CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude qui est censée
déterminer la valeur monétaire de l'air pur à Abidjan et
rechercher les déterminants de la disposition des uns et des autres
à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air, il
ressort que les variables telles que le niveau de revenu, le niveau
d'étude, l'âge ainsi que l'idée que l'on a de la
qualité de l'air et les dépenses en santé pourraient
être utiles dans la recherche des facteurs explicatifs de la valeur
monétaire accordée à l'air pur.
La valeur monétaire qu'accorde les abidjanais à
l'air pur est de 1 390,77.FCFA par mois et
par individu.
La valeur moyenne du CAP issu de la question ouverte est de
1 624,52FCFA par mois par individu avec une valeur maximale de
15 000 FCFA.
Quant au questionnaire contenant la carte de paiement, il
donne une valeur moyenne du CAP qui est de 1 157,025 FCFA par
mois et par individu avec une valeur maximale comprise entre [5000 - 10000]
FCFA
Cette étude débouche sur une validation
théorique selon laquelle les réponses accordées aux CAP
différent selon le format du questionnaire utilisé et enfin outre
l'estimation du CAP, on a la détermination du coût social
lié à l'amélioration de la qualité de l'air
à Abidjan. Ce coût est de 5 280 304 471,29 FCFA
par mois. Ce coût social constitue un outil d'aide à la
décision pour les décideurs en matière de protection et de
gestion de l'environnement.
En termes de recommandation, nous préconisons :
- Mettre en place un programme pour l'amélioration de la
qualité de l'air à Abidjan ;
- Mettre en place des politiques éducationnelles visant
à accroitre le taux de scolarisation et le taux de réussite
scolaire
- -Accroître l'efficacité de l'éducation en
matière de protection de l'environnement et intégrer les
problèmes de la qualité de l'air au système
éducatif.
- Sensibiliser et informer les plus jeunes ainsi que les
personnes n'ayant pas de niveau d'études sur les effets que la
qualité de l'air a sur la santé.
- sensibiliser la population sur les effets néfastes
liés à la pollution atmosphérique et des bienfaits d'un
air sain pour la santé de l'homme.
Sur un plan général,
- Encouragement accru des énergies renouvelables.
- Etablir la carte de pollution atmosphérique pour la
Côte d'Ivoire et particulièrement pour la ville d'Abidjan.
- Procéder à l'analyse des gaz et particules
émises par les différentes activités
socioéconomiques.
- Installer des instruments de mesures de la pollution
atmosphérique aux points stratégiques : grands axes, carrefours,
zones industrielles, les grands marchés, secteurs institutionnels et
résidentiels.
- Eviter la fabrication de charbon de bois en pleine ville.
- Utilisation de carburants émettant moins de polluants de
l'air.
- Perception des impôts sur les véhicules en
fonction de critères écologiques. - Revalorisation des transports
publics.
- Concevoir des plans de gestion de la circulation aux heures de
pointe afin de fluidifier la circulation.
- utilisation du filtre à particules pour moins polluer,
création de zone écologique où il sera interdit aux
véhicules de plus de 15 ans de circuler.
- Equiper les structures chargées de la protection de
l'environnement en matériels adéquats pour l'évaluation de
la qualité de l'air.
- Eviter l'incinération des déchets.
- Elaboration, modification, adoption et mise en pratique rapide
des dispositions législatives sur la protection de l'air.
- Faire adopter les arrêtés d'application des lois
et codes en vigueur dans le domaine de l'environnement.
- Instaurer des contrôles réguliers sur les lieux de
réparation des véhicules usagés. - Limiter à 7 ans
l'âge des véhicules importés.
- Mettre en place l'Observatoire de la qualité de l'Air
créé par la Loi-Cadre portant code de l'environnement.
Cependant, notre étude comporte des limites qu'il convient
d'énumérer.
En ce qui concerne l'état actuel de la situation au
niveau de l'atmosphère, nous nous sommes contentés des discours
des enquêtés et ceux des autorités en charge de
l'environnement lors de la quinzaine de l'environnement. Toutefois nous avons
été dans les locaux des structures sous tutelle chargées
de la protection de l'environnement. Nous n'avons pas pu obtenir de
données relatives à la qualité de l'air.
On note également la taille de l'échantillon
(245) et la durée de l'enquête (3mois) qui constituent des limites
pour notre étude ainsi que le fait d'avoir mis l'accent sur les
riverains des communes d'Abobo, d'Adjamé, et de Cocody sur les dix
communes que compte Abidjan.
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