INTRODUCTION E.
INTRODUCTION GENERALE
I- CHOIX ET PRESENTATION DU SUJET.
Après les indépendances des pays africains, de
nombreuses entreprises sont mises en place par les pouvoirs publics pour
amorcer la marche vers le développement et l'industrialisation. Ces
entreprises devaient servir de relais dans leurs différentes zones
d'implantation. Les pouvoirs publics exerçaient alors une
stratégie d'encadrement de la création d'entreprise,
favorisée en cela par une politique protectionniste de leurs
économies.
Avec la crise économique survenue dès les
années 1980 et le début de l'année 1990, les Etats
africains ont connu de manière générale un échec de
cette politique. La plupart des grandes entreprises créées se
voient successivement soit liquidées pour cause de faillite, soit tout
simplement privatisées au bénéfice des investisseurs
étrangers. Les causes de cet échec sont nombreuses : la mauvaise
gestion, la non adaptation aux marchés, la non adaptation des politiques
économiques élaborées par les institutions internationales
notamment le FMI et la BM, l'ouverture brutale des marchés aux produits
étrangers facilitée par la mondialisation.
Les effets de cette crise sont nombreux tant sur le plan
économique, que sur le plan social. Sur le plan économique, on
observe le ralentissement des activités économiques, la
disparition de nombreuses entreprises, la perte des recettes fiscales pour
l'Etat, et une récession générale de l'économie
nationale. Sur le plan social, la fermeture des entreprises a entrainé
une augmentation du chômage, une chute du niveau de vie des populations,
et une instabilité socio-économique favorisée par
l'accroissement démographique.
Face à ce contexte, les PME apparaissent comme un
soutien majeur à l'activité économique. En effet, les PME
ont démontré leur capacité à résister aux
crises économiques compte tenu de la souplesse de leur surface
financière, et de leurs placements financiers modestes favorisant leur
faible implication au système financier international
interdépendant. Ainsi, l'intérêt suscité par les
petites et Moyennes entreprises (PME) est devenu un phénomène
mondial. Dans tous les pays du monde, les PME occupent une place importante
dans le paysage économique. La participation à la richesse
nationale par le payement des impôts, l'absorption d'une bonne partie de
la main d'oeuvre, ainsi que la formation d'un tissu industriel sont autant de
raisons marquant cette importance. En effet, en Afrique subsaharienne les PME
représentent entre 95% et 98% de la population totale des entreprises et
fournissent entre 60% et 70% des emplois.1
1 Rapport de l'Organisation Internationale du Travail
(OIT), 1992.
Au Cameroun, la plupart des entreprises sont des PME et
interviennent dans tous les secteurs de l'économie. Ainsi, compte tenu
de leur importance dans les économies en développement, leur
survie est fortement menacée par la concurrence internationale
favorisée, l'ouverture des frontières et le
démantèlement des droits de douane, avec l'entrée en
vigueur des Accords de Partenariat Economique avec l'Union Européenne.
En effet, la concurrence internationale induite par les produits très
compétitifs des PME européennes rend les marchés
camerounais très concurrentiels et instables. Nous nous
intéressons au secteur d'activité des PME parce ce qu'il est
porteur, implique plusieurs entreprises camerounaises et dont les
possibilités de croissance et de résistance à la
concurrence sont réelles, et afin de prendre un cadre d'étude
spécifique dont les conclusions peuvent être
généralisées.
Le thème que nous nous proposons de traiter s'intitule
«la compétitivité et l'internationalisation des PME
camerounaises face à l'ouverture des marchés ». Notre
sujet se veut explicatif, analytique, et démonstratif. Il s'agit de
présenter l'importance des PME dans l'économie camerounaise, de
montrer ses possibilités à faire face à la concurrence
internationale, et la nécessité pour elles de rechercher des
débouchés dans d'autres marchés, notamment dans la sous
région de l'Afrique Centrale. En termes de délimitation du sujet,
les problèmes des PME sont transversaux à tous les domaines
d'activité ; pour cela, nous prendrons en compte les PME en
général dont les activités font face à la
concurrence, nous nous limiterons après avoir analysé le contexte
environnemental général dans lequel évoluent ces
entreprises, à présenter les stratégies favorisant leur
compétitivité et leur internationalisation pour faire face
à la concurrence.
Pour mieux comprendre le sujet et pouvoir aborder la
problématique, il convient de dégager et expliquer les
intérêts et les objectifs de notre analyse, avant d'aborder plus
tard la définition des différents concepts du sujet.
II- LES INTERÊTS ET LES OBJECTIFS. II-1. Les
intérêts
Au Cameroun, l'importance des PME est grandissant et suscite
un intérêt politique de la part des pouvoirs publics. Pour
manifester cet intérêt, le Ministère de Petites et Moyennes
Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat (MINPMEESA) est
créé le 8 décembre 2004 par Décret
présidentiel N° 2004/320 portant organisation du Gouvernement. Ce
nouveau Département a pour principale mission l'élaboration, la
mise en oeuvre et
l'évaluation de la politique du Gouvernement en
matière de développement des Petites et Moyennes Entreprises, de
l'Economie Sociale et de l'Artisanat. Cette mission implique la
nécessité d'encadrer les PME, compte tenu de leur importance et
de la fragilité de leurs activités.
L'intérêt du thème se situe à
plusieurs niveaux : économique, stratégique et scientifique.
L'encadrement des PME étant un sujet d'actualité dans la plupart
des pays du monde. En effet, les PME sont présentes aussi bien dans les
ville que dans les campagnes et jouent ainsi un rôle social
important.2 De plus les PME sont les plus ouvertes à
l'innovation, au transfert des technologies et à
l'industrialisation.3 L'exposition des PME à la concurrence
internationale favorisée par l'ouverture des marchés
présente alors un intérêt social, et une
nécessité de développement international.
L'intérêt économique : le
rôle des PME dans la croissance socio-économique est très
important. Il y'a une nécessité de favoriser la survie des PME
camerounaises face à la forte concurrence actuelle. La croissance des
entreprises se manifeste en effet par un développement de leurs
activités. L'analyse que nous nous proposons de mener sur les PME a pour
intérêt d'apporter une modeste contribution à la mise en
oeuvre d'une politique de dynamisation de ce secteur d'activité au
Cameroun. Les PME en création doivent comprendre leur environnement
concurrentiel, et les PME existantes doivent développer leurs
activités dans le contexte actuel de mondialisation. Il faut
également souligner que la plupart des grandes entreprises
présentes au Cameroun sont soit des entreprises privées
propriétés des investisseurs étrangers, soit des filiales
des grandes firmes multinationales. Les PME sont les véritables
entreprises de propriété camerounaise. Elles participent ainsi
à l'amélioration des conditions de vie des populations, tant dans
les villes que dans les campagnes, en absorbant une grande partie de la main
d'oeuvre nationale.
L'intérêt stratégique :
l'intérêts stratégique se perçoit dans la
place qu'occupe le Cameroun en zone CEMAC. Les populations camerounaises ont un
préjugé d'être les plus entreprenantes de la sous
région Afrique Centrale. Les PME camerounaises peuvent trouver de forts
débouchés dans les pays de la sous région. Les PME
participent ainsi à la compétitivité de l'économie
camerounaise en zone CEMAC. Dans le contexte actuel de
2 Agro PME, Etude du secteur des PME au Cameroun :
enquête et diagnostic, Agro PME et le CRETES, mars 1994,
Yaoundé, p.18
3 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation
de l'Afrique : réflexion sur un modèle d'intégration
économique, Juridis info, n°9 février 1992,
Yaoundé, p.31
mondialisation où les Etats doivent être
très compétitifs au travers de leurs entreprises principalement,
l'intérêt stratégique de notre travail implique
l'encadrement spécifique des entreprises camerounaises qui souhaitent se
développer hors des frontières nationales, en termes
d'accompagnement et de facilitation. Les PME camerounaises devraient profiter
davantage de la position stratégique occupée par le Cameroun au
centre de l'Afrique. Notre analyse présente les atouts des PME
camerounaises qui peuvent être utilisés comme armes de
compétitivité, et de positionnement stratégique du pays
à l'extérieur.
L'intérêt scientifique : il se
relève au niveau de la compréhension même du marketing
international comme discipline. Le marketing international est l'ensemble des
moyens et outils permettant à une entreprise de repérer et
pénétrer des marchés étrangers, de conserver une
position commerciale face à la concurrence internationale.4
En effet, avec l'ouverture actuelle des marchés et l'accroissement
significatif des échanges, la concurrence internationale se diffuse dans
pratiquement tous les marchés. La contribution du marketing
international à la survie des entreprises s'avère alors
déterminante. L'intérêt scientifique de notre analyse nous
amène à proposer une démarche marketing international aux
PME camerounaises prenant en compte la concurrence internationale, et
redynamisant leurs activités pour progresser dans leurs marchés.
L'application de la démarche marketing stratégique aux PME
affirme la contribution de notre travail à la vérification de
l'applicabilité des concepts marketing aux entreprises locales.
II-2. Les objectifs
Le sujet que nous nous proposons de traiter est
d'actualité et les objectifs en sont clairs : rompre avec la
prédominance des discours politiques sur l'encadrement et le
développement des PME. Il s'agit de rechercher des stratégies
marketing proposables aux PME pour améliorer leur production et faire
face à la concurrence étrangère.
Compte tenu de la place centrale qu'occupe le Cameroun dans la
sous région, l'objectif est de montrer les potentialités des PME
camerounaises, et d'envisager les possibilités de leur
développement hors des frontières nationales. Il s'agit de
définir et proposer un cadre de planification stratégique des
activités des PME camerounaises pour aboutir à un avantage
pouvant faciliter leur intégration dans les marchés de la sous
région. En
4 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Marketing
management, 12e édition, Nouveaux Horizons, Paris 2006,
p. 387
effet plusieurs entreprises camerounaises exportent leur
production vers les pays de la sous région, mais de manière
sporadique. Les possibilités de développement dans ces
marchés sont réelles et nombreuses. Notre analyse cherche
à établir les bases d'une assistance concrète,
basée sur la définition des objectifs et des missions de ces PME,
l'optimisation des ressources présentes dans les entreprises afin
d'augmenter leur compétitivité.
En termes d'objectifs opérationnels, nous voulons
mettre à la disposition des dirigeants des PME une démarche
marketing opérationnelle permettant aux PME d'exercer leurs
capacités effectives. Il s'agit de présenter des
stratégies concrètes de planification, de diversification de la
production, d'adaptation de l'offre et de la spécialisation des
métiers des entreprises pour rechercher des avantages spécifiques
et concurrentiels. Il est clair que les PME camerounaises ne fonctionnent pas
à la hauteur des potentialités du marché. Au-delà
des difficultés rencontrées sur le terrain, notamment en terme
d'accès au financement, les PME camerounaises traversent, et ce depuis
toujours, une véritable crise managériale. Les promoteurs qui
sont aussi pour la plupart les principaux dirigeants des PME, centralisent tout
le fonctionnement de l'entreprise autour de leur personne. Il s'agit pour nous
de présenter un cadre de concertation intégrant toutes les
compétences présentes en entreprise, et à les diriger vers
la conquête des parts de marché, assurant la survie des PME dans
un environnement concurrentiel.
III- L'OBJET DE LA RECHERCHE.
Notre recherche s'articule sur deux objets précis qui
sont liés l'un à l'autre dans la logique d'une relation de
variable indépendante et de variable dépendante. Dans notre
travail, l'ouverture des marchés fonctionne comme une variable
indépendante qui, ici, conditionne la variable dépendante qui
est la compétitivité et l'internationalisation. Ainsi,
il s'agit d'une relation dynamique entre la première variable qui est
explicative, et la deuxième qui est la variable expliquée. A cet
effet, dans notre analyse, il s'agit de montrer que l'ouverture actuelle des
marchés favorise une forte concurrence, nécessite et explique la
compétitivité et l'internationalisation des entreprises. Les PME
camerounaises, en tant qu'entités, domaine, et cadre de l'étude
apparaissent comme la variante intermédiaire.
Pour mieux cerner et comprendre les contours de notre objet
d'étude qui est Le secteur des PME camerounaises, il est
nécessaire de passer en revue la définition
détaillée des principaux concepts et notions ci-dessus
évoqués, avant d'en dégager une problématique.
IV- DEFINITION DES TERMES.
1. La compétitivité :
Le dictionnaire Le Petit Robert donne une définition
assez simple mais significative du concept de compétitivité, en
le définissant comme le caractère de ce qui peut supporter la
concurrence du marché. Cette définition va dans le
même sens que l'objet de notre analyse, car la
compétitivité pouvant s'étendre sur plusieurs domaines,
mais nous nous intéresseront principalement à la
compétitivité des PME camerounaises.
Michael PORTER donne une définition cadrant
entièrement avec l'objet de notre étude, et qui définit
la compétitivité comme la capacité pour un individu,
une entreprise ou un Etat de satisfaire les attentes des consommateurs en
faisant face aux actions des concurrents5.
2. L'internationalisation :
L'internationalisation signifie aller au-delà des
frontières. Le dictionnaire le Petit Robert le défini comme
l'action de rendre international quelque chose. L'internationalisation
peut également se définir comme le processus d'adaptation des
opérations de stratégie, de ressources et de structure d'une
compagnie à l'environnement mondial afin d'améliorer sa
performance.6 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS
définissent l'internationalisation comme le développement des
produits et services des entreprises hors des frontières nationales pour
intégrer les marchés étrangers7.
Cette définition est plus proche des objectifs de notre
travail. Il s'agit de considérer l'internationalisation comme le
processus par lequel les entreprises décident de se développer
sur les marchés étrangers et d'y faire parvenir leurs produits et
services. Le terme international fait référence à une
attitude de la société envers l'activité à
l'étranger ou la réalisation effective des activités
à l'étranger.8 C'est dans ce sens que nous envisageons
le développement des PME camerounaises hors des frontières
nationales, notamment dans la sous région Afrique Centrale.
5 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel,
Inter éditions, Paris 1986, p. 29
6 Henri BODINAT et Jean-M. LEERSNYDER, Gestion
internationale de l'entreprise, Dalloz, Paris 1982, p. 17
7 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit
p.779
8 B. AGERON et I. HUAULT, complexité du
processus d'internationalisation des PME : vers un enrichissement de l'analyse
behavioriste, Management International, volume 6, Paris 2002, p.43
3. La PME :
La PME regroupent la petite entreprise et la moyenne
entreprise. La définition des PME varie d'un pays à un autre et
selon les organisations.
En Amérique, elle est fonction du nombre de
salariés. Ainsi, sont considérées comme Petites
Entreprises, les entreprises utilisant 5 à 50 salariés, alors que
les Moyennes Entreprises sont celles dont l'effectif maximum est de 500
salariés9.
Dans l'Union Européenne, les Petites et Moyennes
Entreprises sont définies comme des entreprises employant moins de 250
personnes, avec un chiffre d'affaire qui ne dépasse pas 50 millions
d'euros, ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 43 millions
d'euros10.
En Afrique, le Forum de Cotonou11 a fait le constat
selon lequel une « définition formelle de la PME, qui permettrait
son identification et sa reconnaissance par l'environnement et qui pourrait
servir de base pour des politiques et des stratégies nationales et
régionales, ainsi que pour des partenariats, soit n'existe pas, soit
n'est pas complète, soit est trop large et englobe toutes les
entreprises, soit manque d'harmonisation ». Il a été
recommandé pour la définition de la PME l'utilisation d'un
critère dominant, celui des effectifs, auquel pourront s'ajouter des
indicateurs supplémentaires distinctifs, suffisamment neutres,
transversaux et opérationnels, qui permettent de reconnaître les
PME dans leur globalité et leur diversité afin de mieux concevoir
des politiques sélectives de promotion, tant au niveau national que
régional.
Au Cameroun, il n'existe pas une définition officielle
et harmonisée de la PME comme ailleurs. L'une des difficultés
concernant la définition du concept est d'en dessiner un contour
précis, qui rende compte de la spécificité du contexte
socio économique. Plusieurs approches sont proposées par les
institutions engagées dans la promotion ou le financement des PME. En
général, les PME désignent les entreprises de taille
modeste. Elles évoluent en partie dans l'informel.
Dans une étude réalisée pour la
formulation d'un Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, la
Japan International Cooperation Agency définit la PME comme « une
entreprise de moins de 150 employés, en excluant les filiales
d'entreprises étrangères,
9 American business review, février 2001.
10 Conformément à la Recommandation de
la Commission Européenne 2003/361/EC du 6 mai 2003.
11 Le forum international sur la PME en Afrique s'est
tenu à Cotonou du 3 au 5 mai 2005 et regroupait les pays de l'Afrique
l'ouest et ceux de l'Afrique centrale.
les entreprises étatiques, les entreprises issues de la
privatisation d'anciennes entreprises étatiques »12.
Selon la BEAC13, une PME est une entreprise dont :
· Le montant des fonds propres est inférieur
à 100 millions de FCFA ;
· Le chiffre d'affaires n'excède pas 500 millions de
FCFA ;
· Les encours de crédits de caisse à court
terme sont plafonnés à 100 millions de FCFA ;
Selon le Ministère en charge du Commerce, sont
considérées comme PME, les entreprises qui remplissent les
conditions suivantes :
· Participation des camerounais ou d'une personne de droit
camerounais au capital social, à concurrence de 35% au moins ;
· Coût de création de l'emploi estimé
à 5 millions de FCFA ;
· Investissements cumulés inférieurs à
1,5 milliards de FCFA.14
Bien que la définition de la PME varie d'un continent
à l'autre, les entreprises appartenant à cette catégorie
comportent des caractéristiques spécifiques communes, à
savoir :
· Une petite taille ;
· Une forte proximité des acteurs dans un
réseau régional ;
· Un système d'information interne simple et de plus
en plus formalisé ;
· Une capacité d'innover rapidement pour s'adapter
au marché ;
· Une proximité entre patron et employés, qui
se traduit par une structure plate et des niveaux hiérarchiques
réduits.
Au regard de ce qui précède, et après
analyse, il serait souhaitable que la définition de la PME camerounaise
intègre les critères suivants :
· Le niveau du chiffre d'affaires ;
· Le niveau des investissements initiaux ;
· Le capital social minimum ;
12 Rapport final de l'étude de formulation du
Plan Directeur de Développement des PME au Cameroun, par la Japan
International Cooperation Agency (JICA), août 2007.
13 www.beac.int
14 Document de stratégie de
développement des petites et moyennes entreprises, MINPMEESA, octobre
2008.
· Le plafonnement de la participation des grandes
entreprises au capital des PME en dessous du minimum de blocage ;
· Le nombre d'emplois créés.
Dans notre travail, une définition englobant plusieurs
critères sera prise. Pour notre analyse, « la PME camerounaises est
une entreprise utilisant totalement ou en partie les capitaux camerounais,
employant moins de 250 personnes, et ayant un capital social de moins d'un
milliard de francs CFA ».
4. L'ouverture des marchés :
Pour mieux comprendre le concept d'ouverture des
marchés, il faudrait définir au préalable le terme
marché. Dans notre travail nous prendrons le marché au sens
de Philip KOTLER et Bernard DUBOIS comme l'ensemble des clients actuels et
potentiels d'un produit dans un espace géographique
donné.15
L'ouverture des marchés signifie que toutes les
économies sont soumises aux exigences d'un marché devenu
universel. Ce processus se caractérise par l'extraversion
généralisée des économies nationales tendant
à subordonner la consommation et la production des Nations aux exigences
du marché universel.16 Autrement dit, les entreprises,
les produits et les marchés, échappent de plus en plus à
la main mise des structures nationales, s'orientant vers une politique multi
territoriale.
V- L'ETAT DE LA QUESTION
La légitimité des PME comme objet de recherche
à part entière est reconnue depuis quelques années.
L'identification des caractéristiques propres aux PME selon
différents auteurs permet en général de les
présenter comme des entreprises en miniature opposées aux grandes
entreprises ayant un large champ opérationnel sur le plan national ou
international. Ainsi la plupart des auteurs considèrent les PME comme
des micros entreprises dont la création est relativement facile et
basée principalement sur le savoir faire de leurs promoteurs, et ne
pouvant pas faire face à une forte concurrence.
15 Op cit. p 23
16 Pascal CHAIGNEAU (sous la Dir), Dictionnaire
de Relations Internationales, économica, Paris 1997, p. 145
Pour S. BERNARDI, les petites entreprises sont
créées principalement pour satisfaire les besoins des
consommateurs locaux identifiés dans un espace géographique
très limité.17 Dans ce sens la petite entreprise a
pour objectif de mettre à la disposition des clients des biens ou des
services issus du savoir faire du chef d'entreprise, et dont les principales
missions se résument à la satisfaction d'un besoin clairement
identifié. Dans ce sens, une forte concurrence limiterait le
développement de la petite entreprise. Pour cet auteur, la
compétitivité des PME dépend du métier de
l'entreprise dans un environnement concurrentiel.
La surface financière des petites entreprises en
création étant faible selon Roger DORNIER, une bonne partie des
ressources financières des PME résulte de
l'endettement.18 Cela explique en partie pourquoi les PME en
création se contentent d'abord de satisfaire les besoins locaux
identifiés de ses clients. En effet le développement des
activités d'une entreprise sur un large champ implique de grands moyens
et une prise de risque importante compte tenu de l'instabilité et des
fluctuations du marché. Dans ce sens, les petites entreprises
nécessitent l'encadrement de leurs activités par des politiques
facilitant leur survie et leur développement dans un environnement
concurrentiel.19
L'entrepreneuriat privé étant encouragé
dans la plupart des pays, les mesures institutionnelles permettent de faciliter
le développement de la petite entreprise, compte tenu de sa faible
soumission aux grandes crises pouvant affecter le fonctionnement des grandes
entreprises.
Tony ALBERTO et Pascal COMBEMALE montrent que la
création des entreprises est d'abord le fait des promoteurs, qui
fournissent le capital et dirigent l'entreprise.20 La mise en place
d'une petite entreprise dépend du porteur du projet qui effectue tous
les premiers investissements relatifs au fonctionnement de son entreprise. Pour
ces auteurs, le capitalisme de petites unités est difficile à
soutenir dans un environnement concurrentiel soumis à la loi du
marché.21 Cette position explique la libre création
d'entreprise au centre de l'économie de marché, soutenu par le
monde capitaliste.
17 S. BERNARDI, Marketing, nouvelles
stratégies et techniques opérationnelles pour PME-PMI,
Editions DE VECCHI, Paris 2001, p. 11
18 Roger DORNIER, De l'analyse financière
à l'expertise financière, Les éditions
d'organisation, Paris 1991, p.35
19 S. BERNARDI, op cit, p.172
20 Tony ALBERTO et Pascal COMBEMALE, Comprendre
l'entreprise, 3e édition, Nathan, Paris 2001, p. 5
21 Idem.
Cependant, la spécificité des petites
entreprises et leur importance de plus en plus croissante dans l'environnement
socio-économique des pays, amène les Gouvernements à
s'intéresser davantage à ce secteur. C'est ainsi que la
création des PME n'est plus le seul fait des promoteurs, mais aussi des
pouvoirs publics qui doivent développer des stratégies à
cet effet, pour faciliter la création et la compétitivité
de ces micro entreprises. Les PME ayant des moyens limités pour faire
des études de marché et analyser la concurrence, la documentation
doit être mise à leur disposition par les pouvoirs
publics,22 pour faciliter leur information.
Selon P. KOTLER et B. DUBOIS, les PME sont des entreprises
qui soutiennent le fonctionnement des grandes entreprises en leur offrant des
services de sous traitants, et peuvent également être des
intermédiaires dans les flux de l'entreprise. Pour ces auteurs, les
pouvoirs publics doivent encadrer ces structures qui ont besoin de capital, de
technologie, de matériel et de services afin de faire face à la
concurrence.23 En effet, un des principaux problèmes des PME
étant les études de marché à cause de leurs
coûts relativement élevés, les petites entreprises en
création profiteraient de la demande des grandes firmes pour
accroître leurs activités. Il conviendrait alors pour les pouvoirs
publics de favoriser également la création des grandes industries
qui entraineront la création des PME, et mettre des études et des
informations à la disposition de ces nouvelles structures, pour soutenir
les activités des grandes entreprises.
Pour D. FONGANG, la PME ne bénéficie plus d'une
protection de l'Etat à cause du libéralisme mondial, et s'expose
ainsi à la féroce concurrence internationale24. Pour
ce faire, elles devraient bénéficier des aides institutionnelles
favorisant leur développement. De plus, selon D. FONGANG, les PME
présentent des caractéristiques qui leur sont propres, ce sont
des entreprises sous-capitalisées, à durée de vie
relativement brève25. Elles sont alors très sensibles
aux trop fortes modifications de l'environnement, notamment la concurrence des
produits similaires en provenance de l'étranger. La survie des PME
dépend fortement de la nature de la concurrence internationale dans le
secteur où évolue la PME.
22 S. BERNARDI, op cit, p. 72
23 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit
p. 247
24 David FONGANG, La P.M.E. africaine face
à la mondialisation, Presses Universitaires d'Afrique,
Yaoundé 2001, P.46.
25 Idem.
P. KOTLER et B. DUBOIS montrent que les PME constituent un
important marché pour les grandes entreprises, et dont la satisfaction
des besoins nécessite une segmentation particulière.26
Dans ce sens, l'importance des PME est significative pour soutenir le
développement des grandes entreprises dont elles sont des cibles
marketing sérieuses dans la production des richesses. Les PME doivent
alors retenir une attention particulière des pouvoirs publics, qui
doivent assurer leur survie dans un environnement concurrentiel.
D. FONGANG montre que les Etats ont un rôle à
jouer dans la compétitivité des PME dans cette période de
mondialisation.27 Ainsi l'Etat a intérêt que se
développe un secteur privé national fort. De plus l'essentiel des
entreprises en Afrique étant constitué des PME, l'Etat devrait
donc créer les conditions de leur compétitivité. Il peut
ainsi stimuler la demande intérieure, la régionalisation et
l'internationalisation des entreprises et des marchés.
En effet, le processus d'internationalisation des entreprises
est depuis au coeur des intérêts des recherches des affaires
internationales.28 L'internationalisation des PME est un
phénomène vaste et dynamique souvent réduit à la
seule question de l'exportation, or il s'agit de la convergence des ressources
disponibles au sein de l'entreprise, ainsi que de l'appui des politiques de
développement permettant à une entreprise d'étendre ses
activités au delà de ses frontières locales.29
Les PME ont ainsi des possibilités de développement international
certaines, car la taille n'affecte pas la propension de l'entreprise à
s'internationaliser, elle peut toutefois réduire l'étendue de
cette internationalisation.30
VI- LA PROBLEMATIQUE
Au moment où la mondialisation touche pratiquement
toutes les économies, les grandes entreprises dictent leur loi dans un
marché devenu universel. Il est clair que l'espace d'intervention des
PME est fortement modifié par une concurrence de plus en plus forte.
Dans ce contexte d'économie de marché, quel est le sort
réservé aux PME ?
Les PME camerounaises n'échappent pas à cette
logique de concurrence intense dans leurs marchés. Elles doivent alors
être très compétitives et rechercher de nouveaux
marchés.
26 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 297
27 Op cit p.61
28 K.E. MEYER et M. GELBUDE, Process perspective
in international business research in CEE, Management international
review, vol 46, n°2 mars 2006, p. 146
29 Michel BATTIAU, Le commerce
international, Edition Ellipses, Paris 2002, p. 96
30 Patrick JOFFRE, PME, l'enjeu
international, le rôle de la taille ne doit pas être
surestimé, Revue française de gestion, Volume 55, janvier
1986.
Dans ce sens, existe-t-il des politiques de soutien aux PME
qui ont la volonté de s'internationaliser ? L'internationalisation des
PME camerounaises doit normalement être envisagée dans un contexte
de libéralisation des marchés et de compétitivité
des produits.
La question principale au centre de notre analyse est la
suivante : dans le contexte actuel de libéralisation des marchés,
quelles sont les stratégies des PME camerounaises pour faire face
à la forte concurrence ?
De manière générale, en théories
de l'entreprise, la principale mission que s'attribue la majorité des
entreprises est la survie et la croissance de leurs activités. Dans
l'environnement actuel, quels sont les effets de l'ouverture des marchés
sur les PME camerounaises ? et quels sont les moyens de leur survie dans des
marchés compétitifs ? existe-t-il une politique de soutien
à ce type d'entreprise au Cameroun ?
Cet ensemble de questions qui constitue notre
problématique entraine nécessairement la formulation d'un
certains nombre d'hypothèses, pour mieux comprendre et expliquer les
stratégies de compétitivité des PME camerounaises face
à l'ouverture des marchés.
VII- LES HYPOTHESES
Pour mieux cerner l'analyse, nous classerons les
hypothèses en deux catégories, à savoir :
· L'hypothèse générale ;
· Les hypothèses spécifiques.
L'hypothèse générale est la suivante :
Hypothèse Générale :
L'ouverture actuelle des frontières nécessite la
compétitivité et l'internationalisation des PME camerounaises
pour assurer leur survie dans un environnement de plus en plus
concurrentiel.
Les hypothèses spécifiques sont les suivantes :
Hypothèse Spécifique 1 : Les PME
sont importantes dans le système économique camerounais et
participent à l'amélioration de la compétitivité de
l'économie camerounaise.
Hypothèse Spécifique 2 : Par la
création d'un Ministère en charge des PME, le MINPMEESA, le
Gouvernement a donné un signal fort qu'il entendait accompagner les
PME
dans leur développement grâce notamment à
des mécanisme de mise à niveau de leurs activités.
Hypothèse Spécifique 3 : Les
PME camerounaises doivent mettre en place des stratégies d'innovation,
de diversification, de spécialisation, et d'adaptation de leur offre
pour être compétitives et faire face à la forte
concurrence.
Hypothèse Spécifique 4 : La
position centrale qu'occupe le Cameroun dans l'économie de la sous
région Afrique Centrale favorise le développement de ses PME hors
des frontières nationales en s'internationalisant.
Les hypothèses ainsi formulées sont davantage
explicites quand elles servent d'interface entre la problématique et le
cadre théorique et méthodologique.
VIII- CHOIX THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE. 1. Le cadre
théorique d'insertion du sujet.
Le sujet de notre travail s'insère dans la
théorie de l'avantage concurrentiel développée
par Michael PORTER, dans son ouvrage « L'avantage concurrentiel
» (1986). Dans les conditions de forte concurrence actuelle
favorisée par l'ouverture des frontières, Michael PORTER propose
une démarche adaptée à toutes les organisations
évoluant dans un environnement concurrentiel.
L'auteur formule une théorie de l'entreprise permettant
de comprendre comment acquérir et conserver un avantage concurrentiel.
La théorie de l'avantage concurrentiel développe les grandes
implications pour la compétitivité, et en particulier les
différentes façons de traiter l'incertitude et d'améliorer
ou défendre une position dans un marché. L'auteur montre
également que la concurrence peut-être profitable à la
compétitivité de l'entreprise, en stimulant l'innovation et la
différenciation permettant d'acquérir des avantages
concurrentiels.
Michael PORTER identifie les forces qui définissent la
concurrence dans un marché, et à prendre en compte par les
entreprises ; il s'agit des concurrents, des nouveaux entrants, des offreurs de
produits de substitution, du pouvoirs de négociation des fournisseurs et
des clients. Ainsi dans un environnement concurrentiel, Michael PORTER
préconise le développement d'une chaine de valeur en optimisant
toutes les activités de l'entreprise afin de
développer des marges et augmenter la
rentabilité. La théorie de l'avantage concurrentiel
préconise la réduction des coûts et des délais dans
les approvisionnement, l'intégration de l'innovation dans la production
des biens et services, favorisant le développement par l'entreprise d'un
avantage compétitif, permettant de faire face à la
concurrence.
Selon l'auteur, la mondialisation et l'internationalisation
des firmes permet à toute entreprise de développer des avantages
concurrentiels, en passant par l'analyse des facteurs qui influencent
l'environnement. L'ouverture actuelle des marchés place forcément
les PME camerounaises dans cette nécessité de rechercher et
conserver des avantages concurrentiels afin de survivre dans un environnement
complexe.
2. Choix méthodologique
Le choix méthodologique ici renvoie à l'ensemble
d'opérations à mener pour élaborer notre travail,
c'est-à-dire la collecte des données, les techniques
d'écriture, la cohérence de l'analyse, etc.
Dans notre travail, nous utiliserons la méthode
hypothético-déductive, car notre recherche s'inscrit dans un
cadre théorique connu dont elle utilise et explicite les concepts
fondamentaux. Il s'agit donc d'une évaluation sans prétention de
la théorie de l'avantage concurrentiel, adaptée dans le contexte
environnemental actuel des PME camerounaises. Aussi nos hypothèses
susmentionnées sont des réponses anticipées à la
question principale du sujet, en termes d'idées précises des
résultats possibles.
La méthode hypothético-déductive pour
laquelle nous optons fonctionne non seulement sur la base des
hypothèses, mais aussi des données. Ces données seront
primaires avec l'administration d'un questionnaire aux PME mais essentiellement
secondaires, avec l'analyse des rapports, documents et textes relatifs à
la compétitivité et à l'internationalisation des PME. Par
ailleurs, les principales données primaires viendront de notre
observation, et des entretiens avec quelques dirigeants de PME et avec certains
responsables interpellés dans les activités des PME. Il est
à noter cependant dans notre travail l'absence des PME des
régions et des zones reculées dans l'administration de notre
questionnaire. Les raisons de cette absence se trouvent dans la difficile
localisation des PME, le coût extrêmement élevé d'un
tel sondage pour couvrir un échantillon assez représentatif.
Nonobstant cette difficulté, la méthodologie utilisée dans
notre travail permet de réduire le plus possible les écarts dans
les
résultats souhaitables de notre recherche, qui passe par
un plan cohérent facilitant la compréhension de l'analyse.
IX- LE PLAN
Notre travail sera divisé en deux principales parties
pour favoriser sa compréhension. Il s'agit pour nous dans une
première partie de présenter le contexte dans lequel
évoluent les PME camerounaises, ainsi que l'impact de l'ouverture des
frontières sur leurs activités.
Dans une deuxième partie, nous présenterons et
analyserons les enjeux du développement des PME camerounaises face
à la forte concurrence induite par l'ouverture des frontières.
Ces enjeux passent par une véritable compétitivité des PME
camerounaises qui doivent également rechercher des
débouchés pour leurs produits à l'étranger.
PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL
GENERAL DES PME AU CAMEROUN
CHAPITRE I : ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT GENERAL
DES PME AU CAMEROUN
Au Cameroun, le secteur privé et les PME en particulier
constitue un instrument idoine pour la création des richesses et des
emplois, il apparaît ainsi comme le principal moteur de la croissance et
de la réduction de la pauvreté. Le secteur privé qui
était dominé dans les années 1980 par des grandes
entreprises industrielles et commerciales ont progressivement
cédé leur primauté au développement des petites
entreprises, qui ont dès lors montré une grandes importance dans
l'économie camerounaise. Les PME camerounaises sont actives dans
plusieurs branches d'activité réparties dans différents
secteurs de l'économie. Le diagnostic du secteur des PME au Cameroun
présente une forte contribution de ces entreprises dans
l'économie nationale, malgré des entraves à leur
développement qui affectent grandement leur
compétitivité.
SECTION I : LA CONTRIBUTION DES PME DANS
L'ECONOMIE CAMEROUNAISE.
Contrairement aux secteurs classiques de l'économie
à savoir le secteur primaire, secondaire et tertiaire, le secteur des
PME ne représente pas un secteur d'activité donné, au sens
économique, c'est-à-dire un ensemble d'entreprises ayant une
même activité principale. Les activités de PME sont
transversales, car elles concernent la quasi-totalité des secteurs de
l'économie et des domaines d'activité. D'une manière
générale, les PME ont montré qu'elles ont plus
résisté à la crise que les autres secteurs. Elles
constituent donc une variante de croissance pouvant garantir une meilleure
stabilité face aux phénomènes conjoncturels. En effet, les
PME ont chaque fois apporté à leur pays les moyens de sortir des
crises économiques,31 et d'assurer le bien être des
populations. Au Cameroun, la contribution des PME présente une forte
participation à la création des richesses, et à
l'industrialisation grâce la transformation des produits du secteur
primaire en produits finis.
A- LA CREATION DES RICHESSES.
L'apport des PME dans la croissance économique des pays
en développement montre l'importance de ce type d'entreprise. La
production des PME améliore la valeur ajoutée nationale et
participe ainsi à l'accroissement du PIB qui évolue au Cameroun
en moyenne de
31 Peter DRUCKER, L'entreprise face à la
crise mondiale, InterEdition, Paris 1981, p.178
3.66% depuis l'année 2000.32 De même,
le payement des impôts par les PME améliore les recettes fiscales
de l'Etat, et les activités des PME favorisent la création de
nombreux emplois.
1. La production des PME.
La production des PME camerounaises est en constant
augmentation chaque année. La production des PME du secondaire,
principalement l'agroalimentaire est entièrement orientée vers le
marché intérieur. En effet, l'évolution de la production
des PME pendant la période de 2005 à 2007 est importante et se
présente dans le tableau ci après.
Tableau 1 : Evolution de la production des PME (en
millions de FCFA)
Secteur d'activité
|
2005
|
2006
|
2007
|
Agriculture, Elevage et Pêches
|
14 184
|
50 568
|
19 933
|
Industrie
|
335 048
|
429 452
|
546 131
|
Service
|
343 075
|
356 774
|
554 135
|
Total
|
692 308
|
836 794
|
1 120 200
|
Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun,
2008.
La production des PME de 2005 à 2007, est passée
de 692 308 millions de FCFA à 1 120 000 millions de FCFA, soit une
augmentation de 62% environ. Cette amélioration est consécutive
principalement à l'augmentation de la production des PME du secteur
industriel, qui est passé de 335 048 millions de FCFA à 429 452
millions de FCFA, soit une croissance de 63% ; ainsi qu'à
l'amélioration de la production des PME des services d'environ 62% sur
la même période. Sachant que la production nationale du Cameroun
pendant cette période était de 2 387 273 millions en 2005, 2 461
159 millions en 2006, 2 829 789 millions en 2007, la part des PME durant cette
période est progressivement passée de 29% en 2005, 34% en 2006 et
39.8% en 2007. Ces pourcentage montrent le poids de la contribution des PME
dans la production nationale.
L'évolution de la production des PME entraine
l'augmentation de la valeur ajoutée produite par ce type d'entreprise au
Cameroun. L'évolution de la valeur ajoutée des PME est ainsi
proportionnelle à l'évolution de la valeur ajoutée totale
de l'économie camerounaise, comme le montre le tableau
ci-après.
32 Les statistiques fournies proviennent de l'Institut
National des Statistiques (
www.statistics-cameroon.cm)
Tableau 2 : Evolution de la Valeur Ajoutée
des PME (en millions de FCFA)
Secteur d'activité
|
|
|
2005
|
|
|
2006
|
|
|
|
2007
|
|
VA totale
|
VA PME
|
%
|
VA totale
|
VA PME
|
|
%
|
VA totale
|
VA PME
|
|
%
|
Agriculture, élevage et pêche
|
1
|
594
|
059
|
4
|
189
|
0.27
|
1
|
580
|
445
|
5
|
794
|
0.36
|
1
|
665
|
608
|
6
|
124
|
0.37
|
Industrie
|
1
|
983
|
264
|
98
|
224
|
4.9
|
2
|
044
|
095
|
100
|
619
|
4.9
|
2
|
257
|
228
|
100
|
787
|
4.47
|
Services
|
3
|
803
|
893
|
138
|
781
|
3.6
|
4
|
174
|
417
|
148
|
882
|
3.57
|
4
|
223
|
121
|
211
|
090
|
5
|
Total
|
7
|
381
|
216
|
241
|
194
|
3.26
|
7
|
798
|
957
|
255
|
295
|
3.28
|
8
|
145
|
957
|
314
|
001
|
3.86
|
Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun,
2008.
Tout comme la production, la valeur ajoutée des PME en
terme brut s'est considérablement améliorée entre 2005 et
2007. Ainsi, elle est passée de 241 194 millions de FCFA en 2005
à 314 001 millions de FCFA en 2007, soit une augmentation de 30%. Cette
situation résulte de l'amélioration de la Valeur Ajoutée
des PME des services, qui a connu une augmentation de 52%, en passant de 138
781 millions de FCFA à 211 090 millions de FCFA.
En terme de contribution à la Valeur Ajoutée
totale, la structure n'a pas considérablement changé de 2005
à 2007. Les PME ont contribué sur cette période en moyenne
à 3,46% à la création des richesses nationales. Sur le
plan sectoriel, les PME industrielles ont contribué à 4,78% de la
Valeur Ajoutée industrielle et celles du secteur des services ont
contribué à 4,7% de la Valeur Ajoutée des services.
2. La création des emplois.
En termes d'effectifs employés, la population active
occupée dans les PME est en constant augmentation, avec la
création de nouvelles entreprises. En Afrique subsaharienne, les PME
occupent une bonne partie de la main d'oeuvre totale dans les pays et montrent
le rôle moteur que joue ce secteur sur la qualité du
développement socio-économique en Afrique.
Tableau 3 : Part des PME dans l'emploi en
Afrique.
Source : making finance work for Africa, Banque
Mondiale 2006
Au Cameroun, les PME sont en effet un secteur
d'activité important dans la réduction de la pauvreté et
du chômage. La fonction publique ne pouvant pas absorber le grand nombre
de diplômés issus des écoles et universités, les PME
apparaissent comme une véritable alternative et une opportunité
au problème de chômage, placé au centre des politiques
gouvernementales.
En terme d'effectifs employés dans le secteur des PME,
l'évolution de la population active occupée dans les PME des
secteurs primaire, secondaire et tertiaire de 2005 à 2007 est
représentée dans le tableau ci-après.
Tableau 4 : Evolution des effectifs
employés dans les PME de 2005 à 2007
Secteur d'activité
|
2005
|
2006
|
2007
|
Agriculture, élevage et pêche
|
1 577
|
2 946
|
1 181
|
Industrie
|
32 261
|
39 850
|
48 374
|
Services
|
62 637
|
76 866
|
71 893
|
Total
|
96 475
|
119 662
|
121 448
|
Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun,
2008.
Graphique 1 : Structure sectorielle des emplois
dans les PME en 2007
3. Le versement des salaires.
Les PME camerounaises apparaissent comme un important
instrument de distribution de revenus par le versement des salaires, elles
contribuent ainsi à l'augmentation des revenus dans l'économie.
En effet, sur la période de 2005 à 2007, les PME ont versé
en moyenne 207,939 millions de FCFA de salaires par an. D'autre part, la masse
salariale versée par les PME a évolué depuis 2005. Elle
est passée de 180,603 millions de FCFA à 222,573 millions de
FCFA, soit une augmentation de 23%, comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau 5 : Répartition des salaires entre
les secteurs d'activité (en millions de FCFA)
Secteur d'activité
|
2005
|
2006
|
2007
|
Agriculture, élevage et pêche
|
4 286
|
9 511
|
4 824
|
Industrie
|
56 679
|
76 276
|
72 442
|
Services
|
119 638
|
134 856
|
145 306
|
Total
|
180 603
|
220 642
|
222 573
|
Source : INS, les comptes nationaux du Cameroun,
2008.
B- L'INDUSTRIALISATION DE L'ECONOMIE.
Les PME camerounaises jouent un rôle important dans le
lien entre le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire
de l'économie, entre l'agriculture, l'industrie et les services. La
contribution des PME dans l'industrialisation favorise la stabilité de
l'économie, la participation au commerce extérieur, l'attrait des
investissements et le transfert des technologies.
1. L'industrialisation et l'équilibre de
l'économie.
Les PME camerounaises sont localisées sur l'ensemble de
l'étendue du territoire. Ainsi, contrairement aux grandes entreprises
qui sont principalement localisées dans les grandes villes, les PME
participent à un équilibrage des industries dans le pays. En
effet, un fort tissu des PME bien distribuées dans les régions
permet de maintenir les communautés en place et préserver
l'équilibre de culture, la stabilité en diffusant une certaine
diversité dans tous les milieux.33 De même, les PME
donnent une certaine stabilité à l'économie dans la mesure
où leur nombre augmente ou diminue plus facilement, de façon
à maintenir une certaine stabilité.34
L'industrialisation permet aux PME d'envisager une production de masse et de
qualité, favorisant des économies d'échelle. Elle entraine
également des approvisionnements supplémentaires en
matières premières.
L'industrialisation de toutes ces activités
présente un potentiel énorme de croissance économique et
de commercialisation de masse, ainsi qu'un effet d'entrainement et de
dynamisation des différents secteurs de l'économie. En effet, la
plupart des approvisionnements des industries agroalimentaires résultent
de la production agricole, ce qui peut restructurer le secteur primaire et
favoriser l'intégration des activités de l'agriculture et de
l'industrie en une chaine de production, car les PME stimulent l'épargne
individuelle, renforcent les liens entre l'agriculture et l'industrie,
améliorent les conditions de vie des populations rurales,35
dont la principale activité est l'agriculture. L'industrialisation des
PME permet ainsi d'envisager une production de masse favorisant leur
intégration au commerce extérieur du Cameroun dont leurs
exportations sont quasi nulles.
33 G. P. SWEENEY, Les nouveaux entrepreneurs :
petites entreprises innovatrices, Les Editions d'organisation, Paris 1982,
p.54
34 David FONGANG, op cit, p.11
35 Conseil Economique et Social, promotion et
financement des PME nationales, op cit p.27
2. La participation au commerce extérieur.
Le commerce extérieur regroupe l'ensemble des
opérations d'importation et d'exportation des biens et services. Les PME
participent également au commerce international dans le
développement de leurs activités comme le montre le tableau
ci-après.
Tableau 5 : Evolution des exportations et des
importations des PME (en millions de francs)
Secteur d'activité
|
2005
|
2006
|
2007
|
Exportation des PME
|
Importation PME
|
Exportation des PME
|
Importation PME
|
Exportation des PME
|
Importation PME
|
Agriculture, élevage et pêche
|
0
|
1 322
|
0
|
11 854
|
0
|
897
|
Industrie
|
41
|
245 595
|
0
|
183 398
|
0
|
259 964
|
Services
|
488
|
19 220
|
0
|
21 257
|
566
|
22 717
|
Total
|
529
|
266 137
|
0
|
216 509
|
566
|
283 578
|
Source : INS, les comptes nationaux du
Cameroun,2008.
Le tableau ci - dessus montre que les exportations des PME
camerounaises restent encore très faibles. Par ailleurs, le taux de
couverture des importations par les exportations par les PME est
également très faible, les PME importent plus qu'elles n'en
exportent. Les importations portent essentiellement sur les matières
premières et autres bien intermédiaires comme des conservateurs
chimiques ou des machines. Sachant que les importations totales étaient
de 1 356 767 millions et les exportations de 1 281 906 millions en 2005 ; les
importations de 1 252 866 millions et les exportations de 1 294 971 millions en
2006 ; les importations de 1 251 356 millions et les exportations de 1 301 893
millions en 2007. Ainsi, les PME représentent 19,6%, 17.3% et 22.6% des
importations de ces trois années, contre moins de 1% des exportations.
Néanmoins, les opportunités d'exportations existent aussi bien
dans la sous région CEMAC avec un marché potentiel de 38 millions
de consommateurs environ, que dans la région d'Afrique centrale
où ce marché est estimé à environ 238 millions
de consommateurs. Des investissements supplémentaires
issus de l'étranger peuvent alors dynamiser les activités des PME
et stimuler leur développement.
3. L'attrait des investissements.
Le problème de financement des PME est
d'actualité au Cameroun. Pour développer leurs activités,
les dirigeants des PME ont davantage besoin de partenaires financiers pour
faciliter l'acquisition des machines dont les coûts sont relativement
élevés. En effet, l'implantation d'une entreprise
nécessite des investissements importants qui peuvent venir de
l'étranger.36 L'ouverture actuelle des marchés et des
frontières facilite la circulation des capitaux entrainant des grands
investissements qui sont encouragés et encadrés par les
règles spécifiques de l'OMC, et des dispositions juridiques
particulières au Cameroun.37 En effet, dans sa volonté
de bâtir une économie compétitive et prospère par le
développement des investissements et de l'épargne, l'Etat
camerounais reconnaît le rôle clé de l'entrepreneur, de
l'investisseur et de l'entreprise privée comme facteurs cruciaux de la
création de richesses et d'emplois devant faire l'objet d'une attention
particulière de la part de l'appareil étatique et de toute la
société.38
Les PME camerounaises ont un fort potentiel dans l'attrait des
investissements, bien que la plupart des investissements en direction du
Cameroun sont le fait des grandes entreprises. En effet, les principaux besoins
en investissement au sein des PME résultent de la demande en
bâtiments et en machine pour la transformation des produits. Ces
investissements favorisent le transfert des technologies dans les entreprises
tendant à améliorer la qualité des produits, favorisant
leur compétitivité.
4. Le transfert des technologies au sein des
PME.
Aucun domaine ne semble échapper aujourd'hui au
phénomène de technologie, principalement dans la transformation
des produits. La technologie accroît les rendements, bouleverse les
moeurs, accélère la croissance et multiplie les richesses
à un rythme soutenu.39 Le transfert des technologies est
très important dans l'industrialisation des entreprises. Les PME
camerounaises, pour ne pas être à l'écart de
l'évolution technologique, doivent intégrer de nouvelles
technologies pour améliorer la qualité de la production.
36 Yves TROTIGNON, Les pays en
développement face au xxe siècle, Dunod, Paris
1987 p.147
37 Loi n° 2002/004 du 19 avril 2002 portant
Charte des investissements au Cameroun.
38 Article 2 de la loi n°2002/004 du 14 avril
2002 portant Charte des Investissements au Cameroun.
39 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation
de l'Afrique, op cit p.99
Ce transfert des technologies peut revêtir plusieurs
aspects, vertical ou horizontal, contractuel ou non. Verticalement, le
transfert peut se faire d'un centre de recherche à une PME. A ce stade,
il provient de la recherche scientifique ou de l'ingénierie ; et le
transfert horizontal est le fait d'une adaptation d'un domaine d'application
à un autre domaine.40 Le transfert des technologies
contractuel ou non de la connaissance ou du savoir se fait entre une personne
et une autre, une personne et une organisation, une entreprise et une
autre.41 Les PME sont en effet de vaste champs
d'expérimentation des diverses technologies. Malgré leur faible
taille et leurs ressources limitées, les PME ne s'écartent pas du
champ technologique dans lequel elles s'insèrent. Les PME sont capables
de maitriser certains créneaux sophistiqués, et surtout des
technologies relativement simples, peu automatisées convenant à
des productions d'échelle.42
SECTION II : LE DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT DES PME
AU CAMEROUN
Les performances des PME dépendent aussi bien des
facteurs internes qu'externes. Si les facteurs internes relèvent du
management interne de l'entreprise et de ses choix stratégiques, les
facteurs externes ou environnement des affaires interpellent principalement les
pouvoirs publics. En effet, l'environnement des affaires peut être
défini comme l'ensemble des facteurs exogènes à
l'entreprise comme les infrastructures de base, l'accès au financement,
l'efficacité des institutions, le système fiscal, les
comportements négatifs des agents publics qui ont une influence
indirecte sur les performances des entreprises.43
L'analyse de l'environnement dans lequel évoluent les
PME au Cameroun présente les difficultés auxquelles font face ce
type d'entreprise, difficultés qui peuvent être internes ou
externes aux entreprises.
A- LES ENTRAVES AU DEVELOPPEMENT DES PME AU CAMEROUN.
I- LES CAUSES INTERNES A L'ENTREPRISE.
Les causes internes à l'entreprise correspondent
principalement aux difficultés d'approvisionnement en matières
premières, aux techniques et technologies de production peu
appropriées, à l'insuffisance de respect des normes et standards
de qualité, l'insuffisance
40 David FONGANG, La PME africaine face à
la mondialisation, op cit p.100
41 Ibidem.
42 A. S. AHMED, La promotion des transferts de
technologie des PME vers les pays en développement : implications pour
les politiques des pouvoirs publics et instruments applicables,
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement,
CNUCED 1982, p.19
43 MINDIC, La PME camerounaise et son
environnement : problèmes et indications, rapport du programme
expérimental de la PME, MINDIC, PNUD, BIT, ONUDI, février 1992,
p.9
qualitative et quantitative des ressources humaines, aux
difficultés d'accès aux marchés extérieurs.
1- Difficultés d'approvisionnement en
matières premières.
En raison de leur faible capacité financière
due aux difficultés d'accès aux crédits et à une
faible capacité d'autofinancement, les PME éprouvent
d'énormes difficultés d'approvisionnement en matières
premières aussi bien sur le plan national qu'international.44
Sur le plan national, elles sont confrontées à
l'indisponibilité de la plupart des biens intermédiaires et
matières premières, principaux inputs de leur processus de
production. Au Cameroun, la plupart des PME notamment celles du secteur
agro-alimentaire comme TOBITOR, SIDEMI ou INTER AGRO45
spécialisées dans la transformation des céréales
dont les matières premières sont disponibles sur le marché
national, font face à l'insuffisance ou la mauvaise qualité des
infrastructures de transport, aux coûts de transaction
élevés, ce qui alourdit davantage les coûts de production
et affecte leur compétitivité.
Sur le plan international, la difficulté réside au
niveau des coûts élevés à l'importation des
matières premières et des produits intermédiaires.
2- Techniques et technologies de production peu
appropriées
Les PME utilisent encore des techniques de production peu
appropriées ou encore des technologies
dépassées.46 Au Cameroun, sur le plan technique, les
difficultés auxquelles sont confrontées les PME portent sur
l'absence de procédés efficaces de production, le mauvais
agencement des processus ou encore l'obsolescence des installations. Beaucoup
d'entreprises en dépit de l'amortissement des équipements de
production, continuent de les utiliser.
Sur le plan technologique, les PME font face à une
obsolescence des technologies de production utilisées, très
importantes dans les domaines d'activité de transformation, dû non
seulement à une absence de culture de recherche/développement qui
ne leur permet pas de développer des programmes de recherches ou
à défaut, de s'approprier les résultats des recherches
menées par les grandes entreprises.
Durant les dernières décennies, l'innovation
technologique et le transfert de technologies ont été
identifiés en tant que contribuant important au développement
44 Jean Pierre SALLENAVE, Les PME face aux
marchés étrangers, Les éditions d'organisation, Paris
1978, p.15
45 Confère en annexe la liste des PME
interrogées.
46 David FONGANG, op cit p.67
économique. Ils participent pour près de 60% dans
la croissance économique des entreprises et les facteurs traditionnels
contribuent à environ 40%.47
Le transfert de technologie est un processus à
étapes multiples qui exige l'implication de divers intervenants : les
universités pour la génération et le transfert de la
connaissance, et agissent en conséquence en tant que catalyseur pour la
création de la Petite Entreprise ; et les PME pour la
démonstration de l'application d'une technologie, et également en
tant qu'intermédiaire pour le transfert de technologie vers la
commercialisation à plus grande échelle.48
3- Insuffisance de respect des normes/standards de
qualité
L'une des entraves à la compétitivité des
PME camerounaises réside dans le non respect des normes et standards
internationaux de qualité. Or les normes et qualité sont gages de
succès et de compétitivité pour les Petites et Moyennes
Entreprises et Industries.49
Avec la mondialisation des échanges, l'entrée en
vigueur probable des Accords de partenariat Economique (APE)50 et
surtout une stratégie d'industrialisation tournée vers les
exportations, donc la conquête des marchés extérieurs,
l'adoption des démarches qualité et le respect des normes sont
très déterminantes pour la survie de nos PME. Cependant, les
concepts de norme et qualité sont encore très peu encrés
dans les entreprises camerounaises, en raison notamment de l'insuffisance de
l'information en matière de normes et de l'insuffisance d'une
démarche qualité.51 Par exemple le secteur
agroalimentaire reste très exposé à cette absence de
normes. En effet beaucoup de produits ne disposent pas encore de normes
malgré la coordination de l'activité de normalisation au plan
national.52 Les produits agroalimentaires dont la plupart sont
destinés à la consommation nécessitent davantage de
47 B. MURRAY, Guide pour l'industrialisation des
pays en développement, Les éditions d'organisation, Paris
1965, p.36
48 B. MURRAY, op cit, p. 43
49David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation
de l'Afrique, réflexion sur un modèle d'intégration
économique, Juridis info, n°9 mars 1992, Yaoundé
p.31
50 Le Cameroun a signé le 17 décembre
2007 un accord d'étape vers un accord de partenariat économique
entre la communauté européenne et ses Etats membres d'une part,
et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part. L'accord final vise la fin des
préférences commerciales accordées au pays ACP par l'Union
Européenne, et l'institution de la réciprocité en accord
avec les règles de l'OMC.
51 Confère conclusions du forum sur
l'entreprenariat privé et les PME qui s'est tenu les 06 et 07
décembre 2007 au Palais de Congrès de Yaoundé.
52 L'activité de normalisation est
menée au plan national par le MINIMDT qui dispose en son sein d'une
Division de la Normalisation et de la Qualité, en coopération
avec plusieurs autre Ministères (Commerce, Santé, Agriculture,
etc.), qui ont mis en place vingt comités techniques couvrant toutes les
activités pouvant donner lieu à normalisation, regroupant
à la fois des représentants du secteur privé et de
l'administration publique. Ces comités techniques ont permis
d'élaborer et d'adopter 300 normes dont 30 normes à
caractère obligatoire pour des raisons de sécurité.
normalisation et de contrôle de qualité. Les PME
camerounaises de ce secteur souhaitant en outre se développer hors de
frontières nationales doivent prendre en compte la normalisation de
leurs produits sur le plan international, afin de stimuler leur
compétitivité. En effet le Cameroun est membre de l'Organisation
Internationale de Normalisation (ISO), et l'Organisation Régionale
Africaine de Normalisation (ORAN), dont les estampilles sont gage de
fiabilité pour le commerce international.
4- L'insuffisance qualitative et quantitative des
ressources humaines.
Parmi les obstacles majeurs qui limitent le
développement des PME, on relève d'une part, le manque de
formation parmi les dirigeants de PME, et d'autre part, une gestion de
l'entreprise très fortement marquée par la personnalité du
gérant qui en est généralement le
propriétaire.53
En effet, pour des raisons culturelles, les entrepreneurs sont
assez réticents à partager leur pouvoir et à
répartir les tâches entre divers centres de décisions. Il
en résulte que les dirigeants ont souvent une appréciation
erronée du risque à prendre, et que parfois l'extrême
prudence les amène à prendre des décisions
déraisonnables.54 De plus, faute de moyens financiers, les
gérants de PME ne s'entourent pas de cadres compétents pour
renforcer leur capacité de gestion ou compenser leurs lacunes techniques
en matière de marketing, comptabilité, finance,
approvisionnement, production ou gestion des stocks.
De même, les dirigeants de PME n'ont pas conscience que
les différents stades de vie de l'entreprise sont intimement liés
à leur capacité d'organisation, et que la croissance de
l'entreprise doit s'accompagner d'une bonne gestion des ressources humaines et
d'une meilleure répartition fonctionnelle des tâches. Ils ne
perçoivent pas encore les bénéfices de la
délégation d'une partie de leur pouvoir de décision aux
personnes compétentes et le fait qu'un investissement en formation du
personnel constitue un capital qui implique à terme des retombées
bénéfiques pour l'entreprise en termes de qualité et de
compétitivité.
5- Les difficultés d'accès aux
marchés extérieurs.
Les PME éprouvent des difficultés d'accès
aux marchés extérieurs en raison notamment d'une absence de
partenariat d'affaires, d'une insuffisance de politiques de marketing et de
publicité/communication. En conséquence, leur ouverture au
commerce international est davantage plus faible. Les exportations des PME de
2005 à 2007 sont en
53 David FONGANG, op cit, p.67
54 Idem
moyenne de 585 millions de FCFA alors que les importations sur la
même période sont évaluées en moyenne annuelle
à 250 milliards de FCFA.55
Les capacités et la compétitivité des PME
camerounaises doivent être renforcées pour une meilleure
conquête des marchés sous régionaux et régionaux,
à l'instar de la sous région CEMAC et la région Afrique
Centrale. La sous région CEMAC offre un débouché potentiel
d'environ 38 161 000 habitants et constitue une énorme
opportunité d'exportation pour les PME camerounaises. Si à cette
aire géographique on ajoute la population de l'Angola (11 millions) ; de
la République Démocratique du Congo (60 millions) et du Nigeria
(128,77 millions), le débouché potentiel en matière
d'exportation est porté à environ 238 207 980 de consommateurs
dans toute l'Afrique Centrale.56
Les difficultés principales pour atteindre ces
marchés étrangers résident dans le manque de vision
stratégique et d'intérêt à l'exportation,
favorisé par une insuffisance de formation et d'information des
dirigeants des PME sur les mécanismes du commerce international, et sur
le manque d'infrastructure qui sont des entraves externes à la
compétitivité des entreprises.
II- LES CAUSES EXTERNES A L'ENTREPRISE.
Les causes externes à la compétitivité
des entreprises camerounaises et aux PME en particulier portent notamment sur
l'accès aux financements, l'environnement dans lequel évoluent
les PME, le déficit d'infrastructures de base et l'absence des
structures d'encadrement de ce type d'entreprises.
1- L'absence d'une politique de financement des PME.
Le financement des PME est à la base du
développement de leurs activités sur un large champ
d'intervention. Le financement des PME au Cameroun bien qu'étant un
souci majeur du Gouvernement, ne bénéficie pas d'une
démarche cohérente permettant aux PME d'accéder au
financement nécessaire non seulement à leur création mais
aussi à leur développement. A l'exemple particulier du secteur de
l'agroalimentaire, le Programme d'Appui à la Création et au
Développement des PME de transformation mis en place par le MINPMEESA
est insuffisant et souffre de grandes lourdeurs
administratives.57
55 Institut National de la Statistique (INS)
www.statistics-cameroon.cm
56 Document de stratégie de
développement des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale
et de l'Artisanat, MINPMEESA, octobre 2008.
57 Le Programme d'Appui à la Création
et au Développement des PME (PACD/PME) est un
programme développé par le MINPMEESA depuis 2006 pour
faciliter le financement des PME de transformation des
Ainsi, l'accès au financement devient un
problème majeur pour le secteur des PME. En effet, le financement des
PME connaît certaines contraintes telles que : la pénurie et les
imperfections des institutions financières en ce qui concerne l'appui
aux PME, les conditions de crédit drastique pour les PME, l'absence d'un
mécanisme de coordination efficace pour centraliser l'information sur
les éventuelles sources de financement.58
Le dispositif existant est faible ou inopérant. Seule
la SNI reste opérationnelle dans tout le dispositif mis en place par
l'Etat pour le financement des entreprises, encore que jusqu'alors la SNI
n'oriente pas ses actions vers la PME. Les autres banques ou fonds de
développement des PME telles que le FOGAPE, FONADER, ont
été liquidés. Il convient alors pour résoudre
efficacement ce problème de financement, d'envisager la création
d'une banque de PME, encadrant les crédits accordés à ce
type d'entreprise.
En effet, le problème de financement est crucial et
déterminant dans les activités des PME camerounaises. Les PME ont
d'énormes difficultés pour l'accès aux financements, les
risques de crédits étant très élevés en
raison de leur manque de professionnalisme et de leur portefeuille client
limité.59 De ce fait, les conditions d'accès aux
crédits sont restrictives notamment au niveau des garanties. C'est
pourquoi, malgré leur surliquidité effective, les banques
prêtent très peu au PME. D'où la nécessité de
développer des produits adaptés aux PME et les
possibilités de mettre en place des fonds de garanties des
crédits, plus de 50% des demandes rejetées par le système
bancaire étant notamment le fait des insuffisances de fonds propres, de
garanties personnelles, de compétences pour l'évaluation des
projets innovants.60
2- L'environnement dans lequel évoluent les PME.
L'environnement dans lequel évoluent les PME
camerounaises est marqué par un cadre institutionnel peu favorable et
une pression fiscale étouffante. Le cadre institutionnel actuel est peu
favorable à la création et au développement des PME, du
fait notamment d'un environnement législatif et réglementaire
inadapté caractérisé par système fiscal peu
incitatif et inadapté aux PME. Parmi les obstacles les plus coriaces
à la conduite des affaires au Cameroun, les incertitudes liées
à l'environnement juridique sont les plus décriées, tant
par les
produits locaux. Les PME doivent déposer leurs projets
aux délégations départementales du MINPMEESA, afin
d'être acheminés vers les délégations
régionales où un comité technique sélectionne les
plus pertinents, qui sont envoyés au Ministère pour étude
de financement. Le PACD/PME a permis le financement de plusieurs dizaines de
PME du secteur agroalimentaire.
58 Conseil Economique et Social, promotion et
financement des PME nationales, Rapport de synthèse CES du
Cameroun, Yaoundé 1984, P.13
59 David FONGANG, La PME africaine face à
la mondialisation, op cit, p.67
60 Ibidem.
acteurs eux mêmes, l'Etat, les investisseurs, que par
l'ensemble des observateurs nationaux et internationaux.61 Le rang
du Cameroun au classement du « doing business » du groupe de la
banque mondiale témoigne de l'environnement peu propice au
développement des affaires au Cameroun.62
Il apparaît après analyse que le problème
ne se pose pas dans l'inexistence ou le mauvais contenu des lois, mais
plutôt dans leur application dans un contexte où la dérive
des principaux partenaires du système judiciaire parait presque
enracinée et généralisée. Ceci est un facteur
dissuasif pour l'entrepreneur camerounais en général et le petit
ou moyen entrepreneur en particulier. De même, avec l'absence d'un cadre
de concertation entre le MINPMEESA et les autres administrations pour le
développement des PME, et l'absence de vulgarisation des textes
législatifs et réglementaires en vigueur, très peu
d'opérateurs économiques sont au courant des différents
textes qui régissent leur secteur d'activité.
Par ailleurs, les limites du cadre institutionnel
découlent d'un environnement administratif peu propice aux affaires,
marquées par une absence de vision et de politique de promotion des PME
susceptible de définir à long terme un cadre d'orientation
cohérant des actions concertées à mener pour le
développement des PME ; une multiplicité de formalités
dans la création des entreprises est également à noter.
D'autre part, l'environnement administratif souffre de lourdeurs et de
l'absence d'un système d'information sûr et pour les PME
susceptible de définir les meilleurs conditions d'accès aux
sources d'information et d'exploitation de ces informations par les
utilisateurs que sont les promoteurs, les entrepreneurs, les administrateurs,
les investisseurs et les organes d'appui à la PME.
Sur le plan fiscal, le secteur privé en
général, et les PME en particulier, déplorent une pression
étouffante pour leurs activités. En effet selon le « doing
business » in Cameroun du Groupe de la Banque Mondiale, les impôts
et taxes absorbent au Cameroun 47,6% des bénéfices bruts des
entreprises et le chef d'entreprise et son staff effectuent 51 paiements dont
12 pour la TVA, y consacrent 1 300 heures par an.63 S'agissant de la
qualité du service, il existe des lenteurs et des lourdeurs dans
certaines procédures administratives, notamment en
61 Document de stratégie de
développement des Petites et Moyennes Entreprises de l'Economie Sociale
et de l'Artisanat, op cit.
62 Le Groupe de la Banque Mondiale publie un
classement « doing business » qui mesure la règlementation des
affaires dans 183 pays (
www.doingbusiness.org).
Le classement 2009 présente le Cameroun comme le 171e en
facilité de faire des affaires,174e en création
d'entreprise, 164e en octroi des permis de construire,
126e en embauche des travailleurs, 143e en transfert de
propriété, 135e en obtention de prêt,
119e en protection des investissements,170e en paiements
des impôts, 149e en commerce transfrontalier, 174e
en exécution des contrats, 98e en fermeture d'entreprises.
63 Doing business 2009.
ce qui concerne les questions de délivrance des quittances
et des dépôts de déclaration, malgré des mesures
prises dans le cadre de la simplification des procédures.
En Afrique en général, plusieurs facteurs
externes expliquent les obstacles à la compétitivité des
PME. La compétitivité et le développement des PME
impliquent la combinaison de plusieurs facteurs améliorant
l'environnement des affaires dans lequel évoluent les petites
entreprises. La banque africaine de développement identifie ainsi
plusieurs obstacles en fonction du niveau de revenu des pays.
Graphique 2 : principaux obstacles ressentis par
les PME africaines, variations selon le niveau de revenu des
pays.
Source : Rapport sur la
compétitivité en Afrique 2007- Banque africaine de
développement
Tous ces facteurs internes et externes combinés,
nuisent aux capacités des PME camerounaises à suivre les
progrès des méthodes de gestion et à innover pour mieux
s'adapter aux contraintes du marché et aux besoins des clients. La
compétitivité de ce type d'entreprises nécessite
l'optimisation des forces et des qualités présentes au sein des
PME.
B- LES FORCES DES PME CAMEROUNAISES
Dans cet environnement peu favorable au développement
de la petite entreprise au Cameroun, les PME camerounaises montrent de
réelles capacités à développer les activités
à cause notamment de la souplesse de leurs activités, la
proximité des marchés, la disponibilité des
matières premières et l'innovation rapide reconnue à ce
type d'entreprise.
1. La souplesse des activités des PME.
Les activités désignent l'ensemble des
procédés aboutissant à la création des produits
dans les PME. La faible taille des PME apparaît comme un
élément favorisant l'optimisation des ressources présentes
dans les entreprises. En effet, les capacités extraordinaires
d'adaptation de ce type d'entreprise aux changements parfois violents survenus
dans l'environnement sont édifiantes.64
Les activités au sein des PME sont regroupées et
orientées spécifiquement vers les principales missions de
l'entreprise et l'atteinte des objectifs. En effet, la petite entreprise peut
faire des choses que la grande ne peut pas faire. Sa simplicité et sa
petite taille doivent lui donner une réaction rapide, de souplesse, et
la capacité de concentrer ses ressources.65 Ainsi, les
activités des PME montrent une grande lisibilité de la marche de
la production et de la commercialisation des produits. Le management se trouve
flexible, avec des niveaux hiérarchiques faibles et une grande
proximité entre les dirigeants et les employés, favorisant la
concertation des points de vue et la dynamisation des activités. En
effet, les petites entreprises présentent une organisation simple des
structures managériales des principales théories des entreprises
avec trois fonctions principales, la fonction administrative, la fonction de
production et la fonction de commercialisation.66 Il est
également important pour les PME de connaître le rendement
effectif de chaque employé, ainsi que l'efficacité de chaque
décision pour une allocation optimale des ressources déjà
insuffisantes dans les PME.
Les PME camerounaises n'échappent pas à cette
exigence de souplesse qui peut être considérée comme
élément de compétitivité de ces entreprises. En
effet plusieurs PME notamment celles du secteur agroalimentaire comme SAICAM,
TOBITOR, ou FRUITSCAM67 présentent une forte
lisibilité dans l'exécution de leurs activités, de
l'approvisionnement en matières premières à la
commercialisation, en passant par la transformation. Cette souplesse dans
l'exécution des tâches permet à ces entreprises de
développer une flexibilité leur permettant de comprendre leurs
marchés, et d'y adapter leur offre.
64 David FONGANG, op cit, p.88
65 Peter DRUCKER, La nouvelle pratique de la
direction des entreprises, Les Editions d'Organisation, Paris 1975, p.
687
66 Ibid. p. 386
67 Confère en annexe la liste des PME
interrogées.
2. La proximité et la compréhension des
marchés.
La compréhension des marchés est
déterminante dans le développement des activités des PME.
La compréhension des marchés concerne toutes les activités
s'articulant autour de la collecte d'informations sur le marché et de
leur diffusion dans l'entreprise.68 Les PME camerounaises ont
l'avantage d'offrir leurs produits directement aux marchés cibles. En
effet, les études de marché dont les coûts sont
relativement élevés sont difficilement réalisables par les
petites entreprises.69
Au Cameroun, la plupart de PME offrent leurs produits
directement à une clientèle localement proche de l'unité
de production. Cette proximité des marchés permet de diminuer les
coûts parfois élevés de distribution des produits,
favorisant une certaine disponibilité des produits sur les
marchés. De même, la proximité des marchés des PME
leur permet de comprendre l'environnement dans lequel elles évoluent, et
d'y adapter rapidement leurs activités aux modifications pouvant
affecter rapidement cet environnement. Les PME peuvent ainsi prendre en compte
la concurrence, qui représente l'une des forces intervenant dans
l'environnement de l'entreprise. Il faut en effet pour comprendre les
marchés, distinguer l'environnement immédiat du macro
environnement de l'entreprise. L'environnement immédiat comprend tous
les acteurs impliqués dans la production, la distribution, et la
communication de l'offre, c'est-à-dire l'entreprise, les fournisseurs,
les distributeurs et les clients. Tandis que le macro environnement comporte
six dimensions à savoir la démographie, l'économie, les
ressources naturelles, la technologie, le contexte socioculturel et les aspects
politico-réglementaires.70 Tous ces facteurs peuvent avoir un
impact majeur sur la compétitivité des PME camerounaises.
Pour comprendre les marchés, la proximité des
entreprises apparaît comme un élément déterminant
permettant de disposer d'informations marketing aussi fiables que celles
résultant des études de marchés difficilement
réalisables par les PME, et favorisant leur intégration et leur
développement au sein des marchés.
3. La disponibilité des matières
premières.
Le Cameroun dispose d'une variété de richesses
agricoles, minières et forestières qui assurent à son
industrie une disponibilité de matières premières et lui
confère un avantage comparatif aussi bien sur le marché local
qu'international. L'avantage majeur que possèdent
68Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.46
69 S. BERNARDI, op cit, p. 29
70 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.33
les PME camerounaises, notamment celles opérant dans
les domaines du textile, de l'agroalimentaire ou de l'industrie est la grande
disponibilité des matières premières nécessaires
à la fabrication de leurs produits. La plupart des PME de ces secteurs
transforment les produits de l'agriculture et de l'élevage en produits
alimentaires finis. En effet, la disponibilité des matières
premières permet aux entreprises de diminuer les risques liés
à la rupture de stock et à la couverture du marché
cible.
La disponibilité des matières premières
apparaît comme un élément essentiel de la
compétitivité des PME et à prendre entièrement en
compte dans la politique commerciale de l'entreprise. En effet, la gestion des
approvisionnements est une composante fondamentale du marketing management qui
favorise l'optimisation des stratégies commerciales.71 La
disponibilité des matières premières procure au PME un
avantage comparatif dans la création de la valeur dont les
activités de base s'articulent autour de la séquence
approvissionnementfabrication-commercialisation-marketing-service.72
Au Cameroun, les approvisionnements des PME portent
essentiellement sur les principaux inputs nécessaires à la
transformation, et aux emballages des produits. Ces produits sont
principalement disponibles sur le marché local (près de 90% des
PME interrogées s'approvisionnent sur le marché camerounais), les
produits importés concernent principalement les conservateurs chimiques.
L'objectif de ces entreprises est alors d'assurer et de rationnaliser les
approvisionnements par une meilleure gestion des stocks, et une
négociation des prix avec les fournisseurs afin de diminuer les
différents coûts d'approvisionnement.
4. L'innovation rapide au sein des PME.
Le faible niveau hiérarchique au sein des PME favorise
la proximité entre les dirigeants et les employés,
réduisant les délais de prise de décision. Cette situation
facilite la convergence des compétences aboutissant à une rapide
innovation dans les PME. L'innovation ne signifie pas seulement la
création de nouveaux produits, mais aussi la volonté d'optimiser
l'utilisation des implantations productives, de délocaliser la
production, de récupérer les reliquats d'un processus productif,
d'augmenter les approvisionnements.73 Les PME camerounaises ont en
effet les possibilités de développer de nouvelles
stratégies au niveau du produit ou de la commercialisation. La
proximité des marchés permet de déceler de
71 Ibid. p.42
72 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel,
op cit 37
73 S. BERNARDI, op cit, p. 155
nouvelles attentes des consommateurs dont la satisfaction
nécessite la création de nouveaux procédés. La
flexibilité des activités des PME permet ainsi la diffusion
rapide d'une innovation afin de s'adapter aux nouvelles modifications de
l'environnement de l'entreprise.
Le diagnostic de l'environnement des PME montre que ces
entreprises évoluent ainsi dans un environnement peu favorable au
développement de leurs activités, accentué par des
obstacles internes et externes au fonctionnement optimal de leurs
capacités productives. Dans le contexte actuel de mondialisation des
économies, l'environnement des PME se trouve davantage modifié et
de plus en plus compétitif. En effet, l'ouverture des marchés a
plusieurs effets sur les marchés des PME, de même que sur leurs
activités. Il convient de présenter les effets de l'ouverture
actuelle des marchés sur les PME avant de montrer les stratégies
de compétitivité pouvant assurer la survie de ces entreprises.
CHAPITRE II : LA PORTEE DE L'OUVERTURE DES MARCHES SUR
LES PME CAMEROUNAISES.
Les PME camerounaises évoluent dans un contexte
international particulier en ce sens que la concurrence internationale s'est
diffusée dans pratiquement tous les secteurs de l'économie
nationale, favorisée par la mondialisation. En effet, celle-ci a
transformé l'espace économique des entreprises en un vaste
marché. La concurrence s'intensifie de plus en plus dans tous les
secteurs d'activité, favorisée par les règles de libre
échange prônées par l'Organisation Mondiale du
Commerce.74 L'ouverture des marchés a des effets sur les
activités des PME qui n'ont pas de véritables outils pour faire
face à la rude concurrence étrangère. De plus, la
signature et l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat
Economique avec l'Union Européenne va intensifier davantage cette
concurrence.75 Il convient d'analyser les aspects de cette
concurrence internationale, avant de présenter ses effets sur les
activités des PME camerounaises..
SECTION I : L'INTENSIFICATION DE LA CONCURRENCE
INTERNATIONALE.
La concurrence désigne la présence sur un
même marché de plusieurs produits satisfaisant au même
besoin. Lorsqu'elle devient internationale, la concurrence fait intervenir
plusieurs produits ou services étrangers au sein d'un même
marché. La concurrence signifie donc compétition, et se
réfère à des produits ou services qui appartiennent
à une même catégorie, qui fournissent presque les
mêmes prestations et qui devraient donc appartenir au même segment
de marché.76 L'intensification de la concurrence
internationale provoque alors une hausse de coûts et des efforts
marketing.77 Dans ce contexte de forte concurrence favorisée
par l'ouverture des marchés, l'environnement d'intervention traditionnel
des PME se trouve fortement modifié. Michael PORTER analyse la survie
des entreprises dans un contexte de forte concurrence par le
développement d'un avantage concurrentiel permettant
74 L'OMC a repris les principes fondamentaux de
libre échange élaborés par le GATT. Il s'agit du principe
de la non discrimination, du principe du traitement national ou de
l'égalité de traitement, la clause de la Nation la plus
favorisée. Ces principes doivent s'appliquer à tous les pays
membres de l'OMC.
75 Le Cameroun a signé le 17 décembre
2007 un accord d'étape vers un accord de partenariat économique
entre la communauté européenne et ses Etats membre d'une part, et
les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part. l'accord final vise la fin des
préférences commerciales accordées aux pays ACP par
l'Union Européenne, et l'institution de la réciprocité en
accord avec les règles de l'OMC.
76 S. BERNARDI, op cit, p.71
77 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.16
de conserver ou de gagner des parts de
marchés.78 Cette analyse permet de montrer les
éléments à prendre en compte pour développer un
avantage concurrentiel, et permettre aux PME camerounaises de faire face
à la forte concurrence dont les origines sont diverses.
A- L'ANALYSE DES FACTEURS CONCURRENTIELS
Michael PORTER définit plusieurs forces intensifiant la
concurrence dans un secteur d'activité. Le secteur est en effet
défini comme l'ensemble des entreprises qui offrent des produits
correspondant à de proches substituts.79 Dans notre analyse,
toutes les PME camerounaises n'appartiennent pas au même secteur
d'activité, et sont différemment exposées à la
concurrence. Le graphique suivant présente la répartition par
secteurs d'activité des PME interrogées.
Graphique 3 : répartition des PME
interrogées par secteur d'activité.
Tous ces secteurs d'activité sont soumis à une
forte concurrence dans leurs marchés. Dans ce contexte, les PME
camerounaises doivent développer des stratégies de
compétitivité pour maintenir une certaine position dans ces
marchés très concurrentiels. La définition de ces
stratégies passe par une restructuration organisationnelle de toute
l'entreprise, pour prendre en compte la forte mobilité des entreprises
dans une économie de marché. En effet, les barrières
à l'entrée et à la sortie des marchés sont
relativement souples, ce qui rend instable la structure
78 Michael PORTER, op cit, p.215
79 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.394
du secteur, et accroît davantage la concurrence au sein
des marchés cibles des PME au Cameroun. Dans ce sens, Michael PORTER
définit les forces concurrentielles présentes dans un
marché, qu'une entreprise doit prendre en compte pour développer
des éléments favorisant le développement d'un avantage
concurrentiel dans un environnement de concurrence intense.
I- LES FORCES CONCURRENTIELLES.
Dans un environnement de forte concurrence, plusieurs facteurs
déterminent l'intensité de la concurrence dans un secteur
donné. Michael PORTER définit cinq forces concurrentielles
à prendre en compte par toute entreprise évoluant dans une
économie de marché. Il s'agit de l'intensité de la
concurrence, des nouveaux entrants dans le secteur, des produits de
substitution, du pouvoir de négociation des clients, et du pouvoir de
négociation des fournisseurs.80 Les marchés
camerounais sont très concurrentiels avec des produits provenant de
divers horizons. Les forces concurrentielles définies par Michael PORTER
s'appliquent certainement d'une façon particulière au sein des
marchés des PME camerounaises.
1- L'intensité de la concurrence.
L'intensification de la concurrence dans les marchés
est l'un des effets majeur de l'ouverture actuelle des marchés. Un
marché n'est pas attractif s'il est déjà investi par un
grand nombre de concurrents puissants et agressifs.81 Les
marchés sont en effet très concurrentiels au Cameroun. Les
entreprises opérant dans l'agroalimentaire en sont les plus
exposés. Ces conditions de forte concurrence conduisent les entreprises
à entreprendre des guerres de prix et des surenchères
publicitaires diminuant considérablement les marges des
produits.82
En effet, les concurrents luttent au sein du secteur pour
accroître ou simplement maintenir leur position. Il existe entre les
firmes des rapports de forces plus ou moins intenses, en fonction du
caractère stratégique du secteur, de l'attrait du marché,
de ses perspectives de développement, de l'existence de barrières
à l'entrée et à la sortie, du nombre, de la taille et de
la diversité des compétiteurs, de l'importance des frais fixes,
de la possibilité de réaliser des économies
d'échelle, du caractère banal ou périssable des produits.
L'intensification de la concurrence implique également l'optimisation de
la distribution des produits, les produits et services des secteurs
d'activité de l'agroalimentaire, de l'industrie et des services
étant des
80 Michael PORTER, op cit, p. 219
81 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 392
82 Ibidem.
produits de consommation « grand public », leur
disponibilité et leur facile accessibilité par les consommateurs
sont indispensables pour faire face à la forte concurrence. En effet le
marché de l'agroalimentaire est l'un des plus concurrents au Cameroun.
La disponibilité des principales matières premières
nécessaires pour la transformation des produits facilite l'entrée
des nouveaux concurrents dans le marché.
2- Les nouveaux entrants dans le secteur.
L'ouverture des marchés a pour principal corolaire la
libéralisation et l'auto régulation du marché.
L'économie de marché qui en résulte, et qui est en vigueur
au Cameroun favorise la libre création des entreprises par des
particuliers. Cet environnement incite les entrepreneurs à investir au
sein des marchés qualifiés de porteurs. En effet, si les
barrières à l'entrée sont faibles, le marché perd
beaucoup son attrait puisqu'il peut être pénétré
à tout moment par des concurrents puissants.83 Au Cameroun
par exemple, le marché de l'agroalimentaire attire beaucoup de PME
à cause de la disponibilité des matières premières,
de la technologie moins avancée, et la forte possibilité de
trouver des débouchés, de gagner quelques parts de marché.
De plus la frontière entre la production artisanale et industrielle est
étroite, principalement dans l'industrie du lait.
En effet, les nouveaux entrants potentiels sont des
entreprises oeuvrant dans d'autres secteurs et qui menacent d'entrer dans le
secteur considéré comme porteur. Il y aura d'autant plus de
nouveaux entrants potentiels que le secteur sera attrayant, qu'il aura peu de
barrières à l'entrée, que les représailles des
entreprises présentes seront faibles et qu'il existe de bonnes
perspectives dans le secteur d'activité et des ressources en nombre chez
ces nouveaux entrants potentiels.84 Ainsi, les nouveaux entrants
dans le marché peuvent offrir soit des produits identiques, soit des
produits de substitution augmentant tout aussi la concurrence dans le secteur
identifié.
3- Les produits de substitution.
L'un des facteurs déterminant l'intensité de la
concurrence dans un marché donné est la présence des
produits de substitution. Un produit de substitution est défini comme un
produit différent du produit cible mais pouvant satisfaire au même
besoin.85 Un marché est d'autant moins attractif qu'il existe
des produits de substitution actuels ou potentiels, et induit
83 Ibid. p. 393
84 Michael PORTER, op cit, p. 236
85 Claude DEMEURE, Marketing, 5e
édition, Dalloz, Paris 2005, p. 37
une limite de prix et donc les profits qui peuvent être
réalisés.86 Au Cameroun, les branches
d'activité où évoluent les PME ont de nombreux produits de
substitution qui augmentent davantage la pression concurrentielle pour les PME
opérant dans ces marchés. Ces entreprises doivent alors
constamment contrôler l'évolution des prix et la technologie au
sein du marché.
Les entreprises qui offrent des produits de substitution
peuvent être des entreprises en activité sur d'autres secteurs
qui, à l'occasion d'une innovation, offre un nouveau produit
répondant au besoin des clients d'un nouveau secteur. L'apparition de ce
type de concurrents peut être liée à des facteurs tels que
la maturité de l'industrie, l'absence de différenciation des
produits, la facilité de réalisation de transfert de
technologie.87 La concurrence internationale induite par l'ouverture
des marchés favorise davantage l'entrée des divers produits de
substitution dans le marché camerounais. Le marché continuera
alors d'être porteur si le pouvoir d'achat des clients permet à
chaque concurrent de se faire une part de marché et des marges
suffisantes pour couvrir les coûts de production.
4- Le pouvoir de négociation des
clients.
Le pouvoir de négociation des clients désigne
dans l'analyse de Michael PORTER la capacité des clients à
accepter les produits offerts par les entreprises.88 Le pouvoir de
négociation des clients signifie en fait le pouvoir d'achat que
possèdent les clients dans le marché visé. Les prix des
produits offerts par les PME camerounaises sont dans la plupart des cas bas,
à portée d'une grande partie de la population. Cette politique
des prix rend davantage le marché très concurrentiel, les clients
étant difficilement fidèles à une marque donnée,
à cause de la très grande quantité de produits
substituables sur le marché camerounais.
Le pouvoir de négociation des clients constitue une
force importante dans la détermination de la concurrence dans un
secteur. La notion de client recouvre l'ensemble des utilisateurs finaux, des
utilisateurs potentiels, les prescripteurs ou les distributeurs d'un
produit.89 Leur aptitude à exercer leur pouvoir sur le
secteur sera fonction de la standardisation des produits du secteur,
l'importance des coûts d'achat pour l'acheteur, l'importance du client
pour la firme.90 La force concurrentielle prenant en compte les
clients est très importante pour la rentabilité des entreprises.
En effet, la forte pression concurrentielle augmente les efforts de
communication pour informer les clients et de grands moyens
86 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.392
87 Michael PORTER, op cit, p. 238
88 Idem.
89 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.294
90 Claude DEMEURE, op cit p.19
logistiques pour assurer la distribution des produits et les
rendre accessibles aux consommateurs.91
5- Le pouvoir de négociation des
fournisseurs.
Dans un contexte de forte concurrence, le pouvoir de
négociation des fournisseurs prend en compte la capacité pour les
entreprises de s'approvisionner au sein même du marché. Il s'agit
en effet pour les entreprises de s'assurer de la disponibilité des
matières premières nécessaires à la fabrication des
produits. Le marché est d'autant plus concurrentiel que les entreprises
ont les possibilités de s'approvisionner sur leur marché. La
plupart des PME interrogées présentent leurs possibilités
d'approvisionnement comme étant moins risquées dans le
marché camerounais. En effet, les PME agroalimentaires comme FRUITSCAM
ou TOBITOR spécialisées respectivement dans la production des jus
naturels, et du thé n'éprouvent pas de difficultés
à s'approvisionner sur le marché camerounais.
En effet, La notion de fournisseur recouvre l'ensemble des
acteurs situés en amont du processus de production. Il s'agit pour les
entreprises de gérer leurs relations avec ces fournisseurs pour assurer
leurs approvisionnements favorisant une continuité dans la production,
et diminuant ainsi des ruptures de stock. La maitrise de toute la chaine
d'approvisionnement constitue un élément de
compétitivité de l'entreprise.92
Toutes les forces concurrentielles mises en exergue influent
différemment dans les branches d'activité dans lesquelles
opèrent les PME. Les PME agroalimentaires rencontrent davantage la
pression concurrentielle issue de la concurrence dans le marché, des
nouveaux entrants dans le secteur et des nombreux produits de substitution. Les
PME des industries de transformation rencontrent plus la concurrence des
produits de substitution présents sur le marché. Les PME de
l'industrie du textile par exemple rencontrent spécifiquement des
difficultés dans l'approvisionnement en matières
premières. Le secteur des services est très concurrentiel sur le
marché camerounais. Cette forte concurrence est davantage
intensifiée par les nombreuses possibilités en matières
premières de prestation de service présentes sur le marché
camerounais, ainsi que les origines diverses de la concurrence.
91 Marie-Hélène WESTPHALEN,
Communicator, Dunod, 4e édition, Paris 2004, p.
89
92 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 45
II- L'ORIGINE DE LA CONCURRENCE.
L'ouverture actuelle des marchés entraine une
concurrence généralisée sur tous les marchés. En
effet, la mondialisation diminue les limites territoriales, les restrictions ou
les prohibitions réglementaires qui handicapent la libre circulation des
produits et des capitaux.93 Dans cet environnement, la concurrence
doit prendre un sens plus large et intégrer les concurrents directs, les
concurrents potentiels, les nouvelles technologies et les produits de
substitution.94 Les marchés des PME au Cameroun
n'échappent pas à cette forte concurrence. L'intensité de
la concurrence dans ces marchés provient de la présence de
plusieurs producteurs locaux sur le marché, de la concurrence des
importateurs, et la concurrence directe des multinationales présentes
sur ce marché,95 entrainant une instabilité des
positions acquises et une volatilité des parts de marché.
1- La concurrence des producteurs locaux.
La plupart des producteurs locaux exploitent leurs
activités au travers des PME au Cameroun. La disponibilité des
matières premières et la connaissance du marché favorise
davantage l'entrée de nouvelles PME dans ces branches d'activité.
Les producteurs locaux sont des PME qui rencontrent tous les mêmes
problèmes dans leurs activités. Les PME évoluent alors sur
un marché connu et les stratégies des concurrents locaux sont peu
redoutées du fait des potentialités similaires à toute les
PME des différents secteur.96
Les PME locales ont de faibles capacités
concurrentielles à cause du faible budget affecté au marketing.
Tous les producteurs locaux des produits agroalimentaires par exemple
conservent des parts de marché acquises depuis longtemps, à cause
du manque d'innovation. En effet, la quasi-totalité des entreprises
camerounaises sont peu innovantes, elles utilisent des technologies
traditionnelles parfois en phase de vieillissement.97 Dans le
contexte actuel, les PME camerounaises ne sauraient égaler une PME
occidentale du point de vue de la qualité des produits et de la maitrise
technologique des procédés de fabrication.98 La
concurrence des producteurs locaux est moins intense. Les PME comme FRUITSCAM,
ORIENT FRUITS, ou FIRST AFRICAN COMPANY opérant tous dans la
transformation des jus naturels, donc concurrents ne reconnaissent pas la
menace liée aux produits des autres PME. Chaque
93 Lucien KOMBOU, L'impact de la mondialisation
des marchés sur le positionnement stratégique des entreprises
camerounaises, Edition Saagraph et Friedrich Ebert Stiftung,
Yaoundé 1998, p.238
94 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 393
95 D.FONGANG, op cit. p. 85
96 Ibid. p.97
97 Lucien KOMBOU, op cit. p.253
98 Ibidem.
entreprise se contente alors d'un segment de marché
acquis. Cependant, l'ouverture des marchés favorise l'importation des
produits de bonne qualité en provenance de l'étranger, qui
modifient fortement les équilibres préétablis.
2- La concurrence des importateurs.
Le développement du commerce international ces
dernières années a fortement diminué les barrières
géographiques et les distances entre les continents, aucun pays ne
vivant en autarcie, et le protectionnisme étant d'une certaine
manière interdit selon les règle de libre échange
prônées par l'OMC. Les grandes entreprises inondent les
marchés de tous les pays au détriment des petits producteurs
locaux.99 En effet, les importations des produits de toute sorte
augmentent la concurrence sur les marchés. Les produits provenant de
l'étranger trouvent de grands débouchés sur les
marchés africains à cause de leur qualité, d'un excellent
packaging et de la forte capacité marketing qui accompagne leur
distribution.100 Dans le marché camerounais de
l'agroalimentaire par exemple, la plupart des grandes marques de ce secteur
sont importées par les grands magasins de distribution présents
sur le marché. Ces importations augmentent la concurrence dans le
marché de l'agroalimentaire du Cameroun. Les PME comme SOTICAM qui
évoluent dans l'industrie de transformation du lait trouvent de forts
concurrents étrangers sur leur marché, notamment des produits des
grandes marques comme DANONE. Les importations des produits agroalimentaires
accentuent davantage la concurrence dans ce marché où les
producteurs locaux sont nombreux, de même que la présence de
plusieurs multinationales.
3- La concurrence directe des
multinationales.
Les produits fabriqués par les multinationales se
retrouvent aisément sur les marchés internationaux par le biais
des exportations et importations. Cependant, plusieurs multinationales
s'implantent directement sur les marchés étrangers car elles
investissent là où la rentabilité est mieux assurée
pour les capitaux et par rapport à la technologie.101 Pour
cela, les multinationales s'implantent à l'étranger pour
plusieurs raisons :
· La proximité avec les consommateurs
: les multinationales s'implantent à l'étranger pour
connaître les besoins des consommateurs et leur offrir des produits de
plus en plus adaptés à leurs besoins.
99 Henri F. HENNER, Commerce international,
2e édition, Montchrestien, Paris 1992, p. 98
100 Gérard LAFAY, Comprendre la mondialisation, Economica,
Paris 1997, p.53
101 Yves TROTIGNON, op cit, p.159
· La disponibilité des matières
premières : plusieurs multinationales se développent
à l'étranger pour diminuer les coûts importants
d'approvisionnement en matières premières nécessaires
à la fabrication de leurs produits.
· La main d'oeuvre bon marché :
la possibilité de trouver des travailleurs à faible
rémunération à l'étranger encourage aussi les
multinationales à se développer sur un marché
donné.102
Les multinationales présentes sur le territoire
camerounais augmentent la concurrence dans ce secteur. La branche
d'activité la plus touchée est celle de l'agroalimentaire,
où les multinationales comme NESTLE inondent le marché des
produits très compétitifs. En effet, les multinationales ont une
capacité de concurrence très grande avec des budgets marketing
importants. Dans ce sens, les filiales des multinationales présentes en
Afrique s'adaptent rapidement aux problèmes rencontrés et
devancent ainsi les concurrents locaux.103 Dans ce contexte, les PME
locales ne peuvent pas concurrencer directement les produits des
multinationales dans un même marché.104 Il est alors
indéniable que les aspects de cette forte concurrence dans les
marchés soient intégrés dans les entreprises et pris en
compte dans leurs activités.
B- LA PRISE EN COMPTE DE LA CONCURRENCE DANS LES PME.
La plupart des PME Camerounaises évoluent dans un
segment de marché clairement identifié dans lequel elles offrent
leurs produits, et ne sont pas prêtes d'affronter la menace
extérieure.105 Les dirigeants de ces entreprises doivent
intégrer les aspects de la concurrence qui passent par la
compréhension du champ concurrentiel, l'influence de l'avantage
concurrentiel sur la structure du secteur, la chaine de valeur des PME et leurs
implications stratégiques.
1. Interactions avec le champ concurrentiel.
Le champ concurrentiel correspond à la cible
stratégique de la firme. Il se caractérise par l'étendue
du segment, le degré d'intégration, l'étendue
géographique et l'étendue sectorielle.106 La prise en
compte de la concurrence par une entreprise favorise l'amélioration de
la qualité des produits et stimule la compétitivité. Les
PME doivent intégrer une vision
102 Vuibert, Bernard PRAS, Marketing international, Tome
1, Paris 1992, p. 259
103 Henri F. HENNER, op cit, p.308
104 Gérard LAFAY, op cit, p. 37
105 Lucien KOMBOU, op cit, p. 119
106 Michael PORTER, op cit, p. 223
compétitive dans le développement de leurs
activités et prendre en compte les éléments ayant une
interaction significative avec le champ concurrentiel, qui intègre tous
les aspects de performance d'une entreprise dans un marché
donné.107
- Le secteur d'activité : les secteurs
d'activité où opèrent les PME sont très
concurrentiels sur le marché camerounais. Cette concurrence est d'autant
plus forte que la plupart des produits sont des produits de consommation et
nécessitent des efforts de distribution et de communication importants.
Les PME camerounaises doivent alors intégrer ces difficultés
supplémentaires pour se développer dans leurs marchés.
- Les produits : la qualité des
produits est l'élément le plus important de la
compétitivité d'une entreprise.108 Pour
conquérir des parts de marché, les PME camerounaises doivent
parfaire la qualité de leurs produits et se conformer aux normes de
qualité requises dans leurs activités.
- Les compétences : dans une optique
marketing, toutes les compétences de l'entreprise doivent converger vers
la satisfaction des besoins des clients. Dans les PME camerounaises, la plupart
des besoins en compétences se résument en la technologie, les
ressources humaines, le besoin en information indispensable dans l'analyse et
la compréhension des marchés.
- Les segments de clientèle visés :
un segment de marché est une partie de la clientèle dans
laquelle une entreprise concentre ses efforts marketing.109 La
plupart des PME étudiées adressent leurs produits à un
segment de client indifférencié. Les stratégies de
marketing de masse sont les plus appropriées pour atteindre les clients
cibles, et doivent être développées par les PME.
- La géographie : une entreprise qui
développe ses activités sur une vaste zone géographique
dispose de plus de possibilités pour gagner des parts de marché
et être rentable. Les PME doivent alors quitter leurs segments de
marché traditionnels pour pénétrer de nouveaux
marchés.
107 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 53
108 Ibid. p. 278
109 Claude DEMEURE, op cit p.35
2. Eléments de développement de l'avantage
concurrentiel.
Le développement d'un avantage concurrentiel permet
à une entreprise de prendre en compte la concurrence du secteur et de
s'y adapté. Selon Michael Porter, l'élaboration de la
stratégie d'une entreprise doit reposer sur un avantage concurrentiel
déjà obtenu ou potentiel, qui seul permet d'avoir une longueur
d'avance sur ses concurrents.110 Le développement d'un
avantage concurrentiel passe par la prise en compte de la concurrence dans tous
les éléments de la chaine de valeur de l'entreprise, et des
implications stratégiques qu'elle inclut.
> La chaine de valeur : la chaine de
valeur permet de décomposer l'activité de l'entreprise en
séquence d'opérations élémentaires et d'identifier
les sources d'avantages concurrentiels potentiels.111 La chaine de
valeur favorise la convergence des activités de l'entreprise pour offrir
la valeur qui est la somme que les clients sont prêts à payer pour
obtenir un produit donné.112 Les PME camerounaises doivent
alors intégrer ce concept pour optimiser la qualité de leurs
produits à partir des activités principales et des
activités de soutien pour développer des marges augmentant la
rentabilité des opérations comme le montre le schéma de la
chaine de valeur ci-après.
Graphique 4 : la chaine de valeur de
l'entreprise.
Source : Michael PORTER, L'avantage concurrentiel,
p.53
110 Michael PORTER, op cit, p. 109
111 Ibid. p.52
112 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 53
> Les implications stratégiques :
l'intégration de la concurrence dans les
activités des PME camerounaises a des implications
stratégiques certaines. En effet, sur un plan marketing, la
stratégie consiste à identifier un segment de marché et
à y développer une offre pour un positionnement sur le long
terme.113 Les implications stratégiques de
l'intégration de la concurrence dans les activités des PME
permettent principalement l'optimisation des coûts de production, rendant
les produits plus rentables et compétitifs dans un environnement
hyperconcurrentiel. Ainsi la forte concurrence présente dans les
marchés camerounais a de nombreux effets dans les activités des
PME.
SECTION II : LES EFFETS DE LA CONCURRENCE SUR LES
ACTIVITES DES PME CAMEROUNAISES.
L'intensification de la concurrence internationale
favorisée par l'ouverture actuelle des marchés a fortement
modifié l'environnement d'intervention des petites entreprises. Ce
nouveau contexte dans lequel évoluent les PME camerounaises affecte les
activités encore fragiles des ces entreprises. En effet, l'ouverture des
marchés et la forte concurrence qu'elle implique a des effets
néfastes sur les activités des PME camerounaises, qui peuvent
également bénéficier des opportunités qu'offre
l'entrée en vigueur des Accords de partenariat économique avec
l'Union Européenne.
A- LES LIMITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES.
Les activités des PME sont principalement
orientées vers la satisfaction d'un besoin clairement identifié,
avec des moyens limités. L'ouverture des marchés entraine
l'intensification de la concurrence qui modifie l'espace d'intervention des
petites entreprises. Les effets néfastes de l'ouverture des
marchés sur les activités de PME se ressentent dans la baisse des
activités des PME, la disparition des petites entreprises, la
dépendance de l'économie nationale.
1. La diminution des activités des PME.
Les PME camerounaises développent des activités
dans plusieurs secteurs de l'économie nationale. La forte concurrence
induite par l'ouverture des marchés affecte fortement les
activités des PME. En effet, la PME camerounaise n'est pas prête
pour affronter
113 Ibid. p. 748
la concurrence internationale.114 La
difficulté à obtenir du capital fragilise les désirs de
développement et de croissance des PME. Les activités des PME
sont très fragiles du fait de la qualité des produits, de la
technologie utilisée, et du manque d'action marketing afin de renforcer
leur proximité avec les clients. Les PME évoluant au sein d'un
marché précis dans une région donnée,
l'introduction de nouveaux produits très concurrentiels dans ces
marchés fragilise les positions acquises et déstabilise les
activités des PME du secteur.
Les PME du secteur agroalimentaire par exemple font face
à une concurrence avec la présence de plusieurs produits
concurrents sur les marchés. La baisse de la rentabilité des
entreprises rend précaire leurs activités de production. En
effet, l'ouverture des marchés pousse les PME à se concentrer
davantage sur leur domaine d'activité stratégique pour y
concentrer tous leurs efforts techniques, marketing et commerciaux pour
résister à la concurrence et y faire face sur le long terme afin
de résister aux possible changement des équilibres et conserver
des parts de marchés acquises depuis longtemps. Ainsi, la
fragilité et la diminution des activités de nombreuses PME
peuvent entrainer la disparition de plusieurs petites unités de
production qui ne peuvent pas survivre dans un contexte de concurrence
intense.
2. La disparition des petites entreprises.
La forte concurrence induite par l'ouverture des
marchés fragilise fortement les activités des PME. En effet, la
PME africaine souffre du manque d'organisation interne, qui a pour corollaire
une gestion défectueuse dans les petites entreprises.115 Dans
cette optique, l'adaptation de leurs activités aux changements de
l'environnement notamment en termes de qualité des produits est
difficile. Plusieurs PME fragilisées et non rentables sont
appelées à arrêter leurs activités.
Les conséquences de la disparition des PME sont
importantes notamment sur le plan social. En effet, les entreprises qui
arrêtent leurs activités pour non rentabilité mettent leurs
personnels au chômage. Les PME jouent un rôle important dans
l'absorption de la main d'oeuvre, la répartition des richesses et
l'amélioration des conditions de vie des populations.116 En
effet, contrairement aux grandes entreprises qui sont concentrées dans
les grandes métropoles, les PME sont reparties sur l'ensemble du
territoire, dans les campagnes comme dans les villes. Ainsi la diffusion de la
technologie, la promotion de l'emploi et la stabilité
114 David FONGANG, op cit, p. 45
115 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de
l'Afrique, op cit, p.59
116 Conseil Economique et Social, promotion et financement
des PME nationales, op cit p.42
sociale des régions sont fortement assurées par
les PME. Dans ce sens, l'ouverture des marchés et la
déstabilisation des équilibres acquis entraine une
précarité certaine pour les activités des petites
unités de production. L'ouverture des marchés peut favoriser la
disparition des PME, rendant l'économie nationale dépendante des
grandes entreprises étrangères et des firmes multinationales.
3. La dépendance de l'économie nationale.
La plupart des grandes entreprises au Cameroun sont soit la
propriété des investisseurs étrangers, soit des filiales
des grandes firmes multinationales. Le tissu industriel Camerounais repose
alors grandement sur les grandes entreprises industrielles
étrangères. En effet, l'internationalisation des échanges
est incompatible avec le protectionnisme.117 L'ouverture
des marchés camerounais sera davantage accentuée avec
l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique avec
l'Union Européenne,118 dont la réciprocité
qu'il implique entrainera une intensification de la concurrence internationale.
En effet, les principaux produits d'exportation des pays ACP reposent
essentiellement sur les ressources naturelles et sur les produits de
l'agro-industrie notamment la banane, le cacao, le café... Ces produits
constituent des matières premières pour les industries
européennes, dont les produits finis issus de cette transformation
seront forcement exportés et vendus sur les marchés des pays ACP
à des prix très compétitifs du fait de la diminution des
droits de douane favorisée par la mise en application des APE.
Dans ce contexte d'hyper concurrence, la survie des PME est
grandement menacée, et la probable disparition de certaines d'entre elle
laisse l'économie nationale dépendante des firmes
multinationales. En effet, les PME sont les véritables entreprises
locales, et leur répartition sur l'ensemble du territoire nationale
diffuse l'industrialisation dans toutes les régions.119
Cependant, l'ouverture des marchés peut également
présenter des avantages pour les PME camerounaises qui peuvent
également tirer profit de la réciprocité et permettre au
Cameroun diversifier ses produits d'exportation.
117 David FONGANG, La PME africaine face à la
mondialisation, op cit, p.41
118 Confère l'accord d'étape vers un accord de
partenariat économique entre la Communauté Européenne et
ses Etats membres d'une part, et les Etats de l'Afrique Centrale d'autre part
du 17 décembre 2007.
119 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de
l'Afrique, op cit, p.29
B- LES OPPORTUNITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES POUR LES
PME CAMEROUNAISES.
L'ouverture des marchés facilite la circulation des
biens, des services, des capitaux et des personnes. Les PME camerounaises
peuvent saisir plusieurs opportunités de l'ouverture des marchés,
principalement en termes de transfert de technologie, de coopération et
de partenariat, de nouveaux débouchés.
1. L'accès à la technologie.
L'ouverture des marchés diffuse la technologie dans
tous les domaines, et aucun ne semble échapper aujourd'hui au
phénomène de technologie, principalement dans la transformation
des produits. La technologie accroît les rendements, bouleverse les
moeurs, accélère la croissance et multiplie les richesses par un
rythme prodigieux.120 Le transfert des technologies est très
important dans l'industrialisation des entreprises. Les PME camerounaises pour
ne pas être à l'écart de l'évolution technologique
doivent intégrer de nouvelles technologies pour améliorer la
qualité de leur production.
En effet, le transfert des technologies peut revêtir
plusieurs aspects, vertical ou horizontal, contractuel ou non. Verticalement,
le transfert peut se faire d'un centre de recherche à une PME. A ce
stade, il provient de la recherche scientifique ou de l'ingénierie ; et
le transfert horizontal est le fait d'une adaptation d'un domaine d'application
à un autre domaine.121 Le transfert des technologies
contractuel ou non de la connaissance ou du savoir se fait entre une personne
et une autre, une personne et une organisation, une entreprise et une
autre.122 Les PME sont en effet de vaste champs
d'expérimentation des diverses technologies. Malgré leur faible
taille et leurs ressources limitées, les PME ne s'écartent pas du
champ technologique dans lequel elles s'insèrent. Les PME sont capables
de maitriser certains créneaux sophistiqués, et surtout des
technologies relativement simples, peu automatisées convenant à
des productions d'échelle.123
2. La coopération et le partenariat.
L'ouverture des marchés et l'intensification des
échanges qui en résulte favorisent la mise en oeuvre des
relations de coopération et de partenariat en faveur des PME. Dans le
120 Ibid. p. 99
121 David FONGANG, La PME africaine face à la
mondialisation, op cit p.123
122 Ibidem.
123 A. S. AHMED, La promotion des transferts de
technologie des PME vers les pays en développement : implications pour
les politiques des pouvoirs publics et instruments applicables,
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement,
CNUCED 1982, p.19
domaine de l'entreprise, la coopération désigne
le développement des circuits de collaboration entre entreprise pour
optimiser leurs activités.124 Le développement des
relations de coopération aboutit à la mise en oeuvre des
partenariats qui désignent des accords formels entre deux ou plusieurs
parties qui ont convenu de travailler en coopération dans la poursuite
d'objectifs communs. Ainsi, les partenaires sont des personnes qui se mettent
ensemble pour promouvoir ou développer le secteur des PME.
Au Cameroun, le développement de la coopération
et du partenariat en faveur des PME a favorisé la mise en place de
plusieurs organismes issus de la coopération multilatérale, et
principalement orientés vers le financement des PME. Il s'agit de :
· Le Centre de Création des Entreprises
de Yaoundé (CCEY) : qui est un projet de la coopération
canadienne privatisée en 1997. la mission est de contribuer au
développement du secteur privé camerounais en fournissant aux PME
des services intégrés de logistique, d'appui à la gestion,
de formation et de financement.
· PRO-PME Financement : est une
société anonyme avec conseil d'Administration constituée
par la coopération canadienne à travers le projet de Renforcement
de la PME camerounaise mise en place en 1994 avec pour but d'élaborer
l'implantation d'un établissement financier spécialisé
dans l'octroi des crédits aux PME camerounaises.
· Le Micro-Projet Productif en Faveur des Femmes
au Cameroun (MPPFCAM) : est aussi une initiative de la
coopération canadienne. C'est une initiative qui finance les
activités génératrices de revenus en faveur des femmes. Ce
projet a abouti à la mise en place de la coopération d'Epargne et
de Crédit des Promoteurs (CECPROM) qui opère à Douala et
Yaoundé.
La coopération et le partenariat
développés au profit des PME visent la résolution du
problème crucial du financement des petites entreprises au Cameroun, le
financement des PME étant en amont de la compétitivité et
la recherche de nouveaux débouchés.
3. Les nouveaux débouchés.
L'ouverture des marchés apporte également de
nouveaux débouchés pour les PME. En effet, la
réciprocité que prône la mise en application prochaine des
Accords de Partenariat
124 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 552
Economique doit redynamiser les activités des PME pour
entrevoir une production de qualité destinée aux marchés
étrangers très concurrentiels.
Dans ce contexte, les PME camerounaises apparaissent comme
ayant un fort potentiel à l'exportation. Les produits tels que les jus
naturels issus de certaines d'entre elles sont susceptibles de trouver de
nouveaux débouchés hors des frontières nationales. Dans ce
sens, la forte concurrence induite par l'ouverture des marchés doit
être comme un facteur qui stimule la compétitivité des PME
et permettre à ces dernières de saisir les opportunités
qu'offre la libéralisation du commerce international. En effet, les PME
africaines peuvent gagner dans la pratique du commerce international si la
qualité de leurs produits est améliorée.125
Ainsi, pour que les PME camerounaises survivent dans le contexte actuel de
forte concurrence, elles doivent développer des stratégies de
compétitivité pour gagner ou conserver des parts de marché
et envisager une internationalisation pour rechercher et conquérir de
nouveaux marchés internationaux.
L'étude de la compétitivité et de
l'internationalisation des PME camerounaises nécessite la prise en
compte du contexte environnemental dans lequel évolue ce type
d'entreprises. Il s'agit de dresser l'état des lieux de la situation de
l'environnement des affaires au Cameroun dont le diagnostic présente des
entraves importantes pour le développement des PME. En effet, les
performances des PME dépendent aussi bien des facteurs internes
qu'externes. Les entraves internes à l'entreprise correspondent
principalement aux difficultés d'approvisionnement en matières
premières, aux techniques et technologies de production peu
appropriées, à l'insuffisance de respect des normes et standards
de qualité, l'insuffisance qualitative et quantitative des ressources
humaines, aux difficultés d'accès aux marchés
extérieurs. Les difficultés liées à l'environnement
se résument en l'absence d'une réelle politique de financement
des PME, qui stéréotype leurs activités, et les condamne
à un développement limité.
Cependant, les PME camerounaises ont démontré
leurs capacités à se développer malgré le climat
austère dans lequel elles évoluent et les nombreuses
difficultés qu'elles rencontrent. Ceci est dû au fait de la grande
souplesse de leurs activités, de la connaissance et la proximité
de leurs marchés, de la disponibilité des matières
premières, qui leur permettent d'avoir une place importante dans le
paysage économique camerounais. Cette importance est
démontrée par leur participation à la production des
richesses, à la contribution à la valeur
125 Jean Pierre SALLENAVE, Les PME face aux marchés
étrangers, Les Editions d'organisation, Paris 1978, p. 37
ajoutée nationale, à l'industrialisation et
à la création des emplois. Dans cette logique, les effets de
l'ouverture des marchés et la forte concurrence qu'elle induit a des
conséquences néfastes sur les activités des petites
entreprises. En effet, l'entrée en vigueur prochaine des APE avec
l'Union Européenne intensifiera davantage cette concurrence qui a pour
principales origines les producteurs locaux, les importateurs, les firmes
multinationales. Ainsi, une analyse de Michael PORTER montre que les cinq
principales forces concurrentielles ont une forte influence sur le
développement des PME Cameroun.
Dans cet environnement hyper concurrentiel, la survie et le
développement des PME dépend des stratégies de
compétitivité développées par ces entreprises pour
faire face à la concurrence. En effet, l'intégration de la
concurrence dans les activités des PME, favorise l'amélioration
de la qualité des produits les rendant plus compétitifs et plus
aptes à chercher de nouveaux débouchés par
l'internationalisation, notamment dans la sous région Afrique
centrale.
DEUXIEME PARTIE : LE DEVELOPPEMENT DES PME
CAMEROUNAISES FACE A L'OUVERTURE DES MARCHES.
CHAPITRE III : LA COMPETITIVITE DES PME CAMEROUNAISES
FACE A LA
CONCURRENCE.
La forte concurrence induite par l'ouverture des
marchés nécessite la compétitivité des PME
camerounaises de tous les secteurs. Les PME camerounaises ne sont pas
prêtes pour affronter la concurrence internationale ;126 la
compétitivité apparaît ainsi comme le principal moyen de la
survie de ce type d'entreprise. En effet, la compétitivité
désigne la capacité pour un individu, une entreprise ou un Etat
de satisfaire les attentes des consommateurs en faisant face aux actions des
concurrents127. La compétitivité des petites
entreprises permet d'intégrer les aspects de la concurrence dans leurs
activités. Ainsi concernant les PME camerounaises, la prise en compte
des éléments extérieurs à l'entreprise favorise
leur compétitivité, de même que l'intégration des
stratégies marketing dans leur chaine de production et de
commercialisation.
SECTION I : LES FACTEURS FAVORISANT LA COMPETITIVITE
DES
PME CAMEROUNAISES.
Les éléments favorisant la
compétitivité des PME facilite la mise en oeuvre des
stratégies développées par les entreprises, et
intègre un apport des pouvoirs publics en terme d'encadrement. En effet,
un pays qui fonctionne en économie ouverte doit être capable de
promouvoir sur son territoire des entreprises susceptibles de proposer des
biens et des services correspondant à des demandes solvables, dans des
conditions compétitives par rapport à leurs homologues
situés à l'étranger et avec lesquels il est en
concurrence. 128 Les facteurs qui favorisent la
compétitivité des PME se résument en l'encadrement de
leurs activités, et la recherche de l'information dans l'environnement
dans lequel l'entreprise souhaite se développer.
A- L'ENCADREMENT DES PME.
La spécificité des petites entreprises
nécessite un encadrement certain pour assurer leur développement
face à une forte concurrence. L'encadrement des PME permet à ce
type d'entreprise de faire face aux difficultés auxquelles elles sont
confrontées dans leur
126 David FONGANG, La PME africaine face à la
mondialisation, op cit p.49
127 Michael PORTER, l'avantage concurrentiel, op cit,
p.54
128 Alain IRIBARNE, PME, innovation technologiques et
compétitivité économique, Revue d'économie
industrielle, Aix-en-Provence, n° 38 septembre 1986.
environnement. En effet, les principales difficultés
rencontrées par les PME sont liées aux difficultés de
financement, à la méconnaissance des marchés, à une
déficience de compétences managériales, et à
l'absence d'informations.129 Les PME ont alors besoin des structures
d'encadrement afin de faciliter le développement de leur
compétitivité.
L'importance prise par le secteur des PME dans la plupart des
pays industrialisés ou en voie de développement a emmené
les pouvoirs publics à mettre en oeuvre des structures ou organismes
chargés de l'encadrement et de l'accompagnement des petites entreprises.
Au Cameroun le suivi des activités des PME est fait par des structures
d'encadrement, notamment les missions institutionnelles du Ministère en
charge des PME, de quelques organismes internationaux, qui mettent en place des
mesures d'appui à la promotion, au développement et à la
compétitivité des PME.
1. Les structures d'encadrement des PME au Cameroun.
L'encadrement des PME au Cameroun est assuré par
plusieurs organismes institutionnels, des organisations patronales et des
associations des PME, qui participent différemment au
développement du secteur des PME au Cameroun.
1.1- Le Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'Artisanat.
Les PME jouent un rôle très important dans le
tissu économique et social au Cameroun. La prise en compte de cette
importance marque la création d'un Ministère en charge des
petites entreprises, et de l'économie sociale grandement
développée dans le secteur informel. En effet, c'est pour
répondre aux besoins d'encadrement et d'information que le Gouvernement
camerounais a mis en place un Ministère en charge des PME. Le MINPMEESA
est créé le 8 décembre 2004 par le décret
présidentiel N° 2004/320 portant organisation du Gouvernement. Ce
département ministériel qui entre dans la scène
institutionnelle a pour principale mission l'élaboration, la mise en
oeuvre et l'évaluation de la politique du Gouvernement en matière
de développement des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie
Sociale et de l'artisanat.
129 O. TORRES, L'entrepreneuriat face à la
globalisation, Edition EMS, Management et société,
Genève 2000, p.84
Les missions du Ministère des Petites et Moyennes
Entreprises, de l'Economie Sociale et de l'artisanat sont
principalement130 :
> La promotion et l'encadrement des petites et moyennes
entreprises et de l'artisanat ;
> La constitution en liaison avec les organisations
professionnelles d'une banque de données et de projets à
l'intention des investisseurs dans le secteur des petites et moyennes
entreprises et de l'artisanat ;
> Du suivi de l'activité des organismes d'assistance
aux petites et moyennes entreprises et de l'artisanat ;
> De la promotion des produits des petites et moyennes
entreprises et l'artisanat, en liaison avec les organisations professionnelles
concernées ;
> Du suivi des organisations professionnelles des petites et
moyennes entreprises et de l'artisanat ;
> Du suivi de l'évolution du secteur informel et les
études y relatives ;
> De l'identification et de l'étude des
possibilités de migration des acteurs du secteur informel vers
l'artisanat et les micro-entreprises ;
> De l'étude de toutes les mesures visant à
favoriser l'information et la formation des acteurs du secteur informel.
Ces missions du MINPMEESA prennent en compte tous les aspects
de l'encadrement des PME au Cameroun. En effet, les principales aides
ressenties par les PME se résument à la facilitation par le
Ministère de leur participation aux fora et foires nationaux et
internationaux, la mise en place d'un guichet unique de création
d'entreprises afin d'alléger les procédures, de même que
l'aide au financement des PME de transformation à travers le PACD/PME.
Cependant, les activités administratives du MINPMEESA ne favorisent pas
la mise en oeuvre opérationnelle de ses missions en faveur des PME.
130 Ces missions sont définies dans le décret
présidentiel n° 2005/090 du 29 mars 2005 portant organisation du
Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et
de l'Artisanat.
Dans plusieurs pays en général, l'encadrement
des PME est assuré par une agence spécialisée qui rend
plus opérationnel les aides et les politiques gouvernementales en faveur
des PME. Au Sénégal par exemple, l'Etat a pris l'initiative de
mettre en place un cadre institutionnel et juridique de promotion des PME
articulé autour des structures et des mécanismes de dialogue et
de partenariat avec les opérateurs, les institutions
représentatives des PME et les partenaires au développement. Les
mesures de soutien reposent sur la participation effective de tous les acteurs
socio-économiques dans leur formulation et l'instauration d'un climat
social favorable aux investissements et au développement des
entreprises. Ainsi, le Sénégal dispose d'une loi d'orientation
relative à la promotion et au développement des PME, mise en
oeuvre depuis 2007, elle-même issue de la Charte des PME
élaborée en 1999. Cette loi vise la définition de la PME,
les dispositions relatives au financement des PME, aux fonds
d'aménagement régionaux, à l'accès aux
marchés étrangers, aux allègements et dispositions d'ordre
fiscal, aux rôles des organisations patronales, aux obligations des
bénéficiaires des mesures d'aide. L'opérationnalisation de
toutes ces mesures est assurée par une agence de promotion des
PME.131
Au Cameroun, la Japan International Cooperation Agency a
mené une étude pour la formulation d'un plan directeur pour le
développement des PME. Il en ressort que l'encadrement de ce type
d'entreprises n'est pas effectif au Cameroun, et les politiques
gouvernementales difficilement opérationnalisées. Ainsi,
l'encadrement institutionnel des PME pour favoriser leur
compétitivité face à la concurrence internationale doit
intégrer de nouvelles structures qui doivent agir en
synergie. et faciliter
l'opérationnalisation des politiques gouvernementales en faveur des PME.
( document 1 en annexe).
1.2- Le comité de
compétitivité.
Le comité de compétitivité est
créé par Décret N° 97/235 du 31 décembre 1997,
du Président de la République, pour contribuer à travers
le dialogue Etat/ secteur privé, à l'amélioration de
l'environnement des affaires et de la compétitivité de
l'économie.
Le comité de compétitivité a pour
missions d'identifier les obstacles à la compétitivité de
l'économie ; de proposer toutes mesures visant à abaisser les
coûts de facteurs et de transaction, et à accroitre
l'attractivité du Cameroun à l'investissement privé ; de
suivre dans l'intérêt des parties la mise en oeuvre des
décisions arrêtées et des reformes mises en oeuvre.
131
www.senegal-entreprises.net
Ainsi, le comité de compétitivité ne
s'occupe pas spécifiquement de la compétitivité des PME,
mais de l'économie camerounaise en général.
1.3- Les organismes d'encadrement des PME au
Cameroun.
L'encadrement au plan administratif et institutionnel des PME
est fait par l'instauration des organes de gestion à côté
des organes d'accompagnement. D'une manière générale
l'encadrement des PME a pour objet le développement des ressources
humaines, le renforcement des capacités, les appuis financiers et
matériels, les textes ou lois susceptibles de protéger le
promoteur vis-à-vis des pratiques d'autres administrations, voire
accorder à ce dernier une reconnaissance et des régimes
préférentiels. En effet, il est nécessaire de fournir aux
PME africaines toute l'assistance stimulant leur compétitivité
face à des produits plus originaux.132 Les services d'appui
dans les domaines de la technologie, de la formation des compétences et
de la commercialisation sont essentiels pour qu'une PME obtienne de bons
résultats et soit compétitive.133 Les Etats africains
doivent faciliter le regroupement des PME afin de favoriser leur
développement, et mettre des moyens à la disposition des
organismes d'encadrement et d'accompagnement des PME.134
Au Cameroun, les organes d'encadrement des PME sont nombreux,
même si leur appui ne se fait ressentir par certaines PME qui
évoluent en solitaires. Cependant, les activités des PME sont
suivies par quelques organes et associations non gouvernementaux.
1.3.1- le Groupement Inter patronale du
Cameroun.
Le GICAM a été créé le 12 juin
1957 et s'appelle alors Groupement Interprofessionnel pour l'Etude et la
Coordination des Intérêts Economiques. C'est en novembre 1992
qu'il devient le GICAM. Il regroupe 207 membres dont 15 associations et
syndicats professionnels. Le GICAM est une organisation patronale majeure,
représentative des entreprises du Cameroun, quelle que soit leur taille
ou la nationalité de leur capital. Plusieurs promoteurs de PME
représentant différentes filières et branches
d'activité reçoivent l'aide comme adhérent au GICAM parce
que ce dernier apporte des solutions concrètes à leurs
problèmes en termes d'études, de conseil et de formation.
132 B. SPAHT, The institutional invironment and communities
of small firms, IDS Bulletin, vol. 23, n°3 mars 1992, p.8
133 Renforcer la compétitivité des petites et
moyennes entreprises africaines, Rapport de la Commission Economique pour
l'Afrique 2004, p.49
134 Idem.
1.3.2- La Patronale des PME.
La Patronale des PME est un organe regroupant aujourd'hui 126
PME membres actifs dans le conseil aux entreprises, hôtellerie et
Tourisme, l'Agro-industrie, le transit, les BTP, le textile, les NTIC, la
maintenance industrielle, l'exploitation forestière, la micro finance,
la boulangerie, l'énergie, les cosmétiques, etc. La Patronale des
PME facilite la recherche des financements aux PME, ainsi que la mise en oeuvre
des partenariats commerciaux entre PME.
1.3.3- Le Groupement des PME du Cameroun.
Le Groupement des PME du Cameroun est une association de
promoteurs des PME mise en place en 2005 pour créer un cadre de
concertation propre aux PME camerounaises. Le GPMECAM collabore avec le
MINPMEESA dans la mise en oeuvre des missions institutionnelles du
ministère et le développement des stratégies efficaces de
promotion des PME au Cameroun. Le GPMECAM est dirigé par un
secrétariat permanent et possède des démembrements dans
toutes les régions du Cameroun favorisant la mise en oeuvre de sa vision
du développement des PME.
1.4- Les organismes internationaux.
L'encadrement des PME camerounaises pour assurer leur
développement et leur compétitivité est également
assuré par certains organismes internationaux. Il s'agit notamment de la
Société Financière Internationale, et de la Commission
Economique pour l'Afrique.
1.4.1- La Société Financière
Internationale.
La Société Financière Internationale qui
est une filiale de la Banque Mondiale propose une gamme diversifiée de
service en faveur des entreprises camerounaises. En effet, la SFI
réalise des études dans le domaine du développement de
l'entrepreneuriat privé dans les pays de l'Afrique subsaharienne, et
encourage les investisseurs internationaux à intégrer les
secteurs porteurs. La SFI met également des financements à la
disposition des entreprises africaines, mais dont les conditions
d'éligibilité ne sont pas toujours à la portée des
PME camerounaises.
Afin d'accroitre les investissements, la Société
Financière Internationale fournit une assistance technique pour
améliorer le climat des affaires, mobiliser l'investissement et
renforcer les capacités des PME en Afrique pour favoriser leur
développement dans le contexte de la mondialisation.
Graphique 5 : priorités
stratégiques de la SFI pour le développement des PME
en Afrique.
Source : International Finance Corporation, World
Bank Group 2008.
1.4.2- La Commission Economique pour l'Afrique
La Commission Economique pour l'Afrique réalise
régulièrement des études sur l'environnement
économique du Cameroun. La CEA propose ainsi des rapports sur la
compétitivité des entreprises et celle des PME en particulier. Le
rapport 2004 de la CEA sur le renforcement de la compétitivité
des PME africaines montre que l'encadrement est un facteur essentiel de la
compétitivité des PME du fait de la fragilité de leurs
activités.135
La compétitivité des PME requiert donc la mise
en place des moyens technologiques et commerciaux inhérents aux
entreprises. Ces efforts de performance doivent être encadrés par
un cadre règlementaire favorable et un appui institutionnel au profit
des PME pour une assistance à leurs activités. Le graphique
suivant présente le cadre pour l'appui au développement des PME,
qui combine les moyens technologiques internes à l'appui institutionnel
externe favorisant la compétitivité des PME.
135 Commission Economique pour l'Afrique, rapport sur le
renforcement de la compétitivité des PME africaines, CEA 2004.
Graphique 6 : cadre pour l'appui au
développement des PME.
NIVEAU B : NIVEAU EXTERNE
NIVEAU A NIVEAU INTERNE
RESEAUX ET REGROUPEMENT
Apports à l'apprentissage
Propriétaire directeur
Préalables pour l'apprentissage
Moyens technologiques
COMPETITIVITE
Moyens de commercialisations
Efforts technologiques
Main d'oeuvre
APPUI INSTITUTIONNEL :
· Règlement et politique
· Intervention directe
I Assistance financière I Service non financier
Source : rapport sur le renforcement de la
compétitivité des PME africaines, CEA 2004
2. Les mesures d'appui à la
compétitivité des PME camerounaises.
Les PME éprouvent de nombreuses difficultés
à affronter la concurrence instituée par l'ouverture des
marchés. La plupart des pays qui ont développé leur
secteur privé ont mis en place des moyens et instruments d'appui aux
petites et moyennes entreprises.136 Ainsi, pour que les PME jouent
pleinement leur rôle au sein de l'économie camerounaises, et
être
136 J. SCHAER, Le chech-up de la PME, nouvelle
édition, Les éditions d'organisation, Paris 1983, p. 42.
compétitives dans leurs différents
marchés de plus en plus concurrentiels, des appuis à leur
développement doivent les permettre de survivre dans un environnement
trés concurrentiel. La promotion et l'encadrement des PME
nécessitent la mise en place et le déploiement d'un ensemble
réfléchi d'appuis et de soutiens en direction des PME en vue de
favoriser leur compétitivité.137 Les mesures d'appui
à la compétitivité des PME camerounaises portent
essentiellement sur des appuis aux financements, la mise à niveau des
PME et le développement des infrastructures favorisant
l'évolution de leurs activités.
2.1- L'appui aux financements des PME.
La plupart des PME camerounaises souffrent d'un accès
limité au financement, ce qui hypothèque leur émergence et
leur développement. En effet, Le financement des PME est en amont de
toute stratégie de compétitivité de ce type d'entreprises.
Les exigences de personnel qualifiés, l'acquisition du matériel
de production approprié, ou l'extension des activités sur un
grand espace géographique nécessitent des moyens financiers
importants pas toujours à la disposition des PME. L'accès aux
financements formels en faveur des PME reste faible du fait du manque de
confiance des banquiers, des craintes de non remboursement et de forte
garanties exigées aux dirigeants des PME.138
L'appui aux financements des PME consistera pour le
Gouvernement et les institutions orientées vers l'encadrement des PME
à favoriser l'accès effectif des PME aux services financiers,
particulièrement au capital de départ et au fond de roulement. Le
soutien aux PME camerounaises dans le domaine financier consistera à
aider ces entreprises à satisfaire aux exigences de la finance formelle,
et de rendre le système financier plus accessible aux PME. En effet,
depuis la disparition des fonds de garantie comme le FOGAPE ou le FONADER, le
financement des petites entreprises est difficile du fait de l'absence d'une
véritable politique de la part des pouvoirs publics. Le soutien actuel
pour le financement des PME doit rendre le système financier plus
accessible à ce type d'entreprise. Pour résoudre efficacement ce
problème crucial pour la compétitivité des PME
camerounaises, il convient d'envisager la création d'une banque de PME,
accordant et encadrant le crédit à ce type d'entreprises, qui ont
également besoin que leurs capacités soient renforcées.
137 Comité de compétitivité/GTZ, Etude
diagnostique de la compétitivité de l'économie
camerounaise, Volume 1, Yaoundé 2003.
138 Conseil Economique et Social, Promotion et financement
des PME nationales, op cit, p.142
2.2- La mise à niveau des PME
camerounaises.
L'encadrement des PME pour assurer leur
compétitivité passe nécessairement par un appui au
développement de leurs capacités. En effet, l'ouverture des
marchés et le démantèlement des frontières
économiques qui se profile avec la mise en application des Accords de
Partenariat Economique avec l'Union Européenne nécessite de la
part des PME camerounaises une structuration nouvelle afin de s'intégrer
dans ce nouvel environnement et d'être compétitives au niveau
international.
La vulnérabilité des petites entreprises
nécessite le développement des mesures de mise à niveau
des activités des PME et de formation des promoteurs. Les mesures de
soutien en direction des PME visent en effet un appui multiforme pour
promouvoir une dynamique de norme et qualité au sein des PME, vulgariser
et mettre à la disposition des PME l'information à
caractère industriel, commercial, économique, professionnel et
technologique relative aux secteurs d'activité identifiés. Dans
ce sens, le développement du potentiel des PME camerounaises leur permet
de mettre en oeuvre des sous-traitances en faveur des grandes entreprises, et
diversifier leurs domaines d'activité stratégique. La
sous-traitance apparait en effet comme un moyen de compétitivité
et de développement des activités des PME dans un marché
dominé par les grandes entreprises.139 Certaines PME
camerounaises comme CEGELEC, opérant dans le secteur de
l'électromécanique a pour principal marché les grandes
entreprises dont elle est un sous-traitant. Dans cette logique un appui
institutionnel peut porter sur le développement des partenariats avec
les grandes entreprises pour la mise en oeuvre des activités de
sous-traitance en faveur des PME évoluant dans des domaines
d'activité clairement identifiés.
Au Cameroun, les mesures de mise à niveau des PME sont
principalement développés par le MINPEESA, et s'orientent vers
les besoins d'appui au financement, à l'amélioration de la
production, le respect des normes et qualité, la formation des
ressources humaines adaptées au domaine d'activité, le
renforcement des capacités managériales des dirigeants, et
surtout le développement des infrastructures favorisant l'accès
des PME aux marchés, de même que faciliter la participation des
PME camerounaises à des fora nationaux et internationaux afin qu'elle
développent des possibilités d'internationaliser leurs
activités.
139 Jean NGANDJEU, L'Afrique contre son indépendance
économique, diagnostic de la crise actuelle, L'harmattan, Paris
1988, p.217
2.3- Le développement des
infrastructures.
Le manque d'infrastructures est l'un des principaux facteurs
néfastes à la compétitivité de l'économie
camerounaise.140 La compétitivité des PME passe
fortement par la disponibilité des infrastructures en qualité et
en quantité pour favoriser le développement des activités
des PME et faciliter leur accès aux différents marchés. En
effet, un appui important à la compétitivité des PME
camerounaises consiste pour les pouvoirs publics à développer des
infrastructures industrielles. La conquête des marchés
extérieurs est une condition essentielle pour l'industrialisation des
entreprises et de l'économie camerounaise.141
Au Cameroun, il apparait cependant que le manque
d'infrastructures limite fortement le développement des entreprises. La
stratégie de diversification de la croissance repose sur le
développement du capital humain, accompagné d'une
amélioration comparable du volume et de la qualité du capital
physique, particulièrement les infrastructures de base qui constituent
le socle essentiel sur lequel se bâtit la compétitivité
d'une économie.142 Ainsi, le développement des
infrastructures qui est le fait des pouvoirs publics contribue à
l'accroissement et à l'optimisation des activités des petites
entreprises camerounaises. En effet, l'absence d'infrastructures à
caractère économique comme les infrastructures de transport
(routes, ponts, chemin de fer, aéroports, ports) ou les infrastructures
de production (énergie, réseaux d'adduction d'eau,
télécommunication) agissent dans la performance des PME, et
facilitent leur accès à de nouveaux marchés. De
même, le manque d'infrastructures reliant les marchés de la sous
région CEMAC limite le développement international de ces
entreprises. Les mesures d'appui visent également la mise à la
disposition des PME camerounaises d'une information compétitive afin
d'améliorer leur connaissances des marchés, ainsi que les moyens
de leurs compétitivité.
B- L'INFORMATION EN FAVEUR DES PME.
La mise en place des mesures d'appui au renforcement de la
compétitivité des PME camerounaises passe fortement par la mise
en place d'une information compétitive en faveur des petites
entreprises. L'information constitue un véritable outil de la
performance des entreprises.143 Dans le contexte actuel de
concurrence généralisée, les PME doivent optimiser
140 Comité de compétitivité/GTZ, Etude
diagnostique de la compétitivité de l'économie
camerounaise, op cit, p. 59
141 David FONGANG, Les PME dans l'industrialisation de
l'Afrique, réflexion sur un modèle d'intégration
économique, op cit, p. 9
142 Document de stratégie de développement des
Petites et Moyennes Entreprises, de l'économie sociale et de
l'artisanat, MINPMEESA, aout 2009, p.60
143 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 10
la connaissance de leurs différents marchés pour
favoriser leur implantation durable. En effet, l'information sur
l'environnement est nécessaire pour concevoir, bâtir, coordonner
et piloter le plan d'ensemble des actions commerciales pour faire face à
la concurrence.144 Dans le cadre de la recherche et de la diffusion
de l'information compétitive au Cameroun, ainsi que son utilisation
efficiente par les PME montre l'importance de l'information dans
l'environnement concurrentiel, ainsi que les sources d'information disponibles
pour les PME.
1- La portée de l'information pour les PME
camerounaises.
La maitrise de l'information aide les entreprises à
développer les marchés. Dans les pays en développement,
les PME souffrent d'un manque d'information sur les solutions disponibles et
les signaux du marché, tant locaux qu'extérieurs.145
La maitrise de l'information pour les PME permet à ce type d'entreprise
d'identifier les secteurs porteurs à fort potentiel de croissance, la
maitrise de l`environnement, ainsi que l'intégration des nouvelles
technologies de l'information et de la communication dans la
compétitivité des PME camerounaises.
1.1. L'identification des marchés à fort
potentiel de croissance.
Une bonne information est le début de la
compétitivité d'une entreprise, en permettant à celle-ci
d'identifier les secteurs d'activités porteurs et des marchés
à fort potentiel de croissance. Dans ce sens, les pouvoirs publics
doivent favoriser la circulation de l'information sur la réglementation
et les programmes publics d'appui aux PME, ainsi que les prix pratiqués
sur les marchés, les bonnes pratiques commerciales et les
possibilités pour les PME de s'entraider et de s'instruire mutuellement.
En effet, plus la circulation de l'information est rationnelle, plus les
marchés sont efficients, équitables et
rentables.146
Au Cameroun, plusieurs promoteurs de PME s'investissent dans
des domaines d'activités très concurrentiels où la
conquête et la conservation des parts de marchés s'avèrent
être difficiles. C'est le cas de la plupart des PME qui évoluent
dans le marché de l'agroalimentaire, notamment la production du
café soluble et du thé, à cause de la forte concurrence
des multinationales présentes sur le marché camerounais, à
l'instar de NESCAFE ou LIPTON. Ce qui nécessite une bonne connaissance
de l'environnement dans lequel souhaite se développer une PME, du fait
de la fragilité de leurs activités.
144 Pascal PY, Concevoir et piloter un plan d'actions
commerciales, les Editions d'Organisation, Paris 2006, p.29
145 P.K. FOKAM, L'entrepreneur africain face au défi
d'exister, L'harmattan, Paris 1993, p. 41
146 Hervé GHANNAD, La Stratégie
d'Entreprise, Edition de VECCHI, Paris 2004, p. 127
1.2. Une bonne connaissance de l'environnement.
La disponibilité de l'information en faveur des PME
améliore la connaissance par les PME de l'environnement dans lequel
elles évoluent. Ainsi, le développement d'une information
compétitive en faveur des PME permet à ces entreprises de
connaître les moyens et les programmes de financement disponibles dans
leur environnement. La connaissance de l'environnement permet aux entreprises
d'identifier les segments de marché porteurs pour leurs métiers,
et d'y concentrer tous ses efforts pour s'implanter durablement dans un
marché visé.147 Il s'agit pour les PME de s'adapter
aux modifications permanentes de leur environnement. En effet, l'entrée
en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique doit dès lors
être prise en compte par les PME camerounaises pour s'adapter à la
recrudescence de la concurrence internationale. Dans le même ordre
d'idée, les pouvoirs publics doivent mettre en place une
stratégie de communication et d'information au profit des dirigeants des
PME pour faciliter leur compréhension des accords et développer
leurs aptitudes à y faire face en s'appropriant les outils de
compétitivité à l'exemple des nouvelles technologies de
l'information et de la communication.
1.3. L'intégration des NTIC dans la
compétitivité des PME.
Les nouvelles technologies de l'information et la
communication dans la perspective de la mondialisation ont donnés
naissance à une économie nouvelle, celle de l'information. Cette
modification supplémentaire de l'environnement des entreprises
emmène de nouvelles perspectives dans le développement des PME.
En effet, dans le contexte actuel de forte concurrence, les NTIC apparaissent
comme des instruments de compétitivité certains dont la maitrise
et l'utilisation ouvrent de nouvelles opportunités de
développement. Cependant plusieurs PME n'intègrent pas cet aspect
dans leurs activités, notamment du fait de la défaillance de
formation du personnel, et du manque d'intérêt pour les NTIC que
porte la plupart des dirigeants des PME camerounaises. Pourtant les NTIC sont
devenues les moyens fondamentaux pour réduire les distances
géographiques entre les entreprises et leurs marchés
internationaux.148
Dans le contexte actuel d'ouverture des marchés et de
forte concurrence, les PME camerounaises de tous les secteurs
d'activités doivent intégrer les NTIC pour appuyer
l'amélioration de leur compétitivité interne et
internationale. Les NTIC sont également importantes dans le
développement du commerce international à travers le commerce
147 C. HOARAU et R. TELLER, Création de la valeur et
management de l'entreprise, Vuibert, Paris 2001, p. 37
148 G. DUPUY, Internet, géographie d'un
réseau, Editions Ellipses, Paris 2003, p. 21
électronique.149 Pour les PME camerounaises,
les principaux impératifs de compétitivité sont de rendre
la production plus efficace, d'augmenter la quantité des produits
offerts tout en améliorant leur qualité et en baissant leurs
prix.150 Cette compétitivité est préalable
nécessaire dans un environnement concurrentiel où l'utilisation
des NTIC apparaît comme un véritable avantage comparatif. Dans un
rapport pour le renforcement de la compétitivité des PME
africaines, la Commission Economique pour l'Afrique présente le
rôle des NTIC comme étant :
- Un puissant outil de communication interne dans l'entreprise et
externe avec l'environnement de l'entreprise ;
- Un outil d'information sur les marchés et la
concurrence, ainsi que la gestion des données ;
- Un outil de productivité qui permet par la
sous-traitance entre autres, d'abaisser les coûts de personnels de
l'entreprise tout en élevant la qualité des produits ;
- Un outil souple de vente rapide, sans intermédiaire par
le biais du commerce électronique.151
Au Cameroun, de nombreuses PME ne disposent pas d'accès
à l'internet, de site web qui apparaît de nos jours comme un
véritable instrument de crédibilité, de fiabilité
et de communication des entreprises à travers le monde. De même
les NTIC permettent aux PME de bénéficier des expériences
des grandes entreprises par le biais d'internet qui est un outil du
benchmarking.152 En effet le benchmarking est une véritable
stratégie pour distancer ses concurrents dans un marché
très compétitif.153 Il convient donc pour les PME de
chercher les bonnes informations favorisant leur développement sur les
marchés visés.
2- Les sources d'information dont disposent les PME.
Dans un environnement concurrentiel, les entreprises doivent
maitriser leur environnement afin de s'implanter durablement sur leurs
marchés respectifs. De même audelà de l'analyse de
l'environnement marketing, les dirigeants des PME doivent connaître
149 Michel BATTIAU, Le commerce international, op cit,
p.46
150 David FONGANG, La PME africaine face à la
mondialisation, op cit, p. 127
151 Rapport sur le renforcement de la compétitivité
des PME africaines, CEA 2004
152 G. DUPUY, Internet, géographie d'un réseau,
op cit, p.67
153 Le benchmarking opérationnel permet de comparer les
atouts opérationnels de deux entreprises d'un même rang, à
travers le mix (produit, prix, communication, distribution) et à travers
la politique des ressources humaines (formation, rémunération et
gestion prévisionnelle des emplois). Tandis que le benchmarking
stratégique quant à lui permet de faire un comparatif
stratégique avec son principal concurrent en décodant le
positionnement, l'ensemble des actifs stratégiques, les manoeuvres
utilisées et les savoirs tangibles et intangibles.
leurs marchés spécifiques, et ont besoin
d'informations afin de planifier les activités à venir. Les
informations dont ont besoin les PME portent sur la connaissance des
consommateurs, des concurrents et des fournisseurs qui permettent de prendre
des décisions rationnelles à court et long termes.154
Les sources d'information compétitives dont disposent les PME peuvent
être primaires ou secondaires leur permettant de recueillir des
informations nécessaires pour le développement de leurs
activités.155
2.1. Les sources d'information secondaires.
Les informations secondaires désignent les informations
qui ont déjà été collectées une
première fois à d'autres fins et que l'on va réutiliser,
elles peuvent se trouver à l'intérieur de l'entreprise ou
à l'extérieur, dans les associations professionnelles ou les
publications officielles.156 La prise en compte de ces informations
par une entreprise, permet à cette dernière de faire une
économie de temps et d'argent, les informations secondaires sont alors
plus adaptées aux PME du fait de la modicité de leurs moyens
financiers.
Au Cameroun, l'accès aux sources d'informations
secondaires est difficile. En effet, ces informations doivent être
recueillies auprès des associations de PME comme la FENAP, le CCEY, la
PARONALE ou le GPMCAM dont le fonctionnement n'est pas encore efficient, et
dont les données sont indisponibles. De même, les chambres
consulaires comme la Chambre de commerce, de l'industrie des mines et de
l'artisanat, ou la chambre d'agriculture ne disposent pas d'informations
pertinentes et valides capables d'orienter les PME dans leur quête d'une
information compétitive. Les structures comme le comité de
compétitivité ou le GICAM proposent des études pas
toujours adaptées aux besoins d'information des PME, qui doivent alors
recueillir certaines informations sur le marché.
2.2. Les sources d'informations primaires.
Les informations primaires sont directement collectées
auprès des consommateurs, des intermédiaires, des
représentants, des concurrents ou toute autre source appropriée,
elles sont nécessaires pour compléter les informations
secondaires ou lorsque ces dernières ne sont pas
satisfaisantes.157 Les PME peuvent disposer de plusieurs sources
d'informations primaires
154 Pierre K. FOKAM, L'entrepreneur africain face au
défi d'exister, L'harmattan, Paris 1993, p. 58
155 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 116
156 Ibidem.
157 Idem.
telles que : l'observation, l'enquête par
méthodologie qualitative, l'enquête à grande
échelle, les données comportementales et
l'expérimentation.158
Au Cameroun, de nombreuses PME n'effectuent pas
d'études de marché avant le démarrage de leurs
activités. En effet, les études de marchés portent
principalement sur le recueil des informations primaires. Cependant les
méthodes d'étude de marché portant sur les enquêtes
sont couteuses et ne sont pas à la portée des PME du fait de
leurs moyens limités. Ainsi pour recueillir des informations primaires,
les PME peuvent utiliser l'observation dont le coût est relativement
faible et avoir des informations sur leurs marchés afin de mettre en
oeuvre des stratégies de compétitivité dont elles
disposent.
SECTION II : LES STRATEGIES DE COMPETITIVITE DES
PME.
Dans un environnement concurrentiel, lorsque les conditions
d'encadrement et d'information en faveur des PME sont réunies, ces
dernières peuvent développer des stratégies qui leur sont
propres pour améliorer leur compétitivité. En effet, les
PME camerounaises disposent de plusieurs outils pour améliorer leur
production et se développer durablement sur leurs marchés tout en
faisant face à la concurrence des produits étrangers très
compétitifs. Les moyens de compétitivité dont disposent
les PME et qu'elles doivent développer passent par la planification de
leurs activités, l'innovation, la diversification, la
spécialisation et l'adaptation. Les PME camerounaises doivent aussi
développer un marketing opérationnel afin de mieux rentabiliser
les stratégies de compétitivité dans un environnement
concurrentiel.
A- LES MOYENS DE COMPETITIVITE DES PME.
Les PME disposent de plusieurs outils pour améliorer leur
compétitivité et gagner des parts de marchés et faire face
à la forte concurrence actuelle.
1- La planification des activités.
L'un des principaux objectifs d'une entreprise est sa
pérennité sur le marché. Pour se développer une
entreprise doit posséder deux fonctions, celle qui organise le
métier de l'entreprise, et celle qui permet une réelle
flexibilité afin de pouvoir s'adapter au mieux aux différents
changements nécessaires.159 En effet, pour favoriser sa
croissance les PME camerounaises doivent planifier leurs activités afin
d'optimiser les atouts stratégiques et opérationnels
présents au sein de l'entreprise. La planification peut se
définir comme étant un
158 Idem.
159 Hervé GHANNAD, La Stratégie
d'Entreprise, op cit, p. 58
processus de sélection continuelle des actions propres
à affronter les changements du milieu environnant d'une manière
avantageuse pour l'entreprise.160 Elle permet de fournir le support
structurel nécessaire à la réalisation des objectifs ou
à la mise en oeuvre des plans. La planification a donc pour vocation de
définir les taches et de les articuler entre elle afin d'atteindre un
objectif.161 Il apparaît nettement que la
compétitivité des PME passe forcement sur une planification
stratégique de leurs activités.
Au Cameroun, de nombreuses PME n'intègrent pas cette
vision stratégique de la planification dans leur recherche de
compétitivité. Plusieurs d'entre elles n'étalent pas leurs
activités et leurs objectifs sur une certaine période afin de
prendre en compte les mutations survenues dans l'environnement, et maitriser
les écarts entre les réalisations et les objectifs. Plusieurs PME
camerounaises notamment celles opérant dans la production et la
commercialisation interviennent dans le marché sans planifier leurs
activités. La planification stratégique est en effet, un outil
important dans la compétitivité des PME car elle permet de
maitriser les couts de production et de concentrer les efforts de l'entreprise
dans l'atteinte des objectifs par l'amélioration de l'organisation
interne des PME. La maitrise des coûts issue de la planification favorise
la compétitivité par les prix qui deviennent concurrentiels du
fait de la diminution des couts de production, de même que la
planification développe la capacité d'innovation des PME.
2- L'innovation.
Dans un contexte de forte concurrence, les PME camerounaises
doivent développer de nouveaux produits pour davantage gagner des parts
de marché. Elles ont en effet l'avantage de se trouver à
proximité de leurs marchés, pouvant même à travers
l'observation mieux appréhender les besoins de leurs consommateurs.
L'innovation apparaît comme une arme importante de l'attaque
concurrentielle permettant à une entreprise de prendre une avance
technologique ou commerciale sur ses concurrents.162 En effet,
« la nouveauté fait vendre »163 et de nombreuses PME doivent
intégrer cet aspect pour se pérenniser, notamment celle
opérant dans le domaine industriel, agroalimentaire, ou dans les
services.
Le développement de l'innovation n'est pas perceptible
au sein de la plupart des PME camerounaises. En effet, la mise en oeuvre des
nouveaux produits nécessite des moyens importants, ainsi qu'une forte
implication de l'ensemble des atouts de l'entreprise dans le
160 Michael I. KAMI, Fécondité de la
planification d'entreprise, Tendance actuelle, Paris 1976, p. 161
161 René A. THIETARD, Le management, Que sais-je
? PUF, 4e édition, Paris 1982, p.123
162 Pascal PY, Conquérir de nouveaux clients,
2e édition, Les Editions d'Organisation, Paris 2005, p. 67
163 Hervé GHANNAD, La Stratégie
d'Entreprise, op cit, p. 106
processus de recherche et développement. De plus
l'absence des services des recherche et développement au sein des PME ne
facilite pas la mise en oeuvre des innovations. Pour combler ce déficit
en recherche et développement des PME camerounaises, qu'a
été mise en oeuvre la convention de partenariat entre le
MINPMEESA et le Ministère de la Recherche Scientifique et de
l'Innovation (MINRESI) afin de créer un cadre formel de collaboration
entre le MINPMEESA et le MINRESI en vue de promouvoir la création et le
développement des produits des PME sur la base des résultats de
la recherche obtenus par le MINRESI. Ainsi, de nombreuses PME camerounaises
offrent des produits et service issus de leurs métiers et ne
s'écartent pas de leurs domaines d'activité stratégique.
Cette initiative peut faciliter la saturation du marché qui
nécessite des innovations. Il faut cependant noter que l'innovation ne
concerne pas seulement le développement des nouveaux produits, mais peut
porter sur le packaging, les modes de distribution, le marketing et la
communication, le management. Il convient pour les PME de choisir parmi ces
moyens ceux les plus adaptés à ses moyens pour pouvoir
différencier son offre avec celle des concurrents.
3- La diversification.
La diversification des activités ou des produits d'une
entreprise consiste à intégrer de nouveaux métiers dans le
domaine d'activité stratégique de l'entreprise afin de trouver de
nouvelles opportunités de croissance.164 Les PME africaines
dans l'ensemble diversifient peu leurs produits du fait de leur faiblesse
technologique et de leurs modestes moyens de financement,165 et
doivent disposer des forces adéquates pour leur développement
dans ces nouveaux secteurs. La diversification des activités des PME
permet à ces dernières de trouver de nouveaux marchés et
de s'écarter d'un secteur d'activité concurrencé par une
multinationale. Au Cameroun, les PME opérant dans la transformation des
jus naturels comme ORIENT FRUIT peuvent se diversifier en intégrant la
production des confitures. De même, les PME qui fabriquent du savon de
ménage peuvent intégrer la fabrication des savons de toilette ou
des détergents. En effet, les PME possèdent trois grandes
approches de diversification selon leurs secteur activités et leurs
moyens à savoir166 :
> La diversification concentrique : elle
consiste à introduire de nouvelles activités permettant des
synergies en termes de technologie ou de marketing, même si elle
s'adresse à de nouveaux segments de marchés.
164 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 58
165 David FONGANG, op cit. p. 105
166 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, 408
> La diversification horizontale : il
s'agit d'introduire de nouvelles activités susceptibles de satisfaire la
même clientèle, même si elles n'ont pas de rapport avec le
métier actuel au plan de la technologie.
> La diversification par conglomérat :
elle consiste quant à elle à introduire de nouvelles
activités destinées à de nouvelles couches de
clientèle, ces activités n'ayant que peu de rapport avec la
technologie, la gamme ou la clientèle existante.
Dans le contexte actuel de forte concurrence, les PME
camerounaises de tous les secteurs doivent intégrer cette politique de
diversification pour espérer maintenir ou accroitre leur chiffre
d'affaire. Il s'agit pour elles d'intégrer le mode de diversification le
plus adapté à la spécification de l'entreprise, car la
diversification permet aux PME d'être présentes sur plusieurs
marchés et de diversifier ainsi les risques liés aux mutations de
l'environnement.167
4- La différenciation et la
spécialisation.
Les entreprises disposent de plusieurs stratégies de
compétitivité pour se développer dans un environnement
concurrentiel, à savoir la domination par les couts, la
différenciation et la concentration.168 La
différentiation permet à une entreprise de développer des
produits distincts et plus performants que ceux de ses concurrents sur des
critères valorisés par une grande partie du marché. Les
critères de différentiation portent ainsi sur des
compétences dans le domaine de la recherche et développement, du
design, du contrôle de qualité et du marketing.169 La
différenciation doit permettre aux PME camerounaises de proposer des
produits adaptés aux attentes de leurs clients, par une
spécialisation des biens et services offerts sur leurs marchés.
En effet, la spécialisation permet aux petites entreprises de concentrer
leurs efforts financiers et les compétences managériales et
technologiques pour offrir un produit adapté aux attentes des
consommateurs. Il s'agit de la prise en compte par les entreprises des attentes
des consommateurs et d'adapter la production des biens et services à ces
exigences.
Au Cameroun, de nombreuses PME de différents secteurs
d'activité n'intègrent pas ces différentes
stratégies de compétitivité pour se démarquer dans
leurs marchés et faire face à la forte concurrence
étrangère. Plusieurs PME se confinent en effet dans la production
des mêmes produits depuis leur création sans tenir compte de
l'évolution de l'environnement et
167 Pierre BAUMARD, Analyse stratégique, Dunod,
Paris 2000, P. 142
168 Michael PORTER, Choix stratégiques et concurrence,
Economica, Paris 1982, p.86
169 Ibidem.
des modes de consommation des populations. La
différenciation ne porte pas seulement sur de nouveaux produits mais
peut également intégrer le conditionnement des produits des PME,
qui fait largement défaut aux PME camerounaises du secteur
agroalimentaire par exemple. En effet, le conditionnement des produits affecte
fortement leur design, qui constitue pourtant le premier et le plus efficace
moyen de communication face aux clients. Les PME camerounaises doivent alors
dans un environnement très concurrentiel adapter un marketing
opérationnel pour développer leurs activités et gagner des
parts de marché.
B- LE MARKETING MIX DES PME DANS UN CONTEXTE DE
CONCURRENCE.
Le développement des ventes ainsi que des parts de
marchés d'une entreprise passe part le développement des efforts
marketing certains dans un environnement concurrentiel. Le marketing, la
gestion, le management opérationnel des hommes et la conduite
opérationnelle de l'outil de production constituent les atouts
opérationnels majeurs dont dispose une entreprise pour se
développer sur un marché.170 Dans une situation de
forte concurrence, les PME camerounaises doivent mettre en place un marketing
mix afin d'optimiser leurs actions commerciales. Le marketing mix ou marketing
opérationnel correspond à l'ensemble des outils dont l'entreprise
dispose pour atteindre ses objectifs auprès du marché
visé.171 Dans le contexte actuel des marchés
camerounais caractérisés par une intensification de la
concurrence due à l'ouverture des marchés, les PME doivent
optimiser leur marketing mix pour améliorer leur
compétitivité et leur productivité. Le marketing
opérationnel passe alors par une politique de produit, de prix, de
communication et de distribution pour favoriser leur croissance à long
terme.
1- La politique de produit.
Les produits d'une entreprise désignent tout ce qui
peut être offert sur un marché pour satisfaire un
besoin,172 il s'agit des biens et services destinés à
être vendus sur un marché. Toute entreprise existe grâce
à ses produits, qui doivent être acceptés par leur
clientèle afin de favoriser la pérennité de l'entreprise.
La politique de produit des PME doit permettre à ce type d'entreprise de
développer une offre adaptée aux besoins des différents
segments de marché visés. Les PME camerounaises de tous les
secteurs doivent développer des stratégies de
170 Hervé GHANNAD, op cit, p. 67
171 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 23
172 Ibid., p. 430
spécialisation et de diversification de leurs offres en
profitant des performances des technologies nouvelles favorisant des
innovations et améliorant la productivité des PME.
La concurrence actuelle ne se situe pas au niveau de ce que
les entreprises fabriquent dans leurs usines, mais au niveau de ce qu'elles
ajoutent à leur produit de base en matière de conditionnement, de
service, de publicité, d'assistance aux clients, de crédit, de
facilités de livraison et de stockage, ainsi que tout autre avantage
valorisé par le marché.173 Dans ce sens, la politique
de produit des PME camerounaises doit s'appuyer au-delà de l'innovation
nécessitant des ressources supplémentaires, sur des aspects
matériels dont disposent de nombreuses PME. La différenciation
par le produit porte sur sa fiabilité, sa livraison, sa performance, sa
conformité aux normes, ainsi que de son design. En effet, de nombreuses
PME camerounaises n'accordent pas une attention particulière sur le
design et le conditionnement de leurs produits, qui sont des
éléments primordiaux dans la compétitivité et
l'attrait du produit, notamment dans le secteur de
l'agroalimentaire.174
2- La politique de prix.
La fixation des prix des produits dans les PME prend en compte
plusieurs aspects parmi lesquels la concurrence et les coûts de
production. Dans les PME la fixation des prix relève souvent de la
direction générale, alors que dans les grandes entreprises, elle
est exercée par les directeurs de division et les chefs de produit
même si la direction générale fixe les grandes
orientations.175 Toute entreprise tire son profit à partir
des prix pratiqués sur ses produits. La tarification découle des
objectifs de l'entreprise, de la demande de marché, de la qualité
et des coûts de production du produit.176 La plupart des PME
camerounaises souffrent d'une importance concurrence locale ou internationale.
Quel que soit leur secteur d'activité, les PME doivent prendre en compte
les étapes suivantes dans la détermination des prix dans
173 Theodore LEVITT, L'esprit marketing, Edition
d'Organisation, Paris 1972, p. 12
174 Le design rassemble l'ensemble des éléments
qui affectent l'apparence et le fonctionnement du produit pour son utilisateur.
Le design regroupe le conditionnement qui est l'ensemble des activités
liées à la conception et à la fabrication de l'emballage
du produit, ainsi que l'étiquette qui contient les informations
décrivant le produits ; (Peter BENNETT, Dictionary of marketing
terms, American Marketing Association, Chicago 1995). Le design est un
important outil de communication pour le produit car il attire le client et lui
donne les premières informations sur le produit, d'où son
importance dans le secteur agroalimentaire. La PME camerounaise SOTICAM qui
opère dans l'industrie du lait et des jus de fruits est devenue la
principale concurrente des grandes entreprises du secteur à l'aide d'un
conditionnement innovant, ergonomique et attirant avec ses produits DOLAIT ou
EXTRA FRESCO..... .
175 Pierre DESMET et Monique ZOLLINGER, Le prix : de
l'analyse conceptuelle aux méthodes de fixation, économica,
Paris 1997, p. 47
176 Laurent MARUANI, Approche stratégique de la
détermination d'un prix, Revue française de gestion,
février 1989, p. 9
leur environnement : déterminer l'objectif, évaluer
la demande, estimer les coûts, analyser la concurrence, choisir une
méthode de fixation et enfin fixer le prix.177
Les objectifs des entreprises dans leur fixation de prix
peuvent être la survie, la maximisation du profit, la maximisation de la
part de marché et l'écrémage.178 Dans le
contexte actuel de forte concurrence, l'objectif de la plupart des PME
camerounaises reste la survie. Compte tenu de la faible demande de
marché et du pouvoir d'achat des populations, les PME africaines doivent
pratiquer des prix couvrant leurs coûts de production et y
intégrer une marge bénéficiaire.179 En effet,
la plupart des consommateurs sont très sensibles au prix des produits
qu'ils consomment, les PME ne peuvent pas supporter une concurrence par les
prix en alignant leur tarification à celle des grandes entreprises et
firmes multinationales opérant au sein d'un même domaine
d'activité. La différenciation par les prix apparaît alors
comme une stratégie de compétitivité certaine pour les
PME.
3- La politique de distribution.
La distribution est l'un des principaux freins à la
compétitivité des PME camerounaises. De nombreuses PME couvrent
un marché localement limité dans une région du fait des
difficultés liées à l'approvisionnement du marché
national. La compétitivité d'une entreprise dépend
fortement de son chiffre d'affaire. Ainsi pour accroitre leur chiffre
d'affaire, les PME camerounaises doivent développer des
stratégies de distribution leur permettant de couvrir une plus large
partie du marché et rendre leurs produits disponible à
proximité des ménages. L'approvisionnement du marché
nécessite des efforts de distribution certains dont ne disposent pas
toujours les PME camerounaises. En effet, la modicité des moyens
financiers des PME ne permet pas à ce type d'entreprises de disposer des
moyens de transports adéquats à la distribution des produits sur
des marchés plus ou moins éloignés.
Le problème de la distribution doit donc être
fortement pris en compte par les PME, car c'est un élément
essentiel dans la quête des nouveaux marchés, l'accroissement du
chiffre d'affaire et donc de la compétitivité des PME. Il
convient donc pour les dirigeants des PME opérant dans des secteurs
d'activité nécessitant une forte distribution, de
développer des partenariats leurs permettant d'approvisionner de
façon optimale les marchés cibles. Il s'agit de créer des
canaux de distribution, des centres d'approvisionnement permettant de
communiquer l'offre aux consommateurs.
177 Hermann SIMON et al., La stratégie prix,
2e édition, Dunod, Paris 2000, p.19
178 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 498
179 David FONGANG, La PME africaine face à la
mondialisation, op cit, p. 105
4- La politique de communication.
La communication est aujourd'hui un élément
essentiel du succès de l'entreprise et de la recherche permanente de
l'efficacité.180 Au Cameroun, de nombreuses PME ne se font
pas connaître par une communication de masse, afin d'accroitre leur
notoriété, leur fiabilité et leur chiffre d'affaire. Dans
le contexte actuel de forte concurrence, une entreprise qui ne communique pas
est vouée à l'échec.181 De plus, de nombreuses
PME camerounaises de plusieurs secteurs d'activité ne disposent pas de
service marketing responsable de la communication commerciale de l'entreprise.
En effet, les moyens financiers de nombreuses PME ne les permettent pas
d'allouer des budgets marketing et communication nécessaires pour
communiquer l'offre au client de façon continue et optimale. Dans ce
sens il convient pour les responsables des PME d'intégrer les budgets de
communication dans leur business plan de création d'entreprise afin de
disposer à priori des disponibilités pour la publicité.
Dans le contexte actuel marqué par une ouverture
croissante des marchés, favorisant l'intensification de la concurrence
internationale, la performance est au centre de la survie des entreprises,
notamment des PME. En effet, les facteurs de compétitivité des
PME camerounaises passent par l'information en faveur de ce type d'entreprise,
et leur encadrement favorisant la mise en place des différentes
stratégies de compétitivité dont disposent les PME. De
même, le développement d'un marketing mix optimal permet aux PME
d'élargir leur champ opérationnel et d'être
compétitive sur le marché national, préalable à
l'internationalisation des activités des PME camerounaises.
180 L. DEMONT et alii, Communication des entreprises,
Vuef, Paris 2001, p. 12
181 Marie Hélène WESTPHALEN, Communicator,
op cit, p. 49
CHAPITRE IV : L'INTERNATIONALISATION DES PME
CAMEROUNAISES.
La réflexion sur le développement international
des PME revêt un caractère de plus en plus crucial,
particulièrement en ce qui concerne les pays en développement. En
effet, la mondialisation et l'ouverture des frontières
économiques, corollaire aux accords de l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) et ceux du libre échange, particulièrement avec
l'entrée en vigueur des Accords de Partenariat Economiques (APE) entre
les pays ACP et l'Union Européenne. De même, l'avènement de
la nouvelle économie induite par la percée et l'impact des
technologies de l'information et de la communication sur les échanges
commerciaux, abaisse les frontières géographiques et intensifie
la concurrence internationale.182 Dans cet environnement en
perpétuel mutation, la survie des petites entreprises passe par leurs
efforts de compétitivité et la recherche de nouveaux
marchés hors des frontières nationales. Dans cette logique, les
PME camerounaises de tous les secteurs doivent rechercher de nouveaux
débouchés notamment dans la sous région Afrique Centrale.
Il s'agit d'une alternative de croissance pour les PME opérant dans les
secteurs d'activité très concurrentiel, et de nouvelles
opportunités de développement pour les PME camerounaises
exploitant un créneau ou une niche, ou opérant dans un domaine
où la concurrence est relativement limitée compte tenue de
l'économie de marché. Les raisons du développement
international des PME camerounaises sont alors nombreuses et les facteurs
d'internationalisation incitent à l'intégration de la quête
des marchés extérieurs dans les politiques stratégiques
des PME camerounaises.
SECTION I : L'ANALYSE DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL
DES
PME CAMEROUNAISES.
La concurrence s'est considérablement
intensifiée ces dernières années dans tous les
marchés du fait de la diminution des droits douane, du
développement des infrastructures et de la signature de plusieurs
accords commerciaux mondiaux ou régionaux.183 Le
marché camerounais n'échappe à cette mutation, et les
raisons du développement international des PME camerounaises se trouvent
dans les caractéristiques même de son marché, et des
opportunités offertes par la sous région Afrique Centrale.
182 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de
l'entreprise, Economica, Paris 1994, p. 17
183 Michel BATTIAU, Le commerce international, op cit,
p.10
A- LES CARACTERISTIQUES DU MARCHE CAMEROUNAIS.
L'analyse d'un marché suppose la prise en compte des
éléments constituant l'environnement dans lequel opère une
entreprise. Il s'agit notamment du potentiel du marché en termes de
consommateurs et le pouvoir d'achat des clients. Les caractéristiques
observées dans les marchés camerounais amènent les PME
à rechercher des débouchés hors des frontières
nationales. En effet, la faiblesse du pouvoir d'achat des populations de
l'Afrique subsaharienne rend les marchés nationaux fragiles pour les
PME.184 Le marché camerounais n'échappe pas à
cette logique car la faiblesse du marché intérieur, la forte
concurrence, les opportunités environnementales et la recherche de
nouveaux débouchés doivent pousser les PME camerounaises à
l'internationalisation.
1- La faiblesse du marché
intérieur.
Le marché intérieur camerounais est
principalement marqué par un faible pouvoir d'achat de la population
dans les villes et dans les campagnes.185 En effet, malgré la
population qui caractérise le marché intérieur d'un pays,
un marché national est porteur lorsque le revenu par habitant permet de
soutenir la demande.186 Ainsi, de nombreuses PME qui interviennent
dans des marchés localement limité à une région
n'aperçoivent pas des réelles opportunités de
développement dans le marché national. Traditionnellement, les
PME doivent commencer par asseoir leur position sur le marché local,
avant d'envisager un développement international.187
Cependant, la faiblesse du marché intérieur camerounais peut
être considérée comme une source de motivation poussant les
PME dont le développement est figé, à rechercher de
nouveaux débouchés à l'étranger, et trouver ainsi
une alternative à la forte concurrence.
2- La forte concurrence.
L'ouverture actuelle des marchés ainsi que
l'entrée en vigueur prochaine des Accords de Partenariat Economique
entre les pays de l'Union Européenne et les pays ACP intensifiera
davantage la concurrence sur les marchés africains en
général, et camerounais en particulier. Dans cet environnement en
pleine mutation, les PME camerounaises doivent développer des
stratégies pour leur survie et pour rechercher de nouveaux
marchés. En effet, la concurrence
184 David FONGANG, op cit, p. 109
185 Comité de compétitivité/GTZ, Etude
diagnostique de la compétitivité de l'économie
camerounaise, op cit, p. 17
186 O. E. WILLIAMSON, Market and hierarchies : Analysis and
Antitrust implications, Free Press, London 1975, p. 23
187 Franck PATIN, L'internationalisation : un défi
pour les compétences de l'équipe dirigeante d'une PME, Revue
française de Gestion, Volume 31, numéro 1, Paris 2006, p. 34
actuelle sur les marchés camerounais provient de la
production des PME locales, des importateurs et surtout des firmes
multinationale. Cependant, de nombreuses PME ne perçoivent pas
l'influence de la concurrence dans leurs domaines d'activités.
L'exposition à la concurrence est ainsi différente selon les
secteurs d'activité dans lesquels opèrent les PME. Les PME
opérant dans les domaines de l'agroalimentaire, de la finance, de
l'industrie du textile, des NTIC, le tourisme et l'hôtellerie
perçoivent davantage la pression concurrentielle soit des très
grandes entreprises, soit des multinationales présentes sur les
marchés camerounais. Certaines PME opérant par contre dans la
sous-traitance aux grandes entreprises, dans l'agriculture ou dans
l'élevage perçoivent moins la forte concurrence dans leurs
marchés. Dans le contexte actuel de libéralisation des
marchés, aucune entreprise n'est épargnée de la
concurrence et tout monopole est relativement fragile.188 Il est
alors nécessaire pour les PME camerounaises de profiter des
opportunités environnementales pour entreprendre leur
développement dans la sous région.
3- Les opportunités environnementales.
Le développement du commerce international entre les
pays a favorisé la mise en oeuvre des zones de libre-échange et
des marchés communs en accord avec l'article 24 du GATT.189
Généralement, ces accords régionaux se font entre pays
voisin à l'exemple de la CEMAC qui théoriquement est un
marché commun. Dans ce sens, les opportunités de
développement international des PME camerounaises sont nombreuses dans
la zone CEMAC en particulier et dans la sous-région Afrique Centrale en
général.
Le développement des échanges commerciaux entre
pays voisins est accentué par l'existence des infrastructures de
transport à l'instar des autoroutes reliant les pays et des ports. Dans
la zone CEMAC, plusieurs pays sont reliés avec le Cameroun par des
routes à l'exemple du Tchad, du Gabon, de la Guinée Equatoriale,
de la République Centrafricaine ; de même, l'existence des ports
à Libreville et Bata peut faciliter l'approvisionnement des ces
marchés avec des délais relativement courts. En effet compte tenu
de leurs ressources, traditionnellement les PME qui se lancent dans
l'internationalisation commencent d'abord par
188 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de
l'entreprise, op cit, p. 63
189 L'article 24 du GATT prévoit la conclusion
d'accords régionaux entre pays ou groupe de pays permettant d'abaisser
les barrières douanières et de développer les
échanges commerciaux. Ainsi, dans la zone de libre échange, des
pays décident de supprimer progressivement toutes les barrières
douanières qui existent entre eux mais chacun demeure libre de passer
des accords particuliers avec les Etats qui ne sont pas partie prenante
à cet accord ; et dans les marchés communs, les pays membres
suppriment les barrières douanières entre eux et adoptent une
politique douanière unique vis-à-vis des pays tiers et font en
sorte d'harmoniser leurs règlementations de façon que les
même normes et réglementations s'appliquent à l'ensemble
des produits circulant à l'intérieur de leurs territoire commun.(
Michel BATTIAU, Le commerce international, op cit, p. 13)
les marchés voisins et par l'exportation des leurs
produits.190 Les PME camerounaises doivent alors saisir les
opportunités de développement existant dans la sous-région
Afrique Centrale.
B- LES OPPORTUNITES OFFERTES DANS LA SOUS REGION.
Généralement, les PME disposent des ressources
modestes pour envisager leur internationalisation. Cependant, la taille et les
ressources n'affectent pas la propension de l'entreprise à
s'internationaliser, mais peuvent toutefois réduire l'étendue de
cette internationalisation.191 Les petite entreprises doivent
commencer par investir les marchés étrangers
géographiquement rapprochés et ayant des similitudes
socioculturelles avec le marché national.192 La
centralité de la place du Cameroun dans la sous-région Afrique
Centrale ainsi que l'analyse du marché de cette région
présentent les opportunités certaines de développement
international des PME camerounaises dans la sous région.
1- La place du Cameroun en Afrique Centrale.
L'accélération de l'intégration dans le
cadre de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale est fortement influencée par le Cameroun qui constitue le
pôle de croissance au sein de la sous région CEMAC avec un PIB
représentant environ 46% du PIB de la sous région, et une
population représentant la même proportion.193 Dans ce
sens, le préjugé selon lequel le Cameroun est la puissance
sous-régionale apparaît comme un facteur de
crédibilité des entreprises et de fiabilité des produits
provenant du Cameroun.
Le Cameroun poursuit une stratégie d'ouverture et de
coopération au sein de la CEMAC afin d'élargir les marchés
tout en assurant la compétitivité globale de la zone par rapport
au reste du monde.194 La mise en place effective de la libre
circulation des biens dans la zone CEMAC constitue un facteur important de
développement des PME camerounaises. De plus, la position centrale
occupée par le Cameroun dans la sous-région marque une
proximité avec les marchés gabonais, tchadiens, centrafricains,
équato-guinéens, nigérians... et faciliter ainsi
l'acheminement et l'approvisionnement des ces marchés par les PME
camerounaises productrices de biens. De plus, les similitudes socioculturelles
dans ces différents pays peuvent favoriser le développement des
PME camerounaises dans ce marché porteur de la sous-région.
190 S. LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour une
relecture en termes de ressources et compétences, Revue francophone
en entrepreneuriat et PME, HEC, Fribourg, octobre 2006, p. 11
191 Idem.
192 Patrick JOFFRE, Comprendre la mondialisation de
l'entreprise, op cit, p. 72
193 Institut National de la Statistique (
www.statistics-cameroon.cm)
194 ONUDI, Rapport sur le renforcement des capacités
de production et le potentiel d'exportation des Etats membres de la CEMAC,
mars 2005.
2- L'analyse du marché de la sous région
Afrique Centrale.
Le développement international des PME camerounaises
doit commencer par les marchés des pays géographiquement
accessibles. Une entreprise ne pouvant pas effectué des études de
marchés peut évaluer la taille du marché actuel et
potentiel à travers la population existante.195 Dans ce sens,
la population de la sous région Afrique Centrale, représente un
important marché potentiel pour les PME camerounaises pour peu que la
qualité des produits soit améliorer et les normes de
qualité respectées. En effet, le marché potentiel
désigne la limite vers laquelle tend la demande lorsque l'effort
marketing du secteur s'accroit vers l'infini, dans les conditions
d'environnement données.196
L'analyse du marché de la sous-région Afrique
Centrale prend en compte la population de ces pays comme consommateurs
potentiels des produits et services des PME camerounaises. En effet, La sous
région CEMAC avec une population d'environ 38 161 000 habitants dont :
Cameroun (20 millions), le Tchad (9,83 millions), la République
Centrafricaine (3,8 millions), le Congo (3 millions), le Gabon (1 million) et
la Guinée (531000) constitue un important débouché pour
l'écoulement des produits des PME camerounaises. En intégrant les
autres pays de la sous-région géographiquement proches du
marché camerounais à savoir la population de l'Angola (11
millions), de la République Démocratique du Congo (60 millions)
et du Nigeria (128,77 millions), c'est un débouché d'environ 238
207 980 de consommateurs qu'offrent toute l'Afrique Centrale aux PME
camerounaises, pour la vente de leurs produits. La capacité et le
potentiel de développement des PME camerounaises permettent de saisir
ces opportunités environnementales et envisager une internationalisation
dans la sous-région.
3- La capacité de développement des PME
camerounaises.
La conquête des marchés étrangers
nécessite des contraintes supplémentaires pour toutes les
entreprises et les PME en particulier. En effet, les PME camerounaises ont des
grandes capacités de développement dans les marchés
étrangers compte tenu de la spécificité des produits issus
de la transformation agricole.197 La capacité du
développement international des PME dépend fortement du secteur
d'activité dans lequel elles opèrent, les contraintes à
l'internationalisation pouvant être différentes.
195 Véronique BOULOCHER et al, L'analyse d'un
marché, Vuibert, Paris 2003, p.127
196 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p. 151
197 J. P. SALLENAVE, Les PME face aux marchés
étrangers, op cit, p. 41
Les PME africaines en général et camerounaises
en particulier développent leurs activités dans des zones
géographiques relativement limitées. L'internationalisation
nécessite une production de masse et de qualité. Les PME
camerounaises sont en général soumises aux même
problèmes à savoir le financement, le respect des normes et
standards de qualité, la compétitivité. En effet, le
financement des PME est considérer comme en amont de la production de
masse et de qualité, de la rémunération des
compétences, de la compétitivité et donc de
l'internationalisation. Dans ce sens, compte tenu du développement
actuel des activités ainsi que des produits et services des PME
camerounaises malgré la modicité de leurs moyens financiers, le
potentiel de développement des capacités des PME camerounaises
permet à ces dernières d'envisager une internationalisation
favorisée par l'encadrement de leurs activités, ainsi que la
prise en compte de certains facteurs et contraintes à
l'internationalisation.
SECTION II : LES FACTEURS D'INTERNATIONALISATION DES
PME.
Le développement du commerce international de ces
dernières années s'est fait en grande partie par les
entreprises.198 La forte concurrence favorisée par
l'ouverture des marchés amène les entreprises de toutes les
tailles à rechercher de nouveaux débouchés dans les
marchés étrangers. Les PME camerounaises n'échappent pas
à cette logique pour se développer à l'international
notamment dans la sous région Afrique Centrale compte tenu de la
modicité de leurs moyens. Dans le contexte actuel, au-delà de
l'environnement relativement favorable à l'internationalisation, les PME
camerounaises doivent prendre en compte des préalables à
l'internationalisation afin d'en limiter le risque, et choisir le mode de
présence le plus adéquat avec leurs domaines
d'activité.
A- LES PREALABLES A L'INTERNATIONALISATION.
L'internationalisation des activités entraine des
risques supplémentaires pour les entreprises. Une firme qui cherche
à tirer parti des opportunités de commercialisation à
l'échelle de la planète doit s'assurer des moyens de production,
logistiques et financiers nécessaires.199 Dans ce sens, les
PME camerounaises doivent prendre des préalables pour optimiser leur
développement international. Il s'agit de réfléchir la
décision de s'internationaliser, du choix de la forme des produits et du
diagnostic à l'international.
198 Bernard BONIN, Le monde des multinationales,
Editions d'Organisation, Paris 1987, p.12
199 Warren KEEGAN et Jean-Marc LEERSNYDER, Marketing sans
frontières, InterEdition, Paris 1994, p.47
1- La décision de s'internationaliser.
L'internationalisation d'une PME est la mise en oeuvre d'une
vision stratégique de développement de l'entreprise hors des
frontières nationales. L'internationalisation est en effet, la
convergence des compétences présentes dans l'entreprise et
encouragée par les dirigeants. La plupart des PME camerounaises ne
possèdent pas de service marketing théoriquement responsable du
développement des marchés nationaux et internationaux. Dans ce
sens, l'internationalisation de la PME dépend principalement du «
promoteur-dirigeant », de sa perception des risques et des
opportunités du développement international.200 En
effet, une attitude positive du dirigeant de la PME face à
l'internationalisation entraine la recherche des moyens nécessaires pour
atteindre la performance essentielle à l'internationalisation comme le
montre le graphique ci-dessous.
Graphique 7 : Attitudes des dirigeants face
à l'internationalisation.
Source : Claude ETRILLARD,
l'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de
stratégies entrepreneuriales, p.37
200 Claude ETRILLARD, L'internationalisation des PME : pour
une relecture en termes de stratégies entrepreneuriales, Management
international, Montpellier 2004, p. 36
2- Les contraintes de l'offre internationale.
La plupart des entreprises qui développent une offre
à l'internationale et les PME en particulier font face au
problème de la forme du produit à l'étranger, disposant
alors de plusieurs stratégies. En effet, la stratégie d'extension
consiste à introduire à l'étranger le produit sous la
même forme et la même façon que sur le marché
national, on considère alors qu'il s'adresse aux mêmes besoins
fondamentaux.201 Une stratégie d'adaptation du produit
consiste à l'aligner aux préférences du marché
étranger.202 Dans le cas spécifique des PME
camerounaises dont l'internationalisation rationnelle commence par la sous
région Afrique Centrale, et compte tenu des similitudes culturelles des
populations de la sous région, la stratégie d'extension permet
une production de masse et un gain d'économie d'échelle. En
effet, la spécificité des PME montre les avantages de la
standardisation dans les activités des PME pour favoriser leur
performance à l'étranger. Le dilemme standardisation/adaptation
à l'international dans le cas des PME camerounaises montre les avantages
de la standardisation de toutes les variables du marketing mix comme le montre
le tableau ci dessous.
Tableau 6 : avantages de la standardisation et de
l'adaptation à l'international.
Avantage de la standardisation
|
Avantage de l'adaptation
|
Economies d'échelle (achats, R&D, production,
packaging et logistique)
|
Différence persistantes dans les habitudes de
consommation, les besoins et les désirs
des consommateurs.
|
Economie en matière de communication (création et
achat d'espace)
|
Différences dans la sensibilité des clients aux
opérations marketing
|
Facilité de gestion
|
Adaptation à la concurrence locale
|
Cohérence de l'image de marque
|
Adaptation à des systèmes de distribution souvent
hétérogène selon les pays
|
Rapprochement des comportements de consommation
|
Caractère national de nombreux médias
|
|
différences dans les réglementations et dans les
procédures administratives.
|
Source : Philip KOTLER et
Bernard DUBOIS, Marketing management, p.783
201 Warren KEEGAN et Jean-Marc LEERSNYDER, Marketing sans
frontières, op cit p. 41
202 Idem.
3- Le diagnostic à l'internationalisation.
Le développement international des entreprises en
général et des PME en particulier
nécessite un diagnostic préalable des capacités
et des compétences présentes au sein de l'entreprise. Le
diagnostic à l'internationalisation des PME camerounaises suppose
l'évaluation des capacités financières, productives,
logistiques et commerciales des PME permettant d'optimiser leurs
présences sur les marchés de la sous région.
Graphique 8 : Diagnostic des capacités
à l'internationalisation des PME.
Source : S. LAGHZAOUI,
L'internationalisation des PME : pour une relecture en termes de ressources
et compétences, p. 7
L'internationalisation des PME est un processus de convergence
des capacités d'innovation, d'adaptation et de la disponibilité
des ressources favorisant la compétitivité et la performance de
l'entreprise à l'étranger.203 En effet, le diagnostic
des capacités des PME camerounaises permet à ces dernières
de choisir un mode de présence optimal, adéquat avec le domaine
d'activité et favorisant leur implantation durable sur les
marchés étrangers.
203 S. LAGHZAOUI, L'internationalisation des PME : pour une
relecture en termes de ressources et compétences, op cit, p. 9
B- LES MODES DE PRESENCE SUR LES MARCHES ETRANGERS.
L'internationalisation des PME représente une
activité complexe et dynamique permettant d'accroitre la
rentabilité et la performance de ces entreprises malgré leur
modeste taille.204 Ainsi, les entreprises en général
et les PME en particulier qui s'engagent à l'international doivent
déterminer la meilleure façon d'y avoir accès.
Théoriquement, les opérations internationales de l'entreprise
conçoivent l'internationalisation comme un processus par étape,
une entreprise accroit sa présence sur les marchés
étrangers progressivement en évoluant vers des stratégies
de plus en plus sophistiquées au gré de l'acquisition de
connaissances et d'expérience sur la scène
internationale.205 En effet, au-delà des ressources
disponibles et de l'expérience à l'international, le choix d'un
mode de présence optimal dépend fortement de la nature des
opérations de l'entreprise ainsi que de son domaine
d'activité.206 Dans cette logique, l'entreprise KETCH une PME
camerounaise spécialisée dans le génie civil à
directement ouvert une filiale en République Centrafricaine compte tenu
de la spécificité de ses activités.
Les PME camerounaises disposent pour leur internationalisation
de plusieurs modes afin d'optimiser leur présence sur les marchés
étrangers. Il s'agit d'arbitrer entre l'exportation directe,
l'exportation indirecte, la cession de licence, le partenariat et
l'investissement, dont chacun comporte un niveau d'engagement, de risque et de
rentabilité différent.207
Graphique 9 : les modes d'implantation à
l'étranger.
Exportation indirecte
Degré d'engagement, de risque et de rentabilité
potentiel
Exportation directe
Cession de licence
Partenariat
Investissement direct
Source :
Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, Marketing management, p.
779
204 P.A. JUILEN, L'internationalisation des PME, Rapport
OCDE, Paris, octobre 2008, p.12
205 Kenichi OHMAE, La triade : émergence d'une
stratégie mondiale de l'entreprise, Flammarion, Paris 1985, p.63
206 Sabine URBAN, Management international, Litec, Paris
1993, p.115
207 Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, op cit, p.778
1- L'exportation indirecte.
L'exportation est le moyen traditionnel, simple et le plus
ancien pour un fabricant d'avoir accès à un marché
étranger et d'y écouler une partie de sa
production.208 L'exportation passive consiste à
écouler de temps en temps un surplus de sa production de sa propre
initiative ou en réponse à une commande non sollicitée,
tandis qu'une exportation active suppose une volonté de s'attaquer
à un marché déterminé.209 L'exportation
indirecte consiste pour une entreprise à exporter sa production par
l'intermédiaire des sociétés spécialisées en
import-export ou des coopératives d'exportation. Les entreprises qui
optent pour l'exportation indirecte de leur production ne sont pas directement
engagées dans le processus d'internationalisation, et nécessite
l'assistance des structures spécialisées tel le portage ou le
piggy-pack.210
Dans le cas spécifique des PME camerounaises,
l'absence ou la méconnaissance des structures spécialisées
dans l'accompagnement des PME à l'international, notamment en termes
d'aide à l'exportation ne favorise pas la pratique de l'exportation
indirecte moins couteuse et moins risquée pour ces entreprises. De
même, la difficile mise en place des partenariats de portage avec les
grandes entreprises pousse les PME sollicitant l'exportation de leurs produits,
à le faire par leurs propres moyens.
2- L'exportation directe.
La couverture et l'approvisionnement permanent d'un
marché étranger par une entreprise n'ayant pas de filiale
à l'étranger se fait par une exportation directe. L'exportation
directe est faite par l'entreprise sans intermédiaire, et permet
d'espérer un bénéfice plus élevé
malgré les investissements et les risques supplémentaires qu'elle
entraine.211 L'exportation directe entraine une modification
fonctionnelle et organisationnelle de l'entreprise. En effet, l'exportation
directe entraine une production de masse, un service de gestion des
opérations internationales ou la création à
l'étranger d'un magasin chargé du stockage, de la promotion et de
la vente des produits.
La conquête des marchés étrangers par
l'exportation directe est recommandée pour les PME de fabrication des
biens, notamment des secteurs agroalimentaire et industriel.
208 Charles CROUE, Marketing international, De
Boeck-Wesmaels, Bruxelles 2002, p.41
209 Patrick JOFFRE et al., L'exportation dans la turbulence
mondiale, Economica, Paris 1986, p.25
210 Le portage est un système de coopération
entre une grande entreprise et une PME afin de faire bénéficier
cette dernière du réseau international de la première,
déjà implantée pour commercialiser ses propres produits.
Le piggy-pack est une forme spécifique de portage qui repose sur un
contrat d'agent commercial. (Sabine URBAN, Réussir à
l'exportation, Dunod, Paris 1990, p. 19)
211 Sabine URBAN, Réussir à l'exportation,
op cit, p.20
L'exportation directe est en effet adaptée au contexte
actuel du développement international des PME camerounaises compte tenu
des infrastructures pouvant les relier avec les marchés
étrangers, notamment dans la sous région. D'autre part,
l'évolution actuelle des NTIC, notamment internet peut favoriser le
développement du commerce international. Les communications
électroniques peuvent alors favoriser la connaissance des marchés
étrangers et stimuler l'exportation. Cependant le retard pris par les
PME camerounaises dans ce domaine ne permet pas à ces dernières
d'utiliser le commerce électronique dans leur développement
international.
3- Le partenariat.
Le partenariat ou joint-venture consiste pour une entreprise
sollicitant se développer à l'international de s'associer avec un
partenaire local afin de bénéficier de la connaissance du
marché, et de partager la propriété et le contrôle
de la société.212 Dans le cas spécifique des
PME camerounaises, elles n'ont pas de moyens financiers suffisant, de
ressources logistiques ou de capacité de gestion pour conduire un
approvisionnement permanent et une distribution optimale de leurs produits. Les
PME camerounaises devraient rechercher des partenariats dans le domaine de la
distribution afin d'optimiser leur présence sur les marchés
étrangers.
4- L'investissement direct.
L'implantation à l'étranger à travers
l'investissement direct constitue l'ultime mode de présence sur les
marchés internationaux. L'internationalisation par l'investissement
direct nécessite une bonne connaissance de l'environnement
étranger, l'acquisition d'une expérience internationale, la
disponibilité des ressources suffisantes pour l'implantation d'une
unité de production.213 L'investissement directe par
l'ouverture de filiale est plus adapté pour les entreprises de service
compte tenu de la spécificité des leurs activités.
Le choix de l'investissement direct comme mode
d'internationalisation permet de réaliser d'importantes économies
sur les coûts de main d'oeuvre, de matières premières et de
transport, et de bénéficiers d'une bonne connaissances du
marché étranger tout en évitant les barrières
douanières.214 Le choix de l'investissement direct comme mode
de présence sur les marchés internationaux est la panache des
grandes entreprises ayant un grand potentiel
212 Sabine URBAN et Serge VENDEMINI, Alliances
stratégiques coopératives internationales, De BoeckWesmaels,
Bruxelles 1994, p. 23
213 Henri BODINAT et Jean Marc LEERSNYDER, Gestion
international de l'entreprise, op cit, p. 217
214 Charles CROUE, Marketing international, op cit,
p.172
d'investissement. Toutefois, les PME camerounaises
opérant dans les prestations de service peuvent ouvrir des succursales
ou des filiales à l'étranger afin de rendre leur offre plus
accessible aux clients. Il s'agit pour les PME camerounaises de faire un
diagnostic à l'internationalisation pour choisir le mode de
présence le plus adéquat avec leurs ressources et leurs domaines
d'activité, afin d'optimiser leur implantation durable sur les
marchés étrangers visés.
CONCLUSION GENERALE.
Le développement des activités des PME et leur
encadrement sont devenus au-delà des attentions politiques, une
nécessité et un grand intérêt dans le fonctionnement
de l'économie dans presque tous les pays du monde. Au Cameroun, cet
intérêt s'est manifesté par la création d'un
ministère en charge des PME. Il s'agit du Ministère des Petites
et Moyennes Entreprises, de l'Economie Sociale et de Artisanat,
créé par décret présidentiel N° 2004/ 320 du
08 décembre 2004 portant organisation du Gouvernement.
Dans la première partie de notre travail, nous avons
tenu à faire une présentation non exhaustive de l'environnement
dans lequel évoluent les PME camerounaises. Cette présentation
intègre un diagnostic du secteur des PME, exposant les entraves aux
développement de ce type d'entreprise, qui se résument à
la difficulté d'accès aux financements, l'utilisation des
techniques et technologies non adaptées ou obsolètes,
l'insuffisance du respect des normes et standards de qualité,
l'insuffisance des ressources humaines. Les PME présentent alors de
fortes capacités de développement et d'adaptation dans un
environnement austère à la conduite des affaires
Il ressort une grande importance du secteur des PME dans
l'activité socio-économique nationale. La participation à
l'industrialisation et à l'équilibre de l'économie, la
participation à la valeur ajoutée du produit intérieur
brut, l'absorption d'une bonne partie de la main d'oeuvre nationale, ainsi que
l'attrait des investissements sont autant de faits marquant l'importance du
secteur des PME. Cependant, elles rencontrent des difficultés dans le
développement de leurs activités, notamment en termes de
fiscalité, d'absence de structure d'accompagnement, accentués par
un mauvais management des dirigeants et promoteurs des PME.
La complexité des activités des PME
malgré l'importance du secteur dans l'économie nationale est de
plus en plus signifiante avec la rude concurrence des produits en provenance de
l'étranger, favorisée par l'ouverture des frontières dont
les PME ne se sont pas forcement préparées. Face à cet
environnement hyper concurrentiel, les PME doivent redynamiser leurs
activités, développer des stratégies marketing de
compétitivité, et rechercher de nouveaux débouchés
pour leurs produits.
Dès lors, si la première partie présente
l'importance des PME dans une économie en développement et les
principales difficultés qu'elles peuvent rencontrer dans un contexte de
forte concurrence, la deuxième partie quant à elle, s'est
consacrée aux moyens de survie des PME camerounaises dans un
environnement en mutation. Il s'agit de l'indispensable
compétitivité des PME, et la recherche de nouveaux
débouchés par l'internationalisation des entreprises
camerounaises.
La compétitivité permet aux PME camerounaises de
satisfaire les attentes des consommateurs et s'implanter durablement sur les
marchés en faisant face aux actions des concurrents. Les
stratégies de compétitivité à la disposition des
PME sont nombreuses et nous avons présenté quelques unes assez
significatives. Il s'agit de la planification stratégique, la
spécialisation et la diversification de l'offre, l'adaptation au
marché, ou l'innovation qui favorise la différenciation des
produits. Un aspect important est ainsi accordé aux stratégies
marketing opérationnel qui facilitent l'acquisition d'avantages
concurrentiels durables.
Par ailleurs le développement des avantages comparatifs
par les PME camerounaises facilite leur compétitivité. Elles
peuvent envisager d'étendre leurs activités, notamment la
commercialisation de leurs produits et services hors des frontières
nationales, principalement dans la sous région Afrique Centrale. En
effet la centralité du Cameroun dans la sous région
confère un atout indéniable à ses entreprises. Dans la
recherche de nouveaux débouchés, l'analyse du marché de la
sous région montre des opportunités aux PME camerounaises qui
peuvent pénétrer et se développer dans ces marchés
culturellement similaires. Il faudra cependant bien arbitrer sur les modes
d'accès dans ces marchés étrangers afin de dégager
les plus adéquats, et accessibles aux PME compte tenu des coûts y
afférents.
Il apparaît que malgré les effets néfastes
de la concurrence internationale sur leurs activités, les PME
camerounaises disposent des moyens de survie et de croissance dans leurs
marchés. Nous croyons que nos hypothèses de départ ont pu
être vérifiées. L'appropriation par les dirigeants des PME
des stratégies de compétitivité présentées,
confère à leurs entreprises des avantages concurrentiels
exploitables dans un souci d'internationalisation et de croissance durable sur
les marchés étrangers. L'accompagnement institutionnel en terme
d'opérationnalisation des appuis accordés à ce type
d'entreprise par la création d'une agence de promotion et d'une banque
des PME, les aides fiscales à la création et à
l'exportation sont entre autres mesures institutionnelles favorisant la
pérennisation des activités des PME sur le plan national ou
régional.
ANNEXES.
GOUVERNEMENT
Cadre d'appui institutionnel au développement
et à la promotion des PME camerounaises.
(source : JICA, Rapport final de l'étude de
formulation
du Plan Directeur de Développement des PME au
Cameron
Approbati Propositio
Ministère chargé des
PME (élaboration/formation de la politique - coordination de la
mise en oeuvre entre les différents ministères et
Coordination lorsque le comité de coordination ne se
réunit pas
Coordination lorsque le comité de coordination ne se
réunit pas
Directives et instruction concernant la mise en oeuvre
Autres Ministères
Autres Ministères
Mise en oeuvre
Directives et instruction concernant la mise en oeuvre
Organisme chargé de la mise en oeuvre et de la
promotion de la politique d'appui aux PME (agence de
Développement)
Sous - traitance - supervision de la mise en
Prestataires de services d'appui de type BDS
Projet de promotion et d'appui
Mise en oeuvre- supervision
Organisme de fourniture d'appui de type OSS (permanent)
(centre d'appui au PME/SME support center)
Mise en oeuvre
Organisme de fourniture d'appui de type OSS (permanent)
(centre d'appui au PME/SME support center)
Projet de promotion et d'appui
Prestataires de services d'appui de type BDS
Appui - consultations
Appui - consultations
Association de commerce et d'industrie des PME secteur A
Appui - consultations
Association de commerce et d'industrie des PME secteur B
Secteur C
PME
PME
PME
PME
PM E
PME
PME
PME
PM E
98
QUESTIONNAIRE.
Note : les informations recueilies dans le cadre de
cette enquête sont uniquement à usage
académique.
1- Nom de l'entreprise ou raison sociale
2- Capital social de l'entreprise
3- Localisation (ville)
4- Nombre d'employés
(1 - 25)__ (25 - 50) __ (50 - 100) __ (100 - 150) __
(150 - 250) __ plus de 250
5- Quels sont vos principaux produits ?
6- Quels sont vos principaux marchés
?
7- Vendez-vous hors du Cameroun ? oui___
non___
8- Dans quels pays vendez-vous vos produits ?
9- Pourquoi n'exportez vous pas vos produits
?
10- Vendez-vous en CEMAC ? (Gabon, Guinée
Equatoriale, République Centrafricaine, Tchad, Congo Brazzaville)
11- Comment faites vous parvenir vos produits dans ces
marchés ?
12- Avez-vous un représentant commercial ? oui___
non___
13- Souhaiteriez-vous vous implanter dans ces pays ?
oui___ non___
14- Souhaiteriez-vous vendre en CEMAC ? oui___
non___
15- Quels sont les principaux obstacles
rencontrés dans le développement de vos activités
?
16- Quels sont les principaux obstacles rencontrés
pour exporter vos produits ?
17- Avez- vous un service marketing ? oui___
non___
18- Si non pourquoi ?
19- Si oui compte-t-il développer l'offre en
CEMAC ?
20- Recevez-vous des aides du gouvernement ?
21- Quelles aides souhaiteriez-vous recevoir dans votre
activité ?
22- Quelles aides souhaiteriez-vous recevoir pour vendre
vos produits hors du Cameroun, notamment en CEMAC ?
LISTE DES PME INTERROGEES.
Raison Sociale
|
Secteur d'activité
|
Localité
|
Contact
|
African Distilling Company
|
Agro-industrie
|
Douala
|
33391586
|
Agro PME
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
22221657
|
Anggy sarl
|
Textile
|
Yaoundé
|
23452587
|
Aura Cameroun/Santa
|
Eau-assainissement
|
Yaoundé
|
22303289
|
BDC
|
Production agricole
|
Yaoundé
|
77815182
|
Belfood sarl
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
99760726
|
Boss trade consult
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
33429937
|
Business Activities Compay
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
23621612
|
Camatel sarl
|
Génie civil
|
Douala
|
33429631
|
Cameroon Tea Estate SA.
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
33375577
|
Cameroun Breuvage
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
99899954
|
CFAPP
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
|
CETAC
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
77602206
|
COPAL
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
77856855
|
Décorina sarl
|
Textile
|
Douala
|
33432338
|
DEE Plastic
|
Industrie
|
Douala
|
33423072
|
Delfood
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
75576757
|
Djemo BTP
|
Génie civil
|
Yaoundé
|
22018611
|
Eagle Wings Products
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
33351600
|
ECIS
|
Service
|
Douala
|
33055470
|
Ecodis
|
Service
|
Yaoundé
|
22230587
|
Edmager
|
Agriculture
|
Yaoundé
|
22219767
|
Eisencraft
|
Industrie
|
Yaoundé
|
22002224
|
Emei sa
|
Agriculture
|
Douala
|
33429891
|
Exhibit Inter.
|
Service
|
Douala
|
33032630
|
Fermencam
|
Industrie
|
Douala
|
33003668
|
Fruitcam
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
|
First African Company
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
33407551
|
Inter Agro
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
22224522
|
Ketch Scemar sa
|
BTP
|
Douala
|
33371280
|
Mekis sarl
|
Service
|
Douala
|
|
Metalux
|
Industrie
|
Douala
|
|
Saicam
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
22200474
|
Secel sarl
|
Service
|
Douala
|
33437493
|
Sermi sa
|
Industrie
|
Douala
|
|
Orient Fruits
|
Agroalimentaire
|
Yaoundé
|
|
Soticam
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
33396720
|
Stokaj sa
|
Service
|
Douala
|
33394572
|
Tropical Products
|
Agriculture
|
Yaoundé
|
|
Tobitor sa
|
Agroalimentaire
|
Douala
|
33448087
|
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www.entrepreneuriat.auf.org
www.etudes.ccip.fr
www.exporter.gouv.fr
www.journaldunet.com
www.pme-export.fr
www.proparco.fr
www.senegal-entreprises.net
www.statistics-cameroon.cm
www.strategie-aims.com
www.uneca.org
www.unctad.org
www.wto.org
TABLE DE MATIERE.
TABLE DE MATIERE.
DEDICACE i
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES ABREVIATIONS iii
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES v
RESUME .vi
ABSTRACT vii
SOMMAIRE viii
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : LE CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL GENERAL DES
PME AU CAMEROUN 18 CHAPITRE I : ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT GENERAL DES PME
AU
CAMEROUN
SECTION I : LA CONTRIBUTION DES PME DANS
CAMEROUNAISE
A- LA CREATION DES RICHESSES
|
19
L'ECONOMIE
19
19
|
1- La production des PME
|
20
|
2- La création des emplois
|
.21
|
3- Le versement des salaires
|
23
|
|
B- L'INDUSTRIALISATION DE L'ECONOMIE
|
24
|
1-
|
L'industrialisation et l'équilibre de l'économie
|
24
|
2-
|
La participation au commerce extérieur
|
25
|
3-
|
L'attrait des investissements
|
...26
|
4-
|
Le transfert des technologies au sein des PME
|
26
|
SECTION II : DIAGNOSTIC DU SECTEUR DES PME AU CAMEROUN
|
27
|
A- LES ENTRAVES AU DEVELOPPEMENT DES PME AU CAMEROUN
|
.27
|
I- LES CAUSES INTERNES A L'ENTREPRISE
|
.27
|
1- Difficultés d'approvisionnement en matières
premières
|
28
|
2- Techniques et technologies de production peu
appropriées
|
28
|
3- Insuffisance de respect des normes/standards de
qualité .29
4- L'insuffisance qualitative et quantitative des ressources
humaines 30
5- Les difficultés d'accès aux marchés
extérieurs .....30
II- LES CAUSES EXTERNES A L'ENTREPRISE .31
1- L'absence d'une politique de financement des PME 31
2- L'environnement dans lequel évoluent les PME .32
B- LES FORCES DES PME CAMEROUNAISES
|
.34
|
1-
|
La souplesse des activités des PME
|
.35
|
2-
|
La proximité et la compréhension des
marchés
|
.36
|
3-
|
La disponibilité des matières premières
|
36
|
4-
|
L'innovation rapide au sein des PME
|
37
|
CHAPITRE II : LA PORTEE DE L'OUVERTURE DES MARCHES SUR
LES PME CAMEROUNAISES .39
SECTION I : L'INTENSIFICATION DE LA CONCURRENCE
INTERNATIONALE 40
A- L'ANALYSE DES FACTEURS CONCURRENTIELS
I- LES FORCES CONCURRENTIELLES
|
...41
41
|
1- L'intensité de la concurrence
|
41
|
2- Les nouveaux entrants dans le secteur
|
.42
|
3- Les produits de substitution
|
.42
|
4- Le pouvoir de négociation des clients
|
43
|
5- Le pouvoir de négociation des fournisseurs
|
.44
|
|
II- L'ORIGINE DE LA CONCURRENCE
|
45
|
1- La concurrence des producteurs locaux
|
45
|
2- La concurrence des importateurs
|
46
|
|
3- La concurrence directe des multinationales
|
46
|
B- LA PRISE EN COMPTE DE LA CONCURRENCE DANS LES PME 47
1- Interaction avec le champ concurrentiel 47
2- Eléments de développement de l'avantage
concurrentiel 49
SECTION II : LES EFFETS DE LA CONCURRENCE SUR LES
ACTIVITES DES PME CAMEROUNAISES 50
A- LES LIMITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES 50
1- La diminution des activités des PME 50
2- La disparition des petites entreprises 51
3- La dépendance de l'économie nationale 52
B- LES OPPORTUNITES DE L'OUVERTURE DES MARCHES POUR LES PME
CAMEROUNAISES 53
1- L'accès à la technologie 53
2- La coopération et le partenariat 53
DEUXIEME PARTIE : LE DEVELOPPEMENT DES PME CAMEROUNAISES
FACE A L'OUVERTURE DES MARCHES ...57
CHAPITRE III : LA COMPETITIVITE DES PME CAMEROUNAISES
FACE A LA CONCURRENCE .58
SECTION I : LES FACTEURS FAVORISANT LA COMPETITIVITE DES
PME CAMEROUNAISES .58
A- L'ENCADREMENT DES PME. 58
1- Les structures d'encadrement des PME au Cameroun 59
1.1- Le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de
l'Economie
|
Sociale et de l'Artisanat
|
59
|
1.2- Le comité de compétitivité
|
61
|
1.3- Les organismes d'encadrement des PME au Cameroun
|
.63
|
1.4- Les organismes internationaux
|
63
|
2- Les mesures d'appui à la compétitivité
des PME camerounaises
|
.65
|
|
2.1- L'appui aux financements des PME
|
66
|
|
113
|
2.2- La mise à niveau des PME camerounaises 67
2.3- Le développement des infrastructures 68
B- L'INFORMATION EN FAVEUR DES PME 68
1- La portée de l'information pour les PME camerounaises
69
1.1- L'identification des marchés à fort potentiel
de croissance 69
1.2- Une bonne connaissance de l'environnement 70
1.3- L'intégration des NTIC dans la
compétitivité des PME 71
2- Les sources d'information dont disposent les PME 72
2.1- Les sources d'information secondaires 72
2.2- Les sources d'informations primaires . .72
SECTION II : LES STRATEGIES DE COMPETITIVITE DES PME
..73
A- LES MOYENS DE COMPETITIVITE DES PME 73
1- La planification des activités 73
2- L'innovation 74
3- La diversification .75
4- La différenciation et la spécialisation 76
B- LE MARKETING MIX DES PME DANS UN CONTEXTE DE CONCURRENCE 77
1- La politique de produit 77
2- La politique de prix 78
3- La politique de distribution 79
4- La politique de communication .....80
CHAPITRE IV : L'INTERNATIONALISATION DES PME
CAMEROUNAISES 81
SECTION I : L'ANALYSE DU DEVELOPPEMENT INTERNATIONAL DES
PME CAMEROUNAISES 81
A- LES CARACTERISTIQUES DU MARCHE CAMEROUNAIS 82
1- La faiblesse du marché intérieur .82
2- La forte concurrence 82
3- Les opportunités environnementales 83
B- LES OPPORTUNITES OFFERTES DANS LA SOUS REGION ...84
1- La place du Cameroun en Afrique Centrale 84
2- L'analyse du marché de la sous région Afrique
Centrale .85
3- La capacité de développement des PME
camerounaises .85
SECTION II : LES FACTEURS D'INTERNATIONALISATION DES PME
86
A- LES PREALABLES A L'INTERNATIONALISATION 86
1- La décision de s'internationaliser 87
2- Les contraintes de l'offre internationale 88
3- Le diagnostic à l'internationalisation .89
B- LES MODES DE PRESENCE SUR LES MARCHES ETRANGERS 90
1- L'exportation indirecte 91
2- L'exportation directe 91
3- Le partenariat 92
4- L'investissement direct 92
CONCLUSION GENERALE 94
ANNEXES 97
BIBLIOGRAPHIE 103
TABLE DE MATIERE .110
|