EVALUATION ECONOMIQUE DE LA
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT CONFERENCE DES
INSTITUTIONS D'ENSEIGNEMENT ET DE
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE RECHERCHE ECONOMIQUES ET
DE GESTION EN AFRIQUE
SCIENTIFIQUE
UFR: SCIENCES ECONOMIQUES NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE
ET DE GESTION INTERUNIVERSITAIRE (NPTCI) EN ECONOMIE
ANNEE-ACADEMIQUE 2008-2009
MEMOIRE
QUALITE DE L'AIR A ABIDJAN ~
UNE APPROCHE PAR LA METHODE DE
L'EVALUATION CONTINGENTE
PRESENTE PAR N'GOTTA KOUAME CELAINE
DEA /MASTER NPTCI (1ère promotion)
ngottace@yahoo.fr
SPECIALITE : ECONOMIE INDUSTRIELLE SOUS LA
DIRECTION DU :
OPTION : ECONOMIE DE L'ENVIRONNEMENT Pr Aké G.M
NGBO
(Professeur Titulaire)
Jury :
Président : Pr Aké G.M NGBO
(Université de Cocody-Abidjan-Côte d'Ivoire)
Membre : Pr Eric AVENEL (Université de
Grenoble-France)
Membre : Dr N'GUESSAN Bi Tah (Université
de Cocody-Abidjan-Côte d'Ivoire)
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce mémoire a été
possible grâce a plusieurs personnes et institutions dont il sied
d'adresser nos remerciements à leur endroit. A ce titre, nous tenons
à dire merci aux institutions et aux personnes suivantes:
L'Unité de Formation et de Recherche de Sciences
Economiques et de Gestion (UFR-SEG) de l'Université de Cocody-Abidjan,
à tous les enseignants et chercheurs de l'UFR, au Doyen de l'UFR, le
Pr Seka Pierre Roche pour tous les enseignements et les
conseils reçus de sa part ;
l'Ecole Doctorale de l'UFR-SEG, au directeur, le Pr
Aké GM NGBO, directeur de ce mémoire, qui a
accepté de suivre le travail, d'être l'encadreur du
mémoire, à tout le personnel de l'école;
la Direction Nationale du Nouveau Programme de
Troisième Cycle Interuniversitaire (NPTCI), au directeur national du
NPTCI, directeur adjoint de l'école doctorale, le Dr
N'GUESSAN Bi Tah pour le suivi, l'encadrement et les conseils
qu'il nous a prodigué ;
aux professeurs : Pr Mama Ouattara,
Pr Tchétché N'guessan, Pr Yao Yao
Joseph, Pr Kouadio Bénié Marcel,
Pr Bakayoko Adama , Pr Bamba N'galadjo,
Pr kacou Djah Guillaume, Pr Eric Avenel pour
non seuleument les conseils, l'encadrement que nous avons reçus d'eux
mais aussi et surtout pour l'enseignement de qualité qu'ils nous ont
dispensé tout au long de notre formation ;
aux docteurs : Dr Ouattara
Wautabouna,Dr Ballo Zié,Dr
Félix Nzué Fofana pour leur aide et conseils qui nous
ont toujours été indispensables ;
à toute ma famille et surtout à mes oncles
Houffoué Kouakou, Kouassi Kouadio Yves
et Kouassi N'goran ainsi qu'au vieux Kouakou Zouzou
Alexis;
à la direction de l'Agence Nationale de l'Environnement
(ANDE) ;
à la direction du Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL)
;
à tous les étudiants de la première
promotion du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire
(NPTCI).
Table des matières
REMERCIEMENTS ii
LISTE DES FIGURES v
LISTE DES TABLEAUX v
SIGLES ET ABREVIATIONS vi
RESUME vii
INTRODUCTION GENERALE 2
1. PROBLEMATIQUE 3
2 .OBJECTIFS DE RECHERCHE 6
3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 6
4. METHODE DE RECHERCHE 6
Première partie: Cadre conceptuel et théorique 8
CHAPITRE 1: LA REVUE DE LITTERATURE ET LES METHODES D'EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE 9
1. La revue de littérature 9
2. Les méthodes d'évaluation environnementale
14
2.1. La méthode des marchés de substitution 14
2.1.2. La méthode des prix hédoniques 15
2.1.3. La méthode du coût des voyages 15
2.2. La méthode indirecte d'évaluation 15
2.3 Les marchés hypothétiques 15
CHAPITRE 2: LE BIEN ENVIRONNEMENTAL (L'AIR) ET LA METHODE
D'EVALUATION CONTINGENTE 17
1. La Méthode d'Evaluation Contingente (MEC) 17
1.1. Présentation de la méthode 17
1.2 Les biais liés à la MEC 18
1.3 Les avantages de la méthode 19
2. La modélisation théorique du CAP 21
3. Le bien environnemental (l'air) 23
3.1. La valeur économique de l'air 23
4. La gestion de la qualité de l'air à Abidjan
26
4.1. Abidjan 26
4.2. Les polluants de l'air 28
4.3. Les structures chargées de la protection de
l'environnement à Abidjan 29
Deuxième partie : Analyse descriptive et
économétrique du CAP 32
CHAPITRE 3 : ANALYSE DESCRIPTIVE DU CONSENTEMENT A PAYER POUR
L'AMELIORATION DE LA QUALITE DE L'AIR 33
1. Les fréquences des CAP annoncés 33
2. La fréquence de la variable air 34
3. Consentement A Payer Moyen et médian 34
4. Evaluation du coût social lié à
l'amélioration de la qualité de l'air 35
4.1. Le Consentement global A Payer Moyen (CAPM) 35
4.2. Le coût social 36
CHAPITRE 4 : LA MODELISATION 37
1. Les variables 37
1.1. La variable dépendante (CAP) 37
1.2. Les variables explicatives 37
2. Le modèle 41
2.1. Le problème 41
2.2. Spécification du modèle 41
3. Estimation du modèle 42
4. Application du modèle à la base de
données 43
4.1. Estimation et interprétation des résultats du
modèle 43
4.2 La prédiction des effets marginaux 45
5. Comparaison des questionnaires 47
5.1. Étude de la convergence des questionnaires 47
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 51
BIBLIOGRAPHIE 54
ANNEXES 57
LISTE DES FIGURES
Figure 1: méthodes d'évaluation des dommages
/bénéfices (Barde, 1992) 16
Figure 2: La valeur économique totale (Barde, 1992) 25
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Evolution démographique de la vile d'Abidjan
28
Tableau 2: CAP annoncés pour la question ouverte 33
Tableau 3: CAP annoncés pour la carte de paiement 34
Tableau 4: moyenne et médiane du CAP pour la question
ouverte 34
Tableau 5: moyenne et médiane du CAP pour la carte de
paiement 35
Tableau 6: Récapitulatif des variables 40
Tableau 7: résultats de la première estimation
44
Tableau 8: résultat du modèle final. 45
Tableau 9: Effets marginaux prédits 46
Tableau 10: les raisons qui sous-tendent le CAP 48
Tableau 11: Les réponses issues de la détermination
du CAP 49
SIGLES ET ABREVIATIONS
ANASUR: Agence Nationale de la Salubrité Urbaine
ANDE: Agence Nationale De l'Environnement
BAC: Baccalauréat de l'enseignement secondaire
BEPC: Brevet d'Etudes du Premier Cycle
CAP: Consentement A Payer
CAPT: Consentement A Payer Total
CAR: Consentement A Recevoir
CERCLA: Compréhensive Environmental Response,
Compensation and Liability Act
CIAPOL: Centre Ivoirien Antipollution
CVM: Contingent Valuation Method
IEPF: Institut de l'énergie et de l'environnement
FCFA: Franc de la Communauté Financière
Africaine
MEC: Méthode de l'Evaluation Contingente
MINEEF : Ministère de l'Environnement, des Eaux et
Forêts
MINVSU : Ministère de la Ville et de la Salubrité
Urbaine
MOGED: Maîtrise d'Outils de Gestion de l'Environnement pour
le Développement
NOAA: National Oceanic and Atmospheric Administration
OCDE: Organisation de Coopération pour le
Développement Economique
OMS: Organisation Mondiale de la Santé
PIB: Produit Intérieur Brut
PNUE: Programme des Nations Unies pour l'Environnement
RFA: République Fédérale d'Allemagne
WTP: Willingness To Pay
WTA: Willingness To Accept
RESUME
L'objectif de cette étude est de déterminer la
valeur monétaire de l'air pur dans la ville d'Abidjan. En d'autres
termes, il s'agit de déterminer le Consentement A Payer (CAP) des
abidjanais pour une amélioration de la qualité de l'air dans la
ville d'Abidjan. Pour y parvenir, une enquête basée sur la
Méthode de l'Evaluation Contingente et portant sur 245 personnes
âgés de 18 ans et plus a été réalisée
au cours du premier trimestre de l'année 2009 dans la ville d'Abidjan,
capitale économique de la Côte d'Ivoire.
La méthodologie a consisté à estimer
d'abord les Consentements moyens et médians à payer pour une
amélioration de la qualité de l'air et à comparer ensuite
deux modèles relatifs aux deux formats de questionnaires utilisés
pour la réalisation de l'enquête. Il s'agit du modèle Tobit
et du modèle de régression par intervalle.
Les résultats de l'étude suggèrent que la
majorité des enquêtés souhaiterait payer pour
l'amélioration de la qualité de l'air un montant moyen de 1624,52
FCFA, un montant médian de 500 FCFA par mois pour la question ouverte et
un montant moyen de 1157,025 FCFA et un montant médian d'environ 405
FCFA par mois pour la carte de paiement. En outre, les analyses
économétriques montrent que l'âge, le revenu et le niveau
d'études influencent le CAP. Toutefois, le modèle Tobit et le
modèle de régression par intervalle produisent des
résultats différents. Avec le modèle de régression
par intervalle, l'air (la perception de la qualité de l'air du
répondant) et les dépenses en santé influencent le CAP
tandis qu'elles ne sont pas significatives dans le modèle Tobit. En
termes de recommandations, nous préconisons :
la mise en place d'un programme pour l'amélioration de la
qualité de l'air à Abidjan ;
la sensibilisation en général de la population
et en particulier des plus jeunes sur les effets néfastes liés
à la pollution atmosphérique et des bienfaits d'un air sain pour
la santé de l'homme ;
l'accroissement de l'efficacité de l'éducation en
matière de protection de l'environnement et l'intégration des
problèmes de la qualité de l'air au système
éducatif.
INTRODUCTION GENERALE
L'air est la couche atmosphérique dont la modification
physique, chimique ou autre peut porter atteinte à la santé des
êtres vivants, aux écosystèmes et à l'environnement
en général. Cet air tout comme bon nombre des biens
environnementaux est victime d'une défaillance institutionnelle et d'une
défaillance du marché. Défaillance du marché du
fait de son inexistence et ce fait conduit à des incitations
inadéquates à la gestion, à l'utilisation efficiente et
à la conservation de la ressource. Défaillance institutionnelle
du fait de l'inadaptation et de l'instabilité du cadre juridique et
institutionnel. Ces défaillances du marché auraient pour sources:
la non prise en compte des externalités, la non attribution des prix
à certains éléments du patrimoine naturel, le
caractère public des biens, les droits de propriétés
(OCDE, 1995 ; Panayotou, 1993)
Au nombre des problèmes environnementaux que
connaissent les grandes agglomérations, figure la problématique
de la qualité de l'air. Abidjan, la plus grande ville de l'Afrique de
l'ouest francophone n'échappe pas à ce constat dans la mesure
où le diagnostic complet de l'état de l'environnement en
Côte d'Ivoire fait dans le livre blanc de l'environnement de
l'Etat de Côte d'Ivoire nous renseigne qu'Abidjan est confrontée
à la problématique de la pollution de l'air. En outre, lors de la
quinzaine de l'environnement organisé par les autorités en charge
de l'environnement à Abidjan, capitale économique de la
Côte d'Ivoire du 11 au 20 décembre 2008, la pollution de l'air
à Abidjan était au centre des préoccupations.
L'article 35.5 du code de l'environnement stipule que `'Toute
personne physique ou morale dont les agissements et /ou les activités
causent ou sont susceptibles de causer des dommages à l'environnement
est soumis à une taxe et/ou à une redevance, Elle assume, en
outre, toutes les mesures de remise en état''et l'article 33 du
même code stipule que `' Toute personne a le droit fondamental de vivre
dans un environnement sain et équilibré. Il a aussi le devoir de
contribuer individuellement ou collectivement à la sauvegarde du
patrimoine naturel''.
En dépit de ces lois, des industries, des
ménages et des automobilistes contribuent à la dégradation
de l'air sans assumer la dépollution. Cette pollution cause plusieurs
maladies parmi lesquelles se trouvent les infections respiratoires aigues et
les maladies cardiovasculaires.
Ainsi, dans le but de déterminer une valeur
monétaire de l'air pur en procédant par la détermination
du Consentement A Payer pour une amélioration de la qualité de
l'air Abidjan, afin d'infléchir une situation d'inconfort et
d'insatisfaction, il convient d'effectuer une évaluation de la
qualité de l'air à Abidjan.
1. PROBLEMATIQUE
« Dès que l'air ne contribue plus à la
conservation de la santé, il tue. Il en va de même de l'eau. Or
cet air et cette eau si précieux pour notre équilibre, nous nous
ingénions à les souiller et à les détruire.
L'atmosphère de nos villes est corrompue, chargée de particules
impures. » 1.
Les agglomérations urbaines d'aujourd'hui connaissent
une triple croissance: celle de la population, celle des activités
économiques et du trafic. La résultante environnementale de ces
croissances est non seulement la pollution atmosphérique, mais aussi la
congestion, ellemême cause de pollution. Cette pollution affecte une
population de plus en plus nombreuse, les bâtiments, les cultures
périurbaines et contribue largement à la dégradation de
l'environnement.
La capitale économique de la Côte d'Ivoire,
Abidjan, n'échappe pas à ce constat eu égard à la
croissance démographique de cette ville, à celle des
activités et du trafic.
La conférence de Rio de Janeiro (1992) a montré
que le développement durable passe par la protection de l'Environnement.
Cette approche a conduit l'Etat de Côte d'Ivoire à l'adoption du
« Livre Blanc l'Environnement de Côte d'Ivoire » en
1995. Ce livre présente le diagnostic complet de l'Etat de
l'Environnement du pays et propose la stratégie de protection de
l'environnement.
Le diagnostic montre que la Côte d'Ivoire est
confronté à des problèmes environnementaux d'origines
diverses: disparition du couvert forestier, appauvrissement des sols, pollution
et eutrophisation des eaux, pollution de l'air, dégradation du lieu
urbain, persistance des maladies environnementales, manque d'éducation,
formation et sensibilisation, inadaptation et instabilité du cadre
juridique et institutionnel ainsi que la dispersion et les difficultés
d'accès des données environnementales.
1 André Berger. (1992). Le climat de la terre-un
passé pour quel avenir ?
Lors de la Quinzaine Nationale de l'environnement
organisée par le Ministère de l'Environnement, des Eaux et
Forêts (MINEEF) du 11 au 20 décembre 2008, la Pollution de l'air
était la préoccupation majeure comme le montre le thème
retenu pour cet événement: « Pollution de l'air: un danger
pour l'homme, une menace pour l'environnement ». Selon les
autorités en charge de l'environnement, l'air que respirent les
abidjanais est dégradé. Les gaz et particules issus
principalement des tuyaux d'échappement des véhicules, de
cheminées des usines, des feux de brousse, de l'incinération des
ordures ménagères et de la fabrication de charbon en pleine ville
sont les causes principales de cette dégradation de l'air.
Les gaz et particules produits par ces déchets peuvent
être classés en deux catégories. La première
constituée de polluants, détériore la qualité de
l'air ambiant, est à l'origine de nombreuses maladies. La seconde
catégorie constituée de gaz dits à effet de serre, est
reconnue comme étant à l'origine du réchauffement actuel
de la terre.
Les maladies liées à la pollution
atmosphérique sont les maladies respiratoires, les maladies
cardio-vasculaires, l'asthme, la tuberculose, la pneumonie, la bronchite...
Certes, la pollution atmosphérique n'est pas responsable à elle
seule de telle ou telle maladie caractérisée mais elle est un
facteur d'importance dans l'apparition et l'aggravation de nombreuses
infections; ceci notamment par une augmentation de la sensibilité aux
infections respiratoires et un risque accru de développer des allergies
et certains cancers. En Côte d'Ivoire, on observe depuis quelques
années, une prolifération des maladies dites environnementales
dans les centres urbains. En effet, la dégradation de l'environnement
urbain et l'insalubrité grandissante qui l'accompagne favorisent la
prolifération des agents pathogènes et exposent de plus en plus
les populations aux maladies. D'après les statistiques du
Ministère de la santé (de 1994 à 2001), l'exemple de la
ville d'Abidjan illustre parfaitement cette situation:
Le paludisme qui présente une expansion alarmante : de
93422 cas en 1994 à 273544 cas en 1996, puis 262016 cas en 2000.Les
infections respiratoires aiguës (IRA) qui sont passées de 43991 cas
en 1994 à127377 cas en 1996 et, pour les enfants de moins de cinq ans,
28055 cas en 2000.La tuberculose dont on avait enregistré que 333 cas en
1995 a atteint 8106 cas en 2000, tandis que la rougeole passait de 835 cas en
1994 à 3777 cas en 1996 .Les enfants de moins de cinq ans atteints par
cette maladie étaient au nombre de 3526 en 2000.
Selon une évaluation de la charge de morbidité
due à la pollution de l'air effectuée par l'OMS en 2002, plus de
2 millions de décès prématurés peuvent chaque
année être attribués aux effets de la pollution de l'air
extérieur dans les villes et de la pollution de l'air à
l'intérieur des habitations (due au fait que l'on y brûle des
combustibles solides). Plus de la moitié de cette charge de
morbidité est supportée par les populations des pays en
développement.2
La présente étude s'intéresse au cas
particulier de la qualité de l'air que respirent les Abidjanais. Au
delà du fait d'identifier les effets néfastes de la pollution de
l'air et de soigner les infections qui en découlent, il est essentiel
d'oeuvrer préventivement et de se préoccuper des mesures de
protection de l'environnement et de la législation.
L'analyse économique des projets d'aménagement
et des conséquences des accidents écologiques distingue
usuellement deux types de valeurs: les valeurs marchandes et les valeurs non
marchandes. Les premières sont constituées par exemple de
coûts marchands directement liés à la dégradation de
biens environnementaux. Les secondes sont associées à des impacts
ou des usages non marchands comme par exemple l'air. Dans le but de
déterminer une valeur marchande des biens environnementaux intangibles
qui ne sont pas pris en compte par le marché, la théorie
économique suggère de procéder par la détermination
du Consentement A payer (CAP) par le biais d'enquêtes, pour une politique
d'amélioration ou de restauration d'un actif environnemental ou du
Consentement A Recevoir (CAR) comme compensation si le dommage dû
à la dégradation de l'environnement est inévitable.
L'évaluation économique de la qualité de
l'air peut grandement aider à des arbitrages politiques afin
d'infléchir les situations d'inconfort et d'insatisfaction. Evaluer les
coûts relatifs à l'amélioration de la qualité de
l'air offre plusieurs opportunités, principalement la fiscalité,
la tarification ou la fixation de valeurs tutélaires pour
l'intégration préventive des coûts environnementaux dans la
gestion des activités humaines qui constituent des sources de pollution
atmosphérique. Ainsi la question fondamentale qui fera l'objet de notre
étude est de savoir quelle est la valeur monétaire de la
qualité de l'air que désirent respirer les abidjanais?
2 Rapport sur la santé dans le monde, 2002. Réduire
les risques et promouvoir une vie saine. Genève, 2002. Organisation
Mondiale de la Santé.
2 .OBJECTIFS DE RECHERCHE
L'objectif général de cette étude est de
déterminer la valeur monétaire de l'air pur dans la
ville d'Abidjan.
De façon spécifique; il s'agira :
> de déterminer le Consentement A Payer (CAP) par la
population pour l'amélioration de la qualité de l'air à
Abidjan ;
> d'identifier les facteurs explicatifs de ce consentement
à payer ;
> de tester la convergence des différents formats de
questionnaires utilisés pour la détermination du CAP et
> d'évaluer le coût social lié à
l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan.
3. HYPOTHESES DE RECHERCHE Comme
hypothèses de recherche, nous retenons que
~ une partie de la population sensible aux questions
environnementales est prête à débourser une somme mensuelle
pour bénéficier d'un air pur ;
v' le consentement à payer des personnes
interrogées est une fonction positive de leur revenu, du niveau
d'instruction, de l'âge et une fonction négative des
dépenses en santé et du nombre d'enfants ;
v' Les valeurs du CAP annoncés par les
enquêtés ne diffèrent pas d'un format de questionnaire
à l'autre ;
4. METHODE DE RECHERCHE
La méthode retenue dans le cadre de notre étude
est la méthode de l'évaluation contingente. Cette méthode
consiste à interroger directement les individus, par le biais
d'enquêtes, soit sur leur consentement à payer (CAP) pour une
politique d'amélioration ou de restauration d'un actif environnemental,
soit sur leur consentement à recevoir (CAR) comme compensation si le
dommage dû à la dégradation de l'environnement est
inévitable.
La base théorique de la méthode de
l'évaluation contingente est le surplus du consommateur (Faucheux,
1995).
Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, deux
modèles économétriques ont été
utilisés à savoir le modèle Tobit pour le format de
questionnaire qui contient la question ouverte sur le CAP et le modèle
de régression par intervalle pour le questionnaire qui utilise la carte
de paiement ( des intervalles qui contiennent des montants).
Données statistiques
Les données utilisées sont issues d'une
enquête réalisée dans les communes d'Abobo, d'Adjamé
et de Cocody sur un échantillon de 245 personnes dans la ville
d'Abidjan. A Abidjan, le nombre de personnes exposées aux polluants dans
les différents microenvironnements, notamment à
l'intérieur des véhicules, dans les zones industrielles, lors des
files d'attentes et aux abords des routes, est très important. Mais
compte tenu des difficultés pour questionner le plus grand nombre de
personnes, l'enquête s'est portée sur les riverains se trouvant
aux abords des voies à fortes circulation caractérisées
par un embouteillage permanent, et ceux constituant des files d'attentes.
L'enquête a été effectuée par
administration de questionnaire, d'une durée moyenne de 40 minutes par
personnes sur le site. La plupart des enquêtés connaissent bien le
niveau de pollution de l'air à Abidjan, ce qui a facilité
l'exercice d'évaluation contingente. De plus, toute une série
d'illustrations de l'effet de la qualité de l'air sur la santé
des riverains ont aidé les individus interrogés à
émettre et à valoriser leurs préférences.
Traitement des données
En vue d'une interprétation judicieuse des
résultats d'enquête, plusieurs moyens de traitement ont
été utilisés. Ainsi, après avoir apuré et
réorganisé la base de données, les logiciels
économétriques tels que Stata et Spss ont été
utilisés pour traiter les données et effectuer la
régression.
Notre étude comporte deux parties. La première
partie traite des concepts relatifs au sujet et des méthodes
d'évaluation environnementale ; la deuxième partie a trait
à l'analyse descriptive et économétrique du consentement
à payer pour une amélioration de la qualité de l'air.
Première partie: Cadre
conceptuel et théorique
CHAPITRE 1: LA REVUE DE LITTERATURE ET LES
METHODES D'EVALUATION ENVIRONNEMENTALE
Ce chapitre se propose de traiter des méthodes et
études relatives à la problématique de la qualité
de l'air et des méthodes d'évaluation environnementale.
1. La revue de littérature
On doit à Davis (1963), la première étude
fondée sur des techniques d'enquêtes comme instrument de
révélation des préférences. Cette étude
portait sur l'évaluation de la valeur récréative des
forêts du Maine. IL s'agissait, par le biais de questionnaires
individuels, de faire enchérir des individus sur des droits
d'entrée. Une fois l'enquête réalisée, l'auteur
estimait une équation permettant de prévoir, sur la base des
caractéristiques socioéconomiques des individus
enquêtés, le montant d'équilibre à partir duquel
l'individu s'exclut volontairement de l'usage du site.
Bien qu'élaborée par les économistes au
début des années 1960, la Méthode d'Evaluation Contingente
(MEC) ne connaît un véritable démarrage qu'à partir
des années 1980.
Schulz (1985), afin de mesurer les avantages d'une
amélioration de la qualité de l'air à BerlinOuest a
adressé par courrier un formulaire d'enquête, sur la
période 1983-1985, sur le CAP à un échantillon de 4500
Berlinois. Le formulaire comportait des questions sur l'appréciation de
la qualité de l'air, sur les effets de la pollution atmosphérique
et, bien entendu, sur le CAP pour une amélioration de la qualité
de l'air. Les résultats indiquent une évaluation de l'air pur de
4,6 milliards de marks pour Berlin-Ouest et de 138 milliards de marks
extrapolés à l'ensemble de l'ex-RFA, soit respectivement 7 et 11%
du PIB. Cette étude montre notamment que le CAP dépend beaucoup
de l'âge et du niveau de connaissance des phénomènes de
pollution de l'air: la valeur accordée à l'air pur était
plus forte pour les jeunes et fonction du degré de connaissance.
Rainelli (1993) et Bonnieux (1998) montrent comment, aux
Etats-Unis, le développement de la méthode est étroitement
lié à la prise en compte de l'environnement par les pouvoirs
publics. L'événement marquant est un décret
présidentiel de 1980 (Executive Order 12291) « qui
rend obligatoire les études d'impacts pour toute législation
d'une certaine importance ayant trait à l'environnement »
(Bonnieux, 1998, p.48).Un autre fait notable est le Comprehensive
Environmental Response, Compensation and Liability Act (CERCLA) de
décembre 1980 qui prévoit des fonds de financement pour la remise
en état de sites pollués
par des substances dangereuses, les responsables étant
tenus d'indemniser les autorités de tutelle pour la
dépollution.
Portnay (1994) souligne deux événements
marquants qui ont suivi le CERCLA et, selon lui, favorisé le
développement de la MEC. Le premier est la réécriture,
dirigée par la cour fédérale en 1989(Etat de l'Ohio,
Ministère de l'Intérieur américain, 880 F. 2d 432, D.C
Circuit 1989), des arrêtés relatifs à l'évaluation
des dommages environnementaux, donnant aux valeurs de non usage un poids
égal à celui des valeurs d'usage. Ce fait a naturellement
placé la MEC dans des conditions favorables à son essor. C'est
lors de cette année 1989 qu'est publié l'ouvrage de
référence sur le sujet: Mitchell et Carson (1989) «
Using Surveys to Value Public Goods: The
Contingent Valuation Method. Resources for the Future »:
Washington D.C.
Le second événement est celui du Oil
Pollution Act de 1990, légiféré suite à la
marée noire de l'Exxon Valdez dans la baie de Prince William Sound en
Alaska. Cette loi a conduit le Ministère du Commerce américain,
sous l'égide du National Oceanic and Atmospheric
Administration (NOAA), à écrire ses propres
recommandations quant à l'évaluation des dommages
environnementaux. Ces recommandations sont retranscrites dans la NOAA Panel
(Arrow et al., 1993), rapport d'un groupe d'experts, réunissant des
économistes renommés dont plusieurs prix Nobel, qui avait pour
vocation de statuer sur la validité de la MEC et de définir un
certain nombre de contraintes nécessaires à sa bonne mise en
oeuvre.
Walsh et al. (1990) estiment que la méthode
d'évaluation contingente est l'instrument le plus important dont nous
disposons pour mesurer la demande des individus pour la protection de la
qualité de l'environnement (l'air notamment).
Munasinghe et Lutz (1993) signalent qu'il est possible
d'obtenir des résultats raisonnables avec la méthode
d'évaluation contingente, dans les pays en développement.
Sagoff (1988) soutient que la littérature portant sur
l'évaluation environnementale n'arrive pas à distinguer si les
individus se comportent comme des consommateurs ou des citoyens lors des
enquêtes d'évaluation contingente : « en tant que citoyen, je
suis concerné l'intérêt public, plutôt que mon propre
intérêt ; avec le bien de la communauté, plutôt que
le simple bien-être de ma famille [...] Dans mon rôle de
consommateur, je poursuis les buts que j'ai en tant que consommateur ».
Pour déterminer le CAP, on peut utiliser plusieurs formats
de questionnaires.
Les questions de type référendum, ou carte de
paiement, sont des questions fermées, demandant à l'individu de
choisir entre deux modalités, pour le référendum, ou plus
de deux, pour la carte de paiement, réduisant le discours à sa
plus simple expression. Par contre, dès lors, qu'il s'agit de demander
à un individu de préciser des motivations quant à sa
réponse à une question de valorisation, c'est-à-dire
d'expliciter son jugement, ceci ne peut être fait que par le biais de
questions ouvertes. Le discours devient alors plus élaboré, fait
d'un individu apte à construire une argumentation,
extériorisation de la justification de l'action. Se pose alors la
question d'une méthode susceptible de saisir l'information contenue dans
le discours dans la perspective d'une analyse quantitative. Malheureusement, il
n'existe encore, à notre connaissance, que peu d'écrits se
rapportant à une théorie du langage en économie,
exceptés les travaux de Rubinstein (1996, 1999) et de Glazer et
Rubinstein (1997).Les développements proposés par Rubinstein
(1999) vont bien dans le sens de la problématique retenue ici, en
avançant, par exemple, que, dès lors qu'il s'agit pour un
individu d'énoncer un ensemble de préférences, un certain
nombre d'entre elles ne peuvent être exprimées dans le langage
usuel. Ces travaux ne constituent cependant qu'une avancée
théorique et il convient de préciser, dans un cadre empirique,
les principes d'une méthodologie adaptée. La proposition de
Schkade et Payne (1993), qui utilisent des « protocoles verbaux »,
technique importée de la psychologie cognitive, est une première
tentative en ce sens. Schématiquement, cette méthode consiste
à demander aux répondants comment ils ont déterminé
leur consentement à payer et d'analyser les discours recueillis sur la
base d'une typologie prédéfinie. Une telle approche est toutefois
soumise à une critique évidente : dans quelle mesure les discours
recueillis ne sont pas des « rationalisations » des consentements
à payer déclarés, rendant impossible toute tentative
d'interprétation ? Pour contourner cette difficulté, Hollard et
Luchini (1999) et Luchini (2000) proposent d'utiliser des questions ouvertes
dans lesquelles on demande aux répondants d'évoquer les mots ou
expressions que leur évoque le bien soumis à l'évaluation
et d'analyser ensuite les propriétés des réponses obtenues
sur la base d'une démarche axiomatique fondée sur les
théories du choix social. Dans des résultats récents,
Flachaire et al. (2002) montrent que les informations fournies par une
telle méthode apportent un gain significatif lorsqu'il s'agit
d'expliquer des consentements à payer déclarés.
En ce qui concerne la pollution de l'air au niveau global, les
économistes ont essayé d'estimer les dommages futurs du
réchauffement climatique. L'une des études les plus citées
est celle de William D. Nordhaus and Joseph Boyer (2000). Cette étude
prévoit comme coût global de 2,5°C de réchauffement en
2100 environ 2% du PIB mondial. La moitié de ce coût proviendrait
du risque d'un changement climatique catastrophique ou brut. Une autre
composante significative du dommage proviendrait d'une possible expansion de
maladies tropicales surtout en Afrique, laquelle est déduite de
données sur l'incidence de diverses maladies à travers
différentes régions climatiques.
Une étude remarquable avec des conclusions frappantes
est celle de Nicholas Stern (2006) qui prévoit les dommages totaux du
futur réchauffement climatique à 5-20 % du PIB mondial en
perpétuité et préconise un coût social actuel qui
équivaut à 311 $ par tonne de carbone. Une majeure partie de
cette estimation est expliquée par des hypothèses relatives au
rapide réchauffement, aux grandes perturbations provenant des grands
évènements météorologiques.
Mais selon Nordhaus (2006), la plus grande différence
concernant ces études provient de l'hypothèse que le taux
d'actualisation social de la consommation future est autour de 1% plutôt
que les 3-5% supposé dans plusieurs études de
prévisions.
Le taux d'actualisation approprié pour les effets de
telles longues séries demeure litigieux selon Portney Paul et Weyant
John (1999).Les taux d'actualisation conventionnel actuel garantissent
équitablement des actions modestes pour un changement climatique lent
pour les générations futures. Cependant, plusieurs taux faibles
sont incompatibles avec les comportements observés menant à des
résultats pervers dans d'autres contextes comme la réduction
drastique de la consommation actuelle et implique que le plus spéculatif
des effets distants a une large influence sur la politique actuelle.
Le problème qui se pose lorsqu'il s'agit
d'évaluer de façon économique la qualité de l'air
est celui d'obtenir une valeur monétaire pour un bien intangible qui n'a
pas de prix de marché. Toutefois, l'importance accordée à
l'évaluation des biens intangibles pendant ces dernières
décennies a favorisé l'émergence de plusieurs
méthodes d'évaluation (Rozan, 1999).
L'une de ces méthodes est celle de l'évaluation
contingente. Cette méthode présente les consommateurs avec des
opportunités hypothétiques d'achat de biens publics dans le but
de pallier l'absence d'un marché réel pour ces biens (Lockwood et
al, 1996).
Certaines études d'évaluation contingente ont
montré que les valeurs du CAP des répondants varient en fonction
des différents formats de questionnaire. En conséquence, la
convergence des différentes valeurs annoncées du CAP
mérite d'être testée.
Mitchell et Carson (1989) ont comparé les taux de
réponses positives du CAP pour tester la validité de la
convergence des différentes valeurs du CAP. Ils concluent qu'il y a
absence de convergence en procédant de cette façon.
Rafia Afroz (2005), dans l'étude du consentement
à payer pour une amélioration de la qualité de l'air dans
la zone urbaine de Klang Valley en Malaisie a abouti au résultat selon
lequel les valeurs annoncées du CAP ne varient pas significativement
suivant le type de questionnaire en comparant les taux de réponses
positives, de zéros valables et de rejets du marché
hypothétique. Toutefois, les valeurs annoncées qui proviennent du
format contenant la question à choix dichotomique sur la valeur du CAP
sont les plus élevées.
D'autres autres études ont mis l'accent souvent en
utilisant des modèles économétriques sur les
déterminants du CAP.
Fanougbo (2002) a eu recours à un modèle Probit
pour estimer les déterminants du consentement à payer des
conducteurs de taxis-moto « Zémidjan » dans la ville de
Cotonou. Il obtient que le « niveau d'instruction » contribue
négativement au CAP. Il trouve en outre que lorsque le conducteur est le
propriétaire de la moto, il a tendance à donner un CAP plus
élevé.
Gbinlo (2006) développe un modèle Tobit pour
identifier les facteurs explicatifs du CAP des béninois pour une
amélioration de la qualité de l'air afin d'évaluer le
coût social de la pollution de l'air par les taxis-motos à Cotonou
au Bénin. Il obtient que les femmes donnent plus volontiers un CAP
positif et, plus le nombre d'enfants élevé, plus faible est la
probabilité de donner un CAP positif. En outre la probabilité de
payer augmente avec le revenu et les dépenses de santé.
N'guessan (2008) a recours à deux modèles
à savoir : les modèles Tobit censuré simple et Tobit
généralisé pour apprécier l'impact du processus
décisionnel sur le consentement des chefs de ménages à
cotiser pour l'Assurance Maladie Universelle (AMU) dans le département
d'Aboisso en Côte d'Ivoire. Les résultats de l'étude
suggèrent que la majorité des chefs de
ménages enquêtés souhaiterait cotiser
annuellement pour l'AMU un montant moyen de 9569FCFA et un montant
médian d'environ 5000FCFA. Par ailleurs, les analyses
économétriques montrent que les modèles Tobit
censuré simple et Tobit généralisé produisent des
résultats différents.
Dans notre étude, nous nous servons de la
Méthode d'Evaluation Contingente pour déterminer la valeur
monétaire de la qualité de l'air que désirent respirer les
abidjanais. Pour y parvenir, nous nous servons de deux formats de
questionnaires à savoir:
Un format avec une question ouverte sur le CAP et un autre
format avec une carte de paiement sur le CAP. Nous utilisons ensuite deux
modèles économétriques pour estimer les
déterminants du CAP.
2. Les méthodes d'évaluation
environnementale
Les méthodes d'évaluation environnementale peuvent
être classées en trois catégories.
La première catégorie consiste à
évaluer le consentement à payer pour des mesures de protection de
l'environnement par référence à des marchés
existants considérés comme « marchés de substitution
», c'est- à dire se substituant à un « marché de
l'environnement » qui n'existe pas en tant que tel .
La deuxième catégorie de méthode
s'efforce d'affecter une valeur monétaire à des dommages
préalablement évalués en termes non monétaire
(physique).
La troisième catégorie de méthode, en
créant un marché artificiel ou « quasi-marché »,
a pour objectif de réaliser une évaluation directe des fonctions
de demande.
2.1. La méthode des marchés de
substitution
Puisque le marché ne permet pas une évaluation
« spontanée » des valeurs environnementales, on peur chercher
à identifier des comportements économiques qui reflètent
indirectement le CAP des individus. Par l'observation de certains
marchés, on cherchera donc une évaluation monétaire
indirecte de ce CAP. L'évaluation des dépenses de protection; les
« prix hédonistes »; l'évaluation des dépenses
de déplacement font partie des méthodes des marchés de
substitution.
2.1.1. L'évaluation des dépenses de
protection
Si les individus engagent des dépenses pour se
protéger de la pollution ou obtenir une amélioration de leur
environnement, on peut estimer qu'ils expriment ainsi un consentement à
payer. Il suffirait donc d'évaluer ces dépenses pour
déterminer le CAP.
2.1.2. La méthode des prix hédoniques
Cette méthode repose sur l'idée simple selon
laquelle la valeur d'un bien immobilier (bâtiment ou terrain) n'est pas
seulement déterminée par ses seules caractéristiques
matérielles intrinsèques (taille, matériaux de
construction, nombre de pièces, garage etc. ...) mais également
par une série de caractéristiques environnementales(ou «
attributs ») telles que l'accessibilité, la proximité de
services (magasins, école, espaces verts...) et la pollution. On peut
ainsi penser que toutes choses égales par ailleurs, la valeur d'un
logement sera plus faible en zone bruyante ou à forte pollution
atmosphérique, qu'en zone calme et non polluée.
2.1.3. La méthode du coût des voyages
Tandis que la méthode des prix hédonistes repose
sur l'étude du marché immobilier, la méthode du coût
des voyages se fonde sur l'analyse du comportement de consommation sur le
« marché » des dépenses de déplacement pour se
rendre sur un lieu de loisir. On cherche ainsi à évaluer le CAP
pour se rendre et rester sur un site naturel (rivière, lac, bord de mer,
etc.) afin d'y pratiquer des loisirs de plein air.
2.2. La méthode indirecte d'évaluation
Cette méthode est considérée comme
indirecte parce que contrairement aux autres méthodes, on ne cherche pas
à évaluer les dommages ni à mesurer le CAP par une
référence directe aux marchés ou «
quasi-marchés ». Cette approche consiste à procéder
d'abord à une mesure « physique » (non monétaire) des
dommages : par exemple, dans le cas de la pollution atmosphérique,
mesure des effets sur la santé en termes de taux de morbidité et
de mortalité ; mesure de la corrosion des matériaux et de la
détérioration des récoltes. Ce n'est qu'après ce
passage par une « fonction non monétaire de dommages » que
l'on procédera à l'évaluation monétaire.
2.3 Les marchés hypothétiques
La méthode des marchés hypothétiques ou
« méthode d'évaluation contingente » ne repose
pas
sur une référence à des marchés existants mais
procède à une évaluation directe du CAP,
au moyen d'enquêtes et de questionnaires. Cette
méthode est celle que nous avons retenue pour notre étude.
La figure suivante donne un résume des méthodes
d'évaluation environnementale :
EVALAUTION MONETAIRE
DES DOMMAGES/BENEFICES
Marchés de substitution
|
|
Marchés hypothétiques
|
|
Méthode indirecte
|
Monétarisation des
Dommages physiques
Dépenses
de
protection
Prix
hédonistes
Coût des
voyages
Evaluation
contingente
Figure 1: méthodes d'évaluation des
dommages /bénéfices (Barde, 1992)
CHAPITRE 2: LE BIEN ENVIRONNEMENTAL (L'AIR) ET LA
METHODE D'EVALUATION CONTINGENTE
Ce chapitre met l'accent sur la Méthode d'Evaluation
Contingente et sur l'actif environnemental (l'air) qui fait l'objet de
l'étude.
1. La Méthode d'Evaluation Contingente (MEC)
Sur la base de la théorie du consommateur, il est
possible d'inférer des valeurs monétaires pour des biens
environnementaux qui ne font pas l'objet d'échanges marchands et pour
lesquels n'existe pas de prix susceptible de renseigner sur la valeur de ces
biens. D'une part un cadre formalisé relativement simple permet de
mettre en évidence les principes essentiels qui guident l'analyse
économique lorsqu'elle s'attache à évaluer les biens
environnementaux et d'autre part on présente de manière
détaillée, un instrument d'évaluation particulier: la
Méthode d'Evaluation Contingente (MEC)
1.1. Présentation de la méthode
La théorie économique connaît plusieurs
méthodes d'évaluation des dommages liés à la
dégradation de l'environnement : la méthode des coûts
évités, la méthode des coûts de transport, la
méthode des coûts de protection, la méthode des prix
hédoniques, celle de l'évaluation contingente.
La MEC, encore appelée méthode des
marchés hypothétiques, ne repose pas sur une
référence à des marchés existants mais consiste
à interroger directement les individus par le biais d'enquêtes et
de questionnaires. Il s'agit d'évaluer, à l'aide de
questionnaires appropriés, combien les individus sont prêts
à payer ex ante pour une modification donnée (quantitative ou
qualitative) d'un bien environnemental. Elle consiste donc à amener les
personnes soumises aux enquêtes à révéler leur
préférence en ce qui concerne la demande d'un bien
environnemental (l'air) par le truchement, soit du consentement à payer
(CAP) pour bénéficier d'une amélioration de la
qualité de l'environnement, soit du consentement à recevoir (CAR)
comme compensation si le dommage dû à la dégradation de
l'environnement est inévitable. Parce que cette modification est
évaluée alors qu'elle n'est pas réalisée, les
individus sont placés dans une situation hypothétique et les
réponses obtenues sont des intentions. Cette situation se
présente sous la forme d'une transaction sur un marché
hypothétique entre un individu et, généralement, un
décideur public.
On se doit alors de décrire un marché
hypothétique « aussi crédible que possible » (Mitchell
et Carson, 1989).
La question relative à la valorisation du bien peut
être envisagée selon différentes modalités. La
première d'entre elles correspond à un système
d'enchères successives croissantes ou décroissantes. On propose
un montant à l'individu et selon la réponse qu'il fournit
(acceptation ou refus), on propose un second montant (supérieur ou
inférieur), puis un troisième montant, et ainsi de suite.
Une autre solution consiste à utiliser une question
ouverte. Il s'agit tout simplement, dans ce cas, de demander aux individus le
montant maximal qu'ils sont prêts à payer (leur Consentement A
Payer).
On peut également utiliser une carte de paiement.
Celle-ci consiste en des montants (ou des intervalles) définis à
l'avance parmi lesquels l'individu doit choisir celui correspondant à
son CAP.
1.2 Les biais liés à la MEC
La Méthode d'Evaluation Contingente s'expose à
des difficultés d'analyse importantes. Ces difficultés
découlent non seulement de limites opératoires (ex: lourdeur du
dispositif d'enquête) mais aussi de multiples biais qu'elle peut
impliquer (Bonnieux, 1998; Carson, 1999). Il s'agit notamment du
caractère fictif de l'échange proposé qui impose de
s'interroger sur la solidité du consentement à payer
déclaré ex ante.
Selon Young et Allen (1986), les principaux «biais
»liés à l'interrogation directe des agents
économiques sont les suivants :
- «biais stratégiques» (passagers
clandestins): tendance du répondant à exagérer (resp.
à réduire) la disposition à payer (resp. à accepter
une compensation) selon son anticipation de l'avenir.
- «biais» informationnels: le marché
expérimental ne reflétant guère les aspects du
marché réel (expérience du passé, prix et
possibilité de substitution).
- «biais» hypothétiques: risque de
réponses hypothétiques aux questions hypothétiques
caractérisant le marché expérimental. Le répondant
doit donc bien percevoir l'importance du problème.
Selon Barde (1992), la méthode des marchés
hypothétiques comporte des difficultés liées
en
particulier aux problèmes de « mise en condition » des
personnes interrogées, dont certaines
refusent parfois de jouer le
jeu. On peut ainsi douter de la précision de ces évaluations
en
raison même du caractère hypothétique des
situations. Un problème essentiel est de s'assurer que les
enquêtés sont bien incités à dire la
vérité.
Cummings et al. ont identifié six « biais »
à éviter dans ces évaluations.
Le biais stratégique se manifeste lorsque les personnes
interrogées donnent à dessein des réponses fausses,
sachant que dans la réalité elles ne devront effectuer aucun
paiement. Le biais du point de départ (ou biais initial) ou encore biais
d'encrage est lié à l'influence des premiers ordres de grandeur
(« enchère ») suggérés par l'enquêteur
(« accepteriez vous de payer telle somme? »). L'enquêté
peut se sentir enfermé dans une certaine fourchette; il faut dès
lors veiller à ce que les valeurs exprimées soient à la
fois « libres » et « réalistes ». Le biais
informationnel découle de la nature de l'information fournie à
l'enquêté: information sur la nature et les conséquences de
la pollution, sur les mesures à prendre, les dépenses à
engager, etc. Le biais instrumental traduit la sensibilité des valeurs
révélées en fonction des moyens de paiements
proposés (majoration d'impôts, droit d'entrée, augmentation
du prix de certains biens et services tels que l'électricité ou
l'eau, etc.): on accepte plus facilement certaines formes de paiement que
d'autres. Le biais hypothétique est dû à l'absence de
conséquence financière du choix exprimé: sur un
marché réel, une erreur de choix ou de calcul est
sanctionnée par une perte; sur un marché hypothétique, il
n'en est rien. Le biais opérationnel, enfin, correspond au degré
de cohérence entre le marché hypothétique et le
marché réel. Il importe que l'enquêté ait une
connaissance aussi bonne que possible des biens qu'on lui demande
d'évaluer. On établit ainsi une liste de « conditions
opérationnelles de référence » qui définissent
les nécessaires « passerelles » avec la
réalité.
On notera par ailleurs que les sommes
révélées peuvent également varier selon que l'on
demande combien l'on consentirait à payer pour obtenir une
amélioration ou quel montant l'on exigerait en compensation des dommages
ou nuisances subis.
1.3 Les avantages de la méthode
La méthode des marchés hypothétiques
présente l'avantage d'être universelle puisque
théoriquement applicable à l'ensemble des
phénomènes d'environnement. L'expérience montre qu'elle
est particulièrement utile et adaptée pour l'évaluation
des biens et services « intangibles ». (Barde, 1992)
Concernant la problématique des biais, on peut faire
l'hypothèse que la nature de l'objet « qualité de l'air
» peut aider à contourner certaines difficultés. A titre
d'exemple, la sensibilité collective à cette question ainsi que
le caractère concret des effets de pollution de l'air induisent, non
seulement de larges connaissances chez un nombre élevé de
riverains mais surtout la fréquence de certaines maladies pour cause de
pollution atmosphérique. Ces caractéristiques ont aidé,
par exemple, à maitriser l'occurrence du biais informationnel sur les
Consentements A Payer déclarés.
Plus globalement, en tant que procédé
heuristique, cette méthode d'évaluation contingente permet
d'approcher statistiquement le potentiel explicatif de paramètres ne
pouvant être abordés par les autres procédés
d'évaluation. En ce sens, et malgré les limites et les biais
qu'elle implique, elle permet d'étoffer la fonction de demande, donc de
mieux saisir l'intentionnalité et la rationalité qu'elle incarne.
L'engouement, par les économistes depuis peu, pour cette méthode
découle de ce potentiel explicatif.
Dès lors, cette méthode présente en
théorie l'avantage de produire des consentements à payer
individuels précisés selon les caractéristiques
socio-économiques, le degré de pollution et l'effet de la
nuisance ressentie.
Pour contourner le biais stratégique qui survient
lorsque les répondants peuvent donner des réponses fausses
sachant que dans la réalité elles ne le feront pas, nous avons
insisté sur le fait que le consentement à payer
déclaré entrainera une augmentation de leur dépense.
Quant au biais du point de départ, nous avons
testé son existence et nous avons essayé de le surmonter en
utilisant deux formats de questionnaires: un format avec une question ouverte
et un autre avec des intervalles contenant des montants proposés.
Dans l'analyse économique, les biens environnementaux
sont considérés comme des biens publics. Cette nature publique
des biens se traduit par la difficulté, sinon l'impossibilité,
qu'un marché soit mis en place. L'utilisateur de la méthode
d'évaluation contingente contourne cette difficulté en s'appuyant
sur la description d'un marché hypothétique, dont les traits sont
censés être proches de ceux d'un marché réel. Le
problème est ainsi réduit au perfectionnement d'une
méthode garantissant des révélations de consentements
à payer comme s'il s'agissait de comportements effectifs sur des
marchés. La méthode d'évaluation contingente, en
procédant de la sorte, rend marchand un objet (un bien environnemental)
qui ne l'était pas auparavant.
2. La modélisation théorique du CAP
L'évaluation économique de la qualité de
l'air pose le problème de la définition d'une procédure,
à la fois conforme à la théorie économique et
propre à la pratique, qui permette de mesurer en termes
monétaires les variations subies par l'utilité ou le bien
être des agents (Bergstrom, 1990).
La notion de surplus du consommateur permet de mesurer la
variation nette de l'utilité d'un agent. L'utilisation du surplus du
consommateur émanant d'une demande marshallienne pose le problème
d'identification (Trevor et Young, 1986) ; il n'est possible de
déterminer de manière unique la variation d'utilité
associée que sous l'hypothèse d'une utilité marginale du
revenu constante (Laffont, 1982) ;(Bergstrom, 1990). Cette hypothèse
n'étant pas réaliste, il existe un consensus parmi les
économistes du bien être que le surplus hicksien est
théoriquement plus approprié. Il s'agit du surplus compensatoire
et du surplus équivalent, qui s'expliquent comme suit (Bergstrom,
1990):
- le surplus compensatoire est la variation de revenu qui
permettrait de « compenser » l'agent de la variation de la
qualité de l'environnement : c'est le montant (payé ou
reçu) qui placerait un individu à son niveau initial,
malgré la modification de la qualité de l'environnement. Si cette
qualité s'améliorait, cette variation (de revenu) consisterait
à diminuer le revenu et correspondrait donc à un consentement
à payer pour l'amélioration de l'environnement. Par contre si
cette qualité se détériorait, cette variation consisterait
à augmenter le revenu et correspondrait donc à un consentement
à accepter une compensation à cause de la
détérioration de l'environnement subie;
- le surplus équivalent est la variation de revenu qui
permettrait de « compenser » l'agent de la non réalisation de
la modification de la qualité de l'environnement vers un niveau attendu
: ce serait le montant (payé ou reçu) qui placerait un individu
à un niveau d'utilité auquel il s'attendrait. Si le niveau de
qualité attendu est une amélioration, cette variation
consisterait à augmenter le revenu et correspondrait à un
consentement à accepter une compensation pour non amélioration de
l'environnement. Par contre, si le niveau de qualité attendu est une
détérioration, cette variation consisterait à diminuer le
revenu et correspondrait à un consentement à payer pour avoir
évité la détérioration.
Dans la détermination de la valeur des biens
environnementaux à partir des consentements à payer, le
consommateur est confronté à un espace des biens composés
de n biens marchands et de l biens environnementaux. Les biens environnementaux
dont il est question ici ont un caractère de bien public, de sorte que
les quantités disponibles pour ces biens sont identiques pour tous les
individus. Ainsi, une augmentation de quantité d'un bien environnemental
particulier vaut pour l'ensemble des agents (Luchini, 2002). Le principe
fondateur consiste à identifier la valeur d'un bien pour un individu
à la satisfaction (l'utilité) qu'il lui procure et à
étendre ce principe aux actifs environnementaux. En premier lieu, on
représente une fonction d'utilité d'un individu i comme
U i ( x i , z ) (1)
Où xi est le vecteur de n biens marchands et
z est le vecteur des l biens environnementaux.
Comme dans la théorie classique du consommateur, on
suppose que les individus maximisent leur utilité en choisissant parmi
les biens marchands (les individus ne contrôlent pas le niveau de
provision de biens environnementaux). On ramène alors les choix d'un
consommateur i au programme d'optimisation suivant:
Max U i ( x i , z ) sc. p
· xi = y i (2)
Où p est un vecteur de prix et
yi son revenu. Le programme d'optimisation sous contrainte
de revenu conduit à définir les fonctions de demande
classiques:
x h ( p , z , y i
k k
i = i
|
) k = 1 ... K (3)
|
Où l'exposant k indique le k -ième bien
marchand.
Sur la base de ces fonctions de demande, on peut maintenant
définir la fonction d'utilité indirecte d'un individu i comme:
V i ( p, z , y i )
= U i [ h( p , z , y i
) , z ] (4)
Dans laquelle l'utilité est représentée
comme une fonction des prix, du revenu et également, dans le cas
envisagé ici, des biens environnementaux.
On suppose maintenant qu'au moins un des éléments
de z s'accroît, avec aucune
décroissance des autres éléments (et aucun
changement de prix et de revenu). Soit Z0 le
vecteur initial des biens environnementaux. On considère
un vecteur Z1pour lequel il y a eu un accroissement
d'au moins un élément et un seul. On peut alors écrire que
Z1>Z0 et:
1
U V
=
i
|
0
( , , )
P z y U V p z
1 0
> = ( ,
i i i i
|
, )
y (5)
i
|
La mesure de la variation compensatrice de la modification de
bien-être (d'utilité) s'écrit en termes de la fonction
d'utilité indirecte comme :
(6)
V p z y CAP V p z y U
1 0 0
( , , - ) ( , , )
= =
i i i i i i
Où la variation compensatrice est le montant de monnaie
CAPi qui, s'il est prélevé auprès
de l'individu après le changement du vecteur des biens
environnementaux de l'état Z0 à
Z1, le laisse à un niveau de bien être
identique à celui qui prévalait avant le changement. Cette
variation compensatrice peut être considérée comme le
consentement à payer pour l'accroissement d'un bien environnemental
particulier du vecteur Z.
Ce CAP correspond donc à la diminution du revenu qui
laisse le niveau initial d'utilité inchangé après
l'accroissement de quantité ou de qualité, d'un bien
environnemental. En d'autres termes, c'est le montant de monnaie
retranché du revenu du consommateur qui le laisse indifférent
entre les deux situations.
Cette analyse conduit donc à associer aux biens
environnementaux une valeur monétaire.
3. Le bien environnemental (l'air)
Chaque individu respire en moyenne quinze kilogrammes d'air dont
il consomme près d'un kilogramme d'oxygène. (Ngô, 2008)
L'air sec à proximité du sol est composé
de 78% d'azote, 21% d'oxygène, 1% d'argon et 0,04% de dioxyde de
carbone. Les autres composés volatils sont des gaz mineurs à des
teneurs inférieurs à 0,01%, qui sont généralement
exprimées en partie par million (ppm), ou par milliard
(ppb).3
3.1. La valeur économique de l'air
L'analyse économique s'est considérablement
affinée, au cours de la décennie 1980-1990,
afin de scruter et
mesurer des valeurs qui se situent en fait aux confins de la
sphère
économique marchande, telle que définie
traditionnellement. L'analyse économique distingue
3 L'avenir de l'environnement mondial 3.GEO 3 PNUE, de Boeck,
2002
deux grandes catégories de valeurs environnementales: les
« valeurs d'usage » et les « valeurs intrinsèques »,
l'ensemble des deux formant la « valeur économique totale
».
- La valeur d'usage totale
La valeur d'usage totale comprend deux composantes. La
première inclut les « valeurs d'usage réel »,
c'est-à-dire les avantages dont bénéficient effectivement
les usagers d'une ressource environnementale, par exemple la jouissance d'un
air non pollué. La deuxième composante inclut les « valeurs
d'option », qui concernent la valeur attachée à l'usage
potentiel d'une ressource que l'on n'utilise pas dans l'immédiat mais
dont on désire préserver la possibilité d'une
éventuelle utilisation ultérieure. Ainsi attachera-t-on une
valeur à la préservation d'un patrimoine naturel, afin de
maintenir ouverte l'option d'utilisation de ce patrimoine, même si cette
option est éloignée ou peu probable. A cette « option pour
soi », peut s'ajouter une « option pour les autres » qui
procède de motivations altruistes qui font que l'on attache un prix
à la conservation d'un patrimoine pour les générations
futures (« valeurs de legs ») ou pour les autres individus («
valeurs altruistes »).
De ce qui précède, nous pouvons conclure:
Valeur d'usage totale= valeurs pour l'utilisateur+valeurs
d'option Où valeurs d'option= valeurs de legs+valeurs altruistes.
- Les valeurs intrinsèques (ou valeurs
d'existence)
Les valeurs intrinsèques ne sont ni liées ni
à l'usage effectif, ni à l'option d'usage ; elles
procèdent de la valeur conférée à l'existence
même d'un patrimoine ou d'une ressource, en dehors de toute
possibilité de jouissance directe ou indirecte, présente ou
future. Il s'agit de l'idée que certaines choses ont une valeur «
en soi »: même si l'on ne discerne aucune « utilité
» à telle ressource ou tel patrimoine, une « valeur
intrinsèque » leur est conférée. Il s'agit bien
entendu d'une dimension éthique de l'économie de l'environnement.
On peut ajouter qu'il agit en quelque sorte d'une reconnaissance consciente ou
inconsciente de la valeur de la création telle qu'elle est reconnue, par
exemple, par certaines religions.
Pearce et Turner4 expliquent ces valeurs par la
reconnaissance d'un droit à l'existence des ressources naturelles et par
un sentiment de sympathie pour la faune et la flore.
Il est certain d'autre, d'autre part, que la frontière
entre les valeurs d'option et les valeurs intrinsèques est un peu floue
: d'aucuns pourront contester que les valeurs de legs et les valeurs altruistes
aient un lien quelconque avec l'usage, et les rattacheront plutôt aux
valeurs d'existence. Toutefois, l'essentiel est de s'accorder sur une
classification aussi opérationnelle que possible; celle qui est
décrite ici étant la plus communément répandue dans
la littérature économique.
La figure suivante résume l'articulation des
différentes composantes de la valeur économique totale.
VALEUR ECONOMIQUE TOTALE VVALEU
|
|
|
|
|
VALEURS INTRINSEQUES
|
VALEUR D'USAGE TOTALE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
VALEURS D'USAGE REEL
VALEURS D'USAGE POTENTIEL
VALEURS D'OPTION
|
|
VALEURS DE LEGS
|
Figure 2: La valeur économique totale (Barde,
1992)
4 David W. Pearce et R. Kerry Turner, Economics of Natural
Resources and the Environment,Londres,Harvester Wheatsheaf,1990.
4. La gestion de la qualité de l'air à
Abidjan
Cette section donne une présentation de la ville d'Abidjan
et traite aussi des structures
environnementales sous tutelles dont les missions sont
liées à la gestion de la qualité de l'air.
4.1. Abidjan
Abidjan, selon le district d'Abidjan et l'encyclopédie
libre wikipédia, est la capitale économique de la Côte
d'Ivoire, dont la capitale administrative et politique est Yamoussoukro, et la
ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone. Elle est
également la deuxième plus grande ville francophone et la
troisième plus grande agglomération. Elle compte, selon les
autorités du pays, en 2006, 5 068 858 habitants pour
l'agglomération, et 3 796 677 habitants pour la ville, soit 20 % de la
population totale du pays. Seule Lagos, l'ancienne capitale du Nigeria la
dépasse en nombre d'habitants dans cette région.
Considérée comme le carrefour culturel ouest-africain voire
africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance
caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation
galopante.
L'agglomération d'Abidjan est située au sud de
la Côte d'Ivoire, au bord du Golfe de Guinée. Elle s'étend
sur une superficie de 57 735 ha et est composée de deux parties (Abidjan
nord et Abidjan sud) avec les dix communes suivantes :
Abidjan nord
Abobo : la commune est essentiellement constituée
d'habitat populaire. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour
les migrants disposant de faibles moyens financiers.
Adjamé : Bien que petite par sa superficie, cette
commune est très importante pour l'économie ivoirienne vu le
nombre d'activités commerciales qui s'y déroulent.
Malheureusement, Adjamé connaît des graves problèmes
d'insalubrité. Le village Ebrié existait avant Abidjan. Son
marché est le royaume des boutiques en tout genre et sa gare
routière est le carrefour principal des lignes de bus qui irriguent tout
le pays ainsi que les pays voisins.
Yopougon : C'est la commune la plus peuplée d'Abidjan.
Elle abrite des zones industrielles et résidentielles.
Le Plateau : C'est le centre des affaires dont les grands
immeubles donnent un aspect très moderne à Abidjan. Bien que la
capitale administrative de la Côte d'Ivoire ait été
officiellement transférée à Yamoussoukro en 1983, les
institutions de la république centre administratif, commercial et
financier de la Côte d'Ivoire.
Attécoubé : La forêt du Banco, classée
comme parc national, se trouve sur le territoire de cette commune.
Cocody : Réputée pour ses quartiers
résidentiels (ex : 2-Plateaux, Riviera), Cocody contient aussi
l'université du même nom (université de Cocody -
établissement public) ainsi que quelques universités
privées.
Abidjan sud
Koumassi : elle possède une importante zone
industrielle.
Marcory : cette commune est essentiellement une zone
résidentielle.
Port-Bouët : On y retrouve la raffinerie
(Société Ivoirienne de Raffinage SIR) et l'aéroport
International Félix Houphouët-Boigny
Treichville : elle abrite le port autonome d'Abidjan ainsi que de
nombreux commerces. La zone portuaire est aussi une zone industrielle.
Les villes principales proches d'Abidjan sont Jacqueville,
Grand-Lahou et Dabou à l'ouest, Sikensi, Tiassalé, Agboville,
Adzopé et Alépé au nord, Grand-Bassam à l'est.
Les localités de Songon, Anyama et Bingerville ont
été intégrées, en 2001, au District d'Abidjan
Abidjan n'existait pas au début du XXe
siècle. En 1950, elle venait tout juste de dépasser le seuil des
50 000 habitants (fin 1948). Pour atteindre le million d'habitants à la
fin de l'année 1975, il fallut qu'elle progressât de 10 à
12 % par an, ce qui correspond à un doublement tous les six ou sept ans.
Mais la courbe s'infléchit brusquement avec la crise des années
1980.
On peut supposer que, dans les vingt dernières
années du siècle, le taux de croissance d'Abidjan aura
évolué dans une fourchette de 3 à 6 %.
Les chiffres de 2006 estiment la population abidjanaise
à 3 796 677 habitants. En 2006 l'agglomération d'Abidjan compte 5
060 858 d'habitants. Cette augmentation de la population est notamment due aux
déplacés de guerre depuis les évènements de
septembre 2002. La ville accueille beaucoup d'habitants à la recherche
à la fois d'emplois et d'un hébergement plus sûr.
Tableau 1: Evolution démographique de la ville
d'Abidjan
Année
|
1920
|
1946
|
1970
|
1978
|
1998
|
2003
|
2006
|
Population
|
1000
|
48 000
|
500 000
|
1 200 000
|
3 125 890
|
3 660 682
|
3 796 677
|
Nombre retenu à partir de 1920 : Population sans doubles
comptes
|
La Région des lagunes est la région la plus
industrialisée du territoire national.
4.2. Les polluants de l'air
Le dioxyde de soufre (SO2): le dioxyde de souffre provient de
la combustion des charbons, des lignites et des fuels, des
procédés industriels et des sources mobiles. Il provient à
90% des activités humaines. Des concentrations importantes en dioxyde de
soufre peuvent provoquer, selon la durée de l'exposition et la
résistance des personnes exposées, des troubles respiratoires
plus ou moins graves.
Les oxydes d'azote: NOX (NO et NO2) : les oxydes d'azote sont
émis principalement par les moteurs des véhicules automobiles
(pour plus de 70%), par les installations de combustion et par les ateliers de
fabrication d'acide nitrique. Le dioxyde d'azote est un agressif pulmonaire
pouvant entraîner des bronchites chroniques.
Les composés organiques volatils (COV): les COV
(hydrocarbures, solvants divers...) proviennent des sources mobiles (50%) et
des procédés industriels (le raffinage du pétrole,
l'application des peintures, etc.). Les COV peuvent avoir une action irritante
et être à l'origine de troubles neuro digestifs. Le gaz carbonique
(CO2), le méthane (CH4, principal COV responsable de l'accentuation de
l'effet de serre), et les chlorofluorocarbures (CFC) ou fréons, qui sont
les gaz provenant des aérosols, sont les principaux COV.
Le chlore: les rejets de chlore dans l'atmosphère
résultent principalement de la combustion des déchets
ménagers (PVC) dans les usines d'incinération et de la combustion
de certains charbons à forte teneur en chlore. Le chlore est surtout
présent dans les rejets industriels sous forme d'acide chlorhydrique. Il
contribue également à l'acidité de l'air. Des
intoxications par le chlore peuvent être à l'origine de troubles
respiratoires, oculaires et digestifs.
les particules (poussières, aérosols,
fumées) :
- Fumées: ensemble des gaz de combustion et des particules
qu'elles entraînent (fumées noires, fumées rousses).
- Poussière: terme général désignant
de fines particules solides susceptibles de rester un certain temps dans l'air
ou dans d'autres gaz.
Ces substances polluantes sont émises par certains
procédés industriels (sidérurgie, engrais, cimenteries
...), par les sources mobiles et les installations de combustion. En
sidérurgie avec le SO2, les poussières peuvent provoquer des
difficultés respiratoires chez les personnes fragiles.
Le fluor: le fluor est émis principalement par les
procédés industriels (industrie de l'acide phosphorique et des
engrais phosphatés, industrie de l'aluminium, tuileries,
briqueteries...) et par la combustion de certains charbons. Il fait partie des
polluants contribuant à l'acidité de l'air. Le fluor est un gaz
extrêmement irritant, notamment pour les voies respiratoires.
Le plomb : le plomb, métal toxique, est émis
dans l'atmosphère par les véhicules automobiles à essence
pour environ 90% des émissions, tandis que les usines de traitements de
minerais ou des métaux sont les principales sources industrielles. Le
plomb est pour l'homme un toxique à effet cumulatif (saturnisme).
Le cadmium-le mercure-le zinc: les métaux tels que le
cadmium, le mercure et le zinc sont rejetés en quantité notables
par les installations de traitement du minerais ou des métaux et par les
usines d'incinération d'ordures ménagères. Le mercure est
un toxique reconnu. Sa pénétration dans l'organisme par voies
respiratoires peut entraîner des troubles psychiques.
Le MVC (monochloro de vinyle): il est principalement
utilisé dans la fabrication de matières plastiques. Il intervient
également comme matière première de synthèse
organique. L'inhalation de ce produit cancérigène peut provoquer
des troubles neurologiques et hépatiques. (Fremau, 1994)
4.3. Les structures chargées de la protection de
l'environnement à Abidjan Les structures en question sont celles qui
sont chargées de protéger l'environnement (l'air
notamment). Elles sont la tutelle du Ministère de
l'Environnement et des Eaux et Forêts pour l'ANDE et le CIAPOL et le
Ministère de la Ville et de la Salubrité Urbaine pour
l'ANASUR.
> L'Agence Nationale de l'Environnement (ANDE) dont les
missions sont :
- Renforcement des capacités des acteurs de
l'environnement ;
- Mise en oeuvre des évaluations environnementales ;
- Mise en oeuvre de l'audit environnemental ;
- Guichet unique national des Etudes d'Impact Environnementale
(EIE) ;
- Elaboration du profil environnemental des structures et
collectivités territoriales ;
- Appui technique aux collectivités territoriales dans la
mise en oeuvre du plan
national de la nouvelle stratégie de gestion durable des
déchets (point focal) ; - Point focal national du Mécanisme de
Développement Propre (MDP) ;
- Mise en oeuvre du système national de l'information
environnementale (état de
l'environnement) ;
- Mise en oeuvre du principe Pollueur-Payeur ;
- Mise en oeuvre de l'information, l'éducation et de la
communication environnementale.
> Le Centre Ivoirien Antipollution (CIAPOL)
Le CIAPOL est le laboratoire de l'Etat en matière de
pollution. Il a pour missions :
- d'Analyser systématiquement les eaux naturelles, les
déchets (solides, liquides et gazeux) et nuisances ;
- d'Evaluer les pollutions et nuisances ;
- d'Etablir un système de surveillance continue des
milieux dénommé « Réseau National d'Observation de
Côte d'Ivoire (RNO-CI) » en relation avec tous les ministères
concernés par la protection de l'environnement ;
- la surveillance continue du milieu marin et lagunaire ainsi que
des zones côtières par des patrouilles régulières
;
- le contrôle de l'application des lois, décrets
et conventions internationales ratifiées ou signées par la
Côte d'Ivoire relatives aux règles de prévention et de
lutte contre les pollutions en milieu marin et lagunaire par les entreprises,
les navires etc....
> L'Agence Nationale de la Salubrité Urbaine (ANASUR)
est chargée de :
- de la concession du service public de nettoiement et de
propreté des communes, villes et districts de Côte d'Ivoire ;
- de la régulation en matière de gestion des
ordures et des déchets de toutes natures, en raison de leur impact sur
la salubrité urbaine ;
- de la concession du traitement et de la transformation des
déchets ;
- du contrôle du fonctionnement des infrastructures
concédées par l'Etat à des tiers ou à des
collectivités territoriales en matière de transfert, de tri, et
de transformation des ordures et déchets ;
- de l'organisation et la gestion des opérations d'urgence
;
- de la gestion du Fonds de Soutien aux Programmes de la
salubrité Urbaine (FSPU) ;
- de la planification, l'extension et l'équipement des
infrastructures de salubrité urbaine ;
- de la maîtrise d'ouvrage déléguée de
tous travaux d'entretien et de réhabilitation desdites infrastructures
;
- de l'assistance aux collectivités, et le contrôle
de conformité à la réglementation, de l'intervention des
entreprises prestataires du service public de salubrité.
Deuxième partie : Analyse
descriptive et économétrique
du CAP
CHAPITRE 3 : ANALYSE DESCRIPTIVE DU CONSENTEMENT A
PAYER POUR L'AMELIORATION DE LA QUALITE DE L'AIR
Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, nous
présenterons à la suite d'une analyse descriptive, une analyse
économétrique des déterminants du CAP. Toutefois, il faut
rappeler que les questionnaires utilisés pour l'enquête comportent
trois sections. La première section donne des informations sur
l'identité de l'enquêté ainsi que son lieu de
résidence et sa nationalité. La deuxième section comprend
les caractéristiques sociodémographiques du répondant. La
troisième section a trait aux connaissances et à
l'intérêt qu'accorde l'enquêté aux questions
environnementales. Cette section met aussi l'accent sur la MEC et sur le CAP.
Un format de questionnaire avec une question ouverte sur le CAP et un autre
format avec une carte de paiement sur le CAP sont les deux formats de
questionnaires qui ont été utilisés.
1. Les fréquences des CAP annoncés
Pour analyser la fréquence des CAP
déclarés, nous avons tenu compte seulement des individus qui ont
déclaré un cap positif à savoir 105 personnes pour le
format de questionnaire avec la question ouverte et 103 pour le format avec la
carte de paiement.
Tableau 2: CAP annoncés pour la question
ouverte
CAP
|
EFFECTIF
|
FREQUENCE
|
0
|
11
|
10,5
|
25
|
1
|
1,0
|
100
|
8
|
7,6
|
200
|
5
|
4,8
|
250
|
1
|
1,0
|
400
|
1
|
1,0
|
500
|
18
|
17,1
|
1000
|
25
|
23,8
|
1100
|
1
|
1,0
|
Source : à partir de la base de
données
CAP
|
EFFECTIF
|
FREQUENCE
|
1500
|
3
|
2,9
|
2000
|
9
|
8,6
|
2500
|
3
|
2,9
|
3000
|
2
|
1,9
|
4500
|
1
|
1,0
|
5000
|
14
|
13,3
|
7500
|
1
|
1,0
|
15000
|
1
|
1,0
|
Total
|
105
|
100,0
|
A partir du tableau, on remarque que 23,8% des
enquêtés est disposé à payer par mois et par
individu 1000 FCFA qui constitue le mode de la série. On remarque aussi
que 10,5% des répondants ont déclaré un CAP nul.
Tableau 3: CAP annoncés pour la carte de
paiement
CAP
|
EFFECTIF
|
FREQUENCE
|
0
|
16
|
15,5
|
5 - 500
|
44
|
42,7
|
505 - 1 000
|
16
|
15,5
|
1 005 - 2 000
|
13
|
12,6
|
2 005 - 5 000
|
8
|
7,8
|
5 005 - 10 000
|
6
|
5,8
|
Total
|
103
|
100
|
Source : à partir de la base de
données
A l'aide du tableau, on constate que 42,7% des
interrogés qui constitue la majorité de l'échantillon
consent à payer un montant compris entre [5-500] FCFA par mois et par
individu pour l'amélioration de la qualité de l'air. Cet
intervalle est le mode de la série. Par ailleurs, 15,5% de
l'échantillon a déclaré un CAP nul.
2. La fréquence de la variable air
La variable air représente la perception que les
enquêtés ont de la qualité de l'air à Abidjan. Ainsi
à la question de savoir si l'air à Abidjan est de bonne
qualité, les réponses suivantes ont été
apportées : 92,5% des 240 (sans les cinq personnes indifférentes
aux questions environnementales) enquêtés jugent que l'air ambiant
respiré à Abidjan n'est pas de bonne qualité. Par contre
pour 7,5% de l'échantillon l'air que respire l'Abidjanais est de bonne
qualité.
3. Consentement A Payer Moyen et médian
Tableau 4: moyenne et médiane du CAP pour
la question ouverte
CAP
|
effectif
|
minimum
|
maximum
|
moyenne
|
médiane
|
Ecart type
|
|
105
|
0
|
15000
|
1624 ,52
|
500
|
2159,75
|
Source : à partir de la base de
données
Le Consentement A Payer Moyen des individus ayant
répondu à la question ouverte est de 1624,52 FCFA par mois et la
valeur maximale du CAP issu de ce format de questionnaire est de 15 000 FCFA.
La médiane est de 500 FCFA
Tableau 5: moyenne et médiane du CAP pour
la carte de paiement
CAP
|
effectif
|
minimum
|
maximum
|
moyenne
|
médiane
|
écart type
|
|
103
|
0
|
7500
|
1157,025
|
405
|
2149,145
|
Source : à partir de la base de
données
Le Consentement A Payer Moyen des répondants ayant
utilisé la carte de paiement est de 1157,025 FCFA par mois et le montant
le plus élevé du CAP est de 7500. La médiane est de 405
FCFA.
4. Evaluation du coût social lié à
l'amélioration de la qualité de l'air
Compte tenu de la robustesse des résultats, la
théorie économique autorise à déduire le coût
social de l'amélioration de la qualité de l'air pour la
population exposée à partir des consentements à payer
maximums déclarés lors de l'enquête, dans cette
perspective, il convient, en premier lieu, de calculer le Consentement à
payer moyen pour l'ensemble de la zone d'investigation, tel que
recommandé par la littérature.
4.1. Le Consentement global A Payer Moyen (CAPM)
Le consentement A Payer Moyen représente ce qu'un individu
est disposé à payer pour bénéficier d'un air
pur.
Pour calculer le Consentement A Payer Moyen, la
littérature suggère que ces moyennes tiennent compte des
personnes qui refusent de participer financièrement au programme
(Carson, 1999).
Le consentement A Payer Moyen (CAPM) pour le premier format de
questionnaire est de : 1624,52 FCFA par mois.
Le consentement à payer moyen pour le questionnaire avec
la carte de paiement est de : 1157,025 FCFA par mois.
Le consentement à payer moyen total est de :
[(1624,52+1157,025) /2]=1390,77 FCFA par mois et par
individu.
Une fois le consentement à payer moyen calculé, on
procède à la détermination du coût social de
l'amélioration de la qualité de l'air.
4.2. Le coût social
L'évaluation du coût social de
l'amélioration de la qualité dans la ville d'Abidjan consistera
à faire le produit du Consentement A Payer Moyen et le nombre de
personnes exposées aux polluants atmosphériques à savoir
la population abidjanaise estimée à 3796677 en 2006. Ce produit
est encore appelé Consentement A Payer Total (CAPT) ou coût social
de l'amélioration de la qualité de l'air.
CAPT = CAPM*Pop = 1 390,77*3 796 677 = 5 280 304 471,29
FCFA par mois quireprésente le coût social
lié à l'amélioration de la qualité de l'air.
CHAPITRE 4 : LA MODELISATION
Ce chapitre se propose de présenter la
modélisation du consentement à payer des agents pour
l'amélioration de la qualité de l'air à Abidjan. Il sera
question pour nous d'expliquer à travers des variables
économiques, sociales et démographiques ce qui inciterait
certaines personnes à payer pour l'amélioration de la
qualité de l'air que nous respirons tous les jours et d'autres à
ne pas le faire. Pour ce faire, nous allons développer deux grands
points qui sont :
> Les variables du modèle > Le modèle
1. Les variables
Comme dans tout modèle économétrique, le
modèle que nous allons présenter comporte deux types de variables
; la variable que nous cherchons à expliquer appelée variable
expliquée ou variable dépendante et la ou les variables
explicatives c'est-à-dire celle(s) qui serviront à expliquer
l'évolution de la première citée.
1.1. La variable dépendante (CAP)
La variable expliquée de ce modèle est le
consentement à payer des agents pour l'amélioration de la
qualité de l'air. De façon plus pratique, elle représente
le montant qu'un individu serait disposé à payer pour
l'amélioration de la qualité de l'air.
1.2. Les variables explicatives
Les variables mentionnées dans le questionnaire et qui
pourraient éventuellement expliquer la disposition des individus
à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air sont
:
> La nationalité (NATION)
La population de la ville d'Abidjan est composée aussi
bien de nationaux que d'étrangers venus de pays frontaliers à la
Côte d'Ivoire ou d'ailleurs. Ces personnes seraient susceptibles de
penser que contribuer à l'amélioration de la qualité de
l'air est une affaire purement nationale qui ne concernerait que seuls les
ivoiriens. C'est en ce sens que la variable NATION pourrait
être déterminante pour expliquer la disposition des individus
à payer ou non.
> Le sexe
Le sexe est une variable importante du modèle dans la
mesure où elle peut aider à déterminer la disposition des
deux sexes (Homme et femme) à donner un CAP positif. Les femmes
étant les plus actives dans l'informel, aux abords des routes, elles
devraient par conséquent être plus prêtes à payer
pour l'amélioration de la qualité de l'air.
> ASTHME
Cette variable permet de savoir si l'individu interrogé
est asthmatique ou non. Elle pourrait être déterminante dans le
modèle en ce sens qu'une personne souffrant de l'asthme pencherait plus
à contribuer qu'une autre qui serait bien portant.
> AIR
Cette variable est une variable importante du modèle.
En effet, l'idée qu'un individu donné se fait de la
qualité de l'air pourrait déterminer toute chose égale par
ailleurs sa disposition à payer ou non.
> L'âge (JEUN, ADULT,
VIEUX)
La variable âge est une variable polytomique
c'est-à-dire qu'elle comporte plusieurs modalités. Ces variables
nécessitent un traitement particuliers: il faut tout d'abord
éliminer l'une des modalités dite modalité de
référence (JEUN) par rapport à laquelle
les autres seront interprétées, ensuite les deux autres seront
traitées comme des variables binaires (c'est-à-dire prenant la
valeur 1 ou 0). Pour un individu donné se situant dans la
catégorie adulte, la variable ADULT prendra ainsi la
valeur 1 et toutes les autres la valeur 0.
Par ailleurs, notons que ce genre de traitement est valable pour
toutes les autres variables polytomiques du modèle.
> Le niveau d'étude (AUCUN, PRIMAIR, BEPC,
BAC, SUP)
Selon qu'un individu est d'un niveau d'étude
élevé ou pas, il pourrait se faire une idée plus juste de
la qualité de l'air et des dangers que l'on pourrait éviter en
investissant dans l'amélioration de sa qualité. Le niveau
d'étude pourrait donc avoir un effet positif sur la disposition à
payer des individus.
Le niveau d'étude étant une variable polytomique,
nous choisissons comme modalité de référence la
modalité AUCUN. Les autres seront
interprétées par rapport à cette dernière.
> Niveau du revenu (REV1, REV2, REV3,
REV4)
Le niveau de revenu est une variable fondamentale du
modèle que nous présentons. A priori l'on pourrait supposer que
seuls les individus disposant d'un revenu seraient disposés à
payer pour l'amélioration de la qualité de l'air. En plus, le
montant payé serait fonction du niveau de revenu dont dispose
l'individu. La modalité de référence ici est la
modalité REV1.
> Le nombre d'enfants (NBENF1, NBENF2, NBENF3,
NBENF4)
Le nombre d'enfants est une variable relative au facteur
familial. Elle pourrait refléter l'ampleur des charges inhérentes
à l'éducation, à la santé des enfants et
supportées par le chef de famille. Ainsi un individu ayant beaucoup
d'enfants aurait également beaucoup de charges et serait moins
disposé à réaliser d'autres dépenses
supplémentaires. Par conséquent le nombre d'enfant pourrait avoir
un impact négatif sur la disposition à payer des individus pour
l'amélioration de la qualité de l'air.
Cette variable comporte quatre modalités :
NBENF1, NBENF2, NBENF3, NBENF4. La modalité
NBENF1 (l'individu n'a aucun enfant) est
considérée comme la modalité de référence.
Elle ne sera donc pas prise en compte dans l'estimation du modèle.
> Les dépenses de santé (DEPSANT1,
DEPSANT2, DEPSANT3, DEPSANT4)
Comme la précédente, cette variable est
également une variable polytomique qui a trait aux dépenses
moyennes de santé faites par l'interrogé. La modalité
DEPSANT1 sera considérée lors de l'estimation du
modèle comme la modalité de référence
Tableau 6: Récapitulatif des variables
VARIABLES
|
LIBELLE
|
CODIFICATION
|
EFFET ESCOMPTE
|
CAP
|
Consentement à payer
|
|
|
NATION
|
Etre un ivoirien
|
1= oui, 0= non
|
Positif
|
HOMME
|
Etre un homme
|
1= oui, 0= non
|
Négatif
|
ASTHM
|
Etre asthmatique
|
1= oui, 0= non
|
Positif
|
AIR
|
Trouver que l'air est de bonne qualité
|
1 = oui, 0=non
|
Négatif
|
NBENF2
|
Avoir 1 ou 2 enfants
|
1=oui, 0 = non
|
Négatif
|
NBENF3
|
Avoir 3 ou 4 enfants
|
1= oui, 0= non
|
Négatif
|
NBENF4
|
Avoir plus de 4 enfants
|
1= oui, 0= non
|
Négatif
|
ADULT
|
Age compris entre 26 et 53
|
1= oui, 0= non
|
Positif
|
VIEUX
|
Avoir plus 53 ans
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
PRIMAIR
|
Avoir un niveau primaire au plus
|
1=oui, 0 = non
|
Négatif
|
BEPC
|
Avoir un niveau BEPC au plus
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
BAC
|
Avoir un niveau BAC au plus
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
SUP
|
Avoir un niveau supérieur
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
DEPSANT2
|
Dépense de santé [5000-10000[
|
1=oui, 0 = non
|
Négatif
|
DEPSANT3
|
Dépense de santé [10000-15000[
|
1=oui, 0 = non
|
Négatif
|
DEPSANT4
|
Dépense de santé [15000 et plus [
|
1=oui, 0 = non
|
Négatif
|
REV2
|
revenu mensuel [50000-100000[
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
REV3
|
revenu mensuel [100000-200000[
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
REV4
|
revenu mensuel [200000 et plus [
|
1=oui, 0 = non
|
Positif
|
Source : à partir de la base de
données
Avec
2. Le modèle
2.1. Le problème
Nous voulons modéliser le consentement à payer (le
montant qu'un individu serait disposé à payer pour
l'amélioration de la qualité de l'air) :
Les modèles de régression classique supposent
que la variable dépendante est une variable continue. Par
conséquent, elle ne saurait prendre une ou plusieurs valeurs
données en tant que probabilité non nulle. Cependant, il existe
des phénomènes économiques pour lesquels la variable
dépendante est continue mais peut prendre des valeurs isolées
avec des probabilités finies non nulles: il s'agit des modèles
à variables dépendante limitée. Dans ces modèles,
la variable dépendante n'est observée que sur un certain
intervalle. Par exemple, dans le cas du modèle que nous
présentons, on remarque bien qu'il existe des personnes pour lesquelles
la disposition à payer est nulle. Dans ce cas, l'échantillon est
dit censuré: en effet, on observe une contribution que pour les
personnes disposée à payer. La variable CAP (disposition à
payer des individus pour l'amélioration de l'air) est censurée
à gauche (CAP>0).
2.2. Spécification du modèle
Soit la série de la variable d'intérêt et le
vecteur des variables explicatives.
Supposons que la contrainte sur la variable limitée soit
une contrainte de positivité c'est le cas ici avec le consentement
à payer (CAP>0).
Dans ce cas, le modèle de régression avec n'est
valable
que si la valeur qui en résulte respecte la contrainte sur
la variable modélisée. C'est pour cette raison que le
modèle peut s'écrire de la façon suivante:
3. Estimation du modèle
Si l'on estime le modèle par MCO en ignorant le
caractère limité de la variable d'intérêt, les
estimateurs obtenus seront biaisés et non convergents comme si l'on
était en face d'un problème d'oubli de données. Pour
pallier ce problème, l'estimation se fait par la méthode du
maximum de vraisemblance comme dans le cas des variables catégorielles.
En effet :
Il y a donc oubli de variable lorsqu'on estime le modèle
par MCO. La variable omise est
|
et est appelée le ratio inverse de Mills.
|
Pour écrire la vraisemblance du modèle, il faut
remarquer que la distribution de la variable est un mélange de variable
discrète et de variable continue normale.
Si on désigne par ? et Ô
respectivement la fonction de densité et la fonction de
répartition de la loi normale centrée réduite, on a :
Finalement nous avons:
Par conséquent
La fonction de vraisemblance peut être écrite comme
suit :
xa
))
x a
i i
l = Ð ( (
Ö )) Ð (1 (
- Ö
y>- i
0 ó y=0 ó
i
L'estimation par la méthode du maximum de vraisemblance
consiste à maximiser la fonction £. Cette technique fournit des
estimateurs convergents et asymptotiquement efficaces.
4. Application du modèle à la base de
données
Dans cette section, on se propose d'étudier les
déterminants de la disposition des individus à contribuer
à l'amélioration de la qualité de l'air. L'on suppose que
cette variable pourrait être expliquée par les variables que nous
avons présentées au point un.
En plus du modèle Tobit, nous allons également
appliquer à notre base de données, le modèle de
régression par intervalle. Il faut noter que ce dernier est un
modèle utilisé lorsque la variable dépendante se
présente sous forme d'intervalle.
4.1. Estimation et interprétation des
résultats du modèle
Nous faisons d'abord une première estimation qui prend
en compte toutes les variables du modèle. Ensuite, dans le but
d'améliorer la qualité de nos résultats nous
procéderons à d'autres estimations en extrayant du modèle
de façon progressive les variables non significatives de la
première estimation.
4.1.1. Résultats de la première
estimation
Pour le modèle de régression par intervalle, les
variables NATION, HOMME, ASTHM, NBENF2, NBENF3 , NBENF4, VIEUX , PRIMAIR,
DEPSANT2, DEPSANT3 ont des P-value supérieur à 0,05. Elles sont
donc non significatives.
Pour le modèle Tobit, en plus des variables citées
ci-dessus, les variables AIR et DEPSANT4 ne sont pas significatives.
Tableau 7: résultats de la première
estimation
VARIABLES
DEPSANT2 144,7
DEPSANT3 164,7
DEPSANT4 -1354
PRIMAIR 141,1
HOMME -91,4
NATION 91,2
NBENF2 10,3
NBENF3 -19,5
NBENF4 -162,3
ASTHM -160,7
ADULT 396,3
VIEUX 149,3
REV2 1513,9
REV3 3033,2
REV4
BEPC 374,2
SUP 1054,9
BAC 897,4
AIR -8474,2
Coefficient
5330
LE MODELE TOBIT
P-value
0,519
0,463
0,252
0,939
0,899
0,441
0,002
0,557
0,305
0,006
0,299
0,249
0
0
0
0
0
Coefficient P-value
-3146,9
-2045,5
4690,8
2895,9
1064,4
1211,2
1469,7
LA REGRESSION PAR
INTERVALLE
-146,2
532,8
560,1
389,8
321,1
103,6
-60,2
-98,4
42,1
94,8
28,6
0,733
0,469
0,877
0,633
0,728
0,002
0,119
0,818
0,045
0,603
0,098
0,004
0
0
0
0
0
0
Source : à partir de la base de
données
4.1.2. Estimation finale
Au vu du tableau ci-dessous, l'on peut dire que les deux
modèles (Tobit et régression par intervalle) sont toutes
statistiquement validés. En effet, pour chacun des modèles
estimés, la P-value associée à la LR-stat est
inférieur à 0,05. Cela signifie qu'il existe au moins une
variable de coefficient non nul autrement dit, il y a au moins une variable qui
détermine la disposition des individus à contribuer à
l'amélioration de la qualité de l'air.
Les coefficients du modèle de régression par
intervalle, bien qu'étant du même signe que ceux du modèle
Tobit ont des valeurs légèrement différentes de celles du
modèle Tobit.
Tableau 8: résultat du modèle
final.
LE MODELE TOBIT
|
LA REGRESSION PAR INTERVALLE
|
VARIABLES Coefficient
|
P-value
|
Coefficient
|
P-value
|
AIR
|
|
-3146,9
|
0
|
ADULT 355,7
|
0,001
|
413,2
|
0,004
|
BEPC 374,2
|
0,006
|
389,8
|
0,045
|
BAC 897,4
|
0
|
1064,4
|
0
|
SUP 1054,9
|
0
|
1211,2
|
0
|
DEPSANT4
|
|
-2090,9
|
0,003
|
REV2 1513,9
|
0
|
1469,7
|
0
|
REV3 3033,2
|
0
|
2895,9
|
0
|
REV4 5330
|
0
|
4690,8
|
0
|
LR test Prob (chi2)=0
|
Prob (chi2)=0
|
Source : à partir de la base de
données
4.1.3. Interprétation des résultats
Toutes les variables significatives du modèle Tobit
agissent positivement sur la variable dépendante (disposition à
payer pour l'amélioration de la qualité de l'air).
Pour le modèle de régression par intervalle, les
variables AIR et DEPSANT4 agissent négativement sur la variable
d'intérêt et toutes les autres variables agissent positivement sur
le CAP.
4.2 La prédiction des effets marginaux
Le but de cette section est de fournir des valeurs
espérées de la variable d'intérêt (CAP) pour une
variation d'une unité d'une variable explicative donnée toute
chose égale par ailleurs.
Il existe deux types de prédiction:
v' La prédiction des effets marginaux
conditionnés: ce genre de prédiction porte sur
l'échantillon censuré. Par conséquent elle ne prend en
compte que les individus dont la disposition à payer est non nulle.
v' La prédiction des effets marginaux simples,
contrairement à la première tient compte de tout
l'échantillon.
Les valeurs prédites des effets marginaux sont les
mêmes dans les deux cas sauf pour les variables DEPSANT4, REV3 et
REV4.
- Les variables AIR et DEPSANT4 ont des effets marginaux
prédits négatifs. On en déduit que pour un individu qui
trouvait l'air de mauvaise qualité et qui par la suite change
d'idée, la valeur espérée de sa contribution diminuera de
2883,6 franc dans le cas de la prédiction simple et de 2850,9 dans le
cas de la prédiction conditionnelle.
- pour un individu qui pour la première fois
réalise des dépenses de santé très
élevée, la valeur espérée de sa contribution
diminuera, toute chose égale par ailleurs, de 1345,2 dans le cas de la
prédiction simple et de 1306,1 dans le cas de la prédiction
conditionnelle.
- toutes les autres variables ont des effets marginaux
prédits positifs. Par exemple, pour un individu qui était au
niveau de revenu 1, 2 ou 3 et qui passe au niveau 4, la valeur
espérée de sa contribution va s'accroitre de 5180,8
(prédiction simple) et 5179,8 (pour la prédiction
conditionnelle.
- Pour un individu qui n'avait aucun niveau d'étude et
qui parvient au bout de quelques années d'études à avoir
le Bac, la valeur espérée de sa contribution va s'accroître
de 1030,7 franc.
Tableau 9: Effets marginaux prédits
|
Prédiction
|
VARIABLES
|
simple
|
conditionnelle
|
AIR
|
-2883,6
|
-2850,9*
|
ADULT
|
396,3
|
396,3
|
PRIMAIR
|
141,1
|
141,1
|
BEPC
|
432
|
432
|
BAC
|
1030,7
|
1030,7
|
SUP
|
1099,1
|
1099,1
|
DEPSANT4
|
-1345,2
|
-1306,1*
|
REV2
|
1494,7
|
1494,7
|
REV3
|
2956,6
|
2936,6*
|
REV4
|
5180,8
|
5179,8*
|
Source : à partir de la base de
données
5. Comparaison des questionnaires
5.1. Étude de la convergence des questionnaires
Lors de l'enquête, les taux de réponses de CAP
positif ont été respectivement de 78,3% et de 72,5% pour le
questionnaire avec la question ouverte sur le CAP et pour le questionnaire
utilisant la carte de paiement.
Le taux de réponse global du CAP positif est de 75,41%.
Pour étudier la convergence du CAP annoncé par
les enquêtés suivants les deux formats de questionnaires, nous
nous servirons des différentes réponses annoncées
lorsqu'il s'agissait de donner le CAP et des réponses qui sous-tendent
le CAP annoncé ainsi que des résultats de l'estimation
économétrique.
5.1.1. Les raisons qui sous-tendent le CAP
Après la détermination du CAP de
l'enquêté, les raisons qui sous-tendent le CAP
déclaré sont données par les répondants, les
résultats suivants ont été obtenus:
Tableau 10: les raisons qui sous-tendent le
CAP
Les raisons
|
Question ouverte
|
carte de paiement
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Pas d'argent pour cela
|
33
|
0,20
|
16
|
0,092
|
On ne peut pas améliorer la qualité de l'air
|
03
|
0,0181
|
03
|
0,017
|
L'Etat doit payer
|
22
|
0,135
|
32
|
0,1839
|
Les pollueurs doivent payer
|
29
|
0,175
|
40
|
0,23
|
L'air est important
|
61
|
0,37
|
62
|
0,3571
|
Aucune réponse
|
05
|
0,030
|
07
|
0,040
|
Autres raisons
|
12
|
0,072
|
14
|
0,080
|
TOTAL
|
165
|
1
|
174
|
1
|
Source : à partir de la base de
données
A l'aide du tableau, on constate que l'importance de l'air
pour la survie est la raison principale qui a poussé les
répondants à annoncer leur CAP. Toutefois un nombre important des
répondants souhaiterait que les pollueurs soient identifiés et
qu'ils assurent l'amélioration de la qualité de l'air tout comme
l'Etat qui est aussi désigné par certains répondants en se
référant à l'article 34 du code de l'environnement qui
stipule que `'La politique nationale de protection de l'environnement incombe
à l'Etat.»
5.1.2. Les réponses issues de la
détermination du CAP
Lors de l'enquête, à la question de savoir
combien paierait l'enquêté pour une amélioration de la
qualité de l'air à Abidjan, les réponses suivantes ont
été apportées:
Le CAP positif concerne les individus qui ont
déclaré un CAP supérieur à 0, les Faux zéros
sont relatifs aux individus qui souhaiteraient une amélioration de la
qualité de l' air mais ne veulent pas contribuer à
l'amélioration de la qualité de cet air, les Vrais zéros
ont trait aux personnes qui sont indifférentes aux questions
environnementales donc refusent de payer pour
une amélioration de la qualité de l'air et les
rejets du Marché d'Evaluation Contingente concerne les
enquêtés qui ont du mal à déclarer un CAP .
Tableau 11: Les réponses issues de la
détermination du CAP
|
Question ouverte
|
Carte de paiement
|
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
CAP positif
|
94
|
0,783
|
87
|
0,725
|
Faux zéros
|
11
|
0,091
|
16
|
0,134
|
Vrais zéros
|
02
|
0,0166
|
03
|
0,025
|
Rejets du MEC
|
13
|
0,1108
|
14
|
0,117
|
TOTAL
|
120
|
1
|
120
|
1
|
Source : à partir de la base de
données
Au vu du tableau, les individus sensibles aux questions
environnementales qui désirent débourser une somme par mois pour
l'amélioration de la qualité de l'air constituent la part
importante de l'échantillon (78,3% pour le questionnaire avec la
question ouverte et 72,5% pour la carte de paiement. La minorité est
représentée par les non intéressés de
l'environnement (1,66% pour la question ouverte et 2,5% pour la carte de
paiement) et une part non négligeable de l'échantillon est
composée par ceux qui ont du mal à se prononcer (11,08% pour la
question ouverte et 11,7% pour la carte de paiement) et par ceux qui
préfèrent se comporter en passager clandestin (11% pour la
question ouverte et 16% pour la carte de paiement).
5.1.3. Les résultats de la régression
Pour déterminer les facteurs explicatifs du CAP, deux
modèles de régression ont été utilisé
à savoir le modèle Tobit pour le questionnaire avec la question
ouverte sur le CAP et la régression par intervalle pour le questionnaire
qui contient la carte de paiement. Les résultats suivants ont
été obtenus: (voir tableau 8)
LE MODELE TOBIT
|
LA REGRESSION PAR INTERVALLE
|
VARIABLES Coefficient
|
P-value
|
Coefficient
|
P-value
|
AIR
|
|
-3146,9
|
0
|
ADULT 355,7
|
0,001
|
413,2
|
0,004
|
BEPC 374,2
|
0,006
|
389,8
|
0,045
|
BAC 897,4
|
0
|
1064,4
|
0
|
SUP 1054,9
|
0
|
1211,2
|
0
|
DEPSANT4
|
|
-2090,9
|
0,003
|
REV2 1513,9
|
0
|
1469,7
|
0
|
REV3 3033,2
|
0
|
2895,9
|
0
|
REV4 5330
|
0
|
4690,8
|
0
|
LR test Prob (chi2)=0
|
Prob (chi2)=0
|
Source : à partir de la base de
données
Avec la question ouverte sur le CAP, on constate que les
variables significatives sont l'âge, le niveau d'études et le
revenu. Par contre avec la carte de paiement, aux variables significatives
déjà citées, s'ajoutent les variables air (la
qualité de l'air) et les dépenses en santé.
A l'issue de ces comparaisons nous pouvons affirmer sans
crainte de nous tromper qu'il y a des différences entre les deux formats
de questionnaire utilisés pour déterminer le CAP. Par ailleurs
les CAP les plus élevés proviennent du questionnaire avec la
question ouverte et le CAP maximum est de 15000 contre un CAP maximum compris
entre [5000-10000] pour la carte de paiement. Aussi la moyenne du avec la
question ouverte qui est de 1624,52 est supérieur à celui de la
carte de paiement qui est de 1157,025.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude qui est censée
déterminer la valeur monétaire de l'air pur à Abidjan et
rechercher les déterminants de la disposition des uns et des autres
à payer pour l'amélioration de la qualité de l'air, il
ressort que les variables telles que le niveau de revenu, le niveau
d'étude, l'âge ainsi que l'idée que l'on a de la
qualité de l'air et les dépenses en santé pourraient
être utiles dans la recherche des facteurs explicatifs de la valeur
monétaire accordée à l'air pur.
La valeur monétaire qu'accorde les abidjanais à
l'air pur est de 1 390,77.FCFA par mois et
par individu.
La valeur moyenne du CAP issu de la question ouverte est de
1 624,52FCFA par mois par individu avec une valeur maximale de
15 000 FCFA.
Quant au questionnaire contenant la carte de paiement, il
donne une valeur moyenne du CAP qui est de 1 157,025 FCFA par
mois et par individu avec une valeur maximale comprise entre [5000 - 10000]
FCFA
Cette étude débouche sur une validation
théorique selon laquelle les réponses accordées aux CAP
différent selon le format du questionnaire utilisé et enfin outre
l'estimation du CAP, on a la détermination du coût social
lié à l'amélioration de la qualité de l'air
à Abidjan. Ce coût est de 5 280 304 471,29 FCFA
par mois. Ce coût social constitue un outil d'aide à la
décision pour les décideurs en matière de protection et de
gestion de l'environnement.
En termes de recommandation, nous préconisons :
- Mettre en place un programme pour l'amélioration de la
qualité de l'air à Abidjan ;
- Mettre en place des politiques éducationnelles visant
à accroitre le taux de scolarisation et le taux de réussite
scolaire
- -Accroître l'efficacité de l'éducation en
matière de protection de l'environnement et intégrer les
problèmes de la qualité de l'air au système
éducatif.
- Sensibiliser et informer les plus jeunes ainsi que les
personnes n'ayant pas de niveau d'études sur les effets que la
qualité de l'air a sur la santé.
- sensibiliser la population sur les effets néfastes
liés à la pollution atmosphérique et des bienfaits d'un
air sain pour la santé de l'homme.
Sur un plan général,
- Encouragement accru des énergies renouvelables.
- Etablir la carte de pollution atmosphérique pour la
Côte d'Ivoire et particulièrement pour la ville d'Abidjan.
- Procéder à l'analyse des gaz et particules
émises par les différentes activités
socioéconomiques.
- Installer des instruments de mesures de la pollution
atmosphérique aux points stratégiques : grands axes, carrefours,
zones industrielles, les grands marchés, secteurs institutionnels et
résidentiels.
- Eviter la fabrication de charbon de bois en pleine ville.
- Utilisation de carburants émettant moins de polluants de
l'air.
- Perception des impôts sur les véhicules en
fonction de critères écologiques. - Revalorisation des transports
publics.
- Concevoir des plans de gestion de la circulation aux heures de
pointe afin de fluidifier la circulation.
- utilisation du filtre à particules pour moins polluer,
création de zone écologique où il sera interdit aux
véhicules de plus de 15 ans de circuler.
- Equiper les structures chargées de la protection de
l'environnement en matériels adéquats pour l'évaluation de
la qualité de l'air.
- Eviter l'incinération des déchets.
- Elaboration, modification, adoption et mise en pratique rapide
des dispositions législatives sur la protection de l'air.
- Faire adopter les arrêtés d'application des lois
et codes en vigueur dans le domaine de l'environnement.
- Instaurer des contrôles réguliers sur les lieux de
réparation des véhicules usagés. - Limiter à 7 ans
l'âge des véhicules importés.
- Mettre en place l'Observatoire de la qualité de l'Air
créé par la Loi-Cadre portant code de l'environnement.
Cependant, notre étude comporte des limites qu'il convient
d'énumérer.
En ce qui concerne l'état actuel de la situation au
niveau de l'atmosphère, nous nous sommes contentés des discours
des enquêtés et ceux des autorités en charge de
l'environnement lors de la quinzaine de l'environnement. Toutefois nous avons
été dans les locaux des structures sous tutelle chargées
de la protection de l'environnement. Nous n'avons pas pu obtenir de
données relatives à la qualité de l'air.
On note également la taille de l'échantillon
(245) et la durée de l'enquête (3mois) qui constituent des limites
pour notre étude ainsi que le fait d'avoir mis l'accent sur les
riverains des communes d'Abobo, d'Adjamé, et de Cocody sur les dix
communes que compte Abidjan.
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ANNEXES
Annexe 1: le questionnaire vii
Annexe 2: Première estimation du modèle Tobit xi
Annexe 3: Estimation finale du modèle Tobit xi
Annexe 4: Première estimation du modèle MCO xii
Annexe 5: Estimation finale du modèle MCO xii
Annexe 6: Première estimation du modèle de
régression par intervalle xiii
Annexe 7: Dernière estimation du modèle de
régression par intervalle xiii
Annexe 8: Fréquence de la variable air pour la question
ouverte xiv
Annexe 9: Moyenne du CAP- carte de paiement xiv
Annexe 10: Moyenne du CAP - Question ouverte xiv
Annexe 11: Fréquence du CAP - question ouverte xv
Annexe 12: Fréquence de la variable air pour la carte de
paiement xv
Annexe 13: Frequence du CAP - Carte de paiement xvi
Annexe 1: le questionnaire
QUESTIONNAIRE POUR L'EVALUATION ECONOMIQUE DE LA QUALITE
DE L'AIR A ABIDJAN
|
HEURE DU DEBUT :
IDENTITE DE L'ENQUETE NOM (facultatif)
PRENOMS (facultatif)
AUTRE
LIEU DE RESIDENCE
NATIONALITE IVOIRIENNE
CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES SEXE HOMME FEMME
VOUS AVEZ 0 ENFANT 1-2 ENFANTS
3-4 ENFANTS 5-6 ENFANTS PLUS DE 6ENFANTS
DANS QUELLE TRANCHE D'AGE (REVOLU) VOUS SITUEZ-VOUS ?
18-25 26-35 36-43 44-53 54-63 64-70 PLUS DE 70
VOTRE NIVEAU D'ETUDES (EN NOMBRE D'ANNEES A PARTIR DU CP1)
AUCUN NIVEAU
1-6 ANS (PRIMAIRE)
7-10 ANS (NIVEAU BEPC AU PLUS) 11-13 ANS (NIVEAU BAC AU PLUS)
PLUS DE 13 ANS (NIVEAU SUPERIEUR AU BAC)
COMBIEN DEPENSEZ-VOUS PAR MOIS EN
SANTE FCFA
LOYER FCFA
NOURRITURE FCFA
EAU FCFA
ELECTRICITE FCFA
TELEPHONE FCFA
INTERNET FCFA
TRANSPORT FCFA
FORMATION FCFA
HABILLEMENT FCFA
LOISIR FCFA
COMBUSTIBLES (GAZ, CHARBON...) FCFA
HYGIENE (SAVON, DENTIFRICE...) FCFA
TRANSFERT (ENVOIE D'ARGENT...) FCFA
FUNERAILLES FCFA
MARIAGE FCFA
REMBOURSEMENT D'EMPRUNT FCFA
QUELLE EST VOTRE PROFESSION
FONCTIONNAIRE PRIVE ETUDIANT
SANS EMPLOI
LE BIEN ENVIRONNEMENTAL (L'AIR)
LES QUESTIONS ENVIRONNEMENTALES VOUS PREOCCUPENT-ELLES ?
OUI
NON
ACCORDEZ-VOUS DE L'IMPORTANCE A LA QUALITE DE L'AIR ? OUI NON
SAVEZ-VOUS QUE PLUSIEURS MALADIES SONT LIEES A LA QUALITE DE
L'AIR ? OUI NON
SI OUI, LESQUELLES
LES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES (IRA) LA TUBERCULOSE
CERTAINS CANCERS
LE PALUDISME
LA FIEVRE TYPHOIDE
LA ROUGEOLE
AUTRES (A PRECISER)
ETES-VOUS ASTHMATIQUE ?
OUI NON
AVEZ-VOUS UNE IDEE DE LA QUALITE DE L'AIR A ABIDJAN ?
OUI NON
SELON VOUS, L'AIR QUE VOUS RESPIREZ A ABIDJAN EST-IL DE BONNE
QUALITE ? OUI NON
CAUTIONNEREZ-VOUS LA MISE EN PLACE D'UN PROGRAMME POUR
L'AMELIORATION DE LA QUALITE
DE L'AIR A ABIDJAN ?
OUI NON
POUR SOUTENIR CE PROGRAMME, SI ON VOUS DEMANDAIT DE PAYER UNE
SOMME PAR MOIS POUR AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR, COMBIEN PAYEREZ-VOUS ?
5-500 FCFA 501-1000 FCFA 1001-2000 FCFA 2001-5000 FCFA
AUCUNE SOMME PAS DE REPONSE PLUS DE 5000 FCFA
QUELLES SONT LES RAISONS QUI SOUS-TENDENT CETTE SOMME ?
PAS D'ARGENT POUR CELA
ON NE PEUT PAS AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR
L'ETAT DOIT PAYER
LES POLLUEURS DOIVENT PAYER
L'AIR EST IMPORTANT
AUCUNE REPONSE
AUTRES RAISONS :
HEURE DE LA FIN :
LES DEUX FORMES DE QUESTIONS RELATIVES AU
CAP .
POUR SOUTENIR CE PROGRAMME, SI ON VOUS DEMANDAIT DE PAYER UNE
SOMME PAR MOIS POUR AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR, COMBIEN PAYEREZ-VOUS ?
FCFA.
PAS DE REPONSE
POUR SOUTENIR CE PROGRAMME, SI ON VOUS DEMANDAIT DE PAYER UNE
SOMME PAR MOIS POUR AMELIORER LA QUALITE DE L'AIR, COMBIEN PAYEREZ-VOUS ?
5-500 FCFA 501-1000 FCFA 1001-2000 FCFA 2001-5000 FCFA
5000-10000 FCFA AUCUNE SOMME PAS DE REPONSE
|
PLUS DE 10000 FCFA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 2: Première estimation du modèle
Tobit
Annexe 3: Estimation finale du modèle Tobit
Annexe 4: Première estimation du modèle
MCO
Annexe 5: Estimation finale du modèle MCO
Annexe 6: Première estimation du modèle
de régression par intervalle
Annexe 7: Dernière estimation du modèle
de régression par intervalle
Annexe 8: Fréquence de la variable air pour la
question ouverte
la qualité de l'air
|
Frequency Percent
|
Valid Cumulativ Percent e Percent
|
Valid oui
|
9 7,5
|
7,5
|
7,5
|
non
|
111 92,5
|
92,5
|
100,0
|
Total
|
120 100,0
|
100,0
|
|
Annexe 9: Moyenne du CAP- carte de paiement
|
|
Descriptive Statistics
|
|
|
|
N
|
Minimum Maximum
|
Mean
|
Std.
|
|
|
|
Deviation
|
CAP DE 103
|
0 6
|
2,70
|
1,43
|
L'ENQUET
|
|
|
|
E
|
|
|
|
Valid N 103
(listwise)
|
|
|
|
Annexe 10: Moyenne du CAP - Question ouverte
|
|
Descriptive Statistics
|
|
|
|
N
|
Minimum Maximum
|
Mean
|
Std.
|
|
|
|
Deviation
|
cap du 105 0 15000 1624,52 2159,75
répondant
Valid N 105
(listwise)
Annexe 11: Fréquence du CAP - question
ouverte
cap du répondant
Frequency Percent Valid Cumulativ
Percent e Percent
Valid 0 11 9,2 10,5 10,5
25 1 ,8 1,0 11,4
100 8 6,7 7,6 19,0
200 5 4,2 4,8 23,8
250 1 ,8 1,0 24,8
400 1 ,8 1,0 25,7
500 18 15,0 17,1 42,9
1000 25 20,8 23,8 66,7
1100 1 ,8 1,0 67,6
1500 3 2,5 2,9 70,5
2000 9 7,5 8,6 79,0
2500 3 2,5 2,9 81,9
3000 2 1,7 1,9 83,8
4500 1 ,8 1,0 84,8
5000 14 11,7 13,3 98,1
7500 1 ,8 1,0 99,0
15000 1 ,8 1,0 100,0
Total 105 87,5 100,0
Missing System 15 12,5
Total 120 100,0
Annexe 12: Fréquence de la variable air pour la
carte de paiement
la qualité de l'air
Frequency Percent Valid Cumulativ
Percent e Percent
Valid oui 9 7,5 7,5 7,5
non 111 92,5 92,5 100,0
Annexe 13: Frequence du CAP - Carte de paiement
CAP DE L'ENQUETE
|
Frequency
|
Percent
|
Valid Cumulativ Percent e Percent
|
Valid 0
|
2
|
1,7
|
1,9
|
1,9
|
0
|
14
|
11,7
|
13,6
|
15,5
|
[5-500]
|
44
|
36,7
|
42,7
|
58,3
|
[505-1000]
|
16
|
13,3
|
15,5
|
73,8
|
[1005-
|
13
|
10,8
|
12,6
|
86,4
|
2000]
|
|
|
|
|
[2005-
|
8
|
6,7
|
7,8
|
94,2
|
5000]
|
|
|
|
|
[5005-
|
6
|
5,0
|
5,8
|
100,0
|
10000] Total
|
103
|
85,8
|
100,0
|
|
Missing System
|
17
|
14,2
|
|
|
Total
|
120
|
100,0
|
|
|