur les efforts européens de
perfectionnement du marché du carbone. Ce constat a pour preuve
matériel le système européen d'échanges
d'émissions qui fut proposé aux Etats unis, en Chine et en Inde
dès sa conception et la mise en forme de ses premières
réalisations. Mais pour ce faire il faudrait passer à des
objectifs chiffrés de l'ordre de l'inimaginable pour l'heure pour les
raisons de politiques intérieurs propres aux Etats Unis mais
également des pays comme l'Inde, le brésil et la Chine qui
malgré leurs forts taux de croissances n'accepteraient jamais d'aligner
leurs réductions d'émissions de GES à celles des nations
européennes qui ont eu le temps de se développer en polluant sans
aucune retenue l'environnement planétaire. Cette fois au moins la
solution semble venir des moins favorisés pour sauver la planète
dans le sens ou les leaders des pays du sud et les pays les moins
avancés ont vite fait de ratifier le texte du PK car ce dernier prend
véritablement en compte leurs inquiétudes. Pour y saisir
l'opportunité revenons une fois encore sur le Rapport STERN qui a en
clair lancer un appel à l'élargissement des acquis du
système européen d'échanges des droits d'émissions
de carbone à tous les Etats partis du PK. Ceci est d'autant plus logique
est prometteur et l'Europe a imaginé le scénario le plus
progressiste au bon moment. En effet quand il s'était agit de
répondre aux exigences du PK, les Etats membres de l'UE ont
recensé plus de 12000 entreprises à qui des quotas
d'émissions ont été imposés. Donc une fois les
plafonds des GES fixés, les contrevenants sont obligés de
racheter auprès des entreprises ayant respecté les quotas, leurs
excédants.
Ces transactions sont règlementées par la bourse
de carbone de l'UE qui s'est fait une véritable
crédibilité depuis son ouverture le 1er janvier 2005.
L'éclatante réussite de cette bourse se traduit également
à travers son outil de fixation de la valeur sur le marché (comme
n'importe quelle bourse ordinaire) de l'unité de mesure de pollution,
qui est désormais très connue à travers le monde sous la
dénomination d'équivalent d'une tonne de CO2 qui donne en
abrégé "1tCO2". Nous aurions donc retenu que ce système
comporte tout ce qu'il faut pour traduire les attentes des autres parties du
monde à savoir s'entendre sur des modalités ou chacun pourrait
faire prévaloir les réalités de son contexte. Si Le MDP a
pu prendre forme et faire son chemin c'est justement en se basant sur la
réussite des échanges intra-européens. Reconnaissons tout
de même que sur cette question l'Europe assume ses responsabilités
et son exemple augure d'heureuses perspectives pour les pays en
développement. En effet pour importer cet exemple d'entente et aider
à sauver le climat planétaire il faut juste convaincre les pays
de l'annexe 1 du PK qu'il ne sert pas à grand chose d'assainir
l'environnement européen mais de poursuivre les objectifs au niveau
mondial et cela est déjà une étape franchie. Pour ce faire
et assurer une portée universelle aux projets MDP les nations
développées s'engagent à réduire leurs
émissions de GES en conformité avec les quotas fixés
à l'industrie dans leur sphère de gouvernance politique et au
plus haut niveau pour donner un caractère contraignant aux mesures.
Conjointement les pays en voie de développement qui
occupent l'annexe 2 du PK s'engagent a orienter leurs poles industriels et
économiques en optant pour toutes nouvelles technologies propres
avérées.
1.5 Fonctionnement du mécanisme
Dans l'optique d'une procédure efficace il a
été crée un Conseil Exécutif du MDP. Le dit Conseil
Exécutif examine les éléments des projets selon un canevas
trés formel exécuté par un groupe d'experts
dénommé "Entité opérationnelle
Désignée". Ce groupe d'experts délivre des CER qui sont
des « réductions certifiées d'émissions» (CER)
en anglais "Certified Emissions Reductions". Les CER représentent des
garanties qu'un projet prévu est a mesure de générer
l'équivalent d'une tonne de CO2 en moins que le même projet qui
devait solliciter des technologies plus polluantes. Le nombre de CER
dépend donc de l'envergure du projet et de ses impacts sur
l'environnement. L'aspect le plus novateur est pour l'économie de
l'environnement qui a évoluée de façon fulgurante avec
l'introduction des CER car ils ont une valeur marchande du moment oü ils
ont été conçus pour être achetés par des
entreprises qui ne parviennent pas a respecter les exigences du PK par
réduction de leurs propres émissions de GES. Pour revenir sur les
performances de ce mécanisme au niveau européen (seul exemple
précis disponible mais en progression dans tous les continents) l'UE de
part son mécanisme interne a réussi a mobiliser selon le rapport
STERN, 362 millions de tonnes de CO2 aux fins de ses transactions pour des
finances supérieures a 7 milliards d'euros en fin 2005. Par ailleurs qui
dit marché parle forcement d'une offre précise et d'une demande
réelle. De ce fait pour mettre l'offre a la disposition de la demande il
faut des prix ou un prix au moins. C'est dans cette optique que le prix plafond
de la tonne d'équivalent CO2 a atteint les 30 euros en avril 2006 pour
revenir au prix plancher de 7 euros en mai 2006 ce qui dénote d'une
instabilité de ce marché naissant. Mais cette situation n'a pas
empêché d'enregistrer prés de 30 milliards d'euro de
transactions a la fin 2006 ce qui reste tout de même encourageant. Par
contre si on n'a pas assez de raisons positives en termes de stabilisation
c'est parce que les études dont nous disposons actuellement traitent
uniquement des résultats obtenus avec les 12000 entreprises
européennes qui elles même ne représentent pas toute
l'étendue des secteurs industrielles, on les a estimées
d'ailleurs a 44% des installations industrielles polluantes d'Europe. Selon SIR
STERN une mondialisation de ce systéme entrainera obligatoirement un
élargissement a tous les autres GES et a tous les secteurs pollueurs et
du même coup il faut s'attendre inévitablement a une hausse du
prix de la tonne d'équivalent CO2. Rappelons qu'en 2006 c'est le chiffre
de 5,4 milliards de dollars que le comité exécutif du MDP a
avancé comme montant des financements alloués avec 508 millions
de tonnes de CO2 économisées. Cependant cette même source
précise que l'Afrique a enregistré moins de 3% des crédits
vendus. A partir de ce point on arrive a l'aspect qui représente un
intérêt direct pour notre projet professionnel a savoir les
retombées financiéres qui pourraient découler de la mise
en place d'un systéme mondial basé sur les valeurs
prouvées du marché du carbone. En effet un prix
élevé du carbone entrainerait inévitablement une
augmentation des mannes financiéres issues de la vente des CER, pouvant
ainsi être affectées aux financements des projets qui seront
retenus dans le cadre du MDP. Dans cette optique notons qu'il n'existe aucun
obstacle connu de nos jours pour qu'un projet MDP porté
par une entité hors de l'union européenne soit financé par
une entreprise européenne sur la base de ses CER obtenus car le
changement climatique ne connait pas de frontiére et le
libéralisme économique non plus. Seulement il est à noter
la rigueur qui est de mise puisque pour se prévaloir des fameux CER la
structure initiatrice doit démontrer la preuve palpable de
«l'additionalité» de son projet dit en anglais "additionality"
en comparaison avec un projet traditionnel. Sur ce point clé des projets
MDP il est clairement établi qu'un projet est déclaré
"additionnel" du point de vu environnemental si sa réalisation produit
moins de gaz à effet de serre que le même projet
réalisé selon les conditions de la ligne de base c'est à
dire le même projet réalisé sans se soucier des pollutions
induites.
1.6 Caractére opportun des projets jatropha
Partant des réalités que nous impose le nouvel
ordre de la gouvernance mondiale du climat, il est de notre de ressort en
qualité d'agent chargé de développer des projets de
développement durable de nous accaparer des possibilités qui
découlent de ce cadre afin de les appliquer à nos contextes en
fonction de ses atouts et priorités. C'est ainsi que pour ce travail de
mémoire de master et pour satisfaire notre volonté d'exploiter
les nouvelles opportunités nées des réalités des
changements climatiques, nous proposons de développer des projets
jatropha. Cette espéce végétale nous convient à
titre de candidat idéal pour la mobilisation de financements
conséquents pour l'écodéveloppement au Sahel et la
préservation de l'environnement mondial. L'aptitude à monter un
projet jatropha pour une candidature au MDP n'est que le premier aspect de
notre argumentation. Ceci parce qu'il nous faudra rester dans la logique du
développement durable. Toute initiative s'inscrivant dans cette
lancée doit certes produire des bénéfices
économiques mais aussi environnementaux et sociaux. Jusqu'ici nous
n'avons fait que développer notre argumentaire sur la base d'un
marché installé en Europe mais qui est porteur
d'opportunités à saisir en Afrique. Ainsi le paramétre de
la rentabilité économique en profitant des financements MDP y
trouve un premier gage tout en se basant sur des potentialités
écologiques sans lesquels son éligibilité ne se fera pas.
Plus loin nous nous étendrons largement sur les motivations sociales.
Longtemps restée trés en marge, l'engouement
pour le jatropha évoluera progressivement quand dans l'euphorie de la
substitution des énergies fossiles par les bioénergies, des
entrepreneurs de part le monde ont essayé toutes sortes
d'oléagineuses mais chacune posant un probléme difficile à
résoudre. A cet effet les plus utilisées sont le Tournesol, le
Soja, le Colza et le palmier à huile. Contrairement à ces sources
d'agrocarburants le jatropha a la première caractéristique
fondamentale de ne pas exiger les meilleures terres. Il ressort donc de ce
premier atout du jatropha que répondre à la condition de
l'additionnalité ne causera pas de probléme et constitue
déjà une assurance considérable dans la voie devant mener
à l'éligibilité de campagnes de production de
pourghére parmi les projets MDP car au lieu de défricher des
forets nous proposons de reboiser des zones érodées .
Par ailleurs les raisons qui sont a l'origine de notre choix
de joindre cette opportunité mondiale restent confondues a plusieurs
ordres d'importances équivalentes pour l'atteinte de nos objectifs qui
sont : la mise en place des bases d'un développement économique
respectueux de notre environnement ainsi que l'assurance de
l'établissement d'une voie honorable devant permettre la
consécration de l'indépendance énergétique en
milieu rural sahélien. Pour ce second point spécifiquement, nous
nous baserons sur le système jatropha, invention de M. Reinhard HENNING
(voir page 25), qui permet de tirer des bénéfices
environnementaux et sociaux considérables.
En somme toutes les deux options (exploitation industrielle et
filière de proximité) sont envisageables a moyen terme a
condition de vulgariser convenablement le jatropha en tenant compte des
réalités de nos terroirs qui nous dicterons les urgences a
régler. Mais comme dans le cadre de tout projet des obstacles existent.
La promotion d'une plante non comestible dans des pays en proies à des
crises alimentaires ne se fera pas aisément. D'autres part les campagnes
d'agroforesteries bien que hautement bénéfiques pour
l'environnement sahélien assez drastiques connaissent de l'avis de
plusieurs organismes peu de succès
Face a ces inquiétudes très fondées on
développera les bénéfices reconnus a cette filière
sous les conditions du système jatropha. C'est donc le lieu dans le
présent document d'exposer l'originalité de notre approche qui
propose des obstacles (terres dégradées, aridité du Sahel)
comme des atouts a valoriser.
Enfin au vu des enjeux existants autour des filières
bioénergétiques notre contribution se résume a apporter
une réponse a la question suivante : quelles orientations pour le sahel
dans l'intensification des cultures de Jatropha curcas? A partir de
cette question principale, notre proposition évoluera en s'articulant
autour des hypothèses suivantes:
- Démontrer les atouts du sahel pour une
vulgarisation des exploitations de jatropha.
- Indiquer l'intérêt du Sahel a
abriter des projets jatropha en termes de séquestration de carbone et
autres bénéfices environnementaux.
- Exploiter les vertus du système
jatropha pour de bonnes bases d'écodéveloppement en milieu rural
sahélien.
- Préciser les orientations a prendre en
compte pour joindre les perspectives industrielles au développement a la
base.
Pour traiter ces questions le seul livre disponible en
francophonie7 nous a été d'une grande utilité
au même titre que le rapport de la FAO8 paru sur le sujet
ainsi que l'étude de marché du GEXSI. Parmi les sources de
grandes importances nous avons aussi disposé de deux documents
inédits provenant de chercheur oeuvrant sur le sujet dans sa
spécificité a prospérer dans l'hostilité des zones
sahéliennes.
7 Jatropha curcas : le meilleur des biocarburants. Mode
d'emploi, histoire et avenir d'une plante extraordinaire,paru
en 2010.
8 Jatropha : A Smallholder Bioenergy Crop for Pro-poor
Development,paru en 2010.
Enfin nos entretiens avec de nombreux acteurs du domaine ont
éclairés nos zones d'ombres et fortifier notre engagement. C'est
ainsi qu'au titre de réponses aux problématiques que posent ce
sujet nous brandiront des résultats obtenus a travers des initiatives de
natures différentes mais traitant toutes du jatropha en milieu
sahélien et tout aussi convaincantes que pratiques.
Mais essayons tout d'abord de cerner progressivement les
arguments favorables du contexte. Ceux-ci sont disponibles a travers la revue
de littérature qui est abondante dont un strict condensé est
proposé au titre de cadre théorique.
2 Cadre Théorique
Dans le but de couvrir toutes les thématiques relevant
de notre sujet nous avons choisi de regrouper les sources consultées en
quatre catégories. La première catégorie traite des
réalités environnementales, économiques et sociales du
Sahel. La deuxiéme catégorie éclaire sur les conditions
liées au concept d'écodéveloppement. La troisiéme
catégorie de sources a été utilisée pour
approfondir nos notions sur le jatropha dans le but de mieux cerner ses atouts
a faire valoir en milieu sahélien. Enfin la quatriéme
catégorie qui est celle des nombreux documents spécialisés
et les expériences en cours sur le continent africain, au Vietnam, en
Indonésie, en Chine et en Inde (leader mondial) avec des projets
réels et des avancées notables sur le plan de la recherche
scientifique. La première étape de ce chapitre est
consacrée a la définition du cadre géographique pour
lequel notre theme est dédié.
2.1 Définition du Sahel
S'il est un espace du continent africain qui est a la fois
trés médiatisé (a causes de ses crises environnementales)
et en même temps difficile a délimiter c'est bien le Sahel. Dans
l'article intitulé Concepts et approches pour une définition de
l'espace sahélien publié dans le volume XVIII,N°4 1993
de la célèbre revue AFRIQUE et DEVELOPPEMENT le
professeur Boureima ALPHA GADO indique que : « Pour la définition
la plus courante, le Sahel est le domaine de transition entre le Sahara et le
Soudan ou le point de contact entre les peuples du Nord et ceux de l'Afrique
noire. Etymologiquement, le mot signifie "rivage" c'est la déformation
du mot arabe Sahil ou es-sahil (le rivage).» Cet auteur approfondit le
sujet en précisant que cette définition découle d'une
approche géographique a laquelle s'ajoute une autre d'ordre
géopolitique offrant la notion de "sahel politique" qui regroupe les
Etats membres du CILSS(Burkina Faso, Cap Vert, Gambie, Mali, Niger,
Sénégal, Tchad et le Sénégal). Du concept
Géographique a l'organisation politique on retient l'aridité
d'une partie des territoires comme caractéristique commune a ces Etats
ainsi que l'omniprésence de la menace que constitue la
sécheresse. Dans ce sens il est utile de rappeler que quand le CILSS fut
créé en 1973 le monde n'était pas encore dans la position
actuelle de reconnaissance des changements climatiques et du lancement des
programmes de luttes contre ses conséquences. Ceci pour témoigner
qu'il existe au Sahel une longue tradition de prise de conscience et de
concertation régionale pour agir face aux crises environnementales. Ceci
pour dire que les projets jatropha s'appuieront sur des cadres institutionnels
mürs même si l'hostilité de l'environnement physique n'a fait
que s'accroitre. De ce fait nous sommes tenus pour notre part d'envisager le
Sahel comme l'ensemble des pays qui côtoient de façon
omniprésente les menaces d'envahissement du Sahara. A titre illustratif,
en 2002 le Conseil National de l'Environnement pour un Développement
Durable de la République du Niger dans un manuel intitulé "le
défi de la désertification au Niger", faisait cas de plus de
80 000 ha de terres du potentiel agricole perdues chaque année au profit
du désert dans ce pays situé au coeur du Sahel.
Pour éviter le risque de voir tous les 5,4 millions
km2 sahélien9 succomber, une solution bien connue
reste le reboisement, opération qui se trouve être le fondement de
notre projet. Par ailleurs, produire du Jatropha se résumant à
une intensification d'un type particulier de culture qui relève de
l'innovation en développement rural, essayons d'ores et
déjà de cerner les quelques atouts propres au contexte
sahélien que nous envisageons exploiter dans le cadre de cette
filière.
2.2 Des expériences sahéliennes en
développement agricole
Un projet de développement agricole au sahel gagnerait
des avantages considérables si en amont de sa mise en oeuvre il
s'inspirait d'un condensé d'expériences disponibles à
travers une évaluation d'un expert en agriculture sahélienne.
C'est dans cet ordre d'idées que le besoin d'exploiter une
catégorie d'oeuvre traitant de l'évolution des principales
cultures industrielles d'oléagineuses en milieu sahélien nous a
paru opportun. Ce sont les filières de l'arachide et celle du coton.
Dans ce sens, le livre de Jacques GIRI intitulé le Sahel demain :
catastrophe ou renaissance ?, paru aux éditions Karthala en
novembre 1983 offre des repères convaincants. Cet agronome de formation
et ancien fonctionnaire du ministère français de la
coopération à présenter des arguments hautement valables
pour des projets de culture de rente. En effet même si le titre annonce
un désastre sur le plan environnemental, fruit d'une succession de
calamités surtout climatiques, il n'en démontre pas moins un
potentiel assez inexploité de ressources surtout en terres agricoles
mais aussi en eaux souterraines. Mais cette évidence est tout aussi
relative et le spécialiste développe fortement les nuances. En
effet l'espace même s'il existe ne revêt plus le même
intérêt et n'assure plus la même stabilité. Donc
d'une manière générale tout projet agricole devra tenir
compte des disparités entre les terroirs. Tant qu'il s'agit de terres
marginales, de plateaux érodés, ou de vastes étendues
sableuses, le mode d'exploitation extensif peut s'y accommoder avec la seule
obligation de prévoir des espèces non appétées
c'est à dire qui ne peuvent être broutées (cas de notre
jatropha). Par contre il faudrait sur la base de cette expertise fortement
déconseiller l'intensification des cultures de Jatropha curcas
à visée industrielle dans les zones soudaniennes des pays
sahéliens qui doivent surtout être réservées surtout
à des productions alimentaires qui elle ne sont pas idoines pour les
terres érodées. Notre avis est que ce livre insiste plutôt
sur le capital espoir que représentent les paramètres intimes de
l'environnement sahélien. Et voilà ce dont justement nous avons
besoin ; un cadre à première vue hostile pour toute exploitation
agricole mais dont les potentialités ne se révèlent que
pour des filières particulières. Ainsi l'obstacle se transforme
en atout. Aussi pour nous convaincre de la faisabilité des cultures
industrielles dans notre sahel, Jacques GIRI développe l'argument selon
lequel le succès des cultures de coton au Mali, au Burkina Faso et au
Tchad a pour raison essentielle le fait que cette filière ne posait
aucun obstacle aux spéculations alimentaires de base des
sahéliens à savoir le Mil, le Sorgho et le Mals. A coté de
toutes ces productions une autre a même eu le privilège de
s'imposer et de prospérer.
9
Www.eadi.org/gc2005/confweb/papersps/Issa_Martin_Bikienga2.pdf
(consulté le 11 avril 2011).
En effet l'autre exemple pris par notre auteur est la
production d'arachide qui fut intensifiée par la colonisation pour
alimenter les marchés de la métropole en huile de très
haute qualité et le cas du plus gros producteur, le
Sénégal est assez illustratif. Sa production passera de 266
tonnes de graines exportées en 1841 à 3000 tonnes en 1853 et bien
évidement cet essor fulgurant de cette culture va se poursuivre tout au
long du 20ème siècle prouvant par là, la capacité
de développement en termes de spéculations à fort
potentiel industriel. Ces chiffres qui datent du milieu du 19ième
siècle ont le mérite de prouver l'existence d'une vieille
tradition des cultures de rente au Sahel. Notre expert poursuit en se basant
sur ces succès qui ont longtemps fait le bonheur des marchés
internationaux que pour les cas d'échecs rencontrés dans la
réalisation de l'autosuffisance alimentaire qu'il y' a eu des
"réponses inadaptées à un environnement difficile ". Et
c'est justement ce point que nous souhaitons corriger.
2.3 Fondements pour l'écodéveloppement au
Sahel
Un de nos objectifs est de donner toutes les chances de
"durabilité" aux projets jatropha au Sahel. Dans cette optique nous
avons puisé dans le manuel de l'IUCN titré: Renforcer la
durabilité sociale des actions de lutte contre la désertification
: un manuel pour la réflexion publié en 2003. Parmi les
projets évalués dans ce document même si il ne s'agit
jamais de projets totalement innovants (car basés sur la protection de
ressources endémiques). Alors que dans notre cas, le Jatropha curcas
ne figure pas parmi les flores caractéristiques de nos
régions sahéliennes. Dans tous les cas les approches de l'IUCN
sont valables. Elles se basent sur les savoirs locaux pour l'essentiel.
Voilà pourquoi nous y de l'écodéveloppement qui se produit
en conciliant objectifs de développement économique et
impératifs écologiques.
Avec pour objectif central la lutte contre la
désertification par la gestion durable des ressources naturelles, ce
manuel est une source de stratégies permettant de valoriser les atouts
du Pourghère comme moyen de freiner l'avancée du Sahara dans nos
pays sahéliens oü des dunes de sables d'origines sahariennes sont
déjà visibles souvent dans des paysages en bordure des fleuves et
rivières en pleine zone soudanienne. Ceci indépendamment de toute
logique de subdivision des zones climatiques qui voudrait qu'à une zone
de ce type succède une vaste zone dite sahélienne avant de
percevoir les signes du Sahara. On en retient que ce dernier a gagné en
volume et continue de prendre le cap toujours vers le sud d'oü l'urgence
de vastes campagnes de reboisement. C'est dans cette optique que nous proposons
une vulgarisation de l'espèce Jatropha curcas dans tous les
pays sahéliens avec pour zone prioritaire les vastes étendues de
terres érodées. Par ailleurs à travers cet ouvrage nous
nous sommes familiarisés avec des définitions très
adéquates de termes techniques qui serviront au développement du
présent cadre théorique aussi longtemps que nous aurons besoin de
prouver la pertinence des projets jatropha pour l'espace sahélien. A cet
effet nous avons retenu que l'Aridité une des caractéristiques
majeure de notre environnement sahélien se définit comme " un
Phénomène naturel qui se caractérise par la faiblesse des
précipitations saisonnières ou pas, marquées par les forts
écarts de température, et la turbulence de l'atmosphère."
Cette notion est d'une importance capital pour nous qui comptons
présenter ce paramètre comme base de notre approche.
Par ailleurs se lancer dans la lutte contre un
phénoméne suppose de bien le cerner, dans ce sens la
définition de la désertification qui nous est fournie dans le
cadre du manuel de l'IUCN nous paraIt trés claire, pour cet ONG le
phénoméne n'est rien d'autre qu'une " Dégradation des
terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides séches par suite
de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les
activités humaines. " En posant la notion de désertisation
directement aprés la précédente on y voit une raison
d'entreprendre quelques actions intenses (mais éviter d'étendre a
tout le terroir) de plantations de pourghére pour confiner
l'avancée du processus qui est certes de moindre ampleur que la
désertification mais l'annonce tout de même. En effet notre
organisme naturaliste mondial définit la désertisation comme
"l'Avancée des limites du désert, sous les effets combinés
des facteurs climatiques et des activités humaines" et ce fait est
effectivement perceptible dans toutes les régions du sahel par exemple
les hippopotames d'Ayorou (sud-ouest du Niger) survivent dans un fleuve dont
les berges sont formées par des dunes de sable dont une partie se
retrouve au fond de l'eau (ensablement du fleuve) ainsi ces bêtes
disparaItront si les hommes n'interviennent pas pour inverser les tendances .
C'est ce choix que nous essayerons d'assumer a travers les impacts
prévus dans nos actions de vulgarisation du jatropha de part sa
capacité reconnue pour la fixation des sols. Enfin pour rester
fidéle au titre du document de l'IUCN ,la définition de la lutte
contre la désertification est ainsi fournie: "des activités qui
relévent de la mise en valeur intégrée des terres dans les
zones arides, semiarides et subhumides séches, en vue d'un
développement durable et qui visent a prévenir et/ou
réduire la dégradation des terres ;remettre en état les
terres partiellement dégradées; et restaurer les terres
désertifiées". Il est vrai que les initiatives relevant de cet
objectif ne manquent pas au Sahel, cependant nous voulons aider a les amplifier
en y introduisant le jatropha. Enfin Ayant fait le tour des implications
sociales de notre action envisagée il est temps de défendre la
notion d'Ecodéveloppement que nous préférons a celle de
développement Durable qui est reprise par de nombreux types
d'acteurs.
2.4 L'opportunité du Pourghère pour le
Sahel
2.4.1 Description botanique du Pourghère
Tableau 1 Classification botanique du Pourghère
Catégorie taxonomique Unité
Taxonomique
Règne Eucaryotes
Sous-règne Cormobiontes
Embranchement Spermatophytes
sous-embranchement Angiosperme/Magnoliophytina
Classe Dycotylèdones/Magnoliatae
Sous-classe Rosidae
Ordre Euphorbiales
Famille Euphorbiaceae
Genre Jatropha L.
Espèce Jatropha curcas
Cette description est celle présentée par tous
les auteurs dont nous avons exploités les publications. Elle a pour
origine la classification des espèces du très
célèbre botaniste suédois Linné publiée en
1753. Les spécialistes de cette plante précisent tous
également que Jatropha vient de la combinaison de deux mots grecs ''
Iatros '' et "trophos " qui donne en français médecin et nourrice
.C'est donc une espèce longtemps connue pour ces
propriétés médicinales qui se trouve être au centre
de notre présente étude. Par contre la littérature
disponible sur le sujet ne fait cas que de quelques variantes mexicaines dont
les graines seraient comestibles après avoir été
grillées, ce qui nous amène a penser que la
référence étymologique fait d'un prétendu
caractère nutritionnel peut avoir été supposé soit
partant de ces espèces du Mexique ou vis a vis de son aptitude a
fertiliser les sols.
Figure 2 Plants de jatropha issue d'une pépinière
de 4 semaines (Source : Auteur)
Figure 3 (Feuilles et fruits de jatropha
(Source FAO, 2008)
Figure 4 Fleurs de jatropha (Source FAO, 2008)
2.4.2 Element de physiologie du pourghère
Si le Jatropha curcas revêt un
intérêt particulier c'est d'abord pour sa haute
productivité en graines. On peut y récolter des graines des la
fin de la première année de plantation si la plante se trouve
dans les conditions optimales de croissance. Les graines sont contenues dans le
fruit qui a la forme d'une petite pomme ou d'une grosse noix, dont la taille
varie en fonction des nutriments disponibles. Les fruits sont ellipsoldes,
verts et charnus, virant au jaune puis au brun a mesure qu'ils vieillissent.
Les fruits sont mürs et prêts pour la récolte environ 90
jours aprés la floraison. La floraison et, par conséquent, la
fructification sont continues, ce qui signifie que les fruits matures et
immatures sont a la charge ensemble. Chaque fruit contient deux ou trois
graines noires, d'environ 2cmx1 cm. En moyenne, les graines contiennent 35%
d'huile non comestible. Le Jatropha pousse facilement a partir de graines qui
germent environ 10 jours aprés le semis, ou a partir de boutures. La
croissance est trés rapide et de maniére articulée en
présentant une discontinuité morphologique a chaque articulation,
du latex jaillit a la moindre écorchure ce qui la classe parmi les
espéces dites succulentes, une propriété importante du
point de vue de la résistance aux stress hydriques. La plante peut
atteindre un metre et fournir des fleurs dans les cinq mois dans de bonnes
conditions (Heller, 1996). La croissance végétative se produit
pendant la saison des pluies. Pendant la saison séche, on a peu de
croissance et la plante va perdre ses feuilles. La floraison est
déclenchée par les pluies et les graines seront produites apres
trois mois. Enfin retenons qu'un arbre de jatropha a une durée de vie
comprise entre 30 et 50 ans.
Figure 5 Fruits mürs de jatropha (Source HENNING, 2007)
Figure 6 1kg de graines de jatropha récolté au
Niger (Source : Auteur)
Pour ce qui est des conditions de croissance, le
pourghère préfère une altitude inférieure a 1000
mètres, dans des secteurs semi-arides ou peu humides, en plaine ou sur
des collines. L'idéal des précipitations pour le jatropha serait
de l'avis de nombreux auteurs entre 400 et 1000 mm et des températures
de 18 a 28°C. Il peut Cependant être planté sur des sites
avec beaucoup moins de précipitations et oü la température
moyenne mensuelle monte a 34°C. En outre le Jatropha aime les sols pauvres
mais les préfère bien drainés ne supporte pas les terrains
argileux car les sols trop compacts limitent la croissance racinaire et ses
qualités insecticides et fongicides conduisent a un usage limité
de pesticides (Henning, 2006). Originaire d'Amérique centrale, le
Pourghère est largement répandu a travers le monde d'oü
l'existence de nombreux noms vernaculaires en fonctions des régions et
de leurs langues (voir tableau). Sur ce point également les sources
s'accordent a imputer la responsabilité de la forte dissémination
aux colons européens qui ont sürement rapporté des semences
d'Amérique et les ont divulgués tout au long de leurs passages
dans les régions colonisées. Ce n'est donc pas un hasard si un
pays carrefour comme le Cap Vert a été pionnier en la
matière et véritable fief du jatropha, fournissant
d'énormes quantités de graines en direction de l'Europe.
2.4.3 Repartition geographique du pourghère
Tableau 2 Appellation du Jatropha dans quelques langues du
monde.
Sources : (Heller, 1996), et (Sène, 2009).
Langues Désignation
français Pourghère ou pignon d'inde
Anglais physic nut or purging nut
Allemand Purgiernuss
Hollandais purgeernoot
Portugais purgeira
Hindou safed arand
Thai sabudam
SANSKRIT parvataranda
Chinois yu-lu-tzu
Arabe habel meluk ou dand barrI
Bamanan Bagani
Wolof Tabanani
Peul Kidi, Duladaké
Gourmanché Sanda coursi
Mooré Kerbodogo, Wâb n bâng mam
On peut retenir au terme de la lecture de ce tableau que le
Pourghère est assez répandu dans les régions du globe. Il
apparaIt aussi que tous les noms européens sous - entendent la
propriété purgative de la plante. Ceci prouve que c'est une
espèce non seulement bien connue mais très exploitée en
pharmacopée ce qui implique une longue tradition d'utilisation de ses
vertus. Pour ce qui est des peuples sahéliens, ils sont nombreux (Mossi,
Gourmantché, Peul, Wolof Bambara) a avoir apprivoisé cette
merveille de la nature. On remarque même que Mossi et peul ont plusieurs
appellations cela dénote une bonne connaissance de l'espèce et
envisage sa présence dans des contrées habitées par des
pasteurs donc des zones semi-arides car on sait que les Peuls ne se trouvent
pas dans les régions très humides.
2.5 Les Propriétés du
Pourghère
2.5.1 Propriétés écologiques
Sur le plan purement écologique, nombreuses sont les
sources qui font état de la grande capacité d'adaptation du
jatropha en situation de sécheresse et de son role dans la lutte contre
l'érosion. En effet le pivot d'ancrage de la plante s'enfonce loin dans
le sol ( 4 a 7m) tandis que la profusion de racines latérales et
adventives reste près de la surface et empêche le sol d'être
emporté par de fortes pluies. Les plantes améliorent
également l'infiltration des eaux de pluie lorsqu'elles sont
disposées en lignes pour former des digues. En outre, les haies de
jatropha réduisent fortement l'érosion éolienne en
diminuant la vitesse du vent et en fixant le sol avec leurs racines en surface
(Henning, 2006). Dans la même lancée de protection, la forte
propension de cette espèce a produire du feuillage puis a s'en
débarrasser est importante dans la réhabilitation des terres
dégradées.
Nous avons donc a faire a une plante capable de nourrir son
sol. Une autre utilité est la protection des cultures en empêchant
leur accés aux bétails par la démarcation des terres.
D'ailleurs l'utilisation la plus courante dont fait cas tous les écrits
est celle en haies vives pour protéger les jardins et les champs de la
divagation des animaux car ils ne mangent pas les feuilles et même les
chévres mourront de faim s'il n'y a que du jatropha (Henning, 2006).
2.5.2 Propriétés médicinales
A l'image de l'hévéa, du manioc, et du Ricin,
cette euphorbiacée offre de multiples usages. Les extraits du Jatropha
se retrouvent dans de nombreuses utilisations dans les sociétés
traditionnelles (Heller, 1996). Le latex séché ressemble a la
gomme et est utilisé comme encre de marquage. On s'en doute le
Pourghére a aussi de nombreuses vertus médicinales. D'abord comme
agent de coagulation pour arrêter les saignements mais il posséde
aussi des propriétés antimicrobiennes qui sont largement
utilisées en médecine traditionnelle et
vétérinaire. Une décoction de racines est utilisée
pour traiter la diarrhée et la gonorrhée. Les feuilles ont
également un effet purgatif et sont utilisées contre le paludisme
et pour traiter l'hypertension. Le jus des feuilles est utilisé en usage
externe pour traiter les hémorroldes. Un extrait de l'eau chaude des
feuilles est pris par voie orale afin d'accélérer la
sécrétion du lait chez les femmes aprés l'accouchement. La
décoction est aussi utilisée contre la toux Les graines riches en
huile sont utilisées comme purgatif et pour expulser les parasites
internes.
2.5.3 Propriétés Biotechnologiques
Quant a L'huile, elle est surtout d'intéressante en
industrie cosmétique comme ingrédients pour savons et shampoings.
A ce titre selon le rapport sur le jatropha publié par la FAO en 2009,
l'huile bouillie avec de l'oxyde de fer et ensuite utilisée pour
fabriquer des vernis. La même étude fait aussi état de
l'efficacité des extraits de l'huile de pourghére contre un
certain nombre de ravageurs des cultures et des mollusques vecteurs de la
schistosomiase d'oü un intérêt avéré dans la
fabrication de bio pesticides. En outre une macération des feuilles
colore les tissus d'une couleur noire indélébile et
l'écorce contient 37% de tanins qui donnent une couleur bleu obscur (le
latex contient également 10% de tanins). Selon l'étude de la FAO
citée plus haut, Les tourteaux obtenus aprés extraction de
l'huile par pressage a froid sont de trés bons fertilisants (teneur en
azote égale a celle des fientes de volaille) car la plante même
est fixatrice d'azote (bactéries symbiotiques au niveau de son appareil
racinaire) et détoxifiés, ils peuvent servir pour nourrir le
bétail ou les volailles compte-tenu de leur teneur protéique
élevée (55-58%). Sur un tout autre plan il a été
récemment mis en évidence les potentialités du
Jatropha curcas a épurer les eaux domestiques. Cette innovation
technologique qui a été menée au sein de la
célèbre école internationale d'ingénieur (2IE) sis
a Ouagadougou augure une nouvelle piste d'exploitation du pourghére
trés prometteuse. Il apparaIt de ce tour d'horizon des utilisations du
jatropha que la liste est longue et promet l'écodéveloppement.
Cependant de tous les usages ci-haut cités aucun ne pose autant de
perspectives que celle de l'exploitation de son huile comme agrocarburant.
2.6 Les enjeux du jatropha au Sahel
D'une maniére plus générale, il existe
partout au Sahel de nombreuses initiatives visant des productions
d'agrocarburants pour résorber des demandes d'énergies. Et pour
cause dans cette région africaine a grande vocation agricole ce ne sont
pas les sources de bioénergies qui manquent. Rappelons que le Burkina
Faso est un grand producteur de canne a sucre et de Coton, le Mali est
même actuellement le premier producteur d'or blanc du continent. Les
autres pays Sahéliens a savoir le Sénégal, le Tchad et le
Niger ont aussi des productions importantes de ces deux espéces
végétales qui sont mondialement reconnues pour être
utilisées pour produire des biocarburants. Pour faire du
biodiésel les Sahéliens peuvent même disposer d'une
oléagineuse trés réputée pour son grand rendement a
savoir l'arbre de Karité (Vitellaria paradoxa). Puis sous d'autres cieux
le Sorgho, le mil, le mals et l'arachide qui constituent la base de nos
productions aussi servent a fabriquer du carburant . Au Sahel cette option
n'est pas envisageable du fait de l'insécurité alimentaire
structurelle. A ce niveau se situe l'un des arguments en faveur du jatropha
curcas du fait qu'il ne soit pas comestible. D'autre part sur la question des
espaces propices a sa culture, une fois la question des couloirs de passages
des troupeaux résolu on pourrait affirmer que le Sahel présente
moins de risques que les autres régions du continent africain. En effet
s'il est vrai que les espaces stériles et vides sont abondants dans
notre région et peuvent paraitre inutiles pour les agriculteurs, il n'en
est pas de même pour les éleveurs. Cependant tous gagneront a
s'entendre pour reverdir nos terroirs en introduisant le jatropha.
De ce fait même si le reboisement de l'espace
sahélien tient lieu e place parmi les premiers objectifs dans notre
démarche, on ne doit pas se leurrer sur le fait que les promoteurs
d'investissements pour des projets de culture du pourghére sont d'abord
intéressés par son huile. Ce produit qui est le combustible
obtenu a partir de ses graines (biomasse) est en effet utilisable comme
biocarburant. Mais les besoins énergétiques dans les zones
rurales peuvent aussi être en partie satisfaits pour peu que les
initiateurs des contrats défendent l'intérêt des
populations locales. Ce qui implique l'idée d'une promotion de
filiéres de proximité. En effet l'huile du Jatropha peut
remplacer le diesel dans le transport des produits agricoles ou peut être
employé dans des générateurs pour produire de
l'électricité, dans des motopompes pour la gestion de l'eau, dans
les moulins mais aussi bien pour la cuisson par des cuiseurs spéciaux
mais simple (voir annexe) et l'éclairage au moyen de dispositifs simples
et adéquats aux milieux ruraux. Donc dans l'optique de rendre les masses
paysannes autonomes sur le plan énergétique du fait qu'elles se
trouvent être incontournables dans le processus de production il est
claire que le jatropha présente des avantages évident. Cependant
on ne doit pas ignorer qu'avec une intensification des cultures de Jatropha on
pourrait aussi aggraver d'autres problémes qui existent
déjà dont l'insécurité alimentaire. Et c'est
justement en termes de prévisions de cet impact négatif
trés probable que pourrait engendrer ou accentuer un essor industriel de
la filiére Jatropha qu'il faudrait comme le suggére M. HENNING
:
- Privilégier la plantation en haie. Par exemple selon cet
auteur au Mali on comptait en 2007 plus de 10 000 km de haies vives capable de
produire 200 000 tonnes de graines environ.
- Planter en privilégiant les terrains accidentés
et les terres pauvres. A ce sujet sur les 1800 ha
de cultures financées par la coopération allemande
au Mali seulement 700ha sont dans des zones pouvant produire du mals.
- Eviter au maximum la monoculture.
- Enfin promouvoir les droits des populations des zones
d'exploitations en prévoyant de leur destiner une bonne partie des
produits dérivés du pourghère surtout l'huile et les
tourteaux qui sont de bons fertilisants pour les champs.
Dans le but d'assurer une réelle durabilité des
productions de Jatropha dans le Sahel nous avons opté pour la promotion
du système jatropha. La raison est que Nous y voyons une réelle
prise en compte de l'émancipation des populations rurales qui ont aussi
le role d'acteurs incontournables.
Figure 7 Champs de 3 mois en culture associées mals/
jatropha au Mali. (Source HENNING, 2007)
2.7 Le système Jatropha
C'est en 1987 que la coopération allemande au Mali
décida de lancer la valorisation énergétique du Jatropha
dans ce pays oü l'espèce était déjà assez
répandue mais sous forme de haies entourant les champs. L'idée
d'améliorer l'exploitation des haies et de vulgariser le
pourghère à des fins énergétiques venait du chef de
projet M. Reihnard HENNING qui était déjà doté
d'une grande expérience en la matière tirée des
applications en Amérique du sud, au Cambodge, mais surtout à
Madagascar et en Tanzanie.
Cependant c'est au Mali que la conception de "Système
Jatropha" fut clairement libellée et pour cause les réussites des
précédents projets et la forte présence du
pourghère dans les zones rurales maliennes avaient fortement
influencés le concept. Ce schéma original est basé sur
l'introduction de cette énergie renouvelable au sein du système
de production d'un village. Les composantes principales sont au nombre de
quatre. D'abord la lutte contre l'érosion déjà
réalisée par les haies mais le système a tout simplement
améliorer leur efficacité. En effet les haies plantées sur
des pentes oü leurs racines forment des digues avec la terre réduit
l'érosion par l'eau de pluie diminue le ruissellement et l'infiltration
rapide. La seconde composante consiste en une meilleure fertilisation des sols
avec les produits dérivés de la plante les feuillages, les
tourteaux, les coques, engrais très utile dans un pays oü les
engrais minéraux importés sont coüteux. Ensuite la
réduction de la pauvreté par l'utilisation de l'huile dans des
moteurs diésel pour d'autres type de cultures, l'amélioration des
rendements et la pratique de l'association des cultures mais également
l'élimination des pertes imputables aux bétails avec la
généralisation des haies vives de Jatropha. Enfin la
dernière composante est tournée vers la promotion des
activités annexes pour les femmes. Ceci en organisant des unités
de production de savon et la rémunération de leur participation
surtout à la cueillette des fruits et au traitement des graines.
Mais pour ces actrices de premier plan les
bénéfices ne s'arrêtent pas aux rémunérations
pécuniaires car avec l'installation de moulins tournant à l'huile
de Jatropha les femmes économiseront un temps important qu'elles
consacreront à s'occuper de leurs enfants au lieu de le perdre à
piler en longueur de journée. Comme on le voit le système
Jatropha est de nature à rendre la vie au village plus aisée. A
ce titre et comme l'a définie M. HENNING le système jatropha est
une approche de développement rural intégrée dont
l'avantage capital est de pouvoir réaliser toute la chaine de production
à l'échelle d'un village.
3 Méthodologie
A ce niveau de notre mémoire, il s'agit pour nous de
présenter les méthodes utilisées pour confirmer les
orientations fondamentales de notre projet professionnel. Celles-ci sont par
ordre d'utilisation la recherche documentaire, le modéle
méthodologique P-E-R une analyse sommaire de projets et enfin de
nombreux entretiens via Skype avec des personnalités impliquées a
diverses niveaux.
3.1 Justification de la Recherche documentaire
Un grand nombre de document écrit fut consultés.
Ils sont de plusieurs ordres et ont apportés des contributions aussi
différentes que complémentaires. On y distingue les nombreuses
publications sur le Jatropha disponibles sur internet mais aussi des livres
ordinaires et extraordinaires ainsi que des revues spécialisées
en agricultures des zones sahéliennes et en vulgarisation des
agrocarburant. Enfin a cette catégorie nous ajouterons les
précieuses données de recherches encore inédites que leurs
auteurs ont bien voulu nous fournir en contre partie de notre respect
scrupuleux du caractére confidentiel de nombreuses informations restant
encore a prouver du fait que les projets soient encore en cours.
3.2 Justification de la Démarche P-E-R
Traitant d'une problématique mettant en exergue
l'opportunité que représentent les vastes zones arides
sahéliennes, le modéle PER nous a paru trés pertinent pour
présenter les indicateurs en faveur de notre projet professionnel .La
plus part des caractéristiques propres au sahel disponibles dans les
documents exploités ont aussi confortés nos options
fondamentales.
En sciences naturelles en générale en sciences
de l'environnement plus précisément il existe de nombreuses
méthodes de recherches trés fiables pour la description des
précieux indicateurs. Il est désormais indispensable de recourir
a de tels outils dont le choix est guidé par la pertinence de ses
paramétres et régles de fonctionnement. En effet l'environnement
que nous présentons comme apte a notre projet se trouve être sous
l'emprise de pressions climatiques dont l'ampleur a pour origine des actions
anthropiques donc encore des pressions mais cette en voies de disparition du
fait que le milieu est de moins en moins viable. Face a cette situation il
existe des engagements émanant des communautés d'abord puis des
partenaires au développement et même des structures
gouvernementales dont les expériences nous servent de bases et d'acquis.
Ceci dans le but d'éviter les erreurs et d'insister sur les
réussites. Enfin le troisiéme paramétre de ce
modéle place notre apport comme une innovation dans un espace ou des
initiatives de telle envergure ne sont pas du tout courant.
C'est dans le but d'effectuer des avancées dans les
sciences sociales que l'Organisation de Coopération et de
Développement Economique (OCDE) a développé au
début des années 90 le modéle P-E-R.
Par là se trouve régler les soucis
d'établir des relations solides entre les pressions anthropiques sur les
cadres de vie, la situation née de la conséquence de ces
pressions et les réponses induites et menées à
différents niveaux. De même que d'atténuer les impacts
négatifs sévissant et de prévoir ceux à venir. De
l'avis de nombreux experts et praticiens cet outil est simple et très
apte à fournir des indicateurs fiables et hautement exploitables dans la
confection du rapport du projet et ensuite dans l'élaboration des
politiques générales issues d'une expérience
concrète ou rendue telle par cette démarche car c'est l'un de ses
objectifs.
La seule modification que nous allons apporter à cette
formule est que nous allons énoncer les états c'est à dire
les situations précises avant d'indiquer les pressions à
l'origine. Cela nous permettra de mieux saisir les impacts des crises
environnementales à corriger par le système jatropha.
Figure 8 Schémas du Modèle P-E-R Source :
Modèle Pression-Etat-Réponse, OCDE 1997.
Nous avons choisi cette schématisation car elle nous
semble présenter assez succinctement tous les éléments de
notre cadre théorique précédemment
développé. On y remarque la place de la sécurité
énergétique comme résultante de l'exploitation de
ressources au même titre que l'agriculture, l'industrie, et le secteur
des transports. Mention est faite des pressions découlant de ces
activités toutes prioritaires pour le développement.
Le schéma montre aussi que c'est a partir des
informations donc d'indicateurs clés des différents secteurs que
les agents économiques et environnementaux (planificateurs et
gestionnaires de projets), l'administration (le décideurs), les
ménages (citoyen lambda) les entreprises(opérateurs
d'investissements) et les acteurs de coopération internationale (autres
investisseurs et partenaires au développement de types solidaires)
arrivent a formuler des réponses et tout ceci dans le respect du cadre
légal de l'état et évidement en conformité avec les
réalités des terroirs.
3.3 Justification de l'Analyse sommaire de projet
:
Dans le but de prouver les meilleurs options a prendre en
compte dans le cadre d'un projet jatropha en milieu sahélien, nous avons
opté de nous inspirer des résultats hautement encourageants
émanant d'expériences en cours dans différents pays du
Sahel. Les initiatives que nous avons choisi d'analyser se complétent.
Certaines sont parues a nos yeux parfaites d'autres présentant des
risques avérés.
3.4 Justification des entretiens via Skype :
La plupart des projets jatropha sahéliens sont a leurs
débuts. Ce qui implique un manque de littérature
conséquente sur les détails des résultats obtenus a
mi-parcours. C'est le sens de contourner cette difficulté que nous avons
procédé par entretien via le logiciel Skype. Les personnes
ressources sollicitées dans ce sens sont : M. Hatté DIANDA
chargé de R&D transformation industrielle, M. Reihnard HENNING
promoteur de BAGANI SA, M. Ibrahim BAWA SOULEY PDG de IBS AGROINDUSTRIE et M.
Ibrahima TOGOLA Directeur de Mali FOLK Center.
4 P-E-R appliquée au système Jatropha et
résultats probants de projets jatropha
4.1 P-E-R appliquée au Système
Jatropha
Tableau 3 Résultat de l'application du système
jatropha suivant le modèle P-E-R
Etat/Situations Précises
60% des terres de la zone semi-aride sont menacées par une
dégradation d'origine anthropique 224 millions d'hectares de terres sont
déjà dégradées dans le Sahel.
Recours au bois-énergie
presque général
Dépeuplement des villages pour un surpeuplement des
villes.
Pressions
récurrentes au Sahel Erosions de
toutes sortes éoliennes et hydriques.
Ressources ligneuses
surexploitées
Exode rurale
Réponses par le système
Jatropha
-Fixations des terrains instables par des haies vives,
régénérations assistées des couverts
végétaux.
Reboisements par campagne d'agroforesteries
offre de briquettes écologiques (à prévoir
dans le dispositif de tout projet jatropha )
Offre de biocombustibles utilisable dans des réchauds
(long terme)
Regains d'intérêts pour les zones rurales,
viabilisation des zones arides.
Surexploitation des terres Pertes de la fertilité des
sols
agricoles.
|
Renforcement des capacités de fertilisations efficaces par
le tourteau du jatropha, réhabilitation de terres
érodées.
|
A ce niveau on remarque aisément les indicateurs d'une
durabilité sociale très probable d'un projet jatropha à
condition de respecter quelques orientations. Il est très visible que
les bénéfices environnementaux doivent prévaloir et guider
les actions de plantations. Puis pour atteindre les objectifs prioritaires on
doit accompagner les campagnes de vulgarisations du pourghère de
dispositifs dont les usages complèteront la protée
bénéfique de l'émergence de la nouvelle filière.
Par exemple il ne sert à rien de faire produire du biodiésel par
des paysans et les laisser encore payer du pétrole pour leur
éclairage ou les laisser recourir massivement au bois-énergie,
d'oü notre proposition de vulgariser des technologies simples et efficaces
comme des cuiseurs à huiles végétales (voir en annexe le
cuiseur Protos.) et de produire des briquettes écologiques dans le cadre
de notre proposition de projet.
Ces briquettes seront progressivement proposées sur le
marché dans le but de remplacer les fagots de bois dans les foyers des
villages.
Enfin dans la même lancée, il serait injuste de ne
pas faire profiter les partenaires producteurs (paysans, et autres) de
l'engrais biologique que constitue le tourteau obtenu après pressage de
l'huile.
Après la mise en évidence des solutions
conséquentes préconisées par le système jatropha en
milieu sahélien il nous semble juste de renforcer notre étude par
une brève analyse de projets en cours de réalisation donc ayant
déjà fournit quelques résultats.
4.2 Résultats probants d'expériences en
cours au Sahel
4.2.1 Résultats de Mali Biocarburant
Société Anonyme (MBSA)
-Créée en 2007 sur financement du gouvernement
hollandais et une société Privé en partenariat avec la
coopérative dite Union Locale des Sociétés des Producteurs
de Pourghére.
-Regroupe prés de 4000 producteurs.
Caractérisation Points forts
Observations
-Dispose d'une raffinerie
-offre le litre de biodiesel au prix de 450 FCFA , trés
concurrentiel sur le marché malien oü le litre de gasoil coute
autour de 700 FCFA.
-20% des actions de la société appartiennent
à la coopérative des producteurs.
- en 2007 75% des revenus on été réinvestit
au profit des producteurs.
-Ne dispose pas de champs mais assiste les producteurs en les
organisant par la formation, les subventions et le paiement de la
totalité des récoltes.
- Première entreprise a contracté un engagement
volontaire de vente de crédit carbone à l'ONG néerlandaise
Trees for Travel.
Tableau 4 Bilan sommaire des réalisations 2007-2010 de
MBSA
Source: [
http://www.malibiocarburant.com
J (consultée en février 2011)
Depuis sa création en février 2007 Mali
Biocarburant SA ne cesse de confirmer ses ambitions. Actuellement elle est la
première société à offrir du biodiésel
à un prix compétitif sur le marché malien. La
qualité du produit respecte les normes européennes en vigueurs
selon ses promoteurs eux-mêmes européens. Aussi son unité
de production installée dans la ville malienne de Koulikoro
représente la plus grande usine de biodiésel en activité
dans tout le Sahel. Par ailleurs à travers son activité, son
organisation et les valeurs qu'elle transmet, MBSA participe déjà
activement au développement agricole et socio-économique du Mali.
Plusieurs preuves d'engagement au profit d'un développement durable de
la sous-région sont en cours. Dans ce secteur en pleine croissance le
respect des valeurs humaines des principaux acteurs, des producteurs et des
consommateurs est incontournable et MBSA s'inscrit dans cette démarche.
Au-delà des opportunités d'emplois offerts en direction de la
jeunesse malienne, c'est la politique nationale énergétique qui
est renforcée par une industrialisation locale et une domestication de
cette énergie nouvelle et renouvelable, prometteuse pour nos
générations futures. D'autre part MBSA s'est lourdement investit
à prouver toute la noblesse pouvant accompagner les projets jatropha en
orientant ses actions vers le social car c'est la meilleure façon
d'assurer la durabilité de son implantation et l'atteinte de ses
objectifs. Dans ce sens citons pour preuve la récente édition en
janvier 2011 d'un manuel de formation des paysans pour une meilleure conduite
des plantations. Ce
document est téléchargeable a l'adresse suivante
http://www.malibiocarburant.com/malibio/wpcontent/uploads/2011/05/Manuel-de-Production.pdf.
Sur tout un autre plan on notera également l'ouverture
d'une nouvelle antenne de la même filiale au Burkina Faso sous la
dénomination de Faso Biocarburant SA. A ce titre on remarque que cette
société a prouver que la filiére est hautement rentable
d'une part et la preuve la plus emblématique qu'elle nous offre est de
démontrer que les investisseurs peuvent se passer de s'accaparer des
terres de nos pauvres paysans. En effet ce paramétre est la preuve de
l'assurance de développement durable qu'offre MBSA car le risque de
spoliation des terres est un argument maintes fois brandit par les
détracteurs des filiéres d'agrocarburants.
Toutefois a cela s'ajoute l'engagement encore une fois
trés ambitieux dans les trois projets d'écodéveloppement
suivants :
1. Promotion de pratiques de gestion agronomiques durables
La domestication de Jatropha Curcas pour la production de
biodiesel dans les petites exploitations dans la région
soudano-sahélienne en mettant l'accent sur le Mali, 2009-2013.
MBSA étant membre d'un consortium de recherche
dirigé par Forest&Landscape au Danemark avec l'Université de
Copenhague, et financé par le DANIDA ( Conseil de la coopération
du ministére des Affaires étrangéres du Danemark). Le
projet qui a démarré en Janvier 2009, a pour objectifs principaux
l'exploration, l'évaluation, la conservation, la production et
l'utilisation durables des ressources génétiques de Jatropha
curcas pour la production de biodiesel au Mali et la découverte
d'éventuelles autres espéces pouvant répondre aux
mêmes objectifs. Les variétés améliorées de
Jatropha peuvent augmenter le rendement de 1,5 a 2,5 tonne / ha avec un
rendement plus élevés d'huile par tonne, ce qui en fait une
culture plus rentable pour les agriculteurs, et pour la transformation
commerciale de l'huile en biodiesel.
2. Augmentation des ressources des petits agriculteurs au Mali
grace a la culture de Jatropha Curcas associée au mals résistant
a la sécheresse, 2009-2012.
Cette recherche vise a évaluer le potentiel des
cultures intercalaires Jatropha avec des variétés de mals
précoce et tout aussi résistants a la sécheresse.
Plusieurs institutions maliennes et internationales ont manifesté leur
désir de s'impliquer dans ce projet.
3. Etudes des impacts de Jatropha sur les moyens de subsistance
en milieu rural et les services écosystémiques au Mali,
2010-2013.
Le projet vise a évaluer la durabilité, les
retombées économiques, sociales et environnementales (y compris
empreinte sur l'eau et l'impact sur le bilan hydrique régional) de la
production de Jatropha au Mali. Avec les données obtenues, et chercher a
identifier les écorégions les plus appropriées pour
maximiser les rendements, en tenant compte des économies
d'échelle de production (petites
exploitations par rapport à des plantations à
grande échelle) et la mesure des risques de production
économiques, sociaux et environnementaux. En outre le projet vise
à identifier les lacunes actuelles dans les régimes fonciers ou
législatifs, et formuler des directives pour assurer la
durabilité et l'équité sociales des projets.
Enfin MBSA apporte aussi une innovation conséquente en
expérimentant un marché volontaire de crédits carbone,
cette initiative est de nature à rassurer dans l'optique de
l'après Kyoto (2012) au cas oü le PK arriverait à expirer
sans être reconduit. Sur ce point hautement sensible car l'avenir de la
filière y dépend fortement, le site internet de MBSA nous rassure
par ce qui suit:
`' La Fondation Faso Biocarburant valorise les crédits
carbone pour les producteurs, ce qui permet d'obtenir une ressource
financière et par conséquent d'investir et de contribuer au
développement du milieu rural.
Le dispositif en place par la Fondation :
- Une base de données mise à jour
régulièrement.
- Le géo-référencement de chaque champ (code
GPS).
- Le comptage de chaque plant de Jatropha.
Il existe deux marchés de crédits carbone :
- Le marché volontaire : crédits carbones non
certifiés, qui s'adresse a des entreprises qui souhaitent volontairement
avoir un impact positif sur l'environnement. Le prix d'achat des crédits
carbone est en revanche plus faible que les crédits certifiés et
le marché est moins certain.
- Le marché certifié : nécessitant un
investissement lié à la certification, mais dont le prix des
crédits carbones est plus élevés, et les entreprises
acheteuses sont plus nombreuses, le marché est plus organisé et
plus fiable.
La Fondation Faso Biocarburant travaille actuellement sur la
certification des crédits carbone, par le biais de ICCO l'organisation
inter-églises de coopération au développement, et la Fair
Climate Fund qui sont deux organismes néerlandais dotés
d'expertises en la matière.
En mettant en place ce dispositif de certification, la Fondation
pourrait à la fois :
- Augmenter et sécuriser les ressources et investissements
pour les producteurs avec lesquels elle travaille.
- Permettre aux autres organisations travaillant sur les cultures
de Jatropha de s'appuyer sur les travaux de certification déjà
effectués, pour développer leurs propres activités
auprès des producteurs.
4.2.2 Résultats des projets jatropha de Mali Folk
Center (MFC)
Tableau 5 Bilan résultat projet jatropha MFC 1998-2010
- Créée en 1998 de par un protocole d'accord entre
le gouvernement du Mali et l'ONG Danoise Folkcenter.
Caractérisation Points forts
Observations
- dispose de plusieurs plateformes multifonctionnelles avec
plusieurs sources d'énergie renouvelable.
- compte un grand nombre d'ingénieurs, de sociologue, de
techniciens énergéticiens
- détenait 50 ha de pourghere en 2010
- prévoit 200 ha pour 2015
- forte contribution a des recherches universitaires
d'environnementalistes, et d'économistes
- Gigantesque projet d'électrification d'une commune de
plus de 10 000 habitants.
reçoit des subventions des maliens de
l'extérieur
- Purement basée sur l'entrepreneuriat social
- Profite de nombreux partenariats
- Participation a de nombreuses réalisations.
Source : [http://www.malifolkecenter.org/ ] (consulté en
février 2011)
La première force de MFC réside dans le grand
nombre de ses activistes qui se trouvent un peu partout dans le monde. Cette
ONG est active dans plusieurs domaines. Malgré l'immensité de son
projet jatropha il figure parmi ses activités secondaires. Ce n'est donc
pas un spécialiste du jatropha même si la démonstration est
de taille. M F C est l'exemple type d'entrepreneuriat social réussit. La
grande pluridisciplinarité est un gage de réussite dans ce cas de
figure. La réalisation de l'électrification de la commune de
Garalo (Mali) peut être un des plus grands projets africains de
valorisation énergétique du Jatropha. Ce projet a
été le résultat de la demande claire de la commune rurale
de Garalo car la population compte plusieurs adhérents au sein de MFC.
Les partenaires du projet se comptent parmi diverses entités de la
société civile malienne et du gouvernement.
Dans la perspective d'étendre ses activités on
pourrait juste conseiller aux promoteurs de s'engager dans les zones plus
arides de vaste pays sahélien.
4.2.3 Résultats des projets jatropha d'AGRITECH
FASO
Privé burkinabé filiale du groupe international
AGRITECHGROUP détenu par un burkinabé résidant à
Singapour.
Créée en 2009
Caractérisation Points forts
Observations
-Présent au Burkina Faso, au Bénin, au Togo et en
Côte d'ivoire.
-Possède le chantier de la première raffinerie
jatropha du Burkina prévu pour être inauguré en aout
2011.
-compte dans ses rangs le Professeur Maikido OUEDRAOGO premier
ouest africain à avoir publié une thèse de Doctorat sur le
Jatropha en 1985. -Compétences diverses agronomes, technologues,
chercheurs...
-Prévoit de se positionner en leader de l'espace
sahélien avec une production de 30 000 litres par jour à partir
de fin 2011.
-Prévoit 300 emplois permanents et 3000 emplois
contractuels.
-mise en évidence de la faisabilité des cultures en
association (Mals/jatropha, Mil/jatropha, sorgho/jatropha)
Tableau 6 Réalisations de 2009 à mars 2011
Source : séries d'entretiens avec Hatté DIANDA,
chargé de R&D AGRITECH FASO
Cette entreprise fut son entrée dans la scène du
jatropha à un moment oü les tendances étaient au
questionnement sur les réelles retombées de cette filière.
Avec son option recherche&développement AGRITECH FASO a beaucoup
contribué à relancer les espoirs dans ce domaine en proie au
pessimisme de tout genre du fait de son caractère hautement innovant. On
est tenté aussi d'affirmer que son implantation dans un pays ne
disposant pas de réserves pétrolière dans son sous-sol
présage un avenir certain pour cette entreprise. Surtout au vu du
dynamisme exceptionnel des agriculteurs burkinabés. Tous ces
paramètres nous poussent à affirmer qu'on entendra bientôt
parler en bien de cette entreprise. Pour preuve un de leur dirigeant nous
confiait récemment qu'ils ambitionnent de mobiliser pas moins de 200 000
hectares sur l'ensemble du territoire burkinabé. On est tenu de leur
accorder du crédit en croyant aux promesses au vu de leur haute
représentativité dans plusieurs localités du Burkina
Faso.
4.2.4 Résultats du projet jatropha d'IBS
AGROINDUSTRIE
Tableau 7 Bilan du projet jatropha d'IBS AGROINDUSTRIE
2006-2010
Créée en 2006 par M. Ibrahim BAWA SOULEY
opérateur économique nigérien.
Caractérisation Points forts
Observations
-Associe le Jatropha a l'arboriculture fruitière avec des
productions extraordinaires de variétés exotiques de mangues, de
Tangelo et de pommes cannelles.
-Possède un projet MDP en cours de montage.
-Soutien financier du FABER de la CEDEAO.
-Prévoit de s'étendre sur 4000 ha d'ici 2015.
-Possède un chantier de raffinerie.
-prévoit une production de 20 000 litres d'huiles par jour
a partir de 2015.
-située dans la zone soudanienne du Niger.
Source : Auteur, tiré des entretiens avec le PDG.
La ville de Gaya qui abrite ce projet se trouve a 280 km au
Sud Est de Niamey. Le site est une exploitation privée de 135 ha. La
plantation est repartie en deux catégories selon l'age des plants. La
première moitié du champ est plantées par bouturage depuis
Mars 2006 avec des écartements de 1mxm et l'autre moitié des
plants plantés par semis directe en juin 2008 avec des
écartements de 2.5 x 2.5 m. Le terrain est argileux. Les plants en
bouturage donne un rendement moyen de 5 tonne par hectare. Ils sont sous
traitement a pesticide par endroit, du fait des attaques des termites qui les
font tomber. Ce qui donne a la plantation un aspect clairsemé. Quatre
petits groupes de cette catégorie des plants ont été
évalués a titre de rendement et de la hauteur (3,5 m). La
deuxième catégorie des plants (semis directes) est obtenue a
partir des graines issues des plants en bouturage. Une ligne sur deux est
éliminée afin de pouvoir labourer le terrain a l'aide d'un
tracteur. Son rendement moyen est de 0,4 tonne par hectare avec une hauteur
moyenne de 1, 3 m obtenue après la première année des
sémis.
Concernant cet unique projet industriel de jatropha sur toute
l'étendue du territoire nigérien on peut émettre une
inquiétude. En effet il est situé en pleine zone soudanienne
à l'extrême sud du Niger là oü les cultures
vivrières offrent leurs meilleurs rendements. On peut donc redouter une
extension sur des terres servant à produire des denrées
alimentaires dans ce pays ou l'insécurité est très
récurrente ces dernières années. Cependant dès les
premières années du projet les plants de jatropha ont
été plantés sur des parcelles contenant déjà
des manguiers et des agrumes et aucun impact réducteur n'a
été observer sur ces cultures fruitières à ce jour.
Sur cet aspect il faudra être à l'écoute sur le long terme
car le jatropha étant une euphorbiacée on peut craindre le
développement d'un amensalisme10 sur les arbres fruitiers car
la cohabitation de variétés pérennes se termine toujours
ainsi. Sur tout un autre plan on peut se réjouir des ambitions du
promoteur de ce projet et de ses partenaires car ils sont en passe
d'opérer la démonstration d'un projet MDP sur la base de la
production de jatropha.
10 Inhibition de l'évolution des autres espèces.
4.2.5 Exemple de réussite de projet jatropha en zone
désertique : cas d'un projet égyptien
- Justification et contexte :
Traitant des opportunités du développement de
cultures de jatropha curcas au Sahel, il nous est primordial de nous rassurer
davantage de la faisabilité de tels projets au vu des
particularités climatiques de cette région de l'Afrique. En
grande partie le Sahel reste célèbre pour ses grandes chaleurs
elles-mêmes conséquences de l'aridité ambiante. Même
si notre zone d'étude est à proprement parlé en grande
partie `'semi-aride» avec une pluviométrie caractéristique
se situant généralement entre 200 et 700 mm de pluie par an, la
grande irrégularité de ces dernières (une autre
caractéristique fondamentale du Sahel), la prédominance des
sécheresses qui en découle et la progression du Sahara sur le
Sahel, nous obligent à entrevoir de faire face à quelques milieux
totalement arides. On peut même envisager que les zones les plus
`'sèches» du Sahel doivent en être les plus prioritaires dans
le cadre d'intensifications de cultures de jatropha curcas à des fins
énergétiques. Ceci permettrait de dissiper l'inquiétude
légitime de compétition d'avec les filières alimentaires
sur les terres arables. C'est sürement en visant la mise en valeur des
vastes terres incultes, que de nombreux égyptiens, promoteurs de projets
agricoles se sont spécifiquement intéressés à
développer le pourghère. Quand cette ambition rencontre celles
d'investisseurs étrangers assurés de disposer de la
totalité des graines produites exportables en direction de leurs pays,
les projets jatropha ne peuvent que proliférer. En effet contrairement
à tous les pays du Sahel, L'Etat Egyptien subventionne fortement le prix
des carburants de base. Ce qui fait qu'actuellement et malgré les
difficultés économiques que connait l'Egypte le litre du gasoil
coüte 1,10 Livre Egyptienne ce qui fait à peine 100FCFA. Sachant
que l'on a besoin d'au moins 4 Kg de graines (autour de 5kg parfois) de
jatropha pour produire un litre de biodiesel, on peut rapidement conclure que
l'huile de jatropha qui commence à s'imposer sur le marché des
hydrocarbures au Mali et au Burkina n'est pas prête d'avoir la même
destinée en Egypte.
Par ailleurs, les égyptiens ayant une grande
expérience en développement agricole des zones
désertiques, de part le grand nombre de savants formés aux
Etats-Unis dans ce domaine, la filière jatropha a quand même connu
un essor fulgurant en Egypte. Pour preuve le GEXSI dans son étude parue
en 2008 sur le sujet faisait cas de plusieurs sites pilotes
disséminés un peu partout dans le désert égyptien
dont beaucoup étaient sous la direction d'entités
gouvernementales. Dans cette lancée, et selon cette même source le
gouvernorat de Louxor (haute Egypte) comptait déjà une
exploitation de jatropha curcas estimée à près de 140
hectares. C'est justement ce projet que nous choisissons de commenter en vue
d'y relever quelques originalités que le Sahel pourrait lui envier.
Selon le SWERI (Soils, Water and Environnement Research
Institute ) la République Arabe d'Egypte est à près de 95%
désertique d'oü les immenses missions assignées à son
ministère de tutelle dit de l'Agriculture et de la Réhabilitation
des Terres. Du nombre de ses plusieurs chantiers de récupération
des sols, on remarque qu'une place de choix est faite à un projet
jatropha qui débutait en 2003. Ce projet réunit en dehors de la
structure principale précédemment citée, le
ministère d'Etat chargé des affaires environnementales (MSEA),
l'équipe de Recherche de l'ARC (Agricultural Research Center) et
de l'aide financière de l'USAID qui est l'organisme
d'aide au développement du gouvernement des Etats Unis. Principalement
l'idée directrice consistait a choisir un site a Louxor pour y
démontrer la faisabilité de la réutilisation des eaux
traitées dans l'agriculture. Pour s'y faire les chercheurs avaient
souhaité que le choix se porte sur une espèce non comestible
reconnue pour ses vertus de reboisement des zones arides. Le site initial fut
installé a proximité de la station d'épuration locale.
L'eau est pompée directement a partir d'une lagune de l'usine qui
traitait les eaux domestiques de la ville. Notons a ce niveau que le contexte
de l'agriculture égyptienne est aussi marqué par une
inadéquation prononcée entre les planifications de production et
la réalité des ressources en eau. En effet il ne faut surtout pas
se tromper a réfléchir en surestimant les capacités du Nil
a arroser les champs des égyptiens. La vastitude du territoire (997 730
km2), une démographie très soutenue de plus de 80 000
000 millions d'habitants et l'extrême faiblesse des pluies sur l'ensemble
du territoire (il ne pleut presque jamais a ASSOUAN, et très peu au
Caire par exemple) obligent les décideurs politiques et les promoteurs
de projets agricoles a se rabattre sur le fort potentiel des eaux usées
domestiques. Après la conjonction des éléments favorables
cités et le succès des premiers hectares de jatropha curcas
l'idée fut retenue d'y associer un investisseur allemand qui a
proposé de préfinancer un lot de 100 hectares avec la garantie de
disposer de 60% des récoltes dès la deuxième
année.
- Dénomination du projet : LA CULTURE DU JATROPHA A
LOUXOR AVEC DES EAUX USEES TRAITEES.
- Responsable du projet : Dr. Imam El Gamassy, Professeur
d'agroéconomie Agricultural Research Center (ARC), Cairo, Egypt. .
- Publication de la dernière étude: Septembre
2008.
- Objectif global du projet : Démontrer la
Faisabilité de cultures intensives de jatropha curcas en
plein désert par utilisation des eaux usées
traitées. - Objectifs spécifiques :
* Procéder a une analyse financière
détaillée sur la culture du jatropha comme un projet
d'investissement.
*Conclure un partenariat avec un investisseur étranger
afin de prendre la relève des financements et de multiplier
l'exemple.
- Principales réalisations du projet :
* L'an 2 du projet il a été produit près de
600 kg par hectare ce qui a permis de fournir 60 tonnes pour l'ensemble des 100
hectares.
*L'exploitation passa en 2005 de 100 hectares a 140 hectares et
en 2008 c'est près de 400 tonnes qui furent récoltées.
*Mise a vente de 70 tonnes de semences sur le marché
locale a raison de 10 Livres Egyptiennes le KG.
* Spécialisation dans la labellisation des semences de
qualité.
* Renforcement des capacités de nombreuses structures
entrant dans le domaine.
5 Proposition du Projet professionnel
5.1 Titre du projet
Production d'électricité et de briquettes
écologiques a partir de 1000 ha de Jatropha dans une commune rurale du
Sahel.
5.2 Justification du projet
Plusieurs spécialistes se basant sur des
expériences réelles soutiennent que le Jatropha est l'or vert du
désert. En effet La production d'huile peut être de 10OO litres
par hectare et par an mais des rendements 2 fois supérieurs sont
possibles après 4 a 5 années de récolte (rendement en
huile du
Colza : 572 litres/ha/an ; du tournesol : 662 litres/ha/an ; du
soja : 446 litres/ha/an). C'est pourquoi, nous
avons compris la voie salutaire que nous offre cette
espèce. Nous comptons en faire une exploitation industrielle pour
diverses raisons que nous résumons ici :
- - L'importance que joue l'énergie dans l'atteinte des
objectifs du millénaire des Nations-unies
pour le développement (OMD ) ;
- - le biocarburant est un alternatif avéré de
substitution aux énergies fossiles en
- Afrique ;
- - l'utilisation des énergies renouvelables en
général et le Jatropha » en
- particulier constituent un remède contre le changement
climatique ;
- - le fait que le pourghère, dans ses différentes
utilisations, contribue a l'atteinte des objectifs du
cadre stratégique de lutte contre la pauvreté de
notre pays ;
- - le pourghère constitue un outil pour la facilitation
de l'accès aux services
- modernes des populations surtout rurales.
Notre projet s'articulera sur trois phases.
5.3 PHASE 1
5.3.1 CONTEXTE LOCAL
Notre projet a été développé pour
agir sur notre contexte a plusieurs niveaux : social ; écologique et
Lucratif.
- social : Ce projet donnera du travail a des personnes du monde
rural a plein temps, dans la phase plantation, récolte, manutention et
trituration. Cette population jouira d'un travail constant qui leur permettra
de subvenir a leurs besoins et de faire mieux vivre leur famille.
Grace a leur travail ils auront aussi la possibilité de
payer de l'électricité (voir phase 3).
- Ecologique : L'huile produite par le Jatropha, est une
énergie renouvelable grace au
cheminement du M.D.P. (mécanisme
de développement propre). Elle remplacera progressivement le carburant
« diesel » dont le cout est cher et polluant pour les
activités agricoles.
- Lucratif : Ce projet est lucratif car il va donner naissance
a une coopérative. Nous pouvons des a présent l'appeler «
Coopérative Jatropha ». Elle fera, au cours des années
d'exploitation des bénéfices non négligeables.
5.3.2 ATTENTES VIS A VIS DE L'ETAT
Dans ce projet nous demandons un concours financier de l'Etat
pour mettre en place :
- - un fond de roulement pour la coopérative,
- - la création d'un local
- - L'achat du matériel pour la plantation
- - Les véhicules terrestres et agricoles
- - La petite usine de biomasse - briquettes- (comme nous allons
l'expliquer plus bas). Nous pouvons estimer ce concours a 132 millions CFA (200
000 €uros environ).
Concernant les terres, l'Etat, avec l'accord des
représentants des communautés rurales, donneront un
contrat d'une durée de 99 ans a cette coopérative
pour une première tranche de 1 000 ha.
5.4 FORME JURIDIQUE
Cette coopérative aura un statut de
Société Commerciale Coopérative Agricole, au capital de 1
millions CFA ; Les premiers 50 % du capital de cette société sera
détenue par les communautés rurales dont dépendent les
terres. Les autres 50 % seront attribués a la Société
« Energie Jatropha » (voir Phase 2). L'administration de cette
société sera composée de 5 membres au Conseil :
1 représentant de l'Etat
2 représentants de la Communauté rurale
2 représentants de la Société « Energie
Jatropha ».
5.5 OBJECTIFS SPECIFIQUES
Cette coopérative s'engage
- A Mettre a la disposition du projet 1000 ha de terres issues
essentiellement des zones dégradées et inutilisées;
- A mener a bien la préparation et le labour de la terre
en vue des plantations ; - A entretenir réguliérement la
plantation en vue d'obtenir de trés bonnes récoltes ;
Ce projet doit donner du travail a des personnes du monde rural a
plein temps dans les phases de plantation, récolte, manutention et
trituration.
5.6 ORGANISATION DE LA STRUCTURE PREVUE
Les représentants des communautés rurales auront
la charge de la gestion du personnel agricole. Ils devront prévoir un
nombre suffisant de personnes pour mener a bien la plantation, les cultures et
les récoltes a venir.
Il faudra prévoir du personnel d'encadrement : -
Responsable administratif
- Comptable
- Responsable de l'exploitation
- Responsable de la production
- Chauffeur.
5.7 PREVISIONS ECONOMIQUES
La Société «Energie Jatropha »
s'engage a acheter toute la production de graines que la coopérative
produira au prix de 65 000 F. CFA la tonne soit 65f cfa le kg prix trés
compétitif quand on sait que les meilleurs prix en vigueurs au Sahel
sont 35F au Mali et 60F au Burkina Faso. La coopérative aura un autre
revenu récurent : les déchets des végétaux,
feuillages, branchages, coquilles des fruits de jatropha- seront
recyclés dans un processus de biomasse. Ce procédé
produira des briquettes destinées a la vente aux sociétés
industrielles ou aux particuliers comme combustible.
L'utilisation de briquettes de biomasse facilitera la vie des
habitants, dans la mesure oü les avantages sont multiples : plus de
dizaines de kilométres a parcourir quotidiennement pour trouver du bois
et surtout plus de fumée nocive pour les yeux et les poumons dans les
habitations mal ventilées, etc...
Nous pouvons aussi entrevoir la commercialisation de ces
briquettes faites de biomasse sous l'égide du Commerce Equitable avec
comme appellation « Briquettes écologiques » faisant partie de
l'économie CO2 et contribuant a la réduction de la pression sur
les ressources en bois. Le business plan produira rapidement un rapport
financier bénéficiaire trés intéressant dans la
mesure oü il ne demande aucun autre lourd investissement que celui de la
machine.
Concernant les retombées des récoltes de
Jatropha, nous proposons de nous baser sur des prévisions minimales de 1
tonne par hectare. Cela pour éviter toute fausse propagande. Ainsi on
espére au minimum 1000 tonnes des la première année. Cela
équivaut a investir 650 millions de F. CFA. Au profit des producteurs
sur la base du prix initialement convenu. Les initiateurs du projet s'engagent
a assurer cette somme a temps.
5.8 PHASE 2 montage de « SAHEL ENERGIE JATROPHA
»
- Une société Anonyme au capital de 100 Millions de
CFA :
- Elle s'appellera SAHEL ENERGIE JATROPHA
- Elle sera contrôlée par les promoteurs du Projet
qui sont chargés de nouer les partenariats pour le financement.
5.8.1 Mission de «SAHEL ENERGIE JATROPHA »
- aura la charge de mettre au point tout le processus du projet
;
- S'engage a acheter les productions de graines de Jatropha au
prix convenu ;
- Construira une usine de Transestérification ;
- Installera également un moteur diesel adapté pour
être alimentés par l'huile de jatropha au lieu
du diesel ;
- Ce moteur produira l'équivalent 250 kW et alimenter au
moins 100 édifices.
- cibles potentielles pour assurer une viabilité sur le
long terme
- Quatre catégories de cibles nous intéressent :
- L'Etat et ses démembrements : le parc automobile de
l'administration, les collectivités locales et
les sociétés telle que la société de
transport public).
- Les organismes internationaux : le parc automobile du
système des Nations
- Unies, de handicap international, de la Croix Rouge, des ONG
etc..
- Le secteur privé : les entreprises privées, les
PME/PMI, les transporteurs privés, les entreprises
de distribution de produits pétroliers.
- la cible grand public.
L'huile extraite a partir des graines de Jatropha servira
d'élément de base pour la fabrication de savon (glycérine
extraite de l'huile brute) et du biodiesel (carburant des moulins
motorisés, motopompes, groupes électrogènes,
véhicules diesel).
Les tourteaux, sous-produit du processus d'extraction de
l'huile, peuvent être utilisés comme charbon pour la cuisson ou
comme engrais organique de haute qualité et dont la composition
minérale est comparable a celle du fumier de poules. Ce sous-produit est
donc d'une grande valeur pour l'agriculture des pays sahéliens
(agriculture biologique) dont les sols sont pauvres en éléments
nutritifs.
5.8.2 Les Produits et sous produits du jatropha
Le Biodiese!
Le biodiesel notre produit principal se présente a la fois
comme:
- une alternative bon marché par rapport aux
hydrocarbures
- une solution pour la protection de l'environnement
- une solution durable par rapport aux risques d'appauvrissement
des gisements de pétrole, - un levier de lutte contre la
pauvreté.
Pour ces raisons, il se positionne comme une solution
énergétique durable. Sa production et sa commercialisation
mobilisent beaucoup d'acteurs tant au plan national qu'au plan international.
Sa demande connaIt une forte croissance.
Le Savon
La cherté du savon sur les marchés locaux rendra
notre savon très compétitif.
Les Tourteaux
Ils seront la matière première dans la confection
des briquettes écologiques.
Dicaticage
!Wrap
Pup artuat
Trans-
e3teifi
cation
Ravage ntariae
Rile puede iebrits
I tonnes
Dtpn rrEE e; laqge;
Taiterent silicate
Usages dnestiqxs
Rtditsdiniqxs
Cttionni
10 6 20 tonnes
A isirika
Wallow
Transport
figtbdre
Saw
BRIQUETTE
50-85 tonnes 20-22% hile
0 6 30 tonnes
EXTRACTION PAR PAR SOLVPNT
FERSLISsNr
Briquettes 6vOliqus
PR13U1SCHMQ.6
BEIM
BIO
GsZ
WARP DE RCIIHNE
BER:1E
PNVAX
5.8.3 Proposition de modélisation des produits et
sous-produits du jatropha
5.8.4 Objectifs sur le long terme
Développement trés sérieux de ce premier
projet afin de réitérer ce programme dans d'autres régions
ou pays riverains.
5.9 PHASE 3 : montage de la société
locale de distribution
5.9.1 Mission
La société locale de distribution Electrique
s'engage a installer les branchements nécessaires depuis la sortie de
l'usine « ENERGIE JATROPHA » jusqu'aux clients abonnés. Elle
sera la seule responsable des branchements du réseau et de la
distribution.
5.9.2 Engagements
La société locale de distribution Electrique
s'engage a acheter l'électricité produite par la
société « Energie Jatropha » a un prix convenu par
contrat d'une durée de 10 ans fermes, renouvelable avec garantie de
l'état.
5.10 Objectif a long terme
La société locale de distribution Electrique
s'engage a électrifier les villes et villages dans ce besoin et
travailler avec la société « ENERGIE JATROPHA » pour
les projets futurs.
Conclusion
Au terme de notre présente étude il apparaIt
clairement que les Etats africains d'une maniére générale
et les pays sahéliens en particulier ont un grand profit à tirer
dans l'intensification des cultures industrielles de jatropha. Au titre des
facteurs favorables nous retenons en premier lieu le contexte international
dont la caractéristique dominante actuelle se traduit par la
mondialisation des échanges et l'approche inclusive. Cette ambiance
mondiale qui permet d'envisager des partenariats "gagnantsgagnants" (pour
reprendre l'expression récurrente) est une chance inoule pour le
développement de projets à fortes valeurs ajoutées mais
dont nos économies nationales ne sont pas prêtes pour en garantir
les financements. Ensuite la prise en charge des destinées des
populations par des acteurs de développement d'un type particulier offre
également d'heureuses perspectives. C'est ainsi que l'entrepreneuriat
social qui se déploie à travers de nombreuses ONG est un cadre
prometteur pour des projets jugés trés peu rentables par des
investisseurs classiques.
Ceci pour reconnaItre que ce n'est pas un hasard si l'immense
majorité des projets jatropha qui sont en cours sur notre continent
concernent des pays dotés de grandes capacités en terre fertiles
et bien arrosées. En effet, tel que nous l'a confié le rapport du
GEXSI les leaders africains en culture du jatropha sont Madagascar, la
Tanzanie, la Zambie, le Kenya, le Ghana, le Cameroun, le Cap Vert, la
Côte d'ivoire et dans une moindre mesure les zones climatiques
guinéennes du Sénégal. La raison est que, ces pays ont
connu une introduction massive de l'espéce par les marchands
européens pendant la période de la traite négriére.
Puis les conditions climatiques et le caractére invasif de la plante ont
fait le reste avant que des programmes dignes de l'état actuel de la
culture ne se développent.
Cependant une urgence de coordination s'impose entre ces
régions et les parties plus arides de l'Afrique afin d'éviter les
pressions sur la biodiversité et l'insécurité alimentaire.
A ce niveau on peut proposer aux grandes sociétés
bénéficiaires des filiéres déjà en place de
se lancer à l'assaut du Sahel par le biais de financement MDP. On peut
percevoir cette option comme une urgence car même les expériences
en cours dans les pays sahéliens partagent cette particularité de
se concentrer sur les régions humides à forts potentiels
agricoles. Cette tendance offre de l'eau au moulin des détracteurs du
jatropha qui y voient un obstacle à la production vivriére.
L'inquiétude est fondée d'une façon générale
mais pour ce qui est du Sahel on se doit de relativiser, car les espaces
appropriés au jatropha sont abondants et délaissés parce
que impropres pour la plupart des cultures alimentaires.
Par ailleurs du moment oü le marché des
biocarburants se trouve en plein essor, il est temps d'harmoniser les
politiques en vue de mieux canaliser les investissements qui doivent tenir
compte de la survie et de l'émancipation des plus pauvres. Il ressort
donc de notre proposition qu'une intensification des cultures industrielles de
jatropha en milieu sahélien doit se baser sur des initiatives de luttes
contre la désertification d'une part et de lutte contre la
pauvreté des populations d'autre part. Quant aux dangers
écologiques des monocultures dans certaines régions, c'est
là aussi une affaire de réglementation, d'information et
d'incitation.
C'est par manque d'information sur les marchés et sur
les opportunités que les producteurs se focalisent sur les mêmes
cultures. Une meilleure information sur l'offre et la demande, avec la
généralisation (en cours) des bourses agricoles, et la diffusion
des semences et des techniques conduiront naturellement à une plus
grande diversité des cultures. Autre épouvantail sans cesse
agité : la déforestation dans les pays en développement
qui est un problème réel, dont le remède est encore une
fois la réglementation et le contrôle public mais surtout les
reboisements massifs. Puisque les espaces cultivables encore inexploités
sont abondants au Sahel, ce risque est moindre dans la perspective de projets
Jatropha dans ce contexte.
Nous avons démontré à travers notre
étude dans l'espace sahélien, l'existence de fortes
potentialités à
mettre au profit de la filière du
jatropha. Le fait que les pays du Sahel ne soient pas totalement
"sec"explique la propension des promoteurs de projets jatropha
à s'implanter d'abord dans les zones
relativement humide. A ce titre notre première
proposition consisterait à engager un plaidoyer afin que ces initiatives
s'étendent aux zones semi-arides et même arides de façon
progressive. Dans le sens que des subventions existent au niveau international
destinées à reboiser des terres incultes dans le
bénéfice des populations locales d'abord mais aussi dans une
perspective de préservation de la planète. C'est en substance ce
que nous nous apprêtons à proposer aux dirigeants du valeureux
projet de "Grande Muraille Verte" du Sahel, d'admettre le Jatropha curcas
parmi les espèces retenues dans le cadre de ce gigantesque
programme de reboisement à des fins purement environnementales et
sociales.
Enfin on doit noter que la filière Jatropha
matérialisée en système de production
énergétique à la base répond parfaitement aux
critères d'une spéculation au service du monde rural. Pour ultime
preuve nous dirons que contrairement aux nombreuses cultures jusque là
promues dans le cas de l'exploitation du Pourghère on a la latitude de
maintenir les unités de transformation dans la localité
productrice. En effet les besoins y sont largement exprimés et le cadre
local suffit à titre de débouché. On retient donc à
ce niveau que le transfert de matière première n'est pas
indispensable ni l'acheminement de produits finis sur de longues distances
comme dans les cas des systèmes industriels centralisés qu'on a
connu avec le coton ou l'arachide. A ce titre notre mot de la fin est que
l'avenir du Jatropha au Sahel sera dans le développement des
filières de proximité.
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Annexe: Exemples d'applications techniques des produits
du jatropha.
Réchaud artisanal à jatropha
Dispositif simple d'éclairage en zone
rurale
Une unité de production des briquettes
Briquettes
écologiques/biocombustibles
Cuiseur écologique Protos