1.1 Problématique :
Un Sommet extraordinaire s'est tenu du 9 au 10 Février
2004 à Tripoli en Libye et a réuni les experts de l'Union
Africaine sur l'agriculture et l'eau. Il ressort de ce Sommet que l'agriculture
emploie plus de 60% de la population du continent et constitue la source
d'environ 40% des rentrées de devises pour la plupart des pays
africains. Elle contribue alors de manière déterminante au PIB
(Produit Intérieur Brut) de ces pays. De plus, 75% des pauvres en
Afrique travaillent et vivent en zone rurale où l'agriculture est le
principal pourvoyeur d'emploi. Bien que l'Afrique recèle d'une grande
diversité de cultures vivrières et de rente qui peuvent
être mises en valeur pour réaliser l'autosuffisance alimentaire,
une augmentation substantielle de la production de seulement quelques-unes de
ces cultures
peut contribuer à réduire les pénuries
alimentaires. Les experts à ce Sommet ont adopté un certain
nombre de critères qui ont conduit au choix des produits agricoles
stratégiques dont le riz.
Au Bénin, le riz devient de plus en plus
fréquent dans l'habitude alimentaire de la population (Adégbola
et al. 2003). C'est d'ailleurs pour cette raison que l'Etat
béninois, dans le but de réduire les problèmes liés
à la sécurité alimentaire aujourd'hui, a baissé le
prix du riz sur toute l'étendue du territoire béninois. Dans
l'hypothèse que cette demande ira en s'accroissant avec l'explosion
démographique et l'urbanisation galopante, selon Verlinden et
Soulé (2003) les besoins nationaux en riz qui étaient de 93.172
tonnes en 2005, passeront à 110.812 tonnes en 2010 puis à 132.750
tonnes en 2015. Cette forte demande à la consommation du riz appelle une
production intensive et efficace qui n'est pas encore réalité ni
au Bénin ni en Afrique subsaharienne.
L'identification des mécanismes
génétiques puis les connaissances biologiques et physiologiques
ont permis de sélectionner une nouvelle variété de riz
spécifiquement adaptée aux conditions africaines et de combler le
fossé génétique entre les deux espèces asiatique
(Oryza sativa) et africaine (Oryza glaberrima). Il a
été mis au point en 1994, une variété hybride,
améliorée, à cycle court (75-100 jours), à bon
rendement, compétitive avec les adventices, résistant à la
sécheresse et à la plupart des principaux ravageurs et maladies
de riz en Afrique, tolérante à l'acidité des sols et
à la toxicité ferreuse (ADRAO, 2002).
A travers la politique de diversification des cultures
préconisée par le gouvernement du BENIN, le NERICA occupe une
bonne place dans la liste des cultures en vue. On note déjà un
engouement des producteurs pour la culture du NERICA et il est aisé de
remarquer que le pourcentage des adoptants du NERICA chez les producteurs du
riz est évalué à 18% (Adégbola, 2005). « La
terre ne ment pas » dit-on souvent mais le constat immédiat est que
les résultats agricoles ne reflètent pas, de façon
homogène, l'effort fourni par les agriculteurs pendant les
périodes culturales. Cette situation est certainement due à des
contraintes spécifiques inhérentes au secteur agricole. Il
convient donc de rechercher pour ces différents
écosystèmes, les prédispositions naturelles qui les
caractérisent et font de certains, des sites adaptés à un
système de culture plutôt que d'autres. C'est face à cette
nécessité que nous nous proposons de rechercher et d'identifier
les espaces géographiques propices aux cultures respectives du NERICA
des plateaux et celui des bas-fonds.
Différents outils avaient par le passé
été utilisés pour réaliser l'évaluation de
l'aptitude des terres pour une spéculation. Au nombre de ceux-ci, il
convient de citer la méthode subjective, qui requiert de la part de
l'évaluateur, l'expérience et la bonne connaissance de la zone
puis la méthode objective d'évaluation (Akinocho, 1995). Cette
dernière consiste à affecter un indice aux différentes
variables du sol selon le degré de leur limitation à la
production. Sa réalisation exige plusieurs jours de travail lorsque
l'étendue à étudier devient vaste et en fin de compte,
revient très chère. Aussi, même si ces divers moyens de
travail donnent naissance à des bases de données, ces
dernières n'offrent pas souvent une mise à jour rapide et
régulière pour une nouvelle étude. La
nécessité s'impose donc d'associer les techniques de la
télédétection spatiale, un moyen puissant de collecte des
données aux Systèmes d'Information Géographique (SIG) qui,
exploitent de façon efficiente ces données afin d'aider à
la décision. De plus, les SIG permettent l'étude de plusieurs
phénomènes, leurs dépendances mutuelles et aussi leurs
répartitions spatiale et temporelle.
Les études ont montré que le Département
des Collines dispose de plusieurs bas-fonds et que le riz, en
exclusivité ou en association est cultivé dans la majorité
de ces bas-fonds (Mama et al; 1995). Ceci indique que le riz a
été adopté dans cette région par les populations.
On assiste de ce fait à un nombre important d'exploitations de NERICA
dans les Communes de GLAZOUE et de DASSA. Pour accroître la production du
NERICA dans ce secteur d'étude, il s'avère nécessaire de
mieux déterminer les zones les plus aptes à la production de
cette spéculation.
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